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 saison 1 saison 3

Code Quantum (1989-1993)

Saison 5

 


1-2. LEE HARVEY OSWALD
(LEE HARVEY OSWALD)


La cinquième saison commence en force avec Sam Beckett dans la peau de Lee Harvey Oswald dans un double épisode. Sur une superbe musique composée exprès pour le film par Velton Ray Bunch, nous voyons défiler des images de JFK à Dallas le 22 novembre 1963, puis de Lee Harvey Oswald. Le drame est en place. Sam pose pour la célèbre photo d’Oswald un fusil à la main devant l’objectif d’une russe nommée Marina. Il lui parle en russe et son discours est celui d’un communiste convaincu, violemment anti-américain. Peu après, nous voyons un exercice de tir où un militaire dirige Oswald qui se montre particulièrement rebelle. Cette scène se déroule quelques années plus tôt le 5 octobre 1957 en plein désert.

L’histoire part du postulat qu’il n’y a pas eu un complot. Bellisario prend le contrepied du JFK de Oliver Stone et va tenter de nous prouver que l’assassinat de Kennedy est l’œuvre d’un seul homme, Lee Oswald, un fanatique marxiste aurait tué seul le président Kennedy, certes avec des complicités soviétiques, mais sans le complot qui mêlerait CIA, mafia et Dieu sait qui. Dans l’épisode, Al Calavacci est le partisan de la thèse du complot, tandis que Sam s’évertue à lui démontrer que l’assassinat de Kennedy est le fait d’un homme seul.

Dans le caisson temporel, le vrai Oswald discute avec Al des bienfaits du marxisme, (Al lui rétorque les vietcong qui l’ont fait prisonnier à HanoÏ entre 1968 et 1973 n’ont pas respecté la convention de Genève qu’il réclame lui), mais petit à petit, Al comprend que les personnalités d’Oswald et de Sam sont en train de se mélanger..Ainsi Oswald dans le caisson est un mélange des cerveaux de Sam Beckett et du tueur : il appelle par son prénom Al. Ce dernier en est stupéfait.

Cet épisode provoqua une controverse aux Etats Unis puisque Bellisario a tenté de nous prouver que tout ce que l’on nous a dit sur l’assassinat de Kennedy n’est que balivernes, et que le meurtre est le fait d’un homme seul. Plutôt minoritaire à penser de la sorte, il va à travers le personnage de l’incrédule Al tenter de convaincre le téléspectateur, nous montrant chaque réaction de Sam dans la peau d’Oswald. Nous allons donc voyager dans le cerveau d’Oswald figure du mal absolu pour les américains de 1957 à 1963. Bien entendu, avec l’information qui est donnée depuis des décennies par les médias et le cinéma (« I comme Icare » d’Henri Verneuil avec Yves Montand, « JFK » d’Oliver Stone avec Kevin Costner), Bellisario entreprend une mission impossible. Notons que c’est la première fois que Sam Beckett entre dans la peau de quelqu’un de connu, il n’a aidé jusqu’à présent que des anonymes.

Le final tente à nous montrer que nous vivons dans un monde transformé par le programme Quantum, puisqu’initialement, Jackie Kennedy est tuée par Oswald en même temps que son mari. C’est en faisant un second saut quantique au moment où il appuie sur la gâchette pour tuer le Président que Sam – se retrouvant dans la peau d’un garde du corps – sauve Jackie.

Lee Harvey Oswald nous est dépeint comme un extra-terrestre, les scènes où il affronte Al dans le caisson temporel du programme Quantum le présentent comme « un prisonnier de guerre ». Il s’estime victime du capitalisme. Se proclamant durant les deux épisodes communiste, il recevra la remarque étonnée d’un soldat « Qu’est ce que vous faites dans l’armée des Etats-Unis mon vieux ? ».

Cette fois, Bellisario a rangé dans ses cartons ses bondieuseries et ses bons sentiments pour un pilote de la saison 5 particulièrement violent. Peu à peu, la thèse de l’homme seul fissure chez Al (censé représenter le citoyen lambda connaissant la théorie du complot) la certitude commune pour l’action d’un homme seul. Un peu comme plus tard avec les complots gouvernementaux dans « X Files », « Code Quantum » cherche à ébranler nos certitudes. On nous cache tout, on ne nous dit rien, on nous fait croire ce qu’on veut. Il faut dire que Bellisario a réellement rencontré le vrai Oswald lors de son séjour dans l’armée et a acquis la certitude que l’assassinat de Kennedy était né dans le cerveau malade d’un tireur isolé.

Le comédien Willie Garson fait une formidable composition dans le rôle d’Oswald, même si nous le voyons principalement dans le caisson temporel. Sam, lui, n’est plus lui-même, il est dévoré par ce cerveau maléfique et Al finira par admettre la théorie du tueur isolé. Mais on peut douter que le spectateur se laisse lui si facilement convaincre.

Natacha Pavlovich est elle aussi formidable dans le personnage de Marina Oswald, moins communiste que son américain de mari.et qui tentera de le dissuader de son entreprise mortelle. Karen Ingram est vibrante de vérité en Jackie Kennedy. L’épisode est bien plus sérieux que « Dark skies l’impossible vérité » qui lui attribuait l’assassinat de Kennedy aux extra-terrestres infiltrés dans le gouvernement et les services secrets. « Code Quantum » joue une carte réaliste qui peut déplaire et déranger, tant Bellisario se penche sur sa copie avec sérieux.

Avec cet épisode, « Code Quantum » quitte l’univers de séries comme « Les routes du Paradis » pour jouer dans la cour des grands. La série peut irriter, mais pour une fois elle sort des sentiers battus pour nous donner un nouvel éclairage sur une vérité que l’on croit connaître depuis 1963. Tout ici est gommé, à commencer par le rapport Warren. Au fond, la thèse de Bellisario (si un homme seul peut tuer Kennedy, quelle confiance peut on laisser au gouvernement du plus puissant pays du monde ?) est que la théorie du complot masque la fragilité du gouvernement , des autorités de toutes sortes des plus connues au plus secrètes.

Enfin, il faut saluer le jeu de Scott Bakula sans qui rien ne serait crédible. Il nous fait vivre son personnage, avec ses défaillances et ses faiblesses, mais surtout sa folie et son idéologie. Sam en arrive à comparer la façon dont il tirait sur le gibier dans sa ferme natale avec l’habileté au fusil de Lee Harvey Oswald. Dans ce double épisode, il n’est pas question de nous faire rire ou de se déguiser en femme. Tout le drame Kennedy est restitué avec des images authentiques d’actualité de l’époque qui nous troublent au plus haut point car ils mélangent réalité et fiction. « Code Quantum » qui nous a raconté la mort des vieux indiens, le Ku Klus Kan, le racisme envers les noirs, la peine capitale, l’influence de la religion, est devenu en cinq saisons un portrait de l’Amérique des années 50 à la fin du siècle dernier.

Après le Vietnam en ouverture de la saison 3, Bellisario se devait de peindre cette tragédie dont l'Amérique ne s'est jamais remise.

Interview de Donald Bellisario au sujet de l'épisode ; "Lee Harvey Oswald" parue dans "Générration Séries"

"J'ai connu brièvement Lee Harvey Oswald à l'armée dans la marine. J'étais dans une compagnie très voisine de la sienne. C'était un type arrogant, provocateur. De plus, j'ai travaillé et habité pendant huit ans à Dallas et je sais beaucoup de choses à propos de l'assassinat du président Kennedy. Je ne crois pas qu'il y ait eu complot du tout. Je crois que c'est un type tout seul qui a fait le coup. On a de plus en plus d'informations sur cet assassinat, les photos du corps, le rapport d'autopsie et toutes confirment l'hypothèse d'un seul tireur. J'ai vu le film d'Oliver Stone avec mon fils,et celui-ci qui avait dix ans à l'époque m'a posé beaucoup de questions sur la thèse du complot. J'ai été obligé de lui dire : "Attends une minute, tout est faux. Cela ne s'est pas passé comme ça, c'est mensonger". (Propos recueillis par Jacques Baudou)

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3. LA MÉGÈRE ET LE MARIN
(LEAPING OF THE SHREW)



Pour cette cinquième saison qui sera la dernière, NBC revoit le budget à la baisse. Malgré la présence d’une guest star venue du cinéma, Brooke Shields, ici dans le rôle d’une future mariée aussi insupportable que gâtée, le télespectateur notera que, l’épisode étant situé en haute mer, on voit des récifs !

Comme dans « L’enlèvement de Lisa Zorakin » pour les persuaders, Sam se trouve confronté à une véritable mégère après un naufrage. Comme dans « Lifeboat » d’Hitchcock l’histoire se passe dans une embarcation sur la mer. Remplie de préjugés sur les simples mécaniciens, qu’elle traite de « pouilleux », Vanessa Foster (Brooke Shields) devait se marier en mer. Son fiancé David et le reste des passagers a été repêché par un radeau, mais Sam sur un canot de sauvetage va devoir supporter cette fille riche et capricieuse que l’on imagine bien en Paris Hilton. Ziggy permet à Al d’apprendre que l'embarcation n'a pas été comme prévue repérée par un navire dans le délai imparti. Ils risquent donc mourir. Sam doit faire preuve très vite d’autorité face à cette folle en furie qui exige de se changer pour passer « à table » manger des algues !

L’épisode réussit à nous amuser sans tomber dans la caricature, ce que l’on doit aux comédiens. Brooke Shields est parfaite dans son rôle sans jamais surjouer. Comme il fallait s’y attendre, les deux comparses aussi éloignés que possible socialement (selon le principe du « buddy movie ») vont tomber d’accord. Brooke Shields se révèle être l’une des plus jolies partenaires de Sam de toute la série.

Abordant sur une île déserte (comme dans « Le lagon bleu »), Sam apprend par Al que personne n’accostera sur l’île avant neuf ans. L’excentrique Vanessa demande à son arrivée sur l’île s’il y a un cabinet de toilette ! Elle porte avec elle dans une jarre…les cendres de sa grand-mère !

Visiblement après la controverse et l’aspect dramatique du double épisode « Lee Harvey Oswald », il fallait faire une pause humoristique, et l'on assiste ainsi sur l’île à une bagarre dans la boue entre Vanessa et Sam/Nikos, la riche naufragée ayant souillé le seul point d’eau potable. Les sauts quantiques de Sam qui avaient tendance lors des quatre premières saisons à se répéter (plusieurs épisodes traitant du racisme par exemple), aussi, la cinquième saison nous offre cette-fois de la comédie pure. Le scénario a été écrit sur mesure pour Brooke Shields. Alors que l’épisode aurait été insupportable avec quelque inconnue au talent approximatif, nous ne voyons pas ici le temps passer.

Bien entendu, tout cela est sans doute filmé dans un studio d’Universal mais l’épisode a un côté Robinson et Vendredi. Nous sommes à des lieues de « Lost », par manque de moyens et d’intensité dramatique. L’intervention du programme Quantum est une intrigue d’une minceur extrême. Dans la « vraie vie », Nikos est un vrai marin et sauve trop rapidement Vanessa, alors que l’inexpérience de Sam prolonge la solitude des deux êtres et permet à leur amour d’éclore. Donald Bellisario a la magie de mélanger dans sa série les drames les plus sombres avec les comédies les plus loufoques. La belle Brooke Shields finit par tomber dans les bras du chanceux Scott Bakula. Nous terminons par un remake du « Lagon bleu » et le couple aura six enfants lorsqu’on les retrouvera neuf ans après, Vanessa ayant refusé de se faire sauver par un navire ayant approché l’île. Un bon intermède reposant dans la série.

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4. RETOUR DE GUERRE
(NOWHERE TO RUN)


Saison en yoyo, nous passons de la tragédie de JFK à des pollissoneries maritimes avec Brooke Shields pour revenir dans l’enfer du Vitenam, ou plutôt des anciens du Vietnam. Nous « vivons » réellement cet hôpital de San Diego en 1968 où Sam, pour la première fois se retrouve amputé des deux jambes.

Sam doit sauver un camarade de chambre du suicide. Al, qui a été prisonnier six ans au Vietnam, ne se sent pas neutre dans l’aventure et oublie sa gouaille et ses plaisanteries habituelles. Ronald Miller, capitaine, dont Sam a pris la peau, ne se laisse pas abattre. Cet épisode nous éclaire sur un point : c’est le corps de Sam Beckett qui se transmute dans le temps. Ici, Miller aura des jambes !

Nous retrouvons Jennifer Aniston (moins connue qu’aujourd’hui, elle sera en 1994 la vedette de « Friends ») dans le rôle de Kiki Wilson, une jeune infirmière bénévole dont le frère est porté disparu et qui lit dans les lignes de la main et va découvrir une partie de la mission de Sam. Le sergent Billy Johnson, un noir, (Michael Boatman) dont la moelle épinière a été sectionnée, provoque la rupture avec son épouse Carol. Il profitera du week end pour se jeter dans la piscine de l’hôpital.

Nous voyons à la télévision des images en noir et blanc de la contestation contre la guerre du Vietnam. Déjà, à l’époque de la guerre, une série comme « Hawaii police d’état » laissait passer une certaine critique du Vietnam à travers des épisodes comme "Tuer ou mourir" ou "L'abeille".

Ainsi, Julie, la femme de Sam/Miller (Judith Hoag) vient le trouver pour lui annoncer qu’elle demande le divorce. Drame d’une guerre inutile, plaidoyer contre la guerre, peut-être un peu gnan gnan comme Bellisario nous y habitué (Si l’on veut une série sur le Vietnam, il y a « L’enfer du devoir ») mais aussi contre la bêtise humaine avec cet infirmier qui nargue comme des loques humaines ceux qui sont partis se battre pour le pays et revenus en morceaux. On devine que Sam va sauver le sergent Johnson, et donner une bonne raclée à l’infirmier indélicat et sadique. Le talent de Bakula, c’est de passer de Brooke Shields aux vétérans du Vietnam en restant toujours aussi convaincant.

Au bar, la Joan Baez locale chante devant des hippies de la protest song, nous assistons à un télescopage du « peace and love » et du retour de guerre. Nous entendons la chanson de Bob Dylan « Blowin in the wind » pour ajouter à la tristesse ambiante. Malgré les horreurs de la guerre, Bellisario garde une certaine vision optimiste de la vie. En cela il s’écarte de «Apocalypse now » ou « Voyage au bout de l’enfer », pour délivrer un message humaniste parfois un peu trop aseptisé. Mais il a le bon goût de choisir Jennifer Aniston. Alors, on lui pardonnera d’en faire parfois un peu trop dans la guimauve.

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5. AU DOUZIÉME COUP DE MINUIT
(KILLIN' TIME)



Sam Beckett se trouve dans la peau d’un tueur en fuite, Leon Stiles (Cameron Dye). Lors du transfert dans le temps, le vrai tueur s’évade du caisson temporel en menaçant Al et Gooshie avec une arme. De 1958, le tueur se retrouve en 1999.

Cet épisode très violent est le premier dans lequel quelqu’un s’évade du caisson temporel, mettant Sam dans une situation impossible. Sam se retrouve dans la peau de Stiles avec une mère et sa fille en otage, Connie Ray (Carol Pruitt) et Becky (Beverley Mitchell).
Nous retrouvons Al Calavicci dans la ridicule voiture style K2000 qu’il conduisait dans le pilote de la série avant que Sam ne commence son premier voyage temporel. Entre le bolide et « Ziggy », tout ce décor fait kitsch et très années 80, rappelant « Tonnerre Mécanique », « Supercopter » ou une autre série des années 90, "Viper".

Episode essentiellement concentré sur l’action au détriment de l’humanisme habituel de Bellisario, « Au douzième coup de minuit » pourrait être l’élément de n’importe quelle série policière un peu audacieuse et futuriste. Tout cela ressemble plus à « Robocop » qu’aux aventures sentimentalo-temporelles de Sam Beckett. D’où notre légitime déception. Le shérif est présenté de façon caricaturale, John Hoyt joué par Jim Haynie. Stiles se retrouve avec une prostituée dans un monde de néons et un bar de luxe, en 1999. Les deux comédiens qui interprètent le shérif et le tueur n’apportent aucun relief à leur jeu. C’est la première fois qu’Al est montré hors du centre Quantum, un révolver à la main, affrontant un détraqué en fuite.

Après plusieurs épisodes réussis dans cette saison, celui-là marque le pas. Trop caricatural, trop tiré par les cheveux, on s’ennuie vite dans cette histoire à la psychologie limitée. La comédienne qui joue avec Sam, Carol Pruitt, est une de ses actrices interchangeables sans intérêt (On ne peut pas payer le cachet d'une Brooke Shields à chaque fois). Notons qu’en dehors du pilote et de « Bond en arrière », nous n’avons jamais vu autant les salles du laboratoire Quantum dont le design fait assez fauché.

Al, blessé par Stiles, réussit à capturer ce dernier et à rejoindre Sam. Le shérif ivre de vengeance veut tuer Stiles/Sam qui a tué sa fille. C’est le discours de Connie au shérif qui sauvera Sam, bref retour à l’humanisme bellisarien.

Un épisode qui mérite tout juste deux melons.

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6. NUIT MAGIQUE
(STAR LIGHT, STAR BRIGHT)


Enfin un épisode sur les OVNI, qui va ravir les fans de « X files » et des « Envahisseurs » : Maxwell Stoddard les a vus, comme David Vincent. Mais il a 79 ans et dans la vraie vie, on l’interne dans un hôpital psychiatrique. Sam entre donc dans sa peau pour le sauver. Bien évidemment, l’épisode file directement à la case « sentiments », avec toute une famille autour de ce papy en avance sur son temps qui en 1966 (L’année du tournage de la première saison des « Envahisseurs » !) mime Jimi Hendrix à la guitare devant son petit fils interloqué.

Visuellement beau, avec une soucoupe fort réussie pour une production de ce budget, « organique » comme dans « Le retour des envahisseurs » de Paul Shapiro en 1995., l’épisode nous prive et nous frustre en ne nous montrant que la maison familiale des Stoddard père, fils et petit fils. Alors que nous aurions tellement aimé voir les aliens. « Code Quantum » rejoint tout de même son genre de départ, la SF. Les rapports entre le papy et son petit fils Tim (Morgan Weisser, un grand gaillard aux cheveux longs) sont plein de complicité et d’amour.

Sam relate à Al qu’il a vu la soucoupe volante. Ou plus exactement un « bocal » volant, tandis que le vrai Stoddard croit avoir été enlevé par les extra-terrestres dans le couloir temporel, et être prêt à partir pour Vénus. Une nuit magique qui ne doit rien à Catherine Lara et qui évoque un épisode plein de tendresse et de paix loin de la violence des expériences de Mulder et Scully ou de David Vincent.

Les enfants se résignent à faire enfermer Maxwell. Le look de Tim (en 1966) est typique des beatnicks. Sa chemise à fleurs rappelle que « Les élucubrations d’Antoine » datent de cette époque. Morgan Weisser a joué ensuite dans « New York, police judiciaire ». Le père, John (Guy Boyd) a lui tenu de 2004 à 2009 le rôle du héros de « New York, section criminelle ».

Le FBI surveille discrètement le papy visionnaire. Sam pour la première fois trouve que le personnage qu’il incarne a raison et défend sa cause. Sam s’affronte avec Al et estime que prouver l’existence des extra-terrestres est plus important que le programme Quantum. Regrettons que Sam qui a tant souffert du Vietnam fasse la leçon à son petit fils pour qu’il parte au service militaire. Mais il l’encourage aussi à faire des études musicales.

On découvre qu’en 1966, Jimi Hendrix n’était pas connu, à la différence de Clapton par exemple. Et Sam de nous jouer l’hymne us à la façon hendrixienne ! Un grand moment de la série.

Le conflit générationnel entre Tim et son père John relance la machine à bons sentiments. La mission quantique de Sam n’est cependant pas de prouver l’existence des ET mais de sauver le petit fils d’une overdose mortelle. En 1966, Jim Morrison, Janis Joplin et Jimi Hendrix ne sont pas connus et leurs exemples ne veulent rien dire pour Tim.

On guette bien sur l’intervention des « men in black », le docteur Hardy (H Richard Greene, qui sera sénateur dans « A la maison blanche ») et un homme de l’US Air Force, le major Meadows joué par Michael Maguire. Ils veulent interner Sam/Maxwell. Le spectateur devine que seule l’apparition de l’engin spatial pourra sauver le patriarche de l’asile. « Code Quantum » cette-fois se hisse à la hauteur de sa réputation et nous offre un épisode vraiment palpitant.

Sam évoque le projet « Blue book » devant les hommes du FBI. Il pense avoir marqué un point, et surtout, Al lui révèle qu’une nouvelle apparition va avoir lieu. Hélas, Sam est interné, trahi par sa famille. Les deux men in black sont dans l’asile. Ils veulent droguer au penthotal le grand père. Bien qu’il s lui promettent de l’écouter, les men in black le torturent. Avec ses lunettes, H Richard Greene avec des airs de Mitch Pileggi dans les X Files. Avec la drogue, Sam révèle sa véritable identité et le projet Quantum. Le fils et le petit fils libèrent Sam des men in black et ce dernier les conduit sur les lieux de la prochaine apparition. On se croit alors dans une version un peu comique de X Files, en pleine forêt. Les Men in Black les filent. Qu’attendent donc les aliens pour se manifester ? Au moment où il se rend, la lumière envellope tout le monde et la soucoupe et Sam/Max monte à bord de l’engin spatial. Hélas, l’épisode se termine là. Sam saute dans le temps et redevient Jimmy, le mongolien de la saison 1 épisode 16.

Une vraie réussite.

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7. LE BIEN ET LE MAL
(DELIVER US FROM EVIL)


Avec cet épisode commence une nouvelle série à l’intérieur de la série, qui va opposer Sam à des voyageuses temporelles venues changer le passé en mal. Donc des anges du diable en quelque sorte. Cette saison 5 nous plonge en pleine SF traditionnelle, quittant l’aspect « SF prétexte » des quatre premières saisons. Le prétexte était pendant les premières saisons de faire une anthologie des situations sentimentalo-humanistes que le programme Quantum imprégnait, dans lesquelles il interférait.

Désormais, et cela aurait été encore plus visible si une saison 6 avait été faite, Bellisario s’attache plus aux amateurs de SF (tout en espérant bien garder, on le pense, les « bondieusards » amateurs de bons sentiments qui ont fait l’audience jusque là).

Si l’opération sera trop tardive pour sauver « Code Quantum » de l’annulation, et d’un final un peu désespérant, fait sans doute à la va-vite par un créateur-producteur qui comptait reprendre très vite la série (ce qu’il n’a jamais fait), la côte SF de ce cher Scott Bakula va augmenter puisqu’il sera le héros de 98 épisodes et quatre saisons de l’ultime spin of de la saga « Star Trek », « Enterprise »

L’épisode présent de Code Quantum qui met en place les anges du diable n’est d’ailleurs pas la seule initiative d’aller dans le sens SF, puisqu’une trilogie d’épisodes va enchaîner celui-là : daugther of sin/for your love/The last door. Sam va avoir un enfant, Sammy Jo, qui devait reprendre les rennes de la série en se substituant à Scott Bakula (occupé ailleurs avec le « star trek ») mais en conservant Al et son interprète Dean Stockwell. Hélas, le projet longtemps annoncé sur Internet Movie Data Base a finalement été retiré il y a deux ans, et il ne semble plus être question, du moins à la télévision, de reprendre la série avec la fameuse Sammy Jo. Il est cependant question d’un film de cinéma, mais tout cela est sans intérêt puisque, après toutes ces années, et même si Bellisario leur offrira un caméo dans le film potentiel, Scott Bakula et Dean Stockwell sont désormais trop vieux, comble temporel, pour les rôles de Sam Beckett et Al Calavicci.

J’ai mentionné une trilogie qui suit cet épisode (Le petit cœur perdu/Par amour pour toi/La dernière porte), mais « Le bien et le mal » est lui-même le premier épisode d’une trilogie espacée sur la cinquième saison, avec « Evil Leaper II » et « Revenge of the evil leaper »). Le problème est que toutes ces fondations auraient besoin de développements ultérieurs, et que l’épisode « Revenge of the evil leaper » va nous laisser sur un cliffhanger jamais résolu concernant les anges du diable. On va ressentir une certaine frustration de ne jamais savoir ce qu’il advient de Zoey et Alia. Ce sont les aléas des séries annulées.

Dans « Le bien et le mal », Sam revient dans la peau du mongolien Jimmy Lamotta (Voir Saison 2 épisode 8 « Jimmy »). Nous retrouvons les personnages et les acteurs de l’épisode de la saison 2. Al nous apprend que c’est le 80e transfert de Sam.

Jimmy est confronté aux problèmes de ménage de son frère Frank (retour dans le rôle de John D’Aquino) et de sa femme Connie (retour de Laura Harrigton). « Jimmy » se passait en 1964 et « le bien et le mal » en 1966, les femmes ont évolué et Frank ne l’accepte pas et va chercher de la consolation auprès d’une maîtresse, Shirley (Kristen Cloke).

Hélas, les anges du diable passent à l’attaque. Alia (Renée Coleman), voyageuse temporelle, entre dans la peau de Connie et fait croire que Jimmy a voulu la violer. Alors que les deux voyageurs temporels, Sam Beckett et Alia ont voulu faire crac crac. Vous suivez toujours ?

Sam et Al découvrent l’existence de deux voyageuses temporelles, Alia et l’hologramme Zoey (Carolyn Seymour) envoyées de « Lothos ». Et Alia a séduit Sam qui a fait l’amour avec elle. Mais pour les gens qui vivent la réalité de 1966, c’est Jimmy et Connie qui ont fauté. Les anges du diable, à l’inverse du programme Quantum dont Dieu a pris le commandement, viennent pour empirer les choses. Pour changer le passé en créant des drames là où il n’y en a pas eu. Pour faire l’inverse du travail de Sam.

Revenu de chez Shirley, Frank massacre presque son frère Jimmy car la fausse Connie, Alia, prétend qu’il l’a violée. La réalité est ici modifiée par le mal et non par le bien. Cela fait rire Zoey qui a de faux airs, en plus jeune, de la belle mère Endora de « Ma sorcière bien aimée ».
Lothos, c’est le diable, façon informatique. Lothos est un programme du mal comme Quantum du bien. Leur but : faire accuser Jimmy de viol, et tuer le docteur Sam Beckett. Il n’est pas explicitement dit par Bellisario que le programme Lothos est au pouvoir de Satan. Mais Sam, sur le point d’être tué par Alia/Connie, la convainc que si elle l’abat, elle perdra son rôle de voyageuse temporelle et se détruira elle-même. Le bien annule le mal.

En refusant de tuer Sam, Alia se transmute « ailleurs » et l’histoire revient deux jours avant. Frank et Connie vivent le parfait amour. Sam se transmute dans le premier personnage d’un épisode appelé « Trilogie », mais juste avant il avoue à Al que le mal n’est pas parti : Alia est là, quelque part dans l’espace temporel, cherchant sa revanche.

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8. TRILOGIE 1 : LE PETIT COEUR PERDU
(TRILOGY PART ONE : DAUGHTER OF SIN OUR LITTLE HEART )



Sam devient shérif. Il prend la peau du shérif Fuller le 8 août 1955. Il vient de découvrir un cadavre dans un marais, Bart Haider. Peu de temps avant, une petite fille est morte dans des conditions mystérieuses. Dans les deux cas, la petite fille du Shérif, Abigail Fuller (Kimberly Cullum) a vu des choses. Elle a eu la vision de l’emplacement du cadavre.

Fuller cache à tout le monde que son épouse Laura (Meg Foster) n’est pas morte, mais internée dans un asile. Ce personnage effrayant, aux yeux crevés, et assez révulsant, va revenir de façon récurrente tout au long de la trilogie.

Le mort est le père de la petite fille, Violet, qui est morte déjà en présence d’Abigail. La mère de Violet, Leta Aider (Mary Gordon Murray) se déchaîne en accusant d’assassinat Abigail. La fille du shérif est la dernière personne à avoir vu en vie l’homme qui vient de mourir.

En 1971, cet endroit de Louisiane a été dévasté et le programme Quantum ne dispose d’aucune archive. Abigail va revenir en 1966 et en 1978 mais sera chaque fois accusée de meurtre.

Dans la trilogie, qui conduira Sam à avoir une fille nommée Sammy Jo, la première naissance issue d’un voyage dans le temps stricto sensu, il convient d’être attentif et de ne perdre aucun détail, sinon, tout devient difficile à comprendre. Surtout que l’action s’écoule de 1955 à 1978, et que les faits de chaque époque seront évoqués, notamment lors d’un procès criminel.

Dans le deuxième épisode de la trilogie, Abigail plus grande est menacée de lynchage, dans le troisième de la peine capitale. Une sorte de malédiction la poursuit à travers toute sa vie.

Sam/le shérif Fuller découvre que Violet avait volé un bijou de la mère d’Abigail, le fameux "petit cœur perdu". Mais la fille jure à son père n’avoir fait aucun mal à Violet (morte en 1953) et n’être pour rien dans sa mort. Blanchette, la mère de Laura, folle, a tué tous ses enfants sauf Laura, puis s’est tranchée la gorge. La légende du pays accuse cette famille d’être folle de façon héréditaire.

Sam se rend à l’asile où depuis deux ans Laura Fuller est internée. Il veut savoir ce qui s’est passé deux ans plus tôt lorsque la petite Violet est morte. Mais il n’obtient rien de cette femme inerte et effrayante qui cache un lourd secret.

Leta Aider a tendu un piège à la petite Abigail et la séquestre. Elle veut lui faire avouer le meurtre de Violet et de Bart son mari. Pour se défendre, la fillette casse un vase de fleurs sur la tête de Leta. Ce qui ne l'assomme pas mais la détermine encore plus à tuer l'enfant.

Leta, telle la Mrs Danvers de Rebecca, met le feu avec une lampe à pétrole et Sam doit sauver sa fille des flammes. Dans une fin encore plus spectaculaire que « Rebecca », Sam/Fuller sauve sa fille, mais Leta s’enfuit par l’arrière de la maison en flammes.

Sam est alors transmuté dans la peau de Will Kinman, en train de faire l’amour avec Abigail Fuller. Nous venons de faire un bond dans le temps et sommes le 14 juillet 1966. Toutes les énigmes de l’épisode que nous venons de voir restent en suspens. Une femme aux yeux crevés dans un asile continue d’attendre et de garder le secret. Wait and see les deux prochains épisodes pour tout savoir.

Avec la trilogie Abigail, de même que la trilogie des anges du diable, Bellisario nous offre des chefs d’œuvre de frissons et de fantastique auxquels il ne nous avait pas habitués. « Code Quantum » est en train de « transmuter », comme série, de série humaniste en véritable série de SF/Horreur. Il est dommage que des épisodes sur Marylin Monroe et Elvis Presley viennent faire « perdre du temps » à cette ultime saison.

Abigail, Leta et la sinistre Laura seront de retour dans l'épisode prochain.

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9. TRILOGIE 2 PAR AMOUR POUR TOI
(TRILOGY PART TWO : FOR YOUR LOVE)


Nous sommes maintenant en 1966, onze ans après la première partie de la trilogie. La seconde partie a été diffusée aux Usa sur NBC avec le troisième segment de la trilogie.

Maintenant, Abigail est une ravissante jeune femme, très sexy, et plus la petite fille. Son père, le shérif, est mort dans les flammes. Sam se sent perturbé par son personnage, il est amoureux de la jeune femme et confond son rôle de voyageur temporel avec le personnage de Will Kinman, le futur époux.

Un jeune garçon, le petit Takin, dont Abigail était la baby sitter, a disparu. A nouveau, Abigail se retrouve dans les problèmes, on la soupçonne de meurtre.

Toute la ville devient enragée de ne pas trouver le petit Purvis Takin et veut lyncher la jeune femme. Son passé la poursuit une fois de plus. L’enfant était jaloux du mariage d’Abigail.

C’est Melora Hardin qui incarne désormais Abigail, vedette de la série « The office » de 2005 à 2011 dans le rôle de Jan Levinson.

Scott Bakula/Sam est affecté d’un bégaiement ridicule. Dans la peau de Will Kinman, il a des visions d’incendie et de flammes.

Abigail a découvert lorsqu’elle a fait l’amour la veille avec Sam qu’elle n’était plus avec Will. C’est ainsi que sera conçu Sammy Jo Beckett, la fille de Sam, potentielle héroïne d’une nouvelle série (ou d’une adaptation cinéma).

Sam demande à Al de découvrir ce qu’est devenue depuis onze ans Leta Haider (Mary Gordon Murray), elle qui a provoqué un incendie où est mort le shérif qu’interprétait Sam dans le premier segment de la trilogie.

Scott Bakula, une fois de plus, fait passer les situations les plus incroyables grâce à ce côté faussement candide, mélange de bonté et de naiveté. Avec un autre comédien, « Code Quantum » ne fonctionnerait pas – c’est dire si l’on peut s’inquiéter en cas d’adaptation ciné.
 
Une battue est organisée pour retrouver le petit Purvis. Sam/Will se retrouve confronté à la diabolique Leta Haider. L’actrice n’a pas vieilli en onze ans, ce qui nuit à la crédibilité de l’ensemble. Aucune ride, rien, elle vient encore se plaindre de la mort de sa fille. Tandis qu’Abigail est devenue une grande fille. Leita nie être à l’origine de l’incendie qui a tué le shérif Clayton. Elle conseille d’aller voir dans son asile Laura Fuller qui ressemble à une momie, enrubannée de bandages. Elle se rappelle le massacre auquel elle a échappé lorsque sa folle de mère a tué tous ses enfants. Laura sait que Will n’est pas ce qu’il prétend, et qu’il est Sam Beckett.

L’épisode amplifie le suspense du premier segment de la trilogie. Sam perd son identité, se rebelle et refuse désormais son rôle de héros temporel. Il veut devenir Will. Episode assez torride, qui voit une nouvelle scène d’amour, Sam peine à empêcher le lynchage d’Abigail.
Ziggy situe où se trouve l’enfant, Al le dit à Sam et Abigail est sauvée…

A suivre…

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10. TRILOGIE 3 : LA DERNIERE PORTE
(TRILOGY PART THREE : THE LAST DOOR)


Nous sommes en 1978, le 28 juillet. Sam est dans la peau d’un avocat que la domestique d’Abigail vient chercher 

25 ans après, Leta Aider est morte assassinée, poignardée, avec les empreintes d’Abigail On a retrouvé aussi les ossements de la petite Violet et pour cela, Abigail passe aux assises. D’après Al, Abigail périra sur la chaise électrique en 1984

Sam se retrouve fasse à sa fille, Sammy Jo Fuller (Kimberly Culler, qui incarnait Abigail enfant). Elle possède un haut quotient intellectuel. Sam est dans la peau d’un avocat, Stanton, flanqué d’une mégère raciste. Il décide de défendre Abigail. Le reflet de Sam est W K Stratton de « Têtes brûlées » de Bellisario. Abigail est jugée pour le meurtre de Leta Aider. Ceux de Violet et de son père sont prescrits. Du fond de sa tombe, Leta continue sa vengeance.

La fin de la trilogie est un peu moins intéressante que les deux premières parties, moins intense. Malheureusement, Stanton est cardiaque et a un malaise en pleine audience. Jouant les papas gâteaux avec Sammy Jo (Mais que doit penser « l’officielle » de Sam, Donna Elisee depuis la direction du programme Quantuim !)

Troisième rendez vous à l’asile avec Laura Fuller (Meg Foster l’interprète toujours), Sammy Jo lui a parlé de sa « grand-mère ». Laura est de plus en plus folle, elle pense que tout ce qui est arrivé est un cauchemar. Elle reconnaît en l’avocat Stanton Sam/Will, celui qui allait épouser Abigail. Dans la main de la folle, Sam retrouve le petit médaillon perdu. Cette-fois, la comédienne Meg Foster est correctement grimée (par rapport à Leta Aider qui ne vieillissait pas). La folle vient témoigner au tribunal et révèle que pour protéger Abigail, elle a tenté de retenir Violet qui est tombée dans un puits.

Nous sommes aux frontières de la crédibilité. La scénariste Deborah Spratt, l’ex de Bellisario, commence à peiner sur sa copie après trois épisodes. Sam en dernier recours appelle Abigail à la barre. Les américains aiment les procès à sensation, ce qui fait peut être par rapport aux deux premiers segments de la trilogie Abigail, que nous français nous sentions un peu frustrés après tant d’action et de scènes fantastiques.

Abigail révèle qu’elle a retrouvé morte Leta Aider chez elle. Ayant appris que de retrouver les ossements de Violet n’était plus une crime non prescrit (Nous sommes loin ici de « Cold Case »), elle s'est suicidée en faisant accuser de meurtre son ennemie.

Sammy Jo témoigne au tribunal avoir vu Leta se suicider. Cette fin est un peu frustrante, bâclée, et Al nous apprend que Sammy Jo travaille sur le programme Quantum sans savoir que Sam Beckett est son père.

Dommage que la trilogie Abigail se termine moins bien qu’elle avait commencé. Reste à voir un peu plus tard dans la saison les deux derniers segments de la triilogie des anges du diable.

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11. ENCHÈRES FRAUDULEUSES
(PROMISED LAND)


Nous sommes de retour chez Sam, en 1972. Son père est toujours vivant. Nous regrettons de voir Scott Bakula affublé d’un maquillage ridicule censé le déguiser en son père. C’est Scott Bakula qui est derrière la caméra pour réaliser l’épisode. Après « Coiffée au poteau » et « Le roi du direct », c’est la troisième et dernière fois que Bakula réalise un épisode de Code Quantum.

Il s’agit d’un épisode pessimiste, et l’un des rares avec une « bad end ». puisque les trois fermiers qui attaquent une banque en amateurs (Ils sont vite démasqués) n’obtiendront pas gain de cause. Sam est Wille , l’un des trois frères Walters. Gus Vernon (Jonathan Hogan), un banquier véreux, a incité des fermiers à faire des emprunts pour acheter du matériel moderne qu’ils ne pourront pas rembourser. En fait, Vernon provoque la ruine des fermiers pour revendre leurs terres saisies à un promoteur immobilier touchant un pot de vin non négligeable au passage.

Etant dans sa ville natale de l’Indianapolis, Sam refuse d’obéir à Al et veut sauver la ferme des Walters. Sam se rappelle que son père travaillait à sa ferme 16 heures par jour et que sa ferme a été saisie. Sam était déjà un scientifique à l’époque et ne se trouvait pas là pour aider son père. Dans la peau de Willie Walters, il a l’impression que Dieu lui donne une seconde chance. Sam Beckett s’en est voulu toute sa vie de ne pas avoir empêché la vente de la ferme familiale, et il ne veut pas que ce remords affecte les Walters à leur tour.

Cette-fois, nous retrouvons l’esprit humaniste de la série, mais avec la fin triste, on se pose des questions sur l’influence du programme Quantum. Sam retrouve des amis de John et Thelma Beckett, ses parents, et dans cette vie transformée, en 1972, Tom vient de rentrer vivant du Vietnam, alors qu’avant « La famille avant tout », il était tué en 1970.

Oubliant un temps l’aspect SF de la cinquième saison, « Enchères frauduleuses » revient au propos de Bellisario sur les bons sentiments. Les deux « frères » de Sam, John et Neil Walters (Chris Stacy et Dwier Brown) sont résolus et ne veulent pas libérer les otages. Les deux partenaires de Scott Bakula n’ont pas fait grand-chose depuis : Dwier Brown est une vedette invitée dans des séries comme « Dr House », « Les experts », « Esprits criminels » et « FBI portés disparus », tandis que Chris Stacy a arrêté sa carrière en 1999, soit peu de temps après sa participation à « Code Quantum ».

Certes, avec le méchant banquier complice d’un promoteur, qui couche avec sa secrétaire, tandis qu’une autre employée de Vernon a gardé son intégrité (Elles sont payées 2 dollars de l’heure), nous retrouvons la manichéïsme Bellisarien. Mais comment ne pas être touché, avant la fin dramatique de la série dans le 96e épisode, de cet ultime retour de Sam chez lui.

Grâce à la secrétaire non corrompue, qui mime un malaise (elle est enceinte), Sam parvient à s'enfiuir.

Il découvre en fouillant chez Vernon une lettre compromettante montrant qu’il a contracté avec le promoteur pour saisir les fermes et cela suffira pour le mettre sous les verroux. Pendant que Sam s’est éclipsé de la banque pour réaliser cet exploit, un drame a eu lieu dans la banque. Il y a un blessé.

Nous assistons à une scène déchirante entre Sam et Neil Walters. Ce dernier se reproche de ne pas avoir sauvé la ferme de son frère. Al révèle à Sam que Neil aura un destin tragique, il fera cinq ans de prison et sera tué dans une ruelle. Al explique que les sauts temporels ne peuvent résoudrent tous les malheurs du monde. Pour la première fois, Sam Beckett s'interroge sur le bien fondé de sa mission.

Errant dans une rue devant la banque avant son transfert, Sam se trouve face à son père qu’il enlace. C’est la première fin tragique d’un épisode, la première mission ratée de Sam. Sortez les mouchoirs !

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12. UN MARI POUR DEUX
(A TALE OF TWO SWEETIES)


Le titre anglais se réfère à "Un conte de deux villes" (A tale of two cities") de Charles Dickens. Après le tragique "Enchères frauduleuses", nous avons droit à une comédie, "Un mari pour deux", qui raconte les déboires et quiproquos d'un mari bigame.

Bellisario joue avec les codes de la série : les enfants voient Al, qui se justifie auprès d'eux en disant que leur père s'est déguisé et qu'il est son "ami invisible". Bien entendu, les mères ne croient pas leur progéniture.

Sam/Martin Elroy a donc deux épouses : Ellen et Rachel. Si l'actrice qui joue Ellen (Mary Lou Childs) n'a rien fait d'autre, Jill Tracy, qui joue Rachel a été la vedette de 2003 à 2009 de la série "Scubs".

Avouons que l'épisode n'est guère inspiré, jouant sur des situations convenues et dignes du théâtre de boulevard, vues mille fois ailleurs.

Mais après un début trompeur, nous découvrons le drame de Martin, joueur invétéré, qui n'hésite pas à emprunter l'argent de poche de ses enfants pour son vice. Sam résout ses problèmes en donnant rendez vous dans le même cinéma à ses deux "familles".

Heureusement, une intrigue dramatique vient mettre du piment au scénario : Sam doit de l'argent au jeu, à des joueurs sans scrupules genre mafioso, qui lui donnent 24 heures pour rembourser des dettes à moins se se faire casser deux doigts.

Les deux épouses se rencontrent sans savoir qui elles sont. Rachel (la plus belle des deux) se fait coiffer par Ellen. Aucun doute ne leur vient à l'esprit bien qu'elles s'appellent toutes les deux Elroy. Il y a un déséquilibre dans le casting dans la mesure où Jill Tracy est bien plus séduisante que sa rivale. On comprend mal le double mariage de Sam/Martin.

Un autre problème vient entâcher la crédibilité de l'histoire: les comédiens jouant les truands menaçants Sam sont bien trop sympathiques. Ils n'ont pas la gueule de l'emploi. En particulier, Larry Manetti qui joue Vic et a participé à toutes les productions de Bellisario : "Les têtes brûlées", "Jag", "Magnum".

Scott Bakula, parfait dans les rôles dramatiques (Ce qui donne envie de voir "Enterprise"), cabotine dans le comique, ce qui est dommage vu son talent. Mais le script de l'épisode ne lui permet pas de faire des miracles. Au moment où les deux femmes de Martin Elroy demandent le divorce, une troisième femme (et famille) arrive...

Un épisode qui vaut à peine deux melons.


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13. LIBÉRATION DES FEMMES
(LIBERATION)


 

Une nouvelle fois, Sam est dans le corps d'une femme, Margaret. Sa mission est de sauver son mariage (face à un époux macho) et d'éviter la mort d'une militante féministe. L'action se passe en 1968. Cet épisode a un goût de déjà vu dans la série. C''est une fois de plus une vision "humaniste" et "politiquement correcte" du passé américain. On aurait aimé que Bellisario poursuive dans l'orientation SF de la saison 5 avec les anges du diable et la réplique maléfique de Al.

Scott Bakula cependant s'en tire mieux que dans l'épisode précédent : en femme, il est irresistible de drôlerie. Sans vouloir créer de polémique, on aime beaucoup David Duchovny dans "X Files" en Fox Mulder et il devient ridicule dans "Evolution", film satirique de SF. Et Bakula passe du rire aux larmes en quelques secondes, en rappelant à Al que son père n'a jamais traité sa mère de façon "macho".

La féministe, Diana (Deborah Van Vallenburgh) malgré des participations à toutes les séries actuelles ("Cold Case", "Esprits criminels") n'a jamais tenu un rôle récurrent dans une série. Elle est convaincante dans son personnage de militante MLF.

On peut regretter qu'elle n'ait pas été vedette de série depuis "Code Quantum".

Diana est surveillée par le FBI, quasiment comme une militante d'extrême gauche. Bellisario avec ce genre de détails rappelle (comme on le voit aussi dans "Cold Case") que les Etats Unis ont une histoire tourmentée pas forcément toujours digne de la statue de la liberté.

La mort de Martin Luther King, le Vietnam, le racisme, la drogue, le Ku Klux Klan, le libéralisme à tout cran, et ici la condition féminine sont des sujets éternels que les américains abordent sans tabous, notamment à travers les séries. Il y a plus de retenue en France où la guerre d'Algérie pendant longtemps, pour ne citer que cet exemple, était abordée dans de rares films comme ceux d'Yves Boisset.

Diana est résolue car c'est une enfant battue par son père. En voulant organiser une nouvelle manifestation, un "sitting", en compagnie de Suzy la fille de Sam (Megyn Price), vedette de la série "Parents à tout prix" (2001-2005) elle va dans la vraie vie créer une tuerie. C'est Sam qui va empêcher le drame où Suzy doit être aussi tuée. Sam/Margaret impose ici que ce n'est pas par la violence que l'on peut faire changer les choses. Diana veut tuer un policier, mais Suzy finit par passer du côté de sa mère. Sam/Margaret réussit aussi in extremis à sauver le mariage de Margaret. L'épisode ressemble à une grande leçon de morale, défaut bellisarien. Mais les comédiens sauvent l'épisode par la justesse de leur jeu.

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14. DOCTEUR RUTH
(DR RUTH)


 

Le docteur sexologue Ruth Westheimer tient son propre rôle dans cet épisode. Sam entre dans sa peau. Aux Etats Unis, il s’agit d’une sexologue médiatique. Dans l’épisode, Sam doit sauver un couple et aussi résoudre un problème de harcèlement sexuel. Ce dernier thème a déjà été évoqué dans la saison 2 avec « Le cheval d’Eon » (02.04)

Il y a 6280 Annie vivant à Manhattan en 1985, et Sam doit retrouver une Annie desespérée qui a appelé le docteur Ruth au téléphone.

Lors d’une séquence de dédicaces, Sam/Ruth rencontre Annie Wilkins (Robin Lively, qui joue dans « Mentalist »). Mais la jeune femme s’enfuit après avoir raconté son histoire. Notons que lors de la séance de dédicaces en 1985, la file de femmes d’un âge avancé venant poser des questions au docteur Ruth est d’une drôlerie complète.

Pendant qu'Al se fait psychanalyser dans le couloir temporel par le docteur Ruth, Sam/Ruth lors d’un dîner veut réconcilier les deux animateurs de la station radio, Debbie et Doug, interprétés par Anita Barone (« Desperate housewives ») et Peter Spears.

Si l’on a du mal à croire au couple Debbie-Doug, l’histoire de la jeune Annie qui veut devenir avocate retient plus l’intérêt.

Avant une série d’épisodes purement SF/Fantastique, cet épisode évoque ceux des premières saisons. Sam sauve Annie d’une tentative de suicide. Cet épisode diffusé en 1993 s’inspire d’un fait divers réel : la plainte pour harcèlement sexuel de Anita Hill contre le juge Clarence Thomas en 1991.

Les séquences entre Al et Ruth dans le couloir temporel sont désopilantes... jusqu'au moment où il est question de Beth, la première femme de Al. La tonalité devient tout de suite dramatique, ce qui préfigure l'épisode final de "Code Quantum".

Notons que l’on voit les Twin towers lors d’un plan général de New York. Ce genre d’images date la série, comme toutes celles tournées avant 2001.

Sam doit finalement sauver Annie (selon Al, elle va être assassinée), ce que bien entendu il va réussir Nous allons ensuite découvrir un retour de la saison 5 dans la SF.

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15. LUNE SANGLANTE
(BLOOD MOON)


Avec cet épisode, nous entrons dans le fantastique gothique. Sam est dans la peau d’un peintre excentrique, Lord Nigel Covington, qui s’amuse comme Bela Lugosi à la fin de sa vie à dormir dans un cercueil. Sam/Nigel est marié à Alexandra (Shae D’Lyn, vedette de la série « Darma et Gregg »). C’était la toute première apparition de Shae D’Lyn à l’écran.

L’histoire se déroule en Angleterre, Al n’arrête pas de faire remarquer que Ziggy capte mal les ondes britanniques.

Sam a d’étranges invités : Victor Drake (Ian Buchanan, de « Twin Peaks ») et sa compagne Claudia (Deborah Moore, la fille de Roger).

Ian Buchanan interprète un personnage terrifiant, complètement cinglé, se croyant vampire et voulant offrir à Claudia du sang. Ces gens se prennent pour des vampires mais sont des dérangés mentaux.

Al est totalement terrifié, pensant être tombé au milieu d’un nid de vampires. Il se ballade, en hologramme, avec des croix et couronnes d’ail.

La « Comtesse » Claudia est loin de la petite fille qui faisait hurler un chien dans un faubourg de Londres dans l’épisode de « Amicalement vôtre » « Formule à vendre ». Mais avouons notre déception : elle est ici fade et manque de charisme et de charme, surtout face à Shae D’Lyn, fragile et sexy.

Au moment de tuer Alexandra, lors d’une cérémonie du sacrifice, Victor Drake est frappé par la foudre. Sam qui a décidé d’arrêter la cérémonie s’est retrouvé ficelé et mordu par Claudia, mais le domestique, Horace (Rod Loomis) chassé par Drake, avait oublié sa casquette et revient au bon moment pour assommer Claudia et libérer son patron.

En tant que physicien, Sam Beckett rejette l’existence des vampires, mais il pense être tombé dans une sorte de réunions de dingues suceurs de sang.

Alexandra, qui mourrait dans la vraie vie, devient missionnaire. Sam a réussi sa mission, mais lorsqu’il veut se regarder dans un miroir, il ne voit personne.

Cet épisode ne se situe ni dans la lignée de « Buffy contre les vampires » ni dans le fantastique expliqué de « X Files ». On a donc le sentiment que Bellisario a voulu planter son décor et son histoire quelque part entre les deux.

Le réalisateur Alan J Levi nous propose donc un produit hybride, ni SF, ni réaliste. Le domestique qui parle d’un ton lent et dramatique semble sorti d’un film de la Hammer. Tout est au rendez vous pour nous effrayer : le cercueil, le château, l’orage. Et seul Dean Stockwell joue le jeu d’être effrayé. Scott Bakula hélas n’entre pas une seconde dans l’histoire, que l’on peut situer du côté de « Le bal des vampires » de Roman Polanski, « Dracula mort et heureux de l’être » (1996) avec Leslie Nielsen, ou enfin « Vampire, vous avez dit vampire » de Tom Holland (1985).

Lorsqu’il tourne cet épisode, on peut supposer que Donald P Bellisario sait que sa série est condamnée et que l’annulation va poindre le bout de son nez en fin de saison. Alors, ne nous étonnons pas de cet épisode déjanté, ni de l’épisode 22 et final de la saison, une fin incompréhensible façon « Le Prisonnier » avec Patrick Mc Goohan, triste ultime segment d’une série qui était très compréhensible.

« Lune sanglante » rappelle aussi ce côté humour macabre de la série « Les contes de la crypte ». Cet humour est perceptible quand Sam se regarde dans une glace, plus exactement un plat permettant de voir son reflet (ou plutôt d’avoir la certitude de ne pas le voir).

En voulant jouer sur tous les tableaux, le scénariste Tommy Thompson nous déçoit un peu. « La malédiction des pharaons » qui relevait du pur fantastique, était bien plus réussi. La réalisation cependant est parfaite, malgré les carences du scénario. A l’arrivée, un épisode mitigé qui nous laisse sur notre faim.

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16. LE RETOUR DU MAL
(EVIL LEAPER II)


Second volet de la trilogie confrontant Sam aux voyageuses temporelles Alia et Zoey, venus pour changer le passé en mal.

Sam prend l'identité de Arnold Watkins, un type qui joue les Batman. Il sauve un jeune homme en sautant sur une voiture en marche. Cela lui vaut des ennuis avec des étudiants d'une université dirigée par Mike Hammond (Neil Patrick Harris). La petite amie de Mike n'est autre que Alia. Et Zoey est de retour à ses côtés. Son but démoniaque est de ridiculiser un étudiant pour l'inciter au suicide.

Cet épisode est bien plus fantastique que "Lune sanglante". Alia et Zoey sont plus effrayantes que Ian Buchanan. Dans cette université, il y a une société secrète d'étudiants où l'intronisation est de jouer des jeux dangereux (comme dans "Les chevaliers de la mort", saison 4 des Avengers).

La nuit, les étudiants se réunissent pour faire des courses d'automobiles dangereuses. L'épisode, sur ce point, rappelle "Le kamikaze hilarant " (01.07), d'où le sentiment de tourner un peu en rond en abordant les mêmes thèmes.

Dans le couloir temporel, Al et le vrai Arnold discutent longuement.

Alia, revenu des enfers, se plait à provoquer Mike en faisant croire qu'Arnold/Sam et elle sont amants. L'idée de génie de créer une concurrence diabolique à Sam et Al poursuit son chemin avec bonheur dans ce second segment. La logique aurait voulu que les trois épisodes de la trilogie des voyageuses se suivent, car celui qui en prend le train en route est certain de ne rien saisir à l'histoire.

Mais devenu une série/feuilleton, "Code Quantum" ne diffère pas de ce que seront "Buffy" "The X Files" et "Supernatural".

Dans le couloir temporel, Al obtient des aveux de Arnold : ses parents ont été tués. Et il est devenu suicidaire, pour n'être pas mort avec eux.

Sam et Mike se défient : ils doivent foncer sur le bord d'une falaise en voiture et s'arrêter au dernier moment. Règle du jeu, le premier qui freine a perdu.

A bord de Studebaker rutilantes (Nous sommes en 1956), ils foncent vers l'abîme. La voiture de Sam n'a plus de freins. Sam se jette du véhicule et fait un saut temporel avec Alia.

Sam et Alia se retrouvent ... dans une prison de femmes. Zoey est la gardienne.

 
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17. LA REVANCHE
(REVENGE OF THE EVIL LEAPER)


Sam et Alia se retrouvent dans une prison digne de celle de 007 au début de "Meurs un autre jour". Un troisième voyageur temporel de Lothos arrive, il s'agit d'un noir, Thames (Hilton Battle). Il y a un meutre d'une prisonnière, Carol Benning, et la garde chiourme Sophie veut savoir qui en est l'auteur, Sam ou Alia (ici transformées en prisonnières).

Alia est considérée comme une traître et Zoey n'a envers elle aucune pitié. Zoey a pris l'identité de la directrice de la prison. Carol Benning, la fille assassinée, est entrée dans la cellule où Angel/Alia et Liz/Sam étaient retenues De ce fait, on les soupçonne du meurtre. Vous suivez toujours là ?

Alia est discréditée et Thames la remplace en quelque sorte, pour Lothos. Sam est arrivée à hypnotiser Alia et lui faire oublier qui elle est: de cette façon, Zoey et Thames n'arrivent pas à la localiser.

A noter la présence d'une garde chiourme, Sophie (Katherine Cortez), qui n'a rien à envier à la Rosa Klebb de "Bons baisers de Russie". Al en la voyant dit que c'est la seule femme qu'il ne voudrait pas séduire.

Liz et Angel, les vraies prisonnières sont dans le couloir temporel et disent à Al que pour rien au monde elles ne voudraient retourner d'où elles viennent. Et il s'agit d'un véritable enfer (droit de cuissage du directeur, conditions de vie inhumaines, cachot où l'on met les claustrophobes, rien à envier au pire des goulags).

Zoey est devenu un transfert, soit l'équivalent de Sam, et Thames est un hologramme comme Al. Mais par chance, lors d'une évasion, tandis que les sirènes retentissent, Thames ne peut plus localiser Sam et Alia

Vivian, une gardienne convaincue par Sam qu'il est un homme venu du futur et non Liz accepte de faire fuir nos deux voyageurs temporels. Mais en coupant le courant des grilles électriques de la prison, Thames localise Alia.

Le responsable de la mort de Carol Benning est Warden Meyers, le directeur. Il avait mise la prisonnière enceinte. Il est arrêté ainsi que Sophie.

Alia est tuée par Zoey au moment où elle se transfère, Sam abat Zoey au moment où elle fait de même, Thames s'évapore en fumée.

L'épisode se termine donc sur l'incertitude du sort des anges du diable. Comme Sam se transfère lui aussi en garde du corps de Marylin Monroe, et que la série a été annulée à l'issue de la saison et d'un dernier épisode rocambolesque, nous ne saurons jamais ce que sont devenues Alia et Zoey.


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18. ADIEU NORMA JEAN
(GOODBYE NORMA JEAN)


Sam est devenu Denis Boardman le chauffeur de Marilyn Monroe (Susan Griffiths), pour transformer le destin et l'empêcher de se suicider. Il découvre une femme qui se baigne nue dans sa piscine et boit du champagne à l'heure du petit déjeuner. Bellisario nous montre une alcoolique paumée, qui n'hésite pas à inviter Sam à la rejoindre dans sa piscine.

Marilyn se rend à une fête donnée par Peter Lawford (Joris Stuyck). John Huston (Tony Young) y est présent. A cette fête, Marilyn fait une overdose de médicaments et d'alcool et le médecin Sam la sauve de justesse. Nous sommes le 4 avril 1960.

Après avoir démonté la thèse du complot dans l'assassinat de JFK, Bellisario nous donne sa version de la mort de Marylin, un suicide. Il la montre malheureuse. Les hommes veulent Marilyn et elle est Norma Jean Baker.

Sam découvre qu'une jeune inconnue profite de Marilyn, Barbara Whitmore (Liz Vassey vu dans "Tru Calling", "Urgences", "Les Experts"). En voulant écarter cette femme de la comédienne, il se fait licencier.

Scott Bakula semble mal à l'aise dans cet épisode, où il doit "résister" aux avances de la célèbre star. Son jeu est assez emprunté. Comme pour Kennedy, la fin est connue d'avance. Barbara essaie de se faire valoir auprès de John Huston et de Clark Gable (Larry Pennell). Pendant que Barbara baratine Huston, Sam réveille Marilyn et lui fait répéter son texte pour "Les désaxés". Marylin va au studio et reprend sa place. Al apprend à Sam qu'il n'a sauvé Marylin que pour qu'elle fasse le film.

Sam est transmuté alors en yeti !

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19. L'HOMME PRÉHISTORIQUE
(THE BEAST WITHIN)


 

Nous sommes le 6 novembre 1972. Sam, vétéran du Vietnam, se cache dans une forêt déguisé en yéti ("Bigfoot"). Le jeune Daniel Burke l'a vu. Sa mère ne veut pas le croire. Son beau-père, en revanche, décide de partir à la recherche de cette étrange créature. A noter que dans la VF, Al parle de 1962 au lieu de 1972.

Sam retrouve un de ses camarades du Vietnam, Roy Brown (Sean Sullivan). Sam s'est déguisé en abominable homme des neiges pour voler un médicament. Notre voyageur temporel a pris l'identité de Henry Adams, autre vétéran du Vietnam. Tous deux ont été traumatisés par la guerre et sont devenus des sauvages qui ne veulent plus de la civilisation. Au Vietnam, ils ont dû "nettoyer" un village et tuer des vieillards. Roy, qui a pris une balle dans la tête lors du conflit, a gardé des séquelles et doit prendre régulièrement un médicament.

Le père de Daniel, John Burke, est mort au Vietnam. Nous sommes dans une ambiance post-guerre où toute l’Amérique est traumatisée. Daniel accepte mal le remariage de sa mère Karen ( Eileen Seeley) avec le shérif Luke Marlet (Pat Skipper, vedette de « Boston Justice » de 2005 à 2008).

L’aspect fantastique « Yéti » cède vite la place au drame des vétérans. Sauf pour l'hologramme.Al est terrorisé comme dans "La malédiction du Pharaon" car il entend des bruits bizarres qu'il attribue à un véritable yéti.

Pour survivre dans la forêt, les vétérans chassent et à l'occasion vont voler dans les villas aux alentours. Bellisario appuie une fois de plus son discours sur le Vietnam. Il enfonce des portes ouvertes. Le jeune Daniel Burke rejoint les deux ex soldats.

Daniel explique qu'avec son défunt père, il a vu un jour le Yéti. C'est la raison pour laquelle il se ballade dans la forêt.
Sam/Henry Adams se rend au poste de police pour demander au shérif Marlet de l’aide pour Roy Brown, mais il est mis en état d’arrestation.

Roy et le petit Daniel partent à la recherche de Bigfoot. Mais Daniel fait une chute dans une crevasse.

L'épisode s'avère rapidement ennuyeux. Les traumatimes du Vietnam ont déjà généré trop d'épisodes de la série. Daniel blessé est récupéré par Roy. Comme il fallait s'y attendre, une fois que tout est bien qui finit bien, apparaît le Yéti, le vrai, à la façon du monstre dans "Les dents du lac" de la série X Files.

A noter que l'épisode a été écrit par l'acteur John D'Aquino qui incarne le grand frère du mongolien Jimmy dans "Jimmy" (02.08) et "Le bien est le mal (05.07).

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20. LES TUNIQUES BLEUES
(THE LEAP BETWEEN THE STATES)


En 1993, les pontes de NBC, Brandon Tartikoff, Warren Littefield (Président de la chaîne), Perry Simon décident l'annulation de "Code Quantum" après avoir donné un sursis à la série. S'il veut une sixième saison, Bellisario doit s'engager à faire de la SF, alors qu'en 1989, ils lui avaient demandé le contraire. Mais à NBC, on veut contrer le succès de "Star Trek, the next generation".

Bellisario et son ex-femme Deborah Pratt croient en la série et pensent pouvoir la sauver en la revendant à CBS.

Finalement, Bellisario va saborder son bel enfant avec un dernier épisode aussi surprenant que celui du "Prisonnier". C'est une pirouette, une fin "ouverte" si l'on veut, mais qui permet de contourner l'arrêt définitif. Après la diffusion de l'épisode final, Bellisario va se battre pendant un an pour ressusciter sa série avant d'admettre que l'aventure est définitivement terminée.

Il reste trois derniers épisodes. Pour "Les tuniques bleues", il enfreint les règles de la série, qui veut que Sam ne peut se déplacer que de sa naissance (1953) à sa mort (1999). Par un artifice tiré par les cheveux, un de ses aieux ayant le même code génétique que Sam, le programme Quantum va le projeter...en 1862.

On est ici dans le voyage dans le temps façon "The Time tunnel" (Au coeur du temps). Nous ne sommes plus dans l'Amérique contemporaine mais en pleine guerre de sécession. Sam est capturé par une sudiste, Olivia Barrett Covington, (Kate Mc Neil - vue dans "Mentalist", "Bones", "NCIS", "FBI portés disparus", "Cold Case", et qui retrouvera Scott Bakula dans "Enterprise") dont il ne tarde pas à tomber amoureux.

Coupé de ce qui faisait l'intérêt de la série (une histoire de l'Amérique contemporaine), on est un peu sceptique et dépaysé devant cette histoire où Sam n'est plus à sa place. 

Sam, qui prend la cause abolitionniste des nordistes, aide une sudiste non raciste, et se trouve pourchassé par un sudiste aussi infect que possible. Tout cela tombe dans le gnan gnan politiquement correct et la leçon de morale. De plus, la romance entre Sam (ou plutôt son aieul le capitaine Beckett) et Olivia est une bluette sans grand intérêt. 

L'épisode est donc complètement raté. Heureusement quelque part que la série s'arrête. Ici, Sam berne un lieutenant sudiste (Geoffrey Lower - "NCIS", "Jag") pour sauver des esclaves. Si Sam allait ensuite combattre les dinosaures ou se battre dans la Rome Antique, il valait mieux arrêter, car toute l'originalité de "Code Quantum" passerait à la trappe, comme c'est le cas ici.

Où sont les anges du diable, Alia et Zoey, où est la fille de Sam, Sammy Jo, et tout ce qui faisait la joie des leapers "fans" de la série ?

Bref, un épisode hors sujet.

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21. MEMPHIS MÉLODIE
(MEMPHIS MELODY)


Dans cet avant dernier épisode, après avoir été Lee Harvey Oswald et le chauffeur de Marylin Monroe, Sam entre dans la peau de ...Elvis Presley.

Quelque chose m'a un peu heurté au début de l'épisode : Sam (en Elvis) déclare à sa mère qu'il sera plus célèbre que Perry Como et Pat Boone. Pat Boone, né en 1934, a fait une carrière honorable et internationale, et reste un géant parmi les crooners américains.

Sam, en voulant à toute force imposer une chanteuse qui n'a jamais existé, Sue Anne Winters (Mary Elizabeth Mc Glynn) change l'histoire et fait que le King Elvis n'a jamais été auditionné par Sam Philips de Sun Records. Il se voit contraint de rétablir le passé comme il était avant son intervention !

Et il est vrai qu'Elvis a été au bon endroit au bon moment, quand on sait tous les talents équivalents qui n'ont pu émerger, on ne peut que réaliser qu'Elvis a eu de la chance. Il n'y avait la place que pour un seul King, mais cela aurait pu être Johnny Burnette, Clyde Stacy, Bobby Lord, Jimmy Spellman ou encore Pat Boone.

Chacun de ces musiciens a existé, mais il n'y avait la place que pour un élu, et c'est Elvis Presley qui l'a décrochée.

La mission de Al, sa dernière avant le final, se révèle non plus réparer une erreur du passé, mais réparer une tentative malheureuse de transformation du passé

Dans le passé changé par Sam, Elvis n'est plus audtionné par Sam Philips de "Sun Records" car il a voulu donner sa chance à Sue Ann, chance qui n'aboutissait à rien : Susan ne devient pas une vedette, mais Elvis non plus.

Sam doit donc recoller les morceaux en chantant dans un restaurant devant un Sam Philips médusé, et le convaincre de l'engager et d'en faire le King.

Un épisode au suspense haletant, car il s'en faut de peu que Sam empêche le King de régner sur le rock.


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22. LE GRAND VOYAGE
(MIRROR IMAGE)


Sam arrive en 1953, dix sept minutes après l’heure de sa naissance le 8 août 1953. Il est dans un bar, confronté à un certain Al (Bruce Mc Gill) – le Jack Dalton de « Mc Gyver – et voit son propre visage dans une glace. Al Calavicci n’est pas là. Le programme Quantum est incapable de le localiser. Dans ce bar, Sam rencontre un ancien mineur, Stoppa (Stephen Mc Hattie) qui se révèlera être un fantôme.

Ensuite, Sam rencontre le mineur Tonchi (John d’Aquino), le grand frère de Jimmy le mongolien. Il lui parle de son frère, mais Tonchi se fâche, il n’est plus Frank, le grand frère de Jimmy. (Voir l’épisode 02.08 « Jimmy »). Il refuse d’admettre qu’il a un frère handicapé mental.

Arrive le capitaine Galaxy (Richard Herd) mais il s’appelle désormais Ziggy, comme l’ordinateur de Al Calavicci. A la télévision, on voit un épisode de « Capitaine Zero », fac similé de « Capitaine Galaxy», série dont Richard Herd était le héros. (Voir l’épisode 03.13 « Futur boy »)

On l’a compris, toutes les cartes sont mélangées, les personnages que Sam a rencontré lors de ses voyages temporels ont changé de noms. Gooshie, l’ordinateur du programme Quantum, est devenu le nom d’un mineur. Un vieil homme à barbe.

Une catastrophe arrive dans la mine toute proche du bar. Grace aux indications de Stoppa, le fantôme, le pire est évité.

Pendant ce temps, Al Calavicci dans le caisson temporel est seul, il comprend que Sam Beckett s’est transmuté en lui-même. Et les savants du programme Quantum désespèrent de jamais retrouver Sam Beckett.

Stoppa raconte qu’il a déjà vécu la catastrophe de la mine. Et qu’il était là pour empêcher qu’elle se reproduise.

Sam fait face au barman, Al. Il ignore qu’il a affaire à Dieu en personne. Sam lui demande : « Vous êtes un barman qui sait tout sur tout, il n’y a que Dieu qui sait tout ».

Al, le barman, est en fait ni plus ni moins que Dieu en personne.

Sam pense qu’il est là pour sauver la vie de deux mineurs. Au programme Quantum, on sait que c’est l’anniversaire de Sam, le 8 août. Al Calavicci se rappelle que la naissance de Sam est le 8 août 1953.

Dieu/le barman discute avec Sam et lui demande s’il a un regret : Sam avoue qu’il n’a pas dit à Beth Calavicci que son mari Al était toujours vivant.

Stoppa s’avère être un voyageur temporel. Il se transmute une fois que les mineurs sont sauvés. Un vieux monsieur affirme que Stoppa est mort en 1933, il y a vingt ans.

Sam ne distingue plus le réel de l’imaginaire. Sam discute à nouveau avec Al le Barman. Il se souvient de Stoppa alors que tous les clients du bar pensent que Sam a eu une hallucination.

Sam découvre qu’il est face à Dieu en personne, que ce barman est au courant de toute sa vie, du projet Quantum. « Vous vouliez changer le passé » dit Al/Dieu. Sam veut rentrer chez lui. Mais Dieu lui affirme que c’est lui qui maîtrise sa destinée.

Enfin, Al Calavicci arrive le jour de la naissance de Sam, dans le bar. Sam révèle à Al que le barman est Dieu.

Sam raconte à Al Calavicci que Stoppa était l’âme d’un mort venu sauver les vivants. Al repart vers le programme Quantum pour aider Sam. On ne le reverra jamais plus dans la série.

Nouvelle discussion entre Sam et Al le barman/Dieu. Celui-ci sait tout des missions de Sam vues dans les 95 premiers épisodes. Sam voudrait rentrer chez lui retrouver Donna Elisee. Mais il a fait du mal à Al Calavicci et doit réparer cette erreur.

Il revient donc en 1969 (voir « Beth » (voir épisode 2.22). Beth (Susan Diol) qui est en train de danser sur la chanson de Ray Charles « Georgia on my mind ».

Beth est surprise par l’apparition de Sam qui lui révèle : « Al est toujours vivant, et il va bientôt revenir ».

Aussitôt, le portrait de Al, victime de guerre, dans le salon de Beth, s’efface. Et du coup, Al Calavicci a retrouvé sa femme en étant libéré du Vietnam, il ne s’est pas remarié quatre fois. Et il n’a jamais participé au programme Quantum.

Nous voyons alors le commentaire suivant sur l’écran : « Beth ne s’est jamais remariée. Elle et Al ont quatre filles et vont bientôt fêter leur 39e anniversaire de mariage en juin. »
« Le docteur Sam Beckett n’est jamais rentré chez lui ».

Ainsi, le programme Quantum n’a jamais existé, et toutes les réparations des erreurs du passé que Sam s’est efforcé de faire pendant 95 épisodes sont annulées.

Si Al Calavicci échappe à son triste sort (retour du Vietnam avec femme remariée), Sam est jeté dans les limbes du temps et ne retrouvera ni sa femme, Donna Elisee, ni sa fille, Sammy Jo Fuller.

Le message de Bellisario est ambigü : seul Dieu maîtrise nos destinées et l’on ne peut changer le cours des destins. Que penser de Dieu après cet épisode ? Il fait le bonheur de Al et Beth Calavicci, en incitant Sam Beckett à leur permettre d’être réunis et heureux par la révélation de Sam, mais dans le même temps, il détruit Sam.

Cette fin, Bellisario pendant un an pensait revenir dessus, pour laisser tomber ensuite. Alors, comme on ne peut croire que Bellisario ait voulu nous dépeindre Dieu comme un salaud, il faut se résoudre à constater que Bellisario est tombé dans le syndrôme Patrick Mc Goohan.
Voulant imaginer la fin la plus absurde, la plus irrationnelle, la moins heureuse. Bellisario détruit Sam, le programme Quantum et la mythologie de sa série. Pressé par NBC d’en finir, il nous livre un épisode final absurde.

Cette fin reste remarquable grâce à la performance de Bruce Mc Gill qui nous fait réellement croire à son incarnation de Dieu, loin de l’image d’épinal du vieillard en barbe blanche. On est heureux aussi de trouver l’épouse d’Al , Beth, alias Susan Diol, qui a eu la chance de ne pas vieillir trop pour tourner la séquence à l’envers de celle de « Beth » en 1990.

Cette fin bouleversante nous laisse libre d’imaginer toutes les hypothèse : Al est-il devenu un « ange gardien », mais auquel cas il a sacrifié son bonheur terrestre. Et quid des changements qu’il a apporté.

Jackie Kennedy, avant son intervention dans « Lee Harvey Oswaold « (05.02) était tuée, Marylin Monroe est morte en 1962 et a tourné « Les désaxés » comme Sam le lui a permis en évitant son suicide en 1960 dans l’épisode « Adieu Norma Jean »

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Crédits photo: Universal.

Images capturées par Patrick Sansano.

 saison 1 saison 3

Code Quantum (1989-1993)

Saison 4

 


1. BOND EN ARRIÈRE
(THE LEAP BACK)


L’épisode est la suite de “Choc en retour” : frappés par la foudre au moment de la transmutation, Al et Sam ont changé de rôle. Sam est enfin rentré chez lui et nous allons retrouver sa femme Donna Elisee (Mais lorsque nous l’avions vue, elle avait le visage de Teri Hatcher, rappelez-vous 01.02 « Amours croisées », cette-fois c’est Mimi Kuzyk qui la remplace (On l’a vue dans « The L World », « XXIII », « Ghost Whisperer »).

Al a du mal à se souvenir de son passé. De plus, nous sommes en 1945 et Ziggie n’existe pas.

La porte du temps est bloquée de l’intérieur, et Sam est coincé dans le « caisson » entre 1945 et 1999, dans la peau d’un hologramme, mais sans pouvoir au début entrer dans l’enceinte du laboratoire du programme Quantum.

Cette situation permet aux deux comédiens de la série de nous faire un formidable numéro d’acteur : Dean Stockwell se croit toujours Al l’hologramme, et Scott Bakula s’en donne à cœur joie à la place que tient Al dans la série.

De plus, Sam n’a jamais voyagé si loin dans le temps, puisqu’il est né en 1953 et Al lui peut aller jusqu’en 1945. Mais dans la dernière saison, Bellisario ne respectera pas sa règle en propulsant Sam en 1862 dans l’épisode « Les tuniques bleues ». Le principe est que le voyageur temporel ne peut se déplacer que dans l’espace temps entre sa date de naissance et sa mort.

Al est entré dans la peau d’un soldat, Tom.Jarrett. Mais Sam a trouvé un moyen d’ouvrir la porte, car il a découvert que Al se trouvait le jour de l’échange d’identités le 18 septembre 1999. Pour cela, il leur faut, en 1945, envoyer une lettre qui sera reçue 54 plus tard par Gushie, qui dirige le programme Quantum.

Teri Hatcher n’était-elle plus libre ? Mimi Kuzyk ne lui ressemble absolument pas, et c’est un peu dommage de ne pas avoir assuré la continuité comme le fera l’actrice qui joue Beth, la femme de Al, Susan Diol.

Al prend du bon temps avec une fiancée, Suzanne Elsinger (Amanda Wyss) en 1945 que la personne qu’il incarne doit épouser. Mais l’amoureux de Suzanne veut les tuer en poussant la voiture où ils s'enlacent dans un ravin.

Sam aussi profite de ce qui sera son unique retour dans son époque durant les 96 épisodes de la série. Les images qui font SF cheap évoquent des séries comme « « l’âge de cristal ».

Bien entendu, c’est avec déchirement que Sam, pour sauver Al, va quitter Donna Elisee et repartir pour toujours dans le voyage temporel. Encore une fois, cette série, plus que la SF, évoque les séries pleines de bons sentiments comme « Les routes du Paradis ».

Al risque mourir si Sam ne réussit pas son saut temporel. Donna voudrait retenir son mari près d’elle mais le devoir et le sens de l’amitié sont les plus forts pour Sam et il se projette en 1945.

Lorsque Donna veut le récupérer, Sam ne revient pas en 1999 et ne fait pas de nouveau saut dans le temps que nous verrons, puisque Al dit à Donna que Sam est en 1956 et est dans la peau d’un fantaisiste. Pour la première fois, nous ne voyons pas de nouveau saut temporel à la fin de l’épisode.

Un très bon début de saison, tout comme celui de la saison 3.

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2. LE MATCH DE LA DERNIÈRE CHANCE
(PLAY BALL)


Sam se retrouve dans la peau d’un joueur de base ball de deuxième division, Lester Doc Fuller. Or, il a accidentellement tué un joueur lors d’un match et il est en train d’essayer de saisir sa seconde chance. Cela est arrivé à une époque où le casque n’était pas obligatoire, et un joueur a pris une balle en pleine tempe.

Sam doit sauver Doc qui dans la vie non transformée finira comme alcoolique. Al essaie de lui prodiguer des conseils pour jouer.

Chucky, pas la poupée diabolique mais le jeune partenaire de Doc, (Neal Mc Donough) a des problèmes, il est très violent et n’arrête pas de se bagarrer et Sam vient à son aide. Il rencontre son père, Warren Monroe (Casey Sander) mais n’arrive pas à lui faire partager ses préoccupations pour le fils.

Chucky de son côté rejette son père, ainsi que Sam/Doc. Om a découvert le passé de Doc et la jeune victime de 21 ans morte d’une balle à la tempe.

La propriétaire de l’équipe, Margareth (Mary Cheatam) tourne autour de Doc, mais surprend Doc et Chucky dans la chambre de sa fille, Bunny (Courtney Gebhart), elle décide de les chasser.

Pendant le match de la dernière chance, Doc/Sam jette l’éponge, obligeant Chucky à rejoindre le terrrain. Lors du match, Sam réussit une récupération absolument incroyable ce qui attire un sélectionneur national qui va proposer à Doc un poste d’entraîneur pour New York et à Chucky un de joueur. Sam réussit aussi le miracle de réconcilier Chucky avec son père. Warren qui a quitté sa famille parce qu’il était au chômage.

A défaut de SF, cet épisode est fort émouvant et nous propose un happy end. Il découragera peut être les français pas forcément au fait du base ball, mais ceux qui iront au-delà de cet aspect un peu rebutant découvriront une très belle histoire.

A noter la présence de cet épisode de Don Stroud (« Permis de tuer ») et dans un petit rôle, Billy, Michael Bellisario, le propre fils du producteur.

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3. L'OURAGAN
(HURRICANE)



De prime abord, cet épisode rappelle un peu l’un de la saison 1 des Envahisseurs, « La tornade », pour le cadre, avec bien sûr une image bien moderne, mais infiniment moins angoissante.

Sam se retrouve dans la peau d’Archie Mc Cabes, un policier du Mississipi, accompagné de Cissy Davis, sa petite amie (Marylin Jones) qui travaille pour la croix rouge. Marylin qui tournait depuis les années soixante a arrêté sa carrière peu après cet épisode.
Sam commence par venir au secours de son ex Lisa (Tracy Kolis), une jeune femme un peu perdue, puis d’un hippie qui visiblement voie des éléphants roses dans la tornade.
Al révèle à Sam qu’il est là pour sauver l’infirmière Cissy de l’ouragan Camille qui fit 350 morts en août 1969. Avec le désastre de Louisiane (Katrina en 2005 à la Nouvelle Orléans) et les tsunamis en décembre 2004 en Asie du Sud et en 2011 au Japon, cet épisode, réalisé en 1991 prend une autre résonnance que lors de sa diffusion sur M6 en 1993.

Ensuite, c’est un couple de personnes âgés qui refuse de quitter leur maison. Sam se méfie de l’ex de sa copine, Joe Deever (James Morrison vu dans « NCIS », « Numbers », «X files », « Millennium », « The mentalist » et un rôle récurrent dans « 24 heures chrono ») qui pourrait bien avoir tué Cissy en profitant de la tempête. Dans la vraie vie, avant le programme Quantum, Cissy est retrouvée morte mais l’on ignore les circonstances.

Sam devant la violence de l’ouragan se voit obligé d’évacuer de force les récalcitrants , tandis que Cissy se rend chez Lisa qui est elle aussi restée dans sa maison. Lisa, pour récupérer Archie/Sam tente de la poignarder. Cissy a donc été initialement tuée par Lisa (qui tente aussi de tuer Sam). Sam incite Cissy à reprendre ses études et à devenir psy. Quant à Lisa, Al révèle que dans le futur transformé, elle guérira de sa névrose au bout de quelques années.

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4. L'OMBRE DU PASSÉ
(JUSTICE)



Sam se retrouve dans la peau d’un membre du Ku Klux Klan pour sauver du lynchage un militant noir pour les droits civils.

Le pré-générique commence par l’intronisation de Sam en tant que membre.

Réalisé par Rob Bowman (X Files), mais avec une distribution loin d’être éblouissante (pas de comédiens connus si ce n’est Lisa Waltz vedette de soap (« Les feux de l’amour », « Hôpital central ») dans le rôle de Lily, l’épouse de Clyde, et accessoirement sosie ricaine de Anne Roumanof, et Michael Beach de la saga « Stargate », l’épisode montre la répulsion de Sam pour son personnage. Toute sa vie, ses parents ont combattu ces idées de haine. Un parallèle est fait entre l’entraide entre fermiers du KKK et les parents fermiers de Sam et leurs voisins qui eux aussi s’entraidaient.

Al met en garde Sam contre ses impulsions qui risquent le trahir. Sam en effet se révèle être tout le contraire de son personnage. Sam/Clyde reprend son fils qui a parlé de « nègres » en présence de la domestique noire.

Nous sommes en 1965 et Sam nous dit en voix of que c’est la mission la plus dérangeante qu’il ait eu à accomplir.

D’emblée, Bellisario nous refait « Miss Melny et son chauffeur » en moins bien. Dans « L’amour n’a pas de couleurs, il avait été plus nuancé (des noirs racistes voulaient tuer une blanche amoureuse du personnage qu’interprétait Sam), cette fois le manichéisme revient complètement « bondieusard » en nous assénant une leçon de morale.

Michael Beach interprète le rôle de Nathaniel Simpson, le militant fils de la domestique citée plus haut. La tâche est rude pour Sam avec une femme et un enfant racistes. Ce manque de nuance nuit à l’épisode et montre que la série peine à se renouveler puisque le sujet est abordé pour la énième fois (Il y eut aussi « Que Dieu me punisse »).

Nathaniel fait une manifestation pour les droits civiques et le beau père de Sam/Clyde veut le tuer. Dans le monde non transformé par Sam, Nathaniel a été pendu par le KKK. Certes, les gens du KKK sont nauséabonds, mais l’on n’avait pas attendu Bellisario pour le savoir. On est mal à l’aise de voir Scott Bakula dans ce costume infâme.

Sam réussit à convaincre Nathaniel de renoncer à la marche. Mais il est alors pris à partie par le KKK.

Il est considéré comme un espion venu infiltrer le Klan. Al découvre avec effarement que dans le passé modifié, le KKK va mettre une bombe dans une église où mourront plusieurs petits enfants. Le beau père se montre soit disant « patriote ». Le suspense est bien agencé et finalement on préfèrera la réalisation habile de Rob Bowman à l’histoire déjà vue cent fois.
Al que les enfants peuvent voir, leur explique ce qui arrive et dit de se sauver de l’église qui explose peu après en laissant tout le monde sain et sauf. Trouvant son père ligoté, Cody le libère. Sam devant l’église fait basculer sa femme et son fils dans son camp. Comme le KKK veut pendre Nathaniel, Sam/Clyde demande qu’on le pende lui aussi. Pari risqué. C’est le beau père qui fait changer le destin en refusant que l’on pende son gendre. Les autres du KKK veulent se rebeller contre lui, mais abandonnent piteusement la partie. Un épisode sans surprises.

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5. COIFFÉE AU POTEAU
(PERMANENT WAVE)


Premier des trois épisodes réalisés par Scott Bakula, qui dans la même saison signera « Le roi du direct » et dans la cinquième « Enchères frauduleuses » dans lequel il incarne à nouveau son père.

Sam est devenu coiffeur, il doit protéger le jeune fils handicapé de son amie qui a été témoin d’un meurtre.

On ne peut pas dire que la réalisation de Bakula se différencie de celle d’un Joe Napolitano ou de James Whitmore Jr.

Laura (Doran Clark) ne veut pas que son fils témoigne. Dans la peau du coiffeur Frank Bianca, Sam ne sait que faire, même s’il aimerait que l’enfant témoigne.

L’épisode est censé se dérouler en 1983, mais l’inspecteur Ward (Harry Groener), un policier moustachu a un look très seventies.

Cet épisode fait allusion à « Futur boy », un autre épisode, puisque Frank/Sam se déguise et joue avec l’enfant, Kyle (Joseph Gordon Levitt). Il faut croire que bien que petit, Kyle n’est pas « innocent » puisqu’il ne voit pas l’hologramme de Al.

La mission de Sam est de retrouver l’assassin de Phil, le commerçant que Kyle a vu mourir. Dans la vie non transformée, Laura et Kyle ont été assassinés. Le père de Kyle trois ans plus tôt a été tué pour avoir témoigné lors d’un meurtre. L’intrigue, si j’ose dire, est un peu « tirée par les cheveux » dans ce salon de coiffure.

Peu après Kyle, Laura et Sam échappent aux balles du tueur. Chloé (Lela Ivey) qui travaille avec Frank manque être tuée elle aussi, et est légèrement blessée. Laura et Kyle se réfugient dans un chalet de montagne.

Tandis que Kyle et Frank se sont aventurés dans une rivière le soir, ils sont menacés par le flic au look 70, Ward se révèle être le tueur de Phil et au moment où il va abattre notre héros et l’enfant, il se fait tuer par…sa patronne, Chloé, trafiquante de drogue.

Sam réussit à retourner la situation avec l'aide de Laura et tue Chloé, qui dans la VF a une voix insupportable de crécelle et un air de bécasse absolu.

Scénario médiocre, relevé tout de même par la mise en scène de Bakula, un épisode moyen.

 


6. Y A-T-IL UNE VIE APRÈS LE VIOL ?
(RAPED)



Episode grave, thème que la série de Bellisario se devait d’aborder : le viol. Sam est une adolescente, Kathie Mc Bain, qui vient d’être abusée.

Sam/Kathie (Une fois de plus, le voyageur temporel est dans la peau d’une femme) veut porter plainte et mener l’affaire jusqu’au bout.

On retrouve dans cet épisode une héroïne de série perdue de vue : Penny Peyser, Ramona dans « Le riche et le pauvre saison 2 » Elle est ici un juge attorney, Nancy Hudson.
Sam pense que son violeur est son petit ami, Kevin. Le père de Kathie a le look d’un des chanteurs de Abba en plus dégarni. La famille se montre réticente à la plainte que pose Kathy, même si l’histoire se déroule en 1980, époque où le viol était reconnu et ne faisait plus l’objet de tabou.

Al en chantant « volare » évoque « de l’épisode « Veule mais pas trop ».
L’attorney, comme Kathie connaissait son violeur, est peu enclin à poursuivre l’affaire devant la justice. Le policier noir, qui a recueilli en premier le témoignage de Kathie, est furieux. La famille s’en mêle pour tenter d’étouffer l’affaire après que la plainte ait fait l’objet d’un article dans le journal.

L’épisode évite les poncifs éculés et Bakula fait un grand numéro d’acteur, sans nous faire rire malgré sa tenue travestie, il nous fait partager la détresse de cette femme que personne ne veut croire. Al dit à Sam que Kathie aurait été violée par quelqu’un d’autre que Kevin, son petit ami (Matthew Sheehan).

Contre l’avis de Kevin, Sam-Kathie pense que Kevin est bien le violeur.

Nous nous retrouvons ensuite dans une scène de procès, comme les américains les aiment. Kevin est dans le banc des accusés.

Sam a l’idée de faire venir la vraie Kathie depuis le caisson temporel afin qu’elle souffle ce qui s’est passé « en direct » lors de la déposition de Sam au procès. Une première dans la série où le personnage placé dans le caisson du laboratoire Quantum revient dans son époque et rencontre Sam.

Acquitté, Kyle triomphe et revient tenter de violer Kathie, sauf qu’il tombe sur Sam qui lui donne une correction sévère. La famille porte à nouveau plainte, le père étant cette-fois convaincu du bien fondé de l’action de sa fille contre le violeur récidiviste.

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7. SINGE EST ASTRONAUTE
(THE WRONG STUFF)


Un des meilleurs épisodes de la série, mêlant rires et drames, et traitant de la condition animale dans le domaine spatial, ici en l’occurrence des singes cobayes.

En effet, loin de « La planète des singes », ceux-ci sont utilisés ici sans qu’on leur ménage la moindre atrocité afin de préparer de bien inutiles vols spatiaux. Sam se retrouve pour la première fois dans la peau d’un chimpanzé, et doit affronter un savant déterminé et cruel. Dans l’ultime scène de l’épisode, alors que l’homme se noie, le chimpanzé plonge et vient le sauver, en faisant désormais un défenseur de la cause animale alors qu’il était un bourreau
Les scènes drôles se succède : Leslie (Caroline Goodal), qui défend la condition de singes, sera amenée à …prendre la température à Sam, puis à lui faire boire du lait avec des chenilles ! Et à lui mettre un…suppositoire. Bien entendu, elle ne voit pas un homme, mais Bobo, le chimpanzé.

Le cruel et stoïque scientifique Docteur Winger (Gary Swanson) qui dans la vie non transformée par Code Quantum va tuer Bobo en lui faisant subir des chocs à la tête se montre diabolique à souhait. Il veut tester les traumatismes crâniens sur les futurs astronautes.

Sam-Bobo découvre aussi que le soir, les gardiens viennent par plaisir tourmenter les animaux.

Leslie tente de démontrer à Frank Winger que les animaux sont sensibles et comprennent ce qui leur arrive, mais lui n’en a cure.

Un épisode qui fera peut être sourire les blasés mais amusera et émouvra les amateurs de la série.

La scène finale montrant l’évasion de Bobo et de sa fiancée est un morceau d’anthologie de la série. Le réalisateur Paul Brown assure la crédibilité nécessaire à une histoire qui s’écarte quand même un peu du canevas de la série !

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8. CAUCHEMARS
(DREAMS)



Plusieurs épisodes portent presque le même titre, le 04-19 s'intitule dans la même saison "Le cauchemar" ! ("Moments to live" que l'édition DVD a rebaptisé "Tranche de vie".

L'épisode rappelle "Le diable par la queue" de la saison 3.


Climat cauchemardesque, musique qui rappelle presque le thème des envahisseurs, Sam se retrouve avec un certain Peter de Caro dans une maison vide où se trouvent une petite fille et le cadavre d’une femme.

La police arrive. Al explique que Ziggy n’arrivait plus à le repérer dans l’échelle du temps.

Pam Roselli (Jocelyn O’Brien) est la partenaire de Sam alias Jack Stone, qui dans la vraie vie a été éventré ! Pam et Jack sont un couple de policiers à la ville et comme flics.
Al se rend compte que Sam n’est pas dans son état normal. L’épisode distille un climat de terreur proche de certains X Files. Certaines images percutantes sont inhabituelles pour la série. Notamment ce rêve en noir et blanc où Sam est confronté à son double au visage mutilé.

Le légiste découvre que le cadavre de Mme De Caro n’avait plus de cœur. De Caro est fasciné par son psychiatre, Crane (Alan Scarfe). De Caro est inculpé et dans la vraie vie, il a été exécuté.

Sam va voir Crane en se faisant passer pour un patient, mais le psy le démasque. L’homme est inquiétant. Il évoque plus un malade mental qu’un docteur. Il demande à Sam de lui raconter ses cauchemars. Ceux-ci sont représentés toujours en noir et blanc.

Le comédien Alan Scarfe nous est toujours montré dans une semi-obscurité. Sam se retrouve en grand danger car Crane l’hypnotise. Pour une fois, Al perd le contact avec Sam qui dans la peau de Jack Stone revit l’autopsie de sa mère qu’il a vue, souvenir qui lui est revenu en surface lorsqu’il a vu le cadavre de Mme De Caro. Le psy Crane avoue le meurtre et la mutilation de Janice Caro.qui était sa maîtresse. Tentant de provoquer le suicide de Sam, Crane meurt d’une balle de révolver que notre héros s’était mis sur la tempe avant de réagir.

Un épisode glauque, qui laisse un sentiment de frustration devant beaucoup de cauchemars inexpliqués où Sam voit un enfant (toujours en noir et blanc).

La série se recentre sur le fantastique, et nous découvrirons "le cauchemar" et "La malédiction du pharaon" avec des scènes horrifiques dans cette même saison 4.

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9. QUAND L'ORAGE GRONDE
(A SINGLE DROP OF RAIN)


Il s’agit là d’un des épisodes les plus connus de la série, mais pas pour ses qualités fantastique comme le précédent. Sam y joue un charlatant faiseur de pluie, Billy Beaumont, de retour chez lui en pleine période de sécheresse. Mais Ziggy dit qu’il ne pleuvra pas avant huit mois.

Si Sam/Billy est accueilli en fils prodigue, très vite des tensions arrivent avec son frère Ralph (Patrick Massett), d’autant plus que ce dernier est jaloux en imaginant une histoire entre Billy et sa femme Annie (Phillis Lyons). La réconciliation, et l’orage seront au bout après une bagarre mémorable. Cet épisode nous permet de retrouver le comédien R G Armstrong, familier des séries sixties, vu notamment dans l’épisode « Panique » des « Envahisseurs ».

L’histoire prend place dans un cadre fermier, et les mauvais esprits diront que l’épisode bourré de bons sentiments n’est pas très loin de « La petite maison dans la prairie ». Bellisario ici retrouve sa veine humaniste. Ecrit d’ailleurs par le dit Bellisario, la mise en scène est due au téléaste Virgin W Vogel (1919-1996), vétéran des séries américaines.

La qualité de « Code Quantum » est de ne jamais tomber trop dans la mièvrerie, de s’arrêter à temps, mais l’aspect fantastique est ici négligé et ne sert de prétexte qu'à la réconciliation d’une famille.

L’appareil de Billy à vapeur d’eau et vanté par son bonimenteur, Clinton joué par Carl Anthony Payne. Curieusement, cet excellent comédien du « Cosby show » n’a fait que des apparitions dans des séries sans intérêt depuis cet épisode de « Code Quantum ».

Sam accepte de promettre l’impossible à ses pauvres fermiers dupes de son charlatanisme. Son frère Ralph lui n’entre pas dans le jeu et reste amer et dubitatif. La famille en veut un peu à Billy de ne pas avoir assisté à l’enterrement de leur père. Le vrai Billy Beaumont est parti en 1953 avec sa belle-sœur et Ralph ne s’en est pas remis. Dieu et le programme Quantum ont donc envoyé Sam Beckett remplir une double mission : changer le destin familial et faire pleuvoir. Billy réclame 250 dollars à chaque fermier, en parfait escroc.

Si vous êtes tenté par la série, vous pouvez commencer par cet épisode qui est bien représentatif de la création de Bellisario. Une fête est organisée en l’honneur de Billy. Il incite à envoyer des ballons, mais et le message bondieusard de Bellisario est lancé par Sam : « Le plus important dans cette histoire, c’est d’avoir la foi, vous devez avoir la foi, les miracles peuvent arriver ».

Les deux frères finissent par se bagarrer pour Annie, surprise d’être tant aimée par son mari au moment où elle veut filer avec Billy. C’est le moment où le ciel décide de lancer la pluie sur la petite cité fermière.

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10. LA VIE NE TIENT QU'À UNE CHAINE
(UNCHAINED)


Grosse déception que cet épisode qui ne fait que s'inspirer, évidemment, du film "la chaîne" avec Tony Curtis et Sidney Poitier.

Sam s'appelle Chance Cool et le noir enchaîné à lui Jazz Boone (Basil Wallace). Cet épisode de trop sur le racisme est sans doute là pour meubler la saison et lui permettre d'atteindre les 22 épisodes syndicaux.

Sans ménager absolument aucune surprise, les deux "innocents" en fuite vont devoir se débarrasser de leur chaîne. La chasse à l'homme a été vue cent fois à l'écran et en mieux, et tous les poncifs nous sont servis comme un suspense ayant un goût de mégot refroidi.

Bien entendu, nous avons droit au chef de pénitencier sadique et corrompu. Un certain Cooley (J C Quinn), qui organise des combats clandestins entre prisonniers.

Il y avait déjà un épisode des "Mystères de l'ouest" : "La nuit des bagnards", sur un thème approchant, ainsi qu'un autre de la série "The sentinel" avec Richard Burgi. Ziggy a découvert le vrai coupable braqueur de bijouterie qui se déguise en noir, Jack Wiles (Don Sparks).

Autre problème, le prisonnier noir, Jazz, est claustrophobe. Il devient donc à moitié fou.
L'histoire se situe en 1956, dans un sud raciste. Le chef de la prison est caricatural.
Sam ne pense qu'à s'évader et à multiplier les projets en ce sens. Hélas, on se croirait dans "Walker Texas Ranger" c'est dire!

La seule chance des prisonniers est le fait que Cooley est dans "le coup" et reproche à son complice Jack Wiles d'avoir trop parlé, ne pouvant évidemment pas deviner que "Ziggy" a parlé à l'hologramme Al.

Après avoir liquidé le complice, le chef sadique oblige Sam et le noir à se livrer à un combat à mort dans une rivière. Sam persuade Jazz de simuler une noyade et ils s'échappent. Lorsqu'il les rattrape, Cooley a le bon goût de se fracasser la tête.

Bref, un scénariste peu inspiré et une réalisation prévisible. Un épisode dans lequel l'innocence des bagnards n'est pas établie. On cesse simplement de les chercher d'après l'avenir que voit Al dans son ordinateur.


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11. ÊTRE OU NE PAS ÊTRE
(THE PLAY'S THE THING)


La vie et la télévision n'échappent pas au temps cruel qui passe. En 1974, dans la série "Banacek" et l'épisode "Une collection impressionnante", on voyait, fait rarissime pour l'époque, une belle actrice américaine nue : Penny Fuller. L'épisode avait été tourné en 1973 et Penny jouait le rôle de Gloria Hamilton. Si les ados de l'époque ont dû sursauter devant leur poste car l'ORTF était prude, et la télé américaine aussi, aujourd'hui cela ne surprendrait plus personne. Penny Fuller née en 1940 n'a pas fait parler d'elle, tout au plus a-t-elle joué dans "Les hommes du Président" en 1976. Mais même sur la toile, on ne trouve plus de photo d'elle jeune. Alors en 1993, quand fut diffusé cet épisode de "Code Quantum", et que Penny Fuller y apparaît comme une femme assez âgée, le choc est brutal. D'autant plus que c'est un mauvais épisode de "Code Quantum".

Aussi navrant que l'autre épisode sur le théâtre, "La chute de l'étoile", l'histoire nous raconte l'histoire d'un jeune comédien, Joe Thurlow, dont Sam prend l'identité, qui vit avec une femme beaucoup plus âgée. On le comprend, il ne se passe rien dans cet épisode si ce n'est que Jane Lindhurst (Penny Fuller méconnaissable par rapport à son rôle osé dans "Banacek") doit faire accepter à sa famille qu'elle vit avec un homme plus jeune. De toute évidence, les scénaristes étaient tombés en panne.

Il est question ici de la pièce « Hair », qui fut jouée en 1969 en France par Julien Clerc, puis Gérard Lenorman alors peu connus. Leur rôle est nu ! Il raconte l’histoire d’une bande de hippies. Jane et Sam/Joe sont surpris dans la chambre à coucher mais c’est surtout le gendre qui prend mal les choses et pas tellement la fille.

"Ils pensent que je suis trop vieille pour commencer à chanter" dira Jane à Sam à propos de ses enfants. Nous voyons des répétitions de théâtre. Rien de passionnant.

Dans un night club où se trouve ses enfants, Jane est amenée à chanter, mais renonce au dernier moment, perdant confiance en elle et se sentant ridicule.

Sam, en jouant nu "Hair", va devenir mannequin pour "Boxer boy", mais il refuse en disant qu'il ne signera le contrat que si le producteur qui lui fait cette offre signe comme chanteuse Jane !

Intrigue palpitante au plus haut point, n'est-ce pas ? De plus, une jeune minette amoureuse de Sam, Petra (Eva Loseth) pénètre dans sa loge et Jane s'imagine des choses. Sam la convainc de revenir vers lui et de tenter sa chance comme chanteuse devant l'imprésario.

Happy end, l'imprésario signe, mais franchement, l'épisode n'est pas exaltant.

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12. CHASSE À L'HOMME
(RUNNING FOR HONOR)


Cet épisode traite de l'homophobie, et lorsque les publicitaires eurent connaissance du contenu, ils furent réticents à placer, sur NBC, leurs spots qui coupent trois à quatre fois un épisode. Preuve que Bellisario ne s'attaque pas ici à un préjugé dépassé.

NBC se souvenant qu'un programme semblable avait coûté beaucoup d'argent, il demanda une garantie financière à Bellisario et lui imposa de réécrire l'histoire. Le script initial mettait Sam dans la peau d'un adolescent gay qui avait du mal à faire accepter à sa famille la situation. Finalement, Bellisario, cédant aux pressions, a accouché d'un épisode médiocre qui se passe dans une école militaire.

Sam joue le rôle de Tommy H York, il doit empêcher un camarade homo d'être assassiné par une bande d'homophobes. De bons sentiments ne font pas un bon scénario.

Le début de l'épisode laisse Sam dans l'ignorance de son identité sexuelle. Il cherche des pistes pour savoir ce qu'il en est. Les autres feignent de vouloir le pendre (La similitude avec les noirs dans la série victimes de racisme est assez évidente ici).

Le camarade de chambre de Tommy, Ronnie Chambers (Anthony Palermo vu dans "Jag" et "Poltergeist") est le chef de la bande qui pourchasse les homosexuels, tandis qu'un militant de la cause gay, Philip Ashcroft (Sean O' Bryan), ex-élève de l'école militaire renvoyé, fait campagne pour la tolérance et veut révéler les noms de tous les homos de l'école. Ronnie veut tuer Philip.

Mis aux arrêts, Sam doit convaincre son gardien de le laisser fuir pour sauver Philip. Intrigue embrouillée,clichés, l'épisode se prend les pieds dans le tapis.

Al découvre que Philip va se suicider et mettre le lynchage sur le dos de Ronnie. Sam, prévenu par Al, vient lui tenir un discours sur le fait de devoir assumer son homosexualité. Mais le commandant Martz, entraîneur sportif de l'équipe en personne vient avouer qu'il est gay et Philip renonce à se suicider.

Ronnie furieux quitte l'école, tandis que Sam réussit à gagner à sa cause les autres. A l'arrivée, Bellisario a gâché son épisode à force de partir dans tous les sens. Pas sûr que cet épisode médiocre ait en quoi que ce soit aidé à la tolérance.

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13. MEURTRE À CHINATOWN
(TEMPTATION EYES)


Cet épisode est un pur suspense policier qui passionnera même ceux qui ne s’intéressent pas à la série. Ils peuvent le regarder sans crainte de s'ennuyer.

Sam joue le rôle du reporter Dylan Powell, aidé de son caméraman Ross, qui assiste la police pour retrouver un étrangleur appelé "l'assassin de la pleine lune".

La police, pour retrouver l’étrangleur, est aidée d’un médium Tamlyn Matsuta, joué par la jolie Tamlyn Tomita qui a fait une belle carrière depuis. Jouant dans « Burning zone, menace imminente », « Jag », « Eureka », « 24 heures chrono », « Los Angeles, police judiciaire ». et qui fut la vedette de « Bienvenue au Paradis » d’Alan Parker.

Tamlyn (qui porte son vrai prénom dans « Code Quantum ») sera la prochaine victime de l’étrangleur et ne le sait pas. Mais elle a de réels dons de voyance puisqu’elle appelle Dylan …Sam et qu’elle ressent la présence de Al Calavicci.

L’assassin n’est autre que le caméraman, Ross Tyler (James Handy, un des héros de la série « The practice). Nous ne le saurons que dans les scènes finales.

Une histoire d’amour naît entre Sam et Tamlyn, qui a deviné qu’il n’était pas Dylan mais Sam Beckett. Elle voit son vrai visage. Elle sait qu’il arrive d’un voyage temporel pour la sauver. Sam accepte de lui révéler pourquoi il est là. Il lui dit qu’elle sera la prochaine victime. Il lui donne des détails sur le programme Quantum, une première dans la série.

Tamlyn Tomita, que beaucoup avait repéré dès le film de Parker, est crédible et superbe dans son personnage. Des scènes romantiques nous sont proposées sur fond de la chanson de Foreigner « I want to know what love is ». qui est restée dans le DVD à la différence de « Georgia on my mind » de Ray Charles dans l’épisode « Beth ».

Comme dans tous les bons thriller, il y a une fausse piste, un tueur nommé Tony Beche (Rob Labelle), criminel recherché que Tamlyn a identifié sur photo auprès de la police. Sauf que sa vision est erronée

Sam réussit à procéder à l’arrestation de Tony Beche et le livre à la police. Mais Al révèle à Sam que Tamlyn va tout de même mourir. Peu après, une voix anonyme au téléphone annonce à Sam que la prochaine victime sera Tamlyn. Celle-ci devine qu’il est tout proche, et pour cause puisque c’est Ross.

Notons que la police dans cet épisode est inexistante, le fade Kent Williams dans le rôle du lieutenant Collins ne faisant que de courtes apparitions.

Le final dans « Chinatown » est un monument de suspense. Tandis qu’elle est seule avec Ross, Tamlyn découvre qu’il est le tueur et ses motivations. Il ne veut pas que Tamlyn se mettre entre Dylan et lui dans leur équipe, comme une sorte d’homosexualité inavouée.

Divorcé parce qu’il battait sa femme et était alcoolique, Ross a accidentellement tué une femme et a couvert l’évènement obtenant un scoop, Depuis, il tuait des prostituées pour assouvir ses instincts pervers et bénéficier de scoops. Une ultime scène – celle du suicide de Ross – nous fait trembler. Il se jette du haut d’une terrasse et manque entraîner Sam avec lui.

C’est un des meilleurs épisodes de « Quantum Leap » toutes saisons confondues, car il permet au néophyte d’entrer dans la série même s’il ne l’a jamais vue. Sans jamais tomber dans la mièvrerie d’autres épisodes, il nous propose une belle histoire d’amour et un suspense comme un vrai polar de cinéma réduit à cinquante minutes. Paul Brown, le réalisateur de « Singe et astronaute », n’est sans doute pas pour rien dans cette réussite. Mais il faut avouer que nous n’avons d’yeux que pour la superbe Tamlyn Tomita comme dans « Bienvenue au Paradis ». Tout contribue ici à faire passer au téléspectateur un grand et inoubliable moment.

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14. DUEL AU DOUZE COUPS DE MIDI
(THE LAST GUNFIGHTER)


Après le formidable épisode qu'était "Meurtre à Chinatown", nous tombons sur un autre mi figue mi raison qui raconte l'histoire d'une vengeance.

Sam devient Tyler Means, un "héros cow boy" en retraite, qui vit sur un mensonge. Il fait l'admiration de tous, jusqu'à ses petits enfants.

Les affabulateurs sont un jour ou l'autre confrontés à la réalité de leurs mensonges. Cet épisode, qui s'inspire de l'ambiance de "Wyat Earp", rappelle le héros du film "L'adversaire" avec Daniel Auteuil, tiré d'une histoire vraie. Le héros de l'adversaire s'était inventé une vie et confronté à la réalité, a tué sa famille. il s'agit de l'affaire Jean Claude Romand.

Ici, le grand père Tyler Means a jadis débarrassé la ville des nuisances de quatre voyous, mais s'en est attribué seul la gloire, alors qu'il avait accompli cette action avec un autre.

Aujourd'hui (en 1957), la télévision lui propose de faire une adaptation en série télé de son histoire avec un jeune acteur.

Mais l'autre, l'oublié, Pat Knight (John Anderson - le père de Ramona/Penny Peyser dans "Le riche et le pauvre"), arrive en ville et défie en duel son ancien partenaire.
En effet, Tyler s'est fait une réputation sur un fait d'armes qu'il n'a pas fait seul. Knight va s'attacher à détruire sa réputation et à le faire passer pour un lâche et un usurpateur.

Dans la vraie vie, Tyler se fait tuer par Knight. La mission du programme Quantum est de changer l'histoire et de désamorcer la violence de l'homme qui s'est senti trahi.

Avouons le, cet épisode est tiré par les cheveux, en 1957, nous n'étions plus à l'époque du far west où l'on réglait ses comptes par un duel.

Le scénario est de Sam Rolfe (le père de "Des agents très spéciaux") mais cette histoire existait avant "Code Quantum" et Bellisario l'a rachetée et confiée au scénariste Chris Ruppenthal pour l'adapter.

Pourtant, John Anderson est réellement menaçant dans son rôle d'homme trahi et ivre de vengeance. Et il arrive à ce que Sam/Tyler devienne méprisé par son petit fils.

De vedette locale, Tyler devient du jour au lendemain un lâche et un menteur. Petite idôle d'une bourgade aussi petite d'Arizona, il tombe de son piédestal.

Bien évidemment, nous sommes très loin de l'ambiance des western de Sergio Leone ou du "Train sifflera trois fois". Le petit fils vient défier en duel Knight. Sam vient remplacer le petit garçon.

Sam se bat et dégaîne avant l'autre ! Toutefois, il ne le tue pas et beau joueur, propose au producteur d'engager Knight dans la série télé en préparation.

Une fin guimauve peu crédible dans un épisode qui ne l'a pas été d'un bout à l'autre.

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15. CHANSON POUR UNE ÂME EN PEINE
(A SONG FOR THE SOUL)


Cet épisode bénéficie de la présence d'une des vedettes de la série "Urgences" : Eriq la Salle.

Sam à nouveau incarne une femme, Cherea, une choriste noire. Il doit convaincre le père de la soliste du groupe "Les lovettes", Lynell (Tammy Towsend), de la laisser faire carrière, mais aussi la protéger d'un proxénéte.

Episode musical sur la musique soul, il se déroule en 1963. L'une des premières scènes montre des voyous ennuyer les trois filles du groupe, et Sam les met KO à la stupeur des deux autres lovettes!

Le drame de Lynell est la mort de sa mère, cloîtrée par son mari, le révérend Walters (Harrison Page), et la jeune fille ne veut pas subir le même destin. Elle décide donc de quitter le foyer.

Il est certain que le Gospel de son révérend de père ne procure pas l'extase à Lynette. L'épisode est composé de nombreux numéros chantés, ce qui limite un peu les dialogues et les méandres des intrigues habituelles, mais à la différence de "La chute de l'étoile", ce n'est jamais ennuyeux et l'on adhère assez à l'histoire.

Le méchant, un proxénéte, Bobby Lee (Eric La Salle) convoite Lynette et la guerre est déclenchée entre lui et le révérend.

Nous avons une bonne illustration de la vie de la communauté noire au début des années 60 et des milieux du gospell et de la soul. Pour ceux qui aiment ces genres musicaux, la description faite dans "Code Quantum" n'est pas caricaturale. C'est un bon point à mettre au crédit de Bellisario à qui l'on reproche parfois son décalage avec la réalité, qui atteindra son summum avec le double premier épisode de la saison 5, "Lee Harvey Oswald".

Bobby tente de violer Lynette, il se fait remettre en place par Sam. Toutefois Lynette ne lui en est pas reconnaissante, ne voyant que par sa carrière à venir. Sam se rapproche du révérend pour tenter de le consoler du départ de sa fille et arranger son destin.

L'épisode appartient au cycle des "bondieuseries" de Bellisario, chose facilitée ici par les scènes de Gospel. Le révérend et sa fille finissent par faire la paix, après qu'il ait vu la beauté de la musique soul dans un club. On pourra reprocher à l'épisode d'abuser des parties chantées au détriment de l'intrigue. Mais la musique ici est bien meilleure que dans "Concert hard rock" et s'intègre de façon moins artificielle à la série. On est nostalgique de l'époque des Supreme en voyant "Chanson pour une âme en peine".

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16. PANIQUE Á BORD
(GHOST SHIP)


Devenu stewart à bord d’un avion taxi sous le nom de Eddie Brackett, Sam traverse le triangle des bermudes. Sur ce thème rappelons « Le triangle du diable », téléfilm avec Kim Novak (« Satan’s triangle » de Sutton Rolley, 1975), que TF1 nous proposa l’année de réalisation en novembre.

Il y à bord un couple de jeunes mariés, Michelle et Grant Cutter (Kurt Deutsch et Carla Cugino). Le pilote, Cooper (Scott Hoxby) a été traumatisé pendant la guerre dans le triangle des Bermudes. En novembre 1944, les trois avions qui l’accompagnaient ont disparu et il a été repêché par miracle par un bateau.

Al prévoit grâce à Ziggy que la jeune mariée va faire une crise d’appendicite fatale.
Il était tout à fait prévisible qu’une série fantastique aborde le thème du triangle des Bermudes et l’épisode est à la hauteur du mythe, même s’il ne sombre pas dans le seul surnaturel et garde une intrigue très réaliste en fond. Le suspense va ici consister à sauver Michelle Cutter. Le fan est déjà rassuré en sachant que Sam est docteur. Mais le pilote ne veut pas faire demi tour pour se rendre dans un hôpital aux Bermudes tant il a peur.
Coup de théâtre : Cooper veut aller voir Michelle et laisse les commandes à Sam qui ne sait toujours pas piloter (malgré le premier épisode mémorable).

Heureusement, il se met en pilotage automatique, tandis qu’une tempête se prépare.

Premier phénomène surnaturel : Sam et Al voient depuis le poste du pilotage un cargo, mais lorsque Cooper revient, le bâteau a disparu. 

Peu après, Cooper se croit en 1944 et revit ce qui s’est passé avec son escadrille. Il voit un sous-marin et à d’autres hallucinations qui lui font perdre les commandes. Le pilote automatique ne fonctionne plus.

L’avion se perd et même le programme Quantum ne retrouve pas sa trace. Heureusement, Cooper se reprend et les sauve de la tempête. Michelle est confiée à un médecin.
L’épisode nous a ménagé un bon suspense et que demander de plus à une bonne série fantastique ?

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17. LE ROI DU DIRECT
(ROBERTO!)


Cet épisode est inspiré d'une histoire vraie : un animateur de talk show, Gerardo Riviera, reçut un coup de poing en pleine émission lors d'un débat mouvementé, façon "Droit de réponse" de Michel Polac.

Ici, Sam prend la peau de Roberto Guttierez, mais l’histoire est infiniment plus dramatique que le coup de poing reçu par le Gerardo dans la réalité. Dieu a envoyé Sam pour empêcher un meurtre. Celui de Jani, une journaliste.

Nous retrouvons dans la distribution Delane Matthews (« Le retour des envahisseurs » avec aussi Scott Bakula) , Alan Oppenheimer (le docteur Rudy Wells dans « L’homme qui valait trois milliards ») et surtout Jerry Hardin, (gorge profonde de « The X Files ) dans le rôle du méchant de l’histoire,, Sexton, directeur d’une usine de soi-disant pesticides.
Delane Matthews qui était l’ex-femme de Nolan Wood/Bakula dans « les envahisseurs est ici Jani Eisenberg une animatrice de radio. Elle mène une enquête sur une usine juste avant (dans la vraie vie) de trouver la mort dans un accident d’auto bizarre qui rappelle le fameux cas Silkwood, dont fut tiré un film avec Meryl Streep.

L’émission de Sam est censée choquer et, tandis qu’il est défié par une féministe invitée devant deux jolies filles en maillot de bain, il se déshabille et se retrouve en caleçon. Roberto veut ainsi montrer qu’il ne se dégonfle pas, et l’on a vu parfois même en France des animateurs se trouver dans pareille situation, Dechavane si mon souvenir est exact.
Pendant ce temps, Jani continue son enquête sur la mystérieuse usine et doit rencontrer un contact, un ouvrier de l’usine Sexton, Rick Upfield (Marcus Gimatti) qui est assassiné juste avant. Malade d’asthme, Jani a déjà eu un malaise au début de l’épisode en visitant la partie « visible » de l’usine Sexton. Sam et Jani décident d’y faire une visite clandestine. Sam grâce à un passe partout récupéré sur le cadavre de Rick, pénètre dans le laboratoire secret dissmulé dans les fins fonds de l’usine. Là, le duo de journalistes découvre que l’usine sert de facade à un centre de guerre bactériologique. Sam, dans la journée, a reçu à la radio un huluberlu prétendant avoir vu des extra-terrestres, et il fait le lien avec l’usine. Ce que le témoin a vu, ce sont des hommes en combinaison venus récupérer des moutons morts tués par les bactéries.

On peut s’étonner que les deux héros ne soient pas plus sensibilisés au danger que cela, et évoluent dans cette intrigue avec un flegme déroutant alors qu’ils mettent leur vie en jeu. L’épisode évoque aussi « Zône rouge » avec Richard Anconina et Sabine Azéma (1986), un film oublié. Les deux reporters ont l’idée de faire retransmettre en direct leur évolution dans l’usine. Al sait que le laboratoire secret se trouve toujours où il est. Sexton a changé les passe-partout et celui récupéré sur le cadavre de Rick ne fonctionne plus lorsque Sam veut s’en servir pour entrer dans la pièce remplacée par un mur. Nous avons vu des situations semblables dans les avengers (l’invason des terriens) et les envahisseurs (guerre subversive).

Sam téléphone à Sexton pour lui annoncer la mort de Jani par une crise d’asthme (une feinte) et l’accuse d’avoir fait substituer son médicament par un spray contenant un gaz mortel. Il accepte de se taire comme s’il était à vendre mais tient à interviewer en direct Sexton le lendemain. Là, il le confond en direct et le fait arrêté tandis que Jani réapparaît bien vivante. Il est plaisant de retrouver le comédien si populaire de la saison 1 de « X Files », l’informateur Gorge Profonde, dans ce rôle de patron gangster d’une usine bactériologique. Cela lance un pont entre les deux séries fantastique des années 90.

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18. L'ANGE
(IT'S A WONDERFUL LEAP)


Cette-fois, « Code Quantum » bascule dans le fantastique pur. Sam dans la peau du chauffeur de taxi Max Greenman renverse une femme, Angela (Liz Torres) qui est un fantôme, plus exactement l’ange gardien de Sam. Pour une fois, la série se démarque de ses intrigues humanistes pour un bond dans le surnaturel. Liz Torres est copiée sur Fanny Brice, célèbre comique des années 20-30 que Barbra Streisand incarna à l’écran. Angela n’a pas spécialement le style des anges de série, c’est une femme assez forte et sans complexes.
Max doit obtenir sa plaque de chauffeur de taxi. L’épisode est inspiré d’une histoire de Danielle Alexandra qui existait avant « Code Quantum ». L’histoire a été rachetée par Bellisario. Le traitement de l’épisode s’écarte un peu du canevas habituel de la série. Déjà, à sa grande surprise, Al Calavicci découvre qu’Angela le voit. Angela est la première des anges ou créatures surnaturelles équivalentes de Al à apparaître dans la série. Dans la cinquième saison, nous découvrirons Zoey et Alia, qui voyagent elles aussi dans le temps, approfondissant l’aspect fantastique de la série.

Sam doit sauver Max, chauffeur de taxi, d’une agression mortelle le lendemain. Max fait un concours pour décrocher sa licence de taxi à New York. L’humour est omniprésent, prenons par exemple cet extrait de dialogue : « Je ne mange jamais, parce que je suis un ange ». La multiplication d’interventions de créatures surnaturelles va compliquer la mission de Sam, mais aussi compliquer l’intrigue, surtout pour ceux qui prennent le train en route et commencent par cet épisode qui les déroutera. A éviter donc pour débuter la vision de « Code Quantum ».

Le passage chanté au piano par Angela est sublime et rappelle au père de Max son épouse disparue. Toutefois, nous assistons ici à une contradiction : Angela admet avoir été envoyé par le ciel, mais elle vient interférer dans une mission de Sam dont le programme Quantum a lui-même été détourné par Dieu. On oubliera cette petite incohérence, les voies du seigneur étant impénétrables.

La réalisation soignée est une fois de plus due à l’excellent Paul Brown (« Singe et Astronaute »). Il nous dépeint cette histoire sans tomber dans les travers de « Joséphine Ange Gardien » ou d’une autre série us méconnue en France mais diffusée sur M6 « Les anges du bonheur ». Angela sait que Max va être tué demain et elle doit le sauver, puis repartira pour une autre mission. « Code Quantum » avec ce fantôme d’une chanteuse morte en 1928 nous montre que le fantastique n’est pas forcément sanguinolent sans tomber pour autant dans la mièvrerie. Il est fait référence ici au film de Frank Capra « La vie est belle », mais la VF trahit cette allusion en parlant de « Une vie magnifique ».

Qui sauvera Max ? Sam ou Angela ? Deux anges sur la même mission pour sauver un mortel dans le passé prouve que le mieux est l’excès du bien puisque les indications d’Al et d’Angela sont contradictoires. Toutefois, à la différence de Sam, Angela est immortelle puisque déjà morte, et peut changer le cours de l’histoire en n’hésitant pas à se faire « tuer » par un gangster pour se relever aussitôt une fois l’homme parti. Bellisario joue ici sur du velours avec une intrigue en or.

Il est dommage que Bellisario ait attendu la quatrième saison, puis la cinquième avec Zoé et Alia, pour faire basculer sa série dans le fantastique pur. « Code Quantum » en ne se limitant pas au message humaniste et bondieusard aurait gagné un public plus large auprès des amateurs de fantastique. Lenny, le père de Max, veut tuer Frank, l’homme qui a dupé Max en engageant le gangster qui a « tué » Angela. Cela permet à Max de gagner sa licence de taxi et d’engager son père.

Angela, sa mission achevée, est sur le départ. Mais elle a le pouvoir d’effacer la mémoire de Sam qui dès son intervention terminée ne se souvient plus d’elle, à la différence de Al.
Un excellent épisode.

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19. LE CAUCHEMAR
(MOMENTS TO LIVE)


Cet épisode est un hommage à « Misery » de Stephen King, et évoque aussi le film « La cage » avec Lino Ventura. Le héros est Kyle Hart, vedette de soap opera genre « Les feux de l’amour » où il joue un chirurgien, dans lequel Sam vient d’être transmuté. Il est enlevé par une admiratrice, Norma (Kathleen Wilhoite)

Norma est une désaxée mentale qui confond la réalité et la fiction, elle mélange personnage et acteur et kidnappe Kyle, le comédien. Norma enlève la vedette avec la complicité de …son mari.

La kidnappeuse suscite plus la pitié ou la compassion que la peur tant l’on peut reconnaître une forme de désespoir. Elle rappelle les paumés qui ne voient que par une idole tel Marc Chapman (assassin de John Lennon) ou le jeune qui tira sur Reegan pour prouver son amour à Jodie Foster. En DVD, Universal a donné un nouveau titre à l’épisode : « Tranches de vie », qui est le titre du soap opera.

Malheureusement, l’épisode tourne vite court et ne tient pas ses promesses. Il n’a rien à voir avec un épisode typiquement fantastique (comme son presque éponyme « Cauchemar »). D’une part, les grimaces et gesticulations du mari, joué par le comédien Pruitt Taylor Vince, gâchent considérablement le suspense. La comédienne Katthleen Wilhoite surjoue son personnage d’hystérique et tape sur les nerfs du spectateur. Il est difficile d’adhérer à cette histoire dans ces conditions. On obtient un pâle ersatz de « Misery » Face à ce script, Scott Bakula et Dean Stockwell font ce qu’ils peuvent pour sauver l’entreprise du naufrage. Dans la « vraie vie », la folle a tué le comédien héros de soap. La complaisance du mari est totalement improbable. Il accepte que l’acteur fasse à un enfant à sa femme !

Norma parle à Sam comme si toutes les situations vécues dans le soap « Moments to live » étaient réelles. Murée dans sa folie, elle ne veut rien entendre et Sam est obligé de fuir. Il tente de prévenir la police. Le cas du mari qui tire sur le fuyard et fait exploser le téléphone n’est pas plus rassurant. Esprit faible, il est difficile à convaincre lorsque Sam lui parle de la folie de sa femme. Sam joue son va-tout et le mari feint un malaise cardiaque. La folle qui prend Sam pour un véritable docteur et non un acteur de télévision libère le prisonnier.. Norma comprend que son idole n’est qu’un chirurgien de fiction et découvrant qu’elle a été jouée, veut se suicider.

L’épisode parle des « coach potatoes », qui passent leur vie devant la télévision aux Etats-Unis. « Pourquoi est ce que tout n’est pas comme à la télévision ? » pleure Norma en renonçant au suicide. Le policier venu sauver Sam lui demande … une autographe. Quant au producteur du soap, il veut se servir de l’histoire de ce rapt pour l’inclure dans le feuilleton télé.

Un épisode très très moyen avant une grandissime frayeur : Sam reviendra dans « La malédiction du Pharaon » qui contient l’une des scènes les plus horrifiques de la série.

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20. LA MALÉDICTION DU PHARAON
(THE CURSE OF PTAH HOTEP)


Cet épisode d’épouvante est directement tiré de la malédiction de Toutankhamon, avec viol de sépulture d’un pharaon. Ici, nous n’allons pas nous interroger sur les causes de la mort du profanateur, comme on le fit pour Lord Carnavon et Howard Carter. Sombrant dans le film d’horreur, nous voyons (ou plutôt devinons) le pharaon se réveiller et massacrer l’homme qui a profané son tombeau.

Cet épisode de fantastique pur échappe à toute logique. Il reprend à son compte la malédiction de Toutankhamon dont le tombeau fut découvert en 1922. Ici, l’action se passe en 1957.

Très vite, Sam qui remplace Dale Conway, un égyptologue accompagné de la jolie Ginny (Lisa Darr) est confronté à la terreur pure. Le canari de Ginny a disparu, il a été dévoré par un cobra qui manque de mordre Dale et Ginny.

La musique et les échos lugubres, l’obscurité des grottes, les torches lumineuses rappellent un peu Mulder et Scully. Ali, un guide est tué par d’horribles petites bêtes : des scorpions. La malédiction est inscrite sur les murs. Plus effrayant que « La malédiction des Pharaons » de la Hammer Films avec Christopher Lee ou « La momie » avec Boris Karloff, plus sérieux que « La momie » version 1999 et ses séquelles frisant la parodie, nous avons là, en cinquante minutes, un bijou de petit film d’horreur.

Le pharaon mort vivant arrive à troubler une puce du programme Quantum. La voiture de l’un des égyptologues a sa direction soudainement faussée.

Le réalisateur Joe Napolitano s’en donne à cœur joie. Travelling vers la tombe, caméra qui s’approche lentement de Ginny dans son dos, cris affreux d’outre tombe.

Gamal, un membre de l’équipe, est tué dans un accident mystérieux. Les trois membres restants, Sam, Ginny et le docteur El Razul sont les seuls survivants. Tous trois visitent la chambre funéraire. Ginny suggère d’ouvrir le sarcophage. Malgré l’énormité du fabuleux trésor, supérieur à celui de Toutankhamon, Sam se refuse à croire aux malédictions.
Oubliant son humanisme habituel, Bellisario a choisi de nous faire peur : il n’y a pas ici de second degré. Les yeux peints sur les statues semblent menaçants. L’ouverture du sarcophage nous montre la tension qui grimpe encore. Loin de se comporter comme à l’accoutumée, Sam redevient ici le scientifique de génie qu'il est et son enthousiasme fait peur à Al qui ne le contrôle plus. Voulant prouver que ce n’est qu’une momie qui se trouve dans le sarcophage, Sam cherche à provoquer le défunt. Il vole à la momie un bijou mais aussitôt, les murs du tombeau s’effondrent et les trois égyptologues se retrouvent prisonniers.

Razul étant coincé dans une autre partie du tombeau, il peut sortir. Une tempête que Ziggy avait annoncée à Al Calavicci arrive. Ledit Al est terrifié, bien qu’en hologramme, il ne risque rien. La puce du programme Quantum est en panne, des interférences étant provoquées par une force inconnue. L’horreur qui grandit à chaque minute fait de cet épisode de « Code Quantum » un hors série, un épisode à part. Sam pense qu’il y a une clef permettant de sortir du tombeau, il la cherche dans la momie. Il prend le cœur, ce qui provoque une ouverture dans le mur, puis remet l’organe en place.

Sam constate qu’il n’y a pas de traces d’incision sur le corps du pharaon, ni de vase avec les viscères. « On dirait qu’il est prêt à se lever ». Sam et Ginny sortent mais tombent sur Razul qui avoue avoir tué tout le monde pour garder seul le trésor. Razul les ramène à l’intérieur sous la menace d’un pistolet. Mais Razul prend le cœur et n’arrive pas à le remettre à sa place. Il est séparé du couple qu’il menace par une cloison qui s’abat. Il appelle au secours. En vain, car le pharaon se réveille et le massacre. Cela va être au tour de Sam et Ginny mais grâce à Al ils parviennent à s’échapper par un trou. Entre temps, le programme Quantum détermine que des interférences provenant d’Egypte sabotent les contacts avec Al, qui le révèle à Sam.

Un grand moment d’épouvante.

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21. LA CRÈME DES HOMMES
(STAND UP)


« La crème des hommes » est l’histoire d’un duo comique, Dave Parker (sont Sam prend l’identité) et Mac MacKay (Bob Saget de la série « La fête à la maison »). Sam doit sauver son partenaire qui, susceptible, va être tué par un gangster Carlo Degorio, qu’il aura apostrophé.
Il faut dire que Mac MacKay est une véritable tête à claques qui cherche dispute à tout le monde et l’on éprouve difficilement de la compassion pour un tel mufle.

Degorio est inspiré d’un vrai gangster, Benjamin Bugsy Siegel, un mafieux trafiquant de la Yiddish Connection. Robert Miranda lui prête ses traits dans « Code Quantum ».

Degorio est en fait intéressé par la fille qui sert de partenaire au duo, « Frankie » (Amy Yasbeck). Al révèle à Sam que MacKay a disparu à Las Vegas en 1959, liquidé par la mafia. On n’a jamais retrouvé son corps. Les épisodes se suivent et ne se ressemblent pas : après le fabuleux « La malédiction du pharaon », nous nous retrouvons devant un épisode à l’argument plutôt faible. Degorio veut transformer le duo en trio, chose que Sam trouve pertinente aussi, mais MacKay est tellement imbu de sa personne qu’il refuse. Al révèle à Sam que le corps de Mackay sera retrouvé en 1982, 1985, 1989 et encore il manque des morceaux.

Sans doute est-ce son rôle qui le veut mais Bob Saget est vite insupportable. A cause de lui, qui se met à insulter les clients et à se bagarrer avec, les comiques perdent leur emploi. Degorio leur en offre un autre pour Frankie. Juste avant la fin de la saison, l’épisode est loin d’être à la hauteur. Les fans de la série trouvent qu’il s’agit de l’épisode le moins réussi. Mackay s’avère être en réalité un écorché vif, un grand timide, défaut qu’il cache derrière une agressivité permanente.

Les jeux de mots du duo comique sont dignes des pires humoristes. Bellisario nous prend pour des naïfs en nous laissant croire que l’on peut vivre de son métier en étant aussi mauvais. Mackay agresse Degorio parce qu’il le voit avec Frankie dont il est amoureux, signant son arrêt de mort. Le réalisateur Michael Zinberg n’apporte hélas aucune amélioration à ce script déficient. C’est un Las Vegas de pacotille qui nous est présenté, sans doute tourné au sein des studios Universal. Pour meubler les temps morts, Sam joue les crooners.

Le trio chante aussi des airs de music hall. La fin grandement improbable rappelle celle de « Veule mais pas trop » : le méchant gangster apprenant que MacKau et Frankie étant fiancés, il leur fait grâce et assiste au mariage, après avoir donné un coup de poing au comique pas drôle. Deborah Pratt, alors la femme de Bellisario (Ils divorcèrent en 1991) a signé le scénario. Un épisode vraiment destiné à faire patienter avant le cliffhanger de fin de saison.

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22. LISA
(A LEAP FOR LISA)


Nous retrouvons Sam dans la peau de Bingo, une enseigne de marine, dans les bras de Lisa (Terry Farrel de « Star Trek deep space nine »). Le début de l’épisode est assez érotique, nous montrant le couple enlacé sur la plage. En réalité, Sam/Bingo rêve. Il est aux arrêts pour le meurtre de Marci (Debbie James), la femme du commandant Riker (Charles Rocket). Bingo va passer en cour d’assises. Lisa, en infirmière, vient trouver Sam dans sa cellule, mais elle est prête à dire qu’elle était avec l’accusé au moment du meurtre alors qu’elle est une femme mariée.

Coup de théâtre : Sam s’est transféré en Al jeune officier, Bingo n’est autre que Al Calavicci jeune !

Lisa hélas meurt dans un accident de voiture et brûle dans les flammes, comme cela est déjà arrivé le 25 juin 1957. Al est catastrophé car Sam n’a pas sauvé Lisa. Du coup, Al jeune alias Bingo n’a plus d’alibi et va être condamné à mort. Dans la vraie vie, Al n’a jamais été accusé de meurtre puisque Lisa avait témoigné. Mais en sautant dans le temps et en persuadant Lisa de ne rien dire, Sam a changé l’histoire.

Ce qui signifie que sans alibi, Al se retrouve accusé de meurtre. A tel point que durant l’épisode, Al est à un moment considéré comme mort exécuté et que devant le programme Quantum, c’est Edward St John V (Roddy Mc Dowall) qui prend la place de Al. Le commandant Riker accuse Bingo/Al jeune/Sam d’avoir violé et tué sa femme et se déclare témoin. Al adulte découvre sur son ordinateur Ziggy qu’il y a 81% de chances qu’il soit exécuté dans la chambre à gaz. C’est la seconde fois que Al et Sam échangent leur place après « Bond en arrière », le pilote de la saison 4.Mais cette-fois, ce n’est pas Sam qui est arrivé en 1999 mais Al jeune en 1957.

Lorsque Ziggy atteint 100% de chance de peine capitale pour Al, Ziggy est remplacé par Alpha, Al par Edward St John V. La relation de Sam avec Edward est stupéfiante : Edward appelle notre héros Samuel. Nous sommes passés dans une nouvelle histoire où Calavicci n’est jamais devenu amiral. Mais autant Al était enjoué et taquin, autant St John est un bloc de glace. Il y a toujours un programme Quantum mais pas du tout celui créé par Al et Sam. L’avocat de la défense tente de confondre le commandant Riker comme faux témoin. Sam depuis le début de l’aventure ne s’est jamais retrouvé dans une situation aussi inextricable.

L’ordinateur Alpha donne 85% de chances à Sam de trouver la solution du crime dans la Chevrolet Corvette de Bingo/Al jeune, dernier lieu où l’on a vu vivante Marci Riker. Ayant retrouvé des chances de prouver son innocence, Al l’hologramme revient. Sam a trouvé un mégot de cigarette appartenant au meilleur ami d’Al, Chip Fergusson(Jeff Corbett), le véritable assassin de Lisa. Dans un flash back en noir et blanc suivant le récit de Chip, James Whitmore Jr nous montre comment les choses se sont passées. En faisant l’amour avec Chip, Marci a heurté de la tête un rocher et s’est tuée. Dans le caisson temporel du programme Quantum, les deux Al, celui de 1957 et de 1999 discutent et Al fait la leçon à son double jeune : il doit surveiller Chip et ne pas le laisser seul. De cette façon, Lisa ne meurt pas et l’innocente.

Soudain, Al définitivement innocenté, Sam fait un nouveau saut temporel : il se retrouve dans la peau de… Lee Harvey Oswald, l’assassin de John F Kennedy…

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Crédits photo: Universal.

Images capturées par Patrick Sansano.

 saison 1 saison 3

Code Quantum (1989-1993)

Saison 2

 


1. LE MAURE AUX TROUSSES
(HONEYMOON EXPRESS)


La seconde saison démarre en fanfare avec cet épisode dans lequel Al Calavici (Dean Stockwell) va tenter de sauver le projet "Code Quantum" que des restrictions budgétaires d'une commission gouvernementale remettent en cause. S'il n'y parvient pas, Sam Beckett sera perdu dans l'espace temps et quid de tous les changements effectués par le savant lors de la première saison. Le sort de Miss Melny par exemple ?

Cette scène évoque les fois où Dana Scully est confrontée à ses supérieurs au sujet du département des affaires non classées.

C'est pour le moment le plus long pré-générique d'un épisode de la série.

Ensuite l'épisode commence vraiment par le sauvetage d'un chat, histoire de rappeler les pouvoirs de Sam. On constate que sans le comédien Scott Bakula, la mayonnaise ne prendrait pas. Un beau garçon genre héros de "Gemini Man" rendrait l'entreprise ridicule. Son physique assez commun et l'humour et l'auto dérision du jeu de Bakula sont la clé de l'adhésion du télespectateur. Par contre, l'acteur n'était guère convaincant en successeur de David Vincent en 1995. Des téléfilms comme "Net force" ou le film "Le maître des illusions" auraient pu orienter Bakula vers une carrière originale, mais il a préféré jouer une centaine de "Star Trek Enterprise", décourageant ceux qui sont rétifs à cette franchise. Suivre la carrière de Bakula, c'est comme suivre celle de David Duchovny. On aime Fox Mulder mais il déroute dans "Evolution", farce SF graveleuse, et sa série "Californication" si elle lui apporte un nouveau public lui fait perdre ceux qui le voyaient en nouveau héros de série.

On se croit dans "Bons baisers de Russie" car l'essentiel de l'épisode se passe dans un train express. Le méchant est joué par Mathieu Carriere qui fait une carrière (sans jeu de mot) internationale. L'épisode reste davantage intéressant par les tentatives desespérées de Al de sauver le projet Quantum devant la commission sénatoriale, que par l'intrigue où Mathieu Carriere veut récupérer son ex femme remariée avec celui que remplace Sam.

Mathieu Carriere est convaincant en allemand détestable fils de nazi. On est très loin des tentatives de héros allemands sympathiques comme Derrick ou Siska. Un cliché qui a la vie dure aux Etats Unis, comme celui des russes éternellement méchants, bornés et alcooliques. L'épisode bénéficie de la comédienne la plus sexy montrée à ce jour, Alice Adair, dont je regrette bien de ne l'avoir vue nulle part ailleurs. Elle semble n'avoir tourné que cela et c'est bien dommage.

La suite de l'épisode marque quelques faiblesses durant le long voyage en train. A noter que la scène où Alice Adair est cachée dans le lit mural est copiée sur celle de Jane Seymour à la fin de "Vivre et laisser mourir". La mort de Mathieu Carriere est filmée de façon hautement improbable. Le vrai coup de théâtre se passe devant la commission d'enquête où le sénateur qui voulait mettre un terme au projet Quantum est remplacé par le personnage d'Alice Adair, devenue une vieille femme sénatrice !

Un épisode presque parfait pour reprendre la saga Code Quantum.

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2. L'ENFER DU DISCO
(DISCO INFERNO)


Voilà un épisode au sujet duquel j'ai complètement changé d'avis depuis la première diffusion sur M6 en 1993. En effet, au fil des visions, il se bonifie. A partir d'une histoire assez commune, et plutôt mal filmée, va surgir l'un des thèmes les plus émouvants et graves de la saga Quantum : la mort du frère de Sam, Tom Beckett, au Vietnam en 1970.

Cette mort, Sam l'a oubliée, car depuis qu'il voyage dans le temps, il a en partie perdu la mémoire. Il ne sait plus qu'il est marié à Donna Elisee (1-02 Amours croisées) par exemple. Dans cette histoire, qui se déroule en 1976, en pleine période disco, Sam doit empêcher la mort d'un jeune homme, un cascadeur. L'action qu'il mène va lui ramener en mémoire la réalité du 7 avril 1970 (3-03 La famille avant tout - seconde partie), c'est à dire la mort de Tom.

Là se situe la magie de "Code Quantum", car sous une apparence de comédie SF, c'est toutes les plaies de l'Amérique du XXe siècle qui sont retournées. Le Vietnam fut un traumatisme et Bellisario a su en tirer des épisodes poignants. Il est aidé en cela par la prestation de Scott Bakula, capable de faire le pitre dans le très drôle "Cheval d'Eon", et de nous émouvoir aux larmes dans "La famille avant tout". Dans "L'enfer du disco", Sam est devenu Chad Stone, un cascadeur. Le père l'est également. Mais le second fils veut embrasser la carrière de musicien. En sauvant Chris, son "frère" dans l'épisode, Sam fait ce qu'il n'a pu réaliser dans la vraie vie, sauver Tom. Et sa victoire a un goût amer car à la fin de l'épisode, il a bien conscience que Tom est mort.

Le principe de la série est que Sam Beckett n'a pas le droit d'intervenir pour son propre compte, ni pour celui de son comparse Al Calavicci. Sam va parfois enfreindre la règle (Il l'a fait dans "Amours croisées"), parfois la respecter cruellement ("Beth" 2-22). Mais lors de deux prochaines entorses à la règle, une pour lui, une pour Al, Dieu va le lui faire payer cruellement. Bellisario est très croyant et moralisateur, ce qui donne une série SF hors normes que certains téléspectateurs détestent. Nous sommes toujours ici entre rire et larmes, et particulièrement dans cet épisode où Sam parie que Jimmy Carter va faire une chute en descendant un escalier d'avion. En échange, il demande à son père de laisser Chris choisir son destin. Bien sûr, Sam pas totalement amnésique connaît l'avenir qu'il a vécu. Ici, Sam, le père et Chris regardent la télévision et c'est léger, voire comique. Mais lorsqu'il sera transporté le 25 novembre 1969 et commencera à dire à sa soeur que John Lennon a été assassiné en 1980, la séquence atteint une portée émotionnelle inouïe. Se ravisant, il chantera "Imagine" devant sa soeur fan des Beatles médusée.

L'épisode est censé se dérouler sur le tournage de "Tremblement de terre" et par un montage, nous voyons apparaître Lorne Greene. La musique disco est un peu rébarbative, utilisée en abondance, et le réalisateur accentue trop l'effet pat d'eph jusqu'à la caricature. Sans la prestation d'acteur de Bakula et le parallèle avec la mort de Tom, "L'enfer du disco" ne vaudrait pas grand chose. Une fois de plus, dans l'univers de Quantum Leap, nous passons du rire à la tragédie et ne savons pas d'avance ce que Bellisario nous réserve. Dieu que nous découvrirons dans l'épisode final à la visage de Jack Dalton de Mc Gyver (Bruce Mc Gill) et cela fait sourire, l'instant d'après nous passons au drame, nous le verrons avec le prix à payer pour changer l'histoire et sauver Tom (Dieu décidément sera bien cruel) ou encore avec le sort réservé à Sam dans les dernières images de la série lors d'une nouvelle entorse à la règle.

Par ces "montagnes russes" entre rire et larmes, entre faits qui ont eu lieu et dont on modifie l'histoire, on aime ou l'on déteste "Code Quantum".

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3. RETOUR VERS UN FUTUR
(THE AMERICANIZATION OF MACHIKO)


Avant l'immense fou rire de "Le cheval d'Eon", Bellisario nous assène un coup de massue avec un épisode ultra-dramatique sur le thème du racisme anti japonais dû à Pearl Harbour.
Ici, pas d'équivoque, dès le début, nous sommes confrontés au drame. Sam arrive dans un milieu rural et arriéré de l'Ohio, en 1953. Bellisario envoie Sam a une époque où il n'était pas né, enfreignant les règles de la série. Sam ne peut voyager dans le temps que de sa date de naissance à sa mort, or il est né le 8 août 1953, et l'épisode se déroule le 4 août. Faut-il y voir une négligence des scénaristes, ou le fait que Bellisario considère que Sam peut voyager durant la période où il était un foetus ?

Le racisme anti japonais a été évoqué souvent au cinéma. Le meilleur film du genre est "Un homme est passé" avec Spencer Tracy et Ann Francis, il y eu aussi un magnifique téléfilm oublié, diffusé en France en 1974, "Demain finira par arriver" (If tomorrow comes) de George Mc Cowan, produit par Aaron Spelling avec Patty Duke, Ann Baxter et James Whitmore. Ici, Sam s'est marié au Japon avec la ravissante Machiko. Or, la mère de Sam, en l'occurrence du marin qu'il incarne, Charles, est raciste à l'inverse du père plus tolérant. Dans leur petite ville, certains n'ont pas survécu à Pearl Harbour. De plus, Charles était fiancé à Naomi, une jolie fille, peu farouche, qui l' a "attendu" (mais en se consolant ailleurs). Le télespectateur est gâté par deux belles actrices. Naomi est la plantureuse Elena Wohl (jamais vue ailleurs) et l'asiatique Machiko Leila Lee Olsen (Idem).

Dès son arrivée, en costume traditionnel, Machiko est l'objet de regards haineux. Elle est selon l'expression "un chien dans un jeu de quilles". Sam qui a grandi dans une ferme dans sa vraie vie, n'est pas dépaysé. Les coutumes japonaises passent très mal dans l'Ohio de 1953, et Naomi va se faire un plaisir d'abuser de la méconnaissance des coutumes américaines de sa rivale pour la mettre dans des situations impossibles. Sam avec sa conscience d'homme des années 90 doit aussi combattre les coutumes machistes japonaises, où la femme est soumise. Il est certain que Sam Beckett aura du pain sur la planche s'il veut changer tous les défauts du passé.

Rusty, blessé de guerre joué par Patrick Massett (apparu dans "Star Trek, nouvelle génération" mais peu connu), veut se venger de cette femme asiatique qui symbolise tout ce qu'il déteste. Les rares moments comiques sont au détriment de Machiko donc pas drôles. Toutefois, petit à petit, l'épouse japonaise va se faire admettre de sa vieille sorcière de belle mère. Le scénariste a rajouté une soeur morte tragiquement à Charles, Helen. Comme la Marie Jeanne de Joe Dassin, Helen s'est jetée du haut d'un pont. Charlie Coffey, le scénariste, en a vraiment rajouté dans le dramatique.

Après une dispute avec sa belle-mère, Machiko s'enfuit et tombe dans les mains de Rusty une nuit d'orage. Ce dernier a été torturé par les japonais pendant la guerre, ruinant sa carrière de champion de base ball. La sauvagerie de Rusty provoquera l'adoption de Machiko par la famille de Charles. Encore un épisode très moralisateur ("le racisme ce n'est pas bien", "Les chrétiens doivent aimer leur prochain"). Grièvement blessée par Rusty, la belle mère se reproche son attitude envers sa fille suicidée et refusera de l'assister à l'hôpital. La scène du remariage américain de Machiko et Charles, avec l'arrivée de la belle mère en costume japonais, frise cependant le too much. On remarque que dans "Code Quantum", il y a beaucoup d'églises, de prêtres, de bonnes soeurs. Bellisario finira par se faire rappeler à l'ordre par NBC. Ce n'est pas le Vatican qui produit la série.

Après ces deux épisodes dramatiques, nous allons enfin exploser de rire avec l'un des meilleurs épisodes de la série, "Le cheval d'Eon".

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4. LE CHEVAL D'EON
(WHAT PRICE GLORIA)


Sam, pour la première fois, est muté dans le corps d'une femme, une secrétaire, Samantha Stormer. Une fort jolie fille donc qui trouble jusqu'à l'hologramme de Al Calavicci. Al voit une femme, mais nous Scott Bakula déguisé en femme. On ne peut s'empêcher de sourire en voyant Sam déambuler dans les rues de New York en 1961 avec des talons hauts.

Dans le bureau où il (elle) travaille, se trouve sa meilleure amie Gloria (Jean Sagal), maîtresse du patron Buddy (Joan Calvin).

Cette dernière croit que Buddy va quitter sa femme et l'épouser. Découvrant qu'il n'en est rien, elle tente de se suicider en se jetant par une fenêtre mais Sam/Samantha va la sauver.

Ce n'est pas tant l'histoire en elle-même qui est drôle. L'épisode est le prétexte pour montrer le harcèlement sexuel et le droit de cuissage en 1961. Bien entendu, tout le monde voit en Sam une femme, que nous apercevons lorsqu'il/elle se regarde dans un miroir. 

Scott Bakula réussit l'exploit de ne jamais être ridicule, tout en nous faisant franchement rire. Même si la trame concernant Gloria est dramatique, l'épisode fourmille de situations cocasses. Pris pour une femme, Sam se retrouve au milieu de jolies créatures dénudées, reçoit les confessions de "copines". Tout le long de l'épisode, Sam/Samantha est harcelé par Buddy.

A la fin, à la grande incrédulité du patron, Sam accepte de lui céder. Nous voyons Scott Bakula dans une pose énamourée sur un canapé. Et lorsque l'homme s'approche, Sam lui révèle qu'il est un homme. Petit à petit, le harcèlement change de camp, nous voyons Buddy tenter de s'échapper avant que Sam ne le mette KO.

Bakula se livre à un numéro d'acteur éblouissant. Là où un autre aurait pu sombrer dans le ridicule et le vulgaire, il s'en sort avec brio. Il montre à Buddy qu'il marche comme un homme (sans tomber dans une caricature à la Aldo Maccione), bref "Le cheval d'Eon" est, dans le genre comédie, le meilleur épisode de la série.


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5. L'AMOUR AVEUGLE
(BLIND FAITH)


Excellent épisode où Sam se retrouve en pianiste aveugle. L'intrigue joue sur plusieurs tableaux : l'aspect sentimental, le pianiste étant suivi par la jolie Michele (Cynthia Bain), devant lutter contre la méchanceté et l'amertume de la "belle mère" Agnès (Jennifer Rhoades), mais aussi l'aspect policier puisque Sam va devoir sauver Michele d'un étrangleur qui se trouve être celui que l'on soupçonne le moins, un garde.

Sam doit donc se faire passer pour un aveugle, chose qui est loin d'être évidente (et Agnès aura beau jeu de le démasquer) mais ébloui providentiellement par un flash de photographe, notre voyageur du temps est provisoirement atteint de cécité.
Ce n'est pas commode pour sauver Michele de l'étrangleur, mais convaincant pour reconquérir son coeur après les révélations de la mère de la jeune femme.

Une fois de plus, Bellisario nous évite le pire, c'est à dire tomber dans le mélo style séries avec Michael Landon, pour nous servir une histoire riche en suspense et en sentiments. C'est un exercice assez périlleux, car il est facile de faire du sentimentalisme. L'un des moments les plus captivants est celui où Sam (qui ne sait pas jouer) doit improviser avec deux doigts un morceau au piano, faisant éclater de rire la salle. Al a trouvé le moyen de lui indiquer les notes à jouer entre temps (un peu comme il souffle les paroles de la chanson de Modugno "Nel blu dipinto di blu" dans "Veule mais pas trop" (1-05).

La comédienne Cynthia Bain joue une Michele un peu naïve mais convaincante (actrice jamais vue ailleurs pour ma part).

Notons aussi les scènes comiques avec le chien : les animaux voient l'hologramme de Al, et le chien d'aveugle lui même comprend que son maître n'est plus vraiment son maître puisque Sam l'a remplacé.

Bref, du "Code Quantum" comme on l'aime, moins poignant que lorsque la vie personnelle des héros Sam et Al est en cause ("La famille avant tout", "Beth", "Amours croisées"), mais d'excellente facture.


6. GOOD MORNING PEORIA
(GOOD MORNING PEORIA)


Un épisode qui n'obtient quatre étoiles que grâce à l'interprétation de Scott Bakula, ici survolté en DJ précurseur du rock, et à la comédienne Patricia Richardson qui joue la propriétaire d'une station radio, Rachel. Sinon, le scénario est particulièrement creux. En 1959, dans une petite ville, des conservateurs arriérés veulent faire fermer une station radio qui diffuse du rock, musique jugée subversive.

Scott Bakula s'en donne à coeur joie, en rocker dans l'âme. Lorsqu'on lui coupe l'électricité, il trouve un moyen de faire repartir la station et de bricoler une antenne. Peu à peu, il convainc sa proprio, dont il est amoureux, de dédier la station au rock. Ceci malgré les menaces des sponsors publicitaires conservateurs qui tous se retirent, poussant l'entreprise à la faillite.

Au passage, il rencontre Chuby Chekker à qui il ...apprend le twist.

Rachel, mignonne, tombe peu à peu amoureuse de son trublion de nouveau DJ. Patricia Richardson est essentiellement une actrice télé ("The Equalizer", "A la maison blanche", "NY unité spéciale"). Elle et Bakula nous font oublier l'incohérence du scénario qui en fait des tonnes. En effet, une station radio assiégée pour avoir diffusé du rock est l'un des plus faibles arguments de la série. Cela rappelle Lucien Morisse cassant en direct le premier disque de Johnny Hallyday.

Aucun passage dramatique et un bon moment de détente avec cet épisode musical. Bien entendu, nous avons droit à un happy end où toute la population s'est convertie aux rythmes du rock and roll.

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7. UN SEUL ÊTRE VOUS MANQUE
(THOU SHALT NOT)


Voici typiquement l'épisode larmoyant (mais qui ne manque pas de qualités) que les détracteurs de la série mettent en évidence pour en conclure qu'elle n'est pas bonne.

Nous sommes cette-fois dans l'univers juif américain. Un couple Joe et Irene Basch (James Sutorius et Terri Hanauer) se déchire à propos du décès de leur fils, mort en avion. Sam est envoyé dans la peau du frère de Joe, David, pour tenter de réconcilier le couple et éloigner Ben (Russ Tamblyn), un veuf éploré (usurpateur) qui séduit de nombreuses femmes.

C'est à partir de l'interprétation que cet épisode trouve sa crédibilité. Terri Hanauer est émouvante en mère éplorée, écrasée de douleur et victime de surcroît de la jalousie de son mari envers le frère de ce dernier. Les deux frères en arriveront à se battre.

Russ Tamblyn, célèbre depuis "West Side Story", et que l'on a revu dans "Mystères à Twin Peaks" de David Lynch, joue ici un beau parleur assez odieux, qui se prétend inconsolable de la mort de son hypothétique épouse pour mieux attirer la compassion de ces dames et les séduire.

L'épisode est bien entendu ponctué de danses et de musiques du folklore Yiddish, sur lesquelles l'hologramme d'Al Calavicci s'amuse à danser. Les aspects comiques de l'intrigue sont centrées sur le rôle de rabbin que doit endosser Sam/David. Cela nous arrache quelques sourires et atténue la tension qui règne.

Un bon épisode, mais à éviter pour quelqu'un qui ne connaîtrait pas ou peu la série, et risquerait de se décourager d'en voir d'autres. En effet, il y ici peu d'action (hormis un sauvetage spectaculaire où Sam sauve quelqu'un de l'étouffement, mais qui n'a rien d'étonnant puisqu'il est avant tout docteur !). "Code Quantum", c'est à la fois des épisodes comme celui-ci, des tragédies à suspense comme "La famille avant tout" (3-01 et 3-02) et des épisodes plus portés sur le comique tel "Miss sucre en poudre (3-06).

Le happy-end voit le séducteur Ben démasqué et le couple réconcilié. Oh, bravo !


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8. JIMMY
(JIMMY)


Voici sans conteste l'un des meilleurs épisodes de la série, l'un des plus subtils et pertinents. Sam Beckett se retrouve dans la peau de Jimmy, un mongolien. Ce dernier est aidé par son grand frère Frank (John di Aquino) qui a bien du mal à faire accepter sous son toit à son épouse Connie (Laura Harrington) la présence de ce jeune frère qu'il a sorti d'une institution spécialisée.

Frank veut faire accepter Jimmy chez un employeur. Malheureusement, en raison de sa différence, le jeune homme qui a le QI d'un enfant de 12 ans, n'est toléré nulle part. Dans le monde du travail, il est en butte aux autres ouvriers, et la moindre faute lui est imputée. Comme Sam est dans la peau de Jimmy, ce dernier ne se laisse pas faire. L'épisode est censé se dérouler en 1964 mais Bellisario a cherché à démontrer que de nos jours, les mentalités n'ont guère évolué. 

Autre élément dramatique de l'épisode, Al Calavicci cette fois n'a pas le coeur à plaisanter, car dans la "vraie vie", c'est à dire dans le monde non changé par les transformations de Sam et des sauts quantiques, sa jeune soeur Trudy, atteinte du syndrome de Downs, est morte dans un hopital psychiatrique, chose qui risque arriver à Jimmy si Sam ne réussit pas sa mission.

Cet épisode fait partie des plus sérieux de la série, car il touche un thème universel : l'acceptation des trisomiques. Leur intégration. Jimmy va être confronté à des collègues de mauvaise foi, à des parents d'enfants voisins de Frank et Connie.
Encore une fois, l'aspect "fantastique-SF" de la série n'est qu'un prétexte pour aborder les problèmes de société les plus délicats. Jimmy sera renvoyé de son emploi, provoquera une crise dans le couple de son frère. Il lui faudra sauver le fils de celui-ci (encore une fois les connaissances médicales du docteur Beckett sont mises à contribution) pour être enfin accepté dans la société. Mais ce happy end ne survient qu'après de nombreuses humiliations que subit le mongolien.

Dans le rôle du méchant, un ouvrier nommé Blue qui fait passer ses fautes pour celle de Jimmy (Il ne sait pas lire étant dyslexique), on retrouve un comédien connu, Michael Madsen, le père de famille dans "Sauvez Willy" et l'agent secret de la CIA Falco dans le dernier James Bond avec Pierce Brosnan "Meurs un autre jour". Blue sera renvoyé et Jimmy prouvera sa bonne foi dans une faute

L'épisode est tellement bon que Bellisario lui donnera une suite dans la saison 5, "Le bien et le mal" (5-07). Evitant les effets larmoyants, et nous livrant une réalité abrupte, "Code Quantum" une fois de plus nous prend aux tripes. La fin est bouleversante lorsque Connie refuse dans un premier temps que Jimmy/Sam sauve son fils, Corey.

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9. QUE DIEU ME PUNISSE
(SO HELP ME GOD)


Dans une ville sudiste et raciste des Etats Unis, en 1957, une jeune femme noire, Delila (Tyra Ferrell), est accusé du meurtre d'un jeune blanc fils de famille, Houston Cotter. Dans les dernières minutes de l'épisode, appelant à la barre des témoins la mère de la victime, nous découvrirons que c'est elle qui a tué son fils qui battait Delila dont elle était la maîtresse.

L'intrigue ici passe au second plan. Sam Beckett entre dans la peau de l'avocat Leonard Dancey en 1957 et donne un coup de bâton dans la fourmillère avec ses principes de 1989. Ainsi, Dancey se met vite tout le monde à dos, à commencer par sa propre femme ! Sam/Léonard se fait un plaisir de remettre tout le monde en place, en interdisant que l'on parle de "négro" mais de "femme de couleur" lorsqu'il s'agit de Delila.

Avec le nombre d'épisodes consacrés au racisme, Donald Bellisario a décidé de faire le méa culpa de l'Amérique ségrégationniste. Nous avons déjà relaté "Miss Melny et son chauffeur " (1-06), et le thème reviendra de façon récurrente, notamment avec "L'amour n'a pas de couleur" (3-07). Toujours prêt à caser ses croyances, Bellissario fait dire à Delila innocentée "Que Dieu vous bénisse".

Le saut quantique de Sam intervient au moment où un accord va être prononcé entre la défense et l'accusation, dans l'histoire avant qu'elle ne soit modifiée par le savant, Dancey devait "plaider coupable" et obtenir vingt ans de prison au lieu de la chaise électrique pour sa cliente.

Scott Bakula joue sur du velours dans la peau de cet homme qui va scandaliser la bourgeoisie locale en demandant que l'on respecte sa cliente, en combattant le racisme. Il doit s'opposer à un avocat influent qui exerce des pressions sur sa carrière. Dès le début de l'épisode, le téléspectateur comprend que Sam va triompher malgré la complexité de l'affaire.

Delila a le bon goût d'être jolie. On peut considérer que "L'amour n'a pas de couleur" sera plus subtil car il montrera le racisme anti-blanc cotoyer le racisme anti-noir.

Moins réussi que "Miss Melny et son chauffeur", et sombrant un peu trop dans les bons sentiments, l'épisode n'atteint pas la perfection. Il reste néanmoins fort agréable à voir. Le happy end montre Sam refuser des honoraires et demander à sa cliente d'accepter d'apprendre à lire.

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10. LA CHUTE DE L'ÉTOILE
(CATCH A FALLING STAR)


Aie! Cet épisode est un ratage sur toute la ligne. Jugez plutôt. Sam doit sauver un acteur ravagé par l'alcool, qui est la doublure d'un comédien jouant Don Quichotte dans "L'homme de la Mancha". Mais les deux hommes sont rivaux en amour adorant Nicole (Michele Pawk), l'interprète de Dulcinée. Si vous suivez toujours, cette Nicole est le professeur de piano dont Sam (dans sa vraie vie) était amoureux fou quand il était adolescent.

Le rythme de l'épisode est cassé par les nombreux numéros chantés qui deviennent vite fort lassants. On a l'impression que Donald Bellissario a voulu faire une sorte de pensum, alors que la série elle-même est déjà basée sur un concept assez complexe. L'épisode a beaucoup plu en Amérique. Il a été tourné sur le plateau de "Jurassic Park". Et pourtant, nous avons de la peine à tenir jusqu'au bout, lorsque l'incroyable se produit. "Code Quantum" prend des airs de "Clair de lune", puisque au générique final toute la troupe de la série vient saluer, Donald Bellissario en tête. Ainsi, alors que deux réalités parallèles sont le lot habituel de "Code Quantum", nous passons ici à la réalité tout court.

Les seules scènes à sauver sont l'amourette entre Sam et sa professeur de piano, peut être parce-que nous avons tous, enfants, été amoureux de la maîtresse d'école, et que notre héros réalise son rêve, sauf qu'il le fait dans la peau d'un autre personnage, Ray, qui lui même aux moments des faits se trouve dans la salle du projet Quantum, et que Sam le remplace !

Vous n'avez pas compris ? Pas grave, cet épisode est à oublier très vite.

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11. HISTOIRE DE FANTÔME SOURNOIS
(A PORTRAIT OF TROIAN)



Une veuve pense que son mari, Julian, essaie de communiquer avec elle de l'au-delà. Troian (Deborah Pratt, femme du producteur de la série), engage un parapsychologue, le professeur Mintz, dans la peau duquel Sam est projeté.

Troian est riche, et son frère pense que Mintz cherche à se faire de la publicité. Dans cette maison digne d'un décor des meilleurs films fantastiques, une domestique, Mlle Stoltz (Carolyn Seymour) règne de façon sinistre telle une Madame Danvers dans "Rebecca". Carolyn Seymour reviendra dans la série lors de la cinquième saison incarner de façon récurrente le personnage maléfique de Zoey.

L'ambiance évoque "la quatrième dimension", "The X Files", voire "Vendredi 13 " puisque l'histoire se passe au bord d'un lac digne de Crystal Lake.

Il s'agit en fait d'un complot contre Troian fomenté par son propre frère, désireux de s'approprier la fortune familiale, et qui trouvera la mort par noyade dans l'aventure, alors que Sam/Mintz sauve l'héroïne.

Mais, après un tremblement de terre, trois cadavres remontent à la surface, celui de Julian le mari, d'un majordome mort des années avant, et de ... Mlle Stoltz qui aussitôt disparaît d'une fenêtre à la façon des fantômes de victimes qu'aperçoit Lily Rush à la fin de chaque "Cold Case".

Dans cet épisode sans humour et à l'atmosphère glauque, rien ne nous est épargné : orages, apparitions de spectres, musique sinistre. L'histoire ne sombre jamais dans le ridicule grâce à une interprétation sobre des comédiens et à la mise en scène de Michael Zinberg toute en finesse.

Avec "Histoire de fantôme sournois", "Code Quantum" abandonne son aspect humaniste et bondieusard pour plonger dans le fantastique pur et simple. Les cadavres qui remontent du lac glacé ont le teint grisâtre des zombies de George Romero. C'est de la part de Bellisario un moyen de s'écarter du canevas habituel et d'éviter la routine. On aperçoit d'ailleurs le producteur en tant que "reflet de Sam" au début de l'épisode. La série nous proposera à nouveau des épisodes similaires avec "Le diable par la queue" (03-05), "Cauchemars" (04-08), "La malédiction du pharaon" (04-20), "Lune sanglante" (05-15).

Un fantôme sournois à ne pas manquer.

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12. LE SAUVAGE
(ANIMAL FRAT)



Cet épisode aborde un thème grave et méconnu en France. Pendant la guerre du Vietnam, des citoyens américains pacifistes ont commis des attentats en Amérique afin de faire cesser le conflit. Ainsi, dans le roman d'Harlan Coben (mais pas dans le film de Guillaume Canet tiré du livre), le héros est sauvé de la noyade par un américain qui se cache dans la forêt depuis des décennies à cause d'une bombe ayant causé des morts. Dans "Hawaii police d'état", ce thème sera aussi abordé.

Sam Beckett doit ici, dans la peau d'un étudiant surnommé "Le sauvage", empêcher ses condisciples de faire un attentat anti guerre du Vietnam qui dans la "vraie vie" (non transformée par les sauts quantiques de Sam) a provoqué des morts. Je parle de "vraie vie", car la série part du postulat que nous vivons dans un monde transformé par le programme Quantum. Jugez du peu : Jackie Kennedy a été tuée en même temps que son mari à Dallas, mais Sam lui a sauvé la vie ("Lee Harvey Oswald, 05-02), Chubby Chekker a découvert le twist et chanté "Let's twist again" parce qu'il visitait la station radio de "Good Morning Peoria" (2-06), un petit enfant pauvre qui traîne dans un couloir voit Sam faire du Moonwalker et ses frères l'appellent "Eh Michael, tu viens ?", ("Le kamikaze hilarant" 1-07).

Sans les modifications de Sam par le biais du programme Quantum, Marylin Monroe se serait suicidée en 1960 et non en 1962 ("Adieu Norma Jean, 5-18).

Le concept est je l'admets un peu compliqué, mais si l'on "entre" dans la série, notre réalité a été transformée par le savant Sam Beckett et Michael Jackson ou Stephen King n'auraient pas été des personnes connues.

L'épisode est dramatique d'un bout à l'autre. Sam est dans la peau d'un sportif "pro vietnam", et dans la réalité, il est contre cette guerre où son frère Tom a été tué en 1970. Il réussira à changer le passé mais de manière catastrophique dans "La famille avant tout" (03-02). Il doit donc convaincre ses camarades étudiants qu'il est contre la guerre à de farouches opposants prêts au terrorisme contre leur pays, les USA. Ceux-ci le prennent pour un mouchard et pensent qu'il n'a qu'un but : récupérer sa petite amie, Elisabeth (Stacy Edwards), qui s'est mêlée aux terroristes.

L'habileté de Bellisario a été de traiter ce sujet sans manichéisme, en montrant que les uns et les autres sont dépassés par les évènements, mais sincères dans leurs choix. L'un des étudiants est déguisé comme Che Guevara et se croit un héros alors qu'il va devenir un assassin. Bellissario, plus que de prendre partie pour un camp ou l'autre, plaide ici contre la guerre.

Sam s'emmêle les pinceaux en évoquant des faits et des noms qui sont postérieurs à 1967, moment de l'action. Le sauvage doit affronter Knutt (Jeff Benson) qui se prend à la fois pour Lénine, Ghandi, Guevara. Knutt n'a qu'un but : poser une bombe et éliminer Sam/Le sauvage considéré comme un espion.

Sam grâce à ses connaissances scientifiques, finit par convaincre le groupe que la bombe est trop forte et va tuer des innocents. Au grand dépit de Knutt qui se voit découragé dans sa vocation de révolutionnaire. La fin de l'épisode perd un peu en intensité. 

Sam découvre que Knutt n'avait pas confiance en Elisabeth et a caché une seconde bombe encore plus criminelle. Après une bagarre aux milieux des alambics, dans le laboratoire de l'université, Knutt avoue, et Sam désamorce la seconde bombe à onze secondes du cataclysme, tel James Bond dans "L'espion qui m'aimait".

La fin rajoute un suspense supplémentaire. Dans la soirée qui suit, entre étudiants, après avoir sauvé les victimes et évité à Elisabeth et Knut la chaise électrique, Le sauvage déguisé en sorcier a fait un saut et en faisant une mauvaise chute est resté paralysé. Sam doit donc réussir un saut sans se briser le cou.

L'épisode finit dans la gaieté avec Sam/Le sauvage déguisé en sorcier.

Bellisario en rajoute un peu à la fin, avec deux criminels sauvés de la chaise électriques, des étudiants innocents sauvés de la mort par explosion, et le sauvage réussissant un saut sans se briser le cou. Ici, on doit se rappeler que le programme Quantum a été détourné par Dieu, alors, autant sauver tout le monde. Le jour où Sam se trouvera face à Dieu, il aura un choc ("Le grand voyage" 05-22) : Dieu est barman et a le visage de Jack Dalton de Mc Gyver, Bruce Mc Gill !

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13. DRAGONS ET DÉMONS
(ANOTHER MOTHER)


Cet épisode aborde le sujet grave des enlèvements d'enfants par les pédophiles.

Si le début de l'épisode, avec Sam Beckett en femme mère de famille prête à sourire, (Theresa, la petite soeur du héros Kevin voit un homme à la place de sa mère), très vite, nous basculons dans une intrigue glauque et peu attractive. Celle d'un adolescent fugueur qui dans la réalité (avant que le programme Quantum l'ait transformée) a été violé et tué par deux pédophiles kidnappeurs.

L'épisode a sans doute été écrit et tourné à toute vitesse vu le nombre d'erreurs (Al mentionne avoir été éduqué par ses parents alors qu'il fut orphelin, on voit l'une des soeurs de Kevin - Susan - regarder un épisode de "Magnum" diffusé en 1988, l'histoire se déroule en 1981). On revient ici sur le fait que les "innocents", c'est à dire les animaux, les petits enfants, voient la réalité, et donc Sam à la place du personnage qu'il remplace.

Kevin va fuguer et disparaître dans les 24 heures. On ne retrouvera que six mois plus tard ses vêtements mais pas son corps. "Code Quantum" aurait pu se dispenser de cet épisode tragique, trop près hélas de tant de faits divers. Le monde de Sam Beckett et d'Al Calavicci est fait plutôt pour des intrigues hors du commun. 

Le jeu "Donjons et dragons" est le support de l'épisode (d'où pour une fois la pertinence du titre français par rapport à l'anglais). Le sexe est très présent dans l'histoire, avec une mauvaise plaisanterie montée par les copains de Kevin dont il sortira humilié et qui l'incitera à fuguer. Bellisario s'écarte ici de ses bondieuseries habituelles, mais l'épisode devient anachronique dans la série. Il est plus du ressort de "FBI portés disparus".

Michael Stoyanov qui joue Kevin fut l'un des héros de "Beverly Hills". Dans "Code Quantum", il apparaît nettement plus jeune.

L'arrivée des pédophiles est dramatisée avec la camionnette se rapprochant de la ville comme le camion des envahisseurs dans "Première preuve".

Victime d'un traquenard monté par ses copains avec la complicité d'une jeune fille, Kevin s'enfuit à vélo et la camionnette des pédophiles le prend en chasse. Sam les met KO, mais pourquoi diable laisse-t il ces monstres en liberté ?

Le happy end final, Jackie Arnett (Alison Barron) qui servit d'appât à la plaisanterie, devenant la petite amie du "puceau" Kevin, ne dissippe pas le mal aise que laisse cet épisode sur un sujet grave.

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14. AU BOUT DU RÊVE
(ALL AMERICANS)


Un épisode ennuyeux sur le football américain, dont le téléspectateur hexagonal n’a jamais compris les règles. Sam doit faire gagner une équipe, mais son co-équipier veut saboter l’affaire.
Comme souvent dans les saisons des séries américaines, pour remplir 24 opus, on fait un épisode raté à force de vouloir produire trop vite. Le scénario est généralement le point faible. C’est le cas ici, où l’entreprise ne pouvait être sauvée dès le départ.

Côté distribution, nous ne sommes pas gâtés : aucun invité intéressant, aucun second rôle ne possède le moindre relief. Sam fait partie de l’équipe des « Jaquars » où la coutume est de se donner une claque sur les épaules qui donne plus l’impression d’une torture que d’une accolade. Les chasseurs de tête, c'est-à-dire les dirigeants d’équipe voulant recruter pour des équipes prestigieuses, essaient de répérer les potentiels futurs champions. Eddie Vega (que remplace Sam) et Joey Martinez sont des mexicains venus jouer. Comme toujours, Sam commet des bévues dues au fait qu’il remonte le temps (Il demande ici un « Coca light » alors que nous sommes en 1962).

La mère de Joey, Celia, tient un petit restaurant. Démunie d’argent, elle est la proie d’un maître chanteur en la personne de Ruben, son propriétaire. Tout est si caricatural que nous avons de la peine à teniir 50 minutes. Nous avons droit aux clichés les plus éculés sur les latinos, notamment lorsque Sam propose de mettre le 45 tours de Ritchie Valens « La Bamba » pour stimuler l’équipe.
Ruben veut payer Joey pour truquer le match et faire un pari gagnant. Pour sauver sa mère, Joey est prêt à accepter. Reuben se trouve dans les gradins aux côtés d’un chasseur de tête et parie avec lui sur la défaite des jaguars, certain d’avoir muselé Joey.

Pendant que Joey fait croire qu’il a un genou blessé et reste sur la touche, Al conseille à Sam/Eddie d’abandonner, ce qui provoque une réaction de Joey. Il revient sur le terrain et gagne le match (perdu dans la « vraie » histoire »).

On aura compris qu’avec un script aussi creux que la cervelle de Loana, on ne pouvait guère espérer un bon épisode. Le happy end tiré par les cheveux n’arrange rien à l’affaire. Bref, un épisode à fuir. 

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15. COURSE POURSUITE
(HER CHARM)


Après plusieurs épisodes moyens, nous retrouvons la qualité de la série de Bellissario grâce à cet épisode qui raconte un programme de protection de témoin du FBI.

Dana Barrenger (Teri Austin, charmante actrice vue dans « Côte ouest », divorcée, 32 ans, a découvert que son patron était un maffioso et s’apprête à témoigner contre lui. Evidemment en danger, on lui octroie comme protection un agent, Peter Langly, dont Sam a pris la place car le vrai Langly a laissé tuer Dana.

Dès le début de l’épisode, la mayonnaise prend : Tout oppose Dana de Sam, mais sans tomber dans la caricature. Elle est jolie mais pénible à vivre. 

Sam cache Dana dans de déserts paysages de montagne. Les fusillades et poursuites du pré générique continuent dans des décors naturels sompteux. La réalisation est soignée et dépaysante, mieux que sur un terrain de football américain.

Grâce à Ziggie, Al découvre que l’heure de la mort de Dana se reporte sans arrêt. Le télespectateur comptrend alors que l’agent du FBI qu’incarne Sam est véreux et de mêche avec la mafia.

Dans le refuge de montagne, on devine que les deux fuyards vont se rapprocher dans une tendre complicité. Mais Dana découvre que Peter est un traître.
Sam avoue à Dana qu’il n’est pas Pete mais participe au programme Quantum, chose que la jeune femme accepte car elle n’a pas arrêté d’entendre parler Sam tout seul (lorsqu’il parle à Al).

Sam pour sauver Dana finit par abattre Nick, l’ex patron de Dana. Ils finiront par faire l’amour dans la cabane de montagne en attendant l’arrivée de la police.
Cette cabane appartient à un professeur qui a participé au programme Quantum, mais lorsque Sam lui dit que le projet a réussi, il est projeté vers une nouvelle mission.

Cet épisode renoue avec le côté fleur bleue de la série de Bellissario. C’est pour cela qu’on l’aime et que d’autres la détestent. Les bons sentiments sont ici bien mieux exprimés que dans « La petite maison dans la prairie » ou « Joséphine ange gardien ». C’est de l’eau de rose, c’est romantique, mais le concept fonctionne, alors que dans « Dragons et démons », la série sortait de son cadre en partant sur le terrain des violeurs pédophiles

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16. AUX PORTES DE LA MORT
(FREEDOM)


Un des meilleurs épisodes de "Code Quantum", toutes saisons confondues, qui se penche sur la condition des indiens. Ici, Loup Gris, un vieil indien, a décidé de rejoindre ses montagnes natales pour y mourir en paix. Sam se trouve dans la peau de son neveu, un voleur de voitures pourchassé par la police.

Bellisario se penche ici sur l'Amérique de 1970 et l'épisode qui voit un mourant être transporté bon gré mal gré par des chemins tortueux fait partie de ceux qui ont attiré l'attention des critiques et du public sur "Code Quantum". On quitte la science fiction pour aborder ici la série réaliste et le constat historique de la façon dont les américains ont traité les indiens.

Le personnage principal, Loup Gris, est joué de façon magistrale par Frank Sotonoma Salsedo dont le visage hantera longtemps le souvenir du téléspectateur. En dehors des scènes de prison, l'épisode est entièrement tourné en décors naturels. Les premières scènes en prison sont d'une violence inouïe montrant les blancs racistes agir durement envers le voleur indien.

Frank Sotonoma Salsedo vole la vedette à Scott Bakula et Dean Stockwell, et ce dès les premières scènes. Loup Gris et son neveu sont en prison, dont ils s'évadent, et l'épisode va se construire sur la poursuite entre le policier et les indiens fuyards.
Face au shérif raciste, nous trouvons Suzanne (Gloria Hayes), petite fille de Loup Gris. 

"Aux portes de la mort" est aussi une réflexion sur la vieillesse. Loup Gris était dans une maison de retraite avant de faire un séjour en prison, il n'a plus que sa petite fille et son neveu. Il dit à George (que Sam remplace) qu'ils ne viennent plus le voir et habitent loin. Le vieil homme veut donc rejoindre la réserve indienne où les policiers n'ont pas le droit d'entrer, tandis que le soucis de Sam Beckett, qui ne l'oublions pas est médecin en plus de savant, est que Loup Gris reçoivent les soins appropriés.

Un épisode dont l'épilogue est la mort annoncée aurait pu être sinistre, il n'en est rien. Loup Gris donne une leçon de vie avec son humour et sa vitalité malgré l'âge et la maladie.

La fin de l'épisode nous montre la traque impitoyable des fugitifs dans la montagne, Sam ayant été blessé par le shérif. Dans la neige, Suzanne les ayant rejoint, les difficultés se font de plus en plus dures. On pourra reprocher à Bellisario de tomber dans un manichéisme quelque peu outrancier lorsqu’il semble justifier toutes les exactions des peaux rouges. Tombés dans les griffes du shérif, qui les tient au bout de son arme, Sam se lance dans un plaidoyer pour qu'il laisse le mourant traverser la rivière. L'épisode se termine sans surprise par la mort de Loup Gris dans les bras de Sam, laissant un goût amer d'inachevé.

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17. AU REVOIR MON ANGE
(GOOD NIGHT, DEAR HEART)


Episode hommage à « Mystères à Twin Peaks » de David Lynch, « Au revoir mon ange » n’est pas vraiment drôle. Sam est devenu un médecin légiste qui doit autopsier une jeune allemande suicidée.

La jeune morte ne s’appelle pas Laura Palmer mais Hilla, 19 ans. Pourquoi Dieu (ou le programme Quantum ? ) a-t-il envoyé Sam trop tard pour sauver Hilla ? Parce–que ce n’est pas un suicide mais un meurtre. Hilla était enceinte.

Hilla est la seule survivante d’une famille exterminée par les nazis. Sam mène son enquête et découvre son univers : son patron, Roger Truesdale, qui se propose de payer l’enterrement, le fils du patron, Greg, qui était amoureux d’elle, sa meilleure amie Stéphanie, jouée par Marcia Cross (« Desperates housewives », « Melrose Place »). On retrouve dans la distribution W K Stratton, un familier des productions Bellisario (Têtes brûlées), qui incarne ici le shérif.

Sam se fait surprendre par Stéphanie alors qu’il lit le journal intime de la défunte. Il confie à cette dernière qu’il soupçonne un meurtre. Stéphanie révèle à Sam que Hilla était la petite amie de Greg. Sam retrouve un film de la jeune Hilla et il a le sentiment que la morte essaie de lui faire un message par delà la mort.

N’étant pas fan de l’univers morbide de Lynch, l’épisode ne m’a pas paru mériter quatre melons. Nous évoluons dans une atmosphère glauque, dans une petite ville (2000 habitants), avec un journal intime comme celui de Laura Palmer et la morbide fascination pour une morte retrouvée dans un lac. On insiste également trop sur le passé d’Hilla (l’holocauste) et l’épisode sombre un peu dans le mélo.

Les soupçons de Sam se portent sur Aggie, une faiseuse d’anges, qui pratique les avortements clandestins, tout en tenant un salon de coiffure.

Découvrant qu’une des chaussures de Hilla n’est pas la sienne au moment de préparer l’enterrement, Sam apprend qu’Hilla, martyrisée par les hommes dans les camps de la mort, était la maîtresse de Stéphanie. Celle-ci, pour l’empêcher de la quitter pour Greg, l’a tuée d’un coup de talon aiguille de chaussure.

On peut ne pas aimer cet épisode morbide qui se termine par l’enterrement sous la neige d’Hilla et Sam qui vient lui dire au revoir. Nous sommes à des lieues de l’univers de « Code Quantum » où Sam, guidé par Dieu, intervient pour recoller les morceaux de l’histoire et empêcher les drames. C’est donc un épisode atypique, sans doute dicté par l’audience et la volonté d’attirer les fans de « Twin Peaks ». Un très bon film en soit, mais on n’a du mal à le percevoir comme un segment des sauts quantiques.

Notons la qualité du jeu de Marcia Cross, aussi possédée par la folie que son docteur Kimberly Shaw de « Melrose Place », aussi sexy que Bree dans « Desperate housewives ».

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18. QUITTE OU DOUBLE
(POOL HALL BLUES)


Dans cet épisode que je n’ai jamais trouvé passionnant, et ce dès sa première diffusion sur M6, Sam est « Magic », un joueur de billard noir rappelant « L’arnaqueur » avec Paul Newman.

A nouveau dans la peau d’un noir après « Miss Melny et son chauffeur », Sam nous initie aux joies du billard. C’est aussi passionnant que le poker dans « Casino Royale » de Martin Campbell.

Magic n’y voit plus bien, mais grâce au programme Quantum, Al va lui indiquer l’endroit où frapper, avec un improbable réseau de lignes de laser rouge. Al a une dette envers Magic qui le recueillit à la sortie de l’orphelinat. Violet (Shari Headley), la petite fille de Magid, possède une salle de billard et a emprunté pour refaire les locaux. La reconnaissance de dettes est tombée entre les mains d’un ripoux, Eddie..

Magic est une star du billard et possède même sa canne qu’il a appelée « Alberta ».

Nous avons droit au banquier noir qui refuse un prêt à Violet pour bien montrer son intégraton au monde des « blancs ». Magic va tenter de gagner contre Eddie qui a des visées sur Violet.

A aucun moment, le téléspectateur ne se passionne pour cette histoire. Tout l’épisode se déroule dans la salle de billard. Le seul suspense réside dans le fait que le programme Quantum utilise l’énergie nécessaire aux lasers pour autre chose.

Pour combler le vide du scénario, nous avons droit à un numéro chanté au piano entre le grand père et la petite fille. Le spectateur devine la victoire de Sam longtemps avant l’épilogue. Face à des chefs d’œuvre comme « La famille avant tout » (03- 01 et 02), cet épisode sans relief est à zapper sans regrets.

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19. UN SAUT SANS FILET
(LEAPING IN WTIHOUT A NET)


Cet épisode fut un cauchemar pour le comédien Scott Bakula qui souffrait des balancements du trapèze et qui en devenait malade..

Jusqu’à l’année dernière (Nous sommes en 1958), les Panzini étaient les plus grands trapézistes du monde, après s’être enfuis de Hongrie. Mais la mère s’est tuée durant le triple saut, et le père et ses enfants végètent dans un cirque de foire minable.

Eva, la fille, a décidé de relever le défi contre l’avis de son père, avec son frère Victor, dont Sam a pris l’enveloppe corporelle. L’une des astuces est de transposer la peur de Scott Bakula dans le scénario. Victor/Sam se montre donc réticent aux propositions de sa sœur, d’autant plus qu’il sait par Al que dans deux jours, Eva va subir le sort de sa mère.

Episode un peu mélodramatique et larmoyant, et reprenant tous les clichés sur le cirque et ses dangers, l’histoire s’enlise dans la guimauve.

Quelques erreurs sont repérées ici et là : Panzini est un nom italien et non hongrois.

Plus que l’épisode, ce sont les progrès de Scott Bakula qui nous captivent. Mais les scénaristes sont en panne après « Quitte ou double » et l’histoire vaut à peine deux melons.

Bien entendu, Sam va réussir à récupérer « sa sœur » lors du triple saut sans filet, mais même le spectateur le plus néophyte s’attendait à un « happy end ». Heureusement, les trois derniers épisodes de la saison vont relever le niveau.

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20. LA CAVALE INFERNALE
(MAYBE BABY)


Lorsque les scénaristes se remettent au travail au lieu de le bâcler avec des épisodes prévisibles, nous avons droit à ce qui fait la saveur de "Code Quantum", en témoignent les cinq épisodes qui arrivent, où l'on va passer de la comédie dramatique au drame et à la tragédie.

Profitons de l’épisode présent qui va nous donner une bouffée d’air frais dans la série. Sam est devenu Buster, un homme qui croit bien faire en enlevant un bébé avec sa mère Bunny (Julie Brown),une strip teaseuse devenue depuis à peine quinze jours la petite amie de Buster.

Elle a raconté à Buster qu’elle était la mère et que le père lui avait confisqué la garde en raison du métier de strip-teaseuse. En fait, Bunny ne peut avoir d’enfant.
Le vrai père recherche sa fille et explique à la police que la mère est morte. Bunny est une mythomane.

Le bébé face à Sam voit à la fois « Sam Beckett » mais aussi Al, comme les petits enfants et les animaux, l’un des codes de la série. Certaines scènes mettent Scott Bakula dans la position de « Trois hommes et un couffin ». D’où des scènes de comédie.

Julie Brown alterne un jeu hystérique et dramatique dans le rôle de la fille paumée qui a eu une enfance rude. Bunny s’emmêle dans les mensonges qu’elle continue de prodiguer. Bunny prétend que la vraie mère du bébé est en vie.

La police et le père arrêtent Bunny et Buster. Al précise à Sam que Bunny ne ment pas concernant la mère toujours en vie, information qu’il a appris grâce à Ziggy.

Sans jamais tomber dans le drame, nous voguons du Texas au Nouveau Mexique tandis que la mère va retrouver son bébé. Il s’agit d’éviter que Bunny et Buster passent vingt années en prison et que la mère de l’enfant ne revoie jamais la petite.

Le père, Rick Dalton, dont le vrai nom est Call, est un escroc immobilier condamné par contumace au Texas. Il est arrêté en voulant récupérer sa fille.

Comme on peut s’en douter, le moment où Bunny rend le bébé Christie à la vraie mère, l’ex-madame Call, est celui où Bellisario a prévu les mouchoirs. 

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21. LA FIANCÉE
(SEA BRIDE)


A bord du paquebot Queen Mary, Sam est devenu Philip Dumont, l’ex mari d’une femme, Katherine, sur le point de se remarier.avec Vincent Loggia qui est en réalité un maffioso.
L’épisode commence par une bonne rossée administrée par le père de Katherine à Sam, tandis que celle-ci, venue le voir, se cache dans un placard (ambiance Vaudeville).

Ambiance « Titanic » ensuite pour cette histoire qui se déroule en 1954. Nous évoluons dans la grande bourgeoisie. Mais il y aussi un aspect « comédie » puisque la petite sœur de Katherine, Jenny, fait tout pour réconcilier les divorcés.

Philip a en fait été naufragé à Bora Bora après avoir refusé de travailler pour le père de Katherine (Les scénaristes poussent un peu loin les limites de la vraisemblance) et n’a en fait jamais quitté son épouse. (Ambiance « Les feux de l’amour »). Il bénéficie de la complicité de Jenny pour ménager une entrevue où Philip pourra s’expliquer.

Quant à Vincent, il menace de mort Philip. Mais Katherine est toujours amoureuse de son ex-mari. Le gangster finit par jeter son rival avec l'aide de ses complices dans la benne à ordure du paquebot. (Ambiance « Le Parrain »).

Grâce aux conseils de Al, Sam échappe à la mort en récupérant un parapluie qu’il coince à une chaîne au moment où les déchets tombent dans la mer (ambiance James Bond) pour intervenir au cours du mariage et mettre KO son rival maffioso Vincent.

Happy End, Al révèle que le couple aura six enfants, et que Jenny en racontant l’aventure du paquebot deviendra romancière à succès.

Un peu de bonne humeur avant trois épisodes qui sont sans doute les plus tragiques de la série : « Beth » (qui clôt la saison 2) et « La famille avant tout » en deux parties.

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22. BETH
(M.I.A.)


M..I.A. le titre original, signifie « Missing in Action ».

Dans cet épisode, qui se déroule en 1969, Sam Beckett est un policier de la brigade des stups, Jack Rawlins. Son chemin va croiser celui de la femme de Al, Beth Calavici (Susan Diol), qui vient d’apprendre que son mari est mort au Vietnam.

Lorsqu’il a entrepris le programme Quantum, Sam a décrété que le voyage dans le temps ne devait pas concerner les vies personnelles de Al et de lui. Mais il a fait une entorse à la règle, dans « Amours croisées » (01.02) en modifiant les circonstances qui ont fait que la femme qu’il aimait, Elisee, ne l’a pas épousé. Et suite à son intervention, il a modifié le passé et Elisee l’a épousé.

Dans les deux prochains épisodes, il va à nouveau écorner l’éthique en voulant sauver son frère Tom mort au Vietnam. Au terme de l’aventure, Tom survivra mais à quel prix ! Pour Al, il ne fera pas d’exception, et un jour, dans le tout dernier épisode, "le grand voyage", (05.-22), Dieu, qui a pris possession du programme Quantum, lui demandera des comptes et lui fera rectifier l’erreur qu’il commet dans cet épisode.

Sam va refuser de révéler à Beth Calavici que son mari n’est pas mort. Et lorsqu’il rentrera en 1973 du Vietnam, elle sera remariée, Al étant considéré comme mort. A ce sujet, « Beth » a été tourné en 1990, et « Le grand voyage » en 1993. La comédienne Susan Diol a vieilli et pourtant il faudra que Scott Bakula et elle rejouent la scène finale de « Beth » pour la changer.

« Beth » est un épisode qui fera que vous n’écouterez plus jamais « Georgia on my mind » de Ray Charles de la même façon. Beth danse toute seule sur cette chanson, Al l’hologramme essaie d’être son cavalier, mais elle ne le voit pas.

Dans un premier temps, dans cet épisode, Sam croit qu’il doit empêcher une veuve de guerre de se remarier, mais il ne sait pas que Beth est la femme de Al. Lorsqu’il le découvre, il refuse de changer le passé et la laisse rencontrer un nouvel homme.

En fait, le but de la mission de Sam est d’empêcher deux tueurs d’abattre un couple et son bébé.

Al se rend chez Beth qui seule dans la nuit danse sur la chanson de Ray Charles… lors des passages télé et sur les VHS que vous avez enregistrées car oh scandale – syndrôme Cold Case – la chanson a été expurgée du DVD Universal (pour éviter de payer des droits ?). A la place, il y a une musique insipide. Un conseil, regardez « Beth » et « Le grand voyage » à la télé !

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Crédits photo: Universal.

Images capturées par Patrick Sansano.

 saison 1 saison 3

Code Quantum (1989-1993)

Saison 3

 


1. LA FAMILLE AVANT TOUT – PREMIERE PARTIE
(THE LEAP HOME, PART 1)


Sam se retrouve …chez lui, dans un champ de maïs, près de sa ferme. Il est interpellé par ses copines. Il revoit sa mère, son père, son frère Tom, sa petite sœur Katherine.. Il les serre dans ses bras. Il est le 25 décembre 1969, son frère a été tué au Vietnam le 8 avril 1970. Il leur dit qu’il les aime, comme nous le ferions si nous pouvions retourner dans le passé à nos proches. Dès les premières images, l’émotion nous prend à la gorge.

Son père est mort en 1972 en se nourrissant mal et en fumant. Sam voudrait sauver tout le monde. Mais voilà, peut-on changer le passé ?

Cet épisode en deux parties, qui relève certes de la science-fiction, nous répond que non.
L’équipe de basket ball a perdu le match, Al lui apprend que Sam est là pour cela. Sam ne l’entend pas de cette oreille. Ce qu’il n’a pas fait pour Al, il va le faire pour lui. Il veut outre son père sauver sa sœur qui s’est mariée avec un alcoolique qui la bat, et il y a Tom.

Al lui apprend que Dieu ne veut pas que l’on change le cours du temps.
Tout d’abord, regrettons que Scott Bakula joue le rôle de son père, il n’est absolument pas crédible avec ce maquillage.

Tom va vite être énervé que Sam lui prédise qu’il va mourir, et que son père doit changer de régime et ne plus boire de café.

Dans la première partie, Dieu va empêcher Sam de changer le cours des choses. Sam finit par être considéré comme un peu dérangé par sa famille. Dans la seconde, Dieu va le laisser sauver Tom, mais lui présenter l’addition, qui sera amère.

Bellisario qui est croyant, veut il faire passer un message ? Nous avons une destinée que rien ne peut modifier. Frankenstein a voulu créer la vie et fait un monstre. Sam va vouloir changer la destinée, celle de son frère.

Sam prouve à Tom qu’il peut prédire l’avenir, qu’il le connaît, puisque par exemple, il connaît des détails qu’ils ont vécu mais qui ne sont pas encore arrivés : ainsi cet envol de deux faisans dans les mais, Tom aura le premier et manquera le second. Tom comprend…

Avec Kathy, les choses sont pires, il sait qu’elle adore John Lennon et les Beatles, il va lui dire que les Beatles vont se séparer et chante « Imagine » de John Lennon. Mais Al l’empêche de lui révéler la mort de John Lennon. Il lui révèle qu’elle va épouser un alcoolique mais elle ne le croit pas.

L’épisode est semé de scènes déchirantes et bouleversantes. Sam accepte de jouer le match et de gagner à condition que Tom s’abrite le 8 avril 1970. Mais Tom ne le croit pas, tout en lui disant le contraire pour le rassurer.

D’un bout à l’autre, cet épisode nous étreint, nous émeut, et donne à réfléchir sur le destin.
Voudrait-on remonter le temps après avoir vu cet épisode, et surtout la suite ?
Sam hurle à Dieu : « T’as entendu ? » . Il exprime sa révolte en criant au ciel.

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2. LA FAMILLE AVANT TOUT - DEUXIEME PARTIE
(THE LEAP HOME FAMILY PART 2)


Voici l’épisode le plus pessimiste de la série. Sam se retrouve propulsé le 7 avril 1970, la veille du jour où son frère Tom Beckett a été tué au Vietnam.

L’ambiance rappelle la série « L’enfer du devoir ». Seule lumière dans ces ténèbres, la photographe reporter Maggie Dawson (Andrea Thompson, vedette de « Babylon V ») que reconnaît Sam. Elle a ramené du Vietnam un formidable reportage et obtenu le prix Pulitzer.

On retrouve dans la distribution dans le rôle d’une vietcong, Chu-Hoi, la comédienne Tia Carrere, (vedette de la série « Sidney Fox aventurière » et que l’on a vu au cinéma aux côtés de Sean Connery dans « Soleil levant ».).

Dans le précédent épisode, Dieu, qui s’est emparé du programme Quantum, n’a pas voulu que Tom survive. Tout au plus a-t-il accordé à Sam Beckett que sa sœur ne rencontre pas un alcoolique comme mari. Tom fut projeté en novembre 1969 pour faire gagner un match de basket ball qui va transformer le destin de certains des habitants de sa ville natale qui au lieu d’être mécanicien ou ouvrier seront des champions reconnus.

Mais le destin de Tom était écrit. Et Sam va donc contre la volonté des cieux, contre le hasard, contre le malheur et l’histoire, sauver son frère. Ne le ferions-nous pas tous à sa place ?

La mission assignée à Sam n’est pas de sauver Tom mais d’agir pour que l’opération soit un succès (Elle fut un désastre) et qu’un général soit sauvé. Si Sam réussit cette mission, il sera à nouveau transporté dans le temps et Tom mourra.. Sam désobeit et décide de n’en faire qu’à sa tête. Il a pris la place de Herbert « Magic » Williams, un soldat doté d’un sixième sens, d’où son surnom.. Une jeune vietcong, Chu-Toi, décide de se ranger du côté des américains. En réalité, c’est une espionne pour le compte de l’armée vietnamienne. C’est elle qui, dans l’histoire non transformée par le programme Quantum, a tué Tom.

Bellisario impose ici sa vision des choses, les américains sont les « gentils » et les vietcongs les « affreux ». La bondieuserie de Bellisario s’accomode mal du communisme. Si l’on dépasse ce manichéïsme, et que l’on se cantonne au défi que Sam lance à Dieu, on peut apprécier l’épisode. Mais on peut lire au second degré l’épisode. Notamment lorsque la caméra s’attarde sur les visages de vietnamiens défigurés.

Sam sauve le colonel et change l’histoire. Mais pas de la façon prévue. Avec son ordinateur Ziggy, Al Calavicci est déboussolé. Rien ne se produit comme prévu, et Sam ne fait pas de saut quantique.

L’épisode se déroule beaucoup dans des décors sombres, soit nocturnes, soit sur le bord du Mékong. L’atmosphère est étouffante.

Sam/Magic discute avec Tom qui lui parle du 8 avril 1970, date prédite comme celle de sa mort par son frère. Magic essaie de convaincre Tom qu’il a fait une promesse à son frère et doit la respecter.

Les soldats partent en escadron grâce à un « tuyau » de Chu-Hoi (Un piège ?) dans un village où se trouve trois prisonniers de guerre américains, dont …Al Calavicci. Si Maggie publie les photos qu’elle prendra des prisonniers,, Beth Calavicci saura que son mari n’est pas mort. En changeant l’histoire contre le gré du ciel, Sam va provoquer un double désastre. Tellement cruel que l’on peut se demander pourquoi Bellisario si chrétien nous présente un Dieu si cruel.

Pour la réalisation de cet épisode, Michael Zinberg remporta le Director’s Guild Award.

Al et Sam découvrent la trahison de Chu-Hoi, qui a attiré le commando dans une embuscade.

Sam sauve Tom en tuant Chu-Hoi qui allait l’abattre . L’équipe se replie sur l’hélicoptère mais le terrain est miné. Et Dieu va demander une vie pour une vie. Maggie en rejoignant l’hélicoptère saute sur une mine.

Le final est tragique : A quel prix Sam a-t-il sauvé Tom!

Bellisario délivre un message ambigü avec cet épisode dans lequel on peut voir le visage de plusieurs vietnamiens défigurés par les bombes au napalm. Bellisario pour la première fois ne nous dépeint pas Dieu comme un sauveur. Et les américains à l’inverse du début de l’épisode ne sont-ils pas des « occupants » et non des « libérateurs ». ? A force de se poser la question du bien et du mal, les cartes sont embrouillées. Même Sam ne se réjouit pas d’avoir sauvé son frère, le prix étant trop élevé.

On pourra retenir que l’épisode est un plaidoyer contre la guerre, et que la force du destin ne peut-être changée. L’épisode est cependant inférieur en émotion à la première partie.

A noter qu’Al dit dans « Beth » avoir été libéré en 1973 et ici en 1975.

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3. AU NOM DU PÈRE
(LEAP OF FAITH)



Après le chef d’œuvre « La famille avant tout », il est difficile de retourner dans la routine des sauts quantiques qui n’impliquent pas la vie personnelle de Sam et d’Al.

Bellisario aime beaucoup la religion et nous propose un épisode de plus sur ce sujet. Ici, le prêtre Frank Pistano doit sauver la vie d’un autre prêtre, le père Mc Pherson, un alcoolique. Ce dernier s’occupait d’un adolescent, Sonny, mort assassiné, et l’épisode commence par l’enterrement. Cyniquement, le meurtrier vient narguer Mc Pherson pendant que l’on met en terre le cercueil de la victime.

L’assassin est une petite frappe, Tony Pronti, qui a décidé de tuer le père Mc Pherson, car il est témoin d’un meurtre qu’il a commis. Tony vient d’éliminer le seul autre témoin, Sonny.
Danny Nucci qui incarne Toni évoque beaucoup Benicio Del Toro aux débuts de sa carrière, notamment dans « Permis de tuer ». Jeune, mais pas moins dangereux et sadique. Sam doit non seulement sauver la vie de son confrère mais combattre son alcoolisme.

Le père Mc Pherson aime les rings de boxe pour inciter les jeunes à s’occuper. Sam ne peut s’empêcher de donner un conseil à un apprenti boxeur dont nous découvrons sur le casier du vestiaire le nom de Stallone ! (Nous sommes en 1963). Mc Pherson s’occupe du petit frère de Toni, Joey, et l’initie à la boxe.

L’épisode nous entraîne à un suspense final infernal où le père Mc Pherson veut tuer Toni et le force à avouer son crime, en l’immobilisant sur un rail où un train arrive.
Danny Nucci n’est pas devenu Benicio del Toro mais fait partie de la distribution de toutes les séries américaines récentes (« Dr House », « The mentalist », « Esprits criminels », « FBI portés disparus », « Les experts Manhattan »).

L’épisode se termine par un happy end, Al nous apprenant que Mc Pherson restera encore vingt ans dans sa paroisse. Le meurtrier, Tony, échappe à la peine capitale, tandis que son jeune frère ne le suit pas sur le chemin du crime et devient un boxeur épanoui.

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4. LA CORDE RAIDE
(ONE STROBE OVER THE LINE)



Cette fois, Sam prend l’idendité du photographe Karl Granson, il doit éviter qu’un de ses modèles ne tombe dans la drogue.

Sam a un peu de mal à se mettre dans la peau d’un type superficiel, entouré de top models posant avec des lions.

Edie (Susan Anton) se voit pressée par son imprésario Ellen Lebaron (Marjorie Monaghan) de prendre des produits dopants.

Edie vient d’une ferme, comme Sam, qui n’arrête pas d’évoquer son enfance à la ferme (Jeunesse fort étonnante pour Granson qui vient de New York). Sam s’invente un cousin fermier pour se raccorder à la réalité.

Al lui apprend que dans quatre jours, Edie va décéder d’une overdose de médicaments et d’alcool.

En attendant, Sam doit donner le change comme photographe de mode, Al étant obligé de lui souffler ce qu’il doit dire tant le personnage est éloigné de lui, superficiel et vain.
Nous sommes ici complètement éloignés de la science-fiction, et davantage dans le drame psychologique.

Ellen est la maîtresse de Karl Granson, et devient jalouse d’Edie, lui révélant qu’elle est dépendante de la drogue. Sam joue comme à son habitude les bons samaritains volant au secours de la jeune droguée. Très mélo, l’épisode ne devient pas pour autant ennuyeux. Le décalage entre Sam et le photographe qu’il est censé interpréter est tellement énorme que l’épisode frôle souvent le second degré, la parodie.

Chose curieuse, Edie, qui est loin d’être innocente comme un enfant ou un animal, entend les conversations de Sam et Al.

Edie finit par résister à Ellen concernant la prise de drogue. Mais Ellen drogue son café. Durant les photos, Edie excite le lion qui sert de partenaire et ce dernier attaque. Juste après, Edie fait une overdose. Sam, qui est médecin, intervient et la force à marcher.
Happy end pour cet excellente histoire qui vaut surtout par le jeu décalé de Scott Bakula face à la charmante Susan Anton. Quant à Ellen, elle évoque à la fin Cruella dans les 101 dalmatiens, voyant sa carrière d’impresario de mannequins s’effondrer.

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5. LE DIABLE PAR LA QUEUE
(THE BOOGEYMAN)


Un épisode fantastique/horreur dans « Code Quantum », après « Histoire de fantôme sournois » (2-11) et avant « La malédiction du Pharaon » (04-16).

L’histoire nous transporte dans un décor d’Halloween. Sam y est Joshua Rey, écrivain de romans d’horreur (il va d’ailleurs donner à un petit garçon nommé Stephen King l’idée de devenir écrivain !). Mais la fiction et la réalité se mélangent. Des morts accidentelles se succèdent autour de Sam. Même Al a l’air bizarre. Mais Al est-t-il le vrai Al ?

D’emblée, cet épisode s’inscrit dans les grandes réussites de la série, jouant avec nos nerfs. Chats noirs, crânes, serpents, une maison hantée, des objets qui se déplacent tout seul, diables en toutes sortes entourent notre héros.

Très vite, nous passons au cauchemar lorsque une chèvre pousse une échelle où travaille un ouvrier, Tully, qui fait une chute mortelle. Sam est soupçonné par le shérif. Puis un véritable serpent attaque Sam. Al accuse la belle Mary (Valérie Mahaffey) de lire en cachette le livre de Joshua Rey et de mettre en application le scénario morbide.

Après un accident de voiture suspect, et l’assassinat d’une femme, Dorothy (Fran Ryan), Sam découvre qu’il y a deux Al. Un diable qui a pris la place de l'hologramme de l’ami de Sam.

A la fin de l’épisode, Sam « revient en arrière » et sauve Tully. L’histoire n’est pas à prendre trop au sérieux, il s’agit de passer un bon moment. Et c’est réussi !


6. MISS SUCRE EN POUDRE
(MISS DEEP SOUTH)



Cet épisode est, de très loin, le plus mauvais de la série. Sam, déguisé en « Miss Sucre en Poudre » façon Carmen Miranda, arrache un sourire quelques secondes, mais comme disait Courteline à trop courir après l’humour, on attrape la niaiserie.

Ici, Sam participe à un concours de beauté sans aucune chance. Il finira par scandaliser le jury mais à enthousiasmer les esprits progressistes en chantant « Great Ball of fires » de Jerry Lee Lewis après avoir raté toute ses épreuves (chant notamment, Al est obligé de lui souffler).

Sa mission est de sauver une jeune femme qui a posé nue et est victime d’un maître chanteur. On se croirait dans les querelles de Geneviève de Fontenay avec ses « Miss » destituées ou contestées comme Valérie Bègue. Sam sauvera l’honneur en faisant sa fête au maître chanteur et en récupérant les négatifs de sa concurrente.

Il est difficile de croire que dans la même saison, nous avons le chef d’œuvre « La famille avant tout » et cet épisode ni fait ni à faire. Heureusement, l’épisode suivant, « L’amour n’a pas de couleur » sur les émeutes de 1965 dans les quartiers noirs des Etats-Unis, retrouvant le ton dramatique, fera oublier ce sucre avarié.

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7. L'AMOUR N'A PAS DE COULEUR
(BLACK ON WHITE ON FIRE)



Curieuse série que « Code Quantum » qui propose après l’exécrable « Miss sucre en poudre » un épisode très dramatique qui se situe à Los Angeles en 1965, lors des émeutes raciales du quartier de Watts. D’authentiques images de l’époque ont été utilisées par la production pour s’intercaler dans cette histoire d’un Roméo noir et d’une Juliette blanche, pris dans la tourmente de la haine et du racisme qui ici est dans les deux camps.

Sam Beckett prend ici la peau de Ray Harper, jeune homme noir pacifiste, amoureux de Susan Bond, une blanche (Corie Henninger). L’épisode explore peut être un peu trop toutes les ficelles mélodramatiques et les clichés attendus pour ce genre de sujets. Mais il innove en montrant le racisme anti-blanc, défiant le manichéisme de « Miss Melny et son chauffeur « (01-06). Inhabituellement violent, et sans humour, « L’amour n’a pas de couleur » qui serait vu en premier par un néophyte donnerait une fausse image de la série (Quoique « Miss sucre en poudre »….).

Ici, le bien ne triomphe qu’après bien des morts et des drames, et Scott Bakula surjoue un peu le personnage du noir qui veut jusqu’au bout la paix et protège sa petite amie blanche que sa famille et ses amis veulent tuer. C’est un peu le côté « Michael Landon » de Bakula qui apparaît ici, agaçant certains. Néanmoins le message pacifiste finira par accoucher dans la douleur dans les dernières scènes que l’amateur trouvera déchirantes et le détracteur larmoyantes.

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8. QUAND HARRY RENCONTRE MAGGIE
(THE GREAT SPONTINI)



Sam est devenu le magicien Harry Spontini qui a pour assistante sa fille Jamie. Mais, Maggie, son épouse bientôt divorcée veut se remarier et reprendre sa fille.

Cet épisode joue sur la corde sensible ("Kramer contre Kramer") mais est aussi plein d'allusions à Houdini. Loin d'égaler le prestige d'Houdini, Harry est plus proche de Garcimore. Il rate ses tours et se produit devant un public de piliers de bars.

Il est question de Bill Bixby, à l'époque vedette de la série Paramount "Le magicien", Sam répond : "Ah oui, l'incroyable Hulk" mais l'histoire se déroule en 1974, et Jamie répond qu'un grand comédien et magicien comme Bixby ne jouera jamais dans "L'incroyable Hulk".

Devant le tribunal, Maggie et son amant avocat parviennent à déchoir de ses droits Harry. Ce dernier a imaginé un numéro très dangereux qui a déjà été tenté par deux magiciens qui ont trouvé la mort. Il s'agit d'une planche à clous suspendue dont il faut déverrouiller le mécanisme qui retient le magicien prisonnier sur une planche juste en dessous.

Jamie tente de faire le tour, mais manque se tuer. Al prévient Sam et c'est Harry/Sam qui la sauve in extremis en débloquant le mécanisme à une seconde près. Maggie qui a aidé son ex mari dans le sauvetage comprend qu'elle aime toujours son mari et renonce à le séparer de sa fille (plagiat encore de "Kramer vs Kramer"). 

L'histoire se termine par la réunion de Harry et Maggie qui se reforment leur couple (On croit lire un roman de la collection Harlequin).

Un épisode plus proche des "Routes du Paradis" que de la SF.

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9. LA BELLE ET L'ÉQUIPÉE SAUVAGE
(REBEL WITHOUT A CLUE)


<palign="justify">Shane Thomas, sorte de Jack Kerouac chez les motards, est la nouvelle identité de Sam. Au milieu d'une bande de road angels, il doit extirper une jeune femme, Becky (Jossie Bisset de "Melrose Place") pour qu'elle assume sa vocation d'écrivain.

Dès le départ, cette intrigue a du mal à passionner. Nous sommes en 1958 à l'époque de la beat generation. Sam affronte les anges sataniques de la route comme le faisait Richard Kimble dans un épisode de la saison 4 du "Fugitif "The devil's disciples".

On parle ici des vétérans de la guerre de Corée, méconnue aujourd'hui. Un barman noir attend le retour de son fils alors que la guerre est finie depuis plusieurs années.

Becky est la proie d'un certain Dylan, son petit ami, qui ne comprend rien à la poésie. Elle n'est pas à sa place dans ce milieu et ce que Sam, au péril de sa vie, tente de lui dire. Sam finit par affronter Dylan en combat singulier après que les motards aient pris à partie le le vieux barman noir.

Finalement, Becky rencontre Jack Kerouac qui reconnaît en elle un futur écrivain.

Difficile de se passionner pour cet épisode, mais encore une fois, "Code Quantum" est une anthologie. Après un épisode harlequin, un épisode intello.

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10. MIRACLE À NEW YORK
(A LITTLE MIRACLE)


Cet épisode s'inspire d'une oeuvre de Dickens "Un chant de Noël". Nous sommes en 1962. Sam joue le rôle du valet Pearson d'un homme riche et exécrable, Michael Blake (Charles Rocket). Sa mission "divine" (Ici, nous avons affaire à un épisode "religieux") est de ramener dans le droit chemin cet homme riche et sans coeur. Cet homme a racheté des usines pour les automatiser et a mis plus de gens au chômage (dixit Al) que le krach de 1929.

Le jour de Noël, il chasse l'Armée du salut. Laura Downy (Melinda McGraw) de cette association caritative vient le supplier de ne pas démolir les locaux.

Coup de théâtre : Blake voit Al. Habituellement, seuls les animaux et les enfants voient l'hologramme d'Al Calavici.

Sam entraîne Blake dans le quartier de son enfance, ce qui lui provoque une sorte de retour dans son passé. Petit à petit, il se laisse émouvoir. Il retrouve son ami d'enfance Max qui vend des marrons chauds. Il découvre que Charlie, un de leurs amis, s'est suicidé il y a quatre ans quand la boulangerie où il travaillait a été automatisé par Blake et l'a licencié.

Blake a été abandonné par son père et sa mère s'est usée à la tâche jusqu'à en mourir. Il est satisfait d'être l'incarnation du rêve américain, devenu richissime.

Sam l'entraîne à la suite d'un concours de circonstances à l'armée du salut et Blake se rend compte qu'il tombe amoureux de Laura. Un enfant vient lui offrir un cadeau : un jouet représentant un cheval à trois pattes.

Mais le côté cupide de Blake reprend le dessus. Aussi, Al emploie les grands moyens et se présente à Blake. Lorsqu’il veut le chasser, il se trouve face à du vent. Al lui fait voir le futur (1975) où Blake devient riche puis ruiné à cause de sa cupidité. Puis se suicide en se jetant du haut de la tour qu’il fera construire.

Non seulement, l’intrigue est simpliste, le repentir de Blake n’est dû qu’à l’apparition de Al, mais l’on sombre dans une ambiance digne du plus mauvais Walt Disney.

Al précise que Blake épousera Laura et qu’ils auront trois enfants.

Sam dit à Al que Blake n’aurait jamais changé sans l’étoile qu’il a fait apparaître dans le ciel. Stupéfait, Al dit qu’il n’est pour rien dans cette étoile et les deux compères comprennent que c’est Dieu qui l’a faite surgir.

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11. LA FUITE
(RUNAWAY)


Lors de sa diffusion tv, l'épisode s'appelait "La fuite", l'édition en dvd l'a rebaptisé "La chute"

Sam se retrouve dans la peau d'un jeune garçon martyrisé par sa grande soeur. Lors d'un voyage familial, il doit empêcher sa mère de prendre la fuite.

La mère, Emma (Sandy Faison) retrouve son copain d'université lors de ce voyage, Billy McCann. Son mari, Hank (5herman Howard) est un homme rustre et pataud et Emma se prend vite de regrets d'avoir épousé un vendeur de volailles au lieu d'un homme qui a réussi dans les études.

La mère finit par confier à Sam "son fils" qu'elle n'est pas heureuse dans cette vie de famille étriquée.

Emma finit par disparaître. Sam conduit son "père" à Billy. Ce dernier admet qu'ils ont voulu partir ensemble mais qu'Emma y a renoncé.

Al révèle alors à Sam que le programme Quantum lui a indiqué qu'on a retrouvé le squelette d'Emma en 1993. Al guide Sam jusqu'à une falaise où Emma est tombée. Lors de l'opération de sauvetage, Billy se montre couard et s'enfuit.

Hank décide d'arrêter de travailler pour que sa femme reprenne ses études et devienne professeur d'université.

Pourtant, Sam ne fait pas son "saut quantique", en fait il doit d'abord donner une bonne leçon à sa grande soeur tyrannique pour qu'elle n'embête plus son petit frère.

Après avoir commencé de façon flamboyante avec "La famille avant tout", cette troisième saison stagne à un niveau de qualité plutôt moyen.

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12. LA FUTURE MAMAN
(8 1/2 MONTHS)



Sam se retrouve dans la peau d'une jeune femme sur le point d'accoucher Billy Jean Crockett. Nous le retrouvons dans une salle d'accouchement, en 1955. Billy Jean à 16 ans.

Billy Jean a été rejetée par son père Bob (James Whitmore Jr), et recueillie par une coiffeuse, Dotty (Lana Schwab), dont elle met le ménage en péril, l'amant, Peter, ne supportant pas la présence de le fille mère.

Billy Jean avait décidé de faire adopter son enfant, mais "Sam" dans sa peau refuse. Il va voir le père de l'enfant, un ouvrier du père de Billy Jean, qui refuse d'assumer les faits et se plaint qu'il doit partir faire ses études. Il ira à l'université, devra travailler en plus de sa bourse et n'a pas d'argent pour la jeune femme qu'il a mise enceinte.

En quittant son copain, la jeune femme/Sam a un malaise et se tord de douleur sur la route. La coiffeuse en train de changer sa roue, tandis qu'il pleut, et Billy Jean doit être transportée d'urgence à la clinique, nous proposent la seule situation de suspense de l'épisode.

Le père se laisse attendrir par la petite assistante de Dotty, Effy, une jeune noire (Tasha Scott) qui a perdu sa soeur de 17 ans lors d'un accouchement. Et il vient soutenir sa fille pour l'accouchement.

Les scènes avec Scott Bakula en femme enceinte sont hilarantes, mais l'épisode peine à nous convaincre.

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13. FUTUR BOY
(FUTURE BOY)


Cet épisode reflète les séries de SF des années 50 qui étaient tournées en direct, comme "Space Patrol", dont Canal Jimmy diffusa quelques épisodes.

Sam remplace l'acteur Kenny Sharp sur un plateau TV où le comédien joue le personnage de "Futur boy", son partenaire Moe Stein (Richard Heird) qui joue le capitaine Galaxie, a en secret, créé une machine à voyager dans le temps. Sauf que loin de ressembler au programme Quantum, il s'agit là d'un montage improbable de lumières, spots, alambics, ampoules... Nous sommes un cran au dessous de la machine à explorer le temps de HG Wells joué par Rod Taylor au cinéma.

Toutefois, Moe a compris le principe du saut quantique, et de la possiblité de voyage dans le temps durant toute la durée de sa vie de la naissance à la mort. Mais sa fille le prend pour un fou et veut le faire interner. Sam devra défendre Moé devant un juge. Le travail de Sam sera de réconcilier la fille et le père, et d'éviter l'asile.

En voyant cet épisode sur un plateau télé en direct, on s'imagine ce que furent à leurs débuts des séries comme "Docteur Who".

Moe/Futur Boy sera de retour dans l'épisode final de la série "Le grand voyage" (05-22).

A noter que Moe lit une lettre de fan lors du dernier épisode de "Futur boy", elle émane du jeune...Sam Beckett.

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14. QUE LA DANSE COMMENCE
(PRIVATE DANCER)


Sam entre dans la peau d'un chippendale, Rod Mc Cartney. Sa mission est de détourner de la prostitution une sourde muette, Diana (Rhondee Beriault) de la tentation de la prostitution qui dans la "vraie vie" lui coûtera la vie après avoir contracté le sida en 1986.

Nous sommes en 1979 dans le monde du disco et des boîtes de nuit. Nous reconnaissons nombre de tubes de l'époque en bande sonore. Ceux ci ont été conservés alors que dans "Beth" et "Le grand voyage", la chanson de Ray Charles "Georgia on my mind" a été occultée de la version DVD.

Le patron de la boîte constate que Diana est sourde, il veut en faire un strip-teaseuse. Sam réussit à empêcher ses intentions en devenant chippendale à temps complet pour le night club.

L'épisode souffre de longs moments musicaux qui servent à remplir les cinquante minutes syndicales. Sam se rend compte que Diana est une fille à la fois intelligente mais aussi innocente qui ignore tout des dangers du New York de 1979.

Sam incite Diana à se rendre à une audition pour devenir danseuse car elle entend les vibrations de la musique et a le sens du rythme.

Le patron de la boîte ayant appris par Sam que Diana ne veut pas danser nue dans ses "petites soirées", il la met à la porte.

Al apprend à Sam que Diana est sourde depuis un accident de voiture dont elle a réchappée et dans lequel ses parents sont morts. Elle dort dans une camionnette garée devant des immenses buildings. Elle sera embarquée par la fourrière.

Une fois de plus, Bellisario tombe dans le mélo. Sam veut que Diana entre dans la troupe de Joanna Chapman (Debbie Allen).

La seconde partie de l'épisode évoque une ambiance "Fame". Joanna commence par renvoyer Diana, mais elle finit par l'accepter dans l'école de danse.

L'épisode n'est pas inoubliable et la morale que Bellisario nous inflige devient assez pénible à supporter.

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15. LORRAINE
(PIANO MAN)


Un pianiste témoin d'un meurtre se cache et a quitté sa petite amie, Lorraine (Marietta DePrima) pour ne pas la mettre en danger. Sam entre dans la peau de ce pianiste de bar, Joey Di Nardo. A présent, retrouvé par les gangsters, il s'enfuit, avec Lorraine.

La VF attribue une voix ridicule à Marietta DiPrima, assez insupportable. L'épisode accumule les scènes noctures, ce qui ne donne pas une image agréable.

Dans un bar, lors de leur fuite, Sam chante au piano "Somewhere in the night". Pour la petite histoire, c'est Scott Bakula qui a écrit les paroles. C'est ensuite Lorraine qui chante. Ces numéros ne sont là que pour meubler une histoire qui manque de consistance.

Lorraine rêve de refaire le duo d'artistes qu'elle constituait avec Joey et de s'exiler à Hawaii. Mais en modifiant le passé, à présent seule Lorraine va trouver la mort dans un accident provoqué par un tueur. Chaque solution que Al propose évite la mort des témoins mais crée un nouveau passé où Lorraine meurt. Nous assistons à une sorte de jeu de chat et de la souris, où chaque sauvetage conduit à un nouveau scénario dans lequel il faut sauver Lorraine.

Le premier tueur lancé à leurs trousses est sur le point d'achever Lorraine lorsqu'un semi remorque écrase sa voiture qui explose.

Sam et Al retrouvent Nick Bellini, le nouveau fiancé de Lorraine. Bellini s'est servi de Lorraine pour retrouver Joey/Sam. Si Sam a des scrupules pour tuer Bellini, ce dernier réussit à reprendre le contrôle de la situation et manque tuer la partenaire de Joey. De facon assez improbable, Lorraine tue Bellini en l'écrasant avec une masse tenue au bout d'une chaîne (Nous sommes dans un hangar à avions).

Lorraine et Joey vont se marier et reformer leur duo. Mais la saison 3 accumule les mauvais épisodes par rapport aux deux premières.

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16. AMOUR À VENDRE
(SOUTHERN COMFORTS)


Sam est transposé dans la peau d'un tenancier de maison close, Gilbert La Bonté (Un français) à la Nouvelle Orléans. Une jeune femme enceinte, Gina Dorleac, vient se réfugier dans son établissement pour échapper à son mari, Jack, qui la bat.

Le scénariste Tommy Thompson a t il été payé pour cet épisode ? L'esprit de "Code Quantum" y semble totalement évaporé.
Comme l'épisode précédent "Lorraine", il s'agit d'un épisode médiocre.

Bellisario nous inflige une fois de plus sa morale puritaine. Sam oblige les clients à "chanter" (!) et à faire un championnat de devinettes. De cette façon, il rebute les clients et sauve la morale.

Sam transforme la maison close en école de couture et de broderie ! Quand au mari de Gina , il se fait coffrer par la police pour racolage.

Episode ni fait ni à faire, nous sommes loin de la qualité des scripts qui ont fait la popularité de "Code Quantum".

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17. CONCERT HARD ROCK
(GLITTER ROCK)


Enfin un bon épisode, inspiré de la mort de John Lennon. Ici, il s'agit d'un groupe fictif de heavy metal dont le leader, Tonic, a été assassiné en avril 1974 d'un coup de poignard et dont personne n'a retrouvé l'identité du tueur, le meurtre se déroulant dans la foule.

Sam entre dans la peau de Tonic pour éviter le drame et trouver le tueur. Le groupe ressemble visuellement à Kiss. Dès le début, Sam/Tonic repère dans la foule de fans un garçon d'environ 17 ans qui l'observe de façon énigmatique. On oublie vite le côté kitsch du groupe pour se focaliser sur le suspense. Qui est cet adolescent ? Est-il le tueur ?

L'adolescent finit par être arrêté avant de passer à l'acte. Il s'appelle Philip Silbart et prêtant être le fils de Tonic, sa mère étant une groupie et s'étant donné à Tonic après un concert.

L'ordinateur Ziggie estime qu'il reste 80% de chances pour que Tonic soit tué malgré la neutralisation de l'adolescent.

Sam découvre que Dwayne (Peter Noone), l'imprésario de Tonic, a détourné des sommes importantes. Il a tout intérêt à faire disparaître Tonic.

Un autre suspect est un membre du groupe, Flash (John Gries) dont Tonic a piqué la petite amie.

Sur fond d'une musique rock pas désagréable, le suspense se poursuit. C'est finalement le manager Dwayne qui tente de tuer Sam, qui est sauvé par son fils Philip. Lequel s'avère être le vrai fils du chanteur.

"Concert hard rock" qui rehausse la série.

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18. PRIME DE RISQUES
(A HUNTING WE WILL GO)


Sam se retrouve dans la peau d'un chasseur de primes. Il a capturé Diane Frost (Jane Sibbett), une fille aui a volé son patron comme Marion dans "Psychose" d'Hitchcock. Al est perturbé car elle est le sosie de sa cinquième femme, Maxine.

Diane a mis hors d'état de nuire deux chasseurs de primes avant celui que remplace Sam. D'emblée, après le dramatique "Concert Hard Rock", nous comprenons que la série retrouve le genre comédie.

Diane et Sam se retrouvent enchaînés comme les héros des "trente neuf marches". Sam finit par tomber amoureux de Diane (qui dans un magasin a profité de l'inattention de son gardien pour dérober un révolver factice qui lui sert ensuite à menacer Sam et à se sauver).

Malheureusement pour elle, un shérif corrompu et un escroc Rodney s'emparent de Diane pour récupérer et se partager l'argent et la tuer.

Grâce à Al, Sam parvient à localiser Diane et met KO les deux lascars en les menaçant avec le pistolet briquet de Diane.

La belle voleuse se rend à la police qui abandonnera les charges pour condamner à quinze ans de prison le shérif et Rodney. Tandis que Diane deviendra chasseur de primes.

L'intrigue bénéficie de la présence de la jolie Jane Sibbett et la mayonnaise prend mieux que dans l'épouvantable "Lorraine".

A noter que dans une scène d'hôtel, Diane regarde à la télévision "Super Jaimie" (L'histoire est censée se dérouler en juin 1976).

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19. LE COULOIR DE LA MORT
(LAST DANCE BEFORE AN EXECUTION)


Encore un épisode "chrétien" pour Bellisario : il s'agit ici du crime impardonnable, le meurtre d'un homme d'église.

Sam se réveille le 12 mai 1971 sur la chaise électrique pour le meurtre d'un prêtre, le père Torelli, lors d'un vol, mais il obtient un sursis du gouverneur.

On a retrouvé depuis des références à Dieu et aux anges dans "Supernatural", mais Bellisario diminue au maximum l'effet SF pour son discours humaniste habituel, tout en se montrant ici fervent partisan de la peine de mort. Ortega, dans lequel Sam a pris corps, est coupable et sera en fin d'épisode exécuté.

En fait, Sam est là pour innocenter quelqu'un d'autre. Il est aidé par Margerita (Jenny Gago, vue dans "X Files" et "Lost") , cubaine comme lui, qui travaille pour le procureur et le croyait coupable. En prison, Jesus Ortega a appris le droit. Manipulant la loi à son avantage, il est confronté à son complice Raul dont la fille était malade et ne pouvait être soignée (système de santé américain). Jesus et Raul ont voulu voler le prêtre qui refusait de les aider. Mais Raul est condamné à la même peine que Jesus alors qu'il n'a rien fait et Sam/Jesus doit en fait sauver un autre de la chaise électrique. Margerita a trahi pour aider Ortéga son supérieur, le juge Moody (James Sloyan, un autre guest de X Files) et favorisé l'appel du condamné.

Episode qui irritera les allergiques à la morale chrétienne, le côté émouvant de l'histoire plaira à ceux qui ont gardé une âme d'enfant.

Lors d'une enquête expéditive, on n'a pas recherché la seconde balle de révolver qui a tué Torelli. Grâce à l'ordinateur Ziggy d'Al, la balle est retrouvée, tandis que Margerita prie le seigneur et va croire à une intervention divine. Al se sert d'une petite fille (qui le voit) et lui fait répéter l'endroit où se trouve la balle. Margerita pense à un miracle.

Raul également condamné à mort pour le meurtre du prêtre, est innocent, et l'homme proteste et pleure en suppliant Jesus de révéler la vérité. En fait, "Dieu" a permis l'intervention de Sam pour sauver Raul et confesser avoir tué le prêtre , mais aussi de dénoncer les magouilles du juge Moody qui savait Raul innocent mais la fait condamner sciemment.

Al doit vite transmuter avant l'exécution, suspense, mais le saut quantique a lieu in-extrêmis.

Un épisode bien dans la ligne d'une série qui se rapproche plus des "Anges du bonheur" que de la SF traditionnelle.

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20. COEUR DE CATCHEUR
(HEART OF A CHAMPION)


Cette-fois, Sam doit sauver un catcheur qui va mourir d’un problème cardiaque. Les deux frères, Terry/Sam Beckett et Ronnie forment un groupe qui s’appelle « les soviets ».

Nous retrouvons ici le monde du catch, totalement passé de mode en France à part sur certaines chaînes du câble, ou avec Hulk Hogan qui apparaît de temps en temps dans des séries (« Alerte à Malibu »).

Ici, l’action se déroule en 1955 en pleine guerre froide et le motif « soviétique » du duo n’est qu’un prétexte.

Le père, catcheur, est mort de la même façon que Ronnie, et Lottie (Angela Paton), la mère des deux garçons est une sorte d’imprésario pour eux. Ronnie est marié à Maria (Susan Isaacs)et ils ont deux enfants, tandis que Sam-Terry fait l’objet d’avances de la nymphomane Shery Shilo (Deborah Wakeham), épouse du jaloux Carl auquel il vaut mieux éviter de se frotter, véritable armoire à glace.

Ronnie a un vertige après un repas. Sam comprend qu’il est très malade suite aux révélations de Maria. Mais Ronnie a fait la promesse à son défunt père de devenir champion, et Maria trouve que Lottie, la mère, veut coûte que coûte que ses fils soient champions.

Les scènes de vaudeville entre Shery et Sam avec le mari jaloux deviennent vite un peu répétitives.

Sam fait promettre à Ronnie de voir un médecin après le match. Il s’oppose seul à l’adversaire, le mari jaloux Carl. Après avoir reçu une bonne raclée, Sam le docteur réussit à le priver d’oxygène en lui appuyant sur la carotide. 

Un épisode un peu lassant avec trop de scènes de catch et des comédiens pas vraiment crédibles en dehors du tandem Bakula-Stockwell.

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21. LA PISCINE ATOMIQUE
(NUCLEAR FAMILY)


Esthétiquement, c'est sans doute le plus hideux des épisodes de la série. Il se déroule durant la crise des missiles de Cuba en 1962, avec une famille qui a créé un abri atomique. Mack Elroy est devenu entrepreneur d'abris et en fait un commerce florissant profitant de la pyschose régnante. Sam, qui a pris l'identité de son frère, doit l'empêcher de devenir un meurtrier.

Episode plus SF que "guerre froide", futur antérieur, anticipation dépassée, nous sommes à l'aube de la troisième guerre mondiale avec un vendeur d'abri atomique prêt à tuer pour protéger son bien.

Nous assistons à une scène émouvante lorsque Sam fait "voyager dans le futur" loin de la crise des missiles de 1962 son neveu Stevie

Des scènes nous permettent de revoir John Fitzgerald Kennedy annonçant au peuple américain la crise de la baie des cochons.

Dans la vie non transformée par le programme Quantum, c'est en réalité le fils de Mack, le petit Stevie qui a tué le voisin, Burt, le prenant pour un russe.

La fin, peu crédible, nous montre le fabriquant d'abri anti atomiques devenir vendeur de piscines.

Timothy Carhart, qui joue le rôle de Mack, le frère de Sam, a participé à la série "Lie to me" (2009),série dur le docteur Cal Lightman, un expert en détection du mensonge reconnu dans le monde entier. Il a aussi participé à un épisode de X Files. 

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22. CHOC EN RETOUR
(SHOCK THEATER)


Cet épisode, dernier de la saison 3, constitue un cliffhanger dont la suite est le premier épisode de la saison 4, "Bond en arrière".

Sam est enfermé dans un asile psychiatrique à la merci d'un infirmier diabolique qui lui fait un électrochoc parce qu'il l'a frappé Une infirmière tente d'intervenir sans succès.

Sam, perturbé, n'est plus capable d'assumer sa mission, et son esprit virevolte entre les différentes personnalités qu'il a endossées aux cours des précédents sauts quantiques : la secrétaire Samantha du "cheval d'Eon", le chauffeur noir de Miss Melny et son chauffeur, Jimmy, l'enfant mongolien, le boxeur Cody de "la main droite du seigneur", le pilote Tom du premier épisode (lors du premier saut).

Episode typique de fin de saison, Sam devait sauver un malade dans un asile psy, mais ayant perdu la mémoire, il risque de briser le chaînon du programme Quantum en 1999 et de se perdre à tout jamais.

Al doit donc remplacer son ami dans cette mission, il va y parvenir en....interprétant un rap! 

Pour retrouver sa mémoire, Al pense qu'il faut un électrochoc en retour à Sam.

L'infirmier sadique qui a fait un électrochoc de 200 volts à Sam est confondu par le médecin chef, mais l'infirmière qui a assisté impuissante au premier électrochoc comprend qu'il lui faut, pour rétablir la situation du patient (qui le réclame) lui en faire un autre.

Le saut quantique a lieu est désormais, Sam est un hologramme, et Al Calavicci est plongé dans le passé, le 15 juin 1945. Il ne peut plus traverser les objets comme il s'en rend compte avec un canon. C'est lui désormais qui voyage dans le temps!

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Crédits photo: Universal.

Images capturées par Patrick Sansano.

 saison 1 saison 3

Code Quantum (1989-1993)

Saison 1

 


1. CODE QUANTUM
(GENESIS)


La grande faiblesse de Code Quantum, c'est son pilote. Combien de téléspectateurs ont dû changer de chaîne lors des premières images kitsch montrant un amiral Al Calavicci (Dean Stockwell) arriver dans un bolide de luxe, faire monter à son bord une belle autostoppeuse (en pleine nuit ?), dans un désert de pacotille, tandis que l'horizon nous montrait une montagne éclairée avec un effet spécial toc du plus mauvais goût ?

Dans un décor censé représenter un accélérateur temporel, un homme sourit, semblant entouré de sorte de flammes. Il s'agit du docteur Sam Beckett (Scott Bakula) qui, sans attendre que son projet "Quantum" soit finalisé, a décidé de le tester. Il a profité pour cela de l'absence de Al qui travaille avec lui. C'est David Hemmings, le regretté héros du film d'Antonioni Blow up qui est derrière la caméra. Le scénariste, créateur et producteur Donald P. Bellisario ne nous avait pas – avant Code Quantum – habitué à des séries très subtiles : on lui doit Supercopter, Jag, Tequila et Bonetti pour les moins intéressantes,Têtes Brûlées et Magnum pour les plus. Si ces séries peuvent sembler divertissantes, on est loin de l'anthologie humaniste que va constituer Code Quantum.

Dans une anthologie, les protagonistes sont différents à chaque épisode. Ici, on se rapproche de ce genre tant d'un épisode à l'autre nous allons explorer tous les univers : western, fantastique, policier, sentimental, drame, comédie.

Sam Beckett, né en 1953, est persuadé qu'avec son projet "Quantum", il pourra voyager dans le temps, depuis sa date de naissance jusqu'à "nos jours" (soit un 1999 futuriste, la série étant produite et diffusée à partir de 1989).

En réalité, Sam ne va pas "voyager dans le temps" mais prendre la place de personnes qui ont toutes vécues des drames. À l'écran, nous voyons Scott Bakula, mais les autres personnages voient celui que Sam incarne. Le principe de la série étant complexe, il aurait fallu un pilote mieux écrit et réalisé pour faire adhérer d'emblée le téléspectateur. On trouvera dans les produits dérivés un roman "préquelle" qui, sous la plume de Ashley Mc Connell et le titre Prélude, prend tout le temps d'expliquer au lecteur les rouages du scénario. C'est le reproche que l'on peut faire à ce pilote qui d'emblée nous propose, en 90 minutes, deux histoires.

Car pour compliquer le tout, l'accélérateur temporel échappe à ses créateurs Sam et Al et se révèle incapable de ramener Sam en 1999. Ziggy, l'ordinateur, pense que Dieu a pris le contrôle de cette expérience scientifique !

Al pourra lui aussi voyager dans le temps, mais sous forme d'hologramme. Seuls les enfants et les animaux peuvent le voir. Bellisario a commis l'erreur, dans son pilote, de confondre vitesse et précipitation. Plonger d'emblée le spectateur dans deux histoires "quantiques" n'était pas le meilleur moyen de présenter la série.

Sam se réveille en 1956 dans la peau de Tom Stratton aux côtés d'une épouse enceinte. Le vrai Tom se retrouve en 1999 dans la salle d'attente temporelle de la base ultra secrète du projet Quantum. Dans la réalité, il s'est tué en 1956 en voulant franchir le mur du son avec un prototype d'avion à réaction.

Peu à peu, cependant, le téléspectateur va deviner qu'il n'est pas en train de regarder une énième série de SF. Ici, ce sont les sentiments qui prédominent sur les effets spéciaux, et le projet Quantum n'est qu'un alibi pour nous faire revivre l'histoire des États-Unis de 1953 au début des eighties, à l'exception d'un épisode (Les tuniques bleues) qui se déroule en 1862.

Le pilote est déséquilibré entre deux histoires, celle de Tom Stratton qui va survivre au mur du son et prend les 3/4 de l'épisode, et le second segment où Sam devient joueur de base ball et doit sauver le destin d'une équipe.

Après ce pilote, la première saison ne comptera que sept épisodes, et fort heureusement, dès le premier, Bellisario nous proposera un scénario solide et accrocheur.

L'univers de Bellisario est perceptible par la présence de certains comédiens : W.K. Stratton, qui joue un petit rôle dans le pilote, est un familier des Têtes Brûlées, par exemple.

À chaque fin d'épisode, Dieu va assigner une nouvelle mission à Sam en lui faisant faire un saut (Leap du titre original) dans un nouveau corps et une nouvelle identité. Pour pouvoir changer d'époque et faire un nouveau saut dans le temps, il lui faudra sauver celui dont il a pris l'apparence (ou un proche). Sam va passer son temps à réconcilier des gens, empêcher des accidents, meurtres, suicides et drames, et nous vivons ainsi dans un monde transformé par le docteur Beckett.

La série n'a jamais atteint des taux d'audience record, tant aux États-Unis qu'en France. Elle demeure cependant une bouffée de fraîcheur dans l'océan de séries uniformisées des années 90. Bellisario va aussi savoir nous faire hurler de rire, pour l'instant d'après nous arracher une larme. Car l'histoire des USA de 1953 à 1989 (ou 1999 si l'on accepte le concept d'une décennie "futuriste" lors de la diffusion du pilote), c'est le racisme, la condition féminine, la guerre du Vietnam, l'homophobie, la mafia, des émeutes, des crimes impunis, la mort de Marylin, l'assassinat de Kennedy. Le pilote et la première saison seront diffusés de mars à mai 1989, tandis que la France diffusera les 96 épisodes d'une traite, chaque soir sur M6 de septembre 1993 à février 1994, et curieusement (pour imposer la série ?) la rediffusera à la même case horaire quotidienne, le soir vers 19 h, dès septembre 1994. Lors de rediffusions, M6 coupera le pilote en deux fois 45 minutes.

Une curiosité : aux USA, la NBC donnera un titre au pilote (Genesis, c'est-à-dire Genèse) avant de commencer la seconde saison en septembre 1989. Nous n'avons jamais vu en France ce montage qui réduit à 45 minutes le pilote, histoire de "rafraichir" la mémoire du téléspectateur.

L'édition en vidéo sera un casse-tête. Universal ne voulait pas sortir une intégrale mais seulement un best of en cassettes VHS et en laser disc, or les fins d'épisodes introduisent le suivant ! Pour assurer la continuité des "sauts", Universal devra procéder à de nouveaux montages pour les séquences finales !

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2. AMOURS CROISÉES
(STAR-CROSSED)


Premier véritable épisode de Code Quantum après le pilote dont l'audience décide si oui ou non une série sera entreprise. 

Il s'agit d'une histoire qui combine amour romantique et fait historique. Le grand amour de Sam, c'est Donna. Le jour où il a voulu se marier avec elle, elle s'est enfuie de l'église. Sam ne s'en est jamais remis. Donna n'a pas eu confiance en lui car elle a été délaissée par son père. Sam va donc tenter de guérir le passé de sa bien-aimée pour que dans "la vraie vie", elle ne s'enfuit pas lors du mariage.

Ce faisant, il viole une règle établie lors du projet Quantum. Ce projet ne doit servir ni à ses intérêts personnels, ni à ceux de son complice Al. D'ailleurs, la mission de Sam est de réunir un couple. Lorsqu'il voit Donna dans les parages, Sam s'acquitte de sa mission mais s'affaire ensuite à arranger sa propre existence.

Le personnage de Donna est incarné par Teri Hatcher (Lois et Clark, Demain ne meurt jamais, Desperate Housewives). Lorsqu'elle interviendra à nouveau dans la série (Saison 4, épisode 1), l'actrice ne sera plus libre et c'est Mimi Kuzyk qui la remplacera.

On peut regretter que le couple que Sam doit réconcilier (une grosse brute et une blonde écervelée) reste caricatural. Sam incarne ici un prof tombeur d'étudiantes, et il va devoir persuader Donna qu'il veut simplement la conduire à l'immeuble du Watergate voir son père, un haut militaire, avant son départ pour le Vietnam.

Watergate, 1972, vous l'avez deviné : c'est Sam qui change l'histoire et fait involontairement éclater le scandale qui obligera le président Nixon à démissionner. N'oublions pas que nous vivons dans un monde transformé par Sam Beckett ! L'autre conséquence est que Sam épousera Donna, mais de cette vie transformée, il ne profitera pas puisque dès la réconciliation entre Donna et son père, il sautera pour une autre "mission".

On a reproché à cette série d'être moralisante et larmoyante. Il faut reconnaître que les amateurs de pure SF restent ici sur leur faim, et que cette première saison fait la part belle aux grands moments d'émotion : Sam retrouvant peu à peu la mémoire se rappelle qu'il a eu un frère, Tom, tué au Vietnam en 1970. Sam se rendant compte qu'il peut téléphoner à son père décédé. Il devra pour être crédible se faire passer pour un lointain cousin.

Nous sommes aux antipodes ici de la série Au Cœur du Temps/The Time Tunnel qui privilégiait la SF. La mission de Sam est de corriger les erreurs du passé. De plus, Dieu est de la partie, même si lorsque Sam le rencontrera "en vrai" dans l'épisode final, il n'a pas de barbe blanche et est incarné par un acteur récurrent de Mac Gyver, Bruce Mc Gill (qui jouait l'intrépide Jack Dalton) et exerce la profession de... barman.

Mélangeant scènes comiques (avec la grosse brute jalouse toujours prête à frapper les prétendants de la blonde) et dramatiques (les blessures psychologiques de Donna face à l'indifférence de son militaire de père), l'épisode va convaincre ceux qui ne se sont pas laissés décourager par le pilote.

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3. LA MAIN DROITE DU SEIGNEUR
(THE RIGHT HAND OF THE LORD)


Donald Bellisario a été décrié pour des épisodes comme celui-là, ouvertement orientés vers la religion. Les prêtres et les religieuses vont d'ailleurs défiler au fil des 96 épisodes. Ici, nous découvrons un couvent qui a "acheté" un boxeur. Le but de cette congrégation est de construire une église. Hélas pour elle, dans l'histoire originale, le boxeur en question est un "ripoux" qui a l'habitude de truquer les matchs et de se coucher pour faire gagner les parieurs.

Le boxeur dans la peau duquel s'est glissé Sam est Kid Cody, lié à un caïd de la mafia, Edwards, qui n'hésite pas à lui rappeler qu'en cas de défaillance, il lui tirera dans les rotules et qu'il deviendra paralysé. Sam va donc se trouver dans le dilemme de changer l'histoire (et de gagner le match et la construction de l'église) ou de se faire tuer.

Deux femmes alternent durant l'épisode : la copine de Kid Cody, une belle blonde prénommée Dixie (Tery Copley), sans cervelle mais avec un corps de rêve. L'autre est Sœur Angela (Michellle Joyner). Sœur Angela a un passé dramatique : après le massacre de sa famille, elle est devenue prostituée, et a été sauvée par une religieuse. "Elle ne m'a pas sauvé la vie, elle sauvé mon âme !" avouera-t-elle à Sam/Kid. Et ayant retrouvé la foi, Angela a juré de faire construire une église.

Selon le point de vue du téléspectateur, on peut trouver cela dégoulinant de mièvrerie et de sensiblerie, ou au contraire y adhérer. Défenseur de la série de Bellisario, je dirai que nous ne sommes pas dans La Petite Maison dans la Prairie. Des scènes déchirantes comme celles où Sœur Angela comprend que Cody est un tricheur, et où Sam s'efforce de lui démontrer qu'il n'est pas le vrai Cody, dégagent une bonne dose d'humanisme à défaut de réalisme.

C'est l'hologramme de Al Calavici qui va montrer (en simulant les coups à porter) à Sam le chemin de la victoire contre un adversaire bien plus coriace que lui. Pour sauver sa peau vis-à-vis du caîd, Sam (qui connaît l'avenir, du moins celui de l'année 1974, année où le saut quantique a transporté notre héros) parie avec l'adjoint du truand, un certain Roscoe, 48 000 dollars sur le résultat d'un match entre Cassius Clay/George Foreman.

Le prodige de la série Code Quantum est de transformer un scénario qui ne valait, sur le papier, guère mieux que celui d'un Joséphine Ange Gardien en un film réussi, alternant quelques scènes comiques avec une histoire d'une grande profondeur.

Sans doute est-ce le reproche que font les détracteurs à Code Quantum, se servir de la SF comme prétexte pour faire passer un message humaniste.

À noter que Guy Stockwell, qui joue le rôle du gangster Edwards, était le propre frère de Dean Stockwell (Al). Il est décédé en 2002.

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4. LE DÉFI EST LANCÉ
(HOW THE TESS WAS WON)


À courir après l'esprit, on attrape la niaiserie. Ici, une jeune femme, Tess (Kari Liser) accepte d'épouser un vieux vétérinaire (que personnifie Sam) s'il parvient à réussir toute une série d'épreuves de force. Nous sommes en 1956, dans le fin fonds de l'Amérique la plus rurale, c'est-à-dire paysanne. Tess est un garçon manqué et il faut un homme pour diriger la ferme.

Les scènes supposées drôles se succèdent dans l'indifférence, notamment lorsque Tess et Sam entament un pas de danse en se marchant sur les pieds. En fait, c'est le postulat de départ qui est mauvais. Code Quantum nous fera hurler de rire avec Le cheval d'Éon (2.04). Ici, l'accumulation des maladresses des protagonistes nous arrache difficilement un sourire.

L'enjeu de la mission de Sam Beckett n'est pas d'importance. On est même surpris que Dieu (ou l'ordinateur temporel Ziggie) l'ait envoyé dans ce lieu et à cette époque. Une photo de cet épisode est restée célèbre, celle où Sam tient un cochon dans ses bras.

Fort heureusement, sur 96 épisodes, Code Quantum va nous offrir peu de ratages comme celui-là.

À noter la présence de Lance Le Gault, l'inquiétant persécuteur de Geneviève Bujold dans les morgues de Morts suspectes (Coma) de Michael Crichton (1978).

En fait, ce qui manque à cet épisode, c'est l'émotion. Le défi est lancé se concentre sur les scènes d'action : Sam doit dominer un pur-sang sauvage par exemple. On reste en tout cas sur sa faim.


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5. VEULE MAIS PAS TROP
(DOUBLE IDENTITY)


Dans cette courte première saison de Code Quantum (huit épisodes), il nous en reste deux très bons à voir : Miss Melny et son chauffeur, absolument dramatique, et le drôlatique Veule mais pas trop.

Une petite coiffeuse, Teresa (Terri Garber de Dynastie) est fiancée de force à Don Gino (Michael Genovese) qui refuse de rompre. La belle a pris un amant, Frankie (Nick Cassavetes).

Tout le folklore de la mafia italienne est ici restitué. Frankie/Sam se voit obliger de chanter, au cours d'une fête, Volare de Domenico Modugno (hit aux usa en 1958) – le vrai titre de la chanson était Nel blu dipinto di blu – et comme le savant américain n'en connaît pas un traître mot, c'est Al qui va la lui souffler. Cela donne au début une hirlarante version parlée limite rap de la chanson. 

Gino recherche l'amant de Teresa qu'il veut tailler en pièces. Dans cette ambiance Le Parrain ou Les Soprano, tout ce qui aurait pu être sujet à drame va devenir comédie. Jusqu'au prêtre de la paroisse menacé et obligé de faire gagner au loto une parente de Gino !

La scène la plus intéressante est celle du salon de coiffure où Sam tente le diable et vient se faire coiffer par Teresa. Peu après, c'est la lame du rasoir de Don Gino qu'il a sous le cou.

Sam va faire deux sauts quantiques dans l'épisode : vers la fin, il prend possession du corps de Don Gino et accepte le mariage de Teresa et Frankie. Une fois le truand redevenu lui-même, il ne peut revenir sur sa parole.

Teresa est un personnage tout en verve qui n'arrête pas de répéter "Si je mens, je meurs".

Donald Bellisario a confié que cet épisode devait initialement être le premier saut de Sam après le pilote. Il n'est pas question de Dieu ici mais des créateurs du programme Quantum. Un signe qui ne trompe pas : c'est Bellisario lui-même qui a écrit l'épisode. D'où sa qualité.

La différence avec le ratage de Le défi est lancé est que l'on rit franchement d'un bout à l'autre. On assiste aussi à une analyse de la communauté italienne, comme Bellisario le fera en saison 2 avec la communauté juive dans Un seul être vous manque (2-07).

L'hilarant Michael Genovese reviendra dans l'épisode final Le grand voyage.


6. MISS MELNY ET SON CHAUFFEUR
(COLOR OF TRUTH)


M6, lors de la première diffusion française en 1993, a choisi un titre qui évoque le film Miss Daisy et son chauffeur.

Nous sommes en 1955. La ségrégation raciale sévit aux États-Unis et Sam est devenu un Noir, Jesse Tyler. Il est le chauffeur d'une femme veuve à l'esprit progressiste, Miss Melny (Susan French) qui peu à peu va prendre conscience de l'absurdité de la ségrégation.

Le point de départ de ce saut (l'erreur que Sam doit réparer) est la mort de Miss Melny, percutée dans sa voiture sur un passage à niveau par un train. Mais très vite, et ce sera une habitude dans Code Quantum, on se détache de l'aspect SF pour traiter un sujet de société. Dans la saison 3, l'épisode L'amour n'a pas de couleurs (3-07) sera moins simpliste en montrant que le racisme ne vient pas seulement des Blancs.

Miss Melny et son chauffeur nous parle d'une époque qui semble absurde aujourd'hui, alors que les Américains viennent d'élire Obama comme président. Le simple fait de rentrer dans un bar provoque, pour Sam/Jesse un incident. Le fait, par contre, qu'un hôpital refuse de soigner un blessé, s'il n'est plus comme ici fonction de la couleur de la peau, demeure aux États-Unis une question d'argent. (Cf le documentaire de Michael Moore : The awful truth en 1999). Ici, une jeune Noire, Nell (Kimberly Bailey, vue dans Babe, le cochon devenu berger) se voit refuser l'accès d'un hôpital alors qu'elle a été grièvement blessée dans un accident de la route.

Peu à peu, Sam soumet à rude épreuve l'indulgence de sa patronne en multipliant les actions de refus de se soumettre à sa condition de dominé. Les échanges entre la regrettée Susan French et Scott Bakula sont savoureux. Une nouvelle fois, cette série aurait pu être un désastre sous la férule des réalisateurs de séries françaises comme Le Tuteur ou Joséphine Ange Gardien, par son thème archi-rebattu. La mayonnaise prend parce que dans Code Quantum, le manichéisme est souvent réduit à son minimum. Rien n'est tout à fait noir ou blanc (si j'ose dire) mais plutôt gris. La série aurait pu poursuivre en ce sens si elle n'avait pas été annulée. Dans la saison 5, Enchères frauduleuses (5-10) ne se termine pas par un happy end.

La série est aussi un portrait de l'Amérique et de son histoire, le Sud ségrégationniste en faisant partie. Les Américains semblent avoir moins de complexes que les Français pour revenir sur les travers de leur passé. Des travers qui demeurent lorsque l'on voit qu'en 1992, pendant la quatrième saison, les annonceurs publicitaires boycotteront l'épisode Chasse à l'homme (4-12) qui est à l'homosexualité ce que le racisme est à Miss Melny et son chauffeur.

L'un des moments les plus troublants de l'épisode est celui où (dans le passé transformé par Sam), Miss Melny évite l'accident fatal du passage à niveau. Al Calavicci (Dean Stockwell), du moins son hologramme, va réussir l'impossible : se faire passer pour la voix du défunt mari de Miss Melny, une voix intérieure qui la sauve. Autant Miss Melny que Al en seront étonnés. Intervention divine ? Car si l'on s'en tient aux stricts principes du scénario, l'accident n'aurait pu être évité.

Cet épisode ne sera que le premier sur la condition des Noirs aux États-Unis, thème vite repris en seconde saison par Que Dieu me punisse (2-09). Ainsi que le racisme, toujours en saison 2, anti-japonais cette fois (Retour vers un futur 3-02). Mais il est l'un des meilleurs parce qu'étant passé en premier. On constatera qu'au fil des saisons, certains thèmes seront à nouveau évoqués avec plus ou moins de bonheur, parce que "déjà traités".


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7. LE KAMIKAZE HILARANT
(CAMIKAZI KID)


Les aléas de la série Code Quantum font qu'après un ou deux épisodes exceptionnels, une histoire médiocre et bâclée nous est proposée. C'est ici le cas avec Le kamikaze hilarant qui débute par un concours de vitesse au volant entre jeunes.

Ici, Sam fait un parallèle entre son histoire personnelle et la nouvelle affaire qui lui est confiée lors de son saut quantique. Dans sa "vraie vie", sa sœur a épousé un alcoolique. Aussi, dans la peau d'un adolescent boutonneux (Cameron, qui a une sœur), il va vouloir éviter que l'histoire se répète.

Bob (Kevin Clair), jeune homme bien sous tous rapports, adulé de tous, est en fait une personne violente. Sous l'emprise de l'alcool, il perd vite son sang-froid. 

Pas grand-chose à tirer de ce médiocre épisode, si ce n'est quelques scènes anecdotiques. Sam rencontre un jeune Noir qui danse, et lui apprend le Moonwalk. Le gamin trouve cela à son goût, mais ses frères l'appellent : "Eh, Michael, tu viens ?". Nous vivons donc dans un monde transformé par Code Quantum où Sam a donné envie à Michael Jackson de danser, à Buddy Holly de chanter Peggy Sue. Il sera aussi dans une autre histoire à l'origine de la passion de Stephen King pour le fantastique et dans Good morning Peoria (2-06), apprendra à Chubby Checker le twist. Il s'agit là d'effets faciles qui, la première fois, font sourire, mais au fil des saisons laissent un peu indifférent.

L'essentiel de l'épisode est centré sur la confrontation entre Sam et Bob. C'est là une intrigue digne de Smallville. Bob a une bonne réputation, bien sous tous rapports, et Sam s'attire l'antipathie de tout le monde en voulant faire éclater la vérité tant Bob joue bien son jeu.

Dans un petit rôle, nous retrouvons Jason Priestley, Brandon dans Beverly Hills.

Le scénario soulève ici une contradiction : à chaque saut quantique, Sam est censé avoir tout oublié, or il se rappellera de son frère Tom mort au Vietnam, de son père mort par alcoolisme, ou encore de sa sœur mariée avec un alcoolique. Sans parler de son mariage avec Donna Elesee. Peut-être ne faut-il pas chercher trop de logique dans une série de SF ?

Nous aurons droit au happy end traditionnel où Sam fera sortir de ses gonds Bob, révélant ainsi son caractère violent et éloignant d'elle sa sœur. L'épisode se déroule en 1961 et nous propose plusieurs scènes de concours de vitesse en voiture entre adolescents, avec les modèles de l'époque.


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8. UN HOMME À ABATTRE
(PLAY IT AGAIN, SEYMOUR)


Déjà la fin de la première saison, qui ne comporte donc que huit épisodes. Nous sommes ici dans une comédie policière, dans laquelle Sam joue un détective privé, Nick Allen. Il est aidé par un admirateur, Seymour, jeune homme un peu simple et à la voix horripilante en VF. Il prend Nick pour un mélange de Sam Spade et de Philip Marlowe.

Nick doit enquêter sur un meurtre, prétexte qui ne sert ici qu'à nous proposer une histoire mettant en scène un vague sosie d' Humprey Bogart et à nous plonger dans l'univers du polar de série noire à travers le prisme d'interprétations décalées des comédiens qui empêchent de prendre l'intrigue au sérieux. Nous sommes dans la parodie. Sam/Nick parle tout seul comme Nestor Burma, commentant une enquête qui se veut passionnante. Les références cinématographiques abondent, avec des allusions à Casablanca, tandis que le jeune Woody Allen se fait gifler par sa mère en demandant une dédicace à celui qu'il prend pour Bogart.

La vamp de service malheureusement ne brille pas par son talent. Claudia Christian joue de façon caricaturale le personnage d'Allison, veuve du détective Phil. Willie Garson (Seymour) ne remonte guère le niveau, mais sans doute le doublage raté influence-t-il mon jugement

Tout au long de l'épisode, Allison et le "groupie" Seymour s'accaparent respectivement Nick/Sam. Ces scènes deviennent vite répétitives.

Le meurtrier que doit retrouver Sam est un certain Clamsey, pseudonyme derrière lequel se cache l'identité d'un soupirant de la veuve. Sam soupçonne Seymour, Allison tour à tour et la fin sera décevante avec l'arrestation de Lionel, le logeur de Nick.

Résultat, l'achat du coffret de la première saison n'est pas rentable (huit épisodes dont le pilote de 90 minutes). Et peu de bons épisodes.

Mais surtout, Donald P Bellisario a eu beaucoup de chance de voir sa série renouvelée sur la base de cette courte saison. À noter que le générique qui nous est proposé en DVD ne peut être celui de la saison 1, puisque des images du Cheval d'Éon (2-04) y figurent.

L'acheteur de ce coffret Saison 1 risque de ne pas poursuivre l'aventure et de louper des trésors comme Beth (2-22), La famille avant tout (en deux parties 3-01 et 3-02) ou le fort drôle Cheval d'Éon déjà cité. Car la série va gagner en qualité au fil des saisons, au contraire de tant d'autres où l'inverse se produit.

Sam Beckett reviendra dans Le Maure aux trousses face à un féroce Matthieu Carrière.

Nous passons à la deuxième saison de Code Quantum qui nous réserve l'épisode le plus drôle de la série, Le cheval d'Éon, et des pépites comme Jimmy, Aux portes de la mort et Beth.

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Crédits photo: Universal.

Images capturées par Patrick Sansano.