Open menu

Ils sont fous ces sorciers (1978)Je suis timide mais je me soigne (1978)

Comédies françaises Années 70

Vas-y maman (1978) par Sébastien Raymond


VAS-Y MAMAN (1978)

Résumé :

Madame Larcher s’ennuie : mère de famille courageuse et épouse fidèle, elle n’en ressent pas moins une lassitude grandissante et ce, dans l’indifférence générale. Un jour, elle décide de trouver un job. Les ennuis commencent, mais quand elle va se mettre à avoir du succès en tant qu’auteur à succès, le torchon brûle littéralement, et la maison tombe dans le chaos.

Critique :

Après avoir revu récemment le décevant Cours après moi que je t’attrape co-écrit par Nicole de Buron avec déjà Annie Girardot, je retrouve la scénariste, également derrière la caméra, ainsi que l’actrice pour une comédie un peu mieux écrite.

La mise en scène n’est pas non plus très folichonne avec le minimum syndical. Rien de révolutionnaire, c’est filmé assez platement. Mais le scénario est beaucoup mieux équilibré et les acteurs principaux sont excellents.

Restons d’abord sur l’écriture : la thématique féministe montre une société encore très archaïque où les hommes semblent dépassés par une émancipation féminine hors de leur contrôle. Sur un canevas qui rappelle la Potiche de Barillet et Grédy, avec une tonalité un poil moins légère, ni aussi pince sans rire, ce film évoque la place de l’épouse et mère dans la cellule familiale dès lors qu’elle tente de s’en échapper quelque peu. Cela devient une entreprise titanesque qui met en péril la famille. 

L’évolution de la situation chez les personnages pourrait même faire douter de l’efficacité du propos que d’aucuns décriront volontiers comme réactionnaire, appuyant un certain discours phallocrate paradoxalement. Le mari s’octroie toujours des libertés que sa femme se refuse, par exemple au niveau zizipanpan. Curieux, un film féministe que se conclut sur un discours caressant l’homme dans le sens du poil : on a un peu une maman qui s’assoit sur la femme qu’elle voudrait être pour récupérer le mari, qu’il puisse se sentir à nouveau au centre de l’attention de toute la famille. Troublante conclusion : pourquoi mettre en avant une revendication tout le long du film et prouver l’exact opposé à la toute fin ?

Outre cette problématique, le film s’interroge la modernité au sens large, la société de consommation. Il le fait parfois avec trop peu de subtilité, mais ça reste gentillet comme humour.

Je veux insister plutôt sur la qualité de l’interprétation de deux têtes d’affiche. Mondy et Girardot forment un couple crédible. Le jeu de Pierre Mondy est d’une extrême justesse, épatant. Il est phénoménal.  Annie Girardot n’est pas en reste. Pourtant, elle a un rôle compliqué, un personnage qui dégoupille par moments et monte dans les aigus. Les deux s’ajustent de manière idéale et on peut donc sentir sans se tromper qu’ils tiennent le film à eux seuls les rails.

Il est vrai que le scénario est un peu mou dans la première partie et s’énerve par bonheur par la suite. Un film moyen que je suis tout de même ravi d’avoir revu pour Pierre Mondy au sommet de son art et Annie Girardot pétillante à souhait.

Anecdotes :

  • Gentil succès pour cette petite comédie familiale : un peu plus de 1.2 million de spectateurs.

  • Vas-y Maman est le seul film réalisé par Nicole de Buron, alors qu’elle a été au scénario ou/et aux dialogues de six films en tout et pour tout.

Séquences cultes :

Plomberie Express

J'en ai marre d'être la femme d'un PDG de merde

Retour à l'index

Attention les yeux ! (1976)On aura tout vu (1976)

Comédies françaises Années 70

Cours après moi que je t'attrape (1976) par Sébastien Raymond


COURS APRÈS MOI QUE JE T'ATTRAPE (1976)

Résumé :

Un homme et une femme dans la quarantaine se rencontrent par le biais d’une petite annonce. Même si leurs rapports sont parfois chaotiques, leur relation prend de plus en plus d’ampleur.

Critique :

Dans mes souvenirs d’enfance, il y a une place pour les films de Girardot, et particulièrement pour les deux qu’elle a tourné avec Jean-Pierre Marielle : celui-ci et Cause toujours tu m’intéresses. À telle enseigne qu’ils se mêlent confusément dans ma mémoire. Avant cette revoyure, cela faisait bien 35-40 ans que je n’avais pas vu Cours après moi que je t’attrape. Je n’ai que le vague souvenir d’un moment agréable, de bons acteurs, d’une comédie douce, tendre. D’une certaine façon, je retrouve à peu près cela.

Sauf que je déchante sur la qualité du « spectacle ». Certes, on a plaisir à suivre le parcours du bonhomme Jean-Pierre Marielle en célibataire endurci qui peu à peu s’éprend d’une charmante créature au sourire émouvant. 

Annie Girardot a un rôle un peu moins fort qu’à l’habitude. On la découvre ici avec un personnage délicat, dont on devine la lassitude et les blessures romantiques passées. Elle a une fragilité rare. C’est encore Marielle qui prend les devants dans cette relation qu’elle subit avec envie et délicatesse.

Même si leur histoire est mignonne, elle reste assez ordinaire somme toute. Le scénario n’est pas vraiment percutant, c’est le moins que l’on puisse dire. D’ailleurs, c’est étonnant tant Nicole de Buron a su, me semble-t-il, raconter des histoires autrement plus pêchues et pertinentes. Celle-ci est intéressante, traitant d’une rencontre de quadras par petite annonce, phénomène de société en forte croissance à l’époque, mais elle manque de puissance et surtout elle est accablée par des dialogues tellement faiblards ! 

Difficile dès lors d’exister pour les comédiens. Ils font des efforts visibles. On sent parfois une réelle complicité, mais ce qu’on leur fait dire reste affligeant de platitude, sans rythme ni poésie. Pour une comédie romantique, les situations sont bien tenues, néanmoins le cœur ne peut s’emballer. Le rythme du film est déjà très mollasson, mais ni la mise en scène, ni les échanges entre les personnages ne parviennent à bousculer ou à insuffler de la vie à l’ensemble.

Le film demeure inerte : les rares crises que connaissent les deux personnages vers la fin ne sauvent guère le film du naufrage. Une comédie romantique plate ne peut pas faire un bon film. C’est antinomique. On s’ennuie. Gentiment, mais on s’ennuie. Pas étonnant que ce film soit tombé dans l’oubli.

Anecdotes :

  • On note la présence parmi les assistants réalisateurs de Claude Miller. A l’époque, il a déjà réalisé trois courts métrages. Et en 1976, à la sortie de Cours après moi que je t’attrape, son premier long métrage est projeté sur les écrans : La meilleure façon de marcher, avec Patrick Dewaere.

  • Cours après moi que je t’attrape est le deuxième film de Robert Pouret après La soupe froide sorti deux ans auparavant.

  • On peut s’amuser de la participation succincte de deux petites jeunettes : Anémone et Marie-Anne Chazel.

  • Jean-Pierre Marielle et nnie Girardot se retrouveront dans un autre film en 1979 : Cause toujours, tu m’intéresses de Édouard Molinaro.

Séquences cultes :

Vous êtes un habitué ?

J'ai des relations administratives avec le public

Retour à l'index

La Septième Compagnie au clair de lune (1977)Tendre Poulet (1978)

Comédies françaises Années 70

L'Hôtel de la plage (1978) par Sébastien Raymond


L'HÔTEL DE LA PLAGE (1978)

Résumé :

Le 31 juillet, alors que l’Hôtel de la plage fait ses adieux à ses occupants juilletistes, les aoûtiens débarquent peu à peu. Chacun avec ses histoires de couples, ses espoirs d’amours d’été, de détente. Les petites histoires d’adultère ou de drague alimentent le quotidien de ces estivants quels que soient leurs âges. Entre rires et larmes, entre soleil et orages, en plein air ou dans les chambres, les vacances de tout ce petit monde risquent d’être bien agitées. 

Critique :

Ce petit film connut un succès certain pour plusieurs raisons qui aujourd’hui le préservent de l’oubli. Il s’agit d’une comédie familiale au sens le plus strict, qui parlera à tous les membres de la famille, du plus jeune au plus vieux. Il met en œuvre des couples (adultes, enfants, adolescents) le temps de leurs vacances d’été sur la côte bretonne.

Le film n’est pas toujours bien bâti, hésitant entre son côté pochade adolescente où les uns et les autres se jouent des tours plus ou moins cruels et la comédie plus tendre, romantique où l’on expérimente les joies et les peines du marivaudage.

Le premier versant penche davantage vers la comédie pure, avec des gags quelquefois méchants, plus souvent bon enfant tout de même ? Jamais vraiment corrosifs toutefois : on reste là dans un cadre encore une fois très ordinaire, un humour gentillet, de la joie simple, rien de révolutionnaire, ni revendicatif et qui, par conséquent, aura l’heur de plaire au plus grand nombre. Ce n’est pas l’aspect du film qui me touche. Cet humour n’est pas des plus originaux. Beaucoup trouveront même qu’il abêtit le film ou l’affadit si l’on veut être moins méchant.

Je préfère centrer mon attention sur le pan nostalgique et attendrissant du film. Bien souvent, et c’est là un point que de trop nombreux critiques éludent injustement, le cinéma de Michel Lang se nourrit de ce sentiment nostalgique, tourné vers le passé, riche de souvenirs. La critique a bon dos de mettre en avant le verso plus vulgaire, comique un peu lourd. Certes, il existe, mais il faut accepter cette dichotomie, quelquefois pas toujours aussi tranchée d’ailleurs chez ce cinéaste. Parce qu’en effet, parfois il est bien difficile de distinguer quand on bascule de l’un à l’autre. 

Quoiqu’il en soit, certaines scènes du film offrent quelques moments de grâce, servies par de très bons acteurs (j’y reviendrai). Comme de savants temps de respiration, ces séquences viennent à des moments opportuns alléger le rythme, casser une tonalité trop pesante et aèrent un récit somme toute assez linéaire et attendu. Soudain, de petits instants de poésie viennent vous surprendre et approfondir la connaissance des personnages.

Je pense notamment à cette scène de pêche où les hommes, après avoir fait une belle prise et passé de bons moments de rigolade et de boustifaille, se laissent aller à la douce émotion de siroter le calme de la mer, instants de quiétude, le moment présent, la pause entre copains, à l’heure de la sieste quand les estomacs font le taf : la digression de Guy Marchand sur cette situation rare, hédoniste et délicate, est en tout point une perle que nous livre en cadeau le comédien. Il est tout bonnement excellent ! Ses deux compères (Daniel Ceccaldi et Francis Lemaire) le regardent en silence, solidaires, tout aussi heureux et tout aussi bons.

Bien que n’ayant pas des rôles très compliqués, ces trois acteurs marquent le film de leur joie de jouer. Leur enthousiasme est évident, communicatif et fait sans doute l’une des forces du film. Dans une certaine mesure, pour Daniel Ceccaldi et Guy Marchand, ce film représente un moment-clé dans leur carrière, bien qu'ils aient eu beaucoup d’autres jalons à faire valoir dans leur filmographie. Pour Francis Lemaire, je me demande si ce n’est pas le film le plus important (je peux me tromper, le connaissant beaucoup moins).

J’ai beaucoup aimé la présence discrète de Michel Robin, la joyeuse participation de Myriam Boyer ainsi que celle toute en délicatesse et élégance de Martine Sarcey (comédienne dont la voix est du velours à mon oreille). 

J’opterais cependant un discours très nettement moins laudateur pour les prestations des plus jeunes, mais disons que les performances de toutes jeunes Anne Parillaud et Sophie Barjac ne sont pas trop mauvaises.

Alors certes, le film repose surtout sur un humour basique, très souvent imité par ailleurs : le gag d’une personne isolée sur un banc de sable par la marée a été repris dans Camping, entre autres. De même, une grande partie du film joue sur une maturité excessive des gamins jouant aux adultes, modèle très largement repris et que Michel Lang va répéter pour un autre de ses autres films, A nous les garçons, même si ce ne sera pas sa thématique centrale. Cette recette s’assure les bonnes grâces d’un plus large panel de spectateurs.

Mais, encore une fois, sans pour autant le mettre sous le tapis, ne nous arrêtons pas à cela, nous manquerions quelques jolis numéros d’acteurs, une atmosphère estivale passée, rieuse, dure aussi, une sincère tendresse pour les personnages qui ne se dément pas. Le sentiment de sympathie que suscite ce film n’est pas le fruit d’un quelconque mensonge, d’une supercherie de la part du scénario ou de la réalisation. Et, il y a même quelques touches de poésie nostalgique.

Au-delà de la forme, dans les comportements même des personnages, le film a quelque peu vieilli, dans le bon sens du terme. En effet, c’est formidable que le film puisse être vu comme un document sur une autre époque, “o tempora o mores”. Et l’on s’amusera à noter les différences ou au contraire les convergences avec cette France des années 70. L’hôtel de la plage a été un film important du cinéma populaire français pour des raisons qu’il est bon de découvrir ou de redécouvrir malgré tous ses petits défauts évidents.

Anecdotes :

  • Le tournage a débuté à l’été 1977 dans les murs du Grand Hôtel des Bains à Locquirec, dans le Finistère (Bretagne), région qui a dû plaire à Michel Lang puisqu’il reviendra y tourner en partie A nous les garçons, en 1985.

  • Le film eut un grand succès, se classant dans le top 10 de l’année 1978, avec plus de 2.7 millions d’entrées.

  • La chanson Un été de porcelaine connut également son petit succès. Dans le film, elle est chantée à deux reprises, l’une par l’actrice Sophie Barjac, et l’autre par Mort Shuman.

  • A ce propos, la bande originale du film compte quelques grands artistes à son actif : Eddy Mitchell, Richard Anthony, Hugues Aufray, Sheila et Alain Souchon.

  • Le film est devenu pour ainsi dire un film culte, un marqueur important de son époque pour beaucoup de spectateurs, si bien qu’il a inspiré une série télévisée, Hôtel de la plage, diffusée sur France 2 en 2014, mais qui ne connut pas le succès escompté (deux saisons seulement).

Séquences cultes :

Je vais investir votre corps !

Vous avez rien oublié ?

Bilingue

Retour à l'index

C’est dur pour tout le monde (1975)Les galettes de Pont-Aven (1975)

Comédies françaises Années 70

Opération Lady Marlène (1975) par Sébastien Raymond


OPÉRATION LADY MARLÈNE (1975)

Résumé :

En pleine occupation allemande, un jeune homme ultra patriote se met trop en danger à afficher son mépris pour les occupants et les collaborateurs. Il rencontre Paulo, un petit escroc qui profite des alertes à la bombe pour cambrioler les appartements vides et revendre le produit de ses larcins au marché noir. Tous deux vont bon gré, mal gré devoir voler les plans du débarquement allemand en Angleterre, connu sous le nom d’Opération Lady Marlène.

Critique :

"Faible, peu intéressant, les comédiens peinent à rentrer dans une histoire pour le moins laborieuse. Peu de gags réussis, aucun sens, aucune magie." Etonnant ! Je garde là la critique que j'ai fait de ce film il y a quelques années. Comment se fait-il que j’ai pu apprécier cette fois avec tellement plus de joie une revoyure ? Question d'état d'âme ou d’esprit ? Possible, mais j'avoue que c'est troublant. Car finalement, je ne changerais pas grand-chose au fond. Et pourtant j’ai pris un peu de plaisir.

Le film est faible toujours niveau scénario. Les personnages sont légers. Mais les comédiens ne sont pas aussi mauvais que je l'avais estimé. Certains dialogues sonnent très “Lamoureux” et c'est bien là le mérite du film, ce qui m'a permis de passer un agréable moment. Un film de divertissement un poil nanar à la française. Un nanar de qualité Lamoureux. Il faudrait lui ériger une statue à ce gaillard d'ailleurs, parce qu'il y a vraiment une patte Lamoureux, un style, franchouille, populaire, simple, mais plein de bon sens et somme toute avec une délicatesse et une bonhomie bien sympathique, fleurant bon son époque. Le rythme des dialogues est très bon dans tous ses films. Je reste persuadé que Lamoureux même s'il souffre d'une côte peu élevée, c'est le moins que l'on puisse dire, auprès des cinéphiles, cela sera sûrement réévalué dans le futur quand on se rendra compte de la réelle et méritoire appartenance de son auteur et de son style à son temps.

Alors certes, Opération Lady Marlène n’est pas son meilleur millésime. Néanmoins, malgré la faiblesse d'un scénario sans grand caractère, le divertissement a porté ses fruits. Et plus le temps passe, plus il m'apparaît net que la force essentielle, peut-être même unique j’en ai bien peur, réside dans ces dialogues et par conséquent dans la distribution qui en fait ressortir le mordant. 

Ce rythme, cette envie de dire et de faire claquer ces répliques se retrouve même, et c’est là sans aucun doute le plus grand exploit, chez un comédien aussi lymphatique que Bernard Menez. Alors certes, il n’est pas non plus ici d'une virtuosité transcendante, mais au moins avec un personnage aussi impétueux, il arrive à faire oublier son débit habituellement soporifique.

Ceux qui profitent des meilleures répliques sont Michel Serrault et Pierre Tornade. Alors que le premier adopte plus une sorte de retenue qui fait ressortir le caractère pince sans rire et moqueur de son personnage, le second excelle à souligner la rondeur du sien, style qu’il est coutumier de lui voir prendre par ailleurs dans son aimable filmographie. Quoiqu'il en soit, ils donnent aux dialogues ciselés de Robert Lamoureux la percussion nécessaire.

Pourtant, après le succès du premier opus de la Septième Compagnie, on aurait pu croire Robert Lamoureux tout aussi volubile et acrobate à écrire une histoire rondement menée, et ce d’autant plus qu’il retrouve un cadre narratif qui ne lui a pas fait défaut jusqu’ici : la seconde guerre mondiale. La reconstitution historique n’est pas mauvaise. On est plus dans le quotidien, dans une époque de collaboration, avec ses cruelles privations et ses petits arrangements douteux et bien entendu, le pendant héroïque de la Résistance, qui ne sera investi un peu plus nettement que dans le dernier volet de la trilogie, La septième compagnie au clair de lune

Cette proposition ne parvient pas à nous embarquer totalement. Est-ce que le cynisme de Michel Serrault gêne aux entournures quand on voudrait le trouver aussitôt sympathique ? La solidarité, thématique si chère à Robert Lamoureux, est aussi présente, notamment lors de la scène du métro, ou bien dans le changement de comportement de Michel Serrault, mais au fond elle ne résiste pas aux nombreux écueils de la réalisation, et surtout du manque de cohésion de l’ensemble du scénario.

Je ne sais pas si le scénario est si fondamentalement mal abouti, mais il y a d'évidence quelque chose qui coince, un manque de fluidité, de puissance parfois, dans l'enchaînement des situations notamment, un liant qui aurait pu davantage dynamiser le récit. Ce n'est que sur la toute dernière partie du film que l'histoire s’emballe vraiment. Sinon, le film reste assez pépère. Trop.

Ce qui explique vraisemblablement l'espèce d'oubli dans lequel le film s'est laissé choir peu à peu. À côté de Impossible pas français ou de la trilogie de la Septième compagnie, en effet, Opération Lady Marlène fait très pâle figure. Cependant, si l’on est fan de Robert Lamoureux, on y trouvera quelque matière à satisfaction, même légère.

Anecdotes :

  • Comme il s’agit d’une co-production franco-allemande, on ne sera pas étonné de retrouver parmi la distribution des acteurs allemands : Sybil Danning (autrichienne si l’on veut être précis) est plutôt connue comme une des reines du cinéma bis allemand, puis américain ; Eddi Arent a un tout petit rôle mais était très populaire en Allemagne pour ses talents comiques ; concernant Jan Niklas, Opération Lady Marlène est carrément son premier long métrage.

  • Sorti après Mais où est donc passée la septième compagnie ? (1973) et Impossible, pas français (1974) et presque en même temps que On a retrouvé la septième compagnie, Opération Lady Marlène apparaît comme une production presque incongrue dans la filmographie de Robert Lamoureux, comme une incompréhensible créature.

  • On notera dans le casting de nombreux comédiens qu’on peut voir également dans la trilogie de la septième compagnie. Outre Pierre Tornade qui jouait le Capitaine Dumont et qui est ici le commandant Moulinot, membre actif de la Résistance : Corinne Lahaye était la “Mademoiselle!” énamourée du lieutenant, elle est ici la femme de Jacques Marin, lequel jouait l’épicier et joue ici un bistrotier ; on notera que  Gino Da Ronch qui jouait le jeune officier tué en tentant de s’évader dans On a retrouvé la septième compagnie joue ici un gestapiste ; Paul Mercey dont la femme accouchait de ‘c’est oune fille” incarne ici un fermier un peu malhonnête, de même pour Jackie Sardou, Doutey, Rollis et bien d’autres...

Séquences cultes :

J'ai fait un prisonnier

Je vais expliquer la situation à monsieur l'exploitant agricole

Non !

Retour à l'index