Saison 2 2. Pour le meilleur et pour le pire (The Good Wives Club) 3. Aux frontières du réel (Vanished) 5. Terrain miné (The Bone Yard) 6. Dommages collatéraux (Terminal Leave) 7. Semper Fi (Call of Silence) 8. Ultime recours (Heart Break) 15. Randonnée mortelle (Caught on Tape) 17. Œil pour œil (An Eye for An Eye) 19. La Théorie du complot (Conspiracy Theory) Scénario : Chris Crowe Réalisation : Thomas J. Wright Résumé : Un homme kidnappe l’épouse et la fille d’un capitaine et exige de lui une énorme rançon. Critique : Un début de saison de haute volée : histoire solide, une alternance maîtrisée de dureté et d’émotion et un soupçon d’humour. Le scénariste ne s’embarrasse pas de préliminaires : en une minute, il nous met dans le bain : un homme entre en contact avec le capitaine Watson : celui-ci a jusqu’à 18H pour trouver 2 millions de dollars sinon le ravisseur tuera l’épouse et la fille de 8 ans, aveugle. C’est littéralement « entrer dans le dur » et l’idée de filmer les kidnappées via l’écran ne rend pas la chose plus facile à supporter mais c’est brillant. Une réalisation Thomas J. Wright est une réalisation solide. Sans transition évidemment, nous voilà au NCIS où la clim’ est en rade. A cet instant, on apprécie de rire grâce à McGee qui a une bonne raison d’être là. Le NCIS est averti via la secrétaire de Watson de ce qui se passe. McGee explique comment le ravisseur s’y est pris pour entrer dans l’ordinateur du capitaine, ce qui nous vaut une bonne scène avec une équipe qui n’y entend rien et Gibbs moins qu’un autre ! Comparé au début de la saison 1, on note une nette amélioration de Mark Harmon. Moins rigide, l’acteur a aussi gagné en profondeur et dans l’empathie. Il suffira de voir comment il interprètera Gibbs dans une scène d’interrogatoire ultérieurement. Michael Weatherly et Sasha Alexander ainsi que Pauley Perrette et David McCallum sont égaux à eux-mêmes, c’est-à-dire excellents mais c’est Sean Murray qui retient notre attention. Agent du NCIS, McGee n’a pas la qualité d’agent spécial (habilité à aller sur le terrain) mais il est volontaire, décidé et même capable d’improviser. Sean Murray lui donne une allure pataude (notamment quand il s’agit d’entrer chez les Watson), parfois lent à la compréhension (notamment pour décrypter le sens de l’humour de ses collègues) mais son visage est un livre ouvert et il est très expressif. Toute la partie « enquête » est traitée avec suffisamment de dynamisme pour ne pas ennuyer. Ici, pas de corps mais un homme « emprisonné » dans son bureau. Les moyens employés pour entrer en contact avec lui sont à l’honneur du NCIS. On aura aussi un peu de légèreté avec le tandem McGee/Abby et son humour geek absolument savoureux. Un non-initié n’y comprend rien et il en rit ! Mais c’est la partie « émotion » qui est la mieux réussie. L’image de la petite Sandy menacée par le ravisseur est éprouvante. La gamine est en pleurs et elle pousse un cri quand il la frôle. Abigaïl Breslin est certainement un des enfants-stars les plus doués de sa génération. Elle est juste parfaite. Quand elle est libérée (« geste de bonne foi »), et que, en larmes, elle appelle son père (et David Keith est lui aussi très bon surtout qu’il est régulièrement filmé en gros plan), seul un cœur de pierre ne se serrerait pas. A plusieurs reprises, nous aurons les yeux humides. Humainement, c’est le premier épisode aussi fort et, probablement, un des meilleurs dans ce registre. Sandy au NCIS, elle est interrogée par l’équipe et c’est là aussi un moment très fort. La première image de l’épisode nous a montré le talent de la petite qui a un « plus » qui sera très utile aux enquêteurs. Un esprit chagrin trouverait que c’est exagéré mais certainement pas. C’est impressionnant certes mais c’est aussi traité avec douceur et le réalisateur a la bonne idée de zoomer sur la face réjouie d’Abigaïl Breslin quand Sandy, un instant délesté de ses craintes, se retrouve en terrain connu. Grâce à elle, DiNozzo découvre l’identité du ravisseur. C’est le moment d’envoyer la scène d’action avec tension et quelques coups de feu. Classique, attendu, mais bien amené et bien réalisé. On apprécie aussi l’humour quand McGee fait croire au ravisseur que c’est le FBI qui intervient ! Eh ! Oui ! Le NCIS reste un service méconnu ! On pourrait s’arrêter sur un happy end mais, avec une certaine férocité, Chris Crowe donne une signification très ironique à l’adage bien connu « Suivez l’argent ». Mais nous aurons quand même notre fin heureuse grâce à Sean Murray ! Anecdotes :
2. POUR LE MEILLEUR ET POUR LE PIRE Scénario : Gil Grant Réalisation : Dennis Smith Résumé : Le corps momifié d’une femme est retrouvé sous un bungalow désaffecté à Norfolk. Critique : Si l’histoire est intéressante, l’épisode souffre par contre d’un manque de rythme qui le rend plutôt long à suivre. La découverte du corps n’est pas banale et McGee est un peu notre représentant car, lui, n’a jamais vu ça. Le réalisateur s’amuse à pasticher les films d’horreur avec ce long corridor obscur et étroit menant à la chambre mortuaire et l’on comprend le teint verdâtre de Palmer ! D’autant que l’historiette du jour de Ducky est absolument atroce mais contée de manière plaisante ! Quant à la chambre, elle n’est pas piquée des hannetons puisqu’elle reproduit une pièce des années 1950, « guide de l’épouse parfaite » à l’appui et la morte portait une robe de mariée ! Guide qui fera beaucoup parler les différents protagonistes. Sasha Alexander ne rate pas sa mise en avant via les compétences de profileuse de Kate. Elle nous plonge avec conviction (et nous convainc sans peine) dans la psyché dérangée du tueur qui recherche la relation de couple parfaite. Par définition, il ne la trouvera jamais donc tuera sans cesse. La reconstitution de la chambre pour se plonger dans ce qu’à vécu la morte est aussi vivifiante et montre que les relations Gibbs/Kate se sont de beaucoup améliorées. Esprits criminels n’aurait pas mieux fait sur ce passage. Une analyse d’Abby amène la seconde partie de l’épisode ; direction Jacksonville, en Floride où un quartier-maître, correspondant au profil des victimes, a disparu. Cette partie ne met pas du tout DiNozzo en valeur en le ravalant au rang de profiteur du travail d’autrui, jaloux (parce que l’agent Jane Melankovic - à qui Kate Hodge donne un caractère fort qui s’exprime parfaitement dans ses mimiques et ses silences – semble préférer McGee) et machiste à grande eau. Heureusement, Michael Weatherly ne se prend pas au sérieux. Mais on aurait aimé plus de finesse. Malgré ses qualités, l’épisode s’enlise franchement avec des discussions, certes utiles, mais menées sans rythme d’un côté et de l’épluchage de dossiers de l’autre. Les acteurs tentent de distiller un peu d’humour mais c’est inégal. On apprécie assez peu aussi l’énorme hasard qui permet soudain à DiNozzo qui n’en avait pas fichu une rame jusque-là de trouver l’indice capital qui donne l’identité du psychopathe. Meurtrier qui préfère se suicider dans une scène brutale mais un peu exagérée aussi. Après le hasard, c’est une intuition qui met DiNozzo sur une bonne piste, celle de l’album du tueur. C’est glauque mais « conforme » à ce qu’on peut attendre d’un malade de ce genre (le tueur, pas DiNozzo). Le sérieux de la scène est par contre un plus appréciable. Placée entre deux moments plus légers mettant DiNozzo en valeur, la scène de l’album prend une certaine force. Finalement, c’est la fouille finale pour retrouver la disparue qui est le moment le plus dynamique de l’épisode bien lancée par une musique martiale. L’épisode a aussi un « fil rouge » comme souvent mais il est mince : DiNozzo se demande pourquoi Gibbs l’a nommé en dernier et il va se poser la question et tenter d’y donner une réponse tout du long. C’est parfois drôle grâce à l’abattage de Michael Weatherly mais le souci c’est qu’il renforce l’image négative de DiNozzo dans cet épisode et, donc, à la longue, c’est désagréable. Anecdotes :
3. AUX FRONTIÈRES DU RÉEL Scénario : George Schenck et Frank Cardea Réalisation : James Whitmore Jr Résumé : Un hélico est découvert sans pilote au milieu de cercles dans un champ. Critique : Un épisode un peu paresseux, largement prévisible et aux personnages stéréotypés. La réalisation de James Whitmore Jr et les prestations des acteurs permettent cependant d’avoir un récit intéressant. La découverte de l’hélico sans pilote au milieu de cercles ufologiques est une ouverture intéressante puisque, comme nous ne sommes pas chez les X-Files, l’explication ne peut être que « terrienne » et nous sommes en attente d’une explication. Les habitants du cru ne sont pas traités avec beaucoup de délicatesse par le duo de scénaristes pourtant parmi les meilleurs du pool de la série. Entre le fermier peu éclairé, le shérif vraiment bouseux et le pompiste crasseux, on comprend que, vu d’Hollywood, la Virginie Occidentale c’est « Ploucland » ! Le premier rebondissement c’est la découverte rapide du copilote…chez lui ! Le réalisateur a d’abord endormi notre attention avec une atmosphère de fouille routinière par Kate et DiNozzo avant de la tendre grâce à un rais de lumière sous une porte. Le tout suivi d’une agression rapide mais franche ! Il s’agit du capitaine Bartnett. D’abord pas coopératif du tout, il craque sous l’interrogatoire de Gibbs. Classique mais, là, les scénaristes et le réalisateur se combinent pour nous garder avec eux : le final se passe derrière la glace avec Kate et DiNozzo et l’humour de ce dernier prédisant quand Gibbs va faire avouer Bartnett est assez drôle. La mine réjouie de Michael Weatherly et celle stupéfaite de Sasha Alexander font merveille ! Le pilote, Newell, avait reçu un appel téléphonique venant du bled de Virginie Occidentale où son hélico s’est posé. Les investigations de Gibbs et Kate renforcent la suspicion autour des habitants. C’est assez banal le coup de la petite communauté fermée sur elle-même et qui fait front contre les « intrus ». Même si James Whitmore Jr va réussir par moment à créer une atmosphère inquiétante, ça ne prendra pas car on ne sait pas vraiment sur quel pied voulaient danser George Schenck et Frank Cardea : angoisse ? Humour ? Suspense ? Un peu de tout ça sans que l’un prenne le pas sur l’autre. Cette absence de choix va progressivement enlever de son intérêt à l’épisode car sa structure ultra-classique de rivalités internes émerge. Cependant, cette « révélation » va arriver assez tard pour qu’on ne soit pas déjà parti. La découverte d’un corps calciné, son identification vont relancer l’intrigue mais dans un sens plus banal. Reste l’astuce de Gibbs pour piéger tant les locaux meurtriers que le capitaine Newell dont le rôle s’explique. Ses aveux, d’une grande dignité, sur le fond musical de la série, sonnent néanmoins justes. Un élément est irritant dans ce scénario : la grossièreté de DiNozzo, surtout envers Kate. On ne comprend pas cette réduction du personnage. Dans la saison précédente, il était « gamin » et « chien fou » mais pas lourd. C’est déplaisant et il n’est pas sûr que Michael Weatherly apprécie aussi tant il joue ces moments sans éclats. Le contraste avec celui où il fait une blague potache à McGee montre la voie qu’il faut suivre pour le personnage : un grand gamin. En revanche, c’est Abby’s Festival ! Passionnée de paranormal et d’ufologie, la gothique du labo tanne McGee pour avoir des échantillons de tout et se lance dans des analyses hautement spéculatives. Il faudra d’ailleurs que ce dernier lui explique comment les cercles ont été faits. C’est une version « miniature » de Mulder et Scully avec Abby en Mulder ! Sauf qu’ici, « Mulder » a tort (ce qui n’arrive jamais à l’original paraît-il). Pauley Perrette est magnifique : elle donne une version encore plus enthousiaste de son personnage, totalement excitée voire azimutée et qui n’admet sa défaite que du bout des lèvres. Sa tirade sur le thème « Je travaille trop/ Je suis mal payée » amuse davantage qu’elle ne sonne comme une revendication. On apprécie aussi que, malgré sa croyance dans les petits hommes verts (ou gris si l’on en reste à la comparaison avec X-Files), notre laborantine garde sa lucidité scientifique pour donner les résultats sérieusement. Anecdotes :
Scénario : Steven Long Mitchell et Craig W. Van Sickle ; d’après une histoire de Steven Long Mitchell et Craig W. Van Sickle, Donald P. Bellissario et Gil Grant Réalisation : Dan Lerner Résumé : La découverte du corps d’une femme violée et étranglée fait ressurgir une affaire non résolue du passé de Ducky Critique : Pour leur unique contribution à NCIS, Steven Long Mitchell et Craig W. Van Sickle ont concocté une histoire très intéressante, reliée au passé de Ducky, et qui est bien conduite. Seule la musique n’apporte rien. Cet épisode est aussi important dans l’histoire de la série car il est le premier à avoir recours à ces flasforwards en noir et blanc illustrée par un bruitage d’une ou deux secondes dénommés phoofs en raison de leur son pour scander ses actes. L’identité visuelle de la série est désormais en place. Après une ouverture assez drôle mettant en œuvre de braves matelots, on fait connaissance avec le quartier-maître Cluxton qui a trouvé le corps et procédé à quelques investigations. Si Kate la félicite, Gibbs se montre plus réservé et n’a pas tort. Amy Sloan ne rate pas son entrée. Cluxton est un soldat qu’on sent plein de bonnes intentions et qui a cru avoir correctement fait son travail. Et surprise ! Cluxton connaît McGee ! C’est d’ailleurs assez formel quoique chaleureux. Ce formalisme décalé, qu’on retrouvera ultérieurement, fait sourire, voire franchement rire, tellement les duellistes sont empruntés ! On retrouvera un fait similaire dans le film, Des saumons dans le désert, qui procèdera ainsi entre Ewan McGregor et Emily Blunt. Dans les deux cas, c’est hilarant. Ici, Amy Sloan et Sean Murray sont impeccables. Soudain, plus question de rire. La mention dite en passant que la victime est « un lieutenant inconnu » trouble Ducky qui n’en dit rien aux autres mais regarde soudain le cou…et y trouve ce qu’il cherchait. Du coup, le comportement du bon docteur débonnaire change. Il se montre dur et autoritaire avec Abby, qui n’apprécie guère et avec Palmer qui n’en peut mais. Il ne va consentir à parler que lorsque le NCIS bute sur un mur : l’inconnue n’est pas référencée dans la base de la Navy, et pour cause ! C’est une civile ! David McCallum approfondit Ducky comme jamais depuis le début de la série. Il accompagne son changement de comportement de manière parfaitement crédible. La douleur qu’il donne à voir marque que ce n’est pas le Ducky habituel qui est là sous nos yeux. L’expérience Ari avait certes été traumatisante mais elle était contemporaine alors qu’ici, c’est son passé qui revient le hanter. Un passé qui prend la forme d’une affaire non résolue. Un marronnier absolu dans les séries policières mais qui est rendu à sa dimension de drame humain par l’excellent acteur écossais qu’est David McCallum. Ducky va raconter d’abord à Gibbs puis à toute l’équipe (rendue visible par la présence de tous les acteurs et par l’excellente idée de Dan Lerner de les filmer de haut renforçant l’idée de groupe). Cet exposé ouvre la deuxième partie de l’épisode qui entre dans sa phase « active ». On aura le traditionnel interrogatoire de l’innocent mais dont l’alibi date l’épisode. Et les investigations de DiNozzo qui nous fait un festival à la fois sérieux et comique. Tout l’épisode suit les effets du « mauvais karma » de DiNozzo et Michael Weatherly est génialissime avec son visage de dédain souriant qui finit par se poser des questions. Prétexte à des gags dont un complètement visuel, ce qui est rare dans la série. Il est aussi policier et ses investigations vont faire avancer l’enquête. Avec McGee (un duo extrêmement drôle), il fouille l’appartement d’un suspect et, avec Kate, trouve l’identité de la victime…dans un bar lesbien. Légère incohérence du scénario à ce propos. Dans le bar, DiNozzo ne semble pas avoir conscience qu’il parle à une barmaid lesbienne. Par contre, au NCIS, c’est lui qui dira qu’ils ont trouvé l’identité dans la victime « dans un bar lesbien » et ne s’étonnera donc plus de l’indifférence de la barmaid à son charme. Le spectateur découvre soudainement cette information au moment où elle est révélée comme un fait connu. Le scénario, décidément très riche, fait aussi la part belle à notre Abby. Son exposé médico-légal, dynamique et plein d’entrain, qui synthétise les recherches des uns et des autres, est une merveille de Résumé : et elle énonce l’impossible avec une joie communicative ! Par ailleurs, on sent une légère pointe de jalousie et aussi d’humour caustique quand elle chambre McGee sur sa relation avec le quartier-maître Cluxton. Dernier coup de maître du scénario : c’est McGee qui démasque le coupable grâce à son intuition. Gibbs n’a plus qu’à porter l’estocade lors d’un interrogatoire qui est davantage un duel à fleurets à peine moucheté, au formalisme froid et ferme. Un épisode solide à revoir. Anecdotes :
5. TERRAIN MINÉ Scénario : John C. Kelley Réalisation : Terrence O’Hara Résumé : La mort d’un homme dans un champ de tir amène le NCIS sur une enquête du FBI contre un chef mafieux. Critique : Un épisode assez médiocre. Dénué de surprise, et sans acteurs invités de grande envergure, il ne se sauve que par l’humour et une bonne réalisation. Terrence O’Hara montre son savoir-faire d’emblée avec cette course entre un homme et un lâcher de bombes (ce qui occasionnera une blague assez noire de Gibbs !). C’est une entrée en matière brutale mais tonique, fluide dans son déroulement avec un excellent passage du gros plan au plan large pour dramatiser la scène. Dommage qu’ensuite, toute l’enquête sur le champ de tir s’étire et ne serve au final qu’à placer des confrontations asymétriques et vaines entre Gibbs et un sergent-chef du CID (service d’enquête de l’armée de terre). Plus tard, on apprendra que le champ de tir est un cimetière sauvage. Un piratage informatique donne lieu à un grand moment entre Abby et McGee. L’alliance des geeks – au terme d’une double séquence rendue haletante et qui nous a aussi fait sourire comme à chaque fois que McGee parle le geek comme d’autres leur langue maternelle ainsi que par une devil mind en français (« Branche-moi McGee ») – aboutit à l’entrée en scène du FBI en la personne des agents Fornell et Charles ! La laborantine cherchait à identifier la victime : l’agent Gerard, infiltré au sein de la famille Napolitano. A partir de là, le scénario déroule du très connu voire de l’archi-rabattu. Le mafieux qui a toujours un coup d’avance et le sempiternel coup de la taupe. C’est sans originalité aucune et ce n’est même pas bien fait. Quand Fornell est accusé d’être cette taupe, on sait aussitôt que ce n’est pas le cas et, par ricochet, on perce à jour le vrai traître. Curieusement, c’est le personnage dont l’utilité paraissait la plus sujette à caution. Étrange, n’est-ce-pas ? Avec ça, le décor de la prison est atroce et sonne faux. Même la « surprise » ne surprend guère vu qu’on s’attendait à un rebondissement. Alors, celui-là ou un autre… Par contre, on est plié quand, pour récupérer l’ADN du fils du mafieux pour une comparaison, Kate et Tony jouent le couple désirant faire un test de paternité. Ils sont outranciers et c’est hilarant ! Tout est énorme, tenues, propos mais c’est joué avec un tel plaisir et une telle aisance. Le dernier bon moment sera la discussion sur un ton faussement badin entre Jimmy Napolitano – Robert Constanzo a un faux air de Danny DeVito – qui s’interrompt brusquement. Gibbs ose menacer un parrain de la pègre ! Pour ce coup, Mark Harmon marque ses progrès dans sa connaissance de son personnage. On se souvient des menaces idiotes de Gibbs en saison 1 face à deux dealers. Ici, le ton est moins exacerbé, la colère est rentrée ; on sent la puissance et la conviction ferme de l’agent spécial. Le regard de Mark Harmon a pour le coup plus d’expressivité que l’acteur lui-même. La dernière partie de l’épisode sombre dans la banalité mais on sourit quand même (quand on est fan) à la fausse surprise finale. Il n’y a que les agents du NCIS pour avoir un regard de merlan frit ! Anecdotes :
6. DOMMAGES COLLATÉRAUX Scénario : Roger Director Réalisation : Jeff Woolnough Résumé : L’explosion d’une bombe qui détruit la voiture d’une femme vétéran de l’Afghanistan fait surgir la menace d’Al-Qaïda. Pendant que le FBI enquête sur cette piste, le NCIS assure la protection de la famille. Critique : Un épisode qui laisse une impression mitigée. Laisser le NCIS au bord de la route pouvait paraître une idée intéressante à explorer sur le papier mais, à l’écran, c’est inopérant. On s’ennuie ferme durant une bonne partie de l’épisode. L’explosion résonne sinistrement ; le terrorisme s’en prend au quotidien pour détruire toute impression de sécurité et, cela, chacun peut le comprendre et le ressentir. Dommage que le soufflet retombe vite. Pourtant, le scénariste a voulu mettre de la tension dans son texte : le capitaine Micky Shields est une cible car, dans sa carrière de pilote de l’aéronavale, elle a tué des civils par erreur. Mais, elle est en congé de fin de service. Dans quatre jours, elle redeviendra civile. Puisque le FBI dirige l’enquête, le NCIS ne peut assurer la protection de la famille que durant le laps de temps où Micky Shields reste militaire. D’emblée, l’agent Reyes nous est présentée comme « la méchante » poursuivant son but de démanteler une cellule terroriste même en exposant la famille tandis que Gibbs est « le gentil », celui qui pense à l’humain d’abord. Classique mais un peu trop schématique. Heureusement qu’Elizabeth Pena tient la barre car nous avons un Mark Harmon des grands jours. Le jeu posé de l’acteur fait bien ressortir l’autorité naturelle de Gibbs. Dommage par contre que le duel entre les deux acteurs se focalise beaucoup trop sur la venue ou non dans les locaux du NCIS d’un suspect important. Le suspense n’est pas bien grand et en faire tout un fromage comme le fait Roger Director n’est pas sérieux. On doit donc se farcir la surveillance de la famille qui charrie son lot de lieux communs (garçon pénible, fille en révolte contre sa mère etc.). Jeff Woolnough ne s’échine pas non plus à emballer la machine. Il a raison ; le jeu n’en vaut pas la chandelle. Par contre, la discussion entre le capitaine Shields et Kate est un moment important et d’une grande justesse. Si elle s’avère assez monolithique, Mary Page Keller parvient ici dans la confession de son personnage expliquant pourquoi elle quitte si tôt l’armée à nous toucher et à nous émouvoir ; en partie grâce à Sasha Alexander. L’actrice était en effet toute indiquée pour cette scène. Avec peu de mots mais un visage ouvert, elle sait nous guider dans cette pièce où une militaire de carrière avoue son désarroi et veut apprendre à être une mère. Très émouvant. Sasha Alexander aura une autre occasion de se mettre en valeur. Lorsque Kate enguirlande le FBI en leur rappelant les bases d’une opération de protection, la scène a beaucoup de force parce que l’on sent la colère rentrée de Kate qui s’efforce de demeurer polie et professionnelle. C’est une belle preuve de talent d’acteur. Dommage que Michael Weatherly de son côté n’hérite quasiment que de scènes pénibles (mais au moins, il nous fait sourire). Sauf celle de la salle de bain mais pas certain qu’elle améliore son portrait. En retrait, Sean Murray a des moments amusants sans plus. Mais si l’épisode se sauve, c’est grâce à nos « rats du laboratoire ». L’autopsie du caniche brûlé dans l’explosion par Ducky et Palmer est un moment cocasse et qui fait avancer l’enquête ! Et une nique au FBI, une ! David McCallum aura une autre occasion de se mettre en valeur lors de la « préparation » à l’interrogatoire. Une procédure inhabituelle mais pas intéressante. Le « bon » docteur Mallard s’y montre d’un professionnalisme caustique, matois comme jamais ! Ne manquez pas le sourire de Mark Harmon quand Gibbs surveille le suspect : c’est tout juste s’il ne nous dit pas « Je le tiens ». Si Dieu existe, il est geek ! Pauley Perrette réalise un grand numéro. Le réalisateur a la bonne idée de prendre son temps pour l’opération nettoyage d’image. Au lieu de brèves scènes Abby dispose d’un long temps d’exposition. La jouer azimutée eut été contre-productif. Plus sobre, le personnage ne lasse pas. Et le langage technico-geek (le nettoyage d’image, comment ça marche ?) est toujours un régal. Cerise sur le gâteau, les relations entre Pauley Perrette et Mark Harmon pétillent toujours autant. L’enthousiasme que mets l’actrice lorsqu’Abby entrevoit une publication grâce à sa potentielle découverte ne peut que mettre en joie. C’est encore Abby qui fait avancer l’enquête mais c’est elle aussi qui relance l’histoire en toute fin d’épisode. Une fin que le scénariste voulait certainement tendue et surprenante. Pas tout à fait convainquant ; pas vraiment même. Le coup de théâtre survient trop tard pour dynamiser l’épisode et ne donne qu’une conclusion convenue pas très bien jouée. On aura cependant un dernier sourire grâce à McGee. Anecdotes :
7. SEMPER FI Scénario : Roger Director Réalisation : Thomas J. Wright Résumé : Le caporal Ernie Yost vient au NCIS s’accusant du meurtre de son meilleur ami durant la bataille d’Iwo Jima. Gibbs et son équipe veulent comprendre et lui éviter la prison. Critique : Une histoire intéressante, un grand morceau d’histoire, de l’émotion mais ce scénario aurait davantage eu sa place dans Code Quantum. Quand on regarde NCIS, c’est pour suivre une enquête policière et non explorer l’histoire américaine. Une grande partie de l’épisode manque de rythme. Tout le départ voit Frost ressasser sa culpabilité sans pouvoir donner un mobile ou un lieu et cela devient lassant. Charles Durning se montre bon comédien. Si l’épisode ennuie quelque peu, l’acteur donne corps à son personnage, tantôt vieillard sympathique, tantôt homme désorienté, que la mort de son épouse a profondément éprouvé. Il saura nous toucher à la fois par son côté humain mais aussi parce que c’est un authentique héros, titulaire de la médaille d’honneur. La lecture par Gibbs des faits ayant valu cette distinction au caporal a vraiment de la grandeur. Le NCIS n’a pas vraiment envie d’ouvrir une enquête sur des faits auxquels personne ne croit. Mais, bonne idée de Roger Director, il fait revenir le capitaine Coleman. L’uniforme sied parfaitement à Alicia Coppola que l’on remercie d’être là car la comédienne va dynamiser plusieurs passages à venir, nous évitant une sédation fatale. Premier acte, par visioconférence, elle exige l’ouverte d’une enquête. Par écran interposé, nous assistons à une passe d’armes entre Gibbs et Coleman. L’intéressant, c’est qu’il n’y pas d’hostilité entre eux. Leur opposition n’a rien de personnel ; ce sont deux professionnels. Second acte, elle vient chercher Frost mais il n’est pas là et toute l’équipe se paye la tête du capitaine – qui n’est pas dupe – avec une histoire à dormir debout. C’est un passage assez drôle mais on a connu bien mieux en termes d’humour même si le visage fermé d’Alicia Coppola reflète à merveille un mélange d’agacement et de commisération assez savoureux. Troisième acte, elle débarque avec deux soldats pour arrêter Frost mais DiNozzo révèle astucieusement la médaille d’honneur provoquant un garde à vous général (avec une légère seconde de retard pour Coleman) ! La clé, c’est Iwo Jima. La victime pRésumé :, Wade Kean, y est mort, la veille du jour où Frost a mérité sa médaille. L’exhumation donne lieu à un déploiement militaire (on sent la marque Bellisario) mais l’examen par Ducky va dans le sens de ce dont s’accuse Frost. Gibbs s’obstine ; comme il le dit à Coleman, il veut un mobile. Là, on a une amélioration nette de Gibbs à qui Mark Harmon donne plus d’épaisseur humaine. Il ne « sait » pas que Frost est innocent ; il veut « comprendre ». Il n’y a pas à proprement parler de « duel » avec Coleman (qui nous rappelle que nous sommes dans une série dérivée de JAG qui vit toujours) mais un pas de deux. Abby et McGee – les Geeks associés – ont reconstitué numériquement la bataille. Le récit que fait Pauley Perrette a un petit ton plaisant, presque « Alain Decaux raconte » mais la trame est épouvantable ! La reconstitution donne un autre tournant à l’enquête, semblant innocenter Frost. Sauf que DiNozzo a trouvé une photo qui pourrait expliquer un geste criminel. DiNozzo qui a passé beaucoup de temps avec Frost. Le moment a permis à Charles Durning de jouer la gamme du vieux soldat racontant ses souvenirs avec humanité et modestie. Michael Weatherly montre les progrès de son personnage. Ici, pas de « chien fou » mais un homme jeune respectueux de la vieillesse et du véritable héroïsme. Ce calme, cette pondération font un peu grandir DiNozzo mais qui reste DiNozzo avec une remarque qui déclenche une brusque colère de Frost ! Une réflexion de Kate – relativement en retrait et c’est bien dommage - a fait tilt chez Gibbs qui obtient de Coleman un peu de temps. L’agent spécial se livre alors à un interrogatoire cognitif, plutôt rare dans la série. Il s’agit de faire revivre à un témoin les circonstances d’un événement. Gibbs recrée Iwo Jima et c’est un moment fort, le plus fort de l’épisode mais qui arrive tardivement. Thomas J. Wright, qui a plutôt bien géré le cruel manque de rythme, trouve ici matière à travailler. La scène se passe dans la pénombre et Gibbs craque des allumettes tandis qu’une télévision crache des images de la bataille. Cette reconstitution in vivo est très émouvante et fait jaillir la vérité. Coleman, les larmes aux yeux (Alicia Coppola confère une grande dignité à son personnage) rend les armes. Anecdotes :
8. ULTIME RECOURS Scénario : George Schenck et Frank Cardea Réalisation : Dennis Smith Résumé : L’équipe de Gibbs enquête sur la mort d’un homme qui paraît avoir été victime d’une combustion humaine spontanée à l’hôpital militaire ! Critique : Après un passage plutôt moyen, la série reprend de la vigueur avec cette histoire bien écrite, bien jouée et une réalisation qui ne manque pas de malice. Le coup de la « combustion humaine spontanée » est hilarant dans la mesure où c’est invraisemblable mais il fallait bien que quelqu’un la fasse. Que ce soit McGee est la seule erreur du scénario ; on aurait mieux vu Abby (qui y croit) ou Palmer. La science reprend ses droits tout de suite mais cette entrée en matière réussie donne à l’épisode une coloration d’humour sympathique. La grande réussite de nos duettistes du feu de Dieu est d’avoir réussi à conserver l’humour tout en introduisant une part dramatique et aussi de romantisme. Chacun de ces éléments est mesuré au cordeau et l’équilibre ainsi obtenu garantit l’attention et l’intérêt du spectateur. L’enquête s’oriente vers un meurtre assez astucieusement mené (reconstitution numérique menée par une Abby que cet étrange meurtre met en joie car il la sollicite intellectuellement) mais qui déconcerte les enquêteurs qui peinent à le reconstituer et, surtout, à en saisir le mobile. La victime était un homme qui avait le don d’exaspérer son prochain et de se faire des ennemis. Le genre donc que tout le monde voudrait voir mort ! Humour donc. DiNozzo cherche à savoir qui est le mystérieux petit ami de Kate, un certain Harrison. On ne le verra pas mais on a bien compris au bâillement de l’agent Todd que sa nuit a été courte ! Ces deux-là récidivent à bord d’un porte-avion sur l’air de « C’est moi qui sait où on est ». Dennis Smith place alors sa caméra derrière une échelle et s’éloigne doucement pour qu’à travers la volée de marche on voit passer en courant l’agent qui a eu tort ! Dernier point, la scène à l’hôtel qui ne manque pas d’une certaine causticité. Pour la part de drame, c’est le principal suspect qui la fournit. Le lieutenant Hayes a subi les réprimandes continues de la victime. A l’issue d’une entrevue avec son entraîneur de natation, il nous apparaît fragile émotionnellement (mais on peut l’être avec un crime sur le dos) ; il en voulait à la victime, il n’a jamais voulu servir et, surtout, il est armé. Sa traque est aussi l’occasion de voir qu’entre l’agent Gibbs et l’agent Paula Cassidy, les relations ne sont pas au beau fixe. Cette dernière a voulu faire preuve de compassion envers Hayes ; elle a peut-être causé la mort du tortionnaire de ce dernier. Mais c’est la mort de Hayes, tué par Kate qui est le bouquet. Kate n’a fait que son devoir mais elle a tué un innocent et Sasha Alexander restitue avec sobriété mais force le désarroi de cet humaniste devant cette situation. Mais c’est le romantisme qui est l’ingrédient bonus, le petit plus qui donne une saveur intéressante à cet épisode et lui gagne le quatrième melon. Passons sur le couple DiNozzo/Cassidy qui est un chapitre clôt malgré les efforts de Tony pour revenir dans la vie de Paula. Michael Weatherly est en forme. DiNozzo crépite d’humour aux dépens de ses collègues mais il est particulièrement sobre, quoiqu’aussi plein d’humour, envers Paula. L’acteur nous convainc sans peine de l’attachement véritable de son personnage. Mais là ou le fan se régale c’est en donnant un rôle important à David McCallum. Quand le digne légiste aperçoit le capitaine Janice Byers, médecin militaire qui a opéré la victime, il fait preuve d’encore plus de courtoisie que de coutume. Lorsque celle-ci lui apporte un dossier, il fait lourdement comprendre à Gibbs qu’ils ont fini (ce qui fait bien rire le policier). Cerise sur le gâteau, le dîner dans le sous-sol du Muséum d’histoire naturelle où le docteur Mallard est un guide plein de verve et de chaleur. Pour faire un couple, il faut être deux et Stacy Edwards se montre à la hauteur. Ravissante au naturel, elle se montre très en beauté au rendez-vous. Par sa simplicité, son sourire chaleureux, l’actrice rend parfaitement le vif plaisir que prend Janice à être ainsi courtisée. David McCallum et Stacy Edwards réussissent sans le moindre mal à nous convaincre de l’idylle qui se noue entre leurs personnages. Il faut maintenant résoudre l’énigme. C’est le résultat d’un travail d’équipe qui aboutit à ce résultat. Un mot d’Abby à Ducky amène ce dernier à reprendre l’autopsie et à demander un certain document. Alors qu’il reprend les indices matériels devant une Abby amusée, DiNozzo comprend ce qui s’est passé et en fait la démonstration devant l’équipe mais c’est Ducky qui portera l’estocade. Fait rare : le coupable avouera sans peine, soulagé d’avoir été démasqué. Anecdotes :
Scénario : Jesse Stern et John C. Kelley Réalisation : Dennis Smith Résumé : Une femme tire sur un homme entré chez elle mais le NCIS découvre qu’il y a été invité. Critique : Un épisode palpitant avec une histoire mêlant le glauque à l’humour, confrontant le réel et le virtuel sans se perdre et en maintenant un bon rythme. Dommage que les décors soient si pauvres. Seul, John C. Kelley ne nous avait pas emballé jusque là mais il semble avoir trouvé un bon partenaire d’écriture. L’entrée en matière est excellente avec cette femme, Laura Rowan, qui commente avec ironie une scène de film d’horreur avant d’être brutalement concernée elle-même ! Joli mouvement de Dennis Smith qui nous plonge tout de suite dans le dur ! Qu’elle tire sur l’intrus est par contre inédit mais nous sommes dans NCIS : c’est une femme de Marine ! Megan Ward tient d’emblée parfaitement le rôle de Laura Rowan, cette femme esseulée, qui s’ennuie, mais qui a une certaine force de caractère (ce n’est pas tout d’avoir appris à utiliser une arme, il faut pouvoir le faire !). Dans les deux interrogatoires auxquels sera confronté son personnage, l’actrice jouera avec justesse soit la femme choquée par l’intrusion et le tir puis choquée par les accusations lancées par Gibbs. Manière en miroir de voir aussi la justesse de Mark Harmon. Compatissant et chaleureux puis froid et formel. Neil Hopkins, qui joue l’intrus nommé Jeremy Davidson, ne marquera pas par contre les esprits. Certes, il passe l’essentiel de son temps dans un lit d’hôpital mais d’autres ont eu besoin de moins que ça pour impressionner. Il joue sans éclat mais ça passe. L’équipe du NCIS est en pleine forme dans cet épisode. Michael Weatherly se délecte à jouer le moqueur (avec McGee) ou le supérieur hautain (avec Kate, mais dans ce cas, ça déverrouille l’accès à Davidson !) mais la palme revient à Pauley Perrette que l’épisode met particulièrement en valeur pour ses qualités professionnelles. Abby a cru que Laura Rowan avait invité Jeremy à entrer chez elle pour jouer un fantasme de viol (il faut voir l’équipe peu encline à interrompre Gibbs !) mais c’était un leurre informatique. Pour remonter la piste du pirate, mission d’infiltration ! Passons sur la facilité scénaristique de la recherche d’un poste de programmeur informatique qui permet à Abby d’entrer chez « Secrets d’alcôves ». La présentation du job aurait pu être barbante mais c’est drôle et l’embarras d’Abby, elle si à l’aise dans son labo et qui parlait de « parcourir les profondeurs du cybersexe » avec McGee, notamment invitée à poser nue si elle le souhaite, est à croquer. Le choix de son pseudonyme est tout aussi cocasse. La manœuvre informatique coordonnée avec le MTAC est rendu parfaitement fluide et dynamique. Pauley Perrette aura deux autres occasions de nous régaler quand Gibbs pousse Abby à se dépasser (le sourire de l’actrice est lumineux ; elle prend visiblement plaisir à jouer avec Mark Harmon faussement hiératique et vraiment joueur) et lorsqu’Abby découvre la vérité mais que Gibbs l’a devancé ! Son désappointement est hilarant. Que le pirate soit mort permet à Ducky et à Palmer de faire une apparition. Donald McCallum n’a pas besoin de dix minutes pour être intéressant et nous faire sourire avec son histoire de cannibales. Sa réflexion sur leur localisation géographique est à savourer et à méditer. On ajoute un peu de glauque avec ce cadavre aux yeux crevés (étrange qu’un épisode ultérieur s’intéresse aussi aux yeux) et, hop ! Tout de suite de l’humour avec cette caméra à récupérer. Pour la seconde fois de la saison, Kate s’y colle et, par « coïncidence », elle est à nouveau en jupe pour monter sur les épaules de ses collègues. Mais ici, c’est DiNozzo et c’est bien plus drôle ! Presque tout se joue sur un détail. L’épisode aura su maintenir le suspense jusqu’au bout. Anecdotes :
Scénario : Frank Military Réalisation : Thomas J. Wright Résumé : Pour remonter la piste d’un vol d’objets d’arts irakiens à Norfolk, DiNozzo se fait passer pour un prisonnier en cavale. Mais le NCIS perd sa trace. Critique : L’histoire de Frank Military a le mérite de sortir des canaux habituels de la série mais ne sort pas de ceux du policier infiltré et de la cavale. La réalisation énergique de Thomas J. Wright pallie cette carence et l’implication de Michael Weatherly en vedette nous tient suffisamment en haleine. L’évasion de Tony et du dénommé Jeffrey est déjà un bon moment. Nous ne voyons pas le visage de Tony et rien ne laisse présager ce qui va suivre. Sa voix nous alerte mais l’action est déjà enclenchée et la fuite commence avant le départ du générique ! Gibbs et Kate sont en soutien mais une chute dans un cours d’eau met le traceur GPS HS (séquence auparavant hilarante quand Abby raconte d’un ton songeur les endroits où elle pensait l’implanter). Le NCIS a heureusement prévu une solution de repli – ce qui permet de voir qu’il s’agit une opération minutieusement montée. Précision nécessaire par rapport à McGee ! On y reviendra. Malheureusement, un accident grille cette cartouche. On admire cependant – avant de rire de bon cœur – à la présence d’esprit de Tony pour la façon dont il éloigne le motard secourable. Ayant volé sa moto, Tony et Jeffrey partent rejoindre un copain de ce dernier. On est obligé de sourire en les voyants habillés de défroques colorées, sur une moto et qu’on entend de la musique country ! Jusqu’à présent, l’épisode a baigné dans une ambiance plutôt de comédie. Lorsque les fugitifs retrouvent Lane, le complice de Jeffrey, ça se tend et ça ne va faire que monter. Sa façon de souhaiter une « bonne nuit » à Tony donne plutôt le frisson. Coup de théâtre ; il a disparu le lendemain matin ! Pour Jeffrey, il a fui pour retrouver un acheteur. Il avoue à cet instant ce que le spectateur sait déjà : il a participé au vol de plusieurs objets d’art irakiens d’une valeur de 3 millions. Bien entendu, Tony accepte de suivre Jeffrey mais on notera que le policier se montre méfiant. Il a bien raison d’ailleurs même s’il ignore ce que nous, nous savons de la véritable identité de Jeffrey. C’est crispant et le suspense est bien maintenu (coup des appels de téléphone dans le vide). Lors de l’ultime confrontation, impossible de ne pas frissonner et de sursauter. En arrière-plan, il y a deux fils rouges comiques. Si celui des appels pour la décapotable est mal relié à l’histoire et n’a donc pas réellement d’intérêt, en revanche, les têtes à tête entre McGee et la secrétaire d’Etat à la Défense sont hilarants. Gibbs étant sur le terrain, c’est donc McGee qui est envoyé au charbon pour faire un rapport. Le premier topo est très maladroit et on est de tout cœur avec McGee dont on partage le trouble. Le fait d’envoyer « le bleu » permet une identification entre Sean Murray, impeccable dans le côté gauche de son personnage qui s’enferre à vouloir bien faire, et le spectateur. Ce topo a le mérite de l’efficacité. En deux minutes, Frank Military a posé les enjeux de l’épisode sans s’attarder et en nous faisant rire. La répétition est un des ressorts du comique ; aussi le scénariste va reprendre ce schéma trois autres fois, permettant aussi au réalisateur de varier les angles. Grossir le visage de la secrétaire d’Etat – qu’on ne verra jamais que sur l’écran géant du MTAC – donne à la fois un effet comique tout en la présentant comme une « méchante » ; renforçant notre identification à McGee et le soutien moral que nous lui apportons. Mais Frank Military a suffisamment de métier pour savoir qu’une simple reproduction de la situation initiale serait contre-productive. Aussi chaque scène est-elle légèrement différente tout en permettant à Sean Murray – finalement, l’autre vedette de l’épisode – de travailler son personnage. En effet, l’agent spécial se montre à chaque fois un peu plus sûr de lui, plus professionnel pour finalement trouver le courage d’oser balancer l’insanité que Gibbs lui a dit d’envoyer. On se demande s’il osera le dire (même si l’avant dernière ligne de texte de la secrétaire d’Etat est une véritable perche) puis on éclate de rire ! Que McGee se fasse applaudir puis féliciter ne peut que nous plaire. Ces moments de comédie permettent de soulager la tension que la fuite sans filet de Tony nous inflige. Mark Harmon, Sasha Alexander, Pauley Perrette et David McCallum sont plus en retrait dans cet opus mais les deux premiers se débrouillent bien. Si Mark Harmon la joue plutôt à l’économie, Sasha Alexander rend palpable l’inquiétude qu’éprouve Kate pour son collègue. Si la scène de « l’aveu » n’a pas beaucoup d’utilité, elle souligne la grande humanité de l’agent Todd tout en nous faisant sourire car Gibbs la laisse faire et s’en tire par une pirouette. Et la scène avec le motard permet également à Sasha Alexander de jouer sur une autre gamme, celle de la légèreté. Un épisode qui indique que la voie pour NCIS, ce sont ses personnages plus que les enquêtes. Anecdotes :
11. EN EAUX TROUBLES Scénario : John C. Kelley et Juan Carlos Coto, d’après une histoire de Juan Carlos Coto Réalisation : Terrence O’Hara Résumé : Un corps retrouvé dans un lac réveille une histoire de disparition vieille de deux ans. Critique : Décidément, John C. Kelley écrit bien mieux en duo ! Deux essais en duo et deuxième réussite ! Le scénario est brillant, astucieux, tortueux (normal, Juan Carlos Coto a travaillé sur Le Caméléon, série compliquée s’il en est !) et qui ne néglige pas l’humour. L’entrée de l’épisode est spectaculaire et sinistre et pose d’emblée la question : le lieutenant Brian McAllister, porté disparu, est-il mort d’un accident ou a-t-il été assassiné ? Mais l’histoire se complique avec ce privé, Monroe Cooper -très américain comme patronyme ! – qui prétend avoir retrouvé le corps (il donne une explication très crédible à défaut d’être très ordonnée) et qu’il a la certitude que McAllister a été assassiné. Mike Starr s’impose d’emblée, « mélange de Columbo et de Sherlock Holmes » selon McGee, qui en est fan, et c’est vrai qu’il y a du Columbo dans l’allure mais Cooper se rapproche plus du privé classique américain que du « roi des détectives ». Peu de réflexions mais beaucoup de recherches. Mike Starr donne un côté sympathique, très « vieille école » à son personnage ainsi qu’une faconde réjouissante tout autant qu’une opiniâtreté aussi appréciable qu’inquiétante. L’examen de la voiture par McGee et Abby est un beau moment. Terrence O’Hara la présente sous tous les angles avec chacun une utilité : la trouvaille hilarante d’Abby et celle plus grave de McGee, une balle. Déterminer sa trajectoire permet de retrouver une des marottes de la série, la reconstitution numérique par Abby. Pas grave, c’est toujours un plaisir car Pauley Perrette se montre toujours pimpante. Sauf que l’interprétation qu’en fait Ducky est troublante. Quelque chose ne colle pas. S’il y a eu crime, il y a un mobile et l’équipe le trouve facilement : l’argent. D’autant que le défunt avait un frère à la jeunesse compliquée. Kate et DiNozzo vont l’interroger et, surprise Thomas McAllister, devenu PDG, est resté simple et il se montre d’un abord ouvert avec les agents. Surtout avec Kate qui n’y est pas, mais alors pas du tout insensible. Sasha Alexander est une nouvelle fois magnifique ; elle montre Kate séduite mais pas midinette. La mine de Mickael Weatherly, quand DiNozzo comprend ce qui se passe, est un régal ! McAllister est un suspect tout trouvé et Cooper le pense. Sa démonstration devant l’équipe est convaincante et Abby l’appui. Il n’y a que Kate pour le penser innocent mais le scénario a bien joué le coup et entretien la suspicion : comment prendre son avis pour fiable quand elle nous a été montré sous le charme ? Mais Gibbs n’est pas là pour décrocher la prime d’un million promise pour la famille à qui trouverait l’assassin du lieutenant McAllister ; il veut du concret. Premier acte, aller parler au médium qui s’était immiscé dans la vie du père du lieutenant et aurait largement bénéficié de ses largesses justement. Pas le meilleur moment car la figure du médium ambigu ne s’écarte pas des standards du lot et, quand on a vu Patrick Jane en action, les autres « mediums » paraissent fades. Mais celle-ci a un côté sarcastique et l’humour grinçant de la scène de tournage est intéressant. Ce ne sera pas pour autant un moment inutile car le médium manque de se faire assassiner ! La balle provient de la même arme qui a tiré le projectile retrouvé dans la voiture du défunt. Deuxième acte, pendant que Gibbs et McGee fouilleront l’appartement de McAllister, Kate l’occupe en dînant – de bonne grâce – avec lui. En tenue de soirée, Sasha Alexander est somptueuse et on rigole bien à la plaisanterie pocharde de DiNozzo. Terrence O’Hara va alterner les deux plans, juxtaposant une atmosphère chaleureuse propice aux confidences et une autre plus sèche et nerveuse. Le twist final est de toute beauté. Quelque chose ne collait pas en effet et, comme souvent, c’est un détail qui fait la différence. Impossible de conclure sans s’arrêter une seconde sur l’hilarante scène d’ouverture dans les bureaux (un classique de la série) : le portable de DiNozzo sonne sans arrêt car il est harcelé par une ex. Il demande à Kate de répondre en prétendant être sa femme ! La chute est malicieuse et amorale mais tellement drôle ! Il y a aussi la scène du déjeuner de l’équipe apporté par Kate qui est…un régal !! Parfaitement équilibré, un épisode qu’on apprécie en le visionnant plusieurs fois. Anecdotes :
Scénario : Jack Bernstein Réalisation : Terrence O’Hara Résumé : Alors qu’il est en ligne avec un client, un téléopérateur est témoin de ce qui semble être un meurtre ! Critique : Épisode plutôt inégal. Il se suit sans déplaisir mais sans grand intérêt non plus. La faute a un scénario qui ne va pas au bout de ses bonnes idées. Ça commence bien toutefois avec ce crime en direct que l’on suit depuis le siège de la compagnie de démarchage. Au passage, on apprend comment et pourquoi se constituent les fichiers clients ; ce qui est très édifiant ! Chez la victime, le quartier-maître Lambert, l’équipe du NCIS trouve celle du lieutenant Cheney, de la police. Sous les yeux ahuris des agents fédéraux – et des nôtres – c’est la copie conforme de leur équipe, jusque dans les cafés des chefs ! C’est très comique, merci mais ensuite ? Quel intérêt ? Il y a finalement trop peu d’interactions entre les deux équipes pour qu’un jeu de miroir qui aurait pu être drôle s’installe. Les personnages de Rachel et de Monteleone sont trop peu dessinés pour avoir une existence en dehors de la caricature de leurs « modèles ». Seul John Doman a assez de carrure et de métier pour donner une étoffe à Cheney. Lui parvient à créer un lien avec Mark Harmon. Leur interrogatoire d’un lobbyiste soupçonné de trafic de médicaments sera assez jubilatoire ! Chez Lambert, il y a du sang mais pas de corps. Et pour cause. L’enquête révèle des incongruités qui pointent vers une seule conclusion : Lambert a simulé sa mort. Terrence O’Hara trouve une scène à réaliser en survolant McGee et Abby sous l’œil vigilant de Gibbs. Sur une musique bien rythmée, c’est un passage très agréable à suivre. Comme Lambert était informaticien à l’hôpital militaire de Bethesda, Gibbs emmène McGee pour qu’il lui traduise leur langage. C’est assez drôle, il faut le reconnaître. La superviseuse de Lambert, Karen, tape dans l’œil de Gibbs qui, tout en l’interrogeant courtoisement, la drague en même temps ! Assez surréaliste tout de même d’autant que la belle (qui n’est pas non plus un canon) n’est même pas rousse. Peut-être que cet élément n’était pas encore entré dans la « Bible » de la série ! Après avoir failli périr d’ennuis (le concours du job le plus mortel est vraiment hilarant- l’épisode fonctionne plus avec des scènes qu’avec un réel fil), Abby et McGee découvrent que Lambert se servait de son poste pour faire du trafic de médicaments. Malheureusement, l’histoire devient alors plus paresseuse avec l’inévitable fausse piste qu’on a senti venir ainsi que le « rebondissement » inévitable. Certes, la méthode employée par Gibbs et Cheney pour obtenir des aveux n’est pas d’une pure orthodoxie (mais Brenda de The Closer aurait sans doute adoré) mais elle nous procure la dernière scène intéressante. C’est une analyse de cigarettes qui sera déterminant. Comme quoi, le tabac est vraiment mauvais pour la santé ! Anecdotes :
13. VENGEANCE D'OUTRE-TOMBE Scénario : Frank Military Réalisation : Thomas J. Wright Résumé : Trois corps en morceaux dans un baril indiquent que Ducky est menacé suite à une affaire vieille de dix ans. Mais le coupable est mort ! Critique : L’histoire est simple, le coupable évident mais cet épisode est néanmoins intéressant à la fois par son atmosphère glauque et parce qu’un des membres de l’équipe est menacé. Les « affaires personnelles » sont, à l’instar des ennemis des Avengers comme dans le remarquable Jeux ou Le Joker pour ne citer que ceux-là, celles qui permettent d’impliquer le spectateur qui craint et espère pour « ses » personnages. NCIS n’est pas Game of Thrones pour immoler ses acteurs tous les quatre matins mais, dans une série policière, nul n’est à l’abri d’une vieille affaire. L’épisode se permet en outre deux tranches d’humour pas désagréables. D’entrée de jeu, le docteur Mallard se sait visé. Donald McCallum est en vedette et il nous fait ressentir l’effroi qui envahit Ducky petit à petit. Trois corps dans un baril ont été laissés il y a six mois (on a déjà vu la reconstitution des corps dans des épisodes précédents) et le légiste est certain que ce n’est pas une coïncidence s’ils ont été laissés dans sa juridiction. Désormais reconstitués, les cadavres vont révéler leurs identités : le juge, le procureur et le président du jury lors du procès de Vincent Hanlan condamné suite au témoignage de Ducky. Sauf qu’il ne peut pas être coupable : il est mort voici un an. Sa famille ? L’équipe va les interroger. Le moins que l’on puisse dire c’est que Frank Military n’avait pas mangé un clown au petit déjeuner le jour où il a imaginé la famille Hanlan. Les parents de Vincent sont dans les pompes funèbres et le frère taxidermiste ! C’est d’un noir ! Mais un noir lourd, malsain et l’agressivité de Mme Hanlan ne détend pas l’atmosphère. Lee Garlington tient bon la barre : elle nous donne à voir la haine et l’amertume d’une mère pour qui son fils a été sacrifié par la justice. Qu’il ait été coupable ne la déstabilise même pas ; c’est un amour maternel total, aveugle et qui met mal à l’aise. Fred Hanlan n’est pas non plus désopilant et l’entendre dire calmement qu’il aurait bien empaillé son frère dans son sinistre atelier (la caméra se promène doucement au milieu des bêtes et nous donné la chair de poule) amène le cœur bien près des lèvres !! A ce moment de l’histoire, le scénariste a bien senti qu’il lui fallait alléger la tension et il nous présente Victoria Mallard, 96 ans, mère de Ducky. Là aussi, on serait intéressé de savoir quelle substance a prise Frank Military parce que la mère Mallard n’est pas piquée des vers ! On voudrait aussi l’avis de son psy sur son rapport à sa mère !! Nina Foch (qui avait 80 ans au moment du tournage) campe une femme à qui l’âge et la sénilité n’ont pas fait perdre sa belle énergie ! DiNozzo, qui a été affecté à sa protection, manque de devenir chèvre puisqu’elle oublie ce qu’elle a dit une minute avant et le prend alternativement pour un gigolo, un déménageur et un voleur ! Michael Weatherly nous fait bien ressentir la solitude et le désespoir de Tony et on est plié. Son sourire quand il passe le relais à Kate est aussi hautement réjouissant ! Dernière chose, la maison Mallard est un véritable manoir absolument somptueux, meublé et décoré avec un goût certain qui cadre parfaitement avec l’onctuosité et l’érudition de Ducky. Kate sera bien malheureuse car, bernée, elle est impuissante à empêcher l’enlèvement de Ducky. L’enquête semble enlisée mais elle va rebondir grâce à un duo improbable : Palmer et Abby ! L’apprenti légiste a une idée « glauque mais géniale » qui provoque un coup de théâtre ! Le scénario donne du temps de jeu à Brian Dietzen qui est loin de faire de la figuration. Bien sûr, Palmer est encore un « bleu » dans son domaine mais il est compétent, capable d’initiatives et sa fraîcheur et sa spontanéité en font un personnage vraiment sympathique. Si, ici, il ne nous régale pas de son humour très personnel, Brian Dietzen le montre suivant son maître dans le long chemin de la digression ! C’est à la fois drôle et touchant. Le final est épouvantable tant par la violence du processus de mise à mort de Ducky (et le réalisateur, par ses gros plans, met l’accent sur le côté douloureux particulièrement atroce), par la violence des aveux du frère et par le sanglant choix final. L’épisode est aussi parcouru par un fil rouge comique. Le petit ami de Kate, un certain Steve (où est passé Harrison ?), était dans la même confrérie d’étudiants que Tony et lui a donc, au nom de leur « serment », tout raconté sur leur couple ! Si la curiosité est une qualité chez un policier, avouons que, chez Dinozzo, elle atteint des niveaux stratosphériques ! Heureusement, la mine réjouie, très gamine de Michael Weatherly désamorce ce qu’elle pourrait avoir de dérangeant pour la situer sur le terrain de la franche comédie. Et la réponse de la bergère au berger sera de la même eau, et celle-là, il ne l’avait pas vu venir ! Anecdotes :
Scénario : George Schenck et Frank Cardea Réalisation : James Whitmore Jr Résumé : Une jeune femme prétend avoir vu un meurtre se passer dans l’immeuble en face de chez elle. Envoyé déterminer la crédibilité du témoin, McGee pense qu’il y a bien eu crime. Critique : Un épisode dont l’intrigue est bien écrite, mais qui est surtout important pour l’évolution de McGee. L’ouverture est habile. James Whitmore Jr nous montre quelque chose d’indistinct tout en alternant avec une jeune femme, qui a plutôt bien descendu son verre de vin rouge (boisson classique dans les fictions télés américaines) : réalité ou fantasmagorie ? Comme la victime serait un marin, le NCIS est dans la boucle. Gibbs charge McGee de déterminer la fiabilité du témoin…copieusement démolie par la police et Jack McGee (c’est le nom de l’acteur !) campe un policier un peu blasé et qui n’y croit pas une seconde. Comment lui jeter la pierre ? Le témoignage d’Erin Kendall est pour le moins…mince et l’interprétation de Danica McKellar n’arrange pas les affaires puisque l’actrice la joue à cran. Ce qui va faire basculer l’épisode, c’est…un bouquin très compliqué ! Le rapport de McGee sera un peu brouillon mais ferme sur le fond. Gibbs semble sceptique mais ordonne cependant une enquête. Ce début d’épisode nous scotche littéralement. Le doute existe bien qu’on sache qu’il y a bel et bien eu crime (sinon pas d’épisode !) mais, surtout, c’est la personnalité de McGee qui nous intéresse. Sean Murray accompagne la professionnalisation de son personnage, son aguerrissement avec conviction et crédibilité. Un enquêteur doit parfois se fier davantage à son flair qu’aux indices et McGee applique les conseils de Gibbs. Évidemment, il ne s’est pas mué en super-policier mais, justement, ce sont ses approximations, ses doutes, ses erreurs qui nous le rendent proche et rendent convaincants ses actes. Mark Harmon la joue avec simplicité. Pas de discours, pas de conseils, pas d’attitude de professeur ; juste le supérieur qui juge son subordonné sur ses actes. La scène où Gibbs demande à McGee la marche à suivre est symptomatique. Le disparu est un certain quartier-maître Keith Dillon mais l’appartement où Erin a vu le crime est loué par un certain Robert Sorn qui…n’existe pas. La fouille approfondie dudit appartement apporte des éléments intéressants. Puis c’est la police qui retrouve le corps de Dillon. Il a bien été étranglé ainsi qu’Erin avait vu. Pour le côté chaleureux de l’épisode, notons le net rapprochement entre les deux « grosses têtes » que sont donc Erin Kendall et Tim McGee. La jalousie évidente d’Abby, ainsi qu’un nouveau discours technico-geek sont les moments comiques de l’épisode. Le fil rouge - on pourrait oser « fil dentaire » - concernant la dent de Kate et son recours final à une hypnotiseuse (quelle absurdité ! On ne croit pas une seconde que Kate puisse y avoir recours. Le personnage est trop rationnel pour cela) n’est là que pour faire ultérieurement intervenir cette personne dans l’enquête. Une intervention surtout intéressante pour ce qu’elle révèle de l’histoire des séries télés à cette époque. La relance de l’histoire se joue sur un joli coup. Le duo de scénaristes géniaux l’a écrite sur deux tableaux et sur du velours. Erin et McGee discutent au téléphone ; elle chez elle et lui en planque chez Sorn. Et soudain elle est agressée ! C’est quasiment la même scène que celle d’ouverture ! James Whitmore Jr, qui passait doucement de l’un à l’autre en début de scène, accélère brusquement et accompagne avec dynamisme l’élan que prend McGee se précipitant chez son amie, hélas trop tard. C’est aussi très bien vu que ce soit Kate qui réconforte le malheureux. On voit une différence avec Amnésie (1-10) quand Gibbs et DiNozzo l’avaient laissé seule. C’est cohérent avec les personnages et Sasha Alexander est vraiment excellente dans l’émotion. Elle n’en fait jamais trop et ce n’en est que plus fort. La douleur qui étreint McGee est aussi très bien montrée par le réalisateur faisant tourner sa caméra autour d’un Sean Murray au regard absent. Même à son bureau entouré de ses collègues, McGee est seul. C’est là que l’hypnotiseuse entre en scène pour permettre à McGee de revivre la scène. L’épisode a été diffusé le 15 février 2005. A cette époque, la série Esprits criminels n’existait pas encore. Or, c’est notamment cette série qui a popularisé le concept d’entretien cognitif qui sert justement à replonger le témoin – au passage, jolie inversion des rôles entre Danica McKendall et Sean Murray – dans ses souvenirs. On sourit donc à cette ficelle un peu grosse qui fait assez amateur. Heureusement, l’interprétation inspirée de Sean Murray nous replonge dans le drame. Impassible, le regard dans le lointain, l’acteur égrène avec lenteur les différents moments. C’est très troublant. Grâce à une découverte d’Abby et à un détail dont se souvient McGee, les deux crimes sont résolus. Sean Murray arbore un visage très dur qu’on ne lui connaissait pas quand il tient l’assassin en joue. On a bien l’impression qu’il va tirer ! La scène finale est très émouvante. McGee réclame le silence pour écrire (Kate et Tony s’amusent à se jeter des pistaches comme deux gamins !). Ils pensent qu’il ré-écrit son rapport mais, quand ils découvrent que c’est une lettre de condoléances à la famille d’Érin, ils sont touchés par l’attention. Même DiNozzo a le tact de ne pas plaisanter ; preuve de la sincérité de son émotion. Une émotion que nous ressentons. Anecdotes :
15. RANDONNÉE MORTELLE Scénario : Chris Crowe, Gil Grant et John C. Kelley Réalisation : Jeff Woolnough Résumé : Un Marines fait une chute mortelle dans le parc de Shenandoah. Le NCIS penche pour l’hypothèse criminelle. Critique : Trois scénaristes pour ça ? Si certaines choses sont meilleures à plusieurs, l’écriture du scénario ne l’est pas forcément ! On a nettement l’impression que l’on a absolument voulu retaper un scénario sans intérêt et, du coup, on a plein d’éléments parasites qui n’occultent pas une intrigue principale squelettique. On ne croit pas longtemps évidemment à l’hypothèse accidentelle : combien y a-t-il d’accidents dans une série policière ? Aucun ! C’est quasiment une convention du genre. L’arme du crime est classique : une batte de base-ball, l’arme blanche américaine par excellence ! Niveau suspect, on a le choix entre un couple adultère supposé et un défoncé avec qui la victime avait eu une altercation la veille. Cette fois, la vérité est difficile à deviner et les éléments à décharge paraissaient convaincants. D’autant que la fausse piste était hautement plausible. Ce qui pêche, c’est l’absence de profondeur des personnages. Tant l’épouse de sergent Moore, son meilleur ami, le sergent Kent et le défoncé, David Ronion sont platement dessinés et interprétés sans flamme ni conviction. La palme a l’épouse d’une fadeur patentée ! Ronion s’en sort mieux mais c’est sans éclat. Le meilleur moment, c’est l’interrogatoire des amants présumés. Jeff Woolnough n’a pas eu grand-chose à se mettre sous la dent. Il a certes bien présenté la scène de crime en tournant autour de ce pic d’où le défunt est tombé mais, ensuite, le soufflé est retombé. La faute à beaucoup de parlotes et de brassage d’air. Malgré de multiples adjonctions, difficile d’ignorer que tout le suspense repose sur la lecture d’un caméscope qui a fait un séjour prolongé dans l’eau. Pauley Perrette est comme toujours fabuleuse avec l’énergie qu’elle sait mettre mais elle ne peut créer de magie sans rien. On le sait qu’elle va réussir à la nettoyer cette cassette numérique donc on attend. Heureusement, on a de quoi se distraire. Ducky fait réciter sa leçon à Palmer (excellente composition de Brian Dietzen dont le visage passe instantanément de la satisfaction intense à l’angoisse quand il craint de « sécher ») et McGee est victime du sumac vénéneux. Cette plante irritante, que l’on retrouvera ultérieurement dans la série, nous offre un arc narratif à épisode à l’intérieur de l’épisode. C’est rigolo, on souffre pour McGee (et Sean Murray est très convainquant) mais on sent le remplissage à dix lieux à la ronde. Pour meubler, on a donc un second fil rouge comique centré sur cette question : peut-il y avoir de l’amitié entre les hommes et les femmes ? L’épisode n’a pas la prétention d’apporter une réponse mais juste de nous distraire. Ça, c’est réussi mais c’est trop peu pour rendre l’épisode intéressant. Anecdotes :
Scénario : Frank Military Réalisation : Thomas J. Wright Résumé : Un homme prétend que le cadavre de femme retrouvé à côté de lui n’est pas celui de la femme avec qui il a couché la veille. Le NCIS remonte jusqu’à un propriétaire de club plutôt brutal. Critique : Épisode de bonne facture mais trop classique pour convaincre pleinement. Ça manque d’humour malgré quelques saynètes plaisantes. La première partie consacrée à cette histoire effarante de cet homme, propriétaire de bar, qui se réveille à côté d’un corps qui n’est pas celui de la femme avec qui il s’est couché la veille, est menée tambour battant. Le type, Willy Taylor, a des accents de sincérité dans la voix quand il raconte son histoire et on a de la peine pour lui. On imagine ce que Rod Sterling aurait fait dans La Quatrième Dimension avec ce début ! Ici, c’est la science qui remet les choses à l’endroit. Il a été piégé et un nom lui vient, Hitch. Ce dernier, surnommé « Bulldog » (le titre français est plus percutant et plus juste aussi) tient un club et il profiterait de la chute de Taylor. C’est au tandem Kate/Tony de prouver qu’une des danseuses a piégé Willy. C’est un moment assez drôle surtout quand la très prude et catholique Kate se rend compte qu’elle a un « ticket » avec l’une d’entre elles ! Et puis Abby en coordination depuis le MTAC nous régale avec ce mélange unique comme seule Pauley Perrette sait faire entre la criminalistique et l’humour à plein tube. Ils ont la surprise d’y retrouver Samantha, la sœur de la victime, Amanda King, qu’ils avaient interrogée à l’hôpital où elle veille sur leur père mourant. Cela peut paraître pathétique et décoratif mais Frank Military saura au final remettre tout cela en perspective. C’est en fait un élément capital. Samantha chante dans le club sous le nom de Jade. Comment interroger une chanteuse sans faire trop « flic » ? Tony et Kate se font donc passer pour des « dénicheurs de talents ». Ils ont beau s’écharper à longueur de temps (comme au début de l’épisode ; c’est une des plus mauvaises scènes de bureau de toute la série. Elle ne sert à rien et n’a même pas de conclusion), ils forment un superbe duo complémentaire et efficace. C’est un régal de voir Michael Weatherly capable de passer du « chien fou » au porte-flingue en un instant et l’empathie de Sasha Alexander fait de Kate une enquêtrice propre à recevoir des confidences. De son côté, Steven Brand en « Bulldog » n’a pas grand-chose à nous montre. Il doit jouer le patron dur et dominateur. L’acteur ne sort pas du cliché et ne nous transcende pas vraiment mais il fait le job. Et on comprend aussi que My’a Harrison n’est pas vraiment fait carrière comme actrice. Ce n’est pas mauvais certes mais elle ne parvient pas à nous accrocher suffisamment pour que l’on ait peur pour elle, pour que l’on veuille qu’elle réussisse. My’a Harrison n’insuffle pas suffisamment de vie dans Samantha. La mort d’une danseuse semble mettre « Bulldog » hors de portée du NCIS mais c’est à nouveau la science qui va donner la solution. Ce n’est jamais très bon signe quand un scénario de NCIS joue trop la corde scientifique. Même si c’est son pitch de départ, ce n’est déjà plus dans son ADN et cela dénote une incapacité à dépasser les codes du genre policier. La série sait faire mieux. D’autant que faire appel à une technique peu courante, onéreuse et aléatoire (ce qui fait quand même beaucoup) fait davantage penser à une mauvaise parodie des Experts, alors en pleine apogée, qu’à autre chose. Reste l’humour que savent créer Pauley Perrette et Brian Dietzen. Anecdotes :
17. ŒIL POUR ŒIL Scénario : Steven Kane Réalisation : Dennis Smith Résumé : Une erreur postale amène le NCIS à enquêter sur un espion. Critique : Un épisode totalement ubuesque doté d’un scénario abscons, réalisé paresseusement et manquant cruellement soit d’humour soit de noirceur. La progression de l’histoire se fait en crabe ; on glisse d’un colis postal contenant une paire d’yeux humains envoyé à un quartier-maître transsexuel à une histoire d’enlèvement d’une adolescente exploitée par un espion pédophile ! Sans compter un final relevant du mauvais cliché de film d’espionnage. C’est simple : on n’y comprend jamais rien. Les acteurs n’ont d’ailleurs pas trop de mal à donner l’impression que leurs personnages rament. Quant au passage entre Gibbs et un colonel du Commandement Sud des Forces armées américaines, c’est pathétique et risible tellement c’est nanardesque ! Au lieu d’être grave, Mark Harmon se rend monolithique avec ce sérieux qu’ont les acteurs qui ne savent pas qu’ils jouent dans une daube. A la décharge de l’acteur, ce n’est clairement pas ce qu’on attend d’un épisode de NCIS. Ajoutons l’éclairage tamisé et l’étalage de bons sentiments et c’est le bouquet !! On aurait pu s’attendre à quelque chose de fort avec ce colis hautement glauque suivi d’une scène cocasse dans les bureaux du NCIS. Michael Weatherly sera mis en vedette dans cet épisode et s’en tirera avec les honneurs. Grâce en partie à lui, et à son duo savoureux avec Sasha Alexander, à défaut de suivre l’intrigue, on aura tout de même plaisir à le regarder jouer. L’acteur passe avec aisance de l’agent plus que détendu (mais efficace au point de sidérer ses collègues !) à l’agent de terrain sérieux et tout aussi efficace et qui, en même temps, ne perd jamais une occasion de se payer la tête de sa collègue ! On rit de bon cœur aux chamailleries de ces deux là ! Merci à eux ! Ils seront notre bouffée d’oxygène. Donc le colis devait aller à un quartier-maître – joué de manière complètement transparente – qui se révèle être un transsexuel qui se suicide la nuit suivante ! On se demande bien ce que la sexualité particulière du suspect (traité ceci dit avec respect, notamment par Ducky) vient faire là-dedans. Il suivait les cours d’un consultant qui enseigne le renseignement. Anthony Heald est emprunté sur cette première apparition et sera grotesque sur la vidéo de cours qu’Abby découvrira. Par contre, quand il joue l’espion, il donne soudain une ambigüité, une profondeur et une aura détestable à Purcell. La caméra, qui se focalise sur son visage qui transpire de morbidité et de suffisance, nous fait enfin ressentir quelque chose, et c’est de l’écœurement. L’acteur densifie le passage au « Paraguay » (qui est aussi faux que la Colombie de la saison précédente) à lui seul. La confrontation avec les agents fédéraux produira des étincelles, surtout avec le sourire satisfait qu’il arbore. Purcell est un salopard de la plus belle eau ; ça, nous n’en doutons pas ! Dommage que la toute fin sombre dans le ridicule. Anecdotes :
Scénario : David J. North Réalisation : Stephen Cragg Résumé : Une femme quartier-maître est retrouvée morte alors qu’elle devait participer à un concours de bikini. Critique : Épisode bien construit, de l’humour et une bonne intrigue. Pour son premier travail sur la série, c’est un joli coup réussi par David J. North. Pour sa première réalisation, Stephen Cragg se débrouille bien mais n’évite pas trop de flou ou de plans inutiles. Le contraste du début d’épisode est bien construit ; d’un côté l’ambiance extérieure, lumineuse, chaude, érotisée, et de l’autre, une scène de crime en intérieur, grise, humide, glacée. Le concours de bikini n’est pas abusivement mis en valeur sauf à travers les yeux grands ouverts de DiNozzo ! David J. North a bien saisi ce personnage et va en faire le pilier de l’épisode. Michael Weatherly rafle, seul ou en duo, les meilleures scènes et il ne va pas se rater. Entre la demande de relevé d’empreintes dans des toilettes (mais ça aurait pu être pire !), la déclaration d’intentions louables suivie d’une déconcentration express (la séance de yoga et, aussi, le pourquoi de la séance de yoga !), l’interrogatoire du détenu ancien de la même fac, l’organisation d’une « pause printemps » etc. c’est à la fois extrêmement drôle et toujours utile. La victime était le quartier-maître Tiffany Jordan. Si elle était dans les toilettes, c’est qu’elle avait des nausées. Si elle avait des nausées, c’est qu’elle était enceinte. Oui, mais de qui ? Petit accroc au scénario, ça ne va pas être trop dur à deviner. Par contre, la piste de l’harceleur est très crédible. En sus, elle nous vaut une prestation comique de Sean Murray. Auparavant, la manière dont Kate a récupéré le courrier de la victime pour y dénicher cette piste, montre d’une manière certes légère la grande efficacité de l’agent Todd ! Malgré le net déséquilibre mental de ce suspect, il s’en dégage malgré tout une certaine dignité et une tristesse que nous ressentons. C’est DiNozzo qui amorce le final grâce à une lecture attentive (!) d’un magazine de charme pour lequel Tiffany avait posé. Au passage, le prénom de la victime est un peu cliché de la jolie fille. Cliché, c’est justement ça qui va amener les enquêteurs sur la bonne piste (et aussi nous faire rire ! C’est un twist inattendu !). Ceci couplé à une étrange découverte de Palmer (l’idée de tourner la scène dans l’obscurité avec les légistes maniant la lumière noire, c’est…brillant !) et aux analyses d’Abby. Pauley Perette a retrouvé de la fougue et les réparties d’Abby fusent dans cet épisode ! C’est grâce à un interrogatoire à deux temps (amorcé par DiNozzo ; signalons que Michael Weatherly porte vraiment bien le costume) que la vérité jaillira. Jaillira comme le rire de Michael Weatherly en toute fin d’épisode et qui résonne encore après la dernière image ! Anecdotes :
19. LA THÉORIE DU COMPLOT Scénario : Frank Military Réalisation : Jeff Woolnough Résumé : Le quartier-maître Jessica Smith est victime, selon elle, de « monstres ». Bien qu’elle soit manifestement déséquilibrée, le NCIS prend l’affaire au sérieux. Critique : Episode plutôt intéressant qui démarre très fort mais embrasse une intrigue trop large. Certains personnages sont ainsi trop peu dessinés. Le départ de l’épisode est de toute beauté. Filmé comme un film d’horreur, cette ouverture avec cette voix sortie de nulle part et la panique de la malheureuse est bluffante. Elle est aussi d’autant plus troublante qu’elle pourrait n’être qu’une fantasmagorie car le quartier-maître Jessica Smith souffre, selon son psy le capitaine Witten, de troubles psychotiques. Witten est sûr de lui et de sa science et ne peut s’empêcher de dire aux agents fédéraux ce qu’ils doivent penser. Ce que bien sûr ils ne feront pas. Ils découvrent qu’elle travaillait au Pentagone sous les ordres d’un certain capitaine Vetter, sur lequel le FBI enquête. Vouloir par contre à tout prix interroger Jessica et se confronter à Witten n’est pas vraiment crédible. Rien ne le justifie. Du moins jusqu’à ce que Jessica appelle en pleine nuit avant de se « suicider ». Difficile de ne pas apprécier l’admonestation que Ducky assène avec colère à Witten. Rebondissement avec l’entrée en scène de Tobias Fornell ! On apprécie sa réponse du berger à la bergère sur les conflits de juridiction mais l’agent Fornell va jouer le jeu. Joe Spano rend bien toute l’amitié qu’il y a entre son personnage et Gibbs. Il nous fait ressentir que, sous la carapace bourrue, il y a un agent capable, sensible et qui ne voit pas dans les personnes de simples dossiers. Cette humanité et son humour en font un des personnages secondaires les plus attachants de la série. Le FBI soupçonne Vetter de toucher des pots-de-vin (ce que l’intéressé a nié devant Gibbs et McGee, se posant en victime du « complexe militaro-industriel »). Par contre, le Bureau a sans doute contribué à la dégradation de l’état mental de Jessica pour l’avoir interrogé sans ménagement. On ne doute pas que Fornell n’aurait pas été aussi loin mais, avec le recul, il faut se rappeler que nous sommes dans l’Amérique post-11 septembre et qu’à cette époque, plus que maintenant si l’on se base sur la fiction, on ne prenait plus de gants pour obtenir des aveux ! L’autopsie de Ducky et les recherches d’Abby établissent sans nul doute possible la thèse de l’assassinat. La reconstitution de celui-ci est un de ces moments jouissifs où Pauley Perrette mêle avec bonheur discours scientifique irréprochable et délire. Le coup du mannequin c’est génial ! Les interrogatoires du centre psychiatrique de Bethesda où Jessica était internée après sa crise du départ sont un mélange de comédie et de policier savoureux. Brigit Brannagh qui joue Catherine Reynolds nous campe une patiente qui apprécie hautement le sexe. Son rentre-dedans à DiNozzo est très drôle d’autant que « Sex Machine » est plus que gêné ! Elle se montrera tout aussi taquine avec McGee. Sean Murray montre dans ce passage les progrès de son personnage – et les siens propres. Il donne une vraie autorité à McGee exigeant de parler à Catherine Reynolds et un vrai professionnalisme lorsqu’il parvient à l’interroger malgré les questions indiscrètes et les propositions tendancieuses de celle-ci ! Un élément important en sort. Élément qui décide de la chute du capitaine Vetter et se montre tout aussi déterminant, quoiqu’indirectement, pour la résolution du meurtre de Jessica. En fait, Frank Military a joint deux grands clichés du récit policier pour s’en moquer ; à savoir suivez l’argent et suivez la femme ! L’épisode a un fil rouge comique mais, exceptionnellement, il prend la suite de l’épisode précédent : la photo osée de Caitlin Todd (même si on doute beaucoup qu’elle date de 1994 !). Tout au long de l’épisode, DiNozzo va jouer avec les nerfs de sa collègue. Elle trouvera une parade mais, en voulant enterrer la hache de guerre, les deux agents sont responsables d’une des meilleures fins d’épisode de toute la série ! Anecdotes :
Scénario : Christopher Silber Réalisation : Dennis Smith Résumé : La mort d’un sergent (r)amène le NCIS sur un campus. Critique : Pour son arrivée dans l’équipe de scénaristes (on notera d’ailleurs un profond renouvellement par rapport à la saison 1, signe d’émancipation), Christopher Silber nous concocte un épisode prometteur. Le démarrage est savoureux avec ce côté tragi-comique du bizutage qui se termine par la découverte d’un cadavre ! Ce qui nous vaut un croustillant souvenir de DiNozzo !! Par contre, l’intrusion de Kate et de DiNozzo chez McGee, c’est plus méchant que réellement drôle. La victime, le sergent Turner suivait des cours à l’université Waverley pour devenir officier. Passons sur la nullité de la police locale qui, encore une fois pense à un accident (ils ne regardent pas les séries policières ?) pour filer en autopsie : non seulement c’est un meurtre mais il a été particulièrement brutal. Turner a été battu et on lui a brisé la nuque. Autre maladresse (mais c’est un début et Silber fera bien mieux par la suite), les allées et venues inutiles dans le labo d’Abby pour des analyses qui ne les justifient en rien. Par contre, premier indice : Turner avait reçu un courriel menaçant. Les enquêteurs découvrent qu’un certain Blake, ami de Turner, a disparu. Pendant un temps, il sera même le suspect du crime. C’est d’ailleurs tout à fait plausible. La fouille de sa chambre amène McGee et DiNozzo à faire la connaissance d’un étudiant nommé Simon, très volontaire mais pot de colle au point d’exaspérer Tony qui se le paye avec une joie un peu cruelle. Jon Wellner est très bon dans ce rôle. La motivation évidente de Simon le rend à la fois sympathique et lourdingue. Sa mine ouverte en fait quelqu’un de positif mais l’acteur saura le rendre plus ambigüe. Le plus drôle, c’est sa connaissance de la criminalistique quand on sait que l’acteur fera ensuite carrière comme « rat de laboratoire » chez Les Experts ! Un autre suspect surgit alors : un activiste anti-guerre. En 2005, la guerre en Irak avait deux ans et le recul commençait à dévoiler l’inanité de cette opération militaire. Si le type est un brin cliché, son combat, lui, n’est pas traité avec méfiance, hostilité ou condescendance. Christopher Silber donne le la d’une prise de distance avec la chose militaire. JAG annulé, l’ode à l’armée américaine orchestrée par Donald P. Bellisario touche à sa fin. Multipliant les suspects (d’où un aspect un peu brouillon parfois et des personnages pas tous bien dessinés), le scénario amène un pirate informatique qui se paye la fiole du NCIS ! McGee, dont le cursus informatique est rappelé avec insistance, le traque et envoie l’équipe…dans une soirée entre filles ! Gibbs est furax, DiNozzo hilare et nous avec !! Le décalage entre les agents fédéraux armés et les gamines en nuisette est sa-vou-reux !!! C’est tout de même ce pirate (dont on n’a pas trop de mal à percer l’identité tout de même) qui amène les enquêteurs sur la piste d’un club secret, la « cellule rouge ». Ce qu’ils y font n’a aucun rapport avec le meurtre mais l’interrogatoire de deux Marines qui en font partie, permettra de relier les cas de Blake et Turner. La découverte du corps de Blake n’est pas une surprise à cet instant. La réflexion de Gibbs – « Sa tête n’est pas dans le bon sens » - si elle nous tord les boyaux est le premier pas vers la résolution du crime. Une résolution qui passe d’abord par une démonstration de Gibbs sur Tony très énergique ! On notera le regard amusé de Brian Dietzen ; Palmer a failli y passer ! La science est certes utile mais Christopher Silber a déjà compris qu’elle n’est pas la substantifique moelle de la série. Ce n’est pas grâce à la technique de McGee que le pirate sera démasqué ; c’est sur une idée de DiNozzo qui se charge ensuite de l’interrogatoire. Michael Weatherly se montre brillant : il manipule des dossiers (sans doute vides) comme un jeu de bonneteau tout en parlant d’un ton badin avant de sortir ses arguments et de laisser le suspect, finalement innocent, s’enferrer et parler tout seul. Un élément nouveau émerge cependant (signe que le scénariste n’a pas perdu son objectif de vue) qui va conduire à la sordide révélation finale. Elle est par contre trop tardive pour jouer à plein son rôle dramatique. Par contre, on profite d’une rare scène de combat menée par Mark Harmon très convainquant ! Anecdotes :
21. L'ÉTOFFE DES HEROS Scénario : George Schenck et Frank Cardea Réalisation : James Whitmore Jr Résumé : Lorsqu’un hangar loué par un Marine mort en Irak est ouvert, il y a un squelette dedans ! Le soldat est un suspect idéal mais c’est aussi un héros de guerre. Critique : Bon épisode avec de l’humour et une intrigue correcte mais on a connu le duo Schenck-Cardea plus inspiré. Ça commence moyen : l’amie du défunt, Amy Pool, n’a guère de présence et le gérant étant du genre lourd, on a du mal à s’intéresser à ce qui suit. Le coup de la bâche à l’arrière de la fourgonnette se devine à cent lieues à la ronde. Que ce soit un squelette plutôt qu’un cadavre est une question de degré plus que de nature. Amy pense qu’il s’agit de son amie Nora Webb, disparu deux ans avant…un peu avant que le quartier-maître Justin Dobbs ne loue le hangar. Suspect tout trouvé et c’est ce que pense la police. Ah ! Les polices locales ! Toujours à côté de la plaque ! On devrait en faire une étude universitaire ! Problème, en Irak, Dobbs s’est conduit en héros et son supérieur demande qu’il soit décoré de la Silver Star. Du coup, le JAG se rajoute dans la boucle. Pas question de décorer un meurtrier ! Avec sa bienveillance accoutumée, le capitaine Coleman attribue royalement vingt-quatre heures au NCIS pour déterminer dans quel sens penche la balance. C’est une joie de revoir Alicia Coppola. L’actrice dégage une autorité et porte l’uniforme avec élégance, même si le noir lui va mieux. Pour ajouter une dose d’humour, c’est le week-end et Kate et Abby devaient aller au spa ! DiNozzo s’est fait, lui, voler sa voiture et en fait une jaunisse. Ambiance chaleureuse garantie ! Le problème pour avancer, c’est le refus général de coopération. Pour la police, comme pour les parents de Nora, Dobbs est l’assassin et son uniforme n’y change rien. Gibbs serait d’accord si le comportement en Irak de ce dernier ne révélait autre chose. Le titre français n’est pas mal trouvé : qu’est-ce qui fait les héros ? La question n’a évidemment pas de réponse unique mais elle irrigue le scénario et montre les progrès de la série qui prend du recul par rapport à la chose militaire. Ce n’est pas parce qu’on meurt en héros qu’on en est un mais il y a tout de même une possibilité que ce soit le cas. La psychologie n’est pas évacuée dans NCIS ; c’est un moyen utile comme l’ADN. La série commence à trouver ses marques. Le suicide d’Amy relance l’enquête car le NCIS la soupçonnait de n’avoir pas tout dit. Comme le temps presse, Gibbs joue les maquignons et Mark Harmon est excellent dans ce rôle-là. Il prévient Coleman qu’il va demander un examen du corps de Dobbs : c’est inutile mais c’est du temps de gagné ! Toujours aussi méticuleuse (un régal !), Coleman regarde Gibbs avec une mine mi-lassée mi-consternée. Le tandem entre Mark Harmon et Alicia Coppola fonctionne très bien. Comment ne pas partager l’état d’esprit de l’avocate militaire ? Les manœuvres de Gibbs lui sont devenues coutumières alors elle choisit de laisser faire. En fait, c’est une preuve d’intelligence. Alicia Coppola – qui est magnifique, ce qui ne gâche rien - a donné de l’autorité, de l’intelligence à Coleman ; elle ne l’a jamais montré raide comme la justice. Lorsqu’elle lui rendra sa visite impromptue, café en main, on notera que, le dimanche, elle laisse ses cheveux libres (et Alicia Coppola n’en est que plus belle) et que, poliment, mais fermement, elle s’incruste au NCIS ! Le sourire de Coleman à Gibbs est plus qu’un armistice : c’est un traité de paix en bonne et due forme ! Si JAG n’avait pas été annulé, on peut prendre le pari que le personnage de Coleman serait resté et qu’une idylle aurait pu se nouer avec Gibbs. Pour une fois, ce n’est pas Abby qui trouvera l’élément capital mais le duo DiNozzo/McGee. Le mobile du véritable meurtrier est d’un sordide ! Par contre, on a un rire coupable quand la voiture de DiNozzo refait surface ! Anecdotes :
Scénario : Donald P. Bellisario Réalisation : Dennis Smith Résumé : Une lettre ouverte par DiNozzo répand une fine poudre blanche dans les bureaux du NCIS. Toute l’équipe est mise en confinement. Critique : Un épisode parmi les plus forts de toute la série. Emotionnellement, il est dans le top. L’histoire est simple mais elle est solide et la réalisation nous met dans le vif pour que nous ressentions l’impatience, la colère, l’angoisse et le désespoir. Dès le départ, Dennis Smith jongle avec les atmosphères ; du ludique au grave lorsque l’enveloppe est ouverte. A nouveau, l’épisode se concentre sur DiNozzo et Michael Weatherly défend très bien son personnage. Au moment de l’ouverture, il faut voir son visage incrédule ! Même la scène où ils doivent tous se doucher reste légère. Dennis Smith nous survole la scène, ce qui reste pudique et cocasse tout en nous disant aussi que cette procédure est tout ce qu’il y a de plus sérieux. Impression renforcée par cette brève mais saisissante « visite » des bureaux vides parcourus par des scaphandriers silencieux. Kate, enrhumée, et Tony, qui a inhalé la poudre, sont placés en confinement en attendant des résultats d’analyse de sang. Le bloc médical sous ultraviolet est assez impressionnant. Progressivement, la tension s’installe. Donald P. Bellisario va réussir à monter la mayonnaise avec un talent certain. Dans l’enveloppe, il y avait une missive très bien calligraphié qui affirme que la poudre n’est rien de moins que…la peste ! Et modifiée génétiquement !! Le choix du porteur de mort n’est évidemment pas un hasard. La peste est LA maladie qui a marqué de façon indélébile la conscience occidentale. On mesure un peu l’effroi qu’elle a causé dans le simple fait que ce mot continue de faire peur aujourd’hui. La lettre accuse le NCIS d’avoir protégé l’auteur d’un viol. L’agent Pacci qui s’en occupait étant mort (cf.1-19), c’est l’agent Cassie Yates qui travaillait avec lui qui doit venir. Faire venir un autre personnage dans cette histoire n’est pas la meilleure idée de Bellisario. Le talent de Tamara Taylor n’est pas en cause mais elle n’a pas grand-chose à défendre et se contentera le plus souvent de suivre Gibbs. A ce moment, la tension monte d’un cran : tous les échantillons sont revenus négatifs sauf ceux de DiNozzo. A nouveau, Dennis Smith fait glisser sa caméra dans les bureaux vides, bleus, effrayants. Dans ce drame, Abby est aussi mise en valeur par la multitude de tests qu’elle doit effectuer mais, en fait, elle ne fait que planter les clous dans le cercueil de l’agent DiNozzo car chacune de ses découvertes aggrave la situation ! Ce n’est pas d’elle que viendra la solution mais la raison en est bonne. Sasha Alexander est à nouveau impeccable. Enjouée malgré son rhume, sortant les griffes quand DiNozzo parle de Travolta, Kate est alors dans son rôle accoutumée mais, quand, malgré le fait qu’elle n’est pas contaminée, elle prend la décision de rester auprès de Tony, c’est vraiment émouvant et l’actrice n’a aucun mal à nous convaincre de sa sincérité, de son sens du devoir. Quand elle partira, ébranlée et en larmes, notre gorge ne peut que se serrer. Michael Weatherly donnera, de son côté, une interprétation sans faute. Grâce à un bon maquillage, à la lumière bleue, il va nous convaincre de la détérioration de l’état de santé de DiNozzo. Quand il crache du sang, nous ne pouvons qu’avoir peur. La peur, Gibbs l’a aussi ressenti mais il l’exprime à sa manière. Comme lors de l’intrusion d’Ari (1-16), elle se manifeste par une impatience et une agressivité. Mais, Mark Harmon n’est plus le Gibbs première manière. Il montre certes son personnage autoritaire mais finissant par laisser travailler Abby par exemple. Il joue sur l’ironie ou se montre faussement détaché face à l’assassin. La meilleure preuve de l’empathie gagnée par le leader de l’équipe, c’est sa dernière scène quand il donne l’ordre à DiNozzo de rester en vie. C’est dit d’un ton ferme mais l’acteur fait passer une chaleur derrière ses mots. La découverte de l’auteur de la missive n’est pas compliquée grâce à Cassie et l’assassin avouera son crime avec aplomb mais aussi colère et dégoût. Avec un sens consommé du coup de théâtre, Donald P. Bellisario va nous asséner un double twist époustouflant ! Chapeau l’artiste ! Anecdotes :
Scénario : John C. Kelley Réalisation : Thomas J. Wright Résumé : L’équipe du NCIS doit démêler l’écheveau d’un double assassinat suivit d’un vol pour empêcher un attentat. Mais les agents sont également des cibles. Critique : Memento Mori. « Souviens-toi que tu es mortel » : l’injonction religieuse des « vanités » d’antan scande chaque chapitre de cet épisode terrifiant. Même si John C. Kelley, cette fois bien inspiré, parsème son scénario des scènes humoristiques habituelles (notamment l’hilarante scène avec Burt, l’hippopotame péteur d’Abby !), l’atmosphère est lourde. Il nous est ainsi constamment rappelé que DiNozzo a frôlé la mort et le maquillage donne en effet une superbe teinte de déterré à Michael Weatherly ! DiNozzo va essayer de reprendre ses marques mais on le sent en difficulté. L’épisode commence avec un double assassinat de marins dont l’un a eu les mains coupées. Grâce à une plaisanterie de DiNozzo qui lui a valu de finir par terre, l’équipe est sauvée in extremis d’une bombe placée sous la voiture ! Le titre français est excellent car les agents fédéraux seront constamment sur le fil du rasoir. Le titre original a plus valeur symbolique car les atmosphères « crépusculaires » sont propices aux départs. La scène de crime était un piège pour que le NCIS soit contacté. C’est alors que Fornell débarque pour asséner la terrible nouvelle : Ari Aswari est de retour aux Etats-Unis et, bien qu’il affirme que le FBI a la situation en main (mais on sent que c’est plus par habitude que par conviction qu’il le dit), il apprend à Kate, DiNozzo et McGee qu’il le soupçonne de vouloir tuer Gibbs ! Ce qu’Ari confirmera au dit-Gibbs quand ils prendront un café ensemble ! Surréaliste ! La mort de Gibbs est le prix à payer pour entrer dans une cellule terroriste d’Al-Qaeda qui veut frapper aux Etats-Unis. Rudolf Martin est plus serpent à sonnette que jamais. Il annonce qu’il va tuer (ça, c’est la sonnette) mais feinte et manque de réussir ! Toujours suave, élégant dans ses manières, le discours toujours posé, l’acteur dégage une sûreté glaçante. Gibbs est retiré de l’enquête par le directeur Morrow. Alan Dale est toujours aussi crédible en homme d’autorité. Il est à noter que le Gibbs de cette époque est plus enclin à obéir aux ordres qu’il ne le sera ultérieurement. La patte Bellisario sans doute. C’est l’agent Todd qui assurera la protection de Gibbs. Excellent choix, Kate a l’expérience de ces situations (et des personnalités ingérables) et, scénaristiquement, cela évite de faire venir un agent inconnu qui aurait fait tapisserie. L’enquête se poursuit néanmoins et l’équipe découvre que l’amputation est liée au vol d’un aéronef tout à fait hors d’âge technologiquement mais qui, correctement préparé, se transformerait en bombe volante ! Pour empêcher le crime, le NCIS repère Ari avec l’aide plus ou moins consentie de Fornell. La réalisation se fait ultra-nerveuse quand l’équipe se met à fouiller les entrepôts de Norfolk où les terroristes sont postés. C’est fusillade au gros calibre. On a ainsi des sueurs froides successivement pour chacun d’eux. La bombe est détruite in extremis. On ne s’attendait pas au coup de théâtre final brutal, sanglant, qui laisse pantois et incrédule. Ainsi s’achève la première époque de NCIS. Sic transit gloria mundis Anecdotes :
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Saison 3
1. LE SNIPER [1/2] Scénario : Donald P. Bellisario Réalisation : Dennis Smith Résumé : Alors que l’équipe de Gibbs enquête sur la mort de l’agent Todd, deux nouvelles arrivées changent la donne. Critique : Sans intrigue, cet épisode, qui est la continuité même du dernier de la saison précédente, est pourtant passionnant à suivre. Donald P. Bellisario équilibre remarquablement bien son propos entre « l’enquête » (il faut trouver l’assassin de Caitlin Todd), le deuil, tout en intégrant de nouveaux personnages et en parvenant à distiller de courtes mais nécessaires pastilles de légèreté. L’épisode a une dimension méditative car chaque personnage revoit Kate et chacun la voie à sa façon ; ce qui est très drôle avec Tony et McGee ! Sasha Alexander s’éclate visiblement à jouer les différents avatars de son personnage. A elle seule, elle nous fait ressentir peine et joie. Mais cet épisode rebat les cartes au NCIS : le directeur Morrow s’en va, le directeur Jane Shepard arrive. Lauren Holly s’accommode bien du tailleur et est assez crédible en femme d’autorité. Par contre, il est moins crédible que Shepard ait grimpé en six ans d’agent de terrain à directeur d’une agence fédérale, même aussi modeste que le NCIS. Qu’en plus, elle ait été une ex de Gibbs, cela fait beaucoup et on y croit modérément. C’est aussi l’arrivée de Ziva David, officier du Mossad et référent d’Ari Aswari, dont on nous rappelle opportunément qu’il est censé être une taupe au sein d’Al-Qaïda. Si l’entrée en scène de Cote de Pablo est d’emblée réussie, c’est aussi parce que Michael Weatherly lui donne parfaitement la réplique. Le premier contact de Ziva et Tony est assez savoureux ! Tout aussi intéressant, l’affirmation de Ziva sur l’innocence d’Ari. A ce stade, le spectateur ne sait pas si c’est de l’ignorance ou de la complicité car l’ouverture de l’épisode nous a bel et bien montré Ari tuant Kate. En Ari, Rudolf Martin est toujours aussi impeccable, fin et courtois. L’acteur donne l’impression que son personnage a de la glace dans les veines tant il demeure imperturbable sans jamais cesser de sourire. Et ce n’est pas la dernière image qui va nous rassurer ! Anecdotes :
2. LE SNIPER [2/2] Scénario : Donald P. Bellisario Réalisation : James Whitmore Jr Résumé : Gibbs poursuit sa traque obstinée d’Ari. Critique : Moins intense que le précédent, cet opus reste de bonne facture. Rudolf Martin est omniprésent, soit physiquement soit parce qu’Ari obsède le NCIS. Il apporte une noirceur glacée et lourde. Que ce soit avec David McCallum ou Mark Harmon, Rudolf Martin est l’atout de cet épisode. Nous savons qu’il est coupable et le scénariste ne commet pas l’erreur de proposer une « alternative » ; c’est ce qu’il faut retenir de la mort d’un homme abattu par Gibbs et qui coche toutes les cases pour être le sniper. Tout comme le fait que le plaidoyer d’Ari auprès de Ducky pour se disculper ne nous est pas montré, le résumé en quelques secondes « prouvant » ladite innocence signifie qu’un leurre est tendu au NCIS. Remercions Mark Harmon totalement impliqué dans l’épisode et diablement convainquant en homme désireux d’abattre le criminel qui s’en prend à son équipe. Remercions aussi Rudolf Martin : le discours final d’Ari est d’une amertume surprenante mais qui sonne juste. Un final qui vient après un entretien tendu entre Gibbs et Ziva. En fait, c’est un marché que passe l’agent fédéral. Sacrément risqué d’ailleurs ! Bonne composition de Cote de Pablo qui a su dans cet épisode passer du léger (c’est déjà piquant entre Ziva et DiNozzo) au grave. Mais c’est à nouveau, et pour la dernière fois, Sasha Alexander qui apporte à la fois de l’humour et de l’émotion. En quelques scènes, cette actrice talentueuse éclaire l’épisode et fait sourire, franchement ou avec tendresse. Anecdotes :
Scénario : Jeffrey A. Fitzpatrick et John C. Kelley d’après une histoire de Jeffrey A. Fitzpatrick Réalisation : William Webb Résumé : Sur le point d’être exécuté, le tueur en série Kyle Boone affirme qu’il ne révèlera où il a enterré les corps de ses victimes qu’à l’agent spécial Leroy Jethro Gibbs. Critique : Sans être ennuyeux, un épisode simplement intéressant, sans beaucoup d’humour mais, surtout, sans beaucoup de surprises. Les manipulations du tueur en série pouvaient paraître retorses en 2005 mais, à côté d’Esprits criminels (série qui débute au même moment), c’est de l’eau tiède. Christopher Shyer est pourtant crédible en psychopathe et il se défend très bien, avec l’aide du réalisateur (première réalisation de William Webb, habituel directeur de la photographie de la série) qui le met en valeur et s’attarde sur son visage mobile et ses yeux durs. Par contre, le « duel » annoncé avec Gibbs tombe largement à plat ; la faute à un scénario manquant de saveur et qui a trop mis l’accent sur le dégoût et le mépris qu’éprouve Gibbs envers Boone. L’agent spécial se moque bien de ce que pourrait lui dire le tueur. C’est très bavard et peu rythmé. Mark Harmon ne fait guère d’efforts pour densifier Gibbs ; il a bien saisi que le scénariste n’a pas, lui, bien compris qui est Gibbs. En temps normal, l’agent spécial montre bien plus d’empathie pour les victimes. Le rebondissement était lui aussi prévisible et les seconds rôles n’ont d’utilité que pour servir de substituts possibles au tueur emprisonné. Là, oui, on peut se demander lequel est l’élève mais cela arrive bien tard pour soulever plus qu’un intérêt poli. Le souci aussi c’est la relative mise à l’écart de l’équipe et l’absence de développement sérieux des personnages. Ducky débite des platitudes et met en garde sur l’effet qu’aurait Boone sur Gibbs ; ce qui n’est rien de plus qu’une pathétique tentative de faire monter la tension. On n’y croit pas une seconde. La confrontation finale Boone/Gibbs sera la seule bonne parce qu’elle sera la seule juste. Curiosité de l’épisode que la présence de Paula Cassidy, en remplacement « pour une semaine » (temps entre deux épisodes !) mais dont le scénario ne sait en définitive pas trop quoi faire. Pendant un bon moment, Jessica Steen n’a pas grand-chose à se mettre sous la dent et recycle ce qu’elle a déjà montré les saisons précédentes. Son numéro avec Michael Weatherly fonctionne parce que les deux acteurs se renvoient bien la balle mais c’est du réchauffé. Par contre, bonne idée que de lui avoir confié la seule scène d’action. Dommage qu’elle vienne si tard. Anecdotes :
4. TRÉSOR DE GUERRE Scénario : John C. Kelley, d’après une histoire de Joshua Lurie Réalisation : Terrence O’Hara Résumé : Un Marine, disparu depuis un an, est retrouvé dans un cercueil datant de la guerre de Sécession. Critique : Un épisode intéressant par son enquête rondement menée et l’introduction réussie de Cote de Pablo dans le casting principal. La découverte du corps fait partie de ces incongruités décalées qui font le bonheur des fans, et que la série Bones a su élever au rang d’art. D’entrée de jeu, nous avons un mystère et de l’humour ; des ingrédients indispensables à un bon épisode de NCIS ! Le défunt appartenait à un club de fanatiques de reconstitution des batailles de la guerre de Sécession ; une époque qui fait plus que partie du décor de l’épisode parce qu’elle permet un souvenir personnel (et hilarant) de DiNozzo. L’histoire n’est pas la matière préférée des Américains (et ici, elle donne surtout une valeur pécuniaire à des objets anciens) mais la ferveur des participants montre tout de même que c’est quelque chose qui les touche et signifie quelque chose. C’est intéressant de mettre en parallèle le conflit qui divisa les Américains et l’arrivée d’un nouveau membre dans l’équipe de Gibbs, Ziva. De plusieurs faisons un (E pluribus unum) ; la devise des Etats-Unis. Une arrivée en fanfare qui nous vaut d’excellents moments d’humour. Cote de Pablo réussit à montrer la maladresse de Ziva (nouvellement arrivée dans un pays étranger) et aussi sa redoutable efficacité. Le visage, mobile, de l’actrice rend compte des différents états d’âme de Ziva. Si Michael Weatherly lui donne parfaitement la réplique en ouverture, Mark Harmon est à son meilleur niveau quand il joue avec elle. Observez le petit sourire de l’agent Gibbs quand Ziva ne le regarde pas : il s’amuse avec elle, sans méchanceté certes mais c’est indéniable. Si ce n’est pas un bizutage, ça y ressemble ! Anecdotes :
Scénario : Gil Grant Réalisation : Thomas J. Wright Résumé : Un marin est découvert assassiné mais l’enquête découvre que le mort n’était pas celui qu’il prétendait être. Critique : Un épisode juste passable où les personnages bougent beaucoup histoire de meubler par de longs dialogues des séquences où il ne se passe rien. La scène où Ducky raconte son historiette habituelle à Palmer tout en pratiquant l’autopsie est symptomatique d’un besoin de faire durer sur 43’11 une intrigue d’une faiblesse insigne. Cette histoire d’échange de postes entre les dénommés Smith et Kirby traîne en longueur et se complexifie inutilement avec l’adjonction de livraisons secrètes dont le scénariste est forcé d’avouer à la toute fin qu’il ne savait pas quoi en faire ! Idem pour l’usurpation d’identité sur le compte bancaire de McGee ; un passage qui n’est ni grave ni drôle. Les personnages ne sont guère consistant à commencer par la très lisse veuve. Merritt Wever est certes touchante en femme éplorée mais elle n’a pas grand-chose d’autre à développer. On tend quand même à s’ennuyer dans cette enquête poussive. Heureusement il y a Ziva ! L’intégration de l’officier du Mossad se poursuit cahin-caha et la relation professionnelle Gibbs/Ziva est un arc très intéressant à suivre d’autant que les comédiens s’y investissent à fond. Cote de Pablo montre son personnage peu à l’aise avec les interrogatoires féminins mais désireuse de faire mieux et exigeant de la considération de la part de Gibbs ! Notre ascenseur favori – qui a dû faire plus de sur-place au cours de la série qu’il n’a rempli son juste office ! – est témoin d’une scène capitale entre elle et lui. Gibbs remet l’insubordonnée en place et lui rappelle dans quel sens fonctionne la hiérarchie mais il doit admettre aussi qu’elle a raison de demander qu’on lui fasse confiance. Mark Harmon est excellent. Il le montre soit ferme en chef marquant son autorité auprès de sa nouvelle subordonnée soit souple pour admettre qu’il doit modifier son management. De cette scène sort un cadre de travail qui va se développer dans les épisodes ultérieurs. Anecdotes :
6. MEURTRE EN DIRECT Scénario : David J. North Réalisation : Dennis Smith Résumé : Le meurtre de la femme d’un Marine est filmé en direct sur un site porno. Mais le corps a disparu. Critique : Voilà déjà un épisode de meilleure facture que les précédents. Ziva est bien intégrée ; du coup, le scénariste peut se concentrer sur son histoire. Et il la choisit croustillante ! Rien que l’entrée en matière avec ses tons rouge et or est très sexy. Jusqu’à ce qu’un crime survienne ! C’est bien filmé avec une succession bien menée de plans larges (ce que voit le voyeur, c’est-à-dire quelque part nous) et de plans serrés (sur la femme dénudée). Il y a un petit côté rétro dans cet épisode de 2005 avec ces « Vilaines vilaines voisines », deux femmes de Marines qui, pour meubler leurs longues et monotones soirées, ont décidées de les pimenter en créant un site porno. Sauf qu’elles ont disparues toutes les deux en laissant du sang derrière elles. Le « webmaster » est un peu cliché mais, tout comme Ziva et Tony, le spectateur ne peut pas trouver la situation autrement que drôle ! Une question importante émerge de cet entretien ; celle de l’argent que générait le site. La réponse viendra du travail d’équipe : la mémoire de Ziva, la réflexion de Tony et les recherches de McGee. Non seulement cet épisode est plein d’humour mais un nouveau personnage vient nous réjouir : Charles Stearling, le nouvel assistant d’Abby qui surnomme d’office celui-ci « Jumbo ». On pourra ironiser sur la propension bien connue de Donald P. Bellisario à placer ses enfants mais Michael Bellisario, s’il ne déborde pas d’un charisme fou, se montre plutôt crédible dans sa création d’un laborantin capable (témoin, se première conversation avec Abby) mais outrageusement dominé par sa « patronne » qui le fait littéralement suer ! Pauley Perrette ne manque pas de scènes drolatiques dans cet opus et elle s’en sort brillamment, réussissant avec brio à alterner le farfelu et le sérieux dans une même scène ! On ne s’en lasse pas ! Anecdotes :
7. CODE D'HONNEUR Scénario : Christopher Silber Réalisation : Colin Bucksey Résumé : Le fils d’un capitaine de corvette appelle le NCIS quand son père, détenteur d’un code secret défense, disparaît. Critique : Un très bon épisode où Gibbs fait preuve d’une grande empathie quand son équipe est plus particulièrement chargée de la partie « froide » de l’enquête. Un peu d’humour et un peu d’action pour pimenter le tout. Dommage cependant que le traître soit un peu trop facile à démasquer et que certains personnages soient assez fades. Colin Bucksey réalise une très bonne prestation avec l’ouverture de l’épisode, faisant progressivement glisser celui-ci (ralentissement du rythme, changement de musique) de l’allégresse d’une scène de fête foraine avec musique de circonstance à une scène d’inquiétude quand Zach, le petit garçon, se retrouve seul. Il est particulièrement grinçant que le réalisateur se focalise, juste avant le générique, sur ce ballon rouge qui monte. Réminiscence de ça ? Il parvient ensuite à garder une grande dynamique au récit incrustant des scènes de calme et d’intimité entre Gibbs et Zach. Mark Harmon est magistral dans cet opus. Il montre Gibbs plein d’attention et de prévenance avec le petit garçon, à son écoute y compris quand l’enfant, très éveillé mais un enfant quand même, clame l’innocence pas si évidente de son père, il reste le chef d’équipe qui mène ses agents à la baguette ! Symétriquement, Michael Weatherly endosse le costume du clown qui ne fait pas rire Zach…ce qui fait nettement sourire le spectateur ! L’habileté du scénario (et Christopher Silber est une des bonnes plumes de la série) est de distiller des indices montrant que le capitaine Tanner, le père de Zach et concepteur d’un programme informatique très important, pourrait être un traître. Les agents jouent donc le rôle ingrat de porter la contradiction au patron. C’est suffisamment bien écrit pour ne pas être lourd et même plutôt crédible. Seule justement l’adjonction d’un personnage secondaire pas franchement utile alerte le spectateur. On découvre aussi qu’un des « talents » de Ziva est la « coercition » ; ce qui reviendra ultérieurement. Pour l’instant, l’officier du Mossad n’interroge pas cette « compétence » mais la met froidement et efficacement en action. Par le côté pataud joué par Sean Murray, McGee apporte un contrepoint léger à ce qui aurait pu être une scène gênante. Anecdotes :
8. SOUS COUVERTURES
Scénario : Lee David Zlotoff (crédité comme LD Zlotoff) Réalisation : Aaron Lipstadt Résumé : Tony et Ziva se font passer pour un couple de tueurs à gages afin de découvrir qui les a engagés. Critique : Un épisode majeur de la saison et sans doute de la série toute entière car, pour certains fans, il marque le premier chaînon du « Tiva », le couple constitué de Tony et de Ziva. C’est en tout cas le premier épisode à mettre Ziva en valeur. Le sujet est classique (des agents se font passer pour des criminels) mais le déroulement du scénario est bien plus habile car, non seulement, on ne connaît pas le commanditaire mais pas davantage la cible ! Le couple de tueurs, Jean-Paul et Sophie Ranier, morts dans un accident, avaient réservé une suite dans un luxueux 5 étoiles…où doit se dérouler le gala des Marines ! Pour gagner du temps, Ziva tente de négocier avec un homme mystérieux qui les a contacté. Ce sera une très mauvaise idée. En complément, l’épisode n’oublie pas de jouer la carte de l’humour et ça commence avec la première scène qui est d’un sexy échevelé ! Novice sur la série, le réalisateur la joue classique mais efficace. On appréciera la manière dont il filme la consternation de DiNozzo quand celui-ci est confronté à un petit souci avec sa « femme ». Humour aussi avec le FBI qui surveillait l’hôtel (l’échange d’informations entre agences, quelle plaie !) et qui est complètement grillé par le NCIS ! La scène entre Gibbs et Fornell est géniale sur la manière dont les agents de base vont faire le boulot tout en permettant à leurs chefs de se la raconter ! Une merveille de perfidie administrative !! Toute l’équipe est mobilisée pour percer le secret des Ranier et c’est Ducky qui va apporter un élément capital mais qui, au moment où on nous le révèle, accroit sensiblement la tension. Entre humour, policier, sexy et tension, un épisode des plus équilibré et des plus savoureux. Anecdotes :
9. LE COUPABLE IDÉAL Scénario : Laurence Walsh Réalisation : Thomas J. Wright Résumé : DiNozzo est accusé d’un crime atroce et toutes les preuves pointent vers lui. Critique : Après un début mitigé, la saison monte en gamme avec cet épisode centré certes sur le personnage de DiNozzo mais qui n’oublie personne et surtout pas Abby. Michael Weatherly et Pauley Perrette sont les piliers de l’histoire et ils sont brillants. A la base, une paire de jambes de femme sectionnée. Elles sont couvertes de preuves médico-légales, élément inhabituel ; tout comme l’expertise approfondie de Ducky. Un cadre scientifique est en train d’être posé. La série s’écarte de son schéma habituel et la mise en avant de la science est un pari. Précédemment, cela avait été tenté et raté. Mais pas ici car la désignation rapide de DiNozzo comme suspect change complètement la perspective. Il est évident qu’il est innocent donc toute la trame vise à l’innocenter mais, et c’est là que l’interprétation de Pauley Perrette se révèle capitale, toutes les preuves désignent l’agent fédéral. L’obstination d’Abby finira par triompher d’un piège retors et machiavélique. L’histoire est bonne mais elle pourrait n’être que cela. Toutes les séries policières ont mis à mal leurs héros pour les humaniser et les remettre tout en haut. Il faut une bonne, une excellente interprétation pour passer d’une bonne histoire à une excellente histoire. Michael Weatherly ne se rate pas. Il fait passer DiNozzo par toute une gamme d’émotions ; l’incrédulité, le détachement, la colère, l’inquiétude, le soulagement avec une grande justesse. Deux moments sont à souligner. L’interrogatoire face à l’agent Zaks, modèle de détachement et usage de l’humour pour désarçonner un enquêteur. On n’apprend pas au vieux singe à faire la grimace et DiNozzo est trop expérimenté pour fournir à l’agent du FBI quoi que ce soit d’exploitable. La séquence se finit par un concert avec mains et table remarquable et le montage fait alterner le « concert » avec l’embarquement des preuves par le FBI. L’autre passage, encore meilleur, c’est le monologue de DiNozzo devant Gibbs en prison. Monologue ou plutôt interrogatoire de Tony DiNozzo par DiNozzo Tony ! C’est absolument brillant et enlevé ! Aucune emphase, juste un jeu faussement léger de questions-réponses. A ses côtés, Pauley Perrette réalise également une prestation de haut vol. Abby est anéantie de voir la science se retourner contre elle mais elle reprend foi - curieux mélange de rationalisme scientifique et d’une foi quasi religieuse – et ce moment où la laborantine clame sa foi, la caméra opère un mouvement ascensionnel ! Tout au long de l’épisode, l’actrice montre son personnage impliqué à un point inimaginable. Tout à tour, elle est choquée, abattue, consternée mais jamais elle ne renonce. C’est un beau portrait de femme et d’une amie fidèle qui nous est ici proposé. Anecdotes :
10. LE TROISIÈME HOMME Scénario : George Schenck et Frank Cardea Réalisation : Terrence O’Hara Résumé : McGee est accusé de bavure. Critique : Un épisode de bon niveau qui place pour la première fois Sean Murray au premier plan. McGee est questionné sur ses capacités et son interrogation sur lui-même nous donne à voir sa personnalité. Avec une excellente interprétation de Sean Murray, cet épisode permet de densifier le personnage qui sort de sa zone de confort pour acquérir une réalité propre. Lors d’une opération d’escorte d’un haut personnage de la Navy (une des missions du NCIS qui n’est pas qu’une force de police ainsi que cela nous est rappelé dans les bonus des DVD), McGee, chargé de sécuriser une rue, tire sur un homme qu’il prétend avoir vu armé et qui lui aurait tiré dessus, et le tue. Or, non seulement l’arme du présumé tireur est introuvable mais également la balle qu’il aurait tiré et, par-dessus le marché, l’homme mort est un flic infiltré ! On passera sur la nullité soudaine de Ziva et Tony qui ne trouvent la balle qu’au tout dernier moment (facilité scénaristique dommageable) pour s’intéresser à McGee. Sean Murray est très juste quand il le montre doutant de plus de plus de ce qu’il a vu jusqu’à craquer devant un policier hostile. Quand rien ne vient étayer votre première version – et pourtant l’adage veut que la première impression soit la bonne – qui ne douterait pas ? Et un agent fédéral en plein doute est-il encore capable de faire son travail ? Cette remise en question est sévère car McGee ne s’apitoie pas sur lui. Il se compare avec ses collègues et sa formation est très différente. On appréciera à sa juste valeur l’aide morale qu’Abby et DiNozzo lui apporte (ils assurent aussi la part d’humour réglementaire) et le duo de scénaristes à tout juste de faire de Ziva, nouvellement arrivée, la voix du soupçon. Mark Harmon a aussi une part active dans la réussite de l’épisode. Soutien sans faille de son subordonné, Gibbs est une figure paternelle à la fois dure mais juste. Jamais il n’accable McGee et il lui manifeste une confiance complète. Mais l’acteur a aussi une autre partition, face à Lauren Holly cette fois. Récurrente depuis quelques épisodes (sans que l’on puisse bien savoir exactement pourquoi au juste), elle prend une place plus importante ici mais elle est clairement le maillon faible. Son talent n’est pas en cause (même si elle n’a pas un jeu ébouriffant) mais c’est juste qu’on a vraiment du mal à croire et à son rôle de directeur et à son passé avec Gibbs. Mark Harmon est plus doué qu’elle pour donner un peu de contenu à ce présupposé de la saison. A chaque fois qu’ils sont ensemble, le spectateur se prend une flopée de flash-back dans les dents censés raconter des instants d’un passé et d’une aventure commune. C’est juste rasoir. En outre, Mark Harmon n’a aucun mal à donner l’image d’un homme d’autorité, ce que Lauren Holly peine à faire pour Jane Shepard. Du coup, c’est une réussite quand Gibbs conteste l’autorité de sa directrice ! Elle n’en a aucune sans que l’on sache bien si c’est voulu ou non !! Il y a du progrès à faire sur ce plan-là. Anecdotes :
11. ROMÉO ET JULIETTE Scénario : David J. North Réalisation : Stephen Cragg Résumé : Un mannequin, qui participait à une émission de téléréalité dans un camp de Marines, est retrouvé morte. Critique : En 2005 (l’épisode a été diffusé le 13 décembre), la téléréalité débutait mais elle était déjà prometteuse. Par-là, NCIS est un peu « prémonitoire » de ces émissions ayant aussi peu de fond qu’elles peuvent épater sur la (ou les) forme(s). Ici, des top modèles s’entraînent dans un camp militaire. L’ouverture en abyme de l’épisode (une scène d’interrogatoire sur la fin montrera également le savoir-faire du réalisateur qui est moins classique que ses confrères) prouve bien que le voyeurisme est à la base du succès de ces productions et qu’il en est le seul moteur. Bien que ce ne soit montré que de façon anecdotique, le pouvoir de la presse dans ces affaires « médiatiques » comme on les nomme justement est montré, et presque dénoncé vu l’angle du scénario qui privilégie l’approche « gibbsienne » (faire d’abord son boulot sans se préoccuper de l’image) par rapport à l’approche « shepardienne » (gérer une image publique). S’intéresser à la vie de mannequins n’est pas non plus montré comme particulièrement sérieux. Néanmoins, sorti de cette question de forme, sur le fond, c’est une enquête de police extrêmement classique qui n’innove en rien surtout sur le portrait des suspectes. Dans les magazines, les mannequins sont glamour ; dans les fictions elles en prennent plein la poire et sans beaucoup de nuances. C’est vraiment très schématique. Mini Anden (Hannah) parvient cependant à donner une densité à son personnage. Les motivations du meurtrier sont plus originales même si elles sont d’une profonde bêtise. Ce qui les rend convaincantes d’ailleurs ! Les acteurs assurent leur quota d’humour sans se forcer même si Pauley Perrette est toujours aussi impeccable et sa façon de découvrir comment la défunte a ingéré de la drogue est aussi drôle que peu conventionnelle ! Lauren Holly s’est coupé les cheveux mais, tout comme Gibbs, le spectateur s’en moque. L’actrice prend cependant ses marques et son jeu s’améliore un peu. L’épisode est aussi intéressant par l’étape qu’il fait franchir à Ziva dans son intégration. Anecdotes :
Scénario : Dana Coen Réalisation : Dennis Smith Résumé : Lors d’une opération à Norfolk, Tony et Ziva se retrouvent piégés dans un container. Critique : Les lieux clos ont tendance à développer les imaginations et Dana Coen trousse une histoire efficace, moins centrée sur l’enquête policière (un trafic d’armes depuis l’Afrique de l’Ouest) que sur la recherche de DiNozzo et de Ziva et, surtout, sur ces deux-là en leur container. C’est un second acte du « Tiva ». Les caractères ressortent dans un espace confiné surtout que le danger reste présent. Cote de Pablo développe le caractère éruptif de Ziva avec force gestes manifestant d’ailleurs davantage la frustration que l’exubérance. Michael Weatherly joue un DiNozzo égal à lui-même, serein, volontiers blagueur mais devenant sérieux en une fraction de seconde, manifestant une efficacité aux aguets. Un agent également stupéfait et vexé (et on le comprend) à d’apprendre que Ziva a invité la veille tout le monde à dîner…sauf lui ! Maladresse ? Probablement pas. Comme aucune réponse claire ne sera apportée, les conjonctures restent ouvertes et s’ajoutent au dossier « Tiva ». Si Ziva est impatiente d’en découdre, DiNozzo a quelques idées pour s’en sortir. Pas toutes bonnes. Dans cet espace clos, les deux acteurs parviennent néanmoins à distiller un peu d’humour. En second plan, Gibbs et McGee les recherchent avec l’aide du superviseur du port, Matthew Lake. Ils font partie de l’aspect strictement « policier » de l’épisode et Ducky sert davantage à réconforter Abby. Si Mark Harmon et Sean Murray sont simplement efficaces, David McCallum et Pauley Perrette apportent une indéniable plus-value émotionnelle. La réalisation est aussi de bonne qualité. L’alternance réussie des scènes à l’intérieur du container et des scènes ailleurs donnent du dynamisme à l’ensemble, préserve le suspense et évite la claustrophobie au spectateur. En invité du jour, Daniel Roebuck est bien mis en avant et se montre présent et efficace. Anecdotes :
13. LES MEILLEURES INTENTIONS Scénario : Jack Bernstein Réalisation : Leslie Libman Résumé : Le capitaine de corvette Wilkerson appelle le NCIS à l’aide : elle vient de se faire enlever ! Critique : Un épisode d’une très bonne cuvée. L’intrigue se déploie sur deux axes qui se complètent et interagissent mutuellement. D’un côté, un risque pour un convoi militaire sensible dont Wilkerson connaissait l’itinéraire. De l’autre, la piste d’un pervers sexuel traqué par le capitaine sur son temps libre. Rapidement, on se rend compte de quel côté penche le scénariste. Le scénario consacre beaucoup de temps à présenter la lutte contre la pédophilie et le risque représenté par Internet. Plus de dix ans après la diffusion de cet épisode, ce combat se poursuit car de nouveaux canaux sont offerts à ces personnes. Jack Bernstein n’encense cependant pas ces traqueurs ni n’épargne la police qui ne serait pas assez efficace. A cette trame lourde s’ajoute un sinistre compte-la-montre : le capitaine est sans doute enfermé dans un coffre de voiture. Le temps lui est donc compté. Classique mais ça marche toujours, surtout que le scénariste n’abuse pas des « rappels ». La contrepartie de ce choix scénaristique c’est une inégalité entre les comédiens. Phil Morris incarne un officier sans brio particulier et plus statique. Éric Lange et P.J. Byrne, impliqués dans l’affaire du pervers, ont des personnages bien plus consistants. L’humour n’est pas oublié et ça commence avec la tenue des héros. Nous sommes dimanche et c’est un défilé entre un Gibbs étonnamment classe, DiNozzo très décontracté, McGee « fantôme de David Niven » (veste et pull à col roulé) et Abby « qui n’est pas un des Village People ». Une des meilleures scènes, cependant, est donné à McGee en salle d’interrogatoire. Accompagné par une caméra très mobile, Sean Murray donne à voir la vengeance du bon élève persécuté par des imbéciles plus forts. L’acteur donne vraiment la mesure de la jouissance de l’agent fédéral. La vengeance est un plat qui se mange froid ! Anecdotes :
14. AGENT DORMANT Scénario : Christopher Silber Réalisation : Colin Bucksey Résumé : Deux épouses de Marines sont assassinées. Le NCIS découvre qu’une cellule nord-coréenne agit sur le sol américain. Critique : Bien joué de la part de Christopher Silber. Son scénario est à double effet. Premièrement, un double meurtre conduit les enquêteurs à fouiller la vie privée des victimes. Déjà les apparences sont trompeuses. Deuxièmement, il lance une histoire d’espionnage. Le lien entre les deux est assuré par le personnage de Yoon Dawson auquel Esther K. Chae apporte une densité, une crédibilité et, surtout, beaucoup de sensibilité. Est-elle la prochaine victime ou est-elle qui a tué ses amies ? L’épisode évite pas mal de clichés tout en se plaçant sur le terrain du communautarisme. Les deux victimes et leur amie Yoon appartiennent à la communauté coréenne. Toutes les trois ont épousé des Marines. A travers cet épisode, on trouve plusieurs réponses à la question de comment vit-on dans un pays qui n’est pas le sien ? On peut se replier, s’ouvrir, se faire aider. C’est une bonne idée d’avoir choisi la communauté coréenne car qu’est-ce qui ressemble le plus à un Sud-Coréen qu’un Nord-Coréen aux yeux d’un profane ? Question qui n’est pas anecdotique puisqu’un des deux pays est un allié des Etats-Unis et l’autre non. Une autre question s’invite au détour d’un trou dans le mur : les violences conjugales. Là encore, le traitement de la question est habile et sans manichéisme. Gibbs est particulièrement mis en valeur dans cet épisode. Il se montre compréhensif avec un suspect, pédagogique avec McGee, courageux lors d’un grand péril mais le passage le plus déroutant (et le spectateur est invité à regarder ce passage à travers les yeux de McGee ainsi que procède le réalisateur) c’est lorsqu’il est compétent à s’occuper d’un bébé ! Mark Harmon assure et garde un peu d’humour, notamment dans sa scène habituelle avec Pauley Perrette. Lorsqu’Abby fait les questions et les réponses en singeant Gibbs, il est évident que la scène amuse Mark Harmon ! Anecdotes :
Scénario : George Schenck et Frank Cardea Réalisation : Dennis Smith Résumé : Dans le coffre d’une voiture volée, le NCIS découvre une tête coupée ! Critique : C’est un classique toujours efficace de la série policière : une première affaire mineure ouvre sur une autre bien plus importante. L’affaire des voitures volées est en fait un « McGuffin » pour reprendre le terme hitchcockien. Si le déroulement de l’intrigue est assez linéaire, le duo de scénaristes sait la rendre intéressante à suivre. D’abord, par le mélange des genres. On a l’enquête policière avec ses habituelles autopsies et analyses scientifiques, un soupçon de judiciaire, un peu de glauque ; le tout nappé d’humour et d’émotions. Ensuite par le détournement des moments obligatoires de la série. L’autopsie attendue est ici détournée car Ducky et Palmer (à l’humour « très enfantin », en tout cas personnel !) n’ont d’abord qu’une tête à leur disposition puis, plus tard, un monceau de morceaux de corps ! Les analyses ensuite : la tête est celle du capitaine Wayne, mort de cause naturelle mais les cendres dans son urne ne sont pas les siennes !! La part judiciaire est ici prétexte à un portrait acide de ce milieu et si Stéphanie Michels joue parfaitement, son beau sourire illustre la critique sous-jacente d’un milieu de trompeurs. L’épisode ne manque néanmoins pas d’humour, comme le portrait imaginaire de Me Oliver par DiNozzo avant leur rencontre. Mais l’humour se mêle aussi avec bonheur à l’émotion dans la scène où Gibbs doit se rendre auprès de la veuve du capitaine Wayne pour récupérer l’urne funéraire. L’histoire qu’il débite est un tissu de mensonges mais marqué cependant par le tact et le respect. Le spectateur sourit de l’entendre parler du « nouveau directeur ». Enfin, le duo joue sur le faux-semblant : l’enquête n’aboutit pas du tout où l’on pensait au départ et la fausse piste liée au crématorium était bien pensée et s’insérait bien dans la trame. Ziva avoue qu’elle adore travailler au NCIS dont la directrice est son contact ! C’est un peu étrange comme relation de travail même si Ziva n’en tire pas la liberté qu’elle escomptait certainement. Très élégante en début d’épisode, Cote de Pablo intègre par son choix vestimentaire son personnage dans un environnement de bureau donc hors de son élément d’origine. C’est un marqueur d’intégration. On savoure le tandem McGee/DiNozzo ; entre le débutant contraint d’obéir et le confirmé qui en profite, c’est du gâteau ! Mark Harmon est à son aise dans la part d’émotion et ses scènes avec Chelsea Field fonctionnent parfaitement. L’actrice est assez sobre dans son jeu pour mieux nous faire ressentir que, pour son personnage, la douleur de l’absence est toujours là mais intérieure. Anecdotes :
16. FRÈRES D'ARMES Scénario : Steven D. Binder Réalisation : James Whitmore Jr Résumé : Une ambulance transportant le corps d’un Marine mort dans un accident explose mystérieusement. Et le corps n’est pas celui du mort supposé ! Critique : Un épisode moyen qui démarre très fort, finit très bien mais se traîne entre les deux. L’impression qui ressort est celle d’un traitement laborieux. James Whitmore Jr, pourtant rôdé sur la série, enfile les scènes pour essayer de donner du rythme mais les scènes inutiles et bavardes sont nombreuses, comme à peu près toutes celles avec Lauren Holly, la palme étant le dîner avec Gibbs qui ne sert qu’à rabâcher les éléments de l’enquête. Et là le réalisateur rame. Il a plus de réussite lors de l’interrogatoire de l’ami du défunt par McGee et Ziva. Par le jeu du gros plan progressif sur le visage puis du recul, il suscite un intérêt pour ce que dit le caporal Merrill. Même impression de lourdeur dans le travail des personnages. Au lieu d’un enchaînement, on a la sensation de découvertes fortuites apparaissant au moment idoine. Il faut l’enthousiasme de Pauley Perrette pour sauver ses scènes. Conor O’Farrell est la bonne surprise de l’épisode. D’abord platement fonctionnel (le père à relations cherchant à savoir ce qui est arrivé au cadavre de son fils), il acquiert progressivement une densité qui lui donne vraiment chair. Dans ses conversations avec Mark Harmon, il insuffle de l’émotion et se bonifie un peu plus à chaque fois. Le scénario est en revanche involontairement cruel avec Lauren Holly. Voulant jouer la carte de l’humour, Steven D. Binder, pourtant meilleur que ça, nous écrit une scène hallucinante où la directrice du NCIS, demandant un rapport à ses agents, reçoit tout d’abord un silence embarrassé de ces derniers ! En voulant souligner la loyauté de McGee, DiNozzo et un peu moins Ziva envers Gibbs, le scénariste ne réussit qu’à démontrer l’absence quasi complète d’autorité de Shepard ! Lauren Holly s’en sort avec le sourire mais, à ce moment encore, le pool de scénaristes ne sait visiblement pas comment traiter son personnage. Anecdotes :
Scénario : Richard C. Arthur Réalisation : Thomas J. Wright Résumé : Suite à la découverte du corps d’un Marine tué par un ours dans le parc de Shenandoah, le NCIS se retrouve à enquêter sur une série de crimes maquillés en accidents. Critique : A se demander si Esprits criminels (série diffusée sur la même chaîne, CBS) n’a pas inspiré le scénariste du jour. On retrouve notamment l’inévitable profil mais la présentation par Ducky recèle plus d’émotion que celle clinique des profilers. Moyennant quoi, c’est alerte, plein de fausses pistes, non dénué d’humour et de charme. Impossible de passer sous silence la nouvelle preuve de condescendance des habitants des villes pour ceux des champs ; DiNozzo étant à nouveau le porte-parole des premiers. En outre, involontairement espérons-le, une scène est très sexiste. Même traitée sur le mode de l’humour, c’est très moyen. Le scénario évite par contre de prendre parti entre chasseurs et protecteurs de la nature ; ce qui est bienvenu car cela aurait inutilement alourdi le tableau. Chacun des deux camps recèle ses brebis galeuses. Ziva et DiNozzo servent de révélateurs. Chacun d’eux a un ranger dans le viseur et c’est assez drôle. C’est à Ziva que revient la plus belle scène lorsqu’elle parle à un suspect. Cote de Pablo insuffle une réelle et profonde émotion lorsque Ziva parle de sa solitude lors de ses spectacles de danse. Mark Harmon se voit mis en valeur à travers les compétences de sniper de Gibbs. En pleine nature, le rétif à la technologie s’épanouit et se montre à la hauteur pour traquer sa proie. L’acteur se dépense sans compter et il donne à l’avant-dernière scène une tonalité drolatique absolument savoureuse. Si Todd Allen et Scott Anthony Leet se montrent convaincants (et le second partage avec Cote de Pablo la plus belle scène de l’épisode), Michelle Harrison est plus utilitaire que réellement partie prenante. Belle réussite que la mineure de l’épisode, l’anniversaire d’Abby (mais, en bon gentleman, Richard C. Arthur ne donne pas son âge). Pauley Perrette rend compte de plusieurs manières de la déception d’Abby devant ce qu’elle croit être un oubli de Gibbs et c’est pleinement réussi. Le changement de pied permet de varier la scène question/réponse habituelle. On appréciera la robe noire très sexy et on sourira franchement au gag des roses noires très bien trouvé. Anecdotes :
Scénario : Laurence Walsh Réalisation : Terrence O’Hara Résumé : Un jeune garçon porteur d’une bombe prend une classe en otage. Critique : Remarquable épisode qui change très agréablement de la routine policière habituelle. L’histoire se complexifie peu à peu, devenant plus tendue mais sans jamais d’effets de surenchère gratuits. Mis en avant, Michael Weatherly est plus que convainquant en chef d’équipe. Le jeune Michael Welch est aussi très bon en ado à fleur de peau. L’épisode se structure comme une pièce de théâtre (on a d’ailleurs un quasi-huis clos) en trois actes. Premièrement, estimation de la situation par le NCIS. Deuxièmement, Gibbs se constitue otage et DiNozzo doit gérer la situation. Troisièmement, résolution. La seconde partie est évidemment la plus intéressante parce qu’elle renverse le schéma routinier. Ici, pas de corps mais une tentative d’empêcher un ado d’actionner une bombe. Le spectateur passe par pas mal d’émotions car le scénariste montre bien que rien n’est simple dans ce genre de cas. Dès que Kody a fait part de son exigence de voir sa mère, DiNozzo monte en gamme car il doit essayer d’accéder à la demande (or une complexité va survenir) tout en pesant le dilemme d’ôter une vie pour en sauver plusieurs. Michael Weatherly est impeccable sur tous les plans. Concentré, sérieux, sachant faire preuve d’autorité et écouter son instinct. C’est aussi DiNozzo qui trouve le moyen de sauver la situation. Peu d’humour évidemment avec ce type de sujet mais l’on est amusé par les chamailleries des geeks McGee et Abby. En appui technique, ils feront merveille. Mark Harmon se place entre deux. Pas tout à fait en retrait, il n’est pas non plus en première ligne. Le jeu est sobre et il montre Gibbs attentif mais nullement protecteur ou négociateur. Lauren Holly a beaucoup de scènes pour pas grand chose mais, cette fois, Shepard joue un rôle décisif. Dans le rôle de Kody, Michael Welch est très intéressant. Le jeu est parfois appuyé mais le comédien est jeune et il donne consistance à un ado que l’on devine plus perturbé que réellement suicidaire. Le réalisateur a peu à faire avec cette structure narrative mais il sait donner de l’intensité et varie les angles dans la salle de classe selon le point de vue nécessaire. Voilà qui évite toute linéarité pesante. Classique mais agréable. Anecdotes :
Scénario : Dana Coen Réalisation : Dennis Smith Résumé : Le NCIS découvre quatre corps dans une mare gelée. Critique : Sortie de piste pour la pourtant brillante Dana Coen. Son histoire est cousue de fil blanc et extrêmement bavarde. Détail qui ne trompe pas dans la série : plus longue est la séquence scientifique moins l’intérêt est grand. Les histoires de gangs ne font pas souvent de bonnes histoires et celle-là ne déroge pas à la règle. L’originalité pourrait venir de diverses références à Shakespeare et l’épisode pourrait en être inspiré. Tout cela habille maladroitement une histoire de pouvoir dans laquelle le NCIS est plus que périphérique. En outre, le final est hautement contestable. Même l’humour déserte largement cet épisode avec ce fil rouge affligeant sur la virilité de McGee. A peine de quoi sourire avec la conduite « sportive » de Ziva. Pas de quoi sauver les meubles. Anecdotes :
Scénario : George Schenck et Frank Cardea Réalisation : Leslie Libman Résumé : Enquêtant sur des soupçons d’espionnage, le NCIS découvre le corps d’une cryptographe du Pentagone. Critique : Le petit monde des espions et des codes cryptés ! Toujours un vivier plein d’histoires passionnantes. Celle-ci n’est pas de la trempe d’un Eastwood mais elle est plaisante, bien rythmée, drôle aussi. Parmi les attributions du NCIS (qui défilent en petit caractères dans le générique dans le coin droit), il y a la lutte contre l’espionnage. Les soupçons pèsent sur le service de cryptographie (qui crée les codes secrets). Une cryptographe qui devait être interrogée s’est apparemment suicidée mais on sait d’avance que non. Le prouver permet à Pauley Perrette de nous régaler avec une reconstitution grandeur nature de la scène de crime. Ce problème résolu lance le second étage de la fusée : qui l’a tuée ? Ironie de l’Histoire ; le pays soupçonné d’avoir payé une taupe est…le Venezuela ! Depuis la diffusion de l’épisode (le 18 avril 2006), les relations américano-vénézuéliennes ne se sont effectivement pas améliorées !!! Cet épisode est à prendre sous le signe de la comédie. Les deux auteurs connaissent parfaitement l’ADN de la série : un décor policier pour une série légère. Aussi s’intéresse-t-on moins à l’identité de la taupe (pas si difficile à trouver d’ailleurs) qu’à un portrait comique du monde des cryptographes (avec un personnage légèrement caricaturé !) ou la fouille vraiment très approfondie du domicile d’un suspect. La palme étant atteinte avec le retour de Nina Foch dans le rôle de Victoria Mallard ! La vieille dame indigne ne sert à rien dans l’intrigue proprement dite mais c’est un régal de la voir et son humour ravageur et ses réplique bien senties rendent même Abby muette !! L’épisode se montre intéressant également par l’évolution, discrète mais réelle, du personnage de Palmer. A deux reprises, Ducky lui confie une tâche qui représente un accroissement de responsabilités. Brian Dietzen a peu de scènes mais il donne à chaque fois une maladresse tendre, une volonté de bien faire, un humour potache et une vraie gentillesse à Palmer. Un second rôle de qualité. Anecdotes :
21. À L'AMOUR, À LA MORT Scénario : Steven D. Binder Réalisation : Dennis Smith Résumé : En pratiquant une analyse, Abby manque de mourir. Le NCIS cherche qui veut la mort de l’experte scientifique Critique : Un épisode pas dénué d’intérêt mais un peu confus. C’est bien d’utiliser des faux-semblants mais il faut tout de même que le final soit bien amené. Or, ici, il tombe comme un cheveu dans la soupe car il a été à peine effleuré dans le déroulement de l’intrigue et sans jamais avoir une once d’importance. Abby est au centre du jeu et Pauley Perrette assure en sortant de son rôle habituel. Il est d’ailleurs à noter qu’elle entre en scène au moment où une analyse déraille et manque de la tuer. Dès lors, elle n’est plus une experte scientifique mais une jeune femme qui a des goûts particuliers mais qui, surtout, et là l’actrice se montre douée, s’enfonce petit à petit dans la peur et la paranoïa. Elle a voulu prendre la menace à la légère, se montrant telle Blanche-Neige singulièrement indisciplinée et imprudente. Mais ce n’est pas une faible femme ainsi que le criminel l’apprendra ! L’épisode est aussi l’occasion d’en dévoiler un peu sur la vie privée d’Abby et son dernier choix en matière de petit ami n’est pas vraiment le gendre idéal. Vincent Young en fait cependant des tonnes mais il insuffle assez de folie dans son jeu pour donner la chair de poule. Anecdotes :
Scénario : David J. North Réalisation : James Whitmore Jr Résumé : Un homme meurt durant son transfert au NCIS. Son frère, qui l’ignore, kidnappe la directrice Shepard pour faire un échange. Critique : Un épisode habile. Sous couvert de l’enquête habituelle, il met en lumière les recrues de la saison ; Ziva et Shepard. La première est inquiétée pour son rôle éventuel dans la mort soudaine de Brian Dempsey, un trafiquant de drogue lié avec son frère à un cartel sud-africain. La seconde est kidnappée pour servir de monnaie d’échange. Pour ce qui concerne Ziva, il est intéressant de l’entendre dire deux choses. D’abord, affirmer qu’il y a un an, oui, elle aurait tué mais plus maintenant. Ensuite, se demande où est sa place. A l’évidence, dans l’équipe comme le montre la tentative de McGee pour lui remonter le moral et le refus de sa démission par Gibbs. Pour ce qui concerne Shepard, Lauren Holly habite enfin la fonction et elle sait montrer la directrice forte et de sang-froid quand elle se trouve dans une situation dangereuse. La partie policière en elle-même ne manque pas d’intérêt car elle se renouvelle. La partie scientifique est découpée en deux : Ducky se concentre sur la mort du frère pour déterminer une responsabilité ou non de Ziva ; Abby cherche où peut se trouver Shepard. En outre, sur le strict plan de l’histoire, entendre un ravisseur demander qu’on lui rend son frère quand celui-ci est mort ne va pas sans créer une certaine tension ! La présence de Tamara Taylor se justifie par la mise à l’écart de Ziva et, contrairement à sa première participation (2-22), elle a (un peu) plus de contenu. On pourrait croire qu’avec ce sujet, ce serait difficile de faire de l’humour et pourtant non ! David J. North a une idée brillante, macabre certes, d’humour noir certes, mais brillante quand même ! Anecdotes :
23. HIATUS [1/2] Scénario : Donald P. Bellisario Réalisation : Dennis Smith Résumé : Alors qu’il se trouve à bord d’un navire, Gibbs est grièvement blessé dans une explosion. Or, il devait recevoir une information capitale. Pendant que son équipe enquête, il tombe dans le coma et revit son passé. Critique : Une première partie très forte qui équilibre bien l’enquête policière, l’émotion suscité par l’état de Gibbs et le passé de celui-ci. A l’instar de nombreuses personnes dans l’épisode, le spectateur en apprend beaucoup sur « Gibbs avant Gibbs » si l’on peut dire. La partie policière est traitée rapidement mais avec efficacité et le réalisateur insère les scènes pour rythmer l’épisode et éviter que les moments centrés sur l’émotion ne le ralentissent. C’est très réussi sur ce plan. DiNozzo devient le chef mais surtout il prouve par ses actes qu’il en a l’étoffe. L’interrogatoire du capitaine par Ziva donne l’identité du principal suspect dont le NCIS avait juste le nom mais la photo ne nous est pas montrée ! Comme l’épisode ne va pas plus loin dans la résolution de l’enquête, il faudra patienter. Peu d’humour évidement mais l’arrivée d’Abby aux urgences de l’hôpital est géniale. Pauley Perrette la campe totalement déchaînée, un moulin à paroles dont le contenu du sac à main désarçonne un peu plus l’infirmière en chef ! Pauley Perrette sera également mise à l’honneur dans le registre de l’émotion car Abby est littéralement effondrée de savoir Gibbs grièvement blessé. Bonne idée de Donald P. Bellisario de l’opposer à une Ziva qui paraît nettement plus détachée ; ce que la laborantine ne lui pardonne pas. DiNozzo les réconciliera mais on a une clé du psychisme de Ziva : elle a du mal à montrer ses émotions et elle se protège contre elles. Cote de Pablo rend visible ce trouble qui git sous la surface froide. Ziva a été entraîné à tuer ; pas à s’écouter. Mark Harmon passe l’essentiel du temps dans un lit d’hôpital mais il est présent à travers les souvenirs de Gibbs. Souvenirs qui sont présentées sous forme d’images ayant du grain, histoire de les « patiner » un peu. Souvenirs qui nous ouvre le passé de l’agent du NCIS. Certes des éléments avaient été évoqués de-ci de-là durant trois saisons mais, ici, c’est une histoire complète, organisée chronologiquement qui nous est dévoilé. On comprend la douleur qui habite Gibbs. Le final s’annonçait fort et, de fait, il l’est mais surtout il ouvre une grande page d’incertitude ! Anecdotes :
24. HIATUS [2/2] Scénario : Donald P. Bellisario Réalisation : Dennis Smith Résumé : Gibbs a perdu le souvenir des quinze dernières années ! Il essaye de retrouver la mémoire pendant que le NCIS tente d’empêcher un attentat de grande ampleur. Critique : La deuxième partie de « Hiatus » tient toute ses promesses. L’enquête policière importe peu mais divers moments font progressivement faire monter la tension jusqu’au dénouement final. Ce qui compte, c’est Gibbs. Placé au cœur de l’attention, Mark Harmon se montre fantastique. L’intérêt de l’amnésie traumatique c’est qu’elle est « décidée » par le sujet et donc qu’il a besoin d’aide pour surmonter le blocage. Le solitaire taiseux qu’est Gibbs va donc recevoir une attention dont il n’a pas l’habitude. Le moment où il recouvre la mémoire est très touchant par l’émotion communiquée par Mark Harmon (qui donne l’impression de sortir d’un trou noir) et de Cote de Pablo, qui montre une Ziva éprouvée par la sortie d’émotions trop longtemps refoulées. C’est une idée brillante de Donald P. Bellisario d’avoir donné le rôle de « bonne fée » à l’ancienne espionne. Comme Gibbs, Ziva cache ses sentiments. Ils ont donc une forme de communauté de pensées. Pour le spectateur, l’épisode est une plongée dans le passé de l’agent fédéral mais aussi dans sa psyché. Le meilleur de l’épisode, c’est le retour du mentor de Gibbs, Mike Franks. On découvre ainsi beaucoup de choses ! Muse Watson campe avec autorité un homme vieilli mais nullement décati, fier. En quelques échanges, ces deux hommes parlent de fuite, de refus de savoir ; plus encore de responsabilité. C’est un moment très fort. Difficile de rester serein dans le final aussi fort que désolant, devant le cynisme de politiques qui écœure. Mais c’est aussi un final déroutant pour le spectateur avec le départ inattendu de Gibbs ! Anecdotes :
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Saison 3 2. Comme chien et chat (Suspicious Minds) 3. Le juste choix (Man on Fire) 4. La grande évasion (Escape Plan) 5.Les vrais héros ne se reposent jamais (Course Correction) 8. Douce Mélodie (Music To My Ears) 9. À toute vitesse (Overdrive) 10. Mauvaise alliance (Follow the Money) 13. Le Retour du pirate (Return of the King) 14. Pandora's Box, Part 2 - Inédit en France 15. Terminus (End of the Line) 16. Envers et contre tout (The Last Stand) 17. Rapide, silencieux, mortel (Swift, Silent, Deadly) 18. Un passé encombrant (Slay The Dragon) 20. Un mentor très spécial (NOLA Confidential) 22. Aie foi en la parole (Knockout) Scénario : Andrew W. Marlowe Réalisation : Rob Bowman Résumé : Appelée sur une scène de crime, Kate Beckett y découvre Richard Castle, absent depuis des mois ! Critique : Un démarrage sur les chapeaux de route ! Déjà, l’épisode s’ouvre par une séquence ultradynamique avec un splendide jeu de miroirs (un travail impeccable de Rob Bowman) qui se termine par Castle et Beckett se mettant respectivement en joue ! La victime, une dénommée Chloé, avait une adresse dans la main. En s’y rendant, le trio Beckett/Esposito/Ryan y découvrent Richard Castle, une arme à la main ! Beckett passe les menottes à son ex-partenaire ; le réalisateur zoome d’abord sur les mains de l’écrivain puis sur le visage de Nathan Fillion. C’est un plaisir de voir le visage si mobile, si ouvert de l’acteur. L’interrogatoire que mène Beckett est très serré. Stana Katic montre avec talent à la fois le professionnalisme de son personnage (questions sur l’affaire) et l’irritation de cette dernière (parce que Castle ne lui a donné de nouvelles depuis qu’il est revenu des Hamptons). On appréciera les vacheries réciproques des duettistes. Innocenté, Castle est sèchement renvoyé chez lui. Nathan Fillion rend parfaitement compte du désarroi de l’écrivain qui ne comprend pas la froideur de ses amis. Avec sa maestria habituelle, Andrew W. Marlowe fait progresser son intrigue et parvient à replacer Castle sur la route des policiers en une parfaite symétrie de la première scène de crime ! C’est drôle et brillant. Le plus beau c’est la parfaite explication logique qui a amené le tandem au même endroit, la troisième scène de crime, en partant de deux points de départ différents. Comprenant qu’elle ne se débarrasserait jamais de Castle, Beckett l’admet « pour cette enquête » à ses côtés et il parie qu’il trouvera la solution. L’enjeu : sa présence au poste. Il est évident que Castle restera mais ce jeu fait partie de l’ADN du personnage et c’est une série qui joue avec les codes et avec son public. Comment rendre cette évidence plausible ? C’est le réel enjeu. Le spectateur s’amuse de retrouver les passages obligés de sa série : le café apporté le matin (ne manquez pas le visage de Stana Katic ; l’actrice rend parfaitement visible le plaisir qu’éprouve son personnage de retrouver son binôme), les théories farfelues et surtout l’idée qui relance l’enquête. Ici, il prouve le lien entre les victimes. Le scénariste parvient à nous surprendre en plaçant ledit lien dans un cabaret burlesque ! On note une marotte des réalisateurs dans les interrogatoires. Alors que la caméra est statique dans l’interrogatoire dans un cas, elle est très mobile dans un autre ; ce qui signifie qu’un élément important va nous être communiqué. Une réflexion de Beckett fait bingo dans son esprit puis ça fait tilt entre eux. Quelle série aime tant ses fans pour leur présenter tous les passages obligés tout en jouant avec ? L’arrestation nous ramène à la scène de départ et l’explicite avec une redoutable efficacité. Beckett considère que Castle a gagné. Le duo est reformé. La saison peut commencer ! Anecdotes :
2. COMME CHIEN ET CHAT Scénario : Moira Kirland Réalisation : John Terleski Résumé : L’enquête sur la mort d’une voyante amène Castle et Beckett sur la piste d’un autre meurtre. Critique : Castle et la voyante ! Une évidence pour cet amateur de fantastique ! Dommage que l’intrigue avec ses multiples personnages soit un peu confuse. On peut heureusement compter sur notre duo, très Mulder et Scully sur ce coup-là, pour nous distraire. Castle est bien entendu Mulder et Beckett Scully ; d’ailleurs elle reçoit très officiellement ce surnom. Difficile d’isoler l’intrigue principale de ses sous-intrigues. La victime, Vivienne Marchand, avait déjà collaboré avec la police mais Ryan démonte la réputation de la voyante, mise en cause par un producteur de télé-réalité à qui elle propose de confier la vérité sur un « vrai » meurtre pour qu’il efface des images qui lui nuisent. La victime prétendue aurait fait une crise cardiaque mais pourrait avoir été empoisonné. Cet homme, Emilio, avait une liaison avec la femme d’un de ses employés, une gourde blonde. C’est compliqué de bien suivre et la résolution de l’énigme est un peu tirée par les cheveux. Le plus intéressant, c’est la différence entre un Castle ouvert au mystère et une Beckett matérialiste. La scène où les policiers démontrent comment la voyante aurait pu tout découvrir sur le meurtre d’Emilio est sans doute une des meilleures. Mais c’est Castle qui a la plus belle réplique décochée à son amie : « Si vous ne croyez pas à la possibilité que la magie existe, vous ne la trouverez jamais ». Là-dessus, la fille de la voyante, Penny, elle aussi médium – Rachel Boston est le meilleur second rôle de l’épisode émouvante dans son deuil, un peu exaltée par ses visions ; d’abord hésitante à dire la première à Beckett puis gagnant en assurance – nous gratifie d’un pronostic sur l’avenir de Beckett. Comme souvent, la famille de l’écrivain fournit l’intrigue secondaire ; aujourd’hui c’est Martha qui s’y colle. Cette partie de l’épisode est la plus solide et la plus forte, notamment dans l’émotion. Martha – merveilleuse Susan Sullivan éblouissante, la « Castle girl » de l’épisode – s’est vu demandé en mariage par son amant Chet. Elle veut réfléchir mais, en fait, elle pense que leur histoire est finie. Plus de flamme et c’est un moment touchant. Mais voilà que Chet meurt avant qu’elle n’ait rompu ! La scène entre Susan Sullivan, effondrée, et Nathan Fillion, magnifique en fils soutenant sa mère, est très émouvante. Cette sous-intrigue sauve le 3ème melon. Anecdotes :
3. LE JUSTE CHOIX Scénario : Alexi Hawley Réalisation : Bryan Spicer Résumé : Le meurtre d’un garant de caution envoie Castle et Beckett à la fois dans le passé de cette dernière et sur la piste d’un trésor Critique : A travers une enquête très classique, Castle s’offre un beau moment dans l’approfondissement du personnage de Kate Beckett tout en rendant hommage quelque part au Faucon maltais. Le mort est trouvé dans son bureau et c’est de là que va découler toute l’enquête. Sur son corps, Lanie trouve un papier rempli de traits. Castle pense d’emblée à un (Da Vinci) code quand Beckett le compare à un vulgaire bout de papier. Faute du scénariste puisque rien n’est inutile dans une série policière et que, d’autre part, Beckett ne pourrait jamais considérer un élément quel qu’il soit comme anodin. Dans le bureau, les enquêteurs trouveront un micro qui relie l’épouse de la victime à la scène de crime. Sur le corps, Lanie, à nouveau, découvre une croix faite de baume et d’huile qui amène un prêtre en salle d’interrogatoire ! Enfin, une empreint fait tomber dans l’escarcelle un ancien criminel visiblement complètement décati !! Mais le plus beau, c’est qu’en coursant un suspect, Beckett tombe sur Mike Royce, son ancien instructeur. Jason Beghe est impeccable dans ce rôle de mentor, à la fois distancié par l’âge et l’humour tout en montrant une affection certaine pour son ancienne élève. Stana Katic est tout aussi remarquable car l’actrice rend elle aussi palpable cette affection. Les deux acteurs réussissent à créer et à rendre tangible et partant crédible cette connexion entre leurs personnages. Evidemment que le papier découvert était important et même qu’il est une carte menant au butin d’un vol de bijoux d’un montant pour lequel on pourrait aisément tuer ! Rien n’étant ce qu’il paraissait être, la seconde partie de l’épisode déconstruit les figures qu’il nous avait précédemment présentées ! C’est très bien écrit et la chasse au trésor amène à une scène d’un cliché absolu qui devient un morceau de bravoure : tout le monde s’y retrouve et se menace réciproquement avec des armes de tous les calibres !!! Castle sauve la mise et résout l’énigme. L’épisode comporte une intrigue mineure, celle d’Alexis qui veut un scooter. C’est mignonnet surtout avec le charme de Molly C. Quinn mais on n’y croit qu’à moitié et, surtout, c’est clairement ajouté pour donner du temps de jeu à la « famille Castle ». Pas grave, Nathan Fillion et consorts auront réussi à nous amuser quand même ! Anecdotes :
4. LA GRANDE ÉVASION Scénario : David Grae Réalisation : Rob Bowman Résumé : Un homme est retrouvé mort tué par une balle en plomb vieille de 200 ans ! Critique : Très joli titre français qui, sans vendre la mèche, en allume toutefois une partie. Une des forces de cet épisode c’est son travail visuel. D’entrée de jeu, Rob Bowman nous captive par cette scène dans une lumière bleu-noir mêlant silence autour du cadavre et bruits de chevaux au galop. Un déphasage qui illustre que le temps sera une des données du problème. La victime, un certain Daniel Goldstein créait des produits financiers complexes. Un de ces produits a justement fait perdre beaucoup d’argent à plein de monde. Suivez l’agent est un poncif du récif policier sauf que nous sommes chez Castle et que ce n’est qu’un aspect de la réponse. Car Lanie apporte plus de questions qu’elle ne donne de réponse : la victime a été tuée par une balle remontant au XVIIIème siècle tirée par une arme de la même époque ! Il n’en faut pas plus à Castle pour imaginer un tueur spatio-temporel venu par un portail dimensionnel ! L’énergie que met Nathan Fillion dans son personnage le préserve du ridicule pour le faire passer dans l’autre dimension des huluberlus sympathiques, un excentrique ! Devinez le modèle de la voiture de Daniel et vous imaginerez les sommets de jubilation de l’écrivain ! Castle et Beckett vont remonter jusqu’à un club de farfelus, éminemment délirants mais bons enfants. Le décor est chargé mais il crée une véritable identité visuelle au club, un décalage entre l’extérieur du XXIème siècle et l’intérieur qui se revendique du Londres victorien (costumes notamment) mais comme si le futur imaginé à l’époque (référence à Jules Verne) s’était justement arrêté là. Rob Bowman, bien aidé par les décorateurs, opère une présentation en deux/trois images, de vrais tableaux d’originaux saisis sur le vif. Mais si le club est original, c’est aussi lui qui donnera la clé de l’énigme. Grâce aussi à une séance de tir devant mesurer la précision des armes du siècle des Lumières ; d’abord sérieuse, cette séance vire au déjanté et on remercie Nathan Fillion à genoux tellement c’est fou !! L’intrigue mineure du jour, ce sont les premiers émois d’Alexis. C’est très touchant grâce à l’implication de Molly C. Quinn, absolument géniale quand elle entreprend de se demander à voix haute comment on sait qu’on est amoureux. C’est à la fois drôle et touchant et Nathan Fillion n’est pas en reste. Sur cette scène, il est lui aussi attendrissant et nous fait bien sourire. Il a carrément su nous faire rire par la jalousie de Castle, vexé que ce soit à Martha et non à lui, le « papa cool » qu’Alexis se soit confiée la première ! Quant à la première rencontre du père et du petit ami, il n’y a que dans cette série qu’elle pouvait avoir lieu de cette façon !! Anecdotes :
5. LES VRAIS HÉROS NE SE REPOSENT JAMAIS Scénario : Terence Paul Winter Réalisation : John Terlesky Résumé : Lors d’un enterrement un cercueil se renverse libérant deux corps ! Critique : Au tour des séries hospitalières de passer à la moulinette de Castle ! Humour et ironie à tous les étages mais aussi beaucoup de sentiments voire du sentimentalisme si l’on est peu charitable. La victime, Valérie Monroe, était médecin dans un hôpital et elle a été tuée avec une « précision chirurgicale » selon la formule agréée. Le mode opératoire, et plus largement l’injection de formules médicales, permettent à Tamala Jones de sortir de son registre habituel pour développer une réelle expertise. La mise en scène de John Terlesky permet de donner un aspect fluide à une scène d’explication qui aurait été bavarde et pesante s’il l’avait tourné platement. L’écriture de la série est bien rodée mais absolument pas mécanique. Ainsi, le premier suspect, Greg McClinctock, est-il bien entendu innocent du crime puisqu’il est le premier justement. Sauf que c’est bien plus subtil ! L’explication finale est stupéfiante par la maîtrise d’écriture et le jeu avec le spectateur qui a toutes les cartes en main mais tombe dans le panneau qu’on lui présente ! Comment faire autrement quand le scénario mêle un baron de la drogue qui employait la victime comme médecin personnel ? Comment passer sous silence le fait qu’elle était une informatrice du ministère de la justice ? Et que vient faire dans tout cela une recherche du docteur Monroe concernant la ville de Katona, État de New York, prototype selon le capitaine Montgomery « de la ville où il ne se passe jamais rien » ? La réponse à la question est fournie par le capitaine Montgomery lui-même ! Ruben Santiago-Hudson a peu de temps de présence mais il l’emploie bien, chaleureux, proche de ses troupes. Et puis il y a de l’amour dans cet épisode. L’amour d’Alexis pour Ashley (absent bien qu’on parle beaucoup de lui) et le couple qui a « sa » chanson (de Taylor Swift). Celui de Castle pour Gina ; une crise entre eux dû à la jalousie de ce dernier déjà constatée quand on parle de sa fille mais qu’ils parviennent à surmonter grâce à un travail sur soi de cet égotiste de première qu’est Richard Castle. Nathan Fillion est impeccable et l’on sent les efforts que son personnage a fait par amour pour les autres. C’est aussi avec délice que l’on assiste à la lecture entre Castle et Beckett d’une correspondance amoureuse où ils espèrent trouver une piste. Non seulement c’est amusant mais c’est loin d’être purement anecdotique. Quant au mobile du meurtre, il est quelque part lié à l’amour, décidément un grand meurtrier ! Anecdotes :
Scénario : David Amann Réalisation : Bill Roe Résumé : Le meurtre d’une femme blonde indique à la police de New York qu’un tueur en série, le Triple Tueur, est de retour en ville. Critique : Un épisode remarquable à l’intrigue complexe mais maîtrisé, aux dialogues froids et à la mise en scène lente et grave ; profondément noir, cet épisode, éclairci par l’intrigue secondaire qui aura son importance sur l’intrigue principale, ce qui est rare, réussit une figure imposée des séries policières : introduire la Némésis du (des) héros. L’entrée dans l’épisode est déjà un signe de maîtrise narrative, visuelle et sonore. Quand tout va bien, la jeune femme blonde est éclairée par les lumières de la ville et on entend clairement Phil Collins. Puis, progressivement, le silence se fait. Très vite, Lanie relie ce crime à ceux du Triple Tueur. Ruben Santiago-Hudson enfile les habits du commandant Montgomery et, avec autorité, nous donne un topo sur ce meurtrier. Survient une seconde victime et seulement le générique ! Avec efficacité, mais en ayant tout de même pris le temps d’une scène d’émotion, le scénario introduit le héros noir de l’épisode, Marcus Gates incarné avec un talent fou par Lee Tergesen. L’acteur donne un détachement ironique à son personnage (il faut voir le sang-froid qu’il conserve alors qu’une armada de flics surarmés le mettent en joue). Les interrogatoires de Gates par Beckett seule sont des bijoux. Le ton est toujours calme mais la tension est palpable surtout que la froideur de Gates le rend de plus en plus affreux mais, comme il a réponse à tout, c’est une anguille qui se tient devant nous. Le second interrogatoire semble rejouer la même scène mais on notera alors que le réalisateur zoome sur les visages. Quelque chose de nouveau va sortir de tout cela. Pour coincer Gates, les enquêteurs ont fouillé le passé du roi de Sing Sing et découvert son co-détenu, Jerry Tyson. Autant Gates est glacial, autant Tyson paraît émotif, mal à l’aise. Il faut que la police lui arrache les bribes d’information qui vont lui être utile. Mais, nous sommes dans Castle et c’est chez notre écrivain préféré qu’un détail fait tilt permettant de sauver une femme ! On s’achemine vers le happy end traditionnel mais on aurait dû mieux écouter Castle, insatisfait du dénouement. Parce ce que, cette fois, l’imagination débordante de ce dernier lui fait entrevoir trop tard la vérité. Le final sera éminemment fort et noir, et pourtant, il conservera jusqu’au bout une brindille d’humour. Ce petit éclat d’humour, pareil à la noisette dans le chocolat noir, provient de la résolution de l’intrigue secondaire du jour : l’admirateur secret d’Alexis. Ce qui est amusant et bien écrit, c’est le caractère évolutif de cette histoire et la manière dont les protagonistes, Alexis mais surtout Castle, la vivent. Cette intrigue et la principale interagissent et se renforcent ou plutôt s’équilibrent ; la noirceur de l’intrigue principale est en partie compensée par la relative légèreté de l’intrigue secondaire. Ensuite, quand Alexis, très insouciante sur ce coup-là, décide de se rendre au rendez-vous fixé, Martha défend à son fils de la surveiller…se réservant ce rôle ! Bonne composition de Susan Sullivan qui rend très convainquant et savoureux le changement de pied de son personnage et donne à voir, mine de rien, l’amour profond que cette famille se porte. C’est le coup de fil qu’elle passera à son fils pour le rassurer qui va jouer un rôle déterminant dans le final de l’épisode. Anecdotes :
Scénario : Elisabeth Davis Réalisation : Felix Alcala Résumé : La mort d’un comédien minable conduit Castle et Beckett dans une histoire de faux-semblants. Critique : Un épisode pas déplaisant certes mais extrêmement banal et pour tout dire peu inspiré. L’intrigue est confuse, passant d’une chose à une autre sans s’en fixer sur une seule tout en étant très linéaire. La révélation de l’identité du coupable tombe comme un cheveu sur la soupe. On avait pourtant commencé par une entrée contrastée comme la série sait si bien les faire. D’un côté, un policier en uniforme disparaît brusquement happé depuis l’intérieur d’un appartement d’où venait des cris. D’un autre côté, Alexis et Martha font des vocalises à 5 heures du matin ! C’est ce policier qui est mort sauf que c’était un comédien ! Un strip-teaser pour être précis. Et l’appartement abrite une colonie de jeunes femmes totalement effondrées quand Castle et Beckett y arrivent : enterrement de vie de jeune fille ! Mais passé cette ouverture hilarante, on va rire beaucoup moins et, dans Castle, c’est quand même plutôt gênant. Tout le reste de l’épisode va dérouler la pelote que le patron de la boîte qui employait la victime a donné à Ryan et Esposito. Le club de strip-tease (passage assez drôle grâce à nos duettistes) amène à une « cougar » qui était la maîtresse de la victime mais avait rompu parce qu’il lui avait demandé 25 000 $. Argent qui amène à…etc. Tout cela pour nous amener à une histoire d’escroquerie très classique mais que la scénariste (pourtant talentueuse) n’a plus tellement le temps de développer et doit même bâcler la scène où le coupable est confondu. Et le spectateur avec lui. L’intrigue secondaire est amusante (Alexis veut auditionner pour un rôle dans Grease à son lycée et Martha la coache) mais parfaitement anecdotique et complètement périphérique à notre intrigue. Seule la frimousse mutine de Molly C. Quinn et l’allant que met Susan Sullivan nous font passer un bon moment et, en fait, nous évite l’ennui. Anecdotes :
8. DOUCE MÉLODIE Scénario : Matt Pyken Réalisation : Bryan Spicer Résumé : La mort d’un employé municipal emmène Castle et Beckett vers une toute autre affaire. Critique : Solide épisode : une première affaire qui ouvre sur une seconde et relance complètement l’intrigue tout en faisant monter la pression. L’humour est bien dosé ; très présent au départ, il se fait plus rare ensuite à la mesure de l’élévation des enjeux. Un parfait tempo empêche tout ennui. Tout juste peut-on regretter que tous les acteurs ne soient pas au top niveau. C’est à Central Park que nos duettistes préférés se retrouvent autour du cadavre d’un certain « Lenny les bonnes ampoules », un électricien chargé de changer les ampoules dans le métro de New York. D’emblée, le scénariste nous dit que ce n’est pas une affaire simple : la victime a été tuée de trois balles au terme d’une chasse à l’homme. Pourquoi le tuer ? Ryan et Esposito pensent avoir trouvé du matériel d’espionnage chez lui à moins que ce ne soit son peu scrupuleux supérieur ? Matt Pyken nous présente ces pistes avec une parfaite crédibilité mais elles sont fausses ! L’explication de la présence du matériel est absolument hilarante ! Et c’est là que le scénariste nous inflige un rebondissement dramatique : la victime a été tuée pour avoir assisté à un enlèvement d’enfant ! La tension est installée d’emblée puisque les enquêteurs ignorent l’identité de l’enfant et doivent la découvrir. En outre, Nathan Fillion nous permet d’apprécier la partie dramatique de Castle ; un père qui comprend quelle épreuve traverse le père du gamin. Père joué par John Pyper-Ferguson qui est très juste. L’acteur est très impliqué et on croit à sa peine beaucoup plus qu’à celle de la mère, tellement plus fade et dans un rôle extrêmement convenu. Un père qui passe aussi un temps pour le coupable et clame son innocence alors que le temps presse. A ce stade de l’épisode, il pourrait très bien être un kidnappeur. Ça oui mais tueur, cela était plus difficile et les enquêteurs en sont conscients. Leurs interprètes aussi et on est à fond avec eux. Le final, dynamisé par Nathan Fillion dont le personnage a deux éclairs de génie qui décide du succès et Stana Katic, très convaincante dans l’action. Ruben Santiago-Hudson est très bien aussi dans un registre plus dur que d’habitude. L’intrigue secondaire est amusante quoique résolument mineure : Alexis garde le rat domestique de son petit ami Ashley (Ken Baumann, peu expressif), une bestiole nommée Théodore, et qui disparaît. Elle le cherche en vain et craint la réaction du jeune garçon. Pas vraiment de quoi fouetter un chat. L’intrigue ne passionne pas Molly C. Quinn outre mesure même si l’actrice a déjà suffisamment de talent pour nous garder avec elle. Anecdotes :
9. À TOUTE VITESSE Scénario : Shalisha Harris Réalisation : Bethany Rooney Résumé : La mort très étrange d’une astrophysicienne amène Castle et Beckett aux frontières du réel. Critique : Savoureux hommage à une glorieuse ainée tout autant que passage au tamis de la question extraterrestre, cet épisode est un régal ultra-référencé (Castle est une série « geek » à l’image de son héros) qui insère avec bonheur une enquête policière dans un cadre baignant dans l’étrange. L’on est toutefois plus proche de Jean Ray avec un « fantastique expliqué ». La victime était une astrophysicienne retrouvée victime d’une « décompression explosive » ; ce qui se produit lorsqu’un corps est situé hors de l’atmosphère ! Tamala Jones rend bien la perplexité de Lanie et la suite de l’autopsie ne va pas lui rendre le sourire ; il y a bien plus de questions que de réponses. Mais si la légiste est perdue, Castle, lui, est tout sourire ! La victime a été enlevée par des aliens ! Lorsque le générique est lancé après 10 minutes d’épisode, cette hypothèse n’a pas pu être démentie par Beckett ! Il est intéressant de revoir nos duellistes dans leurs rôles de sceptique et de convaincu d’autant qu’à la différence de la magie, l’hypothèse d’une vie (et d’une intelligence) extra-terrestre est toujours valable scientifiquement même sans aller jusqu’aux élucubrations de la littérature et du cinéma fantastique. Jusqu’au bout, Beckett refusera d’admettre que les aliens existent même si, un instant, la logique policière semble vaciller. Le scénario donne évidemment un peu de temps à la thèse ufologique et s’offre Lance Henrikssen en invité de luxe ! Certains pourront regretter le temps relativement bref de sa présence mais c’est en fait cohérent avec la série : Castle est une série policière et non une série fantastique. Disons que c’est un témoignage de sympathie et une révérence faite à un acteur reconnu dans ce domaine tout autant qu’un hommage à la célèbre série où la vérité est ailleurs. En tout cas, en peu de minutes, l’acteur est très juste. Très posé, Benny Stryker n’a rien d’un gourou illuminé et il a même des informations pour les enquêteurs. Impossible de ne pas sourire quand il affirme avec un sérieux académique que le Gouvernement est derrière tout cela ! Et ce n’est pas la suite qui va le démentir !! Des « agents fédéraux » enlèvent les affaires de la malheureuse et interrogent dans des conditions ultraclichées nos héros !!! Cet « enlèvement » est le climax de l’hommage. Par la suite, la vérité va se faire jour sous un angle réaliste de plus en plus affirmé. Castle a une idée pour le moins cocasse pour joindre ces mystérieux agents et le fait que ça marche souligne le côté fictionnel de la série. C’est encore l’écrivain qui va comprendre que quelque chose ne va pas du côté de la victime. Bien vu de la part de la scénariste que de ne pas faire de l’écrivain un obstiné. S’il croit en la magie et aux « petits hommes gris » (merci Mulder !), il n’en fait pas l’alpha et l’oméga. Si la prosaïque réalité doit l’emporter, alors tant pis ! Mais on sait qu’il ne renoncera pas à ses convictions. C’est finalement la coopération entre la police et un agent fédéral secret mais bien réel qui permettra à la vérité de se faire jour. Anecdotes :
10. MAUVAISE ALLIANCE Scénario : Scott Williams Réalisation : Bryan Spicer Résumé : La mort d’un ancien docker fauché, un ancien bar et la Prohibition sont les ingrédients du nouveau cocktail pour Castle et Beckett. Critique : Bel hommage au passé sulfureux de l’Amérique mais aussi à une certaine ambiance quand « atmosphère » voulait dire quelque chose de l’esprit d’un lieu. Tout commence quand le corps d’un certain Donnie est sorti de l’East River. Les enquêteurs trouvent très vite que c’est un ancien docker et Castle fantasme déjà sur l’implication de la Mafia ! Il y a bien un ancien type louche mais il a juste vendu un bar, le Old Haunt à Donnie qui y avait des souvenirs. Castle fait un éloge vibrant du lieu et c’est un régal d’entendre vibrer ces mots d’autant que Nathan Fillion est vraiment excellent dans l’incarnation de son personnage. Sur cet épisode, il vole la vedette à Stana Katic qui se rattrape pour partie dans l’interrogatoire du barman. C’est ultra-sexy et plein d’humour. On a encore l’occasion de rire avec le troisième suspect de l’épisode, complètement « chargé » mais blanc comme neige. C’est sans doute le point faible de cet épisode ; le coupable n’est pas si dur à trouver quand on a éliminé presque tout le monde très vite. A défaut d’un whodunit à la Duchesse de la mort, il reste le whydunit. Le Old Haunt est au cœur de l’intrigue et le décor a été particulièrement soigné. Il y a un bel effort de reconstitution avec ce souci de lier le beau à l’utile, à savoir donner l’illusion qu’il s’agit d’un lieu lié à la Prohibition. Le tunnel qu’empruntent nos duettistes est un classique de la littérature policière de l’époque (lire Sax Rohmer ou Dashiell Hammett) mais il s’insère avec aisance dans l’histoire et joue un rôle déterminant dans l’explication et la résolution de l’intrigue. Le scénariste s’offre en plus le luxe de se payer la jeunesse branchée par cette confrontation entre un Castle amoureux et respectueux du passé et une tête à claque patron de start-up ; le genre à se gargariser d’avoir inventé la roue et de l’avoir fait breveter. La charge caustique est à déguster sans modération. Dans une histoire où le passé se rappelle et se confronte au présent, l’intrigue secondaire avec la copine d’Alexis venue du Kansas est certes très mineure mais elle résonne plutôt bien avec l’ensemble. Anecdotes :
11. PARI GAGNANT Scénario : David Grae Réalisation : Jeff Blekner Résumé : Alors que l’équipe enquête sur la mort d’une marieuse, elle accueille l’actrice qui doit incarner Nikki Heat au cinéma et veut s’inspirer de Beckett ! Critique : Attention ! Idée brillante ! Un scénario signé David Grae est en général gage de qualité mais ici, il fait preuve d’une belle inventivité et d’un grand humour car c’est la série qui se moque d’elle-même ! La mise en abîme est hilarante et nos duettistes interprètent une symphonie en trois temps impeccable. Comme l’intrigue policière n’est nullement sacrifiée à cet exercice de style, le spectateur est à la noce ! A la noce parce que la victime, Stacy Collins, veillait à ce que des couples se rencontrent. « Un petit meurtre te fera du bien » avait dit Alexis à son père affligé par le choix de l’actrice Natalie Rhodes pour interpréter Nikki Heat. C’est vrai que les premières images dont on nous gratifie n’ont rien de gratifiant pour elle et l’énoncé de sa filmographie – qu’Alexis n’a « pas vu » mais qu’elle connaît bien – a de quoi faire fuir en effet !! Or, voilà que ladite Natalie Rhodes débarque sur la scène de crime !!! Beckett avait donné son accord pour qu’elle la suive et prenne des notes (elle a l’habitude !). C’est le premier mouvement de la symphonie : Beckett confiante, collaborant de bonne grâce avec une Natalie à l’écoute, concentrée et un Castle proprement snobé et dont toutes les tentatives pour se rendre intéressant virent au pathétique. Il a des répliques d’une platitude confondante prononcées avec le sérieux qui ne va pas. Même Chuck Norris s’en sortirait mieux ! Nathan Fillion est juste génial ; une mimique suffit pour nous faire comprendre la solitude d’un auteur à qui sa muse et sa création échappent. Que Natalie n’ait pas lu Vague de chaleur, roman justement porté à l’écran, est juste le dernier clou du cercueil de Richard Castle ! Le second mouvement correspond à l’approfondissement de l’enquête. La victime versait beaucoup d’argent à un détective miteux qui se renseignant sur les clients de celle-ci. A ce moment, Natalie avoue à Castle qu’elle trouve le personnage de Nikki « complexe » et qu’elle espère parvenir à lui ressembler un peu. Cela n’a l’air de rien mais ces quelques mots rassénèrent le romancier qui amorce sa « réévaluation » de l’actrice. Laquelle, pour s’immerger dans le personnage, va jusqu’à copier la gestuelle de Beckett et à lui ressembler physiquement ! C’est bluffant ! Du coup, Beckett commence à paniquer. Il faut dire que Laura Prépon en brune ressemble effectivement beaucoup à Stana Katic ! On est aussi obligé de rire devant la mine rêveuse de Nathan Fillion !!! Le réalisateur s’amuse avec des gros plans sur les visages montrant la palette des sentiments des acteurs. Ce mouvement se termine lorsque, pour « rentrer dans le personnage », Natalie « chauffe » Castle puisque celui-ci s’est inspiré de lui-même pour créer le personnage de Jameson Rook, journaliste qui suit Nikki Heat de près (de très près même). Enfin, le troisième mouvement voit Natalie demander à Beckett si Castle est gay : ce dernier a refusé de coucher avec elle ! Du côté de l’enquête, les policiers se sont concentrés sur la jolie secrétaire du miteux et celle-ci avoue piéger des hommes à la demande de Stacy. Le final baigne dans le mélodramatique mais c’est justement l’effet recherché et c’est vraiment drôle. Natalie Rhodes en est quasiment arrivé à faire plus Beckett que Beckett et celle-ci est soulagée que cela soit fini. Tout au long de l’épisode, Stana Katic et Nathan Fillion auront été à leur meilleur niveau mais Laura Prépon se sera révélée excellente. Qu’elle commence avec un look de bimbo ne fait que renforcer la mue de l’actrice qui joue une actrice devenant meilleure à mesure qu’elle comprend le personnage. C’est une jolie réflexion sur l’image et le monde du spectacle, plus originale d’autant que Castle s’est justement inspiré de Beckett pour créer Nikki et voilà Natalie copiant Beckett pour comprendre Nikki. Pour une fois, Frankenstein a réussi son œuvre ! En petite musique de fond, l’intrigue mineure du jour prend Kevin Ryan en personnage principal. Il va demander sa petite amie Jenny en mariage. Castle lui donne quelques conseils farfelus qui lancent l’épisode ! Et il se trouve que Natalie est un fantasme du policier ! Seamus Dever est épatant dans cet homme simple, qui s’efforce d’être un bon policier et un amoureux sincère malgré la présence d’une bombe sexuelle à ses côtés. L’épisode se termine sous les applaudissements. Rien de plus normal. Anecdotes :
12. HUIS CLOS EXPLOSIF Scénario :Terri Edda Miller Réalisation : Millicent Shelton Résumé : Castle et Beckett enquêtent sur la mort d’un magicien mais il y a un lapin dans le chapeau ! Critique : Consacrer un épisode de Castle à la magie relève tellement de l’évidence qu’on se demande comment les scénaristes n’y ont pas pensé plus tôt. Il est aussi agréable que la magie constitue un élément de constitution du « Caskett » par les souvenirs qu’elle évoque à nos duellistes. Faux semblant. C’est ce qui qualifie le mieux la magie. Tout est différent de ce qu’il paraît être et le scénario parvient à rendre tangible sans gratuité cette évidence. La mort paraît être un suicide mais la lettre laissée par la victime révèle autre chose. Ladite victime paraît soudain vivante mais c’est un frère jumeau (d’où la théorie farfelue du jour de Castle). Un vieil artisan construit un automate mais les enquêteurs ont découvert des traces d’explosif. Pour finir, deux morts sortent de leurs tombes ! Pour résoudre le meurtre et confondre le coupable, la police va devoir avoir recours…à la magie ! C’est brillant, bien joué et ce coup final couronne aussi un épisode où l’humour n’aura pas manqué. Faux semblant donc. Deux intrigues secondaires utilisent ce procédé. D’abord, Lanie et Esposito qui sont en couple mais le cache aux autres. L’épisode est généreux avec Tamala Jones qui dispose de bien plus de temps de présence et l’utilise à bon escient réussissant en une scène à être à la fois glamour et factuelle. Ensuite, Castle et Gina dont l’histoire prend fin. Ainsi que l’avoue le romancier à sa mère (brève mais utilise présence de Susan Sullivan parfaite en mère attentive et présente), il vivait quelque chose de banal et rêvait de magie. C’est aussi la morale de cette histoire : la magie détourne le réel, elle ne s’y substitue pas. Anecdotes :
13. LE RETOUR DU PIRATE
Scénario : Will Beall Réalisation : Tom Wright Résumé : Un ancien policier contacte Kate Beckett pour lui parler du meurtre de sa mère mais il est abattu devant elle. Critique : Il y a deux catégories d’épisodes excellents dans Castle : ceux qui poussent l’humour au plus loin en pastichant les films et séries de genre et ceux qui sont des œuvres au noir. Cet épisode est de la seconde catégorie et de la meilleure eau. Exceptionnellement, il ne débute pas par la découverte d’un corps ; ce qui est déjà une indication que ce n’est pas un épisode ordinaire. John Raglan est mourant et veut tout raconter à Beckett (venue en compagnie de Castle) mais il est tué. Il a tout de même eu le temps d’apporter un élément nouveau qui, dans un premier temps, complexifie l’histoire. A rebours de l’épisode type, aucune des personnes interrogées n’est innocente à un degré ou à un autre mais toute sont des pièces d’un sinistre puzzle qui prend sens dans une époque pas si lointaine où New York vivait sous la coupe de la Mafia. Presque tous les interrogatoires sont des confrontations ; celle avec Vulcan Simmons est la plus violente psychologiquement. Jonathan Adam est prodigieux dans l’incarnation d’un véritable serpent, malveillant, à la fausse élégance, mais fin renard et sachant pousser à bout Kate Beckett. Sans faute de Stana Katic qui fait ressentir toutes les émotions par lesquelles passent son personnage. Il faut la voir complètement livide par exemple. On est avec elle du début à la fin sans la lâcher et on apprécie que Richard Castle vienne la soutenir. Le romancier, à qui sa mère a demandé d’être honnête sur la raison qui le fait aller au poste de police tous les jours, ne se dérobe pas. Il apportera une aide importante et il sera déterminant dans le final éprouvant. Le grand mérite de cet épisode est de replacer un fait – le meurtre de Johanna Beckett – dans un contexte plus large ; lui donnant une profondeur et une consistance et partant un intérêt. Intérêt renouvelé puisque l’épisode ne résout pas le crime originel tout en faisant avancer l’histoire générale. Les nouveaux personnages impliqués sont importants chacun à leur manière, ce qui construit une narration riche et passionnante à suivre et qui rend crédible la présence du « dragon » ; le puissant commanditaire in fine. Avec une réalisation alerte qui joue à fond la carte du mouvement, tout en réussissant à placer de courts mais précieux moments plus intimes, c’est un des sommets de la saison. Anecdotes :
14. PANDORA'S BOX, PART 2 Scénario : Alexi Hawley Réalisation : Émile Levisetti Résumé : Castle et Beckett enquêtent sur la mort d’un ancien gagnant de la loterie. Critique : Un épisode sympathique mais un peu banal. Le thème de « l’argent ne fait pas le bonheur » est par trop cliché pour être un moteur d’intrigue satisfaisant. De fait, si l’histoire se suit sans déplaisir et avec un certain nombre de rebondissements intéressants voire amusants, elle n’a pas d’éléments de fantaisie qui font le sel de cette série. Elle reprend un certain nombre de clichés (enfant toxico, passé qui ne passe pas) ou de figures rituelles (dealer jouisseur, gagnant qui culpabilise, majordome guindé). Il y a cependant un bon rebondissement pour relancer l’intrigue dans la dernière partie de l’épisode, ce qui donne un coupable convainquant et qu’on avait trop facilement laissé passer. On appréciera aussi l’astuce de Castle pour résoudre l’énigme. Le fil rouge de ce que ferait les personnages principaux avec le gros lot est plaisant mais sans plus. Sauf le final qui est réellement touchant parce qu’il concerne nos héros. L’intrigue secondaire du jour concerne Martha désemparée par l’héritage fabuleux que lui a laissé Chet. Il est agréable que ce soit Beckett qui lui souffle le moyen d’en user sans mal agir et sans remords. Anecdotes :
15. TERMINUS Scénario : Moira Kirland Réalisation : John Terlesky Résumé : La mort de l’épouse d’un vieil ami de Richard Castle provoque une crise avec Kate Beckett. Critique : Moira Kirland a brillamment mis en forme cette idée géniale que de mettre à l’épreuve la solidité du « Caskett » sur un autre terrain que celui des sentiments ; en plaçant cette opposition sur le terrain qui les réunit : le crime. La victime était l’épouse de Damian Weslake, ami de Castle. Les explications que donne celui-ci à sa défense acharnée sont très convaincantes ; en plus, Nathan Fillion donne beaucoup de chaleur à celles-ci. L’acteur est impeccable, tant dans son obstruction initiale que dans son repentir et sa soif de justice. « Écoute ton cœur » lui dit Martha, toujours de bon conseil. Le scénario est véritablement habile puisqu’il charge Damian mais indirectement. L’élément le plus lourd étant la « coïncidence » entre ce crime et la mort du père de Damian, 20 ans auparavant. Or, que dit-on des coïncidences dans les séries policières ? La série joue sur ses habitudes, comme le « bon » suspect initial mais innocent. Le fait qu’il soit relativement vite expédié signifie que le scénario va appuyer ailleurs et, de fait, il multiplie les suspects. Ils sont relativement bien dessinés même si un peu schématiques. Par contre, Jason Wiles n’est pas tout à fait le bon choix pour Damian. Emprunté, peu à l’aise et sans beaucoup d’expression, il ne crée que partiellement une connexion avec Nathan Fillion. Mais il y a beaucoup de rebondissements, tous crédibles et la rivalité entre Castle et Beckett rajoute un allant et pas mal de suspense. L’enquête à double hélice accouche d’une double résolution absolument stupéfiante et d’un final doux-amer. Anecdotes :
16. ENVERS ET CONTRE TOUT Scénario : David Amann Réalisation : Rob Bowman Résumé : Croyant enquêter sur la mort d’un simple chauffeur de taxi, Castle et Beckett se retrouvent à chercher une arme de destruction massive ! Critique : L’excellent épisode par nature : partir d’un fait banal et amener doucement à quelque chose de beaucoup plus gros, mettre de l’humour au départ puis le réduire progressivement tout en faisant monter la pression, doubler l’enquête habituelle du soupçon de la manipulation, et vous obtenez 40 minutes (quasiment) sans faute qui vous scotchent à votre fauteuil. D’entrée de jeu, Rob Bowman – sûrement le meilleur réalisateur de la série et un très bon réalisateur tout court – installe une tension, un rythme rapide marqué par une musique forte, qui scande les secondes et que l’on retrouvera plus tard. Tout commence donc par la mort d’Amir, un chauffeur de taxi dans un entrepôt abandonné. Ainsi que le souligne Lanie, tout pourrait faire paraître à un vol qui aurait mal tourné mais pourquoi avoir brisé les doigts du défunt ? David Amann, une des meilleures plumes du staff, nous invite ainsi à ne pas prendre ce que nous allons voir comme allant de soi, plus que d’habitude. La présence d’un diplomate syrien semble convenue mais c’est efficace pour troubler l’onde et cela nous vaut l’habituelle mais toujours réjouissante théorie de Castle ! Lequel devant un garde-meuble nous régalera une dernière fois d’une référence cinématographique amusante. Une dernière fois parce que voilà que des traces de radioactivité sont détectées. Avant que l’enquête n’atteigne un climax de tension, le scénario s’est accordé une pause pour que Beckett évoque ses états d’âme, dise son amertume devant la tournure de sa vie amoureuse et trace le portrait du compagnon idéal. Intéressant que, sur ce passage, Nathan Fillion n’ait aucune ligne de texte. L’arrivée de Mark Fallon, de la Sécurité Intérieure, n’apaise pas vraiment les esprits ; d’autant qu’Adrian Pasdar est diablement convainquant en homme d’autorité. L’enquête suit un rythme trépidant car il y a urgence et ce moteur, pour être classique, n’en reste pas moins efficace. Tout comme le procédé un brin éculé d’éjecter les héros de l’enquête, histoire de dramatiser encore un peu les enjeux. Alors, certes, du coup, il n’y a plus de surprise désormais mais cela n’enlève rien à la qualité de l’ensemble car David Amann a su doser les révélations, amener chaque élément à temps et s’il ne surprend pas, c’est qu’il avait gardé une terrible carte dans son jeu qu’il abat à la dernière minute nous laissant tétanisé ! Anecdotes :
17. RAPIDE, SILENCIEUX, MORTEL Scénario : Andrew W. Marlowe Réalisation : Bill Roe Résumé : Les enquêteurs n’ont que quelques heures pour découvrir la bombe. Critique : La surprise ne joue plus ici puisque le spectateur sait quels sont les tenants et les aboutissants mais le scénario d’Andrew W. Marlowe sait parfaitement user du contre-la-montre, gérer la tension et garder un peu de temps pour ses personnages. La réalisation est sans faute. L’orchestration est cependant moins présente et moins signifiante que pour le premier volet. Tout le départ de l’épisode (jusqu’au générique) se joue sur trois fronts qui se renforcent mutuellement générant un effet d’angoisse croissant : Castle et Beckett se congelant à petit feu, Martha et Alexis rentrées inopinément et se demandant où est Richard, les enquêteurs à cran ayant autre chose à faire que les chercher. Évidemment que notre couple préféré s’en sortira mais, par un coup de vice dont on aurait pourtant pu s’attendre de la part de Marlowe, le « Caskett » subit un coup d’arrêt. Castle va véritablement être le moteur de tout l’épisode. Ce sont ses intuitions, ses suggestions qui vont réellement permettre à l’enquête de progresser. Du grand Nathan Fillion. Pourtant, Mark Fallon ne passe pas au second plan grâce à l’énergie que met Adrian Pasdar dans son personnage. Il ne le rend vraiment pas sympathique mais c’est parfaitement voulu et pleinement réalisé. Juste une anecdote glissée par Ryan éclairera sur les motivations de l’agent Fallon. Après la séquence Dana Delany en saison 2, c’est une autre séquence de haut vol que s’offre la série avec Adrian Pasdar. C’est moins chaleureux mais, du moins, c’est complètement différent et pas moins intéressant. Coup de génie du scénariste que la « méthode Castle » qui sauve New York ! C’est à peine croyable mais c’est tellement bon !! Anecdotes :
18. UN PASSÉ ENCOMBRANT Scénario : Elisabeth Davis Réalisation : David M. Barrett Résumé : Castle et Beckett enquêtent dans le monde impitoyable du soap-opera. Critique : Une fois encore, Castle se paye un genre et c’est le soap qui trinque. L’épisode est amusant, surjoué évidemment mais il aurait pu être meilleur cependant. Les différents éléments donnent plus l’impression d’être juxtaposés que réellement mêlés. On passe donc de l’un à l’autre sans vrai lien. L’écriture d’un soap a peut-être déteint sur Elisabeth Davis. En tout cas, on rit pas mal. La mort de la victime est déjà une satire en soi : c’est un auteur ! L’effet miroir joue et on savoure d’autant que Castle et Beckett la prolonge d’une certaine façon. Néanmoins, ensuite, c’est un déroulement beaucoup plus classique qui survient même si les interrogatoires des comédiens sont très cocasses. Très drôles certes mais on a quand même connu plus désopilant. Elisabeth Davis s’amuse à doter tous les suspects d’alibis et on sourit devant la perplexité croissante des enquêteurs. Le problème c’est que quand Castle trouve la solution, l’impression laissé c’est qu’elle sort de nulle part. On aura une dernière occasion de sourire avec la scène écrite par le romancier pour le soap. Heureusement, les divas vont sauver le médiocre pour le tirer vers le mieux. Susan Sullivan se déchaîne dans cet épisode qui a dû lui rappeler des souvenirs ! Martha est littéralement dans son élément puisqu’elle a joué dans ce soap…trente ans avant ! Elle veut se la jouer « agent infiltré » et c’est vraiment très drôle. Surtout dans deux moments ne paraissant pas du tout être ce qu’ils sont. Là, on est plié et la complicité entre Susan Sullivan et Nathan Fillion est exquise. Et puis il y a Jane Seymour, en invité de luxe. L’actrice surjoue une grande partie du temps (elle incarne la mère de la victime et il ne faut pas rater le moment où elle est amenée au poste) mais, quand son personnage est fermement interrogé par les enquêteurs, elle se pose et nous montre, à nous et à Castle et Beckett, ce que c’est que le talent. On n’ira pas jusqu’à brûler un cierge mais, dans le contexte de cet épisode, Jane Seymour était l’actrice qu’il fallait et elle ne se rate pas, nous faisant bien rire alors que son personnage n’a rien de reluisant ! Anecdotes :
Scénario : Terence Paul Winter Réalisation : Jeff Blockner Résumé : Un juré s’effondre en plein procès : il a été empoisonné ! Critique : Un honnête épisode même s’il n’a rien de particulièrement original. Son erreur est de ne pas se moquer du genre judiciaire et de l’aborder de façon trop sérieuse. Il est cependant assez bien écrit pour se suivre plaisamment. L’épisode se base sur l’aphorisme bien connu : « A qui profite le crime ? ». En l’occurrence à l’accusé. Le scénario est assez habile pour ne pas l’écarter de la liste des suspects mais un autre aphorisme veut que le doute lui profite aussi. L’accusé innocent, c’est un cliché des séries et films judiciaires et, sur ce plan, Castle n’innove absolument pas mais, surtout, ne propose pas une fantaisie qui donnerait un second degré à l’épisode. A la place, c’est une enquête sérieuse mais banale qui nous est proposée. Par contre, on appréciera que le personnage de Montgomery soit mis en avant. Voilà un policier consciencieux mis sous pression par le procureur en personne ; difficile de bien faire son métier quand l’affaire concerne un procès médiatisé. C’est grâce à sa ténacité, et au soutien sans faille qu’il apporte à Beckett, que l’affaire sera résolue. Ruben Santiago-Hudson campe solidement son rôle. Il y a une intrigue secondaire dans cet épisode autour d’un secret d’Alexis et d’une méthode peu scrupuleuse de son père pour savoir ce que fait sa fille. Amusant même si c’est une redite destinée à nous faire comprendre la foncière honnêteté de la jeune fille. Heureusement, la bonne composition de Molly C. Quinn permet à Alexis d’échapper au cliché de la bonne fille un peu bêta. On aura aussi apprécié comment elle remet son père en place mais, ça aussi c’est une redite. Dommage. Anecdotes :
20. UN MENTOR TRÈS SPÉCIAL Scénario : Scott Williams Réalisation : Steve Boyum Résumé : Le corps d’un journaliste est retrouvé dans le four d’une pizzéria. Critique : Voilà un épisode de Castle comme on les aime, plein d’humour mais un humour au service d’une solide enquête policière. Avant le générique (donc en moins de dix minutes), le spectateur a eu deux grands éclats de rire ! Rien que les noms des quatre pizzaiolos en guerre sont des bijoux de drôlerie sans oublier les coups pendables qu’ils se sont faits entre eux ! Même Lanie pour une fois sacrifie à l’humour noir !! La théorie fumeuse de Castle est aussi brève qu’hilarante. L’identité de la victime, Gordon Burns, journaliste déchu, lance véritablement l’histoire. Une histoire simple puisqu’elle part de la « guerre des pizzas » pour aboutir à un trafic de drogue. Simple mais en aucun cas linéaire. Chacun des suspects pourrait être lié au crime et au trafic mais leurs interrogatoires distillent également de petites pastilles d’humour. Faire rire en instruisant le spectateur ; c’est bien joué. L’enquête rebondit avec la découverte de Monica Wyatt, une ex de la victime. Liz Vassey apporte la gravité et la tendresse appropriée faisant un joli contraste avec les hommes jusqu’alors présenté qui avaient tous un côté ridicule ou pathétique. Poursuivre l’enquête va permettre de traquer la « Baleine Blanche » de Burns en lien avec un épisode traumatisant de son passé. Voilà l’élément tragique qui densifie le fond de l’épisode. Très appréciable aussi la révérence, très dans l’ADN de la série, au « film noir » et que ce soit « Boggie » qui apporte un élément déterminant est un bel hommage. Le fin mot de l’histoire, il revient à Castle, grand amateur du genre. L’intrigue secondaire du jour, liée à Alexis, est différente des habituelles par sa gravité. L’adolescente vit très mal un coup qu’on lui a fait et ne comprend pas bien pourquoi elle réagit comme elle le fait. Molly C. Quinn est ici particulièrement convaincante et la connexion avec Nathan Fillion toujours aussi limpide. Les deux acteurs réalisent un sans-faute dans cette partition et il est bien vu de ne pas dresser de « l’âge ingrat » un portrait caricatural mais bien nuancé. Anecdotes :
Scénario : Matt Pyken Réalisation : Paul Holahan Résumé : Un champion de natation est retrouvé mort noyé. Parallèlement, Castle s’agace de voir un autre auteur s’intéresser à Beckett. Critique : Episode un peu ambivalent. Son intrigue principale ne casse pas trois pattes à un canard mais elle est tout de même suffisamment bien écrite pour rester intéressante. Par contre, une fois n’est pas coutume, l’intrigue secondaire concerne Richard Castle lui-même ! Ces deux segments tendent à se renforcer mutuellement, ce qui est une réussite, et sauve l’épisode. Lequel commençait mal avec cette histoire d’un nageur venu d’un milieu modeste, désargenté et qui devient un potentiel champion. La question usuelle du « D’où vient l’argent ? » n’est néanmoins pas mal exploitée puisqu’elle permet de développer l’environnement de la victime, fournissant ainsi la crédibilité du mobile du meurtre lorsque les enquêteurs l’auront trouvé. Le dopage dans le sport est aussi devenu un cliché de la série policière. C’est dommage d’y avoir sacrifié. Tout cela va déboucher sur la résolution du crime grâce à…Michael Connelly ! Le célèbre auteur de polars participe à la traditionnelle soirée poker chez Castle (avec Dennis Lehanne) et c’est lui qui pose la question qui va renverser la table et relancer l’intrigue. Cette séance prend place dans l’intrigue secondaire autour d’Alex Conrad, auteur de polar débutant qui a pour mentor Richard Castle. Sauf que Castle Richard prend ombrage de l’intérêt de Conrad pour Beckett. La jalousie du romancier est aussi comique que sincère et Nathan Fillion joue toute la gamme : colère froide, méchanceté de gamin, homme sensé obligé de reconnaître sa mesquinerie. Le plus beau, c’est l’aveu qu’il fait à Beckett qui lui adresse la plus belle des réponses. Anecdotes :
22. AIE FOI EN LA PAROLE Scénario : Alexi Hawley Réalisation : John Terlesky Résumé : Mike Royce, le mentor de Beckett, est assassiné. Pour retrouver le meurtrier, elle n’hésite pas à aller jusqu’à Los Angeles. Critique : Un épisode plutôt dur sur le thème bien connu de la vengeance et de la justice. Classique mais bien fait et Nathan Fillion assure la part d’humour. Classique aussi que le policier « trop » impliqué refuse de lâcher. Beckett doit aller à Los Angeles car le tueur présumé – un certain Ganz - n’a fait qu’un saut à New York. La série s’offre cependant son originalité grâce à Richard Castle. L’arrivée « discrète » de nos duettistes dans la Cité des Anges puis la brève mais hilarante séquence à l’hôtel sont des moments de légèreté bienvenus. Classique aussi cette enquête en jouant au chat et à la souris avec la police locale mais, là encore, la « Castle touch », c’est le tournage de Vague de chaleur décalé, très drôle et très utile aussi ! Par contre, le coup de la balle qui fond, c’est beaucoup plus original ! On ne manquera pas non plus l’entrée en scène ultra-sexy de Beckett essayant de piéger Ganz. L’épisode vaut surtout son pesant de cacahuètes pour sa place dans le « Caskett ». Les deux héros ne sont pas dans les positions habituelles ; ils sont dans une autre ville (superbes extérieurs ; l’hôtel de Ganz a un petit côté Les Experts : Miami) et sans tout ce qui fait leur quotidien. Lorsqu’ils parlent ensembles, le soir, à l’hôtel, ils le font à cœur ouvert et on sent que les deux personnages sont sur la corde raide. Tant Nathan Fillion que Stana Katic laissent entrapercevoir la tension qui habitent Castle et Beckett. Le temps paraît suspendu, hésitant. Anecdotes :
23. CHANTIER À HAUT RISQUE Scénario : Terri Edda Miller Réalisation : John Bleckner Résumé : La mort d’une candidate amène Castle et Beckett dans le monde glamour des concours de beauté Critique : Joli épisode qui se moque des concours de beauté en reprenant tous les codes mais avec le regard moqueur de la série. C’est un peu meurtre chez Miss Détective dont on retrouve un certain nombre de marqueurs comme le photographe à la réputation sulfureuse, l’organisatrice du concours qui ne jure que par lui, le présentateur star, le conseiller efféminé. Les portraits de tous ceux qui gravitent autour du concours n’a rien de reluisant ! Classique et un peu facile. On pense aussi à cet épisode de Castle, « L’enfer de la mode » (2-3) où les projecteurs diffusaient une lumière crue sur le monde du mannequinat. Néanmoins, l’épisode est plus que cela. A partir du moment où une candidate – une blonde un peu bête et méchante – donne aux enquêteurs le violon qui servait à la victime pour son numéro, elle leur remet également – selon elle – « le mobile du meurtre » ; à savoir des photos de nus. Photos que l’on pourra voir, ce qui n’est pas si fréquent tout de même ! Qui dit photo de nu pour une future Miss dit chantage dit aussi photographe. C’est en examinant soigneusement la photo – mais « que » la photo – que Castle trouve le détail qui relance l’intrigue et l’éloigne du copier-coller et c’est grâce à Beckett que l’écrivain aura la révélation. L’épisode comprend deux intrigues secondaires. La moins importante tient dans le choix du cadeau à sa femme par Montgomery pour fêter 30 ans de mariage. C’est Castle qui lui suggère ledit cadeau. Mais, plus fort, il y a l’histoire entre Alexis et Ashley. Les deux adolescents s’apprêtent à quitter le lycée et Alexis craint que l’éloignement ne tue leur amour mais aussi elle refuse qu’il fasse un choix en fonction d’elle et non de ce qu’il veut lui pour son avenir. Entre les deux, papa Castle devra jouer les médiateurs ! C’est tendre et touchant grâce en partie à la connexion Nathan Fillion-Molly C. Quinn. Anecdotes :
Résumé : Hal Lockwood, l’assassin de la mère de Beckett, s’évade de prison. En se lançant à ses trousses, Kate Beckett provoque une série de drames. Critique : Épisode très noir, très dur et très amer ; jamais l’arc « Johanna Beckett » n’avait tant ressemblé à la terre brûlée. Le spectateur profite tout juste quelques minutes de légèreté avant d’entrer dans la violence. Elle prend tous les visages, physique (usage de grenade assourdissante, fusillades) et psychologique (peur de Jim Beckett de perdre sa fille ; la rencontre de Scott Paulin et de Nathan Fillion est très émouvante). Stana Katic est éblouissante, volant la vedette à son partenaire (ce qui causera des frictions) : elle donne à voir un flic qui s’obnubile, un supérieur qui confond autorité et autoritarisme mais surtout une femme qui n’écoute plus rien, ni personne. Ce n’est plus une enquête ; c’est une croisade. Sur l’autel de sa vengeance, Kate Beckett sacrifie Richard Castle. Leur tête-à-tête, d’abord très touchant, devient tendu et, à bout – magnifique composition des comédiens incandescents – ils se lancent à la figure quelques vérités blessantes. Cet épisode met aussi en valeur le capitaine Montgomery et Ruben Santiago-Hudson donne toute sa force à ce personnage secondaire mais si attachant. Tour à tour, il est dur, tendre, complice. Un numéro très fort. Il y aura un autre sacrifice. L’enquête s’est poursuivie et la ténacité de Ryan et Esposito a malheureusement payé. Une visite de Lockwood nous l’avait déjà appris. C’est un moment glaçant. Max Martini est très convainquant : cet homme fait froid dans le dos et quand il sourit, c’est pire encore ! Ce qui rend ce final si fort, c’est que le scénario ne sacrifie aucunement l’émotion à l’action. Il est impossible de garder les yeux secs jusqu’au bout et surtout pas après la dernière réplique de Nathan Fillion. L’aveu de Castle. Anecdotes :
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Saison 5
1. À DÉCOUVERT Scénario : Shane Brennan Réalisation : Thomas J. Wright Résumé : Lorsque la voiture de Tony explose, c’est le début d’une série de révélations fracassantes qui soldent la lutte du NCIS contre la Grenouille. Critique : Suite directe du dernier épisode de la saison 4, cet épisode n’améliore pas la situation de DiNozzo que l’on croit même mort durant exactement 7 minutes. Vu qu’il s’agit du premier épisode de la saison, cette mort était on ne plus plausible. La construction narrative maintient une tension permanente. Après l’explosion vient l’enquête du NCIS qui s’ouvre sous une chape de plomb. La lenteur calculée de la réalisation fait cruellement ressortir le professionnalisme des agents mais le refus obstiné d’Abby d’y croire est non seulement émouvant mais il redonne de l’humanité à l’histoire. Lorsque DiNozzo revient, son rapport permet un retour en arrière ou lorsqu’il révèle à Ziva ce qui s’est passé ; nous revenons au début de l’épisode, juste après l’explosion. La saison 4 était la « saison des secrets » ; il n’y en a plus mais à quel prix ! Hormis le bref moment où DiNozzo se rend compte que ses collègues lui ont pris ses affaires parce qu’ils le croyaient mort, il n’y a guère d’humour dans cet épisode ; certainement un des plus durs de la série. L’épisode fait ressortir trois duels. Celui de Gibbs et de Shepard (superbe prestation de Lauren Holly dont le visage fermé tout au long de l’épisode lui confère une autorité supérieure et glacée) ; celui de DiNozzo et de Shepard (extrêmement tendu et on constate alors que le directeur Shepard n’a pas la confiance de ses subordonnés) et, enfin, le clou, celui de Shepard et de La Grenouille. L’homme raffiné et courtois face à sa plus obstinée ennemie. Cette scène est extrêmement pénible par la fureur glacée qui ressort du comportement de Shepard et son aveuglement stupide et criminel. La mise en scène place quasiment Shepard et La Grenouille sur le même plan et cela ne tourne pas en faveur de celle réputée être « la gentille » ! Anecdotes :
2. CES LIENS QUI NOUS UNISSENT… Scénario : Steven D. Binder Réalisation : Martha Mitchell Résumé : La mort d’un quartier-maître amène le NCIS à s’intéresser à une ancienne arnaqueuse devenue mère porteuse. Critique : Un épisode assez moyen qui sert à solder les séquelles de la saison précédente en ce qu’elles concernent DiNozzo. La séquence de l’accident qui lance l’épisode est extrêmement dynamique et Martha Mitchell accroche d’entrée le spectateur sauf que, par derrière, l’histoire est assez poussive. Les agents interrogent beaucoup ; ce qui donne beaucoup de verbiage et beaucoup de scènes statiques. Le portrait de Heidi est, lui, plutôt réussi avec l’ambigüité qui perdure : était-elle rangée des voitures ou bien toujours en activité ? L’épisode s’amuse à confronter la technologie qui toussote pour obtenir des résultats (alias McGee) et les « méthodes à l’ancienne » qui apportent des pistes (alias DiNozzo). C’est pourtant Abby qui trouvera l’indice capital, peu après en avoir trouvé un des plus original ! Pauley Perrette a une pêche qui fait sourire et permet de passer de bons moments. Mais le fond du scénario, c’est de savoir comment Tony gère l’après-Jeanne Benoît. De nombreux inserts nous rappellent lourdement quelques moments du couple et toutes les situations croisées par les enquêteurs sont prétextes à ces réminiscences. Cela alourdit quand même le propos au final. Anecdotes :
Scénario : Alfonso H. Moreno Réalisation : Dennis Smith Résumé : Le meurtre d’un capitaine de la Marine amène Gibbs à travailler avec le colonel Mann alors qu’un des suspects est une de ses ex-femmes ! Critique : Un épisode bien équilibré entre l’enquête policière et la part émotionnelle inhabituellement remise entre les mains de Mark Harmon dont ce n’est pas le point fort mais qui s’en sort honorablement et avec humour. Avec habileté, le scénariste ne se contente pas de refaire travailler ensemble Gibbs et Mann (dont on découvre qu’ils sont toujours ensemble) mais ajoute d’abord l’ex-femme, Stéphanie (la « numéro 3 » pour ce qui sera sa seule apparition dans la série) ; ce qui donne un interrogatoire assez étrange par…le colonel Mann ! La compagne interrogeant l’ex de son compagnon : une situation de vaudeville qui met DiNozzo en joie ! Michael Weatherly et Cote de Pablo jouent d’ailleurs le rôle de porte-parole du public en commentant la comédie de boulevard qui se joue devant eux. Ajoutons la scène dans le bureau de Shepard comme autre élément comique (parce que l’utilité de Lauren Holly est mince ici à part le fait que Shepard est une autre ex de Gibbs !). Le scénariste ajoute ensuite un autre élément de jalousie, mais concernant McGee cette fois. Toujours protecteur envers Abby, il prend assez mal l’arrivée d’un expert de la Défense chargé de superviser le travail de cette dernière. La scène du soda caféiné entre les deux hommes est traitée en mode western et c’est hilarant ! La comédie de boulevard seule aurait déjà fourni un bon substrat à l’enquête policière clairement minorée dans l’écriture. Le scénariste ajoute pourtant une forte dose d’émotion avec les révélations sur le passé matrimonial de Gibbs (le coup de la cassette dans le garage, c’est fort et c’est bien réalisé puisqu’on est très surpris et déstabilisé par ce que l’on entend ; ce qui est très bien rendu par Susanna Thompson) et, si Stéphanie est une femme haute en couleur (et rousse), Kathleen York n’en rajoute pas mais parvient à lui donner corps et sens. Mark Harmon réussit de son côté à montrer combien Gibbs est remué. Du rire certes mais quelques larmes également. Anecdotes :
4. LE VISAGE DU DIABLE Scénario : Jesse Stern Réalisation : Thomas J. Wright Résumé : Alors qu’il donne une leçon de médecine légal, Ducky constate que le corps censé venir d’un mort par accident est en fait celui d’un homme qui a été assassiné ! Critique : Bel épisode qui illustre le concept de « faux-semblant ». C’est drôle tout en proposant un scénario qui tient la route. L’accidenté est donc un assassiné d’où colère de Ducky, furieux contre le légiste qui a laissé « passer ça », mais qui est décontenancé quand il se retrouve face à une femme très séduisante, tout à fait compétente et qui est, malice suprême du scénario, va se révéler très utile pour la résolution finale. Le mort est-il un simple indic du FBI ou bien était-il en fait le « gros poisson » que le Bureau Fédéral essayait d’attraper ? Le livreur est-il vraiment ce qu’il paraît être ? Le concept s’illustre aussi par l’humour quand DiNozzo et l’agent du FBI Courtney Krieger se font passer sans difficulté pour un couple au restaurant ! La notion de confiance est tout aussi importante. Ziva ne fait pas confiance à Krieger mais, est-ce parce que celle-ci s’est plantée, montrant son manque d’expérience ? Ou parce que Tony la regarde avec plaisir (un plaisir visiblement partagé d‘ailleurs)? La jalousie de l’officier israélienne devient palpable et alimente les supputations sur le « Tiva ». La confiance se gagne par le travail bien fait et les missions conjointes reposent sur cet équilibre délicat. Anecdotes :
5. LA VEUVE NOIRE Scénario : George Schenk et Frank Cardea Réalisation : Dennis Smith Résumé : En essayant de raisonner un Marine suicidaire, le NCIS se retrouve à enquêter sur un meurtre. Critique : Alerte et bien mené, cet épisode de bonne facture se suit avec plaisir. Son scénario manque de clarté mais la réalisation est sans temps morts (beau final dans le parking notamment) et les relations entre les personnages sont nettement privilégiées. En principe, le NCIS travaille en équipe mais, là, c’est un savant chaos qui préside. En effet, chacun des agents a sa théorie sur la mort du lieutenant Artnett. Chacun a ses arguments et une scène les réunit tous avec une ambiance qui tient davantage de la cour de récré de maternelle que d’une agence fédérale ! L’arrivée de l’agent Jardine, nécessaire car contact du défunt dans ses missions (relevant de la sécurité nationale d’où absence de collaboration du Pentagone ; on a déjà vu ça mais ça fait aussi plaisir de voir le NCIS raccrocher au nez du ministère de la Défense !), est particulièrement réussi. Susan Kelechi Watson campe une analyste très capable mais très handicapée par une phobie des germes. La scène où Jardine essuie le combiné du téléphone alors que l’équipe de Gibbs fait son rapport au chef à plumes est un bijou de comédie ! Le fil rouge de l’histoire aurait pu être mineur mais les auteurs savent monter une mayonnaise scénaristique avec talent. La rumeur du départ d’Abby pour un poste plus coté ne cesse de prendre des proportions chaque fois plus grosse et tout le monde s’y met…jusqu’à ce qu’Abby n’y réponde elle-même. Sous le vernis de l’humour, c’est tout de même quelque chose traité plus sérieusement que la mort du lieutenant Artnett ! Preuve qu’au royaume du NCIS, ce sont les personnages qui sont rois. Anecdotes :
Scénario : Dan E. Fesner Réalisation : Terrence O’Hara Résumé : A bord du vaisseau « Chimera », un homme meurt après de violentes convulsions. Le NCIS se retrouve à enquêter sur un vaisseau fantôme. Critique : Joli coup pour le 100ème épisode de la série. Prévu pour être le 5ème en ordre de diffusion, il s’est retrouvé 6ème quand la production s’est rendu compte que le sujet était bien plus fort. Non seulement l’histoire tient la route, et ménage de fort bons moments d’humour (Michael Weatherly est à l’honneur avec DiNozzo en plein délire hypocondriaque et qui joue les assistants à distance pour Abby) mais le mystère sur la nature et la mission du « Chimera » est savamment entretenu. En outre, la réalisation ménage une tension constante en jouant des codes du film d’horreur et notamment du vaisseau fantôme, un classique du cinéma ! Que ce soit par les bruitages, les vues sur le vaisseau désert et ses couloirs, la brume (l’épisode s’ouvre par une séquence digne du « Hollandais Volant »), le spectateur est plongé dans une ambiance angoissante, d’autant que, pendant un moment, il y a une suspicion mortelle qui plane sur les agents. Ensuite, on change de registre quand l’ennemi se montre, pour passer à celui du western. Nous avons d’un côté des agents peu armés face à un ennemi qui l’est beaucoup plus. La mise en place de la défense est amusante et on pourrait croire à un final léger comme de coutume mais pas du tout ! C’est même une des fins les plus glaçantes de la série ! Anecdotes :
Scénario : Shane Brennan Réalisation : Tony Wharmby Résumé : En tentant de sauver une jeune fille qu’il a connu autrefois, Gibbs se retrouve bloqué dans une voiture engloutie par les eaux. Critique : Un très bel épisode qui lève un voile sur le passé de Gibbs révélant des moments qui auraient dû être joyeux mais que le drame recouvre désormais de nostalgie. Il y a beaucoup d’émotion et Mark Harmon sait nous les faire ressentir. La question que pose Ducky à Gibbs : « Qui essais-tu de sauver ? » résonne douloureusement et explique l’attitude et les choix de l’agent fédéral. Ce qui aurait pu constituer un fil rouge devient le moteur de l’enquête policière et pas une mince ! Au passage, Shane Brennan s’en prend sans ménagement à la façon lamentable dont les Etats-Unis se sont attelés à « la reconstruction de l’Irak » ; ce qui aurait été inconcevable sous Bellisario. Plus de sensibilité chez Gibbs et moins de salut au drapeau : NCIS grandit et s’émancipe ! Tony Wharmby avait un scénario solide pour poser sa caméra et il s’en sort excellemment. La séquence d’ouverture, qui plus est quasiment muette, est un morceau de bravoure, à la fois somptueux visuellement, dynamique et émotionnellement très fort. Plongé d’emblée dans l’action, le spectateur n’a pas le temps de souffler avant que démarre le générique et sans que l’on sache si Gibbs s’en est sorti ou non. Cette tension ne sera qu’en partie contrebalancée par l’humour habituel, plutôt en mode mineur ici mais davantage par le temps pris par l’évocation émue d’un passé révolu. Anecdotes :
8. ERREUR SUR LA CIBLE
Scénario : Reed Steiner Réalisation : Colin Bucksey Résumé : En enquêtant sur l’assassinat d’un contre-amiral, le NCIS se retrouve à rechercher un réfugié politique burundais. Critique : Un épisode inhabituel par la mise en avant du contexte politique d’un État méconnu, le Burundi. Inhabituel également par l’évocation du thème de l’immigration mais aussi, plus sentimental, des « âmes sœurs ». Son final doux-amer est assez rare pour être évoqué. L’entrée en jeu, très dynamique, brouille les pistes et oblige les enquêteurs à se demander qui était la victime et qui était le « dommage collatéral ». L’enquête dans le milieu des taxis est menée tambour battant. On apprend au passage que Tony a travaillé dans la police des taxis de Baltimore. En se penchant sur les agressions de chauffeurs de taxis burundais, le NCIS empêchera un assassinat politique. L’épisode montre aussi que, dès 2010, la Chine était présente en Afrique de l’Est, une région où, effectivement, elle investit beaucoup. Les personnages sont mis en avant comme rarement et sans que cela ne nuise à l’équilibre général. McGee a une copine « fêlée », Abby veut arrêter la caféine et s’enthousiasme de réussir à manger et à dormir ( !), Ziva se montre curieusement particulièrement zélée à vouloir retrouver l’homme menacé quand elle sait que son épouse le recherche. Concernant l’immigration, le discours de Tony, rappelant ses origines familiales, peut facilement s’interpréter plus largement : l’Amérique est terre d’immigration. Dans un autre épisode, le personnage dit carrément qu’il est le rêve américain ! La traduction française est particulièrement relâchée par contre. D’abord, le titre est complètement à côté de la plaque. Ensuite, quand Ziva et Tony entrent dans le café burundais, en VF, elle lui dit que la langue officielle est le kirundi et que « les gens parlent aussi votre langue » alors qu’en VO, elle précise que « the official language is kirundi and french. But these people speak English ». Anecdotes :
9. UN GARÇON D'EXCEPTION Scénario : David J. North Réalisation : Martha Mitchell Résumé : En participant à un test lors d’une visite au NCIS, un jeune garçon déclenche une enquête sur le passé mystérieux de son père. Critique : Décidément, NCIS prend goût aux épisodes pleins d’émotions, fort peu policiers à vrai dire et même sans réelle intrigue. Pourtant, à aucun moment le spectateur ne n’ennuiera. Au contraire ! Il vivra chaque péripétie avec attention et inquiétude. C’est que le jeune Dominic Scott Kay qui incarne Carson Taylor est diablement adorable. Plein de dynamisme, d’allant, d’humour, il garde néanmoins des côtés enfantins et ces accès de mélancolie parce qu’il ne peut rentrer voir sa mère ou s’inquiète pour son père sonnent justes. Il y a beaucoup de tendresse dans cet épisode et, une nouvelle fois, Mark Harmon est impeccable dans ce registre. Quand il joue avec des jeunes, l’acteur est brillantissime. L’humour n’est pas oublié avec ce décalque savoureux présentant Carson comme un « mini DiNozzo ». Tout le monde le voit sauf Tony naturellement ! La partie proprement « policière » arrive assez tard et, sincèrement, nous touche peu mais ce n’est pas son objectif. D’emblée, l’attention bienveillante portée sur Carson (et la caméra de Martha Mitchell excelle à rendre affectueux le petit garçon) a réduit à néant l’hypothèse que son père soit un meurtrier en cavale. Le bémol, c’est que le coupable saute aux yeux puisque, à part se faire arrêter, il ne sert pas à grand-chose. Anecdotes :
10. SUPER SOLDAT Scénario : Jesse Stern Réalisation : Arvin Brown Résumé : Le caporal Werth, un Marine revenu d’Irak, souffrant de troubles mentaux, s’échappe d’un hôpital. Le NCIS comprend que Werth fait l’objet d’expériences secrètes. Critique : Épisode certes intéressant et qui se suit sans ennui, il est pourtant avare de surprises, même si la révélation finale peut éventuellement surprendre. Le scénario commence par parler de stress post-traumatique avant de glisser vers les « super soldats ». La référence à Captain America est explicite ! Seulement, Jesse Stern ne tranche pas et l’on reste à la surface des deux sujets aussi intéressants l’un que l’autre ; le côté science-fiction du second (que l’on retrouve de façon anecdotique quand McGee et Abby détaillent les programmes de BioTech) étant plus propice à l’audace et à l’amusement. Dommage. Une nouvelle fois, et ce ne sera pas la dernière, ce sont les personnages qui intéressent. On note ainsi la franche hostilité dont Abby fait d’abord preuve envers Werth parce que ce dernier s’en est physiquement pris à ses amis (une belle bagarre !) ainsi que sa difficulté face à la froideur dont Ziva s’entoure et se montre analytique. La nature franche de la laborantine fait qu’elle dit tout haut ce qu’elle éprouve ; ce qui choque l’officier du Mossad. Pauley Perrette montre ainsi une Abby plus dure mais une dureté fondée sur un sens de l’amitié particulièrement fort. Une Ziva très troublée par le caporal et qui, dans une scène très drôle, essaye d’expliquer ce qu’elle ressent devant McGee et DiNozzo hilares parce qu’ils ont bien compris, eux ! Paul Telfert, qui joue Werth, est très crédible en « super soldat » et rend bien compte de la désorientation du soldat face à un environnement qui lui échappe. Anecdotes :
Scénario : Reed Steiner Réalisation : Colin Bucksey Résumé : Un Marine de confession musulmane est retrouvé mort près d’une mosquée soupçonnée d’être un centre de recrutement d’Al-Qaeda. L’enquête se complique pour le NCIS quand Ducky refuse de procéder à l’autopsie. Critique : S’il est un peu daté (on parle encore d’Al-Qaeda et non de Daesh), cet épisode est intéressant par le regard qu’il porte sur la communauté musulmane (il prend la peine de distinguer sunnite et chiite dans leurs pratiques), par l’affirmation qu’on peut être Marine et musulman et dénonce fermement les radicalisés. En outre, le scénario montre de la compréhension envers les pratiques funéraires musulmanes. Les efforts de Ducky pour concilier le respect des traditions des uns et les exigences de l’enquête des autres sont admirables et plein d’empathie. Le dialogue entre Ziva et l’imam est à la fois très sobre et plein d’espérance. Le scénario de Reed Steiner dénonce, sans les confondre, la méfiance à courte vue du renseignement américain (même si le scénariste parvient à placer un peu d’humour avec le personnage de Langer), la crainte basée sur la méconnaissance (belle remise en place de Palmer - qui est un peu le porte-parole de nombre d’Américains - par Ducky) et le délire des radicalisés. La plume du scénariste se fait carrément grinçante quand il dépeint un converti particulièrement rigide et zélé. Il n’y a pas plus convaincu qu’un converti de fraîche date ! Notons pour faire un brin de vocabulaire que « zélé » vient du grec et désigne à la base quelqu’un de particulièrement attentif à servir Dieu (d’où les Zélotes juifs) et qu’assassin vient d’une secte musulmane. Seul bémol, « Guantanamo » fait figure de facilité pour faire parler le suspect. Il fallait bien un peu d’humour pour alléger le propos et c’est le sujet du fil rouge avec Ziva devenue brusquement une experte en cinéma (allant jusqu’à regarder un film sur son ordinateur de bureau !) ! D’abord surpris, un peu admiratif, DiNozzo va chercher à comprendre. Anecdotes :
12. ÉTROITE SURVEILLANCE Scénario : George Schenk et Frank Cardea Réalisation : Tony Wharmby Résumé : Alors que l’équipe du NCIS surveille un entrepôt pour piéger le voleur potentiel d’un prototype de radar, elle est témoin d’un meurtre. Par-dessus le marché, le radar disparaît sous leurs yeux ! Critique : Un épisode résolument mineur mais plaisant à suivre. La planque étant une activité particulièrement ennuyeuse, les scénaristes (qui ont fait bien mieux) distraient le spectateur avec un meurtre. Convention de la série policière, ce crime « civil » va se trouver relié à l’enquête « militaire » et donc occasionner une coopération mais le NCIS coopère mieux avec la police qu’avec une autre agence fédérale, surtout si l’inspecteur de la Criminelle est une inspectrice plutôt sexy ! Le radar sert de moteur à l’action (une sorte de « McGuffin ») et, même si on en parle à longueur d’épisode (et on parle beaucoup sans que cela n’apporte grand-chose), on ne le voit jamais ! Dans une autre série, le coup du vol mettrait le chef d’équipe sur la sellette, mais, ici, bien que cela soit mentionné, on ne peut pas croire sérieusement que Gibbs soit menacé. En fait, l’humour désamorce cette inquiétude. Omniprésent, il obère cette fois tout l’aspect policier. La surveillance tape sur les nerfs des agents qui se font des crasses pour passer le temps. Ziva développe d’ailleurs une véritable paranoïa sur les représailles potentielles de DiNozzo après son propre gag. Pour un officier du Mossad, pas très glorieux ! Ensuite, on filme beaucoup les fessiers dans cet épisode ! Il en résulte une atmosphère légère peu propice à l’évocation de crime ni de vol. Même Gibbs sourit en mentionnant la « sécurité nationale » ! Enfin, la présence de Nikki Jardine ajoute une couche supplémentaire de comédie. L’arrivée de l’analyste allergique aux germes sidère l’inspecteur Sparr et nous fait éclater de rire ! Le grand sérieux que Susan Kelechi Watson apporte à son personnage achève d’en faire un élément de comédie. Anecdotes :
13. LE MEILLEUR AMI DE L'HOMME Scénario : Dan E. Fesman et Alfonso H. Moreno Réalisation : Oz Scott Résumé : Abby met sa carrière en danger en voulant à tout prix prouver l’innocence d’un chien accusé d’avoir tué son maître, qui était soupçonné de trafic de drogue par le NCIS. Critique : Comme le dit joliment DiNozzo, « une enquête policière, c’est tout un art. Il faut de la créativité, de l’inspiration » ; toutes choses que les scénaristes du jour ont parfaitement su trouver. L’enquête policière est solide avec de nombreux suspects plausibles et, vu que la drogue est à l’honneur, qu’un chien renifleur de drogue soit le personnage principal du jour est absolument normal. Le chien – baptisé « Jethro » par Abby (!) mais dont ne saura jamais le vrai nom – entre par effraction dans cet épisode (scène très réussie !) et va s’y incruster soit comme porteur d’indices soit, en tant que « meilleur ami de l’homme » soupçonné de meurtre et plus prêt de l’injection létale que de la promotion. L’épisode met en avant le côté « ami des bêtes » d’Abby mais Pauley Perrette, impériale et qui profite du temps de jeu en plus dont elle dispose, en fait une Pasionaria ; ce qui est conforme d’ailleurs à son caractère enjoué, dynamique, passionné. Elle rend tangible combien la foi en l’animal obère la rigueur de la scientifique. Symptomatique est la confrontation, rarissime, entre elle et Ducky. L’un accuse le chien ; l’autre le défend avec les mêmes indices mais il apparaît vite qu’Abby s’appuie sur sa croyance et non sur sa raison. Là où on a plutôt l’habitude d’une Abby pleine de joie et d’empathie, on retrouve une femme bornée même si extrêmement touchante. Bornée mais non aveugle. C’est un peu l’éternel duel de la raison et de la foi. Anecdotes :
14. AU BANC DES ACCUSÉS Scénario : Jesse Stern et Reed Steiner Réalisation : Tony Wharmby Résumé : Le FBI place soudainement toute l’équipe de Gibbs sous sa surveillance pendant que se déroule l’enquête pour savoir qui a tué La Grenouille. Critique : La saison 4 joue les prolongations avec ce soudain rappel du célèbre trafiquant d’armes René Benoît alias La Grenouille dont le spectateur se souvient avoir vu le cadavre flotter dans la baie en toute fin de l’épisode 5-1 qui clôturait la « saison des secrets ». Brillante idée que d’avoir fait intervenir Joe Spano. Avec son interprétation toute en nuance de Fornell, on sourit beaucoup mais sans que jamais le sérieux du fond ne soit altéré. Il y a beaucoup de dialogues dans cet épisode puisqu’il est essentiellement constitué des interrogatoires des membres du NCIS mais Tony Wharmby va jouer sur un tempo lent pour créer une mise en scène qui alourdit l’atmosphère petit à petit. La meilleure image est celle du collet qui se serre autour d’un cou. Mais ce n’est pas autour de celui de Shepard, pourtant relevée de ses fonctions, qu’il se noue mais autour de DiNozzo ! Sur la foi d’un seul témoignage mais ô combien pesant. Même si le dénouement ne surprend pas, en fait, on se rend compte que cette déviation, surprenante mais crédible, empêche de tout dire, de tout solder. Un non-dit demeure et ce non-dit a un nom : Shepard. L’épisode introduit le « directeur assistant » (dixit Shepard) ou « directeur adjoint » (dixit lui-même) Léon Vance. C’est la première mention du poste et il paraît étrange qu’un directeur d’une agence fédérale n’ait pas un adjoint sur place pour le suppléer. On a vu qu’au NCIS, Gibbs pouvait tenir ce rôle ; ce qui est absurde. Qu’il y ait un directeur adjoint à San Diego est plus crédible vu la distance. Shane Brennan saura s’en souvenir quand il créera NCIS : Los Angeles puisque l’équipe sur place sera vite chapeautée par un directeur adjoint (à partir de 3-12 précisément). Élégant, Vance a une place bancale ici puisqu’il est chargé de l’intérim ; mais, Rocky Carroll le joue avec finesse et lui donne une certaine ambigüité. Quant à Joe Spano, il se régale à passer ses collègues sur le grill ! Il est visible, grâce à lui, que Fornell éprouve de la sympathie pour le NCIS (notamment quand Abby « délire », il paraît trouver cela amusant ; juste le temps pour que le spectateur garde à l’esprit que la situation est sérieuse et qu’on ne parte pas de travers). L’humour se niche aussi dans le bricolage de McGee dans la cave de Gibbs ! Un épisode qui compte dans l’évolution de la série. Anecdotes :
15. GOOD MORNING BAGDAD Scénario : Linda Burstyn Réalisation : Terrence O’Hara Résumé : Un Marine est tué en Irak ; son assassinat a été maquillé en attaque insurgée. Le NCIS dépêche DiNozzo et Nikki Jardine sur place tout en enquêtant aussi aux États-Unis. Critique : Pour son premier épisode sur la série (elle en écrira un autre la saison suivante), Linda Burstyn se montre brillante. Son histoire mêle une solide enquête policière à un approfondissement réussi d’un personnage secondaire. Il y a de l’humour et aussi une part d’émotion. Avec ce caviar, Terrence O’Hara déroule. La scène d’ouverture est rigoureusement menée ; d’un plan large sur des hommes qui jouent au basket à un plan serré lorsque l’un d’eux est retrouvé mort. C’est dynamique tout au long de l’épisode tout en mettant en valeur l’agent Jardine. Curieusement, mais on saura pourquoi en cours de route, c’est l’agent qui craint les microbes plus que les bombes, qui s’est porté volontaire pour aller enquêter à Bagdad. Ceci au terme d’une course à l’échalote où tous les coups fourrés sont permis. A ce petit jeu, le très naïf McGee n’avait aucune chance ! Il est amusant de voir comment son intelligence se retourne contre lui et l’empêche et de voir le piège et d’agir. Si l’enquête qui se mène sur deux fronts est intéressante, elle le doit aussi à un casting de bon niveau. Mention spéciale à Patrick Fischler, un des meilleurs seconds rôles de la télévision américaine. En une scène, il réussit à nous faire rire avec son personnage nerveux et angoissé, complètement écrasé par le simple fait d’être interrogé par un agent fédéral mais aussi à transmettre des informations. Efficacité maximale ! L’épisode est également dominé par l’excellente prestation de Susan Kelechi Watson, dont on ne peut que regretter qu’elle n’ait pas poursuivi son compagnonnage avec la série. Mise en avant comme jamais pour sa troisième apparition, elle capitalise sur les points forts de Nikki Jardine (analyste efficace, gag ambulant pour sa mysophobie, la peur des microbes) et rajoute une grande sensibilité, un grand sens de l’empathie et une capacité à transmettre de l’émotion. Anecdotes :
Scénario : George Schenk et Frank Cardea, d’après une histoire de Dan E. Fesman Réalisation : James Whitmore Jr Résumé : Alors qu’elle est sous couverture pour confondre un tueur en série, Ziva se retrouve en danger. Critique : Mise en avant, Cote de Pablo développe tout son potentiel dramatique et montre qu’elle est indéniablement une bonne actrice. Elle sait ainsi rendre visibles les failles de Ziva ; elle fend l’armure de l’Israélienne pour atteindre la femme sous l’officier du Mossad. L’épisode alterne le chaud/froid créant une ambiance lourde et presque glauque. Il n’y a que peu d’humour mais Pauley Perrette et Michael Weatherly s’y emploient, chacun dans son registre. La séquence d’ouverture de l’épisode nous fait entrer de plein pied dans l’action en passant du glaçant au surprenant, de l’angoissant au libératoire. Si tant est que survivre soit une libération. Le scénario évite de se focaliser uniquement sur le traumatisme de Ziva pour relancer son enquête policière en introduisant de nouveaux suspects plutôt crédibles. L’un d’entre eux est particulièrement mis en avant par la mise en scène de James Whitmore Jr. Mais c’est évidemment la situation personnelle de Ziva qui nous intéresse vraiment. Sur la scène de crime, Cote de Pablo la joue comme un zombie : une bonne illustration de l’état de choc. Les conséquences psychologiques ne sont pas passées sous silence ; fini le temps des héros positifs qui surmontent tout ! Ziva refuse toute aide, a perdu l’envie de rire, est hantée par la dernière scène. Elle a besoin de réponse, dit-elle. Pour cela, il faut oser poser la question. La première étape pour sortir du trauma. Anecdotes :
17. LE VRAI COURAGE Scénario : Alfonso H. Moreno et Reed Steiner d’après une histoire de Jesse Stern Réalisation : Dennis Smith Résumé : Sur une scène de crime, Jimmy Palmer manque de se faire tuer par un tueur qui prend la fuite. Critique : Sur sa lancée des derniers épisodes, NCIS met à l’honneur un de ses membres, ici, Jimmy Palmer, l’assistant de Ducky. C’est le signe que le personnage est désormais bien intégré dans la série et n’est plus l’ombre du légiste, un figurant ou un faire-valoir. Palmer, qui a réussi à nous intéresser comme personnage dès sa première apparition, accède ici à une pleine reconnaissance et tout le mérite en revient à son interprète, Brian Dietzen. Si toute l’enquête ne tourne pas autour du fait de savoir qui est celui qui a tiré sur Palmer, c’est tout de même l’essentiel. Le reste est un très bon habillage comme la série sait de mieux en mieux en faire. On est désormais très loin de la série d’origine ! Il est appréciable, en dépit du titre français abscons, que les scénaristes se soient abstenus de transformer Palmer en héros. Au contraire. C’est son incapacité à répondre aux attentes des agents fédéraux, entraînés, eux, qui fait de Palmer un personnage normal, à sa place. L’immense majorité des personnes sur Terre auraient aussi le « cerveau grillé » dans des circonstances similaires. La frustration des agents du NCIS donne un vernis réaliste à l’histoire. Cet épisode est un succès parce que c’est Palmer le centre de l’attention. Gibbs ou Ziva auraient immédiatement pu mettre des mots sur ce qu’ils avaient vu mais c’eût été une autre histoire. L’humour tient une place très honorable. Tony surnomme Palmer « Mini Mallard », une référence à Austin Power. Mais le clou du spectacle, c’est la séance d’hypnose par Abby ! ce n’est pas très sérieux mais pas grave parce qu’on en découvre quelques bonnes sur Palmer !! Brian Dietzen est très bon tout au long de l’épisode. Décontracté mais sérieux en début d’épisode (Palmer est à l’aise dans une situation habituelle) puis choqué et, surtout, il rend parfaitement la déstabilisation du jeune homme qui ne parvient pas à reprendre le contrôle de son cerveau, lui qui est un scientifique. C’est l’irrationnel qui surgit dans un univers rationnel. Voir tous les autres personnages, et en particulier Gibbs, soutenir Palmer fait chaud au cœur et signe son intégration dans le show, prélude à d’autres développements et enrichissements. Anecdotes :
18. LE JUGEMENT DERNIER, 1RE PARTIE Scénario : Steven D. Binder et David J. North Réalisation : Thomas J. Wright Résumé : A l’enterrement d’un ancien agent du NCIS, Jenny Shepard entend un nom issu du passé. Elle appelle secrètement Mike Franks à l’aide. Critique : Cette première partie est extrêmement oiseuse avec beaucoup de discours et de surplace. Il ne se passe pas grand-chose mais le plus irritant, c’est la sensation qu’on attend quelque chose. Un quelque chose qui intervient dans les dernières minutes de cette première partie (vers 42’). C’est quand même long. Que Shepard veuille écarter ses gardes du corps peut se comprendre mais que lesdits gardes du corps (DiNozzo et Ziva) se laissent faire est incompréhensible. Les agents passent leur temps à désobéir aux ordres (cf. 5-16 juste pour un exemple) mais, ici, soudainement, ils décident que, même si l’ordre leur paraît étrange, de s’y conformer. Que Ziva joue les mouches du coche en harcelant DiNozzo (vraiment trop peu consciencieux même si Michael Weatherly montre tout de même que son personnage s’accroche plus à une espérance qu’il n’est vraiment jementfoutiste) ne change rien au final. Personne ne s’offusque également que Gibbs rentre chez lui en pleine journée sans un mot. Il pose des questions à Ducky et Abby sans qu’on sache trop pourquoi. La partie où Shepard fait équipe avec Franks n’est guère plus emballante puisqu’ils se contentent de remonter une piste qu’ils ont facilement trouvé et…attendent en parlant. On apprend deux/trois choses dont on n’a pas grand-chose à faire. Même à ses derniers moments, Lauren Holly aura peiné à intéresser au sort de Jenny Shepard. Ce n’est pas tant de la faute de l’actrice, qui a su donner de bonnes interprétations de-ci delà, mais à un personnage peu crédible et pas très bien écrit et dont l’autorité n’aura jamais été évidente. A la différence de celle de son directeur adjoint. Anecdotes :
19. LE JUGEMENT DERNIER, 2E PARTIE Scénario : David J. North et Christopher J. Waild, d’après une histoire de Steven D. Binder Réalisation : Thomas J. Wright Résumé : Jenny Shepard morte, le NCIS est sous le choc. Léon Vance, directeur adjoint, prend le pouvoir. Critique : Cette seconde partie est peu animée mais bien plus intéressante parce qu’elle confronte les agents du NCIS à un choc. Obligés de faire face, tous ne réagissent pas de la même façon. Il est toujours amusant de retrouver Muse Watson qui s’éclate à jouer Mike Franks mais, hormis sa dernière scène, il n’est utilisé que pour donner à Gibbs des informations. Le spectateur les a déjà et doit donc subir une redite. La partie policière est simple et concerne surtout McGee mais Sean Murray marque ses progrès par son allant et la conviction qu’il y met. C’est la réaction des agents à cette mort absurde et violente (mais on meurt rarement dans son lit dans les séries policières. En principe, on meurt sérieusement à la différence d’autres séries !) qui interpelle le spectateur. Abby est dévastée, Ziva silencieuse, Tony agressif. Quelque part, ces réactions sont logiques et conformes aux profils des personnages mais c’est la sincérité du jeu qui capture le spectateur et, en particulier, celle de Michael Weatherly. L’acteur montre brillamment comment la culpabilité ronge DiNozzo. Là, on y croit. L’émotion semble également participer au rapprochement de Tony et Ziva. L’éloge funèbre de Shepard prononcé par Ducky a la beauté des choses simples. L’épisode a également un dernier intérêt : il marque la prise du pouvoir de Léon Vance. Le personnage a été rodé sur plusieurs épisodes et il en est ressorti le charisme de Rocky Carroll. L’acteur le conserve au long cours sur tout un épisode. Symboliquement, McGee appelle Vance « patron » ; l’autorité, que Shepard n’a eu qu’épisodiquement, est évidente chez Vance. Le final de l’épisode, qui est aussi celui de la saison, le marque concrètement : il démantèle l’équipe de Gibbs et donne trois dossiers à ce dernier. Sa nouvelle équipe. La Reine est morte. Longue vie au Roi ! Anecdotes :
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Saison 4
Scénario : Donald P. Bellisario et John C. Kelley d’après une histoire de John C. Kelley Réalisation : William Webb Résumé : Alors qu’elle conduit sportivement dans Washington, Ziva est attirée par des motards sur les lieux d’un attentat dont elle devient bientôt la principale suspecte. Critique : Une histoire efficace à défaut d’être particulièrement imaginative. Il est vrai qu’elle devait surtout permettre un retour de Mark Harmon dont le personnage de Gibbs était censé avoir pris sa retraite à la fin de la saison précédente. Que le scénario porte le nom de Donald P. Bellisario pourtant mis sur la touche par CBS montre que le producteur déchu préparait la saison suivante sans Mark Harmon. Du coup, il flotte comme un parfum d’artificialité. S’il n’est pas complètement convaincant, cet épisode se suit pourtant sans déplaisir. D’abord, le thème de l’agent innocent piégé dans une obscure machination est toujours efficace. Ensuite, parce que côté action, le scénario et la réalisation assurent. C’est également plaisant de voir DiNozzo dans un rôle de chef et Michael Weatherly est excellent, montrant un DiNozzo capable mais cherchant encore ses marques. Enfin, parce que ça fait plaisir de voir Mark Harmon qui se montre bon acteur avec son Gibbs en simili-Robinson Crusoé ! Alors que l’épisode date de 2006, il est intéressant de noter que l’arrière-plan politique, qui densifie l’histoire en allant au-delà de la simple vengeance, n’a pas beaucoup évolué jusqu’à nos jours. Anecdotes :
Scénario : Steven D. Binder d’après une histoire de Christopher Silber et Steven D. Binder Réalisation : Dennis Smith Résumé : Un prisonnier échappé menace Fornell. Il lui assure avoir été condamné à tort par lui et Gibbs. Ce dernier, venu vider sa maison, est contraint de reprendre du service. Critique : Avec cet épisode la saison 4 est véritablement lancée. Plus Gibbs martèle qu’il ne « reste pas », moins on le croit. L’enjeu était de le faire participer à une enquête et une accusation de s’être trompé, ça aide à reprendre du collier quand on est aussi consciencieux que Leroy Jethro Gibbs. A ce sujet, la tirade finale de Sheppard (Lauren Holly, davantage crédible que la saison dernière. L’actrice a pris ses marques) est très juste. On peut dire que Steven D. Binder – une bonne plume de la série, tout comme Christopher Silber, futur showrunner de NCIS : Nouvelle-Orléans et qui honorera la série-mère de ses scénarii – a bien travaillé car l’enquête-prétexte est bien plus crédible et intéressante que le simili-coup de main à Ziva de l’épisode précédent. Il est intéressant de voir comment DiNozzo organise « son » équipe - plus pour longtemps et il le sait car le scénario lui colle deux lapsus où il appelle Gibbs « patron » - avec la pratique des « feux de camp » et l’astuce qu’il a piqué à son ancien chef. Michael Weatherly s’amuse visiblement et c’est communicatif. Le côté gauche et emprunté de l’agent Lee est aussi un bel effet comique d’autant que sa compétence (surtout juridique) n’en fait pas un simple clown de service. Liza Lapira est très bien et on goûtera avec délectation cette scène surréaliste dans le labo d’Abby où l’on résout une énigme en dansant ! Anecdotes :
3. RECHERCHE MARI DÉSESPÉRÉMENT Scénario : David J. North Réalisation : Terrence O’Hara Résumé : Dans une voiture volée, le NCIS trouve des traces de sang appartenant au lieutenant Anne Sullivan. L’enquête mène à une rencontre entre célibataires. Critique : Le solde de la saison 3 payé, les bases de la saison 4 posées, celle-ci peut véritablement commencer avec cette enquête classique mais bien équilibrée entre la part criminelle (traces de sang, empreintes), l’énigme du jour (pourquoi le lieutenant Sullivan gardait-elle des profils chez elle ?) et l’humour toujours présent (notamment lorsque Ziva s’infiltre dans la soirée à « rencontres rapides » - merci aux traducteurs français ! – avec un look improbable ; on s’amuse vraiment durant cette séquence). Les choses changent, entend-t-on. S’il est assez amusant d’entendre tous les personnages s’interroger sur la nouvelle moustache de Gibbs ou sur les manières plus « humaines » de celui-ci (!), on notera deux éléments de tension qui participent à la crédibilité de la série qui n’est pas simplement une comédie policière. Le premier, c’est l’ambigüité du statut de DiNozzo et Michael Weatherly montre bien que son personnage est en position désagréable, entre son respect intact pour Gibbs devant lequel il s’efface sans difficulté et justement le fait qu’il ait été chef et conserve quelques réflexes d’où malaise. Lequel pourrait être levé selon la réponse donnée à une proposition de promotion. Le second, en partie perceptible lors de l’épisode précédent, et qui refait ici surface, c’est un non-dit entre Gibbs et Ducky. On sent parfaitement qu’il n’y a plus la même proximité qu’autrefois voire un agacement inusité de la part du médecin trop poli pour oser dire ce qui semble poser problème. Anecdotes :
Scénario : Shane Brennan Réalisation : Thomas J. Wright Résumé : Un Russe, arrêté après un banal contrôle routier, amène le NCIS à se replonger dans une affaire vieille de quinze ans dans laquelle Mike Franks est impliqué. Critique : Pour son premier scénario, Shane Brennan ne s’est pas foulé. Cette histoire de dossier disparu, d’éléments et de personnes sortis du passé, le rôle trouble des instances du renseignement, la preuve miracle bien dissimulée ; rien de tout cela n’est nouveau ni original et le traitement ne l’est pas non plus. En revanche, Shane Brennan a compris que le fond de sauce de la série, ce sont ses personnages et, si les adversaires frisent la caricature (en fait non, ils y tombent carrément), son portrait de Mike Franks est réussi. Muse Watson rafle les meilleures scènes, la gouaille de l’acteur trouve à s’épancher et il règne sur l’épisode un parfum de rébellion contre le protocole et la bureaucratie. Si l’enquête n’est guère soignée, l’humour est présent avec la mission peu ragoûtante confiée à Ziva et McGee mais il manque un petit zivaïsme et un petit surnom à McGee pour vraiment rire. Le petit numéro de Ducky sur la balle manquante (cette idée-là, au moins, il fallait la trouver) est amusant mais ponctue une séquence lassante même coupée en trois par le montage. Thomas J. Wright est chevronné mais sa réalisation est ultra-classique. Au moins évite-t-il de nous endormir. Anecdotes :
5. ÂMES SŒURS Scénario : Nell Scovell Réalisation : Colin Bucksey Résumé : Le corps d’un Marine déserteur refait surface dans une maison vide. Critique : Le cadavre dans la maison vide ; le titre eut été amusant pour cet épisode classique à plusieurs titres. Déjà, il marque le « retour de l’ancien Gibbs » (Mark Harmon n’a plus sa moustache). Ensuite, cette histoire de caporal cavaleur et menteur ne serait qu’une enquête banale sans la patte « NCIS ». L’irruption de deux femmes qui se prétendent toutes deux « fiancées » au défunt apporte une touche de vaudeville qui donne une coloration légère à l’épisode. A ce petit jeu, Rachel Boston est excellente ! Siri apparaît comme une cruche d’une naïveté abyssale mais sa bagarre avec sa rivale n’a rien de chiqué ! Aujourd’hui, cette scène serait sans doute filmée différemment car McGee et DiNozzo y apparaissent nettement concupiscents et carrément voyeuristes ! Du machisme à l’état pur ! Le vaudeville est encore davantage la couleur du jour puisque pas moins de deux autres liaisons nous sont présentées dont une concerne un membre de l’équipe ! Bien distillées, les analyses d’Abby et les recherches de Ducky (qui est déterminant dans la résolution de l’enquête) soutiennent l’enquête en lui apportant les lumières de la science. La densification de l’aspect scientifique contrebalance la légèreté du vaudeville et empêche l’épisode de tomber complètement dans la comédie. Cet équilibre est la vraie marque de « NCIS ». Anecdotes :
6. LE MYSTÈRE D'HALLOWEEN Scénario : Steven Kriozere Réalisation : James Whitmore Jr Résumé : Un homme déguisé en squelette est retrouvé mort au domicile d’un Marine dont la fille a été enlevée. Critique : Bel épisode qui brouille admirablement les pistes sur le thème éculé de l’enfant kidnappée (d’autant que c’était le premier épisode de la saison 2) avec beaucoup d’humour, des fausses pistes et une ambiance d’Halloween plutôt réussie. Le coupable peut se vanter d’avoir fait tourner en bourrique le NCIS, le spectateur s’est laissé piéger lui aussi ! Tour à tour, les différents membres de l’équipe sont mis en valeur parfois à leur détriment. Ainsi, Ziva est-elle ridiculisée par une femme qu’elle était censée surveiller ; ce qui est mis en parallèle avec sa difficulté à appréhender la douleur d’autrui. Les émotions ne sont clairement pas le rayon de l’ex-espionne israélienne. Tony et McGee assurent une part d’humour et l’on découvre que le premier déteste Halloween (et pourquoi). Ducky n’a pas de dissection à faire mais sa conversation avec Ziva est un beau moment de complicité et presque de tendresse d’un grand-père envers sa petite-fille. Anecdotes :
Scénario : Robert Palm Réalisation : Dennis Smith Résumé : Un colonel des Marines est tué par une bombe sur un terrain de golf interarmées. Le NCIS doit faire équipe avec son homologue de l’armée de terre. Critique : Un épisode très intéressant avec une histoire classique mais bien charpentée et des intrigues secondaires qui apportent quelque chose. Nouveau venu – nouveau showrunner, nouvelles plumes – Robert Palm a parfaitement saisi ce qu’est NCIS. Si l’enquête a un fond sérieux – le terrorisme, la question de l’ennemi intérieur – ce n’est pas le plus important car ce qui intéresse réellement le scénariste, c’est la construction du duo Gibbs/Mann. Une enquête conjointe n’est jamais une partie de plaisir et une scène traite de la question avec humour. On y voit tout de même que Gibbs a du mal à avoir le dernier mot. Mark Harmon et Susanna Thompson mènent de front avec brio sérieux du policier et badinage. Lorsque le colonel – c’est ainsi que l’on désigne un lieutenant-colonel – Mann vient chez Gibbs, si le fond de la conversation porte sur l’enquête, la forme est plus tendancieuse et les regards absolument sexuels ! L’arme du terroriste étant une bombe, cela nous vaut des scènes plus tendues mais toujours tempérées par un peu de légèreté sans que celle-ci casse l’ambiance. C’est très équilibrée comme construction. En parallèle, DiNozzo est mis en valeur dans cet épisode dans deux aspects différents mais complémentaires de sa personnalité. Il se montre ainsi attentif, bienveillant mais sérieux avec le fils de la victime et ce sont de belles scènes. On note une approche plus distanciée du terrorisme ; ce qui marque une nette différence avec le traitement de Bellisario. Il est aussi taquin et charmeur avec une charmante étudiante en médecine. Si cette demoiselle n’est pas la première à qui notre « Italien » de service (belle déclaration d’amour à la mère-patrie des DiNozzo !) décoche son sourire « carygrantesque », certains éléments sont inusités. Ainsi, la belle n’est pas nommée mais la proximité entre eux est déjà soulignée. Scottie Thompson, radieuse, joue à merveille la jeune femme qui se plaît en la compagnie d’un homme charmant. En outre, il lui fait réviser sa médecine donc ils sortent ensemble depuis quelques temps mais, visiblement, ne sont pas encore amants. Le spectateur prend donc en chemin une histoire déjà commencée et qui appelle une suite. Anecdotes :
8. HÉROS D'UN JOUR
Scénario : Shane Brennan Réalisation : Thomas J. Wright Résumé : Un ancien Marine décoré fait une chute mortelle au milieu d’un gala officiel. Critique : Pour son second scénario, Shane Brennan fait beaucoup mieux que le premier. Son intrigue est solide et on note sa causticité dans les répliques concernant les politiques et les fournisseurs de la Défense. Si la victime est un héros de guerre, et que la solidarité des Marines est soulignée, le scénariste ose aborder la question des soldats revenus de la guerre mais profondément marqués par celle-ci. Si JAG ou NCIS première version ont pu aborder la question (notamment concernant le Viêtnam), la critique envers l’abandon des traumatisés est sévère. Shane Brennan a aussi l’habileté de nous soumettre des fausses pistes très crédibles et il est appréciable que Gibbs ne défende pas mordicus le Marine défunt comme « forcément » innocent parce que héros de guerre et Marine ; ce qui, là encore, marque une évolution profonde de la série. Le fond « militaire » subsiste mais les personnages commencent à prendre le dessus. Symptomatique est le traitement de DiNozzo. Le joyeux cavaleur des saisons précédentes a pris de la maîtrise (l’exercice des responsabilités ?) et la relation avec sa petite amie est à nouveau largement montrée. Il ne s’agit absolument plus des passades précédentes mais d’une véritable relation romantique. La relance de l’intrigue est également très bien amenée. L’humour est visiblement une valeur sûre de la plume de Brennan. Il y a le passage incroyable, limite invraisemblable mais tellement chouette à regarder, d’Abby et sa quête du super microscope et comment elle parvient à ses fins. C’est délirant mais c’est comme ça qu’on l’aime ! Et la saison est résolument placée sous le signe du vaudeville avec la liaison de Palmer et de l’agent Lee, laquelle se montre sous un nouveau jour. On rit pas mal mais la réalisation parfaitement maîtrisée maintient l’épisode sous le règne policier. Anecdotes :
9. L'ESPRIT DE FAMILLE Scénario : Steven D. Binder Réalisation : Terrence O’Hara Résumé : Sarah, la sœur de McGee, débarque chez son frère en pleine nuit avec du sang sur elle. Critique : Les meilleurs épisodes de série sont ceux qui mettent en jeux nos héros. Celui-ci est de ceux-là et le choix de McGee est des plus pertinents. La gentillesse et le respect inné des procédures dont toute la première partie de l’épisode constitue une rupture avec ce que l’on sait de lui ; ce qui densifie sa personnalité, la complexifie et le rend encore plus sympathique. En outre, Sean Murray est très juste tout du long montrant un McGee déchiré entre son amour fraternel, son devoir de policier, les faits et les convictions. La seconde partie le met un peu en retrait pour donner plus de place à l’enquête proprement dite. La culpabilité de Sarah est assez bien mise en avant pour donner de la crédibilité. Ainsi Ziva énonce que la jeune fille a le mobile et l’opportunité pour commettre le crime. Les scènes de Sean Murray avec Mark Harmon sont également de très bonnes factures car on voit l’agent en chef se mettre en quatre pour réussir à la fois à sermonner vertement son subordonné désobéissant et à le maintenir au-dessus de la ligne de flottaison. D’une manière décalée très « NCIS », ce sont des poissons rouges morts empoisonnés à la nicotine qui vont jouer un rôle déterminant dans la résolution du crime ! Donald P. Bellisario ne supervise plus la série mais il a encore une enfant à placer ! Le producteur, très famille (ce qui n’a rien de surprenant de la part de ce conservateur bon teint) a placé un fils à la production (David) et avait fait jouer un autre la saison dernière (Michael). Voici donc sa fille Troian qui se débrouille honnêtement. Son partenariat avec Sean Murray fonctionne très bien. La scène où ils reconstituent la soirée de Sarah façon Sherlock Holmes est drôle tout en faisant avancer l’enquête. Plutôt à l’aise dans l’émotion, elle est cependant parfois un peu empruntée mais prometteuse. L’épisode comporte également un segment mineur mais intrigant. Jeanne s’étonne qu’elle et Tony n’aient pas encore couché ensemble au bout d’un mois (en « violation de la convention de Genève » selon elle !) et, très curieusement, il s’en sort avec une pirouette. Plus curieux encore, il va quémander un conseil auprès de Sheppard ! Il se passe quelque chose dans la vie de DiNozzo. Anecdotes :
Scénario : John C. Kelley et Robert Palm Réalisation : Dennis Smith Résumé : Un cadavre momifié tombe du conduit d’une vieille chaudière d’une base militaire. Le NCIS fait équipe avec le FBI. Critique : Mis à part le plaisir de retrouver Joe Spano et son numéro de claquettes avec Mark Harmon, c’est un épisode plutôt banal où l’on bouge beaucoup pour combler une intrigue plutôt faiblarde. Parler de tueur en série dans NCIS est quasiment incongru. L’atmosphère sinistre qui en résulte est contraire à l’esprit de la série. Les scénaristes ont voulu plagier Esprits criminels mais ça ne pouvait pas coller. De fait, ce qui fait l’intérêt de cet épisode, ce sont les à-côtés de l’intrigue comme McGee qui est en butte à l’ironie de ses collègues à cause de son livre (de fait, cet épisode prend directement la suite du précédent avec même un rappel de son intrigue, ce qui est inhabituel) ou la « course » que fait DiNozzo pour le directeur Sheppard. Le fil rouge autour de la Grenouille prend un peu plus d’importance mais Gibbs est toujours exclu de cette enquête. On comprend que Tony se sente quelque peu en porte-à-faux ! On apprécie aussi la franche discussion entre Gibbs et Ducky qui solde un contentieux que l’on sentait bien. Très sobres, les comédiens donnent beaucoup d’émotion à cette séquence pudique. Anecdotes :
Scénario : Richard C. Arthur, Nell Scovell et John C. Kelley d’après une histoire de Richard C. Arthur Réalisation : Dennis Smith Résumé : Un lieutenant des Marines spécialiste en intelligence artificielle meurt au cours d’un test. Critique : NCIS faisait dans l’anticipation au moment de la sortie de cet épisode ! Les véhicules autonomes, les « voitures intelligentes », en étaient au balbutiement mais, pour le coup, le futurisme s’insère plutôt bien dans l’enquête policière. Cette dimension scientifique met en valeur le travail de McGee et d’Abby. Cette dernière, à son corps défendant, trouvera la preuve que la mort du lieutenant n’était pas un accident ni même un suicide. On appréciera la coopération entre les geeks de pointe et un humble mécanicien dans la manière de retrouver un véhicule qui roule tout seul. Plus tôt, il aura donné une scène avec beaucoup de tension et d’émotion. Le trio de scénaristes a pas mal su intégrer les différentes temporalités. Dennis Smith réussit à animer cet épisode avec les scènes mettant en valeur « Otto ». C’est plutôt dynamique. L’épisode met en avant un dernier scientifique : Jimmy Palmer ! En effet, Ducky absent sur la scène de crime, c’est à lui qu’il revient de procéder aux premières constatations. Le « Gremlin de l’autopsie » monte en compétence. C’est un régal de voir Brian Dietzen en action, tantôt humble et compétent, tantôt extraverti et à l’humour…particulier. Si le scénario était novateur en matière d’IA, il est plutôt rétrograde sur le harcèlement sexuel. L’attitude des protagonistes à la réunion d’information montrent qu’ils ne s’y intéressent guère voire n’y comprennent rien, ce qui est faire injure à leur intelligence. Voyons le verre à moitié plein avec les prémisses de la répression d’attitudes hélas trop banales. L’intrigue secondaire sur la mission de DiNozzo n’avance guère mais nous vaut une authentique scène comique ! Anecdotes :
Scénario : Shane Brennan Réalisation : Colin Bucksey Résumé : Un officier des services de Renseignement de la Navy a été assassiné dans le motel d’une petite ville. La collaboration entre le NCIS et les autorités locales n’est pas évidente. Critique : Cet épisode permet de mesurer le chemin parcouru par la série depuis ses débuts concernant le chapitre des petites villes rurales, le cœur de l’Amérique, et les rapports entre elles et la Ville. S’il démarre comme ses devanciers, Shane Brennan, tout en conservant le dédain de DiNozzo pour « les ploucs », fait notablement évoluer la vision concernant les locaux. En effet, si un des policiers est d’une bêtise crasse, son frère a assez de jugeote pour comprendre et la légiste locale, à qui Lindsay Bartilson apporte une fraîcheur bienvenue, sait se montrer suffisamment professionnelle pour s’attirer la sympathie de McGee mais aussi pour convaincre Gibbs. Elle apporte un élément déterminant et reçoit en retour un « Beau travail » qui vaut de l’or ! La Ville reconnaît sa dette envers la Campagne. C’est un point important à mettre au crédit de Shane Brennan. L’épisode se centre sur le mécanisme qui se met en place lorsque, dans une petite ville où tout le monde se connaît, arrive un étranger, Irakien de surcroît ! En 2006, la guerre en Irak battait son plein et « la cinquième colonne » est un fantasme récurrent et puissant qui combine peur, colère, méfiance et provoque fatalement la violence. En décomposant ce mécanisme, la série le dénonce et prouve qu’elle a su évoluer depuis son militarisme énamouré des débuts. Pas sûr que Donald P. Bellisario aurait approuvé mais sa patte s’efface, la série s’émancipe et gagne en intérêt et en profondeur. DiNozzo est au centre de l’intrigue secondaire. Si ses amours avec Jeanne continuent, un nouvel élément surgit dans le final de l’épisode et apporte le contrepoint dramatique dont cette romance manquait. En outre, Ziva est très perturbée par la santé de son collègue. Cote de Pablo a amélioré le côté émotif de son personnage. Que Gibbs rembarre sèchement sa subordonnée participe certes du rappel de son autorité mais nous prive également d’une explication plus approfondie de l’inquiétude de Ziva. Cela participe du « Tiva », ce rapprochement soutenu par les fans mais jamais ouvertement par la production ; ce qui lui donne une ambigüité sympathique à la mode John Steed/Emma Peel. Anecdotes :
13. LA LOI DU TALION Scénario : Steven D. Binder Réalisation : Terrence O’Hara Résumé : Un SOS envoyé en piratant les feux de signalisation conduit le NCIS sur la piste d’un terroriste disposant d’une grande quantité de gaz mortel Critique : Si le lancement est original, l’intrigue de l’épisode l’est beaucoup moins puisqu’il ne s’agit que d’une classique course-poursuite, même si le scénariste essaie de noyer le poisson avec cette histoire d’argent qui fait penser à La naine blanche de Chapeau melon comme prétexte. Heureusement, deux éléments sauvent le tout. Le premier consiste dans le lien personnel entre le terroriste, Mamoun Sharif, et Gibbs. Très clairement Sharif prend la place d’Ari Aswari dans le rôle de Némésis du héros ; un rôle indispensable dans une série. Métaphorique, la poursuite se concrétise avec les traditionnels coups de fil du méchant au gentil (mais les dialogues sont bons et les acteurs restituent la tension entre leurs personnages) avant de devenir littérale dans l’avant-dernière séquence très bien réalisée par Terrence O’Hara. Le second élément, ce sont les retrouvailles entre Gibbs et le colonel Mann. Logique puisque le NCIS et le CID traquent la même cible mais Susanna Thompson et Mark Harmon rehaussent la température avec leur jeu montrant la nette attirance des personnages. Le lien personnel entre Gibbs et Mann est le parfait miroir inversé de celui Gibbs/Sharif ; ce qui fait de Gibbs le centre du jeu et de Mark Harmon l’acteur principal de l’épisode. Rôle dont il se tire avec brio. Le Gibbs ordinaire est maîtrisé, celui plus sensible l’est tout autant. Pas étonnant quand on sait que Mark Harmon a dû faire preuve de charme face à Cybill Shepherd ! Anecdotes :
Scénario : Christopher Silber, David J. North et Shane Brennan, d’après une histoire de Christopher Silber Réalisation : Thomas J. Wright Résumé : Le NCIS est sur la piste d’un trafiquant d’armes appelé « La Grenouille » avec lequel le directeur Shepard a un compte personnel à régler Critique : L’ennemi se montre ! Après une demi-douzaine d’allusion dans les épisodes précédents, le dossier sur « La Grenouille » devient officiel. Ce n’est pas pour autant qu’il en devient plus simple. En effet, le directeur Shepard ne veut pas simplement le faire tomber mais lui régler son compte. Lauren Holly vole la vedette aux autres acteurs et densifie enfin son personnage avec ce durcissement bienvenu et qui a été bien amené. Du reste, tout n’est pas dit, ce qui laisse de la marge de manœuvre aux scénaristes. Si le fond est très intéressant, la forme n’est pas entièrement maîtrisée. En effet, alors que le démarrage ultra-rapide laissait entrevoir un épisode très rythmé, c’est au contraire plan-plan durant une bonne moitié ! C’est la perspective du rendez-vous avec la Grenouille qui réveille le réalisateur bien aidé par le directeur de la photographie pour ces belles scènes nocturnes sur un tarmac. Une séquence qui permet à Donald McCallum de briller. L’acteur écossais ne dépareille pas dans cette scène stupéfiante d’une discussion élégante et raffinée avec Armand Assante et le monologue de ce dernier sur le Cognac ! Incarner le croquemitaine n’est pas aisé puisque l’on risque d’en faire trop ou pas assez par rapport aux informations distillées. Armand Assante est parfait. Le business que pratique la Grenouille est clairement identifié comme criminel (et avec David Dayan Fisher, il en a même la tête !) mais lui-même semble au-dessus de considérations bassement matérialistes. Mieux vaut parler d’opéra que de système de guidage de missiles ! Quand au final, surprenant, il appelle une suite. Anecdotes :
15. AMIS ET AMANTS Scénario : John C. Kelley Réalisation : Dennis Smith Résumé : Croyant enquêter sur une mort par overdose, le NCIS tombe sur un tueur en série. Critique : Un épisode très déséquilibré où les à-côtés de l’enquête principale sont plus intéressants que l’enquête elle-même. La collaboration NCIS/police est bien présentée et se déroule de manière courtoise ; ce qui est une nette différence avec des enquêtes conjointes précédentes. Mais le fond est trop confus. La victime, un quartier-maître, avait un foie d’alcoolique et un poison à base d’oléandrine dans le sang. Poison qui fait le lien avec une autre affaire mais de manière un peu trop sollicitée pour ne pas paraître facilité d’écriture. Les complexifications médico-légales du tueur seraient encore une fois tout à fait à leur place dans Esprits criminels ; ils font tâche ici. Globalement d’ailleurs, l’épisode manque sérieusement d’humour. On retrouve aussi un Gibbs beaucoup trop hostile à la légalité qui le brime : la scène dans le bureau de Shepard (qui, elle-même ne sert à rien) est complètement inutile et presque humiliante pour l’agent Lee. Liza Lapira fait par contre parfaitement ressortir la terreur qu’inspire Gibbs à son personnage et ce quasi-rabaissement du personnage, sous prétexte qu’il s’agit d’une avocate, est grossier et déplacé. Le final est expédié trop vite pour être crédible. Bien plus intéressant est donc la vie amoureuse de Tony confronté à la jalousie car l’ex de Jeanne continue à la contacter. Mais sans jalousie, pas d’amour. De très belles scènes romantiques et aussi une explication franche et un peu sèche marque l’approfondissement de cette histoire d’amour. Anecdotes :
16. MORT À L'ARRIVÉE Scénario : Nell Scovell Réalisation : Colin Bucksey Résumé : Un lieutenant des Marines spécialisé dans l’inspection de sites nucléaire vient au NCIS signaler son propre meurtre. Critique : Un épisode fort intéressant et original. L’intérêt n’est pas tant dans l’enquête que dans les rapports humains et la construction crédible d’un attachement sentimental pour Ziva. C’est en effet l’Israélienne qui est au centre de l’histoire depuis que Gibbs l’a affecté au lieutenant Sanders. Quelqu’un a empoisonné ce dernier au thallium, un produit nucléaire mortel et qui réunit beaucoup de qualités propres à séduire un tueur. Sachant qu’il appartient à une équipe d’inspecteurs chargés de visiter des sites nucléaires partout dans le monde, il y a plus qu’un parfum de Guerre froide y compris dans le mode d’admission du poison. La science est sollicitée mais dans un rôle d’appoint et la part qui lui est consacrée est capitale pour l’enquête sans peser sur la dimension humaine. Il y a même de l’humour quand Ducky et Palmer examinent Sanders allongé sur la table d’autopsie mais bien vivant ! Humour aussi quand DiNozzo trouve le moyen de procurer un peu d’intimité à Ziva et Sanders. Une part limitée mais déterminante pour ne pas appesantir l’épisode et lui restituer toute sa force humaine. Le fond de l’histoire c’est comment la froide tueuse du Mossad s’éprend du lieutenant Sanders. Nell Scovell a parfaitement écrit les étapes de cette « contamination », si l’on ose dire, et Colin Bucksey a su maîtriser le tempo. Pas de coup de foudre mais une progressive découverte de l’un par l’autre. Cote de Pablo a progressé depuis presque deux ans et elle rend touchante, vivante cet amour tout comme elle sait rendre la perte de repère de Ziva décontenancée devant ce sentiment qu’elle a de tout temps fuit. Il est intéressant que ce soit DiNozzo, lui aussi en pleine période de remise en question sur le plan affectif, qui reçoive cette confession. Anecdotes :
17. DES CADAVRES DANS LE PLACARD Scénario : Jesse Stern Réalisation : James Whitmore Jr Résumé : Une explosion dans un caveau révèle des restes de plusieurs corps. Le NCIS soupçonne qu’il s’agit de l’œuvre d’un tueur en série. Critique : Un épisode très médiocre qui avance par à-coups et qui se perd dans des scènes secondaires qui servent à peupler le temps imparti que l’intrigue, très pauvre, ne parvient pas à combler. Le démarrage est très original, assez amusant même dans son côté gentiment gore. Par contre, l’inhabituelle longueur dans la salle d’autopsie suivie d’une très longue scène dans laquelle Ducky et Palmer exposent leurs découvertes alertent le spectateur. Quand la dimension scientifique devient trop importante, c’est mauvais signe. D’autant que le pilier habituel de l’humour reste bien fade et qu’il n’y a aucun zivaïsme à se mettre sous la dent. Corin Nemec, dans un rôle très ambigu, se montre plutôt bon mais, comme il n’y pas grand monde dans cet épisode et qu’un temps précieux est gaspillé, il ne peut pas éviter d’apparaître trop vite comme le principal suspect. L’arrivée de Susanna Thompson évite cependant l’endormissement du spectateur. Son tandem avec Mark Harmon cause quelques étincelles qui font sourire. Tout comme la « thérapie » d’Abby à la mode Gibbs tout à fait dans l’esprit de la série ! Dommage que l’on doive se farcir une nouvelle fois une scène inutile dans le bureau de Shepard qui passerait pourtant pour une scène importante au vu de celle qui suit ! Mais à quoi pensait donc Jesse Stern quand il a livré son script ? James Whitmore Jr est un réalisateur chevronné mais animer une histoire pareille, c’est compliqué. Ce sont encore les scènes au caveau qui sont les plus dynamiques et, paradoxalement, les plus amusantes. Anecdotes :
Scénario : Shane Brennan Réalisation : Thomas J. Wright Résumé : Un homme se réveille alors que Ducky allait procéder à son autopsie ! L’enquête du NCIS lui fait croiser la route de Mike Franks. Critique : Bel épisode qui, sous ses dehors de policier classique, sait parfaitement incruster des scènes d’émotion importantes pour l’intérêt du récit et au-delà car Shane Brennan se livre à un exercice réussi d’approfondissement et d’enrichissement du métarécit de NCIS : il donne davantage de profondeur et de réalité aux personnages. Ça commence dès la première scène. Banale en apparence, elle nous montre le rituel de Ducky arrivant à son travail. Réalisée avec minutie, sans précipitation ni longueur excessive, elle nous fait entrer dans le quotidien rassurant de Donald Mallard. La surprise du mort-vivant n’en est que plus grande ! Ce sont ensuite les scènes à l’hôpital avec Franks puis la crise dans le couple Tony/Jeanne. En dehors de leur intérêt immédiat, elles en disent plus long sur nos personnages et les rendent plus présents. Incontestablement, elles nous les rendent attachants. NCIS continue à se détacher du procedural type pour devenir autre chose qui lui soit propre. Mêlant policier, humour et des personnages drôles et attachants, la série a trouvé son ADN. L’enquête elle-même ne manque pas d’intérêt entre un patron peu compétent d’une compagnie aérienne suspecte d’entrée, un banquier suave qui a des liens avec le Moyen-Orient et notamment le Liban – « Suivez l’argent » est un des poncifs du genre policier ! Les ingrédients du policier classique sont là mais ne servent qu’à l’habillage. La présence d’un Mike Franks donne d’emblée une dimension canaille à l’affaire. Quant au final, il est très réussi et bien surprenant. Anecdotes :
19. POUR LA PAIX Scénario : John C. Kelley Réalisation : James Whitmore Jr Résumé : Un attentat à la bombe tue deux agents du NCIS. Critique : Le drame du survivant. C’est le véritable thème de cet épisode qui n’apporte aucune réponse simpliste, ce dont on lui sait gré. A travers le personnage de Paula Cassidy, le spectateur vit les épreuves qu’elle traverse. Mis au premier plan, promue chef d’équipe depuis la saison dernière (elle apparaissait en 3-3), Paula Cassidy est magnifiquement interprétée par Jessica Steen qui lui donne une pleine crédibilité dans ses fonctions, dans sa douleur, dans toutes les émotions qu’elle dégage ; de la colère à la lucidité froide. Ziva et DiNozzo servent de miroir à ces deux facettes ; la première assume le rôle ingrat de déversoir quant le second la place sur un registre plus doux et qu’elle lui donne un conseil rendu plus émouvant encore par le contexte. Le scénario est vraiment habile. Il ménage un véritable suspense à travers une enquête policière sérieuse, oppose Ducky et Abby à travers des résultats contradictoires alors que c’est impossible, se montre parfait dans son dosage entre drame et un soupçon d’humour. Ce dernier est notamment attribué à Hollis Mann qui, à deux reprises, déstabilise Gibbs ! La première séquence, mutine, fait immédiatement suite à l’attentat quand la seconde allège la tension. Si les décors sont très minimes, on appréciera l’astuce façon Ann Radcliff pour prouver le piège et le réalisateur est très inspiré entre temps forts (l’explosion, le final) et temps faibles. Un sommet de la saison. Anecdotes :
20. ROMAN MEURTRIER Scénario : David J. North Réalisation : Dennis Smith Résumé : La disparition d’un quartier-maître donne une impression de déjà-vu à McGee. Et pour cause : il l’a écrite ! Critique : Misery pour NCIS : un fan d’un romancier confond le réel et la fiction. Du coup, pour les enquêteurs, difficile de débrouiller les faits et de les interpréter correctement. On comprend le désarroi et l’embarras de McGee face à cette disparition. Il n’est pas réconforté par la découverte du corps d’un autre homme, lui aussi personnage du roman ! Là où le problème paraît insoluble c’est que ce roman est inachevé et, du coup, non publié ! « Le tueur est dans votre tête ! Entre dans la sienne », assène Gibbs à son subordonné. Mise en abyme intéressante, c’est en recréant le processus créatif de McGee que lui et DiNozzo mettront la main sur un indice capital qui va leur permettre in fine de démasquer le criminel et de protéger une innocente victime dans un final filmé de manière très dynamique et avec un éclairage caravagesque. Si McGee est mis en valeur par le biais de son « autre boulot » et que Sean Murray s’empare de ce temps d’exposition pour densifier son personnage et montrer combien celui-ci a changé depuis sa première enquête à Norfolk quatre ans plus tôt, l’épisode convainc moins sur le côté « écrivain » de McGee justement. La manière dont McGee écrit est plus moquée que mise en valeur. Même son « aveu » devant ses collègues est un peu ridicule puisque tout le monde avait compris dès la parution du premier bouquin. Seule la fausse piste, un peu prévisible certes, est rigolote. En tout cas, c’est la dernière fois que la carrière d’écrivain de McGee est mentionnée dans la série. Anecdotes :
21. JEU DE DUPES Scénario : Steven D. Binder Réalisation : Martha Mitchell Résumé : L’informateur que devait rencontrer la directrice du NCIS se fait descendre devant elle. Critique : Shepard vs La Grenouille, nouvel acte ! Sauf que c’est du flan. L’épisode mouline dans la semoule et, sans le talent des comédiens, on s’ennuierait ferme car le scénario ne fait que ressasser des éléments que le spectateur connaît déjà. La seule chose intéressante c’est la confirmation de l’obsession maladive de Shepard envers le trafiquant d’armes français. Cela nous vaut la seule scène vraiment captivante ; la confrontation entre Shepard et Ducky alors que celui-ci tentait de tracer le portrait psychologique de La Grenouille. Au passage, on s’amusera du cliché : La Grenouille est un Français ; il est donc raffiné ! Ce qui sauve l’épisode de l’ennui, outre l’intensité que met Lauren Holly dans son jeu pour rendre compte avec crédibilité de l’obsession de son personnage (ce qui rattrape pour partie les nombreuses scènes inutiles dans divers autres épisodes), ce sont d’une part le dîner entre Tony, Jeanne et la mère de celle-ci. Que cette scène amusante soit diffusée en deux fois montre par contre qu’il fallait meubler le scénario un peu faiblard de Steven D. Binder. Martha Mitchell, qui intervient rarement sur NCIS mais a beaucoup officié sur FBI : Portés Disparus réalise une prestation très honorable. Ainsi, tout comme la scène Shepard/Ducky, celle du dîner nous fait ressentir le chaud/froid qui en émane ; ces moments où l’on passe du déroulé normal à un moment gênant. C’est fin et bien amené. C’est d’autre part l’adjonction, certes téléphonée, de Fornell dans cette histoire. L’expression amusé de l’agent fédéral montre une distance entre lui et sa mission : en fait, il n’y croit pas mais il est professionnel. La connexion entre Mark Harmon et Joe Spano fait le reste. A défaut d’être emballant, au moins, cet épisode n’est-il pas ennuyeux. Anecdotes :
22. DANS L'OBSCURITÉ Scénario : Steven D. Binder Réalisation : Thomas J. Wright Résumé : Un photographe aveugle prend le cadavre d’un quartier-maître en photo. Critique : Un épisode au démarrage plutôt original mais comme le fait remarquer DiNozzo, le compositeur Beethoven était sourd alors un photographe aveugle ! Non seulement le démarrage est à la fois amusant et original mais Steven D. Binder saura placer les scènes avec Jackson Scott, incarné avec talent et nuance par John Billingsey, à bon escient pour relancer l’enquête sans jamais en faire trop mais toujours utilement. La réussite de l’épisode tient au mariage d’un élément classique du récit policier – un détournement de fond – avec l’élément humain qu’est l’engagement amoureux. Le scénariste ne s’attarde pas trop sur le détournement qu’il cantonne largement à la partie « scientifique » de son travail pour nous présenter à trois reprises la question de l’engagement. C’est Tony qui se surprend lui-même (et nous avec) à proposer à Jeanne d’emménager ensembles. Michael Weatherly joue avec subtilité ce passage délicat et rend visible et palpable la surprise de DiNozzo à s’entendre parler et à en réaliser les implications. C’est Gibbs qui est confronté à la volonté d’Hollis de trouver « quelque chose de permanent ». Les séquences entre eux sont davantage que les autres placés sous l’angle de la comédie. Le visage de Mark Harmon reflète tout un embarras de vaudeville. C’est Bryn, l’assistante de Scott, qui raconte comment elle est tombée amoureuse dans une séquence touchante où Katie Lowes nous donne le même sourire qu’à son personnage tant elle a su donner corps à ce sentiment. L’humour est une donnée sûre tout au long de l’épisode mais Jimmy Palmer, incarné comme toujours avec bonheur par Brian Dietzen qui lui donne à la fois une gaucherie comique, une compétence professionnelle et une grande empathie, réussit à en être le parfait représentant. De petites saynètes parsemées tout du long justifiées par un motif à la fois d’une grande futilité (mais que l’équipe de Clair de Lune aurait pu le prendre pour base d’une de ses enquêtes ; il en faut peu parfois) et d’une certaine utilité puisque, au final, elles lui permettront d’être le révélateur qui résoudra l’enquête ! Anecdotes :
23. CHEVAL DE TROIE Scénario : Donald P. Bellisario et Shane Brennan Réalisation : Terrence O’Hara Résumé : Un homme est retrouvé mort dans un taxi à l’entrée du NCIS. Critique : La collaboration inédite de l’ancien et de l’actuel showrunner ne débouche pas sur le feu d’artifice auquel on n’aurait pu s’attendre. C’est une intrigue simplissime voire simpliste qui comporte des côtés amusants mais rien de grandiose. En revanche, l’intrigue secondaire autour de Shepard est plus intéressante. Mis à part l’incongruité de voir Gibbs en « faisant fonction » de directeur et le fait que les agents n’aillent pas loin pour enquêter (mais c’était déjà le cas dans la saison 2 lorsque DiNozzo fut victime de la peste), il ne se passe pas grand-chose. Tout manque de consistance et il est ahurissant de voir Tony et Ziva passer une grande partie de leur temps au téléphone et nous le montrer ! La relance de l’intrigue et le coup de théâtre sont bien amenés mais pas tout à fait surprenant. On a évité l’ennui, c’est déjà ça. Le contraste est patent avec la partie consacrée à Shepard. Elle est brève mais dense et se déroule soit de nuit à Paris (très beaux extérieurs de la Concorde et la tour Eiffel illuminée, c’est toujours un plaisir) et le gris d’un hôpital moscovite où l’on apprend de sacrées révélations. Lauren Holly est très bien dans cet épisode ; amusée et un peu inquiète aussi quand Shepard téléphone à Gibbs, tendue et dure quand Shepard interroge le colonel général Borov. Rarement, l’actrice n’aura eu l’occasion de varier autant son jeu et d’avoir quelque chose de consistant à jouer. Le regard froid mais envieux qu’elle jette à l’homme qui peut lui dire des choses qui l’intéresse (mais elle aura surtout ce qu’elle n’était pas venue chercher) est un bel exemple de ce que les théologiens appellent « la concupiscence » ; l’avidité de possession. Anecdotes :
24. RÉVÉLATIONS Scénario : Donald P. Bellisario Réalisation : Dennis Smith Résumé : Un dealer de drogue prend Jeanne et Tony en otages pendant que Gibbs essaye de comprendre ce que mijote la CIA. Critique : Un épisode fort peu intéressant et qui n’a de sens qu’au sein d’un arc narratif commencé avec le précédent et qui se poursuivra la saison suivante comme l’indique le final pour le coup surprenant. Le fil rouge autour de « La Grenouille » est désormais inséré dans un autre qui concerne le père de Jenny Shepard. Sauf que ces éléments ne font pas un scénario et que la moitié des personnages n’ont strictement rien à faire ! Gibbs fait bosser McGee et Shepard Abby et le spectateur attend que ça se passe. Heureusement, il y a l’intrigue du jour qui occupe une large place mais qui, grâce à son histoire simple mais efficace et un sens très sûr de la réalisation de Dennis Smith, s’avère prenante et intéressante à suivre. Scottie Thompson maîtrise son personnage à qui elle donne douceur et force, se montre crédible en médecin et très courageuse. Le regard de l’actrice est un concentré de volonté. Dans cette partie hospitalière, elle vole la vedette à Michael Weatherly, que le scénario maintient en retrait (ce qui est normal) mais qui compense avec un charme intact, quelques bons mots et de très bons réflexes. La « saison des secrets », qui s’avère être la meilleure jusqu’ici, se termine plutôt en queue de poisson. Anecdotes :
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Saison 3 2. Comme chien et chat (Suspicious Minds) 3. Le juste choix (Man on Fire) 4. La grande évasion (Escape Plan) 5.Les vrais héros ne se reposent jamais (Course Correction) 8. Douce Mélodie (Music To My Ears) 9. À toute vitesse (Overdrive) 10. Mauvaise alliance (Follow the Money) 13. Le Retour du pirate (Return of the King) 14. Pandora's Box, Part 2 - Inédit en France 15. Terminus (End of the Line) 16. Envers et contre tout (The Last Stand) 17. Rapide, silencieux, mortel (Swift, Silent, Deadly) 18. Un passé encombrant (Slay The Dragon) 20. Un mentor très spécial (NOLA Confidential) 22. Aie foi en la parole (Knockout) Scénario : Andrew W. Marlowe Réalisation : Rob Bowman Résumé : Appelée sur une scène de crime, Kate Beckett y découvre Richard Castle, absent depuis des mois ! Critique : Un démarrage sur les chapeaux de route ! Déjà, l’épisode s’ouvre par une séquence ultradynamique avec un splendide jeu de miroirs (un travail impeccable de Rob Bowman) qui se termine par Castle et Beckett se mettant respectivement en joue ! La victime, une dénommée Chloé, avait une adresse dans la main. En s’y rendant, le trio Beckett/Esposito/Ryan y découvrent Richard Castle, une arme à la main ! Beckett passe les menottes à son ex-partenaire ; le réalisateur zoome d’abord sur les mains de l’écrivain puis sur le visage de Nathan Fillion. C’est un plaisir de voir le visage si mobile, si ouvert de l’acteur. L’interrogatoire que mène Beckett est très serré. Stana Katic montre avec talent à la fois le professionnalisme de son personnage (questions sur l’affaire) et l’irritation de cette dernière (parce que Castle ne lui a donné de nouvelles depuis qu’il est revenu des Hamptons). On appréciera les vacheries réciproques des duettistes. Innocenté, Castle est sèchement renvoyé chez lui. Nathan Fillion rend parfaitement compte du désarroi de l’écrivain qui ne comprend pas la froideur de ses amis. Avec sa maestria habituelle, Andrew W. Marlowe fait progresser son intrigue et parvient à replacer Castle sur la route des policiers en une parfaite symétrie de la première scène de crime ! C’est drôle et brillant. Le plus beau c’est la parfaite explication logique qui a amené le tandem au même endroit, la troisième scène de crime, en partant de deux points de départ différents. Comprenant qu’elle ne se débarrasserait jamais de Castle, Beckett l’admet « pour cette enquête » à ses côtés et il parie qu’il trouvera la solution. L’enjeu : sa présence au poste. Il est évident que Castle restera mais ce jeu fait partie de l’ADN du personnage et c’est une série qui joue avec les codes et avec son public. Comment rendre cette évidence plausible ? C’est le réel enjeu. Le spectateur s’amuse de retrouver les passages obligés de sa série : le café apporté le matin (ne manquez pas le visage de Stana Katic ; l’actrice rend parfaitement visible le plaisir qu’éprouve son personnage de retrouver son binôme), les théories farfelues et surtout l’idée qui relance l’enquête. Ici, il prouve le lien entre les victimes. Le scénariste parvient à nous surprendre en plaçant ledit lien dans un cabaret burlesque ! On note une marotte des réalisateurs dans les interrogatoires. Alors que la caméra est statique dans l’interrogatoire dans un cas, elle est très mobile dans un autre ; ce qui signifie qu’un élément important va nous être communiqué. Une réflexion de Beckett fait bingo dans son esprit puis ça fait tilt entre eux. Quelle série aime tant ses fans pour leur présenter tous les passages obligés tout en jouant avec ? L’arrestation nous ramène à la scène de départ et l’explicite avec une redoutable efficacité. Beckett considère que Castle a gagné. Le duo est reformé. La saison peut commencer ! Anecdotes :
2. COMME CHIEN ET CHAT Scénario : Moira Kirland Réalisation : John Terleski Résumé : L’enquête sur la mort d’une voyante amène Castle et Beckett sur la piste d’un autre meurtre. Critique : Castle et la voyante ! Une évidence pour cet amateur de fantastique ! Dommage que l’intrigue avec ses multiples personnages soit un peu confuse. On peut heureusement compter sur notre duo, très Mulder et Scully sur ce coup-là, pour nous distraire. Castle est bien entendu Mulder et Beckett Scully ; d’ailleurs elle reçoit très officiellement ce surnom. Difficile d’isoler l’intrigue principale de ses sous-intrigues. La victime, Vivienne Marchand, avait déjà collaboré avec la police mais Ryan démonte la réputation de la voyante, mise en cause par un producteur de télé-réalité à qui elle propose de confier la vérité sur un « vrai » meurtre pour qu’il efface des images qui lui nuisent. La victime prétendue aurait fait une crise cardiaque mais pourrait avoir été empoisonné. Cet homme, Emilio, avait une liaison avec la femme d’un de ses employés, une gourde blonde. C’est compliqué de bien suivre et la résolution de l’énigme est un peu tirée par les cheveux. Le plus intéressant, c’est la différence entre un Castle ouvert au mystère et une Beckett matérialiste. La scène où les policiers démontrent comment la voyante aurait pu tout découvrir sur le meurtre d’Emilio est sans doute une des meilleures. Mais c’est Castle qui a la plus belle réplique décochée à son amie : « Si vous ne croyez pas à la possibilité que la magie existe, vous ne la trouverez jamais ». Là-dessus, la fille de la voyante, Penny, elle aussi médium – Rachel Boston est le meilleur second rôle de l’épisode émouvante dans son deuil, un peu exaltée par ses visions ; d’abord hésitante à dire la première à Beckett puis gagnant en assurance – nous gratifie d’un pronostic sur l’avenir de Beckett. Comme souvent, la famille de l’écrivain fournit l’intrigue secondaire ; aujourd’hui c’est Martha qui s’y colle. Cette partie de l’épisode est la plus solide et la plus forte, notamment dans l’émotion. Martha – merveilleuse Susan Sullivan éblouissante, la « Castle girl » de l’épisode – s’est vu demandé en mariage par son amant Chet. Elle veut réfléchir mais, en fait, elle pense que leur histoire est finie. Plus de flamme et c’est un moment touchant. Mais voilà que Chet meurt avant qu’elle n’ait rompu ! La scène entre Susan Sullivan, effondrée, et Nathan Fillion, magnifique en fils soutenant sa mère, est très émouvante. Cette sous-intrigue sauve le 3ème melon. Anecdotes :
3. LE JUSTE CHOIX Scénario : Alexi Hawley Réalisation : Bryan Spicer Résumé : Le meurtre d’un garant de caution envoie Castle et Beckett à la fois dans le passé de cette dernière et sur la piste d’un trésor Critique : A travers une enquête très classique, Castle s’offre un beau moment dans l’approfondissement du personnage de Kate Beckett tout en rendant hommage quelque part au Faucon maltais. Le mort est trouvé dans son bureau et c’est de là que va découler toute l’enquête. Sur son corps, Lanie trouve un papier rempli de traits. Castle pense d’emblée à un (Da Vinci) code quand Beckett le compare à un vulgaire bout de papier. Faute du scénariste puisque rien n’est inutile dans une série policière et que, d’autre part, Beckett ne pourrait jamais considérer un élément quel qu’il soit comme anodin. Dans le bureau, les enquêteurs trouveront un micro qui relie l’épouse de la victime à la scène de crime. Sur le corps, Lanie, à nouveau, découvre une croix faite de baume et d’huile qui amène un prêtre en salle d’interrogatoire ! Enfin, une empreint fait tomber dans l’escarcelle un ancien criminel visiblement complètement décati !! Mais le plus beau, c’est qu’en coursant un suspect, Beckett tombe sur Mike Royce, son ancien instructeur. Jason Beghe est impeccable dans ce rôle de mentor, à la fois distancié par l’âge et l’humour tout en montrant une affection certaine pour son ancienne élève. Stana Katic est tout aussi remarquable car l’actrice rend elle aussi palpable cette affection. Les deux acteurs réussissent à créer et à rendre tangible et partant crédible cette connexion entre leurs personnages. Evidemment que le papier découvert était important et même qu’il est une carte menant au butin d’un vol de bijoux d’un montant pour lequel on pourrait aisément tuer ! Rien n’étant ce qu’il paraissait être, la seconde partie de l’épisode déconstruit les figures qu’il nous avait précédemment présentées ! C’est très bien écrit et la chasse au trésor amène à une scène d’un cliché absolu qui devient un morceau de bravoure : tout le monde s’y retrouve et se menace réciproquement avec des armes de tous les calibres !!! Castle sauve la mise et résout l’énigme. L’épisode comporte une intrigue mineure, celle d’Alexis qui veut un scooter. C’est mignonnet surtout avec le charme de Molly C. Quinn mais on n’y croit qu’à moitié et, surtout, c’est clairement ajouté pour donner du temps de jeu à la « famille Castle ». Pas grave, Nathan Fillion et consorts auront réussi à nous amuser quand même ! Anecdotes :
4. LA GRANDE ÉVASION Scénario : David Grae Réalisation : Rob Bowman Résumé : Un homme est retrouvé mort tué par une balle en plomb vieille de 200 ans ! Critique : Très joli titre français qui, sans vendre la mèche, en allume toutefois une partie. Une des forces de cet épisode c’est son travail visuel. D’entrée de jeu, Rob Bowman nous captive par cette scène dans une lumière bleu-noir mêlant silence autour du cadavre et bruits de chevaux au galop. Un déphasage qui illustre que le temps sera une des données du problème. La victime, un certain Daniel Goldstein créait des produits financiers complexes. Un de ces produits a justement fait perdre beaucoup d’argent à plein de monde. Suivez l’agent est un poncif du récif policier sauf que nous sommes chez Castle et que ce n’est qu’un aspect de la réponse. Car Lanie apporte plus de questions qu’elle ne donne de réponse : la victime a été tuée par une balle remontant au XVIIIème siècle tirée par une arme de la même époque ! Il n’en faut pas plus à Castle pour imaginer un tueur spatio-temporel venu par un portail dimensionnel ! L’énergie que met Nathan Fillion dans son personnage le préserve du ridicule pour le faire passer dans l’autre dimension des huluberlus sympathiques, un excentrique ! Devinez le modèle de la voiture de Daniel et vous imaginerez les sommets de jubilation de l’écrivain ! Castle et Beckett vont remonter jusqu’à un club de farfelus, éminemment délirants mais bons enfants. Le décor est chargé mais il crée une véritable identité visuelle au club, un décalage entre l’extérieur du XXIème siècle et l’intérieur qui se revendique du Londres victorien (costumes notamment) mais comme si le futur imaginé à l’époque (référence à Jules Verne) s’était justement arrêté là. Rob Bowman, bien aidé par les décorateurs, opère une présentation en deux/trois images, de vrais tableaux d’originaux saisis sur le vif. Mais si le club est original, c’est aussi lui qui donnera la clé de l’énigme. Grâce aussi à une séance de tir devant mesurer la précision des armes du siècle des Lumières ; d’abord sérieuse, cette séance vire au déjanté et on remercie Nathan Fillion à genoux tellement c’est fou !! L’intrigue mineure du jour, ce sont les premiers émois d’Alexis. C’est très touchant grâce à l’implication de Molly C. Quinn, absolument géniale quand elle entreprend de se demander à voix haute comment on sait qu’on est amoureux. C’est à la fois drôle et touchant et Nathan Fillion n’est pas en reste. Sur cette scène, il est lui aussi attendrissant et nous fait bien sourire. Il a carrément su nous faire rire par la jalousie de Castle, vexé que ce soit à Martha et non à lui, le « papa cool » qu’Alexis se soit confiée la première ! Quant à la première rencontre du père et du petit ami, il n’y a que dans cette série qu’elle pouvait avoir lieu de cette façon !! Anecdotes :
5. LES VRAIS HÉROS NE SE REPOSENT JAMAIS Scénario : Terence Paul Winter Réalisation : John Terlesky Résumé : Lors d’un enterrement un cercueil se renverse libérant deux corps ! Critique : Au tour des séries hospitalières de passer à la moulinette de Castle ! Humour et ironie à tous les étages mais aussi beaucoup de sentiments voire du sentimentalisme si l’on est peu charitable. La victime, Valérie Monroe, était médecin dans un hôpital et elle a été tuée avec une « précision chirurgicale » selon la formule agréée. Le mode opératoire, et plus largement l’injection de formules médicales, permettent à Tamala Jones de sortir de son registre habituel pour développer une réelle expertise. La mise en scène de John Terlesky permet de donner un aspect fluide à une scène d’explication qui aurait été bavarde et pesante s’il l’avait tourné platement. L’écriture de la série est bien rodée mais absolument pas mécanique. Ainsi, le premier suspect, Greg McClinctock, est-il bien entendu innocent du crime puisqu’il est le premier justement. Sauf que c’est bien plus subtil ! L’explication finale est stupéfiante par la maîtrise d’écriture et le jeu avec le spectateur qui a toutes les cartes en main mais tombe dans le panneau qu’on lui présente ! Comment faire autrement quand le scénario mêle un baron de la drogue qui employait la victime comme médecin personnel ? Comment passer sous silence le fait qu’elle était une informatrice du ministère de la justice ? Et que vient faire dans tout cela une recherche du docteur Monroe concernant la ville de Katona, État de New York, prototype selon le capitaine Montgomery « de la ville où il ne se passe jamais rien » ? La réponse à la question est fournie par le capitaine Montgomery lui-même ! Ruben Santiago-Hudson a peu de temps de présence mais il l’emploie bien, chaleureux, proche de ses troupes. Et puis il y a de l’amour dans cet épisode. L’amour d’Alexis pour Ashley (absent bien qu’on parle beaucoup de lui) et le couple qui a « sa » chanson (de Taylor Swift). Celui de Castle pour Gina ; une crise entre eux dû à la jalousie de ce dernier déjà constatée quand on parle de sa fille mais qu’ils parviennent à surmonter grâce à un travail sur soi de cet égotiste de première qu’est Richard Castle. Nathan Fillion est impeccable et l’on sent les efforts que son personnage a fait par amour pour les autres. C’est aussi avec délice que l’on assiste à la lecture entre Castle et Beckett d’une correspondance amoureuse où ils espèrent trouver une piste. Non seulement c’est amusant mais c’est loin d’être purement anecdotique. Quant au mobile du meurtre, il est quelque part lié à l’amour, décidément un grand meurtrier ! Anecdotes :
Scénario : David Amann Réalisation : Bill Roe Résumé : Le meurtre d’une femme blonde indique à la police de New York qu’un tueur en série, le Triple Tueur, est de retour en ville. Critique : Un épisode remarquable à l’intrigue complexe mais maîtrisé, aux dialogues froids et à la mise en scène lente et grave ; profondément noir, cet épisode, éclairci par l’intrigue secondaire qui aura son importance sur l’intrigue principale, ce qui est rare, réussit une figure imposée des séries policières : introduire la Némésis du (des) héros. L’entrée dans l’épisode est déjà un signe de maîtrise narrative, visuelle et sonore. Quand tout va bien, la jeune femme blonde est éclairée par les lumières de la ville et on entend clairement Phil Collins. Puis, progressivement, le silence se fait. Très vite, Lanie relie ce crime à ceux du Triple Tueur. Ruben Santiago-Hudson enfile les habits du commandant Montgomery et, avec autorité, nous donne un topo sur ce meurtrier. Survient une seconde victime et seulement le générique ! Avec efficacité, mais en ayant tout de même pris le temps d’une scène d’émotion, le scénario introduit le héros noir de l’épisode, Marcus Gates incarné avec un talent fou par Lee Tergesen. L’acteur donne un détachement ironique à son personnage (il faut voir le sang-froid qu’il conserve alors qu’une armada de flics surarmés le mettent en joue). Les interrogatoires de Gates par Beckett seule sont des bijoux. Le ton est toujours calme mais la tension est palpable surtout que la froideur de Gates le rend de plus en plus affreux mais, comme il a réponse à tout, c’est une anguille qui se tient devant nous. Le second interrogatoire semble rejouer la même scène mais on notera alors que le réalisateur zoome sur les visages. Quelque chose de nouveau va sortir de tout cela. Pour coincer Gates, les enquêteurs ont fouillé le passé du roi de Sing Sing et découvert son co-détenu, Jerry Tyson. Autant Gates est glacial, autant Tyson paraît émotif, mal à l’aise. Il faut que la police lui arrache les bribes d’information qui vont lui être utile. Mais, nous sommes dans Castle et c’est chez notre écrivain préféré qu’un détail fait tilt permettant de sauver une femme ! On s’achemine vers le happy end traditionnel mais on aurait dû mieux écouter Castle, insatisfait du dénouement. Parce ce que, cette fois, l’imagination débordante de ce dernier lui fait entrevoir trop tard la vérité. Le final sera éminemment fort et noir, et pourtant, il conservera jusqu’au bout une brindille d’humour. Ce petit éclat d’humour, pareil à la noisette dans le chocolat noir, provient de la résolution de l’intrigue secondaire du jour : l’admirateur secret d’Alexis. Ce qui est amusant et bien écrit, c’est le caractère évolutif de cette histoire et la manière dont les protagonistes, Alexis mais surtout Castle, la vivent. Cette intrigue et la principale interagissent et se renforcent ou plutôt s’équilibrent ; la noirceur de l’intrigue principale est en partie compensée par la relative légèreté de l’intrigue secondaire. Ensuite, quand Alexis, très insouciante sur ce coup-là, décide de se rendre au rendez-vous fixé, Martha défend à son fils de la surveiller…se réservant ce rôle ! Bonne composition de Susan Sullivan qui rend très convainquant et savoureux le changement de pied de son personnage et donne à voir, mine de rien, l’amour profond que cette famille se porte. C’est le coup de fil qu’elle passera à son fils pour le rassurer qui va jouer un rôle déterminant dans le final de l’épisode. Anecdotes :
Scénario : Elisabeth Davis Réalisation : Felix Alcala Résumé : La mort d’un comédien minable conduit Castle et Beckett dans une histoire de faux-semblants. Critique : Un épisode pas déplaisant certes mais extrêmement banal et pour tout dire peu inspiré. L’intrigue est confuse, passant d’une chose à une autre sans s’en fixer sur une seule tout en étant très linéaire. La révélation de l’identité du coupable tombe comme un cheveu sur la soupe. On avait pourtant commencé par une entrée contrastée comme la série sait si bien les faire. D’un côté, un policier en uniforme disparaît brusquement happé depuis l’intérieur d’un appartement d’où venait des cris. D’un autre côté, Alexis et Martha font des vocalises à 5 heures du matin ! C’est ce policier qui est mort sauf que c’était un comédien ! Un strip-teaser pour être précis. Et l’appartement abrite une colonie de jeunes femmes totalement effondrées quand Castle et Beckett y arrivent : enterrement de vie de jeune fille ! Mais passé cette ouverture hilarante, on va rire beaucoup moins et, dans Castle, c’est quand même plutôt gênant. Tout le reste de l’épisode va dérouler la pelote que le patron de la boîte qui employait la victime a donné à Ryan et Esposito. Le club de strip-tease (passage assez drôle grâce à nos duettistes) amène à une « cougar » qui était la maîtresse de la victime mais avait rompu parce qu’il lui avait demandé 25 000 $. Argent qui amène à…etc. Tout cela pour nous amener à une histoire d’escroquerie très classique mais que la scénariste (pourtant talentueuse) n’a plus tellement le temps de développer et doit même bâcler la scène où le coupable est confondu. Et le spectateur avec lui. L’intrigue secondaire est amusante (Alexis veut auditionner pour un rôle dans Grease à son lycée et Martha la coache) mais parfaitement anecdotique et complètement périphérique à notre intrigue. Seule la frimousse mutine de Molly C. Quinn et l’allant que met Susan Sullivan nous font passer un bon moment et, en fait, nous évite l’ennui. Anecdotes :
8. DOUCE MÉLODIE Scénario : Matt Pyken Réalisation : Bryan Spicer Résumé : La mort d’un employé municipal emmène Castle et Beckett vers une toute autre affaire. Critique : Solide épisode : une première affaire qui ouvre sur une seconde et relance complètement l’intrigue tout en faisant monter la pression. L’humour est bien dosé ; très présent au départ, il se fait plus rare ensuite à la mesure de l’élévation des enjeux. Un parfait tempo empêche tout ennui. Tout juste peut-on regretter que tous les acteurs ne soient pas au top niveau. C’est à Central Park que nos duettistes préférés se retrouvent autour du cadavre d’un certain « Lenny les bonnes ampoules », un électricien chargé de changer les ampoules dans le métro de New York. D’emblée, le scénariste nous dit que ce n’est pas une affaire simple : la victime a été tuée de trois balles au terme d’une chasse à l’homme. Pourquoi le tuer ? Ryan et Esposito pensent avoir trouvé du matériel d’espionnage chez lui à moins que ce ne soit son peu scrupuleux supérieur ? Matt Pyken nous présente ces pistes avec une parfaite crédibilité mais elles sont fausses ! L’explication de la présence du matériel est absolument hilarante ! Et c’est là que le scénariste nous inflige un rebondissement dramatique : la victime a été tuée pour avoir assisté à un enlèvement d’enfant ! La tension est installée d’emblée puisque les enquêteurs ignorent l’identité de l’enfant et doivent la découvrir. En outre, Nathan Fillion nous permet d’apprécier la partie dramatique de Castle ; un père qui comprend quelle épreuve traverse le père du gamin. Père joué par John Pyper-Ferguson qui est très juste. L’acteur est très impliqué et on croit à sa peine beaucoup plus qu’à celle de la mère, tellement plus fade et dans un rôle extrêmement convenu. Un père qui passe aussi un temps pour le coupable et clame son innocence alors que le temps presse. A ce stade de l’épisode, il pourrait très bien être un kidnappeur. Ça oui mais tueur, cela était plus difficile et les enquêteurs en sont conscients. Leurs interprètes aussi et on est à fond avec eux. Le final, dynamisé par Nathan Fillion dont le personnage a deux éclairs de génie qui décide du succès et Stana Katic, très convaincante dans l’action. Ruben Santiago-Hudson est très bien aussi dans un registre plus dur que d’habitude. L’intrigue secondaire est amusante quoique résolument mineure : Alexis garde le rat domestique de son petit ami Ashley (Ken Baumann, peu expressif), une bestiole nommée Théodore, et qui disparaît. Elle le cherche en vain et craint la réaction du jeune garçon. Pas vraiment de quoi fouetter un chat. L’intrigue ne passionne pas Molly C. Quinn outre mesure même si l’actrice a déjà suffisamment de talent pour nous garder avec elle. Anecdotes :
9. À TOUTE VITESSE Scénario : Shalisha Harris Réalisation : Bethany Rooney Résumé : La mort très étrange d’une astrophysicienne amène Castle et Beckett aux frontières du réel. Critique : Savoureux hommage à une glorieuse ainée tout autant que passage au tamis de la question extraterrestre, cet épisode est un régal ultra-référencé (Castle est une série « geek » à l’image de son héros) qui insère avec bonheur une enquête policière dans un cadre baignant dans l’étrange. L’on est toutefois plus proche de Jean Ray avec un « fantastique expliqué ». La victime était une astrophysicienne retrouvée victime d’une « décompression explosive » ; ce qui se produit lorsqu’un corps est situé hors de l’atmosphère ! Tamala Jones rend bien la perplexité de Lanie et la suite de l’autopsie ne va pas lui rendre le sourire ; il y a bien plus de questions que de réponses. Mais si la légiste est perdue, Castle, lui, est tout sourire ! La victime a été enlevée par des aliens ! Lorsque le générique est lancé après 10 minutes d’épisode, cette hypothèse n’a pas pu être démentie par Beckett ! Il est intéressant de revoir nos duellistes dans leurs rôles de sceptique et de convaincu d’autant qu’à la différence de la magie, l’hypothèse d’une vie (et d’une intelligence) extra-terrestre est toujours valable scientifiquement même sans aller jusqu’aux élucubrations de la littérature et du cinéma fantastique. Jusqu’au bout, Beckett refusera d’admettre que les aliens existent même si, un instant, la logique policière semble vaciller. Le scénario donne évidemment un peu de temps à la thèse ufologique et s’offre Lance Henrikssen en invité de luxe ! Certains pourront regretter le temps relativement bref de sa présence mais c’est en fait cohérent avec la série : Castle est une série policière et non une série fantastique. Disons que c’est un témoignage de sympathie et une révérence faite à un acteur reconnu dans ce domaine tout autant qu’un hommage à la célèbre série où la vérité est ailleurs. En tout cas, en peu de minutes, l’acteur est très juste. Très posé, Benny Stryker n’a rien d’un gourou illuminé et il a même des informations pour les enquêteurs. Impossible de ne pas sourire quand il affirme avec un sérieux académique que le Gouvernement est derrière tout cela ! Et ce n’est pas la suite qui va le démentir !! Des « agents fédéraux » enlèvent les affaires de la malheureuse et interrogent dans des conditions ultraclichées nos héros !!! Cet « enlèvement » est le climax de l’hommage. Par la suite, la vérité va se faire jour sous un angle réaliste de plus en plus affirmé. Castle a une idée pour le moins cocasse pour joindre ces mystérieux agents et le fait que ça marche souligne le côté fictionnel de la série. C’est encore l’écrivain qui va comprendre que quelque chose ne va pas du côté de la victime. Bien vu de la part de la scénariste que de ne pas faire de l’écrivain un obstiné. S’il croit en la magie et aux « petits hommes gris » (merci Mulder !), il n’en fait pas l’alpha et l’oméga. Si la prosaïque réalité doit l’emporter, alors tant pis ! Mais on sait qu’il ne renoncera pas à ses convictions. C’est finalement la coopération entre la police et un agent fédéral secret mais bien réel qui permettra à la vérité de se faire jour. Anecdotes :
10. MAUVAISE ALLIANCE Scénario : Scott Williams Réalisation : Bryan Spicer Résumé : La mort d’un ancien docker fauché, un ancien bar et la Prohibition sont les ingrédients du nouveau cocktail pour Castle et Beckett. Critique : Bel hommage au passé sulfureux de l’Amérique mais aussi à une certaine ambiance quand « atmosphère » voulait dire quelque chose de l’esprit d’un lieu. Tout commence quand le corps d’un certain Donnie est sorti de l’East River. Les enquêteurs trouvent très vite que c’est un ancien docker et Castle fantasme déjà sur l’implication de la Mafia ! Il y a bien un ancien type louche mais il a juste vendu un bar, le Old Haunt à Donnie qui y avait des souvenirs. Castle fait un éloge vibrant du lieu et c’est un régal d’entendre vibrer ces mots d’autant que Nathan Fillion est vraiment excellent dans l’incarnation de son personnage. Sur cet épisode, il vole la vedette à Stana Katic qui se rattrape pour partie dans l’interrogatoire du barman. C’est ultra-sexy et plein d’humour. On a encore l’occasion de rire avec le troisième suspect de l’épisode, complètement « chargé » mais blanc comme neige. C’est sans doute le point faible de cet épisode ; le coupable n’est pas si dur à trouver quand on a éliminé presque tout le monde très vite. A défaut d’un whodunit à la Duchesse de la mort, il reste le whydunit. Le Old Haunt est au cœur de l’intrigue et le décor a été particulièrement soigné. Il y a un bel effort de reconstitution avec ce souci de lier le beau à l’utile, à savoir donner l’illusion qu’il s’agit d’un lieu lié à la Prohibition. Le tunnel qu’empruntent nos duettistes est un classique de la littérature policière de l’époque (lire Sax Rohmer ou Dashiell Hammett) mais il s’insère avec aisance dans l’histoire et joue un rôle déterminant dans l’explication et la résolution de l’intrigue. Le scénariste s’offre en plus le luxe de se payer la jeunesse branchée par cette confrontation entre un Castle amoureux et respectueux du passé et une tête à claque patron de start-up ; le genre à se gargariser d’avoir inventé la roue et de l’avoir fait breveter. La charge caustique est à déguster sans modération. Dans une histoire où le passé se rappelle et se confronte au présent, l’intrigue secondaire avec la copine d’Alexis venue du Kansas est certes très mineure mais elle résonne plutôt bien avec l’ensemble. Anecdotes :
11. PARI GAGNANT Scénario : David Grae Réalisation : Jeff Blekner Résumé : Alors que l’équipe enquête sur la mort d’une marieuse, elle accueille l’actrice qui doit incarner Nikki Heat au cinéma et veut s’inspirer de Beckett ! Critique : Attention ! Idée brillante ! Un scénario signé David Grae est en général gage de qualité mais ici, il fait preuve d’une belle inventivité et d’un grand humour car c’est la série qui se moque d’elle-même ! La mise en abîme est hilarante et nos duettistes interprètent une symphonie en trois temps impeccable. Comme l’intrigue policière n’est nullement sacrifiée à cet exercice de style, le spectateur est à la noce ! A la noce parce que la victime, Stacy Collins, veillait à ce que des couples se rencontrent. « Un petit meurtre te fera du bien » avait dit Alexis à son père affligé par le choix de l’actrice Natalie Rhodes pour interpréter Nikki Heat. C’est vrai que les premières images dont on nous gratifie n’ont rien de gratifiant pour elle et l’énoncé de sa filmographie – qu’Alexis n’a « pas vu » mais qu’elle connaît bien – a de quoi faire fuir en effet !! Or, voilà que ladite Natalie Rhodes débarque sur la scène de crime !!! Beckett avait donné son accord pour qu’elle la suive et prenne des notes (elle a l’habitude !). C’est le premier mouvement de la symphonie : Beckett confiante, collaborant de bonne grâce avec une Natalie à l’écoute, concentrée et un Castle proprement snobé et dont toutes les tentatives pour se rendre intéressant virent au pathétique. Il a des répliques d’une platitude confondante prononcées avec le sérieux qui ne va pas. Même Chuck Norris s’en sortirait mieux ! Nathan Fillion est juste génial ; une mimique suffit pour nous faire comprendre la solitude d’un auteur à qui sa muse et sa création échappent. Que Natalie n’ait pas lu Vague de chaleur, roman justement porté à l’écran, est juste le dernier clou du cercueil de Richard Castle ! Le second mouvement correspond à l’approfondissement de l’enquête. La victime versait beaucoup d’argent à un détective miteux qui se renseignant sur les clients de celle-ci. A ce moment, Natalie avoue à Castle qu’elle trouve le personnage de Nikki « complexe » et qu’elle espère parvenir à lui ressembler un peu. Cela n’a l’air de rien mais ces quelques mots rassénèrent le romancier qui amorce sa « réévaluation » de l’actrice. Laquelle, pour s’immerger dans le personnage, va jusqu’à copier la gestuelle de Beckett et à lui ressembler physiquement ! C’est bluffant ! Du coup, Beckett commence à paniquer. Il faut dire que Laura Prépon en brune ressemble effectivement beaucoup à Stana Katic ! On est aussi obligé de rire devant la mine rêveuse de Nathan Fillion !!! Le réalisateur s’amuse avec des gros plans sur les visages montrant la palette des sentiments des acteurs. Ce mouvement se termine lorsque, pour « rentrer dans le personnage », Natalie « chauffe » Castle puisque celui-ci s’est inspiré de lui-même pour créer le personnage de Jameson Rook, journaliste qui suit Nikki Heat de près (de très près même). Enfin, le troisième mouvement voit Natalie demander à Beckett si Castle est gay : ce dernier a refusé de coucher avec elle ! Du côté de l’enquête, les policiers se sont concentrés sur la jolie secrétaire du miteux et celle-ci avoue piéger des hommes à la demande de Stacy. Le final baigne dans le mélodramatique mais c’est justement l’effet recherché et c’est vraiment drôle. Natalie Rhodes en est quasiment arrivé à faire plus Beckett que Beckett et celle-ci est soulagée que cela soit fini. Tout au long de l’épisode, Stana Katic et Nathan Fillion auront été à leur meilleur niveau mais Laura Prépon se sera révélée excellente. Qu’elle commence avec un look de bimbo ne fait que renforcer la mue de l’actrice qui joue une actrice devenant meilleure à mesure qu’elle comprend le personnage. C’est une jolie réflexion sur l’image et le monde du spectacle, plus originale d’autant que Castle s’est justement inspiré de Beckett pour créer Nikki et voilà Natalie copiant Beckett pour comprendre Nikki. Pour une fois, Frankenstein a réussi son œuvre ! En petite musique de fond, l’intrigue mineure du jour prend Kevin Ryan en personnage principal. Il va demander sa petite amie Jenny en mariage. Castle lui donne quelques conseils farfelus qui lancent l’épisode ! Et il se trouve que Natalie est un fantasme du policier ! Seamus Dever est épatant dans cet homme simple, qui s’efforce d’être un bon policier et un amoureux sincère malgré la présence d’une bombe sexuelle à ses côtés. L’épisode se termine sous les applaudissements. Rien de plus normal. Anecdotes :
12. HUIS CLOS EXPLOSIF Scénario :Terri Edda Miller Réalisation : Millicent Shelton Résumé : Castle et Beckett enquêtent sur la mort d’un magicien mais il y a un lapin dans le chapeau ! Critique : Consacrer un épisode de Castle à la magie relève tellement de l’évidence qu’on se demande comment les scénaristes n’y ont pas pensé plus tôt. Il est aussi agréable que la magie constitue un élément de constitution du « Caskett » par les souvenirs qu’elle évoque à nos duellistes. Faux semblant. C’est ce qui qualifie le mieux la magie. Tout est différent de ce qu’il paraît être et le scénario parvient à rendre tangible sans gratuité cette évidence. La mort paraît être un suicide mais la lettre laissée par la victime révèle autre chose. Ladite victime paraît soudain vivante mais c’est un frère jumeau (d’où la théorie farfelue du jour de Castle). Un vieil artisan construit un automate mais les enquêteurs ont découvert des traces d’explosif. Pour finir, deux morts sortent de leurs tombes ! Pour résoudre le meurtre et confondre le coupable, la police va devoir avoir recours…à la magie ! C’est brillant, bien joué et ce coup final couronne aussi un épisode où l’humour n’aura pas manqué. Faux semblant donc. Deux intrigues secondaires utilisent ce procédé. D’abord, Lanie et Esposito qui sont en couple mais le cache aux autres. L’épisode est généreux avec Tamala Jones qui dispose de bien plus de temps de présence et l’utilise à bon escient réussissant en une scène à être à la fois glamour et factuelle. Ensuite, Castle et Gina dont l’histoire prend fin. Ainsi que l’avoue le romancier à sa mère (brève mais utilise présence de Susan Sullivan parfaite en mère attentive et présente), il vivait quelque chose de banal et rêvait de magie. C’est aussi la morale de cette histoire : la magie détourne le réel, elle ne s’y substitue pas. Anecdotes :
13. LE RETOUR DU PIRATE
Scénario : Will Beall Réalisation : Tom Wright Résumé : Un ancien policier contacte Kate Beckett pour lui parler du meurtre de sa mère mais il est abattu devant elle. Critique : Il y a deux catégories d’épisodes excellents dans Castle : ceux qui poussent l’humour au plus loin en pastichant les films et séries de genre et ceux qui sont des œuvres au noir. Cet épisode est de la seconde catégorie et de la meilleure eau. Exceptionnellement, il ne débute pas par la découverte d’un corps ; ce qui est déjà une indication que ce n’est pas un épisode ordinaire. John Raglan est mourant et veut tout raconter à Beckett (venue en compagnie de Castle) mais il est tué. Il a tout de même eu le temps d’apporter un élément nouveau qui, dans un premier temps, complexifie l’histoire. A rebours de l’épisode type, aucune des personnes interrogées n’est innocente à un degré ou à un autre mais toute sont des pièces d’un sinistre puzzle qui prend sens dans une époque pas si lointaine où New York vivait sous la coupe de la Mafia. Presque tous les interrogatoires sont des confrontations ; celle avec Vulcan Simmons est la plus violente psychologiquement. Jonathan Adam est prodigieux dans l’incarnation d’un véritable serpent, malveillant, à la fausse élégance, mais fin renard et sachant pousser à bout Kate Beckett. Sans faute de Stana Katic qui fait ressentir toutes les émotions par lesquelles passent son personnage. Il faut la voir complètement livide par exemple. On est avec elle du début à la fin sans la lâcher et on apprécie que Richard Castle vienne la soutenir. Le romancier, à qui sa mère a demandé d’être honnête sur la raison qui le fait aller au poste de police tous les jours, ne se dérobe pas. Il apportera une aide importante et il sera déterminant dans le final éprouvant. Le grand mérite de cet épisode est de replacer un fait – le meurtre de Johanna Beckett – dans un contexte plus large ; lui donnant une profondeur et une consistance et partant un intérêt. Intérêt renouvelé puisque l’épisode ne résout pas le crime originel tout en faisant avancer l’histoire générale. Les nouveaux personnages impliqués sont importants chacun à leur manière, ce qui construit une narration riche et passionnante à suivre et qui rend crédible la présence du « dragon » ; le puissant commanditaire in fine. Avec une réalisation alerte qui joue à fond la carte du mouvement, tout en réussissant à placer de courts mais précieux moments plus intimes, c’est un des sommets de la saison. Anecdotes :
14. PANDORA'S BOX, PART 2 Scénario : Alexi Hawley Réalisation : Émile Levisetti Résumé : Castle et Beckett enquêtent sur la mort d’un ancien gagnant de la loterie. Critique : Un épisode sympathique mais un peu banal. Le thème de « l’argent ne fait pas le bonheur » est par trop cliché pour être un moteur d’intrigue satisfaisant. De fait, si l’histoire se suit sans déplaisir et avec un certain nombre de rebondissements intéressants voire amusants, elle n’a pas d’éléments de fantaisie qui font le sel de cette série. Elle reprend un certain nombre de clichés (enfant toxico, passé qui ne passe pas) ou de figures rituelles (dealer jouisseur, gagnant qui culpabilise, majordome guindé). Il y a cependant un bon rebondissement pour relancer l’intrigue dans la dernière partie de l’épisode, ce qui donne un coupable convainquant et qu’on avait trop facilement laissé passer. On appréciera aussi l’astuce de Castle pour résoudre l’énigme. Le fil rouge de ce que ferait les personnages principaux avec le gros lot est plaisant mais sans plus. Sauf le final qui est réellement touchant parce qu’il concerne nos héros. L’intrigue secondaire du jour concerne Martha désemparée par l’héritage fabuleux que lui a laissé Chet. Il est agréable que ce soit Beckett qui lui souffle le moyen d’en user sans mal agir et sans remords. Anecdotes :
15. TERMINUS Scénario : Moira Kirland Réalisation : John Terlesky Résumé : La mort de l’épouse d’un vieil ami de Richard Castle provoque une crise avec Kate Beckett. Critique : Moira Kirland a brillamment mis en forme cette idée géniale que de mettre à l’épreuve la solidité du « Caskett » sur un autre terrain que celui des sentiments ; en plaçant cette opposition sur le terrain qui les réunit : le crime. La victime était l’épouse de Damian Weslake, ami de Castle. Les explications que donne celui-ci à sa défense acharnée sont très convaincantes ; en plus, Nathan Fillion donne beaucoup de chaleur à celles-ci. L’acteur est impeccable, tant dans son obstruction initiale que dans son repentir et sa soif de justice. « Écoute ton cœur » lui dit Martha, toujours de bon conseil. Le scénario est véritablement habile puisqu’il charge Damian mais indirectement. L’élément le plus lourd étant la « coïncidence » entre ce crime et la mort du père de Damian, 20 ans auparavant. Or, que dit-on des coïncidences dans les séries policières ? La série joue sur ses habitudes, comme le « bon » suspect initial mais innocent. Le fait qu’il soit relativement vite expédié signifie que le scénario va appuyer ailleurs et, de fait, il multiplie les suspects. Ils sont relativement bien dessinés même si un peu schématiques. Par contre, Jason Wiles n’est pas tout à fait le bon choix pour Damian. Emprunté, peu à l’aise et sans beaucoup d’expression, il ne crée que partiellement une connexion avec Nathan Fillion. Mais il y a beaucoup de rebondissements, tous crédibles et la rivalité entre Castle et Beckett rajoute un allant et pas mal de suspense. L’enquête à double hélice accouche d’une double résolution absolument stupéfiante et d’un final doux-amer. Anecdotes :
16. ENVERS ET CONTRE TOUT Scénario : David Amann Réalisation : Rob Bowman Résumé : Croyant enquêter sur la mort d’un simple chauffeur de taxi, Castle et Beckett se retrouvent à chercher une arme de destruction massive ! Critique : L’excellent épisode par nature : partir d’un fait banal et amener doucement à quelque chose de beaucoup plus gros, mettre de l’humour au départ puis le réduire progressivement tout en faisant monter la pression, doubler l’enquête habituelle du soupçon de la manipulation, et vous obtenez 40 minutes (quasiment) sans faute qui vous scotchent à votre fauteuil. D’entrée de jeu, Rob Bowman – sûrement le meilleur réalisateur de la série et un très bon réalisateur tout court – installe une tension, un rythme rapide marqué par une musique forte, qui scande les secondes et que l’on retrouvera plus tard. Tout commence donc par la mort d’Amir, un chauffeur de taxi dans un entrepôt abandonné. Ainsi que le souligne Lanie, tout pourrait faire paraître à un vol qui aurait mal tourné mais pourquoi avoir brisé les doigts du défunt ? David Amann, une des meilleures plumes du staff, nous invite ainsi à ne pas prendre ce que nous allons voir comme allant de soi, plus que d’habitude. La présence d’un diplomate syrien semble convenue mais c’est efficace pour troubler l’onde et cela nous vaut l’habituelle mais toujours réjouissante théorie de Castle ! Lequel devant un garde-meuble nous régalera une dernière fois d’une référence cinématographique amusante. Une dernière fois parce que voilà que des traces de radioactivité sont détectées. Avant que l’enquête n’atteigne un climax de tension, le scénario s’est accordé une pause pour que Beckett évoque ses états d’âme, dise son amertume devant la tournure de sa vie amoureuse et trace le portrait du compagnon idéal. Intéressant que, sur ce passage, Nathan Fillion n’ait aucune ligne de texte. L’arrivée de Mark Fallon, de la Sécurité Intérieure, n’apaise pas vraiment les esprits ; d’autant qu’Adrian Pasdar est diablement convainquant en homme d’autorité. L’enquête suit un rythme trépidant car il y a urgence et ce moteur, pour être classique, n’en reste pas moins efficace. Tout comme le procédé un brin éculé d’éjecter les héros de l’enquête, histoire de dramatiser encore un peu les enjeux. Alors, certes, du coup, il n’y a plus de surprise désormais mais cela n’enlève rien à la qualité de l’ensemble car David Amann a su doser les révélations, amener chaque élément à temps et s’il ne surprend pas, c’est qu’il avait gardé une terrible carte dans son jeu qu’il abat à la dernière minute nous laissant tétanisé ! Anecdotes :
17. RAPIDE, SILENCIEUX, MORTEL Scénario : Andrew W. Marlowe Réalisation : Bill Roe Résumé : Les enquêteurs n’ont que quelques heures pour découvrir la bombe. Critique : La surprise ne joue plus ici puisque le spectateur sait quels sont les tenants et les aboutissants mais le scénario d’Andrew W. Marlowe sait parfaitement user du contre-la-montre, gérer la tension et garder un peu de temps pour ses personnages. La réalisation est sans faute. L’orchestration est cependant moins présente et moins signifiante que pour le premier volet. Tout le départ de l’épisode (jusqu’au générique) se joue sur trois fronts qui se renforcent mutuellement générant un effet d’angoisse croissant : Castle et Beckett se congelant à petit feu, Martha et Alexis rentrées inopinément et se demandant où est Richard, les enquêteurs à cran ayant autre chose à faire que les chercher. Évidemment que notre couple préféré s’en sortira mais, par un coup de vice dont on aurait pourtant pu s’attendre de la part de Marlowe, le « Caskett » subit un coup d’arrêt. Castle va véritablement être le moteur de tout l’épisode. Ce sont ses intuitions, ses suggestions qui vont réellement permettre à l’enquête de progresser. Du grand Nathan Fillion. Pourtant, Mark Fallon ne passe pas au second plan grâce à l’énergie que met Adrian Pasdar dans son personnage. Il ne le rend vraiment pas sympathique mais c’est parfaitement voulu et pleinement réalisé. Juste une anecdote glissée par Ryan éclairera sur les motivations de l’agent Fallon. Après la séquence Dana Delany en saison 2, c’est une autre séquence de haut vol que s’offre la série avec Adrian Pasdar. C’est moins chaleureux mais, du moins, c’est complètement différent et pas moins intéressant. Coup de génie du scénariste que la « méthode Castle » qui sauve New York ! C’est à peine croyable mais c’est tellement bon !! Anecdotes :
18. UN PASSÉ ENCOMBRANT Scénario : Elisabeth Davis Réalisation : David M. Barrett Résumé : Castle et Beckett enquêtent dans le monde impitoyable du soap-opera. Critique : Une fois encore, Castle se paye un genre et c’est le soap qui trinque. L’épisode est amusant, surjoué évidemment mais il aurait pu être meilleur cependant. Les différents éléments donnent plus l’impression d’être juxtaposés que réellement mêlés. On passe donc de l’un à l’autre sans vrai lien. L’écriture d’un soap a peut-être déteint sur Elisabeth Davis. En tout cas, on rit pas mal. La mort de la victime est déjà une satire en soi : c’est un auteur ! L’effet miroir joue et on savoure d’autant que Castle et Beckett la prolonge d’une certaine façon. Néanmoins, ensuite, c’est un déroulement beaucoup plus classique qui survient même si les interrogatoires des comédiens sont très cocasses. Très drôles certes mais on a quand même connu plus désopilant. Elisabeth Davis s’amuse à doter tous les suspects d’alibis et on sourit devant la perplexité croissante des enquêteurs. Le problème c’est que quand Castle trouve la solution, l’impression laissé c’est qu’elle sort de nulle part. On aura une dernière occasion de sourire avec la scène écrite par le romancier pour le soap. Heureusement, les divas vont sauver le médiocre pour le tirer vers le mieux. Susan Sullivan se déchaîne dans cet épisode qui a dû lui rappeler des souvenirs ! Martha est littéralement dans son élément puisqu’elle a joué dans ce soap…trente ans avant ! Elle veut se la jouer « agent infiltré » et c’est vraiment très drôle. Surtout dans deux moments ne paraissant pas du tout être ce qu’ils sont. Là, on est plié et la complicité entre Susan Sullivan et Nathan Fillion est exquise. Et puis il y a Jane Seymour, en invité de luxe. L’actrice surjoue une grande partie du temps (elle incarne la mère de la victime et il ne faut pas rater le moment où elle est amenée au poste) mais, quand son personnage est fermement interrogé par les enquêteurs, elle se pose et nous montre, à nous et à Castle et Beckett, ce que c’est que le talent. On n’ira pas jusqu’à brûler un cierge mais, dans le contexte de cet épisode, Jane Seymour était l’actrice qu’il fallait et elle ne se rate pas, nous faisant bien rire alors que son personnage n’a rien de reluisant ! Anecdotes :
Scénario : Terence Paul Winter Réalisation : Jeff Blockner Résumé : Un juré s’effondre en plein procès : il a été empoisonné ! Critique : Un honnête épisode même s’il n’a rien de particulièrement original. Son erreur est de ne pas se moquer du genre judiciaire et de l’aborder de façon trop sérieuse. Il est cependant assez bien écrit pour se suivre plaisamment. L’épisode se base sur l’aphorisme bien connu : « A qui profite le crime ? ». En l’occurrence à l’accusé. Le scénario est assez habile pour ne pas l’écarter de la liste des suspects mais un autre aphorisme veut que le doute lui profite aussi. L’accusé innocent, c’est un cliché des séries et films judiciaires et, sur ce plan, Castle n’innove absolument pas mais, surtout, ne propose pas une fantaisie qui donnerait un second degré à l’épisode. A la place, c’est une enquête sérieuse mais banale qui nous est proposée. Par contre, on appréciera que le personnage de Montgomery soit mis en avant. Voilà un policier consciencieux mis sous pression par le procureur en personne ; difficile de bien faire son métier quand l’affaire concerne un procès médiatisé. C’est grâce à sa ténacité, et au soutien sans faille qu’il apporte à Beckett, que l’affaire sera résolue. Ruben Santiago-Hudson campe solidement son rôle. Il y a une intrigue secondaire dans cet épisode autour d’un secret d’Alexis et d’une méthode peu scrupuleuse de son père pour savoir ce que fait sa fille. Amusant même si c’est une redite destinée à nous faire comprendre la foncière honnêteté de la jeune fille. Heureusement, la bonne composition de Molly C. Quinn permet à Alexis d’échapper au cliché de la bonne fille un peu bêta. On aura aussi apprécié comment elle remet son père en place mais, ça aussi c’est une redite. Dommage. Anecdotes :
20. UN MENTOR TRÈS SPÉCIAL Scénario : Scott Williams Réalisation : Steve Boyum Résumé : Le corps d’un journaliste est retrouvé dans le four d’une pizzéria. Critique : Voilà un épisode de Castle comme on les aime, plein d’humour mais un humour au service d’une solide enquête policière. Avant le générique (donc en moins de dix minutes), le spectateur a eu deux grands éclats de rire ! Rien que les noms des quatre pizzaiolos en guerre sont des bijoux de drôlerie sans oublier les coups pendables qu’ils se sont faits entre eux ! Même Lanie pour une fois sacrifie à l’humour noir !! La théorie fumeuse de Castle est aussi brève qu’hilarante. L’identité de la victime, Gordon Burns, journaliste déchu, lance véritablement l’histoire. Une histoire simple puisqu’elle part de la « guerre des pizzas » pour aboutir à un trafic de drogue. Simple mais en aucun cas linéaire. Chacun des suspects pourrait être lié au crime et au trafic mais leurs interrogatoires distillent également de petites pastilles d’humour. Faire rire en instruisant le spectateur ; c’est bien joué. L’enquête rebondit avec la découverte de Monica Wyatt, une ex de la victime. Liz Vassey apporte la gravité et la tendresse appropriée faisant un joli contraste avec les hommes jusqu’alors présenté qui avaient tous un côté ridicule ou pathétique. Poursuivre l’enquête va permettre de traquer la « Baleine Blanche » de Burns en lien avec un épisode traumatisant de son passé. Voilà l’élément tragique qui densifie le fond de l’épisode. Très appréciable aussi la révérence, très dans l’ADN de la série, au « film noir » et que ce soit « Boggie » qui apporte un élément déterminant est un bel hommage. Le fin mot de l’histoire, il revient à Castle, grand amateur du genre. L’intrigue secondaire du jour, liée à Alexis, est différente des habituelles par sa gravité. L’adolescente vit très mal un coup qu’on lui a fait et ne comprend pas bien pourquoi elle réagit comme elle le fait. Molly C. Quinn est ici particulièrement convaincante et la connexion avec Nathan Fillion toujours aussi limpide. Les deux acteurs réalisent un sans-faute dans cette partition et il est bien vu de ne pas dresser de « l’âge ingrat » un portrait caricatural mais bien nuancé. Anecdotes :
Scénario : Matt Pyken Réalisation : Paul Holahan Résumé : Un champion de natation est retrouvé mort noyé. Parallèlement, Castle s’agace de voir un autre auteur s’intéresser à Beckett. Critique : Episode un peu ambivalent. Son intrigue principale ne casse pas trois pattes à un canard mais elle est tout de même suffisamment bien écrite pour rester intéressante. Par contre, une fois n’est pas coutume, l’intrigue secondaire concerne Richard Castle lui-même ! Ces deux segments tendent à se renforcer mutuellement, ce qui est une réussite, et sauve l’épisode. Lequel commençait mal avec cette histoire d’un nageur venu d’un milieu modeste, désargenté et qui devient un potentiel champion. La question usuelle du « D’où vient l’argent ? » n’est néanmoins pas mal exploitée puisqu’elle permet de développer l’environnement de la victime, fournissant ainsi la crédibilité du mobile du meurtre lorsque les enquêteurs l’auront trouvé. Le dopage dans le sport est aussi devenu un cliché de la série policière. C’est dommage d’y avoir sacrifié. Tout cela va déboucher sur la résolution du crime grâce à…Michael Connelly ! Le célèbre auteur de polars participe à la traditionnelle soirée poker chez Castle (avec Dennis Lehanne) et c’est lui qui pose la question qui va renverser la table et relancer l’intrigue. Cette séance prend place dans l’intrigue secondaire autour d’Alex Conrad, auteur de polar débutant qui a pour mentor Richard Castle. Sauf que Castle Richard prend ombrage de l’intérêt de Conrad pour Beckett. La jalousie du romancier est aussi comique que sincère et Nathan Fillion joue toute la gamme : colère froide, méchanceté de gamin, homme sensé obligé de reconnaître sa mesquinerie. Le plus beau, c’est l’aveu qu’il fait à Beckett qui lui adresse la plus belle des réponses. Anecdotes :
22. AIE FOI EN LA PAROLE Scénario : Alexi Hawley Réalisation : John Terlesky Résumé : Mike Royce, le mentor de Beckett, est assassiné. Pour retrouver le meurtrier, elle n’hésite pas à aller jusqu’à Los Angeles. Critique : Un épisode plutôt dur sur le thème bien connu de la vengeance et de la justice. Classique mais bien fait et Nathan Fillion assure la part d’humour. Classique aussi que le policier « trop » impliqué refuse de lâcher. Beckett doit aller à Los Angeles car le tueur présumé – un certain Ganz - n’a fait qu’un saut à New York. La série s’offre cependant son originalité grâce à Richard Castle. L’arrivée « discrète » de nos duettistes dans la Cité des Anges puis la brève mais hilarante séquence à l’hôtel sont des moments de légèreté bienvenus. Classique aussi cette enquête en jouant au chat et à la souris avec la police locale mais, là encore, la « Castle touch », c’est le tournage de Vague de chaleur décalé, très drôle et très utile aussi ! Par contre, le coup de la balle qui fond, c’est beaucoup plus original ! On ne manquera pas non plus l’entrée en scène ultra-sexy de Beckett essayant de piéger Ganz. L’épisode vaut surtout son pesant de cacahuètes pour sa place dans le « Caskett ». Les deux héros ne sont pas dans les positions habituelles ; ils sont dans une autre ville (superbes extérieurs ; l’hôtel de Ganz a un petit côté Les Experts : Miami) et sans tout ce qui fait leur quotidien. Lorsqu’ils parlent ensembles, le soir, à l’hôtel, ils le font à cœur ouvert et on sent que les deux personnages sont sur la corde raide. Tant Nathan Fillion que Stana Katic laissent entrapercevoir la tension qui habitent Castle et Beckett. Le temps paraît suspendu, hésitant. Anecdotes :
23. CHANTIER À HAUT RISQUE Scénario : Terri Edda Miller Réalisation : John Bleckner Résumé : La mort d’une candidate amène Castle et Beckett dans le monde glamour des concours de beauté Critique : Joli épisode qui se moque des concours de beauté en reprenant tous les codes mais avec le regard moqueur de la série. C’est un peu meurtre chez Miss Détective dont on retrouve un certain nombre de marqueurs comme le photographe à la réputation sulfureuse, l’organisatrice du concours qui ne jure que par lui, le présentateur star, le conseiller efféminé. Les portraits de tous ceux qui gravitent autour du concours n’a rien de reluisant ! Classique et un peu facile. On pense aussi à cet épisode de Castle, « L’enfer de la mode » (2-3) où les projecteurs diffusaient une lumière crue sur le monde du mannequinat. Néanmoins, l’épisode est plus que cela. A partir du moment où une candidate – une blonde un peu bête et méchante – donne aux enquêteurs le violon qui servait à la victime pour son numéro, elle leur remet également – selon elle – « le mobile du meurtre » ; à savoir des photos de nus. Photos que l’on pourra voir, ce qui n’est pas si fréquent tout de même ! Qui dit photo de nu pour une future Miss dit chantage dit aussi photographe. C’est en examinant soigneusement la photo – mais « que » la photo – que Castle trouve le détail qui relance l’intrigue et l’éloigne du copier-coller et c’est grâce à Beckett que l’écrivain aura la révélation. L’épisode comprend deux intrigues secondaires. La moins importante tient dans le choix du cadeau à sa femme par Montgomery pour fêter 30 ans de mariage. C’est Castle qui lui suggère ledit cadeau. Mais, plus fort, il y a l’histoire entre Alexis et Ashley. Les deux adolescents s’apprêtent à quitter le lycée et Alexis craint que l’éloignement ne tue leur amour mais aussi elle refuse qu’il fasse un choix en fonction d’elle et non de ce qu’il veut lui pour son avenir. Entre les deux, papa Castle devra jouer les médiateurs ! C’est tendre et touchant grâce en partie à la connexion Nathan Fillion-Molly C. Quinn. Anecdotes :
Résumé : Hal Lockwood, l’assassin de la mère de Beckett, s’évade de prison. En se lançant à ses trousses, Kate Beckett provoque une série de drames. Critique : Épisode très noir, très dur et très amer ; jamais l’arc « Johanna Beckett » n’avait tant ressemblé à la terre brûlée. Le spectateur profite tout juste quelques minutes de légèreté avant d’entrer dans la violence. Elle prend tous les visages, physique (usage de grenade assourdissante, fusillades) et psychologique (peur de Jim Beckett de perdre sa fille ; la rencontre de Scott Paulin et de Nathan Fillion est très émouvante). Stana Katic est éblouissante, volant la vedette à son partenaire (ce qui causera des frictions) : elle donne à voir un flic qui s’obnubile, un supérieur qui confond autorité et autoritarisme mais surtout une femme qui n’écoute plus rien, ni personne. Ce n’est plus une enquête ; c’est une croisade. Sur l’autel de sa vengeance, Kate Beckett sacrifie Richard Castle. Leur tête-à-tête, d’abord très touchant, devient tendu et, à bout – magnifique composition des comédiens incandescents – ils se lancent à la figure quelques vérités blessantes. Cet épisode met aussi en valeur le capitaine Montgomery et Ruben Santiago-Hudson donne toute sa force à ce personnage secondaire mais si attachant. Tour à tour, il est dur, tendre, complice. Un numéro très fort. Il y aura un autre sacrifice. L’enquête s’est poursuivie et la ténacité de Ryan et Esposito a malheureusement payé. Une visite de Lockwood nous l’avait déjà appris. C’est un moment glaçant. Max Martini est très convainquant : cet homme fait froid dans le dos et quand il sourit, c’est pire encore ! Ce qui rend ce final si fort, c’est que le scénario ne sacrifie aucunement l’émotion à l’action. Il est impossible de garder les yeux secs jusqu’au bout et surtout pas après la dernière réplique de Nathan Fillion. L’aveu de Castle. Anecdotes :
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Saison 6
1. HAUTE TRAHISON Scénario : Shane Brennan Réalisation : Tony Wharmby Résumé : L’enquête sur la mort d’un contremaître amène Gibbs à trouver un lien troublant avec la décision du directeur Vance de démanteler son équipe. Critique : Conclusion de la saison précédente, cet épisode réussit le lancement de la nouvelle. Le générique a rassuré les fans : ce sont les mêmes acteurs donc leur « départ » est provisoire et d’ailleurs Sean Murray tient un rôle aussi important que précédemment voire plus puisque McGee est le principal pourvoyeur d’information. Ziva et Tony ont une présence plus réduite mais chaque scène (trois pour elle, une pour lui) sont déterminantes. Au passage, on découvre Eli David, père de Ziva, auquel Michael Nouri apporte une grande présence et beaucoup de complexité psychologique. L’intérêt de l’épisode n’est pas de voir le début d’une nouvelle équipe (au fonctionnement compliqué mais perfectible) mais de voir se démêler l’écheveau d’une combinaison voulue par Léon Vance pour débusquer un traître. La tension arrive donc très vite dans l’intrigue et l’atmosphère s’en voit alourdie progressivement. Même l’interrogatoire de Palmer, qui se décompose instantanément mais demeure lucide (preuve de sa maturité acquise), s’il fait un peu sourire, n’est pas une saynète comique mais donne à Brian Dietzen l’occasion de montrer sa montée en puissance. L’épisode aurait pu trouver une conclusion simple mais Shane Brennan sait bien qu’il faut marquer les esprits quand on débute une saison. Les deux dernières scènes font en quelques instants alterner le chaud et le froid. Anecdotes :
2. AGENT EMBARQUÉ Scénario : Dan E. Fesman et David J. North Réalisation : Thomas J. Wright Résumé : Un marin disparaît à bord du porte-avion où DiNozzo est embarqué. En voulant prévenir la femme du marin, McGee et Ziva découvre qu’elle a été assassinée ! Critique : Après un premier épisode où son rôle était mineur, voici Michael Weatherly en premier rôle ! En fait, la vraie motivation de cet épisode est de remettre l’équipe de Gibbs en ordre de marche. C’est pourquoi le suspens autour du remplacement de DiNozzo au sein de ladite équipe ne prend pas. Symptomatique est l’attitude de McGee qui doit « réapprendre » à redevenir flic après des mois de congélation au service cybernétique. Si DiNozzo manque à tout le monde, chacun réagit différemment et c’est amusant de voir les réactions des personnages. A noter que les scénaristes introduisent nuitamment un élément perturbateur lorsque DiNozzo affirme à Ziva qu’elle a ce qu’elle voulait (revenir à Washington) et que l’Israélienne ne lui donne pas la réponse attendue. Anecdotes :
3. EN TOUTE CONFIANCE Scénario : George Schenck et Frank Cardea Réalisation : Dennis Smith Résumé : Le NCIS enquête sur la mort d’une capitaine de corvette. Gibbs est contacté par un vieil ami qui avoue une liaison avec la victime. Critique : Un épisode fort intéressant qui met au centre de son scénario la notion de confiance : Gibbs et le sénateur Patrick Kiley sont de vieux amis qui se font naturellement confiance quant Gibbs et Vance sont des collègues récents qui ont une relation à construire. L’équipe fait confiance à son chef quand bien même elle s’interroge sur certains faits. Enfin, l’intrigue secondaire autour du vol du moelleux au chocolat d’Abby interroge sur le mode drolatique la confiance à l’intérieur de l’équipe. Les scénaristes George Schenck et Frank Cardea connaissent leur série comme s’ils la produisaient depuis l’origine. Sur cette base, ils construisent une enquête policière des plus sérieuses avec toutes les analyses réglementaires, les interrogatoires qu’il faut ; ils ajoutent le corbeau et le lobbyiste répugnant et le gâteau est prêt à être dégusté. Il n’y manque plus que la touche des chefs : les relations personnelles entre les personnages. Ce sont elles qui feront vraiment avancer l’enquête et aboutiront à l’arrestation qui convient. Anecdotes :
Scénario : Jesse Stern Réalisation : Tony Wharmby Résumé : Une agression violente contre deux Marines amène Gibbs et son équipe à devoir enquêter à Stillwater, Pennsylvanie ; qui n’est autre que la ville natale de Gibbs où il retrouve son père. Critique : Il est des épisodes où la forme permet de parler d’un fond très différent de ce à quoi on s’attendrait. Ici, la forme policière sert de prétexte à parler de famille. Celle des autres mais la sienne surtout ; et la famille explique beaucoup de choses. Si l’on entend parler de Jackson Gibbs qu’aujourd’hui, c’est que le père et le fils n’entretenaient pas les meilleurs rapports du monde mais ce que cela aurait pu avoir de factice et de cliché est dépassé par l’interprétation délicate de Ralph Waite devant qui Mark Harmon se fait discret. Le sourire bonhomme dissimule une volonté de fer et les deux acteurs rendent tout à fait crédible le lien de parenté. On s’amuse de voir le vieux Gibbs s’immiscer dans l’enquête de son fils mais ce n’est jamais sollicité et toujours fructueux. Les différences de « méthode » envers les autres révèlent beaucoup sur les caractères mais Jesse Stern évite le piège de la dichotomie facile. La part d’humour est importante ; on rit de voir toute l’équipe de Gibbs dévorer Jackson des yeux comme s’ils avaient découvert les sources du Nil ! Les piques entre le père et le fils servent aussi à dire les choses autrement et, surtout, on découvre d’où viennent les fameuses « règles ». Anecdotes :
5. PROTÉGER ET HONORER
6. PRIMITUS VICTOR Scénario : Steven D. Binder Réalisation : Arvin Brown Résumé : Une douche de sang dans une base de Marines amène Gibbs à devoir entrer dans le jeu d’un assassin qui joue aux films d’horreur. Critique : Un épisode mineur dans la série mais à l’atmosphère travaillée et le défi du tueur au héros est un classique toujours appréciable. L’entrée en matière signe la référence au genre horrifique et à Psychose en particulier puis ce sont des vidéos qui servent de petits cailloux. On est à l’orée des réseaux sociaux que déjà des psychopathes s’en emparent. Des horreurs, du sexe et des chats ; voilà à quoi se résume Internet ! Si le genre horrifique fournit l’ambiance, les fondamentaux de la série sont respectées. L’interrogatoire de Rose amuse par la séduction maladroite mais touchante de la jeune femme envers Gibbs quand celui de Sam effraye par sa dureté et son final atroce. L’humour est donc manié au plumeau, juste pour alléger le scénario comme la menace de Ziva envers McGee qui n’a pas détruit les fameuses photos compromettantes, qu’on voit ainsi pour la seconde fois ! Anecdotes :
7. QUESTION D'INSTINCT Scénario : Alfonso H. Moreno Réalisation : Terrence O’Hara Résumé : Un cambriolage dans une banque à Quantico amène l’équipe de Gibbs, renforcée temporairement par l’agent Wilson, dans une toute autre direction. Critique : Confiance est un mot dangereux, ambigu mais souvent employé. Un employé apparemment sans tâche depuis trente ans, abattu sans raison. Des témoins qui divergent grandement dans leurs récits. Mais surtout un agent fédéral qui doute de son instinct. C’est le vrai fond de cet épisode que d’interroger le « flair » de Gibbs ; Vance est aussi à la manœuvre et c’est pourquoi il affecte l’agent Wilson, un stagiaire, à l’équipe de ce dernier. Gibbs s’est trompé lourdement et doute désormais. Mais le portrait que fait de lui Ducky est très juste et grandement réconfortant. C’est aussi un acte d’autorité du nouveau directeur et Vance s’impose face à son subordonné. On peut se demander si Shepard aurait eu le cran de tenter ce coup. Quelque part, le titre français est plus pertinent que le titre original. La part d’humour est illustrée notamment par la méthode de classement de ses pensées par Abby et par l’interrogatoire des plus original fait par DiNozzo. Deux valeurs sûres dans ce domaine ! Anecdotes :
Scénario : Jesse Stern Réalisation : James Whitmore Jr Résumé : L’équipe de Gibbs se fait prendre alors qu’elle effectuait un test de sécurité sur le bâtiment abritant le programme Domino. C’était en fait un piège pour qu’un traître dérobe le programme. Critique : L’épisode fait suite au tout premier de la saison mais sa construction complexe en fait davantage qu’une suite. La construction scénaristique découpe l’épisode en deux. Dans la première partie, on assiste à la tentative d’effraction (toujours amusant de voir les héros jouer les méchants) puis des retours en arrière nous expliquent le piège. Piège à double détente puisque toute l’équipe du NCIS n’était pas au courant ! Ce qui vaut une scène de soufflante et de vidage de sac certainement cathartique mais qui donne surtout la dimension humaine des personnages. Personne ne peut admettre de bon gré avoir été manipulé. La seconde partie, plus linéaire, se consacre à débusquer la taupe dont l’identité est déjà connue. Si le final de la première partie avec l’arrivée du secrétaire d’État à la Navy (toute première fois que le supérieur de l’équipe apparaît physiquement) est un peu verbeux et se laisse aller à disserter sur le théâtre russe, James Whitmore Jr ne laisse jamais retomber le rythme et multiplie les angles de prises de vue. C’est extrêmement dynamique. Peu d’humour dans cette histoire très sérieuse mais Pauley Perrette assure la part de sourires et l’histoire de la porte du labo est un gag récurrent bien senti. Anecdotes :
Scénario : Reed Steiner et Christopher J. Waild Réalisation : Dennis Smith Résumé : Pour sauver la fille de l’agent Lee, le NCIS se confronte à un redoutable maître-chanteur. Critique : Un épisode tendu et nerveux, sans temps morts malgré peu d’action. La confiance ou l’absence de confiance sont le moteur des actes et des mots des personnages. Michelle Lee (Liza Lapira n’aura jamais aussi bien joué que pour son ultime apparition) est confrontée au malaise de McGee, à l’absence momentanée de gentillesse d’Abby mais surtout à l’hostilité agressive de DiNozzo. Seule Ziva fera montre d’un brin de compassion. Avec Lee, rien n’est simple : sa trahison, pour avérée qu’elle soit, a pour justification l’amour et ce n’est pas anodin qu’elle ose la comparaison entre sa situation et celle qu’a connu McGee avec sa sœur. La création du méchant de l’épisode a été bien pensée et son portrait psychologique par Ducky fait froid dans le dos. Pendant un temps, on se demande même s’il y a un troisième homme. Pour le savoir, Gibbs va tenter un coup osé sous le nez de Vance. Lequel prend un peu plus ses marques : son passage au labo d’Abby nous vaut la seule scène drolatique de l’épisode. Une chose est sûre : Rocky Carroll incarne bien mieux l’autorité que n’a su le faire Lauren Holly trois saisons durant. Le final n’est exempt ni de tristesse ni d’émotion mais aussi de dignité. Anecdotes :
Scénario : Steven Kriozere Réalisation : Thomas J. Wright Résumé : Le NCIS enquête sur la mort du matelot Collins qui occupait ses loisirs en pratiquant le combat libre. Critique : Donner un titre à un épisode est un exercice délicat. Il ne faut pas trop en dire mais aussi susciter l’envie. Le titre original est purement factuel quand le titre français plonge déjà le spectateur dans un univers mental. Tous deux partagent néanmoins un point commun : ils ne disent pas tout, loin de là. Le mérite de Steven Kriozere (qui n’écrivit que trois scenarii pour la série, dommage car ils sont bons) est de parvenir à sortir de sa situation initiale (les combats sans règles) pour arriver ailleurs (un chantage) sans ajout inutile mais, quelque part, en prolongeant les lignes de départ. La notion de « jeu » est très présente que ce soit au sens propre (le combat) ou figuré (les agents ont quelques réactions enfantines). Le scénariste parvient aussi à distiller quelques pastilles d’humour dans un récit qui aurait pu être très noir et se trouve ainsi astucieusement rééquilibré. Ainsi quand Ziva reproche à Tony et McGee de se comporter « comme des enfants », Tony demande en quoi c’est mal ! Abby et McGee se livrent aussi au jeu de « Qui pourrait battre Gibbs ? » et énumèrent toute une suite d’adversaire improbables allant de Batman à Godzilla ! Mais qui peut battre Gibbs sinon Gibbs ? Anecdotes :
11. LE FANTOME DE NOËL Scénario : George Schenck et Frank Cardea Réalisation : Tony Wharmby Résumé : Sur les lieux d’un crime, la police a retrouvé les empreintes d’un Marine mort depuis 17 ans ! Critique : L’épisode de Noël est une tradition des séries anglo-saxonnes, probablement un héritage des contes de Charles Dickens et on a d’ailleurs l’impression que nos auteurs ont lu le maître anglais pour concocter leur scénario. Le contexte est très dickensien avec le passé pathétique du mort (qui ne l’est pas), une ex-épouse qui a fait son deuil (discours très noble de Kay Lenz), une fille qui n’a pas fait le sien, le refus du revenant de revenir justement (une des scènes les plus fortes avec ce mélange de colère et de peur très bien exprimé par Peter Coyote et la gifle que cela inflige à Abby) et on y ajoute quelques éléments culturels de la série comme la police trop pressée (et son lieutenant à l’allure de mannequin que les auteurs se plaisent à égratigner), l’agent de sécurité lourdingue, la propre enquête de l’agence fédérale de sa propre initiative parce que, sinon, la vérité n’aurait jamais éclaté et on obtient un miracle de Noël. Schenck et Cardea sont trop bons pour se résumer à cela. En s’appuyant à nouveau sur les personnages, ils apportent une plus grande profondeur au récit. Abby n’est ainsi pas seulement lou ravi de la crèche. L’inspecteur Kemp n’est pas un incapable. Carla Gallo montre également ses talents, bien loin de la scientifique naïve et maladroite de Bones ou de l’actrice porno de Californication. En quelques scènes, elle construit un personnage attachant, au discours émouvant sans pathos excessif. Mais c’est Peter Coyote qui est magistral. Son Ned Quinn est revenu de l’enfer mais sans misérabilisme. Il porte au contraire un regard aigu et lucide sur son passé et c’est pour cela qu’il refuse de revoir sa fille et non par égoïsme. La modestie, l’intégrité du personnage sont parfaitement rendus visibles. Bien amené, le final est donc tout à fait crédible. Anecdotes :
Scénario : Alfonso H. Moreno Réalisation : Leslie Libman Résumé : Venu interroger une prisonnière, McGee se retrouve au milieu d’une mutinerie suite à l’assassinat d’un gardien. Critique : Les milieux clos sont propices à faire sortir de bonnes idées et cet épisode le prouve amplement, notamment en donnant le rôle-clé à Sean Murray. Les premières minutes sont quasiment un McGuffin car leur seule utilité est de faire envoyer McGee dans une prison pour femmes récupérer la déposition d’une prisonnière. On n’en reparlera qu’à la toute fin, histoire de ne pas laisser une affaire en plan. Sean Murray montre ici qu’il a nettement progressé depuis sa première apparition et il fait progresser Timothy McGee également. L’agent empesé, naïf et maladroit de la saison 1 a fait place à un agent fédéral expérimenté désormais mentalement solidement charpenté avec un grand sang-froid mais aussi une explosivité qui le rend crédible. McGee n’a pas renoncé à sa part naïve qui lui donne sa bonté mais il est maintenant plus méfiant et aussi plus à même de savoir si on lui ment. A plusieurs reprises, il est en danger, y compris physiquement mais il parvient à restaurer son équilibre, à reprendre le contrôle de la situation, à faire montre d’autorité. Il faut quand même voir qu’il parvient à se faire nommer négociateur par les révoltées ! En somme, McGee a raffermi son caractère sans se renier et ses collègues montrent leur admiration. Un épisode majeur dans le parcours de ce personnage attachant. Anecdotes :
13. LE PORTEUR DE MORT Scénario : Jesse Stern Réalisation : James Whitmore Jr Résumé : Ducky est poignardé sur une scène de crime par une femme qui l’accuse de crimes de guerre. Critique : Jolie entrée en matière que celle-ci : alors qu’une affaire « simple » se profilait, le crime initial ne sert en réalité que de premier étage pour la fusée de la véritable affaire : la mise en accusation du docteur Donald Mallard ; la mise en cause de sa probité et de son intégrité. Loin d’être un exercice de style (les héros sont rarement en même temps des salauds), le scénario ose questionner une figure présente depuis le tout premier épisode et à laquelle le spectateur s’est habitué sans vraiment en savoir beaucoup, ni même un peu sur Ducky. La question que pose Palmer (qui monte en compétence, la série n’oublie pas ses personnages secondaires) à Jordan Hampton : « Quel genre d’homme est-il ? » est celle que le public se pose. La figure de Ducky est habituelle, rassurante mais sa prodigieuse érudition ne masque-t-elle pas en réalité des blessures intimes ? N’est-ce pas une marque de pudeur ? A travers cet épisode, c’est tout à la fois à un cours d’histoire urbaine de Washington et à un cours d’histoire sur l’Afghanistan contemporain que le spectateur est convié. L’efficacité du scénario est – hélas – de résonner de façon on ne plus contemporaine et les sinistres méthodes de M. Pain racontées dans une scène où la courtoisie donne un vernis de respectabilité à une grande violence ; avec un cynisme souriant écœurant n’ont-elles n’ont plus rien perdu de leur « efficacité » ni de leur actualité. Anecdotes :
14. LA BAGUE AU DOIGT Scénario : Steven D. Binder et David J. North Réalisation : Terrence O’Hara Résumé : Un capitaine est retrouvé mort, le ventre ouvert. Critique : Un épisode bavard, où l’action, confuse, n’avance pas très vite et où l’intrigue secondaire est plus intéressante que l’intrigue principale. L’impression générale est que les scénaristes n’ont pas trop su de quoi ils allaient parler et ont concocté un épisode façon costume d’Arlequin mêlant une histoire de bague (bon titre français), une relation père-fille compliquée, une affaire d’espionnage avec un ours en peluche qui parle, une femme de ménage cubaine et on ajoute McGee qui a rencontré en ligne une « sorcière de niveau 5 » dont il est dingue mais…qui n’existe pas ! C’est un peu beaucoup et ça ne tient pas bien ensemble. L’interprétation générale est également assez médiocre. Christine Woods est agaçante ; elle surjoue et ne dégage pas grand-chose. Là où le spectateur devrait plaindre Rebecca, il n’y arrive pas. Chris Carmack est absolument lisse et le malheureux hérite aussi d’un rôle qui laisse perplexe. Avec ce couple de fadasses, Danneel Harris Ackles n’a pas trop de mal à s’imposer et on songe que l’épisode aurait été bien meilleur si les rôles avaient été inversés avec Christine Woods. Nettement plus charismatique et expressive, elle captive et fait sourire quand son personnage décape son ex-copain à la sulfateuse ! L’histoire de la fausse copine de McGee était déjà cocasse mais comme le piégeur se retrouve piégé en retour, on rit de bon cœur en attendant de voir comment tout cela va se terminer. Ce qui clôt en beauté cet épisode très oubliable sinon. Anecdotes :
15. FORCE DE DISSUASION Scénario : Dan E. Fesman et Reed Steiner Réalisation : Dennis Smith Résumé : Un Marine, ancien membre d’un gang, est retrouvé mort sur le mort d’un immeuble abandonné. Sur place, le NCIS découvre l’ancien matricule de Gibbs. Critique : Les gangs sont rarement de bons pourvoyeurs d’histoires mais quand on y ajoute un lien personnel avec un des personnages, cela devient nettement plus intéressant. Le scénario évite la sempiternelle « guerre des gangs » tant pourvoyeuse de clichés pour se concentrer sur un ami du Marine mort et qui serait lié à Gibbs. Pendant un temps, on va même se demander si ce n’est pas son fils. La participation de Franks à l’enquête (savoureux dialogues entre Muse Watson, toujours gouailleur et Rocky Carroll, très sec) renforce la dimension personnelle et lui donne une plus grande force et un certain impact émotionnel. Le scénario réussit à se densifier en ajoutant « la personne derrière », qui agit en cachette. Loin d’être cliché ou juste destiné à meubler l’enquête, c’est un rebondissement bien amené et fructueux, d’autant qu’il n’est pas traité à la légère. Pas de « grand maître dans l’ombre » ; ce qui est certes moins spectaculaire mais plus crédible et tout à fait en adéquation avec le sujet. La référence au concept de « force de dissuasion » issu de la « Guerre froide » est très intéressante car il résonne avec la conception américaine de la force, avec le droit aux armes (IIème amendement) mais on en retire davantage la sensation que la série condamne la course aux armements quels qu’elle soit. Peu d’humour évidemment mais Muse Watson l’assure pour partie quand il montre Franks complètement largué par les références d’Abby à Star Wars ! Anecdotes :
Scénario : David J. North et Steven D. Binder Réalisation : Arvin Brown Résumé : DiNozzo apprend que, lorsqu’il dirigeait l’équipe, il a envoyé un innocent en prison suite au témoignage d’un marin retrouvé mort dans une chambre d’hôtel. Gibbs confie la direction de l’enquête à Tony. Critique : Un épisode pas très clair et à la conclusion plus qu’ambiguë. Heureusement, Michael Weatherly s’en tire très bien et sauve le show. C’est le principal sujet de l’épisode : comment DiNozzo gèrerait une équipe. Ce que l’on ne savait pas car lors du hiatus de la « retraite » de Gibbs, on n’en a rien vu. L’idée est bonne et, en replongeant dans le passé, les scénaristes trouvent matière et quoi de mieux qu’une erreur judiciaire pour armer le scénario ? Michael Weatherly joue sur tous les aspects de la personnalité d’Anthony DiNozzo des plus charmants (avec son côté charmeur justement), joueur voire même espiègle ; plus sombre quand la colère et le désarroi oblitèrent ses qualités. C’est là qu’on voit qu’un mentor ça aide. Pour le reste, on a une histoire confuse avec un personnage, Grant, absolument antipathique et que les scénaristes s’acharnent à vouloir innocent tout en le plaçant dans les pattes du NCIS. Le dédain de Grant envers DiNozzo, certes fondé, devient tout de même pesant et agaçant à la longue. Globalement il y a beaucoup de va et viens et de parlote. Décevant. Anecdotes :
17. LA CHEVAUCHÉE SAUVAGE Scénario : George Schenk et Frank Cardea Réalisation : Thomas J. Wright Résumé : Abby reçoit par courrier un colis contenant une peinture. Le colis a été posté par l’agent spécial Patterson du NCIS. Tout mène à une artiste-peintre de l’Arizona. Critique : Un épisode des plus passionnant à suivre : l’intrigue n’a pas de temps mort, on a de beaux extérieurs, beaucoup d’humour dans un scénario bien ficelé. La peinture est un élément-clé dans l’intrigue mais il est savamment amené par une enquête classique mais rendu passionnante par les multiples pistes plausibles et bien explorées par le scénario et ce n’est qu’une fois que le champ des possibles a été moissonné que le duo des talentueux scénaristes nous assène sa révélation fracassante. Révélation qui conduit Gibbs et DiNozzo en Arizona. Fidèle à lui-même, le plus citadin des agents de la Navy déblatère sur le côté perdu de la région et nous fait bien rire lorsqu’il monte à cheval. Schenk et Cardea respectent suffisamment leur personnage pour se contenter de se moquer sans rendre DiNozzo ridicule. L’épisode s’offre même une superbe scène d’action finale peu commune dans la série et rendu palpitante par le vrai sens du rythme de Thomas J. Wright qui se montre particulièrement inspiré. Un vrai plaisir de spectateur. Anecdotes :
Scénario : Jesse Stern Réalisation : Tony Wharmby Résumé : Le directeur Vance dirige lui-même une enquête à Chicago sur la mort d’un ami boxeur. Critique : Les directeurs se suivent mais ne se ressemblent pas. Si avec cet épisode, on pourrait croire que Vance copie Shepard dans une quête obsessionnelle autodestructrice, il n’en est rien. Bien plus équilibré, Vance a une qualité que sa devancière n’avait pas : savoir reconnaître qu’on a eu tort. C’est le premier épisode où Rocky Carroll tient le premier rôle et il s’en tire plus que bien. L’intrigue n’est pas très développée ni intéressante mais elle n’est clairement pas le sujet : l’enjeu, c’est le portrait intime de Léon Vance. A cet égard, les scènes de la vie bourgeoise avec femme et enfants dans une belle maison sont parmi les moments les plus révélateurs, racontés avec pudeur, émotion et un brin de sourire. La boxe est également mise à l’honneur avec justesse. Les protagonistes en parlent avec ferveur, comme une religion plus que d’un sport. Les personnages sont clairement l’autre atout de l’épisode, comme Joe Banks, qui pourrait être le cliché de « mauvais génies » rôdant près des boxeurs mais Jesse Stern fait mieux que déjouer le cliché : il l’impute à Vance. En outre, avoir donné le rôle à l’expérimenté Obba Babatundé ne pouvait signifier qu’il fallait voir au-delà des apparences. Très jolie pioche que Rochelle Aytes qui apporte à la fois sensualité, force et humour à Tara dont la « profession » n'est jamais mentionnée mais si transparente ! Rochelle Aytes a parmi les meilleures répliques : « Je ne connais pas peut-être pas bien les saints mais je sais reconnaître un pécheur » ! Ses scènes avec Michael Weatherly sont à la fois très drôles et très révélatrices psychologiquement. Le final de l’épisode est aussi bien émouvant. Anecdotes :
19. INNOCENCE PERDUE Scénario : Dan E. Fesman Réalisation : Dennis Smith Résumé : Le NCIS enquête sur une arme trouvée chez un gamin et qui aurait servi à tuer un homme. Critique : Un très bon épisode : l’enquête est solide, matinée d’émotion et d’humour. Si la recherche du corps avec les gamins au départ est un peu longuette (heureusement, Michael Weatherly l’agrémente), on va ensuite avoir deux enquêtes. L’une portera sur le cadavre retrouvé grâce aux compétences de scoutisme de McGee (un brin prosélyte sur ce coup-là) et l’autre sur l’arme, jugée « maudite » par la superstitieuse Abby. Un moment fort est l’interrogatoire de Noah, le gamin de 12 ans qui a trouvé l’arme. Une fois encore, Mark Harmon est impeccable avec un Gibbs faisant preuve d’un grand calme, d’une certaine douceur tout en avançant impitoyablement ses pions. La souffrance du jeune garçon frappe. Aussi, par symétrie inversée, le réalisateur insère la joie délirante d’Abby assistant à la naissance de mouches ! Ces mouches, ou plutôt leurs larves, donnent lieu à un mini-arc narratif à elles seules, très drôle et qui…fait mouche. L’humour, distillé par touches, allège un peu une histoire éminemment sérieuse sur le fond et si la dernière scène est amusante, la précédente ne l’avait pas été du tout. Très bien équilibré, un épisode de qualité. Anecdotes :
20. L'HEURE DES COMPTES Scénario : Reed Steiner et Christopher J. Waild, d’après une histoire de David J. North Réalisation : Terrence O’Hara Résumé : Un appel de Trent Kort met le NCIS sur la piste d’un parrain du crime bien dissimulé autour duquel les morts s’accumulent. Critique : Après une scène d’ouverture des plus dynamique, l’apparition de Trent Kort (auquel David Dayan Fisher apporte toujours une gouaille crapuleuse, cynique et acide) signe un épisode à coups fourrés et nous ne sommes pas déçus ! Croire que l’on va appréhender un parrain du crime et tomber un expert-comptable complexé et psychorigide a de quoi dérouter ! Christian Clemenson en fait un peu beaucoup mais il donne assez de réalité à Perry Sterling pour que le spectateur ait envie de l’étrangler tellement ses complexes et ses petites manières irritent au plus haut point !! Sur ce plan, DiNozzo est le porte-parole du spectateur. Mais Perry est plus que cela et il est très crédible sur tous les plans qu’impliquent son rôle. L’emploi d’un jeu en ligne multi-joueurs (exécuté dans les règles de l’art par McGee et Abby) est le petit truc astucieux qui lie un empire criminel et une série de crimes (quatre en tout quand même). L’épisode parvient à réunir une intrigue plutôt solide, y mettre un peu d’action, pas mal d’humour tout en s’appuyant solidement sur ses personnages. On appréciera ainsi que les scénaristes n’aient pas fait l’impasse sur l’hostilité profonde entre DiNozzo et Kort. Anecdotes :
Scénario : Steven D. Binder Réalisation : Thomas J. Wright Résumé : Abby est recrutée pour remplacer un scientifique disparu et travailler sur un projet confidentiel de la Défense. Les autres membres de l’équipe cherchent qui a tué un Marine. Critique : Un scénario plutôt simple mais efficace et qui a l’originalité de mettre en avant l’experte scientifique du NCIS. Si on n’en apprend rien de plus (sinon qu’elle donne un nom à ses dents !), l’histoire convainc par le dépaysement qu’elle impose à Abby ; un dépaysement qui va permettre le déroulement de l’histoire. Steven D. Binder, un des piliers de la série (toujours en poste à la 17ème saison), réussit à interconnecter la classique enquête sur un crime avec la recherche scientifique ; la première permettant de donner le rythme à l’épisode et la seconde lui donnant son vrai fond avec cette interrogation sur les liens entre la santé et la guerre. Et les profits qu’on peut en tirer. Pauley Perrette est l’héroïne de cet épisode et elle s’impose sans mal. L’actrice s’appuie sur les points forts de son personnage (efficacité, connaissances scientifiques, humanisme, tendresse envers les animaux) pour marquer de son empreinte chacune de ses scènes. L’humour n’est pas oublié tant par elle que par le trio Brian Dietzen/Sean Murray/Michael Weatherly dans une scène au labo inoubliable ! Anecdotes :
22. LÉGENDE (1/2) Scénario : Shane Brennan Réalisation : Tony Wharmby Résumé : Une enquête à Washington se trouve liée à une autre ouverte à Los Angeles par l’Office des Projets Spéciaux, les agents infiltrés du NCIS. Gibbs se rend sur place avec McGee. Pendant ce temps, DiNozzo soupçonne Ziva de lui mentir. Critique : Les épisodes qui lancent une série dérivée sont parfois encombrés entre le souci de présenter les nouveaux personnages et celui de ménager ceux de la série-mère. Cet épisode est un des plus équilibrés sur ce périlleux exercice. L’essentiel y est avec le contentieux passé entre les personnages de Macy et de Gibbs qui ajoute une tension contrebalancée par l’amitié entre Gibbs et Callen. Le scénariste n’oublie pas non plus les personnages restés à Washington avec cette enquête en douce de DiNozzo qui lui ôte le sourire. Le succès, jamais démenti, de NCIS, devait amener une série dérivée et avoir attendu jusqu’à sa 6ème saison pour la lancer est miraculeux vu l’empressement de CBS à multiplier les franchises des Experts, son autre série phare à cette époque, mais qui s’essoufflait. La comparaison se justifie d’autant plus que, de même que la première série dérivée des Experts, à Miami, fut reçu par la critique par une volée de bois verts (cf. Les Miroirs obscurs, de Martin Winkler) ; cette première série dérivée du NCIS en reçut tout autant. Il est vrai que, dans les deux cas, l’accent est mis davantage sur l’action que sur la psychologie et les scenarii sont moins élaborés ; NCIS : Los Angeles se distinguant, surtout à partir de sa saison 2, par son humour. Autre point commun entre Miami et Los Angeles, le dédain des Grands Anciens envers la nouvelle série. Au moins Mark Harmon apparaît dans ce double épisode de lancement ; William Petersen n’en avait pas fait autant. Enfin, si plusieurs personnages de la série-mère apparaîtront dans les premiers épisodes de la nouvelle série, il n’y aura jamais d’épisodes croisés entre les deux séries. Ce qui n’empêche pas NCIS : Los Angeles de demeurer un carton d’audience. Anecdotes :
23. LÉGENDE (2/2) Scénario : Shane Brennan Réalisation : James Whitmore Jr Résumé : Alors que Gibbs et McGee sont toujours à Los Angeles, le NCIS croise sur sa route l’agent du Mossad Mikael Rivkin. Critique : L’apparition de Rivkin qui, jusqu’à l’épisode précédent, n’était qu’une silhouette (mais apparu dès le premier épisode de la saison), lance le final de la saison en remettant en question la loyauté de Ziva envers le NCIS. L’allure arrogante de Rivkin (bonne prestation de Merik Tadros qui compose un personnage qu’on adorera détester) et ses méthodes « directes », en violation complète des lois, mais au nom d’un idéal supérieur, en fait un antagoniste des héros quand bien même ils sont censés être dans le même camp. Face à de tels « gentils », les « méchants » ne pèsent pas grand-chose. Heureusement, Shane Brennan laisse les objectifs des terroristes dans le flou ; ce qui évite de comparer le but et les moyens. En dehors de Rivkin, le véritable « méchant » de l’épisode, ce qui en fait l’intérêt, c’est la révélation en deux temps de ce qui sépare Macy et Gibbs. Là aussi, bonne écriture de Shane Brennan qui évite le piège de la romance trop facile pour quelque chose de plus original mais beaucoup plus marquant et qui justifie pleinement le mur entre eux. Quant au final de l’épisode, particulièrement violent, il trouve sa résolution dans le premier épisode de NCIS : Los Angeles. Anecdotes :
24. POKER MENTEUR Scénario : Jesse Stern Réalisation : Tony Wharmby Résumé : Un agent fédéral est tué lors d’une partie de poker chez le secrétaire d’État à la Navy. Le NCIS dirige l’enquête avec Fornell pour le FBI et Julia Foster-Yates pour l’ICE qui n’accroche pas avec Gibbs. Critique : La fin de saison est enclenchée avec cet épisode qui commence comme une enquête rendue amusante pour le spectateur par la participation de trois agences fédérales mais qui va brusquement partir dans une toute autre direction pour lancer l’ultime épisode qui sera très dur pour nos héros. Une première partie de l’épisode s’attache à comprendre comment le crime a pu avoir lieu dans un périmètre réputé être sécurisé. Toujours méfiant avec les personnes qu’il ne connaît pas, Gibbs cuisine sans ménagement Julia Foster-Yates qui se défend comme un beau diable. Beaux échanges entre un Mark Harmon hiératique et Jaimie Murray passionnée et qui montre le refus de son personnage d’être sur la défensive. L’actrice est tout aussi excellente dans un jeu de séduction entre DiNozzo (qui n’a pas de succès) et McGee (avec qui cela « matche » tout de suite). Qu’Abby soit jalouse au point que McGee préfère « exfiltrer » Julia du laboratoire en dit long mais amuse beaucoup ! Lorsque l’enquête se clôt, l’impression est celle d’une fin plutôt abrupte, surprenante et un peu décevante. C’est qu’il y a un « second effet » qui a été amorcé par la révélation de la présence de Rifkin à Washington. Le final embraye là-dessus et pose la question de confiance. La même qui a été posé en début de saison. Et il n’est pas sûr que le spectateur aime la réponse. Anecdotes :
Scénario : David J. North Réalisation : Dennis Smith Résumé : Suite à la mort de Mikael Rifkin tué par DiNozzo, Gibbs, Vance, Tony et Ziva vont en Israël. Ziva doit choisir entre ses loyautés. Critique : Le côté « policier » est évacué en dix minutes ; ce ne sera pas le fond de ce dernier épisode de cette saison. Il tient tout entier dans deux mots : confiance et surtout loyauté. Agent du NCIS, Ziva est d’abord l’agent de liaison du Mossad. C’est à ce titre que Shepard l’avait recruté en saison 3. Mais trois ans plus tard, laquelle de ces fonctions Ziva place-t-elle en premier ? Cote de Pablo est la pièce maîtresse de cet épisode et elle tient magnifiquement son rôle. Entraînée à se maîtriser, à contrôler son environnement, Ziva est montrée déstabilisée parce que ce n’est plus le cas. Elle est perpétuellement mal à l’aise ; comme cette scène face à Gibbs où elle est clairement sur la défensive. Clairement, le spectateur voit une femme qui ne sait plus où elle en est et vers qui se tourner. Le clou, c’est bien entendu la confrontation avec DiNozzo que le scénariste a placé le plus tard possible dans l’épisode pour faire monter la tension et les enjeux. L’échange est tendu, explosif mais surtout, on voit deux adultes, deux anciens collègues, proches collègues même, perdre le contrôle de leurs nerfs pour se parler durement. La confiance se gagne ; la loyauté se prouve. Le final de l’épisode, qui est celui de la saison, appuie sur ces notions illustrées par Vance et Ziva avec Gibbs en face d’eux. C’est extrêmement tendu. On a rarement eu une fin de saison aussi nerveuse, sans joie aucune et sans savoir si l’un des personnages phares reviendrait la saison suivante. L’ultime scène le fait espérer. Anecdotes :
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