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Borsalino and Co (1974)Flic Story (1975)

Saga Alain Delon

Zorro (1975)


ZORRO

Résumé :

Miguel qui va devenir le nouveau gouverneur de la province de Nuevo Aragon. Alors qu'il est en repos dans une auberge, retrouve son vieil ami Diego de la Vega, la plus fine lame de l'Espagne. Mais Miguel est attaqué et tué par des hommes à la solde du colonel Huerta, qui dirige Nuevo Aragon d'une main de fer, et ne veut pas qu'un nouveau gouverneur lui enlève son pouvoir. Diego jure de venger son ami mort, mais Miguel lui fait promettre de ne pas utiliser les armes pour cela. Diego lui promet, et prend son identité de gouverneur. À Nuevo Aragon, Diego entend parler par un enfant d'un héros de légende, tout vêtu de noir : Zorro. Diego a alors trouvé comment il va venger Miguel et abattre Huerta. Gouverneur fantoche et peureux le jour, Diego devient Zorro le justicier masqué au service des faibles et fini par tuer Huerta juste après lui avoir révélé sa véritable identité.

Critique :

Alors autant le dire immédiatement, ce n'est pas un mauvais film ! Et même ce n'est pas un mauvais Zorro, ce qui est encore plus surprenant ! Réalisé par Duccio Tessari (La Mort Remonte à Hier Soir, Cran D'Arrêt, L'Homme Sans Mémoire), cette nouvelle adaptation du héros se voulait un remake fidèle de la série de 1957 avec Guy Williams. Or cette coproduction franco-italienne n'est pas mauvaise, mais le hic est là : Alain Delon arrive après Guy Williams, et c'est 18 ans trop tard ! Tout comme Patrick Macnee avec John Steed, ou encore Robert Conrad avec James West, Guy Williams a fait une telle interprétation de Zorro, et s'est tellement investi dans le personnage, que Zorro c'était lui et personne d'autre.

La seconde chose, est le sans le moindre doute, le manque de rythme du film. Et ça, c'est vraiment dommage car ça le plombe réellement. Un peu plus énergique, on aurait eu quelque chose de vraiment pas mal, d'autant qu'on sent à travers l'écran que ça lui plaît beaucoup à Delon d'endosser le costume du justicier masqué noir. Et l'acteur ne démérite pas, car on le sent également très investi dans son rôle, seules les scènes où il joue le pleutre gouverneur ne sont pas extraordinaire, car Delon surjoue dans le ridicule, et ce n'est définitivement pas fameux. Mais en Zorro, il est à porter au crédit de Delon qu'il a essayé de s'approprier le personnage sans tenter de copier Guy Williams en portant la moustache par exemple ! Donc nous avons ici un Zorro sans moustaches, mais moi je trouve que c'est une bonne chose.

De même le costume de Zorro est certes respecté, mais personnellement je le trouve un peu trop surchargé, et préférais celui de Guy Williams. Certes, légèrement plus simpliste, mais plus seyant. Dans les autres choses qui font un peu grincer des dents, on peut rajouter l'idée du chien qui aide Diego, c'est assez étrange. On retrouve aux côtés de Delon, Stanley Baker (L'Arnaqueuse, La Fille au Pistolet, Accident) dans le rôle du colonel Huerta, sa prestation n'est pas mauvaise dans le méchant de service, mais personnellement je n'y adhère pas. Nous avons également Enzo Cerusico (Les Joyeux Fantômes, Le Bossu de Rome, Cartouche) dans le rôle du serviteur muet Joaquin. Qui, même si il a un rôle moindre que Bernado dans la série tv, est là pour aider Zorro et fait de son mieux. L'acteur s'en tire pas trop mal. Enfin c'est Giampiero Albertini (Le Retour de Sabata, Les Suspects, Flic Story) qui ferme la distribution avec son rôle du frère Francisco. Là aussi, l'acteur s'en tire bien. N'oublions pas Moustache (Attention Les Yeux !, Le Plus Grand Cirque du Monde, Ni vu... Ni Connu...) dans le rôle du sergent Garcia, et là, je trouve que ça ne le fait pas. Même si dans la série, le personnage était ridicule, il était quand même attachant, là dans le film il n'est que ridicule et pas attachant : dommage.

Pour le charme féminin, Delon retrouvait Ottavia Piccolo (La Famille, Un Aller Simple, Mon Capitaine Un Homme d'Honneur) avec qui il avait joué dans La Veuve Couderc. Toujours aussi jolie dans ce film, elle n'a pas un rôle de grande importance, juste la jolie femme qui tombe amoureuse du héros, mais elle est assurément l'atout charme de ce film. Dans la réalisation, deux ou trois petites choses chagrinent : tout d'abord certains plans sont flous, alors qu'ils n'ont pas lieu d'être, ensuite certaines scènes sonnent vraiment fausses : comme par exemple celle du harcèlement de la foule par les soldats, ou encore la scène lorsque l'on voit les prisonniers aux travaux forcés, on voit bien qu'ils ne creusent pas ni piochent, etc. c'est très visible.

Tout comme la scène du carrosse qui se jette de la falaise, on voit que c'est du faux, que c'est une miniature. Ensuite, on a des choses un peu bizarre, comme à la fin dans la bagarre générale contre les soldats, on a une femme qui fait du karaté. Enfin, je le disais le film manque de rythme et d'énergie, et ceci est vraiment visible avec le combat de fin entre Zorro et Huerta qui est interminable ! Tout y passe en armes : épée, torche, hache, etc. et ça traîne vraiment trop en longueur. La scène avec les chandeliers par exemple, est parfaitement inutile, Zorro n'est pas censé avoir assisté à l'entraînement de Huerta. Pour le reste ça peut aller, ça tient à peu près la route, malheureusement comme je le disais, ce film arrive beaucoup trop tard après la prestation de Guy Williams.

Pour la musique, vous aurez en guise de bande originale, la chanson 'Zorro is Back' d'Oliver Onion (deux compositeurs italiens qui ont pris ce pseudonyme) en version chantée et en version instrumentale. Elle est assez agréable à écouter, surtout les passages doux, et est assez en harmonie avec l'esprit du film. Celui-ci marchera pas mal du tout, puisqu'il fera un peu plus de 1.2 millions d'entrées en France, 1 million d'entrées en Espagne et 4.9 millions d'entrées en Italie ! Un joli score. Voir Alain Delon en Zorro est certes déconcertant (quoique dans le film La Tulipe Noire, il portait déjà un costume noir et un masque !), mais honnêtement vous passerez un agréable moment avec ce film (Zorro, ça marche toujours !), et ce n'est pas pire que Airport 80 : Concorde !

Anecdotes :

  • Delon venait de mettre 17 millions de francs dans Borsalino & Co et devait se refaire après le flop de ce film. Il jouera donc Zorro, car c'était le héros préféré de son fils Anthony à l'époque, et que Alain Delon aurait accepté le rôle pour faire plaisir à son fils.

  • À ce jour, le film a réalisé un score impressionnant de plus de 56 millions d'entrées dans le monde, grâce à un score de plus de 55 millions d'entrées en Russie.

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