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VV La série télévisée

V (1983-1985)

V : La bataille finale (1984)


V : LA BATAILLE FINALE (1984)

Résumé :

Des mois ont passés, et les visiteurs contrôlent désormais la Terre. Ils enlèvent de plus en plus de gens pour leur nourriture, ce sont même désormais de vraies usines qui existent dédiées à cela, et ils continuent de pomper toute l'eau de la Terre. La résistance, menée par Mike Donovan et Julie Parrish ne parvient même plus à les stopper. Robin Maxwell enceinte de Brian, accouche de deux enfants, un mâle lézard qui meurt immédiatement et une fille humaine qui survit mais avec d'étranges pouvoirs. La résistance réussit pourtant un coup d'éclat : démasquer John en direct à la télévision, mais Julie se fait prendre et Diana tente de la convertir. Dans le même temps, le groupe de la résistance est contacté par Ham Tyler, un ex-mercenaire devenu résistant d'un réseau international : ils ne sont plus seuls. Chez les visiteurs, un nouveau commander débarque sur le vaisseau mère : Pamela, celle-ci ne supporte pas Diana et fait tout ce qu'il faut pour la court-circuiter avec l'aide de Steven. Grâce au bébé mort de Robin, Julie réussi à mettre au point la toxine rouge, une bactérie mortelle pour les visiteurs. Tout s'accélère et la bataille finale approche. Les visiteurs utilisent le fils de Donovan pour le capturer, sous l'effet d'un sérum de vérité, il fait démasquer Martin, mais ceux-ci parviennent à s'échapper. La toxine est testée sur Brian et fonctionne, grâce au fils de Donovan qui a été converti, la résistance envoie des fausses informations sur l'attaque finale. La 5e colonne se joint à la résistance et ils réussissent à s'emparer du vaisseau de Diana, mais cette dernière veut faire exploser le vaisseau mère. Et après s'être débarrassé de Pamela, c'est au tour de John d'en faire les frais. Diana déclenche l'autodestruction nucléaire du vaisseau mère, heureusement, Elizabeth avec ses pouvoirs arrive à stopper la destruction du vaisseau. La flotte des visiteurs vaincue, s'en va, la Terre est libre. La résistance a sauvé le monde. Mais grâce à l'ascendant qu'elle a sur Julie, Diana parvient à s'échapper avec une navette.

Critique :

Après l'énorme succès de la première mini-série en deux parties, Kenneth Johnson planche sur une conclusion de son histoire. Mais au fil de l'évolution de celle-ci, de plus en plus de dissensions apparaissent entre Johnson et les dirigeants de NBC sur justement la direction à prendre pour le scénario. Johnson quitte alors purement et simplement la production. C'est donc un autre staff qui reprend le travail derrière Johnson et pour conclure la saga, ce ne sera plus deux épisodes de 140mn comme la première mini-série, mais 3 épisodes de 90mn : rien que ça ! Ce seront les deux principaux scénaristes qui chapeauteront les 3 parties : Brian Taggert (Adam-12, Poltergeist III, La Malédiction IV – L'éveil) et Faustus Buck (Les Petits Génies, Tonnerre de Feu – série tv, Simon et Simon) qui lui a déjà travaillé aux côtés de Kenneth Johnson pour L'Incroyable Hulk. Alors, personnellement j'avais adoré la première mini-série originale, et je trouve cette suite encore meilleure, quel est le travail accompli par Johnson sur cette suite ? Je ne le sais pas, mais en tous cas les deux personnes aux manettes ont bien fait leur travail et cette séquelle est encore plus prenante que la première mini-série. Il faut dire, que les scénaristes ont pu directement entrer dans l'action et le vif du sujet, puisque tous les personnages principaux que ce soit côté humains ou côté visiteurs étaient définis et toute la base de l'histoire était déjà posée. Mais voilà, les scénaristes ne sont pas tombés dans le piège de vouloir refaire tout à leur sauce, et c'est une parfaite continuité qui s'inscrit dans la droite lignée de la mini-série originale. Elle se décompose ainsi :

La première partie montre les difficultés de la résistance à rester en vie et de tenter de contrer les visiteurs avec leurs faibles moyens. Nous retrouvons pour cela tous les principaux protagonistes de la 1ère mini-série : Mike Donovan, Julie Parrish, les Maxwell, Diana, John, Steven, etc. auxquels viennent s'ajouter des nouveaux personnages. Côté humains, c'est principalement l'arrivée de Ham Tyler, incarné par Michael Ironside (Scanners, Terminator Salvation, Synchronicity) immense acteur de talent avec une énorme carrière que ce soit au cinéma ou à la télévision. Ham Tyler est un ancien mercenaire qui ne marchait que pour l'argent, mais qui par la force des choses devient un résistant pour retrouver sa liberté vis à vis des visiteurs. Obligé de faire des concessions pour une cause qui dépasse son petit monde et de ce fait l'impacte directement, lui et la Terre entière. Côté visiteurs, Diana se retrouve avec une supérieure qui est également une empoisonneuse de première pour elle, elles se détestent cordialement, et Pamela jouée par Sarah Douglas (Supergirl série 2018, Falcon Crest, Stargate SG-1) la très célèbre Ursa de Superman II, n'est en fait venu que dans un seul but : mettre Diana au placard pour récolter les lauriers d'un succès sur la Terre et avoir ainsi les félicitations de leur leader. Nous voyons donc la résistance en grande difficulté qui n'arrive même plus à contrer les visiteurs, il suffit de voir l'attaque du début de l'usine de conditionnement des humains pour le garde-manger des lézards, et la défaite que la résistance essuie. Et qui malgré un coup d'éclat en démasquant John en public devant les caméras du monde entier, échoue d'une certaine manière puisque Julie : leur chef se fait capturer par les visiteurs. La première partie s'achève sur le moment où Diana tente de convertir Julie.

La deuxième partie, elle, montre comment petit à petit la tendance commence s'inverser malgré le fait que la résistance se prend encore quelques revers : l'utilisation du fils de Donovan pour le capturer, le fait que Martin se fasse démasquer à cause du sérum de vérité que lui a administré Diana. On pourrait croire que ça va plus mal : la résistance non contente d'essuyer des revers, met en péril également ses alliés de la 5e colonne, mais en fait avec la réussite de détruire la station de pompage de l'eau et la libération de Julie, celle-ci est en train de gagner du terrain. Pendant que chez les visiteurs, on complote à tout va. Steven, incarné par Andrew Prine (Baretta, W. E. B., Arabesque), ne se gênant pas pour faire tout ce qu'il lui est permis avec l'aide de Pamela pour mettre HS cette chère Diana. L'arc de cette seconde partie est donc plus axé sur les complots internes aux visiteurs et également sur la grossesse et la mise au monde par Robin de ces deux enfants, dont l'un est un lézard qui va se révéler d'une importance capitale dans la dernière partie.

La troisième partie justement montre la victoire totale de la résistance : non seulement ils déjouent le stratagème de Diana qui comptait utiliser le fils de Donovan comme taupe pour détruire la résistance, mais en plus ils découvrent l'arme ultime : comme le dit Ham Tyler à un moment, cette toxine rouge est 100 fois mieux que de la dynamite : non seulement elle ne détruit que les visiteurs mais elle ne fait rien aux humains. Enfin, la 5e colonne qui d'une certaine manière est 'grillée' n'a pas d'autre choix que d'accompagner la résistance dans la bataille finale, ce qu'elle n'aurait peut-être pas fait si elle n'avait pas été découverte. C'est un allié de poids assurément dans la victoire de la résistance. Nous voyons également l'évolution d'Elizabeth, l'enfant de Robin qui grandit à vue d'œil et qui ne rêve que d'une chose : que le monde soit en paix. Grâce à elle, la résistance évitera une catastrophe nucléaire, et aura une victoire totale sur les visiteurs, malgré le fait que Diana parvienne à s'échapper grâce au contrôle mental qu'elle possède sur Julie suite à la conversion. Diana s'étant sans le vouloir tiré une balle dans le pied en éliminant Pamela et John juste pour conserver son pouvoir totalement éphémère.

Comme je l'ai dit, la première mini-série originale était excellente, et je trouve La Bataille Finale encore mieux, déjà on se concentre un peu plus sur l'action, et ça traîne moins en longueur. La réalisation est toujours aussi bonne, voir meilleure : par exemple, l'incrustation des vaisseaux et navettes, ainsi que les tirs de lasers, etc. sont mieux finis, ça passe mieux à l'écran. Malgré quelques petits détails comme le fait qu'il n'y ai aucun impact des lasers des visiteurs pratiquement lorsque ceux-ci tirent. En effet, lorsque Brian tire sur Dan Pascal, le faussaire, c'est à bout portant et il n'y a aucune trace d'impact ou de brûlure sur son vêtement. Et on peut remarquer cela sur d'autres séquences : dommage. Ce n'est pas d'importance capitale, mais c'est toujours un petit plaisir lorsque l'on voit des petits détails comme ça qui sont fignolés, ici ce n'est pas le cas. Par contre la séquence de conversion de Julie est excellente, l'utilisation du laser holographique pour faire le faisceau autour d'elle est tout simplement très réussie visuellement.

Après au niveau de la mise en scène, il y a tout de même quelques couacs! Par exemple, la séquence où Julie se présente avec Robert Maxwell devant Steven lors du contrôle de sécurité pour la soirée où John va faire son discours est tout simplement ubuesque et non crédible. Julie est la chef de la résistance, et de surcroît scientifique et Steven ne la connaît pas ? Et Maxwell, dans la première mini-série, il rencontre Steven au cours d'une soirée de bienvenue, il sait donc pertinemment que Robert est lui aussi un scientifique et ils peuvent rentrer comme ça, comme ci de rien n'était juste à cause du faux laisser passer ? C'est tout de même un peu gros. Par contre, tous les ressorts et les mauvais côtés de la guerre sont bien démontrés. Par exemple, Maguy la petite amie du policier qui se retrouve obligée de coucher avec le traître Daniel Bernstein pour avoir des informations, et qui est un pur salaud. On le constate un peu plus tard, lorsqu'il n'hésite pas à tuer Ruby de sang-froid. Qui est le plus perdant dans l'histoire ? Maguy qui d'une certaine manière est souillée, ou Daniel qui se retrouvera au garde manger mais en vie ? Difficile à dire. Il y a aussi l'utilisation d'enfants, le fils de Donovan, pour faire la sale besogne de l'espionnage... Mais cette suite montre aussi ce que l'on attendait dans la première mini-série : l'histoire d'amour entre Julie et Donovan. Bref, elle comble toutes les attentes des fans et bien plus encore.

Pour la partie musicale, là aussi on fait dans l'excellence, c'est Denis McCarthy (Star Trek Generations, MacGyver, Sliders) un vieil ami de Joe Harnell qui reprend sa suite sur cette partie. Et c'est juste du tout bon. McCarthy nous offre une BO dynamique dans les moments d'action et un thème tout simplement sublime lorsque la résistance s'envole avec les montgolfières pour propager la toxine rouge sur la planète. Rien que ce thème, ça vaut l'achat du CD de la bande-originale de la série ! Les acteurs qui connaissent bien leur personnage à présent sont tout simplement à l'aise et parfaitement naturels, et ont les réactions qu'on attend de leur rôle qu'ils incarnent. C'est de l'excellent travail, c'est pro, rien à redire. Il n'y a qu'à voir la séquence où Ham Tyler met la toxine rouge sur le visage de Steven avec sa phrase ironique, on en attendait pas moins de lui ! Marc Singer et Faye Grant offrent une excellente prestation dans leur personnage respectif, le tout secondé par les autres qui renforcent cet état de fait. C'est bien joué et on accroche ! Et techniquement, là aussi la réalisation tient la route.

Vous l'aurez compris, malgré quelques petits défauts, La Bataille Finale est en droite lignée dans la continuation de son prédécesseur et elle est même peut-être supérieure de mon point de vue. La première mini-série + cette nouvelle mini-série propulsera d'ailleurs V parmi les séries mythiques des années 80, on comprend pourquoi en voyant cet excellent bilan de ces deux mini-séries ! La Bataille Finale devait conclure définitivement la série V, malheureusement devant le succès de celle-ci, NBC décida d'en faire une série hebdomadaire, ce qui allait causer la perte de la franchise. En tous cas la mini-série originale et La Bataille 

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