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V La série téléviséeLa bataille finale

V (1983-1985)

V (1983)


V (1983)

Résumé :

Alors qu'il est en reportage au Salvador, le reporter Mike Donovan et son assistant sont en plein dans la révolution. Alors qu'ils fuient pour échapper aux hélicoptères de l'armée. C'est alors qu'un gigantesque vaisseau spatial apparaît. Mais ce n'est pas seulement au Salvador, c'est dans le monde entier que des vaisseaux sont apparus. Les Visiteurs débarquent, venus d'une planète à côté de Sirius, avec leurs uniformes rouges et leurs armes lasers. Ils viennent en paix pour demander l'aide des humains pour sauver leur planète. Au départ très populaires, très vite des disparitions étranges de scientifiques ont lieu, et une soi-disant conspiration contre les Visiteurs serait active. Les arrestations se multiplient, et la loi martiale est décrétée. Mike Donovan découvre la vérité sur les Visiteurs : ils sont des lézards et sont venus prendre toute l'eau de la Terre, et les humains comme nourriture. Heureusement, aidé par des visiteurs qui font parti de la 5e colonne, Mike découvre que la résistance s'organise chez les humains, guidée par la jeune Julie Parrish. Mike, Julie, et la résistance vont devoir se battre contre les visiteurs pour leur survie.

Critique :

Lorsque Kenneth Johnson met en chantier la série V, il a déjà quelques beaux succès à son actif dans les séries tv telles que : L'Homme qui Valait 3 Milliards ou encore L'Incroyable Hulk. Johnson déclare que l'histoire lui a été inspirée par le roman It Can't Happen Here ('Ça ne peut arriver Ici'). C'est surtout une allégorie de la seconde guerre mondiale, montrant la montée d'un mouvement fasciste type nazi sur fond de science-fiction, ici ce n'est plus un pays qui veut imposer sa loi aux autres, mais une autre race qui n'est pas de la planète Terre. On y retrouve tous les ingrédients : paraître amicaux aux yeux de ceux qu'on désire envahir, embrigadement de la jeunesse pour la rallier à sa cause, contrôle des médias pour la propagande, les uniformes, les récompenses pour la délation, etc. Les deux premières mini-séries de 1H40 chacune, ont été crées, écrites et réalisées par Kenneth Johnson lui-même, à l'image de Patrick McGoohan avec Le Prisonnier, on peut dire que V est la série de Johnson.

La version initiale qui parlait des fascistes fut jugée trop cérébrale pour les américains moyens, par les cadres de NBC. C'est ainsi que pour capitaliser sur le thème en vogue de la SF avec des franchises telles que StarWars, que les fascistes furent changés en extra-terrestres. Johnson profita d'un budget confortable pour sa production : 13 millions de dollars à l'époque, soit le budget du premier film de StarWars ! D'où la qualité de cette première mini-série. Bien que les effets spéciaux soient inégaux d'une scène à une autre et que certains soient plus soignés que d'autres.

Aussi, qu'en est-il de cette première mini-série originale ? C'est du très bon, même si la première partie est un peu longue, mais c'est en fait parce qu'elle prend le temps de montrer et de mettre en place les personnages principaux de la saga, et que l'on voit comment ils sont affectés les uns et les autres par rapport à leur situation personnelle vis à vis des visiteurs. Ainsi nous retrouvons le reporter Mike Donovan, incarné par Marc Singer (Dar L'Invincible, La Planète des Singes, La Croisière s'Amuse) qui se retrouve en première ligne, puisque faisant son travail d'investigation il découvre le vrai « visage » des visiteurs et leur véritable but qui est de pomper toute l'eau de la Terre et de prendre les humains qui leur serviront de nourriture. Par ce fait, il se retrouve rapidement dans la résistance et en devient un des leaders aux côtés de Julie Parrish, interprétée par la très jolie Faye Grant (Ralph Super-Héros, La Fille de Mon Meilleur Ami, État de Grâce). Cette dernière, scientifique est tout naturellement chassée par les visiteurs par peur qu'elle découvre leur véritable nature ou un moyen de les combattre et de ce fait elle aussi n'a d'autre choix que de se battre pour survivre.

Nous avons également Robert Maxwell, joué par Michael Durell (Matlock, Beverly Hills 90210, Alice), qui va devoir lui aussi se battre pour sa famille. Il y a une pléiade d'acteurs dans les seconds rôles qui renforce le côté dramatique, on peut citer les personnages tels que Elias Taylor, le voyou repenti pour venger la mort de son frère Ben. Robin Maxwell qui a une aventure avec un visiteur et qui aura un enfant avec, la famille Bernstein dont le fils Daniel devient un collabo, Kristine Walsh la reporter amoureuse de Donovan et qui retrouvera son objectivité et admettra enfin la vérité sur les visiteurs en le payant de sa vie. Et d'autres... Côté visiteurs, c'est Diana, jouée par Jane Badler (Mission Impossible 20 ans Après, Falcon Crest, La Loi est la Loi) qui est bien sûr la figure de proue de cette race et l'ennemi à abattre. Elle est assisté par John, incarné par Richard Herd (Les Experts Miami, Seinfeld, Hooker), commandant fantoche qui se cache derrière Diana pour assurer ses succès, et qui y laissera la vie à cause de sa lâcheté.

La résistance peut compter sur l'aide de Martin, interprété par Frank Ashmore (Barnaby Jones, Chips, La Guilde), un membre de la 5e colonne chez les visiteurs et qui ne cautionne pas ce que fait leur leader. Devenant le meilleur ami de Donovan, il fera tout pour l'aider au péril de sa vie et se fera même démasquer : il n'aura d'autre choix que de faire tomber Diana et ses sbires. Nous avons aussi Willie le gentil visiteur joué par Robert Englund (Mort et Enterré, Wishmaster, Clinique de la Peur) le célèbre Freddy Kruegger des Griffes de La Nuit. Nous pouvons aussi ajouter Brian, le visiteur qui a la relation avec Robin Maxwell et finira mal, Steven qui voudrait prendre la place de Diana et fait tout pour lui faire porter le chapeau à la moindre erreur, lui aussi finira mal sa carrière de lézard. Bref, vous l'aurez compris vous avez toute une série de portraits chez les bons et les méchants, ce qui renforce la crédibilité de l'histoire.

 Les principaux protagonistes ont une personnalité creusée, ce qui fait qu'on s'y attache tout naturellement. Même si parfois, certaines scènes d'après guérilla urbaine font un peu factice, on a tout de même de très jolies séquences : lorsque le frère d'Elias vole du matériel, et qu'il se fait tuer, Julie tente alors de le sauver et se fait blesser à la hanche, la scène est vraiment très bien réalisée et très émotionnelle, tout comme celle où Julie se dresse seule avec son pistolet face à la navette de Diana au péril de sa vie. Pour le côté technique, comme dit plus haut certaines séquences d'incrustations des vaisseaux ont mal vieillies, d'autres sont mieux réalisées, il faut savoir que les premières séquences d'intro des vaisseaux mères furent filmés au format télévision pour que l'incrustation apparaisse le moins possible, les tirs des lasers eux ont mieux supporté les années et ça reste de bonne facture, on a aussi la scène avec la tête mécanique de Diana qui mange le cochon d'inde, néanmoins ceci est compensé par une histoire prenante, et une excellente réalisation. Et il n'y a vraiment rien de bien méchant, d'ailleurs il faut se remettre dans le contexte : dans les années 80 il n'y a pas encore d'effets numériques, et les effets optiques et autres incrustations sont très coûteux.

Le montage est dynamique, et dès que l'histoire démarre vraiment nous sommes happés par elle et on se prend à être du côté des héros pour qu'ils gagnent. Certaines situations sont même excellentes : comme ce visiteur qui interpelle Robert Maxwell et qui joue sur ses sentiments de père, en lui faisant croire qu'il en est un lui aussi, et qu'ils vont prendre le camp des résistants en douceur. Alors qu'il est en réalité, un beau pourri. Les scènes en extérieur sont assez réussi, mais c'est surtout l'intérieur des vaisseaux mères qui fait vraiment réaliste, un grand bravo à Mort Rabinowitz pour son talent de décoration, il y a des endroits bien lugubres, et qui foutent les jetons, comme celui du stockage des humains par exemple. Il faut également bien observer, tout au long de ces deux premières parties, on a des petits clin d'œil à la SF et les visiteurs : la musique de StarWars à l'arrivée des visiteurs, Brian qui joue à Space Invaders lorsqu'il est avec Robin, un film de dinosaures passe dans la régie où Mike doit récupérer la cassette qu'il a tourné dans le vaisseau mère, etc. Bref, V reste l'une des meilleures séries des années 80 et surtout l'une des plus marquantes. À sa diffusion en France, les deux premières parties de cette première mini-série furent coupées et diffusées en 4 épisodes.

La version française est d'excellente facture, on retrouve Richard Darbois pour la voix de Marc Singer, Frédérique Tirmont pour Faye Grant, Luq Hamet pour Elias Taylor, Pierre Hatet pour Robert Maxwell, etc. La musique signée Joe Harnell (L'Incroyable Hulk, Alien Nation, Super Jaimie) un vieux complice de Kenneth Johnson est assez lugubre, et colle assez bien à ce qui se passe à l'écran. Vous l'aurez compris, je ne peux que vous encourager à vous replonger dans cette série emblématique, malgré ses petits défauts, c'est assurément une série phare des années 80, plongez-vous dans les mini-séries, la série tv, elle par contre ne valant pas la peine d'être visionnée, et ne laisse pas un souvenir impérissable. Un grand bravo en tous cas à Kenneth Johnson pour sa création, qui sera très bien accueillie et marchera bien aux USA et à l'international.

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