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Zorro

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A PARTAGER! LES GÉNÉRIQUES CULTES DE SÉRIES TV - Zorro (Saison 1)Fan de Zorro? Retrouvez notre dossier complet sur la série culte par Phil DLM & Estuaire44 sur Le Monde des Avengers:http://theavengers.fr/index.php/hors-serie/annees-1950/zorro-1957-1961Rejoignez la discussion sur Zorro sur notre forum: http://avengers.easyforumpro.com/t1328p120-serie-zorro

Posted by Le Monde des Avengers on Tuesday, October 27, 2015

Au début des années 1820, le sémillant Don Diego de la Vega s'en revient dans sa Californie natale, après avoir terminé ses études madrilènes, un passage obligé pour les fils de la noblesse espagnole établie dans le Nouveau Monde. Outre sa parfaite éducation et sa joie de vivre, il y a notamment brillé par sa grande maîtrise de l’épée, remportant un prestigieux trophée à la Cour du Roi. Don Diego, fils de Don Alejandro, important latifondista (propriétaire terrien) établi près du bourg de Los Angeles, ne reconnaît pas sa contrée. Cette partie prospère de la lointaine Californie est en effet tombée sous la coupe d’un commandant militaire brutal et avide, Monastorio.

 

Scandalisé par le règne de l’arbitraire et de l’iniquité, Don Diego va passer à l’action, avec l’aide de son fidèle domestique et ami, Bernardo, muet et prétendument sourd. Alors qu’il se fait passer pour un dandy inoffensif et oisif, il devient la nuit venue El Zorro (le Renard), vengeur masqué et vêtu de noir, dont la hardiesse, la ruse et le talent d’escrimeur vont parvenir à contrer Monastorio (et aussi à ridiculiser malicieusement le sympathique sergent Garcia). Mais, après la chute du tyran, d’autres bandits viendront menacer la Californie et El Zorro continuera à chevaucher son pur sang Tornado, en champion de la justice et protecteur des opprimés.

 

Cette série immensément populaire, produite par Walt Disney, fut diffusée de 1957 à 1961 sur ABC, en noir et blanc. Elle compte 82 épisodes, tous de format court (25 minutes), hormis les quatre derniers, passant à un format long de 50 minutes. Mais tout comme plus tard le Saint, El Zorro fut auparavant un personnage littéraire, sous la plume du romancier américain Johnston McCulley, passionné par l’histoire de la Californie. Le premier roman parut en 1919 et dès l’année suivante El Zorro connut sa première aventure à l’écran, dans l’Hollywood du cinéma muet (The Mark of Zorro, avec Douglas Fairbanks). Le personnage gagna rapidement en popularité, poursuivant sa double carrière littéraire et cinématographique, même après le passage au parlant.

 

Après avoir acheté les droits, Walt Disney caressa l’idée d’une adaptation en série télévisée dès le début des années 50, alors qu’il cherchait à financer par des productions à succès son mirifique projet de Disneyland, finalement inauguré en 1955. Mais le scepticisme des diffuseurs et sponsors l’incita à différer le projet. Si, suite à un accord de partenariat global signé avec ABC, la série fut diffusée à partir de 1957, sa production s’avéra elle même une authentique aventure. Trouver l’interprète principal constitua un travail de longue haleine, l’heureux élu devant tout à la fois rendre crédible la nature hispanique de Don Diego mais aussi la double facette du personnage, gentilhomme aimant la vie et redoutable vengeur masqué, maître de l’épée.

 

L’inconnu Guy Williams, d’ascendance italienne (de son vrai nom Armando Catalano), fut retenu, alors qu’il ne comptait guère qu’une carrière de mannequin et quelques petits rôles à son actif. Ce pari, décidé par Walt Disney en personne, allait s’avérer l’un des castings les plus performants et déterminants de l’histoire des séries télé. Pas son charme, son élégance naturelle, sa vitalité et sa présence physique, Guy Williams va s’affirmer comme le grand atout et moteur de la série. La série aura pareillement la main heureuse pour le reste d’une distribution correspondant parfaitement aux personnages et à leur identité espagnole (sans que les comédiens le soient souvent le moins du monde). Concernant les seconds rôles, Disney saura également davantage s’ouvrir aux acteurs hispaniques que ce qui se pratiquait à l’époque.

 

La production bénéficiera du soutien de l’auteur Johnston McCulley, celui-ci étant sensible à son respect de la culture hispanique de la Californie d’alors. La série saura en effet décrire avec talent son art de vivre, tout en ne celant pas les inégalités sociales d’un système demeuré très féodal. Les auteurs pourront ainsi s’affranchir du modèle littéraire, inventant ainsi la fausse identité de dandy non violent forgée par Don Diego, absente des romans. Afin de respecter ce cachet historique participant pleinement au charme inaltérable de la série, mais aussi d’élever les scènes d’action aux standards du cinéma, Walt Disney va consacrer un budget fort conséquent à la série.

 

Un vaste décor permanent, premier du genre, est créé dans les studios des productions Walt Disney, à Burbanks. Ils recréent avec soin le village de Los Angeles et sa caserne, comprenant des plateaux aux très nombreux accessoires typiques choisis avec goût, mais aussi une colline artificielle nantie d’une rivière et d’une cascade fonctionnant en circuit fermé. Pas moins de quatre chevaux noirs et racés sont mis au service de la production, trois d’entre eux servant aux cavalcades et la quatrième, superbe pur sang ayant remporté des prix nationaux, étant dédié aux plans rapprochés avec Williams. Walt Disney dépense sans compter pour ce projet lui tenant particulièrement à cœur, jusqu’à inquiéter son frère Roy Oliver, en charge des finances des studios Celui-ci veillera  toujours à éviter le moindre gaspillage durent le tournage de la série.  

 

Zorro devient la série relevant du Western la plus chère jamais tournée. Au total, chaque épisode va bénéficier en moyenne de la somme absolument considérable pour l’époque de 82 000 dollars d’alors. Ce poids financier présentera d’ailleurs des conséquences négatives. Pour économiser là où cela ne se voit pas à l’écran, la production va pousser à l’extrême le découpage des tournages, tournant à la chaîne des scènes se déroulant dans le même décor, mais appartenant à des épisodes différents. Les comédiens auront ainsi parfois à jouer leurs personnages sans réellement saisir leurs motivations du moment. La course au spectaculaire et au réalisme des affrontements émaillera le tournage de nombreux incidents, les duels s’effectuant avec des épées non mouchetées.

Après des débuts quelque peu hésitants, la série conquiert son public notamment en instituant des arcs couvrant plusieurs épisodes et apportant une dramatisation supplémentaire. Dès lors une Zorromania se met en place à travers les Etats-Unis. La série bat des records d’audience tandis que le fameux geste du Z tracé à la pointe de l’épée devient une mode très suivie dans une jeunesse participant à de nombreux clubs de fans. La formation féminine alors en vogue des Chordettes connaît un grand succès en reprenant la fameuse chanson du générique. Tout en se produisant à Disney land, Guy Williams devient l’invité d’honneur de nombreux rodéos. Disney développe un intense merchandising, à une échelle encore inédite, et les sponsors se montrent prêt à verser une obole plus que conséquente.

La série devient progressivement  populaire à l’étranger et se vendra au total dans plus de 120 pays (dont la France, avec une première diffusion en 1965). Alors qu’elle est au zénith de son succès, la série ne se voit cependant pas reconduite pour une troisième saison. En effet, une crise dégénérant sur le terrain judiciaire éclate entre Disney et  ABC, à propos du partage des considérables revenus générés. Disney préfère cesser toute collaboration avec ABC et lancer d’autres séries sur un  nouveau diffuseur. Mais la légende de Zorro demeure. Le vengeur masqué connaîtra par la suite de multiples incarnations au petit comme au grand écran, tandis que la série conserve toujours une grande popularité, à l’image de son héros souriant et si peu cruel, si différent des vengeurs tourmentés d’aujourd’hui.

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