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DANS SEPT JOURS LE DÉLUGE Steed plans a boat trip – Emma gets very wet Tournage : 30 avril au 11 mai 1965 Diffusion : ITV, 20 novembre 1965 – FR3, 23 juillet 1991 en VOST Scénario : : Colin Finbow Réalisation : Sidney Hayers Noel Purcell (Jonah Barnard), Albert Lieven (Dr. Sturm), Sue Lloyd (Joyce Jason), Talfryn Thomas (Eli Barker), Geoffrey Palmer (Martin Smythe), John Kidd (Sir Arnold Kelly). Résumé Ted Barker, un braconnier, est retrouvé noyé au milieu d'un champ dans une région aride. Les Avengers se rendent sur place. Tandis que Steed rencontre un dénommé Jonah Barnard qui, persuadé de l'imminence du Jugement Dernier, construit son arche de Noé, Mrs Peel rend visite au frère du défunt, Eli Barker. Ce dernier subit le même sort que Ted avant d'avoir pu renseigner Mrs Peel. Les Avengers sont intrigués par la présence persistante d'un nuage au-dessus d'une entreprise vinicole située au milieu du fameux champ ; Steed s'y introduit comme négociant en vin. Il fait la connaissance du Docteur Sturm et en profite pour remarquer certaines incohérences. Le Docteur Sturm a trouvé le moyen de produire de la pluie à volonté et il entend monnayer son invention. Il fait noyer sous un orage l'expert météorologique envoyé sur place et enlever Mrs Peel. Steed et Jonah, un allié de circonstance, délivrent Emma, puis s'ensuit une bagarre sous une pluie diluvienne. Les Avengers sortent victorieux tandis que le Docteur Sturm est tué par son invention. Épilogue Steed et Mrs Peel quittent les lieux en Minimoke ; Emma a un rhume "Bless you", Steed une bouteille de rhum et un ticket pour l'arche de Jonah ! Tandis qu'Emma s'exprime en français "Bon voyage", Steed avoue indirectement avoir un faible pour elle (enfin !) "I've got a weakness for big brown eyes". CRITIQUES
Denis Chauvet 24 février 2004 A Surfeit of H2O inspira le film tant décrié par les fans et spécialistes de la série. Je fais partie de ceux qui considèrent que ce film est raté et qu'il ne ressuscite en aucune façon la série mythique des années 60. Lorsqu'on compare le budget du long-métrage avec celui de l'épisode, on a la preuve que l'argent dans une production n'est pas synonyme de qualité. A Surfeit of H2O est un épisode incontournable de la série : on y retrouve l'action, l'humour et la science-fiction caractéristiques des Avengers. Le titre français initial Que d'eau, que d'eau ! s'adaptait mieux à l'histoire et au titre original [traduction littérale : "Une surabondance d'H2O"]. L'intrigue est originale et donne un côté écologique à la série au même titre que La poussière qui tue. Un scientifique a trouvé par hasard en arrosant son jardin un moyen de produire de la pluie à volonté grâce à un procédé chimique et électronique ! Un comble pour un pays comme la Grande-Bretagne où la pluie est censée faire partie du paysage (je peux néanmoins affirmer qu'il ne pleut pas plus à Londres qu'à Paris) ! Les personnages secondaires ont beaucoup d'importance dans l'épisode. Jonah Barnard (Noel Purcel) en prédicateur construisant son arche salvatrice est inoubliable. Très convaincant dans ses prêches, il induit le spectateur en erreur, faisant de lui-même un suspect en début d'épisode même s'il a contribué par ses vociférations et ses dix (!) lettres au Times à l'arrivée des Avengers ; Jonah a le parler juste lorsqu'il décrit Mrs Peel "tall, slim, very attractive, sinful (!)" et il s'avérera finalement un allié précieux pour Steed dans le dénouement. Ses cris "Hallelujah" sous la pluie artificielle sont une autre excentricité du personnage. Eli Barker, superbement interprété par Talfryn Thomas, est également un second rôle remarquable. Il a le physique ingrat qui convient parfaitement au personnage et sa maison perméable est digne de la série (dans quel état doit se trouver le premier étage ? !). Son accent gallois est inimitable lorsqu'il avertit Emma de ne pas s'asseoir sur le canapé "just for your fine city clothes". Mrs Peel prenant le thé sous un parapluie est la meilleure scène de l'épisode, car elle caractérise idéalement la Grande-Bretagne ! Quant au Professeur Sturm, il est le "méchant" parfait, cynique et cupide que rien ne peut entraver : Mrs Peel attachée sur le pressoir a la phrase juste : "you diabolical mastermind, you !". Il est finalement victime de son invention, comme le fut le Dr Armstrong. Steed est un négociant en vin "Steed, Steed, Steed, Steed, Steed and Jacques limited" ; nom français car qualité oblige "in the wine trade, we must have that French touch" et il prononce un monologue intéressant : il décrète la brochure d'aucune utilité par rapport à son savoir et on découvre un Steed amateur de bon vin (à revoir dans Meurtre par téléphone). Par contre que représente l'énorme cornichon dans le bocal ? Cucumber wine ! On frise le mauvais goût, qui sera atteint dans le même registre dans La mangeuse d'hommes du Surrey ! Les scènes en extérieur se "fondent" bien avec celles tournées en studio et aucune fausse note, contrairement par exemple à l'épisode Le jeu s'arrête au 13, n'est à relever. Les scènes de pluie sont remarquablement bien filmées (scène d'introduction et bagarre finale). Côté mode, la garde-robe de Steed a tendance à varier un peu trop souvent sans tenir compte des contraintes du scénario ; Mrs Peel a six tenues différentes dans cet épisode, mais elles n'ont pas toutes la classe du tailleur porté chez Elie (manteau en peau de léopard à l'entreprise vinicole – tenue luisante et bonnet bicolore au rendez-vous d'Eli). L'humour de cet épisode est axé plus sur les situations que sur les répliques. Steed déclare néanmoins à Joyce Jason (Sue Lloyd) dans la réserve de bouteilles de vin : "Now, I know why cows have that contented look. I always thought that it was something to do with bulls", Emma accueille Steed et Jonah sortant des égouts par "Gentlemen should knock before entering" et les traces laissées par les victimes rappellent à Steed les gâteaux d'une tante "I had an auntie who used to make biscuits like this". Admirez comment Steed fait le baisemain à Miss Jason et offre des fleurs (détrempées) à Mrs Peel, qui les lui redonne aussitôt ("Your flowers"). Juste avant son enlèvement, Mrs Peel est attablée en train d'écrire dans sa combinaison en cuir et nous savons alors que le dénouement est proche ! EN BREF : Un script original, pas croyable et typiquement Avengers, une bonne mise en scène (de Sidney Hayers, réalisateur des Cybernautes) et de bons acteurs font de A Surfeit of H2O un épisode remarquable et remarqué vu qu'il servira de trame pour un film !
Steed3003 27 décembre 2004 Voilà donc l'épisode qui a inspiré le film, est-il aussi bon que mon camarade Denis le prétend ? Colin Finbow, dont c'est le seul scénario pour la série, a écrit ici une intrigue très ambitieuse. On pourrait même dire trop ambitieuse : difficile parfois avec un budget si limité de donner naissance à l'écran aux idées les plus folles des scénaristes. Le désastreux La mangeuse d'hommes du Surrey en a fait les frais. Néanmoins, elle a l'avantage d'être très originale ; si originale qu'on se demande même parfois ce que nos deux espions sont venus faire dans cette galère ! L'épisode ne manque pas non plus d'humour, surtout dans les répliques ; les meilleures étant dans la bouche de Steed, comme ce commentaire sur la marque d'un cadavre dans la boue : "I had an auntie used to make biscuits like this" (en VF : "J'avais une tante qui adorait faire des biscuits de cette forme là"). On pourrait cependant reprocher à Colin Finbow ses personnages stéréotypés à l'extrême, même si leur excellente interprétation leur confère une certaine ampleur. Le diabolical mastermind of the week n'est pas marquant, loin de là. D'autre part, l'intrigue aurait gagné à être resserrée, surtout les 20 premières minutes. À être moins alambiquée également. Plus de rebondissements auraient été aussi appréciables. Cependant, il a écrit une des scènes les plus insoutenables de la série : Mrs Peel se faisant progressivement écraser sous le pressoir. On souffre vraiment pour elle. Il en sera de même dans Les chevaliers de la mort ou la scène finale de La chasse au trésor ! L'excellent jeu de Diana Rigg en est largement responsable. En bref, une histoire sympathique, mais vraiment pas transcendante. Un scénario si ambitieux nécessitait une adaptation visuelle à la hauteur. L'inégal Sidney Hayers ne fait pas ici son meilleur travail. La contraste avec Les cybernautes est sévère. Autant le dire tout de suite, les effets spéciaux, incomparables avec ceux du film bien évidemment, sont globalement réussis. La pluie battante est très bien retranscrite, même si on a du mal à croire que l'on puisse se noyer dans une flaque d'eau ! À cet égard, l'environnement sonore de l'épisode est lui aussi très soigné. Néanmoins, l'épisode manque globalement de souffle et de rythme. Un montage plus serré à la Cybernautes aurait été adéquat. Par conséquent, malgré quelques plans réussis (regardez ceux de 28'34" et 37'01"), ainsi qu'un des combats les plus impressionnants de la série (inoubliable bagarre sous la pluie), ce n'est pas la débauche visuelle à laquelle on pouvait s'attendre et l'on en vient à s'ennuyer poliment. Heureusement, l'excellente interprétation de Noel Purcell (et ses inoubliables "Alleluia !") et un Macnee en très grande forme nous permettent de nous amuser tout de même un peu. Mrs Peel a une coupe Purdey-like très bizarre quand elle rencontre pour la première fois le docteur Sturm. Dieu merci, les coiffeurs de Diana Rigg ne renouvelleront pas l'expérience. Steed est formidable tout au long de l'épisode : culotté mais tout en manières et avec plein d'humour, il dynamise un épisode par ailleurs plutôt morose. Ne manquez pas à ce titre son envolée sur le vin ou le regard amusé qui suit sur un tableau qui se prête à tous les "double-entendre". Mrs Peel est ici plus en retrait. Les extérieurs, qui se résument à de vertes contrées, sont nombreux dans l'épisode. Les décors en studio sont inégaux : si l'on est séduit par la rusticité soignée de la maison d'Eli, on trouvera la fabrique de vin, et la cave qui l'accompagne, très... industrielles. Mais après tout, n'est-ce pas l'effet recherché ? Steed porte un costume Edwardian, comme l'évoque le livre The Avengers Dossier, très incongru au début et durant le tag final de l'épisode. Mrs Peel porte, pour une fois, une tenue de cuir plutôt laide et passant très mal à l'écran. La musique, plutôt discrète ici, est un des points positifs de l'épisode : elle lui apporte énormément de rythme. EN BREF : Si l'épisode se suit avec un certain plaisir, notamment pour ses effets spéciaux réussis et son humour, il souffre tout de même de nombreuses longueurs.
Le scénario de Colin Finbow ne représente sans doute pas l'atout principal de A surfeit of H2O. En définitive, l'on se retrouve avec la sempiternelle kyrielle de meurtres, conclue par le classique combat conclusif (« C'est la lutte finale » est finalement autant une antienne pour Peppone que pour nos héros). De plus, même si à un degré moindre que pour les Cybernautes, on renoue ici avec un thème trop profondément dans la Science-fiction classique (mais également le Fantastique) : le contrôle climatique. Après tout, Mulder et Scully ont aussi eu à affronter le Roi de la Pluie!Son emploi apparaît néanmoins plus ambitieux, avec une connotation écologiste avant-gardiste. On se demande cependant pourquoi l'opposition tue les gêneurs par la pluie, ce qui risque immanquablement d'attirer l'attention sur elle. Surtout l'épisode va grandement gagner en intérêt sur d'autres plans. La mise en scène de Sidney Hayers se révèle ainsi brillante. Les scènes de pluie torrentielle sont fort bien rendues, se montrant particulièrement angoissantes. A note époque de suremploi d'images générées par ordinateur (unique argument réel de tant de films), on apprécie la simplicité et l'imagination de ces simples effets spéciaux si créatifs. La découverte du cadavre d'Eli apparaît également comme un sommet du sinistre. L'épisode alterne avec bonheur les scènes sombres et humoristiques, comportant plusieurs à-coté amusants, comme la Minimoke de Mrs Peel ou la scène du toit percé, parfaitement minutée. A Surfeit of H2O nous vaut également d'apprécier plusieurs scènes en extérieur, alors que cette saison 4 n'a guère été généreuse sur le sujet jusqu'ici. Quelques décors réussis apportent également leur écot à l'ensemble , comme l'arche de Jonah ou la salle de contrôle climatique de Sturm. La bagarre finale, pour sempiternelle qu'elle soit, devient vite particulièrement spectaculaire et divertissante. D'autre part, le récit incorpore plusieurs personnages secondaires très réussis. L’énergique et sympathique Jonah apporte de la bonne humeur, mais ne se détache pas par son originalité. La pop-culture (notamment américaine), regorge de tels prophètes clamant la fin des Temps. De plus les postures de Jonah deviennent assez vites répétitives. Ce n'est pas fondamentalement rendre service aux Excentriques que de prolonger leur apparition. Leur humour s'insère bien mieux au sein d'une unique scène pétillante, organisée autour d'eux, afin d'éviter tout délayage. Un exercice de style par contre particulièrement réussi entre l'hilarant Eli et Mrs Peel ! Après ces deux individus haut en couleurs, l'opposition apparaît assez terne, hormis l'archétypal mais savoureux Sturm. Avec lui, l'épisode réussit un joli parallèle entre les fanatismes religieux et scientifiques, ce dernier ressortant plus déshumanisé encore que le précédent. Finalement ce sont les Avengers eux-mêmes qui plaident avec le plus d'efficacité en faveur de l'épisode. L'opus occasionne en effet une vraie revue de modes chez Mrs Peel, avec de nombreuses vêtures très Sixties. La tenue et le chignon de la pseudo journalistes sont cependant pour le moins agressives ! Steed n'est pas en reste avec un splendide costume de gentleman farmer. On apprécie vivement qu'Emma participe activement à l'action, avec une conviction toujours aussi forte chez Diana Rigg. Le personnage s'érotise de nouveau, avec un clair subtext sadomasochiste succédant à celui de Dial a Deadly Number, lors de l'éprouvant passage de la presse. Ce qui nous apporte d'ailleurs l'une des répliques les plus fameuses de la série. Steed développe beaucoup d'humour malicieux, notamment lors d'une de ses plus amusantes identités d'emprunt. Le face à face avec la toujours sublime Sue Lloyd (trop rare chez les Avengers) devient d'ailleurs particulièrement mutin, voir vert. Patrick Macnee se montre décidément toujours à son meilleur avec ses partenaires féminines. Un tag final explicite et romantique vient idéalement conclure cet opus éminemment relevé de nos héros. EN BREF: L’épisode s’insère dans un Science-fiction trop traditionnelle mais brille par sa mise en scène. Les Avengers sont par ailleurs en grande forme ! VIDÉO Un combat final parmi les plus impressionnants de la série INFORMATIONS COMPLÉMENTAIRES
Tournage o Le rendez-vous à l’issue tragique entre Mrs Peel et Eli Barker fut filmé au Tank 2, soit le plus imposant des deux réservoirs d’eau des Studios d’Elstree. Cet imposant décor servit aux scènes nautiques de nombreuses séries des années 60 et 70, ainsi que dans cinq autres épisodes de Chapeau melon (Les espions font le service, L’oiseau qui en savait trop, Un dangereux marché, Mais qui est Steed ? et Homicide et vieilles dentelles). Tank 2 fut, hélas, démoli en 1991, quand les deux tiers du studio furent achetés afin de construire un supermarché… (source : The Avengers on Location) Continuité o Docteur Sturm ouvre le robinet pour montrer la provenance du bruit à Steed. Quelques instants après, on peut apercevoir une main à l'arrière-plan fermer le robinet pendant que Docteur Sturm et Mr Smyth observent Sir Kelley. Un peu plus tard, après que Docteur Sturm "ait ordonné" la pluie, le robinet coule de nouveau. o La maison d'Eli a un étage. Comment se fait-il que Mrs Peel soit obligée d'ouvrir un parapluie alors qu'ils sont supposés se trouver au rez-de-chaussée ! o Lorsque Steed se rend à l'usine après la destruction du matériel météorologique, on peut apercevoir l'ombre d'un micro juste avant qu'il ne rentre dans la réserve à vins. o Lorsque Mrs Peel se rend sur place, elle quitte la route des yeux tout en parlant à Steed. On entend le bruit d'un klaxon mais aucune voiture ne les croise. o La scène où Emma découvre la dépouille d'Eli est censée se dérouler en soirée, pourtant il fait grand jour. o Après la scène finale de la bagarre sous la pluie diluvienne, on peut remarquer que les acteurs paraissent bien "secs" et qu'ils ne laissent même pas d'empreinte d'eau sur le sol ! o Un micro – ou quelque chose dans le genre – est visible lorsque Steed et Jonah sont dans le champ, juste après avoir examiné les empreintes qui rappellent à Steed les biscuits d’une tante ! o Comme souvent, Patrick Macnee et Diana Rigg sont remplacés par leurs doublures pour les plans éloignés de l’épilogue. o Deux Mini Moke, au minimum, ont dû être utilisés pour le tournage. En effet, le disque du véhicule est soit sur le pare-brise, soit sur le côté. Détails o Mrs Peel a troqué sa Lotus Elan pour une Minimoke dans cet épisode. Les Minimoke sont les taxis de la série Le Prisonnier. o Le nom de l'entreprise est "Grannie Gregson's". o Comme souvent, un second rôle souligne le caractère Britishness de la série. Ici, Eli Barker au sujet de l’arche: ‘First class timber throughout of the finest British oak’ [Bois de première classe du meilleur chêne britannique]. o Steed à Mrs Peel après la mort d’Eli: ‘There seems to be a surfeit of H2O in this vicinity’. o Un jeu de mots intraduisible au sujet du vin ‘surprenant’ que propose Joyce: ‘Old bark’, et la réponse de Steed : ‘Must have put the dog in it, too’. ‘Bark’ signifie en effet ‘écorce’ et ‘aboyer’. o Evidemment, toujours les fake extérieurs des fenêtres du laboratoire, sauf lors des installations des appareils de mesure d’humidité… o Le contrôle du climat a régulièrement inspiré les auteurs de Science-fiction, notamment dans l'approche de la terraformation de planètes destinées à accueillir l'humanité. Les légendes urbaines conspirationnistes bruissent également de rumeurs à propos du développement d'armes climatiques (notamment autour des programmes HAARP ou Stormfury). L'armée américaine aurait ainsi augmenté le niveau des précipitations durant la guerre du Vietnam, pour entraver les mouvements ennemis. Des techniques existent néanmoins réellement, telles l'ensemencement des nuages (via des avions ou des fusées), par des substances chimiques provoquant la pluie. Des études se déroulent sur la possibilité qu'une ionisation des hautes couches de l'atmosphère puisse provoquer la pluie. Des expérimentations sont en cours dans les Émirats Arabes Unis. L'une des approches les plus étonnantes du contrôle climatique demeure cependant le Schtroumpfeur de Pluie, mis au point par le Schtroumpf Bricoleur et finissant par provoquer des catastrophes similaires à celles affrontées par nos Avengers ! (album Le Cosmoschtroumpf) o Emma Peel a enregistré un taux d'humidité de 67,8 %. Il s'agit de la mesure du rapport entre le contenu en vapeur d'eau de l'air et sa capacité maximale à en contenir dans les conditions de l'observation. Ce taux se mesure avec un hygromètre et comporte d'importantes applications en chimie. Cette humidité relative doit légèrement dépasser les 100% pour qu'un nuage puisse se former. Dans les forêts tropicales humides, ce taux peut atteindre les 80%.o Le titre Sept jours avant le Déluge fait sans doute allusion au Livre de l'Apocalypse selon St Jean, où avènement est scandé par des déclinaisons de séries de sept éléments : sept églises , sept esprits, sept chandeliers, sept étoiles, sept anges, sept lampes, sept sceaux, sept cornes, sept yeux, sept trompettes, sept tonnerres, sept têtes, sept diadèmes, sept fléaux, sept coupes, sept montagnes et sept rois. Acteurs – Actrices o Sue Lloyd (1939-2011) fut danseuse et modèle avant d'être actrice. Elle a tourné dans de nombreux films et séries dont Département S, Le Saint et Amicalement vôtre. Elle a tenu le rôle récurrent de Cordelia Winfield dans Le Baron. Elle a joué le rôle de Hannah Wild, la partenaire de Steed, dans la pièce de théâtre The Avengers et écrit son autobiographie en 1998 : It seemed like a good idea at the time. o Dr Sturm est censé être d'origine allemande : "Sturm" en allemand veut dire "storm" en anglais et "tempête" en français. Coïncidence ? Albert Lieven (1906-1971) est né en Allemagne et a émigré, fuyant le nazisme, ce qui explique l'accent allemand et le nom Docteur Sturm dans l'épisode ! o Terry Plummer (Frederick) a participé à de nombreux autres épisodes de la série (il n'est pas toujours mentionné dans la distribution) : L'heure perdue – Les chevaliers de la mort – Interférences – Remontons le temps – Meurtres distingués – Le dernier des sept – L'homme au sommet – Un dangereux marché. o Talfryn Thomas (1922-1982) est un acteur gallois, connu sous le pseudo "Talf the Teeth" à cause de son physique ingrat. Il a participé à de nombreux shows radiophoniques de la BBC et à des productions tournées au pays de Galles dont un épisode du Saint. Il a tourné également dans un épisode d'Amicalement vôtre où il avait le rôle d'un braconnier, comme Eli Barker ! Il est décédé d'un arrêt cardiaque. À noter que… o Lors de sa première diffusion en France sur FR3 dans l'émission Continentales en VOST, cet épisode avait le titre Que d'eau, que d'eau ! o D'après Television's Greatest Hits, cet épisode fut le plus regardé pour l'année 1965 et se classe quatrième pour toute la série. o Dans les bonus photographiques, Sue Lloyd pose dans son tailleur jaune élégant ; 4 photos couleur et 2 n&b. o Le film The Avengers, sorti au cinéma en août 1998, s'est très largement inspiré de ce scénario complètement fou : la maîtrise de la pluie et du beau temps ! o Un titre français très bizarre puisqu'à aucun moment dans l'épisode, il n'est fait référence à une échéance de 7 jours. Si la référence est biblique, même chose : dans l'histoire de Noé, il n'est jamais fait référence à 7 jours. Un titre inexplicable, donc... o Comparaison éditions DVD Studio Canal / Optimum (par Denis Chauvet): L’image Studio Canal n’a pas trop souffert et si les épisodes étaient tous comme celui-ci, sans une image souillée, on pourrait même s’abstenir de racheter l’édition Optimum. Néanmoins, le problème de définition est récurrent et on s’en aperçoit en passant les deux éditions l’une après l’autre. Pour cet épisode, si on est habitué à l’image Studio Canal, ça passe… A noter que la légère différence de format d’image sur la collection Optimum permet de voir plus nettement l’ombre du micro qui se déplace lorsque Steed rentre dans la réserve à vins. Fiche de Dans sept jours le déluge des sites étrangers En anglais
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AVEC VUE IMPRENABLE Steed Becomes a Gourmet – Emma Awakens in Manchuria Tournage : 15 au 29 avril 1965 Diffusion : ITV, 8 janvier 1966 – FR3, 27 juillet 1991 en VOST Scénario : Roger Marshall Réalisation : Roy Baker Paul Whitsun-Jones (Chessman), Peter Jeffrey (Varnals), Richard Bebb (Dr. Cullen), Philip Latham (Carter), Peter Arne (Pasold), Vernon Dobtcheff (Pushkin), Peter Madden (Dr. Wadkin). Résumé Un scientifique disparu depuis deux ans refait surface dans un état pitoyable ; il a apparemment subi un lavage de cerveau dans un camp en Mandchourie. Les Avengers découvrent qu'il est en fait le huitième chercheur à s'être volatilisé après un passage à l'hôtel Chessman. Steed en Mr Gourmet et Mrs Peel en réceptionniste s'introduisent dans les lieux. Emma disparaît à son tour et Steed fait avouer à Max Chessman que la chambre 621 est la clé de l'énigme : il utilise son hôtel comme couverture pour faire subir aux physiciens un lavage de cerveau dans une réplique parfaite d'un camp mandchou, avec l'intention de les livrer clés en main à une puissance ennemie. Épilogue Les Avengers quittent les lieux en pousse-pousse ; Steed tirant Mrs Peel en vitesse accélérée : "Steady, Steed, it's a thirty mile an hour limit". Tous les moyens de locomotion sont passés en revue dans les épilogues de la saison quatre et celui-ci est l'un des meilleurs. CRITIQUES
Denis Chauvet 26 mai 2004 Room Without a View n'est pas un épisode incontournable de la série et il est d'ailleurs probable qu'il perdrait un demi-melon par rapport à mon jugement initial. Néanmoins, l'intrigue est assez originale : huit scientifiques ont disparu depuis deux ans et l'un d'entre eux réussit à s'échapper et permet aux Avengers de trouver une piste dans un hôtel londonien. Un camp de concentration mandchou y a été fidèlement reproduit à la chambre 621 au septième étage ! Les points négatifs et positifs concernant cet épisode étant sensiblement de même importance, j'ai opté cette fois-ci pour une critique en deux parties. Commençons par le moins bon, voire par le côté médiocre de Avec vue imprenable. La scène d'introduction n'est pas mémorable et Roy Baker (Too Many Christmas Trees) nous a habitués à beaucoup mieux. Les quatre personnes qui prennent place autour de la table sont figées, sans consistance. Paul Whitsun-Jones (Max Chessman) est non seulement un vilain insipide mais également un personnage ennuyeux et la scène du test des plats (sur le thème principal de Un Steed de trop) n'est pas indispensable. Une seule de ses répliques est intéressante : "Napoleon couldn't do it, I will !". La prestation de Peter Jeffrey (Varnals) est loin d'égaler ses trois autres apparitions dans la série. Il est un bureaucrate emprunté et nigaud et on a du mal à s'imaginer qu'il sera le machiavélique Prendergast dans la saison couleur. La présence visible de doublures est le défaut récurrent de la série et cet épisode ne fait pas exception. Patrick Macnee écrit dans ses mémoires The Avengers and Me : "I was very unathletic and I did as little action as I possibly could". C'est pourquoi nous avons un John Steed différent dans la plupart des scènes d'action finales. Ici, Steed dans la bagarre finale n'est pas Patrick Macnee dans de nombreux plans (regardez le debout sur la table par exemple) et ce n'est pas non plus Diana Rigg qui donne le coup de poing lui permettant de se débarrasser de son adversaire, mais il est vrai que les magnétoscopes n'existaient pas dans les années soixante ! L'apparition d'acteurs britanniques plus ou moins bien grimés en asiatiques a toujours également prêté à sourire et ce problème perdurera dans les New Avengers (Le baiser de Midas, Le piège). Une seule scène en extérieur, l'arrivée de Steed et Mrs Peel chez Wadkin (je ne prend pas en compte l'enlèvement de Wadkin) et une musique somme toute banale ne sont pas des arguments en faveur de l'épisode. Le quart d'heure précédant l'arrivée des Avengers à l'hôtel Chessman paraît trop long et Diana Rigg tient en définitive un rôle secondaire : on comprend pourquoi elle rechigne, la paille dans la bouche, à être réceptionniste ! Le reste relève heureusement la note ! Les échecs ("chess" en anglais, d'où le nom de l'hôtel) sont un autre de mes hobbies et on s'aperçoit que Steed n'y est pas indifférent : lors de sa première visite de la chambre 621 sur une musique classique de Laurie Johnson, il joue un coup en deux fois ; "Fascinating game, chess" dit-il à Pasold ! Philip Latham (Carter, le directeur de l'hôtel) est le second rôle le plus intéressant de Room Without a View. Son flegme tout britannique et ses répliques à-propos ne le laissent pas inaperçu ("Mrs Peel, right away if you please !"). Peter Arne (Pasold) a également un rôle ambigu convaincant, bien que plus mineur et trop court. Même Peter Madden (Wadkin) et son boulier ("Three o'clock", "six two one") est un personnage singulier. Deux répliques de Mrs Peel empreintes d'humour : lorsque Steed lui annonce qu'il va dîner avec Chessman : "Don' t come to me for the bicarbonate of soda" et une devil mind lors de la scène finale comparant la cellule avec une chambre d'hôtel : "I want to change my room, there is a honeymoon couple next door !". La caresse lancinante de la cravache du geôlier le long du corps de Mrs Peel laisse déjà entrevoir l'épisode Le club de l'enfer ("We've never had a woman in the camp before. Never"). Le meilleur pour la fin : Steed en Mr Gourmet vaut à lui seul deux étoiles dans cet épisode. Patrick Macnee s'exprime en français sans accent et on peut en déduire qu'il a répété ces scènes, si on en juge d'après la difficulté avec laquelle il a lâché deux mots de français dans une interview de 1992 pour Canal Jimmy ! "C'est moi", "naturellement", "et un peu déçu", "quel dommage", "merci bien". La cuisine, le vin (dans Meurtre par téléphone) sont des sujets qui permettent aux Avengers de s'exprimer en français dans le texte. La langue de Molière a sûrement aussi permis de contourner la censure. Lorsque Steed parle du cigare, il mélange les deux langues "rolled against the thigh d'une jeune fille", "exactly this distance from the thigh ; from the leaf I mean". La saison quatre démontre l'imagination féroce des scénaristes ; on peut en effet trouver n'importe quoi dans Londres et ses environs, cela va du camp mandchou à une jungle tropicale (épisode suivant) ! Bien que Avec vue imprenable ne soit pas un classique dû à des défauts certains, il est à mon avis sous-estimé par certaines critiques car il présente néanmoins des scènes intéressantes, une intrigue mystérieuse et Steed en épicurien convaincu. EN BREF : Steed en M Gourmet fait beaucoup dans l'intérêt de cet épisode, à l'intrigue par ailleurs plutôt originale.
Steed3003 12 octobre 2005 L'univers de l'hôtellerie suit à merveille l'une des règles d'or de la série énoncée par Macnee himself : " Le futile est important, l'important est futile " dans cet épisode cocasse et original. Roger Marshall a particulièrement bien ficelé son intrigue, pleine de surprises et de faux-semblants. Après une excellente mise en bouche, on rentre vite et facilement dans une intrigue qui, quoique parfois trop bavarde et un peu lente, se suit avec plaisir. L'épisode prend la forme d'un huis clos ambitieux. Hormis les dix premières minutes, toute l'action se déroule dans un hôtel, sans pour autant se révéler un seul instant ennuyeux tant l'humour y est présent. En effet, tout le monde passe au pilori : les bureaucrates formalistes, les maîtres d'hôtel guindés, les patrons gloutons (ne manquez pas la scène où ce dernier mange par procuration)… Tout cela avec un humour léger mais particulièrement efficace, avec des dialogues au diapason. Roger Marshall est d'ailleurs à mon goût le meilleur dialoguiste de la série. Par ailleurs, le scénario tient habilement le spectateur en haleine jusqu'au final parfaitement orchestré. Si ce scénario n'est ni le plus drôle, ni le plus surprenant de la saison, il respecte à merveille l'atmosphère de la série, le duo humour/suspense y étant, de plus, parfaitement équilibré. De plus, quelques moments sont inoubliables, notamment la composition de Steed en Mr Gourmet. En bref, un scénario intelligent et bien structuré bénéficiant d'une intrigue solide. Roy Baker nous offre ici une mise en scène dynamique nous faisant adroitement oublier l'aspect huis clos de l'épisode. Les nombreuses scènes de dialogue sont intelligemment filmées avec des mouvements de caméra particulièrement élégants. On ne peut malheureusement en dire autant de la scène d'action finale de l'épisode qui une fois de plus, malgré des combats parfaitement réglés, souffre du problème de visibilité des doublures. La critique est particulièrement valable pour cet épisode, où là on frise vraiment le gros plan nous montrant le cascadeur ! L'interprétation est en général d'excellente facture avec Philip Latham superbe en maître d'hôtel pincé. On regrettera néanmoins le maquillage grossier effectué pour transformer deux européens en asiatique pour les gardiens des geôles avec qui Steed se bat à la fin. Le résultat final est vraiment ridicule. Enfin, l'ambiance sonore de l'épisode est d'une rare qualité, notamment pour toutes les scènes se déroulant dans le camp mandchou. Par ailleurs, je vous conseille fortement de regarder cet épisode en VO, vous pourrez entendre à plusieurs reprises le français excellent de Patrick Macnee. Steed se transforme en gastronome tatillon le temps de quelques scènes succulentes. Cet univers raffiné lui convient d'ailleurs à merveille, comme on avait déjà pu le constater dans un épisode précédent. On se régalera de son français impeccable, avec ses " C'est moi ! " et " Naturellement ". Mrs Peel est aussi pas mal en réceptionniste polyvalente, même si on sera surpris de la facilité avec laquelle elle tombe dans le piège qu'on lui a tendu. Pour une fois, les décors, à l'inspiration de jeu d'échecs, sont particulièrement soignés et inventifs. Regardez ces lampes de chevet en forme de cavalier. Le bureau spacieux de Chessman est lui aussi très réussi. Steed est très élégant dans son costume rayé. Les diverses tenues de Mrs Peel sont plus sobres que d'habitude, mais toujours aussi plaisantes. La musique de Laurie Johnson, avec un petit thème très agréable pour les scènes de gastronomie, rythme parfaitement l'épisode. EN BREF : Un épisode sympathique et sans prétentions, ponctué de quelques moments particulièrement drôles.
Après avoir accumulé les succès, la saison 4 connaît ici un premier travers. Même s'il n'apparaît pas malhabile en soi de reporter autant que loisible la découverte de la clé de l'énigme, il demeure anéantis nécessaire d'alimenter l'intrigue par des révélations successives. Roger Marshall n'y parvient que fort médiocrement, pariant trop sur le choc du twist final. L’histoire se traîne quelque peu, un sentiment d'autant plus fortement que les scènes d'action ou d'humour semblent relativement rares. Le tout forme un ensemble bavard, enserré une nouvelle fois en studio. L'on ne retrouve absolument la plaisante nervosité de The Murder Market. L'idée de l'enregistrement destiné à tromper l'auditoire est partiqué dans d'autres séries, il se retrouve d'ailleurs déjà chez Agatha Christie. Une excellente distribution pourrait susciter un intérêt supplémentaire mais elle se voit souvent dédiée à des rôles sans relief. L'on constate avec tristesse que le grand Peter Arne, à qui les Avengers doivent tant, quitte avec la série en incarnant un individu autrement plus falot que le Warlock, uniquement destiné à crée une dérisoire fausse piste. Un procédé usé jusqu'à la corde, et déjà maintes fois observé cette saison (Too Many Christmas Trees, The Murder Market...). Peter Jeffrey ne peut que développer un humour répétitif et guère original, ce qu'il assure d'ailleurs avec talent. Au moins, lui, aura-t-il l'occasion de connaître d'autres succès. Outre l'éternel problème des doublures, l'épisode souffre également de quelques faiblesses, comme cette vision basique de la Chine, moins astucieuse que celle du Japon dans The Cybernauts. C'est d'autant plus dommageable que, pour incarner les Chinois, la mise en scène a recours au maladroit procédé d'acteurs européens grossièrement grimés. Mrs Peel agit de nouveau fort peu sur les événements, on se situe clairement en deçà de qui s'observait couramment durant la période Cathy Gale concernant la partenaire de Steed. Par contre l'héroïne joue manifestement du Glamour notamment avec une coiffure très hollywoodienne à l’hôtel, voire de l'érotisme avec un passage très éloquent dans la geôle. Pour le coup, la saison 4 se montre décidément beaucoup plus explicite là-dessus que la suivante ! On notera également un épouvantable accent espagnol de la part de Diana Rigg, Honor Blackman s'est révélée autrement plus compétente sur ce point. Steed, particulièrement brillant, sauve l'affaire, en particulier lors de la fameuse interprétation de M. Gourmet. La scène connaît aussi un impact par contraste se situant au sein d'un ensemble dépourvu d'humour. Elle souligne aussi que l'opus doit beaucoup à l'adversaire du jour, le pittoresque Chessman, incarné avec talent par Paul Whitsun-Jones. L'homme distrait par sa fascination pour la gastronomie (on se croirait dans Death à la Carte) , mais souffre de ne jamais sembler effrayant. Le visqueux et servile Carter compose également un vrai poème. On apprécie également les jolis décors et les références au Noble Jeu, déjà une constante puisque déjà présent durant l'ère Cathy Gale. EN BREF: L’histoire demeure assez terne et dépourvue d’humour, malgré une nouvelle performance de Patrick Macnee, au registre des divertissantes identités d’emprunt de Steed. VIDÉO INFORMATIONS COMPLÉMENTAIRES
![]() Tournage o La scène du pousse-pousse fut tournée sur London Road, près d’Elstree. Cette même section de la route servit également de décor dans Voyage sans retour, Le club de l’enfer, L’héritage diabolique, L’économe et le sens de l’histoire, Comment réussir… un assassinat et Du miel pour le prince ! (source : The Avengers on Location ). Continuité o Lorsque Pasold sort de l’ascenseur pour se rendre à la chambre 621, le liftier en arrière-plan n’est pas celui qui a effectué la montée avec lui. o Lorsque Steed vient diner avec Chessman, le bras d’un membre de la production est visible au premier plan au moment où les deux acteurs approchent de la table. L’espace d’une seconde, on aperçoit furtivement une personne se pencher et passer sous la table pour ne pas apparaître à l’écran. o La doublure de Patrick Macnee est si apparente dans la bagarre finale que cela peut être considéré comme une erreur de continuité. A deux reprises, un plan de face ne laisse aucun doute sur la supercherie… Détails o Steed compare Mrs Peel à la célèbre espionne Mata Hari fusillée en 1917 : "I'll be responsible for Mata Hari". o On peut lire "Canton Chinese Laundry" (blanchisserie chinoise de Canton) sur la camionnette et le panier. o On retrouve la même lampe en forme de cavalier dans le hall d'entrée de Sir Todd (Les aigles). o La pratique courante de la peinture qui sert d'arrière-plan est récurrente dans la première partie dans la demeure des Wadkin, particulièrement visible lorsque Mrs Peel et Anna Wadkin regardent par la fenêtre. Le plan suivant, la camionnette et les kidnappeurs, est, par contre, tourné en extérieurs. o Lorsque Steed fait référence à Monsieur Gourmet, Carter l’identifie par le ‘bon viveur’ en VO. Cette expression fut adoptée dans la langue anglaise vers le milieu du dix-neuvième siècle ; c’est en fait une dérive du ‘bon vivant’. o Une preuve parmi tant d’autres de la ‘Britishness’ de cette saison, lorsque Chessman goûte les mets : ‘Red grouse, the only 100% all British bird ». o La série a rarement des références temporelles. Dans cet épisode, Wadkin demande au Dr Cullen l'année (1965) et Mrs Peel consulte le registre de l'hôtel (1963). Je voudrais bien savoir ce qui est écrit au 12 mars... Acteurs – Actrices o Peter Jeffrey (1929-1999) a participé à trois autres épisodes de la série : Le joker (saison cinq), Jeux (saison six) et Le château de cartes (New Avengers). Il était un acteur talentueux et reconnu. Un grand comédien britannique. L'un des plus grands méchants des Avengers : le personnage de Prendergast du Joker est mémorable. Lauréat de Cambridge, son répertoire allait du théâtre classique aux comédies télévisées. Il travailla avec les plus grandes compagnies théâtrales dont la Royal Shakespeare Company. Il est décédé le jour de Noël 1999 d'un cancer de la prostate. o Peter Arne (1920-1983) a tourné dans trois autres épisodes de la série : Death on the Slipway (saison un), Warlock et Les œufs d'or (saison deux). Il est né en Malaisie de père français et de mère américaine et a servi héroïquement comme pilote dans la RAF pendant la 2de guerre mondiale. Il a de nombreux rôles de méchants à son actif dans des films de guerre ou d'espionnage. Son accent lui permit aussi de jouer des rôles de chinois, russes ou sud-américains ! Au cinéma, on peut noter son rôle de colonel dans trois films de la Panthère rose. À la TV, on l'a vu dans Destination Danger (quatre épisodes), Département S (deux épisodes), Le Saint, L'homme à la valise. Il a été retrouvé assassiné dans son appartement londonien en août 1983. Une rixe entre homosexuels a été évoquée mais le meurtre est toujours inexpliqué. o Vernon Dobtcheff (1934, France) a joué dans plus de 250 films ou séries dont deux autres épisodes des Avengers : Le mort vivant (saison cinq) et Haute tension (saison six). Il est à l'affiche entre autres, au cinéma dans The Assassination Bureau (avec Diana Rigg et Telly Savalas), Le crime de l'Orient-Express, L'espion qui m'aimait, Le nom de la rose. À la télévision, il a participé aux séries Le Saint, Les champions, Poigne de fer et séduction, Le retour de Sherlock Holmes, mais aussi à deux épisodes de l'excellente série française Les brigades du Tigre, ainsi qu'à un épisode de l'exécrable Marie Pervenche ! o Peter Madden (1905-1976) a joué dans deux autres épisodes de la série : One for the Mortuary (saison un) et Pandora (saison six). Il a tourné pour la télévision dans Ivanhoé, Le Saint (deux épisodes) et Les champions. Il est Hobbs, le supérieur de John Drake, dans Destination Danger. Au cinéma, on peut le voir dans La vie privée de Sherlock Holmes et il est le joueur d'échecs battu par l'agent du Spectre au début du second James Bond, Bons baisers de Russie. o Paul Whitsun-Jones (1923-1974) a tourné dans trois autres épisodes de la série : L'homme aux deux ombres et Lavage de cerveau (saison trois), Brouillard (saison six). Ses apparitions dans The Avengers résument parfaitement sa carrière. Il a surtout tourné pour la télévision dans les séries Ivanhoé, Le Saint (quatre épisodes), Département S (deux épisodes) et il joue le rôle d'un inspecteur de police français dans un épisode d'Amicalement vôtre (La danseuse). Il est décédé suite à une crise d'appendicite. o Jeanne Roland (Anna Wadkin, pas au générique) a fait de nombreuses apparitions dans des séries britanniques des années 60 (Le Saint, Destination Danger, L'homme à la valise, Les champions). Elle est une des masseuses de James Bond dans On ne vit que deux fois. À noter que… o On avait offert un rôle à Kenneth Williams, célèbre comique anglais (dont vous pourrez obtenir plus d'infos ici : http://www.stopmessinabout.co.uk/) qui l'avait refusé, estimant que son rôle était "minable et qu'il pouvait être joué par n'importe qui". Il a déclaré par la suite avoir trouvé l'épisode particulièrement "puéril". Il est fort probable que ce dernier devait interpréter Varnals ou Carter. (source : The Avengers Dossier). o Jeanne Roland n’est pas créditée au générique, mais, dans les bonus, elle pose sur plusieurs clichés dans une robe sexy sur le capot d’une Jaguar aux abords des studios Elstree. Sur d’autres photos, elle est en compagnie d’un barbu habillé avec des vêtements en guenilles. Peter Madden ? Dans ce cas, pourquoi est-il rasé de près dans l’épisode ? Un changement de script de dernière minute ? o Il semble que l'image soit moins nette lorsque Carter demande à Mrs Peel d'aller aérer la chambre 621 (Blu-ray).
o Comparaison éditions DVD Studio Canal / Optimum (par Denis Chauvet): Pas de coupure. Une netteté d’image toujours appréciable pour Optimum ; ainsi, les doublures sont plus apparentes dans la scène finale et on se rend vraiment compte que les chinois n’ont pas des têtes de chinois ! L’image Studio Canal n’est pas très abîmée mais il y a quelques impuretés ça et là qui ont disparu sur l’édition britannique comme les premières images, avec les figurines chinoises, truffées de saletés sur Studio Canal.
En anglais
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CŒUR À CŒUR Steed seeks a wife – Emma gets buried Tournage : 23 novembre au 4 décembre 1964 et retournage : 10 au 14 décembre 1964 Diffusion : ITV, 13 novembre 1965 – 2e chaîne ORTF, 11 avril 1967 Scénario : Tony Williamson Réalisation : Peter Graham Scott Patrick Cargill (Mr. Lovejoy), Peter Bayliss (Dinsford), Suzanne Lloyd (Barbara Wakefield), Naomi Chance (Mrs. Stone), John Woodvine (Robert Stone), Edward Undertown (Jonathan Stone), Barbara Roscoe (Receptionist), John Forghom (Beale). Résumé Jonathan Stone est la onzième victime d'une série de meurtres sans mobile apparent. Steed débute son enquête dans un studio de photographie dont l'adresse figure au dos de portraits récents des victimes. Le photographe apprend à Steed qu'il travaille pour l'agence matrimoniale Togetherness (Cœur à cœur). L'agent au chapeau melon se fait passer pour un dandy oisif et fortuné à la recherche de l'âme sœur. Alors que Steed fait la connaissance de sa promise, Mrs Peel se rend à son tour à l'agence où elle est reconnue, ayant été témoin du douzième meurtre. Mr Lovejoy, le responsable de Togetherness, propose alors un marché, un échange de meurtres, à Steed : contre l'assassinat de son fictif cousin argenté, celui-ci doit éliminer Mrs Peel ! Craignant la supercherie, Mr Lovejoy exige de voir le corps d'Emma puis que Steed assiste à l'enterrement. Grâce à un subterfuge, Steed gagne la confiance de Lovejoy et rencontre le cerveau, Mrs Stone, qui a profité de l'organisation pour éliminer son mari volage ! Après une bagarre mouvementée dans l'agence, les Avengers prennent le dessus. Épilogue Les Avengers quittent les lieux en corbillard ; Mrs Peel conduit et Steed a pris la place du "client". Il fait son nœud de cravate et ses paroles sont inaudibles derrière la séparation vitrée. CRITIQUES
Denis Chauvet 11 février 2004 J'ai découvert cet épisode très tard, à sa sortie en DVD kiosque, mais il fait partie des très bons de la série. Même si Diana Rigg n'a pas encore trouvé tout à fait ses marques dans ce premier épisode produit, on y trouve néanmoins tous les composants nécessaires à un succès (humour, action, suspense). L'intrigue n'est bien sûr pas nouvelle et elle rappelle l'excellent Hitchcock Le crime était presque parfait, mais l'échange de crimes made in Avengers présente des particularités qui empêchent le côté "déjà vu". La très bonne réalisation (scène d'introduction et l'aquarium – corps dans la baignoire – séance de photos – l'arrivée du cercueil au cimetière) contribue à faire de cet épisode un classique de la saison 1965. Beaucoup d'échanges très croustillants entre les Avengers ; Mrs Peel découvrant la courbe descendante du schéma de Steed "or could it be your popularity poll ?" ; Emma décrivant la femme idéale pour Steed "A mixture of Lucretia Borgia and Joan of Arc" et la réponse de Steed "Sounds like every girl I ever knew !". À mon avis, une des meilleures scènes de toute la série est celle de Mrs Peel dans son cercueil : après que Steed ait "ressuscité" Emma en lui disant qu'elle a une araignée sur le nez, il exhibe une bouteille de champagne et lui donne un conseil "Don't get tipsy. We can't have you hiccoughin' in the coffin". Mrs Peel passe outre et danse près du cercueil complètement pompette ; elle a juste le temps de jeter la coupe dans le cercueil avant de s'y cacher (aïe !). À noter également, les exigences de Mrs Peel envers la gent masculine ("with stamina") et les remarques de Steed à Lovejoy ("Do you have a catalogue ?") et en séparant le tableau "Sorry to intrude" : à prendre au deuxième degré ! Au fait, quel est le nom de ce tableau célèbre ? L'échange entre Lovejoy et Steed est moins innocent qu'il peut paraître. À la question "public school ?", Steed répond "Expelled from three ! – too many extracurricular activities – left no time to study !" puis il lève le pouce. On peut penser qu'il y a une référence aux problèmes que Patrick Macnee a rencontrés au collège d'Eton et qu'il expose dans son livre Blind in One Ear. La visite chez le photographe nous montre qu'un chapeau melon et un parapluie peuvent changer beaucoup de choses (la coïncidence est que Patrick Macnee a tourné aussi une pub pour des montres en 1973 !). Quelques attitudes montrent que le tournage n'a pas dû être trop désagréable pour l'acteur : il jette par trois fois un coup d'œil sur la poitrine généreuse de l'hôtesse d'accueil de l'agence et il évalue rapidement les tailles souhaitées par Barbara Wakefield au club hippique (à noter l'accent canadien prononcé de Suzanne Lloyd lors de leur première rencontre "first impression is pretty good"). La séance du test des gâteaux de mariage ("yes" ou "no" ?) a dû également se tourner dans la bonne humeur à la façon dont le champagne est servi ! La dispute inhabituelle entre Steed et Mrs Peel (elle renverse de colère les figurines) au sujet de la mort de Henshaw montre des réminiscences de la période Cathy Gale ; Diana Rigg n'avait pas encore les "automatismes" de Emma Peel ! La scène du cimetière est la seule en extérieur notable mais elle est de grande qualité. La procession du cortège funèbre est en accord avec l'excellente musique très particulière déjà utilisée en thème principal dans l'épisode The Gravediggers. Côté mode, Emma a une ravissante robe de soirée noire lorsque Steed débouche une bouteille de champagne (boisson très consommée pendant cet épisode !). Patrick Cargill (décédé en 1996) est un excellent Lovejoy (le bien nommé) alors que le soupçonneux Dinsford (Peter Bayliss) en fait un peu trop. La bagarre finale est assez mitigée ; nous avons d'un côté une lutte entre hommes assez bon enfant où les participants utilisent des objets de circonstance (gâteaux de mariage, gros cœurs en papier) et de l'autre côté, un affrontement plus dur entre femmes ; Mrs Peel a un style assez particulier soulignant les débuts de Diana Rigg dans le rôle. On aperçoit très nettement lorsque Mrs Stone agrippe la jambe de Emma et la fait tomber du bahut que Mrs Peel est devenue... un homme (doublure trop visible !). Dans ce final, Steed utilise de nouveau la ruse du mannequin (déjà vu dans Mort en magasin). L'originalité de l'épisode réside dans le fait que Steed doit prouver à ses "employeurs" que la mission a bien été accomplie ! Quelques questions restent néanmoins en suspens : pourquoi Steed a-t-il été choisi aussi rapidement pour assassiner quelqu'un ? Les soupçons se portent-ils sur Mrs Stone dès la première visite d'Emma ? En tout cas, vu qu'une seule victime sur onze est mariée, cela aurait dû être le cas ! En définitive, un excellent épisode qui méritait sûrement mieux qu'une seule petite voix lors du tournoi (la mienne) contre six aux Cybernautes, un épisode, il est vrai, beaucoup plus connu ! J'espère que cette critique permettra néanmoins de faire (re)découvrir The Murder Market, épisode trop méconnu si on pense que les téléspectateurs allemands l'ont vu pour la première fois en janvier... 2003 ! EN BREF : Un excellent épisode injustement méconnu.
Steed3003 11 novembre 2004 Après le très mitigé Les fossoyeurs, nos Avengers reviennent en grande forme dans cet excellent épisode. Tony Williamson, dont c'est ici le deuxième scénario pour la série après l'inoubliable Faites de beaux rêves, écrit, une fois encore, un scénario brillant. Il met son imagination débordante au service de la série. Cette imagination rappelle celle des meilleurs scénaristes des Avengers, de Philip Levene à Richard Harris. De la scène d'ouverture jusqu'à la fin, l'intrigue, et ses nombreux ressorts, est captivante et se suit avec grand plaisir. L'univers des agences matrimoniales correspond tout à fait à l'univers décalé de la série. De plus, l'humour est très présent dans l'épisode, tant dans les dialogues que dans les situations comme la séquence de dégustation des gâteaux de mariage. Les personnages sont excellents. Lovejoy constitue un très bon méchant, dont Dinsford est le contre-pied parfait. Même le redondant cliché, Steed qui doit tuer sa partenaire, est bien exploité : on y croit vraiment ! Williamson ne néglige en effet pas la partie suspense de l'épisode : entre de nombreux rebondissements et des scènes éprouvantes (comme quand, par exemple, Steed enterre sa partenaire vivante), on ne s'ennuie pas un seul instant. En résumé, Tony Williamson nous régale une fois encore avec une histoire aux petits oignons parfaitement équilibrée entre les trois "mamelles" de chapeau melon : humour, suspense et action. Peter Graham Scott fait ici, contrairement aux Aigles, un excellent travail. Une réalisation vive ou élégante, parfois surprenante (l'enterrement de Mrs Peel) mais toujours adéquate. Les zooms sont parfaitement utilisés, accentuant ainsi quelques moments chocs de l'épisode. Il transcende même par moment la série : comme cette scène entre Steed et le photographe, où rien qu'en mouvements de caméras, il réussit à dessiner les caractères des deux personnages : posée pour Steed, alerte et nerveuse pour le photographe. Chapeau bas ! Il ose même faire un plan séquence, rarement utilisé à la télévision car fastidieux et long à mettre en place, lors d'une scène de dialogue entre Steed et Mrs Peel de 23'48" à 25'33". La scène d'action finale, même si légèrement brouillonne, est rondement menée : les gâteaux, les bouquets de fleurs et les cœurs en carton-pâte volent pour notre plus grand plaisir ! Pour les acteurs, Diana Rigg et surtout Patrick Macnee sont excellents, jouant sur tous les tableaux avec une rare vérité. On se souviendra longtemps, à ce titre, de l'expression de Mrs Peel à la découverte du cadavre de Henshaw, scène parfaitement réalisée par ailleurs. Les autres, notamment Patrick Cargill excellent dans la peau du truculent Lovejoy, sont tout aussi bons. Allez, juste une petite critique tout de même (c'est bien mon rôle, non ?) pour un défaut inhérent à la série. Non, ce ne sont pas les doublures, plutôt discrètes ici. À 14'00", Mrs Peel prend un chandelier pour éclairer une sombre pièce, la pièce s'éclaire complètement, bien plus que ne le laissent supposer les petites flammèches qui trônent péniblement sur le chandelier. On devine, bien sûr, la présence d'un projecteur extérieur au studio. Dans le même genre, vous remarquerez que les lampes torches des acteurs, aux ampoules souvent éteintes, n'éclairent jamais rien dans la série. C'est d'ailleurs bien dommage car, tel Kubrick pour Barry Lindon, l'éclairage à la bougie est souvent magnifique. Voilà, cette petite parenthèse terminée, la réalisation est globalement excellente ! Le duo Steed/Mrs Peel, parfois hésitant auparavant, est pleinement installé dans cet épisode : les répliques fusent et la complicité est de mise. Seule une dispute , et c'est extrêmement rare entre eux, vient entacher leur partenariat. Par ailleurs, Steed apparaît vite comme celui qui a le pouvoir dans ce duo mais, comme le laisse présager le très drôle tag final, la situation s'équilibrera par la suite. Ne manquez pas d'ailleurs l'hilarante réplique, dans le contexte bien évidemment, de ce dernier : "Sorry to intrude" [très bien traduite dans la VF comme : "Excusez-moi de déranger !"]. Au niveau des costumes, peu de choses à signaler : Steed reste fidèle à ses beaux costumes, tandis que Mrs Peel est élégante tout au long de l'épisode, surtout dans son très joli manteau de fourrure. Malgré le nombre élevé de décors dans l'épisode, leur conception est très réussie (notamment la pièce avec les aquariums). L'agence Cœur à cœur [Togetherness dans la VO], tout en excès et en clichés, est toute aussi réussie et parfaitement dans le nouveau ton de la série, qu'amorce avec talent cette 4e saison. Enfin, la musique est, une fois n'est malheureusement pas coutume dans la série, excellente, et cela, tout au long de l'épisode. EN BREF : Une réussite typique de la série, avec un dosage parfait entre humour, action et suspense.
Estuaire4427 avril 2013 La magistrale scène d'ouverture inaugure idéalement ce très grand classique de la saison 4, avec à la clef une image forte, mais aussi l'instauration d'un authentique mystère. L'habile scénario joue habilement d'une progressive révélation du sombre complot amenant à ce meurtre spectaculaire. Certes, en soi l'idée d'un échange mutuellement bénéfique de la perpétration d'assassinats n'apparaît pas fondamentalement originale. La littérature policière y a déjà eu recours, tandis que le Maître du Suspense en a réalisé une superbe démonstration dans son remarquable L'Inconnu du Nord-Express (1951). The Murder Market va néanmoins en imposer un traitement particulièrement original et enthousiasmant, par le contraste irrésistible qu'il instaure entre un complot de plus noirs et sa couverture d'une agence matrimoniale particulièrement sucrée. L'atmosphère étrange ainsi suscitée permet aux Avengers de trouver leur ton idéal de manière plus fine et porteuse que le patchwork de The Gravediggers. Toutefois l'on s'attache particulièrement à cet opus pour la formidable caractérisation de ses personnages, un art ayant échappé à plusieurs d'opus précédents, comme Death Bargain Prices. La manifestation la plus éclatante en demeure le suave et délectable Lovejoy, interprété avec une formidable justesse de ton par Patrick Cargill. Il incarne à merveille la précieuse dualité de l'agence, au-delà d'une caricature finement ajustée d'un marieur professionnel. Tony Williamson lui offre à cet égard des dialogues particulièrement divertissants, notamment durant ses entretiens successifs avec les Avengers, soit le cœur indéniable de l'épisode. Décidément les Diabolical Masterminds sont en train de s'imposer dans l'univers de la série. Le soin porté à l'écriture des protagonistes se retrouve également chez l'hilarant Dinsford, encore plus paroxystique que son patron, mais aussi chez les différents membres de Togetherness Inc., même dépourvus, totalement ou partiellement, de répliques. Un très bel exemple de direction d'acteurs. On n'aura garde n'oublier cette perle noire de Barbara, cette tueuse au sadisme raffiné représentant un pendant habile à l'équipe de Lovejoy, parant définitivement à tout risque de sombrer dans la farce. Les amateurs de la brune Suzanne Llyd auront de nouveau matière à admirer cette actrice aux multiples talents, capable de briller dans des séries aussi diverses que La Quatrième Dimension ou Le Saint. The Murder Market bénéfice également de l'une des mises en scènes les plus sophistiquées et créatives de la saison. Exprimée par un sublime noir et blanc, la photographie devient absolument déterminante, nous régalant d'effets surprenants et totalement maîtrisé, telles les ombres si sépulcrales de la chambre mortuaire. Peter Graham Scott multiplie les excellentes idées et les plans suggestifs, comme les angles insolites mettant en valeur l'enterrement de Mrs Peel, le gros plan sur la main inquisitrice de Steed, ou bien encore le champ large accordant une indéniable force à la révélation de Barbara. On assiste à l'expression d'un parfait langage télévisuel, en concomitance au développement d'une brillante intrigue, avec une bande son pleinement intégrée. La qualité des décors, la variété des musiques ou la multiplicité des caméras indique clairement que les budgets de la saison 4 se situent à un tout autre niveau que ceux de la période écoulée. Le réalisateur manifeste également un enthousiasmant savoir-faire lors du spectaculaire affrontement final. On remarque d'ailleurs que si ces messieurs versent joyeusement dans la fantaisie agrémentée de lancer des tartes à la crème, ces dames se livrent à un combat autrement violent et impitoyable. Cette cruauté des combats féminins constituera l'une des constantes de la série, on peut d'ailleurs y voir un legs de Mrs Gale et de ses duels âpres et hyper réalistes. Ici on ne peut en outre s’empêcher de songer qu'une certaine jalousie se donne libre cours chez Mrs Peel ! Il faut dire que malgré le maintien de quelques piques, considérablement édulcorées, et d'une manifestation d'humeur vite close d'Emma, nos Avengers inaugurent ici clairement un nouveau cycle après les années Cathy Gale. Le charme, la complicité et l'humour occupent un espace bien davantage développé. La partenaire de Steed s'érotise considérablement, au-delà même de leur duo. Cela s'avère manifeste durant la conversation entre Lovejoy et Mrs Peel, ou au détour de dialogues finement égrillards. Diana Rigg se montre d'ailleurs éclatante de talent et de beauté. Mrs Peel, comme si souvent cette saison, arbore des vêtements d'une suprême élégance. Entre étole et manteau, elle exhibe de précieuses fourrures qui n'iraient pas sans occasionner quelques grincements de dents de nos jours ! Steed scintille également, avec l'une de ses meilleures identités d’empreint. L'exercice de style avait déjà été pratiqué durant les saisons antérieures, mais l'on passe ici visiblement à la vitesse supérieure. On pourra certes reprocher quelques faiblesses à cet opus, comme les proverbiales apparentes doublures, avec qui plus est des silhouettes des plus viriles durant le combat des dames. Plus embarrassant, l'intrigue glisse avec une dommageable facilité sur le moyen usité par Mrs Peel pour s'extraire de son cercueil enseveli. Une fois compris le modus operandi de l'Agence, l’intrigue manque de matière pour connaître un véritable second souffle. Mais elle y pare adroitement, en multipliant les scénettes dilatoires mais irrésistibles. Il en va ainsi du gouleyant essayage de gâteaux et champagnes, du cliffhanger de Steed faisant mine d'assassiner Emma (Macnee est parfait), de l'amusant photographe et de son charmant mannequin, si Sixties, etc. La multiplicité des revolvers et de leurs proverbiaux silencieux, à l'effet si exagéré, évoque encore les années Cathy Gale, alors que la série va bientôt élaborer des moyens autrement plus originaux de mise à mort. Malgré cela The Murder Market demeure bien l'un des sommets de cette saison, manifestant avec éclat que l'imagination va désormais régner, sans corset ni entraves, sur les aventures des Avengers. EN BREF: L’un des sommets de la saison. Les Avengers trouvent leur tempo propre, avec une fantaisie originale et savoureuse. Patrick Cargill. réalise l’une des plus grandes interprétations de la série. VIDÉO Steed rend visite à Emma Peel dans son cercueil ! INFORMATIONS COMPLÉMENTAIRES
![]() Tournage o Steed et Mrs Peel partent en corbillard par Dagger Lane à Elstree. o Mrs Peel est portée en terre au Fulham Cementery, situé près d’Hammersmith dans le West London. Fondé en 1865 et réputé pour le style victorien gothique de ses édifices, il est désormais classé monument historique. (source : The Avengers on Location) Continuité o Comment le réalisateur a-t-il procédé dans la scène d'introduction pour que l'aquarium ne se brise pas complètement ? o Lors du test des gâteaux, Dinsford renverse du champagne sur le bras de Steed. o Lors de sa première visite au bureau, Mrs Peel porte des gants sur le plan rapproché mais pas dans le reste de la scène. Cette prise de vue appartient en fait à une autre scène de l'épisode. o Lorsque Steed frappe la balle de golf dans son appartement, la boîte sur laquelle il a posé sa balle comme appui rebondit sur l'épaule d'Emma et atterrit sur le sofa. o L'enseigne Togetherness Inc, where there is always a happy ending, figurant sur la porte de l'agence, a disparu quand cette dernière s'ouvre devant Steed lors de sa première visite. o Lors de la bagarre finale, on remarque Billy Westley Jr qui double grossièrement Diana Rigg lorsque Mrs Peel tombe de l’étagère. o Steed lance au visage de Dinsford un gâteau à la crème lors du final. Bien que le visage soit couvert de crème, il ne l’est plus que partiellement au plan suivant. Détails o Les paroles de la chanson sont d'Herbert Kretzmer : son nom est ajouté au générique original sur le panneau "music by Laurie Johnson" ("lyric for Togetherness by Herbert Kretzmer"). o Pour ceux qui connaissent Londres, l'adresse de Steed est "4 Queen Anne's Court, Tothill Street, Westminster" d'après le tableau du bureau de Cœur à cœur/Togetherness. o Le nom de l'agence Togetherness a été traduit par "Cœur à cœur" dans la version française. On peut lire sur la porte d'entrée "Togetherness Inc, where there is always a happy ending". o Durant son premier entretien avec Lovejoy, Steed se présente sous une identité fictive comportant plusieurs points communs avec la biographie de Macnee : origine aristocratique, importance du cheval, renvois scolaires. L'acteur rapporte ainsi avoir été chassé d'Eton pour y avoir organisé des paris hippiques clandestins. o Parmi les différents airs interprétés par Mrs Peel au tuba, on reconnaît distinctement celui de la Chevauchée des Walkyries. Ce leitmotiv particulièrement célèbre de Wagner figure dans son opéra Die Walküre, créé en 1870, à Munich. Il est repris à de multiples reprises dans la culture populaire, notamment dans des films comme Huit et demi ou Apocalypse Now. La Chevauchée des Walkyries fut également employée par la propagande nazie. Elle accompagne ainsi régulièrement les films d'époque représentant la Lutwaffe. o Lorsque Steed rencontre Barbara Wakefield, il devine immédiatement par l’accent qu’elle est de Toronto. Suzanne Lloyd est en effet originaire de cette ville où Macnee avait travaillé plusieurs années ! Acteurs – Actrices o Patrick Cargill (1918-1996) fut également Pemberton dans Les marchands de peur de la saison couleur Emma Peel. Il était un acteur réputé de théâtre et de comédie légère. Célèbre en Angleterre pour la série Father, Dear Father (1968 à 1973). Son seul rôle important au cinéma est dans La Comtesse de Hong Kong, le dernier Chaplin (1967). Il tourna dans deux épisodes du Prisonnier (Numéro 2 dans Le marteau et l'enclume). Ami de Patrick Macnee, ce dernier rentra de Californie pour participer à un de ses shows (1972). Il a été tué par un chauffard. o Suzanne Lloyd (1934) est canadienne (d'où son accent) et a tourné dans six épisodes du Saint ainsi que dans des séries américaines: Rawhide, Bonanza, Gunsmoke, Perry Mason, Zorro, La Quatrième Dimension… o Edward Underdown (1908-1989). Il fera une autre apparition dans la série (Le mort vivant, saison cinq) et Ian Fleming l'aurait bien vu incarner son personnage à l'écran mais les producteurs ont préféré Sean Connery. Il tourna néanmoins dans un des James Bond, Opération tonnerre. À noter que… o C'est le premier épisode achevé avec Diana Rigg : il était à moitié terminé avec Elizabeth Shepherd et fut abandonné le 4 décembre puis repris avec Diana Rigg le 10 décembre 1964. Dans The Avengers and Me, Patrick Macnee indique que c’est durant le tournage de la scène du faux enterrement de Mrs Peel que l’équipe apprit le licenciement de l’actrice. o Pendant une conversation avec Lovejoy, Steed évoque le fait d’être pendu à l’aube si jamais il venait à tuer son cousin fortuné (et fictif). Quatre jours avant la diffusion en Grande-Bretagne de l’épisode, le 9 novembre 1965, la pendaison avait été officiellement abolie dans le pays. o On remarque aussi que Peter Bayliss et Patrick Macnee ont dû bien s'amuser sur le tournage en particulier pendant la scène de dégustation de gâteaux arrosée de champagne. o Patrick Macnee insista auprès du metteur en scène pour que cela soit Mrs Peel et non Steed qui joue du tuba. o Cet épisode est passé pour la première fois en Allemagne le 5 janvier 2003 sous le titre Das mörderinstitut ! En effet, ils ont doublé une deuxième fois l'épisode Les Aigles en pensant doubler Cœur à cœur... Résultat, Cœur à cœur est resté inédit jusqu'à cette date ! o Problèmes de moirage (des couleurs typiques du standard pal apparaissent) sur le pull de Mrs Peel de 21'38" à 21'55" au moment où Lovejoy la reçoit dans le bureau (DVD kiosque). o La version française adapte plusieurs notions purement anglaises, parlant de Préfecture de police ou du grade de commandant. Elle évoque également la décapitation concernant la peine capitale, alors que la pendaison était alors pratiquée en Grande-Bretagne. o Coupures de presse lors de la 1re diffusion française.
En anglais
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LES FOSSOYEURS Steed drives a train – Emma is tied to the tracks Tournage : : 15 mars au 14 avril 1965 Diffusion : ITV, 9 octobre 1965 – FR3, 5 juillet 1991 en VOST Scénario : Malcolm Hulke Réalisation : Quentin Lawrence Ronald Fraser (Sir Horace Winslip), Paul Massie (Johnson), Caroline Blakiston (Miss Thirlwell), Victor Platt (Sexton), Charles Lamb (Fred), Wanda Ventham (Nurse Spray), Ray Austin (Baron), Steven Berkoff (Sager), Bryan Mosley (Miller), Lloyd Lamble (Dr. Marlowe). Résumé Le système de radar de la Grande-Bretagne a des pannes intermittentes. Lorsque Steed et Mrs Peel découvrent que feu le Dr Marlowe, inventeur du système, repose dans un cimetière situé dans le secteur incriminé, les doutes s'installent. L'enquête conduit Steed vers un hôpital réservé aux cheminots où il aperçoit le Dr Marlowe bien vivant. Peu de temps après, Mrs Peel le trouve mort dans un cercueil d'une entreprise de pompes funèbres. Pendant que Steed rend visite à Horace Winslip, fondateur de l'hôpital et mécène crédule, Mrs Peel se fait engager comme infirmière et assiste à de curieuses opérations. Le plan consiste à démunir le pays de ses défenses grâce à un système de brouillage dissimulé dans des cercueils. Capturée et attachée sur les voies, Mrs Peel doit son salut à la rapidité de Steed. Épilogue Les Avengers s'éclipsent dans le train miniature de Sir Horace roulant curieusement en marche arrière. CRITIQUES
Denis Chauvet 10 décembre 2003 Cet épisode est sans conteste l'un des meilleurs de la série, toutes saisons confondues. Le charme des Avengers se retrouve dans une intrigue loufoque, un humour typiquement britannique et une action bien dosée. Sir Horace Winslip est un des nombreux personnages inoubliables de la série et la visite de Steed à Winslip Junction fait partie des "best of" des Avengers. La scène du déjeuner dans le wagon-restaurant, orchestrée par le majordome Frederick, est en effet la meilleure de l'épisode ("it's a privilege to travel with you, Mr Steed"). Sir Horace, amoureux des chemins de fer, a reconstitué tout un univers consacré à sa passion et les criminels n'ont pas eu beaucoup de mal à le duper pour arriver à leurs fins. Je fus très surpris en apprenant que Ronald Fraser (Sir Horace Winslip) n'avait que trente cinq ans au moment du tournage de cet épisode (il paraît beaucoup plus vieux !). La scène finale est également mémorable. Mrs Peel, attachée sur les voies dans sa tenue de cuir, attend d'être secourue et, sur une musique de film muet, on assiste pendant de longues minutes à une parodie des films du début du vingtième siècle : film en accéléré lorsque Steed traverse les bois, pas de dialogue mais des gestes entre les personnages, bagarre sur le petit train. Deux scènes entre Avengers sont de bonne facture ; Mrs Peel s'entraîne au pistolet qui tire dans les coins dans l'appartement de Steed ("Second childhood", "Nephew's birthday") et la séquence aux pompes funèbres où Steed et Emma, face à un couvercle de cercueil, échangent la meilleure réplique de l'épisode : "It's a hole to breathe through", "In a coffin ? ". La musique est très reconnaissable dans cet épisode ; celle de l'enterrement du début est identique à la musique de l'enterrement de l'épisode The Murder Market. On reconnaît la musique si caractéristique consacrée aux croque-morts sur un rythme lent généralement ou rapide comme au début de l'épisode lorsque l'alarme est donnée. À noter la musique enjouée de la promenade en train où Steed a de nouveau l'esprit bon enfant (comme dans la scène du manège de The Town of No Return) et le thème principal de Dial a Deadly Number lorsque Steed et Emma pénètrent dans les pompes funèbres. Ray Austin, indissociable de l'histoire de la série (cascadeur, metteur en scène, producteur) a un rôle important et convaincant. Comme pour l'épisode précédent, la version Canal+ DVD kiosque ne permet pas d'avoir le générique du début en VO ni les sous-titres anglais (le générique de fin est néanmoins en VO). À noter également que le film est brièvement de très mauvaise qualité lorsque Mrs Peel demande à Steed de la rejoindre pour lui montrer le cercueil dans la pièce adjacente. EN BREF : En conclusion, un excellent épisode mais on peut néanmoins se demander pourquoi les comploteurs ne démasquent-ils pas plus tôt Mrs Peel déguisée en infirmière pendant l'opération. En parodiant Sir Horace, les Avengers sont vraiment des "extraordinary people", et la crainte d'un monopole croissant de l'automobile démontre l'avance sur son temps qu'avait la série. Les cybernautes le confirmera...
Steed3003 2 septembre 2004 L'épisode le plus inégal de Chapeau Melon et Bottes de Cuir. En effet, on peut quasiment séparer les scènes de cet épisode en deux parties : les excellentes – celles avec Mr Winslip et la séquence finale – et les mauvaises, soit tout le reste. Commençons d'abord par les choses qui fâchent. L'intrigue de Malcolm Hulke est incompréhensible. Il n'aura pas marqué, loin de là, Chapeau Melon par ses talents créatifs. L'absence totale d'humour est à déplorer. Même Mrs Peel et Steed ne nous arrachent pas un sourire, un comble ! Le thème musical est sympathique mais redondant, les personnages sont inconsistants et la réalisation est sans inspiration. Enfin, les décors sont vides et très standards pour une production télévisée des années 60. Des standards dont Chapeau Melon a toujours su s'écarter. Passons maintenant à la deuxième scène : la séquence d'action finale où Mrs Peel est ligotée sur les rails du train. Il faut tout d'abord saluer la réalisation adéquate et le montage serré. La scène est haletante. Tout cela accompagné par une musique très (malheureusement trop) inhabituelle de Laurie Johnson. Cette musique donne à la scène des allures de film muet et achève son extraordinaire réussite. Ainsi, difficile de critiquer cet épisode, de loin le plus inégal de toute la série ; parfois ennuyeux, parfois surprenant, un épisode unique. Premier épisode tourné avec Diana Rigg, celui-ci ne laissait pas augurer du meilleur. EN BREF : Un épisode OVNI largement surestimé alternant le génial et l'effroyable de manière incompréhensible. Estuaire44 27 avril 2013 L'épisode, situé au tout début de l'ère Emma Peel, présente avant tout un grand intérêt historique au sein de la série. En effet la saison 3 s'était caractérisée par une élévation graduelle de la part de fantaisie intégrée dans les scénarios, sise dans une période Cathy Gale nettement moins monolithique qu'on ne croit ordinairement. Mais ici c'est une vraie bascule qui s'opère, avec l'émergence de passages totalement décalés au sein du récit. Certes ce passage demeure partiel et segmenté puisque qu'il ne s'agit pas encore de l'alliage subtil et continu entre l'espionnage et l'étrange, qui caractérisera ultérieurement la série, mais uniquement de segments (la prétendue opération chirurgicale, le voyage immobile ou le sauvetage de Mrs Peel) s'imposant abruptement dans une histoire classique. Cependant, au-delà de la durée relativement peu étendue de ces scènes, l'on ressent clairement que le centre de gravité des aventures des Avengers s'est désormais déplacé. Ne serait-ce que par l'évident surcroît de soin dont elles bénéficient tant dans l'écriture que la mise en scène. Ainsi le corpus central d'espionnite de l'intrigue paraît assez terne et peu enthousiasmant, relevant du commun des productions de l'époque. Les adversaires pâtissent d'un singulier manque de caractérisation et apparaissent davantage comme des silhouettes hâtivement tracées. Il en va pareillement pour leurs dialogues et leur interprétation, guère inoubliable. Et pourtant, y compris au sein de scénarios quelconques, il demeure possible de développer des individus marquants, une série comme Le Saint en réalise régulièrement la démonstration. On retrouve également le poncif absolu du scientifique basculant dans l'opposition du fait de l'incrédulité rencontrée ou du manque de crédits, tant usité par les Avengers et bien d'autres séries ou comics. A contrario, unique figure marquante de l'opus hormis nos héros, Sir Horace Winslip emporte, lui, totalement l'adhésion. Son originalité, son apparence haute en couleur (superbes maquillage et prestation de l'excellent Ronald Fraser) et ses pétillantes attitudes le positionnent d'emblée comme un parangon de ces fameux Excentriques dont il inaugure la lignée, à l'orée des années Emma Peel. Ces scènes particulières représentent un authentique atout pour The Gravediggers, avec des répliques considérablement améliorées et quelques explosives initiatives de la réalisation. La pseudo opération apporte d'emblée un twist fort efficace. Justement admiré par la quasi totalité du public des Avengers, le simulacre du voyage ferroviaire constitue un charmant moment, à l'excentricité très anglo-saxonne. Par ce biais, la série exprime son amour pour la société britannique traditionnelle (au-delà de l'ironie amicale exprimée par plusieurs épisodes de la présente saison) et sa profonde défiance envers l'innovation technologique. Au moment ou la Reine Automobile installe son règne définitif, Chapeau Melon et Bottes de Cuir veillera d’ailleurs à renouveler cet hommage au monde du train, comme lors du mémorable voyage de Voyage sans retour ou, évidemment, dans Une petite gare désaffectée. Le summum réside bien entendu dans l'hilarant et épique pastiche des westerns et serials de jadis, lors de l'épique sauvetage d'une Mrs Peel liée sur les voies. Qu'importent les doublures ou l'absence de logique (pourquoi les méchants se donneraient-ils la peine d'attacher notre amie aussi loin?), on tient là un moment d'anthologie, porté par la parfaite musique de Laurie Johnson. D'ailleurs celle-ci irrigue l'ensemble des différents segments de l'histoire, avec une similaire générosité. La seule déception suscitée par ces scènes relevant de la meilleure fantaisie consiste en la part ténue accordée à une Mrs Peel ayant encore à s'affirmer après ces premiers pas, malgré une déjà forte présence. Simple témoin de l'intervention chirurgicale, absente lors de l'entretien entre Steed et Sir Horace et étant réduite à l'éternel cliché de la damoiselle en détresse. Heureusement la série corrigera rapidement le tir et les dialogues de nos deux acolytes pétillent déjà. Ce brusque virage narratif dans l'étrange reste en l'état véritablement enthousiasmant. Il doit beaucoup à Malcolm Hulke, l'une des plumes les plus régulières et inspirées de la période précédente. Celui-ci avait d'ailleurs déjà manifesté son goût pour la découverte d'autres horizons (notamment dans l'épatant The White Dwarf). De manière sans doute pas entièrement fortuite, il va s'éloigner durablement des Avengers pour devenir un important auteur de Doctor Who, créant notamment les mémorables et redoutables Siluriens. On comprend que soit si palpable sont désintérêt pour le pendant « espionnage » de son intrigue. Il s'avère fort plaisant de découvrir nos héros et leur auteur gagner simultanément de nouveaux rivages, où l’imagination trouvera tellement à s'exprimer. EN BREF: L’épisode bénéfice de quelques scènes portant la griffe des Avengers, mais reste inséré dans l’espionnage traditionnel. VIDÉO Mrs Peel ligotée sur les rais et Steed à la rescousse ! INFORMATIONS COMPLÉMENTAIRES Tournage o Les extérieurs de la maison de Sir Horace Winslip sont ceux de Oaklands College à St Albans. o L'hôpital dans lequel Steed voit le docteur Marlowe vivant est Haberdashers' Askes School à Elstree. o Les séquences avec le train miniature furent tournées au Stapleford Miniature Railway, situé à Melton Mowbray dans Leicestershire, le 4 avril 1965. Il existe toujours et on peut voyager comme Steed mais à des moments bien précis. o L'église Pringby est en réalité l'église Aldenham. o La base visitée par les Avengers en début d’épisode (images d’archive) est la station de détection anti-missiles RAF Fylingdales, située dans le North Yorkshire. Bâtie en 1962 et en fonction jusqu’en 1989, elle servait également au suivi du lancement de satellites et de leur orbite. Les célèbres « balles de golf » aperçues dans l’épisode furent remplacées en 1990 par un gigantesque radar pyramidal. (source : The Avengers on Location ) Continuité o Dans la scène finale de bagarre sur le train, il est très visible que Patrick Macnee est remplacé par sa doublure. On remarque également les ombres des cameramen sur le sol ! Détails o Les instruments de contrôle dans la salle des radars ont la marque "Marconi". o Les pompes funèbres ont pour adresse "Carling Street 22, Pringby" et comme devise "Miller & Son undertake with decorum". Le nom de la boutique de fleurs est "Charnleys Florists, Pringby". o A l’arrivée de Steed, l’écriteau de l’hôpital est complètement flou. o De nombreux fakes essayent de donner l’illusion que les fenêtres des studios donnent sur l’extérieur : à l’arrivée du cercueil de Marlowe à l’hôpital, lorsque Sir Horace détaille les locomotives… o Parmi les autres bizarreries, il y a un saut d’image lorsque la voiture quitte le cimetière (pré-titre) et le fait que les masters soient plus larges laissent apparaître une bande noire lorsque Steed et Peel discutent avec le contrôleur lors de leur première scène. On aperçoit l’ombre d’un micro lorsque Sir Horace et Steed quittent le train et la musique est légèrement aiguë lorsque Miss Thirlwell remet le paquet à Johnson. Acteurs – Actrices o Ray Austin (1932) est le cascadeur de service dans la série puis il dirigea plusieurs épisodes Tara King avant de co-produire The New Avengers. Ray Austin est le laitier assassiné dans L'heure perdue. o Ronald Fraser (1930-1997). Acteur de théâtre et de seconds rôles au cinéma. Ami et compagnon de beuveries à la fin des années 50 de Richard Burton, Richard Harris et Peter O'Toole. De nombreux rôles de méchants dans des films de guerre. Connu pour ses penchants pour l'alcool (saoul sur le tournage des Oies sauvages (1978), avec Roger Moore), il se décrivait lui-même comme "a decaying old thing". Dans Moll Flanders (1996), il est le juge alors que Diana Rigg, méconnaissable, est la mère de Moll. Décédé d'une hémorraggie interne, Sean Connery et Peter O'Toole ont porté son cercueil. À noter que… o Dans les bonus, deux génériques anglais de l’épisode sont proposés ; celui retenu de l’épisode : The Grave-Diggers et l’autre The Gravediggers, utilisé dans certaines versions. Le trait d’union faisant toute la différence. oComparaison éditions DVD Studio Canal / Optimum (par Denis Chauvet): C’est l’épisode à comparer pour les hésitants : est-ce nécessaire d’acheter la collection Optimum lorsqu’on possède l’édition Studio Canal ? La réponse est oui et tous les facteurs se retrouvent dans cet épisode. Pour commencer, le générique original n’est pas présent sur l’édition française (seulement le générique français). L’édition Optimum a en bonus les deux génériques anglais et l’original (grave-diggers en deux mots) est conservé pour l’épisode. La définition des noirs est exécrable sur la version Canal ; la rencontre Marlowe/Dr Johnson à l’hôpital (tout fourmille autour des acteurs), la visite de Mrs Peel aux pompes funèbres (l’intérieur sombre a une image très mauvaise sur Studio Canal) mais la scène à mettre en parallèle entre les deux versions est celle où Mrs Peel retourne aux pompes funèbres, accompagnée cette fois-ci par Steed : tout fourmille, grouille et on ne discerne pas grand-chose dans l’obscurité alors que tout contour est net dans la version Optimum. Par contre, il y a un gros défaut d’image toujours présent dans la version britannique, lorsque Mrs Peel appelle Steed resté examiner les composants électroniques (environ trois secondes). Ce détail subsiste sur le Blu-ray. Pour finir, la durée de l’épisode est de 49’48 pour Optimum et 49’19 pour Studio Canal. En effet, il y a une coupe d’une trentaine de secondes sur la version Canal pour la scène de Steed et Sir Horace dans le train. Fiche des Fossoyeurs des sites étrangers En anglais
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