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Les Aigles4-13-02 saison 11

L'HEURE PERDUE
(THE HOUR THAT NEVER WAS )

Steed has to face the music – Emma disappears

Tournage : 5 au 20 juillet 1965

Diffusion : ITV, 27 novembre 1965 – 2e chaîne ORTF, 11 juillet 1967

Scénario : Roger Marshall

Réalisation : Gerry O'Hara

Gerald Harper (Geoffrey Ridsdale), Dudley Foster (Philip Leas), Roy Kinnear (Hickey), Roger Booth ('Porky' Purser), Daniel Moynihan (Corporal Barman), David Morrell (Wiggins), Fred Haggerty (Driver).

Résumé

Steed et Mrs Peel sont victimes d'un accident de voiture sans gravité en se rendant à la base aérienne d'Hamelin où une fête est organisée à l'occasion de sa fermeture. Ils terminent le chemin à pied mais en arrivant sur place, ils trouvent la base abandonnée : aucune trace des anciens compagnons de Steed et le temps semble s'être arrêté à onze heures. Après avoir inspecté les bâtiments, ils assistent, impuissants, à l'assassinat d'un laitier par un tireur invisible. Peu après, des ondes sonores sèment le trouble et Steed est assommé. Il se réveille dans sa Bentley accidentée ! Rêve ou réalité ? Il retourne à la base où la fête bat son plein mais Emma a disparu. Steed entrevoit la vérité en suivant une voiture de lait, le laitier collectant des personnes inanimées avec les bouteilles vides ! Il retrouve ainsi Mrs Peel sanglée sur un fauteuil. Philip Leas, le dentiste de la base, a conditionné à l'aide de sa roulette et d'un lavage de cerveau la trentaine de militaires avant leur départ à l'étranger, afin d'avoir un vivier de "taupes" à vendre. Les Avengers rétablissent la situation dans une bagarre au gaz hilarant !

Épilogue

Les Avengers quittent la base d'Hamelin à l'arrière d'une voiture de laitier mais ils se rendent compte que ni l'un ni l'autre ne la conduit : " Who's driving ? " !


CRITIQUES

4-13-01


Denis Chauvet 9 mars 2004

Encore un très grand moment de télévision avec cet épisode qui a la particularité de se dérouler en majeure partie en extérieur. La base aérienne avait été retenue et une histoire devait se prêter aux conditions climatiques d'un mois de juillet. Roger Marshall a par conséquent élaboré un scénario pouvant s'adapter aux circonstances et l'ensemble a bien pris car, après tout, l'intrigue dans les Avengers passe au second plan, comme je le soulignais déjà dans la critique de Castle De'Ath. Brian Clemens a bien stipulé dans une de ses interviews que pratiquement tout était permis. Quelle circonstance pouvait donc favoriser la désertion d'une base aérienne ? Allons pour le dentiste à la roulette qui diffuse des ultra sons et permet de préparer les soldats à un lavage de cerveau avant qu'ils se dispersent dans d'autres bases à l'étranger. Le comploteur et ses motivations ne sont pas révélés avant la fin de l'épisode ce qui n'est pas souvent le cas. Cela a l'avantage de préserver le suspense mais limite l'envergure du "méchant" ; Philip Leas a de ce fait à peine plus de consistance que Holly Trent (The Master Minds).

Une grande partie de The Hour That Never Was est en fait un exercice de style entre Steed et Mrs Peel ; ils sont en effet les seuls personnages de l'épisode parlant durant les vingt-quatre premières minutes ! Le laitier ne dit pas un mot ! Loin d'être fastidieuse, cette première partie nous offre des joutes verbales de grande qualité.

L'épisode débute par une vue idyllique de la campagne anglaise, troublée par les aboiements d'un petit chien ; Steed l'évite mais heurte un arbre ! Il s'en tire avec apparemment un bleu mal placé ("I have a bruise in a place you'll have to take my word for") mais il prend soin de son melon et personnifie sa Bentley (au féminin !) : "A good punch will push it back into shape... Oh the old girl". Quant à Mrs Peel, elle est à peine troublée et change de chaussures pour accomplir le demi mile (environ 800 mètres) qui les sépare de la base. La dernière partie du trajet nous apprend que Steed a fait les quatre cents coups durant la seconde guerre mondiale et Emma se demande même comment ils ont trouvé le temps de la gagner ! : "Amazing really you had time to win the war". Nous avons à cette occasion un côté un peu paternaliste de Steed évoquant un passé inconnu à Mrs Peel vu leur différence d'âge ; chose assez rare dans les saisons quatre et cinq, contrairement aux saisons Tara King et surtout New Avengers. Mrs Peel dans son top noir sexy (à revoir plus longuement dans Petite chasse pour gros gibier) traverse ce fameux pont qui a tellement servi à la série. Cette scène fait partie du teaser de la saison.

Steed et Mrs Peel arrivent ensuite par ce samedi matin ensoleillé dans la base désertée ; comme eux, nous ne savons rien de ce qui se passe et nous découvrons les différents indices au fur et à mesure de leur évolution sur la base : récital de piano – poissons plus très rouges – horloges stoppées à onze heures – rasoir en marche – laitier assassiné – lapin endormi ("rabbit punch ?"). Tous ces événements étranges n'empêchent pas les Avengers de prendre l'apéritif au mess des officiers, ni Steed de raconter une vieille anecdote de fille cachée dans un gâteau d'anniversaire ! Les verres cassés (cadeau de mariage de Steed) dans l'appartement de Risdale permettent de nous mettre sur la piste ( rétrospectivement !).

La meilleure réplique de l'épisode est prononcée par Steed lorsque Mrs Peel n'entend pas de bruit d'avion : il compare les capacités de ces vieux engins avec la future Emma vieillissante : "Takes a bit of coaxing to get it started. So will you when you're that age". Remarquez la moue de Mrs Peel ! À noter la scène étrange dans le hangar où Emma parodie un discours politique : "10 000 bottles of milk... ".

Les seconds rôles sont moins en évidence dans cet épisode ; Gerald Harper a une présence très courte (et une voix désagréable !), Dudley Foster est remarquable dans cette délirante bagarre finale (quelle trouvaille, ce gaz hilarant !). Quant à Roy Kinnear, il est un clochard très convaincant : il s'enquiert d'une prochaine guerre car "it's good for business" ! La séquence où Steed découvre son cadavre est néanmoins assez choquante.

Laurie Johnson nous offre un éventail de sa musique dans L'heure perdue. Cela va du thème enjoué du début de l'épisode à des airs plus connus lorsque Steed s'introduit dans le bâtiment médical dans le dernier acte (entendu dans Voyage sans retour) ou durant la bagarre finale (même musique que dans la scène finale de Castle De'Ath). Un de mes thèmes préférés est utilisé lorsque Steed revient à lui dans sa Bentley et qu'il retourne au mess cette fois-ci animé.

Les petites voitures de laitier typiquement britanniques ont une place importante dans cet épisode : on les entend sans les voir, puis elles servent à déplacer les victimes et conduisent finalement Steed à la solution.

The Hour That Never Was a de superbes scènes entre Steed et Mrs Peel, une excellente musique de Laurie Johnson et une photographie remarquable de Gerry O'Hara. La base aérienne est superbement filmée sous divers angles et rentabilisée au maximum. Les vibrations des ondes sonores sont parfaitement rendues par les chaînes et les caisses de lait. Le dénouement ne va pas nous réconcilier avec notre dentiste, mais il faut remarquer que c'est une "gaminerie" de Steed manipulant la roulette qui met les Avengers sur la voie ("Steed, must you ?", "Yeah, it's fun").

Le film est bourré de parasites et de très mauvaise qualité (version kiosque) sur certains passages : générique du début – lorsque Steed se réveille seul dans la Bentley entre autres. On peut également se demander si la scène est complète lorsque Steed assomme le garde, s'empare des écouteurs et se relève... pour trouver Mrs Peel attachée sur le fauteuil : il y a une sorte de raccord gênant !

EN BREF : Un excellent épisode qui se laisse revoir avec plaisir et qui peut servir de "pilote" pour initier les néophytes, vu le temps de présence des deux héros !


Steed3003
29 décembre 2004

D'un scénario écrit à la base pour exploiter un décor, soit ici une base aérienne déserte, on pouvait craindre le pire, et néanmoins...

Roger Marshall, qui n'avait pas pourtant écrit jusqu'ici d'excellents scénarios pour la série, en rédige ici un de ses meilleurs. Une histoire très osée : la trame de l'intrigue est en effet très inhabituelle. Tout d'abord, la séquence d'introduction met directement en péril nos deux agents. De plus, John Steed et Mrs Peel ne rencontrent quasiment personne avant la deuxième moitié de l'épisode. Par ailleurs, Roger Marshall a limité les dialogues au minimum. De même, l'épisode contient peu de moments chocs. Non, cet épisode est avant tout un épisode d'ambiance à l'atmosphère mystérieuse et au déroulement, donc, plutôt lent. On se laisse porter sans difficulté par cette enquête, qui dénote des enquêtes usuelles. L'intrigue est tout bonnement passionnante, avec notamment un rebondissement magistral en milieu d'épisode. Attention, c'est du grand art ! Si l'épisode manque parfois de rythme, on pourra difficilement le lui reprocher, puisque ce type d'épisode ne joue pas sur cet aspect là. Par ailleurs, Roger Marshall nous offre une scène de combat final, au gaz hilarant, particulièrement mémorable. En bref, voilà un scénario singulièrement culotté et astucieux, qui prouve que la série sait se renouveler, et cela pour notre plus grand plaisir.

Un épisode pareil aurait vite pu tourner à l'ennui avec une mauvaise mise en scène. Heureusement, Gerry O'Hara, dont c'est ici, le premier travail sur la série, nous offre une des plus belles réalisations de cette quatrième saison. Déjà, cet épisode est très aéré. 80% de l'action se passe en extérieur. Ce qui contraste avec une saison en général plutôt studiomaniaque. Gerry O'Hara profite du tournage en extérieurs en faisant de nombreux travellings avec une belle impression de fluidité à l'écran, ce qui change des plans statiques inhérents au tournage en studio, et également avec de nombreux plans larges et longs. Il travaille aussi sur une échelle de plans variés (plongée, contre-plongée... ) et donne un cachet vraiment cinématographique à l'ensemble. Il installe ainsi, avec succès, une ambiance, aidé par ce décor désert très impressionnant. Il réussit d'ailleurs le tour de force de rendre son épisode visuellement très riche malgré cette base aérienne plutôt austère. Cet épisode contient ainsi un des plans les plus magnifiques de la série : quand Mrs Peel et Steed traversent l'immense passage piéton. De plus, il limite les quelques effets spéciaux au minimum pour une efficacité maximum. De toute manière, avait-il financièrement le choix ? Il est toujours amusant de noter qu'avec peu de moyens, la série impose un style filmique remarquable. D'autre part, la seule scène d'action de l'épisode où l'on voit une Mrs Peel déchaînée et un Steed hilare est parfaitement filmée, une scène nerveuse certes mais pas brouillonne, comme malheureusement c'est souvent le cas dans la série. Sinon, Patrick Macnee et Diana Rigg sont tous deux excellents dans cet épisode. En résumé, voilà une des réalisations les plus inventives et les plus réussies, malgré un scénario facilement "casse-gueule". Mes plus vives félicitations à Gerry O'Hara !

Les fans de Steed seront comblés par cet épisode. Tout d'abord, il est véritablement au centre de l'épisode. De plus, celui-ci raconte de nombreuses anecdotes sur son passé, la plupart très drôles, à la Royal Air Force. À tel point qu'on se croirait déjà dans les New Avengers ! Par ailleurs, Mrs Peel réussit à casser un flipper en un coup de main : on se croirait vraiment dans Ma sorcière bien aimée. De plus, vous remarquerez que celle-ci a, une fois de plus, tout compris avant Steed. Enfin, ne manquez pas sa mimique très "féminine" à 8'09" !

On trouvera le décor de la base aérienne plutôt moche, vide et austère ; mais plutôt impressionnant par son gigantisme. Les autres extérieurs de l'épisode (le pont, les prairies...) sont beaucoup plus agréables. Les quelques décors en studio sont de bonne tenue (surtout le bar).

Mrs Peel est particulièrement sexy dans son haut noir qu'elle porte au début de l'épisode ; le reste de sa garde-robe apparaît plus convenu. Steed reste fidèle à ses costumes ; qu'il porte toujours aussi bien d'ailleurs.

Autant je ne suis pas souvent client des compositions de Laurie Johnson, autant sa musique, prépondérante dans ce type d'épisodes peu bavard, est ici excellente du début à la fin.

EN BREF : Un épisode d'ambiance avant tout, donc particulièrement lent dans son déroulement. On aime ou on n'aime pas. Moi, j'adore ! Un des moments forts de la saison.


Estuaire44
27 avril 2013

De manière tout à fait originale au sein de Chapeau melon et bottes de cuir, The Hour That Never Was débute par la course éperdue d’un petit chien à travers la superbe campagne anglaise. On se situe plus près d’un merveilleux à la Lewis Caroll (et de son fameux Lapin blanc) que de la proverbiale spectaculaire scène de meurtre. De fait l’opus va s’imposer comme profondément singulier et entrainer pareillement nos Avengers dans un monde étrange, aux confins de la Twilight Zone.

L’intrigue joue magistralement la carte de l’insolite, tout au long d’une première partie ayant brillamment recours à l’inusable thème de l’inexplicable solitude des héros, une posture générant conjointement énigme et tension dramatique. La Quatrième Dimension a maintes fois suscité des chefs d’œuvre à partir de cette veine narrative, depuis son pilote jusqu’à son ultime épisode marquant, Stopover in a Quiet Town, auquel L’heure perdue fait songer à bien des égards. Tout comme dans les meilleurs moments de l’anthologie de Rod Serling, le scénario de Gerry O'Hara sait habilement accroître progressivement la tension, de la charmante balade en forêt jusqu’à la découverte étape par étape de la profonde anormalité régnant au sein de la base aérienne. Le noir et blanc convient supérieurement à cet exercice de style épuré. Les indices s’accumulent, d’abord à l’insu de nos héros, puis les plongeant dans une angoisse toujours plus prégnante, dans un effet admirablement construit. Le récit demeure certes moins ultime que lors de L’héritage diabolique, où Mrs Peel se trouvera véritablement seule, mais même en duo, l’atmosphère distille une papable intensité.

Le maintien du couple autorise également  des dialogues toujours pimentés ou enjoués, permettant de passer outre à toute impression de fastidieuse visite guidée des lieux. La sublime et formidablement imaginative mise en scène de Roger Marshall se met au diapason, de même que la musique de Laurie Johnson, afin de souligner l’oppressante étrangeté du décorum. Les plans d’anthologie se succèdent (Mrs Peel divine sur la rambarde de l’emblématique pont de Tyke's Water Lake, la profileuse échappée derrière les Avengers traversant la piste, l’esthétique incongruité des bouteilles de lait, très Pop art, etc.) tandis que la caméra tire le meilleur parti des différents édifices désertés. A terme parfaitement minuté, la désagrégation du duo apporté une précieuse cristallisation de l’angoisse, voyant Steed manifester une nervosité réfrénée. On ne l’avait pas vu aussi peu mactre de lui depuis la confrontation avec Teddy Bear, où il était pareillement seul. On comprend que le gaillard tienne autant à travailler en binôme ! La désopilante prestation de Roy Kinnear, l’un des plus irrésistibles Excentriques de l’ensemble de la série, ne vient pas enrayer la mécanique, mais au contraire établit un pont indispensable avec la seconde grande partie du récit.

Avec le basculement de la barrière, le diabolique xxx franchit en effet un nouveau cap, jusqu’à faire douter de la réalité elle même notre protagoniste, un glissement vertigineux auquel s’est également régulèrent adonnée La Quatrième Dimension. Evidement cela ne peut fonctionner ici que plus modérément qu’au sein de l’anthologie, car la victime n’est pas un simple quidam écrasé par les évènements, mais bel et bien John Wickham Gascoyne Beresford Steed. L’intermède ne se prolonge d’ailleurs pas mais demeure magistralement réalisé et interprété. La sinistre révélation de la dépouille d’Hickey s’avère plaisamment ambivalent, puisque signifiant un retour au réel. Elle apporte ainsi un indicible soulagement au héros, mais aussi au spectateur. Il en va pareillement pour la mise au jour du complot : pour un peu nos Avengers se réjouiraient qu’il ne s’agisse que d’une opération d‘espionnage, même à l’échelle mondiale. En la découvrant, c’est en fait leur univers qu’ils parviennent à réintégrer. La conspiration se révèle d’ailleurs une merveille d‘astuce et de non sens, portée par un épatant Dudley Foster. La note délirante du gaz hilarant conclue parfaitement cette levée du mystère, une manœuvre toujours délicate dans ce type de récit. Il en va pareillement pour le tag conclusif, cartoonesque et idéalement absurde.

EN BREF: Le chef d’œuvre insolite de la saison. Rarement un tel parti aura été tiré d’un décor à l’air libre, grâce à une mise en scène en tout point remarquable. 


VIDÉO


Un combat hilarant !


INFORMATIONS COMPLÉMENTAIRES

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Tournage

o Le pont qui mène à la base aérienne est celui de Tyke's Water Lake, Elstree, qui a été utilisé à plusieurs autres reprises dans la série : Un Steed de trop, La poussière qui tue, Du miel pour le prince, Petit gibier pour gros chasseurs (saison 4), Meurtres à épisodes, Interférences, La dynamo vivante (saison 5), Clowneries, Haute tension, Mais qui est Steed ? (saison 6) et dans le générique de la saison Tara King.

o La base d'Hamelin (RAF 472 Hamelin) est Bovingdon Airfield (aérodrome) en grande partie détruit de nos jours. Il apparaît également dans l’épisode L’homme au sommet.


Continuité

o Steed et Mrs Peel échangent leur position à l'entrée du mess et pendant l'épilogue.

o Steed n’a pas la même veste pendant l’épisode, alors que celui-ci est censé se dérouler en continuité (source : site, Mrs Peel we’re needed).

o Il y a une sorte de faux raccord lorsque Steed assomme le garde, s'empare des écouteurs et se relève... pour trouver Mrs Peel attachée sur le fauteuil. Le garde a complètement disparu et la scène n’a apparemment pas été tournée en continuité.


Détails

o "Sic friat crustulum" est la phrase en latin que prononce Mrs Peel.

o On peut lire sur une pancarte sur le chemin de la base : "472 Sqdn, RAF Hamelin, Air ministry property, keep out".

o La subtilité des scénaristes pour passer des ‘devil-minds’ lorsque Steed évoque Pratt, son ordonnance : « He didn’t drink. He didn’t smoke. Had eight kids. »

o Steed propose Caruso comme l’auteur du verre brisé. Mrs Peel répond par la négative : «He’s dead. » Enrico Caruso, est un ténor italien décédé le 2 août 1921. Il est considéré par de nombreux critiques comme le plus grand chanteur d'opéra de tous les temps.

o Dans le cabinet du dentiste, on remarque en arrière plan une affiche représentant une femme, avec l’inscription and help the RAF. En fait il manque la partie du haut, indiquant Join the WAAF. Il s’agit d’une affiche datant de la seconde guerre mondiale (1941), appelant les femmes à s’engager au Women's Auxiliary Air Force, soit le personnel féminin de la Royal Air Force durant le conflit. Atteignant jusqu’à 180 000 personnes ce corps joua un grand rôle de soutien aux forces combattantes : logistique, contrôles des opérations (radars et salles d’état major), cryptage préparation des parachutes et des ballons de barrage, communications, météorologie, etc. Des membres du WAAF furent également parachutées en France comme agents de liaison avec la Résistance. L’affiche est visible au catalogue de l’Imperial War Museum.

Heure perdue details

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Acteurs – Actrices

o Dudley Foster (1925-1973) a joué dans deux autres épisodes de la série : Rien ne va plus dans la nursery (saison cinq) et Étrange hôtel (saison 6). Il a également tourné dans les séries Police Surgeon, Destination Danger, Le Saint et Amicalement vôtre. Il s'est suicidé.

o Roy Kinnear (1934-1988) est apparu dans trois autres épisodes de la série : Esprit de corps (saison trois), L'homme transparent (saison cinq) et Bizarre (saison six), le dernier épisode de la série. Il est décédé des suites d'une chute de cheval pendant le tournage du film Le retour des mousquetaires. Il y tenait pour la troisième fois le rôle de Planchet.

À noter que…

o Pour l'édition Optimum sortie en 2010 au Royaume-Uni, un commentaire audio de cet épisode a été fait avec Gerry O'Hara, réalisateur, et la participation de Jaz Wiseman.

o Selon le fils de Roger Marshall, l'épisode fut tourné sous le titre An Hour to Spare ["Une heure à perdre"]. (source : Forum international)

o Gerry O’Hara précise que 90% de l’épisode provient du script original et n’importe quel réalisateur serait mort d’envie de tourner un tel épisode. Diana Rigg était une fille très inventive, toujours très polie et agréable. Le passage où Mrs Peel marche sur le parapet du pont est une idée du réalisateur. Les scènes de l’accident et le réveil de Steed, seul, dans la Bentley furent tournées le même jour. L’épisode fut pratiquement tourné qu’en extérieurs, à un ou deux miles des studios Elstree. Roger Marshall avait confié à Gerry O’Hara qu’il s’était inspiré de l’énigme de la Mary Celeste pour bâtir l’intrigue de l’épisode (commentaires de Gerry O’Hara, édition britannique).

o O’Hara souligne qu’un bâtiment de l’aérodrome avait la forme d’un chapeau melon et une scène fut tournée où Steed passe devant et met son chapeau sur la tête. Le tournage dura onze jours et il se souvint de la difficulté à faire bouger les chaines (commentaires de Gerry O’Hara, édition britannique).

Si beaucoup savent que les Beatles étaient en retard à leur concert de Newcastle le 4 décembre 65 car ils regardaient un épisode des Avengers, Meurtre par téléphone, peu savent ce qu'a révélé Rodney Marshall, le fils du scénariste Roger Marshall, sur sa page Facebook. La pochette de l’album Abbey Road est une référence à la série et à cet épisode!

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o ABC, diffuseur américain de la série à l'époque, voulait que le tag final, avec ses airs de Benny Hill, soit coupé. (source : The Avengers Dossier). Selon le fils de Roger Marshall, le dialogue final devait être le suivant :

Emma: "Steed, I've heard of coming home on the milk train – but this is ridiculous...!"
Steed: "Nonsense – very relaxing."
Emma: "You promised me a quiet ride in the country."
Steed: "Well, what could be quieter than a milk float?"
She smiles then takes off his bowler and swaps it for a milkman's cap.


Emma: "Steed, j'avais compris que nous retournions chez nous en train de nuit [jeu de mot avec milk train] mais ceci est ridicule!"
Steed: "N'importe quoi, c'est très relaxant."
Emma: "Vous m'aviez promis une balade tranquille dans la campagne."
Steed: "Justement, quoi de plus relaxant qu'un camion laitier ?"
Elle sourit puis enlève son chapeau melon et le remplace par une casquette de laitier.


o Le scénario de Marshall fut écrit pour exploiter une base aérienne abandonnée qu'avait repérée Brian Clemens durant le tournage du Voyage sans retour. (source : The Avengers Dossier).

o Ray Austin, le cascadeur de la série, joue le rôle du laitier assassiné (il ne fait pas partie de la distribution). Il a un rôle plus important dans Les fossoyeurs. Il dirigera plusieurs épisodes Tara King et co-produira les New Avengers.

o Comparaison éditions DVD Studio Canal / Optimum (par Denis Chauvet):

Pas de coupe mais l’image, très abimée sur la version Studio Canal, a été nettoyée la plupart du temps. Le film est bourré de parasites et il est de très mauvaise qualité sur certains passages de la version française. Pour comparer, la séquence lorsque Steed se réveille seul dans la Bentley se passe de commentaire. Toutes les taches, griffes, saletés ont disparu sur la version Optimum.

o Coupures de presse lors de la 1re diffusion française.

Télé 7 Jours

Télé Poche

Jours de France

Fiche de L'heure perdue des sites étrangers

En anglais
http://theavengers.tv/forever/peel1-9.htm
http://www.dissolute.com.au/avweb/emmabw/406.html
http://deadline.theavengers.tv/PeelS1-09-HourThatNeverWas.htm
En flamand
http://home.scarlet.be/~pvandew1/avengers/peel10.htm
En italien
http://www.avengers.it/09bn.htm
En espagnol
http://losvengadores.theavengers.tv/peel_hour.htm

 

Retour à la saison 4

Les Aigles4-12-01 saison 11

LA POUSSIÈRE QUI TUE
(SILENT DUST)

Steed watches birds – Emma goes hunting

Tournage : 14 juin au 2 juillet 1965

Diffusion : ITV, 1er janvier 1966 – 2e chaîne ORTF, 9 mai 1967

Scénario : Roger Marshall

Réalisation : Roy Baker

William Franklyn (Omrod), Jack Watson (Juggins), Norman Bird (Croft), Conrad Phillips (Mellors), Hilary Wontner (Minister), Joanna Wake (Miss Snow), Isobel Black (Clare Prendergast), Charles Lloyd Pack (Sir Manfred Fellows), Aubrey Morris (Quince), Robert Dorning (Howard).

Résumé

En enquêtant sur la disparition mystérieuse des oiseaux d'une région de Cornwall, les Avengers découvrent que le puissant engrais chimique "Silent Dust", capable de détruire animaux et végétaux, est tombé dans de mauvaises mains. L'inventeur, chassé du ministère et décédé depuis, a fait des émules ; des propriétaires terriens de la région ont décidé d'utiliser cette invention pour faire chanter le gouvernement : quarante millions de livres, ou la destruction des comtés un à un ! Après une chasse à courre mouvementée et quelques coups de fouet, Steed et Emma réussissent à préserver l'Angleterre de la désertification.

Épilogue

Steed et Mrs Peel s'en vont en ballon... sans savoir comment ils vont redescendre !


CRITIQUES

4-12-03


Denis Chauvet 11 mai 2004

Le premier épisode 1966 (diffusé en Angleterre le 1er janvier 1966) a un rythme lent et quelques longueurs mais l'humour, l'intrigue et quelques scènes d'anthologie lui permettent d'obtenir quatre melons à mon classement. Silent Dust est une sorte d'épisode écologique un peu dans la lignée de Dans sept jours le déluge et La mangeuse d'hommes du Surrey. La scène d'introduction est l'une des moins bien réussies de la série ; les oiseaux empaillés qui succèdent à la musique idyllique et aux nids ne sont pas du meilleur goût et gâchent la possible référence au célèbre film d'Hitchcock. Sans parler de la pseudo chauve-souris qui manque de heurter Mrs Peel vers le milieu de l'épisode ! Les effets spéciaux ne sont pas par conséquent un atout.

Néanmoins, La poussière qui tue a l'avantage d'être tourné pratiquement entièrement en extérieur et sent bon la campagne anglaise. La meilleure scène de l'épisode est l'apparition des Avengers dans le bateau ; les rôles sont inversés à la logique : Steed tient l'ombrelle et Mrs Peel rame – "Tired ?", "Exhausted !", "No stamina", "No comment !". Steed, décidément un connaisseur en vin (voir Dans sept jours le déluge et Meurtre par téléphone) garde sa bouteille de rosé à la température de la rivière.

L'une des scènes les plus étranges de la série est le délire de Steed en shérif blessé (pas de sang, critère de la série oblige !) : Mrs Peel en doc moustachue extrait une balle disproportionnée ! J'aime beaucoup la mimique d'Emma lorsque Steed, plein d'intentions ("I'll see what I can pick up here") essuie un revers auprès de Miss Snow. La meilleure réplique de l'épisode revient à Sir Manfred Fellows : "We had a winner last year. Smelt like old socks !". Il y a de nombreuses autres scènes humoristiques : Steed enlève la seule brindille de l'arbre qui s'écroule/Juggins fessé par une pancarte où l'on peut lire "Down with violence" dans un simulacre de match de polo/Steed se plaint à Omrod d'avoir été confondu avec une perdrix/Steed conseille à Mrs Peel de ne pas mettre les pieds sur la cheminée chez Clare Prendergast...

Les magnifiques séquences en extérieur de la campagne anglaise, agrémentées d'une musique plaisante (en particulier pendant la chasse à courre), sont indéniablement un plus pour cet épisode dont l'intrigue, toujours plausible de nos jours, est relativement simple : il suffit d'écouter le commentaire que fait Steed au ministre face à l'arbre desséché de Manderley ("It is lifeless just like dust"). Une musique originale lorsque Emma est à la recherche de Steed et un panel de Laurie Johnson lorsque Steed fouine autour de la remise.

Pas de second rôle en évidence car ils sont tous convaincants : Omrod (William Franklyn) est un propriétaire terrien cupide et prêt à tout pour arriver à ses fins ; Juggins (Jack Watson) est un tueur de porcs cruel et caricatural ("The winner gets the ears") ; Mellors (Conrad Phillips) une brute épaisse au nom révélateur et Miss Snow (Joanna Wake) use de son charme sur Steed à bon escient ("He's just the sort of risk I fancy"). Sans oublier les personnages plus mineurs, Quince ("Where have all the martlets gone ?"), Sir Manfred Fellows et Clare Prendergast. Seul Croft, le rosiériste, m'est indifférent et il est assez surprenant que cela soit justement lui qui ait été choisi pour éliminer Steed ! Juggins aurait été plus approprié !

La scène du fouet fit beaucoup moins de scandale que celle similaire du Club de l'enfer. On peut supposer que la tenue plus décente de Mrs Peel y est pour quelque chose. Néanmoins, on peut remarquer également que la musique utilisée par Laurie Johnson pour ce passage est plus enjouée qu'effrayante. Regardez les visages d'Emma et de Juggins lorsque le fouet attrape le pied et on peut discerner un certain amusement, comme s'ils allaient éclater de rire. Je me trompe peut-être, mais cela peut expliquer que deux scènes apparemment similaires aient eu un traitement aussi différent. On peut regretter la présence visible de la doublure de Diana Rigg lors de la cabriole et des plans éloignés de la scène du fouet.

Le film n'est pas de bonne qualité au générique du début et pendant le trajet en voiture de Steed et du ministre en particulier. Silent Dust est assurément moins bon que Faites de beaux rêves mais se laisse voir et revoir facilement. Une intrigue simple, un humour avengeresque à tout instant, une pointe d'érotisme (la beauté de Diana Rigg parée dans un drap est mise en évidence) et une campagne anglaise accueillante font passer quarante-neuf minutes agréablement, ce qui est (presque) toujours le cas avec les Avengers. Au fait, dans quel autre épisode peut-on voir Mrs Peel avec une moustache ?

EN BREF : Une excellente intrigue et des scènes inoubliables font de cet épisode un must.


Steed3003
20 novembre 2005

Le très inégal Roger Marshall nous avait déjà sévèrement ennuyés avec Meurtre par téléphone, il réussit à faire pire dans cet épisode désastreux.

Ainsi, son scénario accumule les faiblesses avec aplomb. L'originalité du thème choisi était pourtant appréciable. Pour une fois, nos deux héros s'intéressent à un problème écologique. Malheureusement, le traitement est foncièrement rebutant. En effet, Roger Marshall a particulièrement mal découpé son intrigue. Elle souffre d'un début extrêmement lent et d'une fin beaucoup trop abrupte. Son scénario est par ailleurs particulièrement fade et ne cesse de s'éparpiller, sans pour autant captiver un seul moment le téléspectateur. Les quelques pseudo rebondissements ne réussissant guère à relancer son intérêt. De plus, l'intrigue contient beaucoup trop de personnages peu développés et, par conséquent, plutôt inconsistants. Elle devient vite pénible à suivre. Maigre point positif, Roger Marshall a peaufiné ses dialogues qui contiennent suffisamment d'humour et de jolies références, notamment à la littérature et à la poésie anglaise. Finalement, les quelques rares moments hors intrigue principale, comme le rêve de Steed, sont les seuls à peu près satisfaisants de ce scénario monotone et rasoir, manquant singulièrement de rythme et de punch.

Roy Ward Baker paramétrait visiblement la qualité de son travail en fonction de celle des scénarios. Excellente sur Faites de beaux rêves, sa mise en scène ne fait ici que précipiter l'épisode dans sa chute. On le croirait presque en mode automatique, tant tout l'épisode flirte avec le vu et revu. Si parfois les réalisateurs se limitent à un travail strictement fonctionnel, ils essaient néanmoins de mettre honnêtement en valeur leur scénario. Visiblement, Roy Baker s'en fiche éperdument (et on le comprend) et filme l'action de manière empesée et académique. Par conséquent, l'épisode ne cesse de traîner en longueur ; d'autant plus dommage, que, contrairement à Gerry O'Hara sur L'heure perdue, Roy Baker profite très mal du fait qu'une majeure partie de l'action se passe en extérieurs, filmant paresseusement ces scènes comme il les aurait tournées en studio (à ce titre, seule la séquence de chasse à courre possède un peu d'ampleur). On remarquera néanmoins une excellente utilisation du zoom et une bonne interprétation globale. Seule Diana Rigg semble toujours à la recherche de son personnage, c'est particulièrement visible au début de l'épisode où Mrs Peel apparaît plus froide que d'habitude. Au niveau des scènes d'action, si celle, pleine d'humour, où Steed pourchasse son adversaire avec une pancarte indiquant "À bas la violence !" est réussie, le reste est plutôt faiblard. Celle où Mrs Peel se fait attaquer par un fouet est particulièrement décevante comparée à celle du Club de l'enfer. En bref, une réalisation mollassonne pour un scénario qui l'est tout autant.

On apprend que Mrs Peel a de solides connaissances en ornithologie, en poésie et en théâtre. En voilà une qui aurait dû participer à des jeux de culture générale ! Dans une séquence onirique, Steed imagine en Mrs Peel un médecin moustachu tout droit sortie d'un western, un moment particulièrement savoureux, surtout pour les irrésistibles mimiques de Diana Rigg. Par ailleurs, au détour d'une réplique, Emma Peel fait part de son désir de vivre à la campagne. Elle n'en parlera plus par la suite.

Beaucoup d'extérieurs anglais très agréables, dont d'immenses prairies, dans cet épisode. Une fois encore, les intérieurs sont assez uniformes et ternes, comme le laboratoire d'engrais.

Mrs Peel nous offre un véritable défilé d'accessoires dans cet épisode : trois chapeaux différents, un foulard, un béret qu'elle porte à ravir… Ses autres tenues sont de… bonne tenue mais peu sensuelles. Enfin, on sent que le style de Steed est toujours en ébauche, car il délaisse ici son costume pour pers cols roulés ou vestes à carreaux qui nous laissent plutôt sceptiques.

Laurie Johnson est le seul à bien avoir compris l'intérêt d'une intrigue en extérieure en nous offrant une musique légère et bucolique, offrant un sympathique décalage avec ce qui se passe à l'écran.

EN BREF : Un scénario affligeant doté d'une mise en scène du même acabit pour un ratage complet assez pénible à regarder.

Estuaire44 27 avril 2013

L’épisode présente l’indéniable intérêt de développer une dimension écologique, d’une manière plus consistante que le médiocre The Grandeur That Was Rome des années Cathy Gale, qui bifurquait très vite vers un tout autre sujet. Outre sa valeur intrinsèque, cette thématique se montre novatrice au beau milieu des Sixties. Rares démureraient alors les évocations du péril, même si Silent Spring, évident inspirateur de Silent Dust, a été publié en 1962 et que l’une des premières aventures du Docteur (Planet of Giants, 1964) évoque un similaire ensemencement létal, avec un dénonciation explicite de l’avidité économique.  Il faudra attendre la décennie suivant pour que l’écologie prenne place parmi les grandes inspirations de la fiction, avec notamment, dans le domaine des séries télévisées, le Doomwatch de la BBC. Malheureusement, cet aspect avant-gardiste de l’épisode va se voir en partie gâché par un traitement peu pertinent.

Le scénario de Roger Marshall souffre en effet d’une trop longue période d’exposition, accumulant les scènes bavardes et médiocrement percutantes. L’ensemble manque de nervosité et multiplie des digressions à l’intérêt extrêmement divers, au lieu de développer l’intrigue principale avec souffle. La déception débute avec la séquence d’introduction, se voulant volontiers esthétisante, alors que les chutes ridicules  d’oiseaux détruisent l’effet visuel. L’épisode a trop durablement recours au poncif de la source d’information au fatal destin, dont l’efficacité narrative s’émousse au fil du temps. Il aurait été préférable de couper plus court, afin de développer un savoureux Excentrique, dont l’absence se fait tristement sentir.

L’opus commet également  une erreur capitale dans la gestion de l’opposition. Dans une série d’aventures, l’écriture du méchant reste toujours déterminante et les antagonistes du jour apparaissent bien trop stéréotypés et réalistes pour les Avengers de l’ère Emma Peel. Leur trop grande multiplication empêche de leur conférer une vraie dimension, tandis que les performances des acteurs ne trouvent guère prétexte à s’élever. Il faut attendre la toute dernière séquence du récit pour découvrir de véritables scènes d’action, bien trop concentrées dans le temps. De plus elles perdent une partie de leur impact du fait de l’habituelle évidence de la doublure masculine de Diana Rigg et d’une musique trop goguenarde.

La multiplicité des scènes apporte toutefois quelques réelles satisfactions. L’arrivée nautique de nos Avengers constitue un grand moment. La visite par Steed du terrain contaminé dégage une vraie force, tandis que la scène du buste, avec une Mrs Peel très à son avantage, exprime un érotisme finalement  plus prégnant encore que la célèbre panoplie cuir du Club de l’Enfer. Silent Dust demeure d’ailleurs l’occasion d’un impressionnât déploiement de garde robe pour notre héroïne, même si certains costumes semblent moins heureux qu’à l’accoutumée. La séquence onirique amuse par son absurdité, démurant néanmoins hors sujet et assez gratuite.

Les dialogues entre les Avengers pétillent comme à l’accoutumée et on remarque, après The Murder Market, que Steed est décidément très sensible aux tenues équestres féminines. La pointe de jalousie d’Emma est évidement extrêmement divertissante. Le véritable atout de Silent Dust demeure cependant la profusion de ses scènes extérieures, mettant en avant la beauté des paysages anglais. On se situe loin d’autres épisodes réalisés cette saison, encore très enserrés en studio. Les talents d’équitation de Patrick Macnee lui autorisent une vraie participation à l’action, ce qui restera une rareté après les années Cathy Gale !

EN BREF: Une thématique écologiste originale n’empêche pas l’épisode de souffrir d’un scénario peu consistant. Heureusement, les Avengers et les paysages anglais répondent à l’appel ! 


VIDÉO


Le chevalier Steed arrive à la rescousse de Dame Peel !


INFORMATIONS COMPLÉMENTAIRES

4-12-02

 


Tournage

o Tyke's Water Lake, Elstree est de nouveau filmé dans cet épisode.

o Steed et le ministre se rendent à Manderley par Buckettsland Lane, Well End et Deeves Hall Lane près de Ridge. Anciennement des fermes importantes, les édifices aperçus sont devenus de luxueux cottages, servant de résidences privées ou de salles de réceptions pour noces fastueuses. Ils apparaissent dans plusieurs autres épisodes de la série (Le document disparu, Le club de l’enfer, Remontons le temps, Bons baisers de Vénus, L’homme transparent et La chasse au trésor), ainsi que dans de nombreuses séries de l’époque. (source : The Avengers on Location)

o On retrouve la même vieille grange que lors de l’épisode précédent, La mangeuse d’hommes du Surrey. C’est de nos jours Deeves Hall Cottage, près de Ridge.

o L'auberge The Stirrup Cup Inn est en fait Well End Lodge. Cet hôtel est depuis devenu une résidence privée.

o Strangeways Farm, ferme abandonnée et bien nommée du Hertfordshire, constitue le décor principal de l’épisode. Elle sert de quartier général aux adversaires du jour, tout en étant aperçue dans la scène d’introduction. Les passages extérieurs et celui du réveil de Steed y furent également filmés, et la fameuse chasse à courre se déroule dans ses champs. Les bâtiments, considérablement agrandis, accueillent aujourd’hui un important haras.


Continuité

o Steed ramasse de la poudre qu’il glisse dans une enveloppe. Il suppose que cela peut être du ‘Silent Dust’, mais il prend une pomme de la même main avant de quitter la grange.

o On s’aperçoit facilement que le chapeau de Steed est déjà ‘prédécoupé’ avant qu’il ne soit arraché d’un coup de faucille (en tout cas, c’est visible sur le Blu-ray).

Détails

o Clare Prendergast a le même patronyme que Max dans Le joker.

o De nombreuses références à la littérature anglaise : Steed cite Macbeth de Shakespeare, Croft et Mrs Peel récitent des vers des poètes Francis Thompson ('Daisy', 1893) et Robert Herrick ('The Rose', 1648). Mellors, le garde-chasse, a le même nom que l'amant de Lady Chatterley, célèbre roman érotique de DH Lawrence. Le Mellors de cette œuvre littéraire est également garde-chasse, d'où la réplique de Steed à Emma qui dit avoir rencontré Mellors : "not THE gamekeeper ?".

o Omrod demande à Mrs Peel si elle fait du cheval et il précise qu’il a une monture qui lui conviendrait (hmm...) : ‘Suits you to a tee’. C’est une ancienne expression signifiant que quelque chose convient parfaitement à quelqu’un. On la retrouve pour la première fois en 1693 dans The Humours and Conversations of the Town de James Wright.

o Alors que Steed engage la conversation avec Beryl Snow, Mrs Peel suit l’échange, amusée, en jouant au shove ha'penny, qui est un très ancien jeu de pub anglais, signifiant littéralement "pousse 1/2 pence". Pratiqué dès le XIVème siècle dans les tavernes anglaises et aussi appelé le "palet anglais", le but du jeu est de faire glisser ses pièces sur le plateau de jeu, afin qu'elles s'arrêtent entre deux lignes sans les toucher.

o Mrs Peel et Quince sont arrêtés par Mellors et lorsqu’Omrod apparaît à cheval, un élément d’un projecteur est clairement visible dans le coin supérieur droit.

o Le nom de l'auberge est "Stirrup Cup Inn" (ou "l'auberge du coup de l'étrier").

o Dans cet épisode, Steed appelle Mrs Peel "Lady Emma" dans la version originale (dans le pub avant la chasse à courre).

o Parmi les diverses références littéraires de l’épisode, se rajoute la citation The err is human, to forgive divine, par Clare. Il s’agit d’un extrait demeuré fameux du An Essay on Criticism, d’Alexander Pope (1711).

o Quand Quince est intercepté par Mrs Peel, il affirme rechercher un pétrel diablotin (Black-capped Petrel), dont l’espèce est éteinte depuis longtemps, ce que confirme Mrs Peel. Toutefois les auteurs commettent ici une erreur,  le pétrel diablotin existe bel et bien de nos jours, même si rare en Europe de l’Ouest car centré aux Caraïbes. La véritable espèce disparue est le Jamaican Petrel, ou Petrel de la Jamaïque, un proche cousin. Observé pour la dernière fois en 1879, il fit l’objet d’une infructueuse campagne de recherche,  de 1996 à 2000.

o Silent Dust est visiblement inspiré par l’ouvrage Silent Spring (Printemps silencieux) paru en septembre 1962. Ce best seller est souvent considéré comme l’initiateur du mouvement écologiste en Occident.  La biologiste américaine Rachel Carson y décrit les conséquences mortelles des pesticides (notamment le DDT) sur l’environnement et plus particulièrement les oiseaux, un phénomène auquel fait directement allusion la séquence d’ouverture de l’épisode.  La responsabilité de l’industrie chimique était également pointée du doigt. Une version de l’ouvrage a été rééditée en 2011, préfacée par Al Gore. Son titre s’inspire d’un vers de john Keats, The sedge is wither'd from the lake, and no birds sing. Un constat également établi par Steed et Emma lors de leur arrivée en embarcation. 

Acteurs – Actrices

o Norman Bird (1920-2005) était un acteur très prolifique. Il a tourné dans plus de 100 films ou téléfilms dont quatre apparitions dans Le Saint mais également dans Département S et Paul Temple. Il est décédé d'un cancer.

o Isobel Black (1943) n'a pas tourné depuis les années 90. Cette actrice écossaise a participé à des films souvent méconnus mais surtout à des séries dont Destination Danger (trois épisodes) et Département S (deux épisodes).

o William Franklyn (1926-2006) a tourné dans trois épisodes de la série : il a joué également dans Meurtre au programme, saison 6, et Otage des New Avengers. Il a souvent prêté sa voix à des publicités comme celles, très connues, de Schweppes. Sa carrière a couru sur cinquante ans aussi bien à la télévision qu'à la radio, au théâtre et au cinéma. Il a passé sa jeunesse en Australie avant de revenir à Londres. Il fit ses débuts au théâtre à l'âge de 15 ans dans des rôles dramatiques puis dans des comédies. Il devint célèbre par des spots publicitaires en 1965. Il est apparu dans les séries britanniques Le Baron, Les champions. Sa dernière apparition à l'écran remontait à 2004. Il est décédé d'un cancer de la prostate.

o Aubrey Morris (1926) a participé à de nombreuses productions britanniques dont Ivanhoé, Le Saint, L'homme à la valise, Les champions, Regan, Cosmos 1999, Le retour du Saint. Il a tourné plusieurs fois avec Patrick MacGoohan (Destination Danger, Le prisonnier, Columbo). Au cinéma, il a tourné dans Orange mécanique de Kubrick.

o Jack Watson (1915-1999) officiait à la radio de la marine pendant la seconde guerre mondiale, ce qui l'a conduit ensuite à la BBC. Il a tourné dans l'épisode Le mort vivant de la saison couleur Emma Peel. Le rôle d'un poltron, bien à l'opposé du tueur de porcs, Juggins !

A noter que…

o Aka : Strictly for the Worms.

o Les producteurs ont exploité les qualités équestres de Patrick Macnee. Il montait le même cheval que Laurence Olivier dans Henry V vingt ans plus tôt ! Par contre, Diana Rigg n'était jamais montée à cheval. Elle était terrifiée le premier jour du tournage. Après quelques leçons et quelques chutes, le tournage pu s'achever. Ray Austin la doubla néanmoins pour la scène de la chute. Le cascadeur est resté inconscient pendant cinq minutes !

o La scène du délire de Steed, voyant Emma en cow-boy moustachu lui retirer une balle, n'était pas présente dans la version allemande initiale.

o Un épisode écologique avant l'heure !

o Les Avengers dénouent également un complot utilisant l'arme biologique dans Cette grandeur qu'était Rome, saison 3.

o Les deux inserts durant le rêve de Steed (L'écriteau de "Fellows Fertilizers Ltd, service de documentation agricole" et les avis de recherche de Omrod et Mellors) ont été traduits en français à l'image ! Une pratique courante à l'époque, plutôt rare aujourd'hui, sauf dans les dessins animés.

o Dans la charte de la série, il est écrit que l'on omettra volontairement de faire part de la réalité sociale de l'époque du show. Néanmoins, on pourra observer la présence de manifestants écologiques opposés à la chasse à la fin de l'épisode.

o Les nombreuses références à la littérature anglaise sont gommées dans la version française ! Dans la première scène, par exemple, Steed évoque la disparition d’une race d’oiseaux, les martinets, en récitant un vers de Shakespeare : ‘The temple-haunting martlet.’ Mrs Peel répond: ’Macbeth, Act 1, scene 6, Banquo’. Dans la version française, Steed évoque les martinets mais au lieu de citer le vers de Macbeth, il demande à Mrs Peel si elle connaît cet oiseau et cette dernière lui donne la description. Peut-être que les traducteurs ont pris le téléspectateur français pour un idiot.

0  Quince est …Antoine dans la version française !

o Dans les bonus photos, Diana Rigg, sur son cheval, tenu par un membre de la production, se donne un dernier coup de peigne devant un miroir à main. Je pense que c’est le réalisateur Roy Baker (en casquette pied-de-poule) qui donne des consignes lorsqu’il est sur la barque (scène du début) et lors de la séquence de Mrs Peel en shérif moustachu.

o La poussière qui tue (Silent Dust) fait l’objet d’un chapitre écrit en français par Denis Chauvet dans le livre consacré à la quatrième saison de la collection de Rodney Marshall Bright Horizons: The Monochrome World of Emma Peel, sorti en Angleterre le 12 mars 2014.

o Roger Marshall ne sait plus pourquoi le titre initial a été changé, ‘Everything dies’ (commentaire de Roger Marshall sur l’épisode Dial a Deadly Number, édition britannique).

o L’édition Blu-ray ne présente pas une version sans défaut d’image. Une mince ligne blanche verticale est visible lorsque la voiture du Ministre se gare à Manderley (à gauche de l’image), quand Steed discute avec Sir Manfred Fellows (et qu’il prononce ‘Silent Dust’), lorsque Steed est pris dans le piège (côté gauche de l’image, au melon), et, surtout, pendant une quinzaine de secondes, à la fin de l’entretien Steed/ Omrod puis lorsque les quatre associés discutent de leur plan. L’épilogue est aussi un peu endommagé.

o Comparaison éditions DVD Studio Canal / Optimum (par Denis Chauvet):

Voilà l’exemple d’épisode qu’il faut absolument voir sur l’édition anglaise (voir aussi détails de la fiche) car nous avons sur la version Optimum les deux passages originaux, traduits en français sur Studio Canal même en passant la VO: le panneau de "Fellows Fertilizers Ltd, service de documentation agricole" et les avis de recherche de Omrod et Mellors. L’image Studio Canal est correcte dans l’ensemble mais abimée en particulier pendant le trajet en voiture de Steed et du ministre, et lorsque Claire va ouvrir la porte à Steed. L’épilogue a une image massacrée, truffée de saletés (elle est meilleure mais pas parfaite sur Optimum). Les doublures sont plus visibles (Mrs Peel à la barrière et lors de la scène du fouet et Steed lorsqu’il saute par deux fois une barrière). Par contre, le défaut d’image, pendant une quinzaine de secondes, lorsque les quatre complices boivent un verre après la visite de Steed, est toujours visible sur la version Optimum (côté gauche Omrod).

o Coupures de presse lors de la 1re diffusion française.

Télé 7 Jours

Télé Poche

Fiche de La poussière qui tue des sites étrangers

En anglais
http://theavengers.tv/forever/peel1-14.htm
http://www.dissolute.com.au/avweb/emmabw/414.html
http://deadline.theavengers.tv/PeelS1-14-SilentDust.htm
En flamand
http://home.scarlet.be/%7Epvandew1/avengers/peel15.htm
En italien
http://www.avengers.it/14bn.htm
En espagnol
http://losvengadores.theavengers.tv/peel_silent.htm

 

Retour à la saison 4

Les Aigles4-11-01 saison 11

LA MANGEUSE D'HOMMES DU SURREY
(MAN-EATER OF SURREY GREEN)

Steed kills a climber – Emma becomes a vegetable

Tournage : 31 mai au 11 juin 1965

Diffusion : ITV, 11 décembre 1965 – FR3, 12 juillet 1991 en VOST

Scénario : Philip Levene

Réalisation : Sidney Hayers

Derek Farr (Sir Lyle Peterson), Athene Seyler (Dr. Sheldon), Gillian Lewis (Laura Burford), William Job (Alan Carter), David Hutcheson (Wing Commander Davies), Joe Ritchie (Publican), Donald Olliver (Bob Pearson), Joby Blanshard (Joe Mercer) .

Résumé

La disparition de quatre botanistes, dont une amie d'Emma, alerte les Avengers. Les indices mènent à Surrey Green, lieu de résidence de Sir Lyle Peterson, un horticulteur éminent. Steed y retrouve les chercheurs disparus : ils travaillent pour Sir Lyle, apparemment de leur plein gré, mais ont un comportement étrange. Mrs Peel apprend que Sir Lyle achète d'énormes quantités de produits fertilisants et qu'il a annulé l'acquisition d'une ferme. Les Avengers découvrent sur place un vaisseau spatial habité par un squelette. Dr Sheldon, botaniste de renom, révèle que la plante accrochée au vaisseau est d'origine inconnue et dotée d'intelligence ! Elle se nourrit de chair humaine et émet des ondes qui contraignent les êtres humains à lui obéir. Armés d'appareils auditifs et d'un puissant herbicide, ils pénètrent dans la maison de Sir Lyle et, après avoir maîtrisé Mrs Peel temporairement tombée sous le charme, Steed détruit la gigantesque plante en utilisant un mannequin portant la veste d'Emma.

Épilogue

Steed et Mrs Peel quittent les lieux dans une charrette à foin "BOING".


CRITIQUES

4-11-02


Denis Chauvet 7 avril 2004

Je ne suis pas très fan des épisodes où les Avengers combattent des ennemis autres que des êtres humains, que cela soit une plante ou un gros rat (Le monstre des égouts/The New Avengers). La seule exception étant la maison de l'excellent L'héritage diabolique. Néanmoins, ces épisodes démontrent que la série est inclassable et qu'elle peut appartenir à des genres totalement différents : espionnage, policier, science-fiction. Philip Levene étant le scénariste de Man-Eater of Surrey Green, la science-fiction est au rendez-vous et la série innove complètement.

La réalisation de cet épisode a dû être assez complexe vu le scénario et le budget limité. La plante n'est jamais visible dans son intégralité mais les artifices utilisés fonctionnent parfaitement et ont des points communs avec ceux employés dans des films de série B de l'époque. Ainsi, le jeu d'obscurité et de lumière sur le toit de la maison de Sir Lyle, symbolisant la présence puis l'extermination de la plante, est très bien rendu. Sidney Hayers personnifie cette plante en filmant Mrs Peel en contre bas et essaie de créer une situation angoissante avec les moyens du bord. Le gros problème de cette scène finale n'est pas trop le côté studio parfois évident mais la présence des doublures pendant la bagarre entre Steed et Mrs Peel (" Mrs Peel, don't you recognize me ? Apparently not ! "). Cela gâche tout : elles sont beaucoup trop visibles et les plans ne durent pas qu'une fraction de seconde comme à l'accoutumée. Il était impossible de ne pas s'en apercevoir au montage ! C'est dommage car l'idée était très bonne !

Il ne faut pas oublier que cet épisode fut tourné en 1965, soit quatre années avant que l'homme marche sur la lune, ce qui peut expliquer certains dialogues surprenants ; Emma évoque ainsi la provenance de la plante : "Mars or even the Moon, recent photographs show whole areas of vegetation.".

Nous avons quelques scènes notables entre les Avengers ; la meilleure de l'épisode est au début lorsque Steed offre une rose à Emma "For you, Mrs Peel" et que celle-ci n'est pas dupe : "I sense a bribe. A certain look in the eye, roses." ; Mrs Peel réplique à Steed, qui lui conseille de ne pas perdre l'écouteur "The plant's only man eating !". Steed en représentant de la "Tree Preservation Society" assiste avec un air dégoûté au déjeuner des plantes "Venus Flytrap" composé de mouches importées. Ces quelques scènes sont malheureusement trop peu nombreuses dans cet épisode.

Athene Seyler (Dr Sheldon) est le seul second rôle d'envergure ; elle met les Avengers sur la piste et est au cœur de l'action dans la dernière partie de l'épisode. Elle a également des réactions assez comiques au pub et dans la maison. À noter qu'un des tabous de la série est transgressé car Laura Burford (interprétée par Gillian Lewis), ainsi que ses trois collègues, meurt dans l'épisode. Emma retrouve une de ses chaussures. Il était en effet convenu qu'aucune femme ne devait mourir dans la série, mais cette règle fut quelquefois oubliée (également dans Un petit déjeuner trop lourd).

Il y a quelques scènes en extérieur intéressantes ; en particulier la visite de la ferme, Steed a changé de chapeau pour l'occasion, et les alentours du pub. La musique est horrible et ne fut pas, à ma connaissance, réutilisée ! Je préfère l'air romantique du début ou les thèmes connus utilisés avant et après la visite de Steed chez Sir Lyle. Je baisse toujours le volume à la fin de l'épisode, ayant du mal à supporter ce "bruit" auquel Laurie Johnson ne nous a pas habitués !

Le sac en plastique servant à protéger la plante en germination est assez ridicule et on peut déplorer les deux morts très violentes et expéditives (fusil de chasse et électrocution) et peu habituelles à la série. Le hall d'entrée de la maison de Sir Lyle Peterson est curieusement décoré de mannequins dénudés (" Come autumn. I hope to see more of you "). Enfin, Il n'est pas utile d'avoir un devil mind comme dirait Brian Clemens pour reconnaître que le cactus mortel auquel Mrs Peel donne la chasse sort tout droit d'un magasin spécialisé !

Steed, en la personne d'un défenseur des espaces verts, permet à la série une incursion écologiste avant-gardiste. Cette initiative sera mieux exploitée dans La poussière qui tue, épisode beaucoup plus convaincant.

La série a exploré un territoire inconnu avec cet épisode et il est heureux que les tentatives soient rares.

EN BREF : Je ne vais pas jusqu'à bâiller en regardant La mangeuse d'hommes du Surrey, comme le fait Mrs Peel dans une scène paraît-il imprévue au scénario, car n'importe quel Chapeau melon et bottes de cuir a un intérêt, mais je trouve celui-ci moyen et en tout cas moins bon que les dix précédents de la saison 1965 !



Steed3003 5 mai 2004

D'ordinaire, les incursions des Avengers dans le fantastique sont soit très réussies (Warlock, Les cybernautes, Le mort vivant...) soit copieusement ratées (Haute tension...). Malheureusement, La mangeuse d'hommes du Surrey fait partie de la seconde catégorie. Le manque de moyens, qui permet d'habitude plus de créativité, se ressent ici cruellement à l'écran. Les artifices (bruits bizarres, sons étranges, quelques bouts par ci par là...) utilisés pour faire croire au gigantisme de la plante apparaissent totalement désuets aujourd'hui, ce qui efface toute la tension qu'aurait pu nous procurer cette aventure. De plus, le déroulement de l'intrigue, conventionnel au possible, ne sauve franchement pas l'épisode. Le combat, tant attendu, entre nos deux agents à la fin est beaucoup moins saisissant que ce que l'on aurait pu attendre. La faute, là aussi, à une réalisation mal maîtrisée. Le personnage de la botaniste, superbement loufoque, les décors et quelques répliques nous empêchent néanmoins de sombrer dans un ennui total.

EN BREF : Un ratage complet.


Estuaire44 27 avril 2013

Le bouillonnement créatif caractérisant les années 60 s’étend à tous les domaines de la pop culture, y compris la Science-fiction et le Fantastique. De nouveaux thèmes et  styles narratifs émergent, tandis que d’autres connaissent une obsolescente progressive, remettant en cause des schémas remontant parfois aux années 20 et 30. C’est aussi vrai en littérature qu’à l’écran, petit ou grand, avec La Quatrième Dimension comme étendard du mouvement à la télévision américaine. Les Avengers présentent également le vif intérêt d’ouvrir de nouvelles voies dans ce domaine, avec une tonalité anglaise et fantaisiste particulièrement réjouissante.  Encore faut-il que la série ne s’adonne pas à une redite déjà datée comme le représentent les Cybernautes, aussi formellement réussie soit-elle. Mais Philip Levene, amateur éclairé, va redresser magistralement le cap avec Man-Eater of Sureey green, l’un des épisodes de pure Science-fiction les plus ambitieux et aboutis de Chapeau Melon et Bottes de Cuir.

Pour apprécier cet opus à sa pleine valeur, il nous fat abandonner notre point de vue de spectateur du XXIe siècle pour nous engouffrer dans le Tunnel du Temps et nous retrouver en cette année 1965 où s’impose pleinement l’irrésistible vague des Sixties. Durant toute la décennie précédente, et encore dans les premières années de la présente, le cinéma populaire de Science-fiction fut outrageusement dominé par ces séries B américaines copieusement paranoïaques, peuplées d’invasion venues d’Outre espace ou monstrueuses, aussi hautes en couleurs que rigoureusement codifiées.  Ce genre est désormais en déclin, se ringardisant toujours davantage. Les productions d Roger Corman participent à ce mouvement via de franches et corrosives satires (The Little Shop of Horrors, Attack of the Crab Monsters), mais Levene va s’essayer ici  à l’art sans doute plus malaisé du pastiche. Tout en reprenant nombre des thèmes et postures du genre, il va subtilement les déformer en introduisant une dimension purement anglaise et humoristique, respectant parfaitement les codes de la série et son affirmation de la modernité.  L’épisode se montre aussi ironique envers ce type de cinéma que la plus grande part du reste de la quatrième saison envers la société britannique traditionnelle. La difficulté demeure qu’en 2013 cet aspect de second degré passe moins bien, car l’on a beaucoup moins en tête ce genre de films, évident pour le spectateur des Sixties.

Levine dispose d’un parfait référentiel, avec The Day of the Triffids, portage à l’écran d’un grand classique de la littérature britannique ayant marqué les esprits en 1962 et narrant peu ou prou les mêmes évènements que ceux de l’épisode. Dès lors, il n’ plus qu’à dérouler, toujours avec humour et talent. Il abuse ainsi à satiété de la combine présente dans tous ces films le plus souvent fauchés de suggérer plutôt que de montrer, avec la plante toujours  évoquée  ou le vieux truc de la domination mentale, si économique pour la production. La sempiternelle solution scientifique miraculeuse devient un simple bidon d’engrais inépuisable jusqu’au ridicule. Le savant providentiel prend l’apparence d’une délicieuse Excentrique, avec l’adorable Athene Seyler, que l’on est ravi de retrouver après  Le piège à rats idéal des années Cathy Gale. Les considérations aussi ronflantes qu’absurdes essaimant dans les dialogues de ces séries B trouvent un irrésistible pendant avec une Mrs Peel énonçant gravement que l’on trouve de la végétation sur la Lune. Nul besoin de s’être encore rendu sur l’astre sélène pour lever le doute sur la question, l’absence d’atmosphère et l’aspect du sol lunaire sont déjà largement connus.  Tout le versant scientifique relève en fait de cette fameuse Fantasy Science si anglaise, faisant les belles heures de Doctor Who. On ne peut d’ailleurs que regretter que Levene n’ait jamais écrit pour le cultissime Seigneur du Temps, tant Man Eater of Surrey Green évoque plusieurs aventures du Docteur, notamment Terror of the Vervoids, avec une certaine Honor Blackman ou, davantage encore, The Seeds of Doom.

Mais l’intérêt de l’épisode ne ce se limite pas à cette succulent pastiche des séries B de Science-fiction Fifties à leur crépuscule. Derrière l’aspect échevelé et humoristique des péripéties, le scénario de Levene s’articule avec une grande efficacité,  agençant avec pertinence les divers tenants et aboutissants, jusqu’à une tonitruante conclusion. De fait l’intrigue renouvelle agréablement la simple succession  de meurtres caractérisant les aventures des Avengers. Les dialogues crépitent en permanence, notamment entre un Steed et une Mrs Peel particulièrement en verve et toniques. Levene insère de jolis moments de relationnel, notamment avec le parfait passage de la rose ou lors d’un final particulièrement complice. Les costumes apportent une plus value non négligeable à l’épisode, avec une tenue de combat très suggestive pour Mrs Peel, justifiant un plan peut être légèrement appuyée lors de sa révélation, ou l’hilarante tenue hors d’âge de gentleman farmer de Steed, tout à fait dans le ton du récit. La musique apparaît également soignée, avec également nombre de bruitages caractéristiques du type de production visé. La mise en scène de Sidney Hayers accomplit plusieurs prouesses, comme les panoramas sur ce derrick à peu près inutile (comme nombre des structures du genre) ou cet étrange hall rempli de mannequins féminins aux allures de Poison Ivy. La fluidité de la caméra accompagne parfaitement la fantaisie du récit. Le final s’avère spectaculaire à souhait, notamment avec une prégnante menace de la plante malgré un faible budget. On regrettera la présence évidente doubleurs intégralement masculins, mais cela concerne l’ensemble de la période et non ce seul épisode.

EN BREF: Un pastiche fin et enthousiasmant, parfaitement maîtrisé. L’épisode nécessite cependant plus qu’à l’accoutumée de se resituer dans le contexte culturel originel de la série.


VIDÉO


Un duel au sommet !


INFORMATIONS COMPLÉMENTAIRES

4-11-03


Tournage

o La maison de Sir Peterson est The British Railway Centre, The Grove à Watford. Ce superbe manoir fut bâti au XVIIIe siècle par la famille du seigneur de Jersey. Le centre opérationnel d’une importante compagnie de chemins de fer y fut installé durant la guerre pour éviter les bombardements sur Londres. En 2003, The Grove devient un hôtel de très haut standing. Il apparaît également dans quatre autres épisodes : Les chevaliers de la mort, L’homme transparent, La dynamo vivante et Mais qui est Steed ? (source : The Avengers on Location).

o Surrey Green est en fait Letchmore Heath, un superbe village du Hertfordshire fondé au XIIIe siècle. Ses pittoresques édifices lui valent de figurer dans de nombreuses productions britanniques des années 60 et 70. Dans Chapeau melon, il apparaît ainsi dans Requiem et devient le village de Mithering dans La chasse au trésor. Mais son plus grand titre de gloire demeure d’être Midwich, le fameux Village des damnés, un grand classique du cinéma fantastique britannique (1960).

o « Moat Farm, Denby ». La grange a été réutilisée pour Silent Dust, l’épisode suivant en ordre de production. C’est de nos jours Deeves Hall Cottage, près de Ridge.


Continuité

o Lorsque le Docteur Sheldon explique sa découverte aux Avengers, elle heurte de la main Mrs Peel qui paraît surprise. La botaniste s'excuse et continue son exposé : Athene Seyler a en fait heurté accidentellement Diana Rigg, mais la scène a été conservée au montage.

o Steed parle au mannequin et s'éloigne, mais on aperçoit l'ombre de la caméra qui suit l'acteur se positionner sur le mannequin.

o Lorsque Steed et Emma entrent dans le pub déserté, il y a un jeu de Skittles (jeu de quilles anglais) et Mrs Peel ne peut s'empêcher de faire tomber la dernière quille. Quand la caméra revient dans le champ, on peut voir à l'arrière-plan que la quille est de nouveau debout !

o À plusieurs reprises durant la bagarre entre Steed et Emma, on peut se rendre compte qu’un homme (peut-être Billy Westley Jr) a pris la place de Diana Rigg.

o Lorsque Carter se glisse sous les barbelés, l’inscription sur le panneau est ‘Petersen Estate’, alors que le personnage est Sir Lyle Peterson au générique.


Détails

o Laura Burford, une amie de Mrs Peel, fut l'une des victime de la plante : une des rares femmes assassinées dans toute la série, contredisant ainsi la phrase de Mrs Peel : "The plant's only man eating !".

Acteurs – Actrices

o Athene Seyler est décédée en 1990 à l'âge de 101 ans. Elle a fait ses débuts au théâtre en 1909. Elle a tourné dans un épisode de la saison trois : Le piège à rats idéal, mais son rôle du Dr Sheldon fut sa dernière apparition à l'écran.

À noter que…

o Aka : Man-Eater of Ferry Green.

o Diffusé pour la première fois en France sur FR3 dans l'émission Continentales en VOST sous le titre L'étrange fleur de la banlieue.

o Le titre du DVD kiosque La mangeuse d'homme... au lieu de La mangeuse d'hommes...

o Dans les bonus photographiques, quelques photos d’une pause-déjeuner devant le pub Surrey Green Arms avec Patrick Macnee, Diana Rigg et Athene Seyler une chope de bière à la main. Egalement quelques clichés de Diana Rigg dans son manteau élégant devant les studios Elstree.

oComparaison éditions DVD Studio Canal / Optimum (par Denis Chauvet):

Pas de coupe entre les deux éditions. Comme toujours, si on passe l’édition française après la britannique, on a l’impression que l’image est floue sur Studio Canal.

Ainsi, lors de la sortie à la ferme, j’ai remarqué pour la première fois que Mrs Peel porte des sortes de chaussettes couleur chair, qui lui arrivent aux genoux, alors que je pensais jusqu’à présent que c’était des collants ! Un mythe se brise !

Il y a un problème de son en VO lors de la première scène, entre Laura et Carter, et il a disparu sur la collection Optimum.

Une petite curiosité aussi : la musique qui accompagne le déchargement du camion est légèrement différente. Sur Optimum, il y a un air bref et connu qui est absent de la version Canal.


Fiche des La mangeuse d'hommes du Surrey des sites étrangers

En anglais
http://theavengers.tv/forever/peel1-11.htm
http://www.dissolute.com.au/avweb/emmabw/411.html
http://deadline.theavengers.tv/PeelS1-11-ManEater.htm
En flamand
http://home.scarlet.be/~pvandew1/avengers/peel12.htm
En italien
http://www.avengers.it/11bn.htm
En espagnol
http://losvengadores.theavengers.tv/peel_man-eater.htm

 

Retour à la saison 4

Les Aigles4-10-03 saison 11

UN STEED DE TROP
(TWO'S A CROWD)

Steed is single minded – Emma sees double

Tournage : 12 au 28 mai 1965

Diffusion : ITV, 18 décembre 1965 – FR3, 9 juillet 1991 enVOST

Scénario : Philip Levene

Réalisation : Roy Baker

Warren Mitchell (Brodny), Julian Glover (Vogel), Maria Machado (Alicia Elena), Wolfe Morris (Pudeshkin), Alec Mango (Shvedloff), John Bluthal (Ivenko), Eric Lander (Major Carson).

Résumé

L'arrivée de l'agent Psev sur le sol britannique au moment de la tenue d'une importante conférence met en alerte les services de Sa Majesté. Aucune photographie de cet agent n'est disponible et les Avengers ne connaissent que l'identité des quatre attachés qui ne le quittent pas. Pendant ce temps Brodny, l'ambassadeur, assiste à un défilé de mode et y repère Webster, un sosie de Steed. Celui-ci est présenté aux quatre attachés qui décident de le substituer à Steed pour avoir accès à la conférence. Lors d'une réception à l'ambassade, Mrs Peel remarque la supercherie et est faite prisonnière. Steed est censé être abattu et sa doublure assister à la conférence, mais lors de la remise des documents, Webster exige de voir Psev qui s'avère ne pas exister autrement que sous l'identité des quatre attachés, une lettre par nom. Webster s'éclipse en compagnie de Mrs Peel et révèle, non sans problème, que Steed et Webster ne sont qu'une seule et même personne et que le plan était de démasquer Psev. Les Avengers se débarrassent du quatuor en lui renvoyant le bombardier miniature qui leur était destiné.

Épilogue

Les Avengers quittent les lieux à cheval. Mrs Peel, toute de noir vêtue, prétend à Steed ne pas être ce qu'elle est ! ("I'm afraid you're making a mistake. My name isn't Peel. So sorry."). On peut voir de nouveau le fameux pont qui a tant servi à la série.


CRITIQUES

4-10-01


Denis Chauvet 14 Avril 2004

Je dois admettre que j'ai vraiment cru qu'il y avait un double lors de la découverte de cet épisode et je l'ai passé plusieurs fois avant de comprendre finalement l'intrigue très confuse. C'est rassurant de lire que certaines critiques font référence au double de Steed et croient finalement à la présence de Webster, bien que Steed explique le stratagème à Mrs Peel à la fin de l'épisode. Ainsi, Dave Rogers, auteur de nombreux livres sur la série, pense réellement qu'il y a deux personnages ! Il est vrai qu'il y a de nombreuses bizarreries dans le scénario qui laissent pantois. Lorsque Brodny téléphone à Steed, le répondeur est censé être branché : que se serait-il passé si Brodny avait posé une question ? Lorsque la télévision est allumée, les quatre agents sont présents et pourtant Elena est censée parler au téléphone avec Psev ! De plus, l'utilisation d'une maquette d'avion est acceptable dans la première scène, mais tourne au ridicule lors du dénouement. Pour terminer ce registre, une question fondamentale : Mrs Peel était-elle prête réellement à abattre Steed dans le doute (et dans le dos !) ?

Néanmoins, Patrick Macnee réalise une grande performance dans cet épisode et a dû y prendre un certain plaisir. Gordon Webster, vulgaire et rustre, est tout à fait l'opposé de John Steed et il est très intéressant de remarquer comment Webster essaie d'imiter Steed sans trop y parvenir au début. Admirez comment Webster tient le parapluie et porte le melon ! Tout cela est à mettre au crédit de Patrick Macnee qui laisse apparaître des talents de comédien que beaucoup ont négligé, pensant qu'il ne pouvait être que John Steed. Ainsi, la meilleure scène de l'épisode est celle du défilé de mode ; Steed/Webster et la chemise à l'épreuve du rouge à lèvres et l'utilisation de la longue-vue : "the man who keeps his eye on the target".

Malgré le talent de Patrick Macnee, Un Steed de trop n'est pas une réussite, comparé au reste de la saison. Le personnage de Brodny, interprété par Warren Mitchell, a été l'objet de nombreuses controverses et, bien qu'horripilant par une trop grosse présence à l'écran, il est plus supportable ici que lors de sa deuxième apparition dans l'épisode catastrophe L'homme transparent. Dans ce dernier, on a affaire à du grand guignol ! Il est censé être un adversaire comique dans Two's a crowd, mais l'exagération et la lourdeur du personnage produisent un effet contraire. Brodny et Benson (Les cybernautes et Le retour des cybernautes) sont les seuls personnages, à ma connaissance, à faire une réapparition, dans deux saisons différentes de surcroît. Julian Glover (Vogel) n'est pas non plus un second rôle convaincant. Quant à la ravissante Maria Machado (Elena), sa première apparition au téléphone, les jambes croisées et décroisées, fait un peu penser à Sharon Stone dans la célèbre scène de Basic Instinct !

Il est regrettable que Mrs Peel ait un temps de présence relativement limité. En fait, Brodny monopolise l'épisode ! Nous avons néanmoins droit à Mrs Peel en vendeuse de maquettes d'avion (après la lingerie féminine dans Mort en magasin), des lunettes rondes posées sur le nez et livrant à domicile "Prestiti". J'adore l'expression de son visage et son regard à la réception de l'ambassade lorsqu'elle plante Steed pour aller téléphoner. À noter également la prise de mains efficace utilisée sur Carson (pari de 5£ gagné par Steed). Peu d'échanges notables entre les Avengers, à part Steed répondant à Mrs Peel, qui prétend avoir vu son double : "Come on, Mrs Peel. If I had a twin, I'm sure Mother would have mentioned it" et au sujet de l'épingle de cravate "Christmas or birthday ? or a special occasion ?". Une scène intéressante entre les Avengers lorsque Steed/Webster entre par la fenêtre pour tester sa crédibilité auprès de Mrs Peel, mais l'épisode manque dans l'ensemble d'humour, élément essentiel à la série qui peut transformer un épisode moyen en un bon. Il y a également un échange qui peut s'apparenter à une devil mind, mais je vous laisse chercher et juger ! !

Quelques scènes en extérieur à la fin de l'épisode autour de l'ambassade et lors de l'assassinat d'Ivenko où l'on remarque le fameux pont sans oublier les vues du Parlement et de la Tamise lors de la scène d'ouverture. La musique est en grande partie le thème repris des Cybernautes, mais il y a un air plaisant méconnu lors de la fuite de Steed/Webster et de Mrs Peel dans les jardins de l'ambassade.

La version Dvd Canal+ kiosque a de gros problèmes de son au générique du début et pendant la scène d'ouverture. Tout rentre dans l'ordre après l'apparition du titre.

EN BREF : Cet épisode, qui mélange espionnage et comédie, pèche par ses nombreuses invraisemblances, son intrigue complexe et le jeu d'un second rôle beaucoup trop présent auquel une deuxième chance sera malheureusement donnée !


Steed3003
6 mars 2005

Après l'excellent Les cybernautes, Philip Levene écrit un nouveau joyau pour la série.

Si, dans les précédents épisodes, la quatrième saison avait du mal à se détacher de son passé de série d'espionnage sérieuse, à quelques rares exceptions près, cet épisode charnière instaure le nouveau ton léger et sexy qui fera le succès des Avengers à travers le monde. Le scénario est de très haut niveau. Un des plus surprenants de la saison, avec L'heure perdue et L'héritage diabolique. Si le théâtre de l'épisode, une classique histoire Est-Ouest, ne prête guère au pertissement, son déroulement surprend par son inventivité et son intelligence. En utilisant le thème des doubles (un classique des histoires d'espionnage) à contre-pied, Philip Levene prend le spectateur dans son propre piège, nous entraînant dans une intrigue aux multiples rebondissements, ne manquant ni de rythme ni de panache. Ainsi, il nous laisse croire durant tout l'épisode, multipliant les preuves, qu'il y a bien un double de Steed. Il va même jusqu'à nous faire croire à la mort du vrai Steed ! Et le spectateur finit par s'apercevoir, alors que le titre même de l'épisode nous l'affirmait, qu'il n'y en a qu'un ! Jamais le spectateur ne sera aussi bien manipulé par la suite. Attention toutefois aux invraisemblances. Par exemple, comment fait Steed pour répondre au téléphone à Brodny, alors qu'il a quitté la scène du défilé une poignée de secondes plus tôt ? Si parfois les ficelles de la série sont trop apparentes, c'est loin d'être le cas ici. Mais, hormis ce twist éblouissant, le scénario regorge de qualités : un sens de l'humour génial, tant dans les dialogues que dans les situations, un rythme sans faille, des personnages solides. Brodny est inoubliable, un des rares personnages de la série à utiliser le ressort comique, directement issu de la comedia dell'arte, du Polichinelle ! Puis, comme toujours chez Philip Levene, il y a sans cesse quelque bonne trouvaille : utiliser des miniatures comme armes d'assaut (on a ici le droit à un mini sous-marin, un mini bombardier…), entraîner Mrs Peel dans le complot (ce qui persuade définitivement le spectateur qu'il existe bien un double de Steed)… En bref, un scénario irréprochable, au ton léger et comique, et pourtant doté d'un suspense oppressant. La série a trouvé sa formule gagnante !

Roy Ward Baker fait ici, comme à son accoutumée, du bon travail. Sa mise en scène apparaît moins rigide que celles des précédents épisodes (Les aigles, Meurtre par téléphone, Les fossoyeurs…) et nettement plus inspirée. On notera une certaine recherche dans les plans, des cadres soignés et de jolis travellings. Malheureusement, il y a, une fois de plus, beaucoup trop de zooms, qui au lieu d'appuyer l'action, l'affaiblissent. Macnee, sur qui finalement reposait toute la crédibilité de l'épisode, se montre remarquable dans sa triple composition (Steed, Steed en Gordon Webster, Steed en Gordon Webster qui fait croire qu'il est Steed !). Diana Rigg, un peu moins présente dans cet épisode, est moins convaincante. Linda Thorson face au même dilemme dans Mais qui est Steed ? sera beaucoup plus émouvante. Néanmoins, en vendeuse coincée l'actrice se montre pleine de drôlerie. Warren Mitchell, qui interprète Brodny, est épatant, avec un sens de la comédie aiguisée (il faut dire qu'il est servi par d'excellents dialogues). Son jeu très expressif contraste avec le jeu plutôt sobre des autres seconds rôles. On le retrouvera avec plaisir et, fait unique dans la série, avec le même personnage, dans L'homme transparent. On notera au passage un montage particulièrement efficace, suivant la ligne directrice de l'épisode : faire croire au spectateur qu'il y a deux Steed.

Steed est indubitablement mis en avant dans cet épisode, avec notamment quelques scènes mémorables, comme celle du défilé de mode. On sent que le duo est toujours en gestation : si, dans les deuxième et troisième saisons, Steed manipulait souvent Mrs Gale pour les besoins de l'enquête, qu'il manipule Mrs Peel est une grande surprise. Surtout que celle-ci s'était montrée jusqu'ici beaucoup plus perspicace que lui dans leurs enquêtes. Il n'optera plus pour cette méthode par la suite.

Comme malheureusement trop souvent dans les 4 premières saisons, les décors sont dans l'ensemble plutôt pauvres et vides. Les sympathiques extérieurs rattrapent le coup.

La garde-robe de Steed est, elle aussi, pas encore bien définie : son pull roulé n'est pourtant pas désagréable. Mrs Peel, quant à elle, est toujours aussi classe dans ses perses tenues. Une seule fausse note : le manteau qu'elle porte lorsqu'elle va livrer le modèle d'avion miniature lui donne un air de Cruella Devil !

Très belle composition de Laurie Johnson, qui rythme parfaitement l'épisode. On notera l'excellente musique à suspense, qui n'est pas sans rappeler celle de Psychose, qui accompagne l'assassinat d'Ivenko.

EN BREF : Un épisode très réussi, doté d'une intrigue diaboliquement intelligente. À voir et à revoir (pour mieux comprendre !).


Estuaire44
27 avril 2013

Two’s a Crowd présente une nouvelle version de l’inépuisable thème des doubles, si présent chez les Avengers comme dans nombre des Spies Shows de l’époque. Ici Philip Levene joue manifestement la carte de l’humour, davantage que celle du thriller ou du trouble existentiel. Les nombreuses maquettes d’avion observées au cours de l’action apportent un insolite à la fois plaisant et bienvenu, particulièrement dans le ton d’une série trouvant davantage sa spécificité dans l’étrange que dans les thèmes plus classiques de la Science-fiction. Cet aspect ludique permet en outre de demeurer indulgent face aux diverses failles et simplifications du scenario. Le personnage pittoresque et digne de la meilleure commedia dell’arte qu’est Brodny achève d’ancrer dans la comédie cet exercice de style des plus divertissants.

Une légende urbaine voudrait que le scénario de Levene soit particulièrement complexe, or il apparaît parfaitement clair et bien explicité. On doit aussi ajouter que le fameux suspense autour de la nature réelle du faux faux Steed n’a jamais fait le moindre doute nous concernant. Il faut dire que l’auteur de ces lignes est un esprit pervers et paranoïaque, conscient que l’on se situe toujours au cœur du complot dans le complot, dans le complot. Toujours. Levene prolonge cependant par trop la ficelle concernant la crédulité de Mrs Peel, ce qui réduit celle-ci au rang de simple instrument de la machination ourdie par son florentin associé. Emma n’apparaît décidément pas à son avantage dans cet opus. Apparemment dotée du Permis de tuer, on la découvre sur le point d’exécuter froidement et dans le dos celui qu’elle croit être un assassin. Qui que ce soit cet homme, il y a tout de même des cas dans la vie où tuer n'est pas jouer. Diana Rigg, demeure toujours aussi élégante… Et par trop maquillée.

Plus gênant encore que cette relative mise sur la touche de la talentueuse amatrice, exprimant clairement une hiérarchie au sein du fin duo, on regrette la nature même de l’adversaire du jour. Quand il survient, le twist de la nature réelle de Psev est désormais devenu largement prévisible. Pour parvenir au delà du simple argument d’une divertissante comédie, cette structure de quatuor aurait du se justifier par un gain réel de l’efficacité de « Psev », or il n’en est rien. La quatuor ne se montre ni particulièrement brillant, ni ne fait montre d’initiative. On remarque que les suggestions proviennent souvent du propre Brodny. On ne perçoit pas assez l’enjeu de l’affaire, soit la dangerosité supposée du groupe.  De plus la dispersion de l’opposition en quatre individus, fatalement brièvement développés, résulte  moins efficiente que la  centrage du récit sur un fastueux et unique Diabolical Mastermind.

Il n’en demeure pas moins que Two’s a Crowd remplit parfaitement son cahier des charges, amuser par une variation originale sur un thème assez rabattu de l’espionnite alors en vogue sur les écrans. Il ne le doit que partiellement à une mis en scène solide mais relativement dépourvue de fantaisie de Roy Ward Baker. Celle-ci s’orne cependant de superbes décors et extérieurs, notamment ceux des environs du fameux pont de Tyke's Water Lake, figurant les jardins de l’Ambassade. Le principal ressort de cet épisode d’acteurs repose bien sur les irrésistibles répliques de Levene, portées par une distribution de haut niveau et très en  verve. Outre la spectaculaire Maria Machado, Julian Glover se détache au sein du groupe, le futur kristatos marquant une forte présence pour sa première apparition d’une série dont il va à juste titre devenir un hôte régulier.

Mais la véritable vedette du spectacle demeure l’inénarrable Warren Mitchell, dont le si pittoresque Brodny établit une filiation directe avec le déjà irrésistible Keller de la période Cathy Gale (The Charmers). La faconde de l’acteur se montre prodigieuse dans l’expression de ce soviétique veule et servile, fasciné par une Grande-Bretagne qu’il singe jusqu’au ridicule. Les Avengers auront souvent la main lourde avec les personnages russes, mais l’humour et l’entrain font tout pardonner.  Le personnage ne verse d’ailleurs pas dans le ridicule complet, demeurant le seul à manifester quelque défiance envers l’imposteur. Mitchell aura su trouver son propre style, son Marco di Cesari, partenaire de plusieurs aventures romaines du Saint, ressemblera d’ailleurs beaucoup à Brodny, l’accent italien et la sympathie en plus.

Patrick Macnee apporte également une contribution essentielle au succès de l’épisode, parfaitement crédible et entrainant dans ses deux incarnations. Le plaisir du comédien à varier son jeu devient vite communicatif. On le sent particulièrement ravi par ce personnage canaille et cynique rompant tant avec Steed, bien plus proche du Basile de Who’s who ??? que du sombre tueur de Man with two shadows. Il en ira tout à fait pareillement pour Roger Moore dans l’excellent Greensleeves  d’Amicalement vôtre. Le courant passe parfaitement bien entre ces deux comédiens, dont l’alchimie n’est pas sans évoquer lu duo archétypal de l’Auguste et du Clown blanc. L’opus doit d’ailleurs ses scènes les plus réussies à l’association des deux compères : la succulente discussion autour de la Crème de violette, les confrontations au sein de la conspiration ou encore l’impromptu de Brodny chez Steed.

EN BREF: L’épisode développe une variation originale et fort divertissante d’un thème classique de l’espionnage, notamment grâce à l’hilarant Brodny. Il souffre néanmoins d’un manque de présence des adversaires et d’une relative mise au second plan de Mrs Peel.


VIDÉO


Le défilé de mode de Steed !


INFORMATIONS COMPLÉMENTAIRES

4-10-02


Tournage

o Webster-Steed arrive au centre de conférence. Le bâtiment est l'hôtel de ville de Watford .

o Le pont que l'on aperçoit lorsque Ivenko est assassiné et dans l'épilogue est celui de Tyke's Water Lake, Elstree. Il est sûrement le décor en extérieur le plus souvent filmé dans la série, toutes saisons confondues, car il apparaît dans pas moins de 11 épisodes, ainsi que dans le générique de la saison 6 !

o Les extérieurs de l'ambassade furent tournés à l'école Edge Grove à Aldenham.


Continuité

o Le dossier "Psev" est orthographié "Pzev" ; il refait une brève apparition dans l'épisode Petit gibier pour gros chasseur.

o PSEV signifie Pudeshkin, Shvedloff, Elena, Vogel : quatre agents en un !

o Ivenko appelle Steed de l’ambassade. Sur le cadran, le numéro est : Leadenhall 7141. Le même que le pub de Meurtre par téléphone !

o Entre l'ambassade et le parc, Steed a changé d'arme, passant d'un Smith & Wesson à un Enfield. Pour une fois qu'il utilise une arme de poing !

o Dans le tag final lors des plans éloignés, ce n'est pas Diana Rigg qui est sur le cheval.


Détails

o On entend deux présentateurs différents dans la scène télévisée. La première voix appartient sans aucun doute à William Job (Alan Carter dans La mangeuse d'hommes du Surrey).

o "Arriving 12 o'clock. Psev." peut-on lire sur la petite bombe factice qui atterrit dans l'apéritif de Brodny.

o "P. Garnier" est la marque de la crème de violettes.

o "The dandy collection" est le nom du défilé de mode.

o Dans la scène d’ouverture et lors du final, on distingue facilement – surtout avec le Blu-ray – les fils qui soutiennent les maquettes des avions miniatures.

o Vogel déclare A hostage in the hand is worth two in the tomb, ce qui est un clin d’œil au populaire proverbe anglais A bird in the hand is worth two in the bush, l’équivalent de notre Un tiens vaut mieux que deux tu l’auras. L’expression puise sa source dans la fauconnerie médiévale.

o Le titre original représente également une allusion à une sentence britannique : Two's company, three's a crowd. Il indique que deux personnes souhaitent le départ d’un tiers afin de demeurer seuls à seules, dans une intention généralement romantique. Cette accélération humoristique se retrouve dans divers titres d’œuvres de la pop culture (un épisode d’Ally McBeal, une comédie romantique de 1950, etc.). La version la plus fameuse en reste sans doute celle d’Andy Warhol, dans son œuvre graphique révélée en 1964, peu de temps avant la diffusion de l’épisode : But I always say, one's company, two's a crowd, and three's a party.

o Un troisième proverbe est cité, toujours par Vogel,  dans cet épisode décidément thématique : Two heads are better then one. Il peut correspondre à notre L’union fait la force (très en vogue sur Coruscant). Sa première expression écrite remonte à 1546, il s’agit d’une transposition de l’Ecclésiaste (4:9).

o Psev se montre fort amateur de Crème de violette. Il s’agit d’un terme générique représentant divers mélanges de liqueur  de cette fleur et d’une base de Cognac ou d’Armagnac. La rareté de cette boisson, évoquée au cours de l’épisode, n’est pas usurpée. Ses marques les plus réputées seraient effectivement difficiles à se procurer, même en France (Liqueur Benoit Serres, Parfait Amour ou Crème Yvette). Produite depuis le début du XIXème siècle, la Crème de violette reste prisée par les gourmets Anglo-saxons, en Grande                                 -Bretagne ou aux Etats-Unis. Il apparait assez logique qu’elle soit appréciée par Psev, car elle est un ingrédient traditionnel du cocktail Aviation, très côté chez les aficionados (1916, New York). S’y ajoutent du Marasquin, du Gin et du jus de citron, au shaker.

o Brodny est scandalisé par l’œillet vulgaire arboré par le faux faux Steed. Il s’exclame alors : Pourquoi pas du céleri ?. Le conseil ne sera pas perdu pour tout le monde, car le Cinquième Docteur en portera toujours un rameau à la boutonnière (Doctor Who). Un insolite élément de costume devenu culte chez ses admirateurs. Le Docteur explique que le céleri devient pourpre en présence de gaz auxquels il est allergique et que l’avaler lui permet de s’en prémunir. Enfin, il le suppose et  " De toutes manières, c’est bon pour les dents ".

o Durant le cocktail, Brodny affirme à ses hôtes que les Cotswolds sont magnifiques en été. Il s’agit d’une chaine de montagnes situées dans le sud ouest de l’Angleterre. La Tamise y prend notamment sa source. Ses superbes panoramas naturels, épargnés par l’industrialisation du pays, apportent à la région une activité touristique très développée.

o L’Ambassadeur s’exclame à deux reprises Great Scott !. Cette expression très répandue indique une intense surprise. Elle présente la particularité d’avoir des origines fort disputées : désignation d’un imposant général sudiste, déformation par Albert, prince consort allemand de Victoria, de Greet God, ou ironie de Mark Twain envers Walter Scott, entre autres ! Great Scott est entré dans la légende de la pop culture comme étant l’exclamation favorite de "Doc" Emmett Brown, « Nom de Zeus ! » en version française (Retour vers le Futur).

o Un possible clin d’œil à 007 est effectué durant le défilé de mode. Celui-ci débute par la présentation d’un smoking actuellement très en vogue, imperméable au Champagne mais aussi aux Martinis les plus secs !

o Les Torpedos ne sont évidemment pas des cigares jamaïcains, comme décrits dans l’épisode, mais bien cubains. Leurs modèles dits de série 2, prisés par Psev, sont effectivement particulièrement côtés, notamment le Montecristo.

o Dans la boutique de Mrs Peel, plusieurs modèles réduits représentent des avions particulièrement célèbres :

- le Boeing 707, l’avion emblématique de la Pan Am et de l’explosion du transport aérien durant les Sixties, très apprécié par le célèbre Simon Templar durant ses multiples voyages à travers le monde,

- le DC-3 Dakota, transport de troupes s’étant illustré durant le Débarquement,

- l’Avro Lancaster, bombardier lourd crucial pour la RAF durant le conflit, supérieur aux modèles américains équivalents,

- le Vickers VC-10, rival anglais du Boeing 707 durant les années 60, puis assurant le ravitaillement en carburant en vol des avions de la RAF.

Acteurs – Actrices

o Julian Glover (1935) a souvent joué des rôles de vilains dans des séries des années 60 et 70. Il tournera dans trois autres épisodes de la série : Le mort vivant – saison 1967 et deux épisodes Tara King : Double personnalité et Mademoiselle Pandora. Il est très souvent apparu dans des séries britanniques : Le Saint, Les champions, Paul Temple, Regan, Thriller, Bergerac, Taggart et Cadfael entre autres. Au cinéma, on a pu le voir dans Star Wars, l'empire contre attaque, Indiana Jones et la dernière croisade et un James Bond, Rien que pour vos yeux.

o John Bluthal (1929), né en Pologne, a émigré en Australie en 1938 et en Angleterre en 1956. Il a tourné dans des séries (Le Saint, L'homme à la valise, Bergerac, L'inspecteur Morse) et dans des films comme Casino Royale et Le retour de la panthère rose.

o Warren Mitchell (1926) tiendra de nouveau le rôle de Brodny dans L'homme transparent de la saison cinq. Il a également participé à deux épisodes de la troisième saison : La toison d'or et Les charmeurs (dans un rôle particulièrement proche de Brodny). Petit-fils d'émigrants juifs russes, il a servi dans la RAF pendant la seconde guerre mondiale puis a étudié à la RADA (Royal Academy of Dramatic Art). Il est connu en Grande-Bretagne pour le rôle d'Alf Garnett dans la série Till death us do part (1965-75) pour laquelle il fut élu acteur de l'année en 1966. Il a tourné à la TV dans des productions diverses dont Destination Danger (six épisodes) et Le Saint (trois épisodes, même comportement que Brodny !). Naturalisé australien, il déclarait dans une interview en 1997 au sujet des Avengers : "Diana Rigg used to giggle behind my back, the bitch !... But it was wonderful to work with Patrick Macnee and Honor Blackman". [Diana Rigg avait l'habitude de ricaner derrière mon dos, la garce !… Mais c'était merveilleux de travailler avec Patrick Macnee et Honor Blackman]

o Maria Machado, née le 16 octobre 1937 à Karlsruhe, est une actrice et metteur en scène franco-allemande. Elle s’installe à Paris en 1965. En 1969, Roland Dubillard lui écrit un rôle dans Le Jardin aux betteraves ; ils deviennent partenaires sur scène et pour la vie. Un site complet leur est dédié. http://www.roland-dubillard.fr/maria-machado

À noter que…

o Diffusé pour la première fois en France en VOST sur FR3 dans l'émission Continentales sous le titre Un de trop.

o Cet épisode est second dans le top 5 des meilleurs épisodes de la saison 4 du livre The Avengers Dossier.

o Dans les bonus photographiques, Maria Machado pose dans une robe sexy qui n’apparaît pas dans l’épisode (cinq clichés couleur). D’ailleurs, la version Blu-ray fait bien ressortir les atouts non négligeables de Maria Machado (‘duckey’), surtout dans sa robe blanche. On découvre aussi un plan incroyable de tournage : lors de la scène finale, lorsque Steed tire sur la maquette dans le parc, il y a une vingtaine de personnes aux alentours. 

o Comparaison éditions DVD Studio Canal / Optimum (par Denis Chauvet):

Pas de gros dommage, ni de coupure, pour la version Canal mais des taches et griffures ça et là : scène post-générique ou lorsque Steed lève les bras, menacé par Mrs Peel.

Il y a aussi un passage ‘fourmillant’ (à cause de l’abondance de ‘noirs’) lorsque Mrs Peel, prisonnière, est transportée près de la cheminée.

Fiche de Un Steed de trop des sites étrangers

En anglais
http://theavengers.tv/forever/peel1-12.htm
http://www.dissolute.com.au/avweb/emmabw/412.html
http://deadline.theavengers.tv/PeelS1-12-TwosACrowd.htm
En flamand
http://home.scarlet.be/~pvandew1/avengers/peel13.htm
En italien
http://www.avengers.it/12bn.htm
En espagnol
http://losvengadores.theavengers.tv/peel_crowd.htm

 

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