Speed 2 : Cap sur le danger (1997) Résumé : Alors qu’Annie Porter et son nouveau compagnon Alex font une croisière, leur bateau passe sous le contrôle d’un fou dangereux. Critique : Un film d’une insigne médiocrité, à peine sauvé grâce un peu à Sandra Bullock mais surtout grâce à Willem Dafoe et, pour partie, à Jan de Bont. Ce qui pose problème au film c’est un manque de continuité entre les scènes. On a plus l’impression d’un catalogue de scènes plus ou moins spectaculaires que d’un film. Du coup, ça manque parfois de nerf mais, surtout, le film lasse très vite et ne parvient que rarement à nous captiver. Premier problème, le temps d’exposition. Autant dans le premier Speed, le début permettait la personnalisation de la lutte entre Jack et le poseur de bombe, autant ici, ça ne sert à rien sinon à créer une tension entre Annie – qui a lamentablement mais avec humour raté son permis – et son compagnon, Alex, dont elle ignorait qu’il faisait partie de la brigade d’intervention de la police, le croyant flic à bicyclette sur la plage. Pour se faire pardonner, Alex lui offre une croisière. Pour expliquer ce changement dans le cœur d’Annie, le scénario joue la complicité avec le spectateur en citant le premier volet : une relation commencée dans l’intensité etc. ». Pourquoi pas ? On est tout de même dubitatif sur les goûts de la jeune femme. Un deuxième policier, sans rire ? Et surtout énorme faute de casting que le choix de Jason Patric ! Doté du même charisme intense que la mouette morte, le pauvre garçon fait pâle figure à côté de sa chère et tendre. Et face à Willem Dafoe, quelle blague ! En outre, Sandra Bullock ne paraît pas vraiment emballée. Professionnelle, l’actrice jouera le jeu notamment dans les moments romantiques mais sera desservie par des répliques ineptes et une propension à faire passer son personnage pour une quiche. Elle ne la défendra que par intermittence ceci dit. En revanche, le méchant est de premier ordre. Willem Dafoe est prodigieux en dingue qui n’a rien à perdre et veut se venger. Il fait même davantage peur quand il sourit – un vrai sourire de requin blanc. Mais, il ne pourra pas créer d’étincelles avec Jason Patric. Le bateau, donc, s’appelle le Seabourn Legend et c’est un classique bateau de croisière. Durant le dîner, un défilé de bijoux nous donne le mobile du crime mais tout est lent. Heureusement, Geiger (Willem Dafoe) se livre à d’étranges manœuvres qui ne présagent rien de bon mais, au moins, donne un semblant d’intérêt à des scènes qui s’étirent. Le premier moment dramatique c’est l’assassinat du capitaine. Willem Dafoe fait alors réellement peur et son visage est diaboliquement éclairé. La facilité avec laquelle Geiger donne le change juste après montre le talent de l’acteur. Ce n’est que lorsque Geiger déclenche son sabotage (à 29’51 quand même) que le film s’anime. Le bateau tremble et l’effet catastrophe est bien rendu par une succession de désastres localisés. Juliano, le second, devenu capitaine (Geiger le pensait-il plus malléable ? Le choix d’éliminer le capitaine ne paraît pas très clair) doit ordonner l’évacuation. Sous la pluie et de nuit, la scène aurait pu avoir de la force mais elle dure trop longtemps comme si Jan de Bont essayait de meubler en étirant les scènes d’un scénario trop faiblard. On nous rajoute même du pathos avec la disparition d’une jeune fille sourde avec qui Alex – qui connaît la la langue des signes – a noué un contact. Pour le coup cela fonctionne. En outre, la mère éplorée est jouée par Loïs Chiles qui réussit à crée de l’émotion sans trop en faire. Elle intervient de temps en temps ; donc sans effet de lassitude. Dommage qu’on nous l’ait d’abord présenté comme une mère tant qu’assez sévère. Le sauvetage de passagers piégés dans un canot de sauvetage rendu fou est un passage très nerveux et la chute de plusieurs d’entre eux assez violent. Mais la scène est longue (près de 10 minutes). Puis, soudain, le bateau se dirige droit vers l’île de Saint-Martin ! Qu’il y ait un but (au sens propre comme au figuré) donne de la tension. Détail révélateur (voir anecdotes), la communication radio entre le psychopathe et le héros mais le choix désastreux de Jason Patric donne un effet asymétrique : Geiger est âpre, violent, il est amer d’avoir été viré à cause d’une santé qui se dégrade à cause de ses conditions de travail (pour le coup, la résonnance est très moderne) et l’autre lisse comme une vitre. A pleurer. Autre mauvaise idée, séparer Alex et Annie. C’est la symbiose entre les deux qui créait une connection entre eux et le spectateur dans le premier opus. Ici, chacun sa route, chacun ses problèmes. Il n’est pas exclu que le changement de statut de Sandra Bullock ait conduit à une réévalution du personnage d’Annie. Il fallait trouver des choses à faire au personnage sans le dénaturer totalement (ce n’est pas Wonder Woman non plus !). Pourquoi pas sauver des passagers coincés ? C’est crédible en effet et l’actrice, qui retrouve un peu de couleur, trouve même le moyen de nous faire rire quand, pour ouvrir une porte coincée, Annie manie la tronçonneuse en la levant bien haut ! La confrontation physique entre Geiger et Alex tourne court ; le fou s’échappe non sans avoir ridiculisé le policier. A nouveau Willem Dafoe écrase son partenaire de tout son talent ; derrière sa vitre fêlée Geiger ricane comme une gargouille menaçante. Le sauvetage d’Alex, piégé par des flammes, est toutefois bien mené. Au bout d’une heure et dix minutes, retour à l’air libre. Avec un pétrolier en point de mire ! Geiger contrôle le bateau et l’a lancé contre le tanker ! Voilà un moment « speed » avec une véritable tension et un brin d’angoisse ! C’est grâce à une idée d’Annie qu’Alex réussira à freiner le bateau : bloquer une hélice ! Malheureusement, le film retombe dans un travers bien connu : tranformer l’héroïsme en demoiselle en détresse. Que Sandra Bullock n’ait plus précisément le profil est passé par pertes et profil. Et ça nous fait encore un clin d’œil avec le premier opus. Comparaison n’est pas raison mais Willem Dafoe tient bon la barre face à Dennis Hopper. Mais Jason Patric n’est pas Keanu Reeves donc avantage à Hopper. Le scénario va parvenir à limiter les dégâts en minorant la fuite de Geiger avec Annie au profil de la tentative d’Alex, de Juliano et du chef opérateur de détourner le bateau du pétrolier. Tout le passage est très bien fait, vraiment nerveux et tendu et Jan de Bont le maîtrise à la perfection. Le pétrolier évité, pourquoi pas lancer le ferry sur un port bondé ? Mais là, c’est trop. D’autant que, sentant sans doute la lassitude engourdir ses spectateurs, le réalisateur parsème cette lancée de saynètes humoristiques complètement inappropriées et qui consternent plus qu’autre chose. Un membre d’équipage aura même cette phrase : « Non, pas encore, y’en a assez ». Tu l’as dit ! On se réveille quand le bateau percute l’île. La scène est certes spectaculaire mais c’est du sous Michael Bay. Revenons à Annie, elle s’échappe, Geiger la rattrape, Alex les poursuit (scène hallucinannte d’un canot à moteur coursant un hydravion et Alex s’agrippant à l’avion à l’aide d’une canne à pêche – la pêche au gros mais quand même) et sauve Annie. Le méchant finira mal et les amants seront réunis. Un final quasiment de conte de fée pour un film qui n’aurait soit jamais dû être réalisé soit dû s’appeler autrement ! Anecdotes :
|
Le Temps d'aimer (1996) Résumé : En 1918, sur le front italien, le journaliste américain Ernest Hemingway est grièvement blessé et transporté dans un hôpital où il rencontre l’infirmière Agnès von Kurowsky dont il va s’éprendre. Critique : "L'erreur d'Hemingway fut de croire qu'il devait les épouser toutes" a dit un jour William Faulkner. Qu'en aurait-il été s'il avait épousé la première ? L'Histoire, assurément, eut été toute autre. C'est un beau film sur un premier amour et une peinture de caractère intéressante en particulier pour l’éclairage sur un moment méconnu de la vie très médiatique d’Ernest Hemingway. Dommage cependant qu’il soit un peu long et manque parfois de tonus. D’emblée, le film part sur un contraste : atmosphère feutrée mais souriante des infirmières, dont Agnès qui semble d’un tempérament enjoué, arrivant dans leur hôpital, un ancien couvent « et qui doit le rester » contre scènes de guerre sur le front. Disons d’emblée que le conflit n’est pas le sujet de Richard Attenborough et qu’elle ne sera qu’un arrière-plan. En revanche, il ne la minorera pas en montrant les blessés et les conditions difficiles dans lesquels on les soignait. La vision d’un camarade d’Ernie mortellement blessé par un obus au phosphore est épouvantable. Contraste à nouveau entre la riante campagne vénitienne (musique joyeuse, sifflotant et cymbales) et Ernest qui chante avant la tranchée où il interrogeait des soldats italiens. Chris O’Donnell a fier allure sur sa bécane et il montre un Hemingway sûr de lui – un trait de caractère du véritable Hemingway - et décidé à se rendre sur le front. Son insouciance ne l’empêchera pas d’être grièvement blessé. Passée cette introduction pas déplaisante mais un peu longuette, voici la rencontre entre Ernie, mal en point, et Agnès qui l’appelle « gamin ». Ce devait être courant à l’époque de considérer que six ans de différence d’âge représentaient un monde mais ça n’en est pas moins surprenant. D’autant que Chris O’Donnell et Sandra Bullock – ravissante dans sa tenue d’infirmière – ont effectivement six ans d’écart. Un risque de gangrène, un médecin qui veut amputer mais qui se rend à l’avis d’Agnès qui poliment, mais fermement, n’est pas d’accord ; cela rapproche les deux Américains. Au cours d’une discussion plaisante sur la forme, il la drague ouvertement ! Mais on y mettait les formes dans ce temps-là ! Le film raconte alors le progressif rapprochement entre ces deux êtres esseulés. Troublante est la scène où il caresse l’étoffe de sa robe. Comme elle est suspendue sur une échelle, il ne peut pas voir son visage mais nous, oui et Sandra Bullock montre une Agnès déstabilisée. Mais suffisamment lucide encore pour réussir à empêcher un pique-nique en tête à tête. Sauf que le malheureux troisième a clairement conscience d’être le porteur de chandelle et que la tension qui règne finit par faire craquer les nerfs d’Ernest qui se montre grossier. Hemingway n’était effectivement pas toujours un grand romantique ! Si Chris O’Donnell est très juste dans son rôle d’homme jaloux, Richard Attenborough ne met pas assez de force dans ces scènes qui auraient mérité un traitement plus dramatique. Ernest et Agnès se réconcilieront autour de l’écriture d’une lettre à la famille d’un soldat mort. C’est un passage d’une grande force sensible et les deux acteurs n’ont aucun mal à nous convaincre de l’émotion qui étreint leurs personnages et les pousse finalement l’un vers l’autre. Les amoureux sont séparés par les fortunes de la guerre. La césure est nette entre la lecture en voix off d’une lettre très tendre d’Ernie à Agnès et l’arrière du front avec sa musique militaire et son bruit ! Ernie doit repartir mais il demande à Agnès de le rejoindre – dans un bordel mais il n’y a pas d’hôtel ! Faute de grive…Le passage est marqué par l’enthousiasme – vraiment juvénil – d’Ernie et le côté plus sombre, plus renfermé d’Agnès. On se demande si elle viendra au rendez-vous et elle y sera. Evidemment, après quelques mots, tout le reste sera littérature mais c’est tendre, doux et on a la vision fugace mais étrange du couple dansant nus à contre-jour ! Une idée brillante. C’est une des rares scènes d’amour pour Sandra Bullock dont les personnages sont plutôt marqués par le romantisme, souvent sucré, à cette période de sa carrière. Vont-ils pour autant vivre ensemble ? Même le connaisseur de la vie d’Ernest Hemingway l’oublie pour se laisser prendre par le doute et vouloir ardemment une réponse positive. Pourtant, Sandra a montré une nouvelle fois les doutes d’Agnès à travers son regard sombre qui dément, pour partie du moins, les mots très forts de l’infirmière. Les projets, professionnels et privés, d’un médecin italien sont là pour créer une tension, introduire un trouble très crédible (Emilio Bonucci joue un médecin très séduisant, aux manières exquises et plus âgé d’Ernie) ; la scène de bal au moment de l’armistice semble indiquer la direction qui sera prise par Agnès. Le spectateur en sera pour ses frais car, de happy end, il n’y en aura point. Dommage que le film languisse sur la fin ; on se demande s’il va finir et une ou deux coupes n’auraient pas été de trop pour ne garder que le final, superbe dans son tragique. Anecdotes :
|
Le Droit de tuer ? (1996) Résumé : Mississippi, dans les années 1960. Accablé par la douleur après le viol de sa fille par deux hommes blancs, un père noir décide de faire justice lui-même. Accusé de double homicide, il risque la peine de mort. Critique : Un film aux thèmes très forts, aux discours puissants et qui résonnent encore aujourd’hui. Il est malheureusement en partie desservi par sa mise en scène. Le départ ne saurait être plus tranché : deux Blancs éméchés, poussiéreux et braillards ; une communauté noire paisible, bien tenue, presque silencieuse. La suite est d’une grande brutalité ; on ne voit rien évidemment mais c’est très brouillon comme mouvement de caméra. On a plus l’impression que le réalisateur s’agite plutôt qu’il ne suggère. La musique est à cet instant absolument tragique. Le shérif (noir) arrête les coupables mais, avant qu’ils ne soient présentés au juge, le père, Carl Lee Hailey les abat ! Filmée au ralenti avec une chanson triste en illustration, la scène fait d’autant plus ressortir le bruit des coups de feu. Arrêter le meurtrier ne sera là non plus pas compliqué. Le cadre a été posé même si on peut regretter le temps qu’il a fallu pour cela. Le réalisateur va prendre un temps considérable encore pour poser les enjeux (qui sont pourtant clairs), essayer de travailler son atmosphère (sans grande réussite) et en faisant parler ses acteurs ; en les faisant vraiment beaucoup parler. Des tunnels de dialogue. Certains sont importants mais d’autres auraient pu être raccourcis ou fusionnés. Les échanges entre Jack Brigance et Lucien Wilbanks (un bon Donald Sutherland) auraient gagné à être condensés. On a bien compris que ce dernier est le mentor du premier, qui le pousse à aller de l’avant mais on s’ennuie ferme. Le scénario rajoute aussi la présence du Klu Klux Klan qui ne sert qu’à dramatiser une histoire qui n’en a pas besoin – elle est suffisamment forte comme cela – et à nous servir soit des dialogues nauséeux entre des mecs répugnants (et Kiefer Sutherland en compose un bien poisseux quoiqu’intellectuellement limité, ce qui le rend caricatural) ou des scènes de violence (tabassage, menaces, incendie etc.). Il eut été bien plus profitable de ne se concentrer que sur un des deux aspects du film : soit la présentation d’un milieu marqué par un profond racisme (adapter Faulkner par exemple) soit un procès sur la question raciale. Mêler les deux alourdit le film. On a donc perdu une heure quand le procès s’ouvre. Quelles sont les forces en présence ? Pour l’accusation, le procureur est Rufus Buckley incarné avec maestria par Kevin Spacey. L’acteur donne corps à un homme ambitieux, habile et manipulateur mais dont on ne saura jamais vraiment ce qu’il pense. L’entendre parler des statistiques raciales fait froid dans le dos car Buckley pèse la question en termes d’influence sur un jury et non comme une question en soi. La défense est assurée par Jack Brigance et Matthew McConaughey montre déjà son talent. Les limites du jeune avocat ne sont pas oubliées et l’on n’est pas surpris qu’il faille (plusieurs fois) qu’on le pousse en avant. On se construit avec les autres, soit. C’est par contre un peu beaucoup que de mentionner qu’il n’a que peu de clients et boit beaucoup. Le voir recevoir au petit matin Helen avec la gueule de bois n’apporte pas grand-chose. Helen ? Une étudiante brillante qui a (lourdement) insisté pour rejoindre Jack et l’aider. Sandra Bullock n’apparaît qu’au bout d’une demi-heure et n’intervient réellement que dans la seconde partie du film. Que son nom arrive en premier au générique n’empêche pas que ce soit Matthew McConaughey la star du film. On a également du mal à imaginer l’actrice en « étudiante ». Qu’il faille qu’elle insiste trois fois pour être engagée n’est qu’un exemple de plus du temps perdu par le film. Par contre, Sandra apporte une belle énergie et la présentation d’Helen ne manque ni d’enthousiasme ni d’humour et l’entendre défendre l’abolition de la peine de mort (que Jack en soit un partisan ne sert à rien sinon à pouvoir poser le débat et permettre un échange pas inintéressant en soi d‘ailleurs) est particulièrement fort. Le président du tribunal est quant à lui incarné avec autorité et aisance par le grand Patrick McGoohan. Hautain, mais jamais méprisant, l’acteur nous donne à voir un homme partial, sûr de lui-même mais suffisamment honnête pour laisser se dérouler le procès. Quant à l’accusé, c’est Samuel L. Jackson qui le joue et l’acteur est impressionnant de force et de charisme. Il donne corps à la douleur de Carl mais, plus encore, il lui donne une dignité (scène avec le « groupe de soutien »). Moment imposé : le héros est tellement plongé dans son affaire qu’il néglige le reste. Par contre, le film n’a pas tort de montrer qu’une affaire de ce genre ne peut pas être extraite de son substrat social (ce qui sera rappelé avec force dans la plaidoirie finale de Jack) et qu’elle a nécessairement des conséquences et des répercussions sur la vie des personnes. Il est appréciable de voir la famille Brigance secouée mais pas coulée et Ashley Judd est très émouvante dans son rôle d’une épouse aimante, qui flanche dans les moments très durs mais qui n’abandonne pas son mari et saura être présente au moment où il aura besoin d’elle. Merci aussi de nous avoir épargné une romance qui aurait été inappropriée entre Jack et Helen. Qu’ils soient attirés l’un par l’autre est compréhensible (et qui peut résister aux beaux yeux de Sandra Bullock ?) mais le scénario joue la responsabilité des personnages. Les acteurs jouent bien la corde raide mais on peut quand même dire qu’il y a du mou dans la corde à noeuds. Joel Schumacher est incapable de garder l’intensité d’une scène très longtemps et le nombre de moments qui manque de nerfs est impressionnant. Le déroulement du procès appartient au déjà-vu avec ses coups fourrés, ses retournements de situation etc. et un épisode de l’excellente série New York Police Judiciaire en montre autant sinon davantage en 42 minutes. Kevin Spacey est impeccable à démonter son rival mais qui s’énerve aussi quand les choses lui échappent. Hormis la plaidoire finale de Jack vraiment impressionnante, c’est bien Buckley qui tient la barre dans cette partie. Matthew McConaughey se défend certes, mais face à Kevin Spacey et Patrick McGoohan, il ne pèse pas lourd ! Ce qui est précisément l’effet recherché et ces scènes sont très crédibles. Ici, peu d’effets et c’est efficace. Dommage, encore une fois, de perdre son temps avec des a-côtés sans grand intérêt. La plaidoirie finale de Jack est le moment clé de la fin du film et elle n’est pas manquée. Filmé en gros plan, Matthew McConaughey est émouvant, profond et dégage une véritable force. Avec intelligence (ça lui arrive), Joel Schumacher insère des plans sur Buckley que l’on sent mal à l’aise et qui comprend qu’il est en train de perdre le procès. Excellente idée que de ne pas avoir filmé les délibérations et de nous faire vivre le verdict avec ceux qui attendent dehors. La toute dernière scène est peut-être par contre un brin moralisatrice ou guimauve mais elle ne manque pas non plus d’intérêt. Anecdotes :
|
Un poseur de bombes rusé et cruel exige une rançon de la ville de Los Angeles. Pour se faire bien comprendre, il piège un bus. Si celui-ci descend en-dessous d’une certaine vitesse, il explose ! Jack Traven, jeune policier, monte à bord.
Traque sur Internet (1995) Résumé : Angela Bennett, informaticienne, découvre un étrange programme et en fait part à un ami. Mais, celui-ci meurt brusquement et, très vite, la vie d’Angela devient un cauchemar car sa vie ne lui appartient plus ! Critique : En vedette, Sandra Bullock tient bon l’affiche et se montre le meilleur atout de ce thriller bien fait mais qui a terriblement vieilli. Toute l’intrigue tient au contenu d’une disquette ! Reste que les situations sont bien amenées et que les acteurs se défendent. En revanche, la fin, précipitée, déçoit. La séquence d’ouverture avec ce suicide d’un sénateur nous sera expliquée plus tard. Curieusement, elle, elle n’a pas vieilli et, dans sa brièveté, elle est poignante. Ken Howard était un des très bons acteurs de seconds rôles américains. Puis, sans transition, comme le dit la formule consacrée, nous nous retrouvons chez Angela Bennett, informaticienne qui ne sort pratiquement jamais de chez elle. On a deux éléments un peu pathétiques quoique touchants ; la musique jolie mais triste et un fond d’écran dynamique qui propose un feu de bois crépitant ! Un soir, elle appelle un de ses amis, un certain Dale, au sujet d’un virus informatique et, en retour, il lui parle d’un programme lié au symbole π (Pi) qui permet de s’introduire n’importe où ! Il doit venir travailler avec elle dessus en avion mais se tue dans un accident. Très secouée (et Sandra a la première occasion de nous toucher avec sa peine), Angela part en vacances pour oublier tout cela au Mexique. En maillot, l’actrice est absolument sexy et magnifique et un homme la remarque. Il s’appelle Jack Devlin et, entre eux, le courant passe bien. Le réalisateur (qui n’avait auparavant pas oublié de bien nous montrer Sandra en maillot) réussit à installer l’atmosphère romantique de la soirée et, tout aussi bien, la brise avec le vol du sac d’Angela. Et là, l’atmopshère change car c’est Devlin qui est derrière ! La scène se passe la nuit et la musique est très dure aussi. De plus, Angela ne sait pas que son compagnon est un tueur et, sur une jolie musique, l’angoisse monte et plus encore quand le couple part vers le large en bateau ! Sauf, qu’au lieu de la tuer, Devlin l’embrasse et que tout le reste devient (momentanément) littérature ! Agréable surprise, mais très vite douchée, quand, prenant la veste pour se réchauffer, elle tombe sur le pistolet ! Là, Devlin devient vraiment inquiétant. Jérémy Northam se montre excellent. Il a su être enjôleur, le voici assassin. En le filmant en gros plan, mais par à-coup, Irwin Winkler se montre inspiré pour créer l’angoisse. Après une succession de scènes brèves mais tendues, Angela parvient à se sauver. Mais c’est pour retomber dans un cauchemar car elle va découvrir qu’elle s’appelle désormais « Ruth Marx » et que sa maison est à vendre ! Le vol d’indentité est un des crimes les plus violent par son caractère intrusif. Il détruit le cadre rassurant et, surtout, amène à douter de soi. Sandra Bullock restitue parfaitement le vertige, la peur et l’impuissance qui dominent Angela. Laquelle, désormais pourvu d’un casier judiciaire bien rempli ( merci Jack !), s’enfuit. Elle contacte un ancien amant, Alan, qui essaye de la rassurer. Dennis Miller ne dégage pas une énergie prodigieuse et on a peine à croire qu’il puisse inspirer une romance mais, bon, Angela étant une solitaire, n’avais pas une masse de choix ! Si le personnage est sympathique, il n’a vraiment d’intérêt que comme réceptacle des angoisses d’Angela. Le récapitulatif de tout ce qu’elle a vécu est proprement glaçant ! Retrouvant de l’énergie, Angela se rend sur Internet (le titre original est mieux trouvé que le très accrocheur titre français) pour trouver ce qu’elle peut sur ce programme lié au symbole π. Elle découvre l’existence des Prétoriens, un groupe de pirates en ligne qui mènent une série d’attaques spectaculaires. Malheureusement, elle se fait repérer et Devlin (c’est vraiment Jack de tous les coups celui-là !) l’attrape sur la jetée de Santa Monica. Sauf qu’il y a une fête foraine là-bas et qu’Angela lui échappe à la faveur d’un gros câlin d’un lapin joyeux ! La poursuite parmi les attractions a un côté décalé savoureux mêlant rires, musique alerte des manèges et musique dure en arrière-plan. Très bien fait. Une nouvelle fois, elle s’en sort. Sauf que, peu après, elle sera arrêtée par la police et incarcérée. Quand à son avocate (commis d’office et qui, elle aussi, n’a d’intérêt que pour écouter Angela), elle dit que « tout est fiché sur ordinateur », pour le coup, le film sonne juste et n’est plus daté mais prémonitoire ! En 1995, Internet n’avait pas atteint le développement qu’il a aujourd’hui. La phrase d’Angela n’en est que plus vrai. Angela a compris que les Prétoriens ne sont qu’un moyen pour le milliardaire Jeff Gregg de vendre son logiciel de sécurité, le Cerbère. Si tous les ordinateurs du monde sont équipés du même produit, c’est dangereux. Là aussi, c’est prémonitoire et pas seulement en informatique. Si Angela sort de prison, c’est encore un piège mais on a failli s’y prendre. S’ensuit une nouvelle course poursuite entre Angela et Jack mais, là, ça vire au système et ça devient lassant. Le film perd ainsi un temps précieux avec ces scènes inutiles. Evidemment qu’elle s’en sort mais c’est pour aller chez son employeur où une inconnue a pris son identité. C’est alors la contre-offensive d’Angela et la tension est habilement maintenue. Contre-offensive qui va l’amener à une nouvelle et dernière confrontation avec Devlin. Auparavant, en une scène, elle a détruit tout l’empire du méchant ! On reste confondu par la facilité avec laquelle Angela triomphe (même si elle doit encore sauver sa vie ce dont on ne doute pas une seconde) ! Tout ça pour ça ! On avait une légère inquiétude en voyant le temps qu’il restait pour conclure le film et le pressentiment était bon. En se perdant dans les routes de l’action, ce thriller s’est appauvri et n’atteint pas le niveau qu’il semblait promettre. Reste que Sandra Bullock a prouvé qu’elle avait l’étoffe d’une tête d’affiche capable de porter un film sur ses seules épaules. Anecdotes :
|
Un poseur de bombes rusé et cruel exige une rançon de la ville de Los Angeles. Pour se faire bien comprendre, il piège un bus. Si celui-ci descend en-dessous d’une certaine vitesse, il explose ! Jack Traven, jeune policier, monte à bord.