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PrémonitionsExtrêmement fort et incroyablement près

Saga Sandra Bullock

La Proposition (2009)


LA PROPOSITION
(THE PROPOSAL)

classe 4

Résumé :

Menacée d’expulsion vers son Canada natal, Margaret Tate, éditrice redoutée, imagine en urgence une solution et se déclare fiancée à son assistant, Andrew qu’elle exploite depuis des années. D’abord sonné, celui-ci accepte finalement le marché mais à ses conditions. Ils doivent annoncer l’heureuse nouvelle aux parents d’Andrew lors d’un weekend…en Alaska ! Un weekend qui remet tout en question.

unechance 7

Critique :

La comédie sentimentale du début du 21ème siècle ! Celle qui annule et efface toutes celles que Sandra Bullock a pu tourner tout au long de sa carrière ! Une merveille de drôlerie, un bijou de sentiment. L’histoire se suit avec gourmandise et ses péripéties ne cessent de mettre en joie. Anne Fletcher sait parfaitement où elle va et on la suit les yeux grands ouverts pour ne rien manquer. Sandra Bullock montre tout son potentiel comique sans jamais tomber dans le ridicule et, pour une fois, peut-être pratiquement la seule, elle a un vrai partenaire de jeu, à la fois viril et romantique, Ryan Reynolds, qui sait être drôle, charmant et émouvant. Les seconds rôles sont au diapason, à commencer par une Betty White magnifique !

Tout commence par une journée ordinaire pour une éditrice et son assistant chacun de leur côté. On a le fil rouge de l’auteur invisible « Frank » que Margaret Tate – Sandra Bullock sexy en son tailleur noir – veut faire passer chez Oprah (Winfrey). On le retrouvera plus tard dans une scène hilarante avec un chien et un aigle. Alors qu’elle vient de virer le rédacteur en chef pour incompétence, Margaret est convoquée chez ses patrons pour s’entendre dire que, étant Canadienne, elle ne devait pas sortir du pays sans un visa et que, l’ayant fait quand même, elle va être expulsée ! En catastrophe, elle cherche une échappatoire et le malheureux Andrew le lui fournit en passant la tête dans la pièce : ils sont fiancés ! Il faut voir la mine de Ryan Reynolds – qui, quelques instants avants, avait averti toute la rédaction qu’elle sortait de son bureau d’un « La sorcière enfourche son balai » ! – complètement sonné !! Bergen (Michael Nouri) n’est peut-être pas dupe (et on pense que non) mais il conseille d’officialiser. Andrew, réalisant ce qu’il vient de se passer, veut se dédire mais Margaret le fait clairement chanter. C’est elle ou la porte.

Le passage par les locaux de l’immigration permet d’introduire le « méchant » de l’histoire, Gilbertson, à qui Denis O’Hare donne une mine rusée et attentive. L’exposé de la procédure et des peines encourus pour faux fait passer une petite tension. Mais c’est aussi le moment du premier renversement de l’histoire. Andrew ne subit plus ; il impose ses conditions. Sans faute de Ryan Reynolds : Andrew parle fermement mais avec un détachement sardonique. Pour la première fois, Margaret perd le contrôle. De fait, elle ne le reprendra plus vraiment. La scène où il l’oblige à le demander en mariage à genoux, en pleine rue et en public, est hilarante. 

ladoublure 3

Il faut annoncer la bonne nouvelle aux parnts d’Andrew en profitant des 90 ans de la grand-mère. Mais tout ce monde habite en Alaska ! Pure citadine, Margaret n’est plus dans son élément. Elle voudrait que les choses se passent autrement mais comment s’opposer à la chaleur de l’accueil et à la gentillesse de Grace, la mère (composition de Mary Steenburgen lumineuse) et d’Annie, la pétulante grand-mère ? Et une petite sauterie organisée inopinément ! Le faux couple doit alors raconter l’histoire de la demande en mariage et c’est à mourir de rire. En impro totale, les duettistes se coupent la parole alternativement et c’est à se demander comment ils arrivent à monter un récit qui tienne la route ! L’habitude de l’édition sans doute. Histoire qui se termine par un baiser réclamé par l’assistance. Baiser un peu prolongé semble-t-il. Second renversement. Ils devront en outre partager la même chambre, on est moderne chez les Paxton ! Les regards appuyés d’Annie souhaitant une « bonne nuit » font écho aux regards catastrophés d’Andrew et Margaret !

Pour ceux dont les côtes tiennent encore, le passage par le cabaret où les filles emmènent Margaret va les achever. Le numéro de « danseur exotique » d’Oscar Nunez, totalement déchaîné sur la chanson « Relax » en contraste avec Sandra Bullock qui montre Margaret complètement décalée, empruntée, plus que gênée aux entournures ! Une chanson qui reste dans la tête puisqu’elle la fredonne en se douchant…avant de tomber, complètement nue, sur un Andrew, totalement nu aussi !! Non seulement, on est plié mais on salue la performance des acteurs. Ils sont parfaitement convaincants et on peut admirer leur plastique irréprochable. Sandra bénéficie à cet égard d’un « traitement de faveur » qui montre qu’elle n’a rien à envier à des actrices plus jeunes. C’est également courageux de se mettre ainsi en danger. Jouer nu et naturel ne doit pas être simple. Mais, ce bref moment tactile a sans doute éveillé quelque chose car, le soir, ils ont une conversation où Margaret se confie sans doute comme jamais. C’est très touchant et, qui plus est, rehaussé d’une pointe d’humour grâce à Ryan Reynolds. 

Le troisième renversement c’est l’annonce par les époux Paxton qu’ils veulent que le mariage soit célébré le lendemain chez eux ! Bien obligés de dire « oui » mais Margaret va partir seule un moment. Avec justesse, Sandra compose une femme fière qui prend brusquement conscience que ce qu’elle a imposé à Andrew aura un impact sur sa famille ; une famille qui l’a accueilli à bras ouvert. L’essayage de la robe de mariée nous la montre perdant pied, submergée par une émotion qu’elle avait oubliée. A ce moment, l’histoire est sur le fil du rasoir. Elle hésite, lui non. Tout aurait pu se dérouler comme prévu. Mais voilà que Gilbertson refait surface ! Toujours onctueux, sa proposition, quoique poliment présentée, est ouvertement une menace. Il est intéressant de voir que c’est Andrew qui monte au créneau alors que Margaret se tait.

Le mariage va être à la fois très drôle – puisque c’est le « danseur exotique » qui officie comme pasteur ! – mais aussi dramatique car Margaret jette le masque. Quand Sandra est entrée dans la salle, superbe en sa robe crème, l’actrice affiche sur son beau visage la détermination de son personnage. Margaret a pris une décision. Elle annule le contrat et s’en va. Il faut voir la mine réjouie de Gilbertson alors que l’assistance est partagée entre la consternation et le chagrin ! On le déteste tellement l’acteur donne corps au sentiment d’intense satisfaction qui habite l’enquêteur !!

Le plus beau, c’est qu’annuler le mariage est la plus belle preuve d’amour que Margaret pouvait donner. Tout le monde l’a bien compris sauf le père, complètement à la masse et qui nous donne encore un sourire. Et cela nous vaut une composition de Betty White génialissime ! C’est là que tout a commencé que les deux tourtereaux pourront conclure (discours magistral d’Andrew et jeu magnifique de Ryan Reynolds en homme qui contient son émotion mais la fait entièrement passer dans ses mots) et débuter une nouvelle histoire.

calculs 6

Anecdotes :

  • Sortie US : 22 mai 2009 Sortie France : 23 septembre 2009

  • Le film a coûté 40 millions $ et en a rapporté 317.

  • Réalisateur : Anne Fletcher. Réalisatrice et chorégraphe, elle a notamment tourné 27 robes (2008), Hot pursuit (2015). Sur La Proposition, elle a eu ce commentaire qui définit la comédie sentimentale : « Tout le monde sait qu’ils vont finir ensemble. Mon travail est de rendre ce processus intéressant ».

  • Scénariste : Peter Chiarelli. Il a aussi écrit Insaississable 2 (2016)

  • Une fin alternative avait été tournée. A l’aéroport, Andrew parvenait à faire passer un message à Margaret et l’avion faisait demi-tour. Il lui tenait un discours globalement similaire à celui de la scène retenue.

  • Peter Chiarelli, revient sur ce qui lui a donné l'envie de réaliser le film : "J'ai eu l'envie de ce film en travaillant à Hollywood au milieu de tous ces patrons brillants et de leurs assistants. Même si les patrons savent souvent très peu de choses sur leur assistant, ils partagent au quotidien une vraie intimité. Je trouvais cela très intéressant, et je me suis demandé ce qui pourrait bien se passer si un patron devait descendre de son piédestal pour apprendre à connaître son assistant. C'est l'idée de base de cette comédie »

  • L'actrice Sandra Bullock évoque son personnage : "Margaret a été écrite comme on écrit d'habitude les rôles masculins, qui sont en général les plus croustillants. Ces messieurs ont le droit d'être complexes, déplaisants, grincheux et drôles, alors que les personnages féminins doivent en général être charmants et agréables."

  • Pour David Hoberman, le producteur de La Proposition, le film s'est inspiré de vieux classiques de la comédie. "Ce film ressemble un peu aux comédies que faisaient Cary Grant et Jack Lemmon dans les années 40 et 50", raconte-t-il. "Il y avait beaucoup de dialogues et le rythme était rapide. Nous voulions par exemple que Sandra et Ryan passent leur temps à finir les phrases l'un de l'autre. C'est une relation amour-haine amusante et captivante, on a très envie de savoir comment tout cela va finir."

  • Dans La Proposition, Sandra Bullock incarne une Canadienne qui épouse son assistant américain, joué par Ryan Reynolds. Dans la vie réelle, il s'avère que Ryan Reynolds est Canadien alors que Sandra Bullock est Américaine.

  • Avant que Sandra Bullock ne soit définitivement choisie pour tenir le rôle principal de La Proposition, c'est Julia Roberts qui était en lice pour incarner le personnage de Margaret.

  • Une grande partie du film est censée se dérouler dans la petite ville de Sitka, en Alaska. Mais le tournage s'est en fait déroulé dans l'Etat du Massachusetts.

  • Betty White a presque refusé son rôle dans le film parce que le tournage l'obligerait à passer dix semaines loin de son golden retriever

  • Le chiot nommé Kevin est joué par quatre chiots Eskimo américains nommés Flurry, Sitka, Nanu et Hiver.

  • 225 rue Franklin, Boston, était le véritable emplacement du bureau de Golden Books. L'ensemble du bureau principal, y compris les bureaux de Margaret et Bob, a été entièrement reconstruit et reproduit à Disney Studios à Burbank, en Californie en Janvier 2009.

  • "Downtown" Sitka est en fait Rockport, Massachusetts, qui comprend une zone touristique célèbre appelé Bearskin Neck. Rockport reste un village de pêcheurs travaillant, en particulier pour le homard, bien que les plus grandes pêcheries soient à proximité de Gloucester. Le tournage a été fait en avril, ce qui est hors saison pour un grand nombre de visiteurs.

  • Ryan Reynolds/Andrew Paxton : acteur canadien, il débute à la télévision (X-Files, 1996) mais, très vite, est appelé par le grand écran. Il a tourné dans Petite arnaque entre amis (2001), Blade Trinity (2004), Green Lantern (2011), Sécurité rapprochée (2012), Deadpool (2016)

  • Mary Steenburgen/Grace Paxton : actrice américaine, vue dans C’était demain (1979), Froid comme la mort (1987), Retour vers le futur III (1990), Philadelphia (1993), Nixon (1995), Sam, je suis Sam (2001), Dans la brume électrique (2008), Où sont passés les Morgan ? (2009), La couleur des sentiments (2011)

  • Craig T. Nelson/Joe Paxton : acteur américain, il a joué dans Poltergeist (1982), Poltergeist 2 (1986), Turner et Hootch (1989), Des hommes d’influence (1997), The Compagny Men (2011).

  • Betty White/Annie : la carrière de cette actrice américaine commence dès 1949 ! Elle a surtout tourné pour la télévision : Ma sorcière bien-aimée (1972), Les Craquantes (1985-1992), The Golden Palace (1992-1993), Hercule (1999), Everwood (2003-2004), Boston Justice (2005-2008), Hot in Cleveland (2010-2015), Bones (2015, 2017).

  • Denis O’Hare/Gilbertson : acteur américain, il a beaucoup joué au théâtre qu’il pratique depuis l’âge de 15 ans. Au cinéma, on l’a vu dans 21 grammes (2003), Michael Clayton (2007), La guerre selon Charlie Winston (2008), L’Echange (2008), L’aigle de la neuvième légion (2011), Dallas Buyers Club (2013). Il tourne aussi pour la télévision : New York Police judiciaire (1993, 1996, 1997, 2000), Les Experts (2007), American Horror Story (2011, 2014-2015, 2016)

  • Malin Akerman/Gretrude : actrice suédo-canadienne, vue au cinéma dans Les femmes de ses rêves (2007), 27 robes (2008), Watchmen : Les Gardiens (2009), 12 heures (2012). Elle joue également pour la télévision : Sydney Fox, l’aventurière (2000), Childrens Hospital (2010-2011), Suburgatory (2012)

  • Oscar Nunez/Ramon : acteur américano-cubain surtout connu pour la série The Office (2005-2013)

  • Michael Nouri/Bergen : acteur américain que l’on a pu voir au cinéma dans Goodbye Columbus (1969), Flashdance (1983), A la rencontre de Forrester (2000), Spider-man 3 (2007). A la télévision, il a joué dans New York Police Judiciaire (1997), Newport Beach (2003-2007), A la Maison-Blanche (2004), NCIS (2009-2013), Docteur House (2011), Chicago police Department (2015)

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All About Steve (2011)Gravity (2013)

Saga Sandra Bullock

Les flingueuses (2013)


LES FLINGUEUSES 
(THE HEAT)

classe 4

Résumé :

Pour espérer décrocher une promotion, l’agent spécial du FBI Sarah Ashburn est envoyée à Boston enquêter sur un mystérieux trafiquant de drogue nommé Larkin. Sur place, elle va devoir faire équipe avec l’impétueuse Shannon Mullins.

unechance 7

Critique :

Un film ambivalent. S’il n’a pas une once d’originalité (un duo de policiers mal assortis, ça ne vous rappelle personne ?), s’il tombe souvent dans le grossier et le ridicule, il se suit pourtant avec un certain plaisir. L’enquête policière est honnêtement menée et c’est la partie la plus solide et la plus convaincante du film. Pour ce qui est de la partie « comédie », c’est plus partagé.

Classiquement, le film commence par présenter séparément les héroïnes. D’un côté, la brillante mais arrogante Sarah Ashburn. De l’autre, la volcanique Shannon Mullins. L’une porte le tailleur réglementaire avec la raideur tout aussi réglementaire. L’autre est simplement vêtue. La rencontre va se faire tout aussi classiquement de manière explosive ; Mullins n’appréciant pas – et le faisant savoir dans un langage fleuri – qu’Ashburn interroge le revendeur de drogue qu’elle avait coffré. On a là une première – en fait seconde avec l’interpellation du dénommé Rojas – illustration d’une grave faiblesse du film : des scènes censées être drôles mais trop longues et plombées par l’exubérance de Mélissa McCarthy qui se les approprie en en faisant beaucoup trop. Mullins est directe, grossière et expansive : elle a trouvé son interprète idéale mais c’est vite agaçant. Evidemment, le supérieur d’Ashburn préconise la coopération. On se dit vite que les scènes de comédie vont être les moments pénibles du film.

ladoublure 3

L’interrogatoire de la dénommée Tatiana – mal fringuée et d’une vulgarité – ne sert pratiquement qu’à présenter deux méthodes différentes d’interrogatoire : posée pour l’une, directe pour l’autre. Un mégot va les orienter vers un dénommé Hank. Lequel sort dans un club. Pour permettre de coller un mouchard dans son téléphone, elles entrent dans le club. Evidemment, le look d’Ashburn ne colle pas. Elle a donc droit à un « relooking » sauvage. Le résultat est atroce et heureusement que Sandra Bullock est une belle femme. Au terme d’une opération compliquée, longue et un peu ridicule, elles arrivent à leurs fins. Heureusement, sinon on avait perdu 15 minutes.

C’est le moment de compliquer la chose en faisant intervenir la DEA ! L’agence anti-drogue surveillait Hank pour remonter jusqu’à Larkin et l’enquête des deux femmes gêne. Les agents présentés sont caricaturaux : un albinos misogyne et d’une grossièreté égale à celle de Mullins et son équipier fadasse échappé d’une promo de mannequin. Le scénario arrive quand même à placer un élément important : Mullins a vu son frère Jason sur une des vidéos de la DEA. C’est l’occasion pour Mélissa McCarthy de se calmer un peu et de jouer, pas trop mal en plus, sur une corde un peu plus sensible. Le gag, c’est que c’est un ancien toxico que sa sœur a mis en tôle ! D’où une ambiance peu conviviale quand elles arrivent le lendemain chez les Mullins. On ne s’attardera pas sur ce rassemblement de bulbes racornis et on se demande à quoi carburait la scénariste quand elle a commis son texte. Et parfois, il faut couper pour que le passage soit plus efficace.

En effet, après ces dix minutes de hurlements et de grossièretés, on a un indice : un entrepôt où, après les péripéties réglementaires, elles arrêtent un dénommé Julian. La méthode Mullins l’apparenterait à Martin Riggs mais avec quelques crans de talents en moins. L’actrice en fait vraiment trop. Après la complication administrative habituelle, et une scène de beuverie qui, non seulement est beaucoup trop longue, mais sombre dans le ridicule minute après minutes. Sandra Bullock est excellente dans la comédie mais, là, elle est larguée ! Sans surprise, Melissa McCarthy s’éclate et vampirise la scène.

Le lendemain, la voiture d’Ashburn explose ! La DEA accuse les deux enquêtrices d’avoir compromis leur enquête en se faisant griller par Larkin qui les connaît désormais. C’est une scène répétitive. Seule la présence de Hale, le supérieur d’Ashburn, change les choses mais, évidemment, il donne tort à son agent. Mullins a un scoop : elle pense qu’il y a une taupe chez les Fédéraux. En voilà une idée qu’elle est originale ! Prenons un pari : vu que le FBI se limite à Hale, Ashburn et l’agent Lévy qui est « l’assistant » d’Ashburn (bon numéro de Marlon Wayans), c’est sans doute à la DEA qu’il se cache. Le scénario, très subtil, permet de le repérer très vite. 

Après une opération ratée, mais où le frère de Mullins est gravement blessé (on a un moment dramatique solide), Ashburn est rappelée à New York. Curieusement, par un effet d’ellipse qu’on ne s’explique pas très bien, elle n’est pas partie (on l’a pourtant vu faire ses cartons et rendre le dossier à Lévy), et, avec Mullins, elles poursuivent l’enquête à la manière du Panzer en campagne. Un nouvel interrogatoire de Rojas – qui se termine par une chute ridicule – les mets sur la piste d’un entrepôt où Larkin va aller faire des affaires. Pourquoi ne pas y avoir pensé plus tôt ?

On se doute que les choses vont mal tourner malgré l’arsenal des deux femmes. Arsenal que Mullins planque dans un frigo ! A la première apparition dudit arsenal, le spectateur le plus endormi va deviner quelle arme sera utilisée le moment venu. De façon très courue, on a donc la scène d’interrogatoire (même si le couteau dans la jambe de Sandra, ça, c’est un détail original dont on se serait passé), puis l’arrivée de la cavalerie, le traître est démasqué, il s’enfuit, elles le retrouvent et le neutralisent. Au moins, c’est filmé de manière dynamique. Pour cela, on ne s’ennuie pas. Le final est sympathique et fait sourire. 

calculs 6

Anecdotes :

  • Sortie US : 28 juin 2013 Sortie France : 21 août 2013

  • Le film a coûté 43 millions $ et en a rapporté 209.

  • Réalisateur : Paul Feig. Réalisateur américain, on lui doit Enfants non accompagnés (2006), Mes meilleures amies (2011), Spy (2015), SOS Fantômes (2016)

  • Scénariste : Katie Dippold. Scénariste américaine, elle a beaucoup écrit pour la télévision (Parks and Recreation). Les flingueuses est son premier scénario pour le cinéma. Elle a aussi écrit celui SOS Fantômes.

  • Pour paraître crédible dans son rôle de flic, Melissa McCarthy confie avoir été entraînée par un policier de Boston, et être allée dans un stand de tir : "Il ne s’agissait pas tant d’apprendre à tirer que de savoir comment manier une arme. Je voulais m’assurer d’avoir l’air d’une policière sûre d’elle, qui a l’habitude de porter un pistolet au quotidien depuis plus de quinze ans". Elle ajoute, à propos de Sandra Bullock, sa partenaire dans le film : "Sandra avait déjà pas mal d’expérience dans ce domaine, elle a donc tout de suite repris le coup de main". Pour les deux actrices, tenir correctement une arme, est aussi un respect des normes de sécurité : "Pendant le tournage, personne ne touchait à une arme avant d’être sûr que le barillet soit vide - nous comptions les balles pour être absolument certains", explique Sandra Bullock.

  • Durant le tournage, le réalisateur Paul Feig a laissé une certaine place à l’improvisation, comme en témoigne Melissa McCarthy : "La manière de travailler que nous avons adoptée sur ce film, consiste à improviser très souvent, mais par petites touches. Les règles sont les suivantes : ne jamais se détourner du script pour faire prendre à l’histoire une direction différente, et ne jamais aller dans l’excès". C'est à partir de ce principe d'improvisation que la simple ligne de dialogue "Quelqu’un a-t-il vu les couilles du commissaire ?", présente dans le scénario, a été transformée par l'actrice en un véritable monologue !

  • Spoken Reasons, qui incarne dans le film Rojas, s'est prêté au jeu des cascades malgré son inexpérience. En effet, lors de la scène dans laquelle les deux femmes le suspendent par les pieds au-dessus d'un balcon, l'acteur était réellement pendu dans le vide depuis le troisième étage d'un bâtiment, retenu par un simple câble, évitant ainsi le recours à des images de synthèse ou à un fond vert.

  • Le type à qui Mullins fait avec une scène dans le bar est dans la vie réelle le mari de Melissa McCarthy, Ben Falcone.

  • L'annuaire d'Ashburn est l'annuaire 1982 de Sandra Bullock de l'école secondaire Washington-Lee à Arlington, en Virginie. Le département d'art a numériquement manipulé son image pour inclure des lunettes et des prothèses.

  • C’est la troisième fois que Sandra Bullock incarne un agent du FBI.

  • Le quinzième film le plus lucratif de 2013.

  • C’est la dernière fois que la 20th Century Fox utilise le logo "A News Corporation Company"

  • Craig (Dan Bakkedahl), que d'autres personnages pensent à plusieurs reprises être un méchant parce qu'il est un albinos, est une parodie du lieu commun «albinos vilains» devenu de plus en plus répandue dans les films depuis les années 1980 : L'arme fatale (1987), Retour à Cold Mountain (2003), Hellboy II - Les légions d'or maudites (2008), Da Vinci Code (2006).

  • Paul Feig fait une apparition en directeur de l’hôpital.

  • Melissa McCarthy/Shannon Mullins : actrice américaine, elle tourne tant au cinéma qu’à la télévision. Elle a notamment joué dans les séries Gilmore Girls (2000-2006), Samatha Qui ? (2007-2008) et Mike et Molly (2010-2016). Au cinéma, elle a tourné dans Charlie et ses drôles de dames (2000), Mes meilleures amies (2011), 40 ans, mode d’emploi (2012), Very bad trip 3 (2013), Spy  (2015), SOS Fantômes  (2016)

  • Demian Bichir/Hale : acteur mexicain d’origine libanaise, il mène une carrière internationale : Che (2008), Savages  (2012), Machete Kills  (2013), Les Huit salopards (2015).

  • Taran Killian/Adam : acteur américain, il a peu tourné pour le cinéma (12 years a slave, 2013 ; Ninja Turtles, 2014) mais plus souvent à la télévision : Roswell (2001), Boston Public (2004), How i met your mother (6 épisodes, 2006-2014), Scrubs (2009).

  • Michael McDonald/Julian : acteur américain, vu au cinéma dans Austin Powers (1997), Austin Powers : l’espion qui m’a tiré (1999), Goldmember (2002), Spy (2015). On le voit plus souvent à la télévision : La vie de famille (1993), Seinfeld (1995-1996), 7 à la maison (2005-2006), Scrubs (2001-2009), Cougar Town (2011), Web therapy (2010-2013).

  • Marlon Wayans/Lévy : acteur américain, vu dans Scary Movie (2000), Requiem for a dream  (2000), Scary Movie 2 (2001), Ladykillers (2004), GI Joe (2009).

  • Michael Rapaport/Jason : acteur américain, vu dans Nom de code : Nina (1993), Maudite Aphrodite (1995), Peur bleue (1999), Les chemins de la dignité (2000), Hitch, expert en séduction (2005), Sully (2016). Il a joué aussi pour la télévision : Le Prince de Bel-Air (1993), Urgences (1998), Friends (1999), Boston Public (2005), Earl (2008), Justified (2014).

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Gravity (2013)Speed (1994)

Saga Sandra Bullock

Classement Sandra Bullock du pire film au meilleur film


CLASSEMENT SANDRA BULLOCK DU PIRE FILM AU MEILLEUR FILM

19) Miss FBI, Divinement armée : Un navrant navet qui doit retourner au néant. Le scénario est imbécile avec un pauvre prétexte qui permet ensuite d’enfiler des scènes ridicules comme autant de perles sur un chapelet. Le relatif bon rythme ne masque que partiellement la prime à l’action servant à dissimuler la maigreur de l’histoire. Version lourde et sans inspiration de « Miss Détective », ce film en ressasse ou en caricature les principaux éléments. Dans ce désastre, aucun acteur n’arrive à s’en sortir, y compris Sandra Bullock dont l’habituelle énergie tourne à vide et qui ne convainc pas.

18) Ainsi va la vie : Une comédie sentimentale insipide entre un scénario sans surprise, une erreur de casting en la personne d’Harry Conning Jr et, surtout, une réalisation complètement ratée. Forest Whitaker se révèle ainsi incapable d’animer un récit où l’on trouve pourtant de bonnes idées. Les actrices, Gena Davis et Sandra Bullock, auraient pu être beaucoup mieux employées car elles arrivent à créer une alchimie entre elles. Ne pouvant se résoudre à mal jouer, Sandra parvient même à donner brièvement de la profondeur émotionnelle à de rares passages ; tentatives annihilées par l’apathie de la caméra. Harry Connig Jr, qui devrait être le chevalier servant de Sandra, peine à convaincre d’autant que son charisme de mouette morte n’inspire pas vraiment une flamme amoureuse.

17) Speed 2 : cap sur le danger : Un film inutile et qui contrairement à son titre met beaucoup de temps à démarrer. S’il dispose d’un méchant de qualité (Willem Dafoe), le « héros » fait pâle figure à côté et on ne croit vraiment pas qu’il puisse être le cavalier de Sandra Bullock. Laquelle est un mode alternatif, la faute à un rôle mal dessiné et qui, en fait, ne lui correspondait plus. Des répliques ineptes achèvent de plomber le personnage et il faut que l’actrice s’emploie pour ne pas sombrer avec, mais on sent bien qu’elle n’est pas là par conviction. S’il réserve sur la fin quelques moments d’action convaincants, c’est trop peu pour sauver ce bateau du naufrage.

16) All About Steve : Une comédie pas si nulle et qui ne mérite pas entièrement la réputation exécrable que lui ont collé les Razzie Awards. Le scénario ne s’embarrasse certes pas de complexité et présente la quête de « l’amour de sa vie » par une femme qui y croit dur comme fer comme un pastiche de road-movie puisque le dénommé Steve ne cesse de se déplacer pour son travail et qu’elle le (pour)suit. Le bon rythme et quelques situations amusantes ainsi que la bonne tenue de Bradley Cooper en Steve ne font pas oublier des personnages secondaires caricaturaux, un comique de répétition qui lasse et l’absence de relance de l’intrigue qui patauge très vite. Par-dessus tout, le personnage incarné par Sandra Bullock est si chargé que l’actrice peine à la dégager de la caricature de l’érudite affligée de logorrhée verbale.

15) L’amour sans préavis : Un film très léger qui dégage une belle sympathie. C’est un festival de scènes comiques qui, certes, ne forme pas un scénario très consistant mais s’avère plaisant à suivre. Le film ne racontera pas le détail de la vie de bureau de l’héroïne mais sélectionnera des moments comme autant d’échantillonnages. C’est très drôle grâce surtout à l’engagement des acteurs. Sandra Bullock est une actrice qui s’éclate dans la comédie et Hugh Grant est dans son élément. On entre dans le vif après sa démission qui s’avère compliquée et donne lieu à des scènes cocasses. Nous sommes dans une comédie sentimentale qui assume sa légèreté et n’a d’autre but que de nous distraire. L’ambition est mince mais elle est tenue. Le final est joué en moins de dix minutes. Un petit film sans prétention mais mignon comme un cœur.

14) Les flingueuses : Une comédie policière dont l’idée n’était pas mauvaise mais qui est considérablement dépréciée par un humour très pesant et une absence complète d’originalité. Un tandem de policiers aux personnalités antagonistes, c’est du réchauffé ! Sandra Bullock a déjà incarné un agent du FBI et joué la femme sérieuse et raide. Heureusement son talent est intact pour donner de la crédibilité à ce personnage. Par contre, Melissa McCarthy en fait beaucoup trop et son exubérante grossièreté, complaisamment filmée, lasse très vite et agace à peine moins vite.

13) Le temps d’aimer : Qu'aurait été l’Histoire si Ernest Hemingway avait épousé son premier amour, une infirmière nommée Agnès von Kurowsky, rencontrée sur le front italien en 1918 ? C'est une peinture de caractère intéressante en particulier pour l’éclairage sur un moment méconnu de la vie très médiatique de ce romancier. Dommage cependant que ce soit un peu long et manque parfois de tonus. Le film raconte le progressif rapprochement entre deux êtres esseulés. Si Chris O’Donnell est très juste dans son rôle d’homme jaloux, Richard Attenborough ne met pas assez de force dans des scènes qui auraient mérité un traitement plus dramatique. Vont-ils vivre plus qu’une passion ? On se laisse prendre par le doute et à le vouloir ardemment.

12) Traque sur Internet : En vedette quasiment pour la première fois, Sandra Bullock tient bon l’affiche et se montre le meilleur atout de ce thriller bien fait mais qui a terriblement vieilli. Toute l’intrigue tient au contenu d’une disquette ! Reste que les situations sont bien amenées et que les acteurs se défendent. En revanche, la fin, précipitée, déçoit. En 1995, Internet n’avait pas atteint le développement qu’il a aujourd’hui et certaines situations sont prémonitoires. En se perdant dans les routes de l’action, ce thriller s’est appauvri et n’atteint pas le niveau qu’il semblait promettre.

11) Prémonitions : Un film de bonne facture qui montre que Sandra Bullock est aussi douée pour le drame que pour la comédie. La structure narrative est complexe puisque c’est à l’échelle de la semaine que les événements surviennent. Cela ne le rend pas forcément facile à suivre. Le départ présente un univers familial rassurant qui sera progressivement dynamité par un étrange message sur le répondeur puis le shérif qui vient annoncer la mort d’un mari retrouvé bien vivant le lendemain matin ! Sandra est magnifique dans son interprétation d’une femme en état de choc. Julian MacMahon apporte une vraie crédibilité à l’homme « normal ». Le malaise installé, les scènes de la vie courante sont comme décalées, menaçantes. Malheureusement, le film connaît une baisse de régime en deuxième partie. Les événements ne suffisent plus à cacher l’impression de répétition. Le final est trop peu dramatique et peut même agacer.

10) 28 jours en sursis : Comédie dramatique, 28 jours en sursis permet à Sandra Bullock de jouer sur une corde sensible et elle est à la hauteur d’un sujet loin d’être simple. Le scénario ne va par contre pas très loin Cependant, la réalisation parvient à restituer les moments dramatiques avec force, recourt aux flash-backs à bon escient et a la bonne idée de présenter légèrement troublées et violacées les images se rapportant au passé alcoolisé de l’héroïne. Le scénario nous dit que ce n’est pas parce qu’aucun drame ne survient que la situation n’est pas dramatique. Dominic West est impeccable dans son rôle du petit ami qui vit de manière fantasque mais nous est présenté comme un véritable mauvais génie. La cure est un moment difficile que le film sait rendre perceptible. Le changement dans la mentalité du personnage va aussi se nouer de façon surprenante quoique comique autour d’un feuilleton. 

9) Le droit de tuer ? : Un film aux thèmes très forts, aux discours puissants qui résonnent encore aujourd’hui. Il est malheureusement desservi par sa mise en scène. Le cadre (le Sud américain dans les années 60) sera posé après une très longue exposition. Le réalisateur perd un temps considérable pour poser les enjeux, essayer de travailler son atmosphère (sans grande réussite) et en faisant parler ses acteurs. Le scénario rajoute aussi inutilement la présence du Klu Klux Klan. Il eut été bien plus profitable de ne se concentrer que sur la présentation d’un milieu marqué par un profond racisme ou un procès sur la question raciale. Les acteurs sont remarquables, Sandra Bullock un peu sous-utilisée. Le film montre qu’une affaire de ce genre ne peut pas être extraite de son substrat social et qu’elle a nécessairement des répercussions sur la vie des personnes. Par contre, Joël Schumacher est incapable de garder l’intensité d’une scène très longtemps. Le déroulement du procès appartient aussi au déjà-vu. Excellente idée, par contre, que de ne pas avoir filmé les délibérations et de nous faire vivre le verdict avec ceux qui attendent dehors.

8) Extrêmement fort et incroyablement près : Film dramatique, il a la particularité de placer un enfant en personnage principal, Sandra Bullock jouant sa mère davantage en arrière-plan. Il raconte la quête de cet enfant qui ne parvient pas à faire le deuil de son père mort le 11 septembre. La structure est simple mais la charge émotionnelle forte et parfois dérangeante. La première partie souffre également de longueur et d’une certaine froideur. Oskar est un jeune garçon volontaire mais on peut ne pas le trouver sympathique ; c’est que sa grande sensibilité l’oblige à se vêtir d’une carapace. Il va évoluer au fil de plusieurs rencontres dans sa quête, surveillé de loin par une Sandra Bullock très convaincante dans un rôle dramatique. Autant qu’une quête, c’est aussi le rapprochement de la mère et du fils que raconte ce film bouleversant.

7) Les ensorceleuses : Un film plaisant, vraiment agréable mais qui pèche par une absence de choix clair entre la comédie, le romantique et le fantastique. L’ensemble fonctionne certes plutôt bien mais on sent que le film aurait pu être meilleur encore. L’intérêt vient aussi du statut des deux héroïnes. Nicole Kidman et Sandra Bullock étaient déjà des vedettes. Les associer est un pari et il fonctionne ; aucune n’empiète sur l’autre et la distribution des rôles a été bien fait. Les deux actrices abattent un boulot formidables, sont vraiment en osmose et montrent chacune à leur manière que les deux sœurs ont la même flamme vécue différemment. Le film raconte notamment comment un sort de résurrection va tourner mal. Sur la fin, une scène très réussie mêle glauque, noirceur et humour et la caméra tourne et accélère à mesure que l’incantation est prononcée par des femmes en cercle.

6) Entre deux rives : Un très beau film extrêmement mélancolique et romantique à la fois. Si sa narration complexe est parfois un peu difficile à suivre, il est touchant et la part dramatique est très bien intégrée à l’histoire au point que le happy end attendu, n’est pas certain. Le démarrage de la correspondance entre deux moments du temps commence très prosaïquement mais de manière très crédible. Le fantastique, pourtant très réel dans ce film, ne sera pourtant jamais le centre de l’histoire et nous n’aurons jamais la moindre explication sur ce mystère. Sandra Bullock donne la pleine mesure de ses dons pour donner de la chair à ce drame sentimental et fantastique. Pour une fois, le mélange des genres n’est pas préjudiciable. La réalisation est assez fluide même si on traverse le temps si facilement que l’on peut s’y perdre. L’histoire de la maison est très belle et donne une nouvelle coloration à la fois romantique et dramatique à l’histoire. Le spectateur espèrera une fin heureuse.

5) Miss Détective : Une comédie policière drôle et sexy, où Sandra Bullock déploie une belle énergie et un charme fou. Le film se moque sans méchanceté des concours de beauté et l’intrigue policière (infiltrer le concours de Miss Etats-Unis menacé par un terroriste) est un prétexte bien trouvé car elle permet d’avoir des moments plus sérieux qui densifient l’ensemble juste pour que tout tienne et que rien ne lasse. On rit beaucoup et de bon cœur. L’enjeu de départ était d’enlaidir Sandra Bullock. Sa composition de Grace Hart est géniale : c’est un éloge au je-m’en-foutisme concernant son apparence et une ode à la vulgarité ! Les seconds rôles sont très bien dessinés, archétypaux certes mais les acteurs leur donnent une véritable existence : le coach maniéré (Michael Caine, élégant, impeccable de maintien, qui s‘empare du rôle avec aisance), l’ex reine de beauté devenue patronne du concours, le présentateur du show, les candidates, superficielles certes mais attachantes. Toute la partie « transformation de l’agent Hart » est hilarante et menée sur le long cours pour rester crédible. Le tout est mené avec un bon sens du rythme et sans temps mort.

4) Calculs meurtriers : Un film très dur, quasiment sans égal dans la filmographie de Sandra Bullock. L’actrice se montre extrêmement convaincante dans ce thriller et nous fait regretter de n’avoir pas davantage creusé ce sillon. L’enjeu n’est pas de savoir qui a commis le crime mais comment les enquêteurs, vont coincer les tueurs. L’étude psychologique est le véritable moteur et le film avance avec une rigueur qui scotche le spectateur. La relation entre les meurtriers est ambigüe et nous ne savons pas vraiment s’il y a un cerveau et un exécutant. Avec une habileté démoniaque, Barbet Schroeder semble démonter plus loin ce que ses plans semblaient vouloir dire peu avant. Il n’y a pas un récit qui serait incontestable. La vérité est ailleurs tout le temps mais jamais là et maintenant. De même, la police ne jouit pas d’une aura qui assurerait son succès. Ce jeu du chat et de la souris connaît une conclusion éprouvante et Sandra Bullock n’a sans doute pas jouée de scènes aussi dures de toute sa carrière.

3) Speed : Une pure merveille à l’intrigue simple et qui manie les moments de stress avec maestria. Keanu Reeves habite son personnage. Dennis Hopper donne à son personnage de poseur de bombe un regard fou mais surtout méchant et cruel. En femme ordinaire, Sandra Bullock est la meilleure. La séquence dans laquelle Keanu Reeves monte dans le bus est un mélange de vues aériennes, de vues rapprochées et de scènes à l’intérieur du bus. Plaçant le spectateur à la fois à la place des passagers et de savoir ce qu’il se passe dehors et ce n’est pas franchement rassurant non plus ! Figure classique du film d’action, un quidam est plongé dans l’extraordinaire mais le film scinde la figure du héros en deux. Tant Sandra Bullock que Keanu Reeves sont parfaitement crédibles dans l’émotion. L’action reste constante et tient en haleine jusqu’au bout.

2) La Proposition : La comédie sentimentale du début du 21ème siècle ! Celle qui annule et efface toutes celles que Sandra Bullock a pu tourner tout au long de sa carrière ! Une merveille de drôlerie, un bijou de sentiment. L’histoire se suit avec gourmandise et ses péripéties ne cessent de mettre en joie. Anne Fletcher sait parfaitement où elle va et on la suit les yeux grands ouverts pour ne rien manquer. Sandra Bullock montre tout son potentiel comique sans jamais tomber dans le ridicule et elle a un vrai partenaire de jeu, Ryan Reynolds, drôle, charmant et émouvant. Les seconds rôles sont au diapason. Pour ne pas être expulsée, Margaret, éditrice redoutée, annonce qu’elle est fiancée à son assistant, Andrew Le weekend en Alaska prévu pour annoncer la nouvelle ne se passera pas du tout comme prévu. Avec justesse, Sandra compose une femme fière qui prend conscience que ce qu’elle a imposé à Andrew aura un impact sur une famille qui l’a accueilli à bras ouvert. Un final émouvant mais qui ne sacrifie pas l’humour parachève cette réussite.

1) Gravity : Le chef-d’œuvre absolu de la carrière de Sandra Bullock que cette histoire d’une astronaute qui se retrouve seule dans l’espace et doit se battre pour survivre assez longtemps afin d’avoir un espoir de rentrer sur Terre. Quasiment seule de bout en bout, l’actrice est plus que convaincante. Non seulement l’histoire est solide mais la réalisation est époustouflante et d’une grande maîtrise ; tout comme l’orchestration. L’angoisse étreint le spectateur à plusieurs reprises, si bien qu’il est impossible de se décoller de ce film quand on a commencé à le regarder. 

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Les flingueuses (2013)Classement Sandra Bullock

Saga Sandra Bullock

Gravity (2013)


GRAVITY
(GRAVITY)

classe 4

Résumé :

Lors d’une banale sortie dans l’espace, la spécialiste en ingénierie médicale Ryan Stone se retrouve prise dans une catastrophe et, très vite, seule.

unechance 7

Critique :

Un chef-d’œuvre. Une histoire solide, une réalisation magistrale, une orchestration au cordeau et Sandra Bullock magnifique.

Déjà, le film commence par quelques brefs messages écrits angoissants puis on passe à un plan-séquence qui se déroule lentement quasi-silencieusement et permet d’admirer la Terre depuis l’espace. C’est absolument magnifique. C’est d’abord par la parole que l’on prend contact avec les personnages. Avec brio, ce film va passer du dialogue au silence, du monologue au bruitage créant un rythme propre et une tension aux moments opportuns. Il n’y a jamais de chute de rythme. C’est une mission on ne peut plus banale consistant à réparer un élément du télescope Hubble. A 6’56, « Houston » annonce que les Russes ont détruit un de leur satellite et que cela a créé des débris. L’annonce survient alors que tout est calme, posé, presque lent. A 10’16, « Houston » annule la mission : les débris en ont créé d’autres. Une réaction en chaîne incontrôlable menace les astronautes. La musique change (superbe travail de Stephen Price tout du long) et la tension monte. Chaque seconde aggrave la situation. A 12’56, plus de contact avec « Houston » qu’on ne retrouvera plus.

Le spectateur a sa première crise d’angoisse lorsque le docteur Ryan Stone est entraînée par un bras mécanique et propulsée dans l’espace ! Elle est désorientée et nous avec. Dans le vide, si quelqu’un peut vous entendre crier, vous ne vous repérez pas facilement. Alfonso Cuaron filme le mouvement de Sandra Bullock comme une chute dans le vide. C’est saisissant et effrayant. Il y a près de cinq minutes de solitude avant qu’elle ne soit récupérée par le commandant de mission Matthew Kowalski auquel George Clooney prête son talent et son humour. Il en sera d’ailleurs l’unique promoteur ! Le casting a bien fait les choses. Stone est médecin et novice à la Nasa. Sandra restitue avec conviction cet amateurisme au bon sens du terme. On notera aussi que l’actrice interprète une femme célibataire et travailleuse. Par contre, lorsqu’elle raconte la perte de son enfant par Ryan c’est très émouvant. A ses côtés, George Clooney est mesuré, presque sobre et il est convainquant dans son rôle de professionnel de l’espace. En quelque sorte, il est le mentor de Ryan. Il la guide et la rassure. A 20’, Kowalski enclenche un minuteur. Dans 90 minutes, les débris repasseront.

La première pluie a détruit le module Explorer et tué ses occupants. Il n’en reste plus que deux. Les consignes que donnent Kowalski seront aussi le guide de l’action à venir. En fixant des objectifs, le scénario crée sa propre tension. Savoir où l’on va ne garantit pas que l’on y arrivera. Avec un sens de l’humour savoureux, Cuaron filme la traversée vers l’International Space Station (station spatiale internationale, ISS) avec lenteur, aurore au coin de la Terre…sur fond de musique country ! Cette brève légèreté, malgré la tristesse du récit de la mort de la fille de Ryan, fait du bien et permet de récupérer avant la nouvelle angoisse : plus d’oxygène pour elle ! Du coup, la lenteur de l’avancée devient anxiogène !

ladoublure 3

Un second événement grave survient alors : Kowalski ne peut s’arrimer à l’ISS et choisit de se sacrifier pour que Ryan ait une chance. A 33’, Sandra est seule. A 36’, on n’entend plus la voix de George Clooney. C’est lourd mais l’urgence ne permet pas de s’apitoyer sur son sort et c’est lui-même qui guide Ryan. Désormais, Sandra va assumer seule le poids du film et, expérience aidant, elle ne faillira pas. L’entrée de Ryan dans l’ISS est filmée un instant en caméra objective, ce qui renforce l’identification et nous skotche davantage. C’est le silence à l’exception de la respiration haletante de Ryan. L’angoisse est montée d’un cran mais elle n’est même pas à son maximum. Pour Ryan, ce n’est qu’une halte car l’ISS est en ruine. Dans un moment symbolique, elle s’accorde une pause en position fœtale. A 42’ brusque poussée de tension : il y a le feu à l’ISS ! Rien de surprenant en fait. Si l’on a été attentif, un détail l’a fait subodorer cinq minutes avant. Cela se voit toutefois mieux au deuxième ou troisième visionnage. Un feu qui devient incontrôlable mais Ryan parvient à entrer dans le module Soyouz. Son objectif – ainsi que l’avait défini Kowalski – est la station chinoise dont le vaisseau lui permettra le retour. La Chine, dernier espoir de l’Amérique !

Après un désarrimage en silence filmé « de l’extérieur », le module reste coincé par son parachute empêtré dans les ruines de la satation ! Un détail que nous avions entendu auparavant. Ryan doit effectuer une sortie alors qu’il ne lui reste plus que sept minutes avant le retour du jet de débris. Cette sortie se fait dans le silence avec juste le bruit de respiration et peu de texte. C’est d’abord dans son regard que l’on voit le désastre arriver avant que la caméra ne nous le montre sans se presser. La destruction de l’ISS est d’autant plus spectaculaire qu’elle se fait sans bruit, juste avec un fond musical puis le cri de Ryan.

Le module ne fonctionne pas ; il n’a plus de carburant. Le désespoir envahit Ryan puis c’est le froid. Ryan capte une voix terrestre mais étrangère. Elle a un sourire triste, un bref instant de joie effrayante avant de s’abandonner. Avec une force qui nous inflige une claque, nous submerge de tristesse et noue la gorge, Sandra donne vie à la peur de la mort qui terrorise Ryan : peur de mourir, peur de mourir seule, peur de mourir sans que personne ne la pleure ni maintenant ni jamais. A 1H01’20’’ coup de théâtre avec le retour de Kowalski ! Lorsque venant de l’espace, il ouvre le hublot pour entrer, le silence le plus absolu se fait et dure 34’’ ; c’est infini ! Il donne un conseil pour s’en aller, quelque chose que Ryan est censée savoir. C’est son subconscient qui a parlé car elle est bel et bien seule mais le bref retour de George Clooney (environ trois minutes) a allégé l’atmosphère et redonné un but à Ryan. Avec un petit sourire, Ryan demande à l’absent d’embrasser sa fille pour elle et qu’elle ne renonce pas. On reprend espoir et on a les yeux légèrement embués.

Arriver à la station chinoise ne se fait pas sans mal surtout que tout tremble et secoue et que la tension n’est pas le moins du monde retombée. Mais, désormais, Ryan a retrouvé sa force mentale et nous l’accompagnons avec la certitude qu’elle va réussir. La descente du module vers la Terre dans une pluie d’étoiles filantes est magnifique et spectaculaire. La musique s’estompe avec l’entrée dans l’atmosphère puis cesse lorsque le module tombe à l’eau et que l’eau entre. Lorsque Ryan est entraînée au fond par sa combinaison dont elle doit se débarrasser, le réalisateur, avec un sens de l’angoisse et un humour noir certain, choisit de montrer une grenouille qui, elle, remonte vers la surface, laissant Ryan hors champ ! Juste une seconde. Juste une seconde où on l’a maudit avant de le bénir. Ryan fait surface et reprend contact avec la terre. Symboliquement là encore (et c’est très cohérent), elle sort de l’eau, se redresse et se met en marche ; métaphore de l’Humanité.

calculs 6

Anecdotes :

  • Sortie US : 4 octobre 2013 Sortie France : 24 octobre 2013

  • Le film a coûté millions 100 $ et en a rapporté 716.

  • Réalisateur : Alfonso Cuaron. Réalisateur, scénariste et producteur mexicain, il est engagé à Hollywood où il réalise La petite princesse (1995). Remarqué, le film lance sa carrière américaine. On lui doit ensuite Harry Potter et le prisonnier d’Azkhaban  (2004) et Les Fils de l’Homme (2006).

  • Scénaristes : Alfonso et Jonas Cuaron et Rodrigo Garcia. Jonas Cuaron est le fils d’Alfonso. Il a écrit et réalisé Desierto (2015). Rodrigo Garcia, réalisateur et scénariste colombien. On lui doit Ce que je sais d’elle…d’un simple regard (2000), Les Passagers  (2008), Albert Nobbs (20011), Last Day in desert (2015). Il a aussi officié pour la télévision : Six Feet Under (2001-2005), En analyse (2008)

  • L’humoriste américaine Tina Fey a ainsi décrit le film : « [Gravity], c’est l’histoire de George Clooney qui préfère dériver dans l’espace et mourir plutôt que de rester une minute de plus avec une femme de son âge »

  • Le film a remporté l’Oscar de la meilleure musique.

  • Les satellites hors d'usage et les déchets laissés par d'anciennes missions spatiales ont engendré une quantité importante de débris risquant de provoquer un accident. C'est un phénomène réel, baptisé "syndrome de Kessler" par la NASA.

  • L’essentiel du long-métrage est le résultat d’un mélange entre infographie et animation. Pendant la phase de prévisualisation, les équipes ont élaboré intégralement le film par ordinateur.

  • Sandra Bullock et Alfonso Cuarón ont fait évoluer le personnage de Ryan à mesure du tournage, mais certaines idées étaient bien arrêtées en amont. "Il était crucial, à nos yeux, que le personnage central soit une femme car on se disait qu'il y avait un lien vital entre sa présence maternelle et la Terre", indique Jonás Cuarón. Pour lui, il était également nécessaire que cette femme soit une astronaute novice : "Elle a subi un entraînement, mais (...) quand la navette est détruite, elle ne sait pas du tout comment gérer une telle situation de crise", précise-t-il. "Pour que l'ensemble soit cohérent, il nous fallait aussi une sorte de mentor », ajoute Alfonso Cuarón. D'où la présence du personnage de George Clooney.

  • Afin de pouvoir rendre compte de la gravité "zéro", les équipes de Gravity ont mis au point une technologie inédite, la "Light Box" : un cube aux parois intérieures constituées de panneaux couverts de minuscules lampes LED. Son objectif principal était d'offrir un éclairage que la méthode traditionnelle n'aurait pas permis, comme dans les scènes où Ryan tournoie dans l'espace. Les lampes, les caméras fixées sur des bras robotisés et les systèmes de rotation étaient dirigés à distance par ordinateur. L'équipe a dû inventer une caméra assez petite et maniable pour enregistrer dedans. Pour les mouvements des acteurs, une plaque tournante était installée sous le plancher, les renversant ou les soulevant. Un dispositif, le "système de cœur-à-cœur", faisait tournoyer Sandra Bullock et George Clooney face à face.

  • Pour le réalisateur, Alfonso Cuarón, Gravity est aussi un film sur la solitude. Pendant le tournage, Sandra Bullock était souvent isolée dans la Light Box avec pour seul moyen de communication un dispositif d'oreillette, et un panel assez large de sons et de bruitages dans son casque, lui permettant de caler les émotions qu'elle devait exprimer.

  • Les équipes des effets visuels ont imaginé un dispositif d'une douzaine de câbles pour créer l'illusion que Sandra Bullock flottait en apesanteur. Les câbles classiques ne rendaient pas l'effet désiré. Il a donc été mis au point un système de câbles pouvant être manœuvré manuellement ou par télécommande grâce à une réplique miniature informatisée du mécanisme. Six câbles étaient attachés à ses épaules, six autres à sa taille, de chaque côté, pour éviter l'effet de balancier, et le système a été manipulé et piloté par des marionnettistes. Enfin, pour certaines séquences, d'autres dispositifs auxquels les acteurs étaient attachés permettaient de les faire pivoter à des degrés divers, et des bras robotisés identiques à ceux utilisés dans l'industrie automobile ont rendu possible un certain nombre de plans.

  • La NASA a coopéré lors des recherches, fournissant à l'équipe de Gravity de nombreux éléments de documentation.

  • L'apesanteur ajoutant de la difficulté à l'animation virtuelle, les animateurs ont fait appel à un outil baptisé "simulateur de la poupée de chiffon". Il s'agit d'un petit personnage souple qu'on peut lancer dans l'espace virtuel et qui simulait les mouvements du corps humain.  

  • Les décors virtuels constituent la majeure partie des décors du film. "Nous avons imaginé des décors entiers sur ordinateur (…)", note le chef décorateur Andy Nicholson. Ses équipes ont utilisé les photos des vaisseaux existants et les "infos techniques tombées dans le domaine public" pour obtenir les décors les plus réalistes. Une démarche étape par étape : mise au point des « environnements infographiques » (en images numériques) rudimentaires, évaluation de leur crédibilité, validation par le réalisateur, puis perfectionnement jusqu’au résultat final.

  • Une coach de mouvement a appris à Sandra Bullock à se déplacer comme si elle était en apesanteur. La difficulté principale consistait à se mouvoir plus lentement, tout en parlant à une vitesse habituelle.

  • James Cameron a déclaré que Gravity était le "meilleur film sur l'espace jamais réalisé" !

  • A l'origine, le rôle tenu par Sandra Bullock devait être joué par Angelina Jolie. Lorsque cette dernière a abandonné le projet, parmi les candidates les plus sérieuses, on peut citer Scarlett Johansson, Blake Lively et Natalie Portman. Quant au personnage de George Clooney, il était prévu qu'il soit campé par Robert Downey Jr. Alfonso Cuarón a expliqué ensuite que le style de jeu de celui-ci n'était pas tout à fait compatible avec les technologies utilisées, et que cela l'aurait beaucoup limité. De plus, l'agenda du comédien était déjà très chargé.

  • Gravity a fait l'ouverture de la Mostra de Venise le 28 août 2013, où il a été projeté hors compétition.
  • La voix que l'on peut entendre dans le haut-parleur de la navette lorsque les astronautes contactent Houston est celle de l'acteur Ed Harris. Il s'agit d'un clin d'œil à son rôle d'expert de la NASA dans Apollo 13.

  • George Clooney/Matt Kowalski : acteur, réalisateur et producteur américain, il accède à la célébrité grâce à la série Urgences (1993-1998). Depuis, parmi sa belle filmographie, on peut citer : Batman et Robin (1997), O’Brother (2000, Golden Globe du meilleur acteur dans une comédie), Ocean’s Eleven (2001), Confession d’un homme dangereux (+real), 2002), Syriana  (2005, Golden Globe et Oscar du meilleur acteur dans un second rôle), Jeux de dupes (+real, 2008), The American (2010), The Descendant (2011, Golden Globe du meilleur acteur), Monument Men (+real, 2014), Money Monster (2016).

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