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SpeedLe droit de tuer ?

Saga Sandra Bullock

Traque sur Internet (1995)


TRAQUE SUR INTERNET
(THE NET)

classe 4

Résumé :

Angela Bennett, informaticienne, découvre un étrange programme et en fait part à un ami. Mais, celui-ci meurt brusquement et, très vite, la vie d’Angela devient un cauchemar car sa vie ne lui appartient plus !

unechance 7

Critique :

En vedette, Sandra Bullock tient bon l’affiche et se montre le meilleur atout de ce thriller bien fait mais qui a terriblement vieilli. Toute l’intrigue tient au contenu d’une disquette ! Reste que les situations sont bien amenées et que les acteurs se défendent. En revanche, la fin, précipitée, déçoit.

La séquence d’ouverture avec ce suicide d’un sénateur nous sera expliquée plus tard. Curieusement, elle, elle n’a pas vieilli et, dans sa brièveté, elle est poignante. Ken Howard était un des très bons acteurs de seconds rôles américains. Puis, sans transition, comme le dit la formule consacrée, nous nous retrouvons chez Angela Bennett, informaticienne qui ne sort pratiquement jamais de chez elle. On a deux éléments un peu pathétiques quoique touchants ; la musique jolie mais triste et un fond d’écran dynamique qui propose un feu de bois crépitant !

Un soir, elle appelle un de ses amis, un certain Dale, au sujet d’un virus informatique et, en retour, il lui parle d’un programme lié au symbole π (Pi) qui permet de s’introduire n’importe où ! Il doit venir travailler avec elle dessus en avion mais se tue dans un accident. Très secouée (et Sandra a la première occasion de nous toucher avec sa peine), Angela part en vacances pour oublier tout cela au Mexique. En maillot, l’actrice est absolument sexy et magnifique et un homme la remarque. Il s’appelle Jack Devlin et, entre eux, le courant passe bien.

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Le réalisateur (qui n’avait auparavant pas oublié de bien nous montrer Sandra en maillot) réussit à installer l’atmosphère romantique de la soirée et, tout aussi bien, la brise avec le vol du sac d’Angela. Et là, l’atmopshère change car c’est Devlin qui est derrière ! La scène se passe la nuit et la musique est très dure aussi. De plus, Angela ne sait pas que son compagnon est un tueur et, sur une jolie musique, l’angoisse monte et plus encore quand le couple part vers le large en bateau ! Sauf, qu’au lieu de la tuer, Devlin l’embrasse et que tout le reste devient (momentanément) littérature ! Agréable surprise, mais très vite douchée, quand, prenant la veste pour se réchauffer, elle tombe sur le pistolet ! Là, Devlin devient vraiment inquiétant. Jérémy Northam se montre excellent. Il a su être enjôleur, le voici assassin. En le filmant en gros plan, mais par à-coup, Irwin Winkler se montre inspiré pour créer l’angoisse. Après une succession de scènes brèves mais tendues, Angela parvient à se sauver.

Mais c’est pour retomber dans un cauchemar car elle va découvrir qu’elle s’appelle désormais « Ruth Marx » et que sa maison est à vendre ! Le vol d’indentité est un des crimes les plus violent par son caractère intrusif. Il détruit le cadre rassurant et, surtout, amène à douter de soi. Sandra Bullock restitue parfaitement le vertige, la peur et l’impuissance qui dominent Angela.  Laquelle, désormais pourvu d’un casier judiciaire bien rempli ( merci Jack !), s’enfuit.

Elle contacte un ancien amant, Alan, qui essaye de la rassurer. Dennis Miller ne dégage pas une énergie prodigieuse et on a peine à croire qu’il puisse inspirer une romance mais, bon, Angela étant une solitaire, n’avais pas une masse de choix ! Si le personnage est sympathique, il n’a vraiment d’intérêt que comme réceptacle des angoisses d’Angela. Le récapitulatif de tout ce qu’elle a vécu est proprement glaçant ! 

Retrouvant de l’énergie, Angela se rend sur Internet (le titre original est mieux trouvé que le très accrocheur titre français) pour trouver ce qu’elle peut sur ce programme lié au symbole π. Elle découvre l’existence des Prétoriens, un groupe de pirates en ligne qui mènent une série d’attaques spectaculaires. Malheureusement, elle se fait repérer et Devlin (c’est vraiment Jack de tous les coups celui-là !) l’attrape sur la jetée de Santa Monica. Sauf qu’il y a une fête foraine là-bas et qu’Angela lui échappe à la faveur d’un gros câlin d’un lapin joyeux ! La poursuite parmi les attractions a un côté décalé savoureux mêlant rires, musique alerte des manèges et musique dure en arrière-plan. Très bien fait. Une nouvelle fois, elle s’en sort. Sauf que, peu après, elle sera arrêtée par la police et incarcérée. Quand à son avocate (commis d’office et qui, elle aussi, n’a d’intérêt que pour écouter Angela), elle dit que « tout est fiché sur ordinateur », pour le coup, le film sonne juste et n’est plus daté mais prémonitoire ! En 1995, Internet n’avait pas atteint le développement qu’il a aujourd’hui. La phrase d’Angela n’en est que plus vrai. Angela a compris que les Prétoriens ne sont qu’un moyen pour le milliardaire Jeff Gregg de vendre son logiciel de sécurité, le Cerbère. Si tous les ordinateurs du monde sont équipés du même produit, c’est dangereux. Là aussi, c’est prémonitoire et pas seulement en informatique.

Si Angela sort de prison, c’est encore un piège mais on a failli s’y prendre. S’ensuit une nouvelle course poursuite entre Angela et Jack mais, là, ça vire au système et ça devient lassant. Le film perd ainsi un temps précieux avec ces scènes inutiles. Evidemment qu’elle s’en sort mais c’est pour aller chez son employeur où une inconnue a pris son identité. C’est alors la contre-offensive d’Angela et la tension est habilement maintenue.

Contre-offensive qui va l’amener à une nouvelle et dernière confrontation avec Devlin. Auparavant, en une scène, elle a détruit tout l’empire du méchant ! On reste confondu par la facilité avec laquelle Angela triomphe (même si elle doit encore sauver sa vie ce dont on ne doute pas une seconde) ! Tout ça pour ça ! On avait une légère inquiétude en voyant le temps qu’il restait pour conclure le film et le pressentiment était bon. En se perdant dans les routes de l’action, ce thriller s’est appauvri et n’atteint pas le niveau qu’il semblait promettre. Reste que Sandra Bullock a prouvé qu’elle avait l’étoffe d’une tête d’affiche capable de porter un film sur ses seules épaules.

Anecdotes :

  • Angela aimerait que “Captain America” et “Albert Schweitzer” se battent pour sauver le monde et la démocratie et écoutent du Bach !

  • Le film préféré d’Angela est Diamants sur canapé.

  • Le terme “prétorien” renvoie à la Rome antique où ils formaient la garde impériale. Ils assassinèrent plusieurs empereurs jusqu’à ce que Constantin les supprime.

  • Scénario : John D. Brancato & Michael Ferris

  • Réalisation : Irwin Winkler

  • Sortie US : 28 juillet 1995 Sortie française : 18 octobre 1995

  • John D. Brancato et Michael Ferris: Scénaristes américains, souvent associés, ils ont notamment écrit Terminator 3 (2003) et Terminator Renaissance (2009) ainsi que Catwoman (2004).

  • Irwin Winkler : Producteur, réalisateur et scénariste américain, il commence comme publicitaire en 1967. Comme réalisateur, on lui doit La liste noire (1991), Premier regard (1999), La maison sur l’océan (2001). Les soldats du désert (2006) est son dernier film comme réalisateur. En tant que producteur, sa carrière est longue et compte notamment plusieurs films de Martin Scorsese, comme Le loup de Wall Street (2013).

  • Jeremy Northam/Jack Devlin : acteur britannique, homme de théâtre, il poursuit une carrière tant sur grand que sur petit écran. Pour ce dernier, il a notamment tourné dans Hercule Poirot (1993) et incarna Thomas More dans Les Tudors (2009-2010). Au cinéma, on a pu le voir dans Les Hauts de Hurlement (1992), Amistad (1997), La coupe d’or (2000), Bobby Jones, naissance d’une légende (2004), Un traître idéal (2016).

  • Dennis Miller/Docteur Alan Champion : acteur, producteur, écrivain et animateur américain, c’est un soutien du Parti républicain depuis 2001. En tant qu’acteur, il a joué dans Saturday Night Live (1985-1991), Meurtre à la Maison-Blanche (1997), Boston Public (TV, 2003), Hawaï Five-0 (TV, 2012).

  • Ken Howard/Michael Bergstrom : acteur américain (1944-2016), il débute avec Dis-moi que tu m’aimes, Junie Moon (1970) d’Otto Preminger. Il retrouvera Irwin Winkler dans Premier regard (1999). On l’a aussi vu dans Michael Clayton (2007), J. Edgar (2011). Il a également tourné pour la télévision : Bonanza (1972), Les Oiseaux se cachent pour mourir (1983), Dynastie (1985-1986), Melrose Place (5 épisodes entre 1994 et 1998), Preuves à l’appui (2001-2005), Ghost whisperer (2006), New York unité spéciale (2006), Cold Case (2009), 30 Rocks (2011-2013).

  • Ray McKinnon/Dale Essmann : acteur, producteur, scénariste et réalisateur américain. Comme acteur, on a pu le voir dans Miss Daisy et son chauffeur (1989), Le Bazaar de l’épouvante (1993), Apollo 13 (1995), O’Brothers  (2000), The Blind Sind (2010), Mud, sur les rives du Mississipi (2012). Il a aussi tourné pour la télévision : Le Caméléon (1996), X-Files (2002), Sons of Anarchy (2011). Il est le créateur de la série Rectify (depuis 2013).

  • Robert Gossett/Ben Philipps : acteur américain, il est surtout connu pour avoir joué dans la série The Closer (2005-2012) et sa dérivée Major Crimes (depuis 2012). Il a également tourné dans Code Quantum (1990), Les Dessous de Palm Beach (1992-1993), Beverly Hills (1997), Dark Angel (2000-2001), Urgences (2008).

  • En 1998, le film fut adapté en série (1 saison de 22 épisodes). Parmi les acteurs, Eric Szmanda qui devait se faire vraiment connaître avec Les Experts.

  • Une suite intitulée « Traque sur Internet 2.0 » est sortie en vidéo en 2006. Réalisé par le fils d’Irwin Winkler, il fut écrit par les mêmes scénaristes.

  • La musique fut composée par Mark Isham à qui l’on doit tout récemment la partition de la série Once upon a time. Il a également composé pour Point Break (1991), Et au milieu coule une rivière (1992), Blade (1998), Collision (2004), La conspiration (2011).

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