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Le Maître d'école

Saga Coluche au Cinéma

Inspecteur la Bavure (1980)


1. INSPECTEUR LA BAVURE

classe 4

Résumé :

Un jeune inspecteur plutôt maladroit est suivi par une journaliste pour un reportage sur la vie quotidienne de la police. Dans le même temps, un dangereux braqueur voulant kidnapper la journaliste fait semblant de lier amitié avec le policier.

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Critique :

J'ai souvent des mots peu amènes à l'égard des films de Claude Zidi. Dernièrement encore, revoir "Les sous-doués" et "Banzaï" ne m'a pas porté à améliorer l'image que je me fais du réalisateur. Aussi, prendre un vrai plaisir à la revoyure de cet "Inspecteur la bavure" constitue une petite surprise personnelle tout de même!

Pour une fois, j'ai trouvé la mécanique du film plutôt bien huilée. L'histoire tient bien la route. C'est bien écrit. Il y a un bon équilibre dans les temps forts et morts. Le rythme et l'enchaînement des situations sont bien maîtrisés. Tout cela donne un divertissement efficace, une comédie joyeuse, drôle, bref agréable en un mot. 

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De plus, le duo Coluche / Gérard Depardieu fonctionne très bien. L'osmose se fait tout naturellement.

J'ai bien aimé comment Zidi filme la petite vie de quartier parisienne, cette espèce de convivialité flonfonesque et pépère de la partie de pétanque par exemple, les bruits de bistrots, le petit Sancerre qu'on partage, l'accordéon qui fait danser l'atmosphère, les voitures qui ont disparu de nos jours, comme la Dauphine que conduit Coluche. Il se dégage de cette panoplie un parfum de France passée, celles des années 1970-80 quand les types portaient des bérets, quand on poinçonnait son tiercé, qu’on utilisait des cabines téléphoniques et la cibi, qu’on prenait des photos argentiques, etc. Bref, le temps passe et le film prend de la bouteille.

Pourtant Coluche incarne une grande liberté dans l'expression, l'attitude, avec une aisance et un naturel désarmants. Toujours jeune et contemporain.

Gérard Depardieu fait son Gégé, comme Belmondo faisait son Bébel : grands gestes, grand bruit, rires de singe, pourtant il maîtrise, son personnage comme ses outrances, sa diction, sa caricature. Il est encore jeune et fringant. Les deux le sont et film récolte les fruits de cette collaboration qu'on sent enjouée.

Bonhomme, guilleret malgré deux meurtres sordides, le film reste une comédie policière dynamique et décontractée. Et puis c'est toujours pour moi un plaisir de retrouver Francois Perrot, Hubert Deschamps ou Julien Guiomar (pour celui-là, un cierge brûle en permanence dans mon coeur), un trio de secondaires majeurs.

Anecdotes :

  • 1980 est une grande année pour Claude Zidi. En effet, il connaît alors deux gros succès commerciaux. 3,98 millions d'entrées France pour Les sous-doués, puis 3,70 millions d’entrées pour L’inspecteur la Bavure.

  • Deux personnages ont été en partie inspirés par des personnalités réelles. Roger Morzini a été composé sur l’image de Jacques Mesrine, alors que Louis Prossant l’a été sur celle de Robert Hersant.

  • Quand Roger Morzini (joué par Gérard Depardieu) doit choisir un nouveau visage chez le médecin esthétique, Claude Zidi a eu la bonne idée d’inclure dans le photo-book la propre photo de Gérard Depardieu, au naturel, parmi celles d’Alain Delon ou Jean-Paul Belmondo.

  • Avant son changement de figure, le personnage de Roger Morzini a été élaboré grâce à une perruque, un faux nez, une moustache et des boules dans la bouche.

  • En 2003, en hommage à ce film, Claude Zidi a appelé un personnage Morzini dans son film Ripoux 3.

  • Au départ, Morzini devait réveler son identité criminelle à Michel Clément en l’attrapant à la sortie du cimetière, quand il est encore déguisé en prostituée. Finalement, on a choisi l’autre option du montage final. Cependant, ce passage coupé a été conservé dans la bande annonce promotionnelle, de même que dans la bande dessinée adaptée du film.

Séquences cultes :

Bienvenue à la PJ !

Je m'envole !

Vous allez faire la petite fille.

Chef, venez-voir !

La demoiselle voulait de l'action, elle va en avoir !

Et ben chéri, tu vas pas t'évanouir !

Où qu'il est le truc ?

Surtout moi, Monsieur le Directeur...

Les filles se foutent de ma gueule...

C'est pour une heure.

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