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Un Flic (1972)Deux hommes dans la ville (1973)

Saga Alain Delon

Traitement de choc (1973)


TRAITEMENT DE CHOC

Résumé :

Hélène Masson arrive à l'institut de remise en forme du docteur Devilers. Elle y retrouve son ami Jérôme Savignat, qui lui vante la cure de rajeunissement de Devilers. Mais celle-ci est coûteuse. Peu de temps après, Jérôme se suicide, alors qu'il avait des problèmes d'argent. Hélène commence alors à enquêter sur l'institut de Devilers, qui ne semble pas aussi net qu'il en a l'air. Tout bascule dans l'horreur lorsque Hélène découvre que Devilers se livre à d'étranges expériences, et en cherchant la vérité se rend compte qu'elle est retenue prisonnière. Cherchant à s'enfuir, elle se réfugie dans le laboratoire de Devilers et découvre l'horrible vérité : il utilise du sang et des organes humains, provenant de leur main d'œuvre portugaise. Elle tue Devilers, mais se retrouve accusée, la police locale étant complice des pratiques de Devilers.

Critique :

On se retrouve avec une histoire de suceurs de sang, enfin pas vraiment, puisque c'est en fait un docteur qui utilise du sang et des organes humains pour fabriquer une mixture censée maintenir jeune. Le générique d'ailleurs avec ses crédits en couleur rouge sang vous met de suite sur la voie. Le film est réalisé par Alain Jessua (Les Chiens, Paradis pour Tous, Frankeinstein 90) et se démarque un peu des autres films de cette même époque. Sans doute à cause de cette ambiance particulière, qui nous donne du mal pour le classer dans une catégorie.

Alain Delon, bien qu'il soit en rôle principal avec Annie Girardot (La Zizanie, La Gifle, Le Gitan) est bien moins présent à l'écran qu'elle, et ses scènes sont surtout là pour ajouter de l'ambiguïté sur ce qu'il fait réellement dans son institut, ses motivations, ce qu'il cherche, etc. C'est donc Girardot qui anime la majeure partie du film et elle s'en sort plutôt bien. Elle apparaît souvent nue dans le film, à ce propos, personnellement je trouve ces scènes ridicules dont la façon dont elles sont présentées, on a même droit à voir M. Delon lui-même tout nu.

Sinon, c'est bien tourné, et il y a de jolis décors naturels, de jolis plans également comme lors de la balade en mer sur le bateau. Lorsque Hélène parle avec un passager, et que l'on voit la mer défiler derrière eux, c'est très bien fait. Pour le reste, c'est un peu bizarre, en gros on a une bande de vieux ploucs fortunés qui ne veulent pas vieillir et qui ne veulent surtout pas savoir comment ça se passe, et peu importe le moyen utilisé, du moment qu'il fonctionne. Il n'y a pas d'état d'âme à avoir. Personnages haïssables à souhait, car les cimetières regorgent de personnes dites 'importantes' ou indispensables, et sur le fond ils sont réellement pathétiques. On peut aussi mettre encore en avant que les riches une fois de plus exploitent pour leur bien-être personnel les pauvres. Cela sert la bizarrerie de l'histoire.

Mention tout de même pour le climat de complot qui règne tout au long de celui-ci et que l'on retrouvera 5 ans plus tard, mais cette fois-ci à l'échelle mondiale dans la courte série de science-fiction française : Le Mutant avec Fanny Ardant. Tous sont complices, même la police, ici, et ceux auxquels on s'y attend le moins : les tenanciers du bar par exemple. C'est vraiment un excellent atout du film. Si la réalisation tient la route, malgré quelques scènes de nues ridicules, on peut aussi grincer des dents sur la fin lorsque Hélène découvre le cadavre dans la chambre froide : rien à redire sur ça, c'est pas mal fait et ça passe bien à l'écran. Non c'est surtout la scène où Hélène se bat avec le docteur Devilers et le tue. C'est vraiment mal fait, de mon point de vue, et on y croit pas une seconde. C'est du grand guignole, et on a qu'une envie c'est de sourire.

À part cela, pas de fausse note particulière, le film se laisse regarder et vous ne vous ennuierez pas trop pendant son heure et demi de durée. Le film est découpé en 3 parties : la première à l'arrivée d'Hélène, la seconde à la mort de Jérôme, et la dernière lorsque Hélène cherche et découvre la vérité assez glauque. La musique par contre, signée Alain Jessua et Roger Curel ne restera vraiment pas dans les annales ! Elle est vraiment pas extraordinaire, et en est même agaçante. Personnellement, je ne l'ai pas du tout apprécié, et j'étais soulagé lorsqu'on ne l'entendait plus. Heureusement, elle est très peu présente. Le film fera un bon score en France avec plus de 1.8 millions d'entrées, près de 700 milles entrées en Espagne, et 1.4 millions d'entrées en Italie. Le film est disponible en DVD.

Anecdotes :

  • Alain Delon ne supportait pas qu'Annie Girardot qui était mariée avec son ami Renato Salvatori, le trompe avec un autre homme (en l'occurrence Bernard Fresson). Ainsi lors d'une séquence où Annie Girardot est hystérique, Delon lui met des vraies claques pour la punir d'être infidèle.

  • Le réalisateur Alain Jessua, eut l'idée de ce film grâce à une expérience personnelle. En allant dans une maison de repos en Bretagne, il en avait marre et s'est alors mis à écrire un scénario et s'est dit que ce serait bien de tourner un film dans un tel institut.

  • Les scènes de l'hôtel, ont été tournées au Castel Clara à Belle-Île, un endroit où aimait séjourner François Mitterand.

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