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Soleil rouge (1971)Un flic (1972)

Saga Alain Delon

La Veuve Couderc (1971)


LA VEUVE COUDERC

Résumé :

Alors qu'elle rentre chez elle en bus, Mme Couderc, dit la veuve Couderc, voit sur le chemin un inconnu à pieds. Celui-ci la rejoint et lui demande si elle a besoin d'aide pour porter ses bagages. Elle accepte, il s'appelle Jean et cherche du travail. Mme Courc l'engage au départ pour 3 jours, puis voyant qu'elle est en conflit avec sa belle-famille, Jean lui propose de rester un peu plus longtemps. Séduite par Jean, 'Tati', comme il l'appelle, comprend rapidement qu'il est un forçat évadé du bagne. Mais Jean a des vues sur Félicie la jeune et jolie fille de la belle famille de Tati. Il l'a séduit également, ce qui déplaît fortement à la belle famille de Tati. Celle-ci va porter de fausses accusations contre Jean à la police, qui découvre qui il est. Encerclant la maison de Tati, Jean qui malgré tout essaye de fuir, revient vers elle tandis que la police donne l'assaut. Tati et Jean meurent.

Critique :

Très bon film si l'en est, La Veuve Couderc conte un drame psychologique dans le milieu rural. Il est d'ailleurs impressionnant de voir comment celui-ci est parfaitement restitué à l'écran malgré le fait que l'action est censée se dérouler dans les années 30. Après 1934 pour être plus précis, puisque l'un des policiers vers la fin du film, fait référence à l'affaire Prince, qui n'est autre qu'Albert Prince, mort en février 1934 et qui était le chef de la section financière de Paris qui avait enquêté sur Stavisky, dont on fait mention au début du film.

C'est un film réalisé par Pierre Granier-Deferre (Adieu Poulet, Le Toubib, La Horse) qui avait déjà dirigé Simone Signoret dans le film Le Chat quelques mois auparavant. Il choisit Alain Delon pour la mettre en face d'elle. Delon est maintenant une super star depuis quelques années, et c'est donc un duo de choc que nous retrouvons sur grand écran. Simone Signoret (Casque d'Or, L'Armée des Ombres, Police Python 357) n'est pas en reste face à Delon, et c'est un tandem très efficace qui fonctionne bien immédiatement à l'écran. Signoret est une immense actrice, elle l'a déjà prouvé, et Delon a un jeu d'acteur juste et crédible en face d'elle. Il a quelques attitudes et regards envers Signoret qui le rendent moins froid que d'habitude ou que dans ses précédents films.

Après, certains diront que l'objet du film n'est en fait qu'une simple coucherie qui mènera Jean à sa perte, mais les personnages semblent vrais, et ça marche. De là à dire que la femme est toujours la faiblesse et la perte de l'homme, personnellement, je dirai que l'homme fait très bien sa perte de lui-même et ne peut s'en prendre qu'à lui. Pour le décor, comme je l'ai dit un peu plus haut, la campagne, la mentalité 'petit village', les histoires Clochemerle, etc. sont parfaitement retranscrite et tellement bien qu'on en oublie que l'histoire se situe dans les années 30, tellement c'était ainsi également dans les années 70 – 80. Seule la scène du lavage du linge à la main au bord de la rivière nous ramène en arrière.

C'est une fois encore la Côte d'Or qui est à l'honneur, si l'on peut le dire ainsi. Les lieux comme la maison de Tati, l'endroit pour y accéder, tout absolument tout sent réellement l'authenticité et l'image est belle. Techniquement, ça tient bien la route, on pourrait peut-être reprocher juste la mort de Delon un peu trop 'rocambolesque' avec son saut de cabri. Mais rien de bien méchant. Néanmoins, quelques inscriptions par-ci par-là, et quelques personnages nous rappellent la montée du fascisme et ce qui va en découler dans les 5 années qui vont suivre et surtout où cela va nous mener. Maintenant, personnellement, je ne m'arrête pas à la nationalité, mais à l'humain dans sa globalité, je ne m'attarderai donc pas là-dessus, car si on devait faire la liste des défauts de l'être humain, elle serait plus longue que mon bras. Une race qui de toute façon se complaît dans la bêtise depuis sa création, et qui la cultive de façon exponentielle, il n'y a pas grand-chose à attendre de nous. Bref, ceci est un autre débat, et nous avons pour conclure la distribution, la jeune et jolie Ottavia Piccolo (Un Aller Simple, Zorro, La Famille) dans le rôle de Félicie et qui sera la perte de Jean, avec laquelle je trouve qu'il y a une ou deux scènes de sexe un peu dérangeantes.

Par contre il est amusant de voir Jean-Pierre Castaldi dans un petit rôle de policier, et qui se trouve dans le même film que sa belle-mère (déjà à l'époque). La musique composée par Philippe Sarde (César et Rosalie, Deux Hommes dans la Ville, Flic ou Voyou) nous livre un thème principal très mélancolique, et là encore n'étant pas omniprésente pendant tout le film, les rares fois où elle y est, c'est en très bonne adéquation avec ce qui se passe à l'écran.

Un film indispensable dans sa filmothèque de Delon, malgré quelques petites longueurs, vous ne verrez pas passer les 1H30 du film. Il marchera très bien au box-office avec plus de 2 millions d'entrées en France, plus de 490 milles entrées en Espagne et 2.5 millions d'entrées en Italie, mais Delon cartonne toujours là-bas. Le film est disponible en DVD.

Anecdotes :

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