Miss Marple (2004-2013) - Julia McKenzie Saison 5 3. Le Géranium bleu (The Blue Geranium) 4. Le miroir se brisa (The Mirror Crack'd from Side to Side) 1. LE CHEVAL PÂLE Résumé : Le Père Graham est battu à mort alors qu’il rentrait chez lui. La veille, il avait administré les derniers sacrements à une agonisante, Mrs Davis, après l’avoir entendue en confession. La police pense que le crime a été commis par un rôdeur, mais Miss Marple, qui était une amie du prêtre, reçoit une lettre qu’il a envoyé peu de temps avant de mourir. Elle contient une mystérieuse liste de noms ainsi qu’une référence biblique au cheval pâle chevauché par la Mort. Jane se lance dans cette nouvelle enquête, malgré le scepticisme de l’Inspecteur Lejeune. Critique : On portera au crédit de l’épisode d’avoir globalement respecté l’atmosphère et te le déroulement de The Pale Horse, roman comptant parmi les ouvrages tardifs les plus remarquables d’Agatha Christie. On pourra certes regretter un certain ralentissement de l’intrigue vers la moitié du téléfilm, avec quelques scènes peu utiles ou trop délayées. Mais les quelques changements apportés demeurent cohérents et ne dénaturent jamais le récit, tout en apportant quelques pertinents dialogues. L’habile résolution de l’énigme reste aussi saisissante que dans le livre. La série brille toujours par ses qualités de mise en scène et son irréprochable reconstitution historique. Le décor central du Pale Horse est idéalement choisi, à la fois aimablement campagnard et subtilement menaçant. Avec sa Miss Marple quelque peu rajeunie, mais tellement humaine, Julia Mckenzie domine une distribution de qualité, sachant ne pas rendre grotesque les différents clients de l’hôtel. L’intégration de l’héroïne, totalement absente du roman originel s’effectue de manière assez harmonieuse, même si le recours à une amitié inventée avec l’un des autres personnages devient véritablement un procédé rabâché. Le scénario sait donner néanmoins donner l’impression que Jane est effectivement nécessaire à la résolution de l’énigme, preuve d’une adaptation intelligente. Une plus-value se voit apportée par la plaisante évolution de sa relation avec l’Inspecteur Lejeune vers toujours davantage de confiance et de complicité. On regrettera simplement l’absence d’Ariadne Oliver, présente dans le roman, alors que l’excellente Zoe Wanamaker aurait pu créer un lien amusant avec Poirot. Anecdotes :
2. LE SECRET DE CHIMNEYS Résumé : Miss Marple accompagne une lointaine petite cousine, Lady Virginia Revel, dans une garden party organisée à Chimneys, la demeure familiale de cette dernière. Virginia doit y décider de sa réponse à la demande en mariage faite par George Lomax, politicien en vue, alors qu’elle est attirée par un aventurier, Anthony Cade. Un diplomate autrichien est soudainement assassiné, dans sa proche se trouve un message codé allant conduire Miss Marple et l’Inspecteur Chef Fitch à découvrir le Secret de Chimneys. Critique : Une nouvelle fois Miss Marple se voit recrutée ainsi de mener à bien une enquête à laquelle elle ne participait pas originellement. Évidemment, cela ne va pas sans s’accompagner des quelques travers régulièrement observés au fur et à mesure que la série avait recours à ce procédé. Ainsi Jane se retrouve une nouvelle fois bien loin de son St Mary Mead et se découvre derechef une nouvelle connaissance fortunée chez qui elle trouve précisément lorsque le meurtre survient. Mais cette fois les conséquences s’étendent au-delà de cette routine, car le sujet même du livre se rétrécit considérablement du fait de cette intégration au modèle du programme. En effet, roman écrit dans les années 20 et porté par l’énergie juvénile des premiers ouvrages d’Agatha Christie, Le Secret de Chimneys ne constitue que partiellement une Murder Party. Entre James Bond et Tintin, il s’inscrit bien davantage dans cette veine d’espionnage que l’on retrouve notamment autour des Associés contre le Crime Tommy & Tuppence, avec tout ce que cela comporte de fantaisie et d’aventures internationales. Or l’intervention de Miss Marple conduit mécaniquement à réduire à une portion réellement congrue cette dimension, au profit d’une solution de meurtre bien davantage classique. S’y rajoute la difficulté du maintien d’un triangle amoureux rendu banal par la redéfinition concomitante de personnages devenus plus ternes. Mais, tel quel, le téléfilm demeure très distrayant, avec une enquête rondement menée tout en se montrant solidement charpentée. L’intrigue nous vaut également le plaisir d’incorporer de pétillants moments d’humour, alors que la période McKenzie résulte moins affirmée là-dessus que la McEwan. La complicité entre l’Inspecteur Fitch et Miss Marple apporte beaucoup à cette dimension, d’autant que Julia McKenzie et l’impeccable Stephen Dillane s’entendent admirablement. La distribution se montre également à son avantage. La reconstitution d’époque et la mise en scène se révèlent une nouvelle fois remarquables, tirant notamment un excellent parti du site exceptionnel d’Hatfield House. La musique bénéfice également de sublimes valses viennoises, l’Autriche ayant été ici préférée à l’imaginaire Herzoslovakie. Anecdotes :
3. LE GÉRANIUM BLEU Résumé : Alors qu’elle voyage en bus pour rendre visite à une connaissance, Miss Marple fait la connaissance d’Eddie Seward. Or celui-ci est retrouvé mort peu de temps après, s’étant apparemment noyé dans une rivière. D’autres morts suspectes surviennent dans la localité, jusqu’à ce qu’un certain George Pritchard, lié aux victimes et ayant grandement besoin d’argent, soit arrêté. Mais Miss Marple doute de sa culpabilité. Critique : Le Club du Mardi compose un singulier recueil de nouvelles ne cessant de gagner en intérêt et reliées par des fils rouges aussi judicieux que ludiques. L’ouvrage présente également l’avantage de régulièrement mettre en avant les capacités de déductions de Miss Marple, ainsi que sa sagesse issue de l’observation des mille et unes anecdotes émaillant la vie de St Mary Mead. La série a l’excellente idée de retenir l’une des meilleurs textes du livre, tant Le Géranium bleu brille par l’intelligence de l’écriture de ses personnages et par son intrigue débouchant sur une chute particulièrement surprenante, digne d’une série comme Thriller, voire de Night Gallery pour son ambiance aux confins du Fantastique. A la fois libre et fine, l’adaptation télévisuelle de la nouvelle sait préserver ces atouts tout en développant l’intrigue d’une manière fidèle à la tonalité du texte, en mettant l’accent sur l’atmosphère particulière du récit et sur sa galerie de personnages. Le puzzle s’assemble néanmoins avec une diabolique efficacité, tout en ayant l’habileté de montrer une Miss Marple un tantinet moins infaillible qu’à l’ordinaire, même si elle parvient bien entendu à rattraper son erreur initiale. Cela permet de varier agréablement les débats (évidement l’on ne saurait avoir la cruauté d’infliger ceci à Poirot). La mise en scène se montre également habile, sachant saisir les émotions mais aussi l’étrange, avec ce géranium peint au mur, passant aussi progressivement qu’inexplicablement (en apparence) du rose au bleu. Reconstitution d’époque, photographie et musique forment comme toujours un ensemble parfaitement harmonieux et évocateur. On apprécie particulièrement la composition de Toby Stephens, aussi marquant qu’il aura pu l’être chez Poirot dans Five Little Pigs. Un épisode particulièrement réussi, laissant bien des regrets quant aux autres nouvelles de Miss Marple, encore non adaptées à l’écran contrairement à celles de Poirot. Anecdotes :
4. LE MIROIR SE BRISA Résumé : La star hollywoodienne Marina Gregg s’est installée avec tout son entourage dans la grande demeure de Gossington Hall, à proximité de St Mary Mead. Elle y donne une grande fête de bienfaisance, où toute la population est conviée, dont Miss Marple et Dolly Bantry, propriétaire précédente de Gossigton Hall. Mais une admiratrice locale décède brusquement durant les festivités, ayant bu un cocktail empoisonné. Jane et l’Inspecteur Hewitt mènent l’enquête, mais reste à savoir qui était réellement visé. Critique : Cette cinquième saison s’achève par un épisode à l’adaptation très classique vis-à-vis de ce que propose habituellement la série. Malgré quelques différences secondaires, l’essentiel de l’intrigue originelle se voit ainsi préservé. Par ailleurs la transcription du livre à l’écran s’avère parfois astucieuse, avec un rythme de l’action davantage soutenu et une conclusion devenue émouvante et non plus mélodramatique, comme elle pourrait le résulter chez Agatha Christie. Le scénario distille habilement les indices pouvant permettre au spectateur attentif (et motivé) de parvenir à la clef de l’énigme, tout en ne sacrifiant pas le volet du petit monde de St Mary Mead. La recréation de Gossington Hall par North Mymms House fonctionne efficacement, mais il ne s’agit sans doute pas du décor le plus mémorable de la série. Celui du tournage égyptien est superbe, mais assez périphérique en soi. Par ailleurs l’évocation du cinéma d’alors ne s’affranchit pas des clichés habituels, on aurait pu judicieusement profiter du passage à l’image accentuer quelque peu la dimension satirique du roman, bien réelle même si diffuse. A côté d’une Julia McKenzie, Hugh Bonneville et une tonique Joanna Lumley prennent visiblement un plaisir communicatif à interpréter leur rôle. Joanna Lumley se montre d’ailleurs aussi complice avec McKenzie qu’auparavant avec McEwan dans The Body in the Library. La distribution reste toutefois dominée par la forte présence de Lindsay Duncan, aussi intense ici qu’elle le démontra lors du fatidique épisode The Waters of Mars de Doctor Who et reconstituant idéalement la complexité du personnage. Anecdotes :
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Résumé :
Miss Marple passe quelques jours à Londres, dans le palace très luxueux et traditionnel qu’est l’Hôtel Beltram. Elle y retrouve de nombreux souvenirs, y ayant séjourné étant enfant. Une femme de chambre est retrouvée étranglée et Miss Marple va résoudre l’affaire en faire équipe avec une autre employée de l’établissement. Jane Cooper. Les deux femmes partagent le même prénom et Miss Marple retrouve volontiers sa jeunesse chez sa partenaire.
Critique :
La saison 3 débute par une adaptation bouleversant une nouvelle fois le roman originel. En effet le téléfilm ne conserve essentiellement que l’idée de l’hôtel fréquenté par Miss Marple quand elle était enfant, et dissimulant aujourd’hui un sinistre secret. Mais la nature de la conspiration se voit totalement changée, tandis que nombre de nouveaux personnages remplacent ceux du livre. Toutefois le résultat de cette relecture va s’avérer tenir parfaitement la route. Ainsi les souvenirs de Miss Marple s’insèrent d’autant plus harmonieusement que la série a eu régulièrement recours à de telles séquences par le passé. Par ailleurs le focus désormais davantage porté sur le personnel de l’établissement (et non seulement sur la clientèle) nous vaut des portraits pertinents et une ambiance moins pastel que dans le roman. De même la conclusion apparaît plus sombre mais aussi plus marquante que l’initiale,
La distribution se montre comme à l’accoutumée de grande qualité. Elle bénéficie de plus de la présence de la formidable Francesca Annis, avec l’amusement supplémentaire de retrouver ainsi celle qui incarna une mémorable Tuppence Beresford dans les années 80. Cela reste toujours un plaisir que d’également retrouver Peter Davison, même si sa présence se limite ici à une courte apparition. A défaut de réellement crever l’écran, Martine McCutcheon se montre convaincante dans le rôle central de Jane et son duo fonctionne idéalement avec une McEwan toujours aussi à l’aise dans son incarnation d’une Miss Marple très tonique. Son tandem avec l’Inspecteur Bird apporte également de l’allant au déroulement de l’action. Les très beux décors reconstituent fidèlement l’ambiance de palace désuet, quasi hors d’âge, de l’Hôtel Beltram. Malgré quelques scènes mélodramatiques, l’ambiance demeure davantage encline à la nostalgie et à une certaine mélancolie du temps qui passe, apportant sa spécificité à cette adaptation réussie à défaut d’être fidèle.
Anecdotes :
Diffusé le 23 septembre 2007, l’épisode est adapté du roman éponyme, publié en novembre 1965. L’adaptation est très libre, changeant aussi bien les personnages que l’atmosphère ou la conclusion.
Francesca Annis (Lady Selina Hazy) est depuis les années 60 et sa première participation à la Royal Shakespeare Company, l’une des grandes figures du théâtre anglais. Elle y a notamment brillé à plusieurs reprises avec Ralph Fiennes, qui fut son compagnon du 1996 à 2005. Au cinéma elle a notamment été Jessica Atréides dans le Dune de David Lynch. Elle interprète également Tuppence Beresford dans la série Le crime est notre affaire (1983-1984).
Peter Davison (Hubert Curtain) a été le Cinquième Docteur dans la série Doctor Who, de 1981 à 1984.
Martine McCutcheon (Jane Cooper) est à la fois actrice, chanteuse et une animatrice de télévision. Elle fait actuellement partie des animatrices de Loose Women, talk-show à succès d’ITV.
Polesden Lacey représente l’hôtel. Située dans le Surrey, il s‘agit d’une grande demeure édouardienne servant régulièrement de décor aux productions britanniques.