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Saison 3Saison 5

L'Homme qui valait trois milliards

Saison 4

Présentation de la saison 4

1. Le Retour du scalpeur – 1ère partie (The Return of Bigfoot - Part 1)

Super Jaimie : Le Retour du scalpeur – 2ème partie (The Return of Bigfoot - Part 2)

2. Cauchemar en trois dimensions (Nightmare in the Sky)

3. Messieurs, le Premier Ministre (Double Trouble)

4. La Loi du plus fort (The Most Dangerous Enemy)

5. H+2+O = Mort (H+2+O = Death)

Super Jaimie : Pour la vie d'Oscar - 1ère partie (Kill Oscar - Part 1)

6. Pour la vie d'Oscar - 2ème partie (Kill Oscar - Part 2)

Super Jaimie : Pour la vie d'Oscar - 3ème partie (Kill Oscar - Part 3)

7. Le Garçon bionique (The Bionic Boy)

8. Le Condor des Andes (Vulture of the Andes)

9. The Thunderbird Connection (The Thunderbird Connection)

10. Noël bionique (A Bionic Christmas Carol)

 

11. Opération Hornet (Task Force)

12. L'Imposteur (The Ultimate Imposter)

13. La Sonde de la mort – 1ère partie (Death Probe - Part 1)

14. La Sonde de la mort – 2ème partie (Death Probe - Part 2)

15. Un pied en enfer (Danny's Inferno)

16. Les Feux de l'enfer (Fires of Hell)

17. Lutte clandestine (The Infiltrators)

18. Carnaval d'espions (Carnival of Spies)

19. U-509 (U-509)

20. Lavage de cerveau (The Privacy of the Mind)

21. Mission souterraine (To Catch the Eagle)

22. Le Télétype fantôme (The Ghostly Teletype)

 

 


PRÉSENTATION DE LA SAISON 4 

La quatrième saison de L’Homme qui valait trois milliards a été diffusée sur la chaine ABC les dimanches soirs à 20H00 à partir du 19 septembre 1976 jusqu’au 15 mai 1977. L’avant-dernier épisode ayant été diffusé le 6 mars 1977, un hiatus de deux mois s’est donc écoulé avant la présentation du dernier épisode de cette quatrième saison, pour des raisons qui demeurent encore inconnues de nos jours.

Portée par le succès du double-épisode La Femme bionique vers la fin de la seconde saison, cette troisième saison a réussi à revenir au sommet du palmarès de la télévision américaine. Avec un taux d’audience de 24.3 sur l’échelle d’audimat de Nielsen, ce qui est resté son meilleur score en 5 ans, la série est remontée à la 9ème place des programmes télévisés les plus regardés aux États-Unis. Mieux encore, la première saison de Super Jaimie a terminé au 5ème rang du classement avec un taux d’audience de 24.9; ce qui confirma la domination des deux séries en 1976, battant toute la concurrence dans la catégorie des dramatiques d’une durée d’une heure, puisque toutes les autres émissions ayant terminées avec de meilleures audiences s’avéraient être des sitcoms, à l’exception d’une brève mini-série, Rich Man, Poor Man, produite par Harve Bennett.

La série avait donc atteint son apogée et la production pouvait donc envisager la préparation de la quatrième saison avec plus de sérénité. De fait, le succès des deux séries « bioniques » devint un phénomène de la pop culture, alors que de nombreux produits dérivés firent leur apparition sur le marché pour profiter de cette manne. Dès 1975, la firme Parker Brothers a conçu un jeu de société directement inspiré des aventures de Steve Austin et portant le nom de la série. Ne demeurant pas en reste, la compagnie de jouets Kenner a mis en marché des figurines à l’effigie des personnages de la série, incluant Super Jaimie, jusqu’aux vilains, de même que des accessoires et des répliques de gadgets et des décors en petit format qui ont fait la joie des enfants.

Avec une telle popularité, la seule pression ressentie par la production était bien évidemment de poursuivre sur cette lancée et d’en donner davantage au public dans les nouveaux épisodes de cette quatrième saison, afin de ne pas le décevoir. La production a alors décidé d’en tirer parti pour lancer deux pilotes dérivés: Le Garçon bionique et L’Imposteur. À cause du véto de Lee Majors, qui trouvait qu’une femme bionique était déjà bien suffisante, cette variation portant sur un jeune adolescent devenu bionique grâce aux nouveaux progrès technologiques conçus par Rudy Wells ne connût pas de lendemain. Quant au second pilote, qui avait la particularité de n’avoir aucun lien avec la bionique, il eut droit à une seconde chance en 1979 avec un script revampé, un nouveau casting et une durée plus longue, sans pour autant aboutir en série télé régulière.

Toujours dans le but d’exploiter le filon bionique à fond, l’idée de tirer profit du succès conjoint de l’Homme qui valait trois milliards et de Super Jaimie à partir d’épisodes croisés fut également imposée, afin également de maximiser le budget consacré aux deux séries pour leur donner un souffle épique sous des allures de grosse production. En prime, cela permettait de réunir à nouveau Steve et Jaime au bonheur de ceux et celles qui souhaitaient les voir ensemble.

Et pour être bien certain d’assurer aux deux séries un démarrage en trombe, le double-épisode croisé destiné à débuter leur nouvelle saison marqua le retour du mythique personnage du « Bigfoot ». Tout comme Jaime Sommers dans La Femme bionique, cette créature inspirée d’une vieille légende américaine devint immensément populaire auprès des fans grâce au scénariste et producteur Kenneth Johnson, qui en fit l’un des adversaires les plus redoutables de Steve Austin dans L’Empreinte du diable. Une suite était donc de mise et Kenneth Johnson s’était aussitôt attelé à la tâche pour le ramener au petit écran.

Toutefois, le fait d’être occupé sur deux séries à la fois fut si exigeant que ce dernier prit la décision de quitter son poste de producteur de L’Homme qui valait trois milliards afin de se consacrer exclusivement à Super Jaimie, ainsi qu’à l’adaptation de L’Incroyable Hulk pour la télévision. Le double-épisode d’ouverture de cette saison Quatre, baptisé Le Retour du Scalpeur pour la circonstance, fut la dernière contribution de Kenneth Johnson aux aventures de Steve Austin, lui qui aura fortement contribué à en instaurer des piliers fondateurs (ex. les « pocket bionics ») et à établir son succès de façon durable.

Pour remplacer Kenneth Johnson au titre de producteur, alors que Lionel E. Siegel est demeuré fidèle au poste pour une troisième année de suite, Harve Bennett s’est alors tourné vers Allan Balter. Cet excellent auteur a formé avec William Read Woodfield un tandem de scénaristes inspirés qui ont largement contribué à la popularité de séries comme Mission: Impossible et Voyage au fond des mers. C’est d’ailleurs sur Mission: Impossible que le duo a fait ses débuts à la production. Après l’échec d’un projet de science-fiction, Earth II, qui n’a jamais dépassé le stade du pilote, et de l’adaptation en série télé du film-culte Shaft, les deux auteurs se sont séparés. Allan Balter est entré officiellement en fonction comme producteur de la série à partir de la mi-saison.

Le décès prématuré du compositeur attitré de la série Oliver Nelson, au moment de la post-production de la troisième saison, a forcé les producteurs à embaucher divers remplaçants afin d’assurer la partition musicale des derniers épisodes. Du lot, c’est un compositeur et tromboniste de jazz, J.J. Johnson, qui s’est vu confié la tâche d’être le compositeur principal jusqu’à la fin de la série en 1978, à quelques exceptions près. Le style musical de Johnson avait le mérite d’être très apparenté avec celui de Nelson, et comme ce musicien a su également bien se servir des partitions de son prédécesseur, tout en réutilisant certains segments déjà connus, le public n’a pas vraiment perçu une grande différence. Cela dit, cela n’a pas empêché non plus J.J. Johnson de mettre sa touche personnelle à la série grâce à certaines trames distinctives.

Autre changement notable dans cette quatrième saison: la présence plus régulière du personnage de Rudy Wells comme protagoniste dans les épisodes et la confirmation de l’acteur Martin E. Brooks dans le rôle. Cette décision a impliqué une dernière modification au générique de la série, en y incluant le nom de l’acteur ainsi qu’un plan de lui après Richard Anderson, dont la présentation a également été modifiée. En effet, alors que Richard Anderson était face à la caméra sur le générique des trois saisons précédentes, il est cette fois montré dans son bureau, assis avec un téléphone rouge contre son oreille droite, suivi ensuite par Martin E. Brooks, prenant des notes et relevant la tête, le regard soucieux. Cette dernière version du générique est restée définitive jusqu’à la fin de la série en 1978.

Et enfin durant l’entre-saison, l’acteur Lee Majors a décidé de se laisser pousser une moustache pour changer un peu son look. Bien que la popularité de la série n’en ait pas été affectée, les fans ne se montrèrent pas particulièrement enthousiastes de voir Steve Austin moustachu au petit écran. Lee Majors dut finalement se résoudre à la raser avant la fin du tournage de la quatrième saison. On peut cependant retrouver des traces du Steve moustachu dans certains produits dérivés, notamment un numéro de bandes dessinées et une boite de repas pour enfants.

C’est donc avec une certaine assurance et beaucoup d’ambition que la saison Quatre fut prête à être lancée. 

 

1. LE RETOUR DU SCALPEUR – 1ÈRE PARTIE
(THE RETURN OF BIGFOOT - PART 1)



Résumé :

Une série de cambriolages dans des lieux à haute sécurité laisse supposer à l’emploi de la bionique dans leur accomplissement. Steve est abordé par Gillian, une extraterrestre dont les compagnons explorateurs ont côtoyé Steve au cours d’une précédente aventure et qui lui ont enlevé tout souvenir de cette rencontre. Envoyée par Shalon, Gillian lui restaure la mémoire afin d'obtenir son aide. Un groupe d'extraterrestres rebelles, dirigé par un certain Nedlick, a endommagé le générateur d'énergie de leur repaire et a pris le contrôle du Bigfoot. C’est lui qui a volé les composantes qui permettront aux rebelles de construire un bouclier pour leur nouvelle base, ce qui les rendra inexpugnables dans leur intention de dominer le monde. Steve accepte d'aider Shalon et les siens, mais il est soupçonné à la suite d’une première intervention qui a échoué contre le Bigfoot. Steve raconte alors tout à Oscar et Rudy, qui ne le croient pas et parlent de lui retirer ses pouvoirs bioniques. Steve s'enfuit, alors que les rebelles ont capturé Gillian et s’apprêtent à voler la dernière composante qui leur manque. Voulant empêcher cela à tout prix, Steve est gravement blessé en combattant le Bigfoot. Atteint d’une dose fatale de radiation, Rudy Wells révèle que Steve est condamné.

Critique :

Le succès du double-épisode L’Empreinte du diable ne pouvait qu’inciter les exécutifs chez Universal à encourager les producteurs, ainsi que le scénariste Kenneth Johnson, à en concevoir une suite pour démarrer cette quatrième saison. Dès la scène pré-générique du cambriolage, on peut voir une ombre gigantesque sur un mur qui ne laisse plus aucun doute: le Bigfoot est bel et bien de retour! Et les fans jubilent déjà!

Alors que dans L’Empreinte du diable, Steve n’affronte la créature qu’une seule fois, les scènes de combat s’avèrent plus nombreuses dans cette première partie, alors que l’homme bionique tente désespérément d’empêcher le redoutable scalpeur de voler les composantes convoitées par le vilain extra-terrestre Nedlick. Ce dernier est parvenu à prendre le contrôle du monstre au détriment de sa créatrice Shalon, dont il se sert d’ailleurs pour le forcer à lui obéir.

Essentiellement axée sur l’action, cette première partie est somme toute fort divertissante, mais n’échappe pas à la facilité avec ses personnages schématisés et ses situations qui s’enchainent sur un mince fil narratif. Le fait qu’une partie des extra-terrestres, présentés comme pacifiques, discrets et curieux dans L’Empreinte du diable, aient décidé de conquérir le monde confine également l’ensemble au niveau des séries B avec ses bons et ses méchants. On a déjà vu Kenneth Johnson plus inspiré.

Il apparaît évident qu’en ayant trouvé son public au cours de la troisième saison, où les jeunes et les enfants comptent pour une forte proportion, la série allait prendre une tournure un peu plus dans le style des bandes dessinées d’aventure pour les satisfaire. Le Retour du scalpeur est assez emblématique de cette orientation, et la suite, diffusée trois jours plus tard comme première pour démarrer la seconde saison de Super Jaimie, a su naviguer dans les mêmes eaux malgré les différences distinguant les deux séries et leurs protagonistes.  Et pourtant malgré ces faiblesses, on prend du plaisir à regarder cette suite, ne serait-ce que pour voir le Bigfoot se battre avec Steve et se préparer à voir Jaime Sommers entrer en scène une fois ce dernier hors de combat.

Anecdotes :

  • Kenneth Johnson, occupé à la production de Super Jaimie et à la création de L’Incroyable Hulk, a livré ici son dernier travail pour la série en tant que scénariste.

  • Après Alan Crosland, qui avait réalisé L’Empreinte du diable où le Bigfoot a fait sa première apparition, c’est Barry Crane qui est aux commandes de cette suite, et le seul à avoir réalisé un double-épisode sous la forme d’épisodes « croisés » entre deux séries différentes pour L’Homme qui valait trois milliards et Super Jaimie.

  • Artistes invités dans L’Empreinte du diable, Stefanie Powers (Shalon), Severn Darden (Apploy) et Charles Cyphers (Faler) sont tous de retour dans leurs rôles respectifs. John Saxon fait également son retour dans la série dans le rôle du vilain Nedlick après avoir incarné Fred Sloan et son double-mécanique dans l’épisode Le Robot lors de la première saison.

  • Le lutteur André Roussimoff, indisponible pour reprendre le rôle du Bigfoot, a été remplacé par le vétéran acteur format géant Ted Cassidy. Mesurant près de 2 mètres 10, il est devenu célèbre pour avoir incarné Lurch dans la sitcom La Famille Addams au milieu des années 60. Habitué aux maquillages, il a joué quelques extra-terrestres dans des épisodes de Star Trek et Perdus dans l’espace. Sa voix de baryton lui procure également plusieurs boulots dans de nombreux dessins animés populaires (Capitaine Caverne, Les Quatre Fantastiques). Décédé prématurément en 1979 à l’âge de 46 ans, suite à des complications après une opération au cœur, son dernier travail fut d’avoir été le narrateur sur le générique de L’Incroyable Hulk de même que d’avoir fait le fameux « grognement » guttural du géant vert incarné par Lou Ferrigno.

  • Actrice largement reconnue sur les planches dans de nombreuses comédies musicales alors qu’elle est encore très jeune, Sandy Duncan (L’extra-terrestre Gillian qui vient en aide à Steve et Jaime) s’est signalée au grand écran dans la production Disney La cane aux œufs d’or aux côtés de Dean Jones en 1971. Sa pétulance lui ouvre les portes dans le genre sitcom l’année suivante avec un rôle principal dans Funny Face, qui deviendra The Sandy Duncan Show un an plus tard. Elle a alterné ensuite plusieurs rôles dans d’autres films produits par Disney (Le chat qui venait de l’espace, Noël à Disneyland) tout en élargissant sa palette, que ce soit dans une mini-série lourde comme Racines, ou des voix pour des films d’animation (Rox et Rouky). Bien qu’éloignée des écrans depuis les années 90, préférant les planches et l’animation d’événements, elle est toujours active et infatigable, malgré le fait qu’elle est aveugle d’un œil suite à une tumeur au début des années 70.

  • De son vrai nom Stephen Levy et né au Canada, Stephen Young (Dallet, l’adjoint de Nedlick) a su imposer son physique d’athlète dans plusieurs épisodes de séries américaines (Les Rues de San Francisco, La nouvelle équipe, Magnum) et canadiennes (Le vagabond, Cap Danger) durant les années 70-80. Il s’est d’ailleurs fait connaître en tant que vedette pour une série d’aventures navales conçue dans son pays natal, Seaway au milieu des années 60 après quelques petits rôles dans de grosses productions hollywoodiennes (Cléopâtre, 55 jours à Pékin, La Chute de l’empire romain). Toujours actif, on peut le voir dans de nombreux téléfilms depuis les années 90.

  • Comme il s’agit du tout premier épisode de cette quatrième saison, c’est la première fois que le public découvre la dernière version du générique avec l’inclusion de Martin E. Brooks et de la nouvelle pose de Richard Anderson avec un téléphone rouge. C’est aussi le début de l’apparition de la moustache de Lee Majors qui n’a pas fait l’unanimité chez les fans.

  • Le scénario fait souvent référence à L’Empreinte du diable et précise que les événements impliquant la rencontre entre Steve, le Bigfoot et les extra-terrestres se seraient déroulés un an auparavant, alors que ce double-épisode a été diffusé sept mois plus tard.

  • Les choses ont beaucoup évoluées depuis la première saison. Alors que peu de gens étaient au courant du secret entourant la greffe bionique de Steve au début de la série, cette première partie illustre le fait que de plus en plus de gens, voire d’agences gouvernementales, sont maintenant au courant de la nouvelle nature du célèbre astronaute. Au point même où elles exigent la mise en sommeil de ses pouvoirs, comme pour Barney Hiller, suite aux dégâts causés par ses affrontements avec le Bigfoot.

  • Alors qu’André Roussimoff n’était pas doublé lors de la séquence de combat entre le Bigfoot et Steve dans L’empreinte du diable, Ted Cassidy est ici remplacé par un cascadeur dès que le Bigfoot est filmé de dos lors de ses multiples confrontations avec Steve. Cela est encore plus évident lorsque le cascadeur pivote à un moment donné sur sa gauche et qu’un plan montre accidentellement le maquillage grossier appliqué sur son visage.

  • Comme dans L’Empreinte du diable, la mise en scène commet la même erreur de point de vue pour les scènes montrant les personnages communiquant à distance par l’intermédiaire d’écrans. Au moment où Steve et Gillian contactent Shalon, les personnages regardent les écrans de communication, mais jamais la lentille des caméras qui les filment; leurs yeux regardant toujours à gauche ou à droite.

-Oscar (constatant les dégâts lors du premier cambriolage de Big Foot): What do you think?

-Steve: Well, If I didn't know better, I would think a bionic man came through here.

 

-Oscar: You haven't gone into business for yourself, have you, pal?

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SUPER JAIMIE : LE RETOUR DU SCALPEUR – 2ÈME PARTIE 
(THE RETURN OF BIGFOOT - PART 2)

Résumé :

Empoisonné par les radiations à la suite de son affrontement contre le Bigfoot, Steve Austin est condamné à mourir dans les 24 heures. À partir d’informations qu’elle a pu saisir grâce à son oreille bionique, Jaime prend la relève et se lance à la recherche des explorateurs extraterrestres afin de ramener un échantillon de «nyotraxine», ce médicament miracle qui peut guérir et protéger quiconque de toutes les maladies terrestres. Pendant ce temps, Gillian, qui était prisonnière des rebelles, parvient à s’évader et à aider Jaime à échapper au Bigfoot pour l’emmener auprès de Shalon. Informée de la situation et bien qu’affectée elle-même par les radiations, elle charge Gillian d’administrer à Steve la seule dose de «nyotraxine» restante dans la base pour le sauver, et demande à Jaime de stopper Nedlick et les rebelles. Jaime doit faire vite car ces derniers, afin d’exploiter l’énergie géothermique pour rendre leur repaire au Mexique invulnérable, ont foré à l’intérieur d’un volcan au risque de provoquer une catastrophe pouvant faire disparaître toute la côte du Pacifique. Jaime se laisse alors capturer par le Bigfoot afin d’entrer dans le repaire de Nedlick et contrecarrer ses plans, en espérant prendre le contrôle de la gigantesque créature.

Critique :

Avec Steve Austin hors de combat et en danger de mort, c’est au tour de Jaime Sommers de se frotter au scalpeur dans cette suite qui a servi « d’épisode croisé » afin de démarrer la seconde saison de Super Jaimie. Pourtant, à l’exception de la musique de Joe Harnell à la tonalité bien différente de celle de J.J. Johnson dans la première partie présentée dans L’Homme qui valait trois milliards, il n’y a pas de grandes différences notables. L’ensemble mise toujours sur l’action d’abord et avant tout, au détriment de la vraisemblance de l’intrigue et des personnages.

Cela est certes tout aussi divertissant, mais cette orientation prouve à nouveau la zone de confort dans laquelle la production se trouve après le double-succès d’audience des deux séries en 1976. En effet, on semble davantage miser sur la surenchère et la facilité dans ce double-épisode avec les multiples affrontements, l’emploi prononcé des pouvoirs bioniques à la manière des super-héros et de gadgets futuristes, ainsi que d’éléments empruntés au film catastrophe à la mode pour conclure le tout, avec ce volcan en éruption qui risque de faire disparaître toute la côte du Pacifique, justifiant un abondant emploi d’images tirées d’archives pour le montrer en action.

La critique d’ailleurs attendait les deux séries au tournant à cause de cette popularité. Et clairement le style BD façon série B de science-fiction est venu renchérir leur sentiment négatif à leur égard. Le Daily Variety s’est montré sans aucun doute la plus cinglante à la vue de ce double-épisode en ces termes (traduction libre): « La conclusion est d’un ridicule aussi consommé que son amorce, en misant davantage sur tout un bric-à-brac de gadgets plutôt que sur les personnages et leurs motivations. La finale montrant Steve Austin stopper un volcan en éruption grâce à un joujou temporel lancé dans le cratère est emblématique de cet état de fait et est tellement tiré par les cheveux que même les enfants qui adorent la série vont en rire tellement ils n’en croiront pas du tout leurs yeux. Pour rajouter à l’humour involontaire du résultat, il suffit de voir Lindsey Wagner, madame bionique, fendre en deux des rochers en papier mâché projetés par le Bigfoot; lesdits rochers bondissants également au sol comme des ballons de caoutchouc-mousse à rabais. Clairement, les producteurs des deux séries ont atteint le fond du baril et se contentent d’en gratter les miettes qui restent! »

Malgré tous ces défauts qui ressortent à l’évidence, et qui annoncent partiellement la chute à venir pour les deux séries, il faut savoir se montrer indulgent, ne serait-ce que par le plaisir de voir les deux héros bioniques en action ensemble dans le dernier droit. De plus, retenons cet élément fascinant, quoiqu’un peu frustrant pour certain(e)s; la scène montrant la rencontre entre Jaime et Shalon; les deux femmes les plus importantes dans la vie de Steve. On s’attend à un moment fort au plan dramatique, si on tient compte du fait que Jaime n’ait pas encore retrouvé la mémoire au sujet de son amour pour Steve et que Shalon avait montré un signe de jalousie en découvrant l’existence de Jaime alors qu’elle explorait la mémoire de Steve dans L’Empreinte du diable. Rien de tout cela finalement puisque Shalon désamorce le tout en disant à Jaime perplexe: « Jaime Sommers. Yes, the bionic woman, I remember. I remember you from the brain scan I did on Steve. He has very fond thoughts of you. ».

Plus tard cependant, Shalon va sacrifier sa vie en confiant sa propre dose de « nyotraxine », le remède miracle des extra-terrestres pour sauver la vie de Steve, par amour pour lui. Ses fonctions vitales étant ralenties à l’extrême grâce à son convertisseur temporel, Shalon devra être envoyée à bord du « vaisseau-mère », selon les dires d’Apploy, lors de son prochain passage dans une centaine d’années terrestres, afin qu’elle puisse être guérie. Pour Steve, c’est hélas un autre adieu envers une femme qu’il aime.

Mais au-delà de tout ça, il faut admettre que par moments les acteurs ne croient pas eux-mêmes à ce qu’ils font et en profitent simplement pour y prendre du plaisir à leur manière en ne se prenant pas trop au sérieux. On peut le voir très bien dans la dernière scène quand Jaime se tourne vers le Bigfoot avant de quitter la base des extra-terrestres: « And you... you get a big bionic hug! »; l’essentiel étant que le tout se termine avec le sourire!

Anecdotes :

  • Le titre original de la série, The Bionic Woman, n’est que très rarement cité textuellement dans Super Jaimie, sauf par Oscar dans Bienvenue, Jaimie par exemple. Gillian, Shalon et Nedlick le citent cependant fréquemment dans cette seconde partie pour faire référence à Jaime.

  • En entrevue en 1979, quelques mois avant son décès, Ted Cassidy a raconté que le costume et le maquillage du Bigfoot étaient insupportables, pour ne pas dire un véritable calvaire : « C’était terrible. Ce fut le costume le plus inconfortable que j’ai porté dans ma carrière. Il y eut des moments où je suffoquais de la chaleur tellement j’ai failli m’évanouir à plusieurs reprises, d’autant plus qu’il y avait pas mal de canicule au moment du tournage. C’est comme s’il faisait plus de 200 degrés à chaque fois et il n’y avait pas un seul endroit où mon corps pouvait respirer, tellement les poils du costume et de la perruque couvraient pratiquement tous les orifices. Et avec ces bottes munies de talonnettes, je pouvais encore plus difficilement me mouvoir. Quand la série s’est arrêtée, j’étais le premier gars à être heureux car j’étais certain de ne plus jamais jouer le Bigfoot. » Il allait cependant le jouer une dernière fois au cours de la cinquième saison.

  • Tout comme pour le début de la quatrième saison de L’Homme qui valait trois milliards, le nom de Martin E. Brooks fait sa première apparition sur le générique de Super Jaimie dans cette seconde partie. Le compositeur Joe Harnell y fait également ses débuts comme compositeur attitré à la série, prenant ainsi définitivement la relève de Jerry Fielding, qu’il avait déjà commencé à remplacer vers la fin de la première saison.

  • Fait unique au plan de la trame musicale: Joe Harnell a réussi à fusionner harmonieusement les thèmes des deux séries bioniques lors de la scène finale où Steve et Jaimie courent vers le volcan pour tenter de stopper son éruption.

  • Pour des raisons de commodité, cette seconde partie fut rediffusée en reprise sous la bannière de L’Homme qui valait trois milliards. Le générique d’introduction fut donc remplacé pour la circonstance, mais pas celui de l’épisode, ce qui a fait que Lee Majors a été crédité à deux reprises, comme vedette et artiste invité, tandis que le nom de Lindsay Wagner n’apparaît nulle part alors qu’elle incarne bien entendu la protagoniste principale. De plus, le générique de fin est resté celui de Super Jaimie.

  • Dans une scène à l’hôpital, Rudy Wells vérifie le pouls de Steve Austin en tâtant le poignet droit de son bras bionique. Ce qui ne l’empêche pas d’affirmer à Oscar que sa condition ne cesse d’empirer.

-Oscar: What're you going to do, Jaime?

-Jaime: Oscar, I'm gonna hoof it.

-Oscar: Jaime...

-Jaime: Now, I'll let you know if I find anything. (au pilote d’hélicoptère) What's your security clearance level?

-Pilote d’hélicoptère: Five.

-Jaime: Well, you're about to become a six. See you back at the base. (elle saute en bas). 

-Jaime (seule dans la forêt): Shalon?! Shalon?! (elle entend un bruit de pas lourd approcher) Well, if that's Shalon, she sure has big feet. (elle aperçoit le Bigfoot) Oh, no... (Le Bigfoot fait tomber un arbre) Oh, boy... Steve said you were big, but this is ridiculous.

-Gillian (après avoir guéri Steve): We must leave quickly. I think you should be able to stand now. Can you get out of bed?

-Steve: I think so. I... (il regarde sous les draps) I'm gonna need a pair of pants.

-Steve: Uh oh.

-Gillian: What is it?

 

-Steve (voyant le Bigfoot courir vers eux): Old wide eyes is back.

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2. CAUCHEMAR EN TROIS DIMENSIONS
(NIGHTMARE IN THE SKY)

Résumé :

La première astronaute américaine Kelly Wood, qui a autrefois été entraînée par Steve Austin, travaille maintenant comme pilote d’essai. Alors qu’elle teste un nouveau prototype d’avion, le XJ-7, qui vaut 15 millions de dollars, elle aperçoit dans le ciel un chasseur Mitsubishi Zero japonais de la Seconde Guerre mondiale que la tour de contrôle ne détecte pas sur les radars. Son avion disparaît alors des écrans de détection et tout laisse croire qu’elle s’est écrasée sans avoir pu s’éjecter de l’avion. Kelly est cependant retrouvée bien vivante dans le désert avec son parachute non-ouvert tandis que le XJ-7 est disparu. Elle rapporte le phénomène à Oscar Goldman et Steve, mais personne ne la croit. Soupçonnée d’avoir livrée le prototype à une puissance étrangère ou une nation ennemie, elle risque une lourde condamnation et de perdre sa licence de pilote. Steve croit toutefois à son histoire et en sa compagnie, il entreprend de résoudre ce mystère et de retrouver le XJ-7 afin de l’innocenter.

Critique :

Dernière apparition de Farrah Fawcett dans la série, elle qui fut l’épouse de Lee Majors à l’époque, Cauchemar en trois dimensions marque également le retour du major Kelly Wood, première femme astronaute américaine que l’on a pu voir dans Athéna Un au cours de la première saison. Si la relation entre Wood et Austin dans cet épisode était magnifiquement développée par la scénariste D.C. Fontana, c’est loin d’être le cas dans celui-ci, écrit par le tandem Jim Carlson et Terrence McDonnell.

Aussi bien inspirée par les films de James Bond, notamment Dr. No, pour sa trame de base que par la légende des avions mystérieusement disparus dans le Triangle des Bermudes, l’intrigue, malgré son aura de mystère proposée dans sa prémisse s’avère finalement prévisible et n’apporte rien que la série n’ait pas déjà exploré.

On se gratte même la tête à essayer de comprendre pourquoi des espions ou des criminels possédant tout un arsenal scientifique avancé, permettant des projections holographiques pouvant tromper l’œil humain, avec en prime un puissant interrupteur pouvant couper les moteurs d’avion à distance, puisse s’en servir pour acquérir un prototype militaire de jet dont l’attirail technologique s’avère clairement de moindre valeur.

Malgré cette histoire cousue de fil blanc, la série ne perd pas son sens du rythme, même si c’est fait là aussi au détriment de la crédibilité. On flirte même avec l’humour involontaire, comme lors de cette scène où la jeep de Steve et Kelly est attaquée dans le désert pour ensuite exploser, sans que les bidons d’eau à bord ne soient le moindrement abimée et tombent même à proximité de Steve et Kelly.

Anecdotes :

  • Cette épisode fut le dernier ayant comme artiste invitée Farrah Fawcett et il fut diffusé quatre jours après la première de la série Drôles de dames où elle était l’une des vedettes. Il s’agissait de sa quatrième apparition aux côtés de Lee Majors, et la seconde fois qu’elle incarnait le major Kelly Wood.

  • Donald Moffat fait sa seconde apparition dans la série après avoir figuré dans l’épisode de la troisième saison Super Duel, à nouveau dans un rôle de vilain (le docteur Martin Davis).

  • Dans le rôle du traitre Larry Stover, on retrouve Dana Elcar qui a connu une prolifique carrière à la télévision et au cinéma dans des rôles de soutien, en particulier des fonctionnaires ou des chefs de services secrets. Professionnel efficace, il a eu droit à quelques personnages récurrents pour des séries comme Baretta (Lieutenant Shiller), Les Têtes brûlées (Colonel Lard), Falcon Crest (Carl Reed) et MacGyver (Pete Thornton). Atteint du glaucome à partir de 1991, il devint aveugle et lutta contre cette maladie jusqu’à sa mort en 2005.

  • Deuxième des quatre épisodes écrits par le tandem Jim Carlson et Terrence McDonnell et dernier des quatre épisodes réalisés par Alan Crosland Jr.

  • Bien que Martin E. Brooks soit mentionné au générique, tel que précisé précédemment, le personnage de Rudy Wells n’apparaît pas dans cet épisode. Cela se produira parfois jusqu’à la fin de la série.

  • L’avion que pilote Kelly Wood dans cet épisode est en réalité un TT-1 Pinto d’entraînement. Il fut construit pour la Navy en quantité limitée vers la fin des années 50. Au moment où cet épisode fut diffusé, la compagnie l’ayant construit, « American Jet Industries », a développé une version améliorée de ce modèle, le Super Pinto, un chasseur-bombardier conçu pour combattre les insurrections.

  • Le XJ-7 est souvent citée dans la version originale « X-Ray John Seven ». Cette appellation phonétique est la bonne en ce qui a trait à la police de Los Angeles, mais pour l’Organisation de l’Aviation Civile et l’OTAN, le J aurait dû être appelé Juliet et non John.

  • C’est quand même bizarre que le vilain Martin Davis et son équipe soient capables de disposer d’un équipement vidéo leur permettant de voir notamment un avion de transport de l’US Air Force. À croire qu’ils disposent de la même technologie vidéo avancée des extra-terrestres contrôlant le Bigfoot.

  • Lors d’une scène dans le désert, Martin Davis tente d’effrayer Kelly Wood en se projetant avec une image holographique, comme il avait réussi à le faire avec le « zéro » japonais pour la tromper. Comment fait-il cependant pour transmettre le son de sa voix puisqu’il s’agit d’un hologramme?

  • À nouveau, Steve utilise son bras gauche non bionique, cette fois pour rompre les cordes retenant prisonnière Kelly Wood.

  • Durant la scène de bagarre dans la roulotte des hommes de Martin Davis, Steve repousse certains d’entre eux accidentellement sur le trépied de la caméra puisque que l’image est brièvement de travers.

Le premier titre de cet épisode fut The Edstrom Triangle.

-Docteur Martin Davis: It's been a long time, colonel Austin.

 

-Steve: Is that really you Doctor Davis or another holograph?

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3. MESSIEURS, LE PREMIER MINISTRE
(DOUBLE TROUBLE)

Résumé :

Billy Parker est un humoriste de cabaret de second ordre qui a été opéré à son insu par des agents du bloc de l’Est. Ces derniers lui ont implanté une puce électronique pouvant guider son comportement à distance. Victime d’un accident, Parker est amené à l’hôpital ou des rayons-X détectent la puce en question et l’OSI est alerté. Afin de démasquer les agents ayant inséré cette puce et de connaître leurs intentions, Oscar charge Steve de servir de garde du corps à Billy, en sachant toutefois que ce dernier pourrait le tuer ou le trahir bien malgré lui. Il se trouve que l’humoriste ressemble comme deux gouttes d’eau au nouveau premier ministre du Vorzana, une nation africaine. Or, ce chef d’état est actuellement aux États-Unis pour livrer un discours aux Nations Unis annonçant que son pays quitte son partenariat avec le bloc de l’Est pour s’allier avec l’Occident. C’est pour cette raison que le docteur Barto, un scientifique soviétique, a implanté cette puce dans la tête de Billy Parker, de façon à ce qu’il prenne la place du vrai premier ministre et prononce un discours visant à renforcer l’alliance entre le Vorzana et le bloc de l’Est. Mais Steve veille au grain.

Critique :

Messieurs, le Premier Ministre s’avère un bon exemple d’épisode conçu à partir d’une fausse bonne idée, soit de tirer profit du succès d’un artiste invité reconnu à la scène et à la télévision pour en faire bénéficier la série, voire attirer un nouvel auditoire. Malheureusement, cette association ne profite ni à l’un, ni à l’autre, tellement la conjugaison de leurs talents se révèle une faute de goût rédhibitoire.

Bien que Flip Wilson fût à l’époque un humoriste populaire aux États-Unis, son humour fonctionne très mal dans le cadre de la série. Malgré son aptitude à incarner plusieurs personnages, le scénario, reposant sur la recette du sosie entre un comique de scène et un chef politique africain, dessert aussi bien les possibilités humoristiques que dramatiques des situations. On ne saurait s’opposer à la présence d’humour dans la série, et plusieurs épisodes contiennent des moments forts amusants. Mais jamais cet humour ne venait nuire au récit jusqu’à maintenant, et c’est pire dans la version française alors que le tout passe très mal le filtre de la traduction.

Pour ne rien arranger, les nombreuses invraisemblances, les erreurs techniques (La ville de New York a été manifestement reconstitué partiellement dans les studios Universal) et le recyclage de blagues de Flip Wilson déjà connus du public américain témoignent d’un laisser-aller pour le moins gênant. Le comble étant qu’en dépit des efforts des auteurs au cours de la première saison de surmonter le manichéisme simpliste de la Guerre Froide, cet épisode, comme d’autres plus récents, suit plutôt la tendance inverse en jouant à fond la carte de l’Amérique versus les vilains espions du bloc de l’Est.

On se pose la question d’ailleurs à savoir comment des espions soviétiques ont pu se compliquer la tâche pour tenter de remplacer un chef d’état africain par un humoriste, afin de préserver leurs intérêts aux Nations Unies. Il existe des moyens bien plus simples et efficaces que l’implantation d’une puce dans la tête d’une personne pour modifier et contrôler ses comportements. Bref, rien de positif à retenir de ce Messieurs, le Premier Ministre et il n’est pas étonnant d’ailleurs que les aficionados de la série classe cet épisode comme étant le pire jamais produit.

Anecdotes :

  • Jerry Devine signe ici son deuxième et dernier script pour la série, tandis que Phil Bondelli réalise son quatrième épisode.

  • De son vrai nom Clerow Wilson, Flip Wilson fut l’un des humoristes afro-américains de « stand-up » les plus connus et populaires des États-Unis. Après des débuts sur scène à Harlem, un public plus large découvre son humour grâce à la télévision, notamment par des apparitions remarquées dans des émissions de variétés comme The Dean Martin Show et Laugh-In vers la fin des années 60. En 1970, il obtient son propre show comique pour la télévision, The Flip Wilson Show, qui sera un gros succès d’audience jusqu’en 1974. L’arrivée de Bill Cosby et d’Eddie Murphy et des problèmes avec la cocaïne font que sa cote de popularité baisse à partir des années 80. Il est mort en 1998 à l’âge de 64 ans.

  • L’humour de Flip Wilson repose sur deux éléments essentiels: son talent à composer divers personnages colorés et sa faculté à raconter des histoires scabreuses en employant un argot particulier avec un penchant pour des mots ayant un sens détourné. Ce type d’humour lui a valu d’ailleurs le surnom de Flip qui lui est resté (en anglais, le verbe « flip out » se traduit par « péter les plombs »), mais s’est avéré évidemment peu exportable en dehors des États-Unis étant donné le caractère intraduisible du langage qui fut une carte maîtresse de ses blagues.

  • Simon Scott fait sa troisième et dernière apparition dans la série, cette fois dans le rôle du docteur Barto, le chef du réseau d’agents soviétiques; son unique rôle de vilain après deux avoir incarné deux personnages sympathiques dans Vin, Vacances et Vahinés et Opération Luciole.

  • C’est la deuxième et dernière fois que Steve Austin se trouve à New York pour une mission. C’est dans cette ville qu’il a notamment rencontré Madame le Premier ministre de Pal-Mir au cours de la seconde saison.

  • Le nouveau bureau d’Oscar Goldman est montré pour la première fois dans cet épisode.

  • Billy Parker dit à Steve à la toute fin: « The devil made me do it. » Cette phrase se veut l’une des marques de fabrique de Flip Wilson qu’il emploie régulièrement dans ses numéros. En 1970, il a d’ailleurs remporté le Grammy de l’album d’humour de l’année intitulé: « The Devil Made Me Buy This Dress » où il incarnait un personnage féminin, Geraldine Jones.

  • L’épisode date de 1976, mais une des images d’archives de New York montre un cinéma ayant à l’affiche le film Cosa Nostra: Le Dossier Valachi, mettant en vedette Charles Bronson et Lino Ventura, qui date de 1972.

  • La limousine qui transporte Oscar et Steve à leur arrivée à New York change continuellement de marque, en passant d’une Cadillac à une Lincoln et ainsi de suite.

  • D’après le dialogue, l’avion qui doit emmener Oscar et Steve à New York doit décoller autour de minuit trente. Or par la suite, le décollage de l’avion a lieu en plein jour. De plus, l’atterrissage se fait dans un aéroport situé dans une zone désertique avec des montagnes en arrière-plan, et non dans une zone urbaine comme cela devrait être le cas à New York.

  • Comment Steve peut-il faire du saut à la corde à vitesse bionique dans le labo de Rudy Wells, alors qu’un seul de ses bras est bionique?

  • Dans la scène où Steve est projeté dans une fosse sur un chantier de construction et en sort grâce à ses jambes bioniques, on peut clairement voir que Lee Majors ne porte pas du tout les mêmes chaussures que sa doublure.

  • Les agents de l’OSI chargés par Oscar de trouver un chef politique ressemblant à Billy Parker manquent ou bien de compétence ou bien de lunettes ajustées à leur vue, car aucun d’autre eux n’a remarqué que Billy était presque le sosie du Premier ministre africain du Vorzana; seule la moustache les distinguant tous les deux.

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4. LA LOI DU PLUS FORT
(THE MOST DANGEROUS ENEMY)

Résumé :

Une scientifique, Cheryl Osborne, travaille dans la solitude totale depuis deux ans à Dove Island. Elle essaie de perfectionner un sérum qui pourrait transformer une personne moyenne en génie, en utilisant des chimpanzés comme sujets. Comme elle n’a plus répondu aux derniers appels radio, Steve Austin et Rudy Wells se rendent sur place pour voir ce qui a pu se passer. Arrivés sur l'île, ils découvrent que Cheryl a disparu et que son laboratoire a été détruit. Alors qu’ils fouillent les décombres, Rudy est attaqué et mordu par un chimpanzé qui s'enfuit dans la jungle. En quelques heures, Rudy devient un surhomme psychotique paranoïaque dangereux, qui croit que Steve complote contre lui. L’homme bionique parvient heureusement à retrouver Cheryl qui l’informe que le sérum possède de dangereux effets secondaires, et que les chimpanzés qui en ont été inoculés meurent peu de temps après. Sachant Rudy condamné, Steve empresse Cheryl de préparer un antidote pendant qu’il tente de tendre un piège pour capturer le docteur. Ce dernier cherche pendant ce temps à obtenir davantage de sérum pour conserver ses nouveaux pouvoirs.

Critique :

Sortant enfin des sentiers battus des missions d’espionnage, La Loi du plus fort concentre son attention sur Rudy Wells et donne la possibilité à son interprète, Martin E. Brooks, d’élargir la palette de son jeu. Il est d’ailleurs surprenant que la production n’ait pas pensé plus tôt à confier au personnage un rôle de protagoniste plus important dans d’autres épisodes. Il est vrai que la première tentative dans Le docteur Wells a disparu n’avait pas totalement convaincu au cours de la première saison.

Judy Burns confirme à nouveau ici son statut d’excellente scénariste, sinon l’une des meilleures de la série. Elle maîtrise à nouveau le contexte d’une nature sauvage, comme dans Kamikaze, pour mieux souligner celle de l’homme par opposition à la recherche scientifique censée lui permettre d’évoluer, sans verser dans le cliché moralisateur ou remettre en question ses bienfaits. De plus, elle connaît également parfaitement les paramètres de la série et de ses personnages jusque dans l’écriture des dialogues.

L’idée de base rappelle évidemment en partie la prémisse de L’Incroyable Hulk, développée par Kenneth Johnson et portant sur une expérience scientifique qui tourne mal et qui laisse paraître le caractère primal de sa victime malgré sa grande intelligence. Ce n’est sans doute pas original, mais la qualité de l’intrigue permet de ne rien laisser planer à l’avance au spectateur de ce qui va survenir à Rudy Wells. Par la suite, la tension est savamment bien entretenue devant la difficulté pour Steve de maîtriser à temps son « créateur » afin de le guérir avant qu’il ne soit trop tard.

Le contraste opposant d’ailleurs la force bionique de Steve avec celle de Rudy, provoquée par le sérum, permet aussi de bien entretenir la confrontation entre les deux hommes, en plus de susciter la jalousie chez le savant devenu paranoïaque et incontrôlable. Martin E. Brooks livre une performance sans fautes en n’en faisant jamais trop et en dosant savamment les changements d’humeurs de son personnage, surtout après que le chimpanzé l’ait mordu. Le jeu de l’acteur contribue pour beaucoup à la crédibilité de l’ensemble et à la réussite de cet épisode, malgré le fait qu’il est peu plausible de développer un antidote efficace aussi rapidement étant donné les circonstances évoquées dans le récit.

Anecdotes :

  • Déjà un neuvième épisode réalisé par Richard Moder, l’un des hommes de confiance derrière la caméra au service de la série.

  • Pour son troisième scénario écrit pour L’Homme qui valait trois milliards, Judy Burns a su imprimer à nouveau sa marque à travers un travail de commande. En entrevue, elle a révélé que les producteurs lui avaient demandé d’imaginer un script tournant autour de Rudy Wells comme principal protagoniste. Ayant étudié dans le domaine de la paléoanthropologie, Judy Burns s’est servie de ses connaissances dans ce domaine pour écrire ce nouveau script.

  • Il s’agit d’un rare épisode ne comportant qu’une seule artiste invitée, sans rôles de soutien ni figuration.

  • Dans le rôle de Cheryl Osborne, on retrouve Ina Balin, née Ina Rosenberg à Brooklyn. Son teint olivâtre aux allures méditerranéennes l’a destiné à une carrière largement portée vers des rôles à caractère ethnique, malgré un potentiel qui aurait pu l’amener vers un statut plus prestigieux à Hollywood. Après un début remarqué à 21 ans aux côtés aux côtés d’Anthony Quinn et Sophia Loren dans le film L’Orchidée Noire en 1958, elle est nominée aux Golden Globes dans la catégorie meilleure actrice de soutien en 1960 pour son rôle dans le long-métrage Du haut de la terrasse, qui mettait en vedette le couple Paul Newman/Joanne Woodward. Par la suite toutefois, sa carrière a stagné entre rôles de soutien au cinéma (La plus grande histoire jamais contée) et à la télévision (Bonanza, Mannix, Quincy, Opération vol, Voyage au fond des mers) où certes, elle est plus qu’identifiable, mais sans assez de relief où elle aurait pu se démarquer de certaines de ses consœurs.

  • Très affectée par un voyage au Vietnam en 1970 pendant le conflit, Ina Balin s’est impliquée dans l’évacuation des enfants orphelins en 1975 au moment de la chute de Saïgon, et elle en a adopté trois. Après avoir joué son propre rôle dans un téléfilm relatant ces événements en 1980, elle s’absente progressivement des écrans pour se consacrer à sa vie de famille jusqu’à sa mort prématurée en 1990 à l’âge de 52 ans des suites d’une hypertension pulmonaire.

  • Farrah Fawcett a droit à une dernière apparition dans la série sous la forme d’un caméo. On peut la voir effectivement dans un magazine consulté par Steve et Oscar lors de la conclusion.

  • Martin E. Brooks a particulièrement apprécié tourner cet épisode, lui qui adore faire du sport dans ses temps libres. « Je pouvais enfin courir, sauter et bouger. C’était formidable. » a-t’il affirmé en entrevue.

  • Lorsque le docteur Osborne voit Steve Austin faire usage de sa force bionique, elle croit à prime abord qu’il a été mordu par un chimpanzé comme Rudy Wells, puisqu’elle ignore qui il est vraiment.

  • Lors du tournage de la scène où Steve est suspendu la tête en bas par Rudy Wells, les pieds attachés par une corde autour d’une branche d’arbre, Lee Majors n’a pas oublié son sens de l’humour malgré l’inconfort de sa position. À la fin de la prise, l’acteur s’est exclamé : « Est-ce que quelqu’un peut me libérer? Mon œil bionique est sur le point de me lâcher! »

  • Erreur de continuité: le fil de fer utilisé par Rudy Wells pour suspendre Steve à un arbre se transforme subitement en corde souple dont Steve use pour sortir Rudy des sables mouvants un peu plus tard. Il est d’ailleurs étrange que ce fil de fer conserve sa forme en spirale après que Steve se soit libéré, malgré le poids et la force de ses jambes bioniques.

  • Comment Rudy Wells peut-il écouter les enregistrements de Cheryl Osborne avec un lecteur de cassettes portatif alors qu’elle enregistre vocalement les résultats de ses expériences avec un enregistreur à bandes magnétiques?

  • Selon cet épisode, les chimpanzés peuvent être jusqu’à cinq fois plus forts que les humains.

-Steve: This uh, this may sting a little, doc.

-Rudy Wells: Hey, that's my line!

 

-Oscar (à un chimpanzé): You ever consider government service, Billy?

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5. H+2+O = MORT
(H+2+O = DEATH)

Résumé :

Une cellule d’espionnage indépendante du nom d’Oméga met l’OSI sur les dents après le vol de plusieurs secrets scientifiques concernant le projet Fusion, qui vise à séparer les atomes d’hydrogène et d’oxygène à l’intérieur des molécules d’eau. Steve se fait passer pour un scientifique endetté prêt à vendre un de ces secrets au plus offrant; un gadget permettant une plus grande autonomie d’oxygène lors des plongées sous-marines. Un certain homme d’affaires et propriétaire d’un parc d’attractions, Theodore J. Matheson, se montre intéressé par l’invention et demande à voir une démonstration avant de s’en porter acquéreur. Dans le même temps, la route de Steve croise celle d’une scientifique de l’OSI, Ilse Martin, qui se trouve à être un agent double travaillant à la fois pour le compte d’Oméga et le Secrétaire d’État américain. Tout ce beau monde ignore que ce gadget n’est qu’un faux conçu par Rudy Wells, qui ne fonctionne que grâce à la structure bionique de Steve, afin d’appâter Oméga et de mettre fin à ses activités sur le sol américain.

Critique :

Malgré une erreur dans le titre (le chiffre 2 n’étant pas un élément dans la formule de l’eau H2O), cette nouvelle intrigue d’espionnage rehausse un peu le niveau en comparaison d’autres épisodes. Cela est dû en partie à une certaine complexité dans son contenu sans toutefois laisser le spectateur sur la touche au niveau de la compréhension. De plus, elle propose également un emploi aussi inaccoutumé que singulier des pouvoirs bioniques de Steve, alors que Rudy Wells conçoit un gadget scientifique pour appâter et tromper les espions du réseau Oméga, qui ne fonctionne uniquement que grâce à la bionique.

Bien sûr, il est toujours incongru de voir Steve se faire passer pour quelqu’un d’autre dans sa mission, lui qui devrait être largement reconnu, surtout par les espions d’Oméga et leur chef qui ne doivent pas ignorer l’existence de notre héros astronaute ayant marché sur la Lune. Mais en dehors de cette lacune, cet épisode se suit très bien et nous tient en haleine jusqu’à la fin grâce à la contribution des personnages secondaires, notamment l’agent double Ilse Martin. Un peu comme avec Clarke Templeton O’Flaherty dans Un homme de confiance, Steve et Oscar ont un doute sur elle et sur ses vraies intentions car on ignore de quel côté elle penche au cours de la mission; la différence étant que sa présence s’y avère plus crédible et justifié, comme on le découvrira à la toute fin.

Le récit nous montre également un rare cas où le Secrétaire d’État, visiblement concerné par le vol de secrets scientifiques par Oméga, agit indépendamment de l’OSI, alors qu’on a pu voir qu’Oscar Goldman avait toujours le soutien et la collaboration du politicien dans plusieurs épisodes précédents. Il semble que devant un enjeu aussi important pour la sécurité nationale des États-Unis et le coulage d’informations qui a permis ces vols de secrets pourtant classés « top-secret », le Secrétaire d’État n’a pas eu autant confiance en Oscar et à ses employés. D’ailleurs, Oscar offre pour la première fois sa démission dans cet épisode, alors qu’il affirme s’inquiéter autant de la baisse de fonds consacrés à l’OSI que de son impuissance au départ à contrecarrer la cellule Oméga.

Il y a quelque chose d’hitchcockien dans la narration de cet épisode. Non seulement, on se rend compte que les éléments scientifiques convoités par Oméga se révèlent un « MacGuffin », mais que la véritable identité d’Oméga, dévoilée très tôt aux spectateurs, n’a également aucune importance. Dans le cadre de la série, ce type de scénario n’atteint évidemment pas le niveau du maître du suspense, mais le tout demeure divertissant de bout en bout et n’est pas dépourvu d’un certain panache, voire d’un humour complice qui est cette fois dans le ton.

Anecdotes :

  • Auteur, producteur et réalisateur fortement coté dans le domaine de la télévision, John Meredyth Lucas livre ici sa toute première contribution dans la série, bien que tardivement. Largement connu pour son travail dans Star Trek, Zorro, Ben Casey, Le Fugitif, et Mannix, H+2+O = Mort s’avère son unique contribution comme réalisateur, mais c’est aussi le premier de six scénarios écrits pour la série, alors qu’il sera davantage impliqué sur le plan de l’écriture au cours de la cinquième et ultime saison. Il est mort en 2002 à l’âge de 83 ans.

  • Beauté blonde née en Allemagne sous le nom de Else Schletz-Ho, Elke Sommer (Ilse Martin) a grandi en Grande-Bretagne avant de débuter comme mannequin. Après avoir remporté un concours de beauté en Italie, elle a commencé à attirer l’attention de réalisateurs italiens, comme Vittorio de Sica, et ainsi a débuté sa carrière cinématographique où elle est devenue, d’abord en Europe puis à Hollywood, un véritable sex-symbol au cours des années 60. Polyglotte (elle parle 7 langues), elle s’est montrée à son aise aussi bien dans la comédie (Quand l’Inspecteur s’emmêle) que dans le drame (Pas de lauriers pour les tueurs) mais sa carrière a plafonné dès la fin de la décennie au même titre que la qualité des films où elle est apparue a globalement diminué. Elle est alors confinée à des présences sporadiques à la télévision (L’Île fantastique, La croisière s’amuse) ou dans des séries B internationales (La Maison de l’exorcisme, L’étrangleur invisible), tout en délaissant progressivement le métier d’actrice pour se consacrer à d’autres projets comme chanteuse de cabaret, autrice de livres et artiste-peintre.

  • Linden Chiles (l’espion Oméga) a connu une carrière axée essentiellement à la télévision et au théâtre à partir des années 60 jusqu’à sa mort en 2013. Il s’est surtout spécialisé dans des rôles de professionnels sur plusieurs épisodes de séries comme Perry Mason, Sur la piste du crime, Les Rues de San Francisco, Barnaby Jones et Quincy. On se rappelle surtout de lui pour son rôle récurrent d’enquêteur des assurances Henry DeWitt dans Banacek et pour son rôle de « guest-star » dans le double épisode de la seconde saison de Super Jaimie, Rinja Gabrin.

  • L’acteur néerlandais John Van Dreelen (Theodor J. Matheson) fait ici sa deuxième et dernière apparition dans la série après avoir participé à l’épisode de la première saison Le Docteur Wells a disparu.

  • C’est la première des deux apparitions de l’acteur Robert J. Hogan dans la série. Très omniprésent dans le paysage télévisuel lui aussi à partir des années 60, que ce soit dans le drame (Sur la piste du crime, Hawaï, Police D’État, Cannon, Le Justicier, K2000) où la comédie (Peyton Place, Opération Charme, Batman, M.A.S.H.), il est un des rares comédiens à avoir participé dans deux séries américaines reconnus pour leur longévité: Gunsmoke et New York – Police judiciaire.

  • Cet épisode montre un autre cas où Steve Austin repousse un adversaire avec son bras gauche tout en conservant sa force bionique.

  • Pour expliquer comment son gadget fonctionne, Rudy parle de piles à combustible brûlant de l'hydrogène tout en extrayant de l'oxygène respirable dans l'eau. Scientifiquement, cela serait impossible car la combustion de l'hydrogène consommerait entièrement ou en partie l'oxygène produit.

  • Autre erreur concernant le gadget pour appâter Oméga: Rudy parle de la perte de bulles d’hydrogène à la surface de l’eau. Sauf que lorsque Steve l’utilise sous l’eau, aucune bulle n’est visible. Lee Majors (ou son double cascadeur) retient donc clairement son souffle.

  • Erreur de continuité: La combinaison de plongée d’Ilse Martin est noire dans sa partie inférieure lorsqu’elle entre et sort de l’eau. Mais quand Steve la libère de la cage alors qu'ils sont sous l'eau, la partie inférieure est orange.

  • Dans cet épisode, Ilse Martin affirme avoir une cote de sécurité de niveau 12. Il s’agit du niveau de sécurité le plus élevé jamais cité dans la série (la connaissance de la bionique, on s’en rappelle, nécessite une habilitation de sécurité de niveau 6), malgré certaines incohérences dans quelques épisodes antérieurs. Étant donné qu’elle travaille supposément pour la sécurité interne de l’OSI, il est toutefois possible qu’elle ait un niveau supérieur à celui de la plupart des membres de l’organisation (Rudy Wells, par exemple, a le niveau 7). Son niveau peut donc dépasser celui d'Oscar, étant donné qu'elle travaille sous les ordres du secrétaire et qu’Oscar ignore sa mission.

-Steve: I was just out jogging.

-Officier de Police: Don't you think it would be easier in the road than in a cornfield?

-Steve: Well that's the way I learned it back on the farm.

 

-Steve (à Ilse Martin): All right, then you know how much I earn. You can tell the OSI I'm sick of working for a government that doesn't appreciate their scientists. I'm tired of being paid less than some teenager who sings out of tune. Most of all tell them I'm sorry that you're a spy.

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SUPER JAIMIE : POUR LA VIE D'OSCAR - 1ÈRE PARTIE
(KILL OSCAR - PART 1)

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Résumé :

Un ancien scientifique de l’OSI, le docteur Franklin, cherche à se venger de son ancien employeur en planifiant le vol d’un nouveau dispositif de contrôle climatique dont il a lui-même conçu autrefois les plans. Financé par la Russie, qui tient également à mettre la main sur ce dispositif, le Dr. Franklin a conçu des « fembots », des robots féminins destinés à remplacer les secrétaires des personnes haut-placées au sein de l’OSI comme Oscar Goldman et Rudy Wells. Cette première partie de son plan réussie, Franklin fait alors kidnapper Oscar, malgré l’intervention de Jaime Sommers. Cette dernière en vient à soupçonner la secrétaire Callahan, dont le témoignage sur les événements précédents l’enlèvement lui semble incohérent, sans savoir qu’il s’agit d’un robot à son effigie. Elle ignore aussi que Franklin connaît maintenant l’existence de ses pouvoirs, lui qui surveille le tout à distance grâce à ses « fembots ».

Critique :

Commencé dans Super Jaimie, Pour la vie d’Oscar fut le dernier des « épisodes croisés »  avec L’Homme qui valait trois milliards et surtout le plus ambitieux de tous avec ses trois parties qui en font la durée de long-métrage. C’est également la dernière fois que Steve et Jaime travailleront ensemble avant les trois téléfilms-réunion qui seront diffusés vers la fin des années 80.

Cette trilogie marque également le retour d’un ennemi récurrent pour Steve Austin: les « robots », auquel il avait été confronté dans les deux épisodes du même titre Le Robot et dans Vacances forcées au cours des deux premières saisons. Pour éviter toutefois une certaine répétition, son créateur original, le savant Dolenz, a été écarté dans l’écriture du script pour un autre scientifique dont la mégalomanie fût à la hauteur du projet: le docteur Franklin. Ce faisant, les scénaristes ont mis de côté la malice humoristique qu’avait apportée Henry Jones dans le rôle de Dolenz pour une approche plus sérieuse, et le choix de John Houseman, acteur de théâtre réputé et ancien collaborateur d’Orson Welles, pour jouer le rôle de Franklin témoigne de cette volonté des auteurs.

Cette première partie se paye donc le luxe de bien prendre le temps de mettre en place son intrigue et le danger à venir pour Jaime et Steve. Dès les premières minutes, le public est informé de l’existence des robots au moment où Franklin démasque une de ses assistantes devant son commanditaire. Le public découvre également qu’il ne s’agit plus de robots, mais bien de « fembots » qui seront les adversaires de nos héros. On apprendra plus tard que Franklin ne tient pas en haute estime la gente féminine et sa misogynie pourrait en partie expliquer le fait qu’il ait surtout crée davantage des androïdes « femelles » qu’il peut contrôler comme il le désire.

Et toujours pour bien marquer le sérieux de l’affaire, les auteurs ont imaginé comme moteur de leur scénario un dispositif de contrôle climatique que l’OSI cherche à mettre au point. La conscience environnementale et les risques concernant les changements climatiques ayant fait leur apparition dans le débat public au cours des années 70, les auteurs ont eu la bonne idée d’avoir su profiter d’un enjeu déjà d’actualité à l’époque, même si leur approche demeure au niveau d’une série B avec un contenu destiné d’abord à plaire aux fans de la série.

Ceci dit, le sérieux du récit n’écarte pas certains segments d’humour bienvenus, et le retour de la secrétaire Peggy Callahan, qui est évidemment remplacée par une version « fembot » dans cette première partie, permet quelques moments comiques, notamment dans une scène de dialogue entre elle et Jaime au tout début. Inversement, la scène finale de cette première partie n’est pas aussi drôle pour Jaime qui se retrouve confrontée avec la version « fembot » de Callahan et l’assistante du docteur Franklin, alors que la femme bionique découvre leur véritable nature et cherche à fuir après une lutte inégale. Elle connaît toutefois un sort presque similaire à Steve dans Le Retour du scalpeur alors que ses jambes bioniques sont sévèrement endommagées et qu’elle risque de mourir à son tour. Cette fois, c’est Steve qui prendra la relève pour la suite, diffusée cette fois dans L’Homme qui valait trois milliards.

Anecdotes :

  • Dans le rôle du vilain docteur Franklin, John Houseman n’a nul besoin de présentation. Né en Roumanie en 1902, il a fondé le célèbre Mercury Theater avec nul autre qu’Orson Welles en 1934. Les deux hommes se sont séparés au moment de la confection du chef d’œuvre Citizen Kane en 1941 pour des questions d’égo. Il est alors devenu producteur de films dont certains devinrent marquants (Le Dahlia bleu, Les Ensorcelés, Jules César, Les contrebandiers de Moonfleet), ainsi qu’un professeur réputé dans la formation d’acteurs et d’actrices (Robin Williams et Christopher Reeve ont été ses élèves). Par la suite, il vint occasionnellement interpréter quelques rôles au cinéma et à la télévision à partir des années 60 (Sept jours en Mai, Rollerball, Les Trois Jours du Condor, Monsieur Saint-Ives).

  • Son apparition dans L’Homme qui valait trois milliards et Super Jaimie était sa toute première dans des séries hebdomadaires, et nul doute que le fait d’avoir croisé Lindsey Wagner sur le plateau de La Chasse aux diplômes, où il a remporté l’Oscar du meilleur acteur, a permis de le voir dans ce rôle de vilain qu’il impose de sa présence face à nos héros bioniques. N’ayant jamais pris sa retraite, il est mort en 1988 à l’âge de 86 ans.

  • Après déjà deux apparitions dans L’Homme qui valait trois milliards, Jack Colvin livre ici sa seule contribution à Super Jaimie. Son rôle de commanditaire du docteur Franklin, le baron Constantine, disparaît toutefois sans explications après cette première partie.

  • Première présence de Jennifer Darling dans le rôle de la secrétaire d’Oscar Goldman, Peggy Callahan, dans Super Jaimie après trois apparitions dans L’Homme qui valait trois milliards. L’actrice a profité pleinement de l’occasion de pouvoir également interpréter une version robot de son personnage, qui se bat d’ailleurs avec Jaime à la fin de cette première partie.

  • Née Gloria Angelina Katharina Alletto, Corinne Michaels (la secrétaire de Rudy Wells Lynda Wilson et son double-robot), rebaptisée Corinne Camacho après un divorce et un second mariage, a connu une carrière télévisuelle qui a duré pendant trois décennies. Elle s’est notamment imposée dans le soap opera Des jours et des vies, ainsi que dans le rôle récurrent du docteur Jeanne Bartlett dans la série Médecins d’aujourd’hui. Après sa carrière d’actrice, elle s’est consacrée aux personnes âgées en dirigeant un hospice et a également écrit et composé de la musique et des chansons pour enfants. Elle est décédée en 2010 du cancer à l’âge de 68 ans.

  • Dans le rôle de l’androïde Katy, également assistante du docteur Franklin, La jeune canadienne rousse Janice Whitby, née en 1950, a trouvé là son rôle le plus célèbre de sa courte carrière d’actrice. Issue du chant et de la danse classique, elle a fait ses débuts en étant membre des « Golddiggers », une troupe de chanteuses et danseuses qui a régulièrement performée aux côtés de Dean Martin vers la fin des années 60 dans le talk-show célèbre The Dean Martin Show. Suivirent quelques sporadiques apparitions à la télé (Baretta, Cannon, Urgences!) et un rôle notable au cinéma dans le film de Mel Brooks, Le Shérif est en prison. Disparue des écrans aussi vite qu’elle est apparue, elle s’est recyclée dans le design graphique.

  • En réalisant cette première partie ainsi que la troisième, Alan Crosland Jr. a dirigé son huitième et neuvième des onze épisodes sous sa gouverne avec Super Jaimie.

  • Auteur et producteur dont la carrière fut exclusivement orientée vers la télévision (Gunsmoke, Annie, agent très spécial, Dossiers brûlants, Le cheval de fer) Arthur Rowe a écrit pas moins de 19 épisodes pour Super Jaimie et en a produit huit. Également auteur de la suite de ce triple-épisode, Le Prisonnier de Las Vegas, il a pris sa retraite après avoir produit et écrit pour la série L’Île fantastique. Il est décédé à 74 ans en 1998.

  • Aux côtés d’Arthur Rowe au scénario, Oliver Crawford a livré ici son unique travail pour les deux séries avec ce triple-épisode « croisé ». Son nom est également au générique d’épisodes de séries comme Médecins d’aujourd’hui, Ben Casey, Le Fugitif, Star Trek et Les Mystères de l’Ouest entre autres. Il est mort en 2008 à l’âge de 91 ans.

  • Comme il arrive parfois, lorsqu’une histoire est divisée en épisodes de plusieurs parties, certains changements se sont produits au moment de leur rediffusion en reprise, une fois les deux séries en syndication. Ainsi, le thème musical de Jerry Fielding pour Super Jaimie a été remplacé par celui de Joe Harnell par la suite. De plus, à la fin de chaque partie, la mention « To Be Continued » était accompagnée du nom de la série où la suite se déroulait. Une fois rediffusée en reprise, le nom de la série a disparu et seule la mention « To Be Continued » est restée, sauf pour certaines éditions DVD qui ont conservés la première version originale.

  • Rudy Wells a souvent apporté des mises à jour aux membres bioniques de Steve et Jaime à travers les deux séries. Dans cette première partie, Rudy a mis au point un petit appareil pour l’oreille bionique de Jaime capable de capter les ultrasons. Sans qu’elle le sache, cet ajustement de Rudy lui permet de détecter les « fembots » du docteur Franklin, alors qu’elle croit en fait à un mauvais fonctionnement tellement le son est strident et douloureux. On peut toutefois se poser la question à savoir si Jaime peut capter ces ultrasons par l'intermédiaire d'un téléphone lorsqu'elle parle à la version fembot de Callahan.

  • Le titre Kill Oscar fait référence à un ordre du directeur de l’OSI de le tuer ou de le considérer comme déjà mort en cas d’enlèvement. Ironiquement, cet ordre peut résulter du fait qu’Oscar avait été kidnappé par le savant Dolenz et remplacé par un double robot dans l’épisode de la seconde saison Le Robot, et c’est à nouveau ce qui se produit dans cette première partie.

  • Kenneth Johnson en entrevue a révélé que l'acteur John Houseman travaillait avec un rythme si lent qu'il fallait parfois plus d'une journée pour finir le tournage d'une scène où il figure.

  • Malgré ses qualités, cette première partie contient un nombre incalculable d’erreurs qu’il serait trop long de lister complètement ici. Citons-en néanmoins quelques-unes comme l’ordre des événements qui ne cadre pas logiquement entre l’enlèvement de Lynda Wilson, la secrétaire de Rudy Wells, son remplacement par sa version « fembot » et le kidnapping d’Oscar, malgré l’intervention de Jaime. Sans parler du recyclage des mêmes plans de la camionnette de Franklin qui sert aux deux kidnappings et le fait que Katy porte le même costume malgré que les deux enlèvements ne se déroulent pas la même journée. À noter également que durant l’enlèvement d’Oscar, après un plan de Katy à bord de la camionnette, s’enchaîne un plan rapproché de Franklin dans son labo avec Katy derrière lui portant un costume différent, comme si elle était en deux endroits à la fois.

  • La séquence de combat entre Jaime et deux « fembots » (la doublure du Callahan et Katy) dans l’appartement de Peggy Callahan contient également sa part d’erreurs. En premier lieu, Katy porte à un doigt de sa main gauche une alliance ! En second lieu, le masque robot de Katy, après que Jaime lui eut arraché le visage, apparaît trop évident, alors qu’il y a une trop grande différence entre la peau humaine du visage masqué (bien plus pâle) et du reste du corps visible de la cascadeuse (cou et bras), malgré le foulard autour du cou censé cacher le fait qu’il s’agit d’un masque. Et finalement, lorsque Jaime fait tomber une bibliothèque sur Katy avec son bras bionique, les livres ne tombent pas en premier, comme s’ils étaient collés au meuble.

  • Infiltrée dans les bureaux de l’OSI, la version « fembot » de Lynda porte le même costume le lendemain de son entrée en scène! En fait, le plan la montrant en train d’observer Rudy Wells assise à son bureau a également été recyclé.

  • Franklin affirme ignorer que Rudy Wells a conçu des êtres bioniques, ce qu’il découvre grâce à la « fembot » Lynda. Comment sa programmation peut-elle alors lui permettre de participer aux tests que Rudy pratique sur Jaime sans être démasquée, alors que la vraie Lynda est habilitée au niveau de sécurité donnant accès à tout ce qui concerne la bionique?

  • Au début de l’épisode, Callahan affirme à Jaime être sous pression qu’elle est débordée par le travail. Plus tard dans la journée, Callahan a pourtant le temps de discuter avec sa mère au téléphone.

  • Callahan connaît visiblement le bureau d’Oscar comme sa poche, jusqu’à l’endroit où il range ses dossiers ultra-secrets. Serait-il possible qu’Oscar ait enfin abandonné le fait de changer de secrétaire tous les trois mois et de faire confiance définitivement à Callahan pour le poste, surtout après avoir aidé Steve en mission peu de temps auparavant?

  • Les images transmises au docteur Franklin par les « fembots » indiquent qu’enfin la caméra a adéquatement adopté le point de vue à la première personne, ce qui était un problème dans certains épisodes précédents comme ceux impliquant le Bigfoot et les extra-terrestres.

  • Pour la première fois depuis la transformation de Jaime en femme bionique où elle a failli en mourir, le dialogue fait référence à la possibilité d’un nouveau rejet de la greffe, cette fois dans le cas où Jaime serait sérieusement blessée, comme cela s’avère le cas à la toute fin de cette première partie. Fort heureusement, Jaime arrivera à récupérer de ses blessures à temps pour la troisième partie.

  • Lorsque cette première partie fut rediffusée en syndication, la musique du générique de Super Jaimie, composée par Jerry Fielding, fût légèrement modifiée par Joe Harnell pour lui donner une tonalité plus terrifiante. Cette seconde version figure sur les éditions en DVD de Super Jaimie alors que la version originale se trouve sur les éditions DVD de L'Homme qui valait trois milliards.

-Rudy: I've developed some sonic techniques that are really revolutionary.

-Jaime: I'm not so sure I want a revolution going on in my ear.

-Rudy: If these tests prove out my theory, we'll be able to communicate in ultrasonic ranges. Nobody'll hear it but you and Doberman pinschers.

-Jaime: Uh... Rudy, now you know I love you, but... uh... if you think I'm gonna come running every time you blow a dog whistle, you're out of your mind.

-Steve (jouant à la balle au mur avec Jaime): We definitely should have a bet on this game - and I have a pretty good idea on what the price should be...

-Jaime (petit sourire en coin): You think you can give me a hint without us getting arrested?

-Franklin (découvrant la nature biunique de Jaime): Yes, the girl is valuable. But, my Fembots can do anything she can.

-Baron Constantine: Not quite. As a human being, she can think for herself.

-Franklin (ton méprisant): Since when is thinking for herself an asset… in a woman?

 

-Jaime (frustrée que Steve et ensuite Oscar aient dû annuler un déjeuner avec elle): What is this? All my men, they tell me how much they like me, and then nobody'll stick around to feed me?

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6. POUR LA VIE D'OSCAR - 2ÈME PARTIE
(KILL OSCAR - PART 2)

Résumé :

Jaime Sommers a réussi à échapper aux « fembots » du docteur Franklin en tentant d’arracher la vérité à la fausse Callahan sur les circonstances de l’enlèvement d’Oscar et de la vraie Callahan. Dangereusement blessée aux jambes lors de sa fuite, Jaime est en danger de mort alors que Rudy Wells craint un nouveau rejet de sa greffe bionique. Steve Austin entre alors en scène afin de retrouver Oscar et la vraie Callahan. Steve doit agir en secret car Oscar a laissé des instructions pour qu’on le tue afin de ne pas servir d’otage ou de moyen de pression sur le gouvernement en cas de kidnapping. À partir de la fréquence de la nouvelle oreille de Jaime, qui semble s’aligner sur celle des « fembots », Steve parvient à trouver le repaire de Franklin dans une ancienne base désaffectée de l’OSI. Sur place, il parvient à libérer Oscar et Lynda, la secrétaire de Rudy Wells. En réalité, Steve n’a ramené qu’un double-robot d’Oscar conçu par Franklin. Grâce à ce double, le scientifique aigri parvient à faire emménager le nouveau dispositif de contrôle climatique qu’il convoitait au sein même de sa nouvelle base.

Critique :

Au même titre que dans Le Retour du scalpeur, cette deuxième partie se concentre sur un des deux héros bioniques qui remplace l’autre hors de combat. Sauf que cette fois c’est Steve Austin qui prend la relève de Jaime Sommers. Le kidnapping d’Oscar ôtant la capacité de l’OSI d’agir officiellement, Steve est seul, bien qu’il ait l’aide de Rudy Wells, pour contrecarrer les plans du docteur Franklin et sauver Oscar et les secrétaires de l’OSI kidnappées et remplacées par des « fembots ».

À l’instar de l’épisode Le Robot où Dolenz avait conçu une version androïde d’Oscar Goldman, Franklin fait de même dans cette deuxième partie afin de tromper Steve, mais surtout pour manœuvrer afin de s’emparer du dispositif de contrôle climatique crée par l’OSI. Steve a beau avoir démasqué la supercherie et vaincu la copie robot d’Oscar, Franklin est tout de même parvenu à ses fins et menace de faire chanter les autorités maintenant qu’il peut changer le climat à sa guise n’importe où dans le monde.

Si l’emploi d’une doublure robotisée d’Oscar n’est pas original et permet une seconde confrontation entre ce dernier et Steve afin de pousser une recette qui a déjà fonctionnée, il faut reconnaître que les auteurs ont bien incorporé ces éléments de déjà-vu dans la suite de leur intrigue et parviennent à renouveler quelque peu les moyens que prend Steve pour démasquer le faux Oscar. Qui plus est, alors que le public croit que le tout va se conclure dans cette seconde partie, surtout au moment où Steve croit avoir délivré le vrai Oscar, le tout se déroule pourtant inexorablement vers une troisième partie sans qu’il puisse s’en rendre compte.

Fait exceptionnel: cette seconde partie a été écrite et réalisée par des personnes différentes de la première. Si cela s’explique par la volonté des producteurs d’accélérer le tournage des épisodes de cette « trilogie », il y a toujours le risque d’erreurs de continuité dans la narration. Heureusement, cette dernière n’est pas trop affectée, bien qu’on se demande vers la fin de cette seconde partie comment Jaime Sommers ait pu se remettre sur pied aussi rapidement après avoir été en danger de mort, et comment le personnage du commanditaire du docteur Franklin ait pu disparaître sans explications. Néanmoins la table est mise pour une troisième et dernière partie alors que Steve et Jaime sont sur le point de livrer la bataille finale contre Franklin.

Les fans et le public ignoraient par contre que cela allait être la dernière fois qu’ils verraient Steve et Jaime ensemble au petit écran. Du moins pendant quelques années.

Anecdotes :

  • Pour les besoins de la production et afin d’accélérer le tournage de ce triple-épisode « croisé », le réalisateur Barry Crane a pris la relève d’Alan Crosland Jr. à la direction de cette seconde partie. Également au plan du scénario, l’acteur et auteur William T. Zacha est venu assurer la version finale du script à partir de l’histoire complète élaborée par Arthur Rowe et Oliver Crawford. C’était la deuxième contribution en tant que scénariste pour William T. Zacha.

  • À la fin de la première partie apparaît un personnage, Jack Hanson, qui a pris de l’importance dans cette seconde partie. Cet agent du NSB (National Security Bureau) est là pour s’assurer que les dernières volontés d’Oscar soient exécutées, notamment son exécution en cas de kidnapping. C’est donc lui qui est en charge temporairement de l’OSI et il n’a pas entièrement confiance en Steve et Jaime. L’acteur qui l’incarne est Jack L. Ging, que l’on a pu voir dans un autre rôle dans l’épisode de la deuxième saison Reconstitution.

  • C’est la seconde et dernière fois que Steve est opposé à une version robotisée de son ami et patron Oscar Goldman. On peut d’ailleurs constater lors de cette séquence de combat où ils s’affrontent que certains pans des murs n’ont pas la même teinte de couleur, identifiant ainsi les endroits truqués où les acteurs sont censés frapper du poing pour faire croire à la force bionique ou cybernétique de leurs personnages.

  • Après que Steve ait retiré le visage du robot ayant pris la place d’Oscar, on note que les plis sur le front sont disparus et que les yeux sont devenus bleus, alors qu’Oscar a les yeux bruns. Ces deux erreurs illustrent encore la faiblesse dans la conception des masques-robots qu’on avait pu déjà voir dans la première partie.

  • C’est la dernière fois que l’on peut voir Steve et Jaime s’embrasser avant la fin de leurs séries respectives. Il faudra attendre les téléfilms-réunions une dizaine d’années plus tard pour qu’ils s’embrassent de nouveau.

  • Lors de sa rediffusion en syndication, cette seconde partie a vu le générique d’ouverture de L’Homme qui valait trois milliards remplacé par celui de Super Jaimie pour des raisons de continuité. On retrouve toutefois le générique original de la série dans la plupart des éditions DVD.

  • Pour appâter le public à la fin de la première partie, l’intrigue souligne que Franklin est sur le point de donner l’ordre à la « fembot » Lynda de tuer Jaime pour éviter qu’elle ne révèle la vérité au sujet du remplacement de Callahan par une version « fembot ». Or, au moment où débute cette seconde partie, Franklin n’évoque plus du tout cette possibilité de tuer Jaime. Il faut dire que l’agent Hanson ne semble pas du tout croire à prime abord aux révélations de la femme bionique concernant l’existence de ces « fembots ».

  • Dans la portion au tout début qui résume la première partie, le plan montrant Jaime sautant de l’immeuble pour échapper aux « fembots » est beaucoup plus éloigné que dans l’épisode précédent. Ce faisant, la doublure de Lindsey Wagner ne saute plus en bas de la même manière car elle prend une position de côté afin de pouvoir atterrir en douceur sur un grand coussin gonflable, alors que dans la première partie, la doublure saute afin de pouvoir atterrir sur ses pieds, justifiant ainsi la blessure aux jambes bioniques de Jaime.

  • Alors qu’il cherche Oscar en explorant la première base de Franklin, Steve est confronté à deux « fembots », Katy et « Callahan ». Pour les mettre hors d’état de nuire, Steve détruit une antenne de transmission et on peut voir les deux « fembots » marcher et se comporter de manière « déréglées ». Pourtant, la « fembot » aux côtés de Franklin à ce moment-là ne semble pas du tout affectée, ni la « fembot » Lynda à l’OSI.

  • On peut se demander comment, malgré sa position au sein de la sécurité nationale, l’agent Jack Hanson a appris que c’est bien le docteur Franklin qui a kidnappé Oscar car aucun indice ni indication n’a pu permettre à ce dernier de le savoir.

  • Les coordonnées de la première base de Franklin sont de latitude 38"50' Nord et de longitude 63"10' Ouest, soit en plein milieu de l’océan Atlantique. Il est donc impossible pour Steve de s’y rendre par hélicoptère comme il est montré dans cet épisode, tout comme il est impossible que cette base soit située dans les Caraïbes d’après le dialogue.

  • En revanche, les coordonnées de la base de l’OSI, dont Franklin prend possession pour la suite de son plan, indique une île fictive au nord des Bermudes, l’île Saint-Émile. Cette base de l’OSI est surnommée « The Still » dans la version originale.

  • Détail amusant: Quand Steve se trouve dans la salle de contrôle de la première base de Franklin, il ne voit pas du tout « Oscar » ou une autre version robot de ce dernier dans un des tubes où le savant met habituellement ses créations robotiques. Puis, Steve trouve Oscar enfermé et ligoté dans une autre pièce sans savoir qu’il s’agit d’un robot. On peut présumer qu’il existe peut-être une version où Steve découvre plutôt Oscar dans un des tubes de Franklin afin de donner un indice au spectateur qu’il ne s’agit pas du vrai Oscar. Puis, que cette version fut sans doute remplacée malgré qu’un plan ait été conservé dans la version finale sans souci de continuité.

  • On peut voir la « fembot » Lynda, après avoir été démasquée et mise hors-fonction, respirer alors que Steve et Rudy la transporte dans une autre pièce.

  • Durant la séquence où Steve obtient la preuve qu’Oscar est en réalité un robot, les images que voient le docteur Franklin par les yeux d’Oscar ne sont pas filmées avec un point de vue à la première personne, comme cela est censé l’être. Pourtant, la première partie était exemplaire à cet égard avec les images correctement filmées à la première personne des différentes « fembots » transmises à Franklin.

  • Avec le peu de considération de Franklin pour la gente féminine, il est assez bizarre qu’il donne à Peggy Callahan une paire de lunettes solaires pour lui protéger les yeux au moment où il fait exploser sa première base.

  • Cette seconde partie fût diffusée le soir même de l'Halloween 1976. Au sujet de cette date appropriée pour ce genre d'épisodes, Kenneth Johnson a déclaré en entrevue avoir reçu des messages de nombreux parents lui ayant affirmé que cette trilogie avait par moments fait sursauter de peur leurs enfants. « Je ne m'attendais pas à ce que Pour la vie d'Oscar ait un tel impact de la sorte. Tellement que j'ai eu peur moi-même à l'époque de le constater. » a-t’il dit.

-Franklin: So, there are two bionic people! Well done, Rudy, that's marvelous. After I take over the OSI, I'll have to go through all of Rudy's files. See if he has any other wonderful surprises for us.

-Franklin: How much did your bionic man cost you, Oscar? Five, six million dollars? We shall soon see if it was a good investment, won't we?

-Lynda: Boy, it's spooky looking at myself.

-Rudy: Not only that - d'you know she weighs 482 pounds?

-Lynda: Well, that teaches me one thing.

-Steve: What's that?

-Lynda: I better go on a diet.

-Franklin: I was right. Colonel Austin is on to something. He's never refused a direct order of yours before, has he?

 

-Oscar: Quite often, Franklin. As a matter of fact, when he does do what I tell him to, I'm quite surprised.

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SUPER JAIMIE : POUR LA VIE D'OSCAR - 3ÈME PARTIE
(KILL OSCAR - PART 3)

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Résumé :

Maintenant détenteur du dispositif de contrôle climatique de l’OSI, le docteur Franklin peut imposer ses volontés aux gouvernements de la planète et déclencher des catastrophes écologiques à volonté, tout en signifiant l’inutilité de toute intervention militaire pour le contrecarrer. Maintenant guérie de ses blessures, Jaime Sommers, en compagnie de Steve Austin, se porte volontaire pour tenter de stopper Franklin et de libérer Oscar Goldman et Peggy Callahan, toujours prisonniers du savant. L’amiral Richter, commandant de la Marine américaine, accepte de les faire transporter par sous-marin jusqu’à l’île St-Emile dans les Caraïbes, où se trouve la base de Franklin. Après être arrivés difficilement sur les lieux, Jaime et Steve doivent lutter à la fois contre les éléments météo déchainés et les « fembots » envoyées par le docteur Franklin.

Critique :

Le moins que l’on puisse dire, c’est que plus on avance dans la trilogie et plus on baisse légèrement en qualité. Pas de manière drastique bien sûr, mais il y a un recul par rapport à l’ambition affiché au départ et la mise en place fort intéressante instaurée dans la première partie.

C’est d’autant plus décevant que cette troisième partie réunit (pour la dernière fois) Steve et Jaime qui se lancent à l’assaut du repaire du docteur Franklin. Le public pouvait donc s’attendre à une finale épique mais les limites budgétaires apparaissent cette fois de façon trop évidente alors que le décor extérieur, présenté dans les images d’archives de météo en furie, est bien trop différent de celui dans les plans montrant Steve et Jaime subir les effets du dispositif employé par Franklin.

Les auteurs semblent également s’être quelque peu égarés dans les méandres de leur imagination, car aussi inspirés qu’ils étaient au début, ils étaient visiblement à bout de souffle pour conclure ce triple-épisode. Cela ressort à l’évidence alors que nos deux héros bioniques s’en sortent un peu trop facilement face aux « fembots » et aux tempêtes lancées contre eux par Franklin. Ce qui donne un moment comique involontaire lorsqu’une des « fembots » est terrassée par un éclair; le dispositif climatique de Franklin se retournant ironiquement contre lui pour devenir hors de contrôle.

Il est encore heureux que cette dernière partie reste divertissante et qu’on y retrouve quelques scènes d’humour impliquant Steve et Jaimie. Par exemple lorsqu’ils cherchent à convaincre l’amiral Richter, chef de la Navy, de leur permettre de se rendre sur l’île où se trouve la base de Franklin plutôt que d’envisager une attaque militaire. Pour y arriver, Steve et Jaime cherche à le flatter en rapport à sa personnalité et ses méthodes peu orthodoxes qui ont fait de lui « le mauvais garçon de la Navy ». 

Somme toute, cette troisième et dernière partie s’avère quelque peu en-deçà des attentes et de l’ambition mis de l’avant dans la première partie, bien que le tout ne soit pas déshonorant. On peut également souligner que les retrouvailles entre Lindsay Wagner et John Houseman nous donne un trop bref, mais réjouissant échange soulignant une belle chimie entre eux; les deux acteurs ayant travaillé ensemble dans le film de James Bridges, La Chasse aux diplômes, sorti en 1973, soit trois ans avant la diffusion de Pour la vie d’Oscar.

Soulignons que s’il s’agissait de la dernière mission conjointe entre Steve et Jaime avant les téléfilms-réunions, en dépit d’une belle complicité évidente entre les deux. Le filon bionique n’allait toutefois pas s’arrêter là, comme on le découvrira dès l’épisode suivant de L’Homme qui valait trois milliards. Quant à Jaime, elle allait se frotter à nouveau aux « fembots » lors de la troisième et ultime saison de Super Jaimie dans une suite en forme de double-épisode intitulée Le Prisonnier de Las Vegas.

Anecdotes :

  • Né au XIXe siècle, en 1891 plus précisément, Sam Jaffe (L’amiral Richter) est l’un des meilleurs acteurs de soutien du cinéma hollywoodien à avoir honoré la série de sa présence. Issu du théâtre yiddish (son vrai prénom est Shalom), Sam Jaffe est apparu dans plusieurs films ayant marqué l’histoire du cinéma (Ben-Hur, Quand la ville dort, Le Jour où la Terre s’arrêta, Gunga Din, L’Impératrice rouge, Le mur invisible) où il s’est imposé souvent dans des rôles à la fois brillants et excentriques. Son nom étant placé sur la fameuse liste noire anti-communiste du sénateur McCarthy, il disparaît momentanément des grands écrans, mais il réapparaît dans les petits dans plusieurs séries télés comme Les Incorruptibles, Alfred Hitchcock présente et Opération Danger. Il obtint même le rôle du docteur David Zorba dans Ben Casey qu’il a magnifiquement incarné pendant quatre ans. Sans jamais avoir pris sa retraite, il est décédé du cancer à 93 ans en 1984.

  • S’il n’incarne que le commandant du sous-marin transportant Steve et Jaime sur l’île où se trouve Franklin, Jim McMullan a tout de même une belle carrière à la télévision et au cinéma à son crédit. Lui qui voulait être architecte, il a débuté d’abord dans le western au petit écran (Laramie, La Route des rodéos, La Grande Caravane, Le Virginien, La Grande Vallée, Le cheval de fer, Daniel Boone) avant de diversifier ses apparitions et d’obtenir des rôles récurrents comme vedette de séries (S.O.S. Hélico, Beyond Westworld, Les Feux de l’Amour). Il est également connu en France pour avoir été Buffalo Bill dans de nombreux spectacles présentés à proximité du Disneyland parisien entre 1998 et 2002. Il a pris sa retraite en 2000 pour se consacrer à l’écriture de livres portant sur les acteurs ayant des dons également dans d’autres arts visuels. On peut le voir notamment dans l’épisode The Thunderbird Connection présenté un peu plus loin au cours de la quatrième saison, et dans Voilà les Martiens au cours de la troisième saison de Super Jaime.

  • Le sous-marin figurant dans cette troisième partie est l’USS Stingray. Ce sous-marin a officiellement existé durant la Seconde Guerre Mondiale avant d’être mis hors service après 1945. Il s’agit donc dans ce cas-ci d’un sous-marin fictionnel, tout comme celui du même nom dans le film sorti en 1996: Touche pas à mon périscope.

  • Selon la carte consultée par Steve et Jaime, l’île Saint-Émile où se trouve le repaire de Franklin est situé dans les Bermudes pas très loin de Cuba. Considérant que ce pays est certainement affecté par les changements météorologiques issus du dispositif contrôlé par Franklin, il est étrange que personne au cours de la réunion d’état-major au Pentagone n’évoque une réaction possible des autorités cubaines, voire des Soviétiques.

  • Selon l’amiral Richter, Oscar Goldman était l’un de ses hommes de confiance en matière d’espionnage au cours de la crise des missiles à Cuba en 1962.

  • Il semblerait que les « fembots » n’obéissent pas toujours correctement à leur créateur. Lorsque Franklin ordonne d’augmenter la vitesse du vent à 75 nœuds pour contrer les forces militaires se dirigeant vers l’île, on peut voir une « fembot » tourner la commande sur le pupitre de contrôle à 80 nœuds.

  • Bien que ce segment fût très bref et placé sous la forme d’une mise en scène, on peut voir Steve et Jaime se battre entre eux pour la seule et unique fois, si on met de côté la bataille de polochons qu’ils ont eu dans Le Retour de la Femme bionique.

  • On avait vu Steve se servir parfois de sa force bionique comme force létale au cours de la première saison. Dans cette troisième partie, Jaime s’en sert à son tour pour la première et la dernière fois en détruisant une « fembot » avec une pierre. Signalons qu’au cours de la scène, le dos de la « fembot » explose et provoque une large déchirure à l’arrière de son costume. Pourtant, Jaime le lui emprunte et  une fois qu’elle l’a revêtu, la déchirure est complètement disparue.

  • Les images d’archives montrant l’écroulement d’un barrage suite à une tempête sont tirées d’un film datant de 1955 intitulé La Mousson. Le film original étant en format Cinémascope, on remarque que ces images ont été écrasées à gauche et à droite pour respecter le ratio plein écran du format télévisuel.

  • La photo satellite montrant la base de Franklin au cours de la réunion d’état-major n’est jamais la même d’un plan à l’autre.

  • Une fois que Jaime s’est débarrassée de sa combinaison de plongée, alors qu’elle est arrivée sur l’île de Franklin, cet équipement de plongée est mystérieusement disparu par la suite au moment elle tente d’échapper à l’hélicoptère des « fembots » à sa poursuite. Il faut également noter que sa course au moment où elle tente de fuir n’est pas bionique, du moins pas avant qu’elle n’ait quitté la plage et atteint les collines.

  • Même si son nom figure maintenant sur le générique principal des deux séries, Martin E. Brooks ne reviendra pas dans le rôle de Rudy Wells dans Super Jaimie avant l’épisode Méditation, soit un mois et demi plus tard.

  • Pendant le briefing avec l’état-major au Pentagone, l’agent Jack Hanson affirme vouloir utiliser les bombardiers tactiques de la septième flotte navale dans son plan d’attaque de la base de Franklin. Dans le monde réel, la septième flotte navale américaine est basée au large du Japon et est chargée de surveiller l’ouest de l’océan Pacifique. Elle n’est donc pas à proximité des Bermudes où se trouve l’île Saint-Émile. À noter que la présentation des options stratégiques d’Hanson sur un écran vidéo s’avère un effet visuel inséré en post-production manquant clairement de finition. Une tentative a été faite pour simuler la perspective sur le texte à l’écran vidéo, mais l’angle est clairement incohérent et on peut voir trop facilement les bordures à même l’image de l’effet visuel.

  • Lorsque Steve enlève sa combinaison de plongée, il ne porte plus qu’un maillot de bain et est torse nu, ce qui est logique car porter des vêtements sous une combinaison de plongée est invraisemblable. Jaime porte pourtant la même tenue qu'elle avait sur elle à bord du sous-marin, une fois retirée sa combinaison de plongée. Si cela s’avère une inversion bienvenue dans la représentation du corps, alors que généralement les femmes sont souvent davantage sexualisées que les hommes à l’écran, la logique ici aurait voulu que Jaime porte également un maillot de bain, sinon des sous-vêtements.

  • Sur le fait de tourner deux séries en même temps, les acteurs Richard Anderson et Martin E. Brooks n'avaient évidemment très peu de temps libre, mais la production avait su bien s'organiser pour éviter que les journées de travail ne soient trop chaotiques. Les deux acteurs avaient notamment chacun un chauffeur pour les amener d'un plateau à l'autre, avec une voiture ayant le chauffage et l'air conditionné selon la température. Certains jours, les deux hommes ont fait pas moins de quatre allers-retours et ont joué parfois des scènes dans quatre épisodes des deux séries la même journée.

  • Pour les cascades, la doublure de Lee Majors est Vince Deadrick Sr., qui fût également la doublure de l’acteur dans L’Homme qui tombe à pic. Décédé en 2017, son fils, Vince Deadrick Jr. est également cascadeur et a travaillé avec son peur dans les trois téléfilms-réunions. Quant à Lindsey Wagner, elle a été doublée par Rita Egleston qui lui ressemble presque comme deux gouttes d’eau. Elle a également doublé Farrah Fawcett lors de ses quatre présences aux côtés de Lee Majors.

-Jaime: Rudy, I don't have time to be sick anymore. I really don't. My bionics are fine. You want proof? Okay, I'll give you proof. (elle cherche et trouve un contenant en métal) Here's proof, right here. (elle se tourne vers Steve) This trick's a little easier with a tennis ball, but... (elle tord le contenant en métal)

-Steve (ironique): You're in trouble now, Jaime. That's destroying hospital property. That's a felony if they want to press charges.

-Jaime (ironique): Oh, dear. You will wait for me, won't you, till I get out?

-Steve: Sure.

-Jaime (à Rudy): Okay, so what? Am I cured or what?

-Rudy: Okay, okay, your arm may be alright...

-Steve: That's right, Rudy. Her arm is okay, but you're right, we have to check and see how her legs are; if they're strong enough. Uh... why don't you kick in the bathroom door, Jaime?

-Jaime (tapant des mains de satisfaction): Good idea! I wonder why I didn't think of that...

-Rudy (convaincu): Okay, okay, I'll take your prognosis!

-Jaime: Hey, how dangerous can this be? Really?

-Steve: On a scale of one to ten, about a twelve.

-Callahan: Thunder terrifies me.

-Oscar: The time for terror is when the thunder stops, Callahan.

-Franklin: You'd better go rather quickly.

-Jaime: You are coming with me. (Franklin fait non de la tête) Doctor, would you like me to carry you?

-Franklin (indigné): Good lord, you wouldn't do that?!

-Jaime: I certainly would, and you know that I can. (Franklin ne bouge pas) Okay. (Jaime s’apprête à prendre Franklin)

-Franklin (dégoûté): Leave me my dignity, please!

-Jaime: It's up to you, Doctor.

-Franklin: Miss Sommers, you're a very determined young woman, with a mind of her own. I've always said that was a defect in a woman.

-Admiral Richter (à Steve et Jaime): In the first place I don't 'buck' the establishment, I am the establishment.

 

-Franklin (voyant la destruction du dispositif météo à la fin de l’épisode): I don't know. Sometimes it seems the things that aren't really controlable are the best things of all...

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7. LE GARÇON BIONIQUE
(THE BIONIC BOY)

Résumé :

Le docteur Rudy Wells a mis au point un nouvel implant pouvant restaurer la motricité des jambes d’une personne atteinte de paralysie des suites d’un accident. L’ordinateur de l’OSI a sélectionné, selon des critères très précis, un jeune homme de la petite ville de Kanab dans l’Utah, Andy Sheffield, pour être le premier candidat apte à recevoir ces nouveaux implants. Steve Austin est chargé d’entrer en contact avec Andy afin de le convaincre de subir l’opération, mais également pour l’accompagner durant tout le processus de réhabilitation afin de le soutenir psychologiquement. En dépit des quelques réticences d’Andy et de sa famille, l’opération a lieu et Andy peut à nouveau marcher. Mais avec le temps, il découvre que ces nouveaux implants lui procurent une force et une rapidité hors du commun, même s’il possède déjà des qualités athlétiques exceptionnelles. Mis au courant de la situation par Steve, Rudy craint qu’il n’y ait une surcharge dans les implants et demande à ce qu’on opère Andy de toute urgence. Le jeune homme est obsédé cependant à l’idée de réhabiliter la mémoire de son père, mort au cours d’une excursion dans les montagnes. C’est d’ailleurs au cours de cette quête d’un cimetière indien perdu qu’Andy, qui accompagnait son père, a subi l’accident qui l’a paralysé.

Critique :

Après une copieuse trilogie, il peut apparaître risqué de se lancer ensuite vers une autre histoire tout aussi ambitieuse, et ce d’autant plus quand il s’agit d’exploiter à fond le filon bionique. Après Jaime Sommers, voici donc Andy Sheffield, le garçon bionique. 

Malgré à nouveau le risque d’une surenchère facile, voire d’une variation destinée simplement à tirer profit de la popularité de la série, Le Garçon bionique nous rassure en revenant à ce qui faisait l’essence du pilote et des premiers épisodes: son humanisme. Et plutôt que de se plagier eux-mêmes, la production a fait l’effort de renouveler un peu le concept de la science bionique. Andy n’est pas, comme Steve et Jaime, un amputé qui se voit greffé de nouveaux membres, mais plutôt un jeune homme handicapé sur lequel Rudy veut tester sa nouvelle création: des implants révolutionnaires pouvant réanimer la motricité de ses membres paralysés. Les pouvoirs qu’il acquiert grâce à ses implants se révèlent accidentels et non-fortuits.

Mettant de côté les gadgets, les vilains usinés et les missions d’espionnage qui avaient tendance à prendre trop de place depuis le début de cette quatrième saison, l’intrigue mise davantage sur les liens entre Steve et Andy; Steve jouant ici le rôle de mentor, voire de second père auprès de l’adolescent. Lui qui avait vécu une crise existentielle suite à sa greffe dans le téléfilm-pilote est bien placé pour aider Andy à accepter mentalement son opération et sa rééducation pour réapprendre à marcher, alors qu’initialement, il s’était fait à l’idée de vivre le reste de sa vie en chaise roulante.

Même si on anticipe que la quête existentielle d’Andy, désireux de réhabiliter la mémoire de son père, sera résolue dans le dernier tiers, l’intérêt ne faiblit pas. Dans une finale chargée d’émotions, Andy boucle la boucle en retournant sur les lieux de son accident l’ayant paralysé. Fort de ses pouvoirs acquis suite à ses implants, malgré le danger de surcharge évoqué par Rudy Wells, Andy grimpe la montagne où son père aurait fait une découverte, dont personne ne croit l’existence, afin d’en trouver les preuves pour le réhabiliter.

Présenté comme un téléfilm destiné à créer une nouvelle série dérivée, et qui s’adresse de toute évidence un public plus jeune, Le Garçon bionique réussit d’abord son pari de revenir aux sources de ce qui a fait la réussite de L’Homme qui valait trois milliards, tout en y apportant un peu de sang neuf; comme si le personnage d’Andy s’avérait une bouffée d’air frais, voire un élixir de jouvence dont la production avait bien besoin.  Malgré le succès de cet épisode et la superbe interprétation de Vincent Van Patten dans le rôle d’Andy, cette aventure ne connût pas de suite et la série dérivée attendue n’a finalement jamais vue le jour.

Anecdotes :

  • Fils de l’acteur Dick Van Patten né en 1957, Vincent Van Patten (Andy) a flirté pendant un bon bout de temps vers une carrière de tennisman professionnel, au point même d’avoir été classé 41ème joueur mondial en 1981 et d’avoir réussi à vaincre John McEnroe lors d’un match à Tokyo la même année. Il a toutefois suivi occasionnellement les traces de son père parallèlement à sa carrière sportive, et il est devenu un acteur non dénué de talent dans des rôles d’adolescents pour divers épisodes de séries comme L’Homme de fer, Cannon et Médecins d’aujourd’hui. Devenu adulte et après avoir mis fin à sa carrière sur le circuit professionnel de tennis, il s’est signalé dans des rôles récurrents dans la série Alerte à Malibu et dans le soap opéra Les Feux de l’amour. Il a cependant depuis délaissé quelque peu les fictions pour les télés réalités et les émissions sur le poker.

  • Joan Van Ark a sans doute été marquée par son rôle de Val, la sœur aînée d’Andy, puisqu’elle a été célèbre dans les années 80 pour avoir incarné une autre Val pendant 15 ans dans Dallas et sa série dérivée, Côte Ouest. Active au théâtre et parfois dans des dessins animés (elle fut la voix de Spider-Woman), elle a aussi participé à des épisodes de séries comme Quincy, Deux cent dollars plus les frais, La Croisière s’amuse et le soap opera Les Feux de l’amour peu de temps après le passage de Vincent Van Patten.

  • C’est dans cet épisode que Greg Evigan (Joe Hamilton, ami et rival d’Andy) a débuté comme acteur. Deux ans plus tard, il a été la vedette d’une série familiale conçue par Glen A. Larson, demeurée inédite en France et au Québec, B.J. and the Bear. La suite de sa carrière est souvent parsemée de rôles principaux dans des séries populaires à court terme, comme la sitcom Mes deux papas, ou des séries comme Enquêtes à Palm Springs et surtout TekWar, science-fiction conçue par William Shatner. Après un bref passage dans un rôle récurrent pendant une saison de Melrose Place, il a davantage axé ses choix vers divers téléfilms à partir des années 2000 pour ensuite accepter en 2018 d’être un des nouveaux principaux protagonistes dans le soap opéra Hôpital central. On se souvient également de lui comme star du film culte des années 80: M.A.L., mutant aquatique en liberté.

  • Seconde participation dans la série pour les acteurs Richard Erdman (La Bonne cause) et Dick Van Patten (L’Espion et la télépathie) qui ne joue toutefois pas le rôle du père de Vincent, bien évidemment.

  • Le football américain, sport préféré de Steve et de son interprète Lee Majors, a de nouveau droit de cité dans ce téléfilm, alors qu’un ancien joueur de la NFL, Frank Gifford, vient sous son vrai nom aider Steve dans son rôle de mentor auprès d’Andy. Décédé à l’âge de 84 ans, il a connu une belle carrière au poste de demi inséré (souvent appelé flanqueur) avec les New York Giants entre 1952 et 1964, au point où il fût nommé le meilleur joueur de l’année 1956. Sa popularité l’a amené parfois à participer à diverses émissions de télévision ou des films (Un tueur dans la foule). Mais c’est dans le rôle d’analyste et d’annonceur qu’il s’est vraiment signalé, notamment sur le réseau ABC avec le Monday Night Football, où il a travaillé à la description des matchs de football américain du lundi soir pendant 18 ans (de 1970 à 1998), et également dans d’autres sports, incluant la couverture des Jeux Olympiques pour la chaîne télé américaine. Malgré une histoire avec une hôtesse de l’air qui l’a forcé à quitter ABC, il est demeuré marié avec la présentatrice de télévision Kathie Lee Gifford jusqu’à sa mort en 2015.

  • Bien que l’idée de départ fût lancée « comme une blague » selon les dires du producteur Harve Bennett, le scénario fut écrit par Tom Greene, qui a commencé sa carrière dans le showbusiness comme acteur dès l’âge de cinq ans. Doué également pour la musique, alors qu’il a joué du piano, de la trompette et fait du chant dès son adolescence, il est attiré par le cinéma et touche à tous les métiers pour réaliser des petits films indépendants, qu’il écrit, produit, réalise et assure même les effets spéciaux. Comme auteur à Hollywood, Le Garçon bionique l’a aidé à mettre le pied à l’étrier puisque par la suite il a travaillé comme scénariste et producteur sur des séries connues comme Jake Cutter, Magnum et K2000. Ensuite, il est devenu shérif à Warsaw dans le Missouri pour le comté de Benton, et il s’est consacré jusqu’à aujourd’hui à faire des conférences et à rencontrer des jeunes dans les écoles américaines pour les sensibiliser aux problèmes de drogue et d’alcool.

  • Ce téléfilm est le cinquième épisode réalisé par Phil Bondelli.

  • Étant donné ses qualités à la fois comme acteur et comme athlète, Vincent Van Patten n’a pas eu à auditionner pour obtenir le rôle d’Andy. Il a été payé 4 000$ pour deux semaines de tournage.

  • Lors de sa rediffusion en reprise, Le Garçon bionique fût séparé en deux parties. La seconde portait toutefois à confusion puisque le générique s’est contenté d’inscrire le titre sans préciser s’il s’agissait de la première ou de la deuxième.

  • Le tournage eut lieu presqu’entièrement dans le comté de Kanab, dont la production avait pu apprécier les charmes au cours de la deuxième saison. Même que Rudy Wells, exceptionnellement, fait venir tout son équipement scientifique en ces lieux pour traiter et opérer Andy. Étant donné le soleil et la chaleur qui sont très présents dans la région, pratiquement tout le casting est bronzé à force de tourner en extérieurs.

  • Pour des raisons de continuité, Martin E. Brooks a remplacé vocalement Martin Balsam dans la scène de flashback où Steve se remémore ses réactions lorsqu’il est devenu bionique dans le pilote.

  • Comment Andy peut-il dissimuler son livre d’année scolaire sous ses jambes sans les bouger alors qu’il est paralysé?

  • En entrevue, Vincent Van Patten a affirmé que c’est Lee Majors lui-même pendant le tournage qui lui a fait savoir que le rôle d’Andy n’aurait pas de suites, et qu’il n’y aurait pas de série sur le garçon bionique. En effet, Lee Majors avait semble-t-il un droit de véto sur la création d’autres séries dérivées. Si la série avait vu le jour, Vincent Van Patten aurait reconsidéré sa carrière de tennisman.

  • En compagnie de Steve, Andy essaie une paire de chaussures de course offerte gratuitement qu’il brise dès qu’il les porte à cause de la force que lui procurent ses implants. Pourtant en sortant du magasin, Andy porte la même paire de chaussures sans aucune trace du bris qu’il a causé, à moins qu’il ne s’agisse d’une autre paire neuve du même modèle.

  • Erreur de continuité: Andy danse avec une jeune fille qui se trouve pourtant derrière Steve et Val qui dansent également dans le plan suivant.

  • Étant donné son format d’une durée d’une heure trente, Le Garçon bionique ne fût jamais doublé en français et n’est disponible qu’en version sous-titrée dans le coffret DVD.

  • Steve prétend avoir joué au football américain avec Frank Gifford au collège. Pour que cette affirmation soit vraie, il aurait fallu que Steve soit dix ans plus vieux que l’âge qu’il possède selon les événements qui lui sont arrivés depuis le début de la série.

  • Lee Majors a fait le pari avec Vincent Van Patten que ce dernier n’était pas capable de grimper et de redescendre la montagne, qu’Andy cherche à escalader dans la scène finale, en moins de 15 minutes. Sans trop forcer, le jeune homme a tenu le pari et a remporté la mise.

-Andy: You just ran over a hundred yards in about 4 seconds.

-Steve: Ah, it just seemed like 4 seconds.

 

-Le journaliste Vernon: Look Andy, it’s got nothing to do with you personally.

-Andy: Are you crazy or something? Do you know how long it took for Dr. Wells, Steve and hundreds of other people to work to the point where I could walk again?

-Vernon: Yeah, well that's fine but they're making you into a robot.

-Andy: You don't know what you're talking about. These are my legs.

 

-Vernon: It's news, Andy.

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8. LE CONDOR DES ANDES
(VULTURE OF THE ANDES)

Résumé :

Un dangereux trafiquant, Byron Falco, cherche à s’emparer du pouvoir au pays de San Lorenzo. Présent aux États-Unis sous le couvert de l’immunité diplomatique, Falco se sert d’une pilote de planeur, Leslie Morales, pour répandre des balises de repérage à proximité de cibles potentielles vitales pour les États-Unis et situées dans les environs d’un site de compétition de vol à voile. Afin de connaître les intentions de Falco, Steve est envoyé par Oscar sur les lieux comme pilote participant à la compétition. Blessé involontairement à son bras bionique, Steve est remplacé temporairement par l’agent Pete Marteen. Falco contacte Oscar et menace de faire sauter les centrales américaines d’énergie si le gouvernement ne lui livre pas des avions de chasse avec tout leur armement sophistiqué. Falco compte sur ces avions pour prendre éventuellement le pouvoir à San Lorenzo, mais Steve et Pete Marteen n’entendent pas le laisser faire.

Critique :

Cherchant à tirer parti des images d’un documentaire sur le vol à voiles, la production ne s’est point foulée avec un récit bien trop exagéré pour les exploiter dans le cadre de la série. Impossible en effet de croire à cette histoire de trafiquant révolutionnaire qui cherche à faire chanter les États-Unis en tentant un coup de poker afin d’obtenir des avions de chasse, le tout grâce à quelques détecteurs placés en des endroits stratégiques et un petit arsenal de missiles.

En fait, le problème est que cet épisode semble avoir été conçu à nouveau comme prétexte pour utiliser des nombreuses images des planeurs en vol afin d’économiser sur le budget. Comme en prime, Lee Majors devait apparaître dans une émission de télévision à la demande du studio et du réseau, le scénariste a imaginé un autre prétexte pour justifier l’absence temporaire de l’acteur, toujours pour des raisons budgétaires. C’est ainsi que Steve se blesse à son bras bionique et qu’un agent, Pete Marteen, prend temporairement sa place pour ensuite l’assister au moment d’affronter Falco dans le dernier tiers. Comme c’est là sa seule utilité, sa présence s’avère trop mécanique et grossière dans la narration.

L’intrigue tente par moment de miser sur la relation entre Steve et l’espionne Leslie Morales, incarnée par Barbara Luna, l’une des actrices de type exotiques les plus connues de l’époque, mais là aussi personne n’y croit vraiment malgré que le personnage soit caractérisé par des éléments spirituels justifiant le titre de l’épisode. Dommage que son talent, ainsi que celui d’Henry Darrow dans le rôle du vilain Falco, aient pu être gaspillé de la sorte car ils auraient mérité mieux.

Clairement, l’ensemble est mené trop paresseusement et correspond à une sorte de pause ou de hiatus après un triple-épisode et un téléfilm-pilote qui furent très exigeants pour tout le monde attelé à la série. D’autant plus que l’épisode suivant, un autre en format téléfilm, allait à nouveau demander beaucoup d’énergie.

Anecdotes :

  • Cinquième épisode réalisé par Cliff Bole. Malgré sa faible qualité, cet épisode a bénéficié sur l’édition DVD nord-américaine d’une piste de commentaires du réalisateur.

  • Unique contribution à la série du scénariste Benjamin « Ben » Masselink. Arrivé sur le tard dans sa carrière à l’écriture de scripts pour la télévision (L’incroyable Hulk, Starsky & Hutch, Section 4, Barnaby Jones), on peut dire qu’il ne s’est pas signalé de façon notable dans ce domaine, autant par la quantité que par la qualité de son travail. Il est mort en 2000 à l’âge de 80 ans.

  • De son vrai nom Enrique Tomas Delgado, Henry Darrow (Byron Falco) fût sans aucun doute l’un des acteurs latinos les plus célèbres de la télévision américaine pendant près de 50 ans. Ayant fait ses débuts au théâtre sous le nom d’Henry Delgado, le comédien originaire de Porto Rico, mais né à New York, s’impose rapidement dans des rôles de séducteurs. À la télévision, les séries western l’ont d’abord grandement sollicité (La Grande Caravane, Le cheval de fer, Les Mystères de l’Ouest, Bonanza, Daniel Boone) au point où il a obtenu un des rôles titres de la populaire série Chaparral vers la fin des années 60. Jamais au chômage, à l’aise dans tous les registres où son charme a su opérer, l’acteur a fait tous les genres au petit écran (Voyage au fond des mers, Hooker, Au-delà du réel, Hawaï, Police D’État, Quincy) avec un égal bonheur. Il a aussi l’insigne honneur d’être le premier latino à avoir incarné le célèbre Zorro, en chair et en os, ainsi que dans deux séries animées. Comme de juste, il a joué dans un épisode de Super Jaimie (Mortellement vôtre) et retrouvé Lee Majors dans L’Homme qui tombe à pic.

  • Issue d’une famille multiculturelle aux origines diverses, allant de la Hongrie, des Philippines, de l’Italie, de l’Espagne et du Portugal, Barbara Luna (Leslie Morales) a grandi à Manhattan près de Broadway. C’est là qu’elle fait ses débuts sur scène dans plusieurs comédies musicales où elle affiche déjà très tôt des aptitudes pour le jeu et le chant, ainsi qu’une certaine aisance à parler plusieurs langues autres que l’anglais. Très vite, elle est appelée à jouer de nombreux rôles à saveur exotique ou à caractère international au petit comme au grand écran, alors qu’elle est encore une adolescente. Bien qu’elle ait préféré la scène et le cabaret, celle qu’on appelle simplement « Luna » n’a peut-être pas eu « le » rôle qui aurait fait d’elle une star de la télé, mais ses nombreuses apparitions dans des séries comme Zorro, L’Homme à la Rolls, Les Envahisseurs, Sur la piste du crime, Buck Rogers et L’Île fantastique ne sont jamais passées inaperçues. Et son interprétation fabuleuse du lieutenant Marlena Moreau dans Star Trek (Miroir, Miroir) est encore dans les mémoires de plusieurs téléspectateurs.

  • Bernie Kopell (l’agent Pete Marteen), acteur lui aussi toujours en activité, s’est surtout fait un nom dans la comédie à la télévision grâce à son talent à maîtriser plusieurs accents étrangers et à des personnages récurrents dans des séries comme Max la menace, That girl (inédit en France), Doris comédie, et Ma sorcière bien-aimée. Mais c’est surtout dans la peau du docteur Adam Bricker dans La Croisière s’amuse qu’on se rappelle lui.

  • Selon Cliff Bole, toutes les scènes montrant les planeurs en vol sont tirées d’un documentaire, sauf pour les gros plans. Les planeurs au sol ainsi que le lieu où ils décollent ont été filmés à Lucerne Valley en Californie.

  • Steve a l’occasion au cours d’une séquence de sauver la vie d’un jeune garçon dont le pied était malencontreusement coincé dans un nœud de corde servant à remorquer les planeurs pour leurs vols. Ce jeune garçon est Reid Rondell, qui devint cascadeur et qui est décédé tragiquement des suites du crash d’un hélicoptère pendant le tournage d’un épisode de Supercopter en 1985.

  • L’agent Marteen conduit une Ford de couleur dorée dans cet épisode; une voiture qui refera curieusement surface un peu plus tard dans l’épisode Carnaval d’espions.

  • Même avec toute la force bionique de son bras droit et le pouvoir de son œil, on reste sceptique devant l’incroyable précision avec laquelle Steve lance un missile à plus de cent mètres.

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9.  THE THUNDERBIRD CONNECTION
(THE THUNDERBIRD CONNECTION)

Résumé :

Les services d’espionnage américains ont découvert que le chef de l’armée de l’air du Burdabi, le maréchal Mahmoud Majid, complote l’assassinat du jeune héritier du trône, le prince Hassad. Le père de ce dernier a été tué par les hommes de Majid il y a six mois; première étape dans sa quête pour devenir le roi de ce pays du Moyen-Orient. Pour sauver le prince et le faire sortir du pays, Oscar fait entrer Steve au sein des « Thunderbirds », une patrouille acrobatique de l’Air Force qui fait des spectacles à travers le monde. Comme cette escouade doit se rendre à Burdabi et présenter une exhibition aérienne le jour de l’indépendance du pays, c’est la couverture parfaite pour Steve afin de s’y rendre sans éveiller les soupçons de Majid et sauver le prince. Au cours d’un entrainement, Steve souffre toutefois d’étourdissements qui affectent sa vision lors de manœuvres acrobatiques, ce qui risque de compromettre sa mission. De plus, bien qu’aidé par des « rebelles » qui s’opposent à Majid et protègent Hassad, Steve est démasqué et envoyé en prison. Majid voit alors une opportunité de liquider le prince en faisant porter le chapeau aux États-Unis.

Critique :

Présenté à nouveau sous forme d’un téléfilm d’une heure trente, The Thunderbird Connection a bien quelques longueurs, mais se révèle quand même divertissant. Il est vrai que contrairement à l’épisode précédent, les images d’archives s’avèrent mieux employés et intégrés au récit. Et pour cause, puisqu’il s’agit ici pour Steve de faire partie d’un groupe de pilotes de l’Armée de l’air américaine reconnu dans la réalité à travers le monde pour leurs spectacles d’acrobaties aériennes.

En dépit de ses qualités d’aviateur et ses pouvoirs bioniques, la mission est à nouveau loin d’être facile pour Steve, qui souffre d’un mal avec lequel il doit apprendre à composer lorsqu’il est aux commandes de son avion. Par la suite, il est également rapidement démasqué et il doit improviser pour réussir à tromper les plans du général Majid et faire sortir le prince Hassad du pays de Burdabi sain et sauf. Ce qui fait que la tension se maintient à un bon niveau jusqu’à la fin, même si la conclusion est connue d’avance pour les habitués de la série et que certains passages s’avèrent inutilement étirés.

Certes, le scénario évite de se mouiller politiquement en ayant pour cadre une nation fictive située au Moyen-Orient, afin de ne pas choquer ceux et celles critiquant les États-Unis pour leur impérialisme et leur trop grande ingérence au plan international. Saluons quand même les efforts d’imagination de la mise en scène pour les choix de décors extérieurs et intérieurs. Le public parvient à être relativement convaincu de l’existence fictive du Burdabi, à l’exception de l’aéroport qui a l’air trop nord-américain.

D’une certaine manière, cet épisode a pavé un peu la voie au film Top Gun qui a obtenu un succès populaire une dizaine d’années plus tard grâce à ses spectaculaires prises de vue aériennes. Car les images montrant les Thunderbirds en action, même s’il s’agit de « stock-shots » de leurs spectacles ou de leurs manœuvres d’entraînement filmés de façon un peu plus statiques, ne manquent pas d’attraits. Et au même titre que Top Gun fut considéré par certains en son temps comme une gigantesque pub pour l’Armée de l’air, The Thunderbird Connection possède aussi ce côté pub afin de vendre leur image de marque de pilotes spécialisés dans les spectacles d’acrobaties aériennes. Ce qu’on saurait leur pardonner puisque leurs exhibitions ne font de mal à personne, sauf dans les rares cas d’accidents.

Anecdotes :

  • Comme il s’agit d’un épisode consacré à nouveau à l’aviation, la réalisation fut confiée à nul autre que Christian I. Nyby II. C’était là le dernier des cinq épisodes sous sa direction pour la série.

  • Troisième scénario du tandem Jim Carlson et Terrence McDonnell. Il s’agit sans doute de leur meilleur travail pour la série malgré leurs limites.

  • The Thunderbird Connection marque l’arrivée d’Allan Balter comme producteur. D’ici la fin de la quatrième saison, il allait d’ailleurs produire la majorité des épisodes restants.

  • Solide acteur italo-américain, Robert Loggia (général Majid), né Salvatore, s’est spécialisé dans les rôles de figures d’autorité au cinéma, à la télévision et au théâtre de la fin des années 50 jusqu’à sa mort en 2015 à l’âge de 85 ans alors qu’il souffrait de la maladie d’Alzheimer. Toujours en demande, cet acteur ayant étudié en journalisme s’est imposé dans plusieurs séries (Deux cent dollars plus les frais, Les hommes d’argent, Drôles de dames, Les Accusées, Ben Casey, Magnum, Les Soprano) et films (Scarface, La plus grande histoire jamais contée, Independance Day, Officier et Gentleman, L’Honneur des Prizzi, Big, À double tranchant) sans jamais baissé le nombre de tournages. Il a également eu droit à une série où il a tenu la vedette (Nick Mancuso, les dossiers secrets du FBI) et il est un des rares à avoir été invité à participer à une série originale (Hawaï, Police D’État) et sa nouvelle version modernisée (Hawaï 5-0). En plus d’un épisode de Super Jaimie, Robert Loggia a participé à un autre épisode de L’Homme qui valait trois milliards: Comme sur des roulettes au cours de la dernière saison.

  • Fait rare dans la série: trois des acteurs invités pour cet épisode avaient déjà participé antérieurement aux aventures de Steve Austin. Il s’agit de Jim McMullan qui passe de commandant de sous-marin (Pour la vie d’Oscar – 3ème partie) à commandant de l’escadrille des « Thunderbirds ». De Martine Beswick qui vient jouer les révolutionnaires après avoir été leader d’un mouvement de libération politique (La Bonne Cause). Et enfin de Ned Romero, agent de sécurité soviétique à la poursuite de Steve (L’Évasion) qui interprète cette fois un chef rebelle.

  • Bien que sa carrière d’actrice fût brève, Susanne Reed (la pilote Jan Lawrence) vient incarner dans cet épisode la traditionnelle présence féminine épisodique aux côtés de Steve, où elle semble montrer un potentiel hélas mal défini. En sus d’apparitions dans des séries comme Supercopter, K2000, Sloane, agent spécial et Simon et Simon, et un rôle principal dans la trop brève série Code R, la blonde comédienne a retrouvé Lee Majors dans un épisode de L’Homme qui tombe à pic. Après une présence dans Alerte à Malibu, elle est disparue des écrans.

  • Né en 1958, Barry Miller (Prince Hassad) s’est d’abord fait connaître dans des rôles d’adolescents au cinéma (il est le jeune Lepke dans Lepke le caïd) et à la télévision (les sitcoms Joe and Sons et Szysznyk, inédits en France, Kojak, Les Rues de San Francisco, Wonder Woman). Sans jamais devenir une star, préférant davantage les planches aux écrans, il a quand même eu des rôles substantiels au cinéma dans des films comme Fame, Peggy Sue s’est mariée, Le Sicilien et La Dernière Tentation du Christ.

  • Acteur mineur de troisième plan dans quelques séries des années 70 (Les Têtes brûlées, Buck Rogers, Hawaï, Police D’État, Section contre-enquête) Jeff David (l’aide de camp de Majid) a également participé à un épisode de Super Jaimie: L’espion fait cavalier seul. Il s’est éteint à l’âge de 67 ans en 2008.

  • Comme pour Le Garçon bionique, The Thunderbird Connection fût présentée sous la forme d’un téléfilm d’une heure trente et rediffusée en deux parties une fois la série en syndication. De plus, cet épisode ne fût jamais doublé en français et n’existe qu’en version originale avec sous-titres sur l’édition DVD de la série.

  • Constituée en 1917 comme patrouille aérienne pendant la Première Guerre Mondiale, les Thunderbirds devinrent une formation acrobatique pour l’US Air Force à partir de juin 1953 après la guerre de Corée, livrant de nombreux spectacles et compétitions aux États-Unis et à travers le monde. Souvent en rivalité avec les « Blue Angels » qui représentent l’US Navy et formée en 1946, les Thunderbirds sont l’une des plus vieilles patrouilles acrobatiques du monde avec la Patrouille de France crée en 1931. Ayant évolué sur plusieurs avions depuis le début de leurs exhibitions, les Thunderbirds volent actuellement sur des F-16 Fighting Falcon, alors que dans l’épisode, ils volent à bord de jets Northrop T38 Talon. Composée de six pilotes, leurs démonstrations durent généralement une heure et leur quartier-général est la Nellis Air Force Base au Nevada, qui a ici servi de lieu de tournage.

  • Au cours d’un dîner aux chandelles, Jan Lawrence révèle à Steve avoir été entraînée comme pilote par le major Kelly Wood. C’est là l’une des rares fois dans la série où il est fait allusion à un personnage issu d’épisodes antérieurs dans le dialogue sans avoir une importance narrative dans l’intrigue.

  • Erreur de continuité: lorsque Steve libère la voiture de Jan, coincée dans un garde-boue, celle-ci l’éclabousse d’eau sale. Dans le plan suivant pourtant, les taches d’eau sale sont déjà disparues sur le costume de Steve.

  • L’auteur du roman Cyborg, Martin Caidin, a déjà été membre brièvement des Thunderbirds en 1960 et il en a tiré un livre documentaire réédité plus de 20 fois. Ce faisant, il a été le seul civil à avoir eu la permission de voler avec la patrouille acrobatique jusqu’à sa mort.

  • L’épisode s’inspire indirectement d’un spectacle des Thunderbirds au Maroc le 12 juillet 1971, qui célébrait le huitième anniversaire de l’héritier du trône, le prince Mohamed, fils du roi Hassan qui allait devenir le roi Mohamed II. Ce spectacle a fait partie d’une tournée de 38 jours présentée dans huit pays où les Thunderbirds ont volé devant plus de trois millions et demi de spectateurs.

Le premier titre de cet épisode était Flight from Burdabi.

En 1977, le Shah a invité Lee Majors et son épouse Farrah Fawcett à venir passer leur seconde lune de miel en Iran.

-Oscar: I'm sorry to interrupt your vacation in Las Vegas.

 

-Steve: It doesn't matter Oscar. Six million dollars worth of bionics and I still can't roll a seven.

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10. NOËL BIONIQUE
(A BIONIC CHRISTMAS CAROL)

Résumé :

Alors qu’il s’apprêtait à partir à Ojai pour passer ses vacances de Noël en famille, Steve se voit chargé par Oscar d’aller inspecter la Budge Corporation, un des principaux fournisseurs de systèmes et de matériaux pour les projets spatiaux de l’OSI. Sur place, Steve découvre que le directeur de la compagnie, Horton Budge, est un vieil avare grincheux qui s’est contenté de commander les matériaux les moins coûteux, tout en respectant le seuil minimal de sécurité. Le caractère radin de Budge va jusque dans les salaires versés à ses employés, ce qui affecte évidemment le moral de ces derniers, forcés en plus de travailler pour Noël. De plus, le neveu de Budge, Bob Crandall, est coincé par une reconnaissance de dettes causée par son oncle lui-même, et il ne peut ainsi décemment apporter une stabilité financière à sa famille. Le soir du réveillon, alors que Budge tombe malade, Steve décide de se servir de ses pouvoirs bioniques, tout en s’inspirant de Dickens, pour éveiller la conscience du vieux grippe-sou afin de l’amener à devenir généreux.

Critique :

Comme pour beaucoup d’autres séries, il arrive que certains épisodes au cours d’une saison portent sur un sujet en lien avec une fête où une célébration annuelle figurant sur le calendrier chrétien. La seconde partie de la trilogie Pour la vie d’Oscar avait d’ailleurs été présenté le jour de l’Halloween, ce qui n’était pas un hasard dans la programmation. Cette fois, c’est au tour de la fête de Noël, avec une référence claire au célèbre conte de Charles Dickens, comme l’indique son titre.

À défaut d’originalité, car on peut tout voir venir à l’avance dans cet épisode, son traitement en toute légèreté, typique de l’esprit de Noël, amène son lot d’humour et de sympathie. C’est encore heureux car l’adaptation du conte de Dickens dans le cadre de l’univers de la série apparaît fabriquée et peu crédible. Que ce soit le fait qu’Oscar envoie Steve pour une mission routinière auprès d’un fournisseur pingre fabriquant du matériel pour les engins spatiaux de la NASA, ou bien juste le fait qu’un patron aussi radin soit capable d’obtenir un contrat pour livrer des matériaux destinés à l’exploration de la planète Mars, en restant conforme malgré tout aux règles de la NASA.

Néanmoins, cet épisode permet à Steve d’user de ses pouvoirs bioniques à nouveau dans un contexte inédit et dans une situation où il n’est pas en mission d’espionnage. Déguisé en père Noël, et profitant des effets secondaires du médicament administré à l’avare Horton Budge, Steve incarne à lui seul l’équivalent des spectres du conte de Dickens afin de donner une leçon de générosité et d’humilité à ce dernier. La méthode « bionique » de Steve permet de maintenir l’illusion auprès de Budge, qui ne sait pas s’il est en plein rêve ou non.

La mise en scène s’amuse à multiplier les clins d’œil et les références, que ce soit dans le choix des décors (voir Anecdotes) et même des acteurs. Ce n’est effectivement pas le fruit du hasard si Ray Walston a été choisi comme artiste invité pour interpréter Horton Budge, un rôle qui rend indirectement hommage à celui de l’Oncle Martin dans la sitcom populaire des années 60, Mon Martien Favori, qui l’a rendu célèbre au petit écran.

Cela étant, Noël bionique reste très moyen et ne laisse pas de marques indélébiles dans la série, même pour les enfants auquel il s’adresse.

Anecdotes :

  • Nommé consultant aux scénarios pour la quatrième saison, suite au départ de Richard Carr, Wilton Schiller livre ici son tout premier script pour la série. Après de modestes débuts dans l’écriture dès l’arrivée de la télévision dans les foyers, sa carrière a atteint son apogée comme auteur et producteur pour des séries comme Mannix, Le Fugitif et Ben Casey. Il a aussi conçu une série médicale à très petit budget au début des années 70: Docteur Simon Locke qui a quand même duré quatre ans. Il nous a quitté en 2014 à l’âge de 95 ans.

  • Unique épisode réalisé par Gerald Mayer, ce metteur en scène né à Montréal au Québec a œuvré dans le milieu de la télévision des années 50 au milieu des années 80. Au sein d’une carrière honnête, mais sans relief, celui qui fût le neveu de Louis B. Mayer, patron des studios MGM s’est d’abord fait la main en filmant des auditions avant de réaliser des épisodes pour des séries comme Voyage au fond des mers, Mission: Impossible, Les envahisseurs, Peyton Place et Amicalement vôtre. Décédé en 2002, il avait 82 ans.

  • Devenu populaire grâce à son interprétation de l’Oncle Martin dans Mon Martien favori, Ray Walston (Horton Budge), qui a fait son apprentissage du métier au théâtre local et dans des comédies musicales, a su alterner avec équilibre et sans interruptions divers rôles de compositions au cinéma (La Kermesse de l’Ouest, Embrasse-moi, idiot!, L’Arnaque, Popeye) et à la télévision (La Nouvelle équipe, Starsky & Hutch, La petite maison dans la prairie, Pour l’amour du risque). Comme le bon vin, il s’est bonifié en vieillissant alors que les rôles récurrents se sont révélés plus nombreux à partir des années 80-90 (Fast Time, Le Fléau, Un drôle de shérif). En plus de faire montre d’un certain talent pour le chant, cet acteur apprécié et souvent plébiscité n’a quitté la scène qu’à sa mort en 2001, alors qu’il avait 86 ans.

  • Comédien élancé et élégant, Dick Sargent (Bob Crandall, le chauffeur de Budge) a alterné rôles de soutien dans des films peu mémorables (Opération jupons, Un soupçon de vison, Trois filles à marier) et quelques opportunités ratées de devenir une star à la télévision (One Happy Family, Broadside, The Tammy Grimes Show, tous inédits en France). Jusqu’à ce qu’il soit devenu la co-vedette d’Elizabeth Montgomery dans Ma sorcière bien-aimée où il a enfin obtenu une certaine reconnaissance malgré un style plutôt laconique. Si bien qu’il est vite retombé dans l’oubli avec des apparitions dans Docteur Marcus Welby, Les Héritiers, À plume et à sang, Baretta et Arnold et Willy, avant de revenir aux devant de la scène avec la sitcom Down to Earth et un rôle intense dans le film de George C. Scott: Hardcore. Peu de temps avant sa mort d’un cancer de la prostate en 1994, l’acteur alors âgé de 64 ans est sorti du placard en avouant publiquement son homosexualité.

  • Née en Allemagne, Antoinette Bower (Nora, l’épouse de Crandall) est sans doute l’une des rares actrices à avoir travaillé au-delà de l’âge de péremption dévolue à plusieurs de ses consœurs, qui avaient tendance à disparaître des écrans dès la quarantaine atteinte. Polyvalente et indépendante de caractère, l’actrice a fait d’abord ses armes au Canada à la radio dans les années 50 dans plusieurs emplois différents avant d’aborder le jeu devant les caméras et sur les ondes. Déménagée à Los Angeles, sa polyvalence lui permet d’obtenir plusieurs rôles à la télévision et au cinéma, particulièrement des séries B (Le bal de l’horreur, L’Enfer de la violence), où elle est parvenue à imposer une solide présence (Perry Mason, L’homme à la Rolls, Les Espions, Star Trek, Mannix, Mission: Impossible, Sur la piste du crime). Prévoyante, elle a pris soin d’étudier dans plusieurs autres domaines d’intérêt durant les moments où elle ne tournait pas, anticipant un chômage forcé qui finalement n’est jamais vraiment venu. En effet, elle a conclu sa carrière d’actrice au début de la soixantaine avec son seule rôle récurrent au petit écran dans la série canadienne Le ranch de l’espoir.

  • Parmi les enfants des Crandall, on retrouve Adam Rich qui faisait ses débuts à la télévision alors qu’il avait huit ans à l’époque. Il a ensuite connu une certaine gloire un an plus tard grâce à la populaire sitcom Huit, ça suffit aux côtés de Dick Van Patten. D’un tempérament rebelle qui l’a plusieurs fois mis dans l’embarras face aux autorités, il a renoncé au métier d’acteur une fois rendu à l’âge adulte, affirmant détester la célébrité et les feux de la rampe.

  • Dans un petit rôle de caissière et de préposée au comptoir du magasin de jouets visité par Steve, on retrouve Ann Dusenberry, l’actuelle épouse du compositeur de la musique de Terminator Brad Fiedel. Dans un moment d’ironie prémonitoire, on peut voir près d’elle un jeu tiré du film Les Dents de la mer, alors que deux ans plus tard, elle s’est retrouvée dans le casting de la suite réalisée par le français Jeannot Szwarc.

  • L’un des simulateurs dans cet épisode est identifié comme pouvant recréer l’atmosphère de la planète Mars (Artificial Martian Atmosphere). Cette mention est une référence claire à la série Mon Martien favori.

  • La même scène au magasin de jouets offre un délicieux gag à saveur autoréférentielle, alors que la figurine de Steve Austin, conçue par la compagnie Kenner, est clairement visible en profondeur de champ sur l’étagère derrière le comptoir, au moment où Steve effectue ses achats de Noël.

  • Dans certains épisodes, Steve fait usage de son œil bionique pour repérer des éléments de taille microscopiques sur des objets qu’un œil humain ne pourrait voir. Or, on peut voir dans cet épisode que Steve utilise une loupe pour examiner une pièce de métal, alors qu’il n’en a nul besoin.

  • La série Ma sorcière bien-aimée a aussi présenté un épisode qui était une variante du « conte de Noël » de Charles Dickens. Toutefois, Dick Sargent n’y figurait pas.

  • Le tournage a eu lieu entièrement aux studios Universal, incluant les scènes extérieures. L’œil averti du cinéphile pourra s’apercevoir que la maison d’Horton Budge, vu de l’extérieur, est la même que le célèbre manoir jouxtant l’hôtel Bates dans le célèbre film Psychose d’Alfred Hitchcock.

  • Au début de l’épisode, Steve affirme à Oscar qu’il va passer ses vacances des Fêtes à Ojai. C’est la dernière fois dans la série qu’il est fait mention de la ville natale de Steve.

  • Au même titre que le nom de Scrooge était un jeu de mots anglais dans le conte de Dickens pour faire référence à l’avarice du protagoniste, le nom de Budge renvoie au mot « budget » pour souligner le même penchant pour la privation du personnage.

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11.  OPÉRATION HORNET
(TASK FORCE)

Résumé :

Steve Austin veut infiltrer un groupe de mercenaires louches pour découvrir ce qui s’y trame. La personne qui s’occupe du recrutement est le sergent David Harraway, un ex-militaire déchu suite à un crime commis lors de la guerre du Vietnam, et dont l’un des membres du jury qui l’a condamné était Steve lui-même. Notre homme bionique réussit quand même à être recruté sans être reconnu et il participe à un entraînement intensif visant au vol d’un nouveau missile au moment de son transport vers un site d’essai balistique supervisé par Oscar et l’OSI. Steve cherche à prévenir les autorités de l’opération prévue par les mercenaires, mais Harraway, méfiant et en véritable professionnel, ne le lâche pas d’une semelle. Heureusement, Steve peut compter sur Peggy Callahan, la secrétaire d’Oscar, qui s’improvise agente sur le terrain, afin de pouvoir communiquer avec lui sans éveiller les soupçons. Mais la partie qui se joue demeure serrée, car Harraway compte sur un complice faisant partie de l’escorte militaire qui transporte le nouveau missile convoité.

Critique :

Mené rondement et sans fioritures, Opération Hornet peut être classé dans les bons épisodes carburant sur l’action. La mise en place ne perd pas de temps, et la suite conserve la même vigueur. Il faut dire également que Steve est confronté à un commando de mercenaires dont le chef, un véritable professionnel, ne laisse rien au hasard. Comme en plus il se méfie de Steve, qu’il pense avoir déjà vu quelque part, et la suite confirmera cette appréhension, notre héros bionique doit manœuvrer habilement pour ne pas bousiller sa couverture.

Nous avons droit également à une belle surprise par l’implication de Peggy Callahan dans cet épisode. Bien qu’il s’agisse de sa dernière apparition dans la série (on la retrouvera quand même dans Super Jaimie), elle a visiblement pris du galon, alors qu’on la retrouve d’abord sur le siège de son patron, Oscar Goldman, occupé à l’extérieur de Washington, et qu’elle sera ensuite le seul contact de Steve face à un pépin avec l’agent de l’OSI censé assister l’homme bionique sur le terrain. De voir cette chère Peggy Callahan impliquée autant dans une mission, sans qu’elle ne perde sa spontanéité et sa naïveté charmante, amène son lot de moments drôles, mais également un surcroît de suspense bienvenu. Dommage qu’on ne verra pas davantage le personnage le plus souvent impliqué dans ce genre de situations.

Opération Hornet est également un des rares cas où ladite opération montée par les « méchants » est présentée dans les moindres détails, que ce soit par l’entraînement des mercenaires, que par son exécution à l’écran. Souvent pour des questions de budgets, ce type de situations était escamoté, présenté hors-champ et décrit par un personnage, comme Oscar réagissant au téléphone en apprenant la nouvelle par exemple. Cette fois-ci, tout le monde est dans le feu de l’action, incluant Oscar, dont l’absence de son bureau s’expliquait évidemment par son implication dans la sécurité pendant le transport du missile convoité par les mercenaires.

Si les pouvoirs bioniques de Steve lui permettent de réussir les épreuves d’entrainement au camp des mercenaires, il doit recourir surtout à une concentration optimale et à son imagination pour non seulement éviter d’être reconnu par Harraway, le chef des mercenaires, mais aussi pour prévenir Callahan sans être repéré. Le fait qu’Harraway ait déjà été condamné par un tribunal militaire où Steve a siégé n’amène pas qu’une tension supplémentaire dans l’intrigue, mais aide également à comprendre les motivations du personnage, ce qui est un autre atout à mettre au crédit de ce très bon épisode.

La seule ombre au tableau est que l’on se doute bien, lorsqu’on apprend qu’Oscar est occupé en dehors de Washington, que sa mission aura un rapport avec celle de Steve. Mais cela n’empêche nullement d’apprécier la valeur qualitative de l’ensemble.

Anecdotes :

  • C’est le dernier des quatre épisodes réalisés par Barry Crane.

  • Robert C. Dennis est un scénariste canadien qui a écrit uniquement pour la télévision des années 50 jusqu’à sa mort en 1983. À l’aise dans tous les genres et productif, son nom se trouve au générique de nombreux épisodes de séries comme Alfred Hitchcock présente, Les Incorruptibles, Échec et mat, Au-delà du réel, Perry Mason, Batman, Les Mystères de l’Ouest, Hawaï, Police D’État, Cannon et Hooker. Opération Hornet est le premier des deux épisodes qu’il a écrit pour la série.

  • Rompu aux films et aux séries d’action, Alex Cord a connu une jeunesse sportive en pratiquant l’équitation et le rodéo, avant de se faire les dents dans le théâtre shakespearien à Londres en Angleterre. De retour à Hollywood au début des années 60, il a fait ses débuts sous son vrai nom d’Alex Viespi dans des westerns à la télévision (Laramie) et des séries policières (Les Barons de la pègre, Route 66). Il a si bien réussi son rôle de drogué dans le film Synanon qu’il est choisi pour interpréter Ringo Kid dans le remake de La Diligence de l’Ouest, rôle qui avait fait de John Wayne une star en 1939. Étoile montante, il est par la suite la co-vedette du film Les Frères Siciliens aux côtés de Kirk Douglas, tout en étant vedette dans des films de série B comme Stiletto, le western-spaghetti Une minute pour prier, une seconde pour mourir, et le film de guerre britannique La dernière grenade.  Malgré ses qualités au plan dramatique et physique, l’échec au box-office de ses films l’a redirigé vers la télévision au début des années 70 (Mission: Impossible, Sur la piste du crime, Police Story, Walker, Texas Ranger) où il a atteint une certaine notoriété grâce à son personnage de Michael « Archangel » dans la série Supercopter. Depuis sa retraite des plateaux au milieu des années 90, il se consacre à son ranch et à l’écriture de livres.

  • Opération Hornet marque la dernière apparition dans la série de l’actrice Jennifer Darling dans le rôle de l’intrépide secrétaire Peggy Callahan. Elle n’a cependant pas complètement disparue puisqu’on peut encore la voir dans cinq épisodes de la dernière saison de Super Jaimie.

  • Infiltré parmi les mercenaires, Steve se lie à l’un deux, un certain Nicolini, qui a un problème avec son genou droit. Un peu plus tard, alors que Steve cherche à l’aider à réussir les entraînements, c’est son genou gauche qui le fait souffrir. Puis, il a de nouveau mal à son genou droit.

  • Au cours d’une scène d’action, on peut voir une Jeep de type moderne de couleur beige qui explose. Mais dans le plan suivant, la Jeep qui brûle est de couleur jaune vif et de type plus ancien avec une végétation verte tout autour de la route de montagne qui n’était pas présente au moment de l’explosion. Ce plan de la Jeep qui brûle est en fait emprunté à l’épisode diffusé plus tôt dans la quatrième saison Cauchemar en trois dimensions, lorsque la Jeep de Steve et Kelly Wood explose.

  • En 1973, Alex Cord avait été choisi par le créateur de Star Trek, Gene Roddenberry, pour être la star d’une nouvelle série post-apocalyptique de science-fiction intitulée Genesis II. Sauf qu’elle n’a jamais dépassé le stade du pilote. L’année suivante, le concept est revampé sous le nom de Planète Terre avec John Saxon, qui a aussi participé à L’Homme qui valait trois milliards, à la place d’Alex Cord dans le rôle-titre. Encore une fois, le projet a échoué à aboutir en série hebdomadaire. Une troisième et ultime tentative est tentée une autre année plus tard, cette fois sous le nom de Strange New World, toujours avec John Saxon comme tête d’affiche, mais en vain. Les trois téléfilms, devenus cultes pour les fans de science-fiction, sont actuellement disponible en DVD en Amérique du Nord.

  • Vers la fin de l’épisode, Peggy Callahan tombe à nouveau amoureuse. Mais au regard de ses apparitions à venir dans la dernière saison de Super Jaimie, sa malchance en amour demeurera tenace puisque cette nouvelle relation ne durera pas. 

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12. L'IMPOSTEUR
(THE ULTIMATE IMPOSTER)

Résumé :

Le docteur Rudy Wells a mis au point un nouveau projet scientifique d’envergure qui permet le transfert de multiples informations dans le cerveau humain à partir d’un ordinateur. Un ami de longue date de Steve, le professeur Joe Patton, accepte de servir de cobaye à ce projet et les premiers résultats dépassent les espérances. Mais alors que Rudy Wells est en train d’imaginer le progrès extraordinaire que ce nouveau projet peut apporter au plan éducatif et de l’apprentissage, Joe apprend que sa petite amie Jenny, une agente de l’OSI, n’a plus donné signe de vie depuis quelques temps. Cette dernière avait été chargée par Oscar Goldman d’infiltrer l’entourage d’un certain Stenger afin de récupérer une plaque permettant la fabrication de fausse monnaie. Joe se porte alors volontaire pour aller à la rescousse de Jenny et récupérer la précieuse plaque. Pour cela, il compte sur les informations transmis dans son cerveau par l’ordinateur de Rudy afin de se faire passer pour un spécialiste en fausse monnaie attendu par Stenger.

Critique :

En plus de servir de pause pour Steve Austin et son interprète Lee Majors, L’Imposteur cherche à s’imposer comme étant un nouveau pilote pour une nouvelle série, cette fois sans l’implication de la bionique. La composition visuelle du générique de l’épisode indique déjà au public qu’il aura droit à un récit fort différent de ce qu’il a vu dans la série jusqu’alors, et c’est tant mieux, car la suite ne manque pas d’être fascinante.

Tout part à nouveau d’une nouvelle innovation scientifique de Rudy Wells, qui cherche à pousser la technologie informatique au service du cerveau humain, afin d’accroître sa vitesse d’apprentissage et de lui permettre d’emmagasiner plus d’informations que la normale. Le héros de l’épisode, le professeur Joe Patton, représente en quelque sorte l’antithèse de Steve, car son pouvoir ne réside pas dans sa force physique, mais dans son esprit, sa « tête bien pleine ». Et la mise en scène est au diapason du rythme que ce type d’histoire, plus cérébrale que musclée, impose.

Limité aux 50 minutes impartis, on sent que le récit aurait mérité davantage de développement, tellement le potentiel est là. Dans un tel contexte limité, les auteurs ont mis de côté l’inexpérience de Joe et les possibles effets secondaires qu’il peut subir en étant exposé à autant de données à assimiler; à l’exception du fait que ce savoir demeure à l’état temporaire et s’efface progressivement. Même chose également en ce qui a trait à la relation de Joe avec la femme qu’il aime, Jenny, alors que le récit laisse poindre une tension possible concernant le désaccord de celle-ci au sujet de l’acceptation de Joe d’être le cobaye de Rudy.

En dépit de ces éléments moins élaborés qui affectent l’exécution de l’intrigue, on ne ressent pas du tout un sentiment de frustration. Malgré la volonté d’en voir plus, on y trouve assez de contenu intriguant pour qu’on s’y intéresse. Il s’agit d’un bon exemple de scénario de science-fiction très bien conçu sans effets spéciaux, si bien que ce « pilote » a eu droit à une seconde chance en forme de téléfilm présenté en 1979 avec pratiquement la même équipe technique; seule la distribution ayant été changée. Hélas, là aussi la série espérée n’a jamais dépassé le stade théorique et est restée dans les tiroirs. C’est dommage car il y avait là un beau filon à explorer.

Les fans de la série ont quand même eu la chance de s’attacher à un autre type de héros le temps d’un épisode unique; Steve Austin n’y apparaissant qu’au début et à la fin.

Anecdotes :

  • L’Imposteur est la cinquième et dernière contribution de Lionel E. Siegel à la série comme scénariste, en collaboration avec William T. Zacha pour lequel ce fût son troisième et dernier script. Les deux hommes sont demeurés également les auteurs de la nouvelle adaptation de cet épisode sous forme de téléfilm-pilote diffusé en 1979.

  • Unique épisode de la série réalisé par Paul Stanley, qui est également le réalisateur de la seconde version présentée en 1979. Ce réalisateur a connu un solide parcours derrière la caméra pour plusieurs épisodes de séries comme Mission: Impossible, Au-delà du réel, Médecins d’aujourd’hui, Hawaï, Police D’État, Drôles de dames et L’Homme qui tombe à pic. Il est décédé en 2002 à l’âge de 80 ans.

  • Tout comme son personnage Joe Patton, Stephen Macht a été professeur de littérature, de théâtre et de télévision au collège et à l’université en plus d’être acteur professionnel. Après deux apparitions dans Kojak, son rôle du colonel Netanyahu dans le téléfilm Raid sur Entebbe a attiré l’attention de certains producteurs. Il est alors sollicité pour jouer dans plusieurs téléfilms, des séries (Quincy, Capitaine Furillo, Côte Ouest, Cagney & Lacey, Arabesque, Sliders, les mondes parallèles, On ne vit qu’une fois, Hôpital central) et quelques films de série B (Morsures, Galaxina, La Fureur sauvage, la Créature du cimetière). Son fils Gabriel Macht est également acteur.

  • Actrice juive d’origine sicilienne, Pamela Hensley (Jenny) a connu une courte mais très notable carrière d’actrice durant les années 70 jusqu’à son ultime rôle de co-vedette au début des années 80 dans la série Matt Houston. Sous contrat avec Universal après avoir terminé ses études à la prestigieuse Royal Academy of Dramatic Arts de Londres, elle a enchainé les apparitions dans des séries comme Kojak, Banacek, Columbo, McCloud, un shérif à New York, McMillan & Wife et Deux cents dollars plus les frais. Après deux rôles au cinéma (Rollerball, Doc Savage arrive) elle a monté en gamme dans d’autres séries (Docteur Marcus Welby, Kingston: Confidential inédit en France) grâce à des présences plus régulières qui l’ont amené à incarner son personnage le plus célèbre: celui de la vilaine princesse Ardala, à la fois adversaire et amoureuse de Buck Rogers. Après son mariage avec le producteur E. Duke Vincent, elle a abandonné sa carrière d’actrice. Elle a cependant participé au double-épisode d’ouverture de la dernière saison de L’Homme qui valait trois milliards: Les Requins.

  • Jusqu’à sa retraite en 1988, David Sheiner (Stenger) fût l’un des acteurs de composition les plus demandés de la télévision américaine, avec des apparitions dans Voyage au fond des mers, Des Agents très spéciaux, Le Fugitif, Mission: Impossible, Quincy, L’Homme qui tombe à pic et Arabesque. Il est également de la distribution du double-épisode de la cinquième saison La Sonde meurtrière.
  • Dans le rôle de l’épouse de Stenger, on retrouve Margaret Fairchild qui avait joué dans l’épisode de la seconde saison La Bonne cause.

  • Le public peut également voir la star de cinéma en devenir Kim Basinger (Neuf semaines et demie, Batman, Jamais plus jamais, L.A. Confidential), qui fait un bref passage au milieu de l’épisode en tant que fille unique des Stenger. Âgée de 23 ans à l’époque, sa carrière a décollé au début des années 80 grâce à son rôle de Lorene Rogers dans la série Tant qu’il y aura des hommes.

  • En plus d’un lettrage différent de tous les autres épisodes de la série, les titres du générique sont montés en étant balayés de gauche de droite, accompagnés d’un effet sonore reproduisant un son d’ordinateur, plutôt que de simplement apparaître et disparaître. 

  • Dans la version téléfilm-pilote de 1979, le personnage de Joe Patton a été renommé Frank Monihan et c’est l’acteur Joseph Hacker qui a remplacé Stephen Macht. De plus, la mission est différente alors que le héros doit secourir un officier et sous-marinier russe qui veut faire défection, mais qui est capturé par un agent d’une nation ennemie.

  • Le titre de départ était The D.A.T.A. man. Ce qui a inspiré à Gene Roddenberry la création du personnage de Data dans Star Trek: La Nouvelle Génération, qui fût interprété par Brent Spiner.

  • Lors d’une entrevue, Lionel E. Siegel a affirmé s’être inspiré de la pièce de théâtre Rossum’s Universal Robots (R.U.R.) de l’auteur tchécoslovaque Karel Capek, qui inventa le terme « robot », et partiellement du film de John Frankenheimer Un Crime dans la tête, tiré du livre de Richard Condon, où un Américain est manipulé et programmé mentalement afin de devenir un agent dormant et un assassin pour le compte du bloc de l’Est.

  • Pour sa première mission, Joe Patton est programmé pour devenir un certain Lyle Montrose, un chimiste que Stenger veut embaucher. Sous la menace d’une arme, Joe doit répondre à Stenger qui lui pose des questions personnelles afin de valider son identité. Au départ, Joe a de la difficulté à trouver dans les données implantées dans son cerveau les réponses valides, sans explications données aux spectateurs. Dans le téléfim-pilote, cette situation se produit de nouveau, mais il y est établi cette fois que le cerveau ne peut retenir les informations transmises par l’ordinateur pendant 72 heures avant de s’évaporer, ce qui expliquerait pourquoi Joe n’arrive pas à répondre instantanément à Stenger.

  • Lorsque Joe récite l’ouverture du livre de la Genèse sur la plage, suite à sa première expérience avec Rudy, les mouvements de ses lèvres ne correspondent pas à ce que nous entendons dans le dialogue.

  • Deux horloges numériques de différents types sont montrées à côté du téléphone rouge sur le bureau de l’OSI en deux prises de vue successives: la première est un modèle en bois de taille moyenne avec une façade en aluminium brossé de couleur beige. La seconde est un petit modèle en plastique de couleur foncée avec un grand bouton de réglage sur le côté droit et une roue avec un « compteur de secondes» à motif de bande qui tourne. Normalement, il devrait y avoir deux horloges similaires.

  • L'aiguille de la montre de Joe n'est pas coordonnée avec l'aiguille des minutes; elle est "en retard" de près d'une demi-heure.

  • Afin d’expliquer l’absence de Steve de cet épisode, Oscar révèle que ce dernier effectue des tests pour un nouvel appareil expérimental à la base Edwards, et qu’il sera de retour d’ici quelques jours.

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13. LA SONDE DE LA MORT – 1ÈRE PARTIE
(DEATH PROBE - PART 1)

Résumé :

Une sonde spatiale soviétique destinée à l’exploration de la planète Vénus revient subrepticement sur Terre à la suite de problèmes techniques au moment du décollage. Repéré par les radars américains, la sonde atterrit dans une région de l’état du Wyoming et y sème la consternation. Alertés, Steve et Oscar se rendent là-bas afin de découvrir la nature de la menace, mais ils sont devancés par des agents dormants russes commandés par un espion du KGB, le major Popov, chargés de brouiller les pistes pour retrouver la sonde avant les Américains. En effet, cette sonde a été conçue à partir d’un alliage métallique nouveau qui la rend invulnérable à toute attaque ou menace extérieure et Popov ne tient pas à ce que les Américains n’en percent le secret. Les Russes s’avèrent cependant impuissants à décourager Steve et Oscar, mais également à contrer l’avancée inexorable de la sonde. Informé par sa conceptrice, la scientifique Irina Leonova, dont la vie a été sauvée par Steve qui la connaît bien, Oscar espère trouver une solution pour arrêter la sonde avant qu’elle n’arrive dans un endroit très peuplé.

Critique :

Se fondant sur l’envoi réel de sondes soviétiques sur la planète Venus au cours des années 70 (il y en eut deux avant la diffusion de cet épisode), un jeune auteur, ayant fait ses débuts sur la brève série Gemini Man produite par Harve Bennett, a eu l’idée d’en tirer parti afin d’en faire un nouvel antagoniste redoutable pour Steve Austin, qui se démarque des habituels espions, savants et robots qu’il a eu l’habitude d’affronter jusqu’ici.

Ce jeune scénariste, du nom de Steven E. De Souza, ne s’est cependant pas contenté de construire une intrigue misant sur les difficultés de Steve et de l’OSI à arrêter une sonde spatiale quasi-indestructible. De par sa constitution particulière, leurs constructeurs russes cherchent également à la récupérer ou la détruire discrètement pour éviter que les Américains ne connaissent son existence et ne percent le secret de l’invulnérabilité de son métal, conçu pour résister à la pression et à la chaleur sur Venus.

Bien évidemment, leurs tentatives se révèlent peine perdue, mais elles permettent toutefois le retour d’un personnage qu’on n’avait plus vu depuis l’épisode de la première saison Compte à rebours: la scientifique Irina Leonova, toujours interprété par la très bonne actrice anglaise Jane Merrow. On se souvient que son défunt époux et ami de Steve, le colonel Vassili Zoukov, l’avait présenté comme étant une brillante scientifique spécialisée dans la recherche spatiale. Le fait qu’elle soit dans ce double-épisode celle qui ait conçu cette sonde spatiale n’en est donc que plus logique, et bravo à l’auteur d’en avoir tenu compte et pas seulement pour des raisons de continuité.

Cette première partie se termine comme il se doit sur un moment de suspense, alors que Steve, qui cherche à retarder l’avancée de la sonde, voire de l’arrêter, se trouve en fait en terrible danger. Croyant à juste titre que ses pouvoirs bioniques lui donnent une chance face à celle-ci, Steve se lance tête baissée. Apprenant cela, Irina supplie Oscar de rappeler Steve, convaincue qu’il n’a aucune chance puisqu’en plus du métal nouveau qui protège la sonde, sa programmation l’amène à se défendre et à détruire tout ce qui l’attaque ou lui barre la route.

Le public est donc mis devant le fait accompli: Steve a affaire à trop forte partie. Et puisqu’il ne peut arrêter la sonde, qui pourra le faire et comment? Réponse dans la seconde partie, alors que cette course contre la montre et contre la mort est déjà très bien engagée et promet une belle finale.

Anecdotes :

  • Avec cet autre imposant double-épisode, Richard Moder, le réalisateur de La Femme bionique et de sa suite est maintenant rendu à onze épisodes au compteur pour la série.

  • Après avoir débuté dans l’écriture sur quelques épisodes de la brève série Gemini Man, Steven E. De Souza, qui était alors un jeune employé et auteur pour quelques journaux et la chaîne communautaire PBS, a réussi avec ce double-épisode à s’introduire définitivement dans le milieu de la télévision, alors qu’il n’avait pas encore 30 ans. Ne s’arrêtant pas en si bon chemin, il a écrit un autre épisode pour la dernière saison de la série et deux autres pour Super Jaimie avant de travailler comme producteur de la deuxième saison de K2000. Dans un même temps, le cinéma hollywoodien l’a accueilli à bras ouverts, alors qu’il fût coscénariste du film culte 48 heures, et surtout l’un des auteurs de l’adaptation au cinéma de Piège de Cristal et de sa suite 58 minutes pour vivre. Reconnu comme un spécialiste du cinéma d’action à saveur humoristique, une brouille avec un commanditaire a hélas provoqué une méprise, suite à son scénario du film Judge Dredd en 1995, qui lui a fermé les portes comme scénariste qu’il avait su si bien ouvrir auparavant. Il s’est toutefois recyclé dans le domaine de la websérie (Unknown Sender) avec succès, même s’il est loin le temps où il était aux sommets d’Hollywood.

  • Trois ans après Compte à rebours, l’actrice anglaise Jane Merrow reprend ici son personnage de la scientifique russe Irina Leonova.

  • Né dans l’ancienne terre de Palestine, l’acteur juif Nehemiah Persoff (Major Popov), formé à l’Actors Studio, a commencé sa carrière à Broadway avant de se spécialiser au cinéma et à la télévision (Gunsmoke, La Nouvelle équipe, Mission: Impossible, Les Mystères de l’Ouest, Les Espions, Des Agents très spéciaux, Voyage au fond des mers, New York – Police judiciaire) dans de très nombreux rôles de vilains ou de personnages issus de différentes communautés culturelles ou ethniques. Depuis la fin de la Seconde Guerre Mondiale jusqu’au début des années 2000, le comédien a su démontrer une aisance pour les « accents » et les figures d’autorité provenant d’Europe de l’Est, comme c’est le cas dans ce double-épisode. Ayant pris sa retraite des écrans et des planches pour des raisons de santé, il travaille actuellement comme professeur d’art dramatique en Californie, tout en étant artiste-peintre.

  • Bien qu’elle n’ait qu’un rôle mineur d’espionne soviétique en sommeil qui est réveillée par le major Popov et qui n’est pas allé au-delà de cette première partie, Beverly Garland a connu une florissante carrière au grand et au petit écran pendant plus de 50 ans (La Quatrième dimension, Destination Danger, Rawhide, The Bing Crosby Show, Les enquêtes de Remington Steele) jusqu’à sa mort en 2008 à l’âge de 82 ans. Elle a pu également avoir la chance d’interpréter des personnages réguliers pour la sitcom My Three Sons, inédit en France, et pour des séries comme Les Deux font la paire et 7 à la maison.

  • S’il n’a pas encore rasé complètement sa moustache, Lee Majors l’a néanmoins taillé car elle est bien plus petite en comparaison des précédents épisodes de la quatrième saison.

  • Lorsque Steve descend de la colline à toute vitesse pour sauver Irina de la sonde qui avance vers elle, la caméra s'attarde sur la doublure de Lee Majors une seconde de trop. On peut effectivement le voir atterrir sur le flanc de la colline avant que le plan suivant ne montre Steve toujours en l'air.

  • Rare occasion où l’on peut voir Oscar Goldman porter une arme à feu.

  • Au début de la première partie, lorsque le fermier tire la seconde cartouche de son fusil de chasse, et un moment plus tard, lorsqu’il lance le fusil sur la sonde, il n’y a pas d’effets sonores autres que le rugissement constant du moteur de la sonde. De plus, on peut entrevoir les doigts de la personne manipulant le grappin de l’engin spatial lorsqu’il examine le fusil.

  • Un des agents dormants réagit avant d’entendre la phrase codée au téléphone du major Popov, et non après.

  • La ferme où la sonde est apparue pour la première fois est entourée d’une clôture en fil de fer barbelé avec une planche de bois au-dessus. Cela est illogique si l’on veut que les barbelés soient efficaces pour dissuader tous ceux qui voudraient franchir la propriété en sautant ou en grimpant.

  • La sonde spatiale est le dernier adversaire de Steve Austin à être reproduit comme jouet par la compagnie Kenner.

  • Le véhicule ou l’engin ayant servi pour représenter la sonde spatiale dans ce double-épisode, et dans sa suite diffusée lors de l’ultime saison, a été modifiée pour incarner un robot luttant contre le crime dans la comédie de science-fiction sortie en 1981 et demeurée inédite en France: Heartbeeps.

  • Irina affirme que le socle de la sonde spatiale fait 12 centimètres de diamètre. Pourtant lorsque Steve conçoit un anneau en métal avec sa force bionique pour éventuellement la soulever, le diamètre est visiblement trois fois inférieur.

 

-Irina (à Oscar): You don't understand. I designed that probe for Venus. Venus Oscar. A planet with temperatures of 900 degrees, 300 miles per hour winds, pressures up to 90 earth atmospheres. Even a bionic man couldn't survive under those conditions.

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14. LA SONDE DE LA MORT – 2ÈME PARTIE
(DEATH PROBE - PART 2)

Résumé :

En tentant de ralentir la progression de la sonde soviétique, Steve est sévèrement blessé à son bras bionique et doit fuir. Le missile spécial russe fait du même alliage métallique que la carapace de la sonde, n’est même pas parvenu à la détruire ou à la ralentir. Rien ne semble maintenant pouvoir contrer cette sonde rendue indestructible par son alliage métallique, et qui échappe à tout contrôle puisqu’elle a été conçue pour se mettre en mode autodéfense en cas d’agressions ou de menaces étrangères, en plus d’être capable de supporter de fortes températures. Se croyant sur Vénus, ce monstre mécanique avance selon un schéma défini et se rapproche d’une grande ville en détruisant tout obstacle sur sa route. Steve croit cependant avoir enfin trouver un moyen de l’anéantir, mais pour cela, il doit prendre tous les risques malgré une réparation de fortune à son bras bionique qui risque de le lâcher à tout moment.

Critique :

On croyait Steve Austin en danger à la fin de la première partie, et pourtant ce n’est rien à côté de ce qu’il subit quelques minutes après le début de cette seconde partie. Alors que l’affrontement se révèle inégal, comme quoi Irina avait raison de s’inquiéter précédemment, le bras de la sonde saisit celui bionique de Steve et le rend hors d’usage, passant même près de l’arracher. Ayant compris sur le coup qu’il ne pouvait rien faire, Steve se sert de toute la vitesse de ses jambes pour fuir. Une chance pour lui que la sonde ne soit programmée que pour se défendre et suivre une trajectoire précise.

Habituellement, la première partie se serait conclue justement avec cette mise hors-circuit du bras bionique, mais l’auteur a eu la bonne idée au contraire de la situer au début de la deuxième partie, plaçant ainsi le public dans le même état d’impuissance que Steve, auquel il s’identifie, et à rester sur le bout de son siège à attendre la suite. Un peu comme les Martiens dans La Guerre des Mondes, l’avancée de la sonde semble inexorable alors qu’elle s’approche d’une grande ville et qu’elle risque de faire plusieurs milliers de victimes. Même le missile russe conçu du même métal n’arrive même pas à l’égratigner.

La situation est sérieuse, ce qui force les Russes à mettre de côté la méfiance envers les États-Unis dans le contexte de la Guerre froide, encouragée par Irina qui aurait de sa propre initiative prévenue les autorités américaines si elle n’avait pas eu à obéir aux ordres de l’espion Popov. Puisque la force ne peut arrêter la sonde, le raisonnement scientifique peut-il y suppléer? Steve le croit, alors qu’il réfléchit selon une logique basée sur les règles de la physique et de la pression atmosphérique. Si le raisonnement tient debout à prime abord, elle fait s’effondrer quelque peu l’échafaudage du récit puisque si cette logique s’applique, la sonde aurait dû se rendre d’abord sur Venus, ce qui n’est pas le cas dans la prémisse établie au départ. De plus, si elle s’y était rendue pour ensuite revenir sur Terre, elle aurait donc été détruite en route, soit dans l’espace, sinon lors de sa rentrée dans l’atmosphère terrestre.

C’est bien là la seule gaffe du jeune scénariste dans ce double-épisode qui se conclut tout de même de manière trépidante, alors que Steve tente de fixer un câble au sommet de la sonde pour la hisser dans les airs par hélicoptère afin qu’elle explose de l’intérieur, sous les effets de la pression. Son bras bionique ayant été réparé temporairement par Rudy Wells, il cesse de fonctionner au moment précis où Steve risque sa vie à nouveau contre le monstre mécanique.

À travers tout ça, le récit ménage quand même de la place pour l’humour et l’émotion. Par exemple dans cette scène où Irina laisse pendant un moment trahir ses sentiments pour Steve, tout en faisant référence à son défunt mari par cette phrase: « Why is it the men I care for all have their hearts in the sky? ». Il y a aussi ce bon vieux gag du type qui s’évanouit en découvrant la nature bionique de Steve, lorsqu’un médecin militaire demande à examiner son bras « blessé » après qu’il ait échappé de justesse au monstre mécanique.

La Sonde de la mort représente le dernier double-épisode ambitieux de cette quatrième saison et sa popularité, surtout auprès des fans, a entrainé une suite au cours de la dernière saison. En prime, il a contribué à propulser la carrière de Steven E. De Souza comme auteur et producteur au cinéma et à la télévision, même si son histoire est loin d’être à toute épreuve. Reconnaissons quand même le mérite d’avoir imaginé un adversaire nouveau genre contre le héros de la série, à travers un récit mené tambour battant grâce une réalisation alerte.

Anecdotes :

  • Dans un petit rôle d’officier médical qui s’évanouit en regardant le bras bionique de Steve, on retrouve John de Lancie, qui en était à ses débuts à la télévision après quelques apparitions sporadiques dans des téléfilms. En plus de revenir à deux reprises dans la série lors de son ultime saison, il est surtout connu pour son personnage de Q dans Star Trek: La Nouvelle Génération et qui est revenu également dans Deep Space Nine et Voyager. La science-fiction semble l’attirer puisqu’il a également joué dans des épisodes de Stargate SG-1, Andromède et Docteur Who. Il a également à son actif plusieurs voix pour des dessins animés, notamment des personnages de monstres ou d’extra-terrestres, et des séries américaines pour enfants.

  • Après avoir joué un politicien corrompu dans l’épisode de la troisième saison Alcool à brûler, Austin Stoker est de retour pour la seconde fois et dernière fois dans la série, dans le rôle d’un capitaine de l’armée américaine chargé avec l’OSI d’arrêter la sonde.

  • Ce double-épisode a le mérite de s’inspirer d’événements réels dans le domaine de la conquête spatiale. En effet, l’URSS fût le seul pays à avoir véritablement envoyé des sondes sur la planète Vénus. La toute première sonde, baptisée Venera 7, a atterri sur Vénus le 15 décembre 1970, suivi d’une seconde, Venera 9, le 22 octobre 1975 qui a envoyé les premières photos prises de la surface de la planète. Trois jours plus tard, Venera 10 a suivi. Un an après la sortie de ce double-épisode en 1978, Venera 11 et 12 ont également atterris sur Vénus. Finalement en 1981, la dernière en date, Venetia 13, a pris les premières photos en couleurs de la planète et a ramené des échantillons de son sol.

  • La sonde est supposée être alimentée électriquement afin de pouvoir fonctionner de façon autonome dans un environnement spatial sans air. Sauf que des vapeurs d’échappement au diesel sont visibles à l’arrière de l’engin à plusieurs reprises.

  • Lorsque le major Popov lève le lance-roquettes juste avant de tirer la fusée pour tenter de détruire la sonde, nous pouvons voir à travers le tube de l'arme qu’il est clairement vide, sans fusée chargée à l'intérieur.

  • Lors de la scène finale, le bras bionique de Steve tire l'hélicoptère vers le bas alors qu’il est en position debout avec ses jambes serrées sur le dessus de la sonde. Cela est impossible car la force supposément bionique serait alors transmise à travers sa colonne vertébrale, ce qui lui briserait le dos qui n’est pas bionique.

  • Pour se libérer du treuil mis par Steve sur son sommet, la sonde se sert d’une scie circulaire au bout de son bras pour couper le câble.  Le premier gros plan montre des éraflures et des entailles mineures, mais dans le plan suivant, le câble est fortement effiloché avec des mèches coupées. Il est improbable que la sonde ait pu abîmer le câble du treuil à ce point en si peu de temps.

  • Lorsque Steve essaie de mettre son parachute dans l’hélicoptère, on peut voir plusieurs fois la main du caméraman qui se reflète dans le pare-brise.

  • Afin de détruire la sonde, Steve, Oscar et Irina pensent qu’elle doit être soumise à une pression interne, après avoir traversé l’atmosphère de Vénus au lieu d’y atterrir. Le problème, c’est que les premières scènes de la première partie indiquent que le lancement a échoué et que la sonde est revenue aussitôt sur Terre. De plus, si la sonde avait atteint Vénus, comment pourrait-elle avoir une "trajectoire de retour libre" pour revenir sur Terre, tel qu’évoqué dans le dialogue, alors qu’une telle trajectoire n’est pas possible? Comment pourrait-elle retrouver son élan après avoir été ralentie par le bouclier thermique lors de son entrée dans l'atmosphère de Vénus? Comment n'a-t-elle pas plutôt éclaté dans le vide de l'espace, une fois subie la pression de l’atmosphère de Vénus? Comment pourrait-elle être suffisamment perméable pour assimiler la pression atmosphérique supplémentaire, mais être imperméable après son départ et son arrivée sur Terre, à moins qu’il ait des conduits de ventilation à sens unique? Et puisque les panneaux s’ouvrent de temps en temps pour que son bras ou d’autres outils puissent sortir, c’est donc qu’ils ne sont pas étanches. Ce qui veut dire que le système informatique principal, qui est censé être protégé de l’atmosphère de Vénus, serait au contraire écrasé.

-Oscar (au sujet du major Popov): He's stalling.

-Irina: Why would they stall?

-Oscar: Because they want to keep this secret metal alloy locked up safe and tight.

-Irina: I don't believe it.

-Oscar: Believe it, Irina. This is dirty business. There isn't a government in the world that wouldn't do the same thing.

-Major Popov (voyant Steve en action): I wasn't imagining things. How'd he do that?

-Oscar: Colonel Austin is a remarkable athlete, Major.

-Rudy: Without my lab I'm like a fish out of water.

-Steve: Rudy, that's it.

-Rudy: Huh?

-Steve: What you just said. That's the key to destroying the probe.

-Oscar: What do you mean, Steve?

-Steve: The probe is like a fish out of water. I'll show you.

-Irina: Why is it the men I care for all have their hearts in the sky?

-Steve (regardant la Lune): What?

 

-Irina (soupirs): You're hopeless. (NDLA: Steve embrassera tout de même Irina un peu plus tard)

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15. UN PIED EN ENFER
(DANNY'S INFERNO)

Résumé :

Un adolescent amateur de chimie, Danny Lasswell, a mis accidentellement au point une nouvelle forme d’énergie thermochimique lors d’une simple expérience. Une telle invention a le potentiel de pouvoir remplacer le pétrole comme carburant, mais peut également devenir une arme redoutable étant donné sa puissance de combustion. Mis au courant de l’incident, Oscar charge Steve de se rendre sur les lieux afin de s’assurer que cette nouvelle forme d’énergie ne tombe pas entre de mauvaises mains. Trop tard cependant car Danny, se sentant coupable, a déjà informé le chef des pompiers Bill Brunner de l’existence de son invention, et ce dernier lui vole tous les échantillons existants afin de les vendre à un promoteur immobilier, Lazarus. Toutefois, Danny n’a pas vraiment pris de notes des composantes de la formule chimique qu’il a inventée, et l’OSI envoie le docteur Monica pour la compléter. Lazarus se rend compte également de ce fait, et envoie des hommes de main pour kidnapper le jeune adolescent afin de s’emparer de la formule.

Critique :

L’idée de départ du jeune surdoué naïf qui fait une découverte accidentelle suscitant la convoitise aurait pu déboucher sur un épisode plus réussi si l’intrigue avait été mieux construite et l’exécution avait été plus fluide. Au contraire, le récit avance par à-coups et est farci de digressions inutiles qui témoignent d’incertitudes au moment de l’écriture, à savoir quelle orientation, sérieuse ou plus légère, lui donner. Rien que la scène où Danny discute avec le professeur Monica afin de retranscrire la formule de sa découverte en est un bon exemple. Car malgré un certain humour dans le ton, elle retarde la progression narrative de l’ensemble.

Le personnage de Danny a beau s’avérer parfois attachant, et quelquefois drôle par son insouciance. Mais sa personnalité n’est pas définie clairement, ce qui nuit parfois à la relation qu’il développe avec Steve, chargé de le protéger et de lui faire entendre raison.  Il faut dire que certaines incongruités n’aident pas, comme le fait que Steve, un inconnu pour Danny et sa famille, puisse tout de même dormir chez lui, et non pas à l’hôtel, comme la simple logique l’aurait voulu. Soulignons aussi qu’on se demande comment un promoteur immobilier peut s’intéresser à une formule scientifique révolutionnaire et sait par quels moyens en tirer profit. Cela apparaît faible comme « méchant ».

Et puis curieusement, le tout trouve un semblant d’aboutissement dans la scène finale, alors que Steve et Danny tendent un piège au dit promoteur et à ses hommes de main convoitant la découverte du génie adolescent, alors qu’ils menacent de faire exploser une bombe avec le reste du carburant qu’ils possèdent. Dans ce segment, l’humour et la tension s’y mêlent plus harmonieusement, aussi bien par le fait de voir Steve en action que l’étonnement de Danny devant ses pouvoirs bioniques. Ce qui nous amène à ce moment en forme d’amusant clin d’œil où Steve donne tout un coup de pied à la bombe pour qu’elle explose sans qu’elle fasse de victimes; Steve ne pouvant y toucher de la main.

Si on ne prend pas trop au sérieux Un pied en enfer et qu’on est beau joueur, on peut le classer honnêtement dans la bonne moyenne en dépit d’un titre qui laisse perplexe et d’une mise en scène inégale, avec un souci du détail dans certaines séquences et un manque de flair dans d’autres. Le caractère fantaisiste du contenu scientifique dans le scénario fait également que s’il prête parfois à rire, il a aussi bien mal vieilli.

Anecdotes :

  • Deuxième et dernier scénario de Tom Greene pour la série et sixième réalisation de Cliff Bole.

  • Cet épisode marque les débuts comme acteur du jeune Lanny Horn, qui incarne le naïf Danny Lasswell. Cela dit, après de brèves apparitions dans des séries comme Huit, ça suffit et Starksy & Hutch, il s’est tourné davantage vers l’écriture vers la fin des années 80. Sans grand succès toutefois puisqu’aucune des séries pour lesquelles il a travaillé n’a franchi ni une seule saison, ni les frontières des États-Unis.

  • Après avoir incarné brièvement le docteur Winslow dans l’épisode Essai Mortel de la troisième saison, l’acteur polyvalent Frank Marth est de retour dans la série, cette fois dans la peau d’un personnage de vilain (le chef des pompiers Bill Brunner à qui Danny a confié l’existence de son invention) dépassé par les événements et qui ne fait pas le poids face à des gens plus forts que lui, alors qu’il cherche à marchander l’invention de Danny auprès du promoteur Lazarus. Formé au sein de la troupe de Jackie Gleason, Frank Marth a élargi son champ d’action à la télévision en composant des personnages pas toujours comiques et souvent antagonistes dans des séries comme Des Agents très spéciaux, Voyage au fond des mers, Stalag 13, Quincy, Les Envahisseurs et La Grande Vallée. Retraité depuis le début des années 90, l’acteur au visage de granit a rendu l’âme en 2014 à l’âge de 91 ans.

  • Dans l’un de ses rares rôles de patron, on retrouve Mills Watson (Lazarus) qui nous a pourtant habitué à des personnages d’hommes de main imposants, parfois maladroits dans plusieurs séries et particulièrement des westerns (Opération Danger, Le Virginien, Bonanza, Gunsmoke, Deux cent dollars plus les frais). Ce créneau l’a même rendu un temps populaire au début des années 80 (B.J. and the Bear, The Misadventures of Sheriff Lobo, Harper Valley P.T.A, tous inédits en France). L’acteur reviendra dans le double-épisode de la cinquième saison Compte à rebours, lui qui avait également participé à l’épisode Les Griffes diffusé au cours de la première saison de Super Jaimie.

  • Devenue populaire grâce à un rôle principal dans la série musicale That’s Life, et au personnage de Minnie Fay dans la comédie musicale Hello, Dolly, E. J. Peaker (Glennis, la soeur de Danny) a préféré orienter sa carrière davantage vers Broadway comme actrice et productrice. Ce qui ne l’a pas empêché d’obtenir quelques présences notables dans des épisodes de séries comme Sergent Anderson, Barnaby Jones, Section contre-enquête, les Rues de San Francisco et Wonder Woman.

  • Comme Mills Watson, John Hoyt (le docteur Spruger qui travaille pour Lazarus) a connu une carrière à la télévision largement portée sur le genre western (La Grande Vallée, Le Cheval de fer, Bonanza, La Grande Caravane, Daniel Boone, Les Mystères de l’Ouest, Le Virginien). Difficile à croire pour quelqu’un qui s’est d’abord fait la main comme comique de scène avant de jouer des rôles de soutien au cinéma dans des films comme Spartacus, Le choc des mondes et Cléopâtre. Il est mort du cancer en 1991 alors qu’il s’apprêtait à fêter ses 86 ans.

  • Dans une apparition qui apporte un élément comique au récit avec son personnage du docteur Monica, scientifique de l’OSI impatient et désespéré face au manque de rigueur du jeune Danny, on a plaisir à reconnaître David Opatoshu. Cet acteur new-yorkais au faciès particulier s’est particulièrement signalé dans de nombreux rôles de vilains dans plusieurs films noirs (La Cité sans voiles, Les Bas-fonds de Frisco, L’Ennemi public no. 1) et séries policières (Les accusés, Brigade criminelle, Sur la piste du crime, Hawaï, Police D’État), quand ce ne sont pas des personnages ethniques malins et intelligents, des espions, des figures paternelles juives ou des figures bibliques au cinéma ou à la télévision (Mission: Impossible, Opération vol, Médecins d’aujourd’hui, Buck Rogers, la minisérie Masada) pendant plus de 40 ans jusqu’à sa mort en 1996 alors qu’il avait 78 ans. Comble de l’ironie: il est également apparu dans le double-épisode de Super Jaimie intitulé Alex, qui a été diffusée la même semaine qu’Un pied en enfer.

  • Lorsque Steve saute du bâtiment avec Danny sur le dos, l’emploi d’un mannequin à la place de Danny saute aux yeux. En prime, Steve ne se rend pas compte qu’il y a clairement un quidam en arrière-plan, potentiellement témoin de son saut bionique. Plus la série avance, plus les pouvoirs de Steve sont de moins en moins secrets pour les humains évoluant dans son univers.

  • Malgré toute son expertise, le docteur Monica oublie de demander à Danny quel genre de beurre d’arachide il a mangé au petit déjeuner - salé, non salé, entièrement naturel, etc. Le savant n’a donc pas toutes les informations pertinentes pour dire quels composés chimiques auraient pu contaminer le mélange de carburant à fusée conçu par Danny.

  • Au tout début de l’épisode, l’asphalte est sec lorsque Danny monte sa fusée, pour devenir soudainement humide au moment où le jeune homme est sur le point de la lancer.

  • Dans une scène, Bill Brunner jette le flacon du carburant inventé par Danny dans une énorme fosse creuse, mais après, on voit que la substance chimique en flammes se trouve sur un large terrain plat.

  • Avec un jeune adolescent comme protagoniste, cet épisode a été évidemment conçu pour plaire au jeune public, déjà friand de la série.

  • Steve ressent une douleur et sa main droite bionique est en sueur lorsqu’il touche la bombe conçue par Lazarus et ses hommes dans la scène finale. Bien entendu, cela est incohérent avec le fait que les membres bioniques sont censés être synthétiques.

-Oscar: You better confiscate the rest of the fuel.

-Steve: Unfortunately it’s already been done. Someone's walking around with enough explosive to turn this city into a pancake.

-Steve: Rudy, don't you have some chemicals he can use as a bluff?

-Rudy Wells: As a matter of fact, I do.

-Oscar: Oh so you're in on this too!

-Rudy Wells: Oscar it's not a conspiracy. I'm just trying to help.

-Oscar: Well I guess I'm outnumbered.

 

-Docteur Monica (à Danny): What kind of scientific measurement is a tablespoon? What were you making, lasagna?

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16. LES FEUX DE L'ENFER
(FIRES OF HELL)

Résumé :

Pour combattre la crise du pétrole, l’OSI a mis au point une nouvelle méthode d’extraction et Oscar a choisi la réserve de Stoney Creek pour l’expérimenter. Mais ce projet n’est pas du goût de tout le monde, et notamment des écologistes qui veulent préserver l’état naturel des lieux. À la suite de plusieurs incendies, en apparence accidentels, Oscar soupçonne tout de même que le puit d’extraction situé dans la réserve est la cible de saboteurs et il envoie Steve sur place afin d’enquêter. Se faisant passer pour un employé travaillant au forage, Steve découvre que les soupçons d’Oscar s’avèrent fondés, mais que le groupe écologique opposé au projet est manipulé dans l’ombre pour contribuer à en retarder les expérimentations, jusqu’à la date d’échéance. Un membre du Congrès, Bert Lomax, a effectivement découvert de l’uranium sur la réserve et a tout intérêt à ce que le projet d’Oscar échoue. Le contremaître Roy Palmer et le shérif Burgess étant corrompus, Steve a du fil à retordre pour empêcher d’autres incendies criminels de se produire.

Critique :

La crise du pétrole en 1973 a eu des répercussions mondiales au plan économique et social, et a fait de l’énergie un enjeu d’importance majeur au cours des années 70. La série s’y est souvent intéressé, mais de façon indirecte et dans un cadre global. Avec Les Feux de l’enfer, c’est la première fois que cette crise est abordée un peu plus de front, et sous presque tous les angles, et c’est ce qui en fait globalement sa réussite.

Bien que l’OSI se targue souvent de faire des recherches pour développer des moyens d’exploiter l’énergie de façon plus propre, on est un peu étonné qu’elle s’intéresse dans les circonstances à l’extraction du pétrole. Il faut dire que les mentalités environnementales de l’époque n’étaient pas rendues au même niveau qu’aujourd’hui, alors que la conscientisation à cet égard était certes d’actualité, mais ne faisait que commencer.

En revanche, tous les aspects de la question sont explorés dans cet épisode et sont agencés habilement pour former une intrigue bien construite. L’auteur mêle avec équilibre conscience écologique, patrimoine territorial, corruption, hypocrisie politique et enjeu énergétique sans que la logique n’en pâtisse et sans que les nombreux protagonistes n’éparpillent son récit dans trop de directions. Sans être formellement engagée, on sent quand même tout au long du récit une mise en garde devant les fausses promesses des politiciens sur ces divers sujets de société par l’intermédiaire du machiavélique Bert Lomax, qui manipule le groupe écologique contestant les expériences d’Oscar afin de leur faire porter le chapeau concernant les sabotages des puits d’extraction, le tout à son seul profit. La bonne vieille morale de la cupidité qui ne paye pas, en somme!

Pour couronner le tout, la dose d’humour habituelle trouve sa place sans nuire au contenu grâce à quelques bonnes réparties dans le dialogue et la mise en scène ne laisse aucune place aux temps morts. On trouve bien évidemment quelques images tirés d’un film (voir Anecdotes) pour montrer les incendies de puits de pétrole, mais ils sont employés avec un juste dosage en comparaison d’autres épisodes qui en abusent.

S’il ne faut pas s’attendre à du Costa-Gavras ou du Yves Boisset dans le traitement, il reste que dans l’optique de la série, il fait bon de voir un épisode impliquant un début de réflexion sur un sujet à caractère social-politique. Même si on reste quelque peu à la surface des choses, c’est déjà pas mal de le faire dans un cadre plus direct que d’habitude, et cela vaut le mérite d’être souligné.

Anecdotes :

  • Monteur réputé au cinéma (Tonnerre de Feu, Requiem pour un espion, Osterman Weekend) et à la télévision (Tarzan, L’Homme de fer, À plume et à sang), Edward M. Abroms est passé réalisateur sur la série Columbo dont l’apport a été inestimable en post-production. En plus de la première de ses deux contributions derrière la caméra pour la série, il a réalisé des épisodes pour Kojak, Opération danger et L’Homme à l’orchidée. Il est mort récemment en février 2018 à l’âge de 82 ans.

  • Spécialiste dans l’écriture de films de série B et Z souvent fauchés à partir des années 50, Orville H. Hampton (qui œuvre parfois sous le pseudonyme d’Owen Harris) s’est taillé une réputation de scénariste archi-productif qui l’a forcément amené à travailler pour des séries télévisées. Il lui faudra attendre toutefois le succès de Perry Mason, de Lassie et de Flipper le dauphin pour qu’il obtienne une certaine crédibilité. En plus d’avoir également écrit pour Hawaï, Police D’État et L’Île Fantastique, il est également le scénariste du film culte de « blaxploitation » S.O.S. Black Guns. Cet épisode s’avère sa seule contribution aux aventures de Steve Austin. Il s’est éteint en 1997 à l’âge de 80 ans.

  • Désirant devenir avocat, Charles Aidman (Bert Lomax) a eu la piqure pour le métier d’acteur durant la Seconde Guerre Mondiale alors qu’il était officier pour la Navy. Très présent sur les planches, notamment à Broadway comme acteur, auteur, producteur et même compositeur, cet autodidacte s’est fait la main sur quelques petits rôles dans plusieurs séries western et policières au cours des années 50 avant de prendre du galon vers la fin de la décennie grâce à plusieurs personnages plus substantiels dans tous les genres existants (La quatrième dimension, Rawhide, La Grande Caravane, Brigade criminelle, Match contre la vie, Les Règles du jeu, Kung Fu, Quincy où il interprète six rôles différents). Il a conclu ce beau parcours artistique à la télévision en tant que narrateur pour la série La Cinquième dimension avant de nous quitter en 1993 alors qu’il était âgé de 68 ans.

  • Après des débuts dans le genre western au petit écran (Le Virginien, Daniel Boone) vers la fin des années 60, Ken Swofford (le contremaître Roy Palmer) a multiplié les rôles de composition au cinéma (Le Mystère Andromède, Alerte à la bombe, Annie) et présences récurrentes dans quelques séries (Le lieutenant Catalino dans Arabesque, c’est lui) comme Switch, Deux cent dollars plus les frais, À plume et à sang et la mini-série Les Héritiers. En plus de cet épisode, il est également présent dans la suite de La Sonde de la mort diffusée au cours de la dernière saison: La Sonde meurtrière.

  • Actrice blonde canadienne qui a commencé très tôt sa carrière en incarnant Louisa Von Trapp dans le classique du cinéma La Mélodie du Bonheur alors qu’elle était encore adolescente, Heather Menzies (Alison Harker, la cheffe du groupe écologique) s’est vite affichée à la télévision dans plusieurs rôles de jeunes femmes ingénues et parfois naïves à la télévision (Dragnet 1967, Opération danger, Bonanza) avant prendre une orientation plus « sex-symbol » durant les années 70 (elle a posé pour la revue Playboy en 1973) tout en incarnant des personnages plus matures (Section 4, Barnaby Jones). Elle a atteint son apogée en obtenant l’un des rôles principaux de la courte adaptation en série de L’Âge de Cristal, et dans le film culte Piranha qui a fait partie de la vague de thrillers portant sur les menaces aquatiques depuis le succès du film Les Dents de la mer. Marié avec l’acteur Robert Urich, elle a joué à ses côtés dans Vegas, Espèce en voie de disparition et Spenser avant de disparaître des écrans des suites d’un cancer des ovaires. Bien qu’elle ait gagné son combat, une tumeur au cerveau a mis fin à ses jours en 2017. Elle avait alors 68 ans.

  • Déjà une troisième présence dans la série pour Bruce Glover, qui joue ici le shérif corrompu Burgess. Il avait auparavant été vu dans Compte à rebours et Espionnage en musique.

  • Pour des raisons à nouveau budgétaires, cet épisode utilise de nombreuses images tirées du film Les Feux de l’enfer pour les scènes de puits en flammes. Sorti sur les écrans en 1968, ce film produit par Universal mettait en vedette John Wayne, qui jouait le dirigeant d’une entreprise spécialisée dans l'extinction des feux de puits de pétrole partout dans le monde.

  • Steve Austin se fait servir un verre de bière à moitié plein dans la scène au bar. Puis, son verre est rempli dans le plan suivant.

  • Toujours dans la scène au bar, Steve se bat contre quelques employés dans une bagarre provoquée pour le faire arrêter par le shérif corrompu. Durant la bagarre, Steve dévie un coup de poing avec son bras gauche, non seulement avec la force bionique, mais aussi avec le son bionique; une erreur récurrente depuis quelques épisodes.

-Steve (en prison): Hi Oscar.

-Oscar: What are you doing in here?

-Steve: Cooling off, like the man said.

-Oscar (alors que Steve veut éteindre le puits en flammes avec de la nitro): Now wait a minute, that nitro is unstable. One slip.

-Steve (ton ironique pour désamorcer la tension): Well then pick up the pieces and have me rebuilt.

 

-Oscar (après que Steve ait éteint le puits avec la nitro): Now you listen to me pal. No more stunts like that nitro explosion. I swear I thought my heart had stopped.

 

-Steve (ton ironique): Well if it ever does, I'll make sure you get a bionic replacement.

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17. LUTTE CLANDESTINE
(THE INFILTRATORS)

Résumé :

Alors que les États-Unis ont des pourparlers avec la Chine, Oscar soupçonne un promoteur de boxe, Boris Retsky, de planifier une tentative d’assassinat afin de perturber définitivement ce rapprochement diplomatique. Ce qui s’avère louche est le fait que Retsky a sous contrat des boxeurs et athlètes d’Europe de l’Est qui sont considérés comme portés disparus ou qui ont fait défection aux États-Unis. Comme Retsky est en tournée sur le sol américain pour la promotion d’un tournoi de boxe, Steve se fait passer pour le champion américain afin de découvrir véritablement ce qui se trame derrière les coulisses du ring. Il est toutefois démasqué par l’assistante de Retsky, Lena Bannister, qui est en réalité celle qui dirige les opérations impliquant ces agents infiltrés. Après avoir échappé à la mort, Steve comprend que Lena Bannister a fait venir ces boxeurs et athlètes aux États-Unis afin de voler une puce ultrasecrète de la NASA dont le poids est excessivement lourd.

Critique :

Cet épisode trahit une tendance lourde au cours de cette quatrième saison, soit la difficulté des auteurs de trouver de nouvelles idées sans sombrer dans l’exagération et la surenchère. Hélas, Lutte clandestine retombe dans le même travers routinier de la mission d’espionnage et d’infiltration beaucoup trop tirée par les cheveux pour que le public y croie ou y adhère pleinement.

Ce qui cloche dès le départ, c’est qu’il y a trop de coïncidences désarmantes et de détails incongrus pour qu’on puisse croire à ce qui passe au petit écran, malgré le mystère entourant ce que les agents infiltrés cherchent vraiment en se faisant passer pour des boxeurs. D’ailleurs, les scénaristes ont préféré aller droit au but, mais au détriment des personnages car autant Steve sait que ces boxeurs ayant supposément fait défection aux États-Unis ne sont pas ce qu’ils prétendent, autant Lena Bannister, celle qui mène les opérations (ce qu’on sait dès le départ), se doute très bien que Steve n’est pas un boxeur poids lourds de par sa morphologie.

L’intrigue ne devient intéressante que dans le dernier tiers alors que Steve est sur le point d’être liquidé tandis que Lena, ses boxeurs, et une gymnaste experte, sont en train d’exécuter leur plan de voler une nouvelle puce conçue par la NASA malgré son poids et l’extrême sécurité des lieux où elle se trouve. C’est cependant insuffisant pour rehausser les faiblesses inhérentes du script, d’autant plus que l’exécution du vol et l’intervention de Steve pour contrer les agents ennemis contiennent là aussi des incohérences flagrantes. Et puis pourquoi tant d’efforts compliqués pour dérober un objet dont l’importance reste nébuleuse?

Visiblement, on sent un essoufflement indiquant que la série est sur la pente descendante et qu’elle ne retrouvera plus les sommets qu’elle a atteint à force de brasser la même soupe. Certes, il y a encore place à certaines variations amusantes et à des histoires inédites, mais elles se feront de plus en plus rares d’ici la fin de sa diffusion.

Anecdotes :

  • Sixième épisode réalisé par Phil Bondelli.

  • Occasionnellement scénariste pour la télévision (Le Fugitif, Mannix, Sur la piste du crime, Rawhide) Sam Ross est avant tout un auteur de romans. L’un d’entre eux, Ready for the Tiger, a d’ailleurs été adapté au cinéma en France sous le titre Le Grand Frère en 1982 par Francis Girod avec Gérard Depardieu, Amidou, Jean Rochefort et Jacques Villeret. Lutte clandestine fût son dernier travail en carrière pour la télévision, qu’il a écrit avec la collaboration du consultant aux scénarios pour la quatrième saison Wilton Schiller.

  • Michael Conrad (Boris Retsky) fait sa seconde et dernière apparition dans la série. On a pu le voir dans l’épisode de la troisième saison Trafic radioactif.

  • Avec sa taille de guêpe et ses premiers pas sur scène comme danseuse aux Ballets Russes de Monte Carlo, Yvonne Craig (Lena Bannister) semblait destinée à un parcours semblable à celui d’Audrey Hepburn. Ses débuts au cinéma à Hollywood n’ont cependant pas été transcendants, et elle a fait davantage les manchettes pour sa relation avec Elvis Presley, avec qui elle joue dans deux films (Blondes, brunes et rousses, Salut, les cousins). Elle s’est alors rapidement tournée vers la télévision (Voyage au fond des mers, Des agents très spéciaux, La Grande caravane, Sur le pont la marine) et elle a trouvé une brève notoriété dans le rôle de Batgirl au cours de la dernière saison de Batman en 1967-68. Sa carrière a cependant stagné par la suite malgré des présences dans des séries comme Star Trek, Mannix, Le Magicien, et La Terre des géants. Âgée de 40 ans alors qu’elle est de moins en moins en demande au moment où elle a joué dans cet épisode, Yvonne Craig a su se recycler dans les affaires immobilières. Atteinte du cancer du sein, elle est décédée en 2015 alors qu’elle avait 78 ans.

  • On retrouve deux anciens joueurs de football américain des années 60 dans le casting de cet épisode: Joe Kapp (Cooper, l’homme de main de Lena Bannister) et Pervis Atkins (George Mason, le boxeur que Steve remplace pour sa mission). Joe Kapps fût quart-arrière pour les Minnesota Vikings dans la Ligue Nationale de Football, de même que pour les Calgary Stampeders et les BC Lions dans la Ligue Canadienne. Pervis Atkins fût flanqueur pour les Los Angeles Rams, les Washington Redskins et les Oakland Raiders. Comme bien d’autres anciens joueurs, les deux ont fait partie du casting du film Plein la Gueule mettant en vedette Burt Reynolds en 1974. En prime, ils ont en commun d’avoir fait chacun deux apparitions dans la série Sergent Anderson. Bien que Joe Kapp ait eu plus de rôles comme acteur, lui et Pervis Atkins n’ont pas connu une longue carrière dans ce métier; Kapp ayant quitté les écrans en 1984 et Atkins en 1977. Ce dernier est décédé en 2017 à l’âge de 82 ans.

  • Lutte clandestine nous présente un jeune acteur encore débutant, Harold Sylvester. Il a obtenu une certaine reconnaissance bien après cet épisode grâce à un personnage récurrent dans la sitcom Mariés, deux enfants dans les années 90. Il s’est également fait remarquer dans des épisodes de Capitaine Furillo et New York Police Blues, pour lequel il a en prime écrit deux scénarios, ainsi que dans quelques rôles de soutien au cinéma (Officier et Gentleman, Retour vers l’enfer, L’aventure intérieure). Il est également auteur et directeur de théâtre.

  • Pour la seconde fois dans la série, on peut voir des palmiers en arrière-plan alors que le récit est censé se dérouler à Washington. Ces palmiers sont visibles dans la scène où Steve s’échappe de l’ambulance à l’intérieur duquel les hommes de Lena Bannister l’emmenaient pour lui régler son compte. L’épisode Le Sourire du vainqueur contenait la même erreur.

  • Dans la même scène quelques secondes après, Steve frappe ses adversaires avec son bras gauche non-bionique, et à nouveau le son bionique se fait entendre. Peu après, alors qu’il est au volant de l’ambulance volée par les agents qui voulaient le liquider, Steve fonce vers l’endroit où la puce de la NASA se trouve en se servant de la sirène, sans pourtant avoir appuyé sur le bouton ou l’interrupteur pour le déclencher.

  • Lorsque Lena Bannister et ses hommes pénètrent dans le lieu secret où se trouve la puce qu’ils convoitent, ils enregistrent les images de la caméra de sécurité en vitesse accélérée; ce qui n’a aucun sens s’ils veulent se servir de ces images pour tromper la sécurité.

  • Une gymnaste est utilisée pour passer à travers un conduit de ventilation afin de pénétrer dans la pièce renfermant la puce et ouvrir les portes de l’intérieur afin de ne pas déclencher le système d’alarme. Pourtant, lorsque Steve arrive sur les lieux un peu plus tard et défonce ces portes avec ses jambes bioniques, l’alarme ne se déclenche pas.

  • Oscar consulte son ordinateur pour connaître la valeur monétaire de la puce de la NASA. Sur son écran, on peut voir que le mot « dollars » est orthographié avec un r de trop.

  • Le titre de départ de cet épisode était: Two Falls Out of Three.

-Lena (à Cooper au sujet de Steve): If he's a heavyweight boxer you're Marlon Brando.

-Oscar: Boris, what's next?

-Boris Retsky: Arm wrestling, international championship. (Pause, puis se tournant vers Steve) Would you like to enter?

 

-Steve: Oh no, Boris, that's a little out of my league, but thanks for asking. (Steve rigole alors qu’Oscar le regarde d’un drôle d’air). 

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18. CARNAVAL D'ESPIONS
(CARNIVAL OF SPIES))

Résumé :

Un scientifique est-allemand spécialiste en système d’armement pour missiles sol-air, le professeur Ulrich Rau, est de passage aux États-Unis pour une série de conférences, et espère rencontrer en personne Steve Austin l’astronaute pendant son séjour. Ne croyant pas aux coïncidences, Oscar charge Steve de ne pas perdre de vue le savant, car sa visite en Amérique concorde comme par hasard avec les vols d’essai d’un nouvel avion-bombardier, le B-1. Comme de fait, le savant feint un malaise cardiaque afin de quitter anonymement son hôtel pour se rendre sur le site d’une foire itinérante, sans savoir que Steve l’a suivi. De fil en aiguille, Steve découvre que la présence de Rau en ces lieux inusités s’explique par le fait qu’il est venu terminer la mise au point d’une batterie de missiles sol-air, camouflée parmi les manèges de foire et destinée à abattre le B-1 au moment de son vol d’essai.

Critique :

Encore une mission d’espionnage, voire de contre-espionnage dans ce cas-ci avec une opération de sabotage à la clé. La différence cette fois, c’est que le traitement est volontairement fantaisiste par le choix de son décor, un parc d’attractions mobile, et le caractère pittoresque des protagonistes ainsi que du savant est-allemand dont Steve cherche à découvrir le but réel de sa présence aux États-Unis.

Dès le moment où le savant Rau a un malaise cardiaque, le ton d’humour est donné et la suite abracadabrante restera au même diapason avec plusieurs situations destinées à faire sourire et rire le téléspectateur: 1-Steve qui utilise une planche et ses jambes bioniques (en accéléré !) pour traverser la rivière afin de ne pas perdre la trace du savant qu’il suit. 2-La rencontre de Steve avec la diseuse de bonne aventure. 3-Steve qui aide une petite fille à gagner un ours en peluche grâce à sa force bionique, en défonçant le gong d’un seul coup de mailloche malgré la fourberie du préposé. 4-Steve qui met « en cage » l’homme fort de la foire.  5-Les manèges qui cachent le dispositif de missiles sol-air. Rien ne manque et tout y passe.

Devant autant de moments aussi amusants que farfelus, on a parfois l’impression de regarder un film mineur d’Alfred Hitchcock où le prototype B-1 mentionné par Oscar que les espions veulent détruire s’avère un beau « MacGuffin ». Mais cela n’étonne guère puisque le scénariste Robert C. Dennis a longtemps travaillé pour la série Alfred Hitchcock présente (il a écrit 27 épisodes). Avec un tel traitement qui ne se prend pas du tout au sérieux, on en peut que fermer les yeux sur ses invraisemblances et se laisser porter en dévorant cette guimauve colorée accompagnée de barbes à papa savoureuses.

En résumé, et pour poursuivre dans la métaphore « de parc d’attractions », cet épisode se veut un divertissant tour de montagnes russes jusqu’au gag final lorsque Steve confronte le savant Rau revenu à son hôtel. Dans un tel esprit de toquade, les acteurs invités se prêtent au jeu avec un plaisir communicatif sans jamais fausser leur partition.

Anecdotes : 

  • Douzième épisode réalisé par Richard Moder. Deuxième et dernier épisode écrit par Robert C. Dennis.

  • Dans le rôle du professeur quelque peu excentrique Ulrich Rau, Lloyd Bochner en est à sa deuxième participation dans la série après avoir incarné le commanditaire de Dolenz dans Le Robot au cours de la première saison. Il revint une dernière fois dans le double-épisode Compte à rebours.

  • Formé à l’Actor’s Studio, Michael Strong (Herman Lower, l’un des hommes de Rau au parc d’attractions) est une des figures les plus reconnaissables de la télévision par ses nombreux rôles de vilains dans des séries policières (Les Accusés, Mannix, Le Fugitif, Les Rues de San Francisco) et accessoirement des espions de haut rang (Mission: Impossible, Opération vol, Les Espions, Des Agents très spéciaux). Son jeu plutôt retenu au regard furtif lui a permis de surcroit d’incarner quelques personnages inquiétants dans des séries de science-fiction (Projet U.F.O., Star Trek, Galactica 1980). Un cancer mit cependant fin abruptement à une carrière déjà bien remplie en 1980.  Il avait alors 62 ans.

  • Cheryl Miller (Kim, une employée du parc d’attractions qui vient en aide à Steve) est d’abord connue pour avoir été Paula Tracy, la partenaire de Daktari dans la série du même nom pendant trois ans. Elle avait obtenu ce rôle à la suite de sa performance et son association au grand écran avec Clarence, le lion qui louchait; lion qui a ensuite figuré dans la série. Son aisance avec les animaux l’a également amené à participer à quelques épisodes de Flipper le dauphin et dans Le Monde merveilleux de Disney. Elle s’est retirée en 1980 pour se consacrer à sa famille.

  • Gloria Manon (Madame Shara, complice d’Ulrich Rau) n’a eu qu’une modeste carrière comme actrice de troisième plan durant une vingtaine d’années dans des séries (Daniel Boone, L’Homme à la Rolls, Les Règles du jeu, Quincy) et dans quelques longs-métrages (Une certaine façon d’aimer, Charlie et la chocolaterie).

  • Le tournage a eu lieu en grande partie au parc d’attractions Pike à Long Beach en Californie. S’il n’existe plus depuis 1979, ce parc a servi de lieu de tournage pour d’autres séries, en particulier pour quelques épisodes de Starsky & Hutch, et également pour le film culte d’Eugène Lourié: Le Monstre des temps perdus en 1953.

  • En décembre 1976, un membre de l’équipe de production de la série, qui préparait le tournage de l’épisode au parc d’attractions Pike, voulût déplacer ce qu’il croyait être un mannequin en cire suspendu lorsque l’un des bras du mannequin est tombé. Cette chute a mis à jour des os à même le mannequin qui ont mené à une enquête et à une autopsie. Avec l’aide d’un célèbre coroner, Thomas Noguchi, il fût établi que le mannequin était en fait le cadavre d’Elmer McCurdy, un voleur de banque du début des années 1900. Tué par balle en 1911, il a été pendant plus de 60 ans exposé dans des maisons hantées, des musées de cire et des parcs d'attraction, gagnant plus d'argent que lorsqu'il était encore en vie, sans que personne ne sache la vérité. Il a finalement été enterré à Guthrie, dans l'Oklahoma, à côté d'un hors-la-loi encore plus célèbre, Bill Doolin, le 22 avril 1977, soit un jour avant le 38e anniversaire de Lee Majors. Bien évidemment, des membres de l’équipe de production de la série ont assisté aux funérailles.

  • Rappel: la Ford dorée qui transporte Ulrich Rau vers le parc d’attractions est la même voiture que l’agent Marteen conduisait dans l’épisode Le Condor des Andes.

  • Alors que Rau teste la Grande Roue du parc pour vérifier le système de missiles qui y est camouflé, on entend dans la bande-son les cris d’une foule, comme s’il y avait des gens à bord. Ce qui s’avère le contraire à l’image, alors que la Grande Roue est visuellement vide de tout occupant.

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19. U-509
(U-509)

Résumé :

Un ancien sous-marinier britannique décoré, Henry Bulman, a réactivé un U-Boat nazi abandonné dont il se sert pour menacer les États-Unis. Si les autorités ne lui versent pas 20 millions de dollars, Bulman a l’intention de répandre sur la côte Est un gaz neurotoxique pouvant tuer des milliers de personnes sur un rayon de 100 km. Le gaz étant soluble dans l’eau, impossible de couler l’U-Boat sans risquer la propagation du gaz. Ignorant s’il s’agit d’un bluff ou non, la Navy accepte que l’OSI envoie Steve Austin à bord du sous-marin allemand pour vérifier si la menace de Bulman est réelle, et le cas échéant, dérober les capsules de gaz. Steve est toutefois capturé par les hommes de Bulman et découvre que ce dernier ne bluffait pas. Lorsque la Navy, sans nouvelles de Steve, décide d’attaquer l’U-Boat, il incombe à l’homme bionique d’agir vite afin d’empêcher une catastrophe, alors que Bulman est sur le point de mettre sa menace à exécution en guise de représailles. 

Critique :

Avec son vieux sous-marin allemand et son commandant britannique issu de la Deuxième Guerre mondiale, cet épisode nous rappelle plusieurs films de guerre des années 50 et 60, particulièrement ceux produits en Grande-Bretagne. Malgré le risque de paraître ridicule et démodé alors que le genre s’essoufflait au cours des années 70, U-509 procure un charme rétro et cela nous change des schémas usuels dans lesquels la production a eu trop tendance à se rabattre depuis quelques temps.

Ce qui aide certainement à rendre l’épisode crédible, considérant que la proposition de départ peut difficilement être prise au sérieux, c’est la performance de l’acteur néo-zélandais Guy Doleman dans le rôle du sous-marinier anglais Henry Bulman. Son flegmatisme et son habileté à composer avec classe et retenue cet officier de marine déchu qui fait chanter le gouvernement américain constituent en grande partie l’attrait d’U-509. Et par son caractère posé, stratégique et réfléchi, on peut dire qu’il s’agit d’un vilain plutôt atypique dans la série, qu’il ne faut surtout pas sous-estimer malgré certains atours plutôt sympathiques; ce que Steve découvrira très vite une fois à bord du sous-marin.

Le jeu de Guy Doleman et le ton quelque peu « à l’anglaise » adopté pour cet épisode de circonstance crée l’illusion d’une certaine lenteur en comparaison d’épisodes plus rythmés. Seulement voilà, il s’agit bien d’une illusion car on y trouve bien peu de moments ennuyeux malgré quelques petites anomalies qui nous font tiquer. Comme quoi certains ingrédients à l’ancienne, alors que la tendance actuelle des séries télé est de tout accélérer pour retenir l’attention du public, fonctionnent encore, surtout quand elles s’avèrent d’un goût plus sobre et moins tape-à-l’œil, si l’on peut dire.

Les membres de l’équipage qui accompagnent Bulman sont cependant loin de servir de faire-valoir. Motivés par l’appât du gain, mais pas tous enclin à aller jusqu’à tuer des milliers d’innocents, Steve espère tirer parti de la division au sein de ce groupe pour retourner la situation à son avantage alors que la Navy décide d’attaquer le U-Boat, ignorant que le gaz neurotoxique existe réellement, en lui jetant des grenades sous-marines. Un autre cas où Steve ne saurait compter uniquement sur ses pouvoirs bioniques pour empêcher une catastrophe.

Derrière l’apparence d’une histoire banale contenant une menace à prime abord modeste, U-509 se révèle finalement un suspense très correct qui se savoure avec une élégante frugalité.

Anecdotes : 

  • Septième et avant-dernier épisode réalisé par Phil Bondelli, encore sur la brèche.

  • Unique épisode sous la plume de Michael Wagner, il est largement connu pour avoir écrit pas moins de 60 scripts pour la série Capitaine Furillo. Il est mort prématurément à l’âge de 44 ans en 1992.

  • L’acteur néo-zélandais Guy Doleman a à son crédit plusieurs rôles à la radio et dans le cinéma australien au début des années 50. Après avoir tenté sa chance sans succès à Hollywood, c’est en Grande-Bretagne qu’il parvint à s’imposer, surtout dans le film d’espionnage à partir des années 60. Qui ne se souvient pas du comte Lippe, membre du S.P.E.C.T.R.E. dans Opération Tonnerre, film de la saga James Bond? Du Colonel Ross dans la trilogie Harry Palmer aux côtés de Michael Caine (Ipcress Danger Immédiat, Mes Funérailles à Berlin, Un Cerveau d’un milliard de dollars)? C’est lui également qui incarne le premier Numéro 2 dans le tout premier épisode de la série culte Le Prisonnier. Ses apparitions à la télévision se comptent toutefois sur les doigts d’une seule main (Chapeau melon et bottes de cuir, Matt Houston,  Arabesque); l’acteur préférant le cinéma et le théâtre jusqu’à ce qu’un cancer du foie ait mis fin à ses jours en 1996. Il avait alors 72 ans.

  • Doté d’un physique musclé doublé d’un regard inquiétant, Steve Sandor (Covell, l’un des hommes de Bulman) a roulé sa bosse dans plusieurs rôles d’hommes de main effrayants et intimidants au grand (Violence à Jericho, Les Démons de la violence, L’Homme sans merci, Stryker) et au petit écran (Star Trek, L’Homme de fer, Les Rues de San Francisco, Drôles de dames, ChiPs, L’Agence tous risques, K2000, L’Homme qui tombe à pic) jusqu’à sa retraite en 1998. Il est finalement décédé en 2017 à 79 ans.

  • William Sylvester fait ici sa seconde apparition dans la série après l’épisode La Bonne cause diffusé au cours de la seconde saison. Son personnage de l’amiral Prescott, que l’on peut voir ici, sera de retour dans le double-épisode Les Requins au début de la cinquième saison. Il partage ainsi avec Gary Lockwood, avec qui il a joué dans 2001: Odyssée de l’espace, le fait d’avoir incarné plus d’une fois le même rôle dans la série.

  • Dans un petit rôle, on retrouve l’acteur anglais Ian Abercrombie, mort en 2012 à 77 ans. C’était la première de ses deux apparitions dans la série. Confiné pendant longtemps dans des emplois très mineures au cinéma et à la télévision, il a finalement obtenu plus de reconnaissance avec l’âge, suite à son passage dans la sitcom à succès Seinfeld dans les années 90. Néanmoins, c’est dans les voix pour des dessins animés et les jeux vidéo qu’il s’est signalé, notamment en étant la voix d’Alfred Pennyworth dans la série dérivée de Batman: Les Anges de la nuit et du chancelier Palpatine dans la série de La Guerre des étoiles; Clone Wars.

  • Curieusement et sans aucune explication, le sous-marin identifié U-509 dans cet épisode réapparait dans le double-épisode Les Requins au début de la dernière saison. C’est parce que les mêmes prises de vues extérieures du sous-marin ainsi que des images d’archives ont été réutilisées par souci d’économie.

  • Erreur de continuité: le sous-marin est montré gisant au fond de la mer dans plusieurs plans pendant une bonne partie de l’épisode sans jamais se déplacer par la suite. Pourtant dans d’autres plans suivants, on peut voir le submersible à mi-profondeur et même en train de couler après que les charges sous-marines explosent.

  • À un moment donné dans l’intrigue, Oscar affirme que l’ultimatum de 24 heures imposé par Bulman est presque écoulé. Peu après, alors que Steve est à bord du sous-marin, on peut pourtant entendre un des hommes de Bulman dire qu’il reste 14 heures avant que l’ultimatum arrive à échéance.

  • Les scènes à l’intérieur du sous-marin ont été filmées à bord d’un vrai submersible datant de la Seconde Guerre Mondiale qui était exposé aux quais de Long Beach. Le tournage fût d’ailleurs éprouvant pour les comédiens et pour l’équipe technique suite à une explosion qui est survenu à proximité des quais et bien évidemment à cause des espaces étroits à déconseiller aux claustrophobes. En entrevue, Lee Majors a avoué avoir eu très peur lors de la scène où il entre dans un tube lance-torpille avec de l’eau partout dans ce si petit espace.

  • Une fois qu’il a pénétré à bord du sous-marin, Steve utilise une lampe-torche pour se retrouver. Logiquement, il n’en a point besoin puisque son œil bionique lui confère une vision infrarouge.

  • Cet épisode est le dernier de la série produit par Lionel E. Siegel.

-Amiral Prescott: There isn't a diver in the world that could get that outer hatch open at 300 feet.

-Oscar: I was thinking of Colonel Austin.

-Admiral Prescott: King Kong couldn't open a hatch at that depth!

(Steve ouvre alors la porte d’un coffer-fort dans le bureau de l’Amiral avec sa force bionique).

-Admiral Prescott: Good grief, is this a prerequisite of going to the moon?

-Oscar: I'll explain it to you later.

-Steve: Sorry to mishandle government property, admiral.

-Admiral Prescott: That's ok, son. That's ok.

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20. LAVAGE DE CERVEAU
(THE PRIVACY OF THE MIND)

Résumé :

L’excentrique savant George Berman a prévenu l’OSI que son assistant Bob Kemps cherche à l’impliquer dans un projet pour le compte de mystérieux « amis » qui sont prêts à lui payer un million de dollars. Devant le caractère louche de cette démarche, Oscar Goldman a monté un plan pour démasquer les têtes dirigeantes de cette nébuleuse organisation. Après avoir « écarté » Bob Kemps temporairement de l’entourage du savant, Steve Austin, grimé pour la circonstance, prend la place de Berman après avoir été formé brièvement au plan scientifique pour donner le change. Chloroformé et emmené au sein d’un laboratoire secret, Steve apprend par l’un des hommes de cette organisation, Terry, qu’il doit travailler avec une collègue russe kidnappée, Tatiana Batalova, sur un projet que le vrai Berman a abandonné, soit la confection d’un ordinateur biocybernétique capable de lire l’esprit humain. Se sachant dépourvu des connaissances scientifiques nécessaires pour réaliser ce projet, Steve doit jouer une partie serrée pour ne pas être prématurément démasqué, le temps d’identifier le commanditaire principal de l’organisation.

Critique :

À première vue, on s’aperçoit que quelque chose cloche avec cet épisode: c’est qu’il n’a de toute évidence pas été conçu pour cette série et pour Steve Austin, mais plutôt pour Joe Patton, le personnage du pilote L’Imposteur présenté plus tôt au cours de la saison Quatre. En effet, les paramètres de la mission impliquant l’apprentissage rapide de l’équivalent de dix mois de contenu dans le domaine de la biocybernétique, elle aurait mieux convenu à Joe et à l’invention de Rudy Wells pour implanter tout ce savoir dans le cerveau de Joe Patton.

Au lieu de cela, nous voyons Steve se servir de son bras bionique pour tourner les pages de tous les documents qu’il doit lire et assimiler afin de jouer le rôle du savant George Berman, ce qui suscite d’emblée le rire involontaire des téléspectateurs. Steve a beau avoir des connaissances scientifiques au-dessus de la moyenne en tant qu’astronaute, mais de là à apprendre plus vite grâce à son bras bionique; il ne faut tout de même pas exagérer!

Plus tard, lorsque Steve apprend qu’il doit concevoir un projet du vrai docteur Berman, en l’occurrence un super-ordinateur pouvant lire l’esprit humain, on dépasse encore davantage les bornes de la plausibilité. À un point tel où l’on se moque que Steve se trouve dans une situation précaire pour accomplir sa mission, puisque l’on a déjà décroché de l’intrigue, ce qui fait que la suite nous fait rire davantage que de retenir notre attention, même si la scientifique Tatiana Batalova a découvert la supercherie assez vite.

La suite est à l’avenant, et on sent Lee Majors mal à l’aise dans cet épisode où il n’est visiblement pas à sa place, quoique ce malaise contribue à la difficulté de Steve de gagner assez de temps pour réussir à découvrir le commanditaire de l’organisation voulant s’approprier les recherches de Berman et Tatiana, sans être démasqué. Mais clairement, il aurait été plus approprié et intéressant de voir ce que le tout aurait donné si cela avait été Joe Patton qui aurait eu à accomplir cette mission compliquée. 

Anecdotes :

  • Cet épisode est un cas unique dans la série puisqu’il a été écrit par Vanessa Boos, dont ce fût le seul scénario de fiction en carrière, et a été réalisé par James « Jimmy » Lydon, dont ce fût l’unique réalisation. Lydon est d’abord et avant tout un acteur qui a fait ses débuts dans les années 40, alors qu’il était encore adolescent, dans plusieurs films de séries B où il incarne le personnage d’Henry Aldrich. Détestant les projecteurs et refusant de devenir une star, il s’est promené ensuite d’une série télé à l’autre (La Grande caravane, Sur la piste du crime, À plume et à sang, Cannon, Deux cent dollars plus les frais, Simon et Simon) jusqu’à sa retraite en 1987. Il a aussi bossé comme producteur (77 Sunset Strip, M.A.S.H.) et auteur (Hawaï, Police d’État) et on a pu le voir dans un petit rôle dans l’épisode de la seconde saison de la série: Les Visiteurs de l’espace.

  • Ancien mannequin et imitateur, Paul Mantee (Terry, le représentant de l’organisation) est un acteur d’origine italienne (son vrai nom de famille est Marianetti) qui est devenu une figure largement reconnue pour avoir incarné des rôles d’importance dans plusieurs films de genre qui ont obtenu un certain culte chez les fans (Robinson Crusoé sur Mars, Opération Hong Kong, La Trahison se paie cash, Le Faiseur d’épouvantes, Day of the Animals). Également très visible à la télévision (Voyage au fond des mers, Mannix, Sur la piste du crime, Quincy), les spectateurs des années 80 se souviennent de lui pour ses personnages récurrents d’Al Corassa dans Cagney & Lacey et du commandant Tom Clayton dans Rick Hunter. Il est décédé à l’âge de 82 ans en 2013.

  • Nantie d’une belle expérience en danse classique, Suzanne Charny (Tatiana Batalova) a pu faire ses débuts comme actrice dans la comédie musicale Sweet Charity. S’en est suivi quelques invitations dans des séries populaires des années 70-80 (Docteur Marcus Welby, Dossiers brûlants, Deux cent dollars plus les frais, Kojak, Starsky & Hutch, L’Incroyable Hulk) avant qu’elle ne se consacre à son autre passion artistique: la sculpture. En plus d’un passage dans Super Jaimie, on peut la revoir dans l’épisode de la dernière saison de la série: Comme sur des roulettes.

  • Roger Perry (Docteur George Berman) fait ici sa seconde et dernière apparition dans la série. On avait pu le voir dans l’épisode de la seconde saison La Voyeuse.

  • Lavage de cerveau marque la dernière apparition de la moustache de Steve Austin. À la demande des fans, Lee Majors avait rasé celle-ci avant la fin du tournage de la quatrième saison, alors qu’il restait deux épisodes à tourner.

  • Encore une fois, on entend l’effet sonore bionique alors que Steve attaque un homme de main avec son bras gauche non-bionique.

  • Pour les besoins de sa mission, Steve doit assimiler l’équivalent de dix mois d’apprentissage scientifique en trois jours afin de jouer le rôle du docteur Berman. Preuve que Joe Patton et l’ordinateur de Rudy Wells auraient bien mieux convenus en pareil cas. Notons que pour ce faire, Steve se sert de son bras bionique supposément pour emmagasiner l’information plus rapidement, pour tourner les pages. Ce qui s’avère une des rares fois où l’on montre les pouvoirs de Steve en vitesse accélérée à l’écran plutôt que l’emploi du ralenti.

  • Afin de placer un papier absorbant devant une caméra de surveillance pour dissimuler ce qu’il veut faire, Steve fait un saut bionique directement devant l'objectif, risquant ainsi de révéler à la sécurité qu'il est surhumain et qu’il s’apprête à faire quelque chose à son insu.

  • Lorsque Steve et Tatiana Batalova s'échappent par le balcon, elle suggère de descendre par le tuyau de drainage sur le côté de la demeure. Comme Steve ne veut pas vraiment s'échapper, il arrache délibérément le tuyau du mur et le rejette. À ce moment-là, au bas de l'écran, on peut voir la main d’un technicien retirer le tuyau.

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21. MISSION SOUTERRAINE
(TO CATCH THE EAGLE)

Résumé :

Deux scientifiques de l’OSI sont portés disparus alors qu’ils étaient à la recherche d’un minerai radioactif en plein territoire apache. Steve part à leur recherche, mais il doit composer avec les membres de la tribu apache réticents à lui venir en aide. Persuadé que les scientifiques se trouvent quelque part en terre sacrée pourtant interdite aux Blancs, Steve persuade le conseil de la tribu de passer une série d’épreuves afin d’obtenir le droit de la traverser dans le but de capturer le Grand Aigle. Grâce à ses pouvoirs bioniques, Steve réussit avec succès les trois épreuves du rituel apache et il peut donc fouler la terre sacrée pour accomplir sa mission, sans oublier de chercher à capturer le Grand Aigle au passage. Il ignore toutefois que Poing de Fer, l’homme-médecine de la tribu, n’a pas l’intention de le laisser retrouver les scientifiques disparus, car il tient à monnayer le minerai radioactif à son seul profit.

Critique :

Actuellement en Amérique du Nord, la question des peuples autochtones qui luttent pour davantage de reconnaissance, une plus grande implication dans les décisions démocratiques, contre le racisme, moins de pauvreté et surtout le respect de leurs droits territoriaux face à des entreprises minières ou pétrolières spoliant leur environnement, s’avère toujours brûlante sur le plan politique et social. Il est donc notoire de souligner que la série ait abordé cette question il y a quarante ans avec cet épisode, dont le titre français s’avère vague et peu approprié.

Judy Burns, l’autrice d’excellents épisodes comme Kamikaze et L’Enfant loup, où il était question de protagonistes éloignés de la civilisation moderne, a su saisir avec sensibilité le mode de vie des peuples autochtones. D’une part, les personnages sont présentés avec respect et empathie. D’autre part, Steve ne fait pas montre d’une attitude méprisante à leur égard, au point même de leur demander à passer les épreuves du rituel apache afin d’être accepté parmi les membres de la tribu et traverser leur territoire sacré sans violer leurs traditions et leurs coutumes.

C’est l’une des rares fois où l’OSI n’a pas le beau rôle dans l’intrigue alors que l’organisation convoite un minerai radioactif sur un territoire appartenant aux peuples autochtones. Toutefois, l’autrice nuance son propos en évoquant le fait que certaines personnes de la tribu, tenté par l’appât du gain, cherchent à chasser l’OSI pour leurs profits personnels et non pour défendre les droits des leurs. Dans la réalité, ce genre d’attitude a souvent été source de division parmi les gens issus des Premières Nations, car cette forme de corruption fût un frein dans leur lutte pour la reconnaissance de leurs droits et contre les discriminations à leur endroit. Pas étonnant que cette question continue de faire couler beaucoup d’encre de nos jours.

Cet épisode marqué du sceau de la réhabilitation des peuples autochtones au grand et au petit écran, qu’on a pu voir depuis le début des années 70 au cinéma, n’échappe toutefois pas à certaines fautes de goût typiques. Par exemple, le fait que certains acteurs interprétant les Apaches s’avèrent en réalité des Blancs, et non de vrais Apaches, même si on en retrouve certains. Comme quoi leur cause progresse, mais lentement, car il reste encore beaucoup de chemin à parcourir.

À tout le moins, il faut saluer ici la sincérité du regard positif porté envers ces gens, dont le portait a souvent été injustement tracé de manière sombre et farci de clichés dans de trop nombreux westerns manichéens au cinéma et à la télévision. Ce n’est qu’un juste retour des choses après qu’ils aient presque toujours été décrits et vus comme des sauvages faits tout d’une pièce, brutaux et sanguinaires. 

Anecdotes :

  • Huitième et dernière réalisation de Phil Bondelli pour la série.

  • Quatrième et dernier scénario pour la série de Judy Burns, encore une fois excellente. Elle a toutefois collaboré avec l’auteur Peter R. Brooke, né en Allemagne et décédé en 1999 à l’âge de 78 ans. Bien qu’il ait peu de scripts à son actif, Brooke a surtout écrit pour les séries suivantes au cours des années 50: La Flèche brisée, Remous, 77 Sunset Strip et Sugarfoot; les deux dernières étant restées inédites en France.

  • Bien qu’il ait été vu dans tous les genres au cinéma et à la télévision, c’est surtout le western qui a fait la marque de Peter Breck comme acteur (Nuage d’Argent, l’allié de Steve au sein de la tribu), aidé par sa grande taille et une certaine élégance, en plus d’une aisance à « dégainer » rapidement. Sa route avait déjà croisé celle de Lee Majors dans les années 60, alors qu’il jouait son frère aîné dans La Grande Vallée, et leur amitié l’a amené à incarner à nouveau le même personnage dans L’Homme qui tombe à pic, en plus de trois autres comme artiste invité pour d’autres épisodes. Il aurait pu devenir une star de cinéma, étant donné qu’il fût vedette dans des longs-métrages comme Shock Corridor de Samuel Fuller et Benji, film familial bien connu qui avait un chien pour protagoniste. Mais il a préféré quitter Hollywood pour le Canada, où il y a fondé une académie de théâtre qu’il a dirigé pendant une dizaine d’années, jusqu’à ce que son fils succombe d’une leucémie. Le traumatisme laissé par le deuil fit qu’il s’est retiré progressivement des écrans jusqu’à ce qu’il rejoigne son fils en 2012. Il avait alors 82 ans.

  • Comptant parmi les rares acteurs américains issus des Premières Nations, Dehl Berti (Poing de Fer) est un authentique Apache Chiricahua qui a joué à la télévision (et parfois au cinéma) divers personnages faisant partie des peuples autochtones, depuis les années 50 jusqu’à la fin des années 80 (Rintintin, Bat Masterson, Bonanza, Deux cent dollars plus les frais, Simon et Simon, Buck James, Le Cavalier solitaire). Il est mort d’une attaque cardiaque en 1991 alors qu’il avait 70 ans.

  • Tout comme Telly Savalas, George Loros (Ours Solitaire, le complice de Poing de fer) est un acteur américain d’origine grecque, qui parle d’ailleurs couramment la langue du pays d’Hérodote. Pas étonnant qu’il ait joué dans deux épisodes de Kojak. C’est d’ailleurs dans des rôles de flics ou de mafieux qu’on a pu le voir à partir des années 70 dans plusieurs épisodes de séries comme Baretta (5), Deux cents dollars plus les frais (6), et bien évidemment Les Soprano (16).

  • Née en 1956 aux États-Unis, Kathleen « Kathy » Beller (Petite Renne, la fille d’Ours Solitaire qui vient en aide à Steve) a fait ses débuts au théâtre dès l’âge de 13 ans en Angleterre. Après avoir mis le pied à l’étrier au plan professionnel grâce à un petit rôle dans Le Parrain – 2ème Partie, elle a commencé à obtenir des invitations pour plusieurs séries populaires des années 70 (Médecins d’aujourd’hui, Section contre-enquête, Baretta, Hawaï, Police d’État). À l’aube de la trentaine, elle est devenue l’une des vedettes de Dynastie lors de ses trois premières saisons, et d’une série inédite en France: The Bronx Zoo. Priorisant la famille plutôt que sa carrière, elle a quitté le petit écran à partir des années 90 pour se consacrer à l’éducation de ses trois enfants. Elle songe depuis 2017 cependant à faire un retour comme actrice.

  • Bien avant qu’il ne devienne une star confirmée de la télévision américaine grâce à des séries comme Simon et Simon et Major Dad, l’acteur Gerald McRaney a mangé son pain noir dans plusieurs petits rôles durant les années 70, incluant dans cet épisode où il est l’un des deux scientifiques de l’OSI enfermés dans une caverne au tout début.

  • La moustache de Steve est définitivement disparue à partir de cet épisode.

  • Comme cela arrive souvent dans les films et les séries, une actrice ayant l’âge d’une jeune adulte joue le rôle d’une adolescente. En effet, le personnage de Petite Renne a 16 ans d’après le dialogue alors que son interprète, Kathleen Beller, avait à l’époque 21 ans.

  • Le Grand Aigle que Steve doit capturer et ramener vivant au sein de la tribu Apache se nomme Torak.

  • Lorsque Steve veut déplacer par sa force bionique les rochers bouchant l’entrée de la caverne où sont enfermés les scientifiques, cela saute aux yeux à l’écran qu’il s’agit de faux blocs fait de mousse et de plastique, car ils sont tous de la même couleur, de forme semi-sphérique et présentent des contours arrondis similaires.

  • La flaque d'eau que Steve boit et qui a été préalablement empoisonné n'a pas l'air naturelle. Le sable qui l'entoure est visiblement amorti par les infiltrations. De toute évidence, il ne s'agit que d'une flaque formée à partir d'eau versée dans un creux fait à même le sol sableux.

  • Lorsque Steve entre dans la caverne, on peut voir qu’il y a une lumière venant de gauche à droite, avec l'ombre de Steve sur le côté droit. Pendant un instant, Steve lève son bras gauche afin de protéger ses yeux de la lumière. Dans les faits, aucune lumière ne devrait être dans la caverne.

  • Selon Judy Burns, cet épisode fût inspiré par le film de Nicolas Roeg La Randonnée, sorti en 1971 et qui raconte l’histoire de deux enfants égarés dans le désert australien pris en charge par un Aborigène.

  • D’après Lee Majors, les conditions de tournage pour cet épisode furent difficiles à cause du froid de la saison hivernale et de la présence de nombreux animaux, plus difficiles à contrôler. Par exemple, pour tourner les fameux ralentis montrant Steve en action avec ses pouvoirs bioniques, personne d’autre ne devait bouger, alors que les animaux remuaient sans cesse au moment de filmer ces séquences.

  • Judy Burns ne semble jamais à court d’idées pour enrichir ses scénarios. Par exemple, afin que Steve soit accepté et respecté par la communauté Apache, il doit notamment gagner un duel au bras de fer avec sa main gauche non-bionique.

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22. LE TÉLÉTYPE FANTÔME
(THE GHOSTLY TELETYPE)

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Résumé :

Alors que Steve consulte une formule ultrasecrète portant sur les recherches du docteur Brenner concernant le prolongement de la longévité de la vie humaine, celle-ci s’efface inexplicablement sous ses yeux. Accusé d’espionnage et de vol d’informations scientifiques confidentielles, Steve consulte un ami magicien, Murdoch, afin d’espérer obtenir un début de piste pour trouver les responsables de cette mystification et prouver son innocence. Son enquête l’amène à découvrir l’existence de deux jumeaux, Margaret et Davey Wagner, dotés de pouvoirs télépathiques et souffrants d’un mal qui les font vieillir plus rapidement que la normale. Ces derniers se sont emparés de la formule du docteur Brenner dans l’espoir d’arrêter leur excroissance et prolonger leur existence, quand bien même si cela implique des expériences sur des cobayes humains innocents afin d’accélérer le processus pour aboutir à des résultats concrets.

Critique :

L’introduction accrocheuse, avec cette formule qui s’efface sous nos yeux, ou plutôt celle de la caméra, laissait présager un épisode mystérieux à souhait pour conclure cette quatrième saison. Mais quelques segments qui en retardent la progression, bien qu’amusant comme ce moment où Steve visite un voyante extralucide, et ayant déjà été récemment mieux employée (ex. dans Carnaval d’espions) vient gâcher quelque peu la sauce.

C’est la quatrième fois que Steve est confronté aux pouvoirs cérébraux. On se rappelle notamment le PES qui a été largement évoqué dans la série. Tellement qu’on se demande pourquoi la jeune Audrey Moss ne figure pas dans cette histoire, car il aurait été normal dans les circonstances que Steve qui la connaît bien, aille la consulter. Sans parler de sa présence qui aurait pu apporter la fraîcheur nécessaire à cet épisode sans pour autant gâcher son aura de mystère.

En lieu et place, on retrouve un nouveau protagoniste, soit un magicien ami de Steve du nom de Murdoch qui le conseille et le guide. Sa présence confirme fort probablement l’hypothèse qu’Audrey était d’abord envisagée au moment de l’écriture du script, mais étant donné l’indisponibilité de l’actrice Robbie Lee, son personnage fut transformé pour devenir le magicien Murdoch. Heureusement, ce changement ne gâche pas trop l’ensemble, sauf au final alors que les deux jumeaux, plus dangereux que ne le laisse paraître l’innocence de leur âge, prennent le contrôle mental de Steve et le poussent à attaquer son ami Murdoch. Imaginez la même scène si cela avait été Audrey, et vous avez bien fort probablement plus de possibilités dramatiques et davantage de tension.

Les quelques trous dans la logique du scénario posent également problème car il est difficile de comprendre pourquoi Steve pense que la magie peut expliquer la disparition de la formule. Bien que Murdoch lui explique l’importance de détourner l’attention pour créer l’illusion, ce n’est qu’à partir du moment où Steve rend visite au docteur Brenner, le créateur de la formule, que le corps du récit commence à prendre forme jusqu’à ce moment fort où Steve, alors qu’il est surpris en train d’entrer par la fenêtre dans une maison comme un vulgaire cambrioleur, voit avec stupeur sa carte d’identité s’effacer alors qu’il veut s’identifier.

Signalons en terminant que Le Télétype fantôme contient certains éléments empruntés à des succès cinématographiques. Ainsi, les deux jumeaux aux pouvoirs mentaux sont directement inspirés des deux jeunes ayant les mêmes dons dans le film à succès La Montagne ensorcelée sorti en 1975; bien qu’ils en représentent la face maléfique par leur égoïsme et leur absence complète d’éthique moral au sujet des expériences scientifiques sur des cobayes humains pour arriver à leurs fins. On peut également citer comme emprunt Le Secret de la Planète des Singes et ses mutants affectés par les radiations nucléaires aux pouvoirs télépathiques similaires à ceux des Wagner, et bien évidemment au film-culte Le Village des Damnés avec ses jeunes également télépathes et ayant le même comportement hostile.

Anecdotes : 

  • Pour la seconde fois après Cliff Bole, la production a choisi de confier à son premier assistant réalisateur les rênes d’un épisode pour la première fois. C’est donc Tom Connors III qui est en charge derrière la caméra, mais à la différence de son prédécesseur, sa carrière comme réalisateur fût très brève puisqu’il n’a qu’à son crédit que le double-épisode La Sonde meurtrière diffusé lors de la dernière saison, un épisode de Super Jaimie et trois de L’Homme qui tombe à pic. Visiblement un modeste dilettante, Tom Connors III a préféré demeurer premier assistant, voire réalisateur de seconde équipe (Super Jaimie, Code Quantum, Magnum, Les Deux font la paire), tel un bon soldat fidèle. Il a d’ailleurs retrouvé Lee Majors sur le tournage du film Des Nerfs d’acier en 1979 et sur le téléfilm-réunion Mission bionique en 1987 avec également Lindsey Wagner.

  • Deuxième épisode officiellement écrit par le consultant aux scripts de cette quatrième saison Wilton Schiller.

  • Qui de mieux qu’un vrai magicien pour incarner un personnage de magicien? Larry Alexander (Murdoch) est effectivement un magicien professionnel devenu aujourd’hui l’une des grandes figures américaines du marketing télévisé, alors qu’on peut le voir dans plusieurs infopubs pour faire la promotion de toutes sortes de produits. Formé par un autre magicien, Mark Wilson, qui était le patron d’une compagnie de divertissement, Larry Anderson a pu ainsi faire ses débuts au petit écran dans son propre rôle dans la série Le Magicien, en plus d’y être le conseiller technique et le professeur de sa vedette principale, Bill Bixby. Touche-à-tout, il a suivi des cours dans tous les départements audiovisuels (production, photographie, écriture, réalisation) et artistiques (jeu d’acteur, improvisation). Il est ainsi passé de quelques apparitions dans des séries (il est Michael Long dans le pilote de K2000 avant la chirurgie qui le transforme en Michael Knight) comme Matt Houston, L’Agence tous risques, et Matlock, à animateur de plusieurs émissions de jeux et de sports et réalisateur de courts-métrages.

  • Actrice et productrice œuvrant principalement dans le théâtre, Christina Hart (Margaret Wagner) est apparue dans quelques séries et films (Le détraqué, Tuez Charley Varrick!) des années 70-80 sans pour autant limiter ses choix. Elle a ainsi passé allègrement du drame (L’homme de fer, Drôles de dames, L’Incroyable Hulk, Supercopter) à la comédie (Oscar et Félix, Les Jours heureux, La Croisière s’amuse, Vivre à trois). Actuellement, elle enseigne l’art dramatique à Hollywood.

  • Acteur américain d’origine irlandaise, Les Lannom (Davey Wagner) a autant joué dans des séries (Harry O, Sergent Anderson, Les Deux font la paire, X-Files: aux Frontières du réel) des mini-séries (Pearl, Colorado, Racines 2, The Chisholms, James Mitchener’s Space) et des longs-métrages (La Trahison se paie cash, Randonnée pour un tueur, Carnage, Le Mystère Silkwood). Retiré depuis l’an 2000, il consacre son temps à la musique celtique dans sa ville natale de l’Illinois.

  • Le rôle du docteur Brenner fût le dernier de la carrière de Robert H. Harris. De son vrai nom Robert H. Hurwitz et issu du théâtre yiddish, cet acteur chauve habituellement confiné à des rôles d’officiels corrompus a été souvent en demande pour des séries comme Alfred Hitchcock présente (8 épisodes), Perry Mason (7 épisodes), Des Agents très spéciaux (2 épisodes), Les Envahisseurs (2 épisodes), et Sam Benedict (3 épisodes). Il est décédé en 1981 d’une crise cardiaque à l’âge de 70 ans.

  • Jodean Lawrence, parfois nommée Russo comme dans le générique de cet épisode (Madame Marka la voyante) est surtout connue pour avoir joué l’épouse de Patroni dans le film Aéroport et dans quelques épisodes de séries comme Les Rues de San Francisco, La Petite maison dans la prairie et Falcon Crest entre autres. Morte en 2010 à l’âge de 77 ans, elle avait davantage consacré sa carrière au théâtre à Los Angeles.

  • Après quelques petits rôles non-crédités, Elizabeth Kerr (Madame Wagner) est devenue à partir des années 70 une figure régulière des séries télévisées dans la peau de doyennes d’un certain âge possédant toujours un soupçon d’humour (La Famille des collines, Sergent Anderson, Au Fil des jours, Shérif, fais-moi peur!, Les Routes du paradis). Ce don pour la comédie lui a procuré un rôle mémorable dans la sitcom Mork & Mindy qui avait lancé la carrière de Robin Williams. Elle avait 87 ans en 2000 lorsqu’elle nous a quitté.

  • Linda Dano, devenue une star du soap opéra à partir des années 90 (Another World, La Force du destin, Hôpital central), fait ici la première de ses deux apparitions dans la série.

  • Pour une raison inexpliquée, cet épisode de clôture de la quatrième saison a été diffusé deux mois après le précédent. Ce hiatus a eu lieu en fait entre le 6 mars et le 15 mai 1977.

  • Quand Steve recherche une voiture dans une rue du centre-ville, les magasins et le paysage environnant changent trop radicalement d’un plan à l’autre, au point où même les voitures qui sont garées apparaissent et disparaissent également.

  • Problème d’éclairage: Lors de la seconde visite de Steve au domicile du docteur Brenner, la maison et les arbustes autour sont éclairées de l’extérieur trop fortement, alors que le ciel montre une nuit noire.

  • Le gros plan montrant Steve broyer une arme avec sa main bionique est assez prêt pour qu’on constate que l’arme en question est un faux fait en caoutchouc flexible imitation métal.

  • Avant que le texte ne s’efface, on peut lire sur la carte d’identité de Steve qu’il est né le 5 février 1942 et que sa nouvelle adresse, depuis celle indiquée dans Opération Afrique, est le 2398 Fairmount Avenue, Washington D.C.

-Carlos: Forget it man, I gotta move. I got places to go. You know what I mean?

-Steve: Yeah, like into my car or back into detention. Now you call it.

 

-Oscar: I asked Carlos how you two got acquainted. And his answer was just unrepeatable.

-Steve: Yeah, I can imagine.

 

-Steve (qui a vu Carlos dérober le modèle réduit de la navette dans le bureau d’Oscar): Light fingers Delgado strikes again, huh?

-Carlos: I'm a collector.

-Steve: Yeah, so was Al Capone.

-Oscar (qui ne comprend pas ce qui se passe): Steve, would you please tell me what's going on here?

-Steve: Same old story, Oscar. Dog bites man, man bites dog, you know.

 

-Carlos: Hey, what's with you, man? You gonna ride through the slum on a white horse, hand out silver bullets to all the drunks, try to save everybody?

 

-Steve: Well, it seemed to work for the Lone Ranger.

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Le Retour du scalpeur – 1ère partie
(The Return of Bigfoot - Part 1)