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Deux hommes dans la ville (1973)Borsalino and Co (1974)

Saga Alain Delon

Les Seins de glace (1974)


LES SEINS DE GLACE

Résumé :

François Rollin, écrivain en manque d'inspiration sur la côte d'azur. Décide de se promener sur la plage pour trouver des idées, c'est alors qu'il aperçoit une jeune femme magnifique. S'éprenant d'elle, il la courtise et entre dans la vie compliquée de Peggy. Alors qu'il commence à la fréquenter, il est convoqué par son avocat Marc Rilson, qui explique à François que Peggy a été psychologiquement très malade, et que ce n'est pas sûr qu'elle soit totalement remise. Elle a assassiné son mari, et a longtemps été traitée en psychiatrie. Peu à peu, François découvre l'entourage avec lequel vit Peggy, et de nouveaux cadavres apparaissent. S'enfuyant avec elle, Peggy tente de le tuer, mais Marc Rilson intervient, emmène Peggy et la tue pour lui éviter l'hôpital psychiatrique à vie.

Critique :

Basé sur un roman de Richard Matheson, qui est l'un des auteurs de science-fiction les plus influents de ces 50 dernières années, il est surtout très connu pour avoir écrit avec Rod Serling et Charles Beaumont la majorité des scénarios de la série culte : La 4e Dimension (The Twilight Zone). Nous avons ici un bon film réalisé par George Lautner (Les Barbouzes, Ne Nous Fâchons Pas, Le Guignolo) très connu pour ses films avec Belmondo, le concurrent direct de Delon.

Si on peut parler d'un Basic Instinct avant l'heure, à la française, l'ensemble néanmoins, malgré tout, est tout même assez lent et ne vous attendez pas à voir un film rythmé, on prend son temps pour tenter de démontrer la psychologie du personnage principal : à savoir Peggy, interprétée par Mireille Darc (Le Grand Blond avec une Chaussure Noire, Fantasia Chez les Ploucs, Ne Nous Fâchons Pas). Personnellement, je n'ai jamais été très fan de cette actrice, et je ne l'ai jamais trouvé très belle (goût très personnel).

Alain Delon a produit ce film, comme il avait déjà produit Deux Hommes dans la Ville, pour démontrer que sa petite amie de l'époque, Mireille Darc donc, est une bonne actrice et qu'elle a une palette très large dans son jeu de comédienne. Certes, la prestation de Darc est bonne, et pour ceux qui aiment l'actrice, elle apparaît même complètement nue, mais ce n'est pas non plus exceptionnel. Claude Brasseur (La BoumLa Guerre des Polices, La Crime) est, je trouve, fidèle à lui-même, ou plutôt dans un rôle qu'il affactionne : le type marrant, enjoué, blagueur, etc. Et qui ici, tente de séduire une jolie femme. Nous avons donc droit à son registre habituel, en tous cas celui que je lui ai souvent connu, nous ne sommes donc pas dépaysés. J'avoue au contraire que c'est Delon qui ici m'a surpris, l'acteur n'a qu'un rôle de second plan et pourtant ce n'est que son personnage que l'on retient du film. Un avocat qui est amoureux de Peggy, et qui quoiqu'il arrive a une bienveillance envers elle.

Alors qu'habituellement nous avons un Delon qui est plutôt statique avec une attitude généralement assez froide, c'est tout l'inverse ici et on se retrouve avec un homme, certes, beaucoup dans la retenue mais presque chaleureux. Sa façon de se comporter, ses regards doux envers Peggy, sa manière d'être très protecteur nous attache au personnage qu'il joue, beaucoup plus que le personnage principal joué par Brasseur et qui à la longue, avec ses mauvaises blagues, sa manière de vouloir tout le temps tout détourner en dérision fini par devenir horripilant et fini par lasser.

Pour le reste, c'est très bien réalisé, et le film nous offre de très beaux extérieurs, par contre, malheureusement celui-ci fait immédiatement daté à cause d'une seule et unique chose : les téléphones à cadran ronds qu'il fallait tourner pour composer son numéro. Ce simple détail, malheureusement, montre immédiatement que nous sommes dans les années 70 en France, il faudra attendre un peu plus pour que nous ayons les téléphones à touches comme dans les séries américaines. Dommage. Pour le reste c'est du tout bon, mais malgré tout par moment on voit passer les 1H45 du film, comme je l'ai dit, il y a des longueurs pour mettre en place l'intrigue et c'est un peu lent à se poser. Les petits coups de théâtre, comme les morts, les apparitions surprises, etc. n'arrivant pas à casser ces longueurs.

Pour la musique, c'est Philippe Sarde (La Grande Bouffe, La Femme Flic, Coup de Torchon) qui est à la composition. Celui-ci signe une partition assez glauque et métallique, qui renforce cet atmosphère un peu lugubre, bizarre... Ce n'est pas génial, mais c'est en corrélation avec ce que l'on a à l'image. Bon film, donc, malgré tout, avec pour Delon un rôle un peu atypique et qui se démarque un peu des autres. Le film marchera assez bien avec plus de 1.4 millions d'entrées en France, 522 milles entrées en Espagne et marchera aussi bien en Italie. Film à avoir dans sa filmographie de Delon, juste pour le voir d’une façon un peu inhabituelle.

Anecdotes :

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Traitement de choc (1973)Les Seins de glace (1974)

Saga Alain Delon

Deux hommes dans la ville (1973)


DEUX HOMMES DANS LA VILLE

Résumé :

Germain Cazeneuve éducateur spécialisé dans la réinsertion de détenus, demande la libération anticipée de Gino Strabliggi pour qui il se porte garant. Après 10 ans de prison pour vol d'une banque, Gino est libre. Il trouve un métier dans l'imprimerie, et Cazeneuve devenu son ami le voit régulièrement pour veiller sur lui. Mais lors d'une visite, en évitant un chauffard, Gino a un accident et sa femme est tuée. Mais Cazeneuve ne le lâche pas et Gino reprend goût à la vie et trouve une nouvelle femme. Mais alors qu'il va faire valider son interdiction de séjour, Gino tombe sur l'ancien inspecteur qui l'a arrêté : Goitreau. Ce dernier va alors s'acharner sur Gino, qui dans un accès de colère fini par tuer le policier. Gino est condamné à mort.

Critique :

Un film terrible (dans le bon sens du terme) qui décrit la machine judiciaire et à l'époque surtout la peine de mort. Réalisé par José Giovanni (Rififi à Tokyo, Dernier Domicile Connu, Le Gitan) qui s'est inspiré de son vécu personnel pour raconter cette histoire, a très bien réussi. Même si on sent, de toute évidence, une certaine hargne envers la police de la part du réalisateur qui est un ancien truand repenti.

Tout d'abord, c'est une réalisation diablement efficace qui est à mettre au crédit de son film : les lieux, sont extraordinaires, comme au début lorsque Gabin marche seul dans la ville, il passe d'abord devant un terrain en friche avec des immeubles bétonnés derrière, puis devant le mur d'une prison, ce fameux mur de pierres immédiatement reconnaissable. Puis nous voyons la région parisienne des années 70, c'est un morceau d'histoire sur la pellicule. Bref, vous l'aurez compris, l'ambiance du film grâce aux lieux de tournage, est simplement magique. Delon livre une belle prestation de son personnage, que ce soit dans la colère, dans le calme ou la tristesse, bien que parfois je ne comprends pas trop les réactions du personnage de Gino.

Même si on a le sang chaud, je trouve quelques réactions un peu exagérées (comme celle de tuer le policier par exemple) néanmoins la majeure partie du temps, c'est très réaliste. Gabin se retrouve en face de Delon à nouveau, et même si la prestation de l'acteur est bonne, on le sent néanmoins très fatigué, et ça se voit à l'écran. L'acteur commençait à avoir des problèmes de santé, et pensait avant de faire ce film, se retirer. Dans le rôle du flic tenace et qui n'arrête pas de harceler Gino, nous retrouvons l'excellent Michel Bouquet (Les Suspects, Borsalino, Le Serpent) qui avait déjà joué avec Delon et qui des années plus tard récidivera dans le rôle d'un flic antipathique : celui de l'inspecteur Javert dans Les Misérables.

Bouquet interprète à merveille ce flic que l'on aime pas et qui est désagréable au possible, c'est juste une performance remarquable de la part de l'acteur. On termine par des seconds rôles, qui plus tard deviendront des immenses vedettes : Bernard Giraudeau et Gérard Depardieu. Nous avons aussi un petit rôle pour Victor Lanoux et Robert Castel. Nous retrouvons même, les plus anciens reconnaîtront ce nom, Armand Mestral qui joue le directeur de la première prison. Côté actrices, nous sommes gâtés, c'est Ilaria Occhini (L'Homme qui Rit, Les Complexés, Un sacré Détective) qui incarne la très belle femme de Gino et qui meurt dans un accident de voiture, vient ensuite Mimsy Farmer (La Traque, SOS Concorde, Don Camillo de Terrence Hill) qui joue la nouvelle petite amie de Gino. Enfin Cécile Vassort (Une Partie de Plaisir, L'été Meurtrier, L'invitation) incarne, elle, la fille de Germain Cazeneuve. Et c'est Christine Fabréga qui interprète la femme de Cazeneuve.

L'ensemble donne un excellent film, sans temps mort pratiquement, et qui se déroule de manière fluide. La scène du procès est terrible, et celle de la prison où Gabin et Delon sont face l'un à l'autre au travers du parloir, sans décrocher un mot est tout simplement prodigieuse. Outre les lieux, la manière de filmer est très pro, il y a d'excellents plans, pratiquement rien à redire, juste un léger loupé sur un petit 'cut' lorsque Michel Bouquet suit Lanoux et les autres jusque dans le parking et qu'ils s'échappent de l'autre côté, mais rien de bien grave. C'est du travail de haut niveau.

La musique signée de Philippe Sarde (Les Seins de Glace, Sept Morts sur Ordonnance, Flic ou Voyou) est parfaitement dans le thème du film et ne dénote pas de ce que l'on voit à l'écran. Elle est cependant peu présente dans le film, de mon point de vue personnel. Le film marchera très bien avec plus de 2.4 millions d'entrées en France, il ne fera que 445 milles entrées en Espagne et un carton en Italie avec 2.8 millions d'entrées. Un film indispensable dans sa filmothèque de Alain Delon.

Anecdotes :

  • Jean Gabin était malade et devait surveiller sa santé. Néanmoins dans ses mémoires, l'acteur révélera qu'il grignotait et fumait en cachette.

  • Le film aurait pu faire un four, en effet il est sorti en même temps que Rabbi Jacob. Ce dernier lui volera la première place au box-office. Néanmoins, le bouche à oreille fonctionnera bien et Deux Hommes dans La Ville fera au final un excellent score.

  • C'était au départ Lino Ventura qui était choisi pour interpréter Cazeneuve, mais celui-ci refuse à cause d'un désaccord sur le scénario concernant le personnage de l'inspecteur Goitreau. C'est alors Yves Montand qui est choisi pour le remplacer, mais lui aussi refuse, car ce n'est pas la direction qu'il souhaite donner à sa carrière. Finalement ce sera Jean Gabin qui acceptera alors qu'il souhaitait se retirer après la fin du tournage de L'Affaire Dominici sur lequel il était à ce moment-là.

  • Le tournage du film débuta à Montpellier, et des tensions existaient entre Delon et Giovanni, et l'ambiance était électrique sur le plateau de tournage. Il faudra l'intervention de Henriette la cantinière pour qu'ils se dérident et deviennent amis. Le tournage se termina dans d'excellentes conditions.

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Mort d'un pourriTrois hommes à abattre (1980)

Saga Alain Delon

Airport 80 Concorde (1979)


AIRPORT 80 CONCORDE

Résumé :

Kevin Harrison, à la tête de la société Harrison Industries qui fournit le gouvernement américain en armes, est aussi un homme qui vend des armes illégalement à des pays hostiles aux états-unis. Mais Carl Parker vice-président de Harrison Industries, vient trouver la journaliste Maggie Whelan et lui dit qu'il a les preuves des agissements de Harrison, mais il se fait tuer sous ses yeux, Maggie a juste le temps d'échapper au tueur. Le lendemain matin, alors qu'Harrison lui soutient mordicus qu'il ne fait pas de trafic d'armes, juste avant de monter dans le Concorde qui l'emmènera à Paris, la femme de Carl Parker remet les documents compromettants à Maggie. Dès lors, Harrison va tout mettre en œuvre pour les détruire, même si Maggie est avec eux. Entre missile et sabotage, le Concorde aura fort à faire, heureusement les deux meilleurs pilotes sont à ses commandes : Paul Metrand et Joe Patroni. Ils sauveront leurs passagers coûte que coûte.

Critique :

J'adore la série des films Airport, j'ai donc forcément un avis biaisé sur celui-ci également. On peut encore parler de film prophétique un petit peu, lorsque l'on sait comment fini le Concorde à la fin du film et à la vue de la fin de sa carrière de ce bel oiseau. Rappelons que le Concorde, construction franco-britannique d'un avion à vols civils supersoniques n'a jamais réellement trouvé sa réussite économique. En effet, surtout réservé à une clientèle aisée, il n'y avait pas de classe économique sur le Concorde, le prix des billets était en moyenne entre 4000 et 8000€, et dès le départ sa consommation de carburant rendit son exploitation déficitaire. C'est avec un accident majeur en juillet 2000 causant la mort de 113 personnes, que le Concorde termina sa vie. Rappelons également que le Concorde avait une vitesse de Mach 2 et ralliait Paris/New-York en 3H30 seulement, contre 10 à 12h pour les avions classiques.

Nous retrouvons donc Alain Delon dans un film réalisé par David Lowell Rich (Docteur Marcus Welby, Sam Cade, Cannon) plutôt un spécialiste des séries tv US que des films sur grand écran mais bon. Ce film faisant parti de la série des films Airport qui commença en 1970 et sera suivi de 3 autres films (747 en Péril, Les Naufragés du 747) dont ce Airport 80 Concorde est inclus dedans. À noter qu'en version originale le film se nomme The Concorde Airport '79, le titre fut changé en France, car il sortit en fin d'année 79 chez nous et s'étala pour son exploitation jusqu'au début de l'année 1980.

Donc, qui dit Airport dit que nous retrouvons toutes les vedettes américaines de l'époque dedans, déjà nous retrouvons George Kennedy (Airport, Mort sur le Nil, Y a t-il un Flic pour sauver la Reine?) qui reprend le rôle de son personnage commun aux films Airport : Joe Patroni. Et ça, c'est très bien, j'adore cet acteur et le personnage qu'il interprète et je ne pouvais concevoir qu'il y ai un Airport sans lui. Je suis fan et j'en redemande. Je ne peux les citer tous mais nous avons également Robert Wagner (Austin Powers, Les Adversaires, Dragon L'histoire de Bruce Lee) le célèbre Jonathan Hart de la série Pour L'Amour du Risque. Ici, il incarne le pourri de service, qui se suicidera à la fin pour ne pas avoir affaire à la justice. Nous retrouvons également (en vrac) : Sylvia Kristel, Eddie Albert, Susan Blakely, Sibyl Danning, Nicolas Coster (le très connu Lionel Lockridge de la série Santa Barbara), etc. Bref, une belle brochette de vedettes comme seuls les américains savent le faire et dont je vous laisse trouver les visages et les noms.

Alors au niveau de la réalisation, c'est de la haute volée dans le grand n'importe quoi ! On a déjà compris que dans les séries et films américains tout est possible, mais là on défie même les lois de la physique. Comme par exemple lorsque le Concorde est attaqué par l'avion de chasse et que celui-ci tire ses missiles, Joe Patroni ouvre le hublot de la cabine, tend le bras à l'extérieur et tire une fusée de détresse : le tout à plus de Mach 1. Il a un bras en acier pour ne pas se le faire arracher séance tenante ! S’il n'y avait que cela, nous passerons sur les loopings du Concorde, la fusée de détresse qui arrive dans le cockpit sans faire le moindre dégât majeur, etc. et j'en passe et des meilleurs. Bref, vous l'aurez compris, au niveau réalisation nous sommes plus dans le genre Y a t-il un Pilote dans l'Avion ? que dans un film catastrophe sérieux.

Pour la qualité technique, si les scènes en incrustations ont assez mal vieilli, les vues aériennes du Concorde en train de voler sont toujours aussi magnifiques et imposent toujours un vrai plaisir des yeux de voir ce superbe oiseau blanc. Il faut dire que les moyens ont été mis pour celles-ci. On a donc droit à tous les petits 'trucs' du Concorde : son aile Delta, et son allure flamboyante. Le nez qui se baisse et se lève, la soute à bagages avec porte électrique motorisée... Pour le reste c'est du studio, et vous aurez quelques vues de Paris et de Washington, mais pas grand-chose. Néanmoins, il a le mérite d'être rythmé, et vous ne verrez pas passer les 2H du film entre deux rires de scènes invraisemblables.

La musique, signée Lalo Schifrin (Mission Impossible, Mannix, Starsky et Hutch) est dans le ton du film : se voulant sérieuse et dramatique, mais qui malheureusement avec qui se passe à l'écran perd toute crédibilité. Le film marchera pas mal avec près d'un million d'entrées en France (le meilleur score pour un Airport dans notre pays), et presque 1.1 million d'entrées en Espagne. Fera 650 milles entrées en Allemagne et rapportera 13 millions de dollars aux états-unis. Il est à noter que ce film fermera de façon définitive la série des Airport. Il n'est pas indispensable dans la filmothèque de Alain Delon, mais vous passerez un agréable moment

Anecdotes :

  • Les vues aériennes ont coûté une fortune à réaliser, en effet, entre la location de l'appareil Concorde, la caméra Learjet venue des USA exprès pour le film, cela revenait à 50 milles dollars par heure de vol. Un hélicoptère Jet Ranger fut utilisé comme plate-forme stationnaire pour filmer le Concorde au-dessus des Alpes. C'est Jean Franchi, pilote d'essai de l'aerospatial, qui pilota le Concorde. Jim Gavin fut chargé des scènes aériennes et dit qu'il s'agit de l'un des tournages les plus difficiles car avec le prix que cela coûtait, il n'y avait pas le droit à l'erreur.

  • L'appareil utilisé dans ce film, est celui qui se crachera 20 ans plus tard au décollage de Roissy sur Gonesse. Il était le 7e appareil construit, et fut racheté par AirFrance en 1979 pour 1 franc symbolique après que celui-ci ait remplacé un autre Concorde accidenté, bizarrement c'était le même problème sur les deux appareils : éclatement d'un pneu, perforation des réservoirs et de l'aile gauche.

  • Les lieux de tournages de l'appareil furent l'aéroport international de Washington, l'aéroport de Paris le Bourget, et l'aéroport de Charles De Gaulle.

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Borsalino and Co (1974)Flic Story (1975)

Saga Alain Delon

Zorro (1975)


ZORRO

Résumé :

Miguel qui va devenir le nouveau gouverneur de la province de Nuevo Aragon. Alors qu'il est en repos dans une auberge, retrouve son vieil ami Diego de la Vega, la plus fine lame de l'Espagne. Mais Miguel est attaqué et tué par des hommes à la solde du colonel Huerta, qui dirige Nuevo Aragon d'une main de fer, et ne veut pas qu'un nouveau gouverneur lui enlève son pouvoir. Diego jure de venger son ami mort, mais Miguel lui fait promettre de ne pas utiliser les armes pour cela. Diego lui promet, et prend son identité de gouverneur. À Nuevo Aragon, Diego entend parler par un enfant d'un héros de légende, tout vêtu de noir : Zorro. Diego a alors trouvé comment il va venger Miguel et abattre Huerta. Gouverneur fantoche et peureux le jour, Diego devient Zorro le justicier masqué au service des faibles et fini par tuer Huerta juste après lui avoir révélé sa véritable identité.

Critique :

Alors autant le dire immédiatement, ce n'est pas un mauvais film ! Et même ce n'est pas un mauvais Zorro, ce qui est encore plus surprenant ! Réalisé par Duccio Tessari (La Mort Remonte à Hier Soir, Cran D'Arrêt, L'Homme Sans Mémoire), cette nouvelle adaptation du héros se voulait un remake fidèle de la série de 1957 avec Guy Williams. Or cette coproduction franco-italienne n'est pas mauvaise, mais le hic est là : Alain Delon arrive après Guy Williams, et c'est 18 ans trop tard ! Tout comme Patrick Macnee avec John Steed, ou encore Robert Conrad avec James West, Guy Williams a fait une telle interprétation de Zorro, et s'est tellement investi dans le personnage, que Zorro c'était lui et personne d'autre.

La seconde chose, est le sans le moindre doute, le manque de rythme du film. Et ça, c'est vraiment dommage car ça le plombe réellement. Un peu plus énergique, on aurait eu quelque chose de vraiment pas mal, d'autant qu'on sent à travers l'écran que ça lui plaît beaucoup à Delon d'endosser le costume du justicier masqué noir. Et l'acteur ne démérite pas, car on le sent également très investi dans son rôle, seules les scènes où il joue le pleutre gouverneur ne sont pas extraordinaire, car Delon surjoue dans le ridicule, et ce n'est définitivement pas fameux. Mais en Zorro, il est à porter au crédit de Delon qu'il a essayé de s'approprier le personnage sans tenter de copier Guy Williams en portant la moustache par exemple ! Donc nous avons ici un Zorro sans moustaches, mais moi je trouve que c'est une bonne chose.

De même le costume de Zorro est certes respecté, mais personnellement je le trouve un peu trop surchargé, et préférais celui de Guy Williams. Certes, légèrement plus simpliste, mais plus seyant. Dans les autres choses qui font un peu grincer des dents, on peut rajouter l'idée du chien qui aide Diego, c'est assez étrange. On retrouve aux côtés de Delon, Stanley Baker (L'Arnaqueuse, La Fille au Pistolet, Accident) dans le rôle du colonel Huerta, sa prestation n'est pas mauvaise dans le méchant de service, mais personnellement je n'y adhère pas. Nous avons également Enzo Cerusico (Les Joyeux Fantômes, Le Bossu de Rome, Cartouche) dans le rôle du serviteur muet Joaquin. Qui, même si il a un rôle moindre que Bernado dans la série tv, est là pour aider Zorro et fait de son mieux. L'acteur s'en tire pas trop mal. Enfin c'est Giampiero Albertini (Le Retour de Sabata, Les Suspects, Flic Story) qui ferme la distribution avec son rôle du frère Francisco. Là aussi, l'acteur s'en tire bien. N'oublions pas Moustache (Attention Les Yeux !, Le Plus Grand Cirque du Monde, Ni vu... Ni Connu...) dans le rôle du sergent Garcia, et là, je trouve que ça ne le fait pas. Même si dans la série, le personnage était ridicule, il était quand même attachant, là dans le film il n'est que ridicule et pas attachant : dommage.

Pour le charme féminin, Delon retrouvait Ottavia Piccolo (La Famille, Un Aller Simple, Mon Capitaine Un Homme d'Honneur) avec qui il avait joué dans La Veuve Couderc. Toujours aussi jolie dans ce film, elle n'a pas un rôle de grande importance, juste la jolie femme qui tombe amoureuse du héros, mais elle est assurément l'atout charme de ce film. Dans la réalisation, deux ou trois petites choses chagrinent : tout d'abord certains plans sont flous, alors qu'ils n'ont pas lieu d'être, ensuite certaines scènes sonnent vraiment fausses : comme par exemple celle du harcèlement de la foule par les soldats, ou encore la scène lorsque l'on voit les prisonniers aux travaux forcés, on voit bien qu'ils ne creusent pas ni piochent, etc. c'est très visible.

Tout comme la scène du carrosse qui se jette de la falaise, on voit que c'est du faux, que c'est une miniature. Ensuite, on a des choses un peu bizarre, comme à la fin dans la bagarre générale contre les soldats, on a une femme qui fait du karaté. Enfin, je le disais le film manque de rythme et d'énergie, et ceci est vraiment visible avec le combat de fin entre Zorro et Huerta qui est interminable ! Tout y passe en armes : épée, torche, hache, etc. et ça traîne vraiment trop en longueur. La scène avec les chandeliers par exemple, est parfaitement inutile, Zorro n'est pas censé avoir assisté à l'entraînement de Huerta. Pour le reste ça peut aller, ça tient à peu près la route, malheureusement comme je le disais, ce film arrive beaucoup trop tard après la prestation de Guy Williams.

Pour la musique, vous aurez en guise de bande originale, la chanson 'Zorro is Back' d'Oliver Onion (deux compositeurs italiens qui ont pris ce pseudonyme) en version chantée et en version instrumentale. Elle est assez agréable à écouter, surtout les passages doux, et est assez en harmonie avec l'esprit du film. Celui-ci marchera pas mal du tout, puisqu'il fera un peu plus de 1.2 millions d'entrées en France, 1 million d'entrées en Espagne et 4.9 millions d'entrées en Italie ! Un joli score. Voir Alain Delon en Zorro est certes déconcertant (quoique dans le film La Tulipe Noire, il portait déjà un costume noir et un masque !), mais honnêtement vous passerez un agréable moment avec ce film (Zorro, ça marche toujours !), et ce n'est pas pire que Airport 80 : Concorde !

Anecdotes :

  • Delon venait de mettre 17 millions de francs dans Borsalino & Co et devait se refaire après le flop de ce film. Il jouera donc Zorro, car c'était le héros préféré de son fils Anthony à l'époque, et que Alain Delon aurait accepté le rôle pour faire plaisir à son fils.

  • À ce jour, le film a réalisé un score impressionnant de plus de 56 millions d'entrées dans le monde, grâce à un score de plus de 55 millions d'entrées en Russie.

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