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Flic Story (1975)Mort d'un pourri (1977)

Saga Alain Delon

Le Gang (1977)


LE GANG

Résumé :

Robert le dingue, Manu, Lucien, Jo et Raymond constitue un gang qui réalisent des vols en s'enfuyant en voiture, alors que la police est en pleine réorganisation. Leur méthode est simple : frapper fort et vite et là où on ne les attend pas. Au fil de leurs larcins, ils prennent de plus en plus de risques et l'étau se resserre toujours un peu plus. Jusqu'au jour où après un nouveau hold up réussi, Robert le dingue, le leader du groupe, veut offrir un cadeau à sa petite amie, et va dans une bijouterie, mais au lieu d'acheter les bijoux, il décide de les voler et se fait tirer dessus par la gérante, et meurt.

Critique :

Je n'aurai pas grand-chose à dire sur ce film que je n'ai pas apprécié. Réalisé à nouveau par Jacques Deray, que Delon connaît désormais très bien, on assiste à un film bizarrement fait et monté de manière étrange. On n’arrive pas vraiment à savoir s’il s'agit d'une comédie, ou si c'est du tragique.

C'est une nouvelle adaptation d'un roman de Roger Borniche sur le gang des Tractions avant qui volait sans jamais tuer. Alain Delon joue le rôle du chef du groupe : Robert le dingue, un type imprévisible qui dicte ses actions selon ses humeurs et ses envies. Delon arbore une coupe de cheveux vraiment étrange, et on a réellement du mal à prendre le personnage au sérieux, tellement il a une tête bizarre.

La musique n'ajoutant pas à la crédibilité de celui-ci. Bref, Delon n'est pas tellement crédible, à part dans une ou deux scènes où il apparaît vraiment comme un fou, mais je ne suis pas vraiment convaincu par son jeu. Le reste du gang est composé de Adalberto Maria Merli, le fameux Pierre Valdek alias Minos du film Peur sur La Ville avec Belmondo. Moins effrayant que dans le film avec Bebel, on a ici un jeune homme raffiné et rieur, l'acteur fait le travail. Vient ensuite Maurice Barrier, que l'on connaît bien, dans le rôle de Lucien, Xavier Depraz (Mort d'un Pourri, Un Papillon sur l'épaule, Dracula Père et Fils) qui joue Jo : un rôle pas très important et qui est un personnage très effacé. Et enfin, Roland Bertin (Monsieur Klein, Le Pull-Over Rouge, Un Assassin) qui lui aussi a un rôle encore moindre.

Nous retrouvons également Raymond Bussières (Un Certain Monsieur Jo, La Grosse Combine, L'Aile ou la Cuisse) un habitué du cinéma et de la télévision française, qui a ici un petit rôle de gérant d'une auberge et qui est l'ami et le complice du gang. Pour la partie féminine, c'est la très très jolie Nicole Calfan (Le Casse, Borsalino, Les Chiens) que nous retrouvons à nouveau dans le rôle de la petite amie de Delon. L'actrice est toujours aussi magnifique, mais là encore, ce n'est vraiment pas un grand rôle.

Le film est régulièrement parsemé d'action (les braquages) mais on s'ennuie rapidement, car c'est à peu près toujours la même chose : ils viennent, font leur coup et repartent en rigolant et en s'amusant, il y a d'ailleurs quelques scènes surréalistes (celle du commissariat par exemple). Néanmoins, certaines nous permettent de voir un Paris des années 70, malgré que l'on essaye de le faire passer pour celui des années 40, notamment la scène qui se passe à la gare de L'Est. Les extérieurs sont vraiment très bien choisis encore une fois. Par contre une chose est horripilante, c'est la petite musique signée Carlo Rustichelli (Le Tigre du Ciel, Croc-Blanc 1973, L'Appel de la Forêt), qui est constamment présente tout au long du film et ne s'arrête jamais, jouée avec une sorte d'orgue mécanique, je trouve qu'elle est énervante à souhait. D'une durée d'environ 1H45, vous verrez le temps passer.

Bref, ce film n'est vraiment pas une réussite, et on peut s'en passer dans la filmothèque de Delon, à noter d'ailleurs qu'il est encore le producteur du film. Il fonctionnera moyennement en France avec un peu moins de 1.2 millions d'entrées, et moins de 200 milles entrées en Espagne.On est loin du film Le Casse d'Henri Verneuil avec Belmondo !

Anecdotes :

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Les Seins de glace (1974)Zorro (1975)

Saga Alain Delon

Flic Story (1975)


FLIC STORY

Résumé :

L'inspecteur Borniche est un bon flic, c'est pour cela que le 3 septembre 1947, son supérieur le commissaire VieuChêne lui confie une grosse affaire. Il faut retrouver un criminel particulièrement violent qui vient de s'évader de prison : Emile Buisson. Alors qu'il piétine dans son enquête, grâce à un indic, Borniche réussi à avoir l'adresse de la planque de Buisson et lui tend une embuscade qui rate. Buisson s'échappe, et recommence ses vols et meurtres avec violences. Alors qu'ils ont une seconde chance de le coincer à nouveau, Buisson déjoue à nouveau le piège et tue son complice qu'il soupçonne être un indicateur. Borniche se voit enlever l'affaire Buisson, jusqu'au moment où il tombe sur le cadavre du dit complice de Buisson. Remontant à un autre complice, Borniche découvre la nouvelle planque de Buisson et lui tend un piège. Cette fois-ci, il le capture.

Critique :

Bon film, avec un climat bien à lui, et avec lequel vous passerez un bon moment. Réalisé à nouveau par Jacques Deray malgré le flop de Borsalino & Co, Delon retente sa chance avec Deray pour relancer sa carrière qui commence à accusé des films pas terribles du tout. Alain Delon incarne de nouveau un flic, cette fois-ci c'est un personnage qui a vraiment existé : l'inspecteur Borniche, un as de la police française des années 40 – 50.

Le film est d'ailleurs basé sur son histoire vraie de l'arrestation d'un ennemi public n°1 : Emile Buisson, incarné ici par Jean-Louis Trintignant (Un Homme et une Femme, L'Attentat, La Banquière) qui nous livre ici une sacrée prestation. Pratiquement silencieux à toutes ses apparitions à l'écran, les quelques mots qu'il décroche ou les attitudes qu'il a font froid dans le dos. On sent que c'est un homme dangereux à qui il ne faut pas tenir tête sous peine de se retrouver cadavre. Si Delon nous livre, lui, un jeu somme toute assez classique, même si il a tenté de prendre les gestuelles du personnage qu'il incarne, on ne peut qu'être impressionné par Trintignant. Qui ainsi, vole la vedette à Delon, malgré les efforts de l'acteur.

À leurs côtés, on retrouve plein d'acteurs connus pour travailler avec Delon, ou qui tournaient dans les films de cette époque : ainsi il y a André Pouce (OK Patron, Ne Nous Fâchons Pas, Drôles de Zèbres) dans le rôle du frère de Buisson, Henri Guybet (Le Guignolo, La 7ème Compagnie Au Clair de Lune, Les Aventures de Rabbi Jacob) qui joue un inspecteur aux côtés de Delon, Paul Crauchet (Le Cercle Rouge, L'Affaire Dominici, La Traque) dans le rôle d'un complice de Buisson, Maurice Barrier (Le Marginal, Les Fugitifs, Le Gitan) second rôle bien connu qui joue aussi un complice de Buisson, ou encore Renato Salvatori (Le Casse, Cadavres Exquis, Le Pigeon) qui finira mal. À cela s'ajoute des petits rôles comme Maurice Biraud en patron d'hôtel de passes, Mario David dans le rôle d'un patron bistro et accessoirement indic de Borniche, Catherine Lachens en prostituée extravertie...

Pour la partie féminine, nous aurons droit qu'à un seul rôle : la compagne de Borniche, Catherine, incarnée par Claudine Auger (Jeu de Massacre, La Baie Sanglante, Le Bâtard) surtout connue pour son rôle de Domino dans le James Bond : Opération Tonnerre. Elle n'a pas un très grand rôle, on retiendra sa prestation de Piaf au piano. Le film est plaisant à regarder, et on se laisse prendre un peu par l'histoire, mais pourtant on ne sent rien d'exceptionnel dans celui-ci, et ce n'est pas le genre de film que l'on a envie de revoir. On passe un bon moment comme je l'ai déjà dit, et c'est tout. Pourtant tout est assez bien fait, comme par exemple l'intro du film avec des pieds qui marchent et la voix off de Delon dessus, c'est original.

C'est bien réalisé techniquement, il y a des jolis plans, des jolis extérieurs de Paris des années 70, comme dans la scène où André Pouce prend la rue en pente pour retourner à sa planque lorsqu'il est suivi par Guybet, ou encore l'escalier emprunté par Borniche lorsqu'il va retrouver Paulo le Bombé dans sa voiture. Il y a aussi quelques scènes qui retiennent des images dans votre esprit comme celle où la gérante de l'auberge où se fera arrêter Buisson vient mettre de l'essence dans la voiture avec le vieux système à pompe. D'ailleurs en général, le décor de la fin des années 40 est bien reconstitué, pas de souci là-dessus. Le film est assez rythmé, il y a pas mal de fusillades et de morts, et certains moments de psychologie, c'est bien équilibré. Mais il manque ce petit truc, ce charme pour en faire un excellent film. Ceci dit, vous ne vous ennuierez pas.

La musique, signée Claude Bolling (Borsalino, Le Magnifique, On ne Meurt que Deux Fois), fait un peu penser à du François de Roubaix, mais est très calquée sur ce qui se passe à l'écran, donc rien à redire c'est du bon travail. Un film que je vous conseille dans la filmothèque de Delon, mais qui ne vous donnera pas forcément envie de le revoir. Le film marchera assez bien en France avec plus 1.9 millions d'entrées, moins en Espagne avec un peu plus de 525 milles entrées. À regarder surtout pour la prestation de Trintignant.

Anecdotes :

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Les Seins de glace (1974)Zorro (1975)

Saga Alain Delon

Borsalino and Co (1974)


BORSALINO AND CO

Résumé :

Roch Siffredi enterre son associé et ami François Cappella. Quelques mois plus tard, Roch fait ses investigations et retrouve le meurtrier de François Cappella : Giovanni Volpone. Roch tue alors le frère de celui-ci en pensant qu'il s'agît du bon Volpone sans se douter qu'il va au-devant de sanglantes représailles. Giovanni Volpone, détruit l'empire de Roch Siffredi et élimine tous ses hommes. Seul son fidèle lieutenant et ami s'en sort, mais Siffredi est capturé par Volpone et intoxiqué à l'alcool, il devient une épave. Montré aux journalistes comme déchéance de la pègre, il est ensuite interné dans un asile psychiatrique. Mais Fernand son fidèle lieutenant, l'aide à s'échapper, et ils partent en Italie pour se remettre. 3 années passent où Volpone assoit sa suprématie sur Marseille. Mais Roch Siffredi est de retour. Il retourne alors les méthodes de Volpone contre lui, et une véritable guerre se déclenche. Siffredi détruit l'empire de Volpone, tue ses hommes et fini par le tuer lui aussi, avant de partir pour l'Amérique.

Critique :

Alain Delon, revient seul pour un second Borsalino. Vu le succès du premier film, on se doutait, qu'il ne pouvait en être autrement. Mais cette fois-ci, malheureusement, j'ai envie de dire ce sera sans notre Bebel national qui était tué à la fin du premier film. Or, autant le dire tout de suite, Borsalino sans Belmondo, c'est comme une île flottante sans crème anglaise : ça enlève pratiquement toute la saveur du film. Le premier était très agréable à regarder car il y avait cette alchimie entre Belmondo et Delon et que c'était ça que nous venions voir sur le grand écran.

La raison du non-retour de Belmondo dans le deuxième volet de la saga est plus terre à terre hélas, Belmondo n'ayant pas supporté que Delon mette deux fois son nom au générique du premier film en tant que producteur et acteur et de surcroît avant lui. Belmondo intente alors un procès à Delon, qu'il gagnera et la brouille juridique l'empêchera d'apparaître dans ce second film, nous ne verrons qu'une photo de Belmondo sur la tombe de Cappella. Rien de plus.

Réalisé à nouveau par Jacques Deray (Trois Hommes à Abattre, Le Marginal, Maladie d'Amour) qui avait déjà réalisé le premier Borsalino, on peut immédiatement enfoncer des portes ouvertes : ce second volet est vraiment en deçà du premier film. Pour commencer, il faut signaler que ce second opus est vraiment mais alors vraiment beaucoup plus violent que le premier, et il n'y a plus de moment de nonchalance comme il en existait dans le premier (lorsque par exemple ils partaient en voitures au bord du lac) : là c'est un film noir, qui ne met en scène qu'une seule chose, la vengeance de Siffredi.

À cela s'ajoute, quelques défauts de mon point de vue dans la réalisation ! Si l'image est belle et que techniquement il n'y a pas grand-chose à redire sur la façon de filmer, les extérieurs, les décors, etc. pour la réalisation des plans en elle-même c'est autre chose. Par exemple, à plusieurs reprises, on voit clairement les mannequins à la place des acteurs lorsqu'ils sont morts, le plus flagrant étant le passage avec la voiture où Delon roule sur un homme qui vient d'être tué : à un moment je me suis cru dans une série de Glen Larson, c'est dire ! L'autre étant que certains plans sont mal découpés, et on voit distinctement là aussi les acteurs qui attendent le « top » pour démarrer l'action. C'est anecdotique, de l'ordre d'une seconde tout au plus, mais ça se voit ! Et cela casse un peu ce qui se passe à l'écran, d'autant que ce n'est pas que sur un seul plan que l'on a ce problème mais sur plusieurs scènes du film.

Aux côtés de Delon, nous avons cette fois-ci Riccardo Cucciolla (Un Flic, Vanille Fraise, La Dernière Carte) qui joue les deux rôles de Volpone. L'acteur nous livre une belle prestation d'un homme qui ne supporte pas que l'on aille contre lui, et qui méprise les gens. Nous avons également Lionel Vitrant (Le Clan des Siciliens, L'Aventure c'est L'Aventure, Adieu Poulet) et qui était déjà dans le premier Borsalino. Lui aussi s'en tire bien en lieutenant fidèle de Siffredi, et sa bonne tête (pour un truand) crédibilise sa dévotion envers son patron. Nous avons aussi une apparition de Meynardeau  et du Commissaire Cabrol de la série Les 5 Dernières Minutes, en effet on voit l'acteur Marc Eyraud en médecin chef de l'asile où se retrouve Siffredi et Jacques Debary en préfet (décidément !).

Pour la partie féminine nous retrouvons Catherine Rouvel (Marseille Contrat, Les Grands Moyens, Le Solitaire) qui avait déjà son rôle de Lola dans le premier opus. Delon livre une prestation correcte, où il reste souvent silencieux dans les scènes, le tout étant dans l'attitude et le regard. Ce n'est pas vraiment un mauvais film, mais il n'est vraiment pas exceptionnel non plus, en tous cas la question se pose : fallait-il réellement faire une suite au premier ? Et surtout sans Belmondo, c'était assez casse gueule.

D'ailleurs les spectateurs ne s'y tromperont pas puisque le film fera un score moyen, bien moins bon que le premier avec presque 1.7 millions d'entrées en France et un peu plus de 335 milles entrées en Espagne. Nous sommes loin des 4.7 millions d'entrées du premier Borsalino. Malgré le fait que Delon, qui produit le film, ai une coproduction Italienne-Française-Allemande, il perdra de l'argent, à cause du gros budget du film : 14 millions de francs, exactement comme le premier film. Malheureusement, ça ne marchera pas. La musique signée de Claude Bolling dont on réentend le fameux thème du premier film à un moment de ce second opus, est bien plus sombre que le premier opus. À noter, une petite mention pour le générique de fin, assez original. Personnellement, je trouve que cette suite n'était absolument pas nécessaire. Le film n'est pas indispensable dans une filmothèque de Delon.

Anecdotes :

  • Une suite était prévue à ce deuxième film. En effet, à la fin de ce second opus, s'inscrit un « à suivre... », laissant penser que le 3e volet allait se dérouler aux États-unis. Malheureusement, l'échec du film annula ce projet de trilogie.

  • Mireille Darc fait une très très courte apparition au début du film en prostituée dans la rue, lorsque le commissaire Fanti marche pour aller voir Siffredi.

  • Delon n'en voudra pas à Jacques Deray pour l'échec du film, en effet ils retourneront ensemble un peu plus tard pour Flic Story l'année suivante en 1975.

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Le Gang (1977)Airport 80 Concorde (1979)

Saga Alain Delon

Mort d'un pourri (1977)


MORT D'UN POURRI

Résumé :

Xavier Maréchal reçoit la visite de son meilleur ami, député, Philippe Dubaye. Ce dernier vient lui apprendre qu'il a tué Serrano, un de ses collègues qui le faisait chanter. Xavier découvre, que Philippe n'a pas seulement tué Serrano, mais a également volé chez lui, un dossier compromettant sur des malversations incriminant des hautes personnalités. Xavier le récupère et le cache, il fait la connaissance de la maîtresse de Philippe : Valérie. Peu après, Philippe est assassiné, et Xavier commence à recevoir des propositions pour le dossier de Serrano. Les pressions s'accentuent pour le dossier Serrano, jusqu'au meurtre de la femme de Philippe. Xavier divulgue alors des bribes du dossier Serrano à la presse. Les meurtres continuent, et grâce à Fondari, un truand que connaît Xavier il découvre que le meurtrier de Philippe n'est autre que le commissaire Moreau et qui est chargé de l'affaire.

Critique :

C'est un bon film de George Lautner (Il était une fois un Flic, Le Guignolo, Flic ou Voyou) un spécialiste de ce genre. Malgré quelques longueurs, par exemple lors du meurtre de la femme de Philippe Dubaye, interprétée par Stéphane Audran (La Rupture, Le Cri du Cœur, Les Liens de Sang) ça traîne un peu trop avec la mise en scène, avec la musique, etc. c'est un peu trop longuet, néanmoins on retrouve Henri Decaë (Le Cercle Rouge, Jo, Flic ou Voyou) en directeur de photographie et de suite en voyant ce nom, on sait pertinemment que la qualité technique de l'image sera au rendez-vous et ça ne loupe pas ! C'est bien filmé, c'est pro, rien à redire, avec des jolis plans extérieurs de La Défense à Paris des années 70, c'est un vrai régal.

Lautner de son côté, nous livre un film prophétique, lorsque l'on voit le palmarès de nos chers hommes politiques français de ces dernières années. Bien évidemment, cela concernait des affaires politiques de cette époque-là, mais malheureusement, il est toujours d'actualité dans ce cas précis. D'ailleurs une phrase du personnage de Delon à la fin, lorsqu'il dit que rien ne changera, que les truands en cols blancs qui vont être éclaboussés par le dossier de Serrano, et ceux qui vont tomber, seront en disgrâce pendant quelques temps et se referont un visage de république pour mieux revenir, si cela ne rappelle pas un certain maire de Bordeaux ! Delon livre une bonne prestation de son personnage, on croit vraiment à sa sincérité de trouver le meurtrier de son meilleur ami. C'est vraiment bien joué, il montre assez ses émotions avec des regards, des attitudes, ça change un peu de son jeu habituel, c'est pas mal du tout.

On retrouve à ses côtés Mireille Darc, dans un rôle mineur, elle fait juste sa petite amie et on ne la voit pas beaucoup à l'écran. Non, l'autre acteur qui retient l'attention est sans conteste (avis personnel) Jean Bouise (Z, Le Juge Fayard dit le Shérif, Coup de Tête) un grand acteur de théâtre et qui ne sera hélas qu'un immense second rôle au cinéma, personnellement j'estime qu'il est comme Charles Denner : un talent immense qui se voit dès que l'on aperçoit ce genre d'acteur à l'écran. Jean Bouise, incarne le commissaire Pernais, un flic droit et honnête comme on aimerait qu'il y en ait plus souvent dans la réalité et qui représente une certaine idée que l'on se fait de la justice. Pour la partie féminine, c'est la très très jolie Ornella Muti (Romances et Confidences, Flash Gordon, Jet Set) et qui assure parfaitement le rôle de la petite amie du tué en plein détresse, car en danger de mort par ce qu'elle pourrait savoir et surtout les documents qu'elle a en sa possession.

Dans les autres rôles un peu plus étoffés, nous avons également Julien Guiomar (La Zizanie, Inspecteur la Bavure, Plein Fer) qui incarne un enfoiré de première, prêt à tout se protéger et protéger ceux qui le commandite. Pour les autres seconds rôles vous retrouverez au hasard : Daniel Ceccaldi, François Chaumette, Klaus Kinski, ou encore Henri Virlogeux. Il y a même Philippe Castelli dans le petit rôle d'un tenancier d'un bistro/PMU où vont se réfugier Delon et Muti pendant un court instant. Maurice Ronet qui est un ami de Delon, assure le rôle de son ami politicien qui se fait tué au début du film, après avoir lui-même tué un de ses collègues politicien qui le faisait chanter.

Il y a pas mal de cascades dans ce film, où l'on voit à certains moments que ce n'est pas Delon qui conduit la voiture qu'il est censé conduire par exemple, toutes ne sont pas vraiment justifiées, c'est réellement pour donner un côté action au film qui n'avait sans doute pas besoin de ça, je suis par exemple dubitatif sur celle où Delon se rend à la propriété de Tomski pour la partie de chasse, et coincé entre deux camions, un cortège de voitures s'écrase sur la sienne. C'est spectaculaire, mais la vraisemblance du fait que Xavier s'en sorte vivant est plus contestable. Pour la musique, signée Philippe Sarde (Adieu Poulet, Flic ou Voyou, Buffet Froid), assez douce et jazzy, je trouve personnellement, que ça ne colle pas à ce qui se passe à l'écran par moment, notamment lors des courses poursuites.

On termine par le fait que ce soit Michel Audiard qui soit aux dialogues, alors rien d'exceptionnel, mais quelques pics bien acérés envers les dirigeants de l'époque. Le film marchera plutôt pas mal en France avec un peu plus de 1.8 millions d'entrées, et un peu plus de 210 milles entrées en Espagne. Un film de qualité à avoir dans sa filmothèque de Delon.

Anecdotes :

  • Alain Delon avait enchaîné des films ayant fait des semi-échecs à cette période, à cause du rythme auquel il tournait. Il voulait se refaire un box-office avec George Lautner sur celui-ci, ce qui ne sera pas vraiment le cas. Alain Delon décida alors après Mort d'un Pourri de passer au rythme d'un film par an.

  • L'histoire du film n'est évidemment pas sans rappeler une affaire politico-financière du début des années 70, celle de la Garantie Foncière et qui fit scandale en 1971.

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