Le Samouraï (1967) Résumé : Le 4 avril à 18H, un homme sort de son appartement. Dehors, il vole une voiture, et se rend chez un homme qui lui change les plaques d'immatriculation et lui remet un revolver. Il passe ensuite voir une jeune femme et lui dit qu'il aura passé une partie de la nuit avec elle. Puis il se rend dans un hôtel pour réserver une place à une table de poker. Il va alors dans une boîte de nuit et assassine le directeur, avant de s'enfuir : il croise une jeune pianiste en partant. Interpellé par la police, cet homme est Jef Costello, tueur à gages qui vient d'exécuter un contrat. Arrêté, la femme qui l'a croisé après le meurtre ne l'identifie pas, et Costello est libre. Mais alors qu'il se rend à un son rendez-vous pour se faire payer : tout bascule. L'homme tente de le tuer, et le blesse au bras. Costello va alors devoir chercher qui est le commanditaire et pourquoi il veut le tuer, tout en échappant à la police qui ne croit pas à son innocence. Tout se terminera mal pour Costello qui ne sera pas au bout de ses surprises. Critique : Un excellent, vraiment excellent film. De mon point de vue, personnel, je dirai que c'est sans aucun doute un des meilleurs films de la filmographie de Delon. Film de Jean-Pierre Melville (L'Armée des Ombres, L'Aîné des Ferchaux, Le Cercle Rouge), en couleurs, un spécialiste des polars et des films de la France sous l'occupation allemande. Il n'y a ici aucune fausse note, tout est maîtrisé de A à Z. Tout d'abord les acteurs, on peut ne pas apprécier particulièrement Delon, mais force est d'admettre ici que même sans beaucoup de dialogues, il a une présence indéniable à l'écran dès que nous le voyons avec son imperméable et son feutre sur la tête, il occupe tout l'écran, on ne voit que lui avec sa silhouette inquiétante : c'est parfait. Ses attitudes froides et distantes, absentes d'émotions, rendent bien la personnalité d'un tueur qui doit faire preuve d'un certain sang-froid et ne pas avoir de sentiments. Les autres acteurs autour de lui ne sont pas en reste, à commencer par François Perrier (Police Python 357, Le Battant, Stavisky) immense acteur à la carrière impressionnante que ce soit sur le petit ou grand écran ou le théâtre. Il campe ici un commissaire de police très crédible qui n'est pas dupe envers Costello, mais qui n'a aucune preuve concrète ou témoignage pour le faire tomber. Il mettra tout en œuvre pour tenter de coincer son suspect : sans aucun résultat hélas. Jusqu'au dernier moment où il le tuera pensant qu'il allait tuer la jeune pianiste. La scène avec Jane Lagrange lors de la perquisition de son appartement est simplement grandiose, Perrier la joue à la perfection. Cathy Rosier (Le Dernier Saut, Le Mataf, Faites Donc Plaisir aux Amis) n'est pas en reste, pratiquement aussi froide que Delon dans ses attitudes, il aura pour elle une certaine attirance, et le spectateur ne saura jamais vraiment si elle est une complice des commanditaires du meurtre fait par Costello ou simplement une victime. Son jeu trouble accentuant encore ce doute jusqu'à la dernière minute. Néanmoins, Costello ne pouvant se résoudre à la tuer, se sacrifiera pour elle : peut-être à tort. Nathalie Delon (Le Moine, Absences Répétées, L'Armée des Ombres) est dans ce film, sans doute parce qu'elle s'appelle Nathalie Delon et qu'elle était sa femme à cette époque-là. Rien de bien particulier à dire, si ce n'est qu'elle ne nous laissera pas un grand souvenir dans son jeu d'actrice. Vient ensuite, la mise en scène, la photographie et les décors et là aussi c'est une petite merveille ! Les lieux sont superbes, sombres et exigus au début : la chambre de Costello, l'hôtel, la boîte de nuit lorsque Costello va commettre son meurtre, ça donne une ambiance et une identité propre au film. Pour le reste du temps, les autres endroits sont très bien choisis : par exemple la passerelle au-dessus du RER lorsque l'homme de main des commanditaires tente de tuer Costello, le métro parisien dont ça fait une étrange impression de le voir aussi propre et aussi neuf, et en bon état. L'église également, etc. l'image est tout simplement extraordinaire et c'est cadré et filmé d'une façon impeccable, techniquement je n'ai pas vu de défaut, c'est de la haute volée et la couleur est très belle. Avec même parfois, une jolie utilisation du flou. Vient ensuite la musique, dès les premières notes on reconnaît la patte et le talent de François de Roubaix (La Scoumoune, Dernier Domicile Connu, Le Vieux Fusil) qui a cette capacité d'avoir à chaque composition un style et une création originale, même si l'on pense à un quelconque moment que certaines notes nous rappellent une autre de ses BO de films, ce n'est absolument pas le cas lorsque l'on réécoute bien la dite musique. Bref, un très très grand film, qui n'a pas pris une ride. D'une durée de 1H45 environ, vous ne verrez pas le temps passer, tellement vous êtes pris dès le début par l'histoire, et que vous n'avez qu'une seule envie : avoir les réponses à vos questions, que vous n'aurez pas ! Qui sont exactement ceux derrière Costello ? On ne le sait pas vraiment ! Pourquoi Martey le patron de la boîte ? On ne le sait pas non plus ! Quel est le rôle exact de Valérie ? Là aussi on ne le saura pas. Mais après tout, c'est peut-être ce qui en fait un si bon film, en nous laissant à nous-même le soin de supposer trouver les bonnes réponses. Le Samouraï marchera plutôt bien en France, avec près de 2 millions d'entrées, plus de 1.1 millions d'entrées en Italie et près de 800 milles entrées en Espagne. Indispensable dans la filmographie de Delon, c'est en plus un très bon film devenu culte au fil des années. Regardez-le, vous ne serez pas déçu ! Anecdotes :
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Paris brûle-t-il ? (1966) Résumé : Août 1944, Adolph Hitler convoque le général Von Choltitz. Il lui confie le commandement de Paris avec des ordres très strictes : si les alliés débarquent avant que leur nouvelle arme de destruction arrive, il devra raser Paris. Pendant ce temps, dans la résistance française, on commence à s'impatienter de l'arrivée des alliés, et on prépare une insurrection. Jacques Chaban-Delmas le conseiller du général DeGaulle cherche à éviter cela à tout prix. Pour cela il veut faire libérer Bernard Labé un résistant qui a une grande influence sur le réseau national, mais celui-ci est tué. Le colonel Rol-Tanguy veut attaquer le premier avant les gaullistes, en effet une compétition fait rage. Et le premier qui prendra possession de Paris, contrôlera la France. Alors que tout est mis en place pour faire sauter Paris, Von Choltitz désobéi et se rend, les alliés ont décidé de foncer tout droit sur Paris, la ville est sauvée et libérée. De Gaulle entre dans Paris. Critique : Un nouveau film de René Clément, que Delon devait être heureux de retrouver. Cette fois-ci c'est sur un fait historique que Clément nous emmène : l'arrivée des alliés dans Paris avant que les allemands ne fassent sauter et ne détruisent la capitale. Alors même s’il y a un casting impressionnant comme dans Le Jour le Plus Long, nous sommes assez loin de ce type de film, nous ne sommes pas non plus dans Il Faut Sauver Le Soldat Ryan par exemple. Ici pas de combats épiques ou d'affrontements violents, vous verrez certes quelques scènes entre les résistants et l'armée allemande mais rien de visuellement extraordinaires, et c'est peut-être une bonne chose, car cela rend les combats plus réalistes que ceux que l'on peut voir dans la majorité des films de guerre. Ici, c'est plus psychologique et cela raconte le déroulement et le cheminement des événements qui seront à l'origine de la libération de Paris par les alliés, avant que l'armée allemande ne puissent faire sauter la ville. Tout d'abord, la grande surprise de ce film est son casting ahurissant que ce soit du côté des Français : outre Alain Delon, nous retrouvons à nouveau à ses côtés : Jean-Paul Belmondo, et toutes les stars de l'époque ou celles en devenir : Bruno Cremer, Jean-Pierre Cassel, Claude Rich, Yves Montand, Simone Signoret, Pierre Dux, Michel Piccoli, Jean-Louis Trintignan (dans un petit rôle de salopard), Bernard Fresson, Leslie Caron, Daniel Gélin, etc. que du côté américain : Kirk Douglas dans le rôle de Patton, Anthony Perkins, Robert Stack (le fameux Eliot Ness de la série tv des années 60), Orson Wells, Glenn Ford... C'est grâce à Paul Graetz de la Paramount que René Clement se retrouve scénariste sur ce film et qui est chargé de l'adaptation du livre de Lapierre et Collins. En effet, Graetz voulait faire un film aussi prestigieux que Le Jour le Plus Long du côté Européen. Alors commençons par préciser une chose : le film est long, mais alors très long, près de 2H40 et entièrement en noir et blanc. Et il faut avouer qu'il y a quelques passages assez longuets où il ne se passe pas grand-chose à l'écran, il y a beaucoup de dialogues, car bien évidemment on voit le point de vue et la motivation des différents protagonistes qui sont intervenus dans cette séries de faits historiques. D'ailleurs à ce propos, ceci est remarquablement retranscrit à l'écran et servit par des acteurs de talent, mais Clément est un spécialiste de ce genre de film puisque son premier était La Bataille du Rail, ainsi Gert Fröbe en général Von Choltitz fait très bien passer à l'écran son amour pour la ville de Paris qu'il ne peut se résoudre à détruire sur les ordres de son Fürher devenu complètement fou et qui contre tous les ordres et la pression subie ne cédera pas. D'ailleurs la scène où Von Choltitz revient dans son bureau et trouve deux officiers SS est une petite merveille : il s'assoit, ouvre le tiroir de son bureau tout doucement où se trouve son revolver pendant que les deux SS lui parlent, pensant qu'ils vont lui demander pourquoi il n'a pas encore obéi aux ordres du Fürher. Et non, c'est pour tout autre chose qu'ils sont venus, dans la réponse de Von Choltitz on sent d'ailleurs combien il est désabusé par la situation et sait que la guerre est perdue pour les Allemands. Le film mêle également des inserts de vrais combats, des images d'archives en fait, qui sont plus au moins bien intégrées dans le film. Certaines ne se voient pratiquement pas, d'autres c'est plus flagrant. De mon avis personnel, on voit également la différence de stature entre les acteurs américains et français, les gagnants étant sans aucun doute les américains : dès que l'on voit Robert Stack, Douglas ou Glenn Ford tout de suite ils s'imposent à l'écran, ils ont une présence que ne possèdent pas les acteurs français qui sont pourtant excellents, mais nous ne sommes pas dans la même catégorie. On voit donc un Paris la plupart du temps désert, mais avec ses monuments (principaux lieux montrés dans le film). D'ailleurs avec les événements qui se passe actuellement et les mouvements sociaux, je me suis surpris à dire qu'en fait les allemands auraient dû faire sauter le sénat, en effet déjà dans ce film je trouve que le lieu est désuet et vieillot et déverse un flot de luxe inutile d'un autre temps qui aujourd'hui paraît inopportun, inadéquat et totalement inutile. Mais ceci est un autre débat, les scènes de liesse lors de l'arrivée des alliés dans Paris sont, elles aussi, très bien retranscrites à l'écran : on imagine sans le moindre mal la joie de ces personnes qui pendant plusieurs années ont été sous l'occupation allemande avec tout ce que cela comportait, rationnement, couvre-feu, etc. et de voir débarquer enfin les gens qui vont les libérer, ils ne peuvent qu'être dans une allégresse totale et ça, ça se voit parfaitement sur l'écran. Là encore, grâce à l'expérience de Clément sur ce type de film. Techniquement le film est très bien réalisé et filmé, le noir et blanc apporte en plus toujours ce petit cachet un peu « classe » par rapport à la couleur. Pour se focaliser sur Alain Delon, sa prestation est bonne, mais il est malheureusement noyé dans tout le casting prestigieux autour de lui, et n'a pas un grand rôle où nous aurions pu le voir longtemps à l'écran, c'est plutôt Pierre Vaneck qui s'en tire le mieux de ce côté-là. Dans les petits détails, je trouve dommage que Claude Rich fasse deux rôles ici : celui du Général Leclerc et le lieutenant Pierre de la Fouchardière, je trouve que ça gâche un peu l'effet. Mais bon, rien de bien méchant. La musique composée par Maurice Jarre (Lawrence d'Arabie, Docteur Jivago, Gorilles dans la Brume) le père de Jean-Michel Jarre, ne laissera pas de mon avis personnel un souvenir mémorable, dont sera pourtant tirée la chanson Paris en Colère chantée par Mireille Mathieu, mais bon personnellement elle ne me m'émerveille pas plus que cela. Le film marchera pas mal en France avec près de 5 millions d'entrées, mais ne rapporte que 500 milles dollars aux USA. On ne peut pas tout avoir. Le film n'est pas indispensable dans la filmographie de Delon, mais si vous voulez vous faire le plaisir de le revoir aux côtés de Belmondo, avant leur réunion dans Borsalino en 1970, ça peut toujours faire plaisir aux fans. Anecdotes :
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Les Félins (1964) Résumé : Alors qu'il rentre à sa chambre d'hôtel après une partie de tennis, Marc, qui a séduit la femme d'un dangereux gangster, a la désagréable surprise de trouver ses hommes de main qui font passer un sale quart d'heure à Marc, avant de l'emmener pour le faire disparaître pour de bon. Mais Marc, réussi à s'enfuir et trouve refuge dans un asile de pauvres. Là, il fait la connaissance de Melinda et de la riche Barbara qui l'embauche comme chauffeur personnel. Mais Marc découvre la vérité : il a été recruté pour être tué et ainsi permettre à Vincent, qui a tué le mari de Barbara, de prendre sa place pour être libre et partir aux états-unis. Mais Melinda qui est amoureuse de Marc, monte un stratagème et Vincent tue Barbara, tandis que les hommes de main à la poursuite de Marc tuent Vincent croyant qu'il s'agit de Marc. Alors qu'il va se débarrasser des corps de Vincent et Barbara, Melinda le fait repérer par la police. Traqué et recherché, c'est au tour de Marc d'être le prisonnier de Melinda comme Vincent était celui de Barbara. Critique : Alain Delon retrouve René Clément pour la 3e fois après Plein Soleil et Quelle Joie de Vivre pour cette fois-ci un thriller sympathique Les Félins, entièrement tourné en noir et blanc, raconte l'histoire d'un arroseur arrosé si l'on peut dire : Marc, le personnage incarné par Alain Delon, séducteur impénitent est poursuivi par les hommes de main du mari de sa dernière conquête et qui est un dangereux gangster. À ce propos, dans les dits hommes de main du mari, on notera la présence de Sorell Booke (Columbo, Les Mystères de L'Ouest, Les Têtes Brûlées) le très célèbre Boss Hogg de la série tv Shérif Fais Moi Peur. Il est, ici, le photographe lorsque Marc prend son bain forcé. Marc qui cherche à fuir trouve refuge dans un asile de pauvres où il fait la connaissance des deux magnifiques femmes que sont Barbara, incarnée par Lola Albright (Peyton Place, Kojak, Columbo) jolie actrice qui n'eut pas une carrière exceptionnelle ni au cinéma, ni à la télévision. Et de Melinda, interprétée par Jane Fonda (On Achève Bien les Chevaux, Klute, Sa Mère ou Moi !) que l'on ne présente plus et qui est depuis longtemps une star internationale. Il séduit les deux femmes, et lorsqu'il découvre qu'il est destiné à être éliminé pour prendre la place de Vincent, joué par André Oumansky (Highlander 3, Mauvaise Foi, Lucky Luke), l'amant de Barbara qui a tué son mari pour elle. Marc décide de séduire Barbara pour que Vincent prenne sa place et ignore les sentiments de Melinda à son égard. Grave erreur que de sous-estimer une femme amoureuse : Melinda fera ce qu'il faut pour éliminer Barbara et Vincent et faire en sorte que Marc soit son prisonnier à jamais. Alors que dire sur Les Félins ? Tout d'abord que le film est rendement mené du début à la fin, et que l'on ne voit pas passer les 1H35 de celui-ci. Le trio d'acteurs est tout simplement époustouflant de justesse, on y croit et ils sont tous plus diaboliques les uns que les autres. La mise en scène et la façon de filmer est maîtrisée de façon indéniable : certains plans sont vraiment très bons, comme par exemple la séquence dans la Rolls lorsque Delon s'arrête au portail et parle à Barbara, on voit alors Delon en gros plan et Lola Albright en plan éloigné sur l'arrière de la banquette, c'est juste superbe : personnellement j'adore ce type de cadrage. C'est soigné, bien fait, dynamique, bref, ça fonctionne. Il y a aussi les apparitions de Vincent dans le miroir par exemple. On sent, que les plans sont réfléchis et qu'ils sont réalisés de manière intelligente. Le noir & blanc est très bon, on peut remercier Henri Decaë (Le Cercle Rouge, Mort d'un Pourri, Le Professionnel) qui n'est pas un novice. Delon est au top de sa séduction, mais on le voit ici mûri : il se rapproche de la trentaine et a désormais le visage définitif que l'on lui connaîtra dans ses films des années 70 : assez dur et froid. Il n'a plus cette innocence qu'on pouvait percevoir dans les films précédents, ni ces expressions juvéniles qu'il pouvait avoir. C'est en quelque sorte le Delon adulte qui est désormais en face de nous. Les deux actrices qui l'accompagnent sont tout simplement magnifiques tant par leur jeu que par leur plastique, il n'y a qu'à voir la scène en déshabillé de Jane Fonda, pour comprendre. D'ailleurs, petite chose amusante, à plusieurs reprises, cette dernière a par certaines attitudes, une petite ressemblance par moment à l'actrice Elizabeth Montgomery de la série tv Ma Sorcière Bien-Aimée. Le seul défaut mineur que l'on pourrait incomber à ce film est la musique omniprésente de Lalo Schifrin (Des Agents Très Spéciaux, Mannix, Starsky et Hutch) le très célèbre compositeur du non moins célèbre générique de la série tv Mission Impossible et d'autres bien connues également. On reconnaît d'emblée d'ailleurs la patte de Schifrin et dès les premières notes on se dit qu'elle nous rappelle quelque chose et pour cause ! Néanmoins, dans Les Félins, la musique est omniprésente et prend même parfois le pas sur l'image, ce qui est, je trouve, de mon point de vue désagréable au possible. Mise à part cela, rien à dire, on a droit également à de beaux décors naturels de la côte d''azur. Le film marchera assez bien avec plus de 1.4 millions d'entrées en France. Et fera un peu plus de 600 milles entrés en Italie. Un thriller diablement efficace et qui mérite sa place dans sa vidéothèque de Delon. Anecdotes :
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La Tulipe noire (1964) Résumé : Juin 1789, un mystérieux justicier se bat pour le peuple et dépouille les notables. Il se fait appeler la Tulipe Noire. Ce qui irrite le lieutenant général de police : le baron de La Mouche. Celui-ci soupçonne la Tulipe Noire d'être Guillaume de Saint-Preux et lui tend une embuscade. Lors de celle-ci, La Mouche marque la Tulipe Noire avec son épée à la joue gauche. Guillaume devant assister à une réunion de notables, importante, il demande alors à son jeune frère Julien de prendre sa place. Mais Julien réalise que Guillaume ne se bat que pour son profit personnel. Il décide alors de faire honneur à la réputation de la Tulipe Noire et s'en prend aux notables à son tour. Mais La Mouche l'arrête, et Guillaume venant délivrer son frère se fait prendre et pendre à sa place. Julien le vengera, juste avant que la révolution n'éclate. Critique : Les films de cape et d'épée, ça fonctionne toujours ! Tout comme les séries d'ailleurs. La Tulipe Noire, réalisé par Christian-Jacques (Lucrèce Borgia, La Chartreuse de Parme, Les Disparus de Saint-Agil) entièrement en couleurs, est un excellent divertissement avec un Alain Delon au top de sa forme. Dans la lignée d'un Scaramouche ou d'un Fanfan La Tulipe, Cartouche ou encore la série Zorro de Disney de 1957 avec Guy Williams, La Tulipe Noire réunit tous les ingrédients : le héros costumé (de noir !) et masqué qui défend les opprimés, les batailles à l'épée, la jolie femme amoureuse du héros, le compagnon à quatre pattes indissociables du héros, le méchant militaire qui veut la peau du dit héros... Bref, vous ne serez pas dépaysé par ce Tulipe Noire. Aux côtés de Alain Delon, nous retrouvons Francis Blanche (La Grande Bouffe, Les Tontons Flingueurs, Belle de Jour) qui est le complice drôle et amusant du héros, et faire-valoir idéal, de même nous avons la très jolie Virna Lisi (Deux Minets pour Juliette, L'Arbre de Noël, Les Bonnes Causes) qui fait parti de ces femmes qui ont un charme sensationnel à l'écran : jolie rousse qui illumine l'écran lorsqu'elle est devant la caméra. C'est à Adolfo Marsillach (qui n'aura pas de carrière télévisuelle) que revient le rôle du méchant lieutenant général de police : le Baron Lamouche. À noter pour ce dernier que pour la version française du film (il s'agit d'une coproduction franco-italiano-espagnole) l'acteur est doublé par Michel Roux, la fameuse voix de Danny Wilde dans la série Amicalement Vôtre. Rien que pour ça, le film est un délice à regarder et à écouter pour réentendre cette voix fabuleuse. Dawn Addams (Un Roi à New-York, Le Diabolique Docteur Mabuse, Les Deux Visages du Docteur Jekyll) termine la distribution principale en incarnant l'amante du héros, notable qui ignore que son amant est le justicier recherché par son mari, entre autres. Delon joue dans ce film deux rôles : celui des deux frères qui sont à l'opposé l'un de l'autre, le premier est viril, extraverti, arrogant et sans peur, tandis que le second est plus réservé, poli, et un peu timide. S’il n'est pas très bon pour le côté du frère qui est timide et réservé, il excelle cependant dans l'autre rôle, que deviendra au final Julien également et c'est à ce moment-là qu'on se surprend à apprécier pleinement la prestation de Delon. Sans le vouloir, Delon calque sa carrière sur celle de Belmondo, dont les similitudes sont évidentes. Le reste du cast fourni lui aussi une excellente prestation, et la réalisation est assez bonne pour ce type de film qui est une comédie. Ce qui est dommage d'ailleurs, car on aurait aimé (comme pour les films de Fantômas avec De Funès) que le sujet soit traité de manière sérieuse et que Delon incarne à la manière de Guy Williams une Tulipe Noire de façon sérieuse, qui embrasse sa carrière de justicier et se bat pour les pauvres gens. Néanmoins, on ne voit pas passer les 1H50 du film, tant on est pris par celui-ci, qui ne laisse pas beaucoup de temps mort, et qui se déroule de manière fluide et dont les scènes s'enchaînent au final assez bien. On pourra juste pester contre un humour un peut potache parfois, ou une ou deux scènes mal ficelées, mais vraiment rien de bien méchant et le film nous montre en plus, 1 an avant Mme Peel, une femme forte et supérieur à un homme. Wonder Woman n'a qu'à bien se tenir. Pour la musique, guillerette et entraînante tout au long du film, c'est à Gérard Calvi (La Belle Américaine, Ah ! Les Belles Bacchantes, Le Petit Baigneur) que nous la devons. Verdict : vous passerez un excellent moment avec La Tulipe Noire, et la scène vers la fin avec le cheval qui venge son maître et ami est un délice. À voir et à revoir. Indispensable pour tout fan d'Alain Delon. Le film marchera très bien en France avec plus de 3.1 millions d'entrées, et 3 millions d'entrées également en Italie. Joli score, même si pourtant l'année 1964 sera celle de Belmondo avec L'Homme de Rio. Anecdotes :
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