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L'homme au sommet6-25-02Brouillar

LE VISAGE
(STAY TUNED)

Steed can't seem to get away – Tara wishes he'd stayed home

Tournage : Terminé le 13 décembre 1968

Diffusion : ITV, 26 février 1969 – 2e Chaîne ORTF, 14 novembre 1970 (La saison 6 a été diffusée aux États-Unis avant son passage au Royaume-Uni. La série étant britannique, seule la date de diffusion en Grande-Bretagne, région de Londres, est fournie.)

Scénario : Tony Williamson

Réalisation : Don Chaffey

Gary Bond (Proctor), Kate O'Mara (Lisa), Patrick Newell (Mother), Iris Russell (Father), Duncan Lamont (Wilks) and Howard Marion-Crawford, Denise Buckley, Roger Delgado, Harold Kasket, Ewan Roberts, Patrick Westwood.

Résumé

Trois semaines de vacances semblent avoir été occultées par l'esprit de Steed. Les Avengers reconstruisent le puzzle et découvrent un complot diabolique pour assassiner Mère-Grand.

Épilogue

Tara s'apprête à partir en vacances mais elle change d'avis dès que Steed lui révèle que la nouvelle mission est aux Bermudes.


CRITIQUES

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Denis Chauvet

Avis : Un très bon épisode, une situation invraisemblable typique des Avengers. Grande performance de Patrick Macnee, chaque scène de départ n'ayant pas été repiquée. La séquence où Steed est suivi par l'homme qui siffle est mémorable. Très bonne scène de combat entre Tara et Lisa, mais la fin est trop rapide et le tag est encore une fois à oublier. Le nom de code Bacchus est connu dès le début ce qui est regrettable. La phrase de l'épisode est prononcée par Mère-Grand : "Steed was always a superb marksman !".

Avec le recul (nouvel avis, juillet 2011) : Points positifs : le début, premier tiers de l’épisode, très prometteur, les combats (avec l’hypnotiseur et la jolie brune), le final à suspense. Points négatifs : Father qui remplace Mother, l’aspect fantastique et le sifflement ; le ‘post-hypnotic condition’ que j’avais pourtant apprécié lors de l’élaboration de la fiche mais l’aspect est mieux rendu dans un épisode d’Amicalement vôtre, le fait de revoir trois fois la même scène (surtout à la rediffusion !), le type qui suit Steed partout (même dans la Bentley), Tara/Thorson a repris du poids (à voir lorsqu’elle rentre dans l’appartement des meurtres) et pourquoi Tara ne téléphone-t-elle pas à Mother d’une cabine rouge ? 2.5.

Steed3003 19 mai 2009

Vous avez aimé L’heure perdue de la saison 4 ? Vous allez adorer Le visage, encore plus extrême !

Nous le savons maintenant : la saison 6 aime sortir des sentiers battus. Force est de reconnaître que Le visage est une véritable expérience. Son ton sérieux, son peu d’humour, la lenteur de son développement pourront rebuter les réfractaires. Stay Tuned (Laissez votre téléviseur ouvert !) a l’amabilité de prévenir le titre original. Je trouve l’épisode aussi fascinant que déroutant. Tony Williamson aura fait un sans faute cette saison : Le document disparu, Étrange hôtel et Meurtre au programme. Avec Le visage, c'est un départ en apothéose. Tony Williamson connaît la plus grande force de la série : sa capacité à se fondre dans les genres. Il a écrit un épisode à la 4e dimension passionnant de bout en bout. Il réutilise l’hypnose qui avait si bien fonctionné dans Faites de beaux rêves dont il était également le scénariste. Il réutilise d’ailleurs également les miroirs, qui faisaient le sel du final de Faites de beaux rêves. La manipulation mentale s’impose comme l’arme principale des méchants cette saison. Le visage est très sérieux, complètement à part du reste de la saison. Comme le seront Pandora ou Noël en février bientôt. Complètement centré sur Steed, qui apparaît (surprise !) dès l’intro, le spectateur vit avec lui une expérience assez éprouvante : amnésie, hallucinations, psychothérapie…

Du début à la fin, le spectateur est bouleversé dans ses habitudes.  Posant beaucoup de questions et installant un délicieux mystère, l’épisode a le mérite de répondre parfaitement à toutes dans sa seconde partie. Tony Williamson s’offre même le luxe de créer un personnage qui deviendra mythique : Grand-Père, le pendant de Mère-Grand. Un personnage si bien écrit qu’on regrette qu’il ne refasse pas plus d’apparitions ensuite. Peut-être était-il trop sérieux. La série aurait-elle gagné à avoir une mythologie plus développée ? Je le pense sincèrement. Surtout quand Grand-Père nous apprend l’existence d’une liste d’« actifs » dont fait partie Steed. On se surprend à imaginer combien d’Avengers courent les rues de Londres. Malheureusement, nous resterons sur notre faim à ce niveau.

La conclusion de l’épisode est surprenante : alors que tout laisse à croire que la machination visait à détruire Tara King, c’est en fait Mère-Grand la cible ! Un rebondissement final aussi inattendu que bienvenu, parfaitement exécuté. Seule petite déconvenue : on aurait aimé avoir plus d’explications sur les motifs des méchants. Tant pis, Williamson a choisi de nous faire vivre l’épisode au plus près de Steed. On notera également une séance d’expertise de la voiture de Steed, évoquant un demi-siècle plus tôt Les Experts  ! Sur le même thème que Ne m’oubliez pas, Tony Williamson a écrit un joyau, infiniment plus exaltant que le script de Brian Clemens. Début inquiétant de Don Chaffey lors des cinq premières minutes se déroulant dans l’appartement de Steed : la caméra ne cesse de s’agiter inutilement, tentant désespérément de créer un sentiment de rythme qui n’existe pas. Ouf ! Dès la séquence suivante, tout se rattrape : la séquence de psychanalyse rappelle fortement Le Prisonnier, série pour laquelle Don Chaffey avait déjà travaillé ! On avait du mal à comprendre le choix de ce metteur en scène pour la comédie Étrange hôtel, mais pour Le visage il s’imposait comme une évidence. On y retrouve une ambiance complètement paranoïaque qu’il avait su parfaitement retranscrire dans Le Prisonnier. Toutes les séquences de psychanalyse rappellent d’ailleurs un peu trop la série : gros plan sur les yeux et sur la bouche du psychanalyste avec un Steed en pleine hallucination dans un décor qui rappelle l’antre du Numéro 2.

Distillant habilement une atmosphère étouffante et suffocante, en parfaite cohérence avec le scénario, il nous fait vivre l’expérience au plus près de John Steed – grâce à des effets visuels (l’homme disparaissant et réapparaissant dans le rétroviseur) et sonores (la voix de l’homme en question résonnant comme une conscience) parfaitement adaptés.  Les plans de Steed dans les rues de Londres la nuit, et leur teinte bleutée (laissant supposer une nuit américaine), s’imposent comme les plus beaux plans de la saison. Quant au final, la tension est remarquable : Steed a-t-il ou non tiré sur Mère-Grand ? Le spectateur retient son souffle. Les scènes d’action, pourtant pas indispensables à la réussite de l’épisode, sont parfaitement emballées ! Cerise sur le gâteau : les œillets du générique servent de repère temporel ! Un sans-faute !

Patrick Macnee nous fait une composition toute en nuances pour cet épisode. Les fans se souviendront que Diana Rigg excellait dans le genre (L’héritage diabolique, Le Joker ), mais, même si un cran en deça, Patrick Macnee n’a pas à rougir de sa prestation. Linda Thorson confirme ses récents progrès, excellente performance de sa part. Iris Russell fait une prestation remarquée dans le rôle de Grand-Père. On ne la reverra plus par la suite. Le reste du casting est plus transparent… à l’image de ce que voit Steed dans l’épisode. Mais ce dernier repose avant tout sur la performance de Macnee et le pari est réussi.

Steed emmène toute sorte d’affaires incongrues pour ses vacances, dont une paire de skis. Le mot clé, détonateur de l’attentat contre Mère-Grand, est Bacchus , le dieu du vin !  Rarement Steed aura été autant mis à rude épreuve dans ses épisodes en solo. On le voit traverser une période de doutes, se croyant lui-même au bord de la folie. Une expérience éprouvante que nous partageons avec lui.

Le cabinet du psy est ultra stylisé et de par son caractère dépouillé rappelle Le Prisonnier . La maison de vacances de Mère-Grand correspond tout à fait à l’esprit du personnage. Quant à la maison de l’hypnose, et son habile jeu de miroirs, elle rappelle celle de L’héritage diabolique.

Linda Thorson est toute en écossaise à la fin de l’épisode : mini-jupe (qu’elle enchaîne depuis plusieurs épisodes) et béret compris. Sa tenue vert pomme n’est pas désagréable non plus. Lors de l’expertise de sa voiture, on distingue une cravate rose chez Steed ! On réentend le thème du Joker et on ne s’en plaindra pas : il est parfaitement adapté. Les fans regretteront malgré tout qu’un si bel épisode n’ait pas eu droit à un thème original.

EN BREF : Un classique instantané, sublimé par la mise en scène de Don Chaffey.

Estuaire44 16 février 2014

Le script du toujours imaginatif Tony Williamson séduit vivement par son audace novatrice. Certes les manipulations mentales font partie de l'arsenal classique des séries d'espionnage, les Avengers eux-mêmes y ont eu déjà recours, aussi bien que bien d'autres productions anglaises de l'époque. Le scénario se détache néanmoins par la forme narrative employée et l'atmosphère d'étrange qu'elle génère. D'emblée on est troublé par la fait que la rituelle victime de la scénette d'introduction soit Steed, puis par l'effet de simili verrou temporel qui se met rapidement en place. Les éléments mystérieux ne cessent ensuite de se combiner pour réellement revêtir des allures de Quatrième Dimension.

Le grand exploit de l'épisode consiste à faire ressentir avec justesse à un héros au long cours comme John Steed le même désarroi face à l'inexplicable que les simples quidams, sujets des histoires de Rod Serling ou de Richard Matheson. Une déstabilisation rarissime (il faut remonter au Teddy Bear des années Cathy Gale pour en débusquer l’équivalent), dont l'impact ee répercute  bien entendu avec force sur le public. Ceci confère une aspect profondément singulier  à un épisode se hissant ainsi au niveau  des grands classiques de la série, où cette fois les collaboratrices de Steed se voient confrontées à de telles épreuves (Ne vous retournez pas, L'Héritage Diabolique ou Caméra meurtre). L'étrangeté de son atmosphère évoque elle bien entendu L'Heure perdue.

Le Visage souffre néanmoins de quelques limitations l'empêchant de rivaliser tout à fait avec le chef d'œuvre énigmatique de Roger Mashall. Au lieu de se maintenir jusqu'à la quasi conclusion du récit, l'idée du jour voit son modus operandi se révéler dès la moitié de l'épisode, la suite se réduisant progressivement à une intrigue plus convenue. Surtout le retour de Steed et Mrs Peel à l'issue de cette incursion dans la Twilight Zone s'effectuait de plein pied dans le Monde des Avengers, autre univers passionnant et haut en couleurs, avec à la clef une homérique bataille, un Diabolical Mastermind bon teint et un maître plan halluciné et grand train comme on l'aime.

Ici, la porte de sortie débouche, comme tant de fois cette saison, sur une espionnite des plus rebattue, quelque peu usée en ce crépuscule des Sixties, avec cette fois : un coup de poing expéditif, un méchant falot et crispant et une énième tentative d'assassiner un antagoniste. On regrette également la relativement faible place impartie à Tara au sein de l'intrigue. La crise se dénoue finalement sans intervention de sa part, alors même que la lucidité in extremis de Steed demeure aussi miraculeuse que largement inexpliquée. Un fait d'autant regrettable que Linda Thorson apparaît particulièrement en verve. Cet écart se retrouve également dans les tags récurrent, une faiblesse récurrente de cette sixième saison.

Malgré des réserves, l'idée originale de Tony Williamson bénéficie de relais particulièrement performants. La mise en scène de Don Chaffey s'avère particulièrement inspirée, avec une exploitation de décors créant une atmosphère étrange, quais onirique. Il en va de même lors de superbes extérieurs voyant Steed déambuler de nuit à travers les rues de Londres. Macnee se montre parfaitement à la hauteur dans cette version quasi inédite du rôle, exprimant à merveille les doutes taraudant notre héros. Si les personnages secondaires manquent de caractérisation, Williamson se rattrape largement par la création de l'énigmatique et impressionnante Father. Un agréable développement de l'état major très particulier du Ministère, avec le fil rouge du handicap finement prolongé. Father se montre clairvoyante et solide, ainsi que l’exact opposé d'un Mother avec lequel les rapports hiérarchiques demeurent troubles.

Cette passionnante situation aurait certainement mérité de connaître des développements (au moins un confrontation entre les deux têtes du Ministère) si la série s'était poursuivie, d'autant qu’Iris Russell apporte une indéniable classe à son personnage. Par ailleurs, pour les amateurs de Doctor Who, l'épisode présente la plaisante particularité de réunir, même s'ils n’ont hélas aucune scène en commun, Roger Delgado et Kate O’Mara, les futurs créateurs des deux grands Seigneurs du Temps renégats, le Maître et la Rani. Outre cet amusant clin d'œil involontaire, ces comédiens insufflent une vraie présence à leurs rôles, même si l'on peut regretter que Delgado soit sous-exploité. Lui confier le rôle du chef de bande suivant Steed aurait sans doute encore bonifié ce grand classique de la sixième saison.

EN BREF: Malgré une conclusion légèrement expéditive, Son étrange atmosphère et sa narration originale font de cet épisode l’un des sommets de la saison. Macnee convainc parfaitement sur un registre plus troublé qu’à l’ordinaire. 


VIDÉO


Rencontre avec Grand-Père !


INFORMATIONS COMPLÉMENTAIRES

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Tournage

o Tara roule en Lotus le long de Pound Lane à Shenley.

o Steed s'empare du volant de la Lotus de Tara au croisement de trois rues à Shenley. Cet endroit a été utilisé à sept reprises pour la série.

o Le QG de Mother (et Father) est Radlett Prep School à Radlett.

o Steed erre la nuit dans la rue. Scène tournée à Weymouth Mews , Londres.

o Tara accompagne Steed chez un psychiatre à Chalcot Crescent, Londres. L'appartement de Tara se trouve d'ailleurs dans cette rue.


Continuité


Détails

o Steed utilise également le nom de code Bacchus dans Les chevaliers de la mort, saison 4.

o Le numéro de téléphone de John Steed est : Whitehall 98 19.

o On retrouve les œillets du générique dans plusieurs scènes.

o Grand-Père évoque une liste d’« actifs » (un « service actif » en VF) à laquelle appartiendrait Steed. Son statut est d’ailleurs réduit temporairement à la « 3e classe ». Malheureusement, nous n’en saurons jamais plus.

Acteurs – Actrices

o Gary Bond (1940-1995) a fait ses débuts dans le film Zoulou (1964). Il est décédé d'un cancer.

o Kate O'Mara (1939) fait ses débuts au théâtre dans Le Marchand de Venise (1963) et elle tourna dans des films d'horreur de la Hammer au début des années 70. Elle se concentra sur le théâtre et la télévision (Destination Danger, Le Saint – trois épisodes, Les Champions, Département S, Paul Temple, Amicalement Vôtre, Jason King, Poigne de Fer et Séduction, Le Retour du Saint, Mission Casse-Cou, Dynasty, Dr Who, Absolutely Fabulous…). Elle a fondé une compagnie théâtrale dans les années 80 et elle a écrit deux livres au début des années 90.

o Iris Russell (1922) a joué dans deux autres épisodes de la série : Mission à Montréal, saison 2 et Le 5 novembre, saison 3. Son dernier rôle remonte à 2001, la"vieille Henrietta" dans la série Perfect Strangers.

o Roger Delgado (1918-1973) est né d'un père espagnol et d'une mère française. Il eut souvent des rôles de vilains mais sa voix était également célèbre à la BBC. Il tourna dans Destination Danger, Le Saint – deux épisodes, L'Homme à la Valise, Les Champions, Amicalement Vôtre, Jason King, Dr Who ainsi qu'un épisode de la saison 1 : Crescent Moon. Il est décédé, ainsi que sa femme, dans un accident de voiture en Turquie.

o Duncan Lamont (1918-1978) est décédé sur le tournage d'un épisode de Blake's Seven. Il avait également tourné à la TV dans Destination Danger, L'Homme à la Valise – deux épisodes, Département S, Amicalement Vôtre.

o Howard Marion-Crawford (1914-1969) a également tourné dans Les espions font le service, saison 4 et Le mort vivant, saison 5. Son rôle dans Le visage est son avant-dernier. Il était le Dr Watson de la série Sherlock Holmes de 1954. Apparitions dans Destination Danger, Le Saint et L'Homme à la Valise. Il est décédé d'un excès de somnifères.

À noter que…

o Le personnage de Grand-Père n'apparaît qu'une fois dans la série, mais revient dans le long métrage The Avengers sorti en août 1998.

o Encore un épisode qui a son pendant dans la série Amicalement Vôtre, Lord Brett Sinclair étant, comme Steed, programmé pour tuer un ami haut placé dans Quelqu'un dans mon genre – Someone like me.

o La musique du Joker est réutilisée.

o Alors que tourné en décembre et diffusé en février, l’épisode se déroule début novembre.

o Toutes les séquences dans la voiture de Tara King ont une qualité d’image exécrable.

o Cas rare : un Avenger, ici John Steed, apparaît dès la scène d ’introduction.

o Kate O'Mara est Madame Gerda dans la pièce de théâtre des Avengers en 1971.

o Dans certains épisodes de la saison 6, de nombreux acteurs apparaissent au générique sans le nom de leur personnage.

o Coupures de presse lors de la 1re diffusion française.

Télé 7 Jours

Télé Poche

Jours de France

Fiche de Le visage des sites étrangers

En anglais

http://theavengers.tv/forever/king-21.htm
http://www.dissolute.com.au/avweb/tara/620.html
http://deadline.theavengers.tv/King-22-StayTuned.htm

En flamand

http://home.scarlet.be/~pvandew1/avengers/king23.htm

En italien

http://www.serietv.net/guide_complete/agente_speciale/stagione_6.htm#149

 

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