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Je vous tuerai à midi6-16-02Mais qui est Steed

LE LEGS
(LEGACY OF DEATH)

Steed inherits a large extended family – Tara reveals her foot fetish

Tournage : Terminé le 9 août 1968

Diffusion : ITV, 20 novembre 1968 – TF1, 24 mai 1980 (La saison 6 a été diffusée aux États-Unis avant son passage au Royaume-Uni. La série étant britannique, seule la date de diffusion en Grande-Bretagne, région de Londres, est fournie.)

Scénario : Terry Nation

Réalisation : Don Chaffey

Stratford Johns (Sidney), Ronald Lacey (Humbert), Ferdy Mayne (Baron Von Orlak), Kynaston Reeves (Dickens), Richard Hurndall (Farrer), John Hollis (Zoltan), Leon Thau (Ho Lung), Tutte Lemkow (Gorky), Peter Swanwick (Oppenheimer), Vic Wise (Slattery), Teddy Kiss (Winkler), Michael Bilton (Winter).

Résumé

Steed hérite d'une dague convoitée par un grand nombre de personnes. Les corps s'entassent et les Avengers découvrent que le poignard est en fait une clé menant à un trésor.

Épilogue

Steed répare un modèle réduit, il en perd le contrôle et l'avion miniature passe par la fenêtre.


CRITIQUES

6-16-01


Denis Chauvet

Avis : Encore un pastiche et celui-ci est pire que le précédent, Je vous tuerai à midi. Les deux types pas très propres dans leur imper m'horripilent. Très appréciée un peu partout, je n'accroche pas du tout à cette comédie qui sombre dans le ridicule. Terry Nation confond humour et débilité. À force de parodier, la série perd son identité et tout son charme. Ce genre d'épisode démarque cette saison des précédentes et contribue à transformer une série culte en du grand guignol. À oublier… Suivant !

Avec le recul (nouvel avis, juillet 2011) : Points positifs : la Lotus rouge dans la campagne anglaise, la ‘Chinese Water Torture’ (et les deux ‘collines bleues’). Points négatifs : une histoire sans queue ni tête, un délire ridicule plein de personnages excentriques bavards et ennuyeux, les deux détectives graisseux et à l’hygiène douteuse, les tenues (violette/verte de Tara et la chemise de Steed dans l’épilogue), le chloroforme (acte 4)…0,5 au lieu de 1 (les demi-points sont faits pour ce genre d’épisodes !)

Steed3003 12 juin 2005

De l'auteur qui en avait commis deux, parmi les pires épisodes de la série (L'invasion des terriens et Je vous tuerai à midi), nous ne pouvions nous attendre qu'à encore mieux (dans le pire bien entendu !) dans cette parodie du Faucon maltais.

Néanmoins, ce n'est pas le cas : si le niveau n'atteint pas, bien sûr, les sommets des Avengers, cet épisode est moins désagréable que les deux précédents, sans être pour autant, loin s'en faut, un bon cru. Ce scénario reprend en fait avec plus ou moins de bonheur tous les ingrédients des serials (ces films américains des années 30 qui ont tant inspiré Indiana Jones), notamment un de ses fleurons : Le Faucon maltais. On retrouve ainsi la quête de l'objet rare, la galerie de personnages rocambolesques prêts à tout pour s'en emparer… Le problème est que, ici, Terry Nation verse beaucoup trop dans la parodie (la plupart des personnages sont assez balourds et parmi les plus caricaturaux de la série) et par conséquent son semblant d'intrigue en perd toute crédibilité. De plus, le scénario est trop calqué sur les modèles du genre dans son déroulement pour réussir à surprendre le téléspectateur. Le twist final en est, à cet égard, symptomatique. Ainsi, cette mauvaise farce a beaucoup de mal à prendre, surtout que le début est particulièrement lent.

Malgré tout, dans sa seconde partie, l'épisode se révèle plus sympathique, avec notamment quelques bonnes trouvailles (le supplice de la goutte d'eau par exemple, tellement bien filmé d'ailleurs qu'il en devient vite insupportable !). Il est à noter que Terry Nation réutilisera le même choix narratif (un objet mystérieux convoité par de nombreuses personnes) mais dans le sens inverse (durant tout l'épisode on voit Steed tenter de remonter à son propriétaire) dans le bien meilleur L'homme au sommet. Le seul point fort de cet épisode, mais quel point fort, est finalement son humour. Alors qu'il n'était pas vraiment présent dans les épisodes précédemment écrits par Nation, on s'amuse beaucoup dans ce scénario qui multiplie moments loufoques et répliques absurdes, un type d'humour que la série domine avec bonheur. Voilà ce qui départage donc cet épisode des deux exécrables précédents. Ses scénarii suivants seront un peu (Haute tension) ou beaucoup (L'homme au sommet, Noël en février) plus enthousiasmants.

Pour sa première réalisation sur la série, Don Chaffey (téléaste confirmé qui avait déjà mis en scène des épisodes du Prisonnier, mais aussi de Destination danger), s'en sort avec tous les honneurs. Travaillant à la manière de Robert Fuest, sur une large échelle de plans, il met en valeur avec talent un scénario pourtant boiteux et poussif. Il multiplie les angles de vue et les mouvements de caméra inattendus (voir par exemple quand un dangereux individu tente de sauter sur Steed et Tara King) et réussit à donner un peu de rythme à l'épisode, en accélérant considérablement l'action. L'épisode est par ailleurs un petit régal visuel, il faut dire que le sujet s'y prêtait. Seules les quelques scènes de combat sont malheureusement un peu confuses. Au niveau de l'interprétation, elle est en général plutôt décevante. Les acteurs ne faisant qu'aggraver l'aspect exubérant de leurs personnages, sans réussir à leur donner un tant soit peu de saveur (Stratford Johns, jouant Sidney Street, en est caractéristique). Seuls nos deux héros, Linda Thorson ne cessant de se bonifier et un Macnee en verve, compensent cette insuffisance.

Trois cadavres dans l'appartement de Steed en quelques minutes dans cet épisode : un record ! On voit aussi Steed jouer avec insouciance avec une maquette d'avion. Par ailleurs, Tara King se montre pleine de professionnalisme en réussissant à se tirer de situations particulièrement critiques avec des méthodes pour le moins farfelues (en chatouillant les pieds de ses adversaires !).

Les décors sont majoritairement très réussis, avec un manoir de Farrer (qu'on aperçoit au début et à la fin de l'épisode) très stylisé.

La cravate rose de Steed et sa chemise à fleurs du tag finale (alors que Tara King y porte une robe rose des plus déshabillées) trahissent un peu le personnage. Quant à sa coéquipière, si elle est gracieuse dans sa tenue de soirée, son duo criard chemise violette/pantalon vert sera loin d'éveiller la libido des téléspectateurs mâles de la série.

La musique est terne, un peu déphasée avec le ton débridé de l'épisode.

EN BREF : Une parodie "lourdingue" et sans saveur du Faucon maltais, sauvée du désastre par un humour percutant et une mise en scène réussie.

Estuaire44 16 février 2014

Legacy Of Death compose un évident diptyque avec le précédent Noon Doomsday, Brian Clemens confiant à Terry Nation le soin d’associer les Avengers à des catégories d’histoires particulièrement identifiables et attractives pour le public américain visé. Ici le film noir succès au Western dans un ensemble un tantinet mécanique (on échappera heureusement au film de pirates et au Péplum). Toutefois on accordera à Nation de se montrer suffisamment ambitieux pour renouveler ses effets en optant pour une franche parodie humoristique au lieu du décalque littéral et sans génie particulier de l’opus précédent. Il commet cependant l’erreur d’une nouvelle fois circonscrire son propos à un film particulier (Le Faucon Maltais, 1941) au lieu d’embrasser le genre dans sa globalité, un choix réducteur.

Mais les principales failles de l’épisode résultent du prolongement inabouti de l’idée initiale. En guise de toute intrigue Nation se contente de démultiplier les rencontres explosives entre les Avengers et leurs compétiteurs dans cette course à l’échalote, au rythme effectivement nerveux. Ce rythme cartonnesque excelle chez Tex Avery, où l’action ne dépasse pas une poignée de minutes. Etiré sur près d’une heure le procédé montre ses limites en devenant répétitif et lassant. L’humour dégagé se montre par ailleurs inégal. Nation exploite la même ficelle que plus tard les productions Zucker, Abrahams et Zucker  multiplier les gags visuels jusqu’à en saturer l’action, en espérant que, sur le nombre atteint, une proportion raisonnable fasse toujours rire le spectateur.

Le problème réside dans une proportion de déchets nettement plus importante que dans Y a-t-il un pilote dans l'avion? (1980). Le cabotinage des comédiens demeure le plus souvent réjouissant mais les personnages sont trop brièvement esquissés pour convaincre. Ils se limitent dans la grande majorité des cas à des silhouettes sans saveur, ou à de pesantes caricatures (l’énième russe idiot de la série, un Chinois déjà joué par un européen bien avant Soo Choy, un Allemand inévitablement sadique, etc.). Les ineffables Sidney Street et Humbert Green s’imposent comme les seuls à réellement tirer leur épingle, tant du fait de comédiens en totale roue libre que d’une exposition davantage développée, assez logiquement car ils supportent pour une bonne part le clin d’œil au Faucon Maltais.

Globalement, avoir tant aimé les fabuleux Génies du mal de l’ère Emma Peel, on se passionne modérément pour cette succession de pieds nickelés à l’intellect limité. Par ailleurs, la mise en scène de Don Chaffey soutient le rythme échevelé constituant le moteur unique du récit, mais n’apporte guère d’innovation par ailleurs. Si la photographie résulte maitrisée, les décors, hormis le tombeau plaisamment grandiloquent de Farrer, se résument pour l’essentiel aux décors des Avengers et à quelques créations sans cachet. La musique de Laurie Johnson ressasse souvent un  thème parodique en soi bien ajusté.

Nation distille toutefois de ci delà des répliques authentiquement drôles, autour de Sydney et Humbert, mais surtout des Avengers, toujours parfaitement interprétés. Tara sert un peu trop manifestement de sparring partner à un Steed particulièrement en verve et centralisant légèrement en surabondance les répliques qui fusent. Il demeure le véritable atout de l’épisode, son flegme à toute épreuve et son humour finement caustique servant d’idéal contrepoint à la dinguerie ambiante. Tara longtemps malmenée et derechef chloroformée (et qui ne se décide pas à fermer à clef sa porte) semble ici relativement en retrait. Steed conserve tout du long son costume de bon ton, tandis que Tara opte rapidement pour un improbable tenue verte et violette, faisant réellement mal à l’œil. Elle se rattrape avec la vêture révélatrice, disons, du tag de fin, à l’humour une nouvelle fois consternant par ailleurs. Mother nous manque déjà.

EN BREF: Le flegme à toutes épreuves de  Steed et quelques excellentes répliques ne peuvent totalement  pallier à un récit réduit à la réitération frénétique d’une unique idée et à des rencontres bien inégales. 


VIDÉO


Une mauvaise chute !


INFORMATIONS COMPLÉMENTAIRES

6-16-03


Tournage

o La Lotus de Tara est suivie par les voitures des vilains. Scène tournée à Pound Lane à Shenley.

o La résidence de Farrer est, une nouvelle fois, Haberdashers' Aske's School à Elstree.


Continuité

o Après qu'il ait été tué, on peut voir la main gauche de Gorky bouger plusieurs fois ! Tout cela est particulièrement visible puisque la caméra est à gauche du mort. Fort heureusement, on regarde avant tout Steed au premier plan qui téléphone.


Détails

o Une référence explicite au Faucon maltais est faite en fin d'épisode par Sidney Street.

o Le Baron Orlak est sans doute un clin d’œil au diabolique Comte Orlok, de Nosferatu (1922).

o L’avion dont Steed s’efforce en vain de reconstituer le modèle réduit est un Supermarine Spitfire. Il s’agit d’un chasseur monoplace utilisé par la Royal Air Force durant l’ensemble de la Seconde guerre mondiale. Très apprécié par la vitesse élevée que lui autorisaient ses puissantes hélices et ses ailes aérodynamiques, il joua un rôle crucial durant la Bataille d’Angleterre. Construit à partir de 1938, il reste en activité jusqu’en 1961. En 2010, c’est à bord de Spitfires adaptés au vol spatial par le Docteur que les pilotes de la RAF combattent les Daleks durant le Blitz (Victory of the Daleks).

Acteurs – Actrices

o Stratford Johns (1925-2002) fut célèbre pour son rôle du détective Barlow dans Z Cars de 1962 à 1978. Né en Afrique du Sud, il servit dans l'armée de ce pays pendant la seconde guerre mondiale. Il émigra en Grande-Bretagne où il débuta sa carrière en 1955. Vu à la télévision dans Département S, Le Retour du Saint et l'épisode Passage à tabac de la saison 1.

o Ronald Lacey (1935-1991) débuta sa carrière en 1961. Il est célèbre pour son rôle de nazi dans Les Aventuriers de l'arche perdue (1981). Il a également tourné dans Firefox (1982) avec Clint Eastwood. Il a deux autres participations remarquables dans la série : Le joker (saison 5) et le personnage de Hong Kong Harry dans l'épisode des TNA, Le baiser de Midas. Également à la TV dans Département S, Jason King, Poigne de Fer et Séduction, Colditz, Regan, Le Retour de Sherlock Holmes, Bergerac

o Ferdy Mayne (1916-1998) est né à Mayence et a fui son pays à l'arrivée du nazisme. Il a néanmoins joué de nombreux rôles de nazis (Quand les aigles attaquent entre autres avec Richard Burton et Clint Eastwood). De nombreuses apparitions dans des films anglais de série B dans les années 40 et 50. Vu à la télévision dans Destination Danger, Le Saint (4 épisodes), L'Homme à la Valise, Amicalement Vôtre, Tatort, Les Diamants du Président et dans Le piège des TNA ; au cinéma avec de Funès dans Les Grandes Vacances, Jo et beaucoup d'autres apparitions. Il est décédé de la maladie de Parkinson.

o John Hollis (1931-2005) a fait trois autres apparitions remarquées et remarquables dans la série : Markel dans Warlock, saison 2, Sensai dans Les Cybernautes, saison 4, Kanwitch dans Le dernier des Sept, saison 5. Il a également joué dans les séries Le Saint (2 épisodes) et Dr Who entre autres. Au cinéma, entre autres dans Les Douze Salopards, Superman, Star Wars, l'empire contre attaque et le James Bond, Rien que pour vos yeux dans le rôle de Blofeld.

o Kynaston Reeves (1893-1971) a également tourné dans Les espions font le service, saison 4. Son dernier rôle est dans La Vie privée de Sherlock Holmes.

o Richard Hurndall (1910-1984) a commencé sa carrière dans les années 30 au théâtre et en 1948 sur le petit écran. Vu dans Paul Temple, Amicalement Vôtre, Jason King, Van der Valk, Poigne de Fer et Séduction et son rôle dans Bergerac qui fut son dernier.

o Peter Swanwick (1922-1968) est très célèbre pour sa participation à la série Le Prisonnier. Il est le Superviseur, chargé d'annoncer les alertes à chaque évasion. Il a joué également dans Destination Danger et L'Homme à la Valise. Il a souvent joué des rôles secondaires d'allemands !

À noter que…

o Référence évidente au Faucon maltais de John Huston (1941). Les deux personnages en imper font également un clin d'œil au film comme le dit Brian Clemens (voir plus bas) : Stratford Johns est Sidney (Sydney Greenstreet interprétait le rôle de Kasper Gutman dans le film) et Ronald Lacey personnifie Peter Lorre.

o Aka Falcon.

o Commentaire de Patrick Macnee pour cet épisode : "À moins qu'on ne lui en tende une ou qu'il la ramasse comme je le fais dans cet épisode, Steed ne porte jamais d'armes (NDLR : c'est un célèbre mensonge, il en portait souvent dans les premières saisons de la série !). J'étais très fier d'avoir créé et joué un héros qui a autre chose à offrir que des armes" - (source : bonus DVD)

o Commentaire de Brian Clemens : "J'espère que les fans auront reconnu que c'est un Avengers façon Faucon maltais. Il a vu le jour car Terry Nation, l'auteur, et moi même sommes des fans de films noir et blanc. On a beaucoup ri en faisant cet épisode. Bien sûr, Stratford Johns joue Sidney Greenstreet et Ronny Lacey fait merveilleusement Peter Lorre. Ronny a joué plusieurs fois dans la série. On a passé de merveilleux moments sur Le legs." - (source : bonus DVD)

o Erreur de sous titrage : À 35'50", quand Dickens évoque l'adresse de Steed ("3 stable mews, in the county of London"), le sous-titrage traduit littéralement : "3 écuries dans le comté de Londres" !

o DVD kiosque : le son du générique de début est quasiment inaudible. Ce problème audio se résout dès la fin de ce dernier.

o Il n'y a pas de scène de torture comme celle décrite dans le synopsis du livre de Dave Rogers : Tara est chatouillée avec des plumes pour révéler ce qu'elle sait. Cette scène est devenue une torture à la goutte d'eau dans la version définitive !

Fiche du Legs des sites étrangers

En anglais

http://theavengers.alexia.us/ep137.shtml
http://theavengers.tv/forever/king-8.htm
http://www.dissolute.com.au/avweb/tara/608.html
http://deadline.theavengers.tv/King-09-LegacyOfDeath.htm

En flamand

http://home.scarlet.be/~pvandew1/avengers/king10.htm

En italien

http://www.serietv.net/guide_complete/agente_speciale/stagione_6.htm#137

 

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