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MISSION À MONTRÉAL

( MISSION TO MONTREAL)

Tournage : mai 1962

Diffusion : ITV, 27 octobre 1962 – 13ème Rue, 22 janvier 1998

Scénario : Lester Powell

Réalisation : Don Leaver

Jon Rollason (Dr. Martin King), Patricia English (Carla Berotti), Iris Russel (Sheila Dawson), Mark Eden (Nicholson), Gillian Muir (Judy), Harold Berens (film director), Alan Curtis (Brand), John Bennett (Marson), Gerald Sim (Budge), Pamela Ann Davy (Peggy).

Résumé

La doublure de la célèbre actrice de cinéma Carla Berotti, est retrouvée assassinée dans la loge de celle-ci. Elle devait aller chercher les pilules de l'actrice, qui souffre de crises d'hystérie, de panique... C'est alors qu'elle décide de faire une croisière jusqu'à Montréal, au Canada. Steed et le Dr King montent aussi à bord. Leur but : savoir pourquoi Carla est menacée de mort.


CRITIQUES


Estuaire44 22 mai 2007

Un des épisodes les plus ennuyeux de la série, toutes saisons confondues... L'intrigue, hyper classique et trop linéaire, n'a pas la profondeur ni le suspense que d'autres montreront durant la saison. La réalisation apparaissant particulièrement terne et sans saveur, le spectateur attend désespérément que quelque chose se passe. Hormis quelques pseudo extérieurs sur le pont, nous n’avons pas un seul instant l’impression d’être sur un navire. Les inserts grossiers de diverses images d’archive sont particulièrement navrants.

Est-ce parce qu'aucune connexion particulière ne s'est créée entre Macnee et Rollason, ou du manque de charisme de ce dernier, toujours est-il qu'aucune empathie ne se crée entre les deux personnages. Leurs scènes communes sont tragiquement dépourvues de cette magie (ou de cette énergie !) qui contribuera tant au charme de la série. Le suppléant Rollason ne parvient pas à apporter à son personnage la flamme et la densité dont l’épisode a désespérément besoin.

Que cela soit dans les échanges avec son partenaire masculin, ou dans ses propres scènes, Steed n’a aucun espace pour développer son humour et son charme. Il apparaît très tardivement et sa prestation en tant que steward est platement fonctionnelle, à aucun moment il ne réalise un de ces numéros dont il nous régalera par la suite. Il suffit de comparer ce qu’il fera de sa couverture équivalente de majordome dans Les espions font le service (saison 4) pour constater les progrès gigantesques accomplis par la série et le personnage. Si, malgré tout, ce diable de Macnee parvient à créer quelques étincelles, c’est un vrai crève-cœur de voir son talent ainsi bridé. On remarque, dans la bagarre avec Brand, qu’il n’avait alors pas besoin de doublure ! Dans la scène finale (les fameux « tags» n’ont pas encore fait leur apparition) nous avons le plaisir de l’apercevoir en chapeau melon et parapluie, ce qui ne sera pas toujours le cas durant cette saison !

« L’opposition » paraît singulièrement ridicule dans cet épisode. On s’aperçoit que le complot du jour consiste à confier le précieux microfilm à une personne psychologiquement instable, dépendante à l’alcool comme aux médicaments et craquant complètement à la moindre pression. Bien joué ! C’est avec effarement que l’on entend Sheila Dawson commenter en substance que « sur le moment cela semblait une bonne idée » ! La romance entre Nicholson et Carla apparaît particulièrement indigeste et datée.

D’autre part Brand, le tueur borgne, tente par deux fois d’accomplir sa sinistre besogne dans des pièces obscures où il se trompe de victime avec une parfaite régularité. Et on dit qu’au royaume des aveugles les borgnes sont rois… Il manque un troisième échec pour qu’un comique burlesque de répétition finisse de s’installer et qu’un esprit Monty Python ne souffle sur l’épisode. Avec seulement deux erreurs, cela demeure simplement une grosse ficelle idiote.

On peut cependant discerner quelques bons points dans ce marasme général. Comme il ne se passe rien par ailleurs, on s’amuse à détailler les décors de Terry Green et on s’aperçoit qu’ils sont d’excellente facture. On leur doit les quelques impressions de navigation qui surnagent. Le décor du pont, bien servi par l’éclairage, est superbe. Dans l’étouffoir généralisé qu’est cet épisode, on est reconnaissant à Patricia English d’insuffler de la vie à son personnage, même si celui-ci demeure stéréotypé. Son désarroi et son angoisse parviennent à nous toucher. Le garde du corps Mason (excellent John Benett) est également amusant, roulant des mécaniques durant tout l’épisode pour finalement être mis KO d’un seul coup de poing par un ivrogne !

EN BREF : Au total l’épisode parvient à reconstituer le rythme extrêmement lent des croisières transatlantiques, les spectateurs égrenant les minutes comme les passagers les jours… Dommage que cette performance soit involontaire !


VIDÉO


Steed rend visite au Dr King !


INFORMATIONS COMPLÉMENTAIRES


Tournage


Continuité

o Dans la scène initiale, la caméra suit Harold Berens parlant à un collaborateur… et heurte visiblement quelque chose ! (2 '03).

o Le micro d’enregistrement du son fait une très rapide apparition lors d’une scène sur le pont (25' 32).

o L’ombre de la caméra apparaît très nettement lors de la lutte entre Stand et Brand, accrochés à l’échelle (49' 45) :


Détails

o L’épisode s’intitule Mission à Montréalmais se termine à l’instant même où l'on arrive dans cette ville !

o Londres – Cherbourg/Le Havre – New York/Montréal constituaient les escales des grandes croisières transatlantiques proposées par la société britannique Cunard Line (1838). La Cunard propose des liaisons entre Liverpool et Le Havre dès 1856 et les lignes transatlantiques via la France dès 1926. Entre 1955 et 1963, le port du Havre sert effectivement d’escale entre l’Angleterre et le Canada. La Cunard connaîtra un grand succès jusqu’aux années 50, mais la concurrence de l’aviation devient alors terrible. Lors du tournage de l’épisode (1962) les journalistes peuvent légitimement s’étonner de voir Carla Berotti préférer le bateau ! L’escale havraise ferme définitivement en 1968 et de nos jours le Queen Mary II maintient seul cette grande tradition.

Acteurs – Actrices

o Gérald Sim (1925) a participé à toute l’aventure des Avengers, sa première apparition remontant à The radioactive man (saison 1) et la dernière au tardif Le lion et la licorne (Deuxième saison TNA). Entre-temps il aura participé à Lavage de cerveau (saison 3), Meurtre par téléphone (saison 4) et Du bois vermoulu (saison 6) ! Beau-frère du réalisateur Richard Attenborough, il fera plus de 100 apparitions à la télévision ou au cinéma (Frenzy, Un pont trop loin, Gandhi, Jeux de guerre…).

o Iris Russel (1922) appartient à l’histoire des Avengers grâce à son inoubliable création de Father dans Le visage (saison 6). Mission à Montréal permet de la découvrir sans lunettes noires ! Elle apparaît également dans l’épisode Le cinq novembre (saison 3). Elle participera par la suite à de nombreuses séries, dont Timeslip (1970) et Taggart (1992).

o Gillian Muir (1936) apparaîtra également dans l’épisode La trahison (saison 2). Elle n’a apparemment pas fait de carrière ultérieure. Elle est la fille de Douglas Muir, qui interprétera One-Ten, le supérieur de Steed, dans cinq épisodes de la saison 1 et cinq de la saison 2.

o Pamela Ann Davy disparaît très vite dans cet épisode. Il faut donc être très rapide (et physionomiste !) pour reconnaître la très extravertie Mandy du Mort vivant (saison 5). Cette actrice australienne est surtout connue pour ses apparitions dans des séries anglaises des années 60 (Dr Who, Le Saint).

o Mark Eden (1928) apparaît également dans l’épisode Ashes of Roses (saison 1). Il participe à de nombreuses séries anglaises dont Dr Who, Le Prisonnier (il est le N° 100 de L’enterrement), Coronation Street et Poirot.

o Alan Curtis (1930) a connu une longue carrière, tant à la télévision qu’au cinéma ou au théâtre. Il eut également le privilège de réaliser les annonces lors des prestations du très sélect Marylebone Cricket Clubau Lord's Cricket Ground, le haut lieu historique des compétitions de cricket britanniques.

o Harold Berens (1903 – 1995) a occupé différents métiers dont marchand de café, exploitant de cinéma et dessinateur de vêtements (!), avant de connaître une carrière fertile de comédien, se prolongeant jusqu’aux années 90 (plus de 200 apparitions au cinéma ou à la télévision). Il apparaît notamment dans deux épisodes du Prisonnier (Liberté pour tous et La mort en marche) et dans Quand la Panthère Rose s’emmêle de Blake Edwards (1976).

o John Bennett (1928 - 2005) sera également le cupide Sykes de Faux témoins (saison 6). Il a participé à un nombre impressionnant de séries anglaises prestigieuses : Destination Danger, Le Baron, le Saint (quatre épisodes), Dr Who, Cadfael etc. Au cinéma, il est apparu dans Lawrence d’Arabie, Le Cinquième élément, Minority Report et Le Pianiste.

o Patricia English est, comme son nom ne l’indique pas, d’origine américaine : elle apporte ainsi un accent authentique à son personnage hollywoodien. Elle apparaîtra également dans Le marchand de secrets (saison 3) et sera surtout la remarquable Dr James d'Interférences (saison 5). Par la suite, elle participera à plusieurs séries (Les Champions, Department S), avant de se retirer au début des années 70.

o Jon Rollason (1932) Après une fin de première saison agitée, marquée par le départ de Ian Hendry et un conflit social, Jon Rollason intervient dans un rôle de transition, le Dr Martin King. Il participe à trois épisodes initialement écrits pour le Dr David Keel : Mission à Montréal, Mort en vol et La trahison. Ces trois premiers épisodes de la saison 2 permettent à la série de redémarrer tout en préparant l’apparition de Cathy Gale et de Vénus Smith. Après des débuts difficiles, cette participation aux Avengers lancera véritablement sa carrière. Ainsi il obtient un rôle important dans le fameux soap opera Coronation Street, de 1963 à 1971 (la série d’ITV existe toujours depuis 1960, avec plus de 6 300 épisodes !). Il participera également à Crossroads, Z Cars, Dr Who, Le Baron etc. Il exerce également une activité d’auteur (scenarii de Crossroads, programmes de la BBC).

À noter que……

o Le titre initial de l’épisode était Gale Force (coup de vent), ce qui aurait été assez prémonitoire !

o Une femme est assassinée dans cet épisode, preuve (supplémentaire) que Brian Clemens n’a pas encore pris en main la série.

o Terry Green, concepteur de décors, interviendra dans sept épisodes de la saison 2 (Mission à Montréal, La trahison, Warlock, le décapode, Mr Teddy Bear , Un traître à Zébra, La naine blanche) et deux de la saison 3 (Ne vous retournez pas, Seconde vue). Ses créations seront toujours de bonne facture, voire excellente. Elles apporteront un attrait supplémentaire à ces épisodes, particulièrement crucial pour la série au moment où celle-ci est tournée quasi exclusivement en décors intérieurs, aux studios de Teddington.

o Don Leaver mettra en scène 20 épisodes des Avengers, majoritairement dans les saisons 1 et 2. Ses réalisations se révéleront souvent atones et assez plates, à la considérable exception du fameux L’héritage diabolique (saison 4).

Fiche de Mission à Montréal des sites étrangers :

En anglais

http://theavengers.tv/forever/gale1-5.htm
http://www.dissolute.com.au/avweb/season2/205.html
http://deadline.theavengers.tv/GaleS1-05-MissionToMontreal.htm

En flamand

http://home.scarlet.be/~pvandew1/avengers/gale06.htm