Saison 5 1. La Ténébreuse (The Dark Swan) 3. La Couronne pourpre (Siege Perilous) 4. Le Royaume brisé (The Broken Kingdom) 5. L'Attrape-rêves (Dreamcatcher) 6. La Quête de Merida (The Bear and the Bow) 8. La Flamme de Prométhée (Birth) 9. Le Casque de DunBroch (The Bear King) 11. La Marque de Charon (Swan Song)
12. Une chance de rédemption (Souls of the Departed) 14. Pacte avec le diable (Devil's Due) 15. L'Œil de la tempête (The Brothers Jones) 16. Jamais sans ma fille (Our Decay) 17. La Rivière des âmes perdues (Her Handsome Hero) 18. Le Baiser d'amour véritable (Ruby Slippers) 19. Le Temps des adieux (Sisters) 20. L'Oiseau de feu (Firebird) 21. Le Cristal de l'Olympe (Last Rites) 1. PRÉSENTATION DE LA SAISON 5 Cette saison montre le déclin de la série à tout point de vue avec une absence complète de renouvellement tant sur la forme (réutilisation de structures narratives) que sur le fond (multiples reprises de thèmes antérieurs). Plus grave, si la plupart des acteurs restent extrêmement bons, il y a plus d’instants de moins bonne qualité et la production donne parfois la sensation de ne plus savoir quoi faire des personnages. Concernant les « méchants » qui ont toujours constitué le point fort, c’est ambivalent et paradoxal. Celui qui est le plus mauvais bénéficie de la meilleure trame et le meilleur a une histoire plus pauvre. Il demeure des instants de grâce mais le meilleur de la série est désormais derrière elle. 1. LA TENÉBREUSE Scénario : Edward Kitsis et Adam Horowitz Réalisation : Ron Underwood Résumé Emma entame une lutte contre les Ténèbres pendant que ses amis cherchent à la retrouver. Critique Dans la foulée du 4-23, cet épisode ne convainc pas tout à fait, la faute à beaucoup de verbiage et de mouvements pour meubler et, aussi, à un final qui sent le réchauffé et le procédé. La scène d’ouverture, quand on la regarde une deuxième fois, outre une nouvelle révérence à Disney, contient en germe toute la problématique de la première partie de la saison. Les enjeux sont posés mais c’est bien sentencieux plutôt que dramatique. L’épisode va se diviser ensuite en deux axes ; ce qui illustre aussi l’absence de renouvellement au niveau de la forme. D’un côté, Emma dans la Forêt enchantée, luttant contre les Ténèbres qui la rongent comme un cancer. De l’autre, ses proches à Storybrooke, essayant de la retrouver. Dans les deux cas, les péripéties meublent un récit qui tarde à s’emballer. En fait, c’est le final qui justifie tout ce qui précède. Ce qui sauve l’épisode de l’ennui, ce sont, une nouvelle fois, ses interprètes. Jennifer Morrison est très douée et elle restitue pleinement la lutte intérieure que livre Emma contre les Ténèbres très justement présentées comme insidieuses. Il ne suffit pas de dire non, encore faut-il en être capable ! Et les « bonnes raison », les « C’est pour la bonne cause » sont si doux à l’oreille. L’actrice forme un duo épatant avec un Robert Carlyle qui joue une sorte de « Jiminy Criquet » noir. Les « conseils » qu’il murmure font froid dans le dos parce que l’on voit qu’ils trouvent un écho – certes faible mais bien présent – chez la jeune femme. Les regards tantôt hagards tantôt sournois qu’elle jette témoignent du délabrement en cours dans l’âme d’Emma. On retrouve avec plaisir une Zéléna que Rebecca Mader se délecte de jouer, une suavité dans la méchanceté absolument jubilatoire. En revanche, Josh Dallas ne sert à rien et n’a pas dix mots de texte. Il est appréciable par contre que l’essentiel de l’épisode soit tourné en extérieur ; nous pouvons ainsi profiter de paysages superbes. Anecdotes :
Scénario : Andrew Chambliss et Dana Horgan Réalisation : Romeo Tirone Résumé A six semaines d’écart, Camelot et Storybrooke cherchent la même chose : une Sauveuse ! Critique Nonobstant l’impression de déjà-vu, cet épisode est excellent surtout par les personnages miroirs que sont Regina et Emma. La première a connu les ténèbres ; l’autre y a succombé. Les enjeux sont semblables dans les deux mondes et, alors qu’à Camelot, la Reine s’est présentée comme la Sauveuse ; à Storybrooke, elle est bien obligée de se saisir du rôle. Jennifer Morrison et Lana Parrilla assurent l’essentiel de l’épisode. L’alternance entre les époques est désormais un classique de la série mais le changement d’enjeu (rappelé par la Ténébreuse qui proclame qu’elle a créée « une malédiction sans Sauveur ») rabat les cartes et, pour le coup, donne quelque chose d’original. Puisque l’on sait désormais qu’Emma succombera – et l’usage de la magie noire aide beaucoup même (et surtout) pour une bonne cause – ce qui doit survenir, c’est l’ultime métamorphose de la Reine : devenir la Sauveuse ! La rédemption suprême ! Tous les événements qui surviennent dans l’épisode le martèlent : ce qui doit advenir n’est ni simple ni acquis. Face à une telle incandescence, les autres acteurs font pâle figure et s’en tirent différemment. Laissé de côté l’épisode précédent, Josh Dallas tire cette fois son épingle du jeu et la scène où Charmant apprend à danser à son ancienne ennemie mortelle est à la fois drôle et touchante. Sean Maguire et Liam Garrigan (Arthur) font les beaux mais n’agissent pas directement, tout en pesant sur le cours des événements. Par contre, Colin O’Donoghue est à nouveau un régal à voir. La douleur de Crochet à Storybrooke, son désarroi quand la Ténébreuse ne réagit pas à son baiser d’amour véritable ; tout cela est fort et très bien rendu et partagé par l’acteur. Ombre et lumière, c’est la dichotomie susurrée par la « conscience » de la Ténébreuse qui rappelle sa mission à celle-ci mais, et pour une fois le titre français n’a rien dévoilé, quand on a recours à la magie, il y a toujours un prix à payer. Et il est d’autant plus lourd quand il s’agit de magie noire. Anecdotes :
3. LA COURONNE POURPRE Scénario : Jane Espenson Réalisation : Ralph Hemecker Résumé A Camelot, Charmant recherche un champignon magique. A Storybrooke, il doit élucider un vol. Critique C’est l’épisode de Josh Dallas et il s’en tire avec les honneurs. Après un début de saison qui l’a vu minoré, le prince Charmant retrouve des couleurs. On touche cependant aux limites du genre choral. Pour qu’il soit le héros, il faut que les autres aient moins de temps de jeu et la gestion de ce dernier laisse à désirer. Le cas de Rebecca Mader est éclairant. L’intérêt de cet épisode vient de la symétrie opérée par Jane Espenson entre la quête héroïque de Charmant à Camelot (la recherche du champignon appelé « couronne pourpre ») et l’enquête policière du shérif Charmant à Storybrooke (qui a volé le reliquaire d’Arthur ?). Dans les deux cas, le résultat est semblable et les aventures agréables à suivre. Dans les deux cas, Josh Dallas, souriant ou grave, en désarroi ou combatif ; toujours le jeu approprié et le bon tempo, fait équipe avec Liam Garrigan, qui incarne le roi Arthur. Un roi qui manque singulièrement de charisme. Ce qui obère quelque peu l’ambigüité que l’acteur est censé apporter au personnage. Pendant ce temps, histoire d’occuper la moitié de l’épisode, la Ténébreuse poursuit un but connu d’elle seule et qui ne nous est que chichement présenté. Jennifer Morrison est charismatique dans sa tenue de vampire mais elle est encore plus jolie « au naturel ». La scène (coupée en deux au montage pour la faire durer plus longtemps ; on voit ça au « déjeuner » auquel personne n’a touché alors que les personnages sont censés parler depuis un moment) entre Emma et Crochet ne manque pas d’intérêt. En effet, on voit que la Ténébreuse est toujours amoureuse et qu’elle se préoccupe beaucoup de son ancien amant. Qu’il y ait manipulation est attendu mais le jeu sensible de Jennifer Morrison laisse penser que ce n’est pas fini entre eux. Anecdotes :
4. LE ROYAUME BRISÉ Scénario : David H. Goodman et Jérôme Schwartz Réalisation : Alrick Riley Résumé Dans le passé, Arthur est obsédé par la quête de la pointe d’Excalibur. Dans le présent, Charmant et Blanche ne savent pas s’ils peuvent lui faire confiance. Critique Épisode de bonne qualité mais en partie déséquilibré car son segment dans le passé est bien plus intéressant que celui dans le « présent » (qui est aussi dans le passé par rapport à Storybrooke) qui se résume à un jeu assez simple de qui manipule qui ? Le maître mot de l’épisode c’est « illusion ». Tous les actes d’Arthur en porte la marque. Même la façon dont le couple Charmant cherche à savoir si le roi est digne de confiance ou pas ressorte de l’illusion. C’est encore sous ces auspices que s’annonce le final à Camelot. Cependant, il y a un second mot d’importance : amour. C’est l’amour de Crochet qui procure un répit à Emma. C’est aussi par amour qu’agissent la plupart des personnages de cet épisode, à commencer par Guenièvre à qui Joanna Metrass donne enfin une profondeur, une subtilité (belles séquences d’émotion) et un jeu intéressant à suivre. L’actrice domine l’épisode qui lui est largement consacré et elle s’en tire très honorablement. Liam Garrigan est aussi meilleur que précédemment. Enfin, l’amour, c’est avec le substantif « premier » un élément puissant et Henry n’est pas du tout insensible à Violet. Une scène qui nous vaut une brève mais hilarante composition de Colin O’Donoghue ! Anecdotes :
5. L'ATTRAPE-RÊVES Scénario : Edward Kitsis et Adam Horowitz Réalisation : Alrick Riley Résumé A Storybrooke, Regina et les autres comprennent ce que veut la Ténébreuse. A Camelot, elle comprend comment libérer Merlin. Critique Avec cet épisode, l’histoire avance enfin et s’enrichit. A Storybrooke, l’action se déroule sur plusieurs plans. La Ténébreuse a besoin d’un héros et elle charge Merida de faire d’un Rumpelstilskin dépourvu de magie ce héros-là ! Autant demander à un rat de sentir la rose mais la rouquine a de l’astuce ! L’objectif de la Ténébreuse nous est également révélé mais le comportement de cette dernière, et le fait que « tout est manipulation » chez eux, autorise cependant à penser qu’il y a autre chose derrière. D’autant que l’objectif final est révélé par les adversaires de la Ténébreuse et non par la Ténébreuse elle-même. Il est donc crédible mais est-il vrai pour autant ? Storybrooke est aussi le cadre d’une fête et d’une sacrée révélation pour Henry. Henry qui joue un rôle capital à Camelot. Rôle qui implique la jeune Violet dont il est amoureux. Jared S. Gilmore se montre doué tantôt enjoué tantôt sérieux, pataud ou fier et aussi brisé. Cet arc du « premier amour » est riche, plein d’émotion et très sensible. Olivia Steele Falconer est certes un peu empruntée mais elle se débrouille assez bien. Ce qui relie Storybrooke et Camelot, ce sont les attrape-rêves. La série nous en a déjà parlé (notamment saison 3) mais ils prennent ici une autre dimension. Leur rôle est absolument déterminant. Portes oniriques, ce sont aussi des instruments magiques partant des instruments de pouvoir. Porteurs de souvenirs, ils sont aussi dépositaires de sentiments et de beaucoup de larmes. Anecdotes :
6. LA QUÊTE DE MERIDA Scénario : Andrew Chambliss et Tze Chun Réalisation : Ralph Hemecker Résumé A Storybrooke, Merida poursuit Rumpelstilskin qui s’est échappé. Dans le passé, Merida a eu besoin de Belle. Critique Voilà un bel et bon épisode ! Centré sur Merida, il est passionnant à suivre, enlevé et non dépourvu d’humour. Amy Manson assure et prouve qu’elle est, et de loin, la meilleure recrue de la saison. Seul bémol, c’est un « loner ». Autrefois, Merida, fille du roi Fergus, aurait dû régner sur un royaume non nommé mais qui ressemble furieusement à l’Écosse. Mais les clans l’ont refusé et tiennent ses frères. Pour reprendre ce qui lui revient de droit, elle veut user de la magie et c’est là qu’intervient Belle car celle-ci est un puits de science. Certes, Belle va l’aider mais pas de la manière escomptée. Splendide prestation d’Amy Manson. Sa Merida est fière mais en proie au doute, prête à user de la magie comme d’une béquille. Et la brillante idée des scénaristes c’est de n’avoir pas oublié que c’est ainsi que Rumpelstilskin conçoit l’usage de la magie. Qui mieux que Belle pouvait le comprendre ? L’épisode délivre aussi un beau message féministe à travers ce double portrait de femmes courageuses, indépendantes, qui ont des rêves et se donnent les moyens de les concrétiser. Cette partie de l’épisode se déroule en outre de jour et dans des paysages magnifiques. Les passages où Merida utilise son arc sont très dynamiques et donnent de l’allant, de la tension. A Storybrooke, Merida est sous l’emprise de la Ténébreuse mais elle joue un rôle déterminant en réussissant la mission que lui avait assigné Emma. Cette partie jouit non seulement de la prestation d’Amy Manson touchante dans le désespoir d’un personnage qui n’a plus la maîtrise de sa vie, mais aussi là aussi de celle d’Émilie de Ravin, tour à tour femme amoureuse et femme de tête et, également, du toujours brillant Robert Carlyle. Son Rumpelstilskin réduit à l’état larvaire est génial de nullité, irradiant de lâcheté mais qui, grâce à Belle, se métamorphose (c’est l’effet que produit la Belle sur la Bête). Quelles conséquences ? Impossible de le dire mais, au moins, la série redevient passionnante à suivre. L’épisode comporte aussi le fil rouge Camelot/Storybrooke mais, entre les manigances d’un Arthur fadasse et les sentences de Merlin dont le charisme est sujet à caution, ce n’est pas le segment le plus intéressant. Anecdotes :
Scénario : Jane Espenson Réalisation : Romeo Tirone Résumé A Camelot, Merlin essaye de sauver Emma des ténèbres. Pour cela, elle doit affronter le premier de la lignée des Ténébreux. Critique Sortie de route et droit dans le mur pour cet épisode qui aligne des erreurs factuelles, des hérésies et une palanquée de sottises. Dès la scène d’ouverture, on sait que l’on va droit au désastre. Les cinq premières minutes alignent une telle série d’absurdités et d’invraisemblances que l’on doit se pincer et regarder à deux fois le nom du scénariste pour y croire. La série avait déjà montré qu’elle ne se souciait guère des soubassements des mythologies et des croyances pour ne garder que les belles images. Ici, le christianisme, qui sous-tend plus que largement le cycle du Graal est oublié purement et simplement, ce qui autorise n’importe quoi. Ainsi, l’immortalité que conférerait le Graal ! Rien n’est plus éloigné du christianisme que cette idée ! Déjà pas aidé par son interprète, le roi Arthur achève à son tour de sombrer. Quant à Elliot Knight, son Merlin est très fade mais champion pour débiter des platitudes avec l’air sentencieux. Qui est Nimué ? Le grand amour de Merlin. Mais d’où sort-elle ? Les récits du Graal sont assez bien connus pour avoir été plusieurs fois adaptées en séries ou en films. Répétons-le : d’ou vient Nimué ? Merlin a eu deux femmes dans sa vie : son élève, Morgane et son grand amour, Viviane. Nimué est un des noms originaux de Viviane avant sa francisation médiévale mais elle n’a aucune des caractéristiques de la Dame du Lac. Où sont-elles ici ? On aurait pu penser que, pour densifier Guenièvre, le personnage aurait fusionné avec celui de Morgane mais la production réduit Joanna Metrass à faire de la figuration. Elle ne sert plus à rien. Et Nimué, est-elle au moins utile ? Certes oui mais tout le passage dans le passé de Merlin est sirupeux et très largement prévisible. Tout en réussissant à ajouter deux énormités au dossier déjà passablement lourd. Caroline Ford se débrouille plutôt bien jusqu’au moment où les maquilleurs fous s’occupent d’elle pour en faire un avatar de crocodile. C’est moche comme c’est pas permis mais ça doit briller dans le noir. Sympa. Mais idiot. Seule Jennifer Morrison surnage dans ce potage indigeste. Que ce soit en Emma luttant contre une nouvelle et violente offensive des ténèbres ou en Ténébreuse triomphante, l’actrice est une satisfaction. Malheureusement, la seule. C’est bien mais c’est trop peu. Anecdotes :
8. LA FLAMME DE PROMÉTHÉE Scénario : David H. Goodman et Jérôme Schwartz Réalisation : Eagle Egilsson Résumé Le secret de la Ténébreuse est révélé. Critique Un épisode qui met en avant Colin O’Donoghue est un bon épisode et l’acteur irlandais est tout simplement impeccable, impliqué dans toutes les parties de cette histoire, il donne sa cohérence à l’ensemble. Une histoire qui vire à la tragédie. Le point d’orgue c’est la relation entre Emma/La Ténébreuse et le capitaine Crochet. A plusieurs occasions, dans plusieurs lieux, ils se répètent qu’ils s’aiment et envisagent un avenir ensemble. Crochet a toujours prétendu qu’Emma existait toujours sous le masque de la Ténébreuse et celle-ci ne l’a jamais caché en fin de compte. C’est l’amour qui a déterminé les actes d’Emma/La Ténébreuse. Filtre puissant pour lier les êtres, c’est aussi un poison violent. L’épisode bénéficie aussi de la prestation allumée de Rebecca Mader. Enfin, Zéléna, la sorcière aux plus beaux yeux du monde, retrouve du temps de jeu. Elle est un pion dans le jeu de la Ténébreuse mais on ne joue pas aussi facilement avec la Méchante Sorcière de l’Ouest et la Ténébreuse l’apprendra à ses dépens. Autant Zéléna avait été facilement battu par Emma à Camelot (montrant une nouvelle fois la nullité du roi Arthur auquel Liam Garrigan ne confère aucune grandeur), autant à Storybrooke elle prend sa revanche et de quelle manière ! C’est noir et quel coup de théâtre ! Anecdotes :
9. LE CASQUE DE DUNBROCH Scénario : Andrew Chambliss Réalisation : Geofrey Hildrew Résumé Dans le passé, le roi Fergus est confronté à des envahisseurs. Dans le présent, sa fille Merida est en proie au doute. Critique Épisode solide, il est d’une construction rare puisqu’il se centre à nouveau sur un personnage secondaire, en l’occurrence Merida, pour le fouiller davantage. Mieux encore, il est relié à la trame générale de manière intéressante. Porté par une Amy Manson plus forte et émouvante que jamais, appuyé par des seconds rôles convaincants et avec Rebecca Mader en opposition, c’est un des sommets de cette première partie de saison. Sa valeur n’en fait d’ailleurs que plus ressortir la faiblesse de cette même première partie. Classiquement, l’épisode fait des allers-retours entre le passé (deux ans auparavant) quand le roi Fergus est en proie à des doutes alors que des envahisseurs menacent son royaume et sollicite une sorcière et le présent quand Merida se voit interdite de couronnement par cette même sorcière venant exiger paiement d’un casque enchanté. Pour devenir ce qu’elle doit être de droit, la princesse va partir à nouveau à l’aventure. Durant son périple, elle va retrouver son ancien professeur d’escrime, Mulan (Jamie Chung est toujours convaincante et meilleure dans son jeu), faire équipe avec un loup-garou (retour réussi pour Meghan Ory) et déjouer les plans du pathétique roi Arthur qui fait équipe avec Zéléna. Rebecca Mader, dans sa tenue d’Oz, étincelle de cruauté et de joie maléfique. L’actrice domine outrageusement un Liam Garrigan qui n’arrive décidément pas à étoffer son personnage. Il se débrouille cependant bien à l’épée. Derrière un épisode plein d’aventures, à la tonalité résolument épique, il y a la question du consentement en politique, de la légitimité du roi (du dirigeant plus largement). Merida renouvelle le geste du prince Charmant à Storybrooke (saison 2) : gagner par ses actes la couronne qui lui revient de droit. Pour être digne de diriger, il faut inspirer le respect et donner l’exemple. Vaste problème ! Mais la réussite vient aussi de la part d’émotion qu’à leur tour chacune des actrices va savoir insuffler à leurs personnages. C’est particulièrement remarquable pour Meghan Ory dont le discours à Storybrooke sonne très juste. Aventure, émotion, héroïsme, sorcières et chevaliers, des rois et des princesses : les ingrédients d’un conte de fée réussi ! Anecdotes :
Scénario : Dana Horgan et Tze Chun Réalisation : Romeo Tirone Résumé : A Camelot comme à Storybrooke, Emma cherche à sauver Crochet. Critique : Bien qu’il mette largement Colin O’Donoghue à contribution, cet épisode peine à masquer sa vacuité. Il rabâche ce que l’on sait déjà, fait durer les scènes intermédiaires et opère finalement le raccord avec l’épisode 1 sans apporter une vraie plus-value. Titre original et titre français sont pareillement inspirés mais ils ne mettent pas l’accent sur la même chose. Le titre français est meilleur car il se réfère à un plus grand nombre de situations. « Duel » peut ainsi s’entendre comme celui, littéral, entre Rumpelstilskin et Crochet (Robert Carlyle joue sur du velours entre nouveau héros et sa réplique assassine qui rappelle l’ancien Magicien) ou bien comme celui, métaphorique, entre Emma et Crochet. Celui-ci est plus intéressant car marqué par l’incommunicabilité et par la perversion du doute. La manipulation est véritablement la marque des Ténébreux. Emma n’est cependant pas comme les autres. Le jeu de Jennifer Morrison laisse planer l’ambigüité à tout moment. Est-ce parce qu’elle fut, ou est-ce par ce qu’elle demeure la Sauveuse ? Le final de ce bouillon permet au moins de se poser la question et son ouverture est autant une promesse qu’un espoir. Anecdotes :
11. LA MARQUE DE CHARON Scénario : Edward Kitsis et Adam Horowitz Réalisation : Gwyneth Horder-Payton Résumé : Appelé par Crochet, les Ténébreux investissent Storybrooke avec pour but d’échanger leurs places aux Enfers contre celles des habitants de la ville ! Critique : Voilà le bon épisode attendu et qui se trouve relié à la trame principale. Autour de Crochet, action et émotion forment un cocktail savoureux. La composition de Colin O’Donoghue est une de ses meilleures. L’enjeu est posé d’emblée : les Ténébreux veulent envoyer les vivants dans le monde des morts. Emma – parce que l’on peut oublier de l’appeler « Ténébreuse », ce qu’elle n’a jamais vraiment été en fait – pense avoir trouvé une faille mais quelqu’un devra mourir. Dans ces circonstances, chacun gère différemment le temps qu’il lui reste. Ce sont des séquences chargées d’émotion mais aussi d’humour avec la « séparation » de Regina et de Zéléna ! Entre ces séquences à Storybrooke, il y a le classique segment dans le passé et c’est celui de Crochet qui est exposé. Un moment avant qu’il n’essaye de tuer Cora (saison 1). Une épreuve particulièrement cruelle infligée par la Reine qui voulait « tester » son champion. A chaque moment de ce passé revient une phrase : quel genre d’homme veut être Killian Jones ? La réponse est donnée à la fin. Mais l’astuce des scénaristes est de réussir à relancer la saison, qui en avait bien besoin car si le final de cette première partie est brillant, il ne fait pas oublier les longueurs et les errances qui l’ont précédé. L’avenir commence dès maintenant et il est fait de noirceur et d’espoir. Anecdotes :
12. UNE CHANCE DE RÉDEMPTION Scénario : Edward Kitsis et Adam Horowitz Réalisation : Ralph Hemecker Résumé : Les héros se rendent aux Enfers pour retrouver Crochet. Dans le passé, la Reine veut le cœur de Blanche-Neige comme cadeau d’anniversaire. Critique : Un épisode décevant où de vrais moments d’émotions autour de Regina sont gâchés par beaucoup de bavardages et un segment dans le passé dénué d’un réel intérêt. Seule la révélation finale du Grand méchant est faite avec originalité et intérêt. Retrouvailles. Voilà le mot approprié pour les héros qui viennent aux Enfers. Des Enfers qui ressemblent à Storybrooke mais sous filtre rouge ! Une ville en ruines mais où les morts semblent bien vivants. Le décor est original et a un côté sarcastique bienvenu. Dommage qu’il ne s’y passe rien. Hormis ces retrouvailles justement mais une seule est intéressante : Cora, toujours aussi élégante en tailleur-pantalon (la classe est une donnée de famille quand elle n’est pas gâchée par les modistes déchaînés) est la maire de Storybrooke-aux-Enfers ! Une maire qui veut le meilleur pour sa fille, dit-elle : que Regina quitte cet endroit. Le segment dans le passé de la Reine est complètement redondant avec ce que l’on sait déjà. Il ne sert qu’à appuyer encore sur la mésentente des parents de Sa Majesté au point que l’on se demande comment ils sont pu se marier et avoir un enfant ! Comme en saison 1 (décidément, cette saison, la série se répète beaucoup), Henry Sr s’oppose à Cora. Les scènes entre Tony Pérez et Lana Parrilla sont de loin les meilleures de cet épisode par l’émotion dont ils sont faits. Bien entendu que Regina ne partira pas mais elle a, par ses actes, montré qu’elle était belle et bien devenue une héroïne. Anecdotes :
Scénario : Andrew Chambliss et Dana Horgan Réalisation : Billy Gierhart Résumé : Aux Enfers, Blanche-Neige retrouve un ami d’enfance, Hercule. Dans le passé, celui-ci aide la jeune princesse à défendre son royaume. Critique : Une fois n’est pas coutume ; l’adjonction de la mythologie dans l’univers de la série fonctionne remarquablement bien. Si Jonathan Whitesell est trop jeune pour être parfaitement crédible en Hercule, il joue très bien le coup tant dans le passé que dans le présent. Les auteurs arrivent à trouver quelque chose de nouveau à dire sur le passé de Blanche-Neige (on retrouve Baillee Madison qui a grandi et tient bien son rôle) et, surtout, quelque chose d’intéressant et qui a un impact sur l’action. Mise en avant, Ginnifer Goodwin se comporte en actrice principale et marque toute le segment d’ « Enferbrooke » (heureuse formule de Regina !). L’intérêt de l’épisode est de montrer que l’on devient un héros, que ce n’est pas quelque chose d’innée ni de facile. Autrefois, mais c’est une figure récurrente, Blanche-Neige s’est rendue digne de la Couronne par ses actes. Aux Enfers, scène inouïe et tellement révélatrice, c’est la Reine qui remet son ancienne rivale en selle. L’hérédité joue certes un rôle dans Once upon a time mais il est loin de faire tout. Les auteurs ont aussi bien lu leur mythologie : les Enfers sont gardés (et donc Enferbrooke n’est qu’une antichambre). A la manière du Chien des Baskerville, Cerbère apparaît très peu et n’est présent que par ses yeux et ses aboiements. C’est bien plus intéressant et moins coûteux aussi ! C’est néanmoins une des créations numériques les mieux réussies. Les Enfers ont aussi un maître, Hadès et Greg Germann est absolument délicieux dans le rôle. Élégant, subtil, il manifeste sa puissance par sa maîtrise de soi et une suavité délectable. Face à Colin O’Donoghue, dont le Crochet est bien diminué mais encore combatif, il fait montre d’une qualité indispensable à un Méchant digne de ce nom : la cruauté. Dommage que l’épisode sacrifie à quelques facilités dommageables. Blanche-Neige devient ainsi une pro du tir à l’arc et une guerrière en une journée. Le pompon c’est la rencontre entre Henry et Cruella dans le bureau du Maire. Il paraît qu’il est protégé par un charme de protection. Comment est-elle entrée dans ce cas ? La rencontre devait avoir lieu pour la suite de l’histoire mais là, la crédibilité est atteinte. Anecdotes :
14. PACTE AVEC LE DIABLE Scénario : Jane Espenson Réalisation : Alrick Riley Résumé : Aux Enfers, Rumpelstilskin trouve un moyen de sauver Crochet. Dans le passé, il cherche un moyen de sauver son fils Baelfire. Critique : Dans leurs rôles respectifs, Greg Germann et Robert Carlyle hissent la cruauté au rang d’un des Beaux-arts. Les dialogues sont bien écrits. C’est ciselé, tranchant comme des lames. C’est un régal. On en mangerait. Pour sauver Crochet, il faut descendre au niveau inférieur des Enfers. Par la cave ! Jane Espenson est au meilleur de sa forme. Ça crépite et on rit aussi beaucoup. Pour descendre, il faut l’aide d’un mort « de bonne volonté » et le maître magicien l’a trouvé : Milah, son ex-femme ! Retour gagnant pour Rachel Shelley dont les dialogues avec Robert Carlyle s’apparentent davantage à des matches de boxe ! L’architecture de l’épisode est classique mais d’une solidité à toute épreuve : le passé de Rumpelstilskin le rattrape finalement. Robert Carlyle étincelle entre le cruel magicien et le lâche d’antan mais qui fut un père aimant trop prêt à tout. Également de la fête, Colin O’Donoghue fait le lien entre les époques puisque Crochet séduisit Milah avant de devenir l’amant…de la belle-fille de celle-ci ! En outre, l’épisode n’élude pas les sentiments. Quand Crochet rencontre Milah, le clair-obscur de la scène (très bon travail de photographie) l’apparente aux scènes de genre de la peinture hollandaise. Il y a de la poésie dans ces instants et c’est simplement beau. Malheureusement, le maître-mot ici est « cruauté » et le marché que propose Hadès à Rumpelstilskin (scène extraordinaire avec billard et Cognac !) ressemble à un contrat léonin. Avec subtilité, le réalisateur fait bouger sa caméra autour de Robert Carlyle soulignant l’enfermement de Rumpelstilskin alors que Greg Germann/Hadès est mobile, libre de ses mouvements et maître du jeu. Se rajoute le fait qu’il a piégé les héros en faisant lui-même ce que Crochet avait refusé de faire. Anecdotes :
15. L'ŒIL DE LA TEMPÊTE Scénario : Jérôme Schwartz et David H. Goodman Réalisation : Eagle Egilsson Résumé : Aux Enfers, Crochet retrouve son frère Liam. Autrefois, les frères Jones étaient en servitude aux ordres d’un capitaine cupide et cruel. Critique : L’épisode a le mérite d’enrichir le passé du capitaine Crochet (Colin O’Donoghue devient l’acteur principal de cette seconde partie de saison) mais ne développe pas grand-chose en dehors des platitudes attendues sur le nécessaire pardon que l’on doit se donner à soi-même. Il souffre aussi de facilités scénaristiques (comment Henry échappe-t-il à Cruella et retrouve-t-il sa famille sans que personne n’ait remarqué son absence ? Comment les marins de Silver trouvent-ils la mer de flammes au cœur du domaine d’Hadès ? etc.). Dans le passé, nous sommes avant les événements relatés dans « La naissance d’un pirate » (3-5) mais bien après l’abandon des frères Jones (5-14). Humour des scénaristes : leur geôlier s’appelle le capitaine John Silver : celui de L’île au trésor ! Il sera bien question d’un trésor, « l’œil de la tempête » mais il n’est vraiment pas au cœur de l’histoire. Le seul intérêt de cet épisode, c’est la relation de Liam et Killian Jones. Il faut le talent de Colin O’Donoghue pour la faire exister car Bernard Curry qui incarne Liam est plus fade. C’est bien fait. On rajoute une pointe de drame avec le dégoût de soi qu’éprouve Crochet et la tension qui en résulte avec Emma mais tout cela est convenu, attendu et sans relief particulier. Heureusement que Greg Germann vient distiller tout son fiel pour qu’un peu d’ironie rehausse le scénario. Par contre, les scènes de tempêtes sont pour une fois bien faites même si la mise en scène est globalement statique. Anecdotes :
16. JAMAIS SANS MA FILLE Scénario : Tze Chun et Dana Horgan Réalisation : Steve Pearlman Résumé : Tombée aux Enfers par accident, Zéléna retrouve Hadès qu’elle avait rencontré en Oz bien longtemps auparavant. Critique : Pour son retour, Rebecca Mader ne se rate pas et hérite d’un épisode dont elle est le centre. Cependant, si l’actrice est toujours épatante dans le segment ozien, elle est moins convaincante en mère, plus mièvre en fait dans le segment infernal. En outre, les décors d’Oz sont hideux, grotesques ou banals. Aux Enfers, Hadès a obligé Rumpelstilskin à lui ouvrir une porte vers…Storybrooke « évidemment » mais, au lieu d’une personne comme attendue, ce sont trois qui tombent : outre Zéléna, Belle (les retrouvailles avec Rumpelstilskin sont marquées par toutes une gamme d’émotions : joie, consternation, colère, dégoût, sincérité) et la fille de Robin des Bois qui n’a pas encore de nom. Un bébé innocent mais qui peut devenir un ingrédient d’une redoutable potion magique. La précarité de son statut donne du piquant aux scènes où l’enfant apparaît. Enfant venu ou enfant à venir, comme celui de Belle. Ces deux situations posent une question lancinante : qu’est-on prêt à faire pour ses enfants ? Le thème central de Once upon a time, c’est la famille. Celle que l’on a et celle que l’on se crée. Le second pilier de l’épisode, c’est la vengeance et, dans l’incarnation de ce sentiment, Rebecca Mader est brillante. Vengeance contre Dorothy à qui Teri Reeves prête une mine décidée mais revêche et aucun charme. Elle perpétue cette « tradition » idiote du héros qui affronte un magicien avec une arme ordinaire. C’est toujours aussi inefficace mais ça doit donner un genre. La vengeance est aussi au menu d’Hadès et la nouveauté introduite par cet opus, c’est la romance entre la Méchante Sorcière de l’Ouest et le souverain des Enfers. Greg Germann est absolument divin et plus convaincant que sa partenaire. Mais peut-il y avoir amour véritable entre deux êtres qui ne conçoivent pas d’autres relations sociales que la manipulation et le pouvoir ? Deux solitudes égoïstes et fières. Petit bonus inutile mais plaisant : la sorcière aveugle, à qui Emma Caulfield prête toujours une mine extatique comme si elle était perpétuellement sous stupéfiants, révèle aux Charmant comment hanter les vivants. C’est très original et tellement évident qu’on en sourit largement ! Anecdotes :
17. LA RIVIÈRE DES ÂMES PERDUES Scénario : Jérôme Schwartz Réalisation : Romeo Tirone Résumé : Dans le passé, Belle fait la rencontre d’un séduisant jeune homme nommé Gaston. Elle retrouve celui-ci aux Enfers. Critique : Voici l’exemple-type de l’épisode catalogue qui sert à remplir le quota demandé par le diffuseur. Ce passage dans le passé de Belle, situé avant qu’elle ne rencontre Rumpelstilskin (1-19) n’a strictement aucun intérêt car il ne développe rien que nous ne sachions déjà. Tout le passage dans le passé de Belle nous montre une jeune fille idéaliste mais nullement naïve et déjà dotée d’un certain tempérament. Le jeu d’Émilie de Ravin est très juste et elle est l’atout majeur de cet épisode. Mais tout cela n’apporte rien et les scènes où elles reprochent à Rumpelstilskin d’user de la magie noire et où elle le supplie de vouloir faire le bien font clairement redites avec d’autres précédemment vues. De même, Wes Brown dans le rôle de Gaston est très correct mais que nous montre-t-il d’autre que ce à quoi nous pouvions nous attendre d’un scénario qui pastiche dans le segment du passé les romans de chevalerie ? La morale serait-elle que d’un mal peut sortir un bien ? C’est un peu court tout de même. Les personnages marchent beaucoup ou font du cheval mais le réalisateur peine à emballer un récit bavard et insipide. Et les autres héros ? Ils se cachent d’un « monstre » invisible (on ne le découvre qu’à la toute fin) à cause d’un rêve d’Emma ! C’est consternant de simplisme et totalement en contradiction avec les caractères des personnages ! Un moment ferait presque office d’aveu freudien de la part du scénariste. Quand la Reine trouve Emma, Crochet et Blanche-Neige dans son caveau et qu’elle apprend pourquoi ils s’y trouvent (sans que l’on sache bien ce qu’elle vient y faire elle-même exactement), elle laisse tomber un « Et vous vous cachez ? » incrédule ! Josh Dallas et Jared S. Gilmore n’ont qu’une scène et rien à dire. Quant à Zéléna, elle est mise sur la touche et ressasse son amertume (énième scène de discussion entre sœurs) devenant lassante, un comble pour la plus grande sorcière qui soit ! Anecdotes :
18. LE BAISER D'AMOUR VÉRITABLE Scénario : Bill Wolkoff et Andrew Chambliss Réalisation : Eriq LaSalle Résumé : Dans le passé, Scarlett arrive au pays d’Oz et y rencontre Dorothy. Dans le présent, elle est aux Enfers pour chercher Zéléna. Critique : Un épisode très prévisible, inutile et bavard. Trop peu d’émotions et tellement peu d’action. On s’y ennuie ferme. Tout le segment aux Enfers tourne en rond car on sait d’évidence qu’il ne s’y passera rien. On reste étonné par la facilité avec laquelle Scarlett y est arrivée, en vie naturellement. Elle veut retrouver Zéléna qu’elle juge responsable de la disparition de son amie Dorothy. Ce que la sorcière avouera dans une des rares scènes où Rebecca Mader, clairement mise en retrait, retrouve le fiel joyeux de son personnage. C’est la partie la plus bavarde et même le montage n’arrive pas à dynamiser l’épisode en alternant passé/présent. Le procédé est connu certes, mais surtout il n’y a rien à raconter. Tout ce qui important se déroule en Oz avec la rencontre de Mulan (qui passe son temps à sortir et rentrer son épée du fourreau comme d’autre jouait avec leurs lunettes de soleil), Scarlett et Dorothy. Entre elles deux, il s’installe immédiatement une tension que Meghan Ory restitue beaucoup mieux que Teri Reeves trop peu expressive. Le peu d’émotion que recèle l’épisode, c’est le loup-garou qui le donne. Jamie Chung n’est venue que pour que Mulan serve à convaincre Scarlett de ce que ressent celle-ci pour la fille du Kansas. C’est mignon mais c’est tellement prévisible qu’on a vu le coup venir d’aussi loin qu’une moissonneuse-batteuse dans un champ de blé dudit Kansas. En outre, le scénario manque cruellement d’imagination avec le discours sur la « différence ». Il y a quelques années, c’eut peut-être suffi mais, depuis Buffy, ce n’est plus le cas. Plus gênant, c’est la gratuité de tout cela. Dans la trame générale, les amours de Scarlett ne pèsent rien et l’épisode ne sert à rien. On a donc davantage l’impression que les producteurs ont voulu jouer avec l’homosexualité - ça fait « moderne » - plutôt que de l’intégrer dans la narration. Impression renforcée par le choix du personnage. Scarlett est un personnage secondaire dont le choix du cœur ne change pas l’histoire. C’eut été bien autre chose que de faire des « deux mères » de Henry, Emma et Regina, des amantes ! Nous sommes dans un conte de fées donc la fin est connue elle aussi. Anecdotes :
19. LE TEMPS DES ADIEUX Scénario : Brigitte Hales et David H. Goodman Réalisation : Romeo Tirone Résumé : Pour tenter de faire changer d’avis Zéléna, Regina demande l’aide de Cora. Critique : La série retrouve sa base : la famille et celle formée par Cora et ses filles est la plus dysfonctionnelle, partant la plus intéressante car c’est celle qui a le plus évoluée. Mais ce n’est pas la seule famille à régler ses problèmes. Charmant retrouve également James et le contentieux est lourd. Le passage dans le passé n’a pas beaucoup d’intérêt mais il montre les bases du déséquilibre qui marque la famille de Cora. Barbara Hershey fait un festival à elle seule tantôt cruelle tantôt amicale ; la manipulation et l’ambition élevées bien haut. Mais l’actrice parvient à rendre réelle et visuelle la révolution copernicienne opérée par la Sorcière devenue mère aimante désireuse de réconcilier ses filles. Du coup, Rebecca Mader et Lana Parilla doivent montrer leurs meilleurs atours et elles y parviennent très bien. Enfin, on donne du réel temps de jeu à Rebecca Mader et quelque chose de concret à défendre. La Méchante Sorcière de l’Ouest a toujours été rongée par l’envie et la colère, incapable de se sortir du cercle pervers dans lequel elle s’est elle-même enfermée, incapable d’évoluer comme Regina car la peur l’a toujours dominée. Tous ces tourments et ces espoirs, mais aussi la colère (car on sait se méfier chez les filles de la famille !) sont très bien exposés. Lana Parrilla a moins de choses à défendre mais elle restitue bien l’affection que Regina éprouve tout de même pour sa demi-sœur. A côté de ces passages magistraux, ceux avec les manigances de feu le prince James acoquiné avec Cruella passent pour de la roupie de sansonnet. Heureusement, Josh Dallas ne rate pas l’occasion de jouer contre lui-même ! Lui aussi a parfois manqué de temps de jeu alors l’acteur s’éclate et se fait plaisir ! Romeo Tirone est un des bons réalisateurs et il donne une vraie dynamique et donc une réelle crédibilité au combat mortel entre James et Charmant. Enfin, le final de l’épisode marque le retour dans le jeu du Ténébreux. Anecdotes :
20. L'OISEAU DE FEU Scénario : Jane Espenson Réalisation : Ron Underwood Résumé : Hadès propose un marché aux héros : leur aide contre la possibilité pour eux de repartir des Enfers. Dans le passé, Emma cherche des réponses sur son abandon. Critique : Un épisode passionnant à suivre avec des coups de théâtre et des coups fourrés comme s’il en pleuvait. Pas mal d’émotion également. Le segment des Enfers est extrêmement riche car plusieurs acteurs jouent sur plusieurs tableaux. La part de sincérité de chacun est ainsi constamment interrogée sans compter les manipulateurs en chefs que sont certains d’entre eux. Impossible donc de prévoir le dénouement surtout quand des seconds couteaux comme Cruella et la sorcière aveugle s’invitent au bal ! Cette partie est également très dense en émotion : Emma est ainsi confrontée à deux épreuves qui questionnent son amour pour Crochet. Est-il véritable et que dois-t-on faire par amour ? Souvent cette saison, les segments dans le passé ont servi à meubler des intrigues plutôt faibles. On pourrait le croire avec cette histoire d’Emma qui cherche à savoir ce qui lui est arrivée mais qui se fait serrer par une recouvreuse de caution, Cléo Fox. Rya Kihlstedt apporte beaucoup à ce passage, évitant tout pathos. Cléo est simplement humaine mais la cavale d’Emma fait écho à sa propre histoire. Jane Espenson est habile pour ne pas rendre évident et prévisible ce qui constituent les fondements de la personnalité d’Emma Swann. La scénariste réussit un joli coup qui apporte un sourire (elle a manqué de nous faire pleurer peu avant) avec le passage dans la boutique de Boston. Les deux segments se rejoignent dans la même conclusion : Emma est prête à passer à l’action. Sûre d’elle-même, elle envisage l’avenir. Anecdotes :
21. LE CRISTAL DE L'OLYMPE Scénario : Jérôme Schwartz Réalisation : Craig Powell Résumé : A Storybrooke, Hadès et Zéléna se confrontent aux héros. Aux Enfers, Crochet découvre le moyen de vaincre le Dieu de la mort. Critique : La confrontation finale entre Hadès et les héros illustre la confrontation permanente d’Éros et de Thanatos. Malgré qu’il soit un Dieu et dispose de pouvoirs formidables, ainsi que d’une arme à nulle autre pareille, Hadès sera finalement vaincu. C’est rassurant pour les hommes (il y a un petit côté « Chevaliers du Zodiaque » là-dedans ainsi que dans le décor antiquisant où se trouve Crochet à la toute fin) où on peut voir aussi une victoire du monothéisme sur le paganisme (« Le Grand Pan est mort » disait la légende). Il y a plusieurs lectures possibles évidemment, la plus simple étant celle du Bien sur le Mal. Le scénariste est bien attentif à ne pas trop centrer son propos sur cette confrontation pour ne pas la galvauder. Aussi met-il l’accent sur les sentiments des héros, sur leurs émotions (il y a une scène d’enterrement qui est vraiment très belle, sans paroles et juste une musique triste) et donne t-il du temps à Rebecca Mader pour travailler la nouvelle Zéléna que souhaiterait devenir l’ancienne Sorcière de l’Ouest et marteler son souhait le plus profond. Éros et Thanatos toujours : c’est aux Enfers même que Crochet, aidé par Arthur, trouve le moyen de vaincre Hadès. C’est l’espoir né d’un amour véritable qui va permettre au pirate et au roi déchu de transcender la mort pour porter secours aux vivants. c’est comme une prière mais à l’envers cette fois ! Remis à l’échelle de la série, c’est parce que Crochet a foi en Emma qu’il peut l’aider. N’est-elle pas la Sauveuse ? Le passage aux Enfers permet aussi à Liam Garrigan, qui avait très mal commencé et qui a débuté l’épisode de manière pathétique, de se rattraper et de donner un peu d’ampleur à Arthur et d’en faire un roi. C’est modeste mais c’est mieux que rien. L’histoire aurait pu en rester là mais, puisque « au fil des siècles peut mourir même la mort » (Lovecraft), il fallait un joli coup de théâtre pour conclure cet épisode. Anecdotes :
22. DR JEKYLL ET MR HYDE Scénario : David H. Goodman et Andrew Chambliss Réalisation : Romeo Tirone Résumé : Alors qu’Emma et Regina partent à la recherche d’Henry qui a quitté Storybrooke, les autres héros se retrouvent entraînés dans un monde étrange. Critique : Cet épisode a un double objectif : lancer la saison suivante avec les projets du sinistre Directeur et occuper la fin de cette laborieuse saison avec une « minisérie » centrée sur le projet effarant et logique d’Henry. C’est ce segment qui est le plus intéressant. Il donne du temps de jeu et des choses à dire à Jared S. Gilmore qui a souvent fait tapisserie. Quand il expose son projet à son amie Violet, Henry a une grande amertume dans la voix. Jared S. Gilmore la restitue avec force tout comme la détermination de son personnage. L’épisode se passe dans la continuité du précédent. Il y est donc question de deuil mais aussi de confiance, de souffrance. A ce titre, l’explication entre Regina et Emma est d’une grande franchise. Lana Parrilla est très douée pour faire ressentir la douleur et la culpabilité de son personnage. Jennifer Morrison est un peu en dedans sur cette scène mais c’est pas mal quand même. Cette scène se passe à New York car, à l’instar du Prisonnier, c’est hors du Village alias Storybrooke que l’action s’accomplit. Cela renouvelle un peu les décors mais ce n’est pas non plus original puisque la série s’y était déjà rendu (saison 2 ; c’est dans cette saison qu’Henry se plaint aussi des effets néfastes de la magie). Dans cette ville, le jeune garçon, tendrement accompagné de Violet, ne veut rien de moins que détruire la magie ! Un projet, déjà ancien qu’il est sur le point de concrétiser grâce à ce que les deux adolescents découvrent dans une vieille salle de la bibliothèque. L’architecture et les livres font penser à la Bibliothèque Miskatonic d’Arkham. C’est également hors de Storybrooke que se retrouvent Blanche, Charmant, Zéléna et Crochet. Une porte, ouverte pour une bonne cause (mais l’Enfer n’est-il pas pavé de bonnes intentions ? Et, encore une fois, la série manque cruellement d’imagination puisque c’est ce qui est arrivé à Emma et Blanche-Neige au tout début de la saison 2), les entraîne soudain dans un monde étrange – dont la vision finale fait halluciner tellement c’est chargé et invraisemblable – où ils se retrouvent prisonniers d’un étrange Directeur à qui Sam Witwer confère une élégance sinistre glaçante et menaçante. Les héros recevront de l’aide du jardinier. Hank Harris qui l’incarne lui donne une allure absolument contraire au Directeur puisqu’il est terne et porte une tenue de travail. Cela pourrait être une histoire sans lendemain mais, et cela ouvre la suite, le Directeur connaît Rumpelstilskin et a un compte à régler avec lui. C’est ce qui fait le lien final de cet épisode tout de même bien confus. Anecdotes :
23. DES HISTOIRES SECRÈTES Scénario : Edward Kitsis et Adam Horowitz Réalisation : Dean White Résumé : Pour sauver les héros perdus au « royaume des histoires secrètes », Henry doit faire le choix de croire en la magie. Critique : Suite et fin de l’arc « Henry contre la magie » et les auteurs vont même plus loin : le convertir à la nécessité de la magie parce que, et c’est un point faible de l’épisode que de nous assommer de psychologie de comptoir, ce n’est pas la magie elle-même qui est mauvaise, c’est l’usage que l’on en fait. Ce n’est pas dit comme ça mais plus joliment avec le « Il suffit d’y croire » mais c’est tout comme. Ajoutons le pseudo-débat entre Rumpelstilskin et Regina (et on remercie les acteurs d’être si bons sinon on se serait mort d’ennui) sur l’acceptation des ténèbres en soi. Lana Parrilla a plusieurs occasions d’exprimer la souffrance intérieure de Regina et l’actrice est magnifique quand elle montre l’abnégation et le courage du personnage. Sauf que le scénario introduit un biais conceptuel, passant de « l’acceptation » des ténèbres à la « délivrance » des ténèbres. On passe presque insensiblement de la résilience à la dénégation ; le chemin inverse du processus pour sortir du traumatisme. Or, les Ténèbres ne disparaissent pas aussi aisément. C’est un peu facile comme sujet mais ce sera visiblement celui de la saison à venir. Dans l’optique de la lutte interne du Bien et du Mal, la présence de Jekyll et Hyde est une bonne illustration et les interprètes se livrent à un beau duel (la séparation est une scène très spectaculaire) quoique sans surprises. Évidemment que Hyde a plus de force que Jekyll puisqu’il est dépourvu de sens moral. Curieusement, il a aussi plus d’élégance. Le costume trois-pièce cravate, très victorien, va à ravir à Sam Witwer. Le duel d’élégance se poursuit avec la confrontation entre Hyde et Rumpelstilskin. Duel assorti de l’habituelle dose de cruauté et de passons un marché. Duel qui devient combat mais à Storybrooke cette fois. C’est une bonne idée parce que le « royaume des histoires secrètes », qui nous est très brièvement présenté en début d’épisode, est d’une laideur visuelle impossible. Le numérique est absolument partout et si visible qu’il en devient écœurant. Quand les effets spéciaux sont plus sobres, comme à la fontaine, c’est nettement plus intéressant. Comme de coutume, tout est bien qui finit bien mais, en fait, non. Anecdotes :
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