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Méfiez-vous des morts

8-04-02Les anges de la mort

STEED ET LA VOYANTE
(MEDIUM RARE)

Tournage : avril 1977

Diffusion : ITV, 22 septembre 1977 – TF1, 6 juillet 1979

Scénario : Dennis Spooner

Réalisation : Ray Austin

Jon Finch (Wallace), Mervyn Johns (Elderly man), Jeremy Wilkin (Richards), Sue Holderness (Victoria Stanton), Neil Hallett (Roberts), Maurice O'Connell (McBain), Diana Churchill (Dowager lady), Celia Foxe (Model girl), Steve Ubels (Young man at seance), Allen Weston (Mason).

Résumé

Un collègue de Steed est assassiné après avoir découvert un trafic. Les auteurs essaient d'impliquer Steed afin de détourner l'attention des Avengers. C'est compter sans l'intervention d'une voyante…

Fin de l'épisode

Steed, Gambit et Purdey se félicitent de l'arrestation de Wallace ; Purdey demande à Steed ce que Wallace va devenir ; il hésite et se tourne vers Miss Stanton, la voyante, qui répond : 'Comment diable pourrais-je le savoir ?' [Don't look at me, how would I know?]


CRITIQUES

8-04-01


Denis Chauvet

Avis : Avec cet épisode, on commence, malheureusement, à sombrer dans le médiocre. Nous sommes loin de la qualité de la première saison qui ne réapparaîtra que trop rarement. On a néanmoins le plaisir de revoir deux acteurs de la période Emma Peel, seul lien avec cette glorieuse époque ! Peu d’humour dans cet épisode qui n’a d’intérêt que quelques scènes comme l’introduction et les échanges caustiques entre Purdey et la voyante. Le subterfuge ridicule de cette voyante est une trop grosse ficelle, même dans le monde des Avengers !

Avec le recul (nouvel avis, août 2012):Je baisse cet épisode d’un cran ; il ne vaut guère plus d’un melon. Une double histoire ennuyeuse qui ne prend pas ; d’un côté, un traitre essaye, encore une fois, de faire porter le chapeau (melon) à Steed et de l’autre, une arnaqueuse pense véritablement avoir des dons de voyance ; en fait, un immeuble sans insonorisation ! Il faut vraiment être en mal d’imagination pour racler les fonds de tiroir à ce point. Il y a quelques scénettes qui nous réveillent de temps à autre, dont l’excellente séquence d’introduction et le déguisement de Wallace (un feu de paille) et certaines répliques de Purdey : ‘Your umbrella’s talking to me’. C’est mal filmé (le passage de l’autoroute près de la scène du meurtre), assez confus et il n’y a pas de bons seconds rôles, ni de séquences mémorables.

Steed 3003 22 juin 2005

Dennis Spooner s’autorise, après Le monstre des égouts, une nouvelle incursion dans le fantastique, nettement moins probante néanmoins.

En effet, le titre nous faisait penser à une intrigue à la Warlock dans le milieu de la voyance. Ce n’est malheureusement pas du tout le cas dans ce scénario désespérément trop réaliste et classique à la trame éculée, quoique malgré tout peu usitée dans la série : John Steed victime d’un complot visant à l’assassiner, tout cela pour une histoire de sous en plus. La belle tradition des diabolical masterminds de la série se voit ici pleinement bafouée. Néanmoins, les intrigues plutôt classiques ont parfois donné d’excellents épisodes dans la série (Un dangereux marché, Le Joker, Avec vue imprenable… ), ce n’est malheureusement pas le cas ici, tant tout paraît prévisible et linéaire. Le personnage de la voyante, seul élément un peu original de l’histoire, ne renouvelant finalement que très peu une intrigue qui sent fort le déjà vu et qui aurait gagné à être resserrée. En effet, les longueurs sont nombreuses. Quant aux quelques rebondissements, dont un twist final très peu plausible, ils ne réussissent guère à relancer une intrigue poussive. De plus, le manque d’humour ne fait qu’aggraver ce triste constat. En bref, un scénario très médiocre, loin de l’inventivité de Clowneries et de l’efficacité de Cible, du même auteur.

Encore une fois après Le jeu à trois mains et Le piège, Ray Austin hérite d’un scénario boiteux. Ce dernier se montre bizarrement beaucoup moins énergique et nerveux que d’habitude et il fait ici une mise en scène qui dégage une impression de «vite tourné», voire parfois résolument bâclée. Même les combats, d’habitude superbement réglés par cet ex–cascadeur, déçoivent un peu. De plus, les nombreuses scènes de dialogue, parfois (et ça c’est carrément criminel pour la série) mal cadrées, sont filmées platement. Par ailleurs, comme pour masquer la faiblesse de son travail, Ray Austin multiplie les effets inutiles : floutages, zooms… Seul point positif, on reconnaîtra à Ray Austin un sens du hors champ parfaitement aiguisé. Au niveau de l’interprétation, Gareth Hunt joue de manière routinière, Joanna Lumley minaude sans trop y croire, quant à Macnee il cabotine outrageusement (il se met en mode automatique, c’est assez intéressant à observer, il n’est pas du tout connecté avec le reste de la distribution et ressert ses mimiques habituelles sans trop y croire) dans cet épisode qui donnait pourtant la part belle à son personnage. Seule Sue Holderness, dans la grande tradition télévisuelle des voyantes loufoques, se débrouille plutôt bien. En bref, Ray Austin nous livre ici une mise en scène paresseuse qui ne fait qu’enfoncer un piètre scénario.

On apprend dans cet épisode que Steed, aussi raffiné soit–il, déteste les ballets. Ce dernier nous confirme aussi son antipathie pour les armes : « As a matter of fact, I have horror of guns » [En fait, j'ai une sainte horreur des armes]. Cela ne l'empêche pas pour autant de garder chez lui un colt 45 pour des raisons « sentimentales » ! On voit aussi Purdey lire des journaux arabes. Par ailleurs, cet épisode montre la confiance totale (à l'opposé du climat soupçonneux des premières saisons de la série) qu'il existe entre le trio. En effet, malgré les preuves s'accumulant à la charge de Steed, Purdey et Gambit ne croient pas un seul instant en la culpabilité de ce dernier.

Au niveau des décors, tout est, encore une fois malheureusement, particulièrement morne et insipide. Seule la maison de la voyante, particulièrement soignée et regorgeant de petits détails en tout genre, ressort de cet ensemble palot.

Purdey est toujours aussi mal habillée, cette semaine, nous avons droit à deux ensembles particulièrement atroces : ensemble blanc, pas du tout à sa taille, accompagné d'une petite cravate à carreaux, ainsi qu'un T–shirt + jupe aux rayures jaunes/rouges ignobles. En voilà une qui aurait gagné à rencontrer Carrie Bradshaw ! Heureusement, Gambit, plutôt correct, avec une jolie veste verte notamment, et Steed défendent une certaine idée de la mode !

Comme s'il s'était rendu compte que ce qui se passait à l'écran était exécrable, Laurie Johnson a dû se dire « Au moins, les spectateurs pourront écouter de la bonne musique », tant sa composition, souvent complètement décalée avec l'action, se révèle savoureuse. Un vrai bonheur pour les oreilles de bout en bout !

EN BREF : Un épisode à regarder les yeux fermés… Juste pour déguster la superbe musique de Laurie Johnson, seul aspect positif d'un ensemble moribond.

Estuaire44 7 juillet 2015

Une fastidieuse impression de déjà-vu ensevelit l’épisode dès son commencement et va tout du long empêcher qu’un réel intérêt s’installe. Depuis le début des New Avengers on a tout simplement trop vu d’histoires de traîtres ou autres agents doubles, et trop d’argumentaires basiques d’espionnage : agents russes ou sources agonisantes et complots contre Steed. De fait, il arrive à la série la même mésaventure qu’à La Quatrième Dimension, où le trop grand nombre de scénarios écrits par le grand Rod Serling aura fini par relativement assécher la créativité de l’auteur.

Clemens et Spooner auraient dû accueillir davantage de scénaristes à leurs côtés, une pluralité d’ailleurs de mise durant la série classique. Certes l’intrigue contée ne résulte pas désastreuse, mais elle apparaît trop passe-partout et mécanique. L’auteur n’assure qu’un service minimum, cette impression se retrouvant d’ailleurs du côté de la mise en scène, avec un Ray Austin singulièrement atone (rien à voir avec les méritoires efforts de Trap), mais aussi de l’interprétation. Privé de toute scène réellement marquant, les acteurs principaux semblent peu s’impliquer et se contenter de passer les plats. 

Les acteurs invités, là encore sans réelle catastrophe notable, ne relèvent pas non plus les débats. Les deux antagonistes évitent le ridicule létal d’un Soo Choy, mais manquent singulièrement d’envergure. La voyante, que l’on devine censée pimenter l’histoire et apporter un insolite coutumier aux Avengers, voit son apport ruiné d’emblée par la révélation totalement contre productive de son imposture. On ne croit jamais à la possibilité d’un élément paranormal.

Il reste confondant de voir un auteur aussi chevronné et talentueux que Spooner prendre ici le parfait contrepoint de Warlock, le chef d’œuvre fantastique de Chapeau Melon (saison 2). Par ailleurs la sympathique Sue Holderness ne manifeste en rien une présence comparable à celle de Peter Arne. Quelques moments ridicules viennent encore minorer l’opus, comme le méchant en évident travesti ou cette histoire de tuyauterie peu convaincante, avec un Gambit n’entendant jamais rien alors qu’il est à proximité immédiate de la voyante. 

EN BREF : Le manque de cachet de la mise en scène et de l’interprétation s’additionne à une intrigue paresseuse de Spooner. Sans être catastrophique, ce fade épisode manque par trop d’éléments saillants pour réellement intéresser.


EXTRAIT VIDÉO


Une voyante très particulière :

A PARTAGER! NEW AVENGERS (SAISON 2) - LES SÉQUENCES CULTES - Steed et la voyante - Une voyante très particulièreConsultez la fiche complète de Steed et la voyante sur Le Monde des Avengers: http://theavengers.fr/index.php/chapeau-melon-bottes-de-cuir/saisons/saison8/steed-et-la-voyanteParticipez à la discussion autour de l'épisode sur notre forum: http://avengers.easyforumpro.com/t1864-steed-et-la-voyante-medium-rare

Posted by Le Monde des Avengers on Thursday, September 17, 2015

Steed en pleine consultation !


INFORMATIONS COMPLÉMENTAIRES

8-04-03


Tournage

o La maison de Steed a été déplacée à Fulmer près de Gerrard's Cross dans le Buckinghamshire pour cette seconde saison. (source : The Avengers Dossier).

o Richards gare la voiture de Steed dans l’enceinte de l’ambassade de Bulgarie. Comme lors de la poursuite d’Otage, la scène est tournée à Heatherden Hall Gates, Pinewood Road, Iver Heath, Buckinghamshire (Source: site, Avengerland).

Heatherden Hall Gates, Pinewood Road, Iver Heath, Buckinghamshire

o Wallace balance Freddy Mason par-dessus Eton Road Bridge, qui se trouve au-dessus d’Eton Wick Road (Source: site, Avengerland).

Continuité

Détails

o Il n’y avait pas d’euro dans les années 70 et le Deutsche Mark était une valeur sûre…

Steed et la voyante

o On peut lire sur la note reçue par Steed : ‘Must see you. Dawn. B Complex. George Cowley’. George Cowley est le nom d’un personnage de la série Les professionnels dont le tournage allait débuter peu de temps après. Il ne faut pas oublier que les participants des New Avengers (Albert Fennell, Brian Clemens, Laurie Johnson, Ray Austin) allaient se retrouver sur Les professionnels.

Steed et la voyante

o On a l’impression que des billets s’échappent des mains de Purdey involontairement, lorsque le corps de Mason est découvert.  

o Purdey ferait mieux de se remettre au Times…à moins que ce journal soit un accessoire de l’épisode Obsession : plusieurs épisodes étaient tournés en même temps et on a déjà vu que les décorateurs n’avaient pas toujours le temps de faire le ménage.  

Steed et la voyante

o Purdey refait son appartement, comme Mrs Peel lors de la cinquième saison. 

Steed et la voyante

o On apprend que Steed apprécie particulièrement l’Ecosse et Purdey lui conseille ironiquement d’y demander l’asile politique. Patrick Macnee est en fait issu d’une famille écossaise.

Curiouser and curiouser ! commente Purdey devant les révélations de la voyante. Il s'agit d'une reprise de Lewis Caroll, Alice s'exclamant ainsi lors de ses premiers pas dans le Pays des Merveilles (début du deuxième chapitre, La mare aux larmes). Steed a recours à la même citation sur la plage de The Town Of No Return, en saison 4.

o Quand Steed descend l’escalier du quartier général, on aperçoit sur les murs deux peintures qui étaient présentes chez lui lors de l’épisode précédent, Méfiez-vous des morts : un portrait de femme et un paysage.

Méfiez-vous des morts :

 

voyante 1

voyante 2

Steed et la voyante :

voyante 3

Acteurs

o Jon Finch (1941) débuta sa carrière au théâtre très jeune avant de s’engager dans l’armée à 18 ans. Il joua ensuite dans de nombreuses pièces puis il tourna pour la télévision en 1967 et la Hammer en 1970. Il dirigea alors sa carrière vers le cinéma où il participa, entre autres, à Frenzy, un des derniers Hitchcock et Mort sur le Nil, adapté d’un roman d’Agatha Christie. Il se consacra ensuite aux pièces de Shakespeare portées au petit écran et il tourna finalement dans de nombreux films d’horreur. À la télévision, on a pu le voir dans les séries Maigret et Sherlock Holmes.

o Neil Hallett (1925-2005) a joué dans de nombreuses séries britanniques autre que The Avengers : Le Saint, Département S, Amicalement vôtre, Les professionnels, Le retour du Saint, Bergerac… Il a quatre autres participations à la série : Dead of Winter (saison 1), Le vengeur volant (saison 5), Les évadés du monastère (saison 6) et Visages (The New Avengers).

o Mervyn Johns (1899-1992) était une star du cinéma britannique pendant la seconde guerre mondiale. Son plus grand rôle d'après guerre est dans le film A Christmas Carol (1951) d'après Dickens. Patrick Macnee y joue le rôle du jeune Jacob Marley ! Il apparaît justement dans un des meilleurs épisodes de la série, Faîtes de beaux rêves, saison 4 où Dickens est évoqué. Steed et la voyante fut l'avant-dernière apparition de cet acteur gallois.

o Diana Churchill (1913-1994) a participé à des comédies dans les années 30. Elle fut principalement une actrice de théâtre durant les années de guerre. Veuve depuis 1965, elle épousa Mervyn Jones en 1976. Medium Rare fut sa dernière apparition à l’écran.

o Sue Holderness (1949), Victoria Stanton, avait participé, peu avant cet épisode, à la série Thriller, également de Brian Clemens.  

Sue Holderness

À noter que...

o Diana Churchill et Mervyn Johns, tous deux veufs, s'étaient mariés l'année précédant le tournage. Cela ajoute du sel à la situation où un couple âgé cherche la bénédiction de l'épouse décédée pour se remarier !

Diana Churchill et Mervyn Johns

o Ray Austin, le réalisateur, était le coordinateur des cascades des saisons Emma Peel ; on le voit dans l'épisode Les fossoyeurs et brièvement dans L'heure perdue (le laitier assassiné), deux épisodes de la saison 4.

o Le jeu de mot du titre : "medium" signifie en anglais voyant mais aussi à point pour la cuisson de la viande, alors que "rare" signifie rare mais aussi saignant !

Coupures de presse lors de la 1re diffusion française.


Fiche de l'épisode Steed et la voyante des sites étrangers :

En anglais
http://theavengers.tv/forever/newave-16.htm
http://www.dissolute.com.au/avweb/newavengers/n16.html
http://deadline.theavengers.tv/NAS2-03-Medium%20Rare.htm

En flamand
http://home.scarlet.be/%7Epvandew1/avengers/newav17.htm

En italien
http://www.serietv.net/guide_complete/gli_infallibili_tre/stagione_2.htm#17

 

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