Open menu

Affectueusement vôtre6-28-01Haute tension

MADEMOISELLE PANDORA
(PANDORA)

Steed searches for a white rabbit – Tara wakes up as someone else

Tournage : Terminé le 17 janvier 1969

Diffusion : ITV, 30 avril 1969 – 2e Chaîne ORTF, 5 décembre 1970 (La saison 6 a été diffusée aux États-Unis avant son passage au Royaume-Uni. La série étant britannique, seule la date de diffusion en Grande-Bretagne, région de Londres, est fournie.)

Scénario : Brian Clemens

Réalisation : Robert Fuest

Julian Glover (Rupert), James Cossins (Henry), Kathleen Byron (Miss Faversham), Patrick Newell (Mother), John Laurie (Juniper), Anthony Roye (Pettigrew), Geoffrey Whitehead (Carter), Peter Madden (Lasindall), Reginald Barratt (Xavier Smith), Raymond Burke (Young Gregory).

Résumé

Tara est kidnappée pour personnifier Pandora, l'ancien amour d'un vieil homme. Les neveux recréent l'atmosphère de 1915 pour soutirer l'héritage de leur oncle mourant.

Épilogue

Tara arrive chez Steed qui se plaint de l'achat provenant de l'antiquaire. Il demande à Tara de l'échanger car l'horloge fait un bruit assourdissant.


CRITIQUES

6-28-02


Denis Chauvet

Avis : Un épisode soporifique d'un ennui indescriptible. C'est le préféré de Linda Thorson, sûrement dû à son temps de présence ! Mais la quantité ne fait pas la qualité ! Tara King se fait droguer et chloroformer à souhait. Elle ingurgite tout ce qu'on lui tend docilement et le téléspectateur regarde sa montre toutes les cinq minutes. L'intrigue est complètement cousue de fil blanc. Pour couronner le tout, nous avons droit au tag le plus débile de toute la série. Commentaire de The Young Avenger auquel j'adhère (une fois n'est pas coutume !) : "The Lassindall brothers should have taken her away, so that we could have Jenny Croxton instead". ["Les frères Lassindall auraient dû se débarrasser d'elle afin qu'on ait Jenny Croxton à la place."] (Nb : l'actrice de Meurtre au programme.)

Avec le recul (nouvel avis, août 2011) : Points positifs : très peu ! Le sérieux de l’épisode, le dossier ‘Mrs Emma Peel’ qui évoque de si bons souvenirs, Julian Glover, très bon, et la réplique d’un Fierce Rabbit, complètement saoul lorsque Steed lui demande s’il connaît Tara King : ‘King ? Where is the king ?’. Points négatifs : la lenteur de l’épisode et l’ennui qu’il dégage, la musique poussive, les bavardages, les différentes drogues administrées à Tara – deux fois chloroformées et cinq breuvages bidouillés (avant que je ne m’arrête de compter légèrement assoupi), la coiffure et la tenue mémère de Tara qui ne l’avantage pas, le vieux bougre sénile et pénible, le tag stupide. Toujours 1 melon. Où est l’aspect Avengers dans cet épisode ? Néanmoins, initialement dans le flop de la saison 6 en ce qui me concerne, il n’y est plus car il y a déjà cinq autres épisodes derrière…

Steed3003 24 mai 2009

À lire la critique de Denis, Pandora serait-il le pire épisode de la série ? Le meilleur, oui ! Brian Clemens a écrit un épisode noir au ton tragique. Complètement atypique. En résumé, deux frères manipulent Tara King pour extorquer de l’argent à leur père, avant de tenter de s’entretuer ! Vous imaginerez que l'ambiance est donc un peu lourde ! Pandora est un hors série comme l’étaient Le Joker ou L’héritage diabolique. Au lieu de nous resservir un remake de ses épisodes, il s’adapte parfaitement à la psychologie de Tara King.  La poussant à bout, entre rébellion et soumission, se questionnant constamment sur son identité, on n'est pas très loin de Sueurs froides. Les engrenages se déploient inextricablement (les lettres, le portrait) et rendent le complot complètement crédible, des plus diaboliques. Les méchants sont parfaitement organisés et plus manipulateurs que jamais, comme l’atteste la scène d’intro, répétition d’une scène qu’ils rejoueront plus tard devant Tara King. À tous les niveaux, Pandora est une réussite totale.  Brian Clemens a trouvé un bon équilibre entre l’enquête de Steed et les scènes de captivité de Tara King.

L’intrigue est ultra prenante et les scènes avec Tara King ont une atmosphère écrasante. Brian Clemens est le maître de l’angoisse, indubitablement. Les dernières scènes de l’épisode (le faux mariage, la révélation de Lasindall, les deux frères se retournant l’un contre l’autre) atteignent un paroxysme de tension dramatique.  Une réussite magistrale de Brian Clemens qui, plus que jamais, excelle à martyriser ses héroïnes. Un hommage clin d’œil leur est même rendu brièvement. Robert Fuest nous offre ici la meilleure réalisation de la série, toutes saisons et toutes périodes confondues. Chaque scène est filmée à la perfection et l'ensemble est dynamique et cohérent. Filmé avec classe, efficacité et énergie, Pandora est d’une incroyable beauté plastique tout en offrant une ambiance oppressante à souhait. La réussite est totale. Brian Clemens n’aurait pu trouver meilleur metteur en scène pour ce scénario si particulier. Linda Thorson, en hallucination pendant tout l’épisode, nous livre sa meilleure performance de la saison. Elle retranscrit parfaitement la psychose vécue par le personnage. On sent qu’elle n’est pas loin de basculer dans la folie par moment. Il faut dire qu’elle est soutenue par un casting en or. On retrouve notamment Julian Glover et John Laurie, qui ont toujours compté parmi les meilleurs seconds rôles de la série. Steed décrit Tara King comme «warm, brown and extremely feminine.»  [«chaude, brune et extrêmement féminine.»] en début d’épisode. Alors que Mère-Grand se déplace directement chez lui pour annoncer la mort de Tara King, il ne semble pas y croire une seconde. Nouvelle débauche de moyens après Brouillard  : le décor de Juniper et ses innombrables horloges est une réussite, comme la maison de Pandora et sa décoration désuète, travaillée jusque dans les moindres détails. La robe de mariée de Tara King est somptueuse, le plus beau costume de la saison sans aucun doute. Tous les costumes historiques sont soignés. À noter, des couleurs acidulées très pop pour Tara King avant son enlèvement : violet et jaune ! Le thème de Pandora est à ranger à côté de celui du Joker dans les classiques de la série. Le reste de la musique de l’épisode est tout bonnement excellent et participe grandement à son ambiance si particulière.

EN BREF : Un épisode complètement atypique. Une réussite totale.

Estuaire44 23 février 2014

Il est bien entendu essentiel qu’une série sache développer une identité propre, par l’univers, les thématiques ou les personnages qu’elles déploient. Mais elle doit savoir également savoir de temps à autres prendre des chemins de traverse, afin de parer au piège de l’habitude et de la monotonie. Les épisodes décalés constituent un moyen efficace d’y parvenir, même si nécessitant un vrai savoir faire pour se justifier. Plus que tout toute saison Chapeau melon et bottes de cuir, la sixième a eu largement recours à ce procédé, jusqu’à éventuellement donner le tournis à ceux regrettant la cohérence d’ensemble des périodes précédentes (notamment en saison 4). Le résultat en résulte inégal, mais Pandora en représente le sommet, joignant l’hardiesse du concept à une indéniable finesse narrative.

Brian Clemens était sans doute le seul à disposer de l’autorité et de la stature nécessaires pour ainsi envoyer balader les conventions d’une période voyant s’imposer les codes de l’espionite. Espions interchangeables, énumération de meurtres, projets secrets et sources à la courte espérance de vie. Si on peut regretter que le thème de l’altération mentale ait par contre déjà été utilisé cette saison l’originalité du scénario séduit. De plus il ne s’agit pas d’un exercice de style gratuit, Clemens réussit une nouvelle fois à suscitée un récit profondément angoissant, centré sur la collaboratrice de Steed. Pandora se situe ainsi dans la lignée de Ne vous retournez pas, l’héritage diabolique ou encore Caméra meurtre. L’intrigue s’adapte à la stature plus juvénile et faillible que les iconiques Cathy Gale ou Emma Peel, évoquée lors d’un joli clin d’œil et qui auraient été autrement moins malléables. Clemens transmue ainsi la relative faiblesse de Tara en grande force dramatique, un maître coup.

L’auteur se voit ici merveilleusement secondé par Linda Thorson. L’actrice décrit à merveille le combat mené par son personnage pour résister avec acharnement au conditionnement mental, par l’esprit et non l’aptitude à l’affrontement physique. Une composition subtile, rendant très émouvante Tara quand elle semble perdre pied, ou quand elle parvient à secouer le joug, à l’instant fatidique. Ses tourments convergent en définitive vers l’Existentialisme de Sartre, notamment dans le similaire enfermement en boudoir de Huis Clos, où les protagonistes voient leur identité conditionnée par le regard d’autrui. On comprend sans peine que cet opus soit le préféré de Linda Thorson, pour l’originalité et l’intérêt de la partition qu’il lui propose. Le reste de la distribution se montre de grande qualité, à la hauteur de rôle parfaitement caractérisés par cet habile conteur qu’est Brian Clemens. Prendre congé d’acteurs nous ayant charmé tout aux long de la série classique aura apporté une saveur douce amère à l’ensemble ce cette ultime saison et la présence conjointe de John Laurie et Julian glover constitue de ce point vue un summum.

La chant du cygne de Robert Fuest parachève le succès de Pandora. Toujours particulièrement sensiblement aux décors, le designer offre à la série l’un de ses plus beaux plateaux, raffiné et onéreux, mais aussi très évocateur de l’Angleterre édouardienne, renouvelant ainsi une esthétique victorienne  plus pratiquée. Evidemment cet effort assèche les ressources de la production. De fait les apparitions de Mother devront s’insérer au sein des appartements des Avengers, en lieu et place des flamboyants quartiers généraux habituels, mais le jeu en vaut la chandelle. En tant que metteur en scène, Fuest sait tirer le meilleur parti de cet écrin avec des mouvements de caméra et des angles de vue suggérant un onirisme ponctué de scènes chocs d’horreur cauchemardesque. La garde robe d’avant guerre fait également merveille. L’humour noir de la révélation finale conclue joliment le récit, avant un tag aussi pesant que superfétatoire. Dommage que Clemens ne soit pas allé au bout du projet d’épisode décalé, en supprimant cette figure de style imposée.

EN BREF: Un épisode hors normes, brillantissime carrefour des talents de Brian Clemens, Robert Fuest et Linda Thorson. Cet parfaite alchimie lui vaut de figurer parmi les plus grands succès de la saison, mais aussi de la série elle-même.


VIDÉO


Tara rencontre son promis !


INFORMATIONS COMPLÉMENTAIRES

6-28-03

 


Tournage

o L'épisode a été tourné en studio.


Continuité


Détails

o À noter que le champagne, Meudon & Heim, provient sûrement d'une caisse de l'épisode précédent, Affectueusement vôtre.

o Clins d'œil à Mrs Cathy Gale : "I know she's indestructible, but it's further back than that. About 1914" et à Mrs Emma Peel lorsque Carter cherche le dossier de "Lapin féroce" dans les archives.

Acteurs – Actrices

o Julian Glover (1935) a souvent joué des rôles de vilains dans des séries des années 60 et 70. Il tournera dans trois autres épisodes de la série : Un Steed de trop – saison 4, Le mort vivant – saison 5 et Double personnalité – saison 6. Il est très souvent apparu dans des séries britanniques : Le Saint, Les Champions, Paul Temple, Regan, Bergerac, Taggart et Cadfael entre autres. Au cinéma, on a pu le voir dans Star Wars, l'empire contre attaque, Indiana Jones et la dernière croisade et un James Bond, Rien que pour vos yeux.

o John Laurie (1897-1980) a joué dans de nombreux films dès les années 30, dont Les 39 marches et Q Planes qui a inspiré le personnage de Steed à Patrick Macnee. Il a participé à trois autres épisodes de la série : Mort d'un grand danois, saison 2, Plaidoirie pour un meurtre saison 3 et Une petite gare désaffectée, saison 5.

o Peter Madden (1905-1976) a joué dans deux autres épisodes de la série : One for the mortuary - saison 1 et Avec vue imprenable – saison 4. Il a tourné pour la télévision dans Ivanhoé, Le Saint (deux épisodes) et Les Champions. Il est Hobbs, le supérieur de John Drake dans Destination Danger. Au cinéma, on peut le voir dans La Vie privée de Sherlock Holmes et il est le joueur d'échecs battu par l'agent du Spectre au début du second James Bond, Bons Baisers de Russie.

o James Cossins (1933-1997) débuta sa carrière dans les années 60. Il eut souvent des petits rôles remarqués dans Paul Temple, Van der Valk, Regan, Bergerac à la télévision et L'Homme au pistolet d'or, Gandhi au cinéma.

o Kathleen Byron (1923) ne perça pas aux États-Unis dans les années 40 et 50 et elle tourna beaucoup pour la télévision. Sa dernière apparition remonte à 2001 dans la série Perfect strangers.

À noter que…

o Un des épisodes favoris de Linda Thorson avec Clowneries .

o Le titre de l'épisode reste le même quelle que soit la langue, sauf en français !

o L'épisode dure 48 minutes sur la version kiosque, légèrement plus court que d'ordinaire.

o Une possible référence au roman de Dickens : Great expectations – Les grandes espérances. Un personnage a d'ailleurs pour nom Miss Haversham…pas très loin du Miss Faversham de l'épisode.

o Coupures de presse lors de la 1re diffusion française.

Télé 7 Jours

Jours de France

Fiche de Mademoiselle Pandora des sites étrangers

En anglais

http://theavengers.tv/forever/king-30.htm
http://www.dissolute.com.au/avweb/tara/627.html
http://deadline.theavengers.tv/King-31-Pandora.htm

En flamand

http://home.scarlet.be/~pvandew1/avengers/king32.htm

En italien

http://www.serietv.net/guide_complete/agente_speciale/stagione_6.htm#156

 

Retour à la saison 6