LES ÉVADÉS DU MONASTÈRE Steed questions the loss of his friends – Tara finds the answer in a bottle Tournage : Terminé le 15 février 1968 Diffusion : ITV, 14 mai 1969 – 2e chaîne ORTF, 15 novembre 1969 (La saison 6 a été diffusée aux États-Unis avant son passage au Royaume-Uni. La série étant britannique, seule la date de diffusion en Grande-Bretagne, région de Londres, est fournie.) Scénario : Philip Levene Réalisation : Don Sharp Andrew Keir (Colonel James), Peter Bowles (Ezdorf), Peter Bayliss (Dodge), Neil Hallett (Paul Ryder), Terence Longdon (George Neville), William Wilde (Major Baxter), Michael Culver (Price), Michael Elwyn (Lt Edwards), John Hussey (Peters), Barry Linehan (Magnus), Robert Russell (Lubin), Vincent Harding (Rostov), James Belchamber (Bryant). Résumé Deux espions ennemis s'échappent mystérieusement d'un monastère prison et accomplissent leur mission : l'assassinat d'agents britanniques. Le troisième détenu a pour cible un certain John Steed ! Il s'évade à son tour et les Avengers doivent trouver la solution dans une bouteille de vodka et un magazine consacré aux reptiles ! Épilogue Tara arrive dans l'appartement de Steed les bras chargés de cadeaux. Elle entend mais ne voit pas Steed. Camouflage ? Non, il est tout simplement en train de réparer son tuba "I've found a leak in my tuba !" ["J'ai trouvé une fuite dans mon tuba!"]. CRITIQUES Denis Chauvet Avis : Un épisode moyen qui a néanmoins de bons côtés. Peter Bowles fait une grande prestation et les temps forts sont les trois rencontres entre Steed et Ezdorf au monastère. L'invisibilité est de nouveau traitée dans la série mais cette aventure est bien meilleure que la calamité de la saison précédente. L'assassinat des amis-collègues de Steed est une prémice des New Avengers… ainsi que le peu d'humour pourtant si caractéristique à la série ! Avec le recul (nouvel avis, juillet 2011) : Thème de l’invisibilité (meilleur que L’homme transparent de la saison 5). Bon début (Steed et ses deux amis), Tara est nettement en retrait et n’a qu’une seule scène intéressante (chez Bryant) et elle est proprement effacée dans le final. Points positifs : début au monastère, Duchess Mews bien filmée, Peter Bowles dans sa combinaison Guantanamo. Points négatifs : Plot et passages un peu légers (l’évasion d’Ezdorf), Steed a une Rolls jaune comme trop souvent dans la saison 6 ! Toujours deux melons. Steed3003 11 octobre 2004 Le scénariste Philip Levene revient sur le thème de l'invisibilité, après L'homme transparent ; peut-être était-il aussi insatisfait que nous pour cet épisode juste moyen... Malheureusement, il signe ici (avec Mission très improbable) un de ses plus mauvais scénarios. Un scénario qui, non seulement accumule les poncifs des Avengers (on tue d'anciens collègues de Steed, Steed doit être éliminé...), mais qui manque totalement d'humour, alors que Philip Levene nous régale souvent de ces bons mots. J'ai trouvé une seul réplique qui sonne bien (et encore, drôle seulement dans le contexte) : en VO, King : " I'll check at the ministry ", Steed : " I will check at the monastery" (en VF : " Je cours jusqu'au ministère ", " je retourne au monastère "). On peut dénoter une belle trouvaille cependant : mettre le "Guantanamo" britannique dans un monastère ! La réalisation de Don Sharp est meilleure que L'invasion des terriens mais inférieure à Trop d'indices. Même s'il utilise une échelle de plans plus variés qu'à l'habitude, il peine à donner du rythme à l'épisode et se paie même le luxe de rater les scènes de combats (on reconnaît encore et toujours la doublure de Steed une nouvelle fois, même si cette fois ce n'est pas Ray Austin). La musique, trop rarement rythmée, n'arrange pas l'affaire. En méchant soviétique mille fois vu dans la série, Peter Bowles (excellent dans Remontons le temps) fait ce qu'il peut, mais ne convainc pas vraiment. Les seuls poins positifs sont : une séquence d'intro très réussie, un extérieur du monastère et des décors plutôt beaux, une scène finale bien menée et des 'effets spéciaux' limités mais crédibles. Cependant, quelques détails (mais ne sont-ce pas sur des détails que... Chapeau Melon et... Bottes de Cuir a accédé au rang de série culte ?), à faire hurler plus d'un fan, empêchent l'épisode de viser les deux étoiles : Steed porte une chemise à rayures, une autre à fleurs et un chapeau melon marron dans l'épisode (où est passée son élégance constante de la saison 5 ?) ; on voit des passants lorsque Tara King va dans l'appartement de Steed vers la fin de l'épisode. EN BREF : Encore une fois, Chapeau Melon traite de l'invisibilité et, encore une fois, ce n'est vraiment pas bon. Estuaire44 16 février 2014 Get-A-Way ! débute par l’exercice de style toujours passionnant, et innovant au sein de la série, qu’est le méta récit. Split ! avait clairement montré que Clemens, lors de sa reprise de fonctions en tant que showrunner, au mieux ne savait pas encore quoi faire de Tara King. Il n’avait en effet ni dessiné le caractère, ni choisi l’interprète de cette co-protagoniste de la saison. A cette aune on apprécie grandement la présentation en bonne et due forme de Tara en début d’épisode, où Clemens emploie visiblement les amis de Steed pour adouber la nouvelle venue et la confirmer dans l’équipe. Un moment sensible, préfigurant le parcours où il s’avèrera particulièrement intéressant d’observer comment Clemens va progressivement s’emparer du personnage et le rendre davantage conforme à la tradition de la série. Clemens appose par ailleurs sa marque en confiant à Levene la tâche d’en revenir à un fondamental de la série, l’alliance original d’espionnage et de Science-fiction. Toutefois un ton nouveau est ici impulsé, avec le retour à une espionnite classique, davantage dominante que durant l’ère Emma Peel. S’annoncent déjà ici les futurs New Avengers lors d’un opus à la tonalité finalement voisine, avec l’arrivée concomitante d’une Tara pure agent secret, remplaçant la talentueuse amatrice. L’arrivée de Mère-Grand, aussi excentrique soit-il, parachèvera l’évolution débutée ici, avec la restauration de la figure du supérieur hiérarchique. Or Levene, auteur brillant, malicieux et délié, aimant à jouer entre les lignes, semble ici comme étouffé et peu à son aise face à ce recentrage sur une norme bien établie derrière le paravent du recours au thème de l’invisibilité. De fait l’humour et le piquent de l’auteur résultent passablement éteints tout au long d’un récit répétitif et circonscrit à une classique guerre des services de renseignement. Séquencer le récit en trois tronçons au déroulement similaire, donc prévisible, l’empêche de prendre de l’ampleur. L’emploi de l’invisibilité n’apporte que modérément son écot à l’ensemble. On observait trop de fantaisie et d’humour visuel parfois facile dans le The See-Through Man du même Levene, mais ce dernier tombe ici dans l’excès contraire. Tout ceci demeure tristement fonctionnel, sans panache durant les combats ou les exécutions. Les scènes de bain résultent particulièrement mornes. Parallèlement Get-A-Way ! subit de plein fouet l’absence d’un authentique Diabolical Mastermind, privant ainsi Levene d’un précieux atout. Les trois adversaires des Avengers, y compris Ezdorf, ne composent en définitive que de simples exécutants, aussi doués soient-ils. Ils ne sont ni les initiateurs du complot, ni les inventeurs du procédé scientifique. Ils se bornent pour l’essentiel à obéir à des directives. On a connu des oppositions autrement plus flamboyantes au cours de la période antérieure ! Même si la griffe de Levene transparait dans quelques dialogues, les Avengers eux-mêmes semblent modérément performants. . Les promesses de la scène initiale restent insuffisamment tenues, avec une Tara encore en retrait. Notre amie paraît également desservie par une garde-robe bien inégale. Une fois de plus (et non la dernière), le tag conclusif n’apporte rien à la gloire de nos héros. Fort heureusement l’opus demeure par ailleurs de fort bonne facture. Le décor du monastère se montre agréablement évocateur, tandis que l’on apprécie le nombre et la variété des belles voitures d’époque. Don Sharp, libéré des pesanteurs inhérentes à L’invasion des Terriens, nous offre une mise en scène judicieuse, parvenant à tirer le meilleur parti des divers éléments exploitables. Sans briller par leur originalité, les compositions de Laurie Johnson soulignent agréablement les péripéties. Avec Ezdorf, Peter Bowles n’a certes pas matière à égaler ses grandes compositions précédentes, mais il achève son long parcours au sein de la série par une convaincante prestation, parvenant à doter son personnage si classique d’une indéniable présence. Si les Avengers n’apparaissent pas au meilleur de leur forme, au Moins Patrick Macnee et Linda Thorson accordent-ils toujours davantage leurs violons, un gage prometteur pour la suite des évènements. EN BREF: Malgré un superficiel aspect de Science-fiction, l’intrigue relève par trop d’un espionnage convenu et peu stimulant. Le duo Tara/Steed commence néanmoins à se mettre en place.
VIDÉO Confrontation entre Steed et Ezdorf ! INFORMATIONS COMPLÉMENTAIRES
Tournage o Le monastère est Ashridge College près de Little Gaddeston.Ce manoir gothique du XIXe siècle abrite l’une des écoles de management les plus réputées au monde. o Les bureaux du magazine d'histoire naturelle se trouvent à Londres, Princess Mews, Belsize Lane. Continuité o Levez les yeux au ciel (à moins que vous ne soyez déjà en train de le faire devant la qualité de l'épisode !) lors de l'assassinat de Neville, vous verrez que celui-ci passe du bleu au gris en quelques secondes. Détails o Certains passages de la musique sont connus : air de Castle De'Ath lorsque Steed arrive au monastère et de L'héritage diabolique lorsque le camion vert quitte le monastère. o On peut lire sur la brochure "Runaway people escape with lizard vodka". o Curieusement, sur le DVD Studio Canal, à la fin du générique et du logo animé ABC (Associated British Corparation), on voit un panneau sur fond rouge 'The Avengers'. Acteurs – Actrices o Andrew Keir (1926-1997) est né en Écosse et a travaillé dans les mines de charbon jusqu'à l'âge de vingt ans avant de devenir acteur, souvent dans des rôles de militaires autoritaires puis dans des films d'horreur de la Hammer. Il a joué dans Les marchands de peur (saison 5) ainsi que dans Les Champions, Le Saint, Amicalement Vôtre et Taggart. o Peter Bowles (1936) a tourné dans trois autres épisodes de la série : Seconde vue (saison 3), Meurtre par téléphone (saison 4) et Remontons le temps (saison 5). Il a tourné dans de nombreuses séries ITC des années 60 même si "elles rapportaient plus d'amusement que d'argent" : Le Saint, Destination Danger, Département S, Amicalement Vôtre, Cosmos 1999. Il est l'infâme A dans l'épisode A, B et C du Prisonnier. Très peu de films à son actif mais des sitcoms au début des années 80. Il s'est tourné vers le théâtre ces dernières années. Il participe régulièrement à des interviews et reportages sur la série. o Neil Hallett, décédé en 2005, a joué dans de nombreuses séries britanniques autre que The Avengers : Le Saint, Département S, Amicalement Vôtre, Les Professionnels, Le Retour du Saint, Bergerac…Il a quatre autres participations à la série : Dead of winter (saison 1), Le vengeur volant (saison 5), Visages et Steed et la voyante(The New Avengers). o Terence Longdon (1922) a plus d'un demi siècle de carrière. Il a débuté dans les années 50 dans des petits rôles au cinéma : Dossier secret d'Orson Welles, Ben-Hur. À la TV, il est apparu dans Destination Danger, Le Retour de Sherlock Holmes entre autres ainsi qu'un épisode des New Avengers, Obsession. Sa dernière apparition date de 2003 dans Hitler : la naissance du mal. À noter que… o Le titre original Get-A-Way est exceptionnellement animé. o Coupures de presse lors de la 1re diffusion française. En anglais http://theavengers.tv/forever/king-31.htm En flamand http://home.scarlet.be/~pvandew1/avengers/king33.htm En italien http://www.serietv.net/guide_complete/agente_speciale/stagione_6.htm#154 En espagnol http://losvengadores.theavengers.tv/tara_getaway.htm
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DOUBLE PERSONNALITÉ Steed thaws out an old adversary – Tara is his next brain trust Tournage : Terminé le 1er février 1968 Diffusion : ITV, 23 octobre 1968 – Antenne 2, 18 avril 1988 (La saison 6 a été diffusée aux États-Unis avant son passage au Royaume-Uni. La série étant britannique, seule la date de diffusion en Grande-Bretagne, région de Londres, est fournie.) Scénario : Brian Clemens Réalisation : Roy Baker Nigel Davenport (Lord Barnes), Julian Glover (Peter Rooke), Bernard Archard (Dr Constantine), John G. Heller (Hinnell), Jayne Sofiano (Petra), Steven Scott (Boris Kartovski), Maurice Good (Harry Mercer), Iain Anders (Frank Crompton), Christopher Benjamin (Swindin), John Kidd (The butler). Résumé Un meurtre à l'intérieur d'un bâtiment top secret amène les Avengers à s'intéresser à certains documents écrits retrouvés sur les lieux. L'analyse graphologique laisse supposer que l'écriture est celle d'un agent ennemi tué par Steed. En fait, l'agent survit artificiellement et son cerveau est transmuté provoquant un dédoublement de la personnalité. Le prochain cobaye est une femme : Tara King ! Épilogue Tara désire un cocktail exotique et Steed lui propose bien évidemment du champagne. Elle est surprise de voir que Steed enfile sa veste d'une main crispée ! CRITIQUES Denis Chauvet Avis : Un bon épisode, typiquement Avengers, où un redoutable agent ennemi, présumé mort, reste dangereux depuis son bac à glace. Des seconds rôles familiers de la série donnent un cachet à cet épisode très sérieux. Le thème a été utilisé dans la série à plusieurs reprises mais ne souffre pas d'effet répétitif. À noter que le chloroforme et Tara, c'est le début d'une longue histoire… Admirez également avec quel tact Steed se débarrasse de la secrétaire ! Avec le recul (nouvel avis, juillet 2011) : Le meilleur des trois épisodes du premier DVD et on revoit quatre têtes connues (N. Davenport, J. Glover, B. Archard et C. Benjamin) vues dans des épisodes Peel plus intéressants que celui-ci. L’intrigue est attrayante mais le début est long et répétitif et l’accord musical omniprésent tape sur les nerfs (j’espère qu’il n’est pas sur le CD !). Tara est en retrait la plupart du temps, se contentant de comparer des écritures avant de se faire chloroformer (acte 1 de la saga), alors que la part de Mrs Peel était sensiblement la même que Steed dans leurs enquêtes. On perçoit aussi l’abandon de sérieux dans cette saison lors des simagrées des cartes dans la scène d’arrivée de Tara et Barnes dans les locaux. Bref, 2 melons et demi (au lieu des 3). Steed3003 21 août 2004 Rien de 'remarquablement remarquable' dans cet épisode très médiocre. En effet, Brian Clemens nous sert un scénario paresseux sur un plateau d'argent comme lui seul sait nous les servir (voir à cet égard Ne m'oubliez pas). On regrettera des méchants trop classiques, aux motivations peu claires, des scènes frisant le ridicule, notamment quand Harry Mercer commence à faire des assouplissements ! Et l'affreuse linéarité d'un scénario sans aucune surprise, hormis un rebondissement final assez peu prévisible. La musique est, en outre, ultra répétitive. Heureusement, la réalisation élégante de Roy Baker, tout en mouvements, sauve les meubles. L'épisode est également très avare en humour, même si quelques scènes arrivent à nous faire sourire : le personnage du calligraphe, la seconde arrivée de Steed à l'hôpital et le tag final. L'interprétation est dans la moyenne, une moyenne de laquelle se détache le talent de Julian Glover (qui reviendra avec plus de succès dans Pandora), éminemment crédible dans son interprétation de schizophrène. EN BREF : Très peu recommandable. Estuaire44 16 février 2014 Split ! permet d’évaluer comment une idée demeurant fondamentalement la même peut conduire à des histoires divergeant grandement d’intérêt, du fait de traitements opposés. On reconnaît en effet ici la thématique générale du Who’s Who de la saison précédente, mais, au lieu d’opter pour une joyeuse et délurée fantaisie, l’épisode décide de développer un véritable pensum. Avec à la clef les mêmes ressorts d’épouvante très datée et uniquement démonstrative, déjà observés dans Interférences. Le transfert d’esprit n’est pas considéré comme une simple justification vite expédiée permettant d’ouvrir le bal, mais comme le sujet même de l’histoire. Ce choix s’avère catastrophique. Comme c’est l’opération elle-même qui fascine Clemens, on ne cesse de la réitérer, encore et encore, multipliant les scènes verbeuses d’exposition, au lieu de développer la machination. Le procédé se révèle d’autant plus crispant qu’il s’accompagne d’une musique vite fastidieuse au possible. Clemens s’entête à marteler son idée au prix d’une scène absurde voyant le docteur révéler longuement la clé du mystère (largement anticipée) à son assistante fatalement déjà au courant. C’est risible. Le tout se prend particulièrement au sérieux, sans trace de cet humour facétieux caractéristique des Avengers. Les péroraisons versent rapidement dans l’emphatique, avec une prononciation de The Machine, où l’on entend clairement la majuscule (toujours). Le choix d’un mélodrame hors sujet conduit également à des procédés cousus de fil blanc, comme Lord Barnes décrivant par écrit les tourments de la dépossession, tout comme chez Lovecraft, mais sans la magnification du verbe. Split ! suscite un surcroît de frustration par son accumulation de talents gâché. De retour après avoir été absent durant la saison 5, l’excellent Roy Ward Baker se montre toujours aussi judicieux. Sa caméra mobile et son sens des perspectives nous valent quelques plans saisissants (notamment lors des successifs contrôles d’accès ou de la découverte de l’appartement de Lord Banes) La photographie s’avère également subtile lors de l’affrontement dans l’ombre. Tout ceci hélas au service d’une intrigue bien empesée. De manière caractéristique le grand metteur en scène prendra congé après ce tournage et ne reviendra plus dans la série, On se plait à imaginer qu’il a trouvé ailleurs où exercer ses dons à meilleur escient. Le décor du laboratoire s’avère assez réussi, mais son impact se voit minoré par les roulements d’yeux ridicules et répétitifs de Boris, que l’on suppose destinés à susciter la frayeur. Tout à sa marotte grandiloquente du transfert mentale, exposée et commentée à satiété tout au long du récit, Clemens oublie de suffisamment caractériser ses personnages. De fait son récit n’est animé que par de silhouettes ou des caricatures (les adversaires n’ont aucune saveur). C’est d’autant plus dommageable que la distribution se compose d’acteurs de haut niveau et bien connus des amateurs des Avengers. Tous ou presque sont obligés de se plier au rituel ressassé et ridicule de la main tordue. On souffre pour ces comédiens admirables, parvenant de ci de là à sauver malgré tout quelques scènes. L’épisode se situe vraiment aux antipodes du grand classique du Fantastique que sont Les Mains d’Orlac (1961). Le plus douloureux reste sans doute de voir le grand Christopher Benjamin cantonné à un Excentrique anecdotique. .Après Interférences, où il était également pratiquement le seul à dispenser de l’humour, il s’affiche décidément comme le pompier de service des épisodes ennuyeux. On apprécie néanmoins le clin d’œil de Nigel Davenport jouant la frayeur devant la conduite nerveuse de Tara, soit la posture inverse de sa scène des Chevaliers de la Mort. On reconnaîtra à la décharge de l’épisode qu’il fut conçu lors d’une phase mouvementée de la production de la série, lors changement de showrunner. Cela influe sans doute sur son caractère bancal, particulièrement en ce qui concerne Tara. Celle-ci se montre active tant qu’elle suit un chemin encore écrit pour Emma Peel, puis devient soudaient exclue de l’action. Comme si les nouveaux dirigeants ne savaient tout simplement pas quoi faire de Tara King, dont ils n’avaient pas choisi l’interprète (celle-ci n’ayant ici guère objet à montrer son talent). Cela nous vaut quelques scènes réellement pénibles, comme Steed lançant sèchement See you later à Tara, au moment de rejoindre l’action, là où Cathy et Emma l’auraient naturellement accompagné. Tara ne mérite pas ce traitement, Linda Thorson non plus. En guise de combat la jeune femme n’a d’ailleurs droit qu’à une péripétie minimaliste. Tara n’est décidément pas à la fête, subissant son premier (mais non dernier) chloroforme ! Steed ne s’en sort pas beaucoup mieux, partiellement saisi par le sérieux ambiant et hors sujet et lesté d’une chemise parfaitement hideuse lors du tag final. Cela sabote la bonne idée du tiroir à Champagne. Son aller et retour chez Lord Barnes se montre assez fastidieux mais ils sont vraisemblablement voisins, tant le trajet prend peu de temps ! L’on s’étonne que, lors de la première visite à la clinque, il se contente des dénégations du docteur. Lorsqu’il assène une claque sonore à la partie charnue de l’infirmière notre héros subit visiblement lui aussi une imprégnation mentale: celle de Benny Hill. Pour le reste l’opus se montre aussi chiche en humour qu’en réparties savoureuses entre Avengers. EN BREF: Particulièrement emphatique et sentencieux, l’épisode apparaît bien éloigné de l’esprit des Avengers. Récemment arrivé aux commandes, Clemens ne sait visiblement pas encore quoi faire de Tara. VIDÉO L'arrivée mouvementée de Steed à la clinique ! INFORMATIONS COMPLÉMENTAIRES Tournage o Steed et Tara arrivent au ministère. Les portes sont celles de Brocket Hall à Welwyn Garden City.Ce manoir construit en 1760 fut notamment la résidence de Lord Palmerston, le grand Premier Ministre de la reine Victoria qui mena l’Empire au zénith de sa puissance. Propriété des Barons Brocket, il est désormais un grand centre de conférences, jouxté d’un golf de très haut standing. o Steed roule dans sa Bentley pour se rendre à l'hôpital. Aldenham est visible à l'arrière plan. o L'école Haberdashers' Aske, située à Elstree, revient dans la série ; c'est l'hôpital Nullington cette fois-ci. o La résidence de Lord Banes est en fait Camfield Place. Cette demeure du XVIIe siècle fut notamment la résidence de la grande écrivaine pour enfants Beatrix Potter. Celle-ci y écrivit son plus célèbre ouvrage, The Tale of Peter Rabbit, en 1902. Barbara Cartland, auteur d’innombrables best-sellers, en fit l’acquisition en 1957 et y résida jusqu’à sa mort en 2000. L’entrée du bâtiment est revue dans Requiem et Bizarre. Continuité Détails o Boris Kartovski est également un personnage de l'épisode Le club de l'enfer de la saison 4. o En bon responsable des services secrets anglais, Lord Barnes conduit une Aston Martin, modèle DBS de 1968. Ce véhicule est encore un prototype, sur le point d’être commercialisé. Il est bien mis en avant dans l’épisode, la caméra s’attardant sur ses courbes comme sur son tableau de bord. Aston martin procédera à un similaire insert publicitaire précurseur Au service secret de Sa Majesté, en 1969. o L’hélicoptère au bord duquel Lord Barnes rejoint Tara, immatriculé G-AVZC, est un Hughes 300. Créée par le célèbre milliardaire Howard Hugues en 1947, la firme Hughes Helicopters Hughes lança ce triplace utilitaire en 1964. Cette année-là, Afin de prouver que le Hugues 300 pouvait bien demeurer en l’air 101 heures d’affilée, deux pilotes le maintinrent en vol à faible hauteur, jusqu’à épuisement du carburant. Deux douzaines d’œufs furent fixés sous les patins d’atterrissage de l’appareil, afin de prouver l’absence de contact avec le sol ! Le Hughes 300 demeure encore aujourd’hui en production dans de nombreux pays, sous des formes modernisées. Il rencontra un grand succès, civil et militaire, du fait de sa robustesse, de sa facilité de vol et de son faible prix. Acteurs – Actrices o Nigel Davenport (1928) a fait une autre apparition remarquée dans la série : Les chevaliers de la mort (saison 4). Il a tourné à la télévision dans Le Saint (deux épisodes), Les Règles du Jeu et au cinéma dans L'Attentat, L'Île du Dr Moreau, Les Chariots de feu entre autres. o Julian Glover (1935) a souvent joué des rôles de vilains dans des séries des années 60 et 70. Il tournera dans trois autres épisodes de la série : Un Steed de trop – saison 4, Le mort vivant – saison 5 et Mademoiselle Pandora – saison 6. Il est très souvent apparu dans des séries britanniques : Le Saint, Les Champions, Paul Temple, Regan, Bergerac, Taggart et Cadfael entre autres. Au cinéma, on a pu le voir dans Star Wars, l'empire contre attaque, Indiana Jones et la dernière croisade et un James Bond, Rien que pour vos yeux. En 2002 il est la voix de la monstrueuse araignée Aragog dans Harry Potter et la Chambre desSecrets tandis que janvier 2009 le voit remonter sur les planches du West End (à 74 ans !) pour la reprise particulièrement attendue de Oliver !, une adaptation musicale d’Oliver Twist ayant connu un immense succès en 1960. o Christopher Benjamin (1934) a participé à deux autres épisodes : Comment réussir un assassinat, saison 4 et Interférences, saison 5. Il a la particularité d'avoir joué le même personnage, Potter dans Destination Danger et Le Prisonnier ce qui démontrerait que la seconde série est la suite de la première, ce que Patrick MacGoohan, créateur du Prisonnier a toujours démenti. Il a également joué dans Le Saint, Paul Temple, Poigne de Fer et Séduction, Thriller, Le Retour de Sherlock Holmes, Mission Casse-Cou, Inspecteur Morse, Inspecteur Barnaby, Dick Turpin… Avant tout acteur de théâtre, en 2008 il joue encore Falstaff avec la RSC, dans de superbes représentations des Joyeuses Commères de Windsor, au Shakespeare's Globe. Il fit récemment une apparition remarquée dans un épisode du Dr Who (The Unicorn and The Wasp, 2008). À noter que… o Le script de cet épisode était prévu pour la saison Emma Peel couleur ; Dennis Spooner y avait même participé. Le scénario fut réécrit par Spooner et Clemens le week-end du retour de leur participation à la production pour y intégrer Tara King. o Certains passages de cet épisode ont sûrement été tournés pendant la saison couleur Emma Peel. Certains épisodes étaient tournés simultanément à cette période. Steed conduit en effet la Bentley verte utilisée pendant la saison 5 et pour seulement trois autres épisodes de la saison 6 (Trop d'indices, Un dangereux marché et Ne m'oubliez pas). Il conduit sinon une des deux Rolls Royce jaunes dans les autres aventures de la saison 6. o L'apparition du titre anglais a deux versions. Split est coupé en deux ou en entier suivant la copie. Split signifie rupture, scission, fissure ce qui explique l'effet de certaines versions britanniques. Fiche de Double personnalité des sites étrangers En anglais http://theavengers.tv/forever/king-4.htm En flamand http://home.scarlet.be/~pvandew1/avengers/king06.htm En italien http://www.serietv.net/guide_complete/agente_speciale/stagione_6.htm#133 En espagnol http://losvengadores.theavengers.tv/tara_split.htm
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TROP D'INDICES Steed encounters an old flame – Tara is sidelined Tournage : Terminé le 19 janvier 1968 Diffusion : ITV, 5 février 1969 – 2e chaîne ORTF, 20 décembre 1969 (La saison 6 a été diffusée aux États-Unis avant son passage au Royaume-Uni. La série étant britannique, seule la date de diffusion en Grande-Bretagne, région de Londres, est fournie.) Scénario : Philip Levene Réalisation : Don Sharp Anthony Bate (Earle), Kenneth Cope (Gardiner), Tony Selby (Stanley), Peter Jones (Sir Arthur Doyle), Tracy Reed (Janice), Edward de Souza (Flanders), George Cooper (Burgess), Reginald Jessup (Dawson). Résumé Des maîtres-chanteurs commettent des meurtres en laissant des preuves irréfutables accusant des membres de l'aristocratie. Le chantage permet de dépouiller leurs victimes d'œuvres d'art. Steed, trop curieux, est devenu gênant. Sa victime doit être Tara King... Épilogue Tara tente avec succès une greffe sur un des chapeaux melons de Steed : "Another first for Great Britain. The first ever brim graft !" [Une autre première pour la Grande Bretagne. La première greffe de chapeau !] CRITIQUES Denis Chauvet Avis : Une enquête policière trop traditionnelle pour les Avengers malgré la présence du loufoque Sir Arthur Doyle. Nous sommes bien loin de l'extravagance de la période Emma Peel mais cet épisode se laisse néanmoins voir. Tara King est sur la touche une bonne partie de l'épisode et nous avons droit à un des nombreux épilogues nullissimes de cette saison. Ne ratez pas la rencontre fortuite de Steed et de son ex ! Avec le recul (nouvel avis, juillet 2011) : Il y a des passages longuets car on sait ce qui va se passer : les méchants demandent à chaque pigeon deux tableaux. Une intrigue originale au début mais très répétitive et vite lassante. Je ne pense pas qu’un autre épisode permet de voir l’ignominie de l’appartement de Tara à ce point (ah, ces rideaux et canapés)…Tara se peint les mains et parle à sa bouillotte comme une gamine et Steed a une hideuse chemise jaune sur cravate orange. La bagarre finale ne m’a pas convaincu non plus. Du coté positif, il y a de beaux extérieurs hivernaux de la campagne anglaise et de somptueuses automobiles. Toujours deux, c’est bien payé. Steed3003 20 août 2004 Un nouveau scénario de Philip Levene et un nouveau joyau dans la couronne Chapeau Melon. Philip Levene prend à contre-pied les habituelles histoires de détective et avec quel talent ! Rien que le titre (l'original bien sûr, en effet comme pour Danses macabres ou Clowneries, le titre français est simpliste) est un régal : essayez donc de prononcer The curious case ot the countless clues ! La réalisation est de la même trempe : Don Sharp est autant à l'aise dans les scènes de dialogues que dans les scènes d'action. Il réussit très efficacement l'haletante scène finale. On note néanmoins une grossière erreur de doublure en gros plan, au passage où Steed sort de sa voiture pour prévenir Tara King de la menace. Cette dernière trouve d'ailleurs beaucoup mieux sa place que dans le précédent épisode, grâce à une interprétation sans faille de Linda Thorson. La musique de plus s'adapte particulièrement bien à l'épisode. Comme toujours avec Philip Levene, les personnages sont très bien dessinés ; on notera un méchant sophistiqué qui bénéficie de l'excellente interprétation d'Anthony Bate et un détective hilarant du nom de Sir Arthur Doyle (énorme clin d'œil à Sherlock Holmes, comme vous devez sûrement vous en doutez). L'humour est aussi bien présent dans cet épisode avec un échange hilarant entre Tara King et Steed sur les pommes, une arrestation réjouissante et le désopilant tag final. EN BREF : Un épisode remarquable à ne manquer sous aucun prétexte. Estuaire44 16 février 2014 Outre Brian Clemens, Philip Levene est ici de retour dans le Monde des Avengers, apportant toute sa proverbiale maestria pour jouer avec les codes d’un genre. Au contraire d’un Terry Nation, ardent et sombre visionnaire, cet auteur élégant et ludique aime à édifier d’une main experte ces insolites retournements de clichés constituant souvent le sel des Avengers. S’attaquant cette fois au Policier et non à la Science-fiction (comme lors de Man-Eater Of Surrey Green), The Curious Case Of the Countless Clues s’inscrit dans la lignée d’un You Have Just Been Murdered. L’ingénieux déphasage du rituel du meurtre s’y avère toutefois moins riche. Après la sensationnelle inversion de perspectives de la séquence initiale (l’une des meilleures de la série), le chantage par fabrication de preuves, même s’il séduit par son audacieuse systématisation, enthousiasme un tantinet moins que son illustre devancier. Le diabolique chantage s’avère moins varié, spectaculaire et imprévisible, mais nous vaut malgré tout son lot de scènes relevées. Habile conteur, Levene sait en effet optimiser son propos grâce à l’épatant personnage d’Earle, habile assemblage composite de Skelton et de Needle. Par un pertinent et astucieux miroir inversé, c’est bien lui qui compose le véritable alter ego, même dévoyé, de Sherlock Holmes, et non le pittoresque Sir Arthur Doyle (un pied-de-nez très à la Levene). Accompagné d’un fidèle Watson, comme il se doit un satellite effacé mais loyal et efficace, Earle retrouve les accents et les postures du héros de Conan Doyle lors de magistrales reconstitution de meurtres exerçant une fascination du même ordre. Il emploie certains mécanismes similaires, dont une parfaite connaissance des tabacs ou du domaine scientifique. L’amateur d’Epic se plaira à reconnaître lors de ces descriptions le lointain écho d’un Z.Z. Von Schnerk et il vrai que le Grand Détective ne cesse de mettre en scène son éclatant génie, avec un brio particulier auprès de son cher ami et compagnon d’aventures. Sont goût éclairé et vénal pour les peintures (bien plus difficilement exploitables que les billets de banque) achève de lui conférer une stature caractéristique des Diabolical Masterminds, même si sa folie apparaît plus froide, logique et ordonnée que chez nombre de confrères. L’admirable jeu du récemment disparu Anthony Bate, tout en asociabilité psychorigide et morgue glacée, n’est d’ailleurs pas sans parfois rappeler celui de Benedict Cumberbatch dans le Sherlock de Mark Gatiss et Steven Moffat. Levene développe également deux personnages secondaires réussis, quoique moins marquants que l’antagoniste du jour. Sir Arthur Doyle, amusant et évitant de lasser en sachant ne pas s’éterniser, constitue un plaisant Excentrique, d’autant plus appréciable que l’ère Tara King se montrera plus inégale sur le sujet que la précédente. Outre les clins d’œil à Conan Doyle, ses confrontations avec Steed se montrent amusantes, même si Sir Arhur demeure avant tout un faire-valoir pour notre protagoniste. Tout en ouvrant une fenêtre sur l’arrière cour de Steed et suscitant une plaisante jalousie chez Tara, Janice permet d’humaniser le récit en évitant d’apparaître comme un exercice de style désincarné. On apprécie qu’après le lancement Levene ménage l’énigme de la nature du complot, mais il s’avère dommageable qu’Earle ne cesse de repousser l’inévitable confrontation avec Steed, sous des prétextes dont la minceur trahit le procédé scénaristique. Mais le récit se voit soutenu par un Don Sharp bien plus éveillé et percutant que lors d’Invasion Of The Earthmen. il impulse un réel rythme à l’épisode, par un montage nerveux et une caméra mobile, tout en servant admirablement les magistrales démonstrations d’Earle. A l’inverse de l’atroce laideur de l’opus précédent (ces omniprésents et hideux couloirs verts et violets), Sharp compose ici un opus fort agréable à l’œil, conjuguant la beauté des paysages bucoliques, des voitures, des décors et des peintures, ces dernières se voyant admirablement mises en valeurs. Nos Avengers s’avèrent également bien plus à leur avantage que précédemment. Steed se montre brillantissime (et parfaitement naturel au volant d’une jeep rouge !). Grâce à un Levene se peut nostalgique de l’ère précédente, il bénéficie enfin de scènes complices et amusantes avec Tara. Cette dernière se révèle certes moins douée pour les arts graphiques qu’Emma, mais on apprécie que l’auteur s’efforce de lui faire tenir un rôle dans l’intrigue malgré son immobilité. Outre l’intensification du suspense, la véritable justification de ce handicap apparaît dans la dramaturgie de l’affrontement final, tonifié par un Sharp décidément en verve. Tara, toujours incarnée par une expressive Linda Thorson, continue à gagner ses galons et connaît ici sa première bagarre spectaculaire et ultra chorégraphiée en interaction avec le décor, l’un de ses atouts maîtres (l'original appartement est ici pleinement découvert). Le charme juvénile de l’actrice rayonne lors du sourire concluant un tag où Levene joue une nouvelle fois avec les codes, cette fois-ci autour du symbole même de la série, le chapeau melon. EN BREF: Quoique moins réussi que le proche Meurtres à épisodes, l’épisode constitue une astucieuse variation autour de Sherlock Holmes. L’excellent Earle en constitue un pertinent reflet assombri, tandis que Tara connaît son véritable baptême du feu. VIDÉO INFORMATIONS COMPLÉMENTAIRES Tournage o Steed quitte la maison de Flanders et rencontre son ex petite amie. La scène fut tournée à Woolmers Park à Letty Green. o Des scènes furent tournées dans le parking des Studios Elstree. Flanders quitte le parking surveillé par Earle et Gardiner. o L'hôtel Edgwarebury situé à Elstree apparaît ici comme la maison de Burgess. Continuité o La plaque du camion et de la remorque change : 598H puis 798MX puis de nouveau 598H. Détails o On retrouve le break Citroën DS19 Safari noir immatriculé AYR141B qui était déjà apparu dans Le village de la mort, saison 5 – (source : Voitures de rêve et séries cultes / éditions Yris). o Petit coup d'œil par la fenêtre de Tara, clouée sur son fauteuil à la manière de James Stewart dans Fenêtre sur cour d'Alfred Hitchcock. o Les noms des deux maîtres-chanteurs, Earle et Gardiner, constituent un clin d'oeil à l'auteur des romans Perry Mason, Erle Stanley Gardner (1889-1970). Bien connue du public américain, une série à succès adaptant ces livres (Perry Mason, 1957-1966) met en scène ce héros cloué sur un fauteuil roulant, tout comme ici Tara King. La série se poursuivra ultérieurement. o La voiture utilisée par les deux comploteurs est une Citroën DS 19 Safari de 1964. Soit le modèle break de cette gamme de haut niveau, dont le célèbre design compose l'un des symboles des Sixties. Les DS furent produites à un million et demi d'exemplaires, de 1955 à 1975, et exercèrent une importante influence sur leurs concurrents. o Steed loue la qualité des pommes du Kent, dont il en apporte un sac à Tara. Le Kent, situé au Sud-Est de Londres, est effectivement surnommé le Verger de l'Angleterre, pour le nombre et la fertilité de ses exploitations fruitières, de ses vignobles et de son horticulture. Ce furent les Romains qui plantèrent les premiers vergers de cette région, la plus ensoleillée d'Angleterre. Les pommes sont en effet particulièrement présentes et le cidre local très réputé. Le vert et fertile Kent a notamment inspiré Tolkien pour la création de la riante Comté, peuplée de Hobbits incarnant l'art de vivre traditionnel anglais. Acteurs – Actrices o Anthony Bate (1929) a commencé sa carrière en 1957 et a fait de nombreuses apparitions à la TV dans Le Saint (trois épisodes), Les Champions, Ivanhoé, L'Inspecteur Morse, Poirot, Frost et plus récemment L'Inspecteur Barnaby. Il est Oliver Lacon dans les romans de John Le Carré portés à l'écran. o Tracy Reed (1942) est née dans une famille déjà très présente dans le cinéma. Durant sa courte carrière (1960-1975), son principal titre de gloire, hormis d’avoir été envisagée pour succéder à Diana Rigg, fut d’être la seule interprète féminine du Dr Strangelove de Stanley Kubrick (1964). Elle n’y apparaît d’ailleurs que dans une unique scène ! Elle est la cousine d’Oliver Reed et fut l’épouse d’Edward Fox (Chilcott dans Mon rêve le plus fou) de 1958 à 1961. Leur fille Lucy devint Première Vicomtesse d’Irlande par mariage ! À noter que… o Référence évidente à Sir Arthur Conan Doyle et Sherlock Holmes avec le personnage de Sir Arthur Doyle. o L'épilogue montre le désaccord et la ‘rivalité’ entre deux personnes : Cyd Child, doublure sur la série, et Linda Thorson ont tourné la scène toutes les deux pour savoir qui la faisait le mieux. Tara King devait faire une acrobatie autour de la hampe avec le melon de Steed. Finalement, les producteurs ont dit : 'Sorry, Linda !'. (Stay Tuned : The Perils of Cyd, Dave Rogers). o Référence également à Erle Stanley Gardner (auteur des livres Perry Mason) dans le titre et les noms des "vilains" : Earle, Stanley et Gardiner. o Aka The murderous connection. Cet épisode devait être le quatrième produit par John Bryce sous ce titre mais Brian Clemens et Albert Fennell l'ont remplacé après deux jours de tournage. o Remarquez l'allitération dans le titre original : The curious case ot the countless clues. o Tracy Reed était la concurrente principale de Linda Thorson pour le rôle de la nouvelle partenaire de Steed. o Linda Thorson a raconté que les Américains lui ont demandé de doubler sa voix dans la bagarre finale car ses cris étaient trop... orgasmiques ! o Coupures de presse lors de la 1re diffusion française. Fiche de Trop d'indices des sites étrangers En anglais http://theavengers.tv/forever/king-18.htm En flamand http://home.scarlet.be/~pvandew1/avengers/king20.htm En italien http://www.serietv.net/guide_complete/agente_speciale/stagione_6.htm#147 En espagnol http://losvengadores.theavengers.tv/tara_curious.htm
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L'INVASION DES TERRIENS Steed takes Tara as his second wife – Tara takes a giant leap for mankind Tournage : Terminé le 21 novembre 1967 Diffusion : ITV, 15 janvier 1969 – 1re chaîne ORTF, 26 octobre 1973 (La saison 6 a été diffusée aux États-Unis avant son passage au Royaume-Uni. La série étant britannique, seule la date de diffusion en Grande-Bretagne, région de Londres, est fournie.) Scénario : Terry Nation Réalisation : Don Sharp William Lucas (Brett), Christian Roberts (Huxton), Lucy Fleming (Emily), Christopher Chittell (Bassin), Warren Clarke (Trump), Wendy Allnutt (Sarah), George Roubicek (Grant). Résumé La disparition d'un agent conduit Steed et Miss King à l'académie Alpha, une école privée très étrange. Le but du directeur est d'entraîner et de congeler de futurs astronautes afin de conquérir l'espace le moment venu. Les Avengers utilisent un mystérieux tunnel pour déjouer le plan machiavélique. Épilogue Dans son appartement, Steed essaie d'inculquer l'art du judo à Tara : "and heave, get it ?" [et soulevez, compris ?]. Le titre du livre est : "Brush up your judo" [Dérouillez votre judo]. CRITIQUES Denis Chauvet Avis : Cet épisode raté aux décors en carton-pâte et costumes atroces offre peu d'intérêt. Comment peut-on toucher le fond si rapidement ? Terry Nation ne comprend pas le monde des Avengers et nous livre un épisode sans humour ni second rôle convaincant. La réalisation est très moyenne et l'intrigue trouée comme du gruyère ! Qu'est censé faire par exemple le bibendum ridicule ? L'épisode fut généralement diffusé en milieu de saison, histoire de noyer le poisson… Avec le recul (nouvel avis, juillet 2011) : Je me repasse la saison 6 avant délestage...On commence par celui-là, ordre des DVD; pas grand-chose à ajouter à mon avis de l'époque. Navrant, pas d'intrigue, un méchant quelconque, une scène pompée sur Dr No en plus kitsch, un décor en mobile ridicule, une Tara très mauvaise... Bref, un demi-melon est suffisant. Steed3003 29 avril 2004 Tout est dans le titre, on a affaire ici à du très très mauvais : les costumes, les répliques, les scènes d'action... Tout est copieusement raté et a très mal vieilli. Seul le personnage de Steed reste fidèle à lui-même et traverse l'épisode, en en ressortant indemne. Linda Thorson est affreusement mauvaise, ses multiples teintes de cheveux n'arrangeant rien. Dieu merci, la suite de la saison sera d'un tout autre acabit. Le mérite de cet épisode revient à nous faire prendre conscience de ce qu'aurait pu devenir Chapeau Melon si Brian Clemens n'en avait pas repris les rênes. EN BREF : Épisode exécrable complètement décalé par rapport à la série. Estuaire44 16 février 2014 Visionné après The Forget-Me-Knot, Invasion Of The Earthmen présente l’intérêt d’approfondir la découverte de la toute nouvelle partenaire de Steed. Outre les retrouvailles avec le charmant psychédélisme de son appartement, si dans l’air du temps, l’action introduit en effet sa voiture, accessoire indispensable à tout Avenger qui se respecte (chaque héros anglais de l’époque dispose d’un véhicule attitré, sous peine de déchoir). A la fois élégante et puissante, la .Lotus Europa convient idéalement à Tara et autorise quelques jolies vues de la campagne anglaises, hélas trop éphémères. Surtout, le récit permet à la jeune femme de faire étalage de ses prouesses de combattante, seulement entrevues précédemment. Mais l’épisode se montre déjà maladroit, limitant Tara à une simple cogneuse, passablement gourde qui plus est (hideuse perruque blonde considérée comme un déguisement, déclarations énamourées lancées à Steed, enracinement dans la salle de bains au moment de partir à l’aventure…). On dira pudiquement que la demoiselle dispose encore de marges de progression, même si Linda Thorson se montre une nouvelle fois convaincante. Les inepties ne se limitent d’ailleurs pas à ce portrait, tant l’opus multiplie les errements hors d’à-propos. On distingue bien peu d’étincelles lors des scènes entre Avengers. De fait, le récit se prend terriblement au sérieux, tandis que disparaît tout humour (hormis un tag peu relevé), en contradiction totale avec l’histoire même de la série, édifiée depuis l’ère Cathy Gale tardive. On n’en revient pas pour autant aux polars nerveux et de bonne facture de la saison 2. Au contraire l’intrigue résulte minimaliste, se limitant à quelques péripéties démonstratives et amenée sur un tempo passablement figé, à l’image de comédiens souvent bien médiocres. Avec un passé de rôliste à son actif, le spectateur reconnaîtra sans peine l’ordonnancement des parties de Donjons et Dragons dépourvues de génie, se bornant à de mornes enchainements de portes, tunnels et couloirs. Pour tenter d’opérer une diversion, le scénario lance un duel entre disciples, genre Hunger Games du pauvre, mais cela ne débouche sur rien. Loin des flamboyants esprits diaboliques de naguère, l’antagoniste du jour s’avère désespérément lisse et ennuyeux. Hormis l’émission de quelques consignes élémentaires (Alerte jaune ! Alerte rouge !), son registre se limite au numéro usé jusqu’à la corde de divulgation du Maître Plan aux héros. Avec ce cuistre engoncé, le précédé se déroule sans aucun éclat mais avec des trous béants de la taille d’une bouche de métro (accumuler des disparitions de jeunes gens sur des années va fatalement attirer l’attention, aucune intégration de l’accès au vol spatial, etc.). Tout cela tourne à vide. Nation commet la même erreur que Levene lors des Cybernautes ; développe un récit relevant trop, et au premier degré, de la Science-fiction (contrairement au subtilement parodique Man Eater Of Surrey Green), d’où une dommageable perte de spécificité pour la série. De plus il se montre trop jusqu’au-boutiste, d’où le ridicule bibendum, dont les risibles apparitions tournent au comique de répétition involontaire, ou des costumes et décors (assez nanars), évoquant Star Trek, le souffle épique en moins. Malgré la judicieuse musique de Laurie Johnson, la mise en scène très appliquée de Don Sharp n’apporte pas de second souffle à Invasion Of The Earthmen, avec une succession de scènes filmées sans saveur ni imagination. Les passages dans le supposé parc se voient de plus plombés par des décors évidents, d’une étonnante basse facture. Vétéran de la Hammer, Sharp retrouve quelques couleurs quand il se situe en terrain familier, lors du tag initial et de la séquence du tunnel. Ces scènes se montrent certes plus relevées que le reste de l’opus mais demeurent circonscrites à l’horreur gothique. Ici a peine recyclée, largement balisée et dépourvue de créativité, elle apparaît passablement dépassée en 1968. Aux épreuves du tunnel, on préfèrera largement celles de Game, considérablement plus innovantes dans leur concept et leur design. L’épisode du tunnel doit par contre beaucoup à sa luminosité savamment assombrie. Un superbe travail de George Taylor, qui deviendra en 1977 le responsable de La Guerre des Etoiles. Décidément on n’échappe pas à la Science-fiction ! Et pourtant Invasion Of The Earthmen présente deux intérêts bien réels, pour annexes qu’ils soient. D’abord une véritable curiosité historique, avec l’unique opus survivant entier, quoique partiellement revisité, du à John Bryce. Jugés irrécupérables par Clemens, Invitation To A Killing et The Great Great Britain Crime seront tronçonnés et recyclés lors de Have Guns, Will Haggle et Homicide and Old Lace. Il reste intéressant que ce témoignage existe pour juger de cette tentative avortée. On s’aperçoit que cette nouvelle version des Avengers (se peut envisagée pour éviter une confrontation directe et écrasante avec l’ère Emma Peel) se rapproche clairement des quasi contemporains Champions, reconnaissables à la tonalité emphatique du récit et aux postures figées de la direction d’acteurs. Par la perspective la plus enthousiasmante qui soit, mais elle a le mérite d’ici se révéler. Surtout, pour les amateurs des Avengers appréciant également Doctor Who, l’opus offre l’opportunité d’annoncer de revisiter nombre des idées maîtresses de Terry Nation : la condamnation du Nazisme (évoqué à demi-mot par Tara) et des totalitarismes uniformisateurs, le goût pour les décors à la claustrophobie enchâssant l’action, l’obsession de la survie déshumanisant les individus, etc. Tout est là, même si formulé maladroitement et sans relief. Le Brigadier Brett et ses séides tendant un miroir plaisamment inversé à UNIT, mais le principal atout d’Invasion Of The Earthmen reste de proposer un panorama des thèmes du créateur des Daleks (cinq ans plus tôt), auxquels Doctor Who correspond bien davantage que les Avengers. EN BREF: L’épisode propose une ennuyeuse et inepte version alternative des Avengers. Même si Tara gagne ses galons de femme d’action, Terry Nation apparaît bien moins à son aise que dans Doctor Who. VIDÉO INFORMATIONS COMPLÉMENTAIRES
Tournage o L'académie Alpha est Knebworth House près de Stevenage.Cette spectaculaire demeure gothique du XIXe siècle, bâtie autour d’un manoir du XVe, est la résidence familiale des Comtes de Lytton, l’une des plus vieilles familles du Royaume. Elle est également célèbre pour la richesse de son architecture intérieure, s’inspirant de nombreux styles très différents. Ouverte au public, ses vastes jardins contiennent de nombreuses attractions. De prestigieux concerts de Rock’ n roll s’y tiennent depuis les années 70 (Rolling Stones, Queen, Oasis…). Ce lieu très célèbre en Grande-Bretagne apparaît dans une multitude de films et séries.(source : The Avengers on Location). o Les grilles d'entrée sont celles de Woodside Lodge à Welham Green. Elles donnaient sur une zone de chasse attenante à une grande forêt. o Steed et Tara fouillent la chambre de Grant au Salisbury Crest à Essendon. o Les Avengers roulent en AC 428 et passent devant l'église St Giles à Codicote en se rendant à l'académie. Continuité o Invasion of the earthmen est le seizième épisode de la saison 6 à avoir été diffusé en Grande-Bretagne mais le deuxième en ordre de production d'où les références à l'entraînement de Tara et les nombreux "Miss King". Détails o On avait déjà vu la Land Rover châssis court immatriculée 695EAC dans Meurtres à épisodes, saison 5 (source : Voitures de rêve et séries cultes / éditions Yris). Acteurs – Actrices o Lucy Fleming (1947) est la nièce de l'auteur des James Bond, Ian Fleming, et la fille de l’actrice Celia Johnson, grande figure du cinéma anglais. Elle aura un rôle récurrent dans la série Survivors (1975-1977) créée par…Terry Nation, le scénariste de l'épisode ! Depuis 1997, elle et sa sœur Kate administrent les droits portant sur l’œuvre de Ian Fleming. À noter que… o Un des trois épisodes produits par John Bryce. L'obligation de contrat avec les Américains a empêché de l'éliminer complètement. o Au départ, Steed devait conduire une Frua AC 428 décapotable durant toute la saison (construite à très peu d'exemplaires), mais il ne le fait heureusement que dans cet épisode. Il conduit une Bentley verte (comme dans la saison 5) ou une Rolls Royce jaune dans les autres aventures. o Linda Thorson, ayant échoué cinq fois à l'examen du permis, fut doublée pour la plupart des scènes de conduite jusqu'à la fin de la saison. Elle 'conduit' la AC 428 destinée à l'origine pour Steed (!) mais surtout la Lotus Europa rouge. o Linda Thorson est venue avec son nom de personnage : Tara pour son film préféré du moment Gone with the wind (Autant en emporte le vent) et King pour King and country. o Les Américains ont été les premiers à découvrir Tara King dans l'épisode transition Ne m'oubliez pas, 6 mois avant les Britanniques (le 20 mars 1968 aux États-Unis contre le 25 septembre 1968 en Angleterre). o Le thème de la survie est récurrent chez Terry Nation. Il a également créé la série Survivors. oCoupures de presse lors de la 1e diffusion française. Fiche de L'invasion des terriens des sites étrangers En anglais http://theavengers.tv/forever/king-15.htm En flamand http://home.scarlet.be/~pvandew1/avengers/king17.htm En italien http://www.serietv.net/guide_complete/agente_speciale/stagione_6.htm#144 En espagnol http://losvengadores.theavengers.tv/tara_invasion.htm
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