LA DYNAMO VIVANTE Steed makes the sparks fly – Emma gets switched on Tournage : Terminé le 31 août 1967 Diffusion : ITV, 4 novembre 1967 – 2e chaîne ORTF, 29 septembre 1968 Scénario : Tony Williamson Réalisation : Robert Day Ray McAnally (Creswell), Michael Latimer (Haworth), Caroline Blakiston (Cynthia Wentworth-Howe), Peter Blythe (Mankin), Sandor Elés (Maurice Jubert), Joanne Dainton (Miss Clarke), Bill Wallis (Charles Grey), Ann Hamilton (Receptionnist).
La découverte d'un homme incrusté dans un mur mène les Avengers sur la trace d'un savant dont le projet avait été rejeté par le gouvernement. Ses connaissances en électricité lui ont permis de mettre au point un plan à faire dresser les cheveux sur la tête ! Épilogue Steed se retrouve magnétisé à sa Bentley. Mrs Peel lui vient en aide et est "attirée" par Steed à son tour ! : "Don't fight it, Mrs. Peel, we're inseparable". [Ne résistez pas, Mrs Peel, nous sommes inséparables.] CRITIQUES
![]() Denis Chauvet Avis : Bien que plébiscité sur tous les sites anglo-saxons, ce surhomme maquillé aux bottines blanches ne m’a jamais impressionné ! Cet épisode vaut surtout pour la complicité entre les deux héros et la secrétaire excentrique. La scène du début et sa réplique finale : "Don’t forget to return the key" est la meilleure de l’aventure. Le reste est assez ennuyeux : les meurtres successifs font le charme de cette cinquième saison mais c’est l’impression de déjà vu qui gêne, le thème des surhommes ayant déjà été exploité en mieux dans Les cybernautes et même Interférences. Ray McAnally sera un méchant beaucoup plus convaincant dans Mais qui est Steed ? la saison suivante. Un épisode sauvé par l’humour des Avengers et les tenues affriolantes de Mrs Peel. Avec le recul (nouvel avis, février 2012): J’ai apprécié cet épisode bien plus que lors de l’élaboration des fiches. Disons que de deux, je passe à trois melons. Malgré que le thème principal soit assez moyen (le type maquillé aux bottines est aussi moins noble qu’un cybernaute), il y a de nombreuses scènes intéressantes : avec la secrétaire, les séquences d’action et les réparties Steed/Mrs Peel et le tag. C’est assez plaisant dans l’ensemble mais l’épisode ne rentre pas dans mon top five de la saison. Steed3003 15 janvier 2007 Nous nous étions quittés très fâchés avec le scénariste Tony Williamson. Son Jeu s’arrête au 13 de la 4e saison s’était avéré d’une rare nullité. Il a écrit ici sa seule histoire pour la 5e saison. Tony Williamson aborde un registre nouveau pour lui : la science-fiction. On le sent d’ailleurs plutôt timoré pour raconter une histoire fantastique. Il se réfugie dans le moule habituel de la série (meurtres successifs, kidnapping de Mrs Peel …) que quelques éléments de science-fiction ne perturbent pas assez. On notera juste une scène d’action tirant parti du côté SF : Steed perdant le contrôle de sa Bentley. Cherchant à tout prix à être crédible scientifiquement, Tony Williamson en oublierait presque de nous divertir. L’intrigue avance plutôt lentement et s’avère pauvre en surprises. Tony Williamson a pris un chemin bien balisé et tous ceux qui connaissent un tant soit peu la série auront l’impression d’un patchwork de divers épisodes (Les cybernautes, L’homme transparent et Interférences). Malgré tout, cet épisode se suit sans déplaisir grâce à un humour bien présent, via notamment le personnage de la secrétaire Cynthia Wentworth (cf vidéo). Par ailleurs, la complicité de nos deux héros a rarement été aussi bien mise en avant dans la saison. À l’image du Retour des cybernautes, Robert Day fait ici un excellent travail donnant à cet épisode des vraies allures de film fantastique. Punchy, originale et efficace, sa mise en scène réussit plutôt bien à masquer les carences scénaristiques. On regrettera juste son insistance à filmer les ridicules bottines en caoutchouc de la Dynamo Vivante du titre, des plans qui, au lieu de nous faire ressentir une inquiétude légitime, nous font légèrement sourire. Surtout quand cette Dynamo ne cesse de nous rappeler, avec son maquillage grotesque, le Hulk de la série éponyme. Par ailleurs, le combat final est relativement décevant et les effets spéciaux beaucoup trop modestes pour ce type d’épisodes. Interférences ou Le Retour des cybernautes de cette même saison s’étaient montrés autrement plus impressionnants. L’interprétation est brillante, le duo Macnee/Rigg en tête. Ils ont l’air de s’amuser comme jamais en jouant cette histoire abracadabrantesque. Au début de l’épisode, en regardant l’impact d’un corps sur un mur, Mrs Peel en déduit directement que la personne devait peser 10 tonnes ou avoir été projetée à 160 km/h. Sa rapidité intellectuelle est aussi surprenante qu’irréaliste ! Par ailleurs, selon Steed le français de Mrs Peel est impeccable. On se souvient que le sien ne l’était pas moins dans Avec vue imprenable quand il se faisait passer pour un fin gourmet tout droit sorti de notre hexagone. Enfin, on découvre avec surprise, et ce pour la première fois, l’intérieur du chapeau melon de Steed. Il contient un pass rouge lui donnant accès à tous les dossiers du ministère. Les décors manquent singulièrement d’originalité, à l’image du scénario. On remarquera seulement l’extérieur rutilant et tellement anglais du Dr Creswell. Beaucoup de mini-jupes affriolantes pour Mrs Peel. Une seule fausse note, une robe à fleurs terriblement démodée qui nous fait penser aux futures tenues de Purdey dans les New Avengers. Laurie Johnson a écrit une des meilleures bande-son de la saison et réussit, comme le réalisateur, à insuffler beaucoup de rythme. EN BREF : Une intrigue SF faiblarde, compensée par un humour savoureux et une réalisation brillante.
Estuaire44 15 Septembre 2013
Une pénible impression de déjà-vu impacte lourdement La Dynamo vivante, tant son thème et son modus operandi évoquent les déjà peu concluants Interférences et Cybernautes. En guise d'intrigue, on y suit avec le même ennui pesant la litanie des meurtres et destructions causés par un similaire destructeur invincible supposé frapper les esprits. La victoire survenant à la suite d'une affaire de bottes rappelle Le vengeur volant. Rien de nouveau sous le soleil, tandis que l'antagoniste du jour s'offre jusqu'au luxe de paraître inepte. En effet, rien d'empêche de l'occire à bout portant, car il demeure biologique, contrairement à la ferraille des robots et androïdes, aussi basiques soit-ils. Rien ne manque à la convergence, puisque Williamson suscite aussi un bruit et une gestuelle caractéristiques, tout comme ses devanciers. A l'issue d'une saison déjà marquée par tant de suites et remakes, cet aspect vient confirmer un sentiment d'épuisement créatif et de fin de cycle. La série avait effectivement à se régénérer en saison 6, quelques soient les imperfections et maladresses que cela puisse susciter à cette occasion. Et pourtant cela reste un plaisir pour le spectateur que d'observer comment l'épisode se débat malgré tout pour survivre, contrairement à un Interférences promptement enseveli. Dans un récit demeurant globalement très sérieux (trop compte tenu de la minceur de son sujet), l'humour parvient malgré tout à se frayer un chemin. Le flirt d'une secrétaire pré Brazil par un Steed fort entreprenant divertit, de même que l'aspect délirant du « supplice » promis à Mrs Peel. Une nouvelle fois cette saison, on observe un rapprochement avec la série Batman tant le décor et les péripéties s'assimilent aux fameux cliffhangers de cette épatante série, en délire perpétuel. C'est tout juste si l'on n’entend pas le commentateur claironner « Un abominable péril menace Mrs Peel ! Est-ce la fin du Duo dynamique ? La suite Same Bat-time, same Bat-channel ! ». L'épisode bénéficie également d'une excellente distribution, Michael Latimer incarnant à la perfection la mégalomanie du super-vilain et Ray McAnally la brutalité de son concepteur. La mise en scène se montre également très animée, avec la curiosité supplémentaire d'effets spéciaux réussis, un exercice de style finalement pas si fréquent chez les Avengers. Une fois de plus la musique de Laurie Johnson fait merveille. Robert Day tire également le meilleur parti des décors, notamment en plein air, avec le retour réussi du Grove. On se situe loin de la morne forêt, filmée au ras des pâquerettes, d'Interférences. La similitude entre le Projet 90 et les thèses développées par Nikola Tesla pourra également séduire les amateurs de sciences dites spéculatives. Surtout la complicité, sinon l'attractivité, existant entre Steed et Mrs Peel illumine l'épisode. Tout au long du récit, Patrick Macnee et Diana Rigg se régalent et servent d'excellentes répliques, que Williamson sème à profusion, avec comme point d'orgue l'irrésistible tag conclusif. Se distingue ici l'aboutissement de la tendance de la seconde partie de saison explicitant la relation existant entre Steed et Mrs Peel, à croire que les Anglo-saxons ont raison de distinguer deux périodes à part entière. D'autant que nous sommes en octobre 1967 et qu'entre temps est survenu le fameux Summer of Love, à San Francisco comme à Londres. Les radios entonnent A Whiter Shade of Pale ou Strawberry Fields Forever, le vent tourne au psychédélisme mais aussi à l'exaltation de l'amour. Nos Avengers résultent parfaitement en résonance avec cette époque, soulignant que c'est bien leur relation qui constitue désormais le cœur et le moteur de la série, davantage que des intrigues usées de menaces contre l'Empire. Un beau moment, qu'un ironique recul (la séparation approche à grands pas) ne parvient pas à éclipser. EN BREF :Dans cette saison déjà si riche en reprises, l'intrigue ressemble trop à une resucée des Cybernautes ou d'Interférences. Néanmoins l'épisode sait capitaliser sur le charme des Avengers, comme le souligne un tag particulièrement lumineux. On s'amusera aussi des convergences avec les théories de Nikola Tesla. VIDÉO
Une secrétaire bien particulière ! INFORMATIONS COMPLÉMENTAIRES
![]() Tournage o Steed rend visite à Mankin dans son laboratoire. C'est The Building Research Station de Bricket Wood. La filature qui s'ensuit a bien été tournée à Bricket Wood. o Le British Rail Centre, The Grove à Watford, a de nouveau été utilisé. C'est le laboratoire de recherches désaffecté, Risley Dale. De nombreuses scènes, dont la finale, y ont été tournées. o Le fameux pont à Tyke's Water Lake à Elstree, que la série a rendu mondialement célèbre, fait une brève apparition lorsque Steed interrompt la pêche de Cynthia Wentworth-Howe. o Steed rend visite à Creswell et la Lotus de Mrs Peel fait son apparition. La scène fut tournée à Hillcrest, Arkley, aujourd'hui démoli. Continuité o D’après le site Mrs Peel, we’re needed, ce n’est ni Diana Rigg, ni Cyd Child qui conduit la Lotus puis se dirige à pied vers l’entreprise Wavel Electronics. Ce serait Diane Enright mais il n’est pas possible d’avoir un plan très net même s’il est évident que c’est ni l’actrice, ni la doublure des cascades (à gauche). Diane Enright conduit aussi la Lotus lorsque Mrs Peel arrive à Risley Dale (à droite). o Lorsque Steed regarde par la fenêtre de Risley Dale, l’extérieur est à l’évidence un ‘fake’, procédé souvent utilisé (à gauche). Idem pour l’extérieur de la maison de Creswell (à droite). o En sortant de chez Mankin, Rocky Taylor conduit la Bentley, poursuivie par la camionnette bleue (à gauche). Les plans avec Patrick Macnee sont tournés en studio, comme d’habitude dans ce genre de situations. C’est également Rocky Taylor qui se bat dans le final (à droite). Détails o On retrouvera la Rover P6-2000 bleu clair immatriculée JLL376D dans Homicide et vieilles dentelles – (source : Voitures de rêve et séries cultes/éditions Yris). o Le ministère a quatre niveaux pour son personnel : confidential, secret, most secret, top hush. o Le panneau de l'entreprise de Jubert : Wavel, electronics limited. o Sur le passe de Steed, on peut lire ce qui suit : ‘PRIORITY PASS. John Steed 379905. London has been permitted access to all ministry files class A3-C7’ o À l'entrée de Risley Dale : "Risely Dale, electronic research laboratory, keep out". o La secrétaire top hush a des indéniables atouts qui ont passé la censure américaine très stricte sur certaines tenues portées par Diana Rigg. o Mrs Peel ne parle pas forcément toutes les langues qu’elle prétend. Dans The Correct Way to Kill, elle dit en russe : ‘dasvidania’ et dans cet épisode, ‘au revoir’ en français. Du vocabulaire que tout le monde sait sans avoir appris les langues concernées. o Le fourgon de Creswell est un Minor Morris type van, un modèle alors très populaire. Le constructeur Morris développa toute une série d'utilitaires dérivés de sa voiture vedette, la Minor. Celle-ci fut produite, sous diverses variantes, de 1948 à 1971, à près d'un million et demi d'exemplaires. La modicité de son prix et ses qualités robustes en ont fait l'un des symboles de la Grande-Bretagne d'après-guerre et du développement de sa classe moyenne. Elle fut dessinée par Sir Alec Issigonis, également père de la Mini. La version van fut produite à partir de 1953 et était bien connue des téléspectateurs lors de la diffusion de l'épisode, car elle équipait alors la poste britannique. Elle était également populaire chez les marchands de glace ambulants ! o Par son but d'obtenir une énergie illimitée et de conductité sans fil de l'électricité, le Projet 90 s'inspire clairement des théories du physicien serbe Nikola Tesla (1856-1943). Tesla fut l'auteur de découvertes concrètes (premiers alternateurs, réseaux de courant alternatif positif/négatif, nature de l'électromagnétisme, etc.), et d'innovations conduisant aux futurs radars et robots télécommandés. Mais sa légende demeure associée à ses théories non concrétisées d'une énergie cinétique gratuite et inépuisable, manipulable à volonté. Parmi ces visions figure effectivement la description d'une arme à énergie dirigée, destinée à équiper l'infanterie, mais davantage sous forme d'un rayon que par contact. Le mystère entourant ses projets a rendu Tesla très présent dans la culture populaire. Il est notamment l'un des personnages principaux de la série Sanctuary, participe aux Enquêtes de Murdoch, est l'un des héros de Walter dans Fringe, mais aussi l'un des créateur des Entrepôts de Warehouse 13, aux côtés de son rival Edison. Acteurs – Actrices o Ray McAnally (1926-1989) acteur irlandais. Il a failli devenir prêtre avant de se tourner vers le théâtre où il fit des débuts triomphants en 1962. Il ne fut véritablement reconnu qu'à la fin de sa vie pour des rôles au cinéma dans Mission, A Perfect Spy, mini-série d'après le roman de John Le Carré, My Left Foot et Nous ne sommes pas des anges qui lui ont valu trois récompenses. À la télévision, il participa à L'homme à la valise, Paul Temple et surtout à Mais qui est Steed ? de la saison 6. o Michael Latimer a participé à deux autres épisodes de la série : Le club de l'enfer, saison 4, et Les anges de la mort, TNA. Également vu dans Le Saint, Les professionnels et Regan. o Caroline Blakiston (1933) est présente dans des séries britanniques depuis quatre décennies, du Saint en 1966 à L'inspecteur Barnaby en 2005 en passant par Le Baron, Les champions , Département S, Paul Temple, Regan, Les mémoires de Sherlock Holmes. Elle a joué dans deux autres épisodes de la série : Dance With Death, saison 1, et surtout Les fossoyeurs, saison 4. o Sandor Elès (1936-2002) est né en Hongrie et a participé à de nombreuses séries britanniques cultes, à commencer, comme beaucoup, par Destination danger. Suivront Le Baron, Le Saint, Département S, L'aventurier, Jason King et Les professionnels. Vu au cinéma dans La lettre du Kremlin et dans un épisode de la saison 3, Concerto. À noter que… o A noter la réplique osée de Mrs Peel lorsque Creswell évoque Haworth : ‘His power is unlimited.’ Mrs Peel : ‘Balls’. o Le scénariste de l’épisode n’est pas Philip Levene comme indiqué sur la jaquette du DVD kiosque mais bien Tony Williamson. o Commentaire de Roger Marshall : « Un des problèmes de Chapeau melon était de trouver des lieux de tournage aussi bizarres que les personnages. Cette fois, nous avions trouvé à Norfolk un aéroport désert, dans la naphtaline depuis la guerre. Les bâtiments étaient restés tels que la Royal Air Force les avait laissés. La tour de contrôle était pleine d'oiseaux. Le réalisateur était ravi. Le comptable s’y opposa. Trop cher, trop de nuits blanches. Faites la même chose dans le Herfordshire. » (source : DVD 7 de la collection Optimum, Granada Plus Points) o Sur le DVD kiosque, les photos des épisodes Meurtres à épisodes et La dynamo vivante ont les titres inversés. o Coupures de presse lors de la 1re diffusion française. Fiche de La dynamo vivante des sites étrangers En anglais |
MEURTRES À ÉPISODES Steed chases a million – Emma runs off with it Tournage : Terminé le 2 août 1967 Diffusion : ITV, 28 octobre 1967 – 2e chaîne ORTF, 22 septembre 1968 Scénario : Philip Levene Réalisation : Robert Asher Barrie Ingham (Unwin), Robert Flemying (Lord Maxted), George Murcell (Needle), Leslie French (Rathbone), Geoffrey Chater (Jarvis), Simon Oates (Skelton), Clifford Cox (Chalmers), John Baker (Hallam), Les Crawford (Morgan), Frank Maher (Nicholls), Peter J Elliott (Williams). Résumé Des millionnaires sont rançonnés d'une étrange manière : leur meurtre est plusieurs fois mis en scène et simulé de telle façon qu'ils se résignent à payer, se sachant vulnérables. Épilogue Mrs Peel aide Steed à compter un million en pièces de "half penny". Il manque une pièce à Steed et Mrs Peel la lui offre : "You are now a self-made, fully fledged, half penny millionaire". CRITIQUES
![]() Denis Chauvet Avis : Cet épisode, au scénario à priori pas très Avengeresque, est caractéristique de la cinquième saison : répétitif mais surprenant ! Rarement, les histoires de chantage ont été orchestrées de cette manière dans d’autres séries. Pas beaucoup d’humour et, curieusement, c’est l’inoubliable vilain qui le manie admirablement dans cette aventure : "Dying is a very serious business. It’s so permanent !" Les seconds rôles sont tous très convaincants, à commencer par Skelton, le tueur froid, interprété par le futur Steed au théâtre, Simon Oates. Un épisode conventionnel, très dévalorisé pour cette raison chez nos amis anglo-saxons, qui reste un grand moment de la saison pour les fans. Sans oublier le plaisir de voir Mrs Peel grimper à l’arbre (je n’ai pas vu de doublure sur ce passage, cher collègue !). Avec le recul (nouvel avis, février 2012): Un excellent épisode malgré les actions répétitives ; deux méchants cyniques, de l’action, avec le bref retour du cuir, et une atmosphère intéressante. Pour ses détracteurs, Mrs Peel/Diana Rigg est explicite même dans des scènes où elle ne dit rien : lorsqu’Unwin l'aborde à la réception et qu'elle a la bouche pleine de petits fours et une coupe de champagne à la main par exemple. Et quel délicieux cynisme lorsqu’elle se demande comment Jarvis va venir :’In a hearse ?’. Pour faire court, c'est possible d'aimer la série sans en apprécier une des participantes -Tara, Cathy ou Purdey- mais ce n'est pas possible d'aimer la série sans apprécier Mrs Peel! Au fait, contrairement à mon avis sur le site, j’ai effectivement vu cette fois Cyd Child grimper à l’arbre ! Steed3003 9 janvier 2007 Une histoire de chantage dans les Avengers ? Les scénaristes continueraient-ils à se tourner vers le désagréable passé des premières saisons après l’exécrable Petit déjeuner trop lourd ? Heureusement, c’est ici Philip Levene le scénariste, gage, si ce n’est d’un excellent épisode, du moins de quelques sourires. Après la relative déception du Retour des cybernautes, Philip Levene reprend du poil de la bête. Le canevas de départ est tout sauf original, nous en conviendrons. Ce chantage de millionnaires pouvait légitimement inquiéter le spectateur. D’une part parce que ce genre d’histoires a été vu et revu à la télévision et au cinéma (on se souviendra notamment de Fantômas contre Scotland Yard). D’autre part, parce que cela nous rappelait les débuts chaotiques de la série, où les histoires de chantage étaient légion. Et pourtant, Philip Levene réussit le tour de force d’écrire une histoire aux tiroirs multiples et bourrée d’humour comme seule la série savait le faire. Même si l’intrigue reste de facture plutôt classique, elle a un côté ludique fort appréciable. L’idée de ces avertissements sous forme de meurtres, dont on ne sait jamais s'ils sont faux ou vrais, assure une tension omniprésente tout au long de l’épisode. Le suspense ne retombe ainsi jamais. On saluera aussi la qualité des dialogues, pleins d’esprit. En bref, les surprises s’enchaînent dans ce thriller particulièrement réussi. Robert Asher avait fait un excellent travail sur L’homme transparent. C’est aussi le cas ici, même si après quelques agréables sursauts de mises en scène (Le retour des cybernautes, La chasse au trésor), on revient au style plus pantouflard que l’on retrouve dans la majorité des épisodes de cette 5e saison. C'est-à-dire des cadres soignés, pas trop de mouvements, beaucoup de plans américains et de plans moyens. Un style aussi agréable et confortable qu’impersonnel. Surtout pour une série où chaque épisode se veut être un vrai film à part entière. On reprochera ainsi à la réalisation de Meurtres à épisodes un aspect figé et un manque global d’ampleur, comme on l’avait déjà fait pour de nombreux épisodes auparavant. À remarquer toutefois, un superbe plan en ombres chinoises ! Les scènes de combat sont fort réussies, notamment celle se déroulant en milieu aquatique. Une première dans la série (cf vidéo) ! L’explosion finale est ridicule : on entend un boum, puis on voit un pneu avec de la fumée. Problème de budget ? On notera aussi quelques problèmes de doublures trop visibles, tare récurrente. Par exemple, lorsque Mrs Peel grimpe les murs de la maison de M Rathbone on distingue sans aucune difficulté Cyd Child. À croire parfois qu’il faudrait indiquer deux actrices pour le personnage de Mrs Peel, tant les traits de la cascadeuse nous deviennent, à force, familiers ! Au niveau de la distribution, Diana Rigg et Patrick Macnee sont en grande forme après le passage à vide d’Un petit déjeuner trop lourd. Rien de particulier à noter dans les seconds rôles : dans la bonne moyenne de la série. Steed utilise un gadget pour tracer une victime du maître chanteur dans le dernier tiers de l’épisode. Un fait rarissime dans une série pourtant qualifiée (à tort et vous le savez cher lecteur !) de série d’espionnage. Par ailleurs, Steed serait-il numismate ? On découvre en effet dans le tag final qu’il possède 999 999 demi penny ! Beaucoup d’intérieurs cossus dans cet épisode, inévitablement puisque l’on y parle de racket de millionnaire. Voguant entre style classique (le manoir de Rathbone) et moderne (celui d'Unwin), ils sont tous extrêmement soignés. On remarquera aussi le repaire original du méchant, planqué dans une immense botte de foin ! La déception est de mise pour la garde-robe de Mrs Peel dans cet épisode, à croire que les costumières se sont concentrées sur l'emmapeeler en cuir tant attendu qui, il est vrai, fait toujours son petit effet. Le reste est pour une fois de bien mauvais goût. Que ce soit pour son manteau froufoutant blanc digne de Joséphine Baker cachant un vrai filet de pêche tout aussi blanc mais aussi son chemisier bleu à rayures, tout cela a bien mal vieilli. La musique de Laurie Johnson accentue superbement les moments de tension, ne cessant jamais de jouer avec les nerfs des télespectateurs. EN BREF : Un thriller plein de suspense et d’humour.
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On reproche parfois à l'épisode de se contenter de recycler l'un des marronniers du récit policier, le chantage crapuleux. Mais c'est minorer le remarquable travail de stylisation opéré par la mise en scène, au service d'une intrigue une nouvelle fois remarquablement astucieuse de la part de Levene. Tout comme La chasse au trésor avait dynamisé l'espionnite en recourant à la comédie échevelée, Meurtre par épisodes va pimenter le polar par l'Etrange. Une nouvelle fois la série excelle sur le mélange des genres, tout en variant ses effets, le procédé ne se limitant décidément pas à la seule immixtion de la Science-fiction. Évidemment, le sel de l'épisode se constitue avant tout des énigmatiques simulacres de meurtres. Grâce à une imagination sans cesse renouvelée, Levene y détourne magistralement le rituel de la série consistant à aligner les assassinats comme à la parade. Cette prise à rebrousse-poil crée un suspense constant et déstabilisant, tout en étonnant par la variété des moyens utilisés. L'effet se voit encore démultiplié grâce à la réalisation hautement suggestive de Robert Asher. Le savoir-faire du metteur en scène, fruit d'une déjà longue expérience, s'impose à chaque plan, parfaitement associé à la musique de Johnson. Robert est également le frère de Jack Asher, cinématographe et directeur de la photographie ayant fait les belles heures de la Hammer (The Curse of Frankenstein, Dracula, The Hound Of Baskervilles, etc.). Il est patent que Robert s'inspire de la meilleure tradition du genre -décors très travaillés, maîtrise de l'éclairage et des gros plans-, tout en sachant la renouveler et l'adapter au format télévisuel. Carrefour de différents talents, ces précieuses scènes bénéficient également de la remarquable interprétation de Simon Oates, parfait en incarnation de la mort inexorablement en marche, à la lisière du Fantastique. Needle apporte lui aussi une vraie valeur ajoutée à l'épisode. Par sa mégalomanie satisfaite, ses interventions hors normes et l'originalité de son antre, il prouve qu'un excellent Diabolical Mastermind peut s'épanouir sans recours à la Science-fiction ou à des plans de domination mondiale. George Murcell, tout comme Oates, illumine l'épisode de son talent. L'esprit diabolique et le tueur infaillible reconstituent d'ailleurs avec réussite le tandem proverbial des James Bond. Par ailleurs, Levene n'hésite pas à s'aventurer sur le terrain de la satire sociale, opposant une ribambelle de patriciens lâches, cupides ou cruels à des surdoués se riant de leur puissance et de leurs protections. Sans l'aspect ignoble des meurtres et du chantage, on pourrait évoquer Arsène Lupin, mais Fantomas n'est pas loin. L'ensemble de la distribution manifeste une indéniable saveur, à l'instar de Patrick Macnee et Diana Rigg, toujours davantage complices et euphoriques, alors que s'égrènent les derniers opus de leur formidable coopération. Mrs Peel se voit cette fois mise en avant, des cocktails des premiers cercles de la City aux remarquables scènes d'action mettant en exergue l'emblématique pont de Tyke's Water Lake. Pour une fois sa maestria dn matière de changement de vêtures semble prise en défaut, la robe de cocktail paraissant incongrue pour l'infiltration d'une forteresse, mais telle est la rude existence d'une talentueuse amatrice. Elle se rattrape avec le fastueux retour des tenues de cuir, avec une panoplie faisant honneur à cette grande tradition de la série. Jusqu'à l'affrontement final, Steed se contente de suivre l'action, mais les scènes entre Avengers pétillent réellement d'amusement devant la comédie humaine des puissants. Quelques maladresses viennent toutefois relativiser le succès de Meurtres par épisodes. Il reste dommage que le sort d'Unwin demeurât flou, du fait de son importante implication dans les évènements. On regrette vivement que le duel entre Steed et Skelton soit aussi vite expédié, alors qu'il était attendu de longue date. Imagine-t-on Bons baisers de Russie avec la confrontation finale entre 007 et Red Grant limitée à un plan de deux secondes ? Surtout il est lamentable que l'excellent Needle connaisse une conclusion en forme de gros rire et de gag de cartoon hors sujet. La série est diffusée depuis relativement peu de temps aux USA et elle converge déjà vers Tex Avery, un spectacle certes appréciable; mais de nature différente. Alors que l'exercice laissait à désirer ces derniers temps, le tag final se montre lui remarquable, mais sans parvenir à effacer cette impression de gâchis. EN BREF : Sensationnelles et jamais répétitives, les scènes de meurtres pimentent une habile intrigue également portée par deux méchants de grande classe et une corrosive satire sociale. Dommage qu'un gag hors sujet en sabote la conclusion. VIDÉO
Le combat aquatique de Emma Peel ! INFORMATIONS COMPLÉMENTAIRES
![]() Tournage o Le pont qui sert de point de réception de la valise, Bridge Farm dans l’épisode, apparaît notamment au générique de la saison Tara King (générique des armures). C'est le fameux pont à Tyke's Water Lake, Elstree maintes fois utilisé dans la série. Il est également visible, entre autres, lorsque Mrs Peel et Steed rentrent de soirée au début de Du miel pour le prince et lorsqu'ils se rendent à la base militaire dans L'heure perdue, tous les deux saison 4. o Mrs Peel observe Rathbone se rendre à sa banque. La scène a été tournée à Watford. o La demeure d'Unwin est Edgwarebury Hotel à Elstree. o Unwin quitte ses bureaux et se retrouve menacé par Skelton. Scène tournée à Londres, Macdonald Road. o Les scènes de filature ont été tournées aux alentours de Ridge. Continuité o On peut voir la roue d'une caméra travelling en bas à gauche de l'écran (surtout dans la version Dvd) lorsqu'Emma, tenant en respect un comparse de Needle, passe devant une meule de foin. o Pendant la scène de bagarre dans la rivière, les cheveux de Mrs Peel sont successivement mouillés, secs puis de nouveau mouillés : plusieurs prises ont été nécessaires ! o Lorsque Mrs Peel grimpe les murs de la maison de Rathbone, on distingue sans aucune difficulté Cyd Child, la doublure (à gauche). Par contre, il est de notoriété publique que Cyd Child a doublé Diana Rigg dans la scène de bagarre sur le pont (voir ‘A noter que…’) ; pourtant, contrairement à certaines fois, le montage est très bien fait et ne laisse pratiquement pas apparaître le subterfuge (à droite). o Lorsque Rathbone quitte la banque, ce n’est pas lui qui conduit. La doublure est bien plus jeune que l’acteur. o Ce n’est pas Patrick Macnee qui arrive en Bentley chez Unwin. Les gros plans ont été tournés en studio (à gauche). Ce n’est pas non plus l’acteur qui conduit lors de la filature d’Unwin mais une doublure, Rocky Taylor ou Paul Weston (à droite). Détails o La serrure de Jarvis semble avoir déjà été fracturée. o La réception chez le millionnaire Unwin a lieu un 24 août à 17h30. o Contrairement aux fameuses règles, il y a un peu de sang sur la chemise de Jarvis. o Le lion qui a tant effrayé Sir Andrew (La porte de la mort) est à la porte de Rathbone ! o Emma donne à Steed une pièce d'un demi penny de 1947 pour faire son million. o La Land Rover chassis court immatriculée 695EAC réapparaîtra dans L'invasion des terriens (source : Voitures de rêve et séries cultes/éditions Yris). o Needle en anglais signifie "aiguille" : quoi de plus naturel que son repaire se trouve dans une meule de foin ! o Lorsque la Rolls de Skelton bloque Unwin dans le parking, on peut y lire : "No smoking – Tanks of vehicles not to be filled or emptied whilst in garage." [Ne pas fumer – Ne pas remplir ou vider les réservoirs des véhicules au garage.] o Grâce à l’aide irremplaçable de Mrs Peel, Steed devient millionnaire, mais en demi-pennies ! L’épisode étant diffusé avant l’adoption du système décimal par le Royaume-Uni (1970), il faut encore 240 pennies, et non 100, pour valoir une livre. Il faudrait donc 480 fois la fortune de Steed pour payer la rançon d’un million de livres exigée par Needle ! o Pour atteindre le compte exact, Mrs Peel offre une demi penny de 1947 à Steed. Or, de nos jours, une telle pièce, en parfait état, est estimée à huit livres. Si son magot se constituait uniquement de demi-pennies de 1947, Steed serait aujourd’hui huit fois millionnaire en livre. o Le demi-penny côté face (visible dans le carton) montre le souverain alors sur le trône, soit George VI (1936-1952), le père d’Elizabeth II et l’un des deux protagonistes du film Le discours du Roi 2010). Les termes latins entourant le visage signifient en abrégé George VI by the Grace of God King of all the Britons, Defender of the Faith and Emperor of India. o Emma nous montre le côté face, avec la gravure d’un navire représentant le Golden Hind (Biche dorée), le galion du fameux navigateur anglais Francis Drake. A son bord Drake réalisa le tour du monde, de 1577 à 1580, à travers le Détroit de Magellan et en pillant au passage les possessions espagnoles d’Amérique du Sud. Dans la culture populaire le Golden Hind est devenu le symbole de la domination maritime britannique. Il apparaît au générique du feuilleton à succès diffusé en 1963 par ITV, narrant cette épopée (Sir Francis Drake). o La voiture avec laquelle Skelton manque de renverser Unwin est une Jaguar MKII. Ce modèle apparaît à diverses reprises au cours de la série. o Unwin conduit une Reliant Scimitar GT. Cette gamme de voitures de sport connut un grand succès des années 60 aux 80. o La voiture de Rathbone est une Lincoln Model L 3 de 1929. Ces voitures constituent la gamme de prestige de Ford depuis les années 20. Grâce à un don fait à la Maison Blanche, les Lincoln servirent aux parades des présidents américains de 1921 à 1993 (quand Bill Clinton préféra les Cadillac). La marque reste ainsi associée à l’assassinat de JFK, en 1963. Acteurs – Actrices o George Murcell (1925-1998) a surtout joué des rôles dans des séries télévisées : Destination danger, Le Baron (deux épisodes), Le Saint (trois épisodes), Les champions (deux épisodes), Amicalement vôtre, Jason King, Les professionnels, ainsi que Square Root of Evil, un épisode de la saison 1 des Avengers. De très brèves apparitions au cinéma dont des petits rôles dans le pré-générique d'On ne vit que deux fois et The Assassination Bureau avec Diana Rigg et Telly Savalas. o Simon Oates (1932-2009) a joué dans L'homme à la valise, Département S, Jason King, Les professionnels, Bergerac. Il a participé à deux autres épisodes de la série : Le document disparu, saison 6, et Otage des New Avengers. En 1971, il sera John Steed au théâtre. o Geoffrey Chater (1921) a débuté sa carrière en 1955. Il a joué également dans l'épisode À vos souhaits de la saison 6 et dans Le Saint, Département S, Les champions, Paul Temple, Jason King, Bergerac et plus récemment L'inspecteur Barnaby. o Frank Maher est également présent dans les épisodes Le cinq novembre, Balles costumées et Les petits miracles (tous saison 3). Il est la doublure de Patrick MacGoohan dans Le prisonnier. Il a joué aussi dans Destination danger, L'homme à la valise, Le Saint, Amicalement vôtre, Cosmos 1999. À noter que… o La seule apparition (plutôt brève) d'Emma Peel en cuir durant la saison couleurs. Diana Rigg détestait ces combinaisons en cuir, raison pour laquelle elles ont disparu pratiquement de la saison couleurs. De plus, ce nouveau modèle à £400 n'a pas résisté à la bagarre près du pont. Cyd Child (la doublure de Diana Rigg) avouait que la tenue était définitivement "kaput" après la prise de la scène. (terme employé durant l'interview disponible sur les bonus DVD). o Lors d’une des pseudos tentatives d’assassinat, Rathbone découvre que le fond de son verre indique que celui-ci contenait du poison. L’idée se voit reprise dans l’épisode The Girl Who Was Death du Prisonnier. Le Numéro 6 (bon, John Drake) connaît la même mésaventure dans un pub, la fatale Sonia se substituant à Skelton. Le fond de la chope contient d’ailleurs un intiulé proche des messages de ce dernier : You have just been poisoned. o Introduction de Patrick Macnee : « Pour les télespectateurs qui voulaient revoir Diana en cuir, les producteurs ont décidé qu'Emma devrait peut-être avoir un nouveau costume en cuir noir moulant. Diana porte ce costume dans cet épisode. Un costume qui lui va très bien d’ailleurs ! On ne l’a jamais revue avec. Les coutures ne cessaient de se déchirer. » (source : DVD 6 de la collection Optimum, Granada Plus Points) o Cyd Child doubla Diana Rigg dans la bagarre sous le pont (cf vidéo). Elle lutta avec le cascadeur Les Crawford qui, très blagueur, s’amusa à faire couler plusieurs fois la cascadeuse. Ce genre de scènes ne peut pas être vraiment répété et Ray Austin leur avait conseillé de faire des mouvements simples, d’apparaître puis de disparaître sous l’eau. (Stay Tuned : The Perils of Cyd, Dave Rogers) . o Mrs Peel est également en cuir et en couleur dans le petit film promotionnel : The Strange Case of the Missing Corpse. o Coupures de presse lors de la 1re diffusion française. Fiche de Meurtres à épisodes des sites étrangers En anglais |
UN PETIT DÉJEUNER TROP LOURD Steed dabbles in Tycoonery – Emma in Chicanery Tournage : Terminé le 20 juillet 1967 Diffusion : ITV, 14 octobre 1967 - 2e Chaîne ORTF, 15 septembre 1968 Scénario : Roger Marshall Réalisation : Robert Day Cecil Parker (Glover), Yolande Turner (Miss Pegram), David Langton (Sir James Arnell), Pauline Delaney (Mrs. Rhodes), Anneke Wills (Judy), Cardew Robinson (Minister), Eric Woofe (1st assistant), Philippe Monnet (2nd assistant), Richard Curnock (Rhodes), Jon Laurimore (Security man), Richard Owens (Mechanic), Michael Rothwell (Kennel man), Yole Marinelli (Jerezina), Christopher Greatorex (1st doctor), Nigel Lambert (2nd doctor). Résumé On retrouve £50,000 en diamants dans l'estomac d'un accidenté de la route. L'enquête conduit les Avengers jusqu'à l'entreprise Litoff. Ce dernier est invisible et ses associés semblent décidés à transformer les biens en liquide le plus rapidement possible… Épilogue Steed n'apprécie ni la cravate avec un dalmatien ni les deux chiens de Mrs Peel. "Mrs Peel, I'm an Englishman and therefore a dog lover, but I prefer not to have dogs either on my domain or upon my necktie" [Mrs Peel, je suis anglais et par conséquent un ami des chiens mais je n'aime pas les avoir dans ma demeure ni sur ma cravate.] CRITIQUES
![]() Denis Chauvet Avis : Ce n’est pas un des meilleurs Cathy Gale qui bénéficie d’un dépoussiérage et d’une mise en couleur ; néanmoins, cet épisode donne un aperçu de ces saisons. Beaucoup de dialogues, peu d’humour et d’extérieurs (un beau cimetière néanmoins) et surtout, rien d’Avengeresque dans le scénario ! La musique stridente casse les oreilles et les échanges boursiers, dès le début de l’épisode, lassent rapidement. L’intérêt réside dans les répliques entre Steed et Mrs Peel et la présence de Cecil Parker (qui veut se venger des belles femmes !). Un remake mal choisi qui ne va pas inciter les fans à se plonger dans les premières saisons plutôt rébarbatives. Ce petit déjeuner est, dans l’ensemble, assez indigeste. Avec le recul (nouvel avis, février 2012): Un des plus mauvais épisodes de la cinquième saison avec une approche boursière bien moins intéressante que dans Meurtre par téléphone ; les acteurs y sont pour beaucoup et la scène post-générique est une des plus ennuyeuses de la saison. Quelques bons moments néanmoins mais cet opus suinte beaucoup trop l’ennui des saisons Cathy Gale. S’il fallait faire des remakes, pourquoi ne pas prendre les meilleurs comme Monsieur Nounours, sûrement le seul que je n’ai pu tenir jusqu’au bout ! Peu d’humour et pas une bonne musique. Reste Glover et les tenues de Mrs Peel….comparées à l’ensemble pyjama violine de Miss Pegram ! Deux melons tirant vers 1,5. Steed3003 28 décembre 2006 Après le remake de Ne vous retournez pas (saison 3) et la suite des Cybernautes (saison 4), les scénaristes des Avengers, visiblement en panne d’inspiration, nous servent un nouveau remake. Ils ont bizarrement opté pour La mort d’un grand danois (saison 2), loin d’être un des meilleurs Cathy Gale. Le scénario de Roger Marshall suit quasiment au détail près, et parfois même à la ligne de dialogue, celui de l’épisode original. Un épisode dont il avait déjà participé à l'écriture. Par conséquent plane sur ce Petit déjeuner trop lourd l’ombre du sérieux et de l’ennui des saisons 2 et 3. Tout d’abord, pourquoi avoir choisi de nous immerger dans l’univers boursier ? Roger Marshall nous avait de plus déjà fait ce coup avec le médiocre Meurtre par téléphone. Situer l’action des Avengers dans la finance promet un épisode aussi excitant que la lecture des Échos. On s’y approche ici très dangereusement. L’intrigue en elle-même manque de folie, d’humour et de dérision ; à l’image des premières saisons. On retrouve aussi les tunnels de dialogues interminables de ces saisons. Nous assiston donc à un bien désagréable retour en arrière. Cette histoire de complot crapuleux s’avère vite sans intérêt et seul le personnage du majordome Glover réussit à nous faire passer quelques bons moments. En bref, un mauvais parfum flotte sur cet épisode, celui des difficiles débuts de la série. Robert Day retombe ici assez lamentablement après son impeccable mise en scène sur Le retour des cybernautes. Visiblement nostalgique du support vidéo, il opère lui aussi un retour en arrière. Les scènes de dialogues sont filmées incroyablement platement, ce qui devient vite insupportable pour un épisode aussi bavard. Les deux seules scènes de combat sont une nouvelle fois gâchées par des doublures aussi discrètes que des taches de ketchup sur une chemise blanche. Un travail de tâcheron, bien décevant après l’étincelle du Retour des cybernautes. Heureusement, la distribution se décarcasse plutôt bien ; hormis nos deux acteurs vedettes en roue libre. On saluera à ce sujet la présence du français Philippe Monnet qui bénéficie de quelques répliques dans notre langue. Cocorico ! En bref, un travail en deçà d’un standard décent qui ne fait qu’accélérer la déliquescence de ce Petit déjeuner trop lourd. « What a marvellous dog I used to have one myself ! » [« Quel beau chien, j’en avais un pareil ! »] dit Steed au majordome Glover. Cette réplique, déjà présente dans l’épisode original, rappelle le brave Pongo à notre mémoire. En effet, Steed avait un chien au début de la série ; mais porté disparu depuis la saison 4… À la fin de l’épisode, Steed nous apprend que, malgré son affection pour la race canine, il n’a aucune envie d’avoir un animal de compagnie chez lui. Par ailleurs, Steed et Mrs Peel lisent Le Times, en même temps, on les aurait difficilement vus parcourir Le Sun ! Le magasin de marionnettes est plutôt réussi, même si, à l’image de l’épisode, il lui manque tout de même ce grain de fantaisie qui rend les décors de la série uniques. À cet égard, le magasin de cravates est nettement plus dans l’esprit des Avengers. La garde-robe de Mrs Peel sera notre seule consolation pour cet épisode. Nous avons droit à un vrai défilé de mode : ensemble vert puis rose (couleur rarement portée par l’actrice et qui lui sied pourtant parfaitement), emmapeeler bleu foncé/blanc, casquette en tweed… Cet épisode nous permet aussi d’apprendre que le chapeau melon de Steed provient d’un styliste nommé Benson. Laurie Johnson tente désespérément d’apporter un tant soi peu de rythme. Au final, sa musique constamment assourdissante nous donne plutôt envie d’arrêter au plus vite le visionnage ! EN BREF : Cet épisode de remplissage est un remake inutile et indigne de la qualité de cette saison. Il ne cesse de nous rappeler les débuts laborieux de la série.
Estuaire44 15 Septembre 2013 Un petit déjeuner trop lourd reste le seul de ces remakes d'épisodes Cathy Gale servant de moteur auxiliaire à cette cinquième saison à apporter une vraie plus-value à l'original, après le désastre à peu près complet du Dernier des Sept et l'édulcoration dispendieuse du Joker. Mais, ne rêvons pas, ce n'est pas tant dû à un résultat enthousiasmant qu'à l'insigne faiblesse de Mort d'un Grand Danois, sans doute la moins captivante des aventures de l'énergique anthropologue. En effet, cette copie souvent littérale conserve intactes les tares de la première version. On retrouve une intrigue très commune et verbeuse, dépourvue d'humour et dont la prétendue vraisemblance s'assimile à de l'ennui. On se demande ce qui suscite au juste la mobilisation des Avengers sur une telle affaire. La chasse au trésor avait su développer un récit d'espionnage ludique et original, sans avoir recours à la Science-fiction, rien de tel ici. Le monde boursier, tel que décrit ici, manque considérablement de souffle. Nos héros, hormis l'incontournable combat final, n'ont vraiment pas grand chose à accomplir, singulièrement Mrs Peel. Pourtant l'épisode parvient à insérer un lot d'améliorations bien réelles. On apprécie évidemment la progression de la qualité visuelle et sonore de la production, ainsi que l'introduction de quelques scènes en extérieur, dont l'absence suscitait une véritable sensation d'enfermement au cours des longs tunnels verbaux. La mise en scène demeure plate, mais tout de même libérée des contraintes des tournages des premières années et dotée de davantage de moyens. Marshall sait conserver la dimension anglaise du récit, notamment grâce au précieux Glover, doté des meilleures répliques de l'épisode. L'excellent Cecil Parker parvient à relativiser la nostalgie de la prestation de John Laurie. L’auteur a également le bon sens d'effacer la scène de l'odalisque au tourne-disque, qui aurait aussi peu convenu à Mrs Peel qu'à Mrs Gale. On retrouve également avec plaisir Anneke Wills , fraichement débarquée du TARDIS et conservant la dernière coiffure de Polly, pour un impromptu au design très Swinging London avec la toujours élégante Emma. Surtout, l'inversion du genre de l'adversaire principal apporte du piquant, d'autant que Yolande Turner manifeste une vraie présence. Le féroce combat féminin final demeure spectaculaire. Au total, sans atteindre les standards de la série, Un petit déjeuner trop lourd résulte nettement plus regardable que son inspirateur. EN BREF : Ce remake présente le mérite d'être le seul à réellement améliorer son original, certes particulièrement insignifiant. Sans en effacer les tares, il l'adorne d'extérieurs et d'une habile inversion du genre de l'antagoniste, avec une pétillante Yolande Turner. VIDÉO
Les aveux d'un majordome frustré ! INFORMATIONS COMPLÉMENTAIRES
![]() Tournage o Les extérieurs de l'hôpital – Whitton Cottage Hospital – sont ceux du studio de tournage : Associated British Elstree Studios, Shenley Road à Borehamwood. o La scène du garage a été tournée à Hockliffe dans le Bedfordshire. o Les bureaux de l'entreprise Litoff se trouvent à Bryanston Street à Londres dans la Marble Arch Tower. On aperçoit le panonceau Borough of St Marybone à l’arrivée de Steed. Cette tour a 23 étages et une hauteur de 82 m. Sa construction fut achevée en 1966. Continuité o On aperçoit Big Ben des bureaux Litoff mais c’est à l’évidence un trompe-l’œil, même si Steed croit voir bouger l’horloge. o Les heures indiquées par les horloges dans les bureaux Litoff ont tendance à changer inopinément (source : Mrs Peel, we’re needed). o C’est une doublure qui conduit la Bentley lors des deux visites de Steed à l’organisation Litoff. o La scène où Steed s’introduit de nuit dans les bureaux de l’organisation Litoff sur la musique des Chevaliers de la mort est ratée à plusieurs titres ; il est d’abord évident que cette action n’est pas crédible et puis, un plan montre les pieds de Steed sur la corniche alors qu’il n’a pas encore enjambé la fenêtre. o Diana Rigg fait la bagarre elle-même près de la Rolls car Cyd Child s’est blessée aux répétitions tandis que c’est bien la cascadeuse qui effectue le combat final. Détails o Lorsque Mrs Rhodes allume sa radio, la musique qu'on entend est celle de La danse macabre. o Les rideaux et le mobilier horribles du bureau de l’organisation Litoff referont leur apparition dans l'appartement de Tara King la saison suivante. o Soyez attentifs : la doublure de Diana Rigg, Cyd Child, a un petit rôle dans la scène de l’accident de l’introduction. o Steed fait référence à Pongo, le chien qu’il possédait dans les saisons Cathy Gale, en déclarant à Glover : "I used to have one myself." [J’en avais un pareil !] o Le nom du cimetière pour chiens est The Happy Valley Pet Cemetery. o Mrs Peel cite Faust en quittant la boutique de cravates : « And the Devil claims his soul. ». Le docteur Faust est le protagoniste d'un conte populaire allemand qui a été employé comme base de beaucoup d’œuvres de fiction. Ce conte relate le destin d'un homme instruit, Johann Faust, qui appelle le diable à son aide, et offre de lui vendre son âme à condition que le diable accepte de le servir pendant 24 ans. Il signe avec le diable, souvent nommé Méphistophélès, la reddition de son âme. Dans la plupart des versions ultérieures du conte, l’âme de Faust demeure sienne après que le diable eut accompli ses vœux. (source : Wikipédia). o Steed et Mrs Peel s’entraînent à la ventriloquie, comme dans le tag de Comment réussir un assassinat – saison 4. Rien à voir avec la chance du débutant… surtout que Steed bénéficie de l’aide du mécanicien ! Acteurs – Actrices o Cecil Parker (1897-1971) fit ses débuts au théâtre en 1922 et dès les années 40, il participa à de nombreux films, principalement dans des seconds rôles. Parmi les plus connus, des comédies avec Sir Alec Guiness (L'homme au complet blanc, Father Brown, Tueurs de dames), des films d'Hitchcock (Une femme disparaît, Les amants du capricorne) ou d'autres productions (Sherlock Holmes contre Jack l'éventreur). o David Langton (1912-1994) a joué dans deux autres épisodes : Le mauritius penny, saison 2, et Le cinq novembre, saison 3. Il a joué aussi dans Les champions mais surtout dans la série Upstairs, Downstairs de 1971 à 1975. Son dernier rôle est dans la série Sherlock Holmes en 1991. o Philippe Monnet est un acteur francophone ayant également joué dans Le champignon et L'explosion au début des années 70, tous les deux de Marc Simenon. o Anneke Wills (1941) est née aux Pays-Bas et a commencé sa carrière à l'âge de 11 ans dans des séries pour enfants. Dans les années 60, on l'a vue dans Le Saint et Some People mais le rôle de Polly dans Doctor Who la fit vraiment connaître. Elle abandonna le métier au début des années 70 et elle s'installa en Belgique, en Inde, aux États-Unis et au Canada avant de revenir en Angleterre. Elle a également joué dans Balles costumées de la saison 3. À noter que… o Introduction de Patrick Macnee : « La Bentley tombait en panne aux pires moments. Souvent, je descendais les pentes en roue libre ou poussais la Bentley dans le cadre. Ce n’était pas grave, ce qui comptait, c’était que ces voitures étaient parfaites pour Steed. » (source : DVD 6 de la collection Optimum, Granada Plus Points) o Lorsque Steed arrive dans les bureaux et qu’il passe devant Miss Pegram pour se diriger vers la fenêtre et ‘Big Ben’, il déclare : ‘I could have sworn that Big Ben moved’ traduit par : ’La même activité règne-t-elle ici chaque jour’ ce qui ne colle pas avec l’action. Encore une preuve que toute cette adaptation française fait perdre, au moins, 30 % de la valeur de chaque épisode…. o Cyd Child doubla Diana Rigg dans le combat final 100% féminin. La production aimait placer de temps à autre des combats entre femmes, la coiffure défaite. Pour cette bagarre, Mrs Peel a une casquette et, afin de suivre les instructions du réalisateur, Cyd Child utilisa une barrette pour libérer ses cheveux au moment voulu. (Stay Tuned : The Perils of Cyd , Dave Rogers). o Quelques coquilles de sous-titrages en français sur les DVD Studio Canal : « œil » devient « oil » à deux reprises et « cœur » devient « cour ». o Remake de l'épisode Mort d'un grand danois – saison 1962/1963. Bien que Roger Marshall soit crédité pour le scénario, c'est Brian Clemens qui adapta la première version. Roger Marshall confesse qu’un manque d’inspiration est à l’origine de ce recyclage d’épisode. Il souligne néanmoins qu’ils ont changé le sexe du vilain ; le personnage de Miss Pegram est un homme dans la version Cathy Gale. (source : DVD 6 de la collection Optimum, Granada Plus Points). o L'assassinat d'une femme (Mrs Rhodes) est un autre tabou de la série transgressé dans cet épisode. o Le titre allemand est plus explicite : "Wo der Hund begraben liegt." C’est le seul titre étranger qui ne fasse pas référence au petit déjeuner mais au cimetière. o Dans la gallerie photos Optimum, on peut voir un cliché de tournage assez rare : Patrick Macnee et Diana Rigg, tous les deux la cigarette à la main, discutent avec le réalisateur, Robert Day. o Coupures de presse lors de la 1re diffusion française.
En anglais |
LA CHASSE AU TRÉSOR Steed rallies around – Emma drives for her life Tournage : Terminé le 5 juillet 1967 Diffusion : ITV, 21 octobre 1967 – 2e Chaîne ORTF, 3 septembre 1968 Scénario : Michael Winder Réalisation : Sidney Hayers Norman Bowler (Mike), Valerie Van Ost (Penny), Edwin Richfield (Alex), Neil McCarthy (Carl), Arthur Lowe (Benstead), Ivor Dean (Bates), Rio Fanning (Danvers), Penny Bird (Miss Peabody), Gerry Crampton (1st guest), Peter J. Elliott (2nd guest). Résumé Lorsqu'un agent cache des documents chez un organisateur de rallies, les Avengers n'ont pas d'autre choix que de prendre part à la course. Ils ne sont pas les seuls participants à convoiter ces documents… Épilogue Mrs Peel teste le nouveau rasoir électrique de Steed qui fait un bruit de voiture de course. En passant la "marche arrière", elle se retrouve avec une moustache ! CRITIQUES
![]() Denis Chauvet Avis : Un épisode attrayant et particulièrement divertissant. Cette chasse au trésor est une balade agréable dans la campagne anglaise bucolique. Benstead est un excentrique sympathique qui disparaît beaucoup trop tôt (la séquence de la bière pression est cocasse). L'humour est omniprésent et les devil minds, pourtant plus rares dans la saison 5, refont une apparition remarquée : l'échange à double entente entre Steed et Benstead au sujet du "châssis" est un modèle du genre ! La musique, entraînante dès les premières scènes, contribue à la réussite de cette aventure légère et sans temps mort. Les quelques points négatifs se résument au rôle dévalorisant de la ravissante Valerie Van Ost et aux nombreux plans rapprochés de scènes en voitures tournés en studio. Avec le recul (nouvel avis, janvier 2012): Toujours trois melons pour cet épisode, certes enlevé, mouvementé et guilleret, mais à regarder dans son fauteuil à bonne distance de l’écran. C’est, en effet, un festival de scènes en studio et les doublures ont, au moins, autant de temps de présence que les vedettes. Ceci dit, on ne s’ennuie pas une minute et l’épisode ne souffre pas à la rediffusion avec une musique bien appropriée.
Steed3003 27 décembre 2006 Un road movie pour nos Avengers : jusqu’où allait-il nous emmener ? Michael Winder a écrit ici son seul scénario pour la série. Il a écrit aussi pour Le Saint et Cosmos 1999. Michale Winder a parfaitement su s’adapter au ton délirant de la série. Il nous livre ici un épisode léger et des plus ludiques. La chasse au trésor est un road movie très original. Nous avons avec Benstead droit à un excentrique de haute volée, qui disparaît malheureusement un peu trop rapidement. Quand à Pénélope Plain et sa collection de fiancés, elle constitue le second rôle le plus drôle de la saison. Dotée d’un humour noir savoureux jamais usité dans la série, Pénélope Plain profite d’une rare émulsion comique avec Steed. Michael Winder nous a écrit une histoire riche en surprises, rebondissements, coups bas et retournements de situation. Tout cela avec un rythme tel qu’on ne s’ennuie pas un seul instant. En bref, une intrigue sans temps morts qui alterne humour et action avec délice. Sidney Hayers suit le tempo infernal imposé par le scénario. Impossible de repérer une quelconque faute de goût dans sa mise en scène. Il sait comment éviter la répétition dans les innombrables scènes de voitures. On ne pourra que regretter qu’une majorité de ces scènes aient été tournées en studio… Par ailleurs, que ce soit dans la 1re scène de combat de Mrs Peel, mais aussi dans le combat final de Steed, les doublures sont une nouvelle fois beaucoup trop visibles, on n'avait pas vu cela depuis la saison 4. Mais ceci ne nous empêchera pas d’apprécier les impressionnantes cascades automobiles omniprésentes dans cet épisode. De plus, les couleurs sont un vrai régal pour les yeux car l'action se passe quasi uniquement en extérieur. Une vraie publicité pour les campagnes anglaises. Sidney Hayers a parfaitement su diriger ses acteurs. La distribution est impeccable. Diana Rigg s’avère impériale lors de la scène finale, une simulation mortelle de Formule 1. Une scène qui n’est pas sans rappeler l’excellence de son test pour Les chevaliers de la mort. En bref, une excellente réalisation à la hauteur du scénario. « Steed is the one who likes the big toys » [« Steed est celui qui aime les gros jouets »] nous révèle Mrs Peel, non sans arrière-pensées, au début de l’épisode. La maison de Benstead, où tout est rattaché à la thématique de l’automobile, constitue un des décors les plus riches de la saison. Le reste de l’histoire se situe en extérieurs. La production a bénéficié d’une météo favorable. Par conséquent, très peu de problèmes de continuité ciel bleu/ciel blanc à noter. On remarquera que, même avec sa robe de chambre, Steed porte une cravate au début de cet épisode. Une attitude… steedesque ! L’ensemble beige porté par Mrs Peel tout au long du rallye, s'il reste des plus élégants, est moins sexy qu’à l’habitude. Le thème frais et bucolique qu’a choisi Laurie Johnson pour La chasse au trésor [que vous pouvez entendre dans notre extrait vidéo] est sans aucun doute le meilleur de la saison. Utilisé tout le long de l’épisode, il ne cesse pourtant de ravir nos oreilles. Un thème entêtant que l’on fredonne bien après le visionnage de l’épisode… EN BREF : Un "Avengers" comme on les aime : cocktail parfait entre humour et action, épicé par une touche de loufoquerie typiquement british !
Estuaire44 15 Septembre 2013
On pourra certes reprocher à Dead Man’s Treasure la minceur de son intrigue, cantonnée à une simple justification de la présence de nos Avengers au sein de cette épopée ludique. On pourra aussi y discerner un certain opportunisme, car intervenant dans une période où les divers concepts de chasse au trésor apparaissent particulièrement populaires, au petit comme au grand écran. Mais ces réserves sont à minorer par le constat de la grande efficacité de Michael Winder, qui introduit son sujet avec tonicité et sans circonvolution inutile. Même s’il recoure, comme si souvent au cours de cette série, au cliché de la source agonisante glissant un ultime message aux héros. Par la suite, l'auteur sait rythmer les évènements pour éviter toute lassitude, mais aussi alterner les effets suscités, entre humour, action et tension finale lors de l'éprouvante séance de torture de Mrs Peel. Sans apparaître pour autant mirobolante, l'introduction d'un tiers parti enrichit les débats. Sans recourir le moins du monde à un environnement relevant de la Science-fiction, Winder parvient malgré tout à renouveler l'espionite alors si en vogue, renouant avec cette clef du succès des Avengers, d'une manière originale. Il rejoint également avec brio un autre grand thrène de la série, cette joie de vivre emblématique de la décennie, dont Steed et Emma se posent en irrésistibles hérauts. On appréciera particulièrement l'aspect ludique et entrainant de cette tonitruante cavalcade, filmé avec à propos par Sidney Hayers et idéalement accompagnée d'une pétulante musique. Le spectacle s'avère également un pur régal pour l'œil, avec une succession de superbes paysages de la campagne et des villages anglais traditionnels, mais aussi toute une collection d'élégantes et racées voitures d'époque. Les amoureux des sports mécaniques seront à la fête, d'autant que les différents décors évoquant cet univers se montrent des plus réussis. Le spectacle proposé surpasse clairement celui propose par l'épisode Sabotage du Saint. Les vues en studio de l'intérieur des bolides ne résultent pas plus dommageables que les pratiques usuelles du temps et leur impact s'estompe grâce à l'entrain des comédiens. Tout comme ses dialogues, Winder façonne finement ses personnages secondaires, à l'aune de cette comédie endiablée. Benstead figure un Excentrique d'un grand intérêt, à l'entrain communicatif, jusqu'à ce cruel trépas si souvent connu par cette aimable population. On se régale particulièrement de l'hilarant numéro d'un Ivor Dean aussi savoureux qu'en Inspecteur Teal ou de la voracité guillerette de Penelope. Sans apparaître majeure (elle n'est pas Lady Forbes-Blakeney), elle n'en divertit pas moins vivement pour autant, à l'image de l’épisode lui même. Elle autorise également de piquantes répliques à Steed, à l'occasion d'un partenariat dynamique. Le duo d'espions, (notamment grâce au talent d’Edwin Richfield) apporte une opposition convaincante et bien dans le tempo. On regrette néanmoins la présence d'un véritable esprit diabolique, d'autant que le troisième larron se révèle des plus fades, jusqu'à minorer l'apport de sa partenaire de compétition. Mrs Peel a toutefois l'occasion de se rattraper grâce à la séquence du jeu démoniaque, que n'aurait pas désavoué un Bristow. Surtout, son "lot de consolation" millésimé s'avère des plus complices et charmants. Décidément la véritable nature du couple Steed/Emma s'affirme clairement au cours de cette seconde partie de saison ! EN BREF :Au lieu de l'habituelle Science-fiction, les Avengers renouvèlent ici l'espionnite en recourant à la comédie échevelée et ludique, mais toujours très anglaise. Un bel exercice de style, permettant de varier les plaisirs. VIDÉO
INFORMATIONS COMPLÉMENTAIRES
![]() Tournage o La poursuite a été tournée à Shenley, Letchmore Heath, Elstree, Bushey, Ridge, Well End et aux alentours. o Swingingdale est le même village que Little Storping in-the-Swuff dans Le village de la mort. C'est en fait le village de Aldbury. o La demeure de Benstead est Shenley Hall à Shenley. o Ridge est le village de Galding où se trouve la vieille forge. o Le carrefour "bidouillé" est à Bentley Heath. Continuité o Cyd Child se souvient dans son commentaire sur l’épisode Le retour des cybernautes qu’elle avait particulièrement apprécié le tournage à la campagne. En fait, toutes les séquences sur les routes furent tournées avec des doublures quelque soient les acteurs. Les conducteurs et passagers des Bentley, Jaguar et Mercedes sont clairement des doublures (à droite), le conducteur de la Mercedes étant, par exemple, bien plus âgé que Norman Bowler, l’acteur ! La distribution tourna seulement les séquences en studio (à gauche), ce qui donne des tons affreux en arrière-plan, ou lors des passages dans les étapes de la chasse au trésor qui nécessitaient des gros plans. o Comment Alex et Carl peuvent-ils repartir aussi rapidement après avoir eu leur réservoir "sucré" ? o Cyd Child (la doublure de Diana Rigg) stoppe la Mercedes assez loin de la porte d'entrée, mais lorsque Mrs Peel sort de la voiture, celle-ci est garée juste devant la porte de la maison. o Lors des combats, les Avengers sont doublés. Cyd Child est Mrs Peel face à Carl, c’est assez discret (à gauche), contrairement aux deux bagarres de Steed, chez le forgeron et dans le final où la doublure de Patrick Macnee est visible lors de l'affrontement avec Mike : le cascadeur porte des bretelles (à droite) ! o Un exemple de tournage de l’épisode. Mrs Peel et Mike arrivent à la ferme en voiture ; ce sont les doublures (en haut à gauche), puis gros plan sur les acteurs supposés être garés dans la cour de la ferme (en studio, en haut à droite), puis les doublures courent vers l’entrée de la ferme (en extérieurs, en bas à gauche) et les acteurs se retrouvent à l’intérieur de la ferme (en studio, en bas à droite). Exactement la même chose lorsque le duo Steed/Penny arrive un peu plus tard à la ferme. Détails o Sur le carton d'invitation, on peut lire : "George Benstead requests the pleasure of/at his annual car rally starting from High Pines, Eddington, August 21st". o La Jaguar type E blanche immatriculée 140MPH qui apparaît au début de l'épisode était la propre voiture de Brian Clemens – (source : Voitures de rêve et séries cultes/éditions Yris). o Le circuit de simulation de Benstead est le célèbre circuit de Brands Hatch dans le Kent. o Les cinq indices de la course sont les suivants : The vaults at Mithering – Swingingdale, get a move on! – The village of Galding Mr Smith's Hammer – Barrels of Fun at Treetop Farm – Back at my Place – What a Shocking Place to Hide the Treasure ! o Des jeux de mots intraduisibles en français : lorsque Steed prend un raccourci avec Penny en jetant un coup d'œil sur sa mini jupe, il dit : "It's a short skirt [jupe courte] – I mean, a short cut [raccourci]". En arrivant à Swingingdale, Mike dit à Mrs Peel : 'This is Swingingdale" et elle répond : "Not very swinging !" [Pas très remuant !]. De même, l'indice a un jeu de mots : "get a move on" signifie "se dépêcher", mais move veut dire "déménagement", d'où le camion Removals (également "déménagements"). o Le champagne MEUDON & HEIM France. Est-ce une marque inventée pour la série? o L’épisode permet d'admirer nombre de belles et racées voitures de l'époque: Austin Healey Sprite Frogeye, Daimler Majestic, Sunbeam Alpine (également usitée par 007 et max la Menace), Ford Cortina, MG A 1600 et MG B, Triumphs TR3 et TR4 A, Triumph Spitfire, etc. (source : IMCDB) o Les deux espions concourent dans une flamboyante Jaguar E-type rouge. La voiture où sont bloqués les deux concurrents qu'ils ont dupés est également une Jaguar E-Type, cette fois blanche. La Jaguar E-Type est devenue l'une des icônes des pétillantes Sixies britanniques. Son prix bien plus modeste que les autres voitures de sport lui valut d'être construite à plus de 70 000 exemplaires, de 1961 à 1975, tandis que sa ligne audacieuse, sa tenue de route et sa puissance séduisaient le public. Souvent considérée comme la meilleure voiture de sport de la décennie, elle fut ainsi acquise par de nombreuses célébrités, dont Brigitte Bardot, George Best, Tony Curtis, Steve McQueen, Paul Newman, etc. o Le véhicule d'observation de Bates est une Land-Rover 86'' Series I. o L'odieux félon et Mrs Peel conduisent une Mercedes-Benz 250 SE. Dessinée par le français Paul Bracq, cette gamme (W108) connut un immense succès et fut produite à plus de 380 000 exemplaires, de 1965 à 1972. Outre sa robustesse et sa vitalité, c'est son design qui lui valut les faveurs du public, demeurant indissociable des Mercedes. Elle symbolise également le succès d'une RFA ayant achevé sa reconstruction durant les années 50 et s'affirmant désormais pleinement en puissance industrielle. La Mercedes, sans doute du fait de la proximité du conflit, mais aussi du rideau de fer, est souvent associée à l'opposition durant les Spies Shows des années 60, c'est particulièrement manifeste chez le Saint ! o Steed, en bonne compagnie, a recours à sa Bentley préférée, la Bentley 3 Litres. Elle fut construite en 1 622 exemplaires de 1921 à 1929, devenant la voiture incarnant le goût pour les courses automobiles se développant dans l'élite britannique durant les années 1920. Son aspect massif lui vaut d'être surnommé « le camion le plus rapide du monde », par Ettore Bugatti. Les légères Bugatti et les puissantes Bentley dominèrent les circuits durant cette décennie. o Le bolide aménagé en jeu d'intérieur par Benstead est une Lotus 22. Grâce à un puissant moteur et à un châssis très performant, la Lotus 22, en fonction de 1962 à 1965, remporta de très nombreuses compétitions et reste associée à une vitesse particulièrement élevée pour sa catégorie, la Formule Junior. o La Formule Junior se compose de bolides bien moins onéreux qu'en Formule 1. Dans la hiérarchie des voitures de course elle se situe sous la Formule 2 et se substitua à la Formule 3 de 1958 à 1964, ne connaissant que des nationaux. Les circuits affichés aux murs ne relèvent peut être pas de la Formule 1, mais de la Formule Junior, à moins qu’ils ne soient totalement fictifs ! Acteurs – Actrices o Valerie Van Ost (1944), pressentie pour remplacer Diana Rigg, apparaît dans le film promotionnel destiné aux USA pour la saison couleur The Strange Case of the Missing Corpse (ce petit film fait partie des bonus DVD). o Ivor Dean (1917-1974) a joué le rôle de l'inspecteur Claude Eustace Teal dans 23 épisodes de la série Le Saint avec Roger Moore entre 1963 et 1969. Il a joué dans deux autres épisodes de la série : Tueur à gages, saison 2, et Le document disparu, saison 6. Également à l'écran dans Amicalement vôtre, Jason King. o Edwin Richfield (1921-1990) a joué dans cinq autres épisodes de la série : La trapéziste de la saison 1, Tueur à gages de la saison 2, L'éléphant blanc de la saison 3, Faites de beaux rêves de la saison 4 et Miroirs de la saison 6. Il a également joué à la télévision dans Ivanhoé et Destination danger. o Arthur Lowe (1915-1982) était un acteur reconnu de comédie, célèbre pour son rôle dans Dad's Army de 1968 à 1977. Les finances ont dirigé sa carrière et il est apparu dans plus de cent spots télévisés dans les années 70. o Neil McCarthy (1933-1985) était instituteur avant d'être acteur et de jouer surtout des rôles de criminels, soldats ou bagnards. Il est apparu à la télévision dans Destination danger, Le Saint (deux épisodes), Département S, Jason King, Le retour du Saint, Les professionnels et au cinéma dans Zoulou et The Hill. Il a joué dans deux autres épisodes de la série : Brought to Book, saison 1, et Interrogatoires, saison 6. Il souffrait d'acromélagie et il s'est éteint d'une maladie liée à la motricité. À noter que… o Rocky Taylor, un des cascadeurs de la série, raconte une anecdote édifiante sur le tournage : "Au cours d'une scène où je conduisais la Bentley, je devais poursuivre une Jaguar Type E. Au lieu de traverser un portail comme c'était prévu, la Jaguar a glissé sur l'herbe humide et a percuté un poteau de plein fouet. Je me suis arrêté et j'ai couru voir si le pilote était indemne. Heureusement, il allait bien, ce qui n'était pas le cas de sa voiture. Mais lorsque je me suis retourné vers la Bentley, elle était en train de brûler ! On a pu la réparer, mais nous en avions tout de même une de rechange…" – (source : Voitures de rêve et séries cultes/éditions Yris). o Cyd Child (doublure et cascadeuse de Diana Rigg) nous en apprend plus à propos de cet accident : « On utilisait beaucoup de voitures. Je m’amusais beaucoup à conduire l’Elan. Rocky [Taylor] conduisait la Bentley. Mais nous avons eu un problème sur la Chasse au trésor. La marche arrière a provoqué une fuite d’essence. Ça s’est enflammé. On a éteint tout de suite, mais le tournage avec la Bentley a été retardé. » (source : DVD 6 de la collection Optimum, Granada Plus Points) o Diane Enright, décédée en 1976, était la stand-in de Diana Rigg (et pas la stunt double) depuis le début de la saison quatre. Elle doublait Diana Rigg pour une scène de conduite et on lui demanda de conduire plus vite que d'habitude. Elle refusa et Cyd Child – la véritable stunt double qui travaillait sur un autre épisode en studio – fut appelée pour tourner la scène. (Stay Tuned : The Perils of Cyd, Dave Rogers). Ndlr: c’est vraisemblablement la séquence où Mrs Peel retourne chez Benstead vu qu’elle ne conduit pas auparavant la Mercedes. o Certaines automobiles utilisées provenaient de la collection Lord Montaigu à Beaulieu. (source : DVD Studio Canal) o L'épisode fait penser au Wacky Races (Les fous du volant en français), dessin animé américain très connu de la fin des années 60. o Dans la galerie photo Optimum, il y a un cliché où Steed est auprès du corps d’un des deux agents ennemis après leur accident de voiture. Une photo promotionnelle ou une scène coupée au montage ? J’opterai pour la seconde hypothèse qui est plus ‘steediène’. Dans l’épisode, il semblerait que Steed soit toujours dans la Bentley. o Coupures de presse lors de la 1re diffusion française. Fiche de La chasse au trésor des sites étrangers En anglais |