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Meurtres distingués5-10-03Caméra Meurtre

INTERFÉRENCES
(NEVER, NEVER SAY DIE)

Steed meets a dead man – Emma fights the corpse

Tournage : Terminé le 14 février 1967

Diffusion : ITV, 18 mars 1967 – 2e chaîne ORTF, 13 octobre 1968

Scénario : Philip Levene

Réalisation : Robert Day

Christopher Lee (Prof. Frank N. Stone), Jeremy Young (Dr. Penrose), Patricia English (Dr. Betty James), David Kernan (Eccles), Christopher Benjamin (Whittle), John Junkin (Sergeant), Peter Dennis (Private), Geoffrey Reed (Carter), Alan Chuntz (Selby), Arnold Ridley (Elderly Gent), David Gregory (Young Man), Karen Ford (Nurse).

Résumé

Un homme, déclaré mort après un accident de voiture, se lève et quitte l'hôpital. L'enquête conduit les Avengers vers une unité de recherches du gouvernement. Le professeur à sa tête est l'homme accidenté ! La création de doubles parfaits étant le but des recherches, les Avengers se demandent si le professeur est vraiment lui-même !

Épilogue

Steed et Mrs Peel regardent la télévision et passent d'une chaîne à l'autre avant de se rendre compte que personne ne pourrait différencier un homme politique de son double.


CRITIQUES

5-10-01

Denis Chauvet

Avis : Cet épisode, essentiellement tourné en extérieurs, vaut surtout pour la présence de Christopher Lee dans un rôle sur mesure. Le thème louche vers les classiques Cybernautes (comme le souligne l’introduction) sans les égaler. Ce duplicate survitaminé massacrant tous les transistors qu’il rencontre est impressionnant, mais il ne peut boucher toutes les invraisemblances du scénario. L’aventure, au rythme soutenu, se laisse néanmoins voir et ne comporte pas de passages ennuyeux nuisibles à de multiples rediffusions. À noter l’excentrique joueur d’échecs qui me fait penser à quelqu’un… La meilleure scène de l’épisode est la finale, lorsque les héros découvrent leur double, Mrs Peel demandant à Steed : "Do you find her attractive ?".

Avec le recul (nouvel avis, janvier 2012): Comme je l’écrivais dans ma critique, Christopher Lee est la vedette de l’épisode, car, sinon, l’histoire n’est pas, ici aussi, inoubliable : les ‘duplicates’ ont pris la place des originaux, bon, ok.  De plus, l’opus a mal vieilli car comment réagirait un duplicate aujourd’hui où tout le monde a un portable ?! Néanmoins, je rehausse ma note à 2,5  (au lieu de 2), surtout pour démarquer l’épisode du précédent et, aussi, pour les scènes intéressantes : l’amateur de modèles réduits, le joueur d’échecs et les Avengers découvrant leurs doubles. Sinon, Never, Never Say Die est un duplicate des Cybernautes et je préfère l’original !

Steed3003 27 janvier 2005

C'est non sans émotion que je critique cet épisode, puisqu'il s'agit du premier que j'ai vu. Il m'avait particulièrement marqué à l'époque.

C'est l'inénarrable Philip Levene qui en a écrit le scénario : un mix du thème des doubles (déjà exploité l'année dernière dans Un Steed de trop) et des Cybernautes. Celui-ci ne s'en cache d'ailleurs pas puisqu'il fait voir à notre héroïne un extrait de ce chef-d'œuvre de la saison 4. Il faut bien avouer que même si le mélange manque de sel, il est très digeste. En effet, même si l'intrigue, digne d'une série B, est trop linéaire et simpliste, elle sait pourtant nous maintenir en haleine, grâce à ses nombreux rebondissements et à son rythme soutenu. Elle fourmille aussi de bonnes idées : comme cette probable victime, impeccable Arnold Ridley dans un rôle pourtant muet, qui contrôle son agresseur avec sa télécommande de bateau mécanique ; une scène hilarante de second degré. Les scènes de cadavres récalcitrants au début de l'épisode sont aussi très drôles. Pourtant, malgré ses excellents dialogues et ces quelques scènes, on ne peut pas dire que l'épisode ait beaucoup d'humour. Philip Levene, notamment dans Le tigre caché ou Remontons le temps, nous avait habitués à un sens de la comédie plus alerte. Néanmoins, il se rattrape avec d'excellents personnages : les militaires ou ce fou d'échecs qui, déjà avant l'ère internet, joue avec des partenaires internationaux par liaison radiophonique. En bref, si ce n'est pas le meilleur de Philip Levene, ça reste du Philip Levene et c'est déjà pas mal.

Robert Day, le réalisateur le plus prolifique de la saison avec six épisodes, est aux manettes. S'il faut bien avouer qu'il n'est pas parmi les plus grandes pointes de la série, il reste tout de même un honnête artisan et nous offre ici un travail de qualité dans la lignée de la saison. Sa mise en scène, plus nerveuse que d'habitude, permet au rythme de ne pas faiblir et se révèle plutôt inspirée. Les scènes d'action, très présentes dans cet épisode, sont parfaitement maîtrisées, avec quelques cascades impressionnantes. Quand Christopher Lee se fait renverser par exemple. Justement, ce dernier, dans un rôle trop peu étoffé, est ici bien mal exploité. Son impressionnante stature compense à peine un jeu dans lequel il se parodie lui-même. Du duel au sommet des acteurs Macnee-Lee, c'est ce cher Macnee qui sort gagnant avec une de ses meilleures interprétations pour la série. Sinon, le niveau d'interprétation général est des plus moyens.

On remarquera que Mrs Peel regarde ses propres exploits dans Les cybernautes au début de l'épisode. Nombrilisme ? Pour une fois dans la série, nos deux agents voient leur vie sauvée par une intervention extérieure, celle du Docteur James. Enfin, Johh Steed et Emma Peel offrent, dans le tag final, un regard des plus cyniques sur la politique : tous nos politiciens ne seraient-ils pas interchangeables ?

Les extérieurs, très nombreux ici, sont tristement nuageux et grisonnants. Quant aux intérieurs , ils sont variables : pour une clinique très commune, on aura droit à des appartements du Professeur Stone faussement high tech et délicieusement désuet.

Mrs Peel est absolument splendide dans cet épisode, avec notamment une robe rouge ( dans le teaser et le tag final) des plus attrayantes. Steed reste fidèle à lui-même, dans des costumes bleu marine ou marron, et à son indéniable élégance.

La musique ultra répétitive (on entend deux mêmes thèmes 4 ou 5 fois) casse rapidement les oreilles.

EN BREF : Si l'action ne faiblit pas, un Christopher Lee mal exploité empêche cet épisode, très bon tout de même, d'être à la saison 5 ce que Les cybernautes sont à la saison 4.

 

Estuaire44 15 Septembre 2013

Interférences apporte un remake supplémentaire à une période déjà bien lestée en la matière. Il s’agit évidemment des Cybernautes, fait que Levene entend encore souligner lors de l’apparition de Mrs Peel. On notera que les Cybernautes auront de plus droit à une suite avec Le retour des Cybernautes, décidément l’imagination créative n’est pas toujours au rendez-vous cette saison. Le plus navrant demeure que l’on retrouve exactement la même version infantilisante du robot, la machine que se déplace en fracassant tout ce qui bouge. Qu’il s’agisse ici d’un androïde ne change rien à l’affaire, le mécanisme basique perdure sans le moindre ajout de curiosité.

Il en va malheureusement de même pour la présence de Christopher Lee, à qui l’on demande simplement de reconstituer une version mineure de sa performance de The Curse of Frankenstein (1957) mais sur un ton bien indigent. La Créature de Frankenstein est un mythe s’inscrivant dans un environnement gothique, les deux sont indissociables pour que l’effet puisse fonctionner. Les X-Files l’auront, eux, bien compris lors du formidable Prométhée Post Moderne, avec la mise en scène ad-hoc. Ici, malgré l’indéniable présence de l’acteur, tout se voit minoré par cette interminable et hors sujet balade en forêt, ponctuée de rencontres plus ridicules que marquantes (on remarque d’ailleurs l’immixtion d’un comique troupier à la Dad’s Army, formidable). 

L’exil ne peut même pas y trouver son compte avec une forêt hivernale dépouillée de tout ramage. Tout cela tourne à vide, avec comme circonstance aggravante que, pour laisser de l’espace à la fastidieuse promenade de Christopher Lee, on laisse clairement les Avengers sur la touche. Steed reste  pérorer à l’hôpital au lieu d’aller au charbon, tandis que Mrs Peel se voit proprement expulsée de l’épisode pour... Aller chercher la signification d’un sigle administratif. Belle exploitation du potentiel du personnage, on l’aura rarement vu atteindre de tels sommets. Elle reçoit plus tard un lot de consolation avec la divertissante partie d’échecs radiophoniques.

Tout comme on se demande comment les infirmiers ont pu ne pas remarquer le poids bien supérieur du robot, on s’interroge aussi sur la raison pour laquelle les Avengers se lancent dans cette affaire que même Mulder aurait eu du mal à vendre à Scully. Les guérisons étonnantes, voire quasi miraculées, existent et aucun crime ni menace contre l’Union Jack n’ont été observés. Il est vrai que le procédé nous vaut une amusante reprise de l’excellent The Strange Case Of The Missing Corpse. Néanmoins, afin de trouver un réel intérêt à l’action, il faut se rabattre sur les secondes rôles, avec l’attachante Dr. Betty James (une nouvelle fois excellente Patricia English) et surtout un Christopher Benjamin toujours aussi dépoilant, même si son râle résulte autrement moins original et construit que celui d’Hooter.

 La seconde partie enregistre un léger regain d’intérêt, quand Levene se décide enfin à réellement exploiter, certes a minima, la nature d’androïde de l’adversaire. Mais là encore il s’embourbe dans la facilité scénaristique, avec trop de hâte à parvenir à l’objectif de la confrontation finale. Il n’est ainsi pas du tout expliqué comment l’inversion des personnages a pu s’effectuer aussi soudainement. Il en va pareillement pour le changement de nature de l’entité, qui passe d’un coup d’un seul du niveau d’un Cybernaute à celui d’une parfaite imitation du comportement d’un être humain. L’auteur oublie qu’en écriture le voyage est souvent aussi important que la destination.

Le combat final ne résulte pas particulièrement spectaculaire et, le tag final des doubles de nos héros s’avère amusant, il e peut à lui suffire à contrebalancer la vacuité précédente. Au total Interférences apparaît comme u immense gâchis. Avoir sous la main Christopher Lee et se contenter de lui faire répéter de manière caricaturale et simpliste un précédente performance, comme un doublon mineur, représente un contresens absolu. Il aurait bien entendu fallu lui impartir un rôle de Diabolical Mastermind à part entière, tout comme ultérieurement un Peter Cushing bien mieux servi. Au moins le grand acteur aura-t-il l’opportunité d’avoir d’avantage à exprimer en saison 6.

EN BREF : Demander à Christopher Lee de se limiter à réitérer l'une de ses grandes prestations de la Hammer, avec moins de moyens, est une erreur manifeste. Mieux aurait valu rechercher une fusion entre son talent et l'esprit de la série, plutôt qu'une redite facile, dépourvue de créativité et hors sujet.


VIDÉO

La faute à pas de chance !


INFORMATIONS COMPLÉMENTAIRES

5-10-02

Tournage

o Les scènes de l'hôpital furent tournées à Haberdashers' Aske's School, Elstree. (source : The Avengers Dossier). Le même bâtiment fut le siège de REMAK dans Meurtres au programme et apparut également dans Le retour des cybernautes, Un dangereux marché et Double personnalité. Hélas, cette partie de l’école fut détruite durant les années 90, au cours d’une opération de rénovation.

o Le vieil homme fait du modélisme à Tyke's Water Lake.

o La plupart des scènes en extérieurs furent tournées dans un rayon de cinq kilomètres autour des studios d’Elstree (source : DVD 3 de la collection Optimum, Granada Plus Points).

o Les scènes des accidents du début de l’épisode furent filmées à Grove Park, Watford et Welham Green.


Continuité

o Lorsque Steed se rend au bureau Neoteric Research Unit pour la première fois, il porte un costume et un melon gris. Il en sort en costume et melon marron foncé, ce qui sera sa tenue pour la seconde visite !

o Lors du second ‘accident’, Stone n’atterrit pas près d’une marre d’eau. Au plan suivant, il est pourtant allongé à coté d’une.

o Le soldat tire plusieurs fois sur l'androïde du Professeur Stone et on aperçoit nettement les trous dans le vêtement. Néanmoins, ces trous ont disparu quelques instants plus tard lorsque l'androïde se promène dans la forêt.

o À 12', Steed entre dans le cottage de Stone, que l'on reverra à plusieurs reprises dans l'épisode. Celui-ci est soi-disant situé au milieu des bois ; c'est évidemment un studio, comme l'atteste la vulgaire peinture qui sert d'arrière plan, que l'on peut notamment distinguer à 12'10" et 32'13".

o Patrick Macnee est doublé pendant son combat avec la réplique de Stone et on le voit à plusieurs reprises (à gauche). Christopher Lee a une doublure lorsque Stone est maitrisé dans le cottage par les infirmiers (à droite). Diana Rigg fait le combat final mais c’est Cyd Child qui arrive en Lotus chez Eccles, le joueur d’échecs.

o Cet épisode contient de nombreux extérieurs. On remarquera que le ciel alterne trop souvent entre le bleu et le gris pour une même scène. Difficile de garder une continuité, avec une météo anglaise si capricieuse et des délais de tournage si serrés ! C'est ça aussi qui fait le charme de la série.

o Entre le moment où Emma prend les papiers cachés derrière le tiroir (en gros plan) et l’image suivante où elle les déplie, le document a changé de format !


Détails

o L’ambulance de l’hôpital est une Austin LD Mark II de 1960. Elle réapparaitra dans les épisodes Un petit déjeuner trop lourd, Double personnalité, Etrange hôtel et Mon rêve le plus fou. La première version de cet utilitaire fut employé dans les hôpitaux londoniens dès 1956.  Le châssis et la légère structure (comportant notamment aluminium et plastique) du prototype furent spécialement conçus pour pourvoir se libérer plus aisément des difficultés de la circulation. Le moteur fut aussi étudié de manière à être moins bruyant que la normale.  La Mark II alla encore plus loin en se dotant d’une structure entièrement en plastique.

o L’ambulance de Neoteric est une Bedford J1.

o La voiture de Whittle est une Morris Oxford Traveller série VI.  Produite de 1961 à 1971 elle connut un vrai succès, notamment comme taxi équipé d’un moteur diésel. 

o L’échange entre Steed et Mrs Peel à leur arrivée à l’hôpital fait penser au petit film en couleur The Strange Case of the Missing Corpse. Mrs Peel: ’Where’s the body?’ Steed: ’There isn’t one’. Mrs Peel: ’No body? There’s always a body.’

o Mrs Peel regarde à la télévision un passage de l'épisode Les cybernautes de la saison 4 pendant l'introduction.

o Le nom du professeur Frank N. Stone fait bien sûr référence au célèbre Frankenstein, qu'avait déjà interprété, bien avant Dracula, Christopher Lee pour la Hammer en 1957 dans The Curse of Frankenstein.

o La robe rouge que porte Mrs Peel au début de l'épisode lorsqu'elle regarde Les cybernautes et durant le tag final est la même que celle qu'elle a portée lors d'une séance photo pour la promotion de la série.

o Mrs Peel trouve sur les lieux de l’accident un bout de papier marqué de : ‘MOT-NRU’. Elle trouvera rapidement sa signification : Ministry of Technology, Neoteric Research Unit.

o Steed arrache une page du carnet de Frank Stone. On peut y lire : "See George Eccles, Aerial Cottage, Serious Interference". La page est datée du dimanche 22 octobre 1967.

o Il y a un long cheveu sur le bas de l'écran, en plein milieu, lors de la seconde visite de Steed au professeur Stone.

o Comme dans l'épisode précédent, Meurtres distingués, Terry Plummer (cette fois-ci sans moustache) fait une apparition, en infirmier.

Acteurs – Actrices

o Christopher Lee (1922) a fait ses débuts en 1948, mais ce sont ses films d'horreur avec la Hammer qui le firent connaître mondialement dans les années 50 jusqu'au début des années 70. Il tourna de nombreux films avec Peter Cushing. Il a également joué dans La vie privée de Sherlock Holmes et il est L'homme au pistolet d'or dans le James Bond du même nom. Il avait déjà été pressenti pour être le docteur No dans le premier film de la série. Il fit également une apparition dans le second et troisième volets de La guerre des étoiles. En 2001, il fut fait Commandant de l'ordre de l'empire britannique pour sa longue carrière (227 films) et officier des arts et des lettres en 2002. Il a joué dans un deuxième épisode des Avengers : Interrogatoires, saison six.

o Christopher Benjamin (1934) a participé à deux autres épisodes : Comment réussir un assassinat, saison quatre, et Double personnalité, saison six. Il a la particularité d'avoir joué le même personnage, Potter, dans Destination danger et Le prisonnier. Cela démontrerait que la seconde série est la suite de la première, ce que Patrick MacGoohan, créateur du Prisonnier, a toujours démenti. Il a également joué dans Le Saint, Paul Temple, Poigne de fer et séduction, Thriller, Le retour de Sherlock Holmes, Mission casse-cou, Inspecteur Morse, Inspecteur Barnaby, Dick Turpin… Avant tout acteur de théâtre, en 2008 il joue encore Falstaff avec la RSC, dans de superbes représentations des Joyeuses commères de Windsor, au Shakespeare's Globe. Il fit récemment une apparition remarquée dans un épisode du Dr Who (The Unicorn and The Wasp, 2008). …

o Patricia English a été pressentie pour succéder à Diana Rigg. Elle a tourné dans deux autres épisodes de la série : Mission à Montréal, saison 2 et Le marchand de secrets, saison 3. Vue également dans Département S et Les champions. Elle a la double nationalité : anglaise et américaine. Elle n'a plus tourné depuis le début des années 70.

o Jeremy Young a tourné dans trois autres épisodes de la série : Le club de l'enfer (saison quatre), Ne m'oubliez pas (saison six) et Le monstre des égouts (TNA). Également vu dans Le Saint (deux épisodes), Département S, Regan, Cosmos 1999, Les professionnels, Poirot, Taggart, Cadfael.

À noter que…
o Commentaire de Macnee pour cet épisode : "Par ses côtés fantaisistes, la série reflétait son époque. Parfois même, elle anticipait les évènements. Cet épisode oppose Emma et Steed à leurs propres doubles [c'est malheureusement faux !] , des clones contrôlés par ordinateur. Trente ans avant que des scientifiques plutôt "moutonniers" ne créent Dolly et... Dolly !" - (source : DVD 3 de la collection Optimum, Granada Plus Points)

o On peut lire le script très détaillé de la scène finale dans The Avengers Anew : on y fait état d'un combat entre le double de Steed et celui d'Emma mais le projet fut abandonné car trop compliqué à tourner. Le scénario fut de nombreuses fois remanié pour cause de réalisation trop compliquée. Ainsi, le premier script prévoyait qu'Emma se fasse attaquer par Stone après que celui-ci ait démoli l'équipement radio du joueur d'échecs.

o Cyd Child révèle qu’elle se blessa au dos contre un mur lors de la scène finale. Diana Rigg ne fut donc pas doublée. (source: DVD 3 de la collection Optimum, Granada Plus Points/ Stay Tuned : The Perils of Cyd , Dave Rogers).

o Une image de piètre qualité (tremblotante, poussières, rayures...) à deux moments de 0'31" à 1'28" et de 5'06" à 5'33" sur l'édition DVD kiosque.

o Coupures de presse lors de la 1re diffusion française.

Télé Magazine

Télé 7 Jours

Fiche d'Interférences des sites étrangers :

En anglais
http://theavengers.tv/forever/peel2-10.htm
http://www.dissolute.com.au/avweb/emmacol/510.html
http://deadline.theavengers.tv/PeelS2-10-NeverNever.htm
En flamand
http://home.scarlet.be/~pvandew1/avengers/peel36.htm
En italien
http://www.avengers.it/10col.htm
En espagnol
http://losvengadores.theavengers.tv/peel_never.htm

Le tigre caché5-09-01Interférences

MEURTRES DISTINGUÉS
(THE CORRECT WAY TO KILL)

Steed changes partners – Emma joins the enemy

Tournage : janvier & février 1967

Diffusion : ITV, 11 mars 1967 - 2e chaîne ORTF, 30 juillet 1968

Scénario : Brian Clemens

Réalisation : Charles Crichton

Anna Quayle (Olga), Michael Gough (Nutski), Philip Madoc (Ivan), Terence Alexander (Ponsonby), Peter Barkworth (Percy), Graham Armitage (Algy), Timothy Bateson (Mr. Merryweather), Joanna Jones (Hilda), Edwin Apps (J. Nathan Winters), John G. Heller (Groski).

Résumé

Des espions russes sont liquidés en Angleterre et les soupçons se portent sur les Britanniques. Pour prouver leur bonne foi et démasquer les coupables, les Avengers font équipe avec les agents de la Mère Patrie... L'enquête les conduit à SNOB, une école pour gentlemen...

Épilogue

Steed, couvert d'une chapka, raconte la soirée passée en compagnie d'Olga : 'The evening was heavily instructive but lacking..." [la soirée fut très instructive mais manquait ...] et Mrs Peel termine la phrase qui est sûrement la devil mind de l'épisode : "... a certain bourgeois, capitalist, decadent touch !" [... d'un certain côté capitaliste et décadent !]


CRITIQUES

5-09-02

Denis Chauvet

Avis : Une satire de la guerre froide mais l’histoire est somme toute banale. Les mimiques extravagantes d’Olga tapent vite sur les nerfs et rappellent l’insupportable Brodny. De plus, son physique ingrat nous fait envier les espionnes russes des James Bond (Bons baisers de Russie, L’espion qui m’aimait). L’accent russe exagéré de nombreux protagonistes lasse, surtout à la rediffusion. L’épisode est néanmoins correct grâce à une seconde partie bien meilleure. Winters est un excellent excentrique, SNOB une parfaite critique du gentleman britannique et nous avons droit à de bons combats d’escrime lors du dénouement (malgré l’apparence de doublures). Pour terminer, les costumes rayés de Steed, style mafioso, font regretter la sobriété de la saison noir et blanc.

Avec le recul (nouvel avis, janvier 2012): Après Le tigre caché, cet opus fait bien pâlot et, parfois, même lourdingue. 2 melons et c’est bien le maximum pour cet épisode qui a mal vieilli avec sa parodie d’agents soviétiques, les ‘comrades’ à la pelle et le baragouinage ridicule. Il reste les passages intéressants chez Hubert Merryweather et Nathan Winters et une des meilleures répliques de la série : ‘Is he dumb or something ?’ ‘No, he’s British !’.

Steed3003 8 décembre 2004

Voici un épisode qui contient toutes les caractéristiques ayant fait et faisant toujours l'énorme succès de la série.

De l'excellente séquence d'introduction à l'hilarant tag final, l'épisode est imprégné d'un ton décalé, unique à la série, so british et so… jouissif ! Le traitement que Brian Clemens fait des relations Est-Ouest durant la guerre froide est décoiffant, loin de l'insupportable ton sérieux des trois premières saisons. En caricaturant les méthodes anglaises et les méthodes soviétiques, Brian Clemens offre un des meilleurs chocs culturels de la série, avec Qui suis-je ?. Il faut bien avouer que l'intrigue en elle-même n'est pas d'une folle originalité, mais les dialogues bourrés d'humour, les personnages brillamment dépeints et tous plus excessifs, donc délectables, les uns que les autres et les surprise bien amenées nous régalent déjà considérablement. L'école des gentlemen, correspondant parfaitement au style de la série, est de plus un monument Avengers comme l'était l'école de tricot dans Maille à partir avec les taties.

Le travail de Charles Crichton est irréprochable. Sa réalisation, sans effets inutiles, n'a pas du tout vieilli. Il sert un excellent scénario avec style et rythme. De plus, les quelques scènes de meurtre de l'épisode ont un aspect quasiment chorégraphié, pas désagréable du tout. La bagarre finale est très réussie, même si ces redondants problèmes de doublures (on reconnaît la doublure de Mrs Peel derrière le masque d'escrime, tandis que celle de Steed a une coupe très différente de celle de Macnee) gâchent un peu le plaisir. La direction d'acteurs est tout aussi excellente. Michael Gough, futur Alfred des Batman, domine la distribution.

On apprend dans cet épisode que le parapluie de Steed est le meilleur modèle existant sur le marché. Steed est décidément un gentleman accompli, comme le confirme d'ailleurs le professeur de l'école des gentlemen. Mrs Peel ouvre maintenant des coffres forts blindés en quelques secondes et parle russe (mais combien de langues parle-t-elle ?). À force de rendre son personnage si parfait, si inaccessible, les scénaristes commencent à nous lasser. On apprend aussi, sans trop de surprises néanmoins, qu'elle est de pur sang british.

Steed, et c'est plutôt rare, porte dans cet épisode des costumes rayés avec toujours autant d'élégance. L'ensemble mauve de Mrs Peel est impeccable, son emmapeeler orange kitsch à souhait.

De la ruelle du début (qui rappelle énormément celle de Brouillard) au décor de SNOB, en passant par le magasin de Winters, les décors sont dans cet épisode très fouillés et plein d'inventivité.

Cerise sur le gâteau : la musique dans cet épisode est en général bien meilleure que d'habitude.

EN BREF : Un épisode tout en excès, doté d'un humour incisif et de cet irrésistible côté anglais exclusif de Chapeau Melon. À voir absolument. Une excellente entrée en matière pour ceux qui ne connaissent pas la série.

 

Estuaire44 15 Septembre 2013

Après L'homme transparent et Le mort vivant, Meurtres distingués enracine cet attachement aux reprises caractérisant cette saison 5, en attendant la suite. Elle l'accentue même, car cette fois il s'agit d'une copie quasi conforme, du moins sur le fond, d'un épisode de l'ère Cathy Gale, Les Charmeurs. Ce fait limite fatalement l'intérêt de l'opus. Devant une répétitivité aussi prévisible et linéaire des évènements, le spectateur gardant en mémoire l'original se demandera si, au moins, ce remake se justifie par un surcroît d'intérêt dans la forme.

Evidemment les réfractaires au noir et blanc pourront se réjouir du passage au Technicolor, de même que de l'accroissement de la qualité d'image inhérent à la présence de la pellicule. Mais ce progrès qualitatif ne demeure que relatif. Si le budget de l'épisode marque évidemment une progression par rapport à son équivalent de la saison 3 (avec notamment davantage de seconds rôles et de plateaux), Meurtres distingués, par la quasi absence de ses extérieurs, et la relative pauvreté de ses décors, se positionne en deçà de la norme de sa période. Redite scénaristique et maigrelette enveloppe : on pourrait fort bien retrouver ici l'un de ces épisodes avant tout réalisés afin d'en atteindre le nombre prévu pour la saison.

Mais c'est surtout au niveau de l'écriture que Meurtres distingués ne convainc guère. De nombreux personnages perdent en intérêt et en substance, le récit privilégiant désormais clairement l'impact visuel et l'humour, mais aussi les dialogues au double sens égrillard. Nutski apparaît nettement plus terne que Keller, avec un Michael Gough  bien moins marquant que lors des Cybernautes. En rodage du futur Grodny, Warren Mitchell manifestait une personnalité et une présence autrement plus savoureuses. La scène d'évocation de souvenirs entre Steed et son antagoniste, au verbatim strictement identique, perd ainsi terriblement de son impact. Il en va de même pour le tueur soviétique, avec ici un Philip Madoc confronté à un rôle bien caricatural et indigne de son talent. On atteint néanmoins un summum avec l'inénarrable Olga se substituant à la fine et volontiers moderne Kim. On regrette vivement que des scènes aussi démonstratives, vociférantes et volontiers machistes aient été préférées à un tel duel de charme et d'esprit, porteur d'une vraie alchimie. On s'en tient présentement à une épuisante comédie, avec une Anna Quayle déployant une belle énergie mais autrement moins subtile que Fenella Fielding.

Bien entendu, l'épisode conserve quelques atouts intrinsèques, au-delà ce cette comparaison guère flatteuse. La mise en scène bénéficie d'une certaine fluidité et autorise plusieurs jolis coups, dont le superbe duel final. Meurtres distingués bénéficie aussi de ces atouts traditionnels de l'ère Emma Peel que sont les Excentriques. Le duo de tueurs et le marchand de parapluie s'avèrent délectables, mais l'on éprouvera un faible certain pour Ponsonby, porté avec flamme par un parfait Terence Alexander. L'anti Steed fonctionne autrement mieux que l'anti Mrs Peel ! Les scènes entre Avengers résultent également réussies, on apprécie en particulier le gag des photos ou la jalousie d'Emma. Répandue à l'époque Cathy Gale, l'absence de tout élément relevant de la Science-fiction lui vaut par ailleurs une relative originalité ausein de cette cinquième saison, comme une respiration (il en ira de même pour Le Joker et Un petit déjeuner trop lourd, de similaires reprises).

Au total Meurtres distingués apparaît comme un remake apportant certes une évolution quant à la forme, mais sans générer suffisamment de valeur ajoutée pour pleinement justifier son existence. Toutefois, il parviendra sans nul doute à divertir les spectateurs n'ayant pas encore eu l'opportunité de découvrir une troisième saison riche en pépites.

EN BREF : Humour et intérêt des personnages répondent bien à l'appel que dans The Charmers, l'épisode original de cette reprise dont l'intérêt, une nouvelle fois cette saison, ne s'impose pas.


VIDÉO

L'école des gentlemen !


INFORMATIONS COMPLÉMENTAIRES

5-09-03

Tournage

o Le teaser semble avoir été tourné dans le même décor que l’épisode Remontons le temps.


Continuité

o Philip Madoc/Ivan est doublé pour faire sa cabriole en entrant chez Steed. Dans le final, il y a pléthore : Cyd Child remplace Diana Rigg pendant presque toute la séquence et Anna Quayle a une doublure lors du combat en duo (à gauche). Quant à Patrick Macnee, sa doublure est très visible dans son duel (à droite) avec quelques gros plans de Patrick Macnee, qui tentent de masquer la supercherie.

o ‘You haven’t met Mrs Peel’ déclare Steed en présentant Emma à Ivan alors qu’ils se sont déjà rencontrés dans une scène précédente.

o Winters présente un parapluie avec une tête de chien à Steed, puis deux secondes plus tard, sans avoir bougé, ses bras sont chargés de plusieurs parapluies différents.

o Nutski laisse Emma seule à 21h30 mais il revient à la même heure.


Détails

o SNOB signifie Sociability, Nobility, Omnipotence, Breeding inc ; sa devise est : "Seek, hate, kill !"

o En VO, Mrs Peel prononce en russe : "Da svidania, tavaritch", ce qui veut dire "Au revoir, camarade".

o Dans le teaser, Mrs Peel achète un journal dont le titre est "Mrs Peel, we're needed". Parmi les journaux, on peut discerner une couverture représentant le pape Paul VI.

o Dans les dossiers trouvés sur le bureau de Nutski, Mrs Peel découvre sa photographie et celle de Steed. Au dos de celle de l'agent au chapeau melon "Dangerous, handle with care." et au dos de la sienne "Very dangerous. Do not handle at all" !

o Sur la porte de Nathan Winters, on peut lire: ‘J. Nathan Winters, purveyor of quality goods for the gentlemen of fashion’. Un slogan à l’intérieur du magasin : ‘Ward off winter with Winters.’

o Mrs Peel est dans un fauteuil roulant face à Nutski. Une référence à l’autre rôle tenu dans la série par Michael Gough (Dr Armstrong dans Les cybernautes) ?

o Il y a une Mona Lisa dans le bureau de Nutski. La même que chez Gregorie Auntie ?

o Un jeu de mots intraduisible en français. Steed modifie le dicton : ‘Half a loaf is better than no bread’ par ‘Half an oaf is better than low bred’ mais la VF n’a pas vu la subtilité et reste au dicton d’origine : ‘Faute de grives, on mange des merles’.

o En début d’épisode Mrs Peel consulte un kiosque de revues internationales. On y distingue notamment deux françaises. Tout d’abord, en bas à droite, le n° 400 de Jours de France, publié le 14 juillet 1962. Grace Kelly est en couverture, avec la légende «  Grace de Monaco : pourquoi j’ai renoncé à redevenir une star ». Situé plus haut, se trouve ensuite le n° 726 de point de vue Images du Monde, publié le 11 mai 1962. La une représente la Princesse Margaret, avec la légende « Margaret maman modèle deux ans après le mariage ». Il s‘agit du mariage survenu le 6 mai 1960 avec le photographe Antony Armstrong-Jones, alors devenue le Comte de Snowdon (ils divorceront en 1978). Le petit enfant est le premier enfant issue de leur, union, le Vicomte Linley, seizième dans l’ordre de succession au trône. 

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Acteurs – Actrices

o Michael Gough (1916-2011) a joué le rôle du docteur Armstrong dans l'épisode Les cybernautes, saison 4. Apparu dans plus de 100 films, son rôle le plus populaire demeure l'Alfred des quatre Batman originaux. À la télévision, il fut notamment le Celestial Toymaker, l’un des adversaires les plus marquants de Dr Who (1966), série où il réalisa plusieurs autres apparitions. Il est également très populaire parmi les amateurs de film d’horreur, ayant tenu des rôles importants dans plusieurs œuvres cultes (Le cauchemar de Dracula 1958, Crimes au musée des horreurs 1959, Le fantôme de l'opéra 1962…)

o Edwin Apps (1931) joue le rôle d'un M. Smith dans un épisode de… Joséphine, ange gardien !

o Peter Barkworth (1929-2006) était une figure des Avengers surtout pour son rôle de Merlin dans Le matin d'après (saison 6). Il a participé à deux autres épisodes de la série : Kill the King (saison 1) et Les sorciers (saison 3). Célèbre en Grande-Bretagne pour la série Telford’s Change dans les années 70 où il joue un directeur de banque, P. Barkworth avait le don de transformer toute oeuvre par sa présence. Il fut très présent sur le petit écran des années 50 aux années 80 dans diverses productions mais surtout au théâtre ayant terminé quatrième à RADA (Royal Academy of Dramatic Art, l'équivalent du Conservatoire français) à l'âge de 19 ans. Il débuta sa carrière en 1948 mais il revint à RADA de 1955 à 1963 où il donna des cours à, entre autres, Anthony Hopkins et Diana Rigg, puis il fut membre du conseil de RADA pendant 16 ans ! Il écrivit quatre livres sur l'art de jouer la comédie. Il vivait seul dans un cottage du dix-huitième siècle qu'il avait acheté dans le Hampstead dans les années 60.

o Philip Madoc (1934) a joué dans quatre autres épisodes des Avengers : Le décapode et Six mains sur la table (saison 2), Mort d'une ordonnance (saison 3) et Mon rêve le plus fou (saison 6). Également vu dans les séries britanniques Le Baron, Le Saint, L'homme à la valise, Les champions, Paul Temple, Jason King, Regan, Cosmos 1999, Doctor Who mais son rôle du Premier Ministre David Lloyd George dans la série The Life and Times of David Lloyd George l'a vraiment mis au premier plan. Ses lectures dans des livres audio demeurent très populaires Outre-Manche. Il soutient activement le parti nationaliste gallois, le Plaid Cymru. Madoc explique avoir surtout joué des rôles de méchants du fait de son physique ténébreux, ce qu’il ne regrette pas car, selon lui, ce sont les meilleurs !

À noter que…

o Cet épisode est un des trois remakes des saisons Cathy Gale (Les charmeurs, saison 3).

o Romeo Gorrara et Peter Clay, deux hommes à tout faire de la série (cascadeurs, doublures), joue respectivement les rôles d’Arkadi et Zoric. Les tros opposants d’Olga sont également souvent présents sur la série comme cascadeurs ou figurants : Peter Brace, Alf Joint et Terry Plummer (photo).

o Commentaire de Macnee pour cet épisode : "Le compositeur Laurie Johnson ne réutilisait jamais le même thème (note : Ouh le menteur !), convaincu que chaque épisode avait son atmosphère et sa personnalité. Il les traitait comme des éléments distincts et composait jusqu'à 40 minutes de musique pour chaque épisode." – (source : DVD 3 de la collection Optimum, Granada Plus Points)

o Bizarreries de traduction : lors de l'introduction "He's british" est traduit par "C'est un gentleman" ! Encore plus surprenant : lorsque Mrs Peel, après le combat d'escrime de la fin, déclare "I'm British through and through" [Je suis 100% britannique], la version française lui fait dire "de mère anglaise et de père breton !".

o Sur le DVD3 de la collection Optimum, Brian Clemens présente l’épisode avec une poupée  à l’effigie de Steed et il dit : ‘I am the man who pulled the strings on the puppets including my favourite Steed.’[Je suis l’homme qui tirait les ficelles des marionnettes, y compris de ma préférée, Steed]. Il précise que c’est un remake de The Charmers et qu’il a récrit deux/trois épisode, parmi les meilleurs, pour le nouveau marché international. Cet épisode est très Avengerish dit-il, c’est l’humour anglais et le suspense à son meilleur niveau. Aussi bon qu’un Hitchcock. Il conclut par: ’Steed still talks, he’s still around. So am I! [Steed parle toujours, il est toujours là, moi aussi!]

o Il y a plusieurs variantes d’Olga présentant ses armes sous son manteau de fourrure ; Diana, en tenue d’escrimeuse, est en grande discussion avec Ray Austin, le cascadeur, sur le plateau de tournage (DVD3 de la collection Optimum, Image galleries).

o Le podologue Merryweather donnera son nom à la société de météo sur commande dans le film The Avengers.

o Coupures de presse lors de la 1re diffusion française.

Télé Magazine

Télé Poche

Télé 7 Jours

Fiche de Meurtres distingués des sites étrangers :

En anglais
http://theavengers.tv/forever/peel2-9.htm
http://www.dissolute.com.au/avweb/emmacol/509.html
http://deadline.theavengers.tv/PeelS2-09-CorrectWay.htm
En flamand
http://home.scarlet.be/~pvandew1/avengers/peel36.htm
En italien
http://www.avengers.it/09col.htm
En espagnol
http://losvengadores.theavengers.tv/peel_correct.htm

Le mort vivant5-08-02Meurtres distingués

LE TIGRE CACHÉ
(THE HIDDEN TIGER)

Steed hunts a big cat – Emma is badly scratched

Tournage : janvier 1967

Diffusion : ITV, 4 mars 1967 – 1re chaîne ORTF, 17 juin 1973

Scénario : Philip Levene

Réalisation : Sidney Hayers

Ronnie Barker (Cheshire), Gabrielle Drake (Angora), John Phillips (Nesbit), Lyndon Brook (Dr. Manx), Michael Forrest (Peters), Stanley Meadows (Erskine), Jack Gwillim (Sir David Harper), Frederick Treves (Dawson), Brian Haines (Samuel Jones), John Moore (Williams), Reg Pritchard (Bellamy).

Résumé

Un fauve lâché dans la nature sème-t-il la mort sur son passage ? Les Avengers traquent la bête et partent en safari, mais la découverte d'un médaillon les mène à PURRR, un havre de paix pour chats, des félins inoffensifs en apparence….

Épilogue

Excellent tag! Les Avengers font des figures à la peinture sur les murs. Steed dessine un cœur et une flèche et ajoute ses initiales au moment où Mrs Peel vient jeter un coup d'œil. Il barbouille alors le mur en précisant : "By acting as we did, we narrowly averted a terrible...[En agissant de la sorte, nous avons évité de justesse une terrible …], il met le pied dans la peinture rouge et Mrs Peel termine sa phrase : "… CATastrophe ! " (jeu de mots en VO).


CRITIQUES

5-08-01


Denis Chauvet 1er mars 2006

Le tigre caché, tourné en janvier 67, ne fut diffusé chez nous que six ans et demi plus tard (le 17 juin 73), ce qui est assez regrettable pour un épisode phare de la saison.

The Hidden Tiger a toutes les qualités des nombreux classiques de la quatrième saison, la couleur en plus, et constitue ainsi un des sommets de cette cinquième saison : un épisode à montrer à tous les fans potentiels. L'excellente interprétation des seconds rôles, les dialogues savoureux et typiques de Philip Levene et la mise en scène de Sidney Hayers, qui ressemble par certains côtés à celle des Cybernautes (succession de morts violentes), contribuent logiquement à la réussite de ce chef-d'œuvre. Cet épisode souligne une nouvelle fois que l'intrigue n'est pas le facteur le plus important de la série, la succession de meurtres étant un artifice très utilisé dans les scénarios des Avengers. Ainsi, l'excentricité, l'absurdité et l'humour made in Avengers font la particularité du Tigre caché; l'intrigue, bien qu'originale, étant vite devinée dès la découverte du médaillon près de la cage du Major Nesbit. Qui peut croire à la conquête de la Grande-Bretagne par des minous ? L'échange entre Steed et Mrs Peel dans le bureau de Sir Harper met le téléspectateur sur la piste très tôt. Mrs Peel saisissant le chat : "We plead not guilty" [Nous plaidons non coupable] et Steed répond : "I think it's something a little larger than that" [Je pense à quelque chose d'un peu plus gros que cela]. On se doute que le chat n'est pas aussi innocent qu'il en a l'air...

Plus d'un personnage excentrique est généralement gage de qualité (cf. Bons baisers de Vénus, Le vengeur volant déjà vus cette saison) et cet épisode confirme la règle. Le regretté Ronnie Barker est évidemment associé au succès de la série pour son interprétation de Cheshire. Sa façon de laper son bol de lait ("On the bottle again, Cheshire !" [Encore à la bouteille, Cheshire !]) ou de dresser des portraits-robots de chats sont des scènes inoubliables bien qu'elles n'aient aucune influence sur l'histoire. D'ailleurs, on peut se demander si Cheshire n'est pas, à l'instar de Sir Horace Winslip (Les fossoyeurs), un excentrique manipulé, sa participation au complot n'étant pas avérée.

John Phillips (Nesbit) est également remarquable malgré une apparition trop courte en chasseur obnubilé par le gros gibier et capable d'en renifler un à des miles, même dans la verte campagne anglaise ! Les véritables comploteurs, le Dr Manx et Angora, ne sont pas en reste. Lyndon Brook est l'inquiétant Manx, l'inventeur du psycat therapy (thérapie pour chats stressés !), et la féline Gabrielle Drake est Angora, sublime à souhait. Pressentie comme avengers girl, elle aurait parfaitement remplacé Diana Rigg, surtout qu'elle n'avait rien perdu de son charme dix ans plus tard dans Méfiez-vous des morts des New Avengers. Deux félines comme Mrs Peel et Angora ne peuvent que retenir l'attention des spectateurs matous, en particulier lorsqu'on connaît les occupations de Gabrielle Drake (voir Informations complémentaires ). En osant, Angora a vraiment du… chien !

Steed et Mrs Peel sont également excentriques dans leurs échanges avec Cheshire. À l'évocation d'Emma, la chatte recherchée, Cheshire déclare à Steed : "And what a joy for you it must be when she's curled up in your lap" [Quelle joie cela doit être pour vous lorsqu'elle se blotti sur vos genoux.] ; la réponse de l'agent au chapeau melon est savoureuse : "Well, I've never thought of it that way !" [Je n'avais jamais pensé à cela !]. La description de Mrs Peel à la recherche de Little John est également très personnifiée : "Little John's very bad tempered first thing in the morning until he's had his first glass of champagne." [Little John est de très mauvaise humeur le matin avant de prendre sa première coupe de champagne.].

Les dialogues succulents de cet épisode sont très difficiles, voire impossibles à apprécier à leur juste valeur en version française. PURRR trouve un sens pour la signification de chaque lettre mais n'a pas d'impact dans le terme isolé (purr signifie ronronner). Quant à la devil mind de l'épisode (de la série ?), elle a un triple sens en version originale qui passe pratiquement inaperçu dans la version française (comme souvent dans la saison quatre). "Pussies galore" (traduit par "Il y a des minous partout") s'exclame Mrs Peel en venant délivrer Steed au milieu des chats. Cette réplique est bien évidemment coquine bien qu'elle puisse être prise au premier degré, procédé bien connu et très utilisé par Brian Clemens pour contourner la censure stricte de l'époque. Pussy Galore est également le nom d'Honor Blackman dans Goldfinger, le James Bond qui lui fit quitter la série. À noter que Steed réutilise cette réplique dans Un chat parmi les pigeons des New Avengers, faisant un clin d'œil évident à la cinquième saison.

Philip Levene exploite à fond le champ lexical dans les répliques des personnages de cette aventure. Quelques exemples au hasard. Angora pour éliminer Mrs Peel : "There is more than one way to skin a cat" [Il existe plus d'une façon pour s'en débarrasser] ; Steed au téléphone à Mrs Peel : "The cat's out of the bag." [La solution n'est pas loin] ; Mrs Peel précisant qu'elle a seulement parcouru la pile de livres : "I think the word is 'skimmed'" (jeu de mots, skim signifiant également écrémer !) ; le Dr Manx à Steed, ligoté sur la chaise : "Curiosity kills the cat." [proverbe, l'équivalent de notre "La curiosité est un vilain défaut"]... Le style de Philip Levene se rapproche ainsi de l'esprit des épisodes de la saison précédente alors que Brian Clemens était plus tourné vers l'imagination et le bizarre. Cela a sûrement été à l'origine de la divergence entre ces deux "génies" qui ont tant apporté à la série.

La musique de l'épisode n'est pas désagréable et reprend des thèmes connus : l'air de chasse du safari provient de Petit gibier pour gros chasseurs, celui des funérailles du chat des Fossoyeurs et de Cœur à cœur et la musique qui accompagne les attaques a déjà été entendue dans Les marchands de peur.

Les scènes d'attaque rappellent celles des Cybernautes et du Vengeur volant mais, bien que d'apparence répétitive, elles sont terriblement efficaces. La scène d'introduction est particulièrement bien réussie. L'agressivité du chien fait contraste avec la passivité du chat (invisible) et le point de vue de la caméra par la porte-fenêtre entrouverte fait monter la tension. La peau de tigre recouvre le corps de la victime avec le titre en incrustation et clos superbement cette introduction. La séquence de l'attaque du Major Nesbit dans la cage est très impressionnante. Je l'avais vue à l'âge de dix ans et elle est toujours restée une image forte de la série à mes yeux.

Mrs Peel porte deux combinaisons, une noire à la fin de l'épisode et la bleue et lilas déjà vue dans Le vengeur volant, mais les tenues les plus remarquées dans cette aventure sont le manteau et la jupe classique lors de la visite chez Sir Harper et, surtout, la robe d'été rose (sans la veste rouge de préférence !). Cette robe sexy apparaît dans pas moins de six épisodes, mais elle est surtout présente ici et dans Le retour des cybernautes.

De très beaux décors donnent un cachet particulier à cet épisode : l'intérieur de la demeure de Sir Harper et, bien sûr, le somptueux établissement PURRR. Mrs Peel en robe rose sur fond tigré jaune et noir est une image célèbre ayant servi à de nombreux ouvrages, trading cards et autres. Les scènes en extérieur sont très satisfaisantes en considérant que The Hidden Tiger fut tourné en hiver (le parc de Sir Harper, les alentours de PURRR, la course de Bellamy et quelques vues londoniennes.) Par contre, les séquences safari ont vraisemblablement été tournées en studio.

Une fois n'est pas coutume, Mrs Peel vole au secours de Steed au terme de cet épisode parsemé de petites scènes parfois anodines mais toujours intéressantes. Williams, le serviteur, retranscrit parfaitement la terreur, le piège se referme en faisant écho avec la culasse du fusil manipulé par Nesbit, Steed n'oublie jamais son breuvage préféré en mission (cf. L'oiseau qui en savait trop), l'arrivée à PURRR de la Bentley au milieu de Mini Mokes sur un air très agréable et Mrs Peel imitant un ronronnement, le catalogue PURRR en forme de chat entre les mains (photo de la jaquette du DVD kiosque).

Les quelques défauts, vite oubliés, de The Hidden Tiger sont la rapidité avec laquelle Steed et Mrs Peel se retrouvent dans la camionnette alors qu'ils sont censés être à pied, ainsi que les doublures trop apparentes (Steed et Mrs Peel dans le parc chez Harper et Steed enjambant le muret lors de sa visite nocturne à PURRR). En fait, Patrick Macnee et Diana Rigg étaient assez souvent doublés pour des scènes anodines. Par exemple, cette séquence du parc est pratiquement entièrement tournée par les doublures à part trois gros plans. Des subterfuges sont utilisés : la caméra au niveau du chien (et donc des jambes des acteurs) ou les Avengers courant de face mais tête baissée vers la demeure... Mais que cela ne gâche pas notre plaisir !

"Inside every cat, there's a hidden tiger."

Avec le recul (nouvel avis, janvier 2012) :Épisode toujours aussi somptueux; la version Optimum a l’avantage de faire disparaître les nombreux craquements, griffures et traits en tout genre de la version kiosque mais, du coup, les doublures sont très apparentes et l’épisode en est truffé. Il est toujours dans mon top three de la saison malgré tout, mais c’est l’exemple type qui prouve que les doublures de Patrick Macnee et Diana Rigg n’étaient pas utilisées avec parcimonie, loin s’en faut ! J’ai particulièrement apprécié les échanges entre Steed et le major Nesbit cette fois. ‘I don’t fancy my profile up there !’

EN BREF : Le tigre caché symbolise admirablement l'esprit de la série qui lui a permis de perdurer de génération en génération. L'humour, les clins d'œil et l'excentricité donnent une particularité inégalée aux Avengers et cet épisode résume au mieux toute la richesse de ce programme.

Steed3003 4 décembre 2004

Considéré comme "une incontestable réussite" par le livre de Didier Liardet et comme "un épisode formidable" par The Avengers forever, cet épisode déçoit pourtant un peu.

Le scénario de Philip Levene suit au début la trame ultra-classique des Avengers: les morts se succèdent, l'intrigue n'avance guère. On a l'impression que cette idée de bête féroce était un prétexte à d'amusantes scènes de safari. La deuxième partie, commençant avec l'arrivée dans P.U.R.R.R., prend un ton nettement plus délirant et intéressant. L'épisode se mue alors en critique incisive, plus valable que jamais aujourd'hui, du trop d'attention apportée aux animaux domestiques. On assiste même à un enterrement de chat qui, s'il pouvait paraître grotesque à l'époque, prend un ton nettement plus inquiétant de nos jours. Cette critique donne aussi lieu à de nombreuses scènes comiques (quand Mrs Peel a perdu son petit minou… John au nez aristocratique !) réjouissantes. Le personnage d'Edwin Chester, superbement interprété par Ronnie Barker, est lui tout aussi réjouissant. Philip Levene ajoute quelques bonnes idées à l'épisode : comme Steed cherchant les coordonnées d'un certain Jones (le "Dupont" anglais) et épluchant par conséquent les centaines de numéros présents dans l'annuaire ! Enfin, on pourrait aussi louer un final haletant, quoique trop abrupt, et des dialogues excellents. On regrettera juste que toutes les répliques à "double-entendre" comme le disent les anglo-saxons, les plus osées portant sur le mot pussy(dont la désormais célèbre réplique de Mrs Peel : "Pussies galore") ne passent malheureusement pas en français, tant en VF que dans les sous-titres, réservant ces savoureuses répliques aux anglophiles confirmés. On reprochera aussi à Philip Levene l'absence quasi-totale de suspense, ainsi que le peu d'originalité des méchants et de leurs ambitions. On aurait aussi espéré une approche plus originale du thème, même si le dénouement de l'épisode est inattendu.

Il est toujours difficile de juger le travail des réalisateurs de la saison 5, tous copiant à merveille, à quelques exceptions près, le style de la série. La saison 5 est celle qui possède la plus grande continuité filmique. Ainsi, on pourra constater que Sidney Hayers a parfaitement assimilé ce style, parfois rigide, et l'esprit de la série : des cadres soignés, pas trop de mouvements, beaucoup de plans américains et de plans moyens. On pourra lui reprocher de calquer les scènes d'attaque du Tigre cachésur celles du Vengeur volant, ce qui donne une impression de déjà vu lassante. Il y a aussi toujours ce problème de doublures, utilisées à tort et à travers. Au début de l'épisode, par exemple, quand Steed et Mrs Peel promènent le chien, on remarque sans trop se forcer qu'il s'agit des doublures des deux acteurs : la doublure de Steed n'a pas la même corpulence que Macnee et celle de Mrs Peel a une coupe différente et des cheveux plus longs que Diana Rigg. Les scènes de safari sont par ailleurs très bien tournées. La direction d'acteurs est bonne.

Steed boit maintenant du champagne en plein safari et décrit tendrement sa partenaire. Leur association est toujours pleine de piquant. Ne manquez pas le tagfinal qui révèle les tendres sentiments de Steed pour Mrs Peel. Vu le regard amusé de sa partenaire, on doute que ces sentiments soient partagés.

Mrs Peel est particulièrement jolie dans toutes ses tenues, notamment la rose, durant l'épisode. Steed reste fidèle à ces costumes avec une même élégance.

Le décor de P.U.R.R.R. est un des meilleurs de Chapeau Melon, il rappelle, par son outrance, celui de la maison d'édition de Amour, quand tu nous tiens…. Les autres décors ont une apparence désuète pas désagréable.

La musique est inégale dans cet épisode : répétitive et ennuyeuse dans les scènes d'attaque, excellente durant le safari. Laurie Johnson ne convainc toujours pas.

EN BREF : Même s'il n'est pas le chef-d'œuvre annoncé, Le tigre caché reste un épisode tout de même très divertissant.

 

Estuaire44 15 Septembre 2013

Le tigre caché bénéficie d’une astucieuse idée de départ. Celle-ci induit un mystère aiguisant la curiosité du spectateur, que l’habile Levene parvient à maintenir aussi longtemps qu’il était loisible, tout en semant d’habiles indices. Cette histoire de chats brusquement transformés en fauves sanguinaires introduit également un absurde bien dans le ton de la série, agrémenté d’un humour du meilleur effet. Toutefois, hormis ces plaisants à-côtés, Levene ne parvient pas à développer son concept au-delà de la sempiternelle litanie des assassinats successifs, jusqu’à finir par lasser avant que n’apparaisse PURRR.

Cette impression de déjà-vu se ressent d’autant plus que l’opus évoque fortement le précédent Le Vengeur volant. Outre une structure narrative rigoureusement identique, cela s’avère également avec les scènes de meurtres, tournées selon les mêmes modus operandi et conventions visuelles, mais aussi avec de nouveaux clins d’œil à Batman. Angora ressemble comme une sœur jumelle à Sélina Kyle et le décor de PURRR s’avoisine clairement à ceux entourant Catwoman dans cette série de 1966. Le thème de l’épisode, certes habillé d’un plaisant vernis de Science-fiction, ne relève pas non plus d’une grande originalité.  Il se rapproche beaucoup de celui de Shadow of the Cat, l’un des classiques de la Hammer (1961), avec notamment la Barbara Shelley de Bons baisers de Vénus.

Malgré ces évidentes limites, Levene parvient à éveiller l’intérêt du spectateur, en ornant son récit de deux Excentriques des plus relevés. Le Major Nesbit compose un plaisant pastiche de la figure traditionnelle de l’officier de l’armée des Indes féru de chasse au tigre, dont le Colonel Moran de Conan Doyle a fourni une version autrement plus sombre. On retiendra néanmoins avant tout l’hilarant Cheshire, aux irrésistibles mimiques et dialogues, que Ronie Barker incarne avec un naturel confondant.  Les autres seconds rôles et adversaires paraissent davantage réduits à de silhouettes, y compris une Angora qui, hormis le charme de Gabrielle Drake, ne démontre pas grand-chose. Les décors demeurent soignés, mais les scènes en extérieur se voient en partie gâchées par un recours évident à des doublures de nos Avengers.

Ces derniers se montrent ici particulièrement à leur avantage, car nantis de dialogues non seulement pétillants d’humour mais aussi finement ciselés afin de complaire aux amateurs de relationnels. Rarement épisode se sera montré aussi parlant sur la nature exacte du lien unissant Steed et Mrs Peel, que cela soit lors de la délectable description de l’autre en tant que chat ou lors d’un tag final si explicite. On apprécie d’ailleurs la continuation des travaux artistiques de Mrs Peel, véritable série dans la série ! Le jeu de mots Pussies galore se montre piquant à souhait, mais avait déjà été supérieurement employé lors du départ de Mrs Gale (Le quadrille des homards) La féline Emma se montre ici particulièrement dans à son affaire, notamment lorsqu’elle vole au secours de son partenaire, toujours si élégamment sybarite et malicieux.

EN BREF : Malgré une trop grande similitude avec Le Vengeur Volant, l'épisode résulte très distrayant. Cheschire constitue l'un des meilleurs Excentriques de la saison. 


VIDÉO


Un enterrement particulier


INFORMATIONS COMPLÉMENTAIRES

5-08-03
 

Tournage

o Les extérieurs de P.U.R.R.R. furent filmés à North Mymms Park près de Welham Green. Ce manoir, dont les origines remontent au XIVe siècle, est célèbre pour sa décoration ouvragée mais aussi pour ses somptueux jardins. Laissé à l’abandon durant les années 80, l’importante rénovation entreprise la décennie suivante permit de mettre à jour de grandes fresques du XVIIe siècle, une découverte majeure selon les historiens de l’art. Les peintures représentent les plus grands conquérants de l’Histoire (Alexandre le Grand, Jules César, Charlemagne…). (source : The Avengers on Location)

o Steed se rend chez Samuel Jones, Boydell Court à Londres.


Continuité

o Les doublures sont autant visibles que les stars sur cet épisode.  "We'll check around the grounds". Cette séquence du parc est pratiquement entièrement tournée avec les doublures, Rocky Taylor et Cyd Child, à part quatre gros plans. Des subterfuges sont utilisés : la caméra au niveau du chien (et donc des jambes des acteurs) ou les Avengers marchent de dos et courent de face, la tête baissée vers la demeure mais, avec la nouvelle collection Optimum, le stratagème est flagrant...

o Ce n’est pas Macnee qui fait son entrée dans P.U.R.R.R. escorté par des mokes voitures de lait mais Rocky Taylor, la doublure, sauf pour les quelques gros plans (à gauche). Idem pour la brève scène de départ avec la brochure. C’est exactement la même chose lorsque Steed arrive chez Bellamy et Jones et qu’il se rend de nuit à PU.R.R.R. où Rocky Taylor avance à couvert et enjambe le muret. Cyd Child double aussi Diana Rigg dans sa virée nocturne à P.U.R.R.R. Lorsque le van du Dr Manx heurte un arbre, Rocky Taylor et Cyd Child accourent à travers les bois et repartent en emportant le chat (à droite).

o Le panorama du parc de Sir Harper est un ‘fake’ ; On s’en aperçoit lorsque Sir Harper se tourne pour prendre un verre et, surtout, quand Steed ouvre la porte-fenêtre : c’est une peinture qui sert d'arrière plan.

o La ferme ‘sent’ le studio et, d’ailleurs, on en a la preuve quelques secondes lorsque Peters fait son apparition : à droite, au-dessus du toit, c’est le mur du studio.

o Alors que Steed traverse la pièce chez Nesbit, l'ombre d'un micro lui barre le visage (désagrément fréquent durant les saisons vidéo Cathy Gale).

o Lorsque Peters se verse un verre de lait tout en parlant avec Angora, il remarque juste à temps que le verre est déjà plein : la scène a dû nécessiter plusieurs prises !

o Lorsque le corps du docteur Manx tombe de la camionnette, on aperçoit brièvement la tête d'un membre de l'équipe vraisemblablement prêt à le réceptionner !

o Lors du combat dans la ferme d'expérimentation où Erskine se retrouve coincé, on remarque une erreur de cadrage nous montrant le toit du studio.

o Les séquences des deux ‘safaris’ sont tournées en studio avec quelques inserts pour donner le change.

o Lorsque Cheshire se sert un verre de lait, le chat qu’il tient essaie de le boire avant lui mais Angora s’empare du matou.


Détails

o Quand Emma vient délivrer Steed attaché au milieu des chats, elle s'écrie : "Il y a des minous partout !" ce qui donne en anglais : "Pussies galore". Référence au rôle que joue Honor Blackman dans Goldfinger. Une réplique à double sens pour les esprits mal tournés !

o On boit beaucoup de champagne dans cet épisode et en solo ; Mrs Peel en décollant son papier peint et Steed à son poste de surveillance.

o L’extrait du lion qui attaque est emprunté au film Nor the Moon by Night.

o P.U.R.R.R. est l'abréviation de "Philanthropic Union for the Rescue, Relief and Recuperations of cats". En français, il devient la "Philanthropique Union pour le Ramassage le Réconfort et la Relaxation du chat".

o L'inscription sur le médaillon est "P.U.R.R.R. FURRY LODGE SUSSEX"

o Le panneau à l'entrée de la ferme porte la mention suivante : "Chippenham Manor : Experimental Husbandry Farm. Research controller Sir David Harper".

o Lors du premier safari, une image de Bons baisers de Vénus est utilisée (la lumière blanche au fond du champ).

o C’est le terme américain qui est retenu : ‘pasteurized’ avec un z et non un s comme en anglais. C’est bien un signe que la série n’était plus 100% British avec le passage à la couleur.

o Mrs Peel/Diana Rigg a les yeux boursouflés lorsque Cheshire fait le tour de ses protégés. Allergie ou nuit blanche ?

o Mrs Peel dépose la chatte qu’elle a reçue de Cheshire sur un bottin téléphonique (telephone directory) d’une édition d’avril 1966 ; Outer London : S. Herts and N. Middlesex.

o Une réplique de Mrs Peel qui annonce un (excellent) épisode des TNA :’Let’s put a pigeon among the pussies !’.

o Le fourgon utilisé par l’opposition est un Moris LD 1962. Développée par British Motor Corporation, cette gamme permettait de construire des véhicules très différents sur un même châssis (fourgons commerciaux, ambulances, véhicules de pompiers…).

o Les voitures livrant le lait à chez PURRR sont des Mini Mokes. Ces adaptations de la fameuse Mini en véhicules utilitaires étaient également construites par British Motor Corporation. Elles connaissent un grand succès durant les années 60 et figurent dans plusieurs épisodes des Avengers, dont A Surfeit Of H2O et Fog.

o There is more than one way to skin a cat, déclare Angora. Il s’agit d’un vieux proverbe anglais. Il est repris en 1678 dans le recueil Proverbes anglais, de John Ray, ouvrage important dans l’histoire de cette langue. Il exprime l’idée qu’il existe toujours plusieurs moyens de parvenir à ses fins, la version française traditionnelle en étant « Il y a plus d'une façon d'accommoder un lapin ».

o Curiosity kills the cat, autre citation d’Angora, est un proverbe traditionnel anglais, soulignant les périls d’une trop grande curiosité, l’équivalent du français « La curiosité est un vilain défaut ». Sa forme originelle est toutefois Care kills the cat, notamment reprise par Shakespeare dans beaucoup de bruit pour rien (1599). Ce n’est qu’XIXème siècle que la forme actuelle prédomine.

o Le nom Cheshire représente un clin d’œil supplémentaire aux chats, ainsi qu’une nouvelle référence à Lewis Carroll au sein de la série. En effet le souriant et énigmatique Chat du Cheshire reste l’un des plus notables rencontres d’Alice durant son périple au Pays des Merveilles (1865). L’auteur rend ainsi hommage à son Comté du Cheshire natal. Le Chat du Cheshire est réputé pour son regard étonnamment réaliste porté sur la folie environnante, ainsi que pour sa capacité à se rendre invisible. Rendu très populaire par le dessin animé de Walt Disney (1951), le Chat de Cheshire réapparait à de multiples reprises dans la culture populaire. 

Acteurs – Actrices

o Ronnie Barker (1929-2005) était l'homme à tout faire outre-Manche (théâtre, télévision, radio). Dans les années 60, il se fit un nom à la radio avant de devenir un habitué du petit écran. Il tourna dans des séries comme Le Saint mais c'est The Two Ronnies (avec Ronnie Corbett), une série de sketchs diffusée sur la BBC de 1971 à la fin des années 80, qui lui fit sa réputation. R Barker a été fait OBE (Officer of the Order of the British Empire) et il a fait l'objet d'une biographie, The Authorised Biography of Ronnie Barker de Bob McCabe.

o Gabrielle Drake (1944) a travaillé comme fille au pair à Paris avant de s'inscrire à la RADA (Royal Academy of Dramatic Art, l'équivalent du Conservatoire français). Elle a été testée pour jouer les rôles d'Emma Peel et de Tara King. Elle avait un rôle majeur dans la série UFO (1970) et a participé aux séries Le Saint, Les champions et Les professionnels (de Brian Clemens). Elle est apparue dans quelques rôles mineurs assez déshabillés au cinéma au début des années 70 et elle est la voix du livre audio The Kama Sutra (1994). Elle vit dans une abbaye médiévale dans les Midlands.

o Jack Gwillim (1909-2001) était principalement un acteur de théâtre et fut membre de la Royal Shakespeare Company de Stratford. Il a joué à Broadway avec les plus grands, Ingrid Bergman, Christopher Plummer, Richard Burton, Sir Anthony Quayle, Sir John Gielgud… Il a été commandant dans la marine pendant vingt ans avant de devenir acteur. Grand sportif, il a pratiqué avec succès le rugby et la boxe dans la marine.

o Stanley Meadows a joué dans de nombreuses séries britanniques : Le Saint (trois épisodes), Paul Temple, Amicalement vôtre, Poigne de fer et séduction, Regan, Les professionnels. Quelques rôles au cinéma : Ipcress, danger immédiat (avec Michael Caine) et La septième cible (un des derniers films du regretté Lino Ventura).

o John Phillips (1914-1995) est Lanning Koestler dans l’épisode La danseuse d’Amicalement vôtre.

o Lyndon Brook (1926-2004) a joué dans deux autres épisodes des Avengers, Je vous tuerai à midi (saison King) et Le château de cartes (TNA).

À noter que…

o Les images du lion bondissant vers l’objectif ont également été employées durant la séquence d’ouverture de L’héritage diabolique

o Premier du top 5 des meilleurs épisodes de la première partie de la saison 5 établi par les auteurs de The Avengers Dossier.

o Commentaire de Macnee pour cet épisode : "The Avengers est la seule série britannique a avoir été diffusée aux USA en prime time. Cela ne s'est jamais reproduit par la suite. J'en suis très fier." (source : DVD 3 de la collection Optimum, Granada Plus Points) .

o Patrick Macnee raconte dans ses mémoires que Ronnie Barker l'a invité chez lui peu de temps après le tournage pour prendre un verre. Ronnie sortit une bouteille de lait, en versa un verre à Patrick et se versa sa ration dans une soucoupe qu'il lapa à genoux. Se relevant, il dit : "I'm a ginger tom" [Je suis un matou rouquin]. ( Blind in One Ear, édition harrap, pages 246-247, Chapeau melon, édition j'ai lu, page 349)

o L'excentricité de l'épisode se retrouve dans les noms des personnages. Angora et Manx (chat de l'île de Man) sont des races de chats. Cheshire est le chat d'Alice au pays des merveilles de Lewis Carroll. L'auteur avait donné le nom de son comté (Chester en français). Le célèbre chat de Chester a un sourire énigmatique qui dévoile des dents pointues.

o Gabrielle Drake et Ronnie Barker posent dans le décor de PURRR sur de nombreuses photos (DVD3 de la collection Optimum, Image galleries).

o Les statues de chats de toutes les tailles dans les bureaux de PURRR représentent Bast (ou Bastet). Bast est une déesse de la mythologie égyptienne. La séduisante déesse à tête de chat détient le pouvoir magique qui stimule l'amour et l'"énergie charnelle ". Un atout qui lui valait un culte tout particulier de la part des Égyptiens. Bast est une déesse aux caractères antagonistes, douce et cruelle, elle est aussi attirante que dangereuse et le félin sommeille toujours en elle.

o La qualité du DVD n'est pas à la hauteur de l'épisode : de nombreux craquements, griffures (de chats ?) et traits sur l'écran.

o Coupures de presse lors de la 1e diffusion française.

Télé 7 Jours

Fiche du Tigre caché des sites étrangers :

En anglais
http://theavengers.tv/forever/peel2-8.htm
http://www.dissolute.com.au/avweb/emmacol/508.html
http://deadline.theavengers.tv/PeelS2-08-HiddenTiger.htm
En flamand
http://home.scarlet.be/~pvandew1/avengers/peel35.htm
En italien
http://www.avengers.it/08col.htm
En espagnol
http://losvengadores.theavengers.tv/peel_hidden.htm

Le vengeur volant5-07-02Le tigre caché

LE MORT VIVANT
(THE LIVING DEAD)

Steed finds a mine of information – Emma goes underground

Tournage : décembre 1966 & janvier 1967

Diffusion :ITV, 25 février 1967 – Antenne 2, 19 septembre 1987

Scénario : Brian Clemens, basé sur une histoire d'Anthony Marriott

Réalisation : John Krish

Julian Glover (Masgard), Pamela Ann Davy (Mandy), Howard Marion Crawford (Geoffrey), Jack Woolgar (Kermit), Jack Watson (Hopper), Edward Underdown (Rupert), John Cater (Olliphant), Vernon Dobtcheff (Spencer), Alister Williamson (Tom).

Résumé

L'apparition d'un soi-disant fantôme amène les Avengers à s'intéresser à une petite localité. Après la mystérieuse disparition de Mrs Peel, Steed s'aventure dans une mine abandonnée qui semble intriguer les villageois. Un passage secret fait découvrir à l'agent au chapeau melon une ville souterraine. Une puissance ennemie se prépare, le moment venu, à prendre possession de la Grande-Bretagne.

Épilogue

Mrs Peel en salopette blanche examine la Bentley de Steed et y découvre quelque chose d'anormal ! "Ghosts, Sir. You've got ghosts in your engine." [Des fantômes, monsieur. Vous avez des fantômes dans votre moteur.]


CRITIQUES

5-07-01


Denis Chauvet 19 juin 2005

The Living Dead est un épisode de la saison cinq assez particulier pour quelques raisons qui, à mon avis, lui sont préjudiciables. Force est de constater qu'il s'apparente tellement au premier épisode de la saison quatre en ordre de diffusion, The Town of No Return, que nous pouvons le considérer comme un remake. La seconde particularité de l'épisode est qu'il est constitué de deux parties tellement disparates qu'il fait penser à deux aventures distinctes, comme si deux scénaristes avaient écrit une histoire chacun de leur côté !

La première partie, très réussie, est un pastiche évident des films de la Hammer. Le grincement de l'enseigne du pub, le déplacement de la pierre tombale et l'apparition du 'fantôme' sont des petits détails qui, d'emblée, recréent l'ambiance sur laquelle les succès du célèbre studio étaient basés. John Krish y fait un travail admirable et nous replonge dans l'atmosphère de la saison quatre, la couleur en prime. Le cimetière et ses pierres tombales, le pub et la chapelle dans la brume sont particulièrement bien rendus et laissent entrevoir une histoire de fantômes avec une fin rationnelle. Malheureusement, cela n'est pas le cas et l'histoire d'une ville souterraine peuplée d'habitants calfeutrés dans leur cave, attendant des décennies que la Grande-Bretagne cesse d'être radioactive, ne passe pas. Les décors de cette seconde partie sont abominables (les scénaristes de Voyage sans retour avaient évité cet écueil en plaçant la majeure partie de l'histoire en surface) et les costumes sont grotesques : le bonnet rouge de Masgard étant le pompon ! Cette seconde partie est mémorable pour quatre scènes : trois réussies et une complètement ratée. La longue scène de l'exécution où Steed, sous des apparences stoïques, laisse apparaître une peur bien palpable. "Do you have any last requests before you ?" "Would you cancel my milk ?" [Avez-vous une dernière volonté avant de..? ; Pouvez-vous annuler mon lait ?]. Mrs Peel, mitraillette au poing et liquidant le peloton d'exécution, reste une image forte de la saison cinq. Le tout se termine par une bise de Steed : "For that you definitely get a mention in my will." [Pour cela, vous serez mentionnée dans mon testament]. En revanche, la scène de bagarre dans la cellule est, contrairement à ce que raconte Cyd Child, la doublure de Diana Rigg, bien ratée ! Elle est à classer dans les ratages des Avengers au même titre que la séquence de la piscine dans L'oiseau qui en savait trop.

Julian Glover (Masgard) fait une prestation de qualité, comme c'est le cas dans toutes ses apparitions dans les Avengers, mais il reste néanmoins assez peu bavard. Il est très bien décrit par Steed : "Perhaps, he's unfamiliar with old English customs !" [Il n'est peut-être pas au courant des vieilles coutumes anglaises !]. Qui reconnaît le sadique Juggins de La poussière qui tue en sympathique et poltron Hopper ? Jack Watson est tout aussi convaincant dans les deux rôles, bien que le premier cité soit plus marquant. Edward Underdown (le bien nommé !) est Rupert, le revenant, et bénéficie d'une participation un peu plus longue que dans Cœur à cœur. Jack Woolgar (Kermit) n'est guère crédible en témoin récalcitrant, bien qu'il mette Steed sur la piste. "They should try the mine. That's where the others are". Pamela Ann Davy (l'hystérique Mandy) est pour moi le personnage féminin le plus insupportable de toute la série et les scènes censées apporter une touche d'humour – Mandy buvant, les yeux exorbités, et bégayant – provoquent l'effet inverse et font 'chuter' l'épisode d'un melon !

Excepté sa combinaison bleu marine emblématique de la saison cinq, Mrs Peel n'a pas de tenue remarquable. L'ensemble vert est sûrement le même que celui du Joker, tandis que la veste rouge ne s'harmonise pas du tout avec la robe rose, tenue principale de l'épisode suivant. Il y a très peu de scènes entre Avengers, la séquence "Mrs Peel, we're needed" est dans le style de la série et est de loin ma préférée. En revanche, le tag puéril n'est pas à la hauteur de ceux de la saison précédente ayant pour thème les moyens de locomotion. Il aurait mieux valu terminer l'épisode par la bise de Steed... La réplique de l'épisode est au crédit de Steed lorsqu'il se plaint d'avoir été pris pour cible : "Yes, but not when they shoot at things out of season." Mrs Peel : "What's out of season now?". Steed : "Me!". ["Oui, mais pas lorsqu'on tire sur des choses hors saison." "Qu'est-ce qui n'est pas de saison maintenant ?" "Moi !"]. À noter également la réponse de Steed à Masgard : "You are in danger of ruffling my feathers !" [Vous allez froisser mes plumes !]. La vision de Steed plaçant la lampe frontale sur son melon est assez singulière !

The Living Dead fut tourné pendant l'hiver 66, mais cela n'explique pas la pauvreté des extérieurs et, en particulier, de la mine. Cela saute aux yeux que les images de la mine proviennent d'une source extérieure et ont été intercalées. Sur certains plans, le ciel est bleu alors qu'il est censé faire nuit... En revanche, l'intérieur de la maison du seizième duc est bien décoré. Une musique assez conventionnelle avec quelques touches d'orgue agréables au début de l'épisode et un air plaisant lorsque Steed observe le garde se tartiner de fond de teint !

Pourquoi l'effigie a-t-elle une réelle épée ? Les canaris ont-ils une fonction analogue à celle du film La vie privée de Sherlock Holmes ? Le mort vivant est loin d'être un épisode culte de la saison cinq. On y trouve trop peu d'humour, pas de scène d'action – hormis le combat mollasson entre Mandy et Mrs Peel – et les quelques scènes intéressantes de la médiocre seconde partie sont plombées par des défauts majeurs (la séquence de l'exécution est gâchée par une trop longue recherche de la clé). Deux épisodes en un ne constituent pas une bonne recette, mais les deux melons se justifient par une première partie prometteuse. "And Britain will be ours".

Avec le recul (nouvel avis, janvier 2012): Toujours deux melons pour moi pour cet épisode avec les mêmes défauts et qualités. Les beaux décors à la Hammer de la première partie contrastent avec la pauvreté de la ville souterraine. L’épisode souffre de l’inévitable comparaison avec Town of No Return de bien meilleure facture. Et puis deux choses m’exaspèrent : les vues de la mine indigestes, qui ne collent pas du tout avec le reste, et Mandy, un personnage horripilant au possible, qui pille la garde-robe de Mrs Peel de surcroit ! ‘Do you believe in ghosts, Steed ?’

EN BREF : Le mort vivant est un remake d'un épisode de la saison quatre et, malgré une première partie assez réussie et quelques scènes mémorables, il reste bien inférieur à l'original.

Steed3003 30 novembre 2004

Chapeau Melon et Bottes de Cuir continue à pasticher les succès anglais des années 60 : ici, c'est la Hammer qui en est victime.

En effet, dès l'excellente séquence d'introduction, Brian Clemens nous plonge dans l'Angleterre effrayante, avec ses cimetières brumeux et autres chapelles poussiéreuses. Cependant, le scénario ne se contente pas de pasticher les films d'horreur. Il joue sur une large palette de genres, virant dans la seconde partie à la science-fiction. Avec talent et efficacité. La construction de l'intrigue est irréprochable : la trame est particulièrement claire, les rebondissements nombreux et le final tendu et plein de suspense. Les personnages ont tous une réelle ampleur et un rôle dans l'intrigue. Des personnages comme Kermit l'ermite, Mandy MacKay et Georges Spencer sont certes très stéréotypés ; mais aucun n'est inconsistant et ils apportent tous une note comique à l'épisode. On assiste même dans cet épisode à l'affrontement théories surnaturelles contre théories rationnelles, trente ans avant Mulder et Scully. Il est d'ailleurs intéressant de noter qu'ici la petite rousse penche pour le paranormal et que c'est le grand brun qui défend ardemment le rationnel ! On pourrait reprocher à Brian Clemens de nous resservir ses ambiances de mystère, de complots et de secrets (Voyage sans retour), mais il faut bien admettre que sa variation est réussie. D'autant plus que l'humour est présent dans cet épisode, ne souffrant d'aucune longueur. Brian Clemens offre même une longue conclusion à l'épisode, alors que les intrigues des Avengers sont trop souvent résolues en une minute chrono.

John Krish retransmet parfaitement le visuel des films Hammer dans cet épisode. Son esthétique flamboyante de film d'horreur, plus réussie que celle du Fantôme du château De'Ath, a même acquis aujourd'hui un délicieux aspect kitsch. Sa réalisation élégante et raffinée et ses plans soignés ont traversé le temps sans outrage. Sa direction d'acteurs est excellente, tous les interprètes sont irréprochables. On en regrette d'autant plus sa peu de maîtrise des scènes d'action, dont notamment une (le combat entre Mrs Peel et le geôlier) connue comme une des plus ratées de la série : on y voit carrément la doublure de Mrs Peel en gros plan !

Steed est particulièrement drôle dans l'épisode, surtout quand il décrit ses impressions sur le panneau "Défense d'entrer" ou quand il essaie de faire parler Mandy MacKay. C'est ici Mrs Peel qui sauve la vie à son partenaire ; ce qui vaut à celle-ci une bise mémorable de ce dernier. En général, le duo est ici très en forme, tant au niveau de l'humour que celui de l'action.

Mrs Peel porte des ensembles particulièrement jolis dans cet épisode ; on retiendra néanmoins son magnifique, et pourtant si sobre, ensemble vert au début de l'épisode. Quant à Steed, visiblement troublé par les affriolantes nuisettes de Mandy MacKay, rien de nouveau : toujours les mêmes costumes et cette inimitable élégance.

Les décors sont splendides dans cet épisode, surtout ceux de la première partie. Le cimetière est à ce titre un des plus beaux de la série. En comparaison, la ville souterraine paraît bien vide. Mais vu qu'il s'agit sûrement d'un des décors les plus gigantesques jamais créés pour la série , on excusera bien volontiers les décorateurs. Son "aspect clinique" donne même au bâtiment un cachet typiquement SF.

La musique est bien trop timide : on entend à peine quelques notes d'orgue au début de l'épisode et puis plus rien du tout. Une nouvelle fois, le travail de Laurie Johnson déçoit par son classicisme alors que la série devient de plus en plus délirante.

EN BREF : Un épisode à l'ambiance irrésistible et plein de surprises. À ne pas manquer !

 

Estuaire44 15 Septembre 2013

Le Mort Vivant souffre de divers défauts l’empêchant de figurer parmi les nombreuses réussites de cette cinquième saison. Il s’agit tout d’abord d’un nouveau remake inavoué (cette fois de Voyage sans retour), après L’homme transparent succédant à Un Steed de trop. Alors que le précédé se répétera au cours de la période, on ne peut que regretter ce relatif tarissement de la créativité des scénaristes. Par ailleurs le recours au Fantastique le plus traditionnel en première partie de récit ne convainc guère. Externe à l’esprit d’une série se référant bien davantage aux thématiques de la Science-fiction, il indique d’emblée qu’il s’agit d’une supercherie. On tourne le dos à un savant prolongement de l’ambigüité, comme avaient su le pratiquer From Venus With Love ou Escape in Time.

 Il reste dommageable qu’hormis Warlock, Chapeau Melon ne conçoive pas cet aspect autrement que comme un alibi scénaristique peu élaboré, ne s’élevant pas au dessus d’une resucée basique des classiques gothiques. Même les décors ne brillent pas par leur qualité, alors qu’il s’agit d’un point fort traditionnel de la production. Avec le recul, les Avengers revêtent cependant un léger côté Mulder et Scully assez divertissant, notamment quand Mrs Peel demande à Steed s’il croit aux Fantômes (Do you believe ?) ou par l’évocation de pittoresques groupes de passionnés du paranormal.

Le récit n’évite pas certaines maladresses. Il demeure ainsi étonnant que la situation se résolve aussi rapidement en fin de parcours, avec un enfermement miraculeux de l’opposition. Quid du tunnel reliant la ville souterraine à la côte pour le ravitaillement par sous-marin ? il apparaît également paradoxal de s’exécuter quiconque s’approche de l’entrée, tout en laissant aussi longtemps vivre le clochard connaissant une grande partie de la vérité. Contrairement à Voyage sans retour, Le Mort Vivant opte pour dévoiler explicitement le domaine souterrain, mais cette évolution, en soit intéressante, s’arrête au milieu du gué. Pour que ce développement passionne réellement il aurait fallu nous expliquer précisément comment un chantier aussi colossal a pu être mené à bien ou que la découverte de cette ville développe une authentique atmosphère, ce qui ne survient jamais.

D’ailleurs là aussi le décor manque de relief il faut bien reconnaître que la mise en scène ne brille ni par sa vivacité, ni par son pouvoir d’évocation. Ce manque de réussite se retrouve également dans l’écriture des personnages secondaires. Bien peu se montrent véritablement saillants, dont une Mandy qui irrite rapidement, autant par ses postures crispantes que par le jeu marqué de Pamela Ann Davy. Le clochard se montre très quelconque, de même que les deux Ducs. Le pittoresque chez du peloton d’exécution s’impose comme le seul Excentrique véritablement amusant de l’épisode. On apprécie la présence de Jack Watson et surtout de Julian Glover, mais leurs personnages manquent de dimension.

Malheureusement, cet insuccès s’étend jusqu’à atteindre Mrs Peel. Arborant bien trop longtemps le plus disgracieux de ses Emmapeelers, elle demeure particulièrement externe à l’action, jusqu’à se voire même privée de la scène de sa capture. Elle ne dispose que de peu de scènes avec son partenaire et ne sort de sa cellule que pour une conclusion absurdement accélérée. A son crédit, on relève toutefois l’étonnante scène d’humour Gore de l’exécution à la mitraillette des soldats (il est vrai une tradition de la série déjà mise en place durant l’ère Cathy Gale).  Fort heureusement, Steed se montre irrésistible de drôlerie et de décontraction suave. Mis en avant par l’intrigue, il répond parfaitement à l’appel en apportant à l’opus ses meilleures scènes (infiltration du manoir, chapeau melon en guise de casque de mineur garni d’une lampe, grands moments du peloton d’exécution ou de l’affirmation des traditions brittoniques, etc.) Au sommet de son art, Patrick Macnee parvient à préserver l’intérêt d’un épisode bien faible par ailleurs.

EN BREF : De nouveau un remake non validé par un surcroît de qualité. L'épisode se montre explicite là où Voyage sans retour demeurait évasif, mais il n'a pas les moyens de son ambition.


VIDÉO


Merci qui ?


INFORMATIONS COMPLÉMENTAIRES

5-07-03


Tournage


Continuité

o Commentaire de Cyd Child, doublure de Diana Rigg, sur la fameuse scène d'action ratée : "Dans la scène de la cellule, je devais soulever le geôlier et tourner sur moi-même ; et on voyait mon visage. Lors de la diffusion, ce fut la panique : on allait savoir que Diana était doublée, ce qu'on voulait éviter. Finalement, les spectateurs n'ont rien remarqué !" – (DVD 2 de la collection Optimum, Granada Plus Points).

o En faisant très attention, on se rend compte que ce n’est pas Patrick Macnee qui arrive dans la Bentley derrière la Lotus dans le teaser du feu rouge. D’ailleurs, la doublure a la main sur le pare-brise mais pas Patrick Macnee en gros plan.

o Il fait jour lorsque Mandy s’enfuit de la chapelle alors qu’il est censé faire nuit !


Détails

o Steed mélange ses classiques : "exit" n'est pas du grec "exodus" mais du verbe latin "exire" conjugué.

o Il semblerait que le cimetière soit le même que celui de Bons baisers de Vénus. On y voit même l’ange sans tête !

o Mandy Mackay porte la veste en cuir et le manteau de fourrure noir & blanc que Mrs Peel possède dans la saison 1965/1966 !

o FOG n'a rien à voir avec le brouillard : c'est l'abréviation pour Friends Of Ghosts et SMOG signifie Scientific Measurement Of Ghosts.

o L'inscription de la pierre tombale : "Rupert Staplow, the fifteenth duke of Benedict. His body lies we know not where, lost in the Benedict mine disaster."

o Sur les cartons, on peut lire "Handle with care – McC.T.Ltd, Sun tan lotion". Une crème solaire écossaise !

o Les accoutrements, en tout cas les casques, semblent avoir été utilisés dans le film Fahrenheit 451 de Truffaut.

o Le poisson dans le pub semble être celui du bureau de Yuill, filmé en gros plan, dans Meurtre par téléphone, saison 4.

o Que voit-on en bas à droite ?

Acteurs – Actrices

o Vernon Dobtcheff (1934, France) a joué dans plus de 250 films ou séries dont deux autres épisodes des Avengers : Avec vue imprenable (saison quatre) et Haute tension (saison six). Il est à l'affiche entre autres, au cinéma dans The Assassination Bureau (avec Diana Rigg), Le crime de l'Orient-Express, L'espion qui m'aimait, Le nom de la rose. À la télévision, il a participé aux séries Le Saint, Les champions, Poigne de fer et séduction, Le retour de Sherlock Holmes, mais aussi à deux épisodes de l'excellente série française Les brigades du Tigre, ainsi qu'à un épisode de l'exécrable Marie Pervenche !

o Julian Glover (1935) a souvent joué des rôles de vilains dans des séries des années 60 et 70. Il tournera dans trois autres épisodes de la série : Un Steed de trop – saison quatre et deux épisodes Tara King : Double personnalité et Mademoiselle Pandora. Il est très souvent apparu dans des séries britanniques : Le Saint, Les champions, Thriller, Paul Temple, Regan, Bergerac, Taggart et Cadfael entre autres. Au cinéma, on a pu le voir dans Star Wars, l'empire contre attaque, Indiana Jones et la dernière croisade et un James Bond, Rien que pour vos yeux. En 2002 il est la voix de la monstrueuse araignée Aragog dans Harry Potter et la chambre des secrets tandis qu'en 2009 il remonte sur les planches du West End (à 74 ans !) pour la reprise de Oliver !, une adaptation musicale d’Oliver Twist ayant connu un immense succès en 1960.

o Jack Watson (1915-1999) officiait à la radio de la marine pendant la seconde guerre mondiale, ce qui l'a conduit ensuite à la BBC. Il a tourné dans l'épisode La poussière qui tue de la saison quatre, le rôle d'un tueur de porcs, bien à l'opposé du poltron Hopper ! Il est apparu dans plus de 70 films.

o Howard Marion-Crawford (1914-1969) a également tourné dans Les espions font le service, saison quatre et Le visage, saison six, un de ses derniers rôles. Il était le Dr Watson de la série Sherlock Holmes de 1954. Apparitions dans Destination danger, Le Saint et L'homme à la valise. Il est décédé d'un excès de somnifères. Il fut l’époux de Mary Wimbush, actrice populaire de la télévision britannique, partenaire notamment de Linda Thorson dans Thriller (Lady Killer, 1973).

o Edward Underdown (1908-1989). Il fera une autre apparition dans la série (Cœur à cœur, saison quatre) et Ian Fleming l'aurait bien vu incarner son personnage à l'écran mais les producteurs ont préféré Sean Connery. Il tourna néanmoins dans un des James Bond, Opération Tonnerre.

o John Carter (1932-2009) participe également aux épisodes Le cocon (saison 3) et Mort en magasin (saison 4). Il est aperçu dans un très grand nombre de séries anglaises (Destination danger, Le Baron, Docteur Who, Department S, Z Cars…) et joue dans le film de Brian Clemens Capitaine Chronos, chasseur de vampires, avec également Caroline Munro et Ian Hendry (1974).

À noter que…

o Sur le DVD2 de la collection Optimum, Brian Clemens présente l’épisode et évoque les relations Steed/Mrs Peel et il précise : ‘There is good evidence in this episode’. Il déclare aussi que la séquence du peloton d’exécution est une de ses préférées. Brian Clemens est interviewé avec deux livres en évidence : The Complete Avengers et The Avengers on Location.

o Commentaire de Macnee pour cet épisode : « Nous considérions que la relation physique entre Steed et Emma allait de soi. Des scènes intimes auraient été déplacées et auraient alourdi l'intrigue. Nos rapports étaient courtois et légèrement ambigus. Ce qui convenait à l'époque et à la série. » – (DVD 2 de la collection Optimum, Granada Plus Points)

o Cyd Child se souvient très bien de la scène, devenue célèbre, de la prison : le gardien, joué par Terry Plummer, l'un des plus grands et lourds cascadeurs du métier, était si imposant que Cyd Child titubait sous le poids. On lui demanda de le faire tourner plus rapidement car il était visible que Diana Rigg était doublée dans cette scène. La production eut peur de recevoir des lettres de mécontentement. Il n’en fut rien. (Source : Stay Tuned : The Perils of Cyd, Dave Rogers).

o Le scénario de Brian Clemens est basé sur une histoire d'Anthony Marriott, auteur de la pièce de thêatre No sex, please, we're British [Pas de sexe, s'il vous plaît nous sommes anglais].

o Beaucoup de points communs entre cet épisode et Voyage sans retour de la saison précédente.

o La séquence finale où Mrs Peel abat le peloton d'exécution fut jugée trop violente et interdite aux États-Unis. La version US a donc un passage où l'image disparaît… Mais pas le son !

o Hammer Films est un studio de production britannique spécialisé dans le film d'horreur, qui eut son heure de gloire entre 1955 et 1970. Un nombre impressionnant de réalisateurs et de comédiens ont signé avec la firme. Parmi les réalisateurs, on peut noter Terence Fisher, Freddie Francis, Roy Ward Baker, Val Guest, Don Sharp, John Gilling et Joseph Losey. Parmi les scénaristes, il y a eu Jimmy Sangster, Sid Collin, Val Guest ; quant aux comédiens, dont la liste est longue, on retiendra surtout les noms des deux vedettes maison qu'étaient Christopher Lee et Peter Cushing, mais également Julian Glover et Barbara Shelley (Bons baisers de Vénus)… La Hammer, incapable de se moderniser en s'adaptant aux nouvelles technologies, s'éteint en même temps que celui qui a contribué à son succès : Terence Fisher.

o À partir du troisième volume de la saison cinq (collection kiosque), le générique est (enfin) en version originale. Parmi les différences notables, l'apparition du panneau "The Avengers in Color" destiné principalement au public américain d'où l'orthographe du mot "color". Peu de foyers britanniques avaient un téléviseur couleur lors de la première diffusion de la cinquième saison. Les autres différences : le titre The Avengers est apposé sur une image différente pendant le générique, le titre de l'épisode est en anglais, ainsi que les sous-titres initialement conçus pour la presse, et, bien évidemment, les sous-titres anglais sont également disponibles à partir de ce volume.


Fiche du Mort vivant
des sites étrangers :

En anglais
http://theavengers.tv/forever/peel2-7.htm
http://www.dissolute.com.au/avweb/emmacol/507.html
http://deadline.theavengers.tv/PeelS2-07-LivingDead.htm
En flamand
http://home.scarlet.be/~pvandew1/avengers/peel34.htm
En italien
http://www.avengers.it/07col.htm
En espagnol
http://losvengadores.theavengers.tv/peel_living.htm