RIEN NE VA PLUS DANS LA NURSERY Steed acquires a nanny – Emma shops for toys ! Tournage : Terminé le 2 avril 1967 Diffusion : ITV, 22 avril 1967 – 2e chaîne ORTF, 27 août 1968 Scénario : Philip Levene Réalisation : James Hill Dudley Foster (Mr. Goat), Yootha Joyce (Miss Lister), Paul Eddington (Beaumont), Paul Hardwick (Webster), Patrick Newell (Sir George Collins), Geoffrey Sumner (General Wilmot), Trevor Bannister (Gordon), Clive Dunn (Martin), George Merritt (James), Enid Lorimer (Nanny Roberts), Louie Ramsay (Nanny Smith), Penelope Keith (Nanny Brown), Dennis Chinnery (Dobson). |
Résumé Des informations classées "top secret" semblent avoir été divulguées, bien que les dépositaires soient au-dessus de tout soupçon. L'enquête conduit les Avengers à une école de nounous et les amène à s'intéresser à d'étranges petites balles bicolores. Épilogue Les Avengers regardent dans une boule de cristal. Mrs Peel croit y voir le futur de Steed mais le message se révèle être : "Watch next week !" . |
CRITIQUES
![]() Denis Chauvet Avis : Sublime ! Tout ce qui fait la notoriété de la série se retrouve dans cet épisode : une histoire loufoque, un humour 100% British, un excentrique attachant et des acteurs de qualité. Tourné dans de beaux extérieurs au printemps 67, la campagne anglaise est, également, de nouveau à l’honneur. James Hill est égal à lui-même et nous retrouvons Patrick Newell dans un rôle, très convaincant, antérieur à Mère-Grand. La nounou à la mitraillette, l’agent Dobson, le pouce dans la bouche, et Steed, à quatre pattes, qui feint de retomber en enfance en imitant le chien sont de grands moments ! L’absence de vrai mastermind et les erreurs de continuité passent inaperçues dans un tel spectacle. Mrs Peel à Steed aux prises avec les landaus : "You’d make a dreadful daddy !" ["Vous feriez un horrible papa !"]. Avec le recul (nouvel avis, janvier 2012):Un excellent épisode loufoque mais pas ridicule, ce que seront, à mon avis, Clowneries et Le legs la saison d’après. Là, l’intrigue est farfelue mais il reste un semblant de sérieux dans le déroulement des péripéties. Beaucoup de scènes pittoresques font de cet épisode une excellente entame pour tout nouveau fan ! |
Steed3003 21 mai 2005 Après nous avoir régalés avec quelques-uns des meilleurs scénarios de cette saison, Philip Levene, chez qui l'inspiration ne faiblit pas, nous offre ici un véritable moment de bonheur. En effet, son scénario pousse encore plus loin le délire qu'il avait déjà bien amorcé cette saison avec des épisodes comme Remontons le temps ou Le Tigre caché. Un scénario d'une drôlerie et d'une inventivité époustouflantes… Pourtant, cette histoire de régression infantile (dans le but de soutirer des secrets d'État, pas très original certes) aurait vite pu tourner au ridicule. C'était sans compter avec le talent de la plume de Philip Levene, qui apporte encore une fois énormément à la série. Les dialogues sont brillants, le rythme enlevé… On ne s'ennuie pas une seconde. Même si le schéma narratif (un meurtre dans la séquence d'ouverture, Steed et Mrs Peel sur les lieux, un second meurtre, ils trouvent un indice, etc.) est un peu usé, du moins quand on connaît bien la série, l'épisode se suit avec bonheur. Tout d'abord, il y a cette british touch unique à la série : c'est ici l'inévitable nanny (ne manquez d'ailleurs pas la scène où la fausse nanny en chaise roulante attaque Steed avec… une mitraillette, mémorable !). Mais c'est aussi le contraste entre ces gentlemen très anglais et donc très distingués qui, tout d'un coup, retombent en enfance qui fait tout le sel de cet épisode, donnant ainsi lieu à des scènes toutes particulièrement savoureuses. Un des points forts de Philip Levene est aussi sa galerie de personnages toujours aussi réussie. Il ne nous déçoit pas ici. Entre un marchand de jouets excentrique inoubliable (voilà bien là une des spécificités de la série, on verrait mal ce personnage dans d'autres shows), des politiciens incroyablement sérieux (et pourtant ravis de retrouver leur nanny), une nounou travestie (ce qui en choquera plus d'un !)… Difficile de faire la fine bouche. Seuls les méchants, finalement un peu trop communs par leurs caractères et leurs motivations dans ce monde avengeresque, déçoivent un peu. On retrouve d'ailleurs là une des rares faiblesses récurrentes aux scénarios de Levene, c'était aussi le cas dans Un tigre caché par exemple. Une des autres faiblesses du scénario est, finalement, le manque de suspense ; difficile de s'inquiéter un seul moment dans cet épisode au ton totalement absurde. Néanmoins, l'intrigue est suffisamment bien écrite et l'humour tellement présent, que cet aspect ne manque pas énormément. Par ailleurs, Philip Levene nous régale aussi de ses petites idées qui font tout le sel de ses scénarios : mettre une bombe dans un tuba, l'école des nounous (après l'école des gentlemen, dans Meurtres distingués de Brian Clemens)… Cette organisation donne d'ailleurs lieu à une chorégraphie avec des landaus des plus cocasses, encore une scène qu'il serait difficile de trouver hors des merveilleux sentiers de Chapeau Melon et Bottes de Cuir. En bref, un scénario pittoresque et remarquable, particulièrement comique et réjouissant, donnant lieu à un des nombreux chefs-d'œuvre de la saison 5. C'est James Hill, un des meilleurs réalisateurs de la série (Le fantôme du château De'Ath, Le club de l'enfer et, dans cette même saison, l'excellent Caméra meurtre), qui assure ici la mise en scène. Une fois de plus, il se montre brillant à tous égards. Rompant avec la douce monotonie qui sévissait jusqu'ici chez les réalisateurs de la saison 5, il se montre légèrement plus original dans ses choix. Tout d'abord, en tentant plus de travellings (tous particulièrement réussis, notamment celui où on voit la camionnette de la nanny, puis la voiture de Steed arriver), en instaurant des cadres jusqu'ici jamais vus (cadrer aux genoux la nanny)… Même si ses prises de risques restent finalement limitées (un peu trop d'ailleurs au vu de ce scénario hors normes ; Sidney Hayers ira un peu plus loin dans l'innovation pour l'épisode suivant, Le joker), le spectateur exigeant appréciera. D'autant plus que l'épisode est visuellement très riche (le thème de l'enfance aidant), beaucoup plus d'ailleurs que le sera un autre épisode se rattachant malgré tout au même thème : Jeux. La photographie (notamment lors des scènes en extérieur savamment éclairées) est d'ailleurs somptueuse, jamais les personnages de la série n'avaient été si bien mis en valeur. Les scènes d'action sont plutôt maîtrisées dans l'ensemble avec, notamment, une agression de Mrs Peel dans un parking par une voiture, impressionnante. L'interprétation est, elle aussi, exceptionnelle, notamment pour les scènes de régression infantile, où les acteurs évitent soigneusement de tomber dans l'excès et le ridicule (ce qui n'est malheureusement pas le cas de la VF). On retrouvera ainsi, après Voyage sans retour et avant son rôle récurrent de Mère-Grand dans la saison 6, Patrick Newell, qui se montre excellent et plein d'humour dans sa composition (regardez la tête qu'il fait lors de son hypnose quand il retrouve sa nanny !). En bref, une mise en scène impeccable qui sert avec efficacité et intelligence le scénario. Dans une courte scène de l'épisode, Steed doit s'occuper de bébés électroniques qui n'arrêtent pas de geindre. On voit alors avec délice celui-ci, peu à son aise, secouer frénétiquement les landaus avec un air horrifié pour faire taire les chérubins. Heureusement, sa partenaire arrive à la rescousse et calme les "enfants" en quelques instants. On voit aussi ce même Steed simuler une régression infantile à la fin de l'épisode : voir Macnee à quatre pattes, faisant "Grrrrr", vaut son pesant d'or ! Dans le tag final, Steed nous gratifie d'un "Madame Peel" (sic). D'ailleurs ce même tag prend, comme celui de Caméra meurtre, de délicieux airs de Clair de Lune quand Mrs Peel nous dit : "Watch next week !" (la VF rend moins bien cette allusion : "À la semaine prochaine !"). La pauvre, si elle avait su ce qui l'attendait la semaine suivante, elle aurait peut-être tenu sa langue… Pas mal d'extérieurs dans cet épisode, des extérieurs classiques à la série : de grands manoirs plantés au milieu de la campagne anglaise. Toujours aussi agréable, d'autant plus que la météo devient plus clémente au fur et à mesure de l'épisode. On part d'un ciel grisonnant pour aboutir à un ciel bleu éclatant. Les décors sont dans la bonne moyenne de la série, avec notamment un superbe magasin de jouets, fourmillant de détails. Diana Rigg est dans cet épisode plus belle que jamais (regardez un peu ce rouge à lèvres !), toutes ses diverses tenues (dans la lignée du début de cette saison) lui allant à ravir. Steed porte lui particulièrement bien le jean… Non, c'était une blague ! Seule nouveauté (enfin, si on peut dire), son costume est rayé (ce n'est pas la première fois, je sais, mais il faut bien que j'écrive quelque chose !) ; sinon, toujours aussi classe. La musique est vraiment superbe, tout à fait dans le ton du scénario. On bénéficie d'une réorchestration enfantine très réussie du thème de la série. EN BREF : Associer le meilleur scénariste de la série avec le meilleur réalisateur, vous aurez un petit bijou d'humour et d'inventivité. Encore un épisode exceptionnel pour la saison 5.
Estuaire44 15 Septembre 2013 Une nouvelle fois cet habile scénariste qu'est si souvent Levene manifeste une belle astuce, tant l'idée originale de l'épisode permet à cette saison 5 de renouer avec les riches heures de la précédente. En effet, tout en développant une histoire d'espionnage à la fois solide et plaisamment excentrique, cette évocation de la figure de la Nanny autorise une joyeuse satire de la haute société britannique traditionnelle. Le contraste établi entre ces dignes et quelques peu guindés gentlemen et leur tendre enfance instille un ridicule des plus cinglants. Les acteurs jouent parfaitement le jeu de ce grand hiatus, à commencer par un Patrick Newell toujours aussi succulent (et l'on sait par ailleurs à quel point Mother demeurera un grand enfant). La mordante comédie développe également un piquant aspect psychanalytique, quasi hitchcockien, en ces années 60 voyant l'apogée d'une théorie freudienne encore peu contestée. Le Surmoi écrasant de l'establishment anglais se voit jeté bas par la drogue, afin d'assurer le triomphe passager d'un Ca insufflé par les pulsions infantiles. Un intéressant aspect de l'intrigue, habilement porté par une mise en scène elle même onirique, voire psychédélique par moments (couleurs tournoyantes du ballon). Une exposition des plus parlantes de la thèse de la prégnance de l'enfance sur le développement futur de l'individu et des pressions entre lesquelles oscille le Moi. Le pétillant Levene pimente par ailleurs son récit de percutantes scènes humoristiques, comme cette évocation du faible penchant éprouvé par Steed pour la paternité (déjà entrevu dans Les Cybernautes), Steed en insupportable moutard, ce tag final volontiers malicieux, ou encore ce merveilleux Excentrique que représente Martin. Ses discussions avec Steed se montrent du meilleur cru et ajoutent encore de la causticité à la satire sociale. Sa fin assure également un grand moment d'humour noir, préfigurant le futur succès de Games. Mais l'intrigue ne se limite pas à un succession de scènes drolatiques ou étranges, car Levene sait mêler à son récit suffisamment de judicieux rebondissements et de scènes d'action, dont la tradition très Avengers (débutant dès Mort en vol) du spectaculaire et décalé mitraillage. La dimension d'espionnage se voit ainsi respectée, ainsi que ce mélange des genres assurant l'originalité des Avengers. Notre duo de héros est également mis efficacement en avant. La réalisation du toujours inspiré Hill se montre également à la hauteur. Les décors reconstituant l'enfance, y compris lors d'un Mrs Pell, we're needed d'excellente facture, se montrent superbes et encore magnifiés par une caméra des plus suggestives. La musique et les sonorités coutumières de Laurie Johnson sont réorchestrées sur un ton de comptine enfantine particulièrement réussi, soutenant idéalement l'effet suscité. La présence menaçante et sans visage de la nanny revêt une allure de parfait cauchemar. Hill se montre par ailleurs toujours vivace et astucieux, notamment lors des vue de la nurserie. Encore une fois la saison 5 tire le meilleur parti de l'avènement du Technicolor, grâce aux ballons et autres superbes jouets, à l'irrésistible patine Sixties. Et pourtant la réussite de Rien ne va plus dans la nursery ne résulte pas exempte de tous défauts, outre quelques vénielles erreurs de continuité. La supercherie du ballon drogué, aussi imaginative et spectaculaire soit-elle, devient réplétive à satiété, à force de redites à l'identique. Le procédé renforce ainsi l'impression d'une énième succession de forfaits comme ossature du scénario. On préfère de beaucoup l'imagination d'un Meurtres à épisodes sachant brillamment renouveler ses effets en permanence. On regrette également qu'auteur et réalisateur décident inexplicablement de nous priver de la représentation de l'enfance de Mrs Peel. Outre l'intérêt légitime porté au passé de l'emblématique héroïne, un décor de jouets féminins aurait apporté un renouvellement bienvenu. De plus cela aurait représenté une scène hors des entiers battus pour Diana Rigg. On s'étonne également de découvrir qu'une unique nanny ait pu servir dans autant d'importantes familles, alors que sa fonction l'entrainait à demeurer de nombreuses années dans un foyer. Surtout on regrette l'absence d'un Diabolical Mastermind digne de ce nom, malgré la qualité d'interprétation de Dudley Foster. Goat demeure trop en retrait et quelconque et la scène le voyant grimé en femme, non seulement dépouille de son aura la Nanny maléfique, mais aussi immerge l'antagoniste du jour dans le ridicule (tout comme Blofled dans Les diamants sont éternels). Si on apprécie d'habitude le rituel voyant l'esprit diabolique se complaire à dévoiler son plan au héros, on se demande bien pourquoi Goat l'accomplit devant une complice fatalement au courant ? EN BREF : Malgré quelques maladresses (pourquoi priver Mrs Peel de sa scène de retour en enfance?), le scénario demeure astucieux et porté par d'excellents acteurs. |
VIDÉO
INFORMATIONS COMPLÉMENTAIRES
![]() Tournage o The Guild of Noble Nannies se trouve à North Mymms près de Welham Green. o La maison de Beaumont est Starveacres à Radlett. Déjà vue plus longuement dans Petit gibier pour gros chasseurs. o La maison de Lord Webster est Hillcrest à Arkley (aujourd’hui démolie). o La scène d’introduction a été tournée à Shenley et Arkley. Continuité o Comme très souvent, les extérieurs des maisons sont des faux, que cela soit la maison de Wilmot, celle de Lord Beaumont (à gauche), de Webster (à droite) ou de l’établissement GONN. o La scène n’est pas filmée en continu lorsque Steed recouvre le corps de Dobson tout en parlant au général Wilmot. Lorsque Steed commence à dire que Dobson avait trois suspects, il est appuyé sur le canapé avec le bras gauche, mais il est éloigné du canapé, les bras le long du corps, au plan suivant, quand il termine sa phrase. o Ce n’est pas Diana Rigg qui se lance à la poursuite de Webster… o Lorsque Steed place la bombe dans le tuba, elle retombe sous la fenêtre ; la déformation du tuba est donc exagérée lorsque Mrs Peel rentre dans la pièce. Une deuxième prise pour cette scène aurait été nécessaire ! o On retrouve le manège de la première scène dans le magasin de jouets. o Comment Emma peut-elle connaître le surnom du général (Cuddles) vu qu'elle n'était pas présente lorsque Mr Goat (déguisé en Nanny Roberts) le révèle ? o Steed a tantôt un costume gris tantôt un costume marron dans des scènes censées se passer en continu. Ainsi, il a un costume gris en découvrant le corps de Dobson chez Wilmot. Les Avengers vont chez Beaumont et Steed porte un costume marron en arrivant dans la Lotus avec Mrs Peel. Or, il a de nouveau le costume gris en pénétrant par la porte-fenêtre. o Mrs Peel suit Webster de près et pourtant, elle arrive bien tard chez lui. o Par quel hasard Mrs Peel se retrouve-t-elle à GONN ? La photo de Nanny Roberts n’a pas d’adresse. o La doublure de Patrick Macnee est évidente lorsque Steed est filmé de dos dans le parc (séquence de l’attaque de la nanny à la mitraillette.) o En discutant avec le général Wilmot, Steed ne porte pas de gants au début de la scène (visible sur DVD et écran plat) pour se protéger de la drogue mais en porte à la fin de la scène. Détails o Le fauteuil rouge du générique sur lequel s’appuie Mrs Peel se trouve dans la maison de Wilmot. o Lorsque James redescend à la cave, il y a une saleté qui ‘frétille’ en bas, en plein milieu de l’écran. o Bizarrement, deux figurants (alors que la charte de la série, totalement respectée depuis le début de la saison 1967, stipule spécifiquement l'absence de figurants) passent furtivement devant la caméra à 30'29" quand Steed revient au magasin de jouets. o Reconnaissez-vous le cheval à bascule où est assis Frederick Webster lorsqu'il "retombe en enfance " ? Il a servi pour une photo promotionnelle de la série avec Diana Rigg et Patrick Macnee. o GONN est l’abréviation de Guild Of Noble Nannies. L’inscription sur le panneau qualifie GONN ainsi : "Unsurpassed childcare for the nobility." o Sur l’enseigne du marchand de jouets : "JW Martin & son & son & son. Est 1780". C’est un établissement pour les rejetons des "grands" de ce monde : "Toys for the offspring of the nobility." o L’inscription Martin’s Toy Shop est sur les ballons. o Sir George Collins habite à Park Mansions (Residents and visitors only, car park). o Un passage ne peut être rendu en français. Lorsque Martin, le marchand de jouets parle des baby bouncers, il déclare à Steed : "They are GONN". Sans contexte, ce n’est pas évident et Steed comprend "gone" (même prononciation) qui signifie "parti" et répond : "Gone where ?" [Partis où ?]. o Il y a, semble-t-il, une grosse devil mind lorsque Mr Goat se présente. Steed dit qu’il recherche ‘Nanny…’ et avant qu’il puisse finir sa phrase, ‘Goat !’. L’agent au chapeau melon, surpris, demande à Mr Goat : ‘I beg your pardon ?’ et celui-ci répond : ‘I’m Goat, senior tutor’. ‘Nanny Goat’s Nursery est une bande dessinée décrivant une nurserie pour adultes avec des jeux très spéciaux…. o La superbe voiture à pédales se tenant derrière un Patrick Newell (Collins) retombé en enfance est une Rolls-Royce Silver Cloud II, fabriquée de 1959 à 1962. Comment une voiture alors aussi récente peut-elle prendre place parmi ses souvenirs d'enfance ? o La superbe voiture de SirGeorge, dans laquelle il reçoit le fatidique ballon, est elle même une Rolls-Royce Silver Cloud III, (1963 -1966), preuve d'une permanence du goût au sein de l'aristocatie britannique. La Silver Cloud fut le modèle central de la firme anglaise durant une décennie, de 1955 à 1966, avant d'être supplantée par la Silver Shadow. o L'image traditionnelle de la nanny demeure effectivement indissociable de l'aristocratie britannique. Apparue au XIXème siècle et particulièrement présente jusqu'à la Grande Guerre, cette professionnelle certifiée était dotée d'une formation d'infirmière. Elle occupait un rang élevé au sein de la domesticité, gouvernant en propre les chambres des enfants ainsi que leurs dépendances formant la nursery. La nanny dépendait directement de la maîtresse de maison et se voyait accordée au moins une assistante, la nurserymaid. Le métier perdure de nos jours sous une forme modernisée, mais les familles y faisant appel sont désormais plus rares. Dans la pop culture la nanny reste présente comme synonyme de famille aisée de culture anglaise, comme l'indiquent Mary Poppins ou Nanny McPhee, voire Fran Fine. Le dernier Compagnon en date du Docteur, Clara Oswald, exerce en tant que nanny très contemporaine. |
Acteurs – Actrices o Patrick Newell (1932-1988) sera Mère-Grand dans la saison Tara King. Le rôle de Mère-Grand le rendit célèbre (20 apparitions). Son physique lui permit seulement de jouer auparavant des petits rôles de vilains ou de comiques à la TV. Après les Avengers, il tourna principalement dans des productions secondaires. Il participa néanmoins à un épisode d'Amicalement vôtre dans le rôle du "fat man" ! Ayant perdu du poids de manière importante, il perdit en même temps l'intérêt qu'il pouvait susciter. Il devait prendre part à une convention à Birmingham le jour de sa mort. o Dudley Foster (1925-1973) a joué dans deux autres épisodes de la série : L'heure perdue (saison 4) et Étrange hôtel (saison 6). Il a également tourné dans les séries Police Surgeon, Destination danger, Le Saint et Amicalement vôtre. Il s'est suicidé. o Penelope Keith (1940) fait partie de la distribution (Nanny Brown) mais n'apparaît pas à l'écran. Coupée au montage ? Par contre, elle est la mariée dans Cœur à cœur (saison 4) mais n'est pas mentionnée au générique. Elle a également joué dans L'homme au sommet de la saison 6. o Clive Dunn (1920) fut prisonnier de guerre pendant quatre ans en Autriche. Il a souvent joué des personnages beaucoup plus âgés qu'il ne l'était. o Paul Eddington (1927-1995) connut le succès dans les années 70 avec la série The Good Life mais la série Yes, Prime Minister le fit star du petit écran. Le rôle d'un Premier ministre incompétent enthousiasma Margaret Thatcher qui le fit Commander of the Order of the British Empire. Souffrant d'un cancer, il continua néanmoins à faire du théâtre et à tourner pour la télévision, cachant sa maladie jusqu'au jour où la presse suggéra qu'il avait le sida. o Yootha Joyce (1927-1980) lutta contre l'alcoolisme qui finit par l'emporter quelques jours après son 53e anniversaire. Elle buvait une bouteille de vodka par jour et elle décéda d'une hépatite alors qu'elle tournait la série George and Mildred. La co-vedette Brian Murphy était à son chevet. Également à l'écran dans Benny Hill, Le Saint, Jason King. o George Merritt (1890-1977) a souvent joué des rôles d'inspecteurs au début de sa carrière dans les années 30. Il a joué vers la fin de sa vie dans les séries cultes britanniques Le prisonnier et Amicalement vôtre. À noter que… o La deuxième partie du sous titre "... Emma shops for toys !" sous-entend un changement du script original, car seul Steed fait des apparitions chez le marchand de jouets. o Le surnom donné à Sir George Collins, Georgie Porgie, fait référence à une comptine. Vous trouverez le texte intégral accompagné de sa traduction sur Wikipedia . o Patrick Macnee souligne que James Hill fut descendu deux fois en avion pendant la seconde guerre mondiale. Prisonnier au Stalag, il a reçu la Flying Cross. Le personnage Colin Blythe (interprété par Donald Pleasence) dans La grande évasion est basé sur son histoire. (source : DVD 4 de la collection Optimum, Granada Plus Points). o Contrairement à ce qui est inscrit au dos de la jaquette DVD kiosque, ce n'est pas Robert Day qui a réalisé l'épisode, mais bien James Hill. o Attention : il y a un bug au début de l'épisode. En effet, après la séquence d'ouverture, l'épisode se bloque à 4'07" pour revenir à 4'02", et ainsi de suite. Appuyez simplement sur la touche "avance" de votre lecteur DVD et vous accéderez au chapitre suivant. o La voix française de Patrick Newell est différente de celle qu'aura son personnage Mère-Grand dans la saison 1968/1969. o La série dure 136 heures 10 minutes (Source : DVD 4 de la collection Optimum, Granada Plus Points.) o Parmi les images de la galerie du DVD 4 d’Optimum, notons celles où Patrick Macnee et Brian Clemens ont une discussion, amusante, semble-t-il dans le magasin de jouets, et le cliché montrant une caméra faisant un gros plan sur l’intérieur d’un landau. o Coupures de presse lors de la 1re diffusion française. |
Fiche de Rien ne va plus dans la nursery des sites étrangers En anglais |
UNE PETITE GARE DÉSAFFECTÉE Steed goes off the rails – Emma finds her station in life Tournage : Terminé le 22 mars 1967 Diffusion : ITV, 15 avril 1967 – 2e chaîne ORTF, 20 août 1968 Scénario : Brian Sheriff (alias de Brian Clemens et Roger Marshall) Réalisation : John Krish James Hayter (Ticket Collector), John Laurie (Crewe), Drewe Henley (Groom), Isla Blair (Bride), Tim Barrett (Salt), Richard Caldicot (Admiral), Dyson Lovell (Warren), Peter J. Elliott (Attendant), Michael Nightingale (Lucas), Noel Davis (Secretary). |
Résumé Un agent n'est pas au rendez-vous à une gare de chemin de fer. Steed et Mrs Peel remontent la ligne et découvrent un complot visant à assassiner le Premier ministre. Épilogue Steed et Mrs Peel attendent la visite du Premier ministre mais, réalisant qu'ils n'ont pas voté pour lui, ils décident de ne pas le recevoir. |
CRITIQUES
![]() Denis Chauvet Avis : Un scénario classique qui prend toute sa saveur à la sauce Avengers. Cette aventure aux multiples rebondissements permet à Steed et à sa partenaire de retrouver le monde du chemin de fer et les qualités de cet épisode ne lassent pas le fan lors de rediffusions. Seule, la fin, embrumée, peut décevoir. Les seconds rôles sont tous excellents – l’excentrique mais sympathique Crewe, le contrôleur, la mariée et le tueur à la mitraillette. Cette histoire légère agrémentée d’un humour omniprésent fait passer un agréable moment. Le combat à la fourchette est, de plus, un inédit ! Ne ratez pas la petite scène anodine : Crewe s’assied sur les genoux d’une vieille dame pour éviter le contrôleur. Mrs Peel à Crewe : "I’d like you to listen to this umbrella !". Avec le recul (nouvel avis, janvier 2012): Il manque un je-ne-sais-quoi pour que l’épisode soit élevé au statut de quatre melons; le début est excellent, mais peut-être le classicisme de l’histoire et l’absence prolongée de Steed en plein milieu de l’intrigue (plus d’un quart d’heure) déçoivent. En tout cas, un très bon épisode néanmoins mais pas un des meilleurs de cette saison pour moi. Dans le domaine des chemins de fer, The Gravediggers de la saison quatre est un rail au-dessus. |
Steed3003 29 mai 2005 Les scénarios réécrits, c'est le cas ici (cf. Informations complémentaires ) font rarement le bonheur du téléspectateur (voire par exemple, le script La poupée, épisode de la saison 5 de la série X-Files, tout d'abord écrit par le maître du suspense Stephen King, puis repris en main par le créateur de la série Chris Carter insatisfait du premier jet : au final un épisode particulièrement mauvais). Brian Clemens a tout de même réussi à maintenir une certaine cohérence et homogénéité entre son travail et celui de Roger Marshall ; difficile de deviner qui a écrit quoi. Même si on pourra supposer que les répliques les plus clinquantes viennent de Clemens, spécialiste émérite du genre. On pourra aussi supposer que le corps de l'intrigue a été rédigé par Marshall et que Clemens a essayé d'enrober tout ça avec humour et panache. Nous avons en effet droit ici à un épisode qu'on pourrait qualifier de schizophrène : une intrigue médiocre (tous les ingrédients y sont réchauffés et ont été mille fois vus ailleurs : l'attentat du Premier ministre, le complot…) avec, malgré tout, d'excellents personnages et beaucoup d'humour. Cet épisode n'est pas pour autant aussi schizophrène que Les fossoyeurs (qui alternait scènes mythiques et ennui mortel avec affront) et réussit malgré tout à nous faire passer un agréable moment. Tout d'abord par ses répliques, dont une désormais célèbre (du moins, dans le monde des fans de la série, dont vous faites sûrement partie cher lecteur !) : Steed : "He tried to kill me" (VF : "Il a essayé de me tuer ")/Mrs Peel : "Antisocial" (VF : "C'est antisocial"). Des répliques du même genre, particulièrement drôles, pullulent dans l'épisode, entre l'humour grivois, comme l'amiral Cartney affirmant que la marine cherche finalement la même chose que les femmes : "More able bodied men !", légèrement altéré dans la VF par "Plus d'hommes pleins de vaillance" et le sarcastique (le devil mind s'adressant à Steed) : "I am going to blow up your prime minister !"/"Je vais faire disparaître à jamais votre Premier ministre", ce à quoi ce dernier lui répond avec humour : "How do you know which way I voted ?", "Qui vous a dit que j'ai voté pour lui ?". Une réplique qui trouvera d'ailleurs un écho amusant dans le tag final. La deuxième raison pour laquelle cet épisode nous fait passer un agréable moment, c'est aussi par ses personnages truculents. Si l'on se régale déjà du contrôleur mégalomane, avec Crewe, le mordu des locomotives (comme l'était déjà l'inoubliable Sir Horace Winslip dans Les fossoyeurs), on atteint le nirvana. Brillamment interprété par John Laurie (qui confirme d'ailleurs après son excellente prestation dans un des rares très bons épisodes de la saison 3, Plaidoirie pour un meurtre, qu'il est dans le haut du panier des nombreux seconds rôles de la série), ce personnage est un des meilleurs, sinon le meilleur, excentriques de la saison. Toutes les scènes où il apparaît déclenchent inévitablement le rire. Pour n'en citer qu'une, celle où il avoue à nos deux agents qu'une fois, après avoir raté son train, il a été obligé de prendre le bus est hilarante (à savourer en VO bien entendu, comme vous pouvez le voir en vidéo plus bas). Malgré tous ces points positifs, force est de reconnaître qu'après un début particulièrement alerte, l'intrigue manque de rythme et de nerfs. Son déroulement est trop stéréotypé pour convaincre et surprendre le spectateur exigeant que nous sommes devenus avec Le vengeur volant, Meurtres distingués ou Caméra meurtre. On retrouve les forces et les faiblesses habituelles de John Krish dans cet épisode, sa dernière mise en scène pour la série. Commençons par les faiblesses : les scènes de combat (dont un remake au féminin du célèbre combat de Bons baisers de Russie dans un train qui aurait pu devenir culte dans les mains d'un Ray Austin) et les différentes scènes d'action (quand Mrs Peel doit sauter d'un train en marche, une scène à peine crédible) sont vraiment décevantes. Une lacune récurrente qui avait notamment entraîné un des bloopers les plus mémorables de la série dans Le mort vivant : la doublure de Diana Rigg en gros plan. On le regrette d'autant plus que, pour une fois, la bagarre finale, au milieu de la vapeur, s'annonçait vraiment originale (dans la lignée de celle sous des torrents de pluie – Dans sept jours le déluge). Elle ne devient ici qu'une scène vite expédiée, brouillonne et confuse. Pour les points forts : il reprend avec talent le style de la série, avec notamment un visuel léché, et l'interprétation est excellente (dont une Diana Rigg formidable de bout en bout). Les nombreuses répliques de notre duo d'agents favori font souvent mouche. Mrs Peel doit se débrouiller seule pendant une bonne partie de l'épisode et réussira à déjouer les plans diaboliques du mastermind. Malgré tout, au dernier moment, elle appuie négligemment sur le bouton déclenchant la bombe visant à faire sauter le Premier ministre. Heureusement, Steed avait coupé les fils et rien n'explose ; il réussit ainsi à lui montrer qu'il est quelque peu utile dans leur partenariat. Dans cet épisode, on peut constater que le parapluie de Steed cache, en plus d'une épée, un micro. D'ailleurs, vous pourrez remarquer que Steed n'utilisera jamais dans la série, à quelques rares exceptions près, son parapluie pour sa fonction première. On notera enfin un superbe tag final, où nos deux compères posent un lapin… au Premier ministre ! Car ils n'avaient pas voté pour ce dernier, venu leur remettre une décoration en remerciement, et ont pris peur d'un long et ennuyeux discours. Un superbe pied de nez à l'académisme politique ! De nombreux décors tournant autour du train dans cet épisode, tous de facture classique, mais particulièrement soignés, comme ce wagon-restaurant savamment éclairé. L'ensemble mauve de Mrs Peel (présent dans le gimmick d'ouverture, puis dans le tag final) est resplendissant. Comme son tailleur bleu clair par ailleurs. On est moins séduit par sa casquette blanche. Steed est toujours aussi élégant et raffiné dans ses différents costumes. Après l'excellente musique, divinement 60's, de la séquence d'intro, le reste de la composition est moins enthousiasmant. EN BREF : Un épisode bourré d'humour et avec d'excellents personnages, souffrant malheureusement d'une intrigue faiblarde. Trois étoiles quand même pour le charme de Mrs Peel et l'inoubliable Crewe.
Estuaire44 15 Septembre 2013 L'intrigue d'Une petite gare désaffectée pâtit de son écriture ayant été remaniée. Clemens s'est visiblement appliqué à plaquer des éléments lui étant propres au premier jet de Marshall, au lieu de dynamiser celui-ci et de procéder à une intégration fine. On sait à quel point est contraignant le respect des délais durant la réalisation d'une série télévisée, en particulier pour le showrunner. Il en résulte que la trame du scénario apparaît trop classique pour cette période de Chapeau melon et bottes de cuir, avec des éléments fantaisistes demeurant exogènes, comme la participation de Crewe en Excentrique élevé au rang de partenaire occasionnel de Mrs Peel. Par ailleurs la progression des événements se montre solide et comporte quelques bonnes idées (le système de morse ou le rare gadget du parapluie enregistreur). Mais le récit manque d'énergie et d'allant, et se segmente trop, jusqu'a devenir passablement laborieux sur le tard. L'épisode va cependant parvenir à conserver l'intérêt du spectateur. En effet, comme pendant au Dernier des sept et à sa quasi absence de Mrs Peel, la majeure partie de Une petite gare désaffectée doit se passer de John Steed. Cela s'avère fatalement frustrant, mais le scénario évite de perpétuer les erreurs commises par l'opus précédent. La réapparition de Steed, pour classique qu'elle demeure, évite de générer la gênante artificialité qu'avait produite celle de Mrs Peel. Surtout, en lieu et place de la morne et impavide Hana Wilde, la talentueuse amatrice se voit associée au succulent et irrésistible Crewe. Cet enthousiasmant personnage, aussi drôle que, touchant et poétique, gagne encore en impact grâce à l'immense talent de John Laurie, probablement l'un des acteurs réguliers les plus doués et expérimentés de la série. Il anime ici l'épisode, tout comme il y parvenait lors de Plaidoirie pour un meurtre, l'un des meilleurs Cathy Gale. L'acteur parvient à ne pas lasser, un danger permanent pour les Excentriques dès que leur présence se prolonge. Le courant passe formidablement bien avec Diana Rigg. Crewe permet également de développer l'autre atout de Une petite gare désaffectée : sa dimension ferroviaire. Au-delà de son aspect de passionnant documentaire d'époque (gares, trains, systèmes d'aiguillage,. etc.), nostalgique et très britannique, l'épisode retrouve avec un certain succès cette atmosphère de monde à part, à la fois évocatrice du voyage et de l'aventure, mais aussi au huis clos techniquement sujet à d'excellentes intrigues policières. L'immense Agatha Christie ne s'y est pas trompé, avec Le Train bleu ou Le Crime de l'Orient-Express, mais aussi Le Train de 16 h 50, exploitant tout comme ici l'idée de deux trains se croisant. Hormis Crewe, l'épisode bénéficie aussi de rôles secondaires réussis, tels l'amiral ou le malheureux tombé au champ d'honneur, même s'ils ne parviennent pas à susciter autant l'enthousiasme. Sans véritablement atteindre la dimension et l'aura d'authentiques Diabolical Masterminds, l'opposition se montre digne d'intérêt. Chaque caractère se voit plaisamment croqué et on apprécie le caractère décalé des "mariés", ainsi que le spectaculaire du mitraillage sadique ou la rouerie de la dame. L'étonnant chef de gang/contrôleur dégage une autosatisfaction volubile assez satisfaite et sa péroraison extravertie face à Steed rejoint avec humour la grande tradition du genre. Avant un tag audacieusement transgressif (que l'on imagine pas dans l'ORTF du Général), la confrontation finale se montre spectaculaire, une nouvelle fois cette saison sur un mode très voisin de celui de la série télévisée Batman (fumigènes compris). On y admire également la tenue noire de Mrs Peel, évoquant l'élégance de la saison monochrome et loin de l'horreur orangée du Dernier des sept. EN BREF : L'absence prolongée de Steed et un dosage trop abrupt entre récit d'espionnage et éléments fantaisistes nuisent à l'épisode, qui peut néanmoins compter sur le talentueux John Laurie |
VIDÉO
INFORMATIONS COMPLÉMENTAIRES
![]() Tournage o L'agent Lucas est poursuivi dans Wembley Yard, juste au sud de Wembley Central Station. Continuité o La malle qui contient le corps de Lucas a été coupée. Elle est trop petite pour loger une personne. o Crewe raconte à Steed et Emma qu’il a dû prendre le bus pour rentrer mais, vu qu’il n’y a plus de train depuis des années à Chase Halt, cela ne fait pas de différence ! o La gare de Chase Halt est, évidement, un studio, comme l’atteste le faux décor paysager en arrière-plan. o Steed a le parapluie sous son menton lorsque Salt le menace. On lui aurait donc laissé le déposer en évidence avant de l’emmener dans le wagon quartier général ! Détails o Le journal que lit Emma Peel dans le train avant la bagarre avec la mariée est le même que lit Sir Andrew dans sa limousine dans La porte de la mort : titre de la première page "Prime minister returns to n°10". o Steed lit "Cheaper Tackle" de Dr. Robert Bruce (Adam and Charles Black, 1966). o On avait déjà vu l'imposante Rolls Royce Silver Cloud III blanche immatriculée CKP500C dans Les marchands de peur – (source : Voitures de rêve et séries cultes/éditions Yris). o 4.7.67 est l’inscription découverte dans les affaires de Lucas. Cela ne correspond pas à une date comme le suggère Mrs Peel (4 juillet, l’indépendance américaine est un petit clin d’œil aux fournisseurs de dollars et montre encore une fois que la série avait perdu sa ‘Britishness’). C’est, tout simplement, une place dans le train. o Une maquette de train est visible (très brièvement et en insert) lorsque Steed et Mrs Peel attendent Lucas sur le quai. o La photo leurre de MAUD dans les affaires de Lucas, abréviation pour Microfilm And Unencyphered Document. o Une réplique intraduisible du tueur après avoir liquidé Salt : "Late V.I.P., now R.I.P." . o La musique de Remontons le temps est recyclée dans cet épisode, particulièrement lorsque Crewe croise le contrôleur dans le couloir du train. |
Acteurs – Actrices o Isla Blair (1944) a également joué dans Le Saint, Département S, Jason King, Cosmos 1999, Doctor Who, Inspecteur Morse, Taggart, Inspecteur Barnaby... o Richard Caldicot (1908-1995) a participé à Étrange hôtel de la saison 6. Également vu dans Destination danger (deux épisodes), Le prisonnier, Département S, Paul Temple, UFO, Bergerac, Les mémoires de Sherlock Holmes... o James Hayter (1907-1983) a débuté sa carrière d'acteur en 1936, principalement dans des comédies. o John Laurie (1897-1980) a joué dans de nombreux films dès les années 30, dont Les 39 marches et Q Planes qui a inspiré le personnage de Steed à Patrick Macnee. Il a participé à trois autres épisodes de la série : Mort d'un grand danois, saison 2, Plaidoirie pour un meurtre, saison 3 et Pandora, saison 6. À noter que… o Commentaire de Patrick Macnee pour cet épisode : "Âgée seulement de 26 ans quand elle nous a rejoints, Diana avait ce style de jeu techniquement très maîtrisé. Elle était vive, sûre d'elle, très créative et savait instinctivement comment une femme devait réagir dans une situation donnée, même s'il s'agissait de colère. Elle était tellement douée qu'elle a aiguisé mon sens de la comédie qui existait mais à l'état brut." (Source : DVD 4 de la collection Optimum, Granada Plus Points) o Roger Marshall, qui n'avait pas apprécié la réécriture de son scénario par Clemens, demanda que son nom soit supprimé du générique. Clemens signa alors l'épisode Brian Sheriff. o Une règle de la série est transgressée : l'apparition d'un policier en uniforme devant le train où le Premier ministre doit prendre place. Cinq règles adoptées par la production ont rarement été transgressées dans la série : pas de femme tuée, pas de sang, pas de pistolet pour Steed, pas de policier et pas d'acteurs de couleur ! o Les blagues dans le tag final indiquent clairement que le Premier ministre dont il est question est Harold Wilson (Premier ministre de 1964 à 1976) du parti travailliste. Sachant que Steed et Emma Peel n'ont pas voté pour lui, cela nous laisse supposer que notre duo est sûrement donc conservateur. Logique pour Steed, plus étrange pour Mrs Peel (source : The Avengers Dossier). o Sur le DVD4 de la collection Optimum, Brian Clemens présente l’épisode entouré d’horloges. Il pose le livre The Complete Avengers pour expliquer l’origine du nom du scénariste : Brian Sheriff. Il en a écrit la moitié, commence-t-il par dire. Brian, c’est lui, et Sheriff est le ‘nom de plume’ de Roger Marshall. Ce dernier a écrit l’histoire mais Clemens ne la trouvait pas assez ‘weird’ dans le style Avengers et il l’a réécrite en partie (‘I rewrote a large proportion of it’). Marshall fut mécontent et d’un mutuel accord, le nom de Brian Sheriff fut choisi. Clemens évoque ensuite le succès de la série, toujours diffusée quelque part dans le monde depuis sa création, puis il cite les acteurs participant à cet épisode dont Isa Blair, qu’il avait envisagé pour être une nouvelle Mrs Peel, et Peter Elliott, champion de plongeon (ndlr : rappelez-vous le saut dans L’oiseau qui en savait trop). Il termine par mentionner le fameux code du train. o Parmi les images de la galerie du DVD 4 d’Optimum, notons celles où Diana Rigg lit un livre entre deux prises, une cigarette à la main, et un cliché montrant Diana Rigg et Patrick Macnee, assis sur le cercueil de la gare et des feuilles du script dans les mains, John Laurie, debout, écoutant John Krish, le metteur en scène, lire une page du scénario. o Coupures de presse lors de la 1re diffusion française. |
Fiche de Une petite gare désaffectée des sites étrangers En anglais |
LE DERNIER DES SEPT Steed flies to nowhere – Emma does her party piece Tournage : Terminé le 13 mars 1967 Diffusion : ITV, 8 avril 1967 – 2e chaîne ORTF, 13 août 1968 Scénario : Brian Clemens Réalisation : Sidney Hayers Charlotte Rampling (Hana Wilde), Brian Blessed (Mark Dayton), James Maxwell (Jason Wade), Hugh Manning (Max Hardy), Leon Greene (Freddy Richards), Gary Hope (Joe Smith), Donald Sutherland (Jessel), John Hollis (Kanwitch), Margaret Neale (Stewardess), Terry Plummer (Toy Sung). |
Résumé Steed est invité à une soirée costumée, mais il se rend rapidement compte qu'il est tombé dans un piège. Comme les autres participants, il est retenu prisonnier sur une île. Un des convives est un tueur dont la mission est l'élimination des six autres invités ! Qui est-ce ? Épilogue Steed et Mrs Peel vont à la chasse aux canards mais tirent… des ours en peluche, ce qui fait dire à Mrs Peel : "I have winged Father Christmas !" [J’ai touché le Père Noël !]! Un de ces ours contient une bouteille de champagne ! |
CRITIQUES
![]() Denis Chauvet Avis : Loin de son cadre familier et sans melon ni parapluie, Steed est entraîné dans une parodie des Dix petits nègres d’Agatha Christie, grand classique du policier britannique. Le suspense et le rythme sont au rendez-vous, bien que l'arrivée sur l’île soit un peu longuette. L’absence d’Emma Peel se fait cruellement sentir malgré la présence de deux stars en devenir, Donald Sutherland étant bien plus convaincant que Charlotte Rampling. Les défauts récurrents – doublures trop visibles, scènes en studio côtoyant de beaux extérieurs – gâchent un peu notre plaisir. Les chasses aux canards sont typiquement Avengers et le tunnel rouge de l’introduction surréaliste. Quel est le critère de sélection pour avoir choisi Steed ? : "Maybe the way I hold my umbrella !" ["Peut-être ma manière de porter le parapluie !"]. Avec le recul (nouvel avis, janvier 2012): Après Epic, cet autre épisode, tourné presque exclusivement en studio (toujours un problème de budget ?), souffre à la rediffusion. Des trois melons, je serais plus tenté vers un 2,5, surtout que les acteurs ne sont pas particulièrement transcendants, à l’exception du remarquable Donald Sutherland. |
Steed3003 6 février 2005 Un pastiche d'un roman (Dix petits nègres) de la plus british des écrivains (Agatha Christie) par la plus british des séries ne pouvait donner qu'un excellent épisode. En effet, après avoir isolé Mrs Peel dans Caméra meurtre, Brian Clemens isole ici Steed dans un whodunnit du meilleur aloi, plutôt éloigné du moyen Balles costumées dont il est le remake. Brian Clemens applique brillamment la recette du genre : de nombreux suspects, un seul coupable. Mais qui est-il ? Cet épisode est particulièrement bien écrit, notamment les dialogues teintés d'un humour anglais savoureux. Une fois encore chez Brian Clemens, les personnages sont tous très bien dépeints, même si parfois les traits sont un peu épais (le personnage de Hana Wilde, interprété par Charlotte Rampling, par exemple). Mais ce sont surtout leurs relations, ingrédient indispensable à un bon whodunnit, qui, teintées de paranoïa et de suspicion, comme le veulent les lois du genre, sont particulièrement bien exploitées. Les nombreux rebondissements (dont un qui reprend le rebondissement final du roman Dix petits nègres), tous très bien amenés, ne font que confirmer l'aptitude de Brian Clemens, et donc la capacité de la série, à jouer sur tous les genres avec talent. Alors, oui, tels de grands enfants, on se laisse vite prendre à ce jeu de Cluedo grandeur nature, en cherchant avec Steed qui est le coupable. Néanmoins, Brian Clemens commet quelques erreurs de parcours. Tout d'abord, en n'offrant que trop peu d'indices pour permettre au spectateur de découvrir l'assassin lui-même, il limite l'interaction propre à ce type d'épisodes. La fin, assez vraisemblable malgré tout, est impossible à deviner avec les éléments donnés. D'autre part, en ouvrant le champ de l'action à l'extérieur, l'épisode perd en rythme, la structure des whodunnit étant bien plus performante en huis clos. Enfin, on regrettera le peu d'inventivité des meurtres, surtout en comparaison avec des épisodes comme Jeux ou Meurtres distingués. Ces quelques faiblesses n'entachent pas un épisode globalement réussi et apportant un vent de fraîcheur à la série. C'est le chevronné et inégal (entre Les cybernautes et La mangeuse d'homme du Surrey, c'est le grand écart) Sidney Hayers qui dirige ici l'épisode. Il perpétue avec bonheur, dans un épisode visuellement très riche, le style de la saison 5. On retrouve ces mêmes couleurs vives, ce même sens du cadrage… Sidney Hayers possède même un sens du suspense et du hors champ qu'on ne lui soupçonnait pas. Il s'amuse en effet à montrer plus ou moins les meurtres, selon ce qu'il veut faire croire au téléspectateur. Les différentes scènes d'assassinat (dont un duel à l'escrime en ombres chinoises) sont toutes filmées avec beaucoup d'inspiration. Quelques maladresses néanmoins, comme ces liens trop rapides entre décors naturels et studio (si vous avez les DVD, regardez la différence de végétation entre 16'03" et 16'04"). Une mauvaise pratique de la saison 4 que l'on croyait terminée. D'autre part, les quelques scènes de combats sont mal filmées, avec de nouveaux problèmes de doublures beaucoup trop visibles. Elles profitent mal d'un décor fabuleux : le manoir abandonné. Le duel final entre Charlotte Rampling et Donald Sutherland est, quant à lui, de très bonne facture. D'ailleurs, les deux guest stars de l'épisode, mot ici un peu galvaudé puisque pour les deux, cet épisode se situe au tout début de leur carrière, se révèlent inégales. Si Donald Sutherland est un méchant très crédible, Charlotte Rampling, elle, reste en deçà du talent qu'on lui reconnaît aujourd'hui dans un rôle certes caricatural. Le reste de l'interprétation est de très bon niveau. En bref, malgré une logistique lourde (avion, nombreux extérieurs...), Sidney Hayers s'en tire plutôt bien : peu de longueurs et un suspense omniprésent. Pour la première et unique fois dans la série, c'est Mrs Peel qui, dans le teaser, prévient Steed dans le célèbre gimmick "You're needed!" ["On a besoin de nous !"], accompagnée d'un "Coin ! Coin !" du plus bel effet. Comme sa partenaire dans Caméra meurtre, Steed garde son sang froid et son humour dans tout l'épisode. Néanmoins, Mrs Peel a, une fois encore, tout compris avant lui ! Une fois n'est pas coutume, Steed troque ses célèbres costumes contre une tenue de maréchal qu'il porte avec majesté. Emma Peel est toujours aussi sexy (même en chasseuse, cf. le tag final), malgré un emmapeeler orange au look pyjama pas du meilleur goût. Le décor du manoir abandonné est un des meilleurs de la saison. On a le droit à de très beaux extérieurs dans cet épisode. Néanmoins, les faux extérieurs, reconstitués en studio, pas assez soignés et très peu réalistes, nuisent beaucoup à la qualité de l'épisode. Une musique à suspense très inspirée accompagne avec rythme l'épisode. EN BREF : Un sympathique whodunnit, bien mené et plein de suspense, qui nous permet de découvrir Charlotte Rampling et Donald Sutherland dans leurs jeunes années.
Estuaire44 15 Septembre 2013 Le dernier des sept signifie un nouveau remake pour cette saison 5, directement inspiré de cette pépite d’humour et de fantaisie que représentèrent Balles costumées en saison 3. Preuve que, derrière le voile de l’image de moindre qualité et des conditions de tournage, cette période comporte bon nombre de scénarios de qualité. Malheureusement, comme c’est la règle et non l’exception cette saison, la relecture s’affiche de bien moindre qualité que l’original, la faute en revenant à des modifications se révélant comme autant de contre-sens. En effet, force est de déchanter, après une introduction certes fort divertissante entre nos deux Avengers. Là où l’épisode original instituait une véritable atmosphère d’étrange et de mystère, sur un ton finalement très proche de La Quatrième Dimension, on trouve ici une succession de meurtres dépourvue de subtilité et médiocrement filmée, rien à voir avec les jouissifs affrontements de Caméra meurtre. On évoquait The Twilight Zone, alors qu’ici on nous propose plutôt un médiocre Highlander et son « Il ne peut en rester qu’un », le lyrisme du concept en moins. On ne se comparera pas l’argument squelettique de l’opus au chef d’œuvre de la Duchesse de la Mort qu’est Dix petits nègres, tant il n’en conserve qu’un modus operandi schématisé jusqu’à la caricature, totalement dépourvu de la nature profondément sombre et délétère –sinon désaxée- du roman et de son protagoniste. Quant à la chute finale, on imagine bien qu’Agatha Christie a eu une idée autrement plus forte que celle-ci relevant de la bande dessinée pour la jeunesse. Probablement l’exploitation du thème du double la plus faible de l’ensemble de la série. La simplification à outrance de la marche des évènements rejoint malheureusement celle des personnages. On rejoint ici un travers global de la période couleurs de la série vis à vis de la monochrome : hormis quelques remarquables Diabolical Masterminds tels Z.Z. von Schnerk, on y privilégie désormais le visuel à l’écriture des caractères (se peut par ambition américaine). Cela tourne ici à la caricature avec une succession de rôles secondaires réduits à de simples silhouettes, uniquement là pour exhiber vêture puis trépasser. Outre une incarnation plus savoureuse des costumes des costumes portés, Balles costumées nous régalait d’une épatante Pussy Cat, à l’irrésistible matois badinage avec Steed. Anneke Willis (qui débute sa dernière aventure à bord du TARDIS le jour même de la diffusion de l’épisode) crevait déjà l’écran, rien de tel ici, avec des comédiens solides mais sans guère matière à briller. A contrario Le dernier des sept peut compter sur l’immense talent de Donald Sutherland, superbe de présence. Malheureusement la gestion de Jessel s’avère absolument catastrophique. Un Diabolical Mastermind brille par intrinsèquement mais aussi et surtout lors des confrontations directes avec les Avengers, souvent les scènes les plus électriques de son épisode. Or ici cette si précieuse interaction disparaît purement et simplement, contrairement à Balles costumées et à son Napoléon. Jessel se voit confiné à de simples commentaires en compagnie de Kanwitch, un choix destructeur et frustrant au possible. L’impression de redite se renforce également avec la reprise par John Willis de son rôle dans Warlock : un espion classique acoquiné avec le génie criminel du jour, qui provoquera sa perte in fine. Sauf que le dénouement réduit ici Jessel au rang de simple escroc, tandis que Gallion est... tout autre chose. On croit enfin que survient le moment de la confrontation quand Jessel quitte son antre, mais Clemens décide que le combat final (un anémique duel de western) sera mené par Hana Wilde, un autre jugement contre productif Sans doute fallait-il débusquer une quelconque utilité à ce personnage ne dégageant que bien peu de chose, avec un manque de métier chez Charlotte Rampling n’arrangeant rien. On trouve ici l’étiage des différentes partenaires occasionnelles de Steed, alors que le duo formé avec Cathy gale fonctionnait à la perfection dans Balles costumées. La soudaine survenue de Mrs Peel produit un effet passablement ridicule, d’autant qu’elle se voit lestée du plus hideux des Emmapeelers, une quasi tenue de bagnarde. Il aurait mieux fallu la maintenir dans les tags (comme pour Tara dans Killer), surtout pour une action aussi minimaliste. Outre une introduction et une conclusion particulièrement amusantes et le talent de Sutherland, l’épisode peut compter sur de superbes décors et une exploitation judicieuse du Technicolor (rouge de la salle d’entrainement, superbe plateau du manoir). Surtout l’abattage et le talent d’un parfait Patrick Macnee entrainent l’adhésion du public, malgré quelques évidentes doublures (nous y sommes habitués). On peut regretter que, du fait de la faiblesse insigne de l’opposition, on ne ressente jamais Steed en danger, comme c’est le cas pour Mrs Peel dans Le Joker, ou plus encore dans L’héritage diabolique. EN BREF : Réécrire un épisode précédent constitue une opération malaisée à justifier, en particulier quand les atouts de l'original se voient sans cesse remplacés par des choix pour le moins malencontreux. |
VIDÉO
"Steed, on a besoin de nous !" INFORMATIONS COMPLÉMENTAIRES
![]() Tournage o Mrs Peel conduit Steed à l'aéroport de Luton. Continuité o Pendant le décollage, Steed et Hana Wilde s'attachent et leurs sièges sont assez loin de la paroi, ils regardent néanmoins à travers le hublot. o Steed dit à Wade, qui vient de sortir de son cercueil : "You were with me when Smith was killed". Ce qui est faux, Smith était seul et les autres dans la maison devant le corps de Freddy. o Aucun effort pour cacher la doublure de Patrick Macnee lors du long combat avec Wade ! Détails o Le costume de Steed est celui d’un général de Wellington pendant la campagne de Waterloo. ‘Welcome to Waterloo, mein Herr !’, lui dit Max Hardy à bord. o À noter le nom de l'aéroport sur le carton d'invitation : « Clemens Airport 18.30 hrs…TINUM QUINTUM IDUS MARTIAS», clin d'œil des accessoiristes à Brian Clemens, scénariste de l'épisode. La traduction est : 18h30 le 11 mars (source : Mrs Peel, we’re needed). o Un passage ne peut être rendu en français. Lorsque Steed est présenté à Hana Wilde, celle-ci dit : "I’m Wilde". Sans contexte, le nom n’est pas évident et Steed comprend wild (même prononciation), qui signifie "sauvage", et répond : "Are you ? Every minute of the day ?" [À chaque moment de la journée ?]. o Une devil mind pour Steed : lorsqu’il apprend le nombre impressionnant de taureaux que le matador a occis, il déclare : ‘That is quite a lot of b…’. o Hana cite un vers d’une comptine très connue en voyant Dayton en bourreau : Here comes the chopper to chop off your head. Ce vers est le dernier d’Oranges and Lemons, d’origine inconnue. o Certains sites pensent que la bouteille de champagne est de marque Moët & Chandon. Je ne suis pas certain de cela vu l’étiquette. Et vous ? o Les scènes de l’aéroport permettent de découvrir des avions de l’époque, dont le Bristol 175 Britannia et le Douglas C-3. Steed et les autres invités embarquent à bord d’un Handley Page Out 100 HPR-7. Cet avion de ligne britannique, dont la gamme est produite à partir à 1959, est le premier à s’enrichir d’un turboréacteur. Il remplace le Douglas C-3, dont le modèle remonte aux années 30 et qui est à la peine sur les lointaines destinations internationales. |
Acteurs – Actrices o Charlotte Rampling (1946). Fille d'un colonel de l'OTAN, elle fut éduquée en partie à Versailles. Elle fut modèle avant de commencer sa carrière cinématographique en 1965 ; le film scandale Portier de nuit la révèle au grand public en 1974. Elle tournera ensuite des films aux États-Unis (Zardoz, Stardust Memories, Adieu, ma jolie, Le verdict). Elle s'installe en France dans les années 70 et tourne, entre autres, Un taxi mauve et On ne meurt que deux fois. Après un retrait, elle revient au premier plan avec un César d'honneur en 2001 et une apparition dans Basic Instinct 2. o Donald Sutherland (1935). Cet acteur canadien débute sur grand écran en 1963 et Les douze salopards (1967) le fait connaître, mais c'est MASH (1970) qui le catapulte au rang de star. Sa carrière sera d'abord émaillée de prestations excentriques et décalées. Parmi ses nombreux passages remarqués au cinéma, on retiendra celui du détective John Klute (Klute avec Jane Fonda, 1971) et du témoin mystérieux de JFK (1991). Très prolifique, le comédien accumule les compositions de tous genres : architecte dans Ne vous retournez pas (1973), notable pathétique dans Le jour du fléau (1975), fasciste dans 1900 (1976), interprète du Casanova de Fellini, espion dans L'aigle s'est envolé (1976) ou encore chasseur de mutants dans L'invasion des profanateurs (1978) et astronaute dans Space Cowboys (2000). Militant pacifiste, il collabore avec Jane Fonda à l'écriture et à la mise en scène du spectacle FTA (pour Free The Army), interprété par eux devant les troupes américaines et qui dénonce l'engagement de leur pays au Vietnam. Aventure relatée dans le documentaire FTA (1972). Néanmoins, ce sont les rôles d'hommes odieux et extrêmes qui sont les plus récurrents dans sa carrière. C’est ainsi qu’il interprète avec un brio particulier le patriarche de la peu ragoûtante famille de milliardaires de Dirty Sexy Money. C'est le père de Kiefer Sutherland, le Jack Bauer de 24h Chrono. o Brian Blessed (1937) a fait de nombreux petits boulots avant de tenter sa chance au cinéma où sa carrière s'étend sur près de quarante ans. Il a joué aussi bien dans des séries (Cosmos 1999, Regan) que dans des films (Flash Gordon, La guerre des étoiles). Il a escaladé l'Éverest. Il est le sergent Hearn dans Le matin d'après (saison 6). Durant les années 2000, à la télévision, il tient des rôles remarqués, dont le Capitaine Crochet, dans les pantomimes de fin d’année dont les Britanniques sont fervents. Passionné d’alpinisme, après avoir échoué de peu par trois fois à atteindre le sommet de l’Éverest, il réussit l’ascension du Mont Blanc à 70 ans ! o John Hollis (1931-2005) a fait trois autres apparitions remarquées et remarquables dans la série : Markel dans Warlock, saison 2, Sensai dans Les cybernautes, saison 4, et Zoltan dans Le legs, saison 6. Il a également joué dans les séries Le Saint (deux épisodes) et Dr Who entre autres. Au cinéma, entre autres dans Les douze salopards, Superman, Star Wars, L'empire contre-attaque et le James Bond Rien que pour vos yeux dans le rôle de Blofeld. o Hugh Manning (1920-2004) a joué dans deux autres épisodes de la série : Le jeu s'arrête au 13 (saison 4) et Haute tension (saison 6). Il a également participé à la série Amicalement vôtre. À noter que… o Freddy Richards regarde le costume de Steed et dit (en VO) : "Kitchener's Valet?". Intraduisible en français. "I was Lord Kitchener's Valet" était une boutique à la mode de Carnaby Street dans les années 60, fréquentée par les Beatles, Jimi Hendrix et les Rolling Stones. Elle vendait de vieux uniformes entre autres (source : Mrs Peel, we’re needed). o Hana Wilde (interprétée ici par Charlotte Rampling) donnera son nom à la partenaire de Steed (Hannah Wild) dans la pièce de théâtre de 1971 tirée de la série. o Le titre est une référence à The Magnificent Seven (1960) de John Sturges (Les sept mercenaires). o Le passage où l'île est visible du cockpit à l'approche provient d'un épisode du Prisonnier. o Commentaire de Patrick Macnee pour cet épisode : "En général, on cachait quelles guest stars étaient au côté des Avengers. À une exception près : Donald Sutherland (…) Et regardez le reste du casting : Charlotte Rampling, Brian Blessed, James Maxwell… Les réunir aujourd'hui coûterait une fortune !" (source : DVD 4 de la collection Optimum, Granada Plus Points) o Laurie Johnson : "Albert Fennell brought the pieces (scripts, actors, directors) together and made them work" [Albert Fennell a rassemblé les morceaux (scénarios, acteurs, metteurs en scène) et les a fait fonctionner.] (source : DVD 4 de la collection Optimum, Granada Plus Points ). o Commentaire de Brian Clemens pour cet épisode : "Comme les Américains n'avaient pas vu les épisodes de l'ère Blackman et que nous les trouvions excellents, nous les avons refaits." (source : The Avengers Dossier). Cet épisode est, en effet, une adaptation d'une partie de l'épisode Balles costumées, saison 1963/1964. o Diana Rigg avait pris une semaine de congé, c'est pourquoi ses apparitions sont très limitées dans cet épisode. (source : The Avengers Dossier) o Une image de piètre qualité tout au long de l'épisode : poussières, rayures, variations de teintes… C'est encore plus visible lors des images d'archives (décollage et atterrissage de l'avion, plans vus du ciel) et, mais c'est là une tare générale à la saison 5 en DVD kiosque, l'affreux générique de fin. o Problème de chapitrage sur l’édition kiosque : les chapitres 7 et 8 correspondent tous les deux au tag et au générique de fin. o Sur le DVD4 de la collection Optimum, Brian Clemens présente l’épisode avec sept armes de poing ! Il dit qu’il y avait une excellente distribution et qu’il serait impossible de se la payer aujourd’hui. Pourquoi était-ce possible ? Tout le monde voulait participer à la série ; on était payé pour donner quelques jours de son temps, on rencontrait Patrick Macnee et Diana Rigg, le tout dans une ambiance toujours joyeuse. Pour Clemens, l’épisode fut brillamment dirigé par Sidney Hayers et il cite le passage de l’avion sans pilote. Il y a de Ten Little Indians dans cet épisode et il précise :’ You have to watch this one until the very…’ et à la place du ‘end’, le boom du revolver tenu par Clemens clôt la présentation. o Parmi les images de la galerie du DVD 4 d’Optimum, une surprenante : Gary Hope, qui joue le toréro Joe Smith, boit dans son cercueil ! o Coupures de presse lors de la 1re diffusion française. |
Fiche de Le dernier des sept des sites étrangers : En anglais |
CAMÉRA MEURTRE Steed catches a falling star – Emma makes a movie Tournage : Terminé le 27 février 1967 Diffusion : ITV, 1er avril 1967 – 2e Chaîne ORTF, 6 août 1968 Scénario : Brian Clemens Réalisation : James Hill Peter Wyngarde (Stewart Kirby), Isa Miranda (Damita Syn), Kenneth J. Warren (Z. Z. von Schnerk), David Lodge (Policeman), Anthony Dawes (Actor). |
Résumé Mrs Peel est retenue prisonnière dans des studios de cinéma désaffectés. Un producteur, aidé de deux acteurs sur le déclin, veut relancer sa carrière en tournant la destruction de Mrs Peel. Steed arrivera-t-il à temps pour sauver sa partenaire ? Épilogue Steed et Mrs Peel se refusent à aller voir un film avec Stewart Kirby et préfèrent passer la soirée "à la maison". Emma pousse alors le mur de son "appartement" et le spectateur se rend compte que les Avengers sont encore dans le studio. |
CRITIQUES ![]() Denis Chauvet Avis : Aimé ou détesté, Epic est un incontournable de la cinquième saison ; Mrs Peel est confrontée à un trio infernal magistralement interprété qui nous permet, de surcroît, de visiter l’envers du décor des Avengers. Brian Clemens prouve à cette occasion qu’il est le moteur de la série et James Hill démontre qu’il en est bien le meilleur réalisateur. De la pure satire à prendre au second degré. La tenue vert pomme de Mrs Peel renforce le côté irréel de cette aventure loufoque qui a une place controversée parmi les fans. Les différents tableaux caractérisant le cinéma accentuent le côté satirique et soulignent l’aspect inclassable de la série. La scène du mariage enterrement est inoubliable, agrémentée par la réplique de Peter Wyngarde : "Mrs Peel, we’re waiting for you !". Avec le recul (nouvel avis, janvier 2012): Un grand épisode que j’aime beaucoup. Ce que je préfère est la scène de l’enlèvement et le réveil de Mrs Peel en tenue vert pomme dans son ‘appartement’ (un peu comme le numéro 6 dans le village) et toute la séquence mariage/enterrement qui suit. Et le regard de Mrs Peel/Diana Rigg avant le duel au saloon…Quelle série a permis à ses fans de visiter aussi bien les lieux de tournage ? Comme les autres épisodes ‘Peel’, je ne classe pas Epic dans le top three, car il n’y a pas la parité Peel/Steed requise mais c’est du quatre melons sans hésiter. |
Steed3003 2 février 2005 Autant Brian Clemens est d'ordinaire un scénariste inégal, autant quand il s'agit de faire passer à ses héroïnes un sale moment, il est brillant. Ne vous retournez pas, L'héritage diabolique ou Le joker sont autant de chefs-d'œuvre. Mais qu'en est-il de Caméra meurtre ? Autant rompre le suspense tout de suite : Brian Clemens a tout simplement écrit ici son meilleur scénario. Les superlatifs manquent pour le qualifier. Tout d'abord, comme très souvent chez les Avengers, il se montre remarquablement moderne, Brian Clemens abordant indirectement le sujet de la téléréalité. Le réalisateur Z.Z. von Schnerk ne veut-il pas faire de Mrs Peel une "star", recherchant en elle des réactions les plus spontanées, allant jusqu'à entraîner sa mort en direct pour "parachever son chef-d'œuvre". Cette critique, très sous-jacente il est vrai, des dérives de la télévision et du cinéma est des plus pertinentes : jusqu'à quelle folie peut aller l'humain au nom de l'art et du divertissement ? Si Brian Clemens n'apporte pas de réponse, la question a au moins le mérite d'être posée. D'autres symboles du même type émaillent l'épisode : comme mettre en parallèle le mariage et l'enterrement de Mrs Peel ? Brian Clemens, qui n'a jamais lui-même été marié, nous donne là une vision bien pessimiste du mariage, signifiant la mort de l'individu ! Mais bon, ne faisons pas passer la série pour du Prisonnier bis, ce qu'elle n'a jamais été, mais nous remarquerons néanmoins que la série a différents niveaux de lecture et se révèle parfois bien plus fine qu'elle n'y paraît. Mais, Caméra meurtre, ce n'est pas seulement ça, c'est aussi de la gaudriole vivifiante. En effet, cet épisode est de toutes les outrances. Ainsi, si la série se moque souvent d'un genre en particulier (le whodunnit avec Le dernier des sept, le film d'horreur avec Le mort vivant, le western avec Je vous tuerai à midi... ), Brian Clemens se moque de tous ces films pompeux qui se prennent trop souvent au sérieux, passant ainsi à la moulinette quasiment tous les genres : horreur, western, policier, historique, drame... Ceux qui font ce cinéma sont aussi passés à la moulinette : les gloires déchues, les réalisateurs mégalomanes, les figurants naïfs... L'épisode n'épargne rien ni personne avec un plaisir évident et des plus communicatifs. Pourtant, cet épisode totalement délirant et à la trame inhabituelle (la série réussit à se renouveler, c'est tout à son honneur) est extrêmement bien structuré, avec un rythme qui ne faillit pas et un enchaînement tout à fait logique. Chapeau l'artiste ! Il s'amuse même avec les codes du genre : les nombreux faux-semblants inhérents au monde du cinéma (les pistolets tirent à blanc, les policiers s'avèrent être des figurants...) sont parfois vrais (le meurtre du teaser, Mrs Peel assommant Steed avec une chaise qu'elle croyait en toc... ) Tous les personnages de l'épisode sont autant de personnages inoubliables : Z.Z. Von Schnerk, Stewart Kirby et Isa Miranda sont les meilleurs méchants de cette saison. Des méchants outranciers, caractériels et mégalomanes, mais terriblement attachants et désabusés ; ils possèdent une épaisseur, malgré leur aspect ultra stéréotypé. Enfin, que dire du tag final, superbe clin d'œil au téléspectateur (la série si proche des Avengers, Clair de Lune, réutilisera souvent le même principe) et prouvant au passage que la série, elle, ne s'est jamais prise au sérieux. Et c'est bien là une de ses principales qualités. En bref, voilà une mise en abyme de la série très intelligente ; bourrée d'humour et de second degré, un scénario d'une rare richesse, avec une scène finale haletante. Une incontestable réussite ! Pour un scénario pareil, le choix de James Hill, l'un des meilleurs réalisateurs de la série (Le fantôme du château De'Ath ou Clowneries) s'avérait des plus judicieux. L'épisode est visuellement très riche, des plus colorés. Tout à fait, dans le ton excessif du scénario. La qualité artistique est énorme, la série est à son apogée. C'est simple, chaque plan est un régal. Non seulement le travail est soigné, mais le très inspiré James Hill réussit à nous faire pénétrer dans le monde du cinéma, et ses différents univers, avec un rare bonheur. Tant dans les scènes d'action que de comédie et de suspense, James Hill s'avère excellent. Il y a même quelques scènes quasiment oniriques (l'enterrement de Mrs Peel, par exemple) vraiment stylisées. Comme souvent chez lui (cf Pour attraper un rat, Clowneries), la direction d'acteurs est excellente : avec des rôles sur mesure, Peter Wyngarde, Isa Miranda et Kenneth J. Warren (particulièrement bien doublé en VF) se révèlent impériaux, leur jeu outrancier collant parfaitement au ton de l'épisode. Diana Rigg offre elle aussi une très belle performance. En bref, une réalisation digne du cinéma (pour un épisode qui s'en moque, c'est déjà pas mal !), rehaussant encore plus la qualité du scénario. La meilleure réalisation de James Hill pour la série, sans aucun doute. Emma Peel est soumise, pour la deuxième fois dans la série après L'héritage diabolique, à rude épreuve dans cet épisode, où Steed n'est que très peu présent. Elle garde néanmoins tout son humour et sa nonchalance habituelle (il faut voir sa réaction tout juste amusée quand elle apprend qu'elle va se faire tuer, c'est extraordinaire !). Son personnage s'affirme ici comme un personnage féminin fort ; prenant même parfois des airs de macho (voir ce geste des plus masculins à 30'56" ou quand elle parodie le lion de la MGM). Mais, c'est tout de même ce bon vieux Steed qui lui sauve la vie ! Les extérieurs de campagne au début de l'épisode (quand Stuart Kirby, déguisé en vieille dame, filme Mrs Peel sur une bicyclette) sont des plus verts et ensoleillés. Bref, des campagnes anglaises comme on en voit que dans la série ! On ne s'étonnera pas que les extérieurs et les intérieurs du studio soient des plus réalistes, puisqu'il s'agit de ceux de la série. Quant aux autres décors, reflétant chacun une ambiance bien distincte, leur aspect un peu cheap (le saloon, la chambre de tortures... ) ne fait que renforcer l'aspect savoureux de l'épisode. Mrs Peel nous fait toujours rêver avec une tenue mauve des plus affriolantes, une veste verte et un pull violet qui la mettent très bien en valeur et qui n'ont pas vieilli d'un pouce. Dans cet épisode, Steed porte des gants ; c'est plutôt rare et pourtant du plus bel effet. La musique de Laurie Johnson suit tout à fait l'aspect délirant de l'épisode et, comme dans Clowneries, c'est excellent. EN BREF : Un chef-d'œuvre baroque et jubilatoire ! De loin, le meilleur épisode de la saison et, de peu, juste après Clowneries, de la série toute entière.
Estuaire44 15 Septembre 2013 Après une séquence pré générique déjà absolument remarquable d'impact et d'humour noir, l'audacieux détournement du rituel Mrs Peel, We're needed institue d'emblée qu'Epic va constituer un épisode éminemment à part. Effectivement, à l'instar de Maille à partir avec les taties, auquel il fait finalement davantage songer qu'un Héritage diabolique, malgré une trame scénaristique davantage similaire, Epic s'impose comme un nouvel épisode audacieusement décalé, au sein même de la série entre toutes spécialiste du genre. On y reconnaît le même humour dévastateur, au non-sens des plus britanniques, ainsi que ce souffle transgressif et débordant de vitalité créative caractérisant les Sixties. Un épisode aussi génialement fou par saison représente d'ailleurs une proportion ad-hoc, conférant le maximum d'impact à l'exercice de style, tout en maintenant l'unité de la saison. Mais ce feu d'artifice permanent des images et des dialogues n'empêche pas l'opus de développer un intérêt profond, aux multiples facettes. Evidemment l'arme première de l'opus demeure son incoercible drôlerie, puisant à diverses sources. Les dialogues pétillent comme jamais, que cela soit durant les sessions délirantes du triumvirat décati, les échanges entre un Z.Z. en fusion et une Mrs Peel souverainement flegmatique, l'acharné déni du réel du faux bobby. Les gags visuels abondent, de même que l'humour de répétition durant les multiples affrontements d'Emma et de Kirby, tous plus hilarants les uns que les autres et relevant du plus haut burlesque. Le tag de fin se monte pareillement irrésistible, avec ses réparties dignes du meilleur théâtre. En outre, Epic revêt rapidement l'aspect d'un précieux documentaire sur le tournage des Avengers eux-mêmes. L'amateur éprouvera un vif plaisir à découvrir une visite étonnamment détaillée des studios et décors historiques, avec comme fer de lance le propre appartement de Mrs Peel. Découvrir l'envers de la scène suscite toujours un frémissement particulier. L'aspect technique ne se voit pas non plus négligé, avec un passionnant panorama sur l'ordonnancement d'un plateau de l'époque, ses caméras au charme désuet, ses spots innombrables, ses ventilateurs et autres multiples artifices. Captivant, et d'autant plus irremplaçable que l'on connaît le sort échu aux studios d'Elstree. Tout comme La mangeuse d'hommes du Surrey, Caméra meurtre sait également merveilleusement évoquer le cinéma d'un autre temps. Certes, au pastiche anglais fin et élégant succède un irrésistible et dynamique tourbillon imaginatif, mais on y retrouve une approche particulière constituant le sel des Avengers, ainsi qu'un hommage sincère en arrière fond. Les clins d'œil abondent et les divers affrontements synthétisent tout un catalogue du film de genre, avec une idéale mise en scène de James Hill. Mais, à travers le dévoiement de la folie visionnaire de Z.Z. von Schnerk transparaît bien la magie du cinéma de l'âge d'or d'Hollywood. On préfère de beaucoup cette lecture si créative et décalée du cinéma au vulgaire décalque, littéral, opportuniste et indigent caractérisant l'échec d'Interférences. L'apothéose gothique de la scène finale illustre parfaitement le large fossé séparant un inutile doublon compassé d'une mordante et brillantissime parodie. Enfin Epic excelle par son approche ludique et virtuose jusqu'au vertige du concept même de réalité. Différents niveaux de perspectives s'interpénètrent entre l'œil de l'observateur, l'univers des Avengers et la trame narrative de Z.Z.. Le tout avec une fluidité et un talent inouis, porté par un Brian Clemens paraphant ici l'une de ses plus belles prouesses. Plusieurs moments forts ponctuent cet étonnant voyage, comme Mrs Peel se réveillant dans un simili appartement, puis Steed pénétrant dans le même qui est le réel, puis les Avengers accomplissant une nouvelle et spectaculaire bascule lors du tag conclusif. Un chef d'œuvre. Le mariage/enterrement représente un autre grand passage, avec de surcrôit une habile fusion entre l'esthétique traditionnel et celle, passablement psychédélique, des Sixties. On songe beaucoup à l'épatant A World Of His Own de The Twilight Zone, à l’argument aussi jouissif et où Gregory West crée une réalité en l’enregistrant, non sur une pellicule de cinéma, mais sur la bande d’un magnétophone. Les personnages s’avèrent au diapason de cet extraordinaire scénario. Emma Peel se voit une nouvelle fois mise en avant, avec une interprétation derechef enthousiasmante de Diana Rigg. Elle accomplit cette prouesse de rendre Emma Peel en tous points conforme à l’aussi mémorable qu’enfiévrée description qu’en donne Z.Z.. Emma bénéficie également d’une superbe tenue au vert flamboyant, à l’éclat lysergique parfaitement en raccord avec le récit. Elle convient aussi idéalement au technicolor que la garde robe de la saison 4 au Noir et Blanc. L’ensemble mauve du tag vaut aussi largement le détour, tandis qu’Epic présente aussi le mérite de ne contenir aucun Emmapeeler ! Patrick Macnee demeure parfait d’élégance et de finesse, aucune scène de Steed n’apparaît d’ailleurs secondaire. Si Damita tient toute sa place, Kirby domine le duo grâce à la faconde et à la personnalité de Peter Wyngarde, dont le talent s’impose avec une rare force. Il passe d’un costume à l’autre avec une égale réussite, une authentique performance. Mais l’on retiendra surtout le fabuleux Z.Z. von Schnerk, incarnation dévoyée mais flamboyante du Septième Art, dont le charisme extraverti et l’égo exacerbé oscillent dangereusement sur la frontière étroite séparant le génie de la folie. Kenneth J. Warren quitte la série sur sa meilleure prestation et le démiurge Z.Z. s’impose comme le plus mémorable des Diabolical Masterminds de la saison. Il ne cède sans doute que devant la froide folie obsessionnelle et l’aura méphitique d’un Keller. EN BREF : Avec talent et audace visionnaire, l'épisode rend un hommage vibrant au cinéma hollywoodien d'avant-guerre. Ses variations autour de la notion de réalité et son aspect documentaire concernant le tournage de la série sont également passionnants.
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VIDÉO
Un ultime élan artistique ! (VF) Un ultime élan artistique ! (VO) INFORMATIONS COMPLÉMENTAIRES
![]() Tournage o Le décor utilisé est principalement le studio de tournage de la série vu sous tous les angles. Les studios d’Elstree furent fondés en 1925 par... un Américain, J. G. Williams, qui rêvait de fonder un Hollywood anglais. Les premiers films créés étaient encore muets. Repris par des entrepreneurs anglais après une faillite rapide, les studios donnèrent naissance à l'un des tous premiers films d’Hitchcock, encore dans sa période anglaise (Blackmail, 1929). Fermés durant la guerre, ils furent repris par la Warner qui y réalisa d’importants investissements, tout en assurant la distribution aux États-Unis des films produits. Les années 50 furent ainsi une période de prospérité et de création intense, tandis que les studios s’ouvraient progressivement aux séries télé (ITV, ABC). Les années 60 virent le couronnement de cette évolution, avec outre les Avengers, le tournage de nombreuses séries prestigieuses (Le Saint, Les champions, Jason King, Le Baron…), tandis que la Hammer y prenait ses quartiers. En 1968 EMI racheta le studio, avant de les fusionner avec ceux, voisins, de la MGM. Malgré de beaux succès durant les années 70 (Le crime de l’Orient-Express, 1974), la MGM se retire et le studio commence un déclin progressif. Malgré de nombreux succès durant les années 80 (la trilogie des Indiana Jones) la fermeture est envisagée. Malgré une mobilisation du public, les deux tiers des studios sont détruits en 1991 pour laisser place à un immense hypermarché, activité beaucoup plus rentable... Après une période de conflit juridique, les studios subsistants rouvrirent en 1999, et, avec l’aide d’importants investissements publics, produisent encore aujourd’hui de belles réussites populaires (Revenge of the Sith, 2005). o La scène en extérieur où Mrs Peel est dans le taxi de Kirby en route pour les studios fut tournée à côté du studio de tournage (Shenley Road, Borehamwood). Continuité o Lorsque Mrs Peel prend le taxi, on voit un arrière-plan avec une lumière ; c’est exactement le même après que le taxi ait pris le virage. o Une erreur surprenante : lorsque Mrs Peel se réveille et qu’elle saisit le téléphone rouge, elle devrait se rendre compte tout de suite que c’est un studio ; il n’y a en effet pas de ‘mur’ quand elle franchit la porte et passe du coté caméras. Il n’y a pas ce problème dans le tag car Mrs Peel pousse le mur avec son pied. o On reconnaît le même faux décor vu dans l’épisode Interférences pour le cottage du professeur Stone. o Mrs Peel pose le pistolet chargé à blanc juste avant le combat avec Kilby en indien, mais elle l'a de nouveau en main quand elle se retrouve près de la barrière électrifiée. o Lors du combat avec Kilby, déguisé en soldat cette fois, Emma est censée être assommée alors que rien ne la touche à la fin de la scène après qu’elle ait dit "ah ah ah!" à Damita. o Dans la scène finale où Mrs Peel est attachée sur une planche et se dirige dangereusement vers une scie, on peut voir qu'elle s'en approche, puis recule, et ainsi de suite (particulièrement visible à 41'59" puis 42'00"). o Il est impossible que Mrs Peel ne remarque pas Z. Z. von Schnerk et Damita Syn sur les marches de l’escalier après le duel dans le "saloon". Détails o Stewart Kirby a onze déguisements dans cet épisode. o Sur la Rolls Royce décorée pour le mariage, on peut lire sur le carton : "Wedding invitation – You are invited to the wedding of Emma Peel.". o Les titres des films des deux stars sur le déclin sont: The Bad Bad Lady & Sophisticated Scoundrel. o Le taxi pénètre dans les studios, stage 4 : lieu de tournage des Avengers. o On voit rarement une Mrs Peel aussi dépeignée que lors du rendez-vous manqué.
o Steed s’assoit sur une caisse estampillée "props" [accessoires] pour lire le script The Destruction of Emma Peel. o Dans la scène du péplum, on reconnaît le fauteuil qui a servi lors d'une séance photo de promotion pour la série. o Deux éléments de décor déjà vus : la peinture abstraite dans Bons baisers de Vénus et l'écriteau «Simon Roberts and son» dans Le vengeur volant. o Cet épisode est une référence au film de Billy Wilder, Sunset Boulevard – Boulevard du crépuscule (1950). Damita Syn est censée être une caricature de Gloria Swanson et Z.Z. von Schnerk d'Erich von Stroheim. (Das Konzept Emma Peel, Lars Baumgart. p 121-122). Les deux acteurs, stars de films muets, ne tournaient en effet plus beaucoup avant ce film. Le thème du film de B. Wilder : un scénariste écrit une histoire pour une star du film muet tombée dans l'oubli. Sunset Boulevard montre le monde sans pitié du cinéma qui détruit ses ressources par la révolution de ses techniques. Z.Z. von Schnerk joue d'ailleurs au piano une partition souvent utilisée dans les films muets à la fin de l'épisode. o C’est la célèbre phrase de Shakespeare: ‘To be or not to be, that is the question’ qui met Steed sur la piste de Kilby! o L’imposante voiture conduite par Kelby durant la scène du « mariage » est une Rolls-Royce Silver Wraith, fabriquée à 1 883 exemplaires, de 1946 à 1959. Elle intègre de nombreux progrès techniques mais demeure la dernières Rolls-Royce a être livrée sur châssis, avec une carrosserie à façonner au goût du clients par des artisans spécialisés. La Silver Wraith fut adoptée comme voiture officielle par plusieurs chefs d’Etat (Irlande, Brésil, Danemark) et apparaît dans de nombreux films. Elle est ainsi la voiture de Bruce Wayne dans les Batman de Tim Burton. o La scène où Emma est anesthésiée dans le taxi est une reprise d'une scène du classique de Fritz Lang, Le Docteur Mabuse (1922). L'Inspecteur principal Von Wenk y est pareillement gazé puis dépouillé dans un taxi, alors qu'il s'apprête à poursuivre le génie du mal. o Pink pages, Kirby ! This means pink pages ! s'exclame Z.Z. lorsque Emma déjoue une nouvelle fois le scénario. Ceci fait référence à la coutume voulant que, durant un tournage, les modifications du script s'inscrivent sur des pages de couleurs différentes afin d'indiquer leur chronologie. Le document initial est en blanc, le première jet de pages remplacées est traditionnellement en bleu, ultérieurement le deuxième est en rose. Chaque page représente une minute de film. La séquence usuelle est blanc, bleu, rose, jaune, vert, or, chamois, saumon, cerise, brun, ivoire, puis le cycle reprend. Si un nombre très important de pages est à changer d'un coup, le script peut passer tout entier à la couleur concernée. |
Acteurs – Actrices o Peter Wyngarde (1933) est également l'inoubliable John Cartney du Club de l'enfer, saison quatre. Il est né à Marseille. Enfant, il fut détenu dans le camp de Lung-Hai en Chine après l'invasion japonaise en 1941. Le rôle de Jason King dans les séries Département S (1969-70), puis Jason King (1971-72) centrées sur son seul personnage, l'a rendu célèbre, notamment pour sa moustache et ses cravates flamboyantes. Auparavant, il avait tourné dans Le Saint (deux épisodes) et Le prisonnier (Numéro 2 dans Échec et mat). Sa dernière apparition à l'écran remonte à 1994 dans un épisode des Mémoires de Sherlock Holmes. En 1970 il réalisa un album de chansons pour RCA Victor, édité depuis en CD sous le titre When Sex Leers Its Inquisitive Head. o Isa Miranda (1905-1982) était une actrice italienne très connue en Europe des années 30 à 50, que ce soit au cinéma ou au théâtre. Dans les années 60, elle a surtout tourné pour la télévision britannique avant de sombrer dans l'oubli. Elle a joué notamment dans Au-delà des grilles avec Jean Gabin (Oscar du meilleur film étranger en 1950 et pour lequel elle fut primée au Festival de Cannes), Hôtel imperial, La ronde et The Yellow Rolls Royce. À la télévision, elle est apparue dans Le Baron, Sherlock Holmes, Paul Temple. o Kenneth J. Warren (1929-1973) a joué dans trois autres épisodes de la série : Le trapéziste, saison 1 ; Intercrime, saison 2 ; Les petits miracles, saison 3. Cet acteur australien a également joué dans des séries à succès comme Destination danger, Le Baron, Les champions, Le Saint, Amicalement vôtre. À noter que… o La scène où Alexandre revient de guerre et retrouve sa mère Olympias comporte une petite revanche pour Peter Wyngarde. En effet celui-ci fut brièvement envisagé pour interpréter le rôle-titre dans le Alexandre le Grand de Robert Rossen (1956), avant que Richard Burton ne finisse par l'obtenir (Danielle Darrieux jouera Olympias). Un personnage mineur échut finalement à Wyngarde, celui de Pausanias, l'assassin de Philippe de Macédoine. De plus, la plupart des scènes de Wyngarde furent coupées au montage. Dépité et sa carrière au cinéma étant ainsi tuée dans l'œuf, Wyngarde se consacrera ensuite à la seule télévision. o Pas de scène traditionnelle ‘Mrs Peel, we’re needed’, mais Mrs Peel déclarant: ‘I’m needed elsewhere!’ o Sur le DVD3 de la collection Optimum, Brian Clemens présente l’épisode et il dit qu’il y avait un problème de budget car beaucoup d’argent avait déjà été dépensé pour les décors. D’où l’idée de tourner cet épisode dans le studio et aux alentours, en y ajoutant quelques ‘props’. Clemens souligne la référence à Erich von Stroheim et Sunset Boulevard et ajoute qu’Isa Miranda joue ‘a fading ageing star’ ce qu’elle était réellement dans les années 60. o Il y a une photo montrant Patrick Macnee en grande discussion avec Roger Moore sur le plateau des studios d’Elstree ainsi que des clichés avec Peter Wyngarde et Isa Miranda dans tous leurs costumes. (DVD3 de la collection Optimum, Image Galleries.) o Commentaire de Patrick Macnee pour cet épisode : "Caméra meurtre, c'est du grand Brian Clemens. Dans un style très Avengers, il se moque du monde du cinéma et parodie les stéréotypes que sont les bagarres, les films historiques ou d'horreur, et tout cet univers complètement fou !" – (source : bonus DVD) o La musique style film muet jouée par ZZ von Schnerk durant la scène finale est la même que celle utilisée dans le final de l'épisode Les fossoyeurs de la saison 1965/1966. o Erreur sur le dos de la jaquette du DVD kiosque, le réalisateur et le scénariste de cet épisode ne sont pas respectivement Robert Day et Philip Levene comme indiqués, mais bien James Hill et Brian Clemens. o La scène finale, la séquence de la mort d'Emma Peel, est une référence au Puits et le pendule d'Edgar Allan Poe. o Le fauteuil roulant découvert par les complices de Z.Z. von Schnerk pour transporter le "corps" de Steed ressemble étrangement à celui d’Horatio Kane (Mort en magasin, saison 4). o Coupures de presse lors de la 1re diffusion française. |
Fiche de Caméra meurtre des sites étrangers : En anglais |