Open menu

L'homme transparent5-06-02Le mort vivant

LE VENGEUR VOLANT
(THE WINGED AVENGER)

Steed goes birdwatching – Emma does a comic strip

Tournage : décembre 1966

Diffusion : ITV, 18 février 1967 – 2e chaîne ORTF, 28 septembre 1973

Scénario : Richard Harris

Réalisation : Gordon Flemyng & Peter Duffell

Nigel Green (Sir Lexius Cray), Jack MacGowran (Professor Poole), Neil Hallett (Arnie Packer), Colin Jeavons (Stanton), Roy Patrick (Julian), John Garrie (Tay-Ling), Donald Pickering (Peter Roberts), William Fox (Simon Roberts), A.J. Brown (Dawson), Hilary Wontner (Dumayn), John Crocker (Fothers), Ann Sydney (Gerda).

Résumé

Quatre hommes d'affaires sont retrouvés assassinés dans leur bureau pourtant difficile d'accès. Les lacérations des corps orientent les soupçons des Avengers vers un écrivain, possesseur d'un oiseau de proie. Néanmoins, un journal de bandes dessinées retrouvé à proximité d'une victime ne laisse plus de doute : un dessinateur s'identifie à son personnage et se transforme en "vengeur volant" !

Épilogue

Dans l'appartement de Mrs Peel, Steed dessine le repas qu'il a planifié, assaisonné d'un "ping" ("The benevolent avenger strikes again"), tandis qu'Emma est surprise par la vigueur d'un bouchon de champagne – ce qui n'était sûrement pas prévu au scénario. Dans la VO, Mrs Peel prononce "premier cru" puis "deuxième cru".


CRITIQUES

5-06-01

 


Denis Chauvet 17 mai 2005

Le vengeur volant, un des sommets de la saison cinq, tombe à point nommé après un mauvais épisode et fait figure, à juste titre, de chef-d'œuvre pour beaucoup de fans. Cet épisode a en effet les caractéristiques qui ont rendu la série culte : un scénario incroyable, des personnages inoubliables et des scènes d'anthologie.

Un justicier des temps modernes joue à Robin des Bois en commettant des meurtres en accord avec les dessins qu'il a créés. Batman est ainsi mis à l'honneur ! Pour accentuer l'excentricité du personnage (et de l'épisode), l'invention du Professor Poole – des bottes magnétiques – devient la clé du mystère.

Richard Harris, scénariste également de Jeux, a parfaitement compris les rouages de la série et dépeint des personnages qui siéent à cette histoire loufoque.

Jack MacGowran (Professeur Poole) est un des trois excentriques de l'épisode, mais sûrement un des plus mémorables de toute la série "To watch a bird flying is to witness a vision" [Regarder un oiseau voler, c'est être témoin d'une vision]. Ses apparitions au milieu d'un champ essayant de voler ou scotché au plafond, impassible comme une chauve-souris, font partie de l'histoire des Avengers. Nigel Green (Sir Lexius Cray) est également très convaincant en alpiniste invétéré sur lequel les soupçons reposent tout d'abord. Le personnage aux abords sympathiques sait se montrer rapidement froid et distant : "A charming young lady, Tay-Ling". Neil Hallett (Arnie Packer) est le troisième loufoque de cette aventure. Il a décidé de lier sa vendetta à son œuvre ! L'invention du Professeur Poole est une providence pour assouvir ses fantasmes : "And to those who stand between me and my purpose..." [Et à ceux qui se dressent entre moi et mes desseins]. Colin Jeavons (Stanton) ne fait pas oublier Lord Darcy du Club de l'enfer. John Garrie en Tay-Ling est une aberration connue de la série : faire interpréter des rôles d'asiatiques par des européens. Il ne s'en tire pas plus mal que les acteurs jouant des rôles similaires dans Avec vue imprenable ou Le baiser de Midas. Ann Sydney (Gerda) fait, malheureusement, une apparition très courte et nous donne à peine le temps de profiter des atouts qui lui ont permis d'être élue Miss Monde deux ans auparavant. En tout cas, le studio de Winged Avenger Enterprises ressemble plus, sous l'œil bienveillant de Steed, à une 'maison bien fermée' qu'à un lieu de travail ! "A number of girls in various state of exposure !".

Les premières victimes étant antipathiques (Roberts et son fils), la croisade du vengeur est moins terrifiante pour le spectateur que ne le sera la série de morts violentes dans Un tigre caché. L'identité du meurtrier est devinée assez tôt et, malgré les fausses pistes, auxquelles personne ne croit (l'oiseau de proie de Sir Cray et Julian affublé du déguisement), l'intensité n'atteint pas son paroxysme contrairement à l'épisode précité. Ceci est une des légères faiblesses du scénario. En revanche, la séquence de l'alpinisme fait vraiment illusion, tout comme les bottes magnétiques – invention made in Avengers! L'aspect culte de l'épisode est dû à ses personnages mais aussi à son final gravé dans toutes les mémoires. Les dessins de Frank Bellamy s'alternant avec la réalité symbolisent en effet tout le charme de la série. Peu importe la cohérence (comment Packer a-t-il pu dessiner avec autant de détails des faits futurs ?), l'extravagance est au rendez-vous. La bagarre finale au plafond, malheureusement trop courte, est également représentative de l'esprit Avengers, Steed se défaisant (trop facilement) de Packer à l'aide de planches de dessins d'onomatopées. Cette séquence rappelle par certains côtés la scène finale de La poussière qui tue. La scène finale est une référence évidente à la série américaine Batman (voir Informations complémentaires ) qui a connu un grand succès grâce à un humour de second degré et des onomatopées sous forme de bulles de couleurs fluorescentes pendant les scènes de combat.

Quelques petites scènes notables entre les Avengers ; Mrs Peel posant son menton sur l'épaule de Steed et ce dernier décrivant la créature qu'il vient de voir au studio (Julian déguisé en oiseau) battant des ailes et faisant des bruits ! Mrs. Peel: "Noises?" [Des bruits ?], Steed : "Eee-urp, eee-urp ! It's probably the bird equivalent of : goodbye, nice to have met you." [C'est probablement l'équivalent en oiseau de "au revoir, ravi de vous avoir rencontré"]. Steed expliquant à Mrs Peel sa théorie à l'aide d'une boîte à chaussures et arrivant à la conclusion que le meurtrier a soudoyé le portier : "He bribes the doorman". La réplique de l'épisode est prononcée par Mrs Peel, commentant l'invention du professeur Poole : "'It would ruin the carpet trade". [Cela ruinerait le commerce des tapis]. À noter que Mrs Peel prononce la même phrase dans deux épisodes différents : 'The bird has flown !'.

La musique est de circonstance tout au long de l'épisode mais a tendance à devenir beaucoup trop forte vers la fin, lorsque Steed et Stanton 'volent' au secours de Mrs Peel. Des airs sont empruntés à Batman (Pow-Splat-Bam) pendant la bagarre finale.

La beauté des extérieurs de la demeure du professeur Poole fait oublier certaines scènes qui 'sentent' le studio : la première scène, le vengeur de dos ou les abords de la résidence de Cray lors de la visite nocturne de Mrs Peel.

Quelques effets de réalisation sont très bien rendus : l'ombre de la 'bestiole' sur le visage de Peter Roberts avant son assassinat et surtout les pattes meurtrières du vengeur tapotant le volant ! En revanche, la chute de Dumayn est trop théâtrale pour être crédible.

Mrs Peel est habillée différemment tout au long de l'épisode et porte ainsi plus d'une demi-douzaine de tenues ! Certaines sont à oublier : la parka orange (chez Sir Cray) ou la combinaison marron et jaune (visite nocturne chez Sir Lexius Cray), mais d'autres sont en revanche du meilleur effet : l'ensemble blanc (découverte du second meurtre), la robe de plage rose déjà vue dans L'homme transparent, mais reconnaissable car c'est la tenue principale d'Un tigre caché.

Néanmoins, Mrs Peel porte sa meilleure tenue dans Le vengeur volant lors de sa première visite chez le Professeur Poole : une veste en daim bleue avec des cuissardes assorties en porte jarretière, le tout sur un ensemble noir ! (Cette tenue a d'ailleurs servi pour une photo promotionnelle célèbre, Steed assis sur un cheval à bascule aux côtés de Mrs Peel). Sans oublier la robe rayée blanche et bleue qui apparaît dans pas moins de six épisodes de la cinquième saison !

Mrs Peel n'a pas besoin de bottes spéciales pour sauter le mur d'une façon peu orthodoxe. Pourquoi Packer tue-t-il Julian ? Il est également surprenant que Mrs Peel puisse soupçonner Cray et son aigle d'avoir assassiné Tay-Ling . The Avengers n'est pas en désaccord avec son temps, et surtout pas avec le nôtre, avec la séance d'introduction ou comment congédier quelqu'un ! "'Strength is power, remember that." [La force, c'est le pouvoir, rappelle-toi de cela !].

Cet épisode ancre définitivement la série dans une catégorie bien à part, ayant sa place aussi bien avec les séries policières, ou encore celles d'aventure, de fantastique ou d'espionnage. Les particularités de The Winged Avenger font oublier l'absence de 'diabolical mastermind' et d'humour, pourtant des valeurs fondamentales de la série !

"Eee-urp".

Avec le recul (nouvel avis, janvier 2012) :Toujours un grand moment de cette cinquième saison, un épisode à montrer pour faire découvrir la série. On peut toujours trouver des défauts, mais The Winged Avenger est proche de la perfection avec ses nombreuses scènes-culte.

EN BREF : Un des sommets de la saison cinq qui a contribué au mythe "Avengers".

Steed3003 24 septembre 2004

Cet épisode a définitivement entériné Chapeau Meloncomme la série culte.

On pouvait au départ redouter une grosse déception, et pourtant... Le scénario est merveilleux, passionnant de bout en bout ; jamais ridicule . C'est un exploit : aurait-on pu imaginer un personnage sorti tout droit des comics dans Le Saint? Décidément, nos Avengers peuvent tout se permettre ! L'épisode est un habile whodunnit, rempli de fausses pistes, au dénouement inattendu.

Richard Harris nous offre une belle galerie de personnages, aucun n'est inconsistant ici ; tous ont un caractère bien trempé. Le professeur Poole, avec l'interprétation pleine de démesure de Jack MacGowan, se détache remarquablement de cet épisode.

L'épisode contient quelques scènes cultes. Comme celle de l'alpinisme qui rappelle la séquence du faux train dans Les fossoyeurs. Et surtout le final, ébouriffant tant par son originalité (la superposition de dessins et d'images live) que par son humour (Steed assommant le vengeur volant avec des onomatopées sur fond de parodie de musique de la série Batman). Soulignons également la qualité des trucages. Seul Mission très improbablecontient des effets spéciaux d'une même qualité.

Pas énormément de répliques marquantes dans l'épisode. Sauf peut-être Mrs Peel apprenant l'existence de bottes permettant de marcher au plafond et affirmant, l'air désolé, : "It will ruin the carpet trade" [VF : "Ça va ruiner le commerce des tapis"]. L'humour reste tout de même très présent, quand par exemple Steed explique à Mrs Peel ses "deux possibilités" ou alors quand ils imitent le cri du vengeur volant. L'environnement sonore (bruitage, musique...) est soigné.

Les décors, les extérieurs (la demeure du Professeur Poole est une des plus jolies de la série) et les costumes (superbe tailleur blanc de Mrs Peel) sont eux aussi dans une parfaite harmonie et parachèvent l'extraordinaire réussite.

Enfin, pour les francophiles que nous sommes, nous avons droit à un superbe : "Dernier cru" (prononcez crou!) de Diana Rigg dans le tag final, par ailleurs très drôle.

EN BREF : D'un sujet facilement "casse-gueule", CMBDC nous sort de son chapeau un de ses plus beaux chef-d'œuvre : un classique !

 

Estuaire44 15 Septembre 2013

Malgré maints visionnages, Le Vengeur Volant continue à enthousiasmer par sa qualité globale, l’originalité de son sujet, sa beauté graphique et le soin extrême porté aux moindres détails. On pourra certes objecter qu’il s’agit derechef de la sempiternelle succession de meurtres ou que l’on y trouve quelques simplifications de mise en scène, comme les vêtements s’émancipant de la gravitation universelle ou la position illogique des griffes lors des scènes d’ascension. Il ne s’agit là que de détails, tant l’imagination et le talent règnent sans partage tout au long de cet opus.

Le si dynamique et astucieux scénario de Richard Harris va bien au-delà des clichés, pour narrer une enquête tout à la fois solide et riche en rebondissements. Il sait porter le Whodunit jusqu’à son terme ultime, tout en multipliant les fausses pistes convaincantes. Une grande alternance d’atmosphères, de l’action à l’épouvante en passant par l’humour et l’insolite, maintiennent sans cesse éveillée l’attention du spectateur. Le récit prend également le temps d’approfondir les personnages secondaires, dont  aucun ne se résume à une simple silhouette, sans que cela paraisse ralentir l’action. L’épisode bénéficie également d’une interprétation absolument somptueuse, chaque acteur défendant à merveille la moindre phrase. Outre l’humour de Jack MacGowran, on appréciera particulièrement la stature de Nigel Green apportant une authentique saveur de production à la Hammer à l’opus, tout comme d’ailleurs les délurées vestales de ce très décalé atelier de Comics !

 Mrs Peel demeure cependant le seul personnage féminin a disposer de dialogues, ce qui la mets judicieusement au premier plan de cet épisode achevant véritablement de l’élever au niveau de super héroïne. Le spectaculaire combat final (absolument renversant) contre un adversaire la couronne ainsi (avec un Emmapeeler prenant des allures de costume ad-hoc), mais l’ensemble de la narration la voit déjà assumer la majeure partie de la tâche, tandis que Steed excelle dans son numéro coutumier d’alliance irrésistible de scepticisme élégant et de brillante fantaisie. C’est bien Emma, admirablement servie par une garde robe changeante et raffinée (merveilleuse Diana Rigg), qui s’oppose en définitive au Mal, mais toutes les scènes du duo font mouche, dans une totale complicité. On apprécie également la continuité des ambitions artistiques de la dame, la peinture succédant ici à la sculpture, cela ajoute du liant à l’univers de la série.

La mise en scène de Peter Duffell et Gordon Flemyng crépite en permanence d’idées audacieuses et au goût certain. L’épisode, sans doute le premier à apparaître rigoureusement inenvisageable en Noir et Blanc, se voit sublimé par un design et une vision graphique hors normes, comme le soin apporté décors à des décors particulièrement variés, aux effets spéciaux, mais aussi au costume du Winged Avenger. Les réalisateurs ne se contentent pas de filmer platement ce travail de production hors normes : bien au contraire leur caméra mobile et sans cesse pertinente apporte l’indispensable vigueur animant le tout. Les fameuses affichettes à onomatopées et la divertissante variante sur la musique de la série Batman constituent le bouquet final achevant de consacrer le triomphe de l’épisode, de même que le tag conclusif, l’un des plus aboutis de Chapeau Melon.

Mais The Winged Avenger se distingue également par sa stimulante approche du fascinant personnage que représente le Chevalier Noir de Gotham. Cet aspect s’étend bien au-delà de la bagarre finale auquel on l’identifie souvent. Car le Winged Avenger apparaît comme une alternative sombre, mais étonnamment  juste et évocatrice, de Batman, par sa psyché traumatisée et obsessionnelle, sa croisade contre le Mal, versant ici dans la pure démence, sa double identité pathologique, son mutisme durant l’action, ou encore les techniques employées (les fameuses ascensions d’immeubles dont la série Batman se fait l’écho avec son second degré habituel). Au total, on retrouve une version certes dévoyée, mais irrésistiblement proche de l’identité la plus sinistre du Caped Crusader (Je suis la Vengeance. Je suis la Nuit. J’ai contemplé l’Abîme et l’Abîme m’a rendu mon regard.).

Remise récemment à l’honneur avec la trilogie enténébrée de Nolan, il s’agit de la vision traditionnelle et historique de Batman. Les Avengers, avec cette acception négative et l’entrain communicatif  de la batille finale, plaident clairement pour celle, antagoniste, donnée par la production d ABC. On éprouve un vrai enthousiasme devant ce pont édifié entre deux séries promouvant, des deux côtés de l’Atlantique, la modernité et l’humour audacieux, voire transgressif et renouvelant ainsi les figures classiques,  avec un bonheur inégalé. D’autre part cet aspect situe agréablement l’opus dans son époque. Après une grande crise durant l’après guerre, les DC Comics se situent durant les années 60 au sommet de ce que les amateurs nomment l’Age d’Argent, connaissant de nouveau une fulgurante popularité et explorant similairement de nouvelles voies. Rien ne manque décidément au succès de cet épisode, l’un  des plus grands de la série, y compris évoquer la créativité tous azimuts de cette prodigieuse décennie. 

EN BREF : Un brillant exercice de style, à la fois visuel et narratif, entremêlant avec génie le monde des Avengers à celui des Comics de super-héros. L'un des sommets de la saison.


VIDÉO


Un combat acrobatique !


INFORMATIONS COMPLÉMENTAIRES

5-06-03

 


Tournage

o La maison de Sir Lexius Cray fut filmée à High Canons situé dans le Well End. Cette magnifique résidence du XVIIIe siècle apparaît dans de nombreuses séries : Destination danger, Le Baron, Le Saint, L’aventurier

o L'extérieur de la résidence du professeur Poole fut filmé à Stanmore City Hall. C'est également la demeure du Brigadier Whitehead dans Bons baisers de Vénus.

o Les bureaux de Simon Roberts and son se trouvent à Sheldon Avenue, Londres. Cet édifice, la tour High Sheldon, fut construit à peine deux ans avant le tournage de l’épisode. Il s’agit encore aujourd’hui d’une résidence de haut standing.


Continuité

o Lors de l'intro, Mrs Peel peint et l'inscription en rouge "Mrs Peel", en bas à droite de la toile, n'est pas présente ; elle le sera lorsque Steed apparaît !

o En VO, il semble y avoir un problème de doublage, comme s’il manquait un mot, lorsque Sir Lexius Cray évoque les Roberts en prenant le thé avec Mrs Peel : "...tried to ? do me out of the profits!"

o  Cyd Child saute la haie et se dirige vers la propriété de Sir Lexius ; les scènes avec Diana Rigg sont tournées en studio. Ce sont aussi les doublures de Patrick Macnee et Diana Rigg qui arrivent chez le professeur Poole en Bentley et qui montent les escaliers (à gauche). Ce n’est pas non plus Diana Rigg qui sort de la Lotus pour rendre visite à Poole de nuit (à droite), ni de dos, de jour, dans les escaliers lors du final.

o Lorsque Steed et Stanton sont en voiture, un des feux de la Bentley ne fonctionne pas, toujours le gauche. Le cas est similaire dans de brèves scènes de Bons baisers de Vénus et L'oiseau qui en savait trop. N'oublions pas que certains épisodes étaient tournés simultanément !

o Lorsque Steed et Stanton rentrent dans la pièce où Mrs Peel et le Vengeur sont aux prises, les combattants sont bien en hauteur, largement au-dessus de la tête de Steed…presque inaccessibles pour mettre des planches  à dessin dans les pattes du Vengeur !

o À la fin de l'épisode, pourquoi voit-on "le vengeur volant" monter un mur puisqu'il se trouve au même étage que Mrs Peel ? Ce sont d'ailleurs les mêmes images que dans la scène d'introduction.


Détails

o Filmé en studio, le tout premier plan de l’épisode, The Winged Avenger de dos, fait inévitablement penser à un film de la Hammer.

o L'enseigne "Simon Roberts and son – Publishers" est également présente dans l'épisode Caméra meurtre lorsque Mrs Peel rencontre le faux policier.

o Un peu de publicités dans cet épisode : Lorsque Simon Roberts se sert à boire, on distingue nettement des bouteilles de Johnny Walker et Smirnoff. De même, le magnétophone dans le bureau des Roberts est un Grundig.

o C’est exactement le même plan lorsque les Roberts, père puis fils, regardent par la fenêtre.

o Steed et Mrs Peel consultent Birds of the World.

o Admirez la bibliothèque du professeur Poole : ce sont tous des livres en carton (pour faciliter la reproduction du décor à l'envers). De plus chaque volume est identique : "Parliamentary debates 1955-56 – Vol 554" !

o L'adresse de Winged Avenger Enterprises semble être (d'après la manche du professeur Poole) 163, Boxley Road, Heath.

o Tay-Ling découvre l'assassinat du fils Roberts dans le Daily Mail: "Simon Roberts' son murdered". Le titre du journal avant l'assassinat de Dumayn daté du mercredi 30 novembre 1966 : "Dumayn automates his factories. Thousands will be made redundant." [Dumayn automatise ses usines. Des milliers de personnes au chômage].

o La meilleure tenue de l’épisode de Diana Rigg est ‘gâchée’ par un soutien-gorge blanc sous un pull noir, très visible dans la version restaurée Optimum ! (à gauche).. mais l’actrice semble s’être changée dans la scène suivante, dans l’appartement de Steed (à droite) !

o Le nom de Dumayn est tout simplement le nom du voisin du scénariste. (DVD2 de la collection Optimum, commentaires de Richard Harris)

o Dans le tag de fin, entre autres merveilles culinaires, Steed évoque le Chablis 1959. Notre héros se montre toujours aussi connaisseur car il s’agit d’un cru  classé unanimement parmi les meilleurs. Il est figure dans les  « millésimes du siècle », deuxième meilleur niveau du classement usuel en comportant dix. 1928, 1929, 1949 et 1971 le surpassent cependant, en tant que « millésimes du millénaire ».

o La voiture du Winged Avengers est une Austin 1800 Mark 1 de 1965.

o Deux maquettes d’avion sont visibles au domicile du Pr. Poole. On trouve d’abord un Vickers VC 10, avion anglais supersonique de ligne, lancé en 1962 et capable de desservir l’Afrique subsaharienne depuis Londres. Un mini Boeing 707 apparaît ensuite, le jet assurant le succès international de la Pan Am depuis 1958. Les deux avions furent de grands rivaux durant toutes les années 60.

Acteurs – Actrices

o Nigel Green (1924-1972), acteur britannique connu dans les années soixante. Il a joué dans Zoulou – Ipcress, danger immédiat – La lettre du Kremlin entre autres (ainsi que dans Brouillard de la saison 6). Il est décédé d'une overdose de somnifères alors qu'il accédait au rang de star.

o Jack MacGowran (1918-1973), acteur irlandais très influencé par le théâtre et Samuel Beckett. Il jouait déjà le rôle d'un professeur dans Le bal des vampires. Il est décédé d'une pneumonie peu après le tournage de L'exorciste. Après son installation à Londres en 1954, il se lia d’amitié avec Donal Donnelly, autre grande figure de la communauté irlandaise (le machiavélique Vincent O’Brien de Mort en vol), avec qui il partagea un appartement durant plusieurs années.

o Neil Hallett, décédé en 2005, a joué dans de nombreuses séries britanniques autre que The Avengers : Le Saint, Département S, Amicalement vôtre, Les professionnels, Le retour du Saint, Bergerac… Il a quatre autres participations à la série : Dead of Winter (saison 1), Les évadés du monastère (saison 6), Visages et Steed et la voyante (The New Avengers).

o Colin Jeavons (1929) a un rôle important dans Le club de l'enfer, saison 4. Il tournera dans L'homme à la valise, Paul Temple, Regan, Bergerac et il est l'inspecteur Lestrade dans Sherlock Holmes avec Jeremy Brett.

o Hilary Wontner (1912) a également joué dans La poussière qui tue, saison 4. Il a été évacué de Dunkerque en 1940.

o Ann Sydney fut "Miss Monde" 1964. Elle a très peu tourné après ses débuts au cinéma dans Sebastien en 1968.

À noter que…

o Pour l'édition Optimum sortie en 2010 au Royaume-Uni, un commentaire audio de cet épisode a été fait avec Richard Harris, scénariste, et la participation de Jaz Wiseman.

o Pastiche de Batman, "Eee-urp !" est caractéristique de l'épisode.

o Le personnage de Batman est publié sous forme de comics depuis mai 1939 (sa première apparition eut lieu dans Detective Comics). Batman est une série télévisée américaine, en 120 épisodes de 25 minutes, créée par William Dozier d'après le comic éponyme de Bob Kane, et diffusée entre le 12 janvier 1966 et le 14 mars 1968 sur le réseau ABC.

o À noter le changement de couleur (des vêtements en particulier) lorsque Stanton et Steed sont en voiture. Cela se reproduit souvent dans la série et est dû à la projection d'arrière plan et de problèmes de lumière. Le violet de la robe de Mrs Peel devient rouge dans l'épisode Le village de la mort!

o Deux versions concernant la présence de deux réalisateurs : le réalisateur original Peter Duffell fut remplacé par Gordon Flemyng : "Ce n'était pas un mauvais réalisateur" dit Clemens "son style ne correspondait pas aux Avengers" – (source : The Avengers Dossier) ; ou alors l'équipe de production disposant de peu de temps pour tourner un épisode, deux réalisateurs furent nécessaires pour obtenir les trucages (plans à l'endroit et à l'envers) ? Mystère…

o En VO, le générique du début est "mixte" (titre français mais distribution anglaise) et celui de la fin (de très mauvaise qualité) est français. Pas de sous-titres anglais (DVD kiosque).

o Patrick Macnee précise que Pierre Cardin eut l’idée de marier les couleurs du melon et du parapluie avec le costume. ‘I like that’. (DVD 2 de la collection Optimum, Granada Plus Points).

o Coupures de presse lors de la 1e diffusion française.

Télé 7 Jours

Jours de France

Fiche du Vengeur volant des sites étrangers

En anglais
http://theavengers.tv/forever/peel2-4.htm
http://www.dissolute.com.au/avweb/emmacol/506.html
http://deadline.theavengers.tv/PeelS2-06-WingedAvenger.htm
En flamand
http://home.scarlet.be/~pvandew1/avengers/peel33.htm
En italien

http://www.avengers.it/06col.htm
En espagnol
http://losvengadores.theavengers.tv/peel_winged.htm

Bons baisers de Vénus5-05-01Le vengeur volant

L'HOMME TRANSPARENT
(THE SEE-THROUGH MAN)

Steed makes a bomb – Emma is put to sleep

Tournage : novembre 1966

Diffusion : ITV, 4 février 1967 – Antenne 2, 14 septembre 1987

Scénario : Philip Levene

Réalisation : Robert Asher

Moira Lister (Elena), Warren Mitchell (Brodny), Roy Kinnear (Quilby), Jonathan Elsom (Ackroyd), John Nettleton (Sir Andrew Ford), Harvey Hall (Ulric), David Glover (Wilton).

Résumé

Un mystérieux homme invisible se dissimule dans les archives du ministère pour voler la formule d'invisibilité du professeur Quilby. En enquêtant, Steed et Emma apprennent que la formule est entre les mains du major Vazin et de sa femme Elena, deux agents soviétiques installés chez leur compatriote, l'ambassadeur Brodny. Ce dernier jubile à l'idée que sa nation possède une telle invention pour pouvoir conquérir le monde…

Épilogue

Mrs Peel feint d'avoir découvert la formule de l'invisibilité mais n'a qu'une idée en tête "I'm hungry". Steed pousse une Rolls de collection dans une pente et les Avengers sont obligés de courir après !


CRITIQUES

5-05-02


Denis Chauvet 4 mars 2005

L'homme transparent est l'épisode le plus faible de l'ère Emma Peel, les deux saisons confondues ; le "make believe" des péripéties précédentes (Bons baisers de Vénus et Remontons le temps) n'est pas réitéré et The Avengers bascule dans le ridicule. Le scénario de Philip Levene ne permet pas de faire illusion, contrairement à ses autres contributions remarquables à la série, et démontre que l'inexplicable peut engendrer la bêtise !

Le médiocre scénario n'est pas compensé par des répliques ravageuses entre Avengers ni par des seconds rôles convaincants… bien au contraire !

Roy Kinnear (Quilby, l'inventeur de la formule de l'invisibilité !) tire son épingle du jeu bien que loin de sa prestation du clochard de L'heure perdue de la saison précédente. Warren Mitchell (Brodny) est en partie responsable de la pauvreté de cet épisode ; ses mimiques, tolérables dans Two's a Crowd, sont insupportables et pitoyables dans The See-Through Man ! Pourquoi reprendre un personnage de la saison précédente ? À part l'excellent Benson (Frederick Jaeger), l'assistant du Dr Armstrong puis de Paul Beresford dans les deux premiers volets des Cybernautes, Brodny est en effet la seule "reprise" ! Une fougueuse Mrs Peel, telle que nous la connaissons de temps à autre, aurait pu nous épargner ce carnage en balançant le personnage par la fenêtre dès le début de l'épisode ! Au contraire, il vole la vedette à nos héros en monopolisant l'écran dans de longues scènes ennuyeuses (découverte de la douche, dialogue avec Elena et Steed). La série a habitué son public à un humour fin à double entente constitué de "private jokes" entre les Avengers, mais ce que nous livre Brodny n'est rien d'autre que du grand guignol ! Rien à voir avec The Avengers !

Bien que l'intrigue soit de seconde importance, elle est ici poussive et traîne en longueur. La seule scène d'action (le combat entre Mrs Peel et Elena) est décevante et le mélange de séquences en studio et en extérieur trop visible. Dans l'aire de jeu, Steed passe le tourniquet dans un décor studio et se retrouve immédiatement devant le manège et le corps d'Ackroyd. De nombreux cas similaires se retrouvent également dans Le jeu s'arrête au 13 mais le noir et blanc atténue la différence. Les effets spéciaux ont très mal vieilli et l'accent anglais ridicule des Russes (dans la VO) n'arrange pas un ensemble bien loin des meilleurs moments de la série. Pour couronner le tout, Mrs Peel se fait chloroformer à la Tara King…

D'autre part, comment le système de caméra a-t-il été installé au ministère de la Défense ? Les quelques points positifs sont de l'ordre du détail : le pistolet dans la jarretière d'Elena (l'idée sera reprise avec plus de bonheur avec une clé dans La dynamo vivante), les extérieurs dans la campagne anglaise grâce aux poursuites Elena-Mrs Peel et Mrs Peel-Vazin sur une bonne musique rythmée et quelques (trop peu) répliques entre les Avengers ; Mrs Peel : "Don't forget the four secretaries, Steed !", Steed : "Indeed not !". Une belle image de la Bentley verte et du vieux taxi jaune des années 40 dans le parc. Sans oublier le "yuk !" de Mrs Peel lorsqu'elle s'exerce à la chimie ! Trop peu pour un épisode !

Les tenues de Mrs Peel sont top (la robe de plage rose de la séquence "Mrs Peel, we're needed" qui réapparaîtra dans cinq autres épisodes) ou flop (robe jaune lors de l'époussetage des plantes). Un épisode rebutant dominé par les pitreries de Warren Mitchell et le ridicule du scénario qui rendent les rediffusions difficilement supportables.

La guerre froide était à la mode à l'époque et l'invisibilité le fantasme des grandes puissances mais son approche est très mal perçue par Philip Levene. N'est pas HG Wells qui veut…

Avec le recul (nouvel avis, décembre 2011): Pas de doute, c’est bien le plus mauvais épisode des saisons Peel. Cela ne commence pas fort mais, à partir de 12’10 et l’arrivée de Brodny, c’est de l’ennui et de la bêtise, en veux-tu, en voilà. Il n’y a pas grand-chose à se mettre sous la dent à part la scène ‘Mrs Peel, we’re needed’ et l’épilogue, les seuls passages que je regarderai de l’épisode dorénavant…On reste à 1 bien entendu.

EN BREF : La supercherie ne prend pas dans le plus mauvais épisode Emma Peel. L'exception de la cinquantaine…

Steed3003 20 septembre 2004

Un des moins bons scénarios de Philip Levene.

Même s'il reste dans la lignée des précédents (un départ fantastique pour une conclusion rationnelle) et nous réserve quelques rebondissements, l'intrigue traîne en longueur. La trame souffre d'une trop grande linéarité. D'autre part, les effets sont risibles (ils seront un peu plus crédibles dans Les évadés du monastère). À l'époque il suffisait de faire claquer deux, trois portes pour faire croire à la présence d'un homme invisible ! La réalisation est, quant à elle, excellente, avec une caméra très mobile qui insuffle du rythme à l'épisode. Même si on regrettera une scène dans le square liant maladroitement tournage en décors naturels et tournage en studio, ainsi qu'un combat final exclusivement féminin décevant.

Cependant, on assiste pour une fois à une poursuite en voiture très bien fichue. Les décors (voir le bureau de Vazin) et les costumes (Mrs Peel enchaîne les tenues sexy) rivalisent de beauté et d'élégance. Et puis, l'épisode permet aussi d'assister au retour du désopilant Brodny, qui avait marqué l'épisode Un Steed de trop. Il ajoute énormément d'humour à l'épisode, avec notamment ses inoubliables scènes avec Mrs Peel. Diana Rigg est elle aussi éblouissante de charme et de drôlerie dans cet épisode ; son tandem avec Patrick Macnee fonctionne toujours aussi bien.

À noter enfin, une des rares références culturelles, les Avengers c'était les 60's, faite au Beatles.

EN BREF : Un épisode plombé par un scénario décevant et des effets limites, mais qui nous maintient en éveil grâce à une réalisation épatante et un humour décapant.

 

Estuaire44 15 Septembre 2013

Malgré la présence de nombreuses scènes divertissantes, l’Homme transparent souffre d’un pénible effet de redite. En effet il apparaît comme un remake à peine dissimulé de Un Steed de trop, diffusé lors de la saison précédente. Il s’agit derechef d’une arnaque tournant autour d’un homme invisible au sein de l’ambassade soviétique, le fameux Psev renouant de fait avec les caractéristiques du mythe créé par H.G. Wells en 1897. De plus le traitement perd en qualité. Au lieu d’une comédie astucieuse mettant en scène quatre pittoresques secrétaires, on se retrouve avec un récit des plus classiques et prévisibles, à base d’évidents trucages. Le sentiment de doublon malheureux se ressent d’autant plus fortement que Levene se contente ici de recycler bon nombre des idées déjà apparues dans la série d’ITC The Invisible Man (1958-1959), en les calquant au cadre préexistant. Parfois au prix de quelques dommageable accélérations : l’explication de l’ardue mise au point du complot au sein du ministère anglais se voyant expédiée d’une pichenette (avec une caméra sans doute invisible elle aussi, comme sur l’ORTF depuis 1964).

L’Homme transparent tente également d’affirmer une identité propre par un recours à la comédie plus marqué que chez son prédécesseur. De fait ce ton plus enjoué et débridé se montre caractéristique de l’évolution de la série, tout en nous valant quelques savoureuses réparties. Néanmoins l’impact s’en trouve limité par l’emploi d’Excentriques moins notables que lors du précédent Bons Baisers de Vénus. Bien que Quirby soit incarné avec panache par le toujours épatant Roy Kinnear, on apprécie davantage l’exercice quand les Excentriques se situent en dehors du terrain si balisé de scientifiques farfelus. Ceci dit l’évocation de l’association des alchimistes de Grande Bretagne demeure une bonne idée, rejoignant une veine féconde de la littérature anglaise. Ainsi le formidable Terry Pratchett suscite-t-il souvent l’hilarité avec la Guide des Alchimistes d’Ankh-Morpok, pulvérisant avec une régularité d’horloge leurs ateliers suite à de spectaculaires explosions (Le Disque Monde).

Pourtant souvent divertissant et mini de dialogues réussis, Brodny subit de plein fouet cet effet de redite, comment souvent l’effet d’un gag s’émoussant avec la répétitivité. A l’usure naturelle, malgré tout le talent inentamé de Warren Mitchell, s’ajoute le fait que Brodny se voit trop mis en avant. Il dispose de moins d’interlocuteurs que précédent, alors qu’il n’est pas taillé pour occuper le premier plan. Pour les amateurs de l’ère Cathy Gale, il s’agit par ailleurs de la troisième représentation, après le Keller de The Charmers. Le malheureux Ambassadeur achève d’être assassiné par la scène finale, sans doute la plus déplaisante du tandem Steed/Mrd Peel, voyant nos Avengers humilier et se moquer cruellement de l’adversaire à terre. Une attitude indigne d’eux, tandis qu’ils ont par ailleurs peu de scènes communes à défendre. On remarque également qu’à l’occasion Emma Peel peut être aussi sensible au chloroforme que Tara King.

A l’actif de L’Homme transparent, on notera l’élégance et la classe de Moira Leister, convaincante dans un rôle à contre-emploi, même si elle se montre aussi crédible à l’heure du combat que Diana Rigg à ses débuts dans la série ! Le travail de production se montre admirable, avec le sublime décor de l’Ambassade (très à la Simon Templar) ainsi que des effets spéciaux claniques mais exécutés avec talent. On note également de  superbes voitures, comme si souvent dans Chapeau Melon, ainsi qu’un Emmapeeler cette fois-ci fort seyant. Mais l’impression perdure d’une illusion portée de manière moins convaincante que lors d’Escape in Time ou de From Venus With Love, lestée par un scenario déjà vu et par un humour aussi omniprésent qu’inégal.

EN BREF : Un remake peu justifié de Un Steed de trop. L'insertion d'un thème classique de la Science-fiction ne suscite guère d'étincelles et Brodny se répète. 


VIDÉO


Les vieux camarades Brodny et Mrs Peel se retrouvent !


INFORMATIONS COMPLÉMENTAIRES
 
5-05-03

Tournage

o La maison de Quilby est Shenley Lodge, qui est également la demeure abandonnée de L'héritage diabolique, saison 4. Lors du tournage de l’épisode, il s’agissait d’une maison de santé appartenant à un espion célèbre pour son rôle durant la Guerre, Eddie Chapman. Classée monument historique, elle est depuis 1991 le siège d’une école privée très sélect.

o De nouveau le British Rail Centre, The Grove, situé à Watford, est appelé à contribution, cette fois-ci pour être Daviot Hall. Ce superbe manoir fut bâti aux XVIIIe siècle par la famille du seigneur de Jersey. Le centre opérationnel d’une importante compagnie de chemins de fer y fut installé durant la guerre pour éviter les bombardements sur Londres. En 2003, The Grove devient un hôtel de très haut standing. Il apparaît également dans quatre autres épisodes : Les chevaliers de la mort, La mangeuse d’hommes du Surrey, La dynamo vivante et Mais qui est Steed ?. (source : The Avengers on Location)

o Le ministère de la Défense a été tourné aux bains publics situés près de l’Hôtel de Ville de Watford. Ouverts en 1933, ils étaient réputés pour constituer les premiers bains anglais à la fois chauffés et éclairés à l’électricité. En 1968, ils devinrent le lieu de prédilection d’une importante association de naturistes. Ceux-ci réservèrent l’édifice tous les vendredis, jusqu’à sa fermeture en 2006. Le bâtiment fut démoli l’année suivante pour donner naissance à un futur grand complexe moderne de loisirs et de fitness. (source : The Avengers on Location)

o Cet épilogue est un des trois tournés à Beaulieu, dans le Hampshire (également les épilogues de Remontons le temps et L'oiseau qui en savait trop). Cette résidence de Lord Montaigu de Beaulieu, Palace House, remonte au XIVe siècle. Elle est bâtie sur le site de la principale abbaye cistercienne du royaume, fondée en 1204 et détruite durant la Réforme. Depuis 1952 elle est ouverte au public qui peut ainsi admirer la somptueuse collection de voitures anciennes de Lord Montaigu. Elle se compose de plus de 250 véhicules, remontant des origines de la voiture jusqu’au XIXe siècle et s’étendant aux années 30. Elle comporte également quelques curiosités, comme la Lotus Esprit sous-marine de L’espion qui m’aimait (1977). Les trois tournages eurent lieu le même jour (le 5 septembre 1966), et furent réalisés par Roy Rossotti. Le véhicule de Remontons le temps est un Unic Taxi Cab de 1908, celui de L’homme transparent une Roll-Royce Silver Ghost de 1909 et celui de L’oiseau qui en savait trop une Vauxhall de 1905. (source : The Avengers on Location)


Continuité

o Lorsque "l'homme invisible" prend sa douche, l'eau passe à travers lui !

o Lorsque le tiroir du bureau de Vazin s’ouvre, Brodny sursaute et fait un pas en arrière (gros plan) mais, à l’image suivante, il n’a pas reculé. (‘You really pay him’)

o La photo d’Elena que tend Steed à Quilby n’est pas la même sur le gros plan en insert.

o Je pense que c’est la doublure de Diana Rigg qui sort de la Lotus après la course poursuite avec Vazin (à gauche) ; la physionomie et la coiffure ne sont pas les mêmes que celles de l’actrice, filmée lors de la scène à Daviot Hall (à droite).


Détails

o Brodny, déjà vu dans l'épisode Un Steed de trop pour l'affaire PSEV, est de retour. À noter, sur son bureau, la fameuse bouteille de crème de violettes, objet très recherché dans l'épisode de la saison précédente.

o À l'entrée de la résidence de Quilby, le panneau "Enter at your own risk".

o La porte dans la scène d'ouverture a l'inscription : "Ministry Of Defence – Records Office – Invention".

o Quilby a vendu sa formule à Eastern Drug Corporation (E.D.C.), couverture de l'ambassade.

o Le coup de poing de "l'homme invisible" produit le même son qu'un coup mortel de cybernaute.

o Le cri que pousse Lord Daviot provient de l'épisode La mangeuse d'hommes du Surrey ; "He was pushing down the lilies".

o Bertha, le hamster, a une cage très British !

o A noter, le superbe taxi Austin de la fin des années 40, début des années 50, garé ici devant la Bentley de Steed.

o La magnifique voiture d’Elena est une Jaguar Mark 2, commercialisée de 1959 à 1967. Berline de série alors la plus rapide au monde et dotée de nombreuses innovations techniques, elle connut un grand succès tout autant auprès du public  qu’en compétition. La Jaguar Mark II accompagne idéalement la mise en service du réseau autoroutier. Elle est également connue pour avoir été le véhicule de prédilection durant les hold-up bancaires, au cours des années 60 ! C’est au volant d’une Jaguar Mark 2 que Jean Bruce, l’auteur d’OSS 117, trouve la mort le 26 mars 1963, percutant un arbre à plus de 200 km/h. 

Acteurs – Actrices

o Peter Elliott est le garde de l'ambassade. Cascadeur et doublure de Diana Rigg, il apparaît dans de nombreux épisodes mais ne figure pas toujours dans la distribution.

o Roy Kinnear (1934-1988) est apparu dans trois autres épisodes de la série : Esprit de corps (saison trois), L'heure perdue (saison quatre) et Bizarre (saison six), le dernier épisode de la série. Il est décédé des suites d'une chute de cheval pendant le tournage du film Le retour des mousquetaires. Il y tenait pour la troisième fois le rôle de Planchet.

o Warren Mitchell (1926) tient déjà le rôle de Brodny dans Un Steed de trop de la saison quatre. Il a également participé à deux épisodes de la troisième saison : La toison d'or et Les charmeurs. Petit-fils d'émigrants juifs russes, il a servi dans la RAF pendant la seconde guerre mondiale puis a étudié à la RADA (Royal Academy of Dramatic Art). Il est connu en Grande-Bretagne pour le rôle d'Alf Garnett dans la série Till Death Us Do Part (1965-75) pour laquelle il fut élu acteur de l'année en 1966. Il a tourné à la TV dans des productions diverses dont Destination danger (six épisodes) et Le Saint (trois épisodes, même comportement que Brodny !). Naturalisé australien, il déclarait dans une interview en 1997 au sujet des Avengers : "Diana Rigg used to giggle behind my back, the bitch !... But it was wonderful to work with Patrick Macnee and Honor Blackman" [Diana Rigg avait l'habitude de ricaner derrière mon dos, la garce ! Mais c'était merveilleux de travailler avec Patrick Macnee et Honor Blackman].

o Moira Lister (1923-2007) est née en Afrique du Sud et a débuté sur les planches londoniennes à l'âge de 14 ans. Parmi ses connaissances figurait Neville Heath, meurtrier sadique de deux femmes qui fut pendu en 1946. Elle connut, à partir de la fin des années 40, un grand succès en Angleterre, tant au West End qu’au cinéma (A Run for Money, 1949) ou encore à la télévision (The Very Merry Widow, 1967-1969). Toujours parfaitement distinguée, elle se spécialisa dans les rôles de Dame de la haute société, en alternant avec bonheur les rôles comiques ou tragiques. Elle demeura très populaire jusqu’au soir de sa carrière, interprétant encore Somerset Maugham en 2002. En 1951, la réalité rejoint la fiction et elle intègre la meilleure noblesse française en devenant par mariage la Vicomtesse d’Orthez. Ses mémoires, fourmillantes d'anecdotes, parurent en 1971 (The Very Merry Moira).

o John Nettleton (1929) était célèbre dans les années 60 et 70 car il prêtait sa voix à de nombreuses émissions pour enfants.

À noter que…

o Brodny se vante dans l'épisode d'avoir des tickets pour le prochain concert des Beatles auquel il doit se rendre le samedi suivant, ce qui est très curieux car il y a une absence totale de référence au monde réel dans la série. De plus, le dernier concert des Beatles en Angleterre eut lieu le 1er mai 1966 à Wembley et l’épisode fut tourné en novembre 66 et diffusé en 1967.

o Steed et Mrs Peel partent dans une voiture de collection, une Rolls Royce 40/50 de 1909 à la fin de l'épisode comme dans deux autres épilogues de cette saison. Ces voitures sont la propriété de Lord Montaigu et exposées à Beaulieu National Motor Museum. Ce musée a été créé par Lord Montaigu pour célébrer la passion de son père pour les automobiles anciennes. (source : Voitures de rêve et séries cultes/éditions Yris).

o En VO, le générique du début est "mixte" (titre français mais distribution anglaise) et celui de la fin (de très mauvaise qualité) est français. Pas de sous-titres anglais sur les DVD kiosque.

o Diana Rigg ne semble pas être doublée dans le combat entre Mrs Peel et Elena.

o Édition Optimum : La scène où Brodny entre dans les appartements de Vazin est Clap 25, la scène où il s’enquiert des dépenses du couple Vazin est Clap 28 et celle où il revient sur la pointe des pieds est Clap 26. Sur le DVD2 de la collection Optimum, ces scènes sont en bonus, Episode trims from The See-Through Man, sans son avec claps de tournage.

Fiche de L'homme transparent des sites étrangers

En anglais
http://theavengers.tv/forever/peel2-4.htm
http://www.dissolute.com.au/avweb/emmacol/501.html
http://deadline.theavengers.tv/PeelS2-04-SeeThruMan.htm
En flamand
http://home.scarlet.be/~pvandew1/avengers/peel31.htm
En italien

www.avengers.it/04col.htm
En espagnol
http://losvengadores.theavengers.tv/peel_seethrough.htm

L'oiseau qui en savait trop5-04-03L'homme transparent

BONS BAISERS DE VENUS
(FROM VENUS WITH LOVE)

Steed is shot full of holes – Emma sees stars

Tournage : octobre/novembre 1966

Diffusion : ITV, 14 janvier 1967 – 2e chaîne ORTF, 2 juillet 1968

Scénario : Philip Levene

Réalisation : Robert Day

Barbara Shelley (Venus Browne), Philip Locke (Dr Primble), Jon Pertwee (Brigadier Whitehead), Derek Newark (Crawford), Jeremy Lloyd (Bertram Smith), Adrian Ropes (Jennings), Arthur Cox (Clarke), Paul Gillard (Cosgrove), Michael Lynch (Hadley), Kenneth Benda (Mansford).

Résumé

Cosgrove, un astronome amateur, étudie la planète Vénus à travers son télescope quand, soudain, il est témoin d'un étrange phénomène ; sa bière mousse et la température devient insupportable. En une fraction de seconde un son fracassant retentit et il tombe raide mort sur le sol, les cheveux blancs comme neige. Steed et Emma sont envoyés sur les lieux quand un autre astronome meurt dans les mêmes circonstances. Chez ce dernier, ils trouvent la carte d'un troisième qui, après avoir été interrogé par Mrs Peel, succombe lui aussi au même fléau. Mais Emma a soutiré un renseignement capital puisque qu'elle sait maintenant que ces trois victimes faisaient partie d'une association d'astronomes amateurs, la VBA (Vénusiens Britanniques Associés). Pour résoudre cette enquête, Steed se rend alors au siège de ce club d'astronomie pour tenter d'en devenir membre, alors qu'Emma de son côté part à la poursuite d'une lumière blanche qui semble être la clé du mystère. Obligé, pour valider son inscription, de passer une visite médicale, Steed se rend chez un étrange oculiste qui lui déclare que la terre se trouve en danger d'une invasion des Vénusiens.

Épilogue

Steed au piano informe Mrs Peel qu'ils vont dîner sur Vénus : "We're having dinner on Venus" et Emma fait remarquer que le bordeaux ne voyage pas bien.


CRITIQUES

5-04-01


Denis Chauvet 9 janvier 2005

From Venus With Love, première aventure couleurs Emma Peel (en ordre de diffusion en France et en Grande-Bretagne) est une excellente transition car sa qualité ne détonne pas avec la saison référence n&b, ce qui ne sera malheureusement pas le cas de certains épisodes. Des changements plus ou moins agréables apparaissent ; le cuir est remplacé par les Emmapeelers, une petite introduction, "Mrs Peel, we're needed", présente les Avengers, mais seuls les épilogues nous font regretter la saison précédente. Terminés les départs en moyens de transport souvent loufoques, les nouveaux épilogues (comme celui de Bons baisers de Vénus) n'ont parfois aucune utilité.

From Venus With Love reprend le thème de la science-fiction avec beaucoup plus de bonheur que lors de la saison précédente (Man-Eater of Surrey Green). L'intrigue est bien évidemment perçue comme une grosse supercherie, mais elle n'est pas évidente à découvrir. Le thème de la vengeance sera récurrent dans la saison cinq, entraînant généralement une succession de morts violentes autour des Avengers, mais ce principe ne s'avérera jamais lassant. Bons baisers de Vénus a les qualités indéniables d'un excellent épisode : de l'humour, une très bonne interprétation et une intrigue relativement solide (même si cela n'est pas le plus important dans la série).

Trois seconds rôles de cet épisode font honneur à la série. Jeremy Lloyd (Bertram Smith) a une courte apparition remarquée et remarquable en ramoneur gentleman : "Astronomy's my second love, after chimneys, of course" [L'astronomie est mon deuxième amour, après les cheminées bien sûr]. Il a changé son nom pour "Smith" mais le chapeau, la cravate et l'œillet trahissent ses origines ! Jon Pertwee (Brigadier Whitehead, le bien nommé : white head, tête blanche) est le second excentrique. Il écrit ses mémoires de guerre : "The enemy was still avancing when... !" et son apparition est encore plus brève que celle du ramoneur mais reste un temps fort de l'épisode. Philip Locke (Dr Primble) est un méchant de qualité. Presque aveugle, il trompe son monde (je ne cherche heureusement pas mes lentilles comme lui tous les matins !) et se révèle un parfait sadique. Barbara Shelley (Venus Browne) est moins intéressante, le personnage s'appuie surtout sur son rôle ambigu entretenant la fausse piste.

La réalisation et les décors sont inégaux. De très bons plans (les yeux déformés de Steed dans la salle d'attente de Primble, la chaise pivotante laissant apparaître successivement Sir Hadley vivant puis "blanchi" et enfin Steed, l'arrivée de la Lotus chez Primble) mais certaines scènes sont trop hachées (Mrs Peel à la poursuite de la "lumière" alternée avec la visite de Steed dans les bureaux du BVS – Mrs Peel chez Mansford entrecoupée avec Steed au test oculaire). Les décors sont très satisfaisants (cimetière) mais également décevants (ciel dans le bureau de Cosgrove, ferme "studio" à l'approche de Mrs Peel qui donne l'impression qu'il fait nuit). Les extérieurs sont par contre un régal ; Mrs Peel nous fait admirer la belle campagne anglaise automnale dans sa nouvelle Lotus Elan sans oublier la superbe demeure de Whitehead.

Les effets spéciaux, surtout pour l'époque, sont très bons (bière qui mousse – lumière blanche – victimes "blanchies", particulièrement les lunettes et le disque du Brigadier !). Laurie Johnson propose de nouveaux thèmes musicaux ; thème ressemblant un peu à James Bond (poursuite de la "lumière") ou petits airs agréables de trompette (Mrs Peel quitte la ferme, arrivée de Steed chez Whitehead). Steed et Emma sont souvent séparés et nous offrent peu de répliques entre eux : "It's a curious death, Mrs Peel". Néanmoins, de nombreuses scènes les impliquant donnent un cachet à cet épisode : Mrs Peel s'exerce à l'escrime comme lors du premier épisode n&b Town of No Return – Voyage sans retour (coïncidence ?) ; Steed a de bonnes répliques au bureau de BVS : "My father spent his life depositing money, I spend mine withdrawing it !" [Mon père a passé sa vie à mettre de l'argent de côté, je passe la mienne à le dépenser] ; la trouvaille du test oculaire avec les chapeaux est savoureuse ; la réplique de Mrs Peel sanglée face au laser excellente : "It's quicker than a peroxide rinse" [c'est plus rapide qu'un rinçage] sans oublier le chapeau melon blanc et bien d'autres scènes. À noter la réplique prémonitoire de Steed "All done with mirrors" (titre original de l'épisode Miroirs).

Peu d'action notable excepté la bagarre entre Mrs Peel et Martin et le dénouement final. Pour terminer, la couleur permet d'apprécier les tenues de Mrs Peel à leur juste valeur ; je la préfère dans cet épisode dans la robe lilas (à voir chez Hadley). Diana Rigg disait d'ailleurs au sujet de cette robe : "I love this. It's the kind of thing I wear in real life". Si vous l'avez ratée, vous aurez une deuxième chance dans The Fear Merchants – Les marchands de peur (regardez bien l'intro). Sinon, l'Emmapeeler, porté au début et à la fin de l'épisode, ainsi que le pyjama rouge de l'épilogue sont de bien meilleure facture que la combinaison bicolore (ocre-blanc) également utilisée dans le générique. Pour bien juger la couleur, faites attention au plan où Mrs Peel utilise un téléphone vert près de trois bougies bleues !

From Venus With Love est un excellent épisode qui, malgré certaines étrangetés (un laser ne fait pas de bruit !), permet de passer du noir et blanc à la couleur avec le même plaisir.

À noter que le drapeau français chez Whitehead (près de la fenêtre) n'est pas blanchi, contrairement à l'Union Jack que Steed découvre, dépité !

Avec le recul (nouvel avis, décembre 2011): Quel régal de voir un générique flambant neuf, le titre en anglais avec la flèche dans le o de LOVE (pas visible sur la collection française même en VO) et une belle image colorée aux contours nets. Sinon, toujours quatre melons pour cet épisode, mais peut-être pas, comme classé dans le top 3 du site, mon préféré de la saison.

EN BREF : Bons baisers de Vénus fait partie des grands moments de la série ; l'humour, l'excentricité et le bizarre y sont présents.

Steed3003 12 août 2004

Comme souvent dans cette 5e saison (L'homme transparent, Remontons le temps, Le mort vivant...), un épisode avec un point de départ science-fiction qui aboutit à une explication rationnelle.

Les qualités de cet épisode sont nombreuses. Tout d'abord, Patrick Macnee et Diana Rigg nous offrent une interprétation délicieuse, pleine de malice. De plus, cet épisode est plein d'humour : les bonnes répliques fusent de bout en bout. La réalisation est une des meilleures de Robert Day, on remarque notamment des plans particulièrement soignés et des séquences de combat mieux réglées qu'à l'habitude. On voit par exemple avec moins d'évidence les doublures. Tant au niveau des décors (voir le fabuleux cimetière ou alors le bureau de Vénus) que des extérieurs (la maison du général), tout indique que Chapeau Melon est dans son âge d'or.

Les costumes, eux aussi, s'accordent parfaitement à nos deux agents, comme le costume rouge de Steed ou la robe de la même couleur que porte Mme Peel à la fin de l'épisode. Philip Levene nous offre également une galerie de personnages excentriques comme lui seul sait les inventer – à ne surtout pas manquer : le général Whitehead.

Cependant, il tombe aussi dans un des pires travers de Chapeau Melon : tuer successivement une belle galerie de personnages sans pour autant vraiment faire avancer l'intrigue. En effet, celle-ci ne décolle qu'à partir du deuxième tiers de l'épisode, jusque-là aucun suspense ne se crée véritablement. De plus l'histoire en elle même est loin d'être passionnante, le twist final étant trop brièvement expliqué.

Néanmoins, l'épisode reste de très haute volée. Il nous gratifie pour une fois d'effets spéciaux (voir l'haletante scène finale avec le laser) et pyrotechniques (Mme Peel traverser des rideaux en feu) qui n'ont rien perdu de leur efficacité.

EN BREF : Un épisode lorgnant vers la science-fiction et qui, malgré un suspense qui tarde à venir, se suit avec plaisir.

 

Estuaire44 15 Septembre 2013

Après le formidable Escape in Time, cette cinquième saison poursuit une jolie relecture des grands thèmes de la Science-fiction, l’invasion extraterrestre rejoignant ici le déplacement temporel.  Le Temps et l’Espace composent effectivement la dualité majeure du genre depuis qu’il a revêtu sa forme moderne, notamment en Angleterre. Fort heureusement, au lieu d’une transposition littérale et sans génie particulier comme l’avaient résulté les Cybernautes, Levene se situe une nouvelle fois pleinement dans le ton Avengers. From Venus With Love s’impose en effet comme une perle d’humour et de fantaisie décalée, préférant le bizarre et le décalé au classicisme éculé de ce style de récit.

Le scénario n’en demeure pas moins parfaitement construit avec une alternance de scènes et d’action et d’humour absolument dynamique, parvenant à faire oublier que l’on renoue ici avec la sempiternelle série de meurtres. Levene se montre une nouvelle fois malin, le récit de Science-fiction connaissant derechef une conclusion cartésienne, afin de ne pas effaroucher une partie du public. Mais la substance de genre n’en imprègne pas moins l’ensemble du récit, peut être davantage encore que lors d’Escape in Time. L’utilisation du rayon laser se montre parfaitement explicite à se sujet, s’affranchissant de tout réalisme pour évoquer à loisir l’incontournable Rayon de la Mort ou un vénusien. De fait l’illusion est entretenue avec un soin tout particulier, un brillant exercice de style. Astucieux également puisque le thème des extraterrestres, particulièrement populaire aux Etats-Unis, permet également d’aborder les rivages de cet immense marché.

Mais, grâce à nos Avengers et à une ébouriffante succession d’Excentriques culturellement très identifiés, l’opus n’en rejette cependant pas la dimension anglaise de la série. Allier un sujet plaisant au public de l’ancienne colonie tout en développant un exotique traitement britannique représentait doute la clef du succès, comme le démontre en 2013 la percée américaine du Docteur. La production manifeste également une grande qualité, au service d’une mise en scène tonique. Les décors et les paysages accrochent le regard, un passage obligé pour le premier épisode diffusé en couleurs. Laurie Johnson contribue  pleinement au succès, reprenant avec malice les musiques typiques de ce genre de films à l’époque. Effets spéciaux, visuels et sonores, s’avèrent également performant, une carte finalement jouée peu souvent par les Avengers.

Mais la plus grande réussite de l’opus est à chercher dans son irrésistible galerie de portraits, tant ils ‘agit de l’un des épisodes des Avenegers les plus riches en Excentriques croustillants. Parmi les astronomes en orbite on appréciera particulièrement le charmant Bertram Fortescue Winthrop Smith, à la fois romantique et impayable, une brillante reprise des fameux ramoneurs de Londres. Les amateurs du Docteur se régaleront de retrouver Jon Pertwee dans un rôle involontairement aussi évocateur de sa future Incarnation du Seigneur du Temps. Primble se montre autant irrésistible en tant qu’excentrique qu’en tant de formidable Diabolical Mastermind. Philip Locke apporte immensément à la pétillante fantaisie de l’épisode, à l’instar de l’ensemble de la distribution, composée de nombre de visages familiers de la série.

Barbara Shelley constitue un choix idéal pour ce premier épisode diffusé, par sa notoriété comme par sa proximité au genre (elle participe notamment en 1960 au Village des Damnés, immense classique anglais de l’invasion extraterrestre). On peut regretter que son personnage demeure aussi externe à l’action, mais la rencontre avec Patrick Macnee connaît un succès total. L’incrédulité sarcastique de Steed face aux évènements demeure irrésistible tout du long, tandis que Mrs Peel, comme toujours, se plait à se prendre au jeu. D’une manière certes légère, on retrouve ici une réjouissante inversion des rôles entre Mulder et Scully. Le fin duo se montre par ailleurs particulièrement en verve, y compris lors du spectaculaire final (même si Emma se voit handicapée par un Emmapeeler particulièrement terne).

EN BREF : Le thème éculé de l'invasion extra-terrestre est revivifié, avec un délectable ton décalé parfaitement adéquat à la série. Plusieurs Excentriques de qualité, dont un Pertwee déjà à son aise dans un environnement militaire.


VIDÉO


Steed passe un examen très spécial pour sa vue !


INFORMATIONS COMPLÉMENTAIRES

5-04-02

Tournage

o Les extérieurs de la demeure du Brigadier Whitehead (Stanmore City Hall) sont les mêmes que ceux du Professor Poole ( Le vengeur volant). Cette superbe demeure gothique du grand Londres, classée monument historique, fut bâtie au début du XVIIIe siècle. Ses propriétaires successifs, parmi les personnages les plus riches du royaume, ne cessèrent de l’agrandir et de l’embellir, notamment avec des objets d’art provenant de tout l’Empire. Au moment du tournage de l’épisode, elle est depuis 1947 une dépendance de l’hôpital public. Revendue, elle est convertie depuis les années 80 en une résidence recouvrant 23 appartements de grand luxe. Ce décor somptueux est apparu dans les scènes extérieures de nombreuses séries (Les professionnels, Thriller, Le Saint, Les champions…) (source : The Avengers on Location).

o La maison que Bertram Smith est en train de ramoner est la Radlett Prep School à Radlett.

o Mrs Peel poursuit la boule lumineuse et se fait attaquer. Scène tournée à Deeves Hall Lane près de Ridge.


Continuité

o Lorsque Mrs Peel observe, debout sur la branche de l’arbre, la boule lumineuse se diriger vers la grange, on aperçoit une ombre en bas de l’image apparaître qui n’a pas lieu d’être car Emma est toujours sur la branche au plan suivant.

o Lorsque Mrs Peel entre dans la chambre forte et découvre Mansford blanchi, l’acteur Kenneth Benda bougent les paupières.

o Dans le plan éloigné, on voit la tête du mannequin de Steed déjà affaissée mais, peu après, lorsque Steed fait face à sa "représentation" dans le plan rapproché, la tête s'affaisse !

o L'enseigne du Dr Primble est orthographiée "opthalmic" au lieu de "ophthalmic" !

o Lorsque Steed se rend chez Primble à la fin de l'épisode, le phare gauche de la Bentley ne fonctionne pas. Ce n’est pas Patrick Macnee qui conduit, mais surement Rocky Taylor, sa doublure attitrée. La seconde équipe tournait ce genre de scènes pendant que les acteurs étaient déjà sur un autre épisode.

o Diana Rigg est doublée à plusieurs reprises : à l’arrivée dans la grange,  dans les flammes sur le balcon, lorsque la Lotus arrive chez Primble et qu’Emma sort de la voiture (Cyd Child, photo) et durant la bagarre dans le garage.


Détails

o La carte de visite du ramoneur : "Bert Smith, Chimney Sweep, 24 Hour Service, Anytime! Anywhere!".

o Venus, Our Sister Planet est le titre du livre de la BVS (British Venusian Society).

o Les portes blanches chez Bertram Smith sont celles de la maison de Thyssen (Escape in Time) et de Heathcliff Hall (The Bird Who Knew Too Much).

o La peinture abstraite perforée par le laser dans la chambre forte de Mansford est également visible (intacte !) dans l'épisode Caméra meurtre. Elle était également présente dans deux épisodes de la série Le Saint.

o Lorsque le brigadier Whitehead raconte ses mémoires, on aperçoit au mur une des affiches du Ministère de l’information utilisée pendant la seconde guerre mondiale. (Tell NOBODY not even HER /N’en parlez à personne, même pas à elle). Puis, lorsque Steed arrive, une autre affiche est pliée et on ne voit que le titre ‘Careless talk may cost his life’.

o Durant le tag conclusif, Mrs Peel cite le claret comme vin préféré de Steed. Il s’agit d’un terme archaïque désignant un léger vin rouge de Bordeaux embarqué à destination de l’Angleterre, durant la domination médiévale (XII-XIVème siècle) de celle-ci sur la Guyenne. Le terme claret provient de la couleur claire du breuvage. Ce sont les tonneaux de claret et l’importance de ce négoce qui font du « tonneau » l’unité internationale de jaugeage des navires (le claret voyage en fait très bien !). L’aristocratie en raffolait et Mrs Peel ironise ainsi une nouvelle fois sur le snobisme daté  de son partenaire.

o La musique, non créditée, entendue durant le prologue comporte un joli clean d’œil car il s‘agit d’une légère variation de la pièce intitulée Vénus, celle qui apporte la paix, du compositeur britannique Gustav Holst. Elle s’insère dans l’œuvre la plus connue de ce dernier, Les Planètes, suite symphonique composée de 1914 à 1917.

o Le bréviaire de la BVS s’intitule Venus, Our Sister Planet. Effectivement Vénus est souvent surnommée « planète sœur «  de la Terre, car elle possède d’importants points communs avec notre monde : même taille et âge, densité, géologie et composition chimique avoisinantes. Il s’agit également de la planète la plus proche de la Terre. Mais les conditions régnant à la surface demeurent très éloignées : température moyenne dépassant les 400 °C, atmosphère ultra dense et carbonique,  nuages d’acide sulfurique…

o Lors du tournage de l’épisode, Vénus se situe en pleine actualité. Les années 60 voient en effet l’envoi de sondes spatiales destinées à enfin percer le mystère de la surface vénusienne, depuis toujours dissimulée par d’épais nuages d’acide sulfurique (programmes Mariner américain et Venera soviétique). Depuis 1962 (Mariner 2 survolant la planète), les révélations sur la nature hostile de la planète ne cessent de s’accumuler, soulignant la naïveté des croyances de la BVS. En 1967, la sonde Venera 4 parvient à lancer une capsule automatisée vers la surface, achevant ainsi d’ôter tout espoir d’une vie sur Vénus.

o Le choix de Vénus n’est également pas un hasard car les nuages dissimulant totalement sa surface ont stimulé l’imagination des auteurs de Science-fiction, à l’instar des canaux martiens. La tradition s’est perpétuée, faisant de Vénus une planète particulièrement présente dans les littératures de l’imaginaire, mais aussi à l’écran.  Les écrivains se sont ainsi plus à imaginer de vastes marécages tropicaux, hostiles mais habitables, avant de passer aux déserts à terraformer (Kim Stanley Robinson), après les révélations de Mariner 2 en 1962. Parmi les œuvres les plus célèbres dans la veine inspirant la BVS, on peut citer le Cycle de Vénus (Edgar Rice Burroughs, années 30), l’utopie non-aristotélicienne de Van Vogt (le Monde des Non-A, 1948), Les Océans de Vénus (Asimov, 1954) ou La Grande Pluie (Paul Anderson, 1954). Vénus figure également souvent dans les DC Comics de l’âge d’or, notamment ceux de Superman. De nombreux films et serials des 50’s mettent également en scène la planète.  En 1961, un épisode de La Quatrième Dimension, Y a-t-il un Martien dans la salle ?, oppose encore un Vénusien à un Martien.

o Evoquant ses supposées capacités financières, Steed déclare à Vénus : The Sky is the limit. Cette expression populaire revêt un sens particulier pour l’amateur de Science-fiction télévisée, car il s’agit de la célèbre phrase concluant Star Trek The Next Generation (1987-1994), lors de l’épisode final All The Good Things.  Le Capitaine Picard la prononce quand il rejoint pour la toute première fois la partie de poker rituelle de ses officiers. Devenue l’une des références Star Trek, la phrase donnera son titre à l’ouvrage paru en 2007 pour célébrer les 20 ans du lancement de The Next Generation.  

Acteurs – Actrices

 

o Jon Pertwee (1919-1996), fut renvoyé de la Royal Academy of Dramatic Arts, pour insubordination. Durant la second guerre mondiale, sa carrière haute en couleurs au sein du renseignement naval lui valu de collaborer avec Ian Fleming. Il se fit progressivement connaître comme acteur humoristique, avec d’accéder à la célébrité en obtenant le rôle du Troisième Docteur (Doctor Who, 1970-1974). Sa participation à From Venus With Love est amusante car son Docteur fut le plus proche des militaires de UNIT, sympathisant avec un autre Brigadier, Sir Alistair Gordon Lethbridge-Stewart. Mais il fut aussi un grand amateur de la culture vénusienne, fredonnant régulièrement les célèbres berceuses locales. Le plus martial des Docteurs opta également pour l’aïkido vénusien comme style de combat !

o Jeremy Lloyd (1932), invité par Sharon Tate à Hollywood, s'est endormi et a échappé de peu au massacre (9 août 1969). Il a aussi joué le rôle de l'agent Carruthers dans la pièce de théâtre The Avengers en 1971 et dans Haute tension de la sixième saison. Il fut très brièvement l’époux de Joanna Lumley, de mai à septembre 1970 !

o Kenneth Benda, décédé en 1978, fait une courte apparition (sans être au générique) dans l'introduction de L'économe et le sens de l'histoire. Il est le Supervisor dans un épisode du Prisonnier : Liberté pour tous.

o Philip Locke (1928-2004) est le tueur silencieux harponné par James Bond dans Opération Tonnerre. Il a joué dans deux autres épisodes de la série : Passage à tabac (saison 1) et La mandragore (saison 3). Également au petit écran dans Le Saint, Les champions, Département S, Poirot, Bergerac, Inspecteur Morse. Issu de la Royal Academy of Dramatic Arts et membre régulier de la Royal Shakespeare Company, il mena également une brillante carrière au théâtre. Toujours spécialisé dans les rôles d’adversaires, il interpréta ainsi le Dr Moriarty de 1974 à 1976, à Broadway.

o Jon Pertwee (1919-1996), un peu touche-à-tout, est célèbre pour son interprétation du Dr Who de 1970 à 1974. Il est décédé d'un arrêt cardiaque. Alors qu’il joue ici un Brigadier, son Docteur aura comme plus fidèle allié le … Brigadier Alistair Gordon Lethbridge Stewart, officier de UNIT !

o Barbara Shelley (1933), ancien modèle, est surnommée "The first leading lady of British horror" pour ses nombreux rôles dans des films d'horreur, notamment pour la Hammer. Apparitions aussi dans Destination danger, Des agents très spéciaux, L'homme à la valise, Paul Temple, Bergerac, Dr Who. Elle participe également à l’un des épisodes perdus de la saison 1 des Avengers : Dragonsfield (1961).

o Derek Newark (1933-1998) a participé à deux autres épisodes de la série : Le cheval de Troie (saison 3) et Étrange hôtel (saison 6). Il fait également de nombreuses apparitions dans des séries britanniques : L'homme à la valise (deux épisodes), Le Saint (deux épisodes), Les champions, Département S, Paul Temple, Amicalement vôtre, Poigne de fer et séduction, Mission casse-cou. Il apparaît également dans le mythique premier épisode de Doctor Who : An Unearthly Child (1963).

À noter que...

o Le son de la lumière fantastique est en réalité le son du ricochet d'une balle passé à l'envers.

o La Ford GT 40 Sport utilisée avec le laser était la voiture la plus rapide de l'époque.

o Cyd Child débuta sur la série dans cet épisode et elle se souvient particulièrement de la bagarre dans le garage avec Joe Dunne, un cascadeur (lorsque Emma découvre la voiture laser), car le sol en béton était très dur et la scène a dû être tournée plusieurs fois. Cyd Child n'aimait pas les scènes de feu - celle de Bons baisers de Vénus était sa première de la sorte (source : Stay Tuned : The Perils of Cyd, Dave Rogers).

o La scène où Crosgrove git mort sur le sol fut tournée le 2 novembre 1966 (clap 67). Celle où Frederick Hadley pivote sur sa chaise, blanchi, fut filmée le même jour (clap 68). Idem pour l’arrivée de Steed à BVS, British Venusian Society (clap 69). Le même jour fut également filmée la scène où Steed est caché avec le livre, assistant à la destruction de son mannequin (clap 63). Sur le DVD2 de la collection Optimum, ces scènes sont en bonus, Episode trims from From Venus With Love, sans son avec claps de tournage.

o La une du Manchester Evening News du 14 janvier 1967 (première diffusion) : "Tonight, the sky is literally the limit" (d'après une réplique de Steed dans l'épisode).

o DVD kiosque : en VO, le générique du début est "mixte" (titre français mais distribution anglaise) et celui de la fin (de très mauvaise qualité) est français. Pas de sous-titre anglais et le passage en VO ne permet pas de voir le "o" de "love" en forme de cœur et transpercé par une flèche tel Cupidon dans le titre.

o Cyd Child raconte que From Venus With Love était son premier épisode de la série. On est venu lui demander un autographe et elle a dit à la personne : ‘Are you sure ?’ et elle a signé Cyd Child. La personne n’était pas contente mais, dix minutes plus tard lorsque Diana Rigg est arrivée, la personne est venue s’excuser car elle pensait que Cyd Child était Diana Rigg ! ‘He thought I was Diana’, (DVD 2 de la collection Optimum, Granada Plus Points).

o Il y a une photo intéressante de Diana Rigg, assise sur le fauteuil de Primble.  Prise entre deux séquences de tournage, la photo montre Diana Rigg en train de bailler avec un livre à la main, Privileged Persons. C’est la première édition d’un livre publié par les éditions Jonathan Cape en 1966, (DVD2 de la collection Optimum, Image Galleries).

o Coupures de presse lors de la 1re diffusion française.

Télé Magazine

Télé 7 Jours

Jours de France

Fiche de Bons baisers de Vénus des sites étrangers

En anglais
http://theavengers.tv/forever/peel2-1.htm
http://www.dissolute.com.au/avweb/emmacol/501.html
http://deadline.theavengers.tv/PeelS2-01-FromVenus.htm

En flamand
http://home.scarlet.be/~pvandew1/avengers/peel28.htm
En italien

http://www.avengers.it/01col.htm
En espagnol

http://losvengadores.theavengers.tv/peel_venus.htm

Remontons le temps5-03-01Bons baisers de Vénus 

L'OISEAU QUI EN SAVAIT TROP
(THE BIRD WHO KNEW TOO MUCH)

Steed fancies pigeons – Emma gets the bird

Tournage : octobre 1966

Diffusion : ITV, 11 février 1967 – 2e chaîne ORTF, 16 juillet 1968

Scénario : Brian Clemens

Réalisation : Roy Rossotti

Ron Moody (Jordan), Ilona Rogers (Samantha Slade), Kenneth Cope (Tom Savage), Michael Coles (Verret), John Wood (Twitter), Anthony Valentine (Cunliffe), Clive Colin-Bowler (Robin), John Lee (Mark Pearson)

Résumé

Qui a pris des photographies aériennes d'une base de missiles pour passer les informations de "l'autre côté" ? Comment a-t-il procédé ? L'enquête mène les Avengers à une exposition d'oiseaux et à un studio photo. La piste semble remonter à un perroquet nommé Captain Crusoé. L'oiseau reste introuvable et, à chaque fois que les Avengers s'en approchent, les choses se compliquent…

Épilogue

L'épilogue est en deux parties à l'instar de celui de Remontons le temps. Mrs Peel reçoit une flèche accompagnée d'une note : "Are you busy right now ?" (reprise de la séquence "Mrs Peel, we're needed"). Steed l'invite à déguster un oiseau cuisiné dans du vin rouge… Mais il doit auparavant le chasser ! ("I haven't shot it yet !"). Ils montent dans une Vauxhall 1904 qui roule à l'envers ! À noter la tenue de Mrs Peel avant qu'elle monte dans la voiture : une combinaison violette avec des bottes blanches en jarretière et une sorte de masque blanc assorti !!! Personnellement, je préfère le bas au haut ! Cette tenue, comme deux autres portées dans Les marchands de peur, fut censurée par les Américains !


CRITIQUES

5-03-02


Denis Chauvet 17 avril 2005

The Bird Who Knew Too Much est aussi ridicule que L'homme transparent, mais bénéficie de quelques scènes intéressantes qui le sauve d'un unique melon ! Vu son intrigue assez singulière, cet épisode souffre aux rediffusions, surtout que l'identité de Captain Crusoé est connue après moins de vingt minutes ! Les épisodes où le rôle vedette est tenu par une bestiole ne m'ont jamais passionné ; La mangeuse d'hommes du Surrey (saison 4) et Le monstre des égouts (saison 7) sont également très moyens (bien que le second cité ait de bons côtés).

L'histoire de ce perroquet introuvable capable de réciter sa leçon au tintement d'un triangle est assez simplette (mais peut être à retenir pour l'éducation nationale !) et ne permet pas de "tenir" quarante-neuf minutes ! Le summum du ridicule est la réflexion de Mrs Peel, qui dit reconnaître Cunliffe à la voix du perroquet ! J'ai repassé trois fois la scène et il y a autant de ressemblance entre les deux voix qu'il y en a entre Steed et l'autre type au chapeau melon dans le studio photo ! Que dire de la retranscription des photographies prises par les pigeons en discours à l'intention du perroquet ? Même pour The Avengers, la ficelle est trop grosse. On ne croit pas un seul instant que la nation est en péril !

Il y a néanmoins de très bonnes séquences dans cet épisode : la poursuite dans la scène d'ouverture, Steed à la morgue devant l'agent dans le ciment : "We share the same tailor; another hour or so, he would have been in a corner of a new supermarket." [Nous avons le même tailleur ; une heure de plus et il aurait fait le coin d'un nouveau supermarché !], Steed chez le photographe qui rappelle une scène identique de Cœur à cœur et découvrant son melon abîmé. Toujours Steed (il y en a que pour lui !) faisant le guet armé d'un jeu de dames, du Times et... d'une bouteille de champagne, of course ! Il nous démontre enfin qu'il sait manier son parapluie, une arme redoutable même contre une hache ! Quant à Mrs Peel, elle est espiègle au possible (scènes avec les oiseaux). La scène d'action chez Jordan pourrait être le clou de l'épisode mais elle est plombée par des doublures très apparentes ! C'est Cyd Child qui escalade le grillage (n'est pas Joanna Lumley qui veut) et qui court (une natte s'échappe brièvement de dessous la perruque) et c'est le cascadeur Peter J Elliott qui plonge... Bref, où est Diana Rigg ? Tout simplement emballée dans l'Union Jack (drapeau du Royaume Uni, soit dit en passant) et cela lui va très bien !

Les scènes entre Avengers sont source d'humour ; Steed expliquant à Mrs Peel que des plans sont passés à l'ennemi par le chas d'une aiguille ! "Ingenious ! ", "Except for the fact that the courrier laid down and rested in a haystack !", l'autopsie des graines au microscope : "Hammer !" et Mrs Peel devant une cage qualifiant le volatile :"definitely cretinous !".

Ron Moody (Jordan) est le second rôle le plus en vue de L'oiseau qui en savait trop malgré un temps de présence très limité. L'ornithologue excentrique est l'heureux possesseur de Captain Crusoe et fait la classe à ses élèves-oiseaux le plus normalement du monde : "They think I'm one of them !" [Ils pensent que je suis l'un d'eux.]. Le faux canari au sommet de sa toque est la cible idéale pour un tireur d'élite. John Wood (Edgard Twitter –"twitter" signifiant "Gazouiller") est également convaincant en dupé. Ilona Rogers (Samantha Slade) est mignonnette avec ses couettes, sans plus, et le DM (diabolical mastermind), Anthony Valentine (Cunliffe) insipide au possible ! Le véritable "vilain" de l'épisode est en fait Robin, l'homme de main interprété par Clive Colin-Bowler, tueur ricanant impitoyable à la mitraillette !

Mrs Peel a des tenues intéressantes allant de la robe légère sexy marine et violet à admirer principalement dans la séquence d'ouverture "Mrs Peel, we're needed" à des toilettes déjà vues dans Bons baisers de Vénus (la robe jaune, la combinaison et la fameuse robe lilas). Sans oublier la tenue excentrique de l'épilogue ! (voir plus haut).

La musique est très agréable tout au long de l'épisode et particulièrement pendant les scènes d'action (poursuite de Danvers et d'Elrick, séquence à la piscine et dénouement final) mais également durant les passages anodins (arrivée chez Pearson). Les extérieurs sont mis en valeur (scène d'introduction) par une bonne réalisation de Roy Rossotti à qui une seconde chance ne sera pas donnée.

Pourquoi Steed (assommé) et Mrs Peel (stratagème complexe) bénéficient-ils d'un traitement de faveur comparé aux deux autres agents ? "We need an alibi" n'est pas satisfaisant. Pour couronner le tout, Mrs Peel se fait de nouveau chloroformer, ce qui est en général le signe des mauvais épisodes ! Nous apprenons que Steed passe souvent par la fenêtre... ce qui sauve Mrs Peel "Lucky for you ! I'm a devious fellow" [Vous avez de la chance. J'ai l'esprit tordu ! ]. Cette habitude était déjà présente dans la quatrième saison, Cf. Un Steed de trop.

L'oiseau qui en savait trop est plutôt décevant malgré quelques situations et répliques intéressantes qui rendent ce volatile plus digeste que L'homme transparent ! The bird has flown.

Avec le recul (nouvel avis, décembre 2011): J’avais mis deux melons à l’élaboration de la fiche et je ne change pas et mes commentaires restent d’actualité. Néanmoins, l’intrigue m’est toujours indifférente avec ce piaf savant ridicule. Il reste le tueur cynique au pull-over (toujours) blanc, l’agent dans le ciment, Diana Rigg dans l’Union Jack, les tenues de Mrs Peel (introduction et tag surtout) et les échanges entre nos deux agents.

EN BREF : Cet épisode n'est pas un sommet de la saison cinq et on ne s'extasie pas à chaque diffusion, mais certains passages sont agréables.

Steed3003 23 septembre 2004

Après L'homme transparent, nous revenons à des choses plus terre à terre.

On pouvait craindre une nouvelle histoire d'espionnage dans un contexte de guerre froide, thème rébarbatif au possible nous l'admettrons, mais ouf ! Brian Clemens s'en écarte habilement et nous livre un scénario très sympathique, quoique totalement invraisemblable. Nous sommes dans Chapeau Melon ...

La réalisation est tout à fait classique. Il est souvent difficile de toute manière pour les réalisateurs de séries, et notamment ceux de Chapeau Melon, d'inscrire sa patte à un épisode. L'oiseau qui en savait trop est sans temps mort. L'épisode nous offre de plus un véritable festival Steed ! Dans l'ordre : Steed disséquant une graine de tournesol, Steed déjeunant sur un lac, Steed en mannequin, Steed faisant le guet avec une bouteille de champagne... Mrs Peel n'est, elle non plus, pas en reste : voir Diana Rigg en égérie de la mode ayant pour seul tissu le drapeau anglais est exceptionnel ! Leur tandem est encore très en forme, avec notamment une scène finale (dans laquelle ils recherchent le fameux Capitaine Crusoé dans une volière) très drôle.

L'humour est bien là, avec, de plus, l'inoubliable participation de Ron Moody en ornithologue excentrique. On remarquera aussi la belle tenue des scènes d'action particulièrement imaginatives et, pour une fois, sans aucun problème de doublures trop apparentes.

Décors et costumes, ainsi que les extérieurs, sont eux aussi réussis.

Enfin, la musique est excellente et sied parfaitement à l'épisode.

EN BREF : Un épisode qui remplit son contrat à tous les niveaux, même si, finalement, assez classique.

 

Estuaire44 15 Septembre 2013

The Bird Who Knew Too Much accomplit une véritable contre révolution, pour le moins étonnante sous la plume de Brian Clemens. En effet, l'espionnage par oiseaux interposés apparaît avant tout comme un prétexte peu consistant, intervenant finalement assez marginalement dans le vif des débats. Ces meurtres à la chaine nous valent des scènes d'un intérêt inégal et auraient surtout pu survenir pour n'importe quel autre sujet. La dimension avicole n'intervient qu'à titre cosmétique, décors et volatiles, contrairement au voyage temporel, moteur de l'intrigue précédente. La grande cage ressemble d'ailleurs beaucoup à celle d'Art Incorporated ! En fait, derrière ce transparent paravent, Clemens en revient au polar des années Cathy Gale, mais l'on ne traverse jamais deux fois la même rivière. L'épisode échoue à retrouver l'intensité et la densité des aventures d'alors, quand ce genre constituait l'ADN de la série, pour n'en proposer qu'une caricature sans âme.

Ce qui irrite particulièrement dans cette manœuvre demeure son arrière pensée. Car l'on assiste bien ici à une première et pesante tentative d'américanisation de la série. Hormis les références à Hitchcock, la personnalité américaine de la belle Samantha Slade se voit ainsi complaisamment soulignée à diverses reprises (allusion aux Marines, reprises grammaticales par Steed). Surtout,  l'intrigue se rapproche des canons appréciés outre Atlantique et qui triompheront dans les séries policières de la décennie suivante, loin des héros bondissants et des succulents génies du mal des Sixties britanniques. Le terne et quelconque Cunliffe constitue déjà un signe avant-coureur de ce mouvement, loin de nos Diabolical Masterminds. Il en va de même pour ses deux portes flingues, même si ceux-ci au moins se montrent amusants à l'occasion. Insuffisamment sophistiqués, Ils épargnent de plus Steed et Emma pour des raisons inconnues ou ridicules.

Quelques maladresses supplémentaires viennent encore grever l'ensemble, comme la trop durable séparation de nos Avengers. Par ailleurs leurs scènes en commun demeurent trop fonctionnelles (rapides échanges d'information). Malgré le talent toujours si éclatant de leurs interprètes, ils convergent eux aussi, certes partiellement, vers ces figures conventionnelles de policiers remontant des filières. Quel ennui. Quelques scènes surnagent toutefois, comme l'affrontement de la piscine (en partie plombé par une derechef visible doublure masculine de Mrs Peel) ou l’impromptue entrée par la fenêtre d'un Steed coutumier du fait. On se rappelle effectivement d'une semblable péripétie dans la chambre de Cathy Gale (Six Hands Across a Table). Évidemment un prélude, non à d'avenantes retrouvailles, mais plutôt à l'un de ces « échanges de vues » propres au dynamique duo de l'époque ! Mais The Bird Who Knew Too Much n'abrite certes pas la prestation la plus marquante de nos héros.

Au crédit de l'épisode, on accordera une production toujours de qualité, avec nombre de beaux décors et extérieurs, encore rehaussés par le Technicolor. Mais aussi la curiosité suscitée par l'apparition du premier véritable Emmapeeler. Les Excentriques perdurent, notamment cet amusant Twitter permettant la communication d'informations, donc quasi prophétique ! Jordan bénéfice de la divertissante prestation de Ron Moody, mais un savant  distrait ne représente certes pas un Excentrique original, il s'agit davantage d'une image d'Épinal. Le Savant Cosinus existait déjà en 1893. Le meilleur de l'opus réside sans doute dans la tonalité absolument Sixties de la séance de photographie, une fort jolie ouverture sur cette formidable décennie. Tout cela n'évite cependant pas à l'épisode de figurer parmi les plus faibles de la période.

EN BREF : Un retour sans brio aux récits d'espionnage des années Cathy Gale. L'argument ne convainc guère, de même qu'un adversaire dépourvu d'envergure. Reste une Emma Peel élevée au rang d'icône britannique.


VIDÉO


Mrs Peel enveloppée dans l'Union Jack !


INFORMATIONS COMPLÉMENTAIRES

5-03-03

Tournage

o L'extérieur de la maison de Jordan est Shenley Hall. Cette superbe résidence sera également le manoir d'Edgington dans La chasse au trésor.

o La piscine est celle de Splashland à Welwyn Garden City. Cette piscine, très populaire durant des décennies, a été récemment détruite. La construction d’une nouvelle, plus grande, est prévue.

o Cet épilogue est un des trois tournés à Beaulieu, dans le Hampshire (également les épilogues de L'homme transparent et Remontons le temps). Cette résidence de Lord Montaigu de Beaulieu, Palace House, remonte au XIVe siècle. Elle est bâtie sur le site de la principale abbaye cistercienne du royaume, fondée en 1204 et détruite durant la Réforme. Depuis 1952 elle est ouverte au public qui peut ainsi admirer la somptueuse collection de voitures anciennes de Lord Montaigu. Elle se compose de plus de 250 véhicules, remontant des origines de la voiture jusqu'au XIXe siècle et s’étendant aux années 30. Elle comporte également quelques curiosités, comme la Lotus Esprit sous-marine de L’espion qui m’aimait (1977). Les trois tournages eurent lieu le même jour (le 5 septembre 1966), et furent réalisés par Roy Rossotti. Le véhicule de Remontons le temps est un Unic Taxi Cab de 1908, celui de L’homme transparent une Roll-Royce Silver Ghost de 1909 et celui de L’oiseau qui en savait trop une Vauxhall de 1905. (source : The Avengers on Location)

o Steed et Mrs Peel arrivent chez Mark Pearson à Randolph Road, Londres.


Continuité

o Dès la première image, le pantalon de Danvers, au niveau du genou droit, est mouillé, mais le pantalon est bien sec au plan suivant lorsqu’il court et trébuche.  

o Mrs Peel gare sa Lotus Elan devant la maison de Jordan, mais lorsque le tueur Robin arrive, la voiture a disparu et elle réapparaît au moment où Emma se met à couvert derrière un mur en briques.

o Diana Rigg a deux doublures pour la scène de la piscine ; Cyd Child se cache derrière une voiture, passe par dessus la barrière et court sur le béton (une natte s'échappe brièvement de dessous la perruque). Ce n'est pas Diana Rigg qui plonge dans la piscine mais... un homme : Peter J. Elliott, qui apparaît comme cascadeur ou figurant dans plusieurs épisodes. En faisant "pause" sur son lecteur DVD au moment du plongeon, on se rend compte de la supercherie (visage masculin, perruque).

o La sculpture d'oiseau qui reçoit la flèche de Steed dans l'appartement de Mrs Peel est également présente dans le studio de Tom Savage ! Cette sculpture est présente dans l'appartement de Mrs Peel durant les six premiers épisodes de la saison couleurs mais également dans les bureaux de "Art Incorporated" de l'épisode Maille à partir avec les taties, saison 4.

o Lorsque Steed "vole au secours" de Mrs Peel, un phare de la Bentley ne fonctionne pas (même remarque que dans Bons baisers de Vénus !).

o Dans le tag, d’après les fumées d’échappement, le film fut monté à l’envers pour faire croire que la voiture fait marche arrière.


Détails

o Le bloc de pierre apparaît pour la dernière fois dans l'appartement d'Emma.

o Il y a un cheveu sur la caméra lorsque Steed et Mrs Peel pénètrent dans l'appartement de Pearson mourant, pendant toute la scène, près d'une minute (en bas à droite).

o Steed et Samantha passent par Stone Street qui était dans le parcours de Remontons le temps, même scène de studio.

o Les portes de Heathcliff Hall sont celles de la maison de Bertram Smith dans Bons baisers de Vénus et de Waldo Thyssen dans Remontons le temps.

o "Forest Fire Commission. Look out post. Emergency telephone" est l'inscription en bas du guet d'où Danvers essaie de téléphoner.

o Sur le sac de graines éventré par une rafale de mitraillette, on peut deviner qu'il est écrit "Best British Bird Seed". Plus rassurant que l'inscription dans la volière : "Final day ; Exhibition moving to Europe" qui laisse penser que la série est… devenue américaine !

o Et le panneau "Muswells Back ; Government Property ; Keep out" au moment du lâcher de pigeons.

o De nombreuses légendes urbaines se sont développées autour du thème des animaux espions, parfois en vue de propagande. Ces dernières années, la presse iranienne aurait ainsi évoqué des pigeons américains servant à photographier les installations nucléaires du pays (tout comme dans l'épisode), voire des écureuils dotés de caméras miniaturisées et de microphones. De pareils racontars, dignes du Lone Gunman, existent entre l'Arabie Saoudite et Israël (qui aurait équipé des vautours de matériel d'espionnage), entre l'Inde et le Pakistan, etc. Durant la seconde guerre mondiale, les Etats Unis auraient aussi transformé des chauves souris en bombardiers nocturnes... On a peu apprécié à Gotham. Nombre de ces histoires relèvent en fait du canular, mais aussi d'une mauvaise interprétation d'études scientifiques de migrations d'animaux, donnant lieu à la pose de bagues électroniques.

o La voiture avec laquelle le tueur part occire Mrs Peel est une Austin 1800 Mk1 –ADO 17. Cette voiture est alors à pointe de la nouveauté, étant commercialisée en septembre 1964 (on peut parler d’insert publicitaire). Innovante (roues indépendantes, moteur) et pourvue d’une grande habitabilité, cette voiture vient d’être élue meilleure voiture européenne de l’année, en 1965. Elle demeurera la dernière anglaise à remporter ce titre. L’Austin 1800 sera commercialisée jusqu’en 1975 sous différentes marques, afin de s‘attacher le public de chacune. 

Les photographies aériennes, supposément de bases des missiles, représentent en fait la centrale atomique de Winfrith, dans le Dorset. Inauguré en 1958, ce site a servi de centre de recherches à l'équivalent anglais du Commissariat à l'Énergie Atomique, jusqu'à 1995. Plusieurs réacteurs atomiques révolutionnaires y ont été développés, dont le Dragon, désigné sur le document (Installation here). Le Projet Dragon était un  réacteur à eau lourde refroidi par circulation d'hélium, permettant de dégager une énergie accrue. Construite en 1962, l'installation fut en activité de 1965 à 1976. Le CEA développa un programme concurrent durant les années 60, à Saclay, mais cette technologie est désormais dépassée.

TheBird

Acteurs – Actrices

o Ron Moody (1924) est également Hopkirk dans Du miel pour le prince, saison quatre. Il est célèbre pour son rôle de Fagin, le pickpocket de la version musicale d'Oliver Twist, appelée Oliver, au début des années 60. Il fut nommé aux Oscars pour la reprise de ce rôle au cinéma en 1968. Il a tourné dans des séries américaines : Gunsmoke, Starsky et Hutch. En 1963 il refusa de devenir la Troisième Incarnation de Doctor Who, rôle qui échut alors à Jon Pertwee, aperçu dans Bons baisers de Vénus. Ron Moody commenta par la suite cette décision en affirmant qu’elle était la pire qu’il n’ait jamais prise !

o Peter Brace (Percy Danvers, pas au générique) est un soldat dans Voyage sans retour, saison quatre ; il a également participé à deux épisodes du Prisonnier et deux épisodes de Mission casse-cou. Il a participé aux cascades des quatre premiers James Bond et du Prisonnier entre autres.

À noter que…

o Les Emmapeelers apparaissent ici et demeurent certainement l'un des symboles les plus connus de cette cinquième saison des Avengers, comme de l'ensemble de l'ère Emma Peel. Le costumier et créateur Alun Hughes remplace John Bates après la saison 4. Tandis que Pierre Cardin allait se centré sur la garde robe de Steed, Hughes va profondément remodeler celle de Mrs Peel. Elle se composait jusqu'ici d'élégantes tenues monochromes, convenant idéalement au noir et blanc comme à l'esprit de la saison 4. Les scènes de combat ou d'actions se voyaient réservées à des tenues de cuir sans doute plus légères que celle de Mrs Gale, mais demeurant modérément pratiques (et peu goûtées par Diana Rigg). L'arrivée des Emmapeelers vise dès lors à profiter pleinement de l'arrivée du Technicolor, par des coloris des plus vifs et chatoyants, ce qui concorde également avec la fantaisie plus marquée de la nouvelle période et à l'évolution globale des Sixties.

Réalisés en jersey extensible ou en crimpelene (polyester alors très en vogue), Ils apparaissent également parfaitement calibrés pour le combat, permettant de souligner la souplesse de la féline Emma Peel, dont les arts martiaux résultent toujours davantage chorégraphiés, à défaut de crédibles. Les tenues de cuir vont d'ailleurs quasiment disparaitre d'une série qu'ils auront tant contribué à populariser. Les Emmapeelers existaient en divers modèles, dont une seule teinte apparaissait généralement à l'écran. D'autres coloris étaient en vente dans de nombreuses boutiques britanniques et américaines, faisant de l'Emmapeeler l'un des premiers notables merchandisings issus d'une série télévisée. Aujourd'hui, les avis demeurent partagés, certains observateurs pointant une sensible perte d'élégance vis à vis de la saison 4, mais les Emmapeeler se sont imposés comme l'une des icônes des Sixties britanniques.

Aujourd'hui, les avis demeurent partagés, certains observateurs pointant une sensible perte d'élégance vis à vis de la saison 4, mais les Emmapeeler se sont imposés comme l'une des icônes des Sixties britanniques.

o Le jeu de mots de Jordan en voyant Mrs Peel "All birds are welcome here !" ; bird signifie "oiseau" mais également "femme volage, poule, pépée"…

o Pour la scène du plongeon, Peter Elliott avait une perruque tenue par une ficelle au menton pour qu'elle ne tombe pas. Cyd Child savait faire du trampoline, mais pas plonger. Peter Elliott est revenu plusieurs fois comme acteur dans Une petite gare désaffectée entre autres. (source : Stay Tuned : The Perils of Cyd).

o La combinaison bleue de Mrs Peel devient verte lors des prises studio (scène de voiture) : cela est dû à la technique de projection employée. Contrairement au système usuel, l'arrière-plan qui défile est projeté sur les acteurs par devant et non sur un écran derrière.

o Jordan a deux comptines au tableau pour faire répéter ses volatiles.

La première comptine a pour origine la France et il y a une référence à Louis XVI qui fut décapité (lost his crown) suivi par Marie Antoinette (who came tumbling after). Cette comptine fut publiée en 1795, soit deux ans après les exécutions.

Jack and Jill went up the hill

To fetch a pail of water
Jack fell down and broke his crown
And Jill came tumbling after.

La seconde comptine date du dix-neuvième siècle et a des origines américaines. Elle fut publiée pour la première fois à Boston le 24 mai 1830.

Mary had a white lamb,

Whose fleece was white as snow.

And everywhere that Mary went,

The lamb was sure to go.

o Le scénario de cet épisode est de Brian Clemens sur une idée de Alan Pattillo.

o Le titre de l'épisode est une référence au film d'Hitchcock L'Homme qui en savait trop ; le professeur Jordan est le personnage sinistre dans un autre film du maître du suspense, Les 39 marches.

o En VO, le générique du début est "mixte" (titre français mais distribution anglaise) et celui de la fin (de très mauvaise qualité) est français. Pas de sous-titre anglais. L'image souffre particulièrement de griffures, taches et autres poussières, durant tout l'épisode (DVD kiosque).

o Édition Optimum: Sur le DVD1 de la collection Optimum, Brian Clemens présente l’épisode et évoque les références à Alfred Hitchcock.

o Coupures de presse lors de la 1re diffusion française.

Télé Magazine

Télé Poche

Télé 7 Jours

Fiche de L'oiseau qui en savait trop des sites étrangers

En anglais
http://theavengers.tv/forever/peel2-5.htm
http://www.dissolute.com.au/avweb/emmacol/505.html
http://deadline.theavengers.tv/PeelS2-05-BirdWho.htm

En flamand
http://home.scarlet.be/~pvandew1/avengers/peel32.htm
En italien

http://www.avengers.it/05col.htm
En espagnol

http://losvengadores.theavengers.tv/peel_bird.htm