CETTE GRANDEUR QU’ÉTAIT ROME…
( THE GRANDEUR THAT WAS ROME)
Tournage : novembre 1963 Diffusion : ITV, 2 novembre 1963 – 13ème RUE, 30 avril 1998 Scénario : Rex Edwards Réalisation : Kim Mills Résumé D’étranges épidémies se développent un peu partout dans le monde. Steed et Cathy enquêtent et ne tardent pas à découvrir que tout est lié aux divers engrais d’un même fabricant industriel : Sir Bruno Lucer. Celui-ci, follement nostalgique de la grandeur de l’Empire Romain, se prend pour un nouveau César et – à la tête une organisation fasciste, le Parti pour l’Empire Mondial – veut asservir le monde en introduisant le bacille de la peste dans l’eau courante. Cathy Gale est capturée et doit servir de cobaye à cette affreuse expérience ! Steed vole à son secours et pénètre dans la somptueuse villa romaine de Lucer, au moment où de somptueuses bacchanales y sont organisées… CRITIQUES Estuaire44 28 mars 2008
Pourtant, d'entrée on est séduit par la teinte d'antiquité romaine que revêt l'épisode. Les décors sont magnifiques, de même que les costumes. Les citations latines abondent, ainsi que les clins d'œil historiques ou culturels. Cette dimension confère une fantaisie bienvenue à l'épisode, tout en lui évitant une vacuité absolue. Toutefois cette originalité ne saurait suffire à masquer la criante faiblesse de l'histoire qu'elle habille. En effet il est frappant de constater que, une fois posés les fondements de l'épisode, plus rien ne se passe vraiment, jusqu'à la scène de conclusion. Comme au pires moments de la saison 2, l'essentiel de l'épisode se décompose en bavardages oiseux, considérations techniques hors de propos, description inutilement minutieuse d'une conspiration mondiale finalement déjouée par une échauffourée brouillonne de quelques instants. Le caractère bavard et statique de l'intrigue provoque une absence de progression dramatique ou de suspense. On s'ennuie ferme, tandis que l'auteur, pour meubler, croit utile de développer une histoire amoureuse parallèle, au demeurant totalement inutile et inopérante sur l'action. La seule inflexion de l'histoire demeure l'investissement de la villa par les Avengers, construite sans finesse et dont la résolution tient plus de l'opérette qu'autre chose. On note d'ailleurs que l'intrigue ne se contente pas d'aligner verbiages et longueurs narratives, mais comporte également des moments d'une rare désinvolture laissant véritablement pantois. C'est ainsi que nous voyons un Steed menacé par une épée pointée sur sa gorge apparaître totalement libre à la scène suivante, sans que l'on daigne nous fournir la moindre explication. La série ne nous a pas habitué à ce genre de licence pullulant dans les films se série Z ! De même Cathy Gale fait manifestement exprès de se laisser capturer, sans aucun plan ni même avertir son partenaire. Une stratégie pour le moins étrange. Le Top Agent Steed omet de prévoir un numéro de téléphone quand il vient se présenter en négociant. Et ainsi de suite. Dans cet épisode romain, les invraisemblances sont décidément... légions ! La mise en scène paraît appliquée mais dépourvue de l'audace et de la fantaisie qu'aurait nécessité le développement du délire romain, le point fort de l'épisode. Il faut dire que l'accumulation de scènes totalement statiques ne laisse pas de latitude au réalisateur. Tout de même, on aurait pu espérer mieux comme combat que cette agitation désordonnée lors de la scène finale : le spectateur ne se trouve guère récompensé d'avoir patienté durant tout ce peu palpitant épisode. On remarque que, visiblement, le reste des décors a été sacrifié au magnifique atrium romain. On regrette également l'absence d'une musique de circonstance originale, éventuellement inspirée des péplums. À l’instar de l’histoire qui les suscite, les personnages secondaires apparaissent globalement dénués d’intérêt et de profondeur. Le duo Octavia/Marcus n’existe que pour servir de paravent à l’immobilisme de l’intrigue. Si le jeu de John Flint demeure médiocre, on incline dangereusement vers le mauvais avec Colette Wilde. Ses effets très appuyés fatiguent très vite. Il en en va de même pour Ian Shand, d’autant que la pseudo révélation qu’il est Apollodore tient vraiment du pétard mouillé, tant les efforts pour charger Appleton sautaient pathétiquement aux yeux. Une seule exception, mais de taille : Hugh Burden réalise une superbe performance en tyran mesquin et pleutre, dont la cruauté et la voracité se dissimulent sous des postures grandiloquentes. Le contraste entre ses prétentions et la réalité de son caractère rend le personnage véritablement distrayant et fait de lui le second atout de l’épisode. L’acteur est, lui, réellement impérial, dans plusieurs scènes, comme lors de l’offrande de la Couronne de lauriers où la fausse modestie de Sir Bruno est un régal. Malheureusement l’éclat de ce personnage rend, par comparaison, encore plus terne la partition jouée par nos héros durant cette histoire. On les aura rarement vus faire aussi peu durant un épisode, à part mener une enquête d’une facilité enfantine ou se faire capturer puis s’en sortir grâce à la triste pirouette citée plus haut. Vraiment, rien de tout ceci ne soulève l’enthousiasme. Heureusement le talent des comédiens est, lui, toujours au rendez-vous : ils sont tous les deux très convaincants. Honor Blackman porte toujours avec panache son inimitable chapeau et donne de l’intensité à ses scènes, même insignifiantes. On s’amuse toujours de la voir accumuler les compétences au-delà de toute vraisemblance, on citera ici biologie, vénérologie et citations latines ! On aurait aimé voir un Steed plus alerte et fantaisiste dans sa vente de magnifiques objets d’arts, mais l'admirer en costume romain est également divertissant. Patrick Macnee s’en sort également bien mais il ne semble vraiment pas à son aise dans la bagarre finale ! EN BREF : Un épisode à l’intrigue d’une insigne faiblesse et aux dialogues pesants comme des tripes de sanglier frites dans de la graisse d'urus ! Il échappe toutefois à la fosse aux lions pour son évocation réussie de la Rome Antique et le très amusant adversaire du jour. VIDÉO INFORMATIONS COMPLÉMENTAIRES
Tournage Continuité o Le sous-titrage accomplit un superbe lapsus en présentant Cathy Gale comme appartenant à L’organisation de secours pour la famine et la santé. (4’56’’) : o L’épisode est marqué par toute une série de chocs de la caméra contre des éléments du décor ou même des acteurs ! C’est ainsi le cas à 8’52’’, 31’27’’ et 41’18’’ ! o Plus subtil à 21’30’’ le sous-titrage traduit purple par violet, concernant la « toge des Césars » que Lucer va porter durant son couronnement. Or la véritable couleur en question est le pourpre ! Les toges de cérémonie des citoyens les plus importants (Chevaliers, Sénateurs) se distinguent par une bande pourpre verticale portées sur leurs toges de cérémonie. La largeur de cette bande indique l’importance de leur statut : l’augusticlave de l’Ordre Equestre est ainsi moins large que le laticlave de l’Ordre Sénatorial. Les Empereurs ont droit au privilège d’une toge intégralement pourpre, pailletée d’or lors des Triomphes. Pour les vêtements communs, l’intensité du rouge indique également le rang social. Détails oLa société de Lucer se nomme United Foods and Dressings ltd. o Durant son enquête Cathy Gale réside à l’hôtel The Bell, situé dans High Street. En Grande-Bretagne, le nom de High Street est traditionnellement attribué à la rue commerçante autour de laquelle la ville s’est historiquement développée. Généralement il s’agit d’un carrefour de voies commerciales où se tiennent foires et marchés. Dans son acception moderne, High Street désigne plus communément une rue commerçante importante, aux nombreux magasins et boutiques. Aux États-Unis, on emploie le terme de Main Street, comme c’est d’ailleurs le cas dans les Disneylands ! o Quand Steed doit improviser un numéro de téléphone, c’est tout naturellement celui du British Museum qui lui vient à l’esprit. C'est-à-dire là où travaille Cathy Gale ! o Octavia lit le magazine féminin Hers (14’40’’), précisément celui où Cathy Gale a écrit un article dans Ne vous retournez pas, cette même saison. o Lucer est le nom primitif d’une des trois anciennes tribus constituant Rome lors de sa création par Romulus. Il correspond aux Étrusques, les deux autres étant les Sabins et les Latins. o Apollodarus (Appolodore) n’est pas un prénom romain, mais grec ! Il désignait souvent le dieu Apollon. o La peste porcine se développant en Asie (5’37’’) trouve un triste écho dans le monde réel, ce fléau apparaissant sporadiquement à travers le monde. 4 000 porcs durent être abattus en France en 1993 et 10 000 en Grande-Bretagne en 2000. Une alerte fut déclarée aux Philippines en 2007. o Steed chantonne Un jour mon prince viendra (22’50’’), la célèbre chanson de Blanche Neige, le tout premier long métrage de Walt Disney (1937), inspiré des frères Grimm. Le prestigieux American Film Institute classe Someday my Prince will come à la dix-neuvième place de son classement des cent meilleures chansons de cinéma, la première étant Over The rainbow, interprétée par Judy Gardland dans le Magicien d’Oz (1939). Un jour mon Prince viendra… Prémonition ? Diana Rigg apparaîtra dans une version musicale de Blanche Neige en 1987 ! Mais elle y joue le rôle de la marâtre… Extrait dans la section vidéo du site. o La fête des lupercales est une célébration romaine de la purification et de la vie, où les 12 prêtres du dieu Faunus lui sacrifient un bouc, dans la grotte du Lupercal. Cette grotte, située sur le Mont Palatin, serait l’endroit où la louve légendaire a allaité Remus et Romulus. Après le sacrifice, des jeunes gens parcouraient la Ville en frappant de la peau du bouc les femmes désirant avoir un enfant, pour leur assurer la fertilité. Cette cérémonie fut interdite lors de l’avènement du Christianisme en 496. Se tenant le 14 février, elle fut remplacée par la St-Valentin ! o Les Bacchanales, évoquées à plusieurs reprises dans l’épisode, sont d’autres cérémonies religieuses de la Rome antique. Elles étaient destinées à Bacchus, dieu du vin, et demeuraient primitivement destinées à de jeunes femmes très respectables. Ces fêtes devinrent par la suite de véritables orgies, y compris sexuelles. Le culte pris tant d’importance que le Sénat y vit une menace contre la République et une terrible répression s’ensuivit (7 000 morts). Le culte fut rétabli par César, 150 ans plus tard. o La devise du Parti pour l’Empire Mondial, déclamée par Lucer (31’46’’) « One Empire, one People, one Caesar » est une allusion évidente au slogan hitlérien « Ein volk, ein Eeich, ein Fuhrer » placardé sur tous les murs lors de l’Anschluss (1938), qu’il prétendait justifier. o L’Irlande, touchée par la conspiration, fut effectivement victime d’un terrible épidémie de mildiou de 1846 à 1848, détruisant la pomme de terre, élément de base de l’alimentation. Une effroyable famine s’ensuivit, provoquant la mort d’un tiers des Irlandais ! La Grande Famine provoqua une des plus importantes émigrations européennes, la moitié de la population survivante cherchant refuge en Amérique du Nord. Elle fit également s’élever le ressentiment nationaliste (et l’IRA) contre la Grande-Bretagne qui, non seulement n’envoya aucun secours, mais continua à prélever les ressources agricoles de l’Irlande. o L’ergot est un champignon parasitaire des céréales contenant de l’acide lysergique, soit le composant de base du LSD… Consommé, il peut conduire à des hallucinations. L’ergotisme était d’ailleurs appelé « Mal des Ardents » au Moyen-âge et assimilé à la sorcellerie. Dans ses formes les plus extrêmes, l’ergotisme peut entraîner une gangrène des extrémités du corps. o Le botulisme est une maladie paralytique dûe à l’ingestion de toxines généralement présentes dans les conserves éventées. Ces toxines disparaissent à la cuisson prolongée. La toxine botulique est utilisée pour ses propriétés paralysantes dans certains produits cosmétiques (rides, transpiration…) ! o Ardentes fortuna juvat déclare Lucer (2’38’’), soit : "La fortune sourit aux audacieux". Il s’agit d’une citation classique de Virgile, fameux poète romain (70-19 avant J.C.). Elle est tirée de son plus célèbre ouvrage, l’Énéide, retraçant les origines troyennes légendaires de Rome à travers l’épopée du prince Énée. o En 1966 un épisode du Saint (La fête romaine, saison 5) confronte également Simon Templar à des adorateurs de l’Empire Romain. On peut également remarquer que les rôles secondaires sont tenus par des acteurs apparaissant également dans les Avengers : Peter Wyngarde (Le club de l’enfer, saison 4 et Caméra meurtre, saison 5) et Suzanne Lloyd (Cœur à cœur, saison 4). o La grandeur de Rome et le fantasme d’un Empire Romain mondial ont inspiré une superbe uchronie au grand auteur de Science-Fiction américain Robert Silverberg : Roma Aeterna (2003), paru chez Robert Laffont, collection Ailleurs et demain. À travers les intrigues de l’élite, l’ouvrage décrit l’épopée d’un Empire polythéiste ayant survécu aux invasions barbares et étendant sans cesse ses frontières tout au long de l’Histoire. o La Peste Noire : Faber évoque une terrible épidémie de peste bubonique (16’20’’). Si ces épidémies sont apparues périodiquement dans l’Histoire (dont une sous Justinien), il est ici fait référence à la plus terrible de toutes : la grande Peste Noire qui ravagea l’Occident de 1347 à 1350. Apparue en Chine, la contagion transite d’une manière atténuée par l’Asie centrale et les Mongols, avant d’atteindre l’Italie puis d’embraser toute l’Europe. La population n’y a pas d’anticorps contre cette variante du bacille de la Peste et se trouve affaiblie par une succession de famines. En tout près de 25 millions de personnes disparaissent, soit le quart de la population européenne de l’époque. En France les pertes atteignent 40% de la population. Le fléau finit par refluer mais la sociéte et l’économie européennes en restent bouleversées à tout jamais. La disparition du féodalisme médiéval en résulte ainsi accélérée, de même que la concentration foncière et par suite le développement de la mécanisation agricole. Dans ses Chroniques des années noires (2002), Kim Stanley Robinson décrit finement une uchronie où l’Occident a été entièrement détruit par la Peste Noire : la Chine et l’Islam se partagent le monde… Acteurs - Actrices o Hugh Burden (1913-1985) La carrière de cet acteur, débutée durant les années 30, se prolonge sur près d’un demi-siècle. En 1938, il intègre l’une des premières émissions de sketchs de la BBC : Light relief. Par la suite, il participera à Z Cars, Public Eye, L’Homme à la Valise, Dr Who, Crown Court… o Collette Wilde est également apparue dans l’épisode Le clan des grenouilles (saison 2). Elle a aussi participé à quelques autres séries (Destination Danger, L’Homme Invisible...). o Raymond Adamson (2005) a joué dans trois épisodes des Avengers : Le décapode (saison 2), Cette grandeur qu’était Rome (saison 3) et L’homme au sommet (saison 6). Il a également participé à un grand nombre de séries, jusqu’à la fin des années 90 (Destination Danger, Emma, Bergerac…). o Kenneth Keeling est également apparu dans l’épisode Monsieur Nounours (saison 2). Il a participé à de nombreuses productions télévisuelles des années 60 et 70 (Crossroads, The Troubleshooters…) tout en tournant régulièrement pour Z-Cars (1962-1973). o Colin Rix (932) est apparu dans une multitude de séries : Crossroads, Le Saint, Public Eye, Dixon of Dock Green, Z Cars, Les Professionnels… À noter que… o Un des grands codes de la série est introduit dans cet épisode. Jusqu’ici absolu partisan du scotch whisky, Steed découvre les joies du Champagne en en buvant en compagnie de sa partenaire. Cette première apparition manque encore de... pétillant et demeure assez anodine. D’ailleurs Cathy Gale ne quittera même pas son microscope pour cela ! Cette petite cérémonie évoluera dans l’avenir et son goût pour le champagne deviendra un identifiant majeur de John Steed. o On associe souvent John Steed à son parapluie-épée du fait du générique de la saison 5. Mais c’est bien dans cet épisode qu’il y aura recours pour la seule et unique fois (49’25’’) ! o D’autres épisodes reprennent le thème de la contagion par défoliant ou virus : The deadly air (saison 1), Les œufs d’or (saison 2) et La poussière qui tue (saison 4). o Pour se déguiser Steed utilise des lunettes, un élément de plus nous rapprochant de la saison 2, Steed et Cathy y ayant déjà eu recours dans les épisodes Mauritius Penny, Les œufs d’or et Inter-crime o Titre provisoire de l’épisode : The glory that was Rome. o Rex Edwards : Cette grandeur qu’était Rome est sa seule participation aux Avengers. Il est surtout remémoré pour sa participation à Dixon of Dock Green (1955-1976), dont il écrivit 37 épisodes. o Kim Mills (1931-2006) a réalisé de nombreux épisodes de diverses séries anglaises des années 60 (Public Eye, Mystery and Imagination, Armchair Theatre…) avant de débuter une carrière de producteur dans les années 70 (Zodiac, The rivals of Sherlock Holmes…). Il a en tout réalisé 10 épisodes des Avengers : Le grand penseur, La boîte à trucs, L’homme dans le miroir, La baleine tueuse (saison 2), Concerto, Mort à la carte, Mort d’un ordonnance, Les sorciers, La grandeur qu’était Rome et Le quadrille des homards (saison 3). Il a eu ainsi l’honneur de conclure chacune de ces deux saisons ! Fiche de Cette grandeur qu'était Rome des sites étrangers : En anglais En flamand
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NE VOUS RETOURNEZ PAS
( DON’T LOOK BEHIND YOU)
Tournage : juillet 1963 Diffusion : ITV, 14 décembre 1963 – 13ème Rue, 7 mai 1998 Scénario : Brian Clemens Réalisation : Peter Hammond Résumé Cathy Gale est invitée par Sir Cavalier Resagne, éminent médiéviste, à séjourner un week-end dans sa propriété retirée du Devon. Il a en effet beaucoup apprécié un article de Cathy. Steed l’accompagne pour le trajet, désirant lui montrer sa nouvelle voiture. Ils sont reçus par Ola, la nièce pour le moins lunatique de Sir Cavalier, qui leur explique que l’historien sera en retard au rendez-vous. Une fois Steed reparti, Ola doit brusquement s’absenter, laissant Cathy seule. Survient alors une succession de faits étranges, dont l’apparition nocturne d’un inquiétant jeune homme, qui vont progressivement plonger Cathy dans la plus terrible angoisse. Soudain le responsable se dévoile, il s’agit de Martin Gundmann, un criminel jadis amoureux de Cathy que celle-ci avait séduit pour permettre son arrestation. Devenu fou et évadé de prison il a conçu cette terrible vengeance. Steed apparaît et neutralise Gundmann au moment où ce dernier allait s’en prendre physiquement à Cathy. Steed avait lu dans la presse que Sir Cavalier était à l’étranger, et fait immédiatement le rapprochement avec l’évasion de Gundmann… CRITIQUES Estuaire44 17 mars 2008 Ne vous retournez pas permet de vérifier, une fois de plus, que Clemens est toujours particulièrement inspiré lorsqu’il s’agit de plonger ses héroïnes dans les pires situations. De ce point de vue, l’original fait largement jeu égal avec sa célèbre copie, Le joker. Dès l’instant où Ola quitte Cathy, cette dernière se trouve plongée dans un authentique cauchemar. Elle n’en sortira plus un seul instant, de même que le spectateur. La trame du récit paraît simple mais également parfaitement maîtrisée par un auteur sachant admirablement doser ses effets et la progression dramatique. On apprécie que Steed demeure totalement absent depuis son départ jusqu’à la scène finale. L’immersion dans cet authentique récit d’épouvante se ressent ainsi plus intensément que dans Le joker, où les apparitions de Steed hachent inutilement l’histoire. Si les deux scènes d’introduction paraissent également saisissantes, une autre excellente idée réside dans une fin abrupte et percutante, non lestée d’un tag humoristique hors de propos ici, venant dénaturer l’arrière-goût laissé au spectateur. Clemens s’impose bien dans cet épisode comme un superbe conteur, connaissant à la perfection l’art difficile de susciter la frayeur. Mais toute cette maîtrise du récit resterait inopérante sans une mise en scène adéquate et là c’est peu dire que nous sommes au spectacle. La caméra très inspirée d’un Peter Hammond à son meilleur niveau sublime réellement les magnifiques décors de Terry Green. Écrasants ou troublants, ceux-ci constituent l’écrin parfait où s’installe l’angoisse, d’autant que les jeux d’ombre et de lumière sont parfaitement évocateurs, malgré une qualité d’image toujours médiocre. La musique de Dankworth renforce elle aussi l’atmosphère étonnamment stressante de l’épisode. La réalisation, âpre et épurée, ne se contente pas d’utiliser de manière optimale les méthodes sûres, mais n’hésite pas également à innover. C’est ainsi que la séquence illustrant les obsessions de Gundmann reste un incroyable déferlement de violence visuelle, d’une inventivité inouïe. Elle permet de mieux appréhender l’effarante folie du personnage et de mieux saisir les visions traduites par les fameux coups de ciseaux. Ce passage survolté, proche d’un surréalisme à la Dali, reste unique dans la série. La mise en scène demeure imaginative durant tout l’épisode, multipliant les angles de vue saisissants ou les excellentes idées (l’inscription sur le mur, la pendule stoppée, la pomme longuement pelée…) Un feu d’artifice vraiment inoubliable ! On apprécie également vivement la scène de la balade en voiture de Steed et Cathy, à la joie communicative. Les paysages extérieurs (une rareté à l’époque), la pimpante automobile et la musique cette fois entraînante de Dankworth concourent à en faire un moment particulièrement enjoué. Les personnages secondaires, peu nombreux, sont également composés avec talent et acuité par Clemens. C’est ainsi que Ola réalise un joli numéro, quoique moins éthéré que celui de son équivalent du Joker. Son pas de deux avec Steed est très plaisant à suivre, surtout quand elle s’amuse avec son parapluie et son chapeau melon ! Malheureusement son départ demeure définitif, on ne sait trop ce qu’elle devient. L’autre Ola semble plus marquante dans le récit. Il en va tout autrement pour le Jeune Homme, qui bénéficie de l’excellente prestation de Kenneth Colley. Ses scènes semblent plus convaincantes et mieux écrites que celles de son homologue de la saison 5. Son idée du message sur le mur, outre qu’il donne son titre à l’épisode, se révèle particulièrement effrayante ! L’épisode nous évite ses tractations avec Ola, éliminant ainsi une péripétie secondaire pour mieux se consacrer à l’essentiel, les émotions de Cathy Gale. Gundmann apparaît aussi perdu dans sa folie que Prendergast, mais Maurice Good rend son personnage plus immédiatement menaçant encore. Son histoire débitée en pelant si minutieusement une pomme glace encore plus le sang que le brillant numéro de Jeffrey. L’épisode évite également ici de nous révéler le pot aux roses, ce qui amplifie l’impact de la révélation du personnage. Le centre de l’épisode demeure cependant bien évidemment Cathy Gale, portée par une Honor Blackman réellement impressionnante. L’atmosphère plus réaliste de la période fait que Cathy Gale semble encore plus effrayée que ne le sera Mrs Peel, aux limites de la pure panique. Le talent de l’actrice et cette violence du sentiment font que le spectateur se sent vraiment en empathie avec Cathy tout au long de l’histoire. Steed apparaît lui très plaisant, bénéficiant de dialogues souvent amusants. On apprécie son apparition soudaine, vécue comme un brusque réveil au moment où le cauchemar devient insoutenable. Néanmoins le personnage demeure périphérique, pour la première fois de la saison. Mais la suprême habilité de cet épisode consiste à distiller le malaise jusque dans la relation entre Steed et Cathy Gale. On avait observé jusqu’ici un certain renforcement de leur amitié, avec moins de crispation, et plus de sympathie exprimée notamment lors des scènes d’appartement faisant leur apparition. Ce processus était habilement parachevé par la scène de la balade en voiture pouvant faire croire à une amitié sans nuages. La chute est d’autant plus dure de voir Cathy s’en prendre à Steed avec véhémence, l’accusant d’avoir laissé tramer tout cela. Steed est en effet coutumier de ce genre de manipulation, et ses dénégations, que l’on devine sincères, ne semblent dès lors pas convaincre totalement sa partenaire. De son côté il ne lui offre guère de paroles de réconfort, s’en tenant à un strict professionnalisme et à un humour détaché que l’absence de tag final ne viendra pas démentir. Bien loin des retrouvailles comme toujours fusionnelles entre Mrs Peel et Steed, l’épisode prend fin en laissant nos héros confrontés aux failles retrouvées de leur amitié, Cathy n’est d’ailleurs guère rassérénée ! On est en droit d’estimer ce dénouement plus fort dramatiquement que l’émotion partagée la main dans la main du Joker. EN BREF : L’épisode n’a pas à rougir de la comparaison avec son célèbre successeur, tant s’en faut. À l’image de Cathy Gale, le spectateur ne sort pas indemne de ce terrifiant voyage dans le domaine de l’épouvante. Ne vous retournez pas demeure le chef-d’œuvre incontestable de cette saison 3 ! VIDÉO Une rencontre particulièrement inquiétante ! INFORMATIONS COMPLÉMENTAIRES
Tournage Continuité o La lumière des spots du studio se reflète dans la vitre de la Roll-Royce (30’40’’) :
Détails o Steed vient d’acquérir une magnifique Lagonda des années 30. Ce n’est toutefois pas la première acquisition de cet amateur de vieilles voitures, car c’est déjà au volant d’une autre Lagonda qu’il arrive à la base militaire de Un traître à Zebra (saison 2). o Sir Cavalier Resagne s’est prétendument rendu à une réunion de l’AHA, Association des Historiens et des Académiciens. Cette organisation est purement fictive ! o La résidence de Sir Cavalier Resagne se situe dans le Devon, près d’Exmoor. Exmoor constitue l’un des plus beaux fleurons de cette ravissante campagne anglaise dont la série nous offrira souvent de superbes aperçus. Situé sur le Devon et le Somerset, Il s’agit d’un des plus anciens et fameux parcs nationaux de Grande-Bretagne. Il s’étend sur près de 700 km² de landes, collines et rivières, ainsi que sur 55 km² de côtes et falaises. La grande variété de ses paysages et de sa flore est très réputée. On comprend pourquoi Cathy et Steed apprécient tant leur balade ! o Le Jeune Homme déclare « On est au pays du Chien des Baskerville » (26’56’’). C’est tout à fait exact, le classique de Conan Doyle (1901) se situant effectivement dans le Devon, à Dartmoor, aujourd’hui autre parc national de la région. Une fameuse adaptation au cinéma de cette grande aventure de Sherlock Holmes et du Dr Watson (1959) réunira deux prestigieux invités des Avengers : Peter Cushing et Christopher Lee. o Schillingstrasse, évoquée par Gundmann, est une importante artère donnant sur la célèbre Alexanderplatz, au cœur de l’ex-Berlin Est. o Steed et Cathy Gale se connaissent depuis au moins 1953 ! o Le magazine contenant l’article de Cathy Gale, concernant l’influence médiévale sur la mode et la décoration, s’intitule Hers, for the fashion wise. o Même si on entend fonctionner son mécanisme, la pendule demeure bloquée à 15h. o Le Jeune Homme prétend être Darryl F. Zanuck (22’25’’). Cet important personnage de l’histoire du cinéma (1902-1979) a produit plus de 200 films tout au long d’une carrière à la longévité exceptionnelle, débutée à l’époque du muet. Il fut également scénariste et réalisateur. Figure majeure des studios hollywoodiens, il participa à la création de la 20th Century Fox (1935) dont il fut longtemps la figure de proue. D’autres grands noms du cinéma sont cités par le Jeune Homme : Alfred Hitchcock, Sofia Loren, Gregory Peck et Brigitte Bardot, déjà pastichée dans Tueurs à gage (saison 2). o Polo : Steed déclare à Cathy Gale s'en aller participer à une partie de polo (12’02’’). Ce sport collectif se joue à cheval, par équipe de quatre. Les cavaliers orientent la balle avec un maillet, en tentant de marquer un but contre l’adversaire. L’origine du Polo remonte à l’Asie antique (Perse, Inde…), les Britanniques créant le premier club dans l’Himalaya en 1859. Le terme « Polo » provient de son équivalent tibétain spo-lo. Introduit en Angleterre à partir de 1860, il remporte un vif succès auprès de la haute société, avant de se répandre en Europe et en Amérique. Le sport professionnel est aujourd’hui dominé par l’Argentine. Steed, par ailleurs joueur émérite de cricket (Méfiez-vous des morts, saison 8, TNA), aura l’occasion de montrer ses dons pour le Polo lors de l’affrontement final de La poussière qui tue (saison 4) ! Acteurs – Actrices o Maurice Good aura réalisé le grand écart, apparaissant dans la première saison de la série (Hunt the man down), comme dans la dernière (Bastion pirate, saison 8, TNA). Entre temps, il joue également dans Ne vous retournez pas mais aussi dans Double personnalité (saison 6). Avant tout comédien de théâtre, il est aperçu dans de nombreuses séries britanniques : Z cars, Dixon of Dock Green, Le Saint, L’Homme à la Valise… o Kenneth Colley (1937) a connu une longue carrière, ininterrompue depuis le début de années 60. Il accède à la célébrité en tant qu’Amiral Plett, promu suite à l’exécution de son prédécesseur par Darth Vader (L’Empire contre-attaque, 1980, Le Retour du Jedi, 1983). Il participe également à l’aventure de Monty Pythons dans La Vie de Brian (1979) et Jabberwocky (1977). Au théâtre il est un acteur shakespearien réputé, tandis qu’il participe à un grand nombre de séries télé : A for Andromeda, Z Cars, Wycliffe, Inspector Morse… o Janine Grey (1942) n’a pas connu de carrière au-delà des années 60. Elle participe néanmoins à diverses séries des deux côtés de l’Atlantique : Destination Danger, Des Agents Très Spéciaux, Ma Sorcière Bien Aimée… À noter que… o La période Cathy Gale reste décidemment plus ancrée dans le réel : là où Mrs Peel écoute un disque très romantique, Cathy capte à la radio le bulletin d’information ! o Après la tueuse professionnelle Hilda Stern (Inter-crime, saison 2) et avant le diabolique Docteur Storm (Dans sept jours, le déluge, saison 4) ou le Baron Von Orlak (Le legs, saison 6), Martin Gundmann perpétue la tradition peu germanophile de la série. o L’épisode Le joker (saison 5) sera un remake presque identique de Ne vous retournez pas. o Les armures médiévales reviennent fréquemment dans la série, jusqu’à constituer un élément majeur du générique de la saison 6. La ceinture de chasteté évoquée par Steed sera employée sur Mrs Peel dans Le village de la Mort (saison 5), épisode où les deux Avengers se retrouveront coiffés d’un heaume particulièrement rétif ! o Peter Hammond (1923-2011) est une figure importante de la série car il a réalisé pas moins de 19 épisodes, durant les saisons 1 (neuf épisodes, dont Passage à tabac), 2 (Warlock, Le point de mire, Mort d’un grand danois, Les œufs d’or, La loi du silence) et 3 (Plaidoirie pour un meurtre, La toison d’or, Ne vous retournez pas, Le piège à rats idéal, Seconde vue). Il a participé à de nombreuses autres séries (Rumpole of The Bailey, Shades of greene…). Plus récemment il a tourné neuf épisodes du Sherlock Holmes de Jeremy Brett. o Terry Green, concepteur de décors, interviendra dans sept épisodes de la saison 2 (Mission à Montréal, La trahison, Warlock, le décapode, Mr Teddy Bear , Un traître à Zébra, La naine blanche) et deux de la saison 3 (Ne vous retournez pas, Seconde vue). Ses créations seront toujours de bonne facture, voire excellente. Elles apporteront un attrait supplémentaire à ces épisodes, particulièrement crucial pour la série au moment où celle-ci est tournée quasi exclusivement en décors intérieurs, aux studios de Teddington. Fiche de Ne vous retournez pas des sites étrangers : En anglais En espagnol
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L’HOMME AUX DEUX OMBRES
( MAN WITH TWO SHADOWS )
Tournage : juin 1963 Diffusion : ITV, 12 octobre 1963 – 13ème Rue, 13 décembre 1997 Scénario : James Mitchell Réalisation : Don Leaver Résumé Un agent double récupéré après avoir été rendu fou par un lavage de cerveau, révèle à Steed et à son supérieur Charles que l’ennemi à mis au point une parfaite technique de substitution de personnages clés du pays, remplacés par de véritables doubles : chirurgie plastique et connaissance approfondie du sujet. Les échanges, en fait les assassinats des victimes par leurs propres doubles, ont lieu dans un centre de vacances. Steed et Mrs Gale se rendent sur place, mais très vite des doutes apparaissent : Steed est-il vraiment Steed ? En cas contraire Cathy Gale reçoit l’ordre de le neutraliser ! CRITIQUES Estuaire44 5 mars 2008
Certes cet aspect demeure relativement mineur, la technique usitée demeurant aux confins de la Science-Fiction au lieu d'y plonger totalement comme dans Qui suis-je ? ou Mais qui est Steed ?. Tout de même, en visionnant l'épisode, on éprouve réellement le sentiment d'assister à un basculement des Avengers, L'homme aux deux ombres symbolisant le carrefour de cette série aux deux périodes. On ne peut que s'en réjouir, cette ouverture sur de prometteurs territoires inexplorés apportant un sang neuf revigorant face aux histoires parois poussiéreuses du passé. Certes, du chemin reste à parcourir, mais l'impulsion fondamentale est bien là. L'intrigue sait à merveille jouer des diverses potentialités du thème des doubles et du trouble que suscite celui-ci. La tension dramatique demeure soutenue tout du long, la paranoïa distillée par les Envahisseurs dissimulés étant ressentie avec un rare impact. L'épisode bénéficie également de dialogues particulièrement brillants et incisifs. « Fun, I shot myself. Now I know how I look like dead » déclare ainsi Steed à Cathy ! L'homme aux deux ombres apparaît également comme une heureuse rencontre, le meilleur scénario de Mitchell s'alliant à une des mises en scène les plus inspirées de Leaver. Celle-ci accumule en effet les idées audacieuses, comme le combat musical de Cathy Gale ou l'apparition en surimpression de Borowski. La réalisation s'avère alerte, les angles de vue choisis soutiennent admirablement la paranoïa de l'épisode. Si la qualité de l'image (comme du son) demeure bien médiocre, les décors apparaissent magnifiques, que ce soit l'asile de fous sinistre à souhait ou le domaine viennois du camp de vacances. Ce paradis artificiel constitue l'écrin idéal pour le théâtre d'ombres de l'épisode, accentuant efficacement l'impression d'étrange irréalité de l'histoire. En ce sens, l'absence d'extérieur ne dérange pas, bien au contraire. Les personnages secondaires se voient dominés par l'incroyable performance de Terence Lodge, dans le rôle de Borowski. L'effrayante schizophrénie de ce dernier, bien plus extrême et inquiétante que celle du Thyssen de Remontons le temps, constitue une plongée dans l'abîme contribuant puissamment à l'angoisse installée par l'épisode. L'image d'un Borowski délirant alors que Cathy et Charles écoutent sa confession demeure particulièrement impressionnante et confine au film d'épouvante. On apprécie le clin d'œil jouxtant un homme à la personnalité multiple aux différents exemplaires d'un même individu. Borowski représente également un contrepoint sinistre aux futurs excentriques qui feront les riches heures de la série, la noirceur sans nom de l'authentique folie s'opposant à la pétillante fantaisie de ces derniers. Le malheureux dément s'impose comme une des figures les plus inoubliables de la saison. Les autres personnages secondaires, quoique davantage anecdotiques, demeurent fort plaisants. Les différents doubles s'avèrent tous particulièrement rusés et entreprenants, parfaitement crédibles en agents d'élite de l'ennemi. Si la sympathique Julie peut sembler plus effacée, on apprécie ses conversations amusantes ou touchantes avec Cathy Gale. Charles reste par contre décevant car manquant singulièrement de personnalité. Son atonie prononcée fait sincèrement regretter le pittoresque bourru de One-Ten. Le double de Steed porte, lui, à son paroxysme l'atmosphère d'étrangeté de l'épisode. L'effet est garanti, d'autant que Macnee sait donner une vraie profondeur à son personnage et à la fascination qu'éprouve celui-ci envers son modèle. On ne peut que regretter de voir le couperet tomber aussi vite sur ce personnage autrement plus troublant que le crapuleux Basile de Qui suis-je?. L'impression d'assister à un début d'infléchissement majeur du cours de la série se retrouve particulièrement chez Steed. En effet celui-ci apparaît clairement comme l'homme à deux visages de l'épisode. Rarement son côté homme de main, provenant des débuts de la série, aura été aussi violemment exprimé que lors de son brutal et éprouvant interrogatoire de Borowski. Dans le reste de l'épisode il se montre enjoué et spirituel, pétillant d'humour avec Mrs Gale... Cathy paraît égale à elle-même, forte et affirmée, mais aussi profondément humaine lors de ses discussions avec Julie. Une dose de fantaisie lui est également insufflée par un style vestimentaire plus haut en couleurs que coutume et bien entendu par son combat mené au son d'une valse ! Elle doit de plus arborer sa coiffure la plus hideuse de la série ! Mais c'est surtout dans la relation les unissant que cet épisode apparaît comme un pont jeté entre les deux âges de la série. En effet, si Cathy continue à distiller ses piques habituelles à son partenaire (« Cook it and see » lui lance-t-elle quand il s'enquiert du petit-déjeuner), l'épisode laisse entrevoir, d'une manière totalement inédite, des rapports très similaires à ceux qui uniront plus tard Steed à Mrs Peel. Si nos héros apparaissent très intimes, nous découvrons, éberlués, une Mrs Gale très à l'aise en sous-vêtements devant un Steed n'en perdant visiblement pas une miette... Steed glisse également un petit mot très mystérieux à l'oreille de Cathy, celle-ci éclatant de rire comme le fera Emma Peel dans Ne m'oubliez pas !. EN BREF : En plus d'une palpitante intrigue aux confins de l'espionnage et du surnaturel, "L'homme aux deux ombres" se révèle prophétique quant aux suites de la série. Le pathétique Borowski demeure l'un des personnages les plus inoubliables de la saison ! VIDÉO INFORMATIONS COMPLÉMENTAIRES
Tournage Continuité o Alors que le la tête de Gordon apparaît posée sur le lit lors de son assassinat (2’19’’), à la fin de la scène (3’25’’) elle en dépasse largement. De plus la position des bras a changé : o L’image tressaute nettement quand Steed et Charles interrogent Borowski (5’35’’) : o Le sous-titrage commet un joli pléonasme en traduisant Old Vienna par « la Vienne autrichienne » (36’38’’) : Détails o Steed fera également une déclaration au creux de l’oreille de Mrs Peel dans Ne m’oubliez pas (saison 6). Il provoquera là aussi un grand éclat de rire… o Steed semble être un grand amateur des Aventures de Tintin et Milou ! Nous le voyons ici lire Tintin in Tibet (21’32’’). Dans La toison d’or (saison 3) il lit Tintin au pays de l’or noir (traduit en Anglais seulement en 1972), dans Le retour du traître (saison 3) ce sera The secret of The Unicorn et dans Clowneries (saison 6) Le Lotus Bleu encore en Français. Ce dernier ouvrage n’a effectivement été traduit qu’en 1983 ! o Cathy porte la même tenue d’inspiration XVIIIe siècle que lors de l’épisode Concerto. o Steed déclare qu’il ne fume pas, alors qu'on l’a vu régulièrement user de cigarettes voire de cigares par le passé. L’auteur voudrait-il déjà semer le trouble sur Steed ? o Charles réapparaîtra dans l’épisode Lavage de cerveau, cette même saison. o Le regard libidineux que Steed lance à Cathy Gale en petite tenue montre bien le caractère égrillard du Steed de l’époque. On se souvient de ses approches très directes de la saison 2 (Warlock, Monsieur Nounours…). Devenu un gentleman autrement policé en compagnie de Mrs Peel, la vision des épaules dénudées de cette dernière le choquera au point de devoir se servir une bonne rasade de cocktail ! (Les chevaliers de la mort, saison 4). Même confronté au danger, il tiquera également devant la tenue très moulante de Purdey (Le repaire de l’aigle, saison 7, TNA). o Le double de Steed, admiratif de son modèle, lui reconnaît toutefois la vanité comme défaut, ce que Cathy Gale ne conteste pas dans Le cocon. Steed se fait d’ailleurs démasquer ici pour en avoir trop fait… o Nous apprenons que Steed a autrefois été capturé par l’ennemi. Soumis à la torture, il parvient à s’échapper au bout de quatre jours. o Paul Whitsun-Jones passe en Français pour évoquer le Château-Margot, il en ira de même concernant la gastronomie dans Avec vue imprenable (saison 4). o Joseph, un oncle de Cathy Gale vivant à Rye, possède un chien nommé Sam, mort récemment. Rye est une ville côtière du East Sussex. o La musique accompagnant le combat de Cathy Gale est Le beau Danube Bleu, la plus célèbre des valses viennoises composées par Johann Strauss (1867). Devenue l'un des symboles les plus fameux de la Vienne impériale, elle est interprétée chaque année lors du célèbre Concert du Nouvel An de la capitale autrichienne. Elle est également reprise par Stanley Kubrick dans 2001, Odyssée de l'espace (1968) et apparaît à de multiples reprises dans la culture populaire. o Steed fait référence à Cap Canaveral (20’00’’). Ce terme désigne le complexe de lancement des fusées et navettes de la NASA, bâti en 1959 sur le Cap Canaveral (Floride) pour limiter les risques de catastrophe en cas de chute des fusées lors du décollage. Steed a failli être inexact car le site change de nom le 20 décembre 1963, pour devenir le Centre Spatial Kennedy, en hommage au Président américain récemment assassiné. Le terme de Cap Canaveral demeure néanmoins fréquemment utilisé dans le langage courant. o Le Château-Margot est effectivement un Premier grand cru, soit l’un des vins de Bordeaux les plus prestigieux. Seuls six domaines peuvent se prévaloir de cette appellation particulièrement distinguée. Le château a été construit en 1810, dans le Médoc. 1953 demeure bien considéré comme l’un des meilleurs millésimes, mais les connaisseurs estiment qu’il est désormais temps de le boire. Le millésime le plus fameux depuis 1900 reste cependant 1961, son merveilleux bouquet étant jugé comme véritablement unique. 1961 voit aussi la naissance des Avengers, un grand cru donc ! o « Quis custodiet ipsos custodies ? » récite l’érudite Cathy Gale (33’55’’) [Qui gardera les gardes ?]. Il s’agit d’une citation latine classique du poète romain Juvénal, issue de ses Satires (fin deuxième siècle). Juvénal, observateur caustique et acerbe de son temps, demeure l’auteur de célèbres citations encore actuelles comme Panem et Circenses, "Du pain et des jeux". Quis custodiet ipsos custodies ? interroge sur les garde-fous à imposer aux gardiens de l’ordre public dans une démocratie, en s’inspirant d’un célèbre dialogue entre Platon et Socrate (La République). o Cathy Gale évoque le Doppelgänger (11’11’’), « sosie » en Allemand. Il s’agit d’une créature surnaturelle du folklore germanique, incarnant le double maléfique de sa victime. Le voir signifie une mort prochaine, comme le découvre Gordon au début de l’épisode. Le titre L’homme aux deux ombres s’y rapporte également, ce double spectral apparaissant d’abord comme une ombre, avant de se dévoiler. Les doppelgängers sont devenus des figures classiques de la littérature fantastique, repris notamment par Poe et Maupassant. Notons également que l’excellent site Avengers Forever de David K. Smith utilise ce terme pour désigner les acteurs ayant joué dans plusieurs épisodes de la série ! o Holiday camps: Ces « camps de vacances » sont des loisirs très populaires en Grande-Bretagne, ne devant pas être confondues avec les campings. En effet, il s’agit ici de chalets répartis autour d’espaces communs (salle de danse, cinéma, terrains de sports, restaurants, crèches…). Billy Butlin crée le premier véritable Holiday camp en 1936. Ses établissements, en concurrence avec Pontin et Warners, connaissent un grand succès dans tout le pays des années 50 jusqu’au milieu des années 70. Durant les années 80 les Holiday camps subissent un reflux, du fait du développement du tourisme de voyage et d’une image dépassée. Depuis les années 90 ils connaissent de nouveau le succès, grâce à une amélioration du standing des établissements et à une offre tournée vers les jeunes ménages. Le succès des Center Parks en fournit un bel exemple, s’étendant même en France ! Acteurs – Actrices o Paul Whitsun-Jones (1923-1974) a tourné dans trois autres épisodes de la série : Lavage de cerveau (saison 3), Avec vue imprenable (saison 4), Brouillard (saison 6). Ses apparitions dans The Avengers résument parfaitement sa carrière. Il a surtout tourné pour la télévision dans les séries Ivanhoé, Le Saint (quatre épisodes), Département S (deux épisodes) et il joue le rôle d'un inspecteur de police français dans un épisode d'Amicalement Vôtre (La danseuse). Il est décédé suite à une crise d'appendicite. o Terence Lodge apparaît également dans l’épisode Lavage de cerveau (saison 3). Il participe à de nombreuses séries (Jason King, Softly Softly, Le Baron, Z Cars…) mais demeure surtout dans les mémoires pour son rôle de Moss dans Doctor Who, Planet of Spiders (1974). o Geoffrey Palmer (1927) joue dans trois autres épisodes : Dance with death (saison 1), Combustible 23 (saison 2) et Dans sept jours le déluge (saison 4). Après des débuts au théâtre, il réalise une superbe carrière à la télévision (Police Surgeon, Gideao’s way, Le Baron…). Il est également apparu au cinéma où il fut notamment l’Amiral Roebuck s’opposant en termes peu galants à M, dans Demain ne meurt jamais (1997). Encore actif aujourd’hui, ses rôles lui ont valu d’être élevé à la dignité d’Officier de l’Ordre de l’Empire Britannique en 2004. o George Little a participé à de très nombreuses séries : Le Saint, Doctor Who, Z Cars, Emmerdale, Les Professionnels... Dernièrement il a tenu le rôle récurrent de Ricker dans Poirot et est apparu dans Femme$ de footballeurs. Il joue également dans l’épisode Tueurs à gage (saison 2). Il est le père de la célèbre violoniste anglaise Tasmin Little. o Douglas Robinson a participé à trois épisodes des Avengers, Le décapode (saison 2), L’homme aux deux ombres et Esprit de corps (saison 3), mais n’a fait ultérieurement que quelques apparitions, dont le rôle d’Euphemus dans Jason et les Argonautes (1963). À noter que… o Des enfants sont aperçus parmi les clients du Holiday camp (19’47’’). De telles apparitions demeurent très rares tout au long de la série. Tout au plus peut-on citer le jeune acheteur de timbres de Mauritius Penny (saison 2), un enfant avec une sucette dans Dans sept jours, le déluge (saison 4), la petite fille vénale de L’homme au sommet (saison 6) et les différents enfants rencontrés par Irwin Gunner dans Comment attraper un rat (saison 7, TNA). o Le thème des doubles revient régulièrement dans la série, avec des modus operandi différents : ici chirurgie esthétique traditionnelle et assimilation du personnage, sosie naturel (Un Steed de trop, saison 4), échange des personnalités (Qui suis-je ?, saison 5), remodelage du visage par « chirurgie plastique instantanée » (Mais qui est Steed ?, saison 6), tandis que Visages (saison 7, TNA) boucle la boucle en apparaissant comme un quasi remake de L’homme aux deux ombres. Chaque époque des Avengers aura donc eu son épisode sur le sujet, qui apparaît ainsi comme un authentique fil rouge de la série ! o Don Leaver (1929) mettra en scène 20 épisodes des Avengers, majoritairement dans les saisons 1 et 2. Ses réalisations se révéleront souvent atones et assez plates, à la considérable exception du fameux L’héritage diabolique (saison 4). o James Mitchell (1926-2002) a écrit cinq épisodes : Death on the sleepway, Kill the King (saison 1), L’argile immortelle, L’école des traîtres (saison 2) et L’homme aux deux ombres (saison 3). Il a également participé à d’autres séries (Z Cars, Callan…) Fiche de L'homme aux deux ombres des sites étrangers : En anglais En espagnol
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MORT À LA CARTE
( DEATH A LA CARTE
Tournage : juin 1963 Diffusion : ITV, 21 décembre 1963 – 13ème Rue, 14 mai 1998 Scénario : John Lucarotti Réalisation : Kim Mills Résumé L’émir Akaba, dirigeant d’un important pays producteur de pétrole et allié de la Grande-Bretagne, se rend à Londres. Gravement malade, il vient pour y être examiné par un éminent cardiologue. Un complot se noue parmi ses proches pour qu’il soit empoisonné par des champignons contenus dans les fastueux plats proposés par le palace où il réside. Steed, sous une couverture de cuisinier, Mrs Gale comme employée de l’hôtel, assurent sa protection et tentent de déjouer les plans des assassins alors même que l’émir décède de mort naturelle. CRITIQUES Estuaire44 29 février 2008
Le principal défaut de l’épisode réside dans son intrigue, tant celle-ci paraît tourner en rond tout du long. Les tenants et aboutissants nous sont tous connus dès le départ, aucun élément nouveau ne venant perturber ces allées et venues en cuisine d’un faible intérêt et très répétitives. Le suspense demeure totalement absent et les indigentes et artificielles péripéties autour des pérégrinations des champignons ne suffisent pas à capter l’intérêt du spectateur. De plus, l’épisode voit refleurir les bavardages oiseux si présents dans la saison 2. Les prises de bec entre cuisiniers, d’abord distrayantes, lassent rapidement par leur répétitivité. On note toutefois un tag réellement amusant, où après ce défilé ininterrompu de haute cuisine française et italienne (voire espagnole !), nos héros dînent d’un fish and chips aussi simple que typiquement anglais ! Un sentiment d’enfermement naît de cette action circonscrite à deux décors, les cuisines et la suite de l’émir, d’autant qu’ils ne paraissent guère exceptionnels. La mise en scène manque ainsi d’espace pour se développer, mais aussi d’inventivité. Kim Mills se limite à un registre classique, certes efficace, mais sans panache. On décèle cependant deux moments très réussis : un magnifique insert avec une vue circulaire de Londres prise à une hauteur époustouflante et surtout la spectaculaire scène d’action montrant Steed grimper sur le toit. Cette très habile utilisation du décor tranche singulièrement avec le manque d’inspiration et de relief du reste de l’épisode. Heureusement les personnages viennent au secours de l’épisode, visiblement mieux écrits que l’intrigue. Si les vociférations perpétuelles et l’improbable accent italien d’Umberto lassent très vite, on reste par contre très amusé par les expressions et l’accent français délicieusement caricatural de Gordon Rollings. Ken Parry apporte toute sa rondeur et sa bonhomie à Arbuthnot. Voir celui-ci de plus en plus dépassé par les événements demeure amusant. La pimpante, venimeuse et peu motivée Josie apparaît magnifiquement croquée, Coral Atkins est piquante à souhait ! Mellor compose un traître élégant et sournois dans la grande tradition du genre (excellent Robert James), tandis que l’émir demeure assez caricatural. Mort à la carte présente également l’avantage de laisser… carte libre à Steed. Dans une composition finalement assez proche du Monsieur Gourmet de Avec vue imprenable (saison 4), il se révèle excellent, nous régalant par sa fantaisie et sa joie de vivre. Il nous fait partager avec entrain sa passion pour la gastronomie française. Le voir vanter les mérites du Faisan à la Languedocienne reste un grand moment ! Patrick Macnee brille particulièrement dans cette partie et joue avec une rare assurance. L’épisode lui doit d’éviter la catastrophe. Convaincant en équilibriste, sa performance laisse par contre franchement à désirer lors du combat. L’absence de cascadeurs empêche une doublure trop voyante mais diminue nettement l’impact de la scène, malgré la belle énergie de l’interprète. Carhy Gale se pare d’une coiffure aussi inédite que piquante, et montre beaucoup de charme tout au long d’un épisode où elle a de nouveau l’occasion de revêtir une de ces robes de soirée lui seyant à merveille. Son rôle apparaît tout de même moins divertissant que celui de Steed. Malheureusement elle ne nous offre aucune scène de bagarre (hormis une simple clef de bras), alors même que Honor Blackman s’y affirme régulièrement plus à son affaire que Macnee. Surtout les Avengers n’ont que très peu de scènes en commun, celles-ci se révèlant essentiellement fonctionnelles et rarement amusantes. EN BREF : Le plat du jour paraît sans saveur, même si encadré de quelques mignardises gouleyantes. Les bavardages allongent la sauce et l’absence de fumet rappelle les brouets parfois bien fades de la saison 2. Heureusement, Steed nous régale d’un succulent numéro ! VIDÉO INFORMATIONS COMPLÉMENTAIRES
Tournage Continuité o La caméra heurte la table sur laquelle se trouve le seau à champagne, faisant sauter celui-ci avec bruit (10’38’’). o De nouveau les sous-titres indiquent Mademoiselle Gale. Détails o De nombreux mots français ponctuent cet épisode dédié à la haute cuisine : Gourmet, Chef des viandes, Bœuf bourguignon, Et voila, Exactement, Bouillabaisse, Sole à la Normande, Chefs, Faisan à la Languedocienne, Merci Monsieur, Crêpe Suzette, Sole bonne ferme, Filet mignon, Quel désastre… Le plus étonnant demeure tout de même Saloperie ! , d’ailleurs prononcé par le seul personnage authentiquement français ! o Le faisan à la Languedocienne est effectivement une recette classique : découpé à cru et revenu avec un hachis de jambon cru, carottes, oignons et céleri, saupoudré de farine, et mitonné dans un fond de vin rouge corsé. o Le Chevalier-Montrachet est un grand cru blanc sec de Bourgogne (Côte de Beaune). Ces vignes prestigieuses ont effectivement été plantées en 1952. o L'amanite phalloïde est en effet l'un des champignons les plus toxiques. Il tue en 6 à 16 jours par destruction du foie et des reins. Aucun antidote efficace à coup sûr n'existe encore aujourd'hui, les traitements actuels ne faisant qu'augmenter les chances de survie. La toxicité ne disparaît pas par cuisson, congélation ou séchage. L'amanite phalloïde a servi à la majorité des assassinats de personnages historiques par empoisonnement. o Fish and Chips: Plat typiquement britannique mais répandu dans tout le Commonwealth, il se compose d’un poisson frit dans la pâte et de frites. Principalement consommé en emporté, il est également proposé sous des formes plus élaborées dans de nombreux restaurants londoniens spécialisés. Le type de poisson et les assaisonnements varient selon les contrées. Le Fish and chips aurait été introduit par les Portugais au XVIIe siècle. Le développement de la pêche en Mer du Nord et de la logistique le rendent accessible aux classes populaires au XIXe siècle. Durant la Guerre, il est le seul plat non soumis à rationnement ! Aujourd’hui son succès doit principalement à sa praticité et à son moindre apport calorique face aux autres produits de restauration rapide. Il est devenu partie intégrante de la culture anglaise, ainsi Dickens en décrit-il la recette dans son Conte des deux cités (1859). Le Neuvième Docteur et Rose Tyler, de retour à Londres après avoir assisté à la Fin du Monde, vont vite manger un Fish and Chips pour se remonter le moral et sentir la ville bien vivante ! (Docteur Who, La Fin du Monde, 2005). Acteurs – Actrices o Gordon Rollings (1926-1985) a connu une carrière atypique. Il débute dans l’animation radio en Israël, puis exerce en tant que clown au Cirque Medrano de Paris. Malgré quelques rôles au théâtre et au cinéma, il se fait surtout connaître à la télévision (Z Cars, Coronation Street, Amicalement Vôtre…). En 1964 il devient le premier présentateur de Play School, l’émission pour enfants de la BBC, à laquelle participera également Julie Stevens. Il gagne sur le tard une très grande popularité dans les publicités pour John Smith’s Bitter, où il apparaît en compagnie d’un petit chien. o Valentino Musetti est apparu dans un total impressionnant de cinq épisodes des Avengers : Le décapode (saison 2), Mort à la carte, Le marchand de secrets, Le retour du traître et Le quadrille des homards (saison 3). Dans Le décapode il est par erreur crédité sous le prénom Valentine ! Il mène une double carrière comme acteur (Doctor Who, Cosmos 1999, Mission Casse-Cou, Batman…) et cascadeur (Amsterdamned, Alien, plusieurs James Bond…). o Ken Parry (1930-2007) participe également à l’épisode Du miel pour le Prince (saison 4). Il est une figure régulière des séries anglaises (Z cars, Thriller, Coronation Street, Dixon of Dock Green…). Pressenti pour le rôle de Mère-Grand, il était indisponible lors du tournage de l’épisode Ne m’oubliez pas (saison 6), où le personnage fait son apparition. Le rôle échut à Patrick Newell. (Merci à Denis pour cette information) o Robert James (1924-2004) était un acteur écossais talentueux qui a œuvré pendant cinq décennies, que ce soit au théâtre, à la télévision ou au cinéma. Il faisait autorité dans la profession. Il a tourné dans deux autres épisodes de la série : Mort à la carte de la saison trois et Clowneries de la saison six. Il a fait une apparition remarquée dans Dr Who et a tourné dans Les Professionnels et Taggart. Il est décédé de la maladie d'Alzheimer. o Coral Atkins a joué dans Dixon of Dock Green, Z Cars, Softly-Softly, Callam, Emmerdale… Elle demeure principalement connue pour son rôle de Sheila Ashton dans la mini série de grand renom Family at war (1974). Sensibilisée à l’enfance malheureuse par ce rôle, elle abandonne sa carrière pour se consacrer à l’accueil des enfants victimes de violences ou d’abus. À noter que… o Le premier titre retenu pour l’épisode était : Fricassee of death. o De grandes similitudes existent entre cet épisode et Du miel pour le Prince (saison 4) où Steed et Mrs Peel sauvent le Prince Ali d’un complot fomenté par un proche. On y retrouve d’ailleurs Ken Parry ! Si le pétrole en est encore l’enjeu, l’histoire s’y déroule avec considérablement plus d’humour et de fantaisie. On imagine effectivement mal Cathy Gale dans la danse aux sept voiles… o Le collier de breloques de Josie (13’19’) évoque nettement celui des tueuses de Comment réussir un assassinat ? (saison 4). o John Lucarotti (1926-1994) a écrit cinq épisodes des Avengers : The far-distant dead (saison 1), La baleine tueuse (saison 2), Mort à la carte, L’éléphant blanc (saison 3) et Le fantôme du château De’Ath (saison 4). D’origine canadienne, il partage sa carrière entre ce pays et l’Angleterre. Il est notamment connu pour sa participation à The Troubleshooters (10 épisodes, 1965-1969) et à Dr Who (15 épisodes, 1964-1966). Parlant Français, il travaille également pour la télévision française (Faites entrer M. Ariman, 1974). o Kim Mills (1931-2006) a réalisé de nombreux épisodes de diverses séries anglaises des années 60 (Public Eye, Mystery and Imagination, Armchair Theatre…) avant de débuter une carrière de producteur dans les années 70 (Zodiac, The rivals of Sherlock Holmes…). Il a en tout réalisé 10 épisodes des Avengers : Le grand penseur, La boîte à trucs, L’homme dans le miroir, La baleine tueuse (saison 2), Concerto, Mort à la carte, Mort d’un ordonnance, Les sorciers, La grandeur qu’était Rome et Le quadrille des homards (saison 3). Il a eu ainsi l’honneur de conclure chacune de ces deux saisons ! Fiche de Mort à la carte des sites étrangers : En anglais En flamand
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