LE CINQ NOVEMBRE
( NOVEMBER FIVE)
Tournage : septembre 1963 Diffusion : ITV, 2 novembre 1963 – 13ème Rue, 16 avril 1998 Scénario : Eric Paice Réalisation : Bill Bain Résumé Dyter, nouvellement élu à la Chambre des Communes, est abattu durant la proclamation des résultats. Il s'apprêtait à révéler un immense scandale, le vol d'une ogive nucléaire, tenu secret par le gouvernement. Arthur Dove, député de l'Opposition, et le Major Swinburne, de la Majorité, réunis par Mark St. John, leur conseiller en communication, s'entendent pour exploiter l'affaire dans leur intérêt politicien. Steed et Cathy Gale mènent l'enquête, alors qu'une colossale demande de rançon est transmise au Gouvernement. Ils découvrent que St. John est mêlé au complot, mais une frange extrémiste du groupe abat ce dernier ainsi que le Major. Ces conjurés, stipendiés par une puissance étrangère, désirent commettre un immense attentat au Parlement et capturent Dove ainsi que son épouse. Ils sont dirigés par un Dyter ressuscité, dont l'assassinat était une imposture et qui tire les ficelles depuis le commencement. Les Avengers parviennent de justesse à neutraliser les malfaiteurs et à récupérer l'ogive. CRITIQUES Estuaire44 19 avril 2008 Le Cinq Novembre détonne singulièrement par l’écart entre les prétentions affichées et l’insigne faiblesse du résultat. En effet le généralement très habile Eric Paice cède ici excessivement à la tentation de vouloir trop en faire. Il tente d’entremêler une intrigue de polar et une description critique des mœurs politiques anglaises mais, étouffé par le trop plein, échoue à développer correctement ces deux tronçons d’une histoire trop ambitieuse. Le versant espionnage paraît totalement invraisemblable, accumulant facilités et trous béants dans le développement de l’intrigue. Il reste particulièrement pénible de voir s’accumuler les rebondissements de pacotille dans un salmigondis verbeux. La dimension politique de l’épisode semble certes plus intéressante mais demeure trop schématique. Elle souffre d’un manque d’acuité dans le portrait de personnages trop vite esquissés et réduits à de simples silhouettes. La satire constitue un art difficile, exigeant singulièrement plus de mordant que n’en recèle ce petit jeu de dupes. Finalement, au lieu de s’insérer harmonieusement l’un dans l’autre en suscitant une véritable dynamique, les deux segments s’étouffent mutuellement. Hésitant par trop entre deux genres, l’épisode perd tout impact. Le vaste projet se traduit finalement par une succession quasi ininterrompue de bavardages sans piquant ni relief, rappelant les moments les plus soporifiques de la saison 2. Un des plus graves défauts de l’épisode réside dans la faiblesse de ses personnages. On souffre réellement en observant Iris Russel réduite à quelques postures vaines et caricaturales. De fait Fiona subit le même sort que ses acolytes : tous se voient restreints à leur plus simple expression, ne servant que de vague utilité à l’intrigue. Aucun ne dégage la moindre particularité, personnalité ou saveur. De plus l’interprétation demeure relativement atone, bien en deçà des enthousiasmants numéros d’acteurs dont la série bénéficie si souvent. Seul le couple Dove semble échapper quelque peu à la grisaille générale. La très sympathique Mme Dove campe une « Madame Sans Gêne » alerte et vive d’esprit, dont la connivence avec Catherine Gale, autre femme non soumise à son milieu, ne surprend guère. Arthur Dove incarne l’aspect le plus intéressant de l’épisode, la satire politique, entre profession de foi altruiste et basses manœuvres. Dans le trop plein de cette histoire, il bénéficie malgré tout d’espace pour développer sa personnalité, comme lors du dîner avec Cathy, une des scènes les mieux écrites de l’épisode. Tout cela demeure cependant assez anodin et sans panache, échouant à sortir l’épisode de sa verbeuse léthargie. On pourrait malheureusement en dire autant de nos Avengers ! Leur relation apparaît presque totalement aseptisée : envolées les prises de bec savoureuses, réduits quasi à néant les irrésistibles moments d’humour de Steed (hormis le passage passablement ridicule du masque : s’il s’agit d’une allégorie sur l’hypocrisie du politique, elle semble pour le moins pesante). On pourrait pratiquement considérer que nous sommes face à un quelconque duo d’agents secrets interchangeables, bien loin de nos Avengers ! Steed ne force guère son talent et, hormis le papotage distrayant avec les charmantes vieilles dames se révélant des espionnes, n’a guère de scènes fortes à se mettre sous la dent. Cathy Gale s’en sort un peu mieux, grâce à sa relation avec les Dove, mais sa prestation semble tout de même moins flamboyante que par ailleurs. Patrick Macnee et Honor Blackman persistent à demeurer impeccables, on ne peut s’empêcher d’admirer leur professionnalisme. Pour autant l’épisode ne manque pas d’atouts lui permettant de maintenir un minimum d’intérêt chez le spectateur. C’est ainsi que Bill Bain ne se montre pas avare d’efforts pour animer les bavardages ineptes qu’il doit mettre en scène. On apprécie ses méritoires tentatives : caméra mobile, vues plongeantes, champ contrechamps efficaces se succèdent et apportent un souffle de vie au marasme de l’épisode. Malheureusement, cela ne suffit pas à relancer l’ensemble mais empêche toutefois l’ennui de régner sans partage. Néanmoins force est de constater que cet élément crucial que constituent les combats se résume ici à quelques figures rapidement expédiées et à une fusillade assez dérisoire (dans la tradition encore une fois de la saison 2). Le tout demeure bien brouillon et la déception se ressent d’autant plus fortement que l’on était en droit d’attendre beaucoup de la rencontre entre le spécialiste des arts martiaux Frank Maher et Honor Blackman. Le comble est atteint lors de l’affrontement final, où l’imposant Farmer se voit mettre hors de combat par… Mrs Dove, tandis que Cathy maîtrise instantanément Fiona. Le feu d’artifice entrevu se révèle un vulgaire feu de paille ! La musique de Dankworth se montre percutante, même si déjà entendue ailleurs. Le meilleur de l’épisode réside finalement dans les somptueux décors finement ornés de Douglas James. Le Vestibule Central de Westminster, précédé par un magnifique insert du Palais, se révèle particulièrement impressionnant et restitue admirablement la majesté unique du lieu. Le bureau de St. John s’impose lui comme un admirable témoignage de l’air du temps et des tendances graphiques de l’époque. Sa riche décoration et ses multiples portes font merveille. Tradition britannique et grand vent du modernisme, les piliers de la série apparaissent ainsi superbement évoqués ! La salle de gymnastique s’agence parfaitement et jouit d’un vrai luxe d’accessoires. Le succès aidant, il devient manifeste que la série bénéficie de budgets plus en rapport avec son potentiel, cela reste la meilleure nouvelle du Cinq Novembre ! EN BREF : Le décalage existant entre les ambitions initiales de l’auteur et le verbiage ennuyeux en résultant se révèle dévastateur pour Le cinq novembre. Heureusement, les magnifiques décors et une réalisation alerte entretiennent l’intérêt du spectateur. VIDÉO INFORMATIONS COMPLÉMENTAIRES
Tournage Continuité o Lors de l’assassinat de St. John par Dyter, celui-ci ne tire qu’une fois (34’40’’) puis abaisse son fusil. Un deuxième coup de feu se fait néanmoins entendre !
Détails o Lors de l’arrivée de ses collaboratrices, Steed lit un ouvrage intitulé House of Commons, Parliamentary debates, Weekly Hansard, n°60, July-2nd August 1963. Il s’agit d’une retranscription hebdomadaire des débats tenus à la Cambre des Communes, dont les origines remontent à 1771 ! Une autre parution existe pour la Chambre des Lords. Sous sa forme reliée actuelle, l’ouvrage existe depuis 1909, auparavant les publications s‘effectuaient par voie de presse. Le Weekly Hansard est disponible sur Internet depuis 2001. o Cathy Gale est informée sur St. John par un ami de Fleet Street (7’10’’). Fleet Street est une célèbre rue de Londres, historiquement l’axe majeur entre les Cités de Londres et Westminster. Elle est, entre autres, réputée pour avoir longtemps accueilli les sièges des principaux journaux anglais. La tradition remonte à 1500 (installation des premières imprimeries) et c’est là que fut édité le premier quotidien au monde, en 1702. Même si la plupart des publications ont émigré vers le quartier d’affaires de Canary Dwarf, Fleet Street demeure synonyme de presse nationale. L’ami de Cathy est donc un journaliste ! o Les Dove ont séjourné à Chamonix (12’34’’). Les années 60 et leur développement du tourisme de masse correspondent à une décennie de basculement pour Chamonix, dont les activités agricoles traditionnelles disparaissent pratiquement au profit de ce nouvel El Dorado. La tradition de luxe débutée dans les années 20 se perpétue néanmoins par ailleurs. o Toujours plus à la pointe du modernisme, l’appartement de Cathy Gale se voit doté d’un laboratoire de photographie et même d’un écran visualisant qui vient frapper à la porte ! o Dove et Swinburne appartiennent à la Chambre des Communes. Il s’agit d’une des deux Chambres du parlement Britannique, qui comprend également la Chambre des Lords. Le terme de « communes » (Commons) remonte aux racines médiévales de l’institution, où y siégeaient les notables de la population commune (bourgeoisie, guildes…), par opposition à la Noblesse. L’évolution politique donne à cette Chambre Basse la suprématie sur la Haute au début du XXe siècle. C’est là qu’est voté le Budget et la majorité y détermine le Premier Ministre. Le système bicamériste anglais a essaimé dans le monde et s’intitule souvent Système de Westminster. On le retrouve adapté en France via l’Assemblée Nationale et le Sénat. o Le Cinq Novembre illustre encore une fois la tendance propre à l’ère Cathy Gale d’une proximité avec l’actualité du moment. En effet, lors du tournage de l’épisode, la Grande-Bretagne traverse un immense scandale politique ébranlant le Gouvernement : l’Affaire Profumo. John Profumo , Secrétaire d’État à la Guerre, entretenait en 1962 une relation adultère avec la danseuse Christine Keeler, elle-même maîtresse d’un « chargé culturel » de l’Ambassade Soviétique ! Révélé par la presse, l’affaire prend rapidement des proportions considérables. En mars 1963 Profumo vient tout nier à la Chambre des Communes, néanmoins sa position devient intenable et s’aggrave par ce mensonge d’État. Il démissionne en juin. Le Premier Ministre Conservateur Harold Macmillan, décrédibilisé et épuisé, tombe également le 18 octobre, deux semaines avent la diffusion de l’épisode ! L’affaire restera célèbre et sera évoqué dans le film à succès Scandal (1989), avec John Hurt et Joanne Whalley. Le portrait de Christine Keeler, réalisé par le grand photographe Lewis Morlay en 1963, devint une des icônes des années 60 anglaises. La chaise du designer danois Arne Jacobsen ayant été utilisée pour la photo connaît alors un succès commercial foudroyant ! o Contrairement à Cathy Gale, Honor Blackman n’a jamais été réticente à entrer en politique, bien au contraire. Elle milite ainsi très activement au Parti Libéral Démocrate, fondé en 1988 et cherchant une voie centriste entre Travaillistes et Conservateurs. L’actrice reste également une anti-monarchiste convaincue et constitue l’une des signatures les plus prestigieuses de la campagne de l’organisation Republic, demandant l’instauration d’un régime républicain. En cohérence avec ses convictions, elle refuse en 2002 le titre de Commandeur de l’Empire Britannique. o Conspiration des poudres (Gunpowder plot) : Cette conspiration donnant son titre à l’épisode s’est effectivement déroulée le cinq novembre 1605. En réaction aux persécutions anglicanes, un groupe de catholiques cherche à éliminer la Famille Royale et les dirigeants du Royaume, lors de la cérémonie annuelle d’ouverture des travaux du Parlement. Trente-six barils de poudre sont réunis en secret dans la cave de l’édifice. Les conjurés, menés par Guy Fawkes, furent trahis par un des leurs et purent être stoppés juste avant la mise à feu. Comme dans l’épisode, on soupçonne un soutien étranger, sans doute par l’Espagne. En commémoration de l’événement, chaque soir du cinq novembre les Britanniques font exploser de nombreux pétards (Guy Fawke’s Night), tout en chantant une comptine traditionnelle reprise par Steed (38’46’’), Remember The Fifth Of November. La fameuse chanson de John Lennon et Yoko Ono, Remember (1970) fait également référence au cinq novembre, et se termine d’ailleurs dans le fracas d’une explosion ! Une nouvelle allusion à l’évènement se déroule durant Le club de l’enfer (saison 4). o Palais de Westminster : Ce magnifique bâtiment, où se déroule une bonne partie de l’histoire, contient les Chambres des Communes et des Lords. Situé dans le cœur historique de Londres, son édification a débuté dès 1091 et il a servi de résidence royale jusqu’en 1530, avant de devenir siège du Parlement. Détruit en grande partie lors du terrible incendie de 1836, il fut reconstruit dans le style néo-gothique que nous connaissons. Les Chambres furent achevées en 1852, alors qu’était notamment rajoutée la Tour de l’Horloge et la fameuse cloche Big Ben (1858). L’édifice contient tout un réseau de salles de réunion, bibliothèques, restaurants et… salles de gymnastique, comme dans l’épisode. Le tout représente un millier de pièces, une centaine d’escaliers et 4,8 km de couloirs ! Le décor de Douglas James représente le Vestibule Central (Central Lobby comme indiqué sur la pancarte, 2’35’’), qui constitue le cœur du bâtiment. Et c’est effectivement là que les citoyens rencontrent traditionnellement leurs députés. Comme le montre le décor, cette salle octogonale gigantesque s’orne des statues des Saints protecteurs du Royaume et des plus célèbres Premiers Ministres. Sans doute l’édifice le plus emblématique de Londres, le Palais de Westminster apparaît dans une multitude de films et séries, notamment dans le tout premier épisode du Docteur Who contemporain. Dans les Avengers, il est de nouveau aperçu dans les épisodes Les aigles, Un Steed de trop (saison 4) et Le S95 (Saison 7, TNA), ainsi que dans le film de 1998 ! Acteurs – Actrices o David Langton (1912-1994) participe également aux épisodes Mauritius Penny (saison 2) et Un petit déjeuner trop lourd (saison 5). Après une carrière chaotique au théâtre, il finit par connaître le succès dans les séries anglaises des années 60 (The Troubleshooters, Dr Who, Les Champions…) mais son principal titre de gloire demeure le rôle de Richard Bellamy dans Upstairs, Downstairs (1971-1975). Il continue par la suite à alterner les apparitions à l’écran et sur les planches. À sa mort, on découvre qu’il s’est rajeuni de 10 ans durant toute sa carrière ! o Iris Russel (1922) appartient à l’histoire des Avengers grâce à son inoubliable création de Father dans Le visage (saison 6). Le cinq novembre permet de la découvrir sans lunettes noires ! Elle apparaît également dans l’épisode Mission à Montréal (saison 2). Elle participera par la suite à de nombreuses séries, dont Timeslip (1970) et Taggart (1992). o Frank Maher est également présent dans les épisodes Balles costumées, Les petits miracles (saison 3) et Meurtre par épisodes (saison 5). Il est la doublure de Patrick MacGoohan dans Le Prisonnier. Il a joué aussi dans Destination Danger, L'homme à la Valise, Le Saint, Amicalement Vôtre, Cosmos 1999. o Joe robinson (1927). Issu d’une famille de célèbres lutteurs (son père et son grand-père furent champions du monde), Joe Robinson se lança d’abord dans cette voie et devint champion d’Europe en 1952. Après une blessure, il décide de se lancer comme acteur. Sa carrière décolle durant les années 60, où son imposante présence lui vaut d’apparaître sur de nombreux plateaux (Le Saint, Barrabas, 1961). Également ceinture noire de karaté et expert en judo, il forme Honor Blackman à son art durant le tournage de la série. Il co-écrit, avec son frère Doug et Honor Blackman, le Honor Blackman’s Book of Self Defense, en 1965. Il achève sa carrière en 1971 par une participation à Les Diamants sont éternels, où il joue Peter Franks que 007 affronte dans un ascenseur d’Amsterdam. Retiré, il se consacre à l’enseignement des arts martiaux. À noter que… o L’épisode comporte pour la première fois une référence à l’une des tantes de Steed (Blunt F, squint I, H above the line… A very good description of my Auntie Queenie, 36’48’’). Le sous-titre traduit très explicitement par : Caractère tordu, frappe usée et un drôle de Q ! Ces réflexions amusantes deviendront un rituel de la série, Steed disposant d’un incroyable trésor d’anecdotes concernant ses tantes, réelles ou fictives. Dans ses mémoires (Chapeau melon, 1988), Macnee, dont la mère était homosexuelle, raconte qu’il devait appeler la très excentrique compagne de sa mère, qu’il n’aimait guère « Oncle Evelyn » ! o L’épisode marque l’entrée en scène de Frederick Starke, couturier anglais fameux, comme dessinateur des costumes d’Honor Blackman. Il restera en place jusqu’à la fin de la saison 3, tout comme Michael Whittaker œuvra dans la majeure partie des épisodes Cathy Gale de la saison 2. Cette arrivée se note par une tenue plus fantaisiste que de coutume pour Cathy : chemisier à pois, étonnant couvre-chef conique et surtout une impressionnante tenue en cuir ! Cette garde-robe donna lieu à une présentation faisant sensation, au prestigieux Ambassadeurs Club (Park Lane) en octobre 1963. Par leur audace et leur fougue, ces dessinateurs ont vivement contribué au ton et au succès des Avengers, lançant une véritable mode en Grande-Bretagne ! o Bill Bain (1930-1982) réalisa pas moins de sept épisodes des Avengers : Les fossoyeurs, Le cinq novembre, La cage dorée, Mandrake, Les charmeurs (saison 3) et Les espions font le service (saison 4). Il participa régulièrement à plusieurs séries à succès : Armchair Theatre, Tne Duchess of Duke Street, Upstairs,Downstairs… Pour cette dernière série, il remporta l’Emmy Award de la meilleure mise en scène, en 1975. o Eric Paice (1926-1989) sera l’auteur de sept épisodes. : Dead of winter (saison 1), Mort en vol, Le décapode, Le point de mire, Le festin de pierres (saison 2), Le cinq novembre, Les petits miracles et Esprit de corps (saison 3). Il fera parfois preuve d’une belle astuce, notamment dans Mort en vol, Le point de mire et Les petits miracles. o Douglas James a toujours su créer des décors somptueux et imaginatifs, apportant un indéniable attrait supplémentaire aux cinq épisodes auxquels il a participé : Les œufs d’or, La baleine tueuse (saison 2), Concerto, Le piège à rats idéal et Le cinq novembre (saison 3). Fiche du Cinq novembre des sites étrangers : En anglais En flamand
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LE PIÈGE À RATS IDÉAL
( BUILD A BETTER MOUSETRAP)
Tournage : août 1963 Diffusion : ITV, 8 février 1964 – 13ème Rue, 11 juin 1998 Scénario : Brian Clemens Réalisation : Peter Hammond Résumé De mystérieux phénomènes se produisent dans la campagne anglaise, aux alentours d’une centrale nucléaire : tous les moteurs, électriques ou à explosion, cessent parfois de fonctionner une heure durant. Cathy Gale, qui s’est dans introduite dans un groupe de jeunes faisant de la moto dans la région, et Steed, basé dans l’auberge locale, mènent l’enquête. Ils découvrent que les incidents se produisent en cercle autour du moulin des excentriques sœurs Peck, filles d’un grand inventeur aujourd’hui disparu. Les Avengers sont également confrontés à des agents de l’autre bord, attirés par la possible existence d’une arme terrifiante, tandis que le chef des motards commence à perdre patience… CRITIQUES Estuaire44 28 avril 2008 Avec Brian Clemens et Peter Hammond, le duo inspiré de Plaidoirie pour un meurtre et Ne vous retournez pas se reconstitue, autant dire que l’on attendait beaucoup du Piège à rats idéal ! Cet espoir se trouve fort heureusement récompensé par un épisode véritablement impressionnant de hardiesse et de maîtrise narrative. La fertile imagination de Brian Clemens galope tout au long de cette intrigue ambitieuse et c'est avec un réel plaisir que le spectateur se laisse entraîner dans cette trépidante succession d’ahurissants rebondissements. Le thème, délicieusement saugrenu, tranche franchement avec les épisodes passés, constituant une fenêtre grande ouverte sur la saison 4 à venir. Avec ces mystérieux incidents on bascule ainsi dans une situation complètement absurde, flirtant de très près avec la Science-Fiction que l’auteur introduira ultérieurement dans la série avec un succès unique. Il ne se contente pas d’un simple développement linéaire mais multiplie les intrigues secondaires et les brillantes scènes de comédie. Déjà scénariste consommé, il parvient néanmoins à éviter le trop plein et tisse les fils de son récit en une trame parfaitement ordonnée et lisible. Clemens manifeste également la vision satirique de la société anglaise qu’il déploiera tout au long de la saison 4. Ici il ne s’attaque pas aux majordomes empesés ou aux ennuyeux clubs de golf, mais à la jeunesse rebelle des années 60. Les blousons noirs ou autres yéyés se voient en effet passés au vitriol, car décrits comme superficiels et arrogants. Les rebelles en cuir se révèlent de petits enfants aisément manipulables par Steed et buvant du Coca-Cola avec une paille… Demeure néanmoins un témoignage sur l’effervescence de la jeunesse de l’époque. Entre peur du nucléaire et obscurantisme superstitieux, l’épisode constitue une brillante évocation de l’incommunicabilité entre les âges. Harris contient les blousons noirs dans la grange, tandis que Steed doit ruser pour s’infiltrer dans une bande n’hésitant pas à ironiser sur l’âge de Cathy. "Retourne chez les tiens !" lui lancera Jessy. Les deux mondes ne parviennent plus à vivre ensemble et ne coexistent plus qu’hermétiquement. Clemens observe avec finesse cette jeunesse des années 60 qui, même au prix d’une certaine vanité, refuse désormais de perpétuer la vie de leurs aînés et décide de son indépendance. Il pressent avec acuité les tensions à venir. Clemens bénéficie d’une grande chance (d’un privilège ?) car il dispose encore une fois, en la personne de Hammond, du metteur en scène le plus doué de cette époque de la série. Une fois de plus, Hammond met tout son talent au service de la fantaisie débridée de cette histoire. Sa caméra s’avère aussi pétillante que la plume de Clemens, multipliant avec bonheur les angles de vues judicieux. Avec dynamisme, il accomplit l’exploit de rendre encore plus vivant un épisode déjà gorgé de sève. Les scènes virevoltantes de la grange donnent agréablement le tournis, d’autant que le décor s’avère très réussi. Il en va de même pour le bar de l’auberge, typique à souhait et surtout pour le moulin, superbement aménagé, écrin idéal pour les pittoresques sœurs Peck. Il est patent que l’épisode jouit d’un budget conséquent, d’autant plus qu’il s’ouvre sur une des rares scènes extérieures de la période, d’autant plus impressionnante qu’elle se déroule à moto ! Malheureusement les autres cavalcades motorisées se déroulent de nuit, ce qui, joint à la mauvaise qualité de l’image, les rend difficilement regardables. La musique souligne efficacement les moments clés de l’histoire et s’agrémente d’une succession de mélodies yéyés distrayantes. Seul bémol : la bagarre finale demeure bien brouillonne, mais cela semble presque logique au terme d’une histoire aussi délirante ! L’auteur s’offre le luxe de développer des personnages réellement irrésistibles en la personne des sœurs Peck, en qui on reconnaît aisément ses futurs excentriques (Steed utilise d’ailleurs le terme). Ermyntrude, coquette comme une jeune fille, évaporée et instantanément amourachée de Steed, se voit dominée par la massive et énergique Cynthia, dont le caractère abrupt dissimule une folie douce encore plus affirmée que chez sa sœur. Ce duo mal assorti ressemble d’ailleurs beaucoup à celui des frères Lakin créé par le même Clemens (Plaidoirie pour un meurtre, saison 3). Athene Seyler et Nora Nicholson enthousiasment durant tout l’épisode et en justifient le visionnage par leur seule présence ! Sous leur aspect pittoresque, leur situation d’isolement et de faiblesse face aux prédateurs extérieurs évoque toutefois les vicissitudes de la vieillesse, dans ce récit analysant les différents âges de la vie sous un angle finalement bien amer. Cette subtile dualité de l’épisode se discerne avec une rare intensité chez Harris. L’aubergiste distille d’excellentes brèves de comptoir, sympathise avec Steed et semble prendre avec philosophie le départ de sa femme... Mais on comprend vite sa douleur face à la solitude et à la certitude que ses meilleures années appartiennent désormais à son passé. Il suscite une scène particulièrement émouvante et cruelle, lorsqu’il tente maladroitement d’aborder la jeune Jessy, ne pouvant que l’effrayer et la mettre en fuite. Décidemment Clemens ne voit aucune communication possible entre personnes que les années séparent et montre un authentique sens du théâtre dans ce passage à part, brillamment filmé et dialogué. Goodwind et Diamond paraissent particulièrement convaincants. Les agents soviétiques demeurent finalement les éléments les plus convenus de l’histoire, tels une survivance des premiers de la série, au moment ou la fantaisie se montre en passe d’en devenir le moteur principal. Ils s’insèrent néanmoins dans un joli glissement de l’intrigue, le digne Colonel se transformant en espion tandis que conjointement les mystérieuses sorcières de conte de fées se muent en de charmantes vieilles dames. Comme un bonheur n’arrive jamais seul, nos héros resplendissent particulièrement dans ce superbe épisode ! Cathy Gale impressionne en motarde indépendante bardée de cuir ! Rarement le personnage aura représenté aussi clairement un symbole de la libération féminine. C’est à juste titre que cette image demeure une de ses plus connues. La parfaite maîtrise de la conduite des motos constitue la compétence exceptionnelle du jour de cette femme aux multiples talents. Elle se montre psychologiquement très forte lors des plaisanteries sur son âge et très lucide à propos des blousons noirs. Sa relation avec Steed assure toujours des moments très amusants, comme lors de sa colère silencieuse face aux moqueries de son partenaire au retour de sa balade à pied ou quand elle se prend à le considérer avec un sourire admiratif lorsqu'il prend d’un tour de main le contrôle de la horde sauvage. Honor Blackman crève l’écran de bout en bout d’un épisode où elle réalise une de ses plus belles compositions. Steed, qui passe un temps considérable au bar sans en paraître particulièrement chagriné, se montre lui aussi sous un excellent jour. C’est avec une grande joie que, lors de l’irrésistible scène (une des plus amusantes de la série) où il se présente aux sœurs Peck comme un fonctionnaire de la Défiance Nationale (!), nous l’admirons réaliser un de ces grands numéros qui compteront parmi les meilleurs moments de la saison 4. Un grand moment de non sens britannique ! Séducteur en diable, son numéro de charme à Ermyntrude vaut aussi le coup d’œil, de même que ses conversations avec Harris. Macnee est à son meilleur niveau au moment où il trouve vraiment son personnage. Voir Steed renâcler à boire un Coca-Cola à la paille ou prendre une mine effarée lors de la révélation finale reste un authentique régal ! EN BREF : Fantaisie du sujet, savoureuse satire sociale et brillante mise scène, cet épisode pourrait figurer parmi les meilleurs de la saison 4 ! Cathy Gale est irrésistible tandis que Steed revêt toute sa dimension. VIDÉO Steed, agent du Ministère de la Défiance Nationale ! INFORMATIONS COMPLÉMENTAIRES
Tournage Continuité Détails o Le moulin des sœurs Peck remonte à 1870 ! o Alors qu’il faut atteindre une vitesse de 170 km/h, Cathy Gale caracole à plus de 175. o Cathy Gale pilote une moto Triumph, immatriculée 987 CAA. Au moment du tournage de l’épisode cette marque prestigieuse connaît son apogée, présente en Europe et en Amérique du Nord. Fondée en 1885, elle ajoute dès 1902 un moteur à ses bicyclettes. Grâce à des modèles innovants elle connaît une fulgurante progression que seuls les bombardements allemands pourront freiner. Son usine, située à Coventry, est en effet pilonnée lors des terribles raids aériens du Blitz. À partir de la seconde moitié des années 60, la concurrence japonaise commence à se manifester ; l’entreprise, tardant trop à réagir, périclite et ferme ses portes en 1980. Dans les années 90 elle est cependant relancée avec succès, notamment en capitalisant sur la nostalgie ! o L’auberge se nomme Hunter’s horn, soit "Le cor des chasseurs", comme le souligne d’ailleurs la gravure sur le panneau. o Steed et le Colonel boivent un Whisky de marque Douglas, London dry on. o Twist : Les jeunes dansent un twist endiablé. Cette danse très déhanchée (To twist signifie se tordre), sans que les danseurs se touchent, connaît en effet un grand succès durant les années 60. Créée aux États-Unis en 1959 sur des bases de Rock and roll, elle est rapidement adoptée par les yéyés. Son incroyable popularité s’étend en Europe et en Amérique, et tous les grands artistes de l’époque s’y consacrent, comme Les Beatles, avec Twist and Shout, enregistré l’année même du tournage de l’épisode, en 1963. En France ce sont notamment Les Chaussettes noires et Les Chats sauvages (Twist à Saint-Tropez, 1961) qui participent au mouvement. Le rythme des déhanchements était si accentué, que la digne Lloyds créa une assurance contre les risques de cette danse ! Les années 60 demeurent souvent surnommées Les années Twist. o Comme l’indique la carte de Steed, l’action se situe aux alentours de la ville fictive de Vernon. Quand Cathy tombe en panne, le panneau indique qu’elle en est à sept km ! Une jolie balade de nuit, en effet… o Caroline évoque la Dolce Vita en trinquant avant Steed. Le grand succès de Fellini est encore dans les esprits car sorti en 1960. Il remporte cette année-là la Palme d’Or du Festival de Cannes. o Calder Hall : Les habitants de Vernon suspectent la centrale nucléaire locale. Il faut dire qu’il s’agit encore d’une inquiétante nouveauté en 1963 et que l’histoire a laissé un cruel souvenir. La première centrale nucléaire de production d’électricité au monde fut britannique. Débutée en 1953, cette centrale de Calder Hall fut inaugurée par la Reine sur le site de Winscale, en 1956. Toutefois, dès 1957, un violent incendie s’y déclare, détruisant un réacteur et causant le plus grave nuage de contamination nucléaire jusqu’à l’accident de Three Mile Island en 1979. Si aucune victime n’est officiellement à déclarer, les cultures et laiteries avoisinantes devront être détruites. Décontaminé, le site change de nom pour Sellafield et, étendu progressivement par de nouvelles centrales, demeure toujours le principal du dispositif britannique. Situé sur les bords de la Mer d’Irlande, au nord-ouest de l’Angleterre (Cumbrie), sur près de 10 km² il emploie 10 000 personnes ! La centrale originelle de Calder Hall ferme ses portes en 2003. La forte croissance mondiale du nombre de centrales nucléaires durant les décennies 60 et 70 est quasiment stoppée depuis les années 80, du fait des craintes du public quant aux risques encourus et aux difficultés de retraitement des déchets. Acteurs – Actrices o John Tate (1914-1979). Originaire d’Australie, connu dans le soap opera Dynasty, il s’installe en Angleterre durant les années 60 et d’y connaître le succès dans les série de l’époque (Le Saint, Destination Danger, Les Champions…) Il réalisera également de nombreuses voix pour les Thunderbirds. Il est le père de Nick Tate (Alan Carter, pilote de l’Aigle Noir dans Cosmos 1999). o Nora Nicholson (1892-1973) apparaît aussi dans l’épisode Miroirs (saison 6). Après une belle carrière au cinéma (The blue lagoon, 1949) et au théâtre, elle participe à de nombreuses séries anglaises des années 60 (Destination Danger, Detective, Le Saint, Z Cars…). o Athene Seyler (1889-1990) fut également l’inoubliable Dr. Sheldon dans La mangeuse d’hommes du Surrey (saison 4). Sa première apparition au théâtre remonte à 1909 et au cinéma à 1921 ! Si sa carrière de comédienne cessa en 1968, elle continua à participer à de nombreux shows télévisés jusque dans les années 80, demeurant toujours très populaire. Elle fut élevée au rang de Commandeur de l’Empire Britannique. À noter que… o Peter Hammond (1923-2011) est une figure importante de la série car il a réalisé pas moins de 19 épisodes, durant les saisons 1 (neuf épisodes, dont Passage à tabac), 2 (Warlock, Le point de mire, Mort d’un grand danois, Les œufs d’or, La loi du silence) et 3 (Plaidoirie pour un meurtre, La toison d’or, Ne vous retournez pas, Le piège à rats idéal, Seconde vue). Il a participé à de nombreuses autres séries (Rumpole of The Bailey, Shades of greene…). Plus récemment il a tourné neuf épisodes du Sherlock Holmes de Jeremy Brett. o Le dessinateur de décors Douglas James montrera toujours beaucoup de goût lors de ses créations finement ornementées. Il contribuera ainsi efficacement à l’atmosphère de cinq épisodes des Avengers : Les œufs d’or, La baleine tueuse (saison 2), Concerto, Le piège à rats idéal, Le cinq novembre (saison 3). Fiche du Piège à rats idéal des sites étrangers : En anglais http://theavengers.tv/forever/gale2-21.htm En flamand http://home.scarlet.be/~pvandew1/avengers/gale48.htm Enespagnol http://losvengadores.theavengers.tv/cathy_mousetrap.htm
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MORT D’UN ORDONNANCE
( DEATH OF A BATMAN)
Tournage : août 1963 Diffusion : ITV, 26 octobre 1963 – 13ème Rue, 16 avril 1998 Scénario : Roger Marshall Réalisation : Kim Mills Résumé Steed se rend aux funérailles de Wrightson, son ancien ordonnance. À la lecture du testament, en présence du banquier de la famille Lord Teale, il découvre que le défunt a légué la somme effarante de 180 000£ à son épouse. Aidé par Cathy Gale, il décide de mener une enquête et découvre que Wrightson, travaillant dans une imprimerie où étaient réalisées les actions de sociétés cotées en Bourse, informait Lord Teale et son associé Van Doren des opérations à venir. Grâce à ces délits d’initiés, les banquiers, par nationalisme dévoyé, désiraient financer le développement de l’industrie électronique britannique. Steed met fin à leurs escroqueries boursières, non sans avoir sympathisé avec la très spontanée Lady Cynthia ! CRITIQUES Estuaire44 8 avril 2008 Mort d’un ordonnance séduit de prime abord par la qualité d’écriture de son intrigue. Le suspense demeure habilement entretenu jusqu’au terme de l’histoire, où sont enfin dévoilées les motivations des banquiers. Cette enquête policière de fort bonne tenue se double d’un volet relativement technique concernant les opérations boursières, mais l’ensemble demeure parfaitement clair. On trouve d’ailleurs de fortes réminiscences entre cet épisode et l’excellent Six mains sur la table (saison 2) où des hommes d’affaires manipulaient également les règles du capitalisme par nationalisme dévoyé. Certains effets savamment aménagés, comme la révélation du testament ou le jeu du fils Wrightson, contribuent à perpétuer l’intérêt. L’habile Roger Marshall n’hésite d’ailleurs pas à égayer le fil principal, quelque peu austère, de son intrigue, en donnant toute la place qu’elle mérite à la relation entre Steed et la désopilante Lady Cynthia. On apprécie également l’humour présent dans les dialogues finement ciselés de l’épisode. Cet alliage entre enquête financière et scènes plus distrayantes fonctionne à merveille. Hélas ! Ce beau savoir-faire se trouve malheureusement compromis par la pesanteur et l’inertie de la mise en scène commise par un Kim Mills que l’on a connu autrement plus inspiré. La caméra se traîne paresseusement durant tout l’épisode et finit par l’anesthésier. Les différentes scènes, y compris celles d’action, sont platement filmées. On éprouve souvent l’impression que le réalisateur se contente de mettre l’épisode en boîte, sans apporter aucune valeur ajoutée par son talent. Inévitablement l’attention du spectateur finit par faiblir devant ce manque de rythme, d’autant que la qualité de l’image comme du son paraît bien médiocre. Certaines phrases demeurent ainsi quasiment inaudibles. Cette impression de gâchis se trouve confortée lorsque l’on considère la qualité des adversaires de Steed. En effet Madoc et Morell sont utilisés au meilleur de leur répertoire et apportent beaucoup d’éclat à leur personnage. Si Lord Teale ne présente pas l’impressionnante folie que donnera Morell à Horatio Kane (Mort en magasin, saison 4), il n’en distille pas moins un délire glacé et opiniâtre très dérangeant, dévoilé avec habileté progressivement au cours de l’épisode. Van Doren n’est pas pour autant éclipsé par son partenaire, grisé par sa virtuosité financière et la puissance de la Bourse de Londres qu’il manipule à son gré. Cette dimension irrationnelle donne un véritable cachet aux personnages. La famille Wrightson paraît plus effacée et conventionnelle, mais elle présente tout de même le mérite de témoigner d’une dure réalité sociale, les différences de rang se perpétuant aussi bien à l’armée que dans le civil. Ces questions posées avec acuité dans plusieurs épisodes de la période Cathy Gale (Les œufs d’or, saison 2), en constituent une intéressante caractéristique, car elle disparaîtront presque totalement par la suite. L’excellente surprise de l’épisode s’avère néanmoins Lady Cynthia. Incarnée avec entrain par la vive et charmante Katy Greenwood, elle s’avère aussi amusante qu’irrésistible durant toutes ses apparitions. Les passages avec Steed pétillent réellement et constituent de superbes scènes de comédie. L’épisode installe malgré tout un cruel contraste entre cette aristocrate insouciante « changeant de métier comme d’autres attrapent un rhume » au gré de ses envies et la situation difficile de la famille Wrightson. Sans guère d’initiative, Cathy Gale occupe une place relativement marginale dans cet épisode, même si ses agacements devant les attitudes de Steed demeurent toujours aussi amusants. Honor Blackman montre également une belle veine comique quand l’austère Mrs Gale se prend à pasticher les dames de la haute société, lors de la particulièrement brillante scène des magazines. Le héros de l’histoire demeure incontestablement Steed, menant l’enquête de bout en bout et nous offrant des scènes particulièrement drôles tout au long de l’épisode, en compagnie de Cathy Gale ou de Lady Cynthia. Son regard sur les puissants de ce monde demeure aussi lucide qu’ironique, annonçant la verve satirique de la saison suivante. Patrick Macnee accomplit une superbe performance, illustrant à merveille à quel point il a su faire évoluer son personnage vers plus de panache et de fantaisie. EN BREF : Une intrigue admirablement écrite, des dialogues pétillants et d’enthousiasmants numéros d’acteurs se voient gaspillés par une mise en scène atone et pesante. Quel gâchis ! VIDÉO INFORMATIONS COMPLÉMENTAIRES
Tournage Continuité o Honor Blackman doit s’y prendre à plusieurs reprises pour fermer la porte de la chambre de Wrightson, l’actrice n’en perd pas contenance pour autant ! (12’42’’) : o La brochure remise à Steed indique Van Doran au lieu de Van Doren (19’48’’) : Détails o Chose très rare, personne n’est assassiné dans cet épisode !
o Les débuts de Steed dans le Renseignement s’effectuèrent à Munich en 1945. Sa première enquête, considérée par lui-même comme modeste, concernait un trafic de café ! Il s’intéresse également à une fraude sur la pénicilline. Étrangement Munich, comme toute la Bavière, se situait dans la zone d’occupation américaine et non pas britannique. o Cathy Gale parle couramment l’Espagnol, comme elle l’avait déjà prouvé dans Missive de mort(saison 2). o Steed a un nouveau chien, nommé Peggy. o Il se passionne pour le polo, ce qui était déjà le cas dans Ne vous retournez pas(saison 3). o Comme toujours quand il est question de vin, Steed se plait à parler en Français. Évoquant une soirée abondamment arrosée au Champagne, il suggère à Lady Cynthia qu’elle était un peu grise. o Deux comédiens présents dans cet épisode ont interprété le rôle du célèbre Dr. Watson : Andre Morell et David Burke. C’est également le cas pour Patrick Macnee à la télévision, avec comme partenaire dans le rôle de Sherlock Holmes : Roger Moore (Sherlock Holmes in New York, 1976) puis Christopher Lee (Incident at Victoria Falls, 1991 et Sherlock Holmes and the Leading Lady, 1992). Il interpréta enfin le Grand Détective, toujours pour un téléfilm, dans The hound of London (1993). o L’ordonnance était un soldat attaché au service d’un officier, dans un rôle conjoint de domestique et d’aide de camp : entretien de l’uniforme, conduite de la voiture mais aussi transmission des ordres et même garde du corps lors des combats. Durant la Deuxième Guerre Mondiale, Peter Ustinov fut ainsi l’ordonnance de son ami, le lieutenant-colonel David Niven. Tolkien servit comme ordonnance durant la Grande Guerre et se basa sur cette expérience pour écrire le personnage de Sam Gamegie. Héritage d’une époque où les officiers se recrutaient parmi les nobles, l’ordonnance disparaît progressivement des armées après 1945. o De retour chez elle, Edith Wrightson reprend une phrase de la cérémonie religieuse : Fight the good fight. Il s’agit d’une citation du Nouveau Testament (Première Épître de Paul à Timothée, chap.6, verset 12) : « Combats le bon combat de la foi, saisis la vie éternelle, à laquelle tu as été appelé, et pour laquelle tu as fait une belle confession en présence d'un grand nombre de témoins. ». Cet extrait est très populaire parmi les chrétiens pratiquants de Grande-Bretagne et des États-Unis. o La Military Cross représente une des plus hautes distinctions militaires de Grande-Bretagne. Crée en 1914, elle récompense les actes de bravoure devant l’ennemi. La plus haute distinction demeure la Victoria Cross, destinée aux actes exceptionnels. o La banque Teale & Van Doren se situe dans Morton Street, dans Belgravia. À deux pas de Buckingham Palace, il s’agit d'un des quartiers les plus huppés de Londres. Morton Street comprend effectivement d’importantes banques, ainsi que de nombreuses galeries d’art. o Lord Teal se vante auprès de Steed d’avoir financé le développement d’importantes découvertes électroniques réalisées dans un modeste garage. Ce cliché a été remis au goût du jour dans la Silicon Valley. En 1971, Stephen Wozniak, cofondateur d’Apple et mythique créateur de l’informatique personnelle, bricole en effet son premier ordinateur dans son garage. Cette histoire devenue légendaire du hippie génial fut reprise dans l’épisode Un fantôme dans l’ordinateurde X-Files(saison 1). o Bloody Mary : Très apprécié par Lady Cynthia, le Bloody Mary est un cocktail très populaire, à base de jus de tomate, vodka et épices diverses. Son origine demeure disputée ; on considère généralement qu’il a été créé à Paris, en 1921 au futur Harry’s Bar. Il connaît son envol aux États-Unis, durant la prohibition, où il était présenté comme un remède à la gueule de bois. La tomate permettait en fait de masquer l’odeur d’alcool. Le terme « Bloody Mary » ferait référence à la Reine d’Angleterre Marie Tudor, surnommé Marie la Sanglante du fait des persécutions des Protestants. D’autres sources le rattachent à la légende de Bloody Mary, dont le visage apparaît dans un miroir éclairé par une chandelle, si son nom est invoqué treize fois. Ce rituel apparaît dans l’épisode de X-Files, Âmes damnées (saison 3). Acteurs – Actrices o Philip Madoc (1934) est un acteur gallois, ayant étudié à la Royal Academy of Dramatic Art, puis à Vienne. Il a ensuite participé à de très nombreuses séries anglaises des années 60 et 70, tout en connaissant une belle carrière au théâtre et à la radio. Il a ainsi joué dans pas moins de cinq épisodes des Avengers: Le décapode, Six mains sur la table (saison 2), Mort d’un ordonnance (saison 3), Meurtres distingués (saison 5) et Mon rêve le plus fou (saison 6). Madoc a également tenu quatre rôles différents dans Doctor Who. Son rôle le plus fameux fut son interprétation de l’ancien Premier Ministre David Lloyd George, dans une série lui étant consacré (1981). Ses lectures dans des livres audio demeurent très populaires Outre-Manche. Il soutient activement le parti nationaliste gallois, le Plaid Cymru. Madoc explique avoir surtout joué des rôles de méchants du fait de son physique ténébreux, ce qu’il ne regrette pas car, selon lui, ce sont les meilleurs ! o Andre Morell (1909-1978), parfois également prénommé André, a aussi participé à l’épisode Mort en magasin (saison 5). Membre important de la troupe de l’Old Vic, il connaît une superbe carrière au théâtre, où il incarne de nombreux rôles marquants du répertoire shakespearien. Spécialisé dans les rôles d’officier ou d’aristocrate, son imposante filmographie, débutée dans les années 30, comprend des participations à de nombreuses séries (Le Saint, Destination Danger, Dr Who, Les Professionnels…) ainsi que plusieurs rôles marquants au cinéma. Il est ainsi le Pr Quatermass dans le serial à succès Quatermass and the Pit (1959) ou encore le colonel Green dans Le Pont de la rivière Kwaï (1957). Devenu une figure marquante des productions de la Hammer (L’Invasion des morts vivants, 1966), il incarne ainsi le Dr Watson aux cotés de Christopher Lee et Peter Cushing dans Le Chien des Baskerville (1959). Il était l’époux de l’actrice Joan Greenwood. o Ray Browne ne fera pas carrière au-delà de quelques apparitions durant les années 60. Il aura tout de même participé à quatre épisodes des Avengers : La trahison, Le grand penseur (saison 2), Le cocon et Mort d’un ordonnance (saison 3). o David Burke (1934), diplômé de la Royal Academy of Dramatic Arts et comédien chevronné au théâtre, a participé à de nombreuses séries (Dixon of Dock Green, Z Cars, Les Champions…). Il reste dans les mémoires pour son interprétation du Dr Watson (1984-1985) dans 13 épisodes de la série Sherlock Holmes, avec Jeremy Brett. À noter que… o L’uniforme de Steed montré par la photo de la scène initiale indique qu’il a servi dans l’Armée de Terre durant la Guerre, ce que confirmera l’épisode Jeux (saison 6). Dans L’heure perdue (saison 4), il aura par contre un passé, peut-être antérieur, d’officier de l’Armée de l’Air. Patrick Macnee sert durant le conflit dans la Royal Navy, affecté à la surveillance de la Manche. o Cela demeure extrêmement passager mais, après être arrivé chez les Wrightson sous une pluie battante, on aperçoit Steed fermer son parapluie à la porte. Durant toute la série, Steed utilisera son fameux parapluie de mille manières détournées mais très rarement selon son véritable emploi. On peut citer Dans sept jours le déluge (saison 4), mais la pluie a alors disparu ! La seule authentique utilisation du parapluie se déroule très tardivement, pour protéger Purdey du système anti-incendie noyant la machine diabolique de Complexe X-41 (saison 8, TNA). o La scène où Steed discute de l’affaire avec Cathy tout en jouant avec la crosse de polo trouve son pendant dans Cœur à Cœur (saison 4), où il jouera au golf dans son appartement tout en parlant avec Mrs Peel. Cette comparaison permet de mesurer le cheminement de la série vers toujours plus de fantaisie car, là où Cathy Gale se montre comme souvent irritée par les facéties de Steed, Emma Peel participe à la douce folie ambiante en jouant de la musique avec le tuba de Steed ! o Roger Marshall (1934) fut un des auteurs les plus importants des Avengers. Il écrivit pas moins de quinze épisodes, de la saison 2 à la saison 5, donnant naissance à quelques-uns des plus beaux moments de la série. Il a ainsi écrit : Tueurs à gage, Mort d’un grand danois, La loi du silence (saison 2), La toison d’or, Mort d’un ordonnance, La cage dorée, La mandragore (saison 3), Meurtres par téléphone, Avec vue imprenable, La poussière qui tue, L’heure perdue, Maille à partir avec les taties, Les chevaliers de la mort (saison 4), Une petite gare désaffectéeet Un petit déjeuner trop lourd(saison 5). Il a participé à l’écriture d’autres séries : Public Eye, Armchair Theatre, Lovejoy… Fiche de Mort d'un ordonnance des sites étrangers : En anglais En flamand
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LES FOSSOYEURS
( THE UNDERTAKERS)
Tournage : Octobre 1963 Diffusion : ITV, 5 Octobre 1963 – 13ème Rue, 9 Avril 1998 Scénario : Malcolm Hulke Réalisation : Bill Bain Résumé En Grande-Bretagne, les donations de son vivant, visant de fait à contourner le paiement des importants droits de succession, sont légales mais effectives seulement si le légataire décède plus de cinq ans après le transfert de propriété. Afin de contourner cette disposition un millionnaire a instauré le remplacement de ses connaissances décédées par des sosies, qui se retirent pour plus de discrétion à l’institut Adelphi Park, sous prétexte de retraite spirituelle. Les veuves reconnaissantes lui versent bien entendu un pourcentage sur la succession… Or, un riche scientifique doit être escorté par Steed pour la présentation à New York d’une invention importante pour la sécurité nationale. Or il vient de décéder, remplacé par son sosie. Intrigué par la nouvelle de la prétendue retraite spirituelle, Steed décide d’en savoir plus et fait engager Mrs Gale à l’Adelphi Park… CRITIQUES Estuaire44 24 mars 2008 De prime abord l’intrique des Fossoyeurs apparaît très originale, voire déroutante. L’argument de base provient d’un point de droit anglais relativement technique, qui n’aurait pas dépareillé chez Agatha Christie ! Surtout les premières scènes donnent véritablement le tournis au spectateur : après une ouverture particulièrement réussie, mystérieuse et déroutante à souhait, viennent se succéder des scènes multipliant les apparitions de nouveaux personnages, dont les motivations et les relations apparaissent imbriquées et pas immédiatement explicites. On a donc dans un premier temps du mal à suivre le fil de l’histoire, mais la qualité et la maîtrise d’écriture du récit permettent finalement d’y parvenir. Les divers fils s’entrecroisent harmonieusement et l’exercice de style se termine par une confrontation tonique et mouvementée. L’ensemble demeure amusant et intrigant, d’autant que l’intrigue sait susciter des moments aussi surprenants qu’intenses, comme la découverte du cadavre de Mrs Lomax ou celle du nom de Steed gravé sur un cercueil ! L’aspect satirique de la haute bourgeoisie est également savoureux, annonçant la saison 4 à venir. Si l’intérêt ne faiblit pas c’est également grâce à la mise en scène, sans cesse inventive. Les bonnes idées abondent durant tout le développement de l’histoire, comme Cathy Gale pointant son terrible fusil vers le spectateur ou Madden jaillissant de son cercueil. Le plus réussi demeure la fabuleuse scène finale en extérieurs, concluant dignement cette histoire au grain de folie très attachant. Bain utilise à merveille les moyens mis à sa disposition, dans ce passage très novateur à une époque où la série se limite essentiellement à des tournages en studio. La caméra virevolte avec les personnages, sur un tempo aussi élevé que dans les fameuses poursuites de Tex Avery auxquelles la scène fait irrésistiblement songer. De plus les jardins et statues de l’Adelphi Park sont magnifiques, ce qui ne gâche rien ! Une autre particularité de l’épisode réside dans le caractère hétéroclite de sa distribution. En effet la qualité de jeu apparaît très inégale, mais fort heureusement les meilleures prestations correspondent exactement aux rôles les plus intéressants ! C‘est ainsi que la charmante Mandy Miller semble parfaitement anodine. On comprend sans mal que sa carrière ait cessé avec son passage à l’âge adulte ! Le pire demeure cependant la pesante et irritante caricature d’Américain présentée par Lee Paterson. Si le metteur en scène a voulu viser ici un quelconque effet comique, celui-ci parait singulièrement éventé. Bien plus troublante apparaît l’excellente Jan Holden, dans un rôle finalement très proche de celui qu’elle occupera dans Meurtre par téléphone. Patrick Holt interprète avec brio un criminel cynique et imposant dont le duo mal assorti avec l’ondoyant Fossoyeur fonctionne à merveille. Mais le personnage le plus savoureux, achevant de donner à l’épisode sa dimension ébouriffante et humoristique, demeure l’excentrique Mrs Renter. Aussi amusante que pittoresque, elle reste également délicieusement ambiguë : jusqu’au bout on se demande ce qu’elle comprend vraiment car à la naïveté désarmante vient se rajouter une conscience très aigue de ses propres intérêts. La pétillante Lally Bowers montre une énergie et un métier des plus étourdissants ! Nos Avengers s’insèrent parfaitement dans cet épisode auquel ils apportent un dynamisme particulièrement communicatif. Ainsi Cathy semble avoir quasiment remisé ses coups de griffes si percutants pour vivre une relation plus apaisée et complice avec Steed. Perdurent tout de même quelques crispations passagères très divertissantes ! Même si Honor Blackman brille d’un vif éclat c’est néanmoins Steed qui apparaît en vedette tout au long de l’épisode. Avec un entrain irrésistible, il aligne les scènes désopilantes comme le passage des conserves, fantaisiste au plus haut point, durant laquelle il tente vainement d’émouvoir une Cathy Gale le connaissant par cœur… Son amusant numéro de représentant en pompes funèbres rappelle ses irrésistibles performances de la saison 4. Sa confrontation avec Daphné rappelle d’ailleurs beaucoup celle avec Davinia dans Les Aigles. Patrick Macnee est particulièrement à son affaire dans cet épisode où transparaissent clairement ses brillantes interprétations futures de Steed. Cette évolution se retrouve également dans l’importance toujousr accrue attribuée aux scènes d’appartement. Une différence de taille persiste cependant : le caractère ouvertement égrillard de Steed, encore bien éloigné ici du digne gentleman qu’il deviendra. Même par jeu, il continue à tenter sa chance auprès de sa partenaire, mais surtout les statues très féminines de l’Adelphi Park lui font explicitement beaucoup d’effet… Ces scènes proches de la farce renforcent encore le côté drolatique et jubilatoire de cet épisode divertissant de bout en bout. EN BREF : On s’amuse beaucoup durant cet épisode échevelé et audacieux, proche de la tonalité de la saison 4. La relation Steed/Cathy continue à perdre en aspérité tandis que la fantaisie s’installe toujours davantage. VIDÉO Fusillade dans un jardin anglais! INFORMATIONS COMPLÉMENTAIRES
Tournage o La longue chasse à l’homme dans les jardins ornementés de L’Adelphi Park nous vaut une localisation réalisée par le site Avengerland, fait rarissime durant l’ère Cathy Gale. Le tournage a eu lieu à la York House, bâtiment historique situé dans la riche banlieue londonienne de Twickenham. Le nom fait référence à la famille Yorke l’ayant bâtie vers 1630, et non pas aux Ducs de York. Elle devint par la suite la propriété successive de grands noms du Royaume, mais aussi du Duc d’Orléans durent son exil anglais. En 1924 elle devient la mairie de la Cité de Richmond et de nombreux mariages y sont célébrés dans un cadre très romantique ! Les jardins sont ouverts au public et des représentations théâtrales s’y tiennent l’été venu. De nombreux tournages s’y déroulent, dont celui d’Alfie (1966). Les fameuses statues ont importées d’Italie en 1904 et rénovées en 1989. Continuité o Patrick Macnee, en servant le cocktail qu’il vient de préparer, en renverse une partie ; il s’en excuse très poliment avant de continuer comme si de rien n’était, tandis qu’Honor Blackman ne peut éviter un sourire fugace ! (28’11’’) : o Tout à l’allégresse de la scène finale, Patrick Macnee commet une erreur de texte en situant le procès de Madden deux semaines dans le passé alors qu’au contraire il n’est pas encore survenu. Il corrige immédiatement l’erreur, repris également par une Honor Blackman qui semble sur le point d’éclater de rire avant de se reprendre. (50’39’’) : o Lors de cette même scène un violent déport de caméra se produit, troublant l’image (50’56’’). : Détails o Cathy Gale conserve une bouteille de Champagne dans sa cuisine : un point commun avec Steed ! o L’épisode porte le même titre français qu’un autre de la saison 4, alors que les titres originaux diffèrent : The undertakers/The gravediggers. o Du fait du capitonnage blanc du cercueil servant d’arrière-fond, les lettres du titre sont noires. Toutes les autres lettres des titres d’épisode des saisons 2 et 3 sont blanches, ou légèrement grisées. o Steed ne résiste pas à la tentation d’une tape friponne sur le postérieur d’une des statues. Cette petite manie du personnage reviendra régulièrement durant la série, la propre Tara King s’en apercevant dans L’invasion des terriens (saison 6). D’une manière très particulière il en ira de même pour Mrs Peel/Lola dans Qui suis-je ? (saison 5). o On découvre un nouveau décor : la cuisine de Cathy, aussi flamboyante de modernisme que le reste de son appartement. o Comme Steed avec un cercueil, Mrs Peel découvrira une pierre tombale (plusieurs !) à son nom, dans Caméra meurtre (saison 5). o Le terme Adelphi renforce l’idée communautaire de l’établissement car il provient du Grec Adelphoi, signifiant « frère ». Cette dénomination est reprise dans de nombreux hôtels, universités ou théâtres anglophones. o Queen Mary : Steed devait effectuer le voyage vers New York à bord du Queen Mary. Construit à Clydebank (Ecosse) et nommé en hommage à l’épouse du roi Georges V, il constitua, de 1936 à 1967, le fleuron de la prestigieuse compagnie transatlantique Cunard. Seul el Normandie, construit à Saint-Nazaire, pu lui être opposé avant Guerre : la compétition entre les deux navires pour le Ruban Bleu est d’ailleurs restée légendaire ! Durant le conflit il sert efficacement de transport de troupes, dans le Pacifique et en préparation du Débarquement. Comme l’ensemble des transatlantiques, sa carrière prend fin durant les années 60 suite aux progrès de l’aviation. Cette légende des mers est aujourd’hui un hôtel de luxe à Long Beach, en Californie. De nombreuses histoires d’apparitions d’esprit ou autres manifestations paranormales ont toujours été racontées son compte et un épisode des X-Files lui est d’ailleurs consacré (Triangle, saison 6) ! Le Queen Mary 2, bâti à Saint-Nazaire, lui succède en 2003 comme navire amiral de la Cunard. Acteurs - Actrices o Patrick Holt (1912-1993) est également apparu dans l’épisode Inter-Crime (saison 2). Comme Patrick Macnee, il connaît un commencement de carrière au théâtre brisé par la Guerre. Il y joue un rôle actif dans les services secrets, en immersion derrière les lignes ennemies, achevant le conflit comme officier supérieur. Durant la années 50, il joue régulièrement les utilités dans des séries B, avant de rejoindre la télévision (Le Saint, Z Cars…). o Jan Holden (1931-2005) a joué un autre épisode des Avengers : Meurtre par téléphone (saison 4). Elle a souvent joué le rôle de femmes élégantes dans des comédies et a également tourné dans de séries des années 50 et 60 dont Le Saint et Les champions. Comédienne de théâtre réputée, elle connaît également de nombreux succès au West End. De 1952 à 1973, elle fut l’épouse de Edwin Richfield, acteur apparaissant dans six épisodes de la série. o Lee Patterson (1929-2007). Cet acteur canadien reste surtout connu pour sa participation récurrente à la série policière américaine Surfide 6 (1960-1962). Il a également tourné dans un nombre considérable de séries (Jason King, Perry Mason, L’Immortel, Magnum, Riptide…). Il connaît également une belle carrière dans le cinéma britannique, en se spécialisant dans le rôle d’Américains. o Lally Bowers (1917-1984) demeure avant out une actrice de théâtre de formation classique, aperçue dans de nombreux rôles du répertoire anglais. Elle participa néanmoins à de nombreux films et séries (Les rivaux de Sherlock Holmes, Public Eye…). o Mandy Miller (1944) Elle connaît une grande renommée comme actrice enfant, enchaînant de nombreux succès au cinéma durant les années 50 : The man in the white suit (1951), Mandy (1952), Dance little lady (1955)… Sa participation aux Avengers reste son avant-dernier rôle, elle joue encore dans Le Saint cette même année puis cesse sa carrière à 18 ans. Elle épousera un architecte et se consacrera à sa famille. Elle demeure une figure remémorée parmi les cinéphiles britanniques. D’une famille de comédiens, elle est la tante de l’actrice Amanda Pays (Flash, X Files…). A noter que… o Après un premier verre tristement bu sans trinquer (Cette grandeur qu’était Rome), Steed sable le Champagne pour la première fois avec sa partenaire pour célébrer la victoire. Cette petite cérémonie deviendra un rituel régulier de la série. o Malcom Hulke (1924-1970) a participé à l’écriture de 9 épisodes : Mauritius Penny, Inter-Crime, La Naine Blanche (saison 2), Concerto, Les Fossoyeurs, Les sorciers, Le Cheval de Troie (saison 3), Les fossoyeurs (saison 4) et Homicide et vieilles dentelles (saison 6). Il a également contribué à d’autres prestigieuses séries: Pathfinders (en collaboration avec Eric Paice), Gideon’s Way, Destination Danger… Il a principalement collaboré à Dr Who (13 épisodes, 7 novélisations). Auteur d’un livre référence, Writing for television in The 70’s, il fut également un ami personnel de Terrance Dicks à qui il mit les pieds à l’étrier avec l’écriture conjointe de Mauritius Penny. o Bill Bain (1930-1982) réalisa pas moins de 7 épisodes des Avengers : Les Fossoyeurs, Le cinq novembre, La cage dorée, Mandrake, Les Charmeurs (saison 3) et Les espions font le service (saison 4). Il participa régulièrement à plusieurs séries à succès : Armchair Theatre, Tne Duchess of Duke Street, Upstairs,downstairs… Pour cette dernière série, il remporta l’Emmy Award de la meilleure mise en scène, en 1975. Fiche des Fossoyeurs des sites étrangers : En anglais En flamand
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