Open menu
 

LE CLAN DES GRENOUILLES

(A CHORUS OF FROGS)

Tournage : mars 1963

Diffusion : ITV, 9 mars 1963 – 13ième RUE, 19 mars 1998

Scénario : Martin Woodhouse

Réalisation : Raymond Menmuir Julie Stevens (Venus Smith), Eric Pohlman (Mason), Yvonne Shima (Anna), Colette Wilde (Helena), John Carson (Ariston), Frank Gatliff (Pitt-Norton), Michael Gover (One-Six), Alan Haywood (Jackson), Makki Marseilles (Stephanopoulus), Norman Johns (Ship’s Officer), Steve Cory (Steward), Colin Fry (Man), The Kenny Powell Trio.

Résumé

Steed, en vacances en Grèce, apprend la mort d’un membre du Clan des Grenouilles, un groupe travaillant occasionnellement pour le Ministère. Les faits se sont déroulés sur le yacht d’un milliardaire ayant engagé Vénus Smith afin qu’elle chante pour ses invités. Steed la rejoint pour mener son enquête…


CRITIQUES


Estuaire44 9 août 2007

Sur un thème très banal, Le clan des grenouilles parvient à intéresser par une mise en scène échappant aux poncifs grâce à une théâtralisation réussie.

La mise en scène se rapproche en effet singulièrement d’un exercice de style. Toute l’action se déroule dans une unité de lieu, le navire (véritablement immense !) de Mason et multiplie les claquements de porte d’une scène à l’autre. Plus dynamique que d’ordinaire dans cette saison, la réalisation accumule les cavalcades, les colères et les retournements de situation avec une certaine frénésie, sans sacrifier à l’efficacité, sinon à la vraisemblance ce dont on ne se plaint d’ailleurs pas. Dans une tradition théâtrale bien établie, on voit la grande scène finale regrouper tous les protagonistes, pour une spectaculaire confrontation résolvant tous les problèmes en suspens.

L’intrigue se prête à cette artificialité en multipliant des protagonistes aux intérêts divergents et les alliances de situation temporaires, à partir d’un argument finalement assez mince. Le décor accentue cette sensation, avec une succession de cabines sans aucune vue extérieure.

Il en va de même pour les très nombreux personnages secondaires, aussi savoureux qu’improbables.

Ariston paraît totalement versatile, changeant plusieurs fois d’humeur et d’attitude au cours d’une même scène. Son impact sur le déroulement de l’histoire semble limité mais il participe pleinement à l’atmosphère particulière de l’épisode. C’est néanmoins avec son exubérante partenaire Helena que l’ensemble prend un tour résolument théâtral. Avec son révolver et ses furies pittoresques, elle apporte un humour de répétition toujours bienvenu. Colette Wilde cabotine d’ailleurs avec talent, rajoutant à la fantaisie de l’épisode.

Anna Lee incarne une figure de choix dans cette rencontre de la commedia dell’arte et du récit d’espionnage, entre Fu Manchu et Mata Hari. La figure dominante de l’épisode demeure néanmoins Mason, autour de qui tout gravite. Eric Pohlman prête sa carrure et sa truculente personnalité à cet intéressant personnage, oscillant avec cynisme mais aussi humour et une certaine humanité entre les deux blocs. C’est grâce à lui que l’épisode achève d’acquérir sa dimension.

À côté de ce Falstaff, Steed interprète un superbe Scapin, manipulant avec brio les différents personnages pour parvenir à ses fins, sans réaliser directement grand-chose lui-même ! Plus séducteur que jamais, outre Vénus il instrumentalise la bouillante Helena pour faire plier Mason. Il assure ainsi la liaison entre les différentes parties d’une intrigue qu’il maîtrise parfaitement malgré la lucidité d’ Anna Lee. Tonique et plein d’esprit (ses dialogues avec Mason sont un régal, de même que ses confrontations successives avec Helena), la belle prestation de Steed assure la réussite finale de l’épisode. Patrick Macnee sait avec talent doter son personnage de la malice et de l’énergie nécessaire à l’authentique moteur de la pièce se déroulant sous nos yeux. Le chapeau melon et le parapluie restent toutefois aux abonnés absents, remplacés par des tenues de yachtman assez hideuses…. Surtout on reste un peu confondu de voir Steed envoyer ainsi une femme au feu, mais le caractère joyeusement irréaliste de l’ensemble et la flamme d’Helena font que l’on ne s’inquiète pas vraiment pour elle !

Le personnage le plus décevant de l’épisode demeure finalement la malheureuse Vénus Smith, dont la dernière apparition se traduit par une prestation singulièrement effacée. Si sa scène de colère, bien dans son style, s’avère amusante, pour le reste les éléments constituant le charme et l’intérêt de la jeune femme se révèlent ici sans éclat. Les chansons sont assez fades, bien loin des magnifiques standards jazzy auxquels elle nous avait habitués. Son importance dans l’action paraît encore moindre que d’ordinaire. C’est d’ailleurs quand elle est en danger qu’elle devient le plus intéressante, car on continue à bien davantage s’inquiéter pour elle que concernant les autres partenaires de Steed. Même si Julie Stevens semble toujours aussi pétillante, son personnage paraît moins sous le charme de Steed et renâcle quelque peu devant sa présence. Celui-ci n’essaie d’ailleurs même plus de l’embobiner avec un mensonge présentant un minimum de crédibilité, se contentant quasiment de la mettre devant le fait accompli. Le temps qui passe semble avoir accompli son œuvre en douchant quelque peu l’enthousiasme de Vénus !

Et c’est ainsi que Vénus quitte le ciel du Monde des Avengers, mais cette dernière prestation ne doit pas dissimuler le réel intérêt du personnage. Même si Vénus ne dispose bien sûr pas de la dimension et du charisme de Cathy Gale, et n’aurait certainement pas pu supporter toute une saison, le duo asymétrique avec Steed, sa pétulance et ses chansons constituent une agréable diversion dans le sombre univers d’espionnage de cette saison. Avec six épisodes l’on peut considérer que l’on a fait le tour du personnage, cette durée lui convenant parfaitement. Vénus Smith ne paraît pas en définitive mériter l’oubli ou le dédain dans lesquels elle se trouve souvent confinée.

EN BREF : "Le clan des grenouilles" apparaît comme un épisode choral, dont la réussite se bâtit sur fond de récit d’espionnage éculé grâce à une brillante construction théâtrale et à une excellente interprétation, le duo Patrick Macnee - Eric Pohlman en tête. Cette aventure ne manque pas de cuisse !


VIDÉO


Vénus reçoit un visiteur inattendu !


INFORMATIONS COMPLÉMENTAIRES


Tournage


Continuité

o One-Six prend la parole trop tôt (2’10’’) et coupe la réplique de Steed. Patrick Macnee ne peut éviter qu’une expression de surprise saisisse un instant son visage ! :

o L’ombre du micro défile sur la nuque de Steed quand celui-ci se retourne après sa confrontation avec Ariston et Helena (27’02’’).

o L’ombre du micro apparaît nettement sur le visage du Pr. Pitt-Norton lorsqu’Anna Lee lui parle du télégramme de Vénus (39’24’’) :


Détails

o Apparemment One-Six a fait le déplacement depuis Londres uniquement pour échanger quelques mots avec Steed !

o On apprend que le père de Vénus Smith est marinier, et qu’elle-même est née sur une péniche. o Vénus apprend le Chinois avec les méthodes de l’époque : livre et tourne-disques. Peut-être envisage-t-elle une tournée dans l’empire du Milieu ?

o Bathyscaphes : Ces engins d’exploration abyssale ont été inventés en 1946 par un Français, le Pr. Auguste Piccard. Ils se constituent d’une cabine sphérique en acier épais, descendant par son propre poids jusqu’à toucher le fond, puis remontant grâce à l’éjection de lest. Dépourvus de moteur ils étaient également toujours transportés par un navire d’accompagnement. Ils connaissent leur apogée à l’époque du tournage de l’épisode. Encore en vigueur aujourd’hui, le record mondial de plongée est ainsi atteint par Piccard en 1960 (-10 916 m, dans la Fosse des Mariannes). Lancé en 1961, l’Archimède ne connaît plus aucune limite à ses capacités de descente. Du fait des progrès scientifiques (métaux composites, adjonction d’un moteur) ils seront progressivement remplacés par des sous-marins d’exploration profonde pour disparaître au début des années 80, accomplissant ainsi la prophétie de la visionnaire Anna Lee !

Acteurs – Actrices

o Eric Pohlman (1913-1979), de son vrai nom Erich Pollak, est d’origine autrichienne ; il débuta ainsi au théâtre à Vienne. Marié a une juive, il gagnera Londres en 1939. De langue allemande, il jouera un rôle actif dans les émissions de la BBC à destination de l’Allemagne. Outre la poursuite de sa carrière au théätre, il connaît, grâce notamment à son accent exotique, un grand succès à la télévision (Le Saint, Destination Danger, Department S...). Il s’installe en Allemagne en 1965 où il connaît une brillante carrière au cinéma (Le Retour de la Panthère Rose, 1975) et à la télévision (Der Kommissar, Derrick). Son accent lui valut de jouer la voix de Blofeld dans Bons baisers de Russie (1963) et Opération Tonnerre (1965).

o Yvonne Shima, chanteur et mannequin canadienne d’origine japonaise, a connu une carrière d’actrice limitée à quelques apparitions durant les années 60. Elle fut ainsi Sister Lily, dans James Bond 007 contre Dr No (1962), une des deux hôtesses accueillant Bond dans la base secrète du bon docteur.

o Collette Wilde est également apparue dans l’épisode La grandeur qu’était Rome (saison 3). Elle a aussi participé à quelques autres séries (Destination Danger, L’Homme Invisible...).

o John Carson (1927) a également participé aux épisodes suivants : Seconde vue (saison 3), Meurtre par téléphone (saison 4) et Le baiser de Midas (saison 7, The New Avengers). Il a participé à une multitude de séries (Le Saint, Le Baron, Poirot…) mais c’est au cinéma qu’il a connu ses plus grands succès, jouant dans de nombreux films d’horreur, notamment dans les productions de la Hammer : The Plague of the Zombies (1966), Taste the Blood of Dracula (1969), Captain Kronos-Vampire Hunter (1974). Sa voix particulière l’a souvent fait comparer à Christopher Lee, une autre étoile de la Hammer.

o Alan Haywood a également participé à l’épisode La cage dorée (saison 3), ainsi qu’à de nombreuses séries des années 60 (Dr Who, Crossroads, Z Cars...)

o Frank Gatliff (1927-1990) a connu une carrière particulièrement longue et fertile, participant à de nombreuses séries prestigieuses (Destination Danger, L’Homme à la Valise, Department S, Z cars…). Il a survolé toute l’histoire des Avengers en jouant dans cinq épisodes : One for the mortuary (saison 1), La trahison (saison 2), Le clan des grenouilles (saison 2), Amour quand tu nous tiens (saison 6) et Le repaire de l’aigle (The New Avengers, saison 1). Il est même apparu dans Police Surgeon, la série précédant historiquement les Avengers !

o Michael Gover (1918) interprète également One-Six dans l'épisode L'homme dans le miroir (saison 2). Cette apparition dans les Avengers constitue son tout premier rôle à l'écran, il est ensuite apparu dans de multiples séries (Dixon of Dock Green, Z Cars...) Son rôle le plus connu reste sa participation récurrente à Survivors (1976), une série de Science-Fiction à succès. Au cinéma il a été notamment le gouverneur de la prison d'Orange Mécanique (1971).

o Julie Stevens (1936) a suivi des études d’infirmière puis fait du théâtre avant de se lancer à la télévision. Malgré ses apparitions dans d’autres séries télévisées (Z Cars, Girls about town…) son rôle le plus important demeure celui de Vénus Smith, une chanteuse de music-hall collaboratrice occasionnelle, et parfois involontaire, de Steed. Elle apparaîtra dans six épisodes de la saison 2 : Le décapode, Tueur à gage, La boîte à trucs, L’école des traîtres, L’homme dans le miroir et Le clan des grenouilles, où elle interprète à chaque fois au moins un numéro musical. Une grossesse et le succès de Cathy Gale entraîneront son départ. Julie Stevens demeure principalement connue comme animatrice d’émissions de télévision pour la jeunesse. Elle a ainsi animé, au début des années 60, The Sunday breaks (ABC), un programme religieux pour adolescents, puis, durant les années 70, Play school (BBC), destiné à la petite enfance. En 1989, elle crée même de nouvelles chansons pour l’émission enfantine de la BBC Look and Read !

noter que…

o Pour l'édition Optimum sortie en 2009 au Royaume-Uni, un commentaire audio de cet épisode a été fait avec Julie Stevens, actrice.

o Notes édition DVD Optimum:

Suppléments: Le DVD propose le script de l’épisode mais aussi une galerie de photos de tournage permettant de retrouver de nombreux moments de l’épisode.

o John Carson nous offre un superbe rôle de composition, on ne reconnaît absolument pas le sinistre Fitch de Meurtre par téléphone (saison 4) !

o L’appareil auditif de One-Six préfigure la succession de handicaps physiques caractérisant la direction du Ministère durant la saison 6.

o Il s’agit du dernier épisode avec Vénus Smith ; le succès rencontré par Cathy Gale fera d’elle la seule partenaire de Steed durant la saison 3.

o Courageux mais pas téméraires, les premiers partenaires de Steed semblent prendre congé après avoir connu des émotions fortes : le Dr. King disparaît après avoir manqué d’être exécuté dans La trahison, Vénus Smith après avoir ici risqué l’asphyxie, et Cathy Gale, à la fin de la saison 3 (Un quadrille de homards) partira pour des vacances indéfiniment prolongées après avoir failli être brûlée vive… Le départ de Mrs Peel sera plus romantique (Ne m’oubliez pas, saison 6) et celui de Tara King davantage… excentrique ! (Bizarre, saison 6)

o Martin Woodhouse a écrit le scénario de sept épisodes : Monsieur Nounours, Le grand penseur, Les œufs d’or, Le clan des grenouilles (saison 2), Seconde vue, Lavage de cerveau (saison 3) et L’économe et le sens de l’histoire (saison4). Il est également connu pour sa participation à la série Supercars, dont il a écrit 22 épisodes (1961).

o Raymond Menmuir a également réalisé l’épisode Le cocon (saison 3) et a participé à de nombreuses séries des années 60 et 70 (The Troubleshooters, Zodiac, Duchess of Duke Street…). Il a produit 15 épisodes des Professionnels (Deuxième saison, 1978-1979).

Fiche du Clan des grenouilles des sites étrangers :

En anglais

http://theavengers.tv/forever/gale1-24.htm
http://www.dissolute.com.au/avweb/season2/224.html
http://deadline.theavengers.tv/GaleS1-24-ChorusOfFrogs.htm

En flamand

http://home.scarlet.be/~pvandew1/avengers/gale25.htm

 

 
 

LA LOI DU SILENCE

(CONSPIRACY OF SILENCE)

Tournage : Mars 1963

Diffusion : ITV, 2 Mars 1963 – 13ème Rue, 19 Mars 1998

Scénario : Roger Marshall

Réalisation : Peter Hammond

Robert Rietty (Carlo), Sandra Dorne (Rickie), Alec Mango (Sica), Roy Purcell (Gutman), Tommy Godfrey (Arturo), John Church (Terry), Artro Morris (James), Willie Shearer (Professor), Ian Wilson (Rant), Elisabeth & Collins.

Résumé Carlo, un clown d’origine italienne désormais installé en Angleterre, voit ressurgir un fantôme de son passé mafieux en la personne de Sica, un émissaire venu du Pays lui intimer l’ordre d’assassiner Steed. Celui-ci contrecarre en effet le trafic de drogue de l’Organisation. Carlo craque lors de la tentative de meurtre et s’enfuit dans la nature. Cathy vient enquêter dans le cirque de Carlo, mais Sica retrouve celui-ci et le menace d’abattre sa femme en cas de nouvel échec. Carlo se décide alors à passer à l’action…


CRITIQUES


Estuaire44 7 décembre 2007

L’histoire concoctée par Peter Marshall part dès le commencement avec le lourd handicap d’un postulat absurde : avec une armée de « soldats » à sa disposition, l’Organisation choisirait de faire appel à un clown réticent pour abattre un agent d’élite contrecarrant dangereusement ses projets. De plus, après l’échec prévisible, Sica s’entête contre toute raison à vouloir réutiliser Carlo, au lieu de faire appel à un autre plus qualifié, voire de passer lui-même à l’action. Quand on rajoute à cela la tenue d’opérette de Sica (on se croirait sous Garibaldi et Cavour), son mauvais accent et ses cheveux gominés, on comprend vite que le pendant maffieux de cet épisode échoue totalement.

Heureusement l’intrigue ne se limite pas à cette dérisoire histoire de gâchettes (étant à double détente…). Elle connaît un regain d’intérêt grâce à l’évocation du monde magique du cirque, bénéficiant à cette fin d’un beau décor, impressionnant même pour les faibles moyens de l’époque. Il se voit de plus agrémenté d’un tigre vivant et des superbes numéros d’Elisabeth & Collins, qui concourent beaucoup à la crédibilité de l’ensemble.

Hélas ce bel emballage ne recouvre pas grand-chose, car il faut bien reconnaître que l’action progresse avec une lenteur extrême une fois le décor posé. En attendant Carlo, il ne se passe pratiquement rien et l’on retrouve la malédiction des bavardages inutiles, un des fléaux de cette saison. De plus, malgré l’étonnant travail de maquillage on découvre bien vite le pot aux roses ! On se demande également pourquoi Cathy refuse aussi opiniâtrement les informations du Professeur ?

L’habile Peter Hammond passe l’épisode à filmer son joli décor sous toutes les coutures, ce qui nous vaut des moments réussis mais échoue malheureusement à dissiper tout à fait l’ennui gagnant inéluctablement le spectateur. On note cependant l’amusant Bureau des Affiches, portant bien son nom et l’amusante scène du tatoueur annonçant les futurs Excentriques, tout en demeurant encore discret. La loi du silence s’agrémente également, d’une authentique curiosité, la longue scène d’extérieur de la tentative d’assassinat. D’une qualité d’image certes très médiocre, son originalité en cette saison toute en décors lui confère toutefois un véritable intérêt, d’autant que la flamboyante musique de Dankworth vient rapidement au se cours de l’action. On ne peut que regretter que tous ces brillants éléments soient mis au service d’une intrigue vraiment indigente !

A l’image du reste de l’épisode, les personnages secondaires alternent le pire et le meilleur. Le personnage du Professeur, alerte et fantaisiste, apparaît particulièrement sympathique, de même que les clowns et tous les membres de la grande famille du cirque. Les étonnants Elisabeth & Collins forcent l’admiration ! Le fameux Carlo bénéficie de la remarquable interprétation de Robert Rietty, faisant ressentir avec éloquence les tourments de son personnage. C’est l’inverse qui se produit pour son épouse, Sandra Dorne développant un jeu trop accentué, à la limite du mélodrame. Le plus atterrant demeure néanmoins le triste Sica, paraissant davantage surgir de la commedia dell’arte que des sombres arrière-cours siciliennes!

Le duo vedette sauve encore une fois l’essentiel, en particulier une Mrs Gale de nouveau en avant dans cet épisode. Honor Blackman apparaît très convaincante de bout en bout, que cela soit face au péril ou en manifestant une vraie sollicitude auprès de Rickie. Steed, dont on observe avec intérêt que le chapeau melon commence à véritablement s’imposer, se montre plus que jamais différent de celui que nous connaîtrons ultérieurement. En effet il se montre d’une rare brutalité dans ses menaces envers Carlo, à la limite du sinistre. Cette scène n’en constitue pas moins une éclatante démonstration du talent de Patrick Macnee, tant l’expression de son visage devient alors hostile, voire effrayante. On en frémit réellement!

La scène violente qui en découle entre l’alors brutal Steed et l’idéaliste Cathy constitue le grand moment de tension de l’épisode, illustrant avec un rare éclat leurs profondes différences de personnalité. On assiste ainsi à un Steed perdant le contrôle de ses nerfs, fait rarissime dans toute la série! Cette véritable crise est heureusement surmontée par l’amusante scène finale où Mrs Gale se montre irritée d’avoir montré tant d’émotion devant la mort supposée de Steed. Ce duo, aussi mal assorti que passionnant, est décidemment bien plus solide qu’il n’y parait!

EN BREF :Handicapé par un argument bien peu convaincant, l’épisode bénéficie heureusement de la magie toujours vivace de la Piste aux Etoiles. La loi du silence ne concerne pas Steed et Cathy qui se disputent comme rarement!


VIDÉO


Une conversation orageuse !


INFORMATIONS COMPLÉMENTAIRES


Tournage


Continuité

o Le Cirque Gutman est nommé Gutmann dans le sous-titrage.

o On observe le passage d’une caméra par la porte ouverte de la roulotte de Rickie (16’57’’) :

o Suite à une réplique amusante (Steed : How can you know so much about tatoos? / Cathy : I took it up in school, instead of needlework!), Patrick Macnee et Honor Blackman débutent un fou rire vite maîtrisé (39’28’’). La complicité des comédiens fait plaisir à voir! :


Détails

o Benetti a anglicisé son nom en Benett. Son interprète Robert Rietti a fait de même, prenant comme nom de scène « Rietty ».

o Les années 60 correspondent effectivement à un envol de la consommation de stupéfiants en Occident et à la mise en place des trafics afférents.

o Les Avengers sont au chômage, techniquement ils n’ont personne à venger durant cet épisode!

Acteurs - Actrices

o Robert Rietty (1923) participe également à l’épisode Le piège (saison 8, TNA). Fils de l’acteur Simon Rietti (Le Saint, Destination Danger), il naît à Londres dans une famille d’origine italienne. Parfaitement bilingue, il conservera toujours une activité d’interprète et de traducteur d’auteurs italiens (Pirandello), parallèlement à sa carrière de comédien. Enfant star à neuf ans il apparaît dans de nombreuses séries (Destination Danger, L’homme à la valise, Amicalement votre…), mais cet ami proche d’Orson Welles, demeure également un doubleur réputé. Il suppléait, en Anglais, des acteurs dont l’intonation posait problème. Il réalise ainsi de nombreux doublages dans les James Bond, dont Adolfo Celi dans le rôle d’Emilio Largo (Opération Tonnerre, 1965). Il est également la voix du N° 2 dans de nombreuses introductions du Prisonnier !

o Alec Mango (1911-1989) paricipe aussi à l’épisode Un Steed de trop (saison 4). Il est également aperçu dans Le Saint, Destination Danger, Z Cars… Au cinéma il fut, notamment, le Calife dans Le septième voyage de Sinbad (1958).

o Artro Morris (1926) joue également dans l’épisode Comment réussir un assassinat (saison 4). Il a participé à de nombreuses séries, dont The Troubleshooters, Le Baron, Softly Softly, Z Cars, Dixon of Dock Green

o Elizabeth & Collins interprètent leur propre rôle. Martin Collins et son épouse Elizabeth ont débuté leur duo de lançeur de couteaux et de cible dans les années 40. Ils deviennent très populaires grâce à leur numéro de la Roue de la Mort, où Martin lance ses lames sur Elizabeth en train de tourner, alors que lui même est en équilibre sur une corde! Au début des années 60 Elizabeth se retire et leur fille prend la relève sans que le nom de scène soit modifié. C’est elle qui apparaît dans l’épisode. Le duo participa plusieurs fois au Ed Sullivan Show. Aucun drame n’est jamais survenu !

o Sandra Dorne (1924-1992) apparaît également dans l’épisode Diamond cut diamond (saison 1). Sa blondeur platine et sa présence lui valut un grand succès durant les années 50 et 60, au cinéma (OSS, 1957, Devil Doll, 1964) comme à la télévision (Z Cars, The third man…). Avant de tenir 35 rôles, principalement dans des films de suspens ou d’épouvante, elle fut une pin-up très populaire!

A noter que…

o Un tatoueur, le pittoresque Fintry et son équivoque saucisson, réapparaîtra dans La danse macabre (saison 4).

o Le fascinant monde du cirque apparaît également dans les épisodes La trapéziste (saison 1) et Clowneries (saison 6). Dans ce dernier épisode, on retrouve le thème du maquillage spécifique identifiant chaque clown, grâce à l’impressionnante collection d’oeufs peints de Marcus Rugman/John Cleese. Et si Maxie et Jennings étaient passés par le cirque Gutman?

o Steed, aidé cette fois de Purdey, Gambit et d’un infortuné agent de la CIA s’en prendra de nouveau aux trafics de drogue organisés par la mafia internationale. La riposte sera également une tentative d’assassinat ( Le piège, saison 8, TNA).

o Roger Marshall (1934) fut un des auteurs les plus importants des Avengers. Il écrivit pas moins de quinze épisodes, de la saison 2 à la saison 5, donnant naissance à quelques uns des plus beaux moments de la série. Il a ainsi écrit : Tueurs à gage, Mort d’un grand danois, La loi du silence (saison 2), La toison d’or, Mort d’un ordonnance, La cage dorée, La mandragore (saison 3), Meurtres par téléphone, Avec vue imprenable, La poussière qui tue, l’heure perdue, Maille à partir avec les taties, Les chevaliers de la mort (saison 4), Une petite gare désaffectée et Un petit déjeuner trop lourd (saison 5). En 2000, il réalisera également un documentaire sur la série : Avenging the Avengers. Il a participé à l’écriture d’autres séries : Public Eye, Armchair Theatre, Lovejoy

o Peter Hammond (1923) est une figure importante de la série car il a réalisé pas moins de 19 épisodes, durant les saisons 1 (neuf épisodes, dont Passage à tabac), 2 (Warlock, Le point de mire, Mort d’un grand Danois, Les œufs d’or, La loi du silence) et 3 (Plaidoirie pour un meurtre, La toison d’or, Ne vous retournez pas, Le piège à rats idéal, Seconde vue). Il a participé à de nombreuses autres séries (Rumpole of The Bailey, Shades of greene…). Plus récemment il a tourné neuf épisodes du Sherlock Holmes de Jeremy Brett.

Fiche de La loi du silence des sites étrangers :

En anglais

http://theavengers.tv/forever/gale1-23.htm
http://www.dissolute.com.au/avweb/season2/223.html
http://deadline.theavengers.tv/GaleS1-23-Conspiracy.htm

En flamand

http://home.scarlet.be/~pvandew1/avengers/gale24.htm

 

 
 

L'HOMME DANS LE MIROIR

(MAN IN THE MIRROR)

Tournage : Février 1963

Diffusion : ITV, 23 Février 1963– 13ème RUE 12 Mars 1998

Scénario : Geoffrey Orme & Anthony Terpiloff

Réalisation : Kim Mills

Julie Stevens (Venus Smith), Daphne Anderson (Betty), Ray Barrett (Strong), Julian Somers (Brown), Rhoda Lewis (Jean), Haydn Jones (Trevelyan), Michael Gover (One-Six), David Graham (Producer), Freida Knorr (Iris) The Kenny Powell Trio.

Résumé

Un fonctionnaire du nom de Trevelyan semble s'être suicidé, mais Steed lui, non convaincu, décide de mener une enquête. Ayant pour seul indice un billet pour un parc d'attraction, il décide d’envoyer Vénus Smith y prendre quelques photos…


CRITIQUES


Estuaire44 2 août 2007

L'homme dans le miroir apparaît comme un récit d'espionnage par trop classique, même s'il contient des éléments novateurs.

Vénus Smith se montre toujours aussi vive et pleine d'entrain, et accepte toujours les calembredaines de Steed. Les cachotteries de ce dernier l'empêche toutefois de disposer d'une réelle perception du danger et c'est ainsi qu'elle prend une initiative beaucoup trop hardie, finissant par la précipiter dans le gueule du loup. Dès cet instant son personnage revêt un nouvel intérêt. En effet, son manque d'aptitude au combat, sa dépendance quasi totale à l'égard de Steed la découverte progressive de sa périlleuse situation et le jeu expressif de Julie Stevens ont que l'on s'inquiète pour elle beaucoup plus intensément que pour Cathy Gale ou Emma Peel. Ce sentiment (que l'on retrouvera partiellement chez Tara King) nous vaut de beaux moments dramatiques, notamment lors de la scène du cercueil ou celle du tunnel de l'épouvante. Ses cris d'angoisse nous y touchent véritablement, beaucoup plus qu’ils n’émeuvent Steed en tout cas... A côté de cette dimension dramatique nouvelle, c'est avec plaisir que l'on continue à suivre, d'épisode en épisode, les étapes successives de la carrière de Vénus, ce qui confère au personnage une véracité supplémentaire. Ici la jeune femme enregistre un disque, avec notamment une chanson plus mélancolique que de coutume, encore une nouvelle facette de son talent!

Cette belle prestation de Vénus se voit confortée par celle de John Steed. Assez tonique, il distribue quelques bons moments où transparaît agréablement sa future personnalité, portant chapeau melon et parapluie durant presque tout l'épisode mais restant toujours engoncé dans son costume d'espion classique . C'est ainsi qu'il manipule encore cyniquement sa jeune collaboratrice puis qu'il l'abandonne sans sourciller pour poursuivre ses investigations, malgré ses cris d'angoisse dans le tunnel de l'épouvante. Il se livre également à un vrai interrogatoire de police de la celle qui est encore la veuve de la victime, bien loin de sa future finesse coutumière. Néanmoins on observe avec plaisir des scènes où le futur Steed commence à poindre le bout de son nez, notamment une conversation galante assez piquante avec Betty. Dans la scène, en soi très convenue, du compte à rebours explosif, notre héros fait preuve d'un humour très brillant, distillant. Des piques divertissantes face à une Vénus en plein drame! Patrick Macnee accompagne superbement ce début d'évolution de son personnage, lui insufflant l'énergie et le charme qui lui conviennent idéalement, du moins tant que le rôle le lui permet, ce qui demeure encore loin d'être toujours le cas!

Malheureusement cette encore timide montée en puissance se voit contrecarrée par les personnages secondaires, chacun d'eux apparaissant comme un poncif du roman noir ou d'espionnage.

Ainsi Betty apparaît comme l'éternelle femme émotive et cupide venant semer le trouble les solides constructions masculines. Ses relations avec son homme, qui, lui, personnifie le cave, plus dépassé par les événements que réellement criminel, semble également du dernier convenu, de même que leur retournement final par Steed. Strong incarne le voyou hâbleur se caractérisant plus par sa mâle assurance que sur ses capacités de réflexion. Les Trevelyan campent des traîtres extrêmement classiques également, motivés uniquement par l'argent. L'opposition brille donc par son caractère très convenu, purement crapuleux. Les performances des comédiens semblent assez moyennes et incapables de conférer aux personnages un statut supérieur à celui de caricatures.

One-Six participe également aux trop faibles innovations de l'épisode. En effet avec lui on sort quelque peu du cadre insipide de la stricte présentation du décor pour parvenir à susciter un peu de tension dramatique entre lui et Steed, par leur opposition frontale puis narquoise (excellents dialogues). Malheureusement ces efforts, pourtant méritoires, ne vont pas assez loin, le manque d'envergure et de réelle originalité de ce personnage l'empêchant d'accéder réellement à un statut plus élevé que celui d'utilité intéressante, même si le jeu de Michael Gover ne manque pas de piquant. L’attendissante Iris apporte un peu d’émotion dans cette univers très dur et humanise One-Six.

La réalisation tente également de se défaire du carcan trop rigide du récit d'espionnage classique, en tâchant de développer des ambiances singulières, comme dans la brillante scène d'ouverture; le tunnel d'épouvante très réussi (beau décor d’Anne Spavin) ou encore l'étrange salle d'ordres du Ministère dissimulée dans une maison close. Mais ici encore ces tentatives échouent, par insuffisance d'audace et de moyens. En effet ces essais se trouvent concentrés dans le premier quart de l'épisode, durant tout le reste la mise en scène se contente d'aligner des scènes tournées sans inventivité. Elle échoue ainsi à faire ressentir l'atmosphère magique d'un parc d'attraction, alors que cet environnement aurait pu constituer un véritable atout pour le récit. On a par contre droit à une fusillade très peu convaincante, comme souvent dans cette saison.

Après des débuts prometteurs, la réalisation se met donc, sans génie particulier et sur un rythme très lent, au service d'une intrigue se limitant à la succession de poncifs du roman d'espionnage, un style ayant beaucoup vieilli aujourd'hui, mais qui conservait encore ses partisans à l'époque. De plus il parait absurde que Strong choisisse de demeurer immobile alors qu’il se sait repéré. On note cependant un joli coup de théâtre final et l'élégance de ne pas délayer après la mise en fuite des traîtres.

EN BREF : Malgré d'intéressantes tentatives et un Steed distrayant, l'épisode demeure confiné dans un récit d'espionnage assez terne, ayant de plus mal vieilli. Tandis que la carrière de Vénus semble décoller vers le firmament, les Avengers ne brillent pas encore parmi les astres des séries télé!


VIDÉO


Réunion de travail au ministère!


INFORMATIONS COMPLÉMENTAIRES


Tournage


Continuité

o Lors de sa présentation One-Six demande à ses hommes de bien regarder un homme… Or celui-ci est méconnaissable car vu de dos ! (1’23’’) :

o On aperçoit un instant l’ombre du micro su le visage de Vénus, quand elle s’aperçoit que Trevelyan est bien vivant (19’36’’).

o L’ombre du micro défile très brièvement sur le mur, quand Steed et Vénus sortent du tunnel (36’28’’).


Détails

o Contrairement à ce que l’apparition du titre pourrait suggérer, l’homme dans le miroir n’est pas la victime, mais bien le traître Trevelyan!

o Le fameux tableau dont One-Six évoque le vol est Les joueurs de cartes de Cézanne, peint entre 1890 et 1895. On peut l’admirer musée d’Orsay.

o Le nom du chien de Steed est ici orthographié Sheeba dans le sous-titre, alors qu’il s’agit en réalité de Sheba.

o On apprend que Vénus Smith est originaire de Manchester et qu’elle autour de vingt ans.

o Steed et Vénus observent du French Cancan dans une visionneuse du parc d’attraction.

o La chanson de Vénus I know where I’m going, un air d’inspiration écossaise, donne son titre à un fameux film sentimental se déroulant en Ecosse (1945).

o Pour remplacer la broche lui ayant été dérobée, Steed en offre une autre à Vénus, représentant le symbole astrologique de la planète Vénus. Ce symbole représente certes la planète et la femme en général mais à l’origine cela symbolisait… un miroir! Il s’agissait du cadeau de mariage offert par Zeus à Vénus, contenant tous les charmes féminins. Il devint l’attribut traditionnel de la Déesse de la beauté. Les miroirs ayant longtemps été réalisés par du cuivre poli, ce symbole signifie également ce métal en alchimie.

o L'hiver 62-63 : Betty et Iris se plaignent du froid vigoureux, tandis que Steed évoque la météo pour justifier son retard auprès de One-Six. Effectivement l'hiver 62-63 est considéré comme le plus froid du XX ième siècle, tant par les températures atteintes par la vague d'air glacé (-15° à Paris) que par sa durée, de la mi-novembre 1962 au début mars 1963. Tout l'hémisphère nord est atteint, mais c'est surtout en Europe que cela prend des proportions phénoménales. Le réveillon 1962 est le plus froid depuis 120 ans. Le 29 décembre 1962 s'abat sur Londres la plus violente tempête de neige depuis 250 ans, les navires demeurent bloqués dans les ports par la glace, tandis que l'on patine sur la Tamise gelée! Des vents de plus de 185 km/h seront également observés au-dessus de la Tour Eiffel et la neige paralyse les deux pays. Une dernière catastrophe apparaît à la fonte, les camions détruisant de nombreuses routes dont le sol avait été surélevé par le gel.

Acteurs - Actrices

o Daphne Anderson (1922) a beaucoup joué dans des revues musicales puis au théâtre, ainsi qu'à la télévision (Z Cars, Paul Temple...). Son rôle le plus connu demeure Kate, l'épouse du Commandeur Gédéon (Gedeon's way, 1965). Donald Sutherland y réalise une de ses premières apparitions, bien avant le Dernier des sept! (saison 5).

o Ray Barrett (1927) est un des acteurs australiens les plus prestigieux. Il a ainsi été nominé pour l'équivalent du César du meilleur à plusieurs reprises et l'a remporté par deux fois. Sa fertile carrière s'étend des années 50 à nos jours. Il a débuté en Australie par la radio (il avait onze ans lors de son premier rôle) avant de connaître un immense succès en Grand-Bretagne durant les années 60, où il joue dans les plus fameuses séries de l'époque (Dr Who, Public Eye, participation récurrente à The Troubleshooters...). Il réalisera également la voix de nombreuses marionnettes des Thunderbirds. Rentré au pays il mène une superbe carrière au cinéma (Goodbye Paradise).

o Julian Sommers (1903-1976) a participé à de nombreuses séries (Destination Danger, Public Eye, Z Cars...).

o Michael Gover (1918) interprète également One-Six dans l'épisode Le clan des grenouilles (saison 2). Cette apparition dans les Avengers constitue son tout premier rôle à l'écran, il est ensuite apparu dans de multiples séries (Dixon of Dock Green, Z Cars...) Son rôle le plus connu reste sa participation récurrente à Survivors (1976), une série de Science-Fiction à succès. Au cinéma il a été notamment le gouverneur de la prison d'Orange Mécanique (1971).

o Julie Stevens (1936) a suivi des études d’infirmière puis fait du théâtre avant de se lancer à la télévision. Malgré d’autres apparitions dans d’autres séries télévisées (Z Cars, Girls about town…) son rôle le plus important demeure celui de Vénus Smith, une chanteuse de Music-hall collaboratrice occasionnelle, et parfois involontaire de Steed. Celle-ci apparaîtra dans six épisodes de la saison 2 : Le Décapode, Tueur à gage, La boîte à trucs, L’école des Traîtres, L’homme dans le miroir et Le clan des Grenouilles, où elle interprète à chaque fois au moins un numéro musical. Une grossesse et le succès de Cathy Gale entraîneront son départ. Julie Stevens demeure principalement connue comme animatrice d’émissions de télévision pour la jeunesse. Elle a ainsi animé, au début des années 60, The Sunday breaks (ABC), un programme religieux pour adolescents, puis, durant les années 70, Play school (BBC), destiné à la petite enfance. En 1989, elle crée même de nouvelles chansons pour l’émission enfantine de la BBC Look and Read!

A noter que……

o Les attributs vestimentaires de Steed ne sont pas encore totalement fixés, c’est ainsi qu’un feutre remplace temporairement le chapeau melon, assez proche de celui du Jeu s’arrête au 13. Vénus porte par contre la même casquette que dans L’école des traîtres.

o Geoffrey Orme (1904-1978) a également écrit plusieurs épisodes du Dr Who. Il a surtout travaillé pour le cinéma, des années 40 jusqu’au 60, participant à de très nombreux scenarii. Il a ainsi écrit plusieurs films de la populaire série Old mother Riley.

o Anthony Terpiloff participe également à l’épisode La Trahison (saison 2) et à plusieurs épisodes de Cosmos 1999.

o Kim Mills (1931-2006) a réalisé de nombreux épisodes de diverses séries anglaises des années 60 (Public Eye, Mystery and Imagination, Armchair Theatre…) avant de débuter une carrière de producteur dans les années 70 (Zodiac, The rivals of Sherlock Holmes…). Il a en tout réalisé 10 épisodes des Avengers : Le grand penseur, La boite à trucs, L’homme dans le miroir, La baleine tueuse (saison 2), Concerto, Mort à la carte, Mort d’un ordonnance, Les sorciers, La grandeur qu’était Rome et Le quadrille de homards (saison 3). Il a eu ainsi l’honneur de conclure chacune de ces deux saisons !

o Anne Spavin aura réalisé les décors de cinq épisodes : Missive de mort, La boîte à trucs, L’homme dans le miroir (saison 2), La toison d’or et Le marchand de secrets (saison 3).

Fiche de L'homme dans le miroir des sites étrangers :

En anglais

http://theavengers.tv/forever/gale1-22.htm
http://www.dissolute.com.au/avweb/season2/222.html
http://deadline.theavengers.tv/GaleS1-22-ManInTheMirror.htm

En flamand

http://home.scarlet.be/~pvandew1/avengers/gale23.htm

En espagnol

http://losvengadores.theavengers.tv/cathy_man-mirror.htm

 

 
 

LA NAINE BLANCHE

(THE WHITE DWARF)

Tournage : Février 1963

Diffusion : ITV, 16 Février 1963 – 13ème Rue, 13 Décembre 1997

Scénario : Malcolm Hulke

Réalisation : Richmond Harding

George A. Cooper (Maxwell Barker), Philip Latham (Cartwright), Peter Copley (Henry Barker), Bill Nagy (Johnson), Vivienne Drumond (Elizabeth Fuller), Daniel Thorndike (Minister), Constance Chapman (Miss Tregarth), George Roubicek (Luke), Keith Pyott (Pr. Richter), Paul Anil (Dr Rahim).

Résumé Un prestigieux astronome prédit l’entrée dans le système solaire d’une étoile de type Naine Blanche, ce qui signifierait fin du Monde. Il est assassiné au moment où il procédait aux vérifications pratiques de sa théorie, encore dissimulée au public. Tâchant d’y voir plus clair, les Avengers découvrent un mystérieux complot visant à déstabiliser les places financières mondiales par l’annonce de cette nouvelle.


CRITIQUES


Estuaire44 23 novembre 2007

L’intrigue de La Naine Blanche se révèle particulièrement riche, car recouvrant, de manière parfaitement aboutie, des segments distincts mais complémentaires. C’est ainsi le cas de cette chronique d’une Apocalypse annoncée, dont l’habile incertitude revêt tout l’épisode d’une sourde tension. Objectivement nous savons bien que la catastrophe ne va pas avoir lieu, mais le déroulement du récit parvient à distiller une telle ambiguïté que l’on se laisse prendre au jeu.

A ce premier thème fort bien construit vient se rajouter un complot boursier aussi cynique que finalement parfaitement crédible. Sous les atours de la Science-fiction, on comprend bien mieux les rouages d’un délit d’initié que dans bien des articles de la presse financière! L’imbrication de ces deux rameaux de l’histoire s’effectue fort harmonieusement, sans qu’à aucun moment l’un vampirisme l’autre ou ne nuise à la compréhension de l’ensemble.

Après l’épisode très décevant L'argile immortelle, Richmond Harding en revient à son meilleur niveau en nous offrant une réalisation de facture classique, mais élégante et fluide. Sa mise en scène nous réserve de plus quelques moments très marquants, comme la sinistre et inattendue découverte du cadavre de Johnson ou la fusillade finale, nette plus percutante que de coutume. A cette occasion Harding s’offre l’audace de filmer l’action en mode légèrement accéléré, ce qui, joint aux étranges décors et à une luminosité savamment dosée, donne un cachet agréablement expressioniste à la scène.

La reconstitution de l’observatoire, par un Terry Green aussi habile que de coutume, est une authentique merveille, tant le faux télescope sonne juste. L’épisode se pare également d’un fort joli insert de Londres, moins artificiel que la plupart des recours à cette technique en cette saison. Le regard du spectateur s’attardera également sur une image étonnante de poésie : la vision de la Lune et de la Naine à travers le prisme du télescope. Cette évocation des splendides mystères de l’Univers émeut par sa simplicité, d’autant que la soutient la musique étonnamment évocatrice de Johnny Dankworth.

Les personnages secondaires demeurent dominés par la terrible opposition entre les deux frères, qui s’impose véritablement comme le troisième thème d’un épisode décidemment particulièrement riche. Cooper et Copley sont impressionnants de justesse et d’intensité, rendant électriques les rapports conflictuels entre cette fratrie que tout oppose. Même si leurs interprètes accomplissent de fort jolies performances, les autres rôles paraissent plus anodins et ne développant aucune réelle personnalité pour demeurer essentiellement les nécessaires rouages d’une intrigue bien fournie. La partition outrée et peu convaincante de George Roubicek dénote tout de même singulièrement, d’autant qu’il est souvent associé à l’élégante retenue d’Elizabeth Fuller.

Les deux Avengers, sans avoir réellement de scène marquante à défendre, réalisent chacun une fort honnête prestation. Steed, comme toujours sceptique, résout l’affaire avec son entrain coutumier. Patrick Macnee réalise un joli récital, sa manière de jeter la Naine Blanche à la figure de Barker est un authentique régal ! Cathy Gale agit avec son efficacité coutumière pour l’infiltration et se voit dotée d’une solide expertise en astronomie… Son sourire attendri à la découverte du livre pour enfants de Steed en dit long sur l’affection qu’elle lui porte derrière leurs sempiternelle prises de bec. Les meilleurs scènes des deux personnages demeurent d’ailleurs leurs entretiens, où ne cessent de fuser les piques et où l’exaspération de Mrs Gale, devant la fantaisie ou le cynisme de son partenaire, produit comme toujours des étincelles !

EN BREF :Un épisode de très bonne facture : intrigue solide, mise en scène adéquate... et offrant quelques jolies surprises.


VIDÉO


La fin du monde ?


INFORMATIONS COMPLÉMENTAIRES


Tournage


Continuité

o Le sous-titrage nomme le chien de Steed Shiva, alors qu’il s’agit en fait de Sheeba.

o Lorsque Henry Barker vient rencontrer son frère (28’42’’), on remarque un mur de briques à sa droite .Quand il repart (31’01’’) le mur a dis paru, remplacé par un autre élément de décor !

o Quand Cartwright demande de rallumer la lumière (48’48’’), Luke s’exécute mais la luminosité reste la même!


Détails

o Torpoint est une petite ville à l’extrémité sud-ouest des Cornouailles, non loin de Plymouth. On n’y trouve aucun observatoire mais une base d’entraînement de la Royal Navy !

o L’observatoire californien du Mont Glomond auquel le Dr Fuller fait allusion s’inspire, peut-être, celui de Griffith. Il est aperçu dans de nombreux films et séries, dont Des agents très spéciaux et Mission Impossible. Ce lieu célèbre vient de manquer d’être ravagé par les grands incendies de Californie.

o Après Mauritius Penny, Steed continue à se forger une culture dans les livres pour la jeunesse, avec le Boys book of astronomy!

o Steed n’a pas de frère.

o L’auberge de Miss Tregarth connaît un régime purement végétarien, comme l’indique sa devanture : Tor Point Guest House – VEGETARIANS ONLY – Prop. Miss Edwina Tregarth.

o White Dwarf est également le nom du magazine officiel du jeu Warhammer, à la poésie très guerrière.

o L’événement stellaire auquel fait allusion Cathy Gale s’est effectivement déroulé le 4 juillet 1054. Ce jour-là l’éclat d’une Supernova apparaît dans la Constellation du Taureau, sa luminosité est si forte qu’elle demeure observable en clarté diurne durant 23 jours! Le phénomène met 22 mois à disparaître, marquant tellement les esprits de l’époque que l’on en retrouve aussi bien trace dans les annales chinoises ou arabes que dans les poteries de la tribu amérindienne des Anasazi. On en remarque d’ailleurs des réminiscences dans X-Files… Les résidus de cette explosion cosmique sont encore visibles aujourd’hui puisqu’ils forment effectivement la Constellation du Crabe :

o Naine Blanche : Contrairement à ce qu’indique Cathy Gale, la Naine Blanche n’est pas la résultante d’une Supernova mais une autre possibilité d’évolution finale d’une étoile. L’astrophysique a accompli d’énormes progrès depuis les années 60! Une étoile arrive au terme de son cycle de vie, généralement au bout de 10 milliards d’années, quand la fusion atomique s’achève. Dans le cas d’une Naine Blanche, au lieu d’exploser en Supernova, l’étoile implose sur elle-même. Si la pression et la température sont insuffisantes pour démarrer un processus de fusion nucléaire conduisant à une Géante Rouge, on obtient alors une Naine Blanche, qui finit par s’éteindre en Naine Noire en refroidissant. Notre Soleil est une Naine Jaune, une jeune étoile bien plus en amont dans le cycle stellaire Nous avons encore quelques milliards d’années devant nous…

Acteurs - Actrices

o George A. Cooper (1925) apparaît dans deux autres épisodes : Trop d’indices (saison 6) et La grande interrogation (saison 7, TNA). Il a participé à de nombreuses autres séries (Destination Danger, Z Cars, Dr Who, Le Saint…) mais son rôle le plus connu demeure Mr Griffith (1985-1992), le concierge de Grange Hill, une série anglaise pour la jeunesse toujours en cours depuis… 1978! Egalement comédien réputé au théâtre, il crée Billy Liar au West End (1960) avant d’en tirer une sitcom populaire (1973).

o Philip Laham (1929) participe également à l’épisode Avec vue imprenable (saison 4). Il est principalement connu à l’écran pour le rôle récurrent de Willy Izard dans The Troubleshooters (1965-1972) mais est également apparu dans Dr Who, Z Cars, Le Saint… Au cinéma il figure à l’affiche de Dracula Prince des Ténèbres (1966) où il interprète Klove, le serviteur de Dracula/Christopher Lee.

o Peter Copley (1915) est également aperçu dans les épisodes Miroirs (saison 6) et Un chat parmi les pigeons (saison 7, TNA). Il débute au théâtre durant les années 30, puis s’essaie au cinéma avant de vraiment connaître la popularité au petit écran. Il participe en effet à la plupart des séries du moment : Destination Danger, Le Saint, The Troubleshooters, Les Champions, Z Cars… Néanmoins Copley conservera son activité initiale d’avocat, on viendra ainsi souvent l’admirer à la cour durant les années 60, où il remporte d’ailleurs de beaux succès! Toujours actif, il apparaît en 2005 dans la superproduction Kingdom of Heaven et devrait intégrer, en 2008, la version télévisée des Annales du Disque-Monde!

o Bill Nagy (1900-1973), apparaît dans de nombreuses séries (Destination Danger, Le Saint, Department S…). Au cinéma il participe notamment à La Comtesse de Hong-Kong (1967) et à Goldfinger (1964), où il joue Mr Midnight, le gangster fournissant le fameux gaz à Auric Goldfinger.

A noter que…

o Cet appartement de Steed apparaît pour la dernière fois. Bien que toujours situé au 5, Westminster Mews, son prochain appartement sera nettement plus cosy!

o Après l’Irlande (Mort en vol), Le Pays de Galles (Un traître à Zébra) et avant l’Ecosse (Le fantôme du château De’Ath, saison 4), les Avengers continuent leur tour des Iles Britanniques, avec ici les Cornouailles.

o La présence du Dr. Rahim et de son interprète, l’acteur Paul Anil illustre une fois encore que les fameuses règles de Clemens ne sont pas encore entrées en scène. On voit d’ailleurs régulièrement des femmes se faire assassiner durant toute cette saison 2 !

o Malcom Hulke (1924-1970) a participé à l’écriture de 9 épisodes : Mauritius Penny, Inter-Crime, La Naine Blanche (saison 2), Concerto, Les Fossoyeurs, Les sorciers, Le Cheval de Troie (saison 3), Les fossoyeurs (saison 4) et Homicide et vieilles dentelles (saison 6). Il a également contribué à d’autres prestigieuses séries: Pathfinders (en collaboration avec Eric Paice), Gideon’s Way, Destination Danger… Il a principalement collaboré à Dr Who (13 épisodes, 7 novélisations). Auteur d’un livre référence, Writing for television in The 70’s, il fut également un ami personnel de Terrance Dicks à qui il mit les pieds à l’étrier avec l’écriture conjointe de Mauritius Penny

o Richmond Harding (1923) a réalisé en tout 7 épisodes, exclusivement au cours cette saison 2. Mort en vol a du être son coup d’essai, car il de montrera souvent plus inspiré ! (Mr Nounours, Mauritius Penny, Un traître à Zebra, L’argile immortelle, La naine blanche et Six mains sur la table). Même si sa mise en scène restera toujours de facture classique, ces épisodes comptent souvent parmi les meilleurs de la saison !

o Terry Green, concepteur de décors, interviendra dans sept épisodes de la saison 2 (Mission à Montréal, La trahison, Warlock, le décapode, Mr Teddy Bear , Un traître à Zébra, La naine blanche) et deux de la saison 3 (Ne vous retournez pas, Seconde vue). Ses créations seront toujours de bonne facture, voire excellente. Elles apporteront un attrait supplémentaire à ces épisodes, particulièrement crucial pour la série au moment où celle-ci est tournée quasi exclusivement en décors intérieurs, aux studios de Teddington.

Fiche de La naine blanche des sites étrangers :

En anglais

http://theavengers.tv/forever/gale1-21.htm
http://www.dissolute.com.au/avweb/season2/221.html
http://deadline.theavengers.tv/GaleS1-21-WhiteDarf.htm

En flamand

http://home.scarlet.be/~pvandew1/avengers/gale22.htm