L’ÉCOLE DES TRAÎTRES
(SCHOOL FOR TRAITORS)
Tournage : février 1963 Diffusion : ITV, 9 février 1963 – 13ème Rue, 12 mars 1998 Scénario : James Mitchell Réalisation : Jonathan Alwyn Julie Stevens (Venus Smith), Melissa Stribling (Claire Summers), Anthony Nicholls (Dr. Shanklin), John Standing (East), Richard Thorp (Roberts), Reginald Marsh (Higby), Frank Shelley (Pr. Aubyn), Frederik Farley (One-Seven), Terence Woodfield (Green), Ronald Mayer (Proctor), Barmaid (Jane Butlin), The Kenny Powell Trio. Résumé À l'université où Venus Smith a été invitée pour chanter dans une fête, un universitaire est retrouvé mort ! Venus l'ayant découvert prévient la police et très vite Steed accourt... La police pense qu'il s'agit d'un suicide. Steed, ayant des soupçons, découvre que l'homme mort était sous la menace d'une personne qui travaillait avec lui. CRITIQUES Estuaire44 9 juillet 2007 Après une excellente Boîte à trucs, on tombe de haut, car au meilleur épisode de Vénus Smith succède le plus mauvais ! Vénus elle-même se trouve à nouveau confinée au simple rôle d’utilité, son impact sur l’action se trouvant réduit au minimum. Sa seule véritable intervention sur l’intrigue est en fait passive, servant sans le savoir de piège à espions par un diabolique stratagème de son partenaire. Julie Stevens apparaît heureusement aussi pleine d’entrain qu’à l’accoutumée, mais le nombre de scènes où elle peut s’exprimer se réduit en peau de chagrin. Son nouvel orchestre, le Kenny Powell Trio, semble également moins performant, on reste notamment nostalgique de la virtuosité du pianiste du David Lee Trio. Heureusement, Vénus continue à jouer plaisamment avec la caméra lors de ses prestations, qui ne sont pas sans rappeler le style des émissions de variété de l’époque ! Ces chansons sont autant de moments de joyeuse énergie, tranchant agréablement avec la chape de plomb de l’épisode. Vénus a vraiment de quoi apporter à une histoire, encore faut-il que l’écriture lui en laisse un minimum la possibilité. Néanmoins c’est surtout concernant Steed que l’épisode se révèle particulièrement calamiteux. On y retrouve en effet, de manière exacerbée, tous les mauvais aspects des premiers temps du personnage dont heureusement il se débarrassera progressivement. Ici nous sommes face à un individu assez sinistre, franchissant clairement la ligne blanche envers sa collaboratrice. Il l’utilise en effet comme une « chèvre » pour attirer à elle ses adversaires et les forcer à se révéler, sans même lui en faire part, alors qu’elle a les capacités de défense que l’on sait (celles-ci culminent avec un vase brandi d’une manière particulièrement menaçante…). Ces cachotteries nous privent de plus de la scène toujours très amusante d’embobinage de la crédule Vénus. Steed s’autorise également des gestes particulièrement déplacés concernant l’état mental de sa collaboratrice, indignes du gentleman qu’il n’est décidemment pas encore devenu ! À cet aspect particulièrement cynique vient se rajouter un manque quasi-total d’humour et de fantaisie. On a vraiment eu rarement affaire à un Steed aussi quelconque ! Une fois de plus Macnee se voit privé de toutes possibilités de faire briller sons beau talent, tant son personnage demeure terne. Sa couverture sert uniquement de prétexte, sans mise en scène des morceaux de bravoure qui triompheront dans les saisons ultérieures. L’intrigue part d’une idée astucieuse, mais son déroulement ne tient pas la route. En effet comment croire que ces étudiants, supposés intelligents et instruits, se laissent manipuler sur des années par la fausse signature d’un chèque qui n’est même pas à leur nom ? Comment pourrait-on prouver que ce sont eux les signataires ? Dans un épisode ultérieur où régneraient fantaisie et excentricité cela ne poserait que peu problème, mais dans une histoire d’espionnage classique, présentée comme à peu près réaliste, cela apparaît inacceptable. C’est l’un ou l’autre, il faut choisir. Le ridicule culmine quand les maîtres chanteurs exercent leur escroquerie de pacotille (on se croirait chez les Pieds Nickelés) envers l’étudiant le plus dégourdi de tous, alors qu’ils devraient normalement rechercher les plus fragiles. Et c’est cela qui fait capoter leur affaire, bien plus que les efforts de Steed… Surtout, l’intrigue se voit délayée dans de multiples scènes de bavardage, dépourvues du moindre intérêt, où l’on recherche vainement la moindre répartie amusante. Après avoir subi cette purge, on pique une sainte colère à voir l’épisode se conclure d’une manière absurdement simpliste et précipitée. Tout ça pour ça ! Ces ennuyeuses discussions sont de plus filmées au kilomètre, sans aucun soupçon d’inventivité, avec une accumulation de gros plans sur les visages qui devient vite étouffante. Saturé par ce grésillement ininterrompu, le spectateur perd rapidement tout intérêt pour cette histoire, d’autant que celle-ci s’insère dans des décors peu convaincants, l’impression d’enfermement se voyant renforcée par l’absence totale de vues extérieures. Les personnages secondaires s’avèrent inégaux mais, si certains revêtent un réel intérêt, aucun n’a la flamme suffisante pour pallier aux criantes insuffisances du couple principal. Néanmoins East, nettement le plus intéressant de tous, n’est pas loin de voler la vedette (un comble !) à un Steed en très petite forme ! Le doyen félon (superbe Anthony Nicholls) paraît très convaincant, la scène où il jette le masque demeurant la meilleure de l’épisode. On observe qu’elle se déroule sans Steed ni Vénus… Melissa Stribling campe une femme fatale réussie, dont la cruauté apporte un peu de piment à la soupe fadasse qu’est cet épisode. Par contre Higby et Roberts (stupidement envoyé au casse-pipes par un Steed décidément peu inspiré) ne présentent aucun intérêt, à part une transparence assez remarquable et une active participation à ces scènes de bavardage insupportables qui remplissent à ras bord l’épisode. Il en va de même pour le Pr. Aubyn, à l’humour pesant et répétitif, qui aurait pu au moins servir à susciter une fausse piste, mais cela aurait demandé un minimum de travail d’écriture. One-Seven se révèle un piètre interlocuteur pour Steed, avec qui aucun lien particulier n’est créé. Leur discussion ne sert qu’à mettre platement en place le décor. Il précise inutilement où il réside, puisque nous ne le verrons plus par la suite, sans que cela nous manque vraiment. East, interprété avec panache par John Standing, se montre aussi intelligent qu’observateur, même si sans scrupules excessifs et coureur de jupons invétéré. Il fait un peu penser à un Simon Templar qui n’aurait pas encore achevé sa formation ! On se surprend à constater qu’il a régulièrement de l’avance sur un Steed décidemment en panne d’inspiration. Avec un petit effort il aurait pu résoudre l’affaire tout seul, faisant ainsi gagner du temps à Steed, et surtout au spectateur… EN BREF : À cette école c’est principalement Steed qui apprend à être trahi, par ses auteurs ! Devant cet épisode singulièrement ennuyeux et bavard, au lieu de tant citer le Dr Johnson ces derniers auraient dû le méditer : « Un Français doit toujours parler, qu'il soit au courant de ce dont il parle ou non ; un Anglais est content de ne rien dire quand il n'a rien à dire ». VIDÉO INFORMATIONS COMPLÉMENTAIRES Tournage Continuité o L’ombre d’un micro passe sur la tête de Steed lors de sa toute première rencontre avec Vénus (06’37’’) : o Claire caresse un petit crocodile (22'56’’) qui a tout l’air d’un jouet en plastique ! : o Julie Stevens se trompe dans son texte et en bafouille (28’58’’). Surpris, Patrick Macnee se met à oublier lui aussi son texte, avant de se reprendre magistralement au bout de quelques secondes ! Les conditions d’enregistrement en quasi direct de l’époque nous offrent ainsi, de très loin, la scène la plus amusante de l’épisode ! o Quelque chose passe très rapidement devant la caméra, au moment où Higby va pénétrer dans l’appartement de Claire où Steed et Vénus sont dissimulés (46’13’’).
Détails o Le générique a évolué pour s’accorder à la nouvelle coupe de Vénus Smith. o Omniprésent durant tout l’épisode, Samuel Johnson se voit cité à de multiples reprises : « Monsieur, je vous ai trouvé une controverse, je ne suis pas obligé de vous trouver un accord », « Les céréales qui en Angleterre sont données aux chevaux, font en Écosse vivre les gens », « La plus noble ambition dans la vie d’un homme, c’est la grande route vers Londres », « La canne à pêche est un bâton avec un crochet à un bout, et un imbécile à l’autre ». De plus Shanklin a dissimulé la liste de ses recrues dans un exemplaire de la fameuse biographie écrite par Boswell ! o Vénus interprète pas moins de trois chansons ! En plus de son répertoire habituel de grands succès du jazz (Varsity drag, Put on an happy face), elle danse également un cha-cha-cha endiablé avec East. Importé en Europe dans les années 50 par l’Anglais Pierre Lavelle, cette danse connaît encore un vif succès lors du tournage de l’épisode. Yellow Bird, avec de nouveau le persévérant East qui l’accompagne à la guitare, est un calypso traditionnel Jamaïcain. o À plusieurs reprises Steed reprend Vénus pour qu’elle utilise un terme poli concernant le renvoi de Green. On peut y voir un clin d’œil, Macnee lui-même ayant été expulsé d’Eton ! o Steed doit retirer prestement son chapeau melon et son parapluie pour aider Vénus dans une tâche domestique. Au vu de l’épisode, on ne peut s’empêcher de penser que leur apparition était effectivement prématurée… Ils refont toutefois apparition pour le tag final. o Samuel Johnson (1709-1784) : Souvent appelé le Docteur Johnson, il est un des écrivains anglais les plus prestigieux. Après avoir publié un nombre considérable d’écrits en tous genres (dont des comptes-rendus de séance parlementaire et des catalogues de vente !) il accède à la gloire par son livre le plus célèbre, A dictionnary of the English language, paru en 1755 après une rédaction s’étendant sur presque toute une décennie. Établissant les canons de la langue anglaise avec un retentissement se prolongeant encore de nos jours, il est confirmé par l’autorité royale qui lui versera par la suite une pension. Plus tard, le Dr. Johnson écrira de nombreux ouvrages littéraires ou philosophiques, cet esprit puissant et érudit s’affirmant comme l’un des plus grands défenseurs de l’esprit des Lumières. On lui doit également de nombreuses citations brillantes et acides demeurées fameuses. Sa vie nous est contée par son ami et disciple Boswell, cette biographie demeurant considérée comme l’une des meilleures jamais écrites. Acteurs – Actrices o Melissa Stribling (1927-1992) a joué dans deux autres épisodes : Hunt the man down (saison 1), et Les anges de la mort (saison 8, The New Avengers). Elle a participé à plusieurs séries des années 60 et 70 (Benny Hill, Crossroads..). Au cinéma, son film le plus connu est Le Cauchemar de Dracula, où elle fait face à deux illustres invités des Avengers, Peter Cushing et Christopher Lee, mais aussi à Michel Cough, le futur Dr Amstrong, père des cybernautes ! o Anthony Nicolls (1902-1977) apparaît également dans l’épisode Georges et Fred (saison 6). Acteur reconnu du théâtre shakespearien, il a participé à de nombreuses séries (Le Saint, Cosmos 1999…) mais demeure avant tout célèbre pour son rôle du supérieur des Champions, le Commandeur W. L. Tremayne. o Sir John Standing (1934) est un acteur très populaire en Angleterre, à l’écran comme sur les planches. Il appartient à une famille anoblie de comédiens prestigieux. Sa carrière, encore active, comporte de nombreuses apparitions dans des séries (Le Saint, Destination Danger, Lexx…) comme au cinéma (Elephant Man, Chaplin, V pour Vendetta…). o Richard Thorp (1932). Acteur régulier des séries britanniques, son rôle le plus connu demeure Alan Turner qu’il incarne depuis… 1982 (!) dans le soap Emmerdale. Linda Thorson, qui y participe également depuis 2006, a de beaux jours devant elle ! o Reginald Marsh (1926-2001) a connu une longue carrière (Le Baron, Les Champions, Coronation Street…) avant de se retirer pour participer activement à des œuvres de charité luttant contre les handicaps, son fils étant trisomique. o Frank Shelley (1912-2004) a fait quelques apparitions à l’écran (Les Vestiges du jour, 1993), mais l’essentiel de sa carrière s’est déroulée au théâtre, où il était notamment réputé pour le timbre effectivement très particulier de sa voix ! Il connaît bien le monde à part des universités anglaises, étant diplômé d’Oxford. o Julie Stevens (1936) a suivi des études d’infirmière puis fait du théâtre avant de se lancer à la télévision. Malgré ses apparitions dans d’autres séries télévisées (Z Cars, Girls about town…), son rôle le plus important demeure celui de Vénus Smith : une chanteuse de music-hall, collaboratrice occasionnelle, et parfois involontaire, de Steed. Elle apparaîtra dans six épisodes de la saison 2 : Le décapode, Tueurs à gage, La boîte à trucs, L’école des traîtres, L’homme dans le miroir et Le clan des grenouilles, où elle interprète à chaque fois au moins un numéro musical. Une grossesse et le succès de Cathy Gale entraîneront son départ. Julie Stevens demeure principalement connue comme animatrice d’émissions de télévision pour la jeunesse. Elle a ainsi animé, au début des années 60, The Sunday breaks (ABC), un programme religieux pour adolescents, puis, durant les années 70, Play school (BBC), destiné à la petite enfance. En 1989, elle crée même de nouvelles chansons pour l’émission enfantine de la BBC Look and Read ! À noter que… o On peut véritablement s’interroger sur ce choix de la saison 2 de multiplier ainsi les supérieurs de Steed. Outre le fait de donner un air d’armée mexicaine au Ministère, cela empêche d’approfondir les relations entre les personnages. La saison 6 choisira judicieusement l’option radicalement contraire grâce à l’irrésistible personnage de Mère-Grand, avec le succès que l’on sait. Seul One-Ten émerge quelque peu du lot, en se rapprochant d’ailleurs de son illustre successeur. o L’épisode fait penser à L’économe et le sens de l’histoire (saison 4), se déroulant également dans le milieu universitaire. La comparaison n’est guère flatteuse pour L’école des traîtres… o James Mitchell (1926-2002) a écrit cinq épisodes : Death on the sleepway, Kill the King (saison 1), L’argile immortelle, L’école des traîtres (saison 2) et L’homme aux deux visages (saison 3). Il a également participé à d’autres séries (Z Cars, Callan…) o Jonathan Alwyn (1940) a dirigé sept épisodes : Missive de mort, Combustible 23, Festin de pierres, Inter-Crime, L’école des traîtres (saison 2), Le marchand de secret, Le retour du traître (saison 3). Sa carrière de réalisateur (Armchair Theatre, The rivals of Sherlock Holmes…) et de producteur (Maigret, the rivals of Sherlock Holmes…) s’est prolongée jusque dans les années 90. Fiche de L'école des traîtres des sites étrangers : En anglais http://theavengers.tv/forever/gale1-20.htm En flamand http://home.scarlet.be/~pvandew1/avengers/gale21.htm
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LES ŒUFS D’OR
(THE GOLDEN EGGS)
Tournage : février 1963 Diffusion : ITV, 2 février 1963 – 13ème Rue, 5 mars 1998 Scénario : Martin Woodhouse Réalisation : Peter Hammond Peter Arne (Redfern), Pauline Delaney (Elizabeth Bayle), Donald Eccles (Dr. Ashe), Gordon Whiting (De Leon), Robert Bernal (Hillier), Irene Bradshaw (Diana), Louis Haslar (Campbell), Charles Bird (Hall). Résumé Des œufs, à l’apparence dorée, sont volés chez un biologiste. Le cambrioleur, au contact avec de mystérieux fluides durant l’opération, tombe gravement malade. Les œufs, conservés dans une mallette étanche, servent en fait de réceptacle à diverses cultures de terribles virus. Une course-poursuite s’engage alors entre le commanditaire du vol et les Avengers pour récupérer ces objets, aussi précieux que dangereux. CRITIQUES Estuaire44 17 novembre 2007 L’intrigue des Œufs d’or, tout en demeurant très classique dans son approche, s’avère d’une efficacité redoutable. Le thème de la chasse au trésor donne souvent lieu à des histoires palpitantes et celle-ci ne fait pas exception. Après une introduction efficace, elle se déroule sans temps morts ni digressions inutiles. Au suspense résultant de l’opposition entre les deux camps, vient s'ajouter la menace induite par le virus. Ainsi, sans abuser du spectaculaire, cet épisode parvient à insuffler une véritable angoisse, l’aspect crédible de Verity Prime, une super grippe, le rendant finalement plus menaçant encore. Comme fréquemment chez les Avengers, l’histoire devient anticipation. Ce qui pouvait encore passer pour un scénario proche du fantastique durant les années 60 appartient aujourd’hui au banal, tant les menaces d’attentat ou d’emploi d’armes de guerre biologiques sont devenues tangibles. Deux faiblesses apparaissent néanmoins dans le déroulement de l'intrique. Il est ainsi étonnant de voir Steed s'absenter pour un motif assez trivial, alors même que les adversaires peuvent surgir à tout moment, ce qui ne manque d'ailleurs pas de survenir. Connaissant le caractère florentin du personnage, et l'aspect cyniquement manipulateur qu'il illustre à diverses reprises en cette saison, on peut supposer qu'il s'agit d'un procédé destiné à les décider à passer à l'action. Il ne s'en vante d'ailleurs pas, reste à savoir si Cathy Gale en est dupe... Beaucoup plus gênant demeure de voir le minutieux et intelligent Redfern enfermer Cathy dans la pièce contenant les commandes électriques de la maison. On peut y discerner une facilité scénaristique détonnante dans cet épisode de très haut niveau. Mais ce qui impressionne le plus dans cet épisode demeure l’inventivité de la mise en scène d’un Peter Hammond au sommet de son art. Grâce à une caméra judicieusement mobile, il parvient toujours à trouver l’angle de vue adéquat afin de susciter l’angoisse ou l’émotion. Les étapes de la maladie de De Leon sont ainsi anxiogènes à souhait, tandis que l’atmosphère légère créée lors des scènes entre Cathy et Steed en forment un contrepoint parfait. On apprécie l’audace de quelques figures de style, comme les rapides allées et venues entre les plans de Cathy et Redfern, faisant admirablement monter la pression avant le face à face final. Les décors ont visiblement fait l’objet d’un soin particulier, la modeste demeure de De Leon semble très crédible, tandis que l’impressionnante collection d’automates de Redfern apporte une touche d’étrangeté bienvenue au récit. Comme lors de Warlock, l’épisode se voit dominé par l’ahurissante performance de Peter Arne. S'il apparaît moins hors normes et novateur que Cosmo Gallion, Redfern n'en demeure pas moins un personnage singulièrement plus relevé que la plupart des adversaires issus de cette saison fortement inspirée par l'espionnage le plus classique. Il manifeste un machiavélisme mâtiné d'humour glacial des plus réjouissants, tandis que son obsession maladive pour les automates achève de lui conférer un avant-goût des Diabolical Masterminds ultérieurs. Le tout se voit sublimé par l'excellence du jeu fantasque et brillant de son interprète. Vraiment, on ne peut que regretter que Peter Arne n’ait pas occupé d'avantage d'espace durant les saisons ultérieures ! Si Pauline Delaney campe de manière très crédible la cupide Elizabeth, finalement dépassée par les conséquences de ses actes, c'est surtout le couple De Leon/Diana qui attire par ailleurs l'attention. Gordon Whiting donne un impact terrible aux délires enfiévrés de son personnage, magnifiquement servi par la caméra d'Hammond, tandis que l'émotion suscitée par le drame vécu par Diana s'avère très communicative, sans effet par trop mélodramatique. Ce couple suscite d’autant plus notre intérêt qu’il représente une Angleterre humble et réaliste, dont l’évolution de la série vers la fantaisie va rendre les apparitions très rares à l’avenir. Le brillant Donald Eccles, dans le rôle du misanthrope Dr Ashe, annonçant lui les futurs excentriques caractéristiques de la série, vient compléter une distribution particulièrement enthousiasmante. L'épisode demeure également marqué par une mise en retrait significative de John Steed. Si ce phénomène s'observe ailleurs dans la saison (Le grand penseur, Six mains sur la table), cela s'avère ici particulièrement net. C'est évidemment prendre un risque, mais l'espace libéré résulte admirablement occupé par une Cathy Gale parfaitement à la hauteur. Tout en multipliant initiatives et hardiesses (ce n'est pas un hasard si son partenaire la qualifie d'indépendante !), elle parvient à mener efficacement l'affaire à son terme, sans tomber dans le cynisme parfois très dur du Steed de ce temps-là. Bien au contraire, elle montre une authentique sollicitude pour les victimes, comme lors de la rencontre avec Diana, permettant à Honor Blackman d'illustrer de réels talents de grande comédienne. Malgré l'apparition d'une tenue en cuir très guerrière, on assiste à peu de véritables scènes de combat, mais le duel final avec Redfern, marqué par un rare suspense, compense largement ce manque. Si Steed se fait rare, ses apparitions paraissent très réussies, d'autant que ses dialogues avec Cathy Gale pétillent comme rarement. C'est en effet l'ultime atout de cet excellent épisode que de nous offrir un duo d'Avengers particulièrement amusant, proposant de superbes réparties à d’excellents interprètes éprouvant à l’évidence un plaisir des plus communicatifs à jouer ensemble. C'est notamment le cas lors de l'étonnant petit-déjeuner ouvrant le récit, laissant un instant planer les plus folles suppositions, avant que l'ambiguïté ne soit finalement levée. Le passage du vase provoque également un franc éclat de rire. Patrick Macnee et Honor Blackman entendent à la perfection comment mettre en valeur la passionnante association unissant leur personnage ! EN BREF : Grâce à une intrigue brillante et à une réalisation virtuose à l’inventivité rare, cet épisode s'avère particulièrement enthousiasmant. À côté de brillants héros, à la piquante relation désormais parfaitement établie, le toujours étonnant Peter Arne s’impose décidemment comme le grand adversaire de cette saison ! VIDÉO INFORMATIONS COMPLÉMENTAIRES Tournage Continuité o L’angle de vue de la caméra permet de constater l’absence de plafond du décor (16’30’’) : o L’ombre du micro passe sur le visage de Redfern (14’52’’) :
Détails o Au lieu d’un porridge bien plus anglais, Steed prend des corn-flakes très américains au petit-déjeuner ! o Le slogan inscrit sur la boite de corn-flakes est: "Wild west cornflakes. The most nourishing and sustaining breakfast cereal of them all". o Après l’écriture d’un livre consacré aux porcelaines (L’argile immortelle), Cathy passe aux travaux pratiques ! o Steed, titillant Mrs gale à propos de la séduction émanant de ses atours préraphaélites (23’30’’), fait référence à un mouvement artistique anglais de la seconde moitié du XIXe siècle, le Préraphaélisme. En réaction aux stricts canons victoriens, celui-ci cherchait, dans des domaines aussi divers que la peinture, la poésie ou la sculpture, à retrouver l’éclat des artistes italiens médiévaux, avant une Renaissance, symbolisée par Raphaël et supposée privilégier des œuvres maniérées mais vides de sens. Quand on sait que les peintures préraphaélites étaient réputées pour leurs couleurs vives et la splendeur des étoffes, on ne peut que constater une ironie certaine envers la mise souvent austère de Cathy Gale... Monna Vanna, 1866 (Dante Gabriel Rossetti) The Lady of Shallot, 1888 (John W. Waterhouse) o Culture de virus : Les virus sont des organismes unicellulaires ne pouvant se reproduire qu'en envahissant d'autres cellules vivantes, leur multiplication effrénée finissant par tuer leur hôte. Utiliser un œuf comme terrain d'ensemencement ne semble donc pas tout à fait absurde ! La reproduction contrôlée des virus présentant de nombreux avantages (études ; production de vaccins), des moyens efficaces ont été développés pour y parvenir, en recourant aux cultures de cellules. Les boîtes dites de "Petri" jouent ainsi le même rôle que l'œuf du Dr Ashe. Ces pratiques ont été définitivement élaborées durant les années 50, et se situent encore à la pointe lors du tournage de l'épisode. Les tous premiers essais (1885) faisaient effectivement appel à un embryon de poulet ! Acteurs – Actrices o Peter Arne (1920-1983) a tourné dans trois autres épisodes de la série : Death on the slipway (saison 1), Warlock (saison 2) et Avec vue imprenable (saison 4). Il est né en Malaisie de père français et de mère américaine et a servi héroïquement comme pilote dans la RAF pendant la seconde Guerre Mondiale. Il a de nombreux rôles de méchants à son actif dans des films de guerre ou d'espionnage. Son accent lui permit aussi de jouer des personnages chinois, russes ou sud-américains ! Au cinéma, on peut noter son rôle de colonel dans trois films de la Panthère rose. À la TV, on l'a vu dans Destination Danger (quatre épisodes), Département S (deux épisodes), Le Saint, L'Homme à la Valise. Il a été retrouvé assassiné dans son appartement londonien en août 1983. Une rixe entre homosexuels a été évoquée, mais le meurtre est toujours inexpliqué. Dans ses mémoires (Chapeau Melon, Presses de la Renaissance, p 264), Macnee lui accorde le crédit d’avoir imaginé les tenues de cuir d’Honor Blackman, pour faciliter les scènes de combat. o Pauline Delaney (1926-2007) joue également dans l'épisode Un petit déjeuner trop lourd (saison 5). Cette actrice, d'origine irlandaise, fit ses classes dans les théâtres de Dublin, avant de connaître le succès au West End, au début des années 60. Elle apparaît également dans de nombreux programmes de la télévision anglaise : Z Cars, Dixon of Dock Green, Rumpole of the Bailey... Elle obtient le rôle récurrent de Mrs Mortimer dans Public Eye. Elle est parfois référencée sous l'orthographe irlandaise de son nom, Pauline Delany. o Donald Eccles (1908-1986). Comédien de la Royal Shakespeare Company, il est venu tardivement à l'écran, durant les années 60. Il joua dans de nombreuse séries (Dr Who, Rumpole of the Bailey, Adam Adamant lives!...) avant de décéder dans un accident de voiture. Dans le rôle de Robin Starveling, il participa notamment à la version filmée du Songe d'une nuit d'été (1968) où Diana Rigg interprétait Héléna. o Irene Bradshaw est également aperçue dans deux autres épisodes : One for the mortuary (saison 1) et Le village de la mort (saison 5). Elle ne connaît qu'une carrière limitée à quelques apparitions durant les années 60 (Z Cars, Softly Softly...), mais participe néanmoins à l'étrange Dr. Jeckyll et sister Hyde (1971) écrit par Brian Clemens et réalisé par Roy Ward Baker. À noter que… o L’énergique Steed semble plus matinal que sa partenaire, cela sera également le cas dans Les aigles (saison 4). o Alors que, afin de se faire passer pour un collectionneur (Mauritius Penny) ou un avocat (Inter-crime), Steed utilisait une paire de lunettes, ici pour simuler une journaliste Cathy Gale utilise... et bien, une paire de lunettes ! Les déguisements de nos héros deviendront plus variés dans les saisons ultérieures. o Peter Hammond (1923-2011) est une figure importante de la série car il a réalisé pas moins de 19 épisodes, durant les saisons 1 (neuf épisodes, dont Passage à tabac), 2 (Warlock, Le point de mire, Mort d’un grand danois, Les œufs d’or, La loi du silence) et 3 (Plaidoirie pour un meurtre, La toison d’or, Ne vous retournez pas, Le piège à rats idéal, Seconde vue). Il a participé à de nombreuses autres séries (Rumpole of The Bailey, Shades of greene…). Plus récemment il a tourné neuf épisodes du Sherlock Holmes de Jeremy Brett. o Martin Woodhouse a écrit le scénario de sept épisodes : Monsieur Nounours, Le grand penseur, les œufs d’or, Le clan des grenouilles (saison 2), Seconde vue, Lavage de cerveau (saison 3) et L’économe et le sens de l’histoire (saison4). Il est également connu pour sa participation à la série Supercars, dont il a écrit 22 épisodes (1961). Fiche des Œufs d'or des sites étrangers : En anglais http://theavengers.tv/forever/gale1-19.htm En flamand http://home.scarlet.be/~pvandew1/avengers/gale20.htm
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LA BOÎTE À TRUCS
( BOX OF TRICKS)
Tournage : Achevé le 17 janvier 1963 Diffusion : ITV, 19 janvier 1963 – 13ème RUE, 26 février 1998 Scénario : Peter Ling & Edward Rhodes Réalisation : Kim Mills Jane Barrett (Kathleen Sutherland), Maurice Hedley (General Sutherland), Edgar Wreford (Dr. Gallam), Ian Curry (Gerry Weston), April Olrich (Denise), Dallas Cavell (Manager), Jacqueline Jones (Henrietta), Robert Hartley (Head Waiter), Royston Tickner (Doorman), Gail Starforth (Maid), Lynn Taylor (Showgirl). Résumé Dans le cabaret où se produit Venus Smith, un magicien exécute plusieurs tours, puis présente le prochain au public. Il leur montre une cabine et fait entrer sa partenaire à l'intérieur. Après avoir compter jusqu'à trois, il ouvre la porte, et tout le monde constate que la femme a disparu. Vient le moment de la faire revenir, mais c’est alors qu’elle s'écroule au sol, morte ! CRITIQUES Estuaire44 3 juillet 2007 La boîte à trucs apparaît comme un excellent épisode, notamment grâce à une évolution commençant timidement à se dessiner vers les saisons ultérieures. L’on découvre avec stupeur que Vénus Smith a totalement changé de coiffure, en adoptant un genre à la garçonne, plus en phase avec le style des années 60. Les années 50 s’éloignent rapidement et, en bonne professionnelle, Vénus s’adapte au goût du jour ! Une fois estompée la stupeur initiale, on s’aperçoit que cette nouvelle coupe met bien en valeur le visage très expressif de Julie Stevens, particulièrement tonique ici. Cela tombe bien, car dans cet épisode Vénus est véritablement mise en vedette ! En effet, beaucoup plus que lors de ses précédentes apparitions, elle participe activement à l’action, apportant une aide effective à Steed au lieu de simplement poser. Elle prend des initiatives, s’expose, en un mot se rapproche d’une authentique collaboratrice de Steed ! Cette évolution apparaît d’autant plus appréciable qu’elle s’effectue sans que Vénus perde ses qualités spécifiques, celles qui font son charme particulier tout en lui conférant une identité propre Elle montre ainsi toujours une candeur juvénile irrésistible (nous avons droit à l’habituelle séance d’escroquerie de Steed, toujours très amusante), de même qu’à ses adorables petites mimiques d’énervement. Elle interprète également deux chansons avec son énergie coutumière habituelle. L’épisode s’offre d’ailleurs un moment de fantaisie bienvenu quand Vénus joue avec la caméra, comme dans une vraie émission de variétés ! Ce développement du personnage rencontre toutefois ses limites : Vénus ne participe toujours pas aux scènes d’action pures et son association avec Steed s’avère toujours aussi déséquilibrée, mais c’est ce qui constitue son originalité, très appréciable sur quelques épisodes. Son attachement aveugle à Steed en fait toujours son satellite : il suffit qu’il le lui demande pour qu’elle accepte aussitôt de pénétrer dans une boîte ressemblant de plus en plus à un cercueil ! Amour quand tu nous tiens ! L’évolution positive se retrouve également chez Steed, qui se rapproche du personnage irrésistible que nous connaissons. Certes les différences continuent à perdurer : on le voit ainsi se comporter en véritable mufle envers la jolie Henrietta que, à l’instar de Vénus, il ne considère avant tout que comme un outil. Néanmoins, il dispose désormais d’un véritable espace pour distiller son humour et son charme, ce dont il ne se prive d’ailleurs pas durant de nombreuses scènes de l’épisode. Même s’il se montre en verve dans sa couverture de faux masseur, c’est surtout la scène du faux millionnaire hypocondriaque qui emporte l’adhésion. En effet, c’est avec beaucoup de plaisir, et on peut l’avouer, d’émotion, que nous l’observons ici effectuer un de ses grands numéros qui feront les riches heures des saisons ultérieures, particulièrement de la quatrième. L’ensemble se voit porté par le grand talent de Patrick Macnee, particulièrement inspiré durant tout l’épisode. Évidemment l’audace et la fantaisie ne sont pas encore aussi flamboyantes qu’elles le deviendront, mais le décor est déjà planté, y compris le chapeau melon, revêtu pour l’occasion ! Une canne remplace certes le parapluie, mais celui-ci apparaît lors de la scène de la trappe, dans un de ces emplois détournés qui se multiplieront avec bonheur par la suite. Cet éclat des personnages se trouve rehaussé par une réalisation se caractérisant, certes par un tempo assez lent, mais également par des effets visuels réussis, à défaut d’être véritablement originaux. Ainsi le masque du magicien dans le miroir, le jeu menaçant du bon docteur avec une écharpe, l’apparition de dos de Steed alors que Vénus, affolée, recherche Denise, apparaissent comme autant de moments de tension réussis. Surtout, la mise en scène donne une vision assez caustique du London by night où Steed semble particulièrement à l’aise ! Elle prend ainsi le temps de s’attarder un peu sur les clients, les demoiselles du bar, les relations dans la troupe… Les vues nocturnes de Piccadilly sont également très réussies. Le final est très amusant, où l’on voit Steed, qui l’a bien cherché, se retrouver coincé entre "Charybde et Scylla" ! Une vraie atmosphère est ainsi créée, renforcée par un décor jouant brillamment du contraste entre une scène vaste et lumineuse (superbe plan séquence d’ouverture) et des coulisses labyrinthiques et obscures. C’est un étrange endroit que nous découvrons, comme cela sera bien souvent le cas par la suite, même s’il ne s’agit encore une fois que d’une esquisse. L’intrigue paraît assez astucieuse, tenant la route même si l’on devine le pot aux roses assez vite. À noter tout de même une incohérence, le médecin-espion n’abattant pas Steed quand il en a la possibilité alors qu’il se prépare à prendre la fuite. Ces mélanges de cristaux et de radiations positives ont un relent New Age, la série est encore une fois en avance sur son temps ! Les personnages secondaires se révèlent dans l’ensemble assez savoureux. Le Dr Gallam constitue un adversaire de qualité, se montrant inquiétant et perspicace à souhait, grâce à une belle composition d’Edgar Wreford. Il n’a pas encore la fantaisie délirante d’un esprit diabolique mais il en a l’envergure. Son inventivité commence déjà à le distinguer des espions classiques. Le magicien manque par contre d’excentricité pour vraiment nous intéresser. Kathleen constitue un pendant parfait à son amie Vénus, dont elle partage la candeur (confinant chez elle à l’idiotie) et un amour pour un homme l’instrumentalisant sans scrupules. Deux duos étrangement similaires s’installent dès lors, Steed/Vénus et Gallam/Kathleen, dans une opposition très ludique. C’est bien entendu le plus astucieux des deux joueurs qui finit par remporter la partie ! Henrietta est charmante, tandis que Denise nous offre encore un de ces charmants accents français dont cette saison a le secret. Le général, vrai bouledogue anglais plus fin qu’il n’y paraît, illustre à merveille la phrase de Churchill : « Une pomme tous les matins éloigne le médecin... à condition de bien viser ! ». EN BREF : L’Étoile du Soir atteint son apogée au-dessus du Monde des Avengers, dans le meilleur épisode de sa séquence. Grâce à une boîte de vitesses bien huilée, la série commence à passer la quatrième ! VIDÉO INFORMATIONS COMPLÉMENTAIRES Tournage Continuité o Lorsqu'Henrietta, assise avec Steed, commande un verre, le micro apparaît devant le front du serveur (3’50’’) : o Le micro apparaît très nettement au-dessus du général quand il cherche Steed (34’19’’) : o Très fugitivement, un homme passe dans la loge des artistes, dont la porte demeure légèrement ouverte, quand Kathleen attaque le Dr Gallam (48’58’’). Détails o Dans le scénario original, l’épisode était supposé comporter à la fois les personnages de Vénus Smith et de Cathy Gale ! Finalement Vénus joue bien un rôle actif, sans se contenter de faire partie du décor ! o L’image de Vénus dans le générique d’ouverture n’est plus adaptée à sa nouvelle coiffure. o Le sous-titre nous apprend que, plus jeune, Vénus aurait séjourné au YMCA. C’est étonnant car cette organisation de jeunesse n’accueille que des garçons, les filles étant hébergées par le YWCA, Young Women's Christian Association ! La version originale ne se trompe pas. Patrick Macnee devra lui-même, au Canada, faire appel au YMCA durant une période particulièrement délicate de sa carrière, au début des années 50. o Le titre de l’épisode est à double facette, pouvant concerner aussi bien la boîte du magicien que celles du faux médecin. o Lors du toast final, on voit bien Steed servir du champagne, mais pour Vénus (qui ne boit jamais d’alcool fort pour protéger sa voix) il lui préfère un brandy ! Tout de même, il reste du chemin à parcourir… o Les chansons interprétées par Vénus sont encore une fois de grands standards. It’s a pity to say goodnight connaît une grande popularité lors du tournage de l’épisode, venant d’être reprise avec réussite par Ella Fitzgerald l’année précédente. It’s de-lovely (1936) est un immense succès de Cole Porter, célèbre auteur-compositeur américain. On lui doit notamment I’ve got you under my skin, immortalisée par Sinatra et superbement reprise par Diana Krall dans son album When I look in your eyes (1999). o William Makepeace Thackeray (1811-1863). Steed utilise comme nom d’emprunt celui de ce célèbre romancier victorien, connu principalement pour ses ouvrages satiriques dépeignant au vitriol la société britannique (ce qui préfigure également ici l’évolution future de la série !). Il y prêche les valeurs de l’humilité et du travail, tout en demeurant très puritain ! Son ouvrage The luck of Barry Lindon sera à l’origine du chef-d’œuvre de Stanley Kubrick. Son roman le plus connu demeure tout de même La foire aux vanités (Vanity fair, 1846), également porté au cinéma. Il y décrit l’inversion de la position sociale de deux amies, dans le contexte des guerres de l’Empire, avec un ton très caustique qui fait que ce roman se lit encore avec entrain aujourd’hui. Le reste de son œuvre semble désormais beaucoup moins lu, alors qu’en son temps il était pratiquement aussi connu que Dickens. Décidément, vanité, vanité, tout n’est que vanité ! Acteurs – Actrices o Jane Barrett (1923-1969) est également apparue dans diverses séries (Dixon of Dock Green, Public Eye…) ainsi qu’au cinéma (La Rose et l’Épée, 1953). Le générique de fin de l’épisode comporte une erreur, car elle y est créditée sous le nom de Barratt ! Elle est décédée prématurément d’un cancer. o Maurice Hedley a connu une carrière télévisuelle limitée aux années 60, où il participe à un grand nombre de séries (Z Cars, Le Saint, A for Andromeda, Public Eye…). Il a également beaucoup joué au théâtre. o Edgar Wilford (1923-2006) fut avant tout un grand acteur de théâtre, formé dans les années 40 dans la prestigieuse troupe Old Vic (1818), alors dirigée par Laurence Olivier. Il joua ainsi de nombreuses pièces du répertoire shakespearien, obtenant de grands succès, particulièrement dans Le Songe d’une nuit d’été et Hamlet. Il interpréta par la suite de nombreux rôles prestigieux dans le West End et à travers tout le pays. Sa carrière télévisuelle fut néanmoins brillante, avec plus de 70 participations à des séries ou à des adaptations théâtrales. Avant d’être atteint de la maladie de Parkinson qui allait l’emporter, il avait débuté une carrière de metteur en scène et de professeur d’art dramatique. o Ian Curry (1930) apparut seulement dans quelques séries des années 60 (Armchair Theatre, Zero One…). o April Olrich (1933) a connu une grande carrière de danseuse de ballet. Après avoir appartenu durant plusieurs années, comme danseuse étoile, au prestigieux Royal Ballet (du Royal Opera House de Covent Garden) elle enchaînera succès sur succès à Broadway (What a minim !, 1966). Elle a également participé à de nombreux films et séries. Au grand écran elle se fit connaître dans La Bataille de Rio Plata (1956) où elle interprète la chanteuse et danseuse Dolorès. Cette première bataille navale de la guerre de 39-45 se termina dans le port de Montevideo où un important cuirassé allemand se saborda. April, encore enfant, vivait dans cette ville et en conserve un terrible souvenir ! Un certain Patrick Macnee fait également une très courte apparition dans ce film, où il joue le rôle taillé sur mesure d’un aristocrate anglais officier de marine ! (Extrait dans la section vidéo du site.) o Dallas Cavell (1925-1993) a également participé à l’épisode Pour attraper un rat (saison 7). Il a joué dans de nombreuses séries des années 60 et 70 (Les Champions, Crossroads, Dr Who…) tout en connaissant une belle carrière théâtrale. o Julie Stevens (1936) a suivi des études d’infirmière puis fait du théâtre avant de se lancer à la télévision. Malgré ses apparitions dans d’autres séries télévisées (Z Cars, Girls about town…) son rôle le plus important demeure celui de Vénus Smith, une chanteuse de Music-hall collaboratrice occasionnelle, et parfois involontaire, de Steed. Elle apparaîtra dans six épisodes de la saison 2 : Le décapode, Tueurs à gage, La boîte à trucs, L’école des traîtres, L’homme dans le miroir et Le clan des grenouilles, où elle interprète à chaque fois au moins un numéro musical. Une grossesse et le succès de Cathy Gale entraîneront son départ. Julie Stevens demeure principalement connue comme animatrice d’émissions de télévision pour la jeunesse. Elle a ainsi animé, au début des années 60, The Sunday breaks (ABC), un programme religieux pour adolescents, puis, durant les années 70, Play school (BBC), destiné à la petite enfance. En 1989, elle crée même de nouvelles chansons pour l’émission enfantine de la BBC Look and Read ! À noter que… o Notes édition DVD Optimum: Commentaire vidéo: Julie Stevens indique que pour son troisième épisode Vénus Smith allait connaître de grands changements. Les producteurs décidèrent de modifier son répertoire, passant de chansons sentimentales à des airs plus jeunes. Elle opta pour des cheveux courts également davantage dans le vent. Julie Stevens apprécia ces changements, trouvant le personnage plus amusant à interpréter de la sorte. Elle estime cependant qu’en fait Vénus demeure la même, notamment dans sa relation avec Steed. Suppléments: On trouve le script habituel ainsi que grande galerie de photos, judicieusement quasi exclusivement consacrée à Julie Stevens. Conformément à son commentaire, elle apparaît radieuse durant tout le tournage ! A noter deux photos issues en fait de The Removal Men. o Le sujet de l’épisode fait fortement penser à celui de Les espions font le service (saison 4) où des majordomes félons récupèrent des secrets militaires grâce à de petits magnétophones dissimulés dans les uniformes de militaires de haut rang. Cet épisode bénéficie d’une fantaisie débridée, bien éloignée de la saison 2 ! Ainsi, alors que la réunion des militaires est ici d’un grand classicisme, celle des espions est inaudible, car les participants sont emballés dans un sac insonore ! o La scène de fin sera reprise presque à l’identique dans La danse macabre (saison 4), à une différence majeure près : l’invitation à la danse de Steed stoppera les questions d’une Mrs Peel se laissant emporter, mais pas celles de Vénus ! Au-delà de l’anecdote on peut y voir une illustration de la différence d’intensité entre leurs relations, Steed maintenant toujours une certaine distance avec Vénus, qui apparaît davantage comme son instrument que comme sa collaboratrice. Avec Mrs Peel il en va bien entendu tout autrement… o Kim Mills (1931-2006) a réalisé de nombreux épisodes de diverses séries anglaises des années 60 (Public Eye, Mystery and Imagination, Armchair Theatre…) avant de débuter une carrière de producteur dans les années 70 (Zodiac, The rivals of Sherlock Holmes…). Il a en tout réalisé 10 épisodes des Avengers : Le grand penseur, La boîte à trucs, L’homme dans le miroir, La baleine tueuse (saison 2), Concerto, Mort à la carte, Mort d’un ordonnance, Les sorciers, La grandeur qu’était Rome et Le quadrille de homards (saison 3). Il a eu ainsi l’honneur de conclure chacune de ces deux saisons ! o Pater Ling (1926-2006) a également participé à l’écriture de deux épisodes de la saison 1 (Dance with death et Ashes of roses). Il a également participé à d’autres séries, comme Compact et Dr Who. Son principal titre de gloire reste d’avoir été l’un des créateurs de la série Crossroads en 1964, ce soap opera connaissant un vif succès et se prolongeant jusqu’à la fin des années 80. Il s’est lancé dans l’écriture pendant la guerre, durant un séjour dans un sanatorium pour cause de tuberculose ! o Anne Spavin aura réalisé les décors de cinq épisodes : Missive de mort, La boîte à trucs, L’homme dans le miroir (saison 2), La toison d’or et Le marchand de secrets (saison 3). Fiche de La boîte à trucs des sites étrangers : En anglais http://theavengers.tv/forever/gale1-17.htm En flamand http://home.scarlet.be/~pvandew1/avengers/gale18.htm
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L’ARGILE IMMORTELLE
(IMMORTAL CLAY)
Tournage : janvier 1963 Diffusion : ITV, 12 janvier 1963 – 13ème Rue, 13 décembre 1997 Scénario : James Mitchell Réalisation : Richmond Harding Paul Eddington (Richard Marling), James Bree (Miller), Bert Palmer (Josh Machen), Gary Watson (Allen Marling), Steve Plytas (De Groot), Rowena Gregory (Anne), Didi Sullivan (Mara Little), Douglas Muir (One-Ten), Frank Olegario (Blomberg). Résumé Un fabriquant de porcelaine, Allen Marling, aurait réussi à en élaborer une totalement incassable, ce qui présenterait d’immenses retombées militaires. Lors d’une visite de Cathy Gale, qui écrit un ouvrage sur la porcelaine d’art, le cadavre d’un professionnel de l’espionnage industriel est découvert. Craignant que des agents ennemis ne cherchent à s’emparer de cette découverte, Steed s’infiltre dans la société, sous la couverture d’un expert en céramiques. Il découvre un milieu trouble, où s’entrechoquent des passions amoureuses pouvant, elles aussi, conduire au meurtre… CRITIQUES Estuaire44 4 novembre 2007
L'argile immortelle a le mérite de nous présenter la belle tradition anglaise des porcelaines et d'annoncer ce qui demeurera une constante de la série : la méfiance devant le progrès technologique condamnant, ici, une petite entreprise au prestigieux passé. Pour le reste... Après une scène d'introduction très faible, on observe la mise en place d'une intrigue particulièrement squelettique, même si elle a l’habileté de conserver le suspense à propos de l’existence de la céramique incassable. Constituée de poncifs brossés à grands traits du roman d'espionnage, cette très faible histoire manque de continuité et se voit de plus parasitée par deux vaines intrigues secondaires. Celles-ci tournent autour de deux couples aussi caricaturaux qu'inintéressants, dont les peines de cœurs tendent à devenir le centre de gravité de l'intrigue. Les bavardages inutiles à ce sujet viennent délayer excessivement le récit, conduisant les Avengers dans une direction inédite, la sitcom. C'est alors que, lors d'une discussion particulièrement plate entre Cathy et Anne, le pub où elles se situent prend comme des allures de cafétéria... La description du milieu semble également nettement moins fine et approfondie qu'elle n'a pu l'être dans Le point de mire. En demeurant à la surface des choses et aux errements amoureux des personnages, les nombreuses scènes d'atelier distillent principalement de l'ennui. La réalisation de Harding apparaît également en deçà de ce qu'il a pu montrer par ailleurs. S'il évite de demeurer totalement statique, il peine à trouver des angles de vue et des mouvements mettant en valeur le peu d'action de l'épisode. La bagarre finale résulte particulièrement confuse, s'assimilant plus à une agitation désordonnée qu'à autre chose. La musique de Dankworth reste discrète durant l'épisode, tandis que les décors s'en tiennent à une honnête performance : si l'atelier reste schématique, on découvre avec plaisir de beaux spécimens de porcelaine anglaise. Les personnages secondaires ne se précipitent guère au secours de l'épisode. Ils se résument à une galerie de portraits caricaturaux, de la blonde écervelée au traître jaloux, en passant par le vieux compère toujours alerte.... L'interprétation, tout en demeurant très correcte, ne suscite pas non plus l'enthousiasme. La seule exception demeure le duo De Groot et Blomberg. À défaut de rôles marquants, les interprètes réalisent une jolie prestation, apportant une bouffée d'humour et de fantaisie à un épisode en manquant singulièrement par ailleurs. Leur duo dissymétrique fonctionne à merveille ! Dans la grisaille de l'épisode on goûte particulièrement les toujours savoureuses prestations de One-Ten. L'excellent Douglas Muir lui apporte la même présence que de coutume et sa complicité bougonne avec Steed demeure un authentique régal. Leurs lieux de rencontre quelque peu étranges (dont des bains turcs !) font véritablement de lui l'authentique précurseur de Mère-Grand, lors de cette ultime apparition. À l'unisson des seconds rôles, le duo vedette ne scintille guère au cours de cet épisode. Cathy Gale apparaît singulièrement en retrait durant toute l'histoire, n'agissant qu'en indicatrice de Steed ou pour lui fournir une diversion lors du déjeuner avec De Groot. Elle nous a habitués à autrement plus d'initiative et d'influence sur le cours du récit. Son impact traditionnel de combattante se voit lui aussi minoré par le traitement particulièrement confus de la bataille finale. Steed lui-même, qui alterne inégalement chapeau melon et casquette douteuse, n'a guère l'occasion de se mettre en valeur, tant il intervient finalement assez peu. Il est symptomatique de constater que l'affaire demeure finalement autant résolue par la providentielle intervention du veilleur de nuit que par tous les efforts conjugués des Avengers. Steed déploie un humour et une inventivité moindre que de coutume, se rapprochant de l'agent secret classique de la première saison. Les scènes entre les deux protagonistes sont néanmoins toujours plaisantes, mais un échange entre eux se détache néanmoins : Steed : “It's bad to feel sorry for people in our business, it slows you up. Cathy : — I’m not in your business !” Leur relation, bien moins fusionnelle que le deviendra l'association avec Mrs Peel, aura rarement été aussi clairement définie, et l'aspect sombre du Steed de l'époque aussi crûment montré ! EN BREF :Le spectateur paie les pots cassés du manque d’intérêt de cet épisode faisant un vrai four ! VIDÉO Steed et One-Ten ont rendez-vous aux bains turcs ! INFORMATIONS COMPLÉMENTAIRES Tournage Continuité o Lors de sa discussion avec Patrick Macnee au sauna, Douglas Muir commet une erreur, parlant de plastique au lieu de céramique (3’45’’) : « But other people have been trying to make an unbreakable plastic ». Les deux acteurs, très professionnels, ne laissent transparaître aucune surprise. o L’ombre du micro passe sur le visage de Miller, lors de son entrevue avec De Groot (31’24’’). o La caméra percute quelque chose, provoquant un violent à-coup (35’58’’) :
Détails o Quand Richard Marling montre un aigle en céramique à sa femme (7’18’’), on remarque un carton de vodka Smirnoff en arrière plan. o Il apparaît tout de même singulier de décréter qu’une céramique est incassable sous prétexte qu’une tasse ne se brise pas : les exigences industrielles ou militaires sont bien supérieures ! o Porcelaines allemandes et anglaises : À l’origine la porcelaine est importée de Chine, puis les Européens en cherchent le secret de fabrication à partir du XVIIe siècle. Ce sont les Allemands qui y parviennent les premiers, en 1708. La porcelaine est en réalité une céramique fabriquée avec un mélange à base d’une argile blanche spécifique, le kaolin. Cette découverte est à l’origine d’une forte industrie allemande, autour de Dresde et Meissen (porcelaine de Saxe), à laquelle fait allusion Cathy Gale. L’ancienneté de la porcelaine anglaise évoquée par la même Cathy (qui, bien évidemment, maîtrise parfaitement le sujet), est bien réelle car des terres riches en kaolin y ont été très vites découvertes et mises en valeur, dans les manufactures de Chelsea puis Strafford (1745). Cette tradition d’excellence de la porcelaine anglaise se maintient encore de nos jours, les Britanniques nommant toutefois toujours leur porcelaine la plus fine China ou Bone China.
o Céramiques : Une fois de plus la série s’est montrée visionnaire à propos des céramiques composites modernes. Les capacités thermo résistantes de ces céramiques, constituées d’éléments réfractaires (comme la magnétite), sont utilisées pour les avions et les navettes spéciales, la réalisation de tuiles protectrices permettant de parer aux effets abrasifs du frottement dans l’atmosphère. Les éléments de moteurs en céramique deviennent fréquents, car autorisant de fortes économies d’énergie. L’indestructibilité n’est pas en reste : des plaques de céramique en carbure de silicium, insérées dans des gilets en kevlar, servent d’armures ultra légères (2,2 kg) aux fantassins modernes, notamment en Irak. Acteurs – Actrices o Paul Eddington (1927-1995) connut le succès dans les années 70 avec la série The Good Life mais la série Yes, Prime Minister le propulsa star du petit écran. Le rôle d'un premier ministre incompétent enthousiasma Margaret Thatcher qui le nomma Commander of the Order of the British Empire. Souffrant d'un cancer, il continua néanmoins à faire du théâtre et à tourner pour la télévision, cachant sa maladie jusqu'au jour où la presse suggéra qu'il avait le sida. o James Bree, également apparu dans Meurtre au programme (saison 6), est une figure familière de la télévision et des conventions de fans britanniques. Il a en effet participé à un grand nombre de séries (Z Cars, Le Prisonnier, Amicalement Vôtre, Dr Who, Les Professionnels etc.). Au cinéma, il joue notamment dans Au service secret de sa majesté (1969), en tant que Grumbold, l’avoué aidant Blofeld à s’établir une noble ascendance. o Douglas Muir (1904-1966) s’est fait connaître dans The Appleyards, considéré comme le premier soap opera anglais. Après une première collaboration avec Patrick Macnee dans Scrooge (1951), il incarne One-Ten, le supérieur de Steed, dans pas moins de 10 épisodes des Avengers : Diamonds cut diamond, The springers, Death on the slipway, The tunnel of fear, The deadly Air (saison 1), Missive de mort, Warlock, Monsieur Nounours, Tueurs à gage et L’argile immortelle (saison 2). Il participera par la suite à quelques autres séries (Z Cars, Le Saint). o Gary Watson (1930) a participé à trois autres épisodes : Death on The slipway (saison 1), Le quadrille des homards (saison 3) et Étrange hôtel (saison 6). Comédien estimé au théâtre, il connaît une grande popularité durant les années 60 avec l’édition de disques reprenant l’ensemble des pièces de Shakespeare, où il interprète les plus grands rôles du répertoire. Ses dons de lecteur lui valurent d’autres succès du même ordre, mais il n’obtint jamais que des rôles secondaires à la télévision (Le Saint, Dr Who, War and peace…). o Steve Plytas (1913-1994) participe à l’épisode Le club de l’Enfer (saison 4). Né à Istanbul, sa présence et son accent exotique lui valent de nombreux rôles dans le registre de l’espionnage (Destination Danger, Le Saint, Les Professionnels…). Au cinéma il interpréta, dans Au service secret de sa Majesté (1969), le milliardaire grec assis à la table de Baccara où Diana Rigg/Tracy réalise une mémorable apparition. o Rowena Gregory (1929) participe également à l’épisode L’éléphant blanc (saison 3). Sa carrière ne s’est pas prolongée au-delà de quelques apparitions durant les années 60 (No hiding place, Dixon of Dock Green…). À noter que… o L’épisode marque la dernière apparition de One-Ten, le principal supérieur de Steed durant les saison 1 et 2. o Quand Richard Marling montre un aigle en céramique à sa femme (7’18’’), on remarque un carton de vodka Smirnoff en arrière plan. o One-Ten confie à Steed un document intitulé « Form » pour qu’il puisse se documenter sur les céramiques, et passer pour un expert en 24 heures ! Sixth Form étant la période de fin de collège en Angleterre (de 16 à 18 ans), juste avant l’Université, on peut se demander s’il ne s’agit pas tout simplement d’un ouvrage scolaire ! o Le statut de Cathy Gale ne semble pas toujours très clair : One-Ten manifeste ici de la défiance envers celle qu’il appelle « amateur » (en français dans le texte), alors que lui-même l’envoie comme couverture de Steed dans son périple sud-américain de Missive de mort. Cela paraît pour le moins contradictoire ! o L’épisode Les marchands de peur (saison 5) mettra également en scène des fabricants de céramiques. o James Mitchell (1926-2002) a écrit cinq épisodes : Death on the sleepway, Kill the King (saison 1), L’argile immortelle, L’école des traîtres (saison 2) et L’homme aux deux visages (saison 3). Il a également participé à d’autres séries (Z Cars, Callan…) o Richmond Harding (1923) a réalisé en tout sept épisodes, exclusivement au cours cette saison 2. Mort en vol a dû être son coup d’essai, car il de montrera souvent plus inspiré ! (Mr Nounours, Mauritius Penny, Un traître à Zebra, L’argile immortelle, La naine blanche et Six mains sur la table). Même si sa mise en scène restera toujours de facture classique, ces épisodes comptent souvent parmi les meilleurs de la saison !
Fiche d'Argile immortelle des sites étrangers : En anglais http://theavengers.tv/forever/gale1-16.htm En flamand http://home.scarlet.be/~pvandew1/avengers/gale17.htm
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