MISSIVE DE MORT
(DEATH DISPATCHT)
Tournage : mars 1963 Diffusion : ITV, 26 décembre 1962 – 13ième RUE, 19 février 1998 Scénario : Leonard Fincham Réalisation : Jonathan Alwyn Richard Warner (Miguel rosas), David Cargill (Monroe), Valerie Sarruf (Anna Rosas), Douglas Muir (One-Ten), Gerald Harper (Travers), Hedger Wallace (Baxter), Michael Forrest (Rico), Maria Andipa (Singer), Pasco (Alan Mason), Thugs (Geoff L’Cise, Arthur Griffiths), Chambermaid (Bernice Rassin), Customer (Jerry Jardin). Résumé Le diplomate Alan Baxter est assassiné dans sa chambre d'hôtel en Jamaïque. Il revenait de Washington et transportait des informations ultra confidentielles dans une valise diplomatique britannique. Malheureusement, cette valise a été emportée par le meurtrier. Envoyés sur place, Steed et Cathy Gale, dont la mission est de retrouver cette mallette, nous entraînent dans un voyage pour le moins exotique, de Jamaïque jusqu'à Santiago ! CRITIQUES Estuaire44 13 août 2007 Missive de mort apparaît comme un épisode à part, par son intrigue qui, même en demeurant purement un récit d'espionnage, conduit les Avengers jusqu'aux exotiques contrées de l'Amérique du Sud. L'argument, une simple course poursuite, ne sert que de prétexte pour faire parcourir aux Avengers toute l'Amérique Latine. Ce manque de consistance constitue la principale faiblesse de l'épisode. Toutefois ce défaut demeure mineur tant il nous autorise des scènes pittoresques et un vrai dépaysement, même de fantaisie. De plus de multiples éléments viennent conférer à cet épisode une tonalité à la 007, alors même que James Bond contre Dr No vient de sortir sur les écrans en cette année 1962 (le 5 octobre en Angleterre) et se déroule lui aussi en Jamaïque. Ainsi nous découvrons un Steed plus machiste et Casanova que jamais, une énigme se résolvant par des déplacements multiples en avion d'un pays à l'autre, un complot à grande échelle... Honor Blackman, future Pussy Galore, campe une Bond Girl avant l'heure, avec une Cathy Gale bien plus sous le charme de son partenaire qu'elle ne le sera par la suite, tandis que One-Ten fait encore plus penser à M que de coutume. Certains décors (comme la chambre d'hôtel du prologue) évoquent nettement le film. Nous avons même droit à l'opposition entre agent secret et personnel diplomatique ampoulé qui se retrouve également dans le film, de manière plus atténuée il est vrai. Heureusement, l’épisode évite de devenir un simple pastiche, et notre héros demeure bien Steed, John Steed. Le manque de moyens vient d’ailleurs limiter ce rapprochement : au lieu d'un final explosif on se retrouve ainsi face à un de ces dénouements beaucoup trop précipités dont cette saison s'est faite une spécialité. En prime cela débouche sur une scène particulièrement pénible où nos héros prennent une jeune fille en otage pour s'en servir comme bouclier humain ! Cette intrigue originale se voit soutenue par une réalisation qui, sans être particulièrement inspirée, se révèle assez alerte, sachant par exemple tirer profit du décor relativement neutre des chambres d'hôtel. Le face-à-face de la cabine téléphonique ou l'infiltration de Cathy comme femme de chambre constituent des moments de tension bien rendus. Les décors semblent très succincts, (aéroport, chambres, terrasse de Rosas), à l'exception majeure de la taverne des Dos Pajaros. Celle-ci concentre à peu près tous les clichés imaginables sur l'Amérique Latine, avec des acteurs baragouinant un Espagnol de cuisine pour le moins improbable. Le summum est atteint avec une interprétation en roue libre de la Malagueña Salerosa ! Tout ceci pourrait verser dans le ridicule, mais, avec un peu de bonne volonté, on prend assez facilement le parti de s'en amuser. De plus les inserts, de bonne qualité, servent habilement l’histoire en se cantonnant astucieusement à une simple et efficace illustration. L’épisode souffre par contre du manque de saveur de ses personnages secondaires. Si Gerald Harper interprète avec humour un diplomate complètement dépassé par Steed, l’opposition semble par contre singulièrement terne. Rosas lui-même manque totalement d’intérêt et ne montre certes pas la démesure et l’éclat des grand ennemis de James Bond ! Bizarrement, il fait beaucoup plus Américain du Nord que du Sud. Sa fille est parfaitement crispante d’idiotie. Les tueurs qu’il confronte à Steed apparaissent totalement dépourvus de personnalité et réduits à de simples silhouettes. Seul Monroe parvient à exister quelque peu, mais demeure très convenu. One-Ten parvient à établir une vraie complicité avec Steed, ces deux-là s’entendent à l’évidence comme larrons en foire, y compris vis-à-vis des dames de la piscine ! Ce personnage apparaît décidément comme le supérieur de Steed le plus intéressant de cette époque. Steed lui-même a l’air de beaucoup s’amuser durant son escapade dans l’hémisphère sud. Donnant l’impression d’être réellement en vacances, il drague à tout va, y compris sa partenaire, d’une manière très explicite voire grivoise (cela sera plusieurs fois le cas lors de cette saison). Il abandonne chapeau melon et parapluie pour une tenue de touriste assez hideuse (dont un feutre blanc du plus mauvais effet), sans parler de la robe de chambre et des chaussons d’un ridicule mortel. Néanmoins le personnage pétille, notamment dans les scènes de comédie très réussies avec Gérald Harper, parmi les plus réussies de l’épisode (le tag final reste un modèle du genre). Son numéro de charme auprès de sa partenaire est également très distrayant. Macnee sait à merveille nous communiquer l’amusement et la joie de vivre de son personnage, grâce à sa verve comique toujours aussi brillante. La vraie vedette de l’épisode demeure néanmoins Mrs Catherine Gale, qui réalise ici sa première apparition. D’ailleurs on s’aperçoit que le duo ne s’est pas encore réellement constitué, car c’est One-Ten qui désigne sa partenaire à Steed. L’impression d’avoir affaire à un épisode véritablement à part devient grâce à elle particulièrement prégnante. En effet Cathy apparaît ici comme jamais plus elle ne sera. Bien qu’elle dispose d’une véritable personnalité, elle est tout sourire et complicité avec son partenaire, allant jusqu’à pousser loin le jeu de la séduction. Toujours d’accord avec lui, elle accepte de bon gré ses méthodes et goûte fort son humour, bien loin des colères et autres remarques acrimonieuses qui deviendront par la suite partie intégrante de son irrésistible personnalité. Néanmoins cette Cathy parvient à nous passionner : n’hésitant devant aucune prise de risque et disposant déjà de connaissances bien plus étendues (excellent Espagnol !) que celles de son associé, elle s’impose d’emblée comme une authentique partenaire de Steed. La magnifique Honor Blackman suscite déjà l’enthousiasme, tant son talent et son charme crèvent l’écran dès cette première aventure ! EN BREF : Un épisode fort plaisant et des plus dépaysants, où Cathy Gale réalise une entrée en scène très réussie. La rencontre des deux Avengers s’avère si harmonieuse que la balade prend des allures de lune de miel… Le retour à Londres se révèlera plus rugueux ! VIDÉO INFORMATIONS COMPLÉMENTAIRES Tournage Continuité o Dans la scène d’ouverture on entend distinctement le couteau tomber par terre au lieu de percuter Baxter (4’22’’). o Au début de l’épisode la demoiselle attend visiblement le signal de lancer le ballon (4’42’’). o L’ombre du micro apparaît sur le visage de Steed quand celui-ci porte un toast (41’01’’) :
Détails o Une fois de plus les Avengers sont en avance sur leur temps car en 1973 un coup d’État aura bien lieu au Chili, menant tragiquement au pouvoir un Pinochet aux idées politiques très proches de celles de Rosas. o D’une manière plus triviale, le Chili se situe en plein dans l’actualité de 1962, car il y a organisé la Coupe du Monde de Football. Lors du tournage de l’épisode, l’Angleterre est en pleine préparation de sa World Cup, qu’elle accueille et remporte en 1966. Bien avant la prise en main de la série par Clemens et ses fameuses lois, on peut constater que la série ne met en scène aucun Noir, y compris à la Jamaïque... o En l'honneur de l'arrivée de sa nouvelle collaboratrice, Steed sable le champagne, chose alors très rare, car durant cette saison 2 il sera plutôt amateur d'alcools forts. o Décidément James Bond contre Dr No comporte plus d'un lien avec les Avengers. On y retrouve ainsi la superbe Eunice Gayson dans son rôle de Sylvia Trench (également dans Goldfinger), alors qu'elle interprétera l'inoubliable Lucille Banks de La danse macabre (saison 4). Q, ici joué par Peter Burton, est également doublé par Jean Berger, qui assure la version française de Patrick Macnee. o La Malagueña Salerosa : Cette chanson, interprétée d’une manière pour le moins fantaisiste par la chanteuse du Dos Pajaros, n’est bien entendu pas un air chilien mais un grand classique de la musique mariachi. Écrit et composé par Elpidio Ramirez, il est issu d’un film mexicain portant le même nom et ayant connu un grand succès en 1947, avec notamment une grande vedette du cinéma de ce pays, Lilia Prado. Cette vibrante déclaration d’amour fut reprise souvent, avec différentes adaptations, sur scène (Trini Lopez, Chingon…) comme au cinéma. On la retrouve ainsi dans les bandes-son de Desperado 2 (2003) et de Kill Bill 2 (2004). En France, après Nana Mouskouri, Olivia Ruiz l’a reprise en 2003 dans son album J’aime pas l’amour. La Malagueña est également une branche du flamenco, originaire de la région de Malaga. Acteurs – Actrices o Richard Wagner (1911-1989) a connu une longue carrière, s'étendant sur tout un demi-siècle. Il a participé à de très nombreuses séries (Destination Danger, Z Cars, Le Saint...) et est également apparu au grand écran, dans des classiques du cinéma fantastique : Le Village des damnés (1960) et Le Spectre du chat (1961). o David Cargill est un habitué des séries des années 60 (L'Homme à la Valise, Le Baron, Le Saint, Destination Danger...). Il effectuera encore quelques apparitions dans les années 70 (Amicalement Vôtre). o Gerald Harper (1929) a également participé aux épisodes L'heure perdue (saison 4) et Homicide et vieilles dentelles (saison 6). Formé à la Royal Academy of Dramatic Arts, il a connu une belle carrière dans les dramaturgies radiophoniques de la BBC, de même qu'à la télévision (Gedeon's way, Public Eye, Hadleigh...). Au cinéma il est apparu notamment dans A night to Remember (1958), une évocation du Titanic où Honor Blackman tient l'un des rôles principaux. Son rôle le plus connu demeure néanmoins celui de Adam Adamant, dans Adam Adamant lives ! (1966), la série que tenta d'opposer la BBC aux Avengers ! o Hedger Wallace (1927-2000) a également participé aux Anges de la mort (saison 8, The New Avengers), ainsi qu'à de nombreuses autres séries (Le Saint, Destination Danger, Les Champions...). o Michael Forrest apparaît dans un autre épisode, Le tigre caché (saison 5). Il a joué également dans Z Cars, Dixon of Dock Green... o Douglas Muir (1904-1966) s’est fait connaître dans The Appleyards, considéré comme le premier soap opera anglais. Après une première collaboration avec Patrick Macnee dans Scrooge (1951) il incarne One-Ten, le supérieur de Steed, dans pas moins de 10 épisodes des Avengers : Diamonds cut diamond, The springers, Death on the slipway, The tunnel of fear, The deadly Air (saison 1), Missive de mort, Warlock, Monsieur Nounours, Tueurs à gage et L’argile immortelle (saison 2). Il participera par la suite à quelques autres séries (Z Cars, Le Saint). À noter que… o Le message écrit (au rouge à lèvres) par Steed sur le miroir de Cathy fait songer aux fameux Mrs Peel, we're needed de la saison 5. o L’épisode pousse à l’extrême les voyages en décor réalisés par les Avengers durant cette saison 2. À côté de cette traversée de l’Amérique du Sud on y trouve en effet des visites en France (Combustible 23, Tueurs à gage), au Canada (Mission à Montréal), en Irlande (Mort en vol) ou bien encore en Grèce (Le clan des grenouilles). Cette intéressante originalité se voit souvent gâchée par le manque de moyens et la platitude de la réalisation, qui font que la bienveillance du spectateur est au moins autant sollicitée que son imagination ! Néanmoins on y relève parfois de bonnes idées et surtout des accents pittoresques assez irrésistibles. o Cathy Gale aura de nouveau l’occasion de mettre en pratique son excellent espagnol dans Mort d’un ordonnance (saison 3). o Elle réalisera également une autre spectaculaire apparition en sous-vêtements dans L’homme aux deux ombres (saison 3). o Jonathan Alwyn (1940) a dirigé sept épisodes : Missive de mort, Combustible 23, Festin de pierre, Inter-Crime, L’école des traîtres (saison 2), Le marchand de secret, Le retour du traître (Saison 3). Sa carrière de réalisateur (Armchair Theatre, The rivals of Sherlock Holmes…) et de producteur (Maigret, The rivals of Sherlock Holmes…) s’est prolongée jusque dans les années 90. Fiche de Missive de mort des sites étrangers : En anglais http://theavengers.tv/forever/gale1-13.htm En flamand http://home.scarlet.be/~pvandew1/avengers/gale14.htm En espagnol http://losvengadores.theavengers.tv/cathy_dispatch.htm
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LA TRAHISON
( THE SELL-OUT)
Tournage : juin 1962 Diffusion : ITV, 24 novembre 1962 – 13ème RUE, 05 février 1998 Scénario : Anthony Terpiloff & Brandon Brady Réalisation : Don Leaver Jon Rollason (Dr. Martin King), Frank Gatliff (Mark Harvey), Carleton Hobbs (Monsieur Roland), Arthur Hewlett (One-Twelve), Gillian Muir (Judy), Anne Godley (Lilian Harvey), Michael Mellinger (Fraser), Richrd Klee (Workman), Storm Durr (Gunman), Cyril Renison (Customer), Anthony Blackshaw (Policeman), Ray Browne (Price). Résumé Monsieur Roland, un dignitaire des Nations Unies, doit être protégé par Steed. Lors d'une tentative de meurtre, un innocent se fait abattre. Demandant alors au Dr Martin King de l’aider à protéger le dignitaire en question, Steed se voit bientôt accusé du meurtre par un traître. CRITIQUES Estuaire44 4 juin 2007 Cet épisode parvient à être encore plus ennuyeux que les autres Dr. King, ce qui constitue une espèce de performance ultime. L’intrigue se révèle ici particulièrement squelettique et cousue de fil blanc. On n’y trouve strictement aucun suspense ou coup de théâtre. Dès la scène de thé, on comprend qui est le fameux traître. On se croirait presque dans Trop d’indices (saison 6) tant les indices s’accumulent, mais ici pas d’astuce, on en reste à un premier degré bien basique. Dès lors que l’unique ressort de l’intrigue est brisé, l’épisode peut s’installer dans un ennui profond que plus rien ne viendra rompre. C’est d’autant plus vrai que la mise en scène se résume à une succession de dialogues insipides, filmés par une caméra sans inspiration. Le plus pénible n’est pas leur platitude mais souvent leur inutilité vis-à-vis de l’intrigue. Quel intérêt de filmer avec un tel détail les différentes étapes du déroulement des machinations de Steed ? On a sincèrement l’impression que l’argument de l’histoire est si faible que, pour atteindre la durée normale d’un épisode, plusieurs passages ne servent qu’à meubler. Les scènes extérieures, très rares tout au long de la saison 2, pourraient constituer une distraction bienvenue, d’autant quelles débutent superbement avec une vue impressionnante du British Museum. Hélas, on déchante très vite ! Ces scènes se cantonnent à des plans silencieux sur des rues sans cachet, des garages etc... Le summum est atteint quand « l’action » s’arrête pour permettre à Steed de mettre des pièces dans le parcmètre ! De plus la qualité des images est atroce, de même que le son durant tout l’épisode. On s’aperçoit tout de même que Steed maîtrise déjà parfaitement l’art difficile de la marche avec parapluie ! On apprécie finalement d’en revenir aux scènes en décor, d’autant que Terry Green accomplit un excellent travail avec des créations parfaitement crédibles. On est également reconnaissant à John Dankworth de nous offrir de jolies mélodies, particulièrement durant l’interminable balade de Steed. Steed lui-même est à l’unisson de l’épisode, particulièrement terne. Le personnage semble vraiment méconnaissable, en agent secret efficace mais sans aucun cachet particulier. Le fait qu’il utilise une voiture moderne n’est finalement qu’anecdotique face à la scène dramatique où, dissimulé dans l’ombre, il abat froidement Harvey. On en reste atterré : notre héros est tout sauf un porte flingues de bas étage ! Que le Dr King soit menacé n’est pas une excuse, il y avait une foison d’autres manières de s’en sortir ! Il s’agit sans doute d’une scorie de la saison 1, où Steed utilise vraisemblablement davantage le revolver qu’ultérieurement, mais ce passage demeure tout de même insupportable. Steed tire le coup de feu mais c’est lui qui est assassiné ! Je soupçonne les auteurs d’avoir voulu incorporer da l’action à tout prix, face à la totale vacuité de leur ouvrage… Patrick Macnee n’a bien sûr rien à se reprocher, il assure fort bien le peu qu’il a à défendre. Les épisodes passent mais le Dr King demeure égal à lui-même, ce qui n’est pas forcément une bonne nouvelle. Le personnage et son interprète se rejoignent dans la transparence. À noter deux scènes magnifiques d’humour involontaire : d’abord le plaquage du tueur à l’hôtel, totalement téléphoné et anticipé. Puis surtout, la grande scène du dépit amoureux où le Dr King fait mine de refuser d’aider Steed. On n’y croit pas une seconde, ce qui explique que l’on ne soit pas déçu quand finalement il accepte ! Comme de coutume, les dialogues entre les personnages sont dépourvus de toute espèce d’attrait. À l’inverse de Mission à Montréal et surtout de Mort en vol, La trahison ne peut pas compter sur ses seconds rôles pour susciter un regain d’intérêt. Monsieur Roland paraît bien sympathique, son accent français, particulièrement réussi, est très agréable (il nous quitte d’ailleurs sur un aimable Au revoir !), mais il est trop absent de l’action pour donner du souffle à l’épisode. Harvey est un traître convenu à l’excès, sans réelle personnalité. Même sa maladie ne parvient pas à nous émouvoir, son épouse nous touche davantage. L’entrée en scène de One-Twelve nous donne des espérances car le décor insolite nous fait un instant songer aux formidables créations qui accompagneront Mère-Grand. Hélas ! le parallèle s’arrête là, tant le dialogue qui s’ensuit est quelconque. Un pétard mouillé de plus ! Arthur Hewlett n’a pas la délicieuse fantaisie faussement bourrue de Patrick Newell et son personnage ne développe aucune sympathie avec Steed, bien au contraire. Par contre il montre un vrai caractère et l’esprit madré qui convient. La scène où il fait face à Steed, évoquant la possibilité que cela soit lui, One-Twelve, le traître, est, de très loin, la meilleure de l’épisode (Who’s to guard the guards themselves ?). Enfin un peu de tension dramatique s’installe entre les personnages ! Mais cela demeure beaucoup trop passager pour influer sur l’épisode. Ainsi s’achèvent, sans tambour ni trompettes, les mirifiques aventures du Dr. King. L’heure des femmes est venue, nous allons enfin pouvoir commencer à piocher dans la réserve à chapeaux melon ! EN BREF : Une trahison, en effet, mais de la série et de ses admirateurs, tant cet épisode est proche du zéro absolu ! VIDÉO Steed et le Dr King tendent un piège ! INFORMATIONS COMPLÉMENTAIRES Tournage Continuité o Dans la scène d’ouverture (01’21’’) la caméra semble heurter quelque chose alors que le Dr. King est filmé en gros plan. o En s’efforçant d’ouvrir la porte (08’54’’), le plateau aux bras, Mme Harvey fait tomber une cuillère, dont la chute se révèle particulièrement sonore !
Détails o Titre original de l’épisode : Traitor. o Conformément à sa personnalité si haute en couleurs, c’est en bus que le Dr. King quitte le monde des Avengers. o Pour mettre en joue Steed, le tueur de l’hôtel attend que celui-ci se soit nettement éloigné et déporté vers la gauche. o Alors que Monsieur Roland est censé bénéficier d’une protection maximale, le tueur peut entrer sans problème dans la salle de presse, avec son révolver dissimulé par un simple journal ! o British Museum : le colossal British Museum est un des plus prestigieux et anciens musées au monde. En 1753, le médecin Hans Sloane lègue sa collection à la nation anglaise, et le musée ouvre en 1759. N’ayant cessé de s’accroître et de se modifier, le musée abrite aujourd'hui plus de six millions d'objets provenant de toutes les civilisations, représentant d’une fabuleuse manière l’évolution de l’art, de l'origine de l'humanité à nos jours. Il comporte des pièces uniques comme la Pierre de Rosette, les frises du Parthénon (réclamées par la Grèce), ou encore le buste de Périclès. Au milieu du XIXe siècle, il est décrit comme le plus grand chantier d’Europe. Une voie ferrée fut spécialement créée pour faire venir du Devon le granit nécessaire à son expansion ! L’anthropologue Cathy Gale travaillera au Natural History Museum, constitué à partir des collections du British Museum, leur scission étant effective en 1963. Ce musée comporte notamment un gigantesque squelette de diplodocus. Acteurs – Actrices o Frank Gatliff (1927-1990) a connu une carrière particulièrement longue et fertile, participant à de nombreuses séries prestigieuses (Destination Danger, L'Homme à la Valise, Department S, Z Cars…). Il a survolé toute l’histoire des Avengers en jouant dans quatre épisodes : One for the mortuary (saison 1), La trahison (saison 2), Le clan des grenouilles (saison 2), Amour quand tu nous tiens (saison 6) et Le repaire de l’aigle (The new Avengers, saison1). Il est même apparu dans Police Surgeon, la série précédant historiquement les Avengers ! o Carleton Hobbs (1898-1978) n’est pas Français comme son accent pourrait le faire croire, mais bien Anglais ! Il n’est pas étonnant qu’il sache prendre ainsi une voix car, s’il a tourné dans de nombreuses séries (The Brothers, Z Cars…), c’est à la radio qu’il a connu le plus grand succès. Entre autres, il a interprété 80 fois Sherlock Holmes à la BBC entre 1952 et 1969. Depuis 1953, la BBC délivre des bourses portant son nom aux jeunes acteurs en formation, qui viendront par la suite jouer dans ses fictions radio. o Arthur Hewlett (1907-1997) est connu pour ses participations à de nombreuses séries : Doctor Who, Black Adder, Emmerdale, The Troubleshooters et Police Surgeon. o Gillian Muir (1936) apparaîtra également dans l’épisode Mission à Montréal (saison 2). Elle n’a apparemment pas fait de carrière ultérieure. Elle est la fille de Douglas Muir, qui interprétera One-Ten, le supérieur de Steed, dans cinq épisodes de la saison 1 et cinq de la saison 2. o Anne Godley n'est guère apparue à l’écran après sa participation aux Avengers : Z Cars, Armchair Thriller, Father Brown… o Michael Mellinger (1929-2004) est également apparu dans l’épisode The far-distant Dead (saison 1) comme dans de nombreuse autres séries (The Troubleshooters, Department S, Bergerac, Poirot…). Il est néanmoins principalement connu pour sa participation à Goldfinger (1964) où il joue Kisch, l’homme de main d’Auric Goldfinger qui gazera les dirigeants de la mafia dans le ranch puis sera exécuté par le colossal Oddjob quand il essaiera de désamorcer la bombe atomique. Il apparaîtra d’ailleurs dans le documentaire consacré à ce film, Behind the Scenes with 'Goldfinger' (1995), dont le narrateur n’est autre que... Patrick Macnee ! o Richard Klee a joué également dans Public Eye, Londoners, Dixon of dock green, Gems et deux épisodes de Mission Casse-Cou. o Storm Durr n’a pas fait pas carrière au-delà de sa participation aux Avengers. o Cyril Renison (1903-1993) est également apparu dans l’épisode The Deadly Air (saison 1). Ultérieurement il ne fera plus que quelques apparitions (Z cars). o Anthony Blackshaw (1929) apparaît dans trois autres épisodes des Avengers : Mauritius Penny (saison 2), Esprit de corps (saison 3) et Le document disparu (saison 6). Il jouera dans de nombreuses autres séries dont Le Saint, Le Baron ou Détective. Il fera une très brève apparition dans Opération Tonnerre (1965) où il joue un des gardes de la base britannique où les bombes sont volées. o Ray Browne ne fera pas carrière au-delà de quelques apparitions durant les années 60. Il aura tout de même participé à quatre épisodes des Avengers: La trahison, Le grand penseur (saison 2), Le cocon et Mort d’un ordonnance (saison 3). À noter que…… o Le coiffeur-barbier de One-Twelve est en fait son informateur ! L’idée sera reprise quasiment à l’identique dans Les espions font le service (saison 4), avec nettement plus de fantaisie. Les deux « artisans » connaîtront d’ailleurs la même fin tragique… o À l’orée de cette saison 2, Steed n’est pas encore devenu la légende vivante du Ministère que nous connaissons… Ses succès de la saison 1 lui valent une certaine réputation (« Steed is very good » déclare One-Twelve) mais personne ne s’effare à l’idée qu’il puisse être un traître, comme ce sera le cas dans Ne m’oubliez pas (saison 6) ! Il faut voir aussi comment s’adresse à lui One-Twelve, lors de la scène du British Museum (« There is never an explanation for a failure », « It is preferable a formal report, Steed, without any commentary »). Jamais Steed ne sera autant au rapport devant Mère-Grand ! o Anthony Terpiloff participe également à l’épisode L’homme dans le miroir (saison 2) et à plusieurs épisodes de Cosmos 1999. o Brandon Brady (1931-1999) n’écrira plus de scénario mais fera carrière comme acteur (Le Saint, Les Champions…). Il a d’ailleurs joué dans l’épisode Toy Trap (saison1). o Terry Green, concepteur de décors, interviendra dans sept épisodes de la saison 2 (Mission à Montréal, La trahison, Warlock, le décapode, Mr Teddy Bear , Un traître à Zébra, La naine blanche) et deux de la saison 3 (Ne vous retournez pas, Seconde vue). Ses créations seront toujours de bonne facture, voire excellentes. Elles apporteront un attrait supplémentaire à ces épisodes, particulièrement crucial pour la série au moment où celle-ci est tournée quasi exclusivement en décors intérieurs, aux studios de Teddington. o Don Leaver mettra en scène 20 épisodes des Avengers, majoritairement dans les saisons 1 et 2. Ses réalisations se révéleront souvent atones et assez plates, à la considérable exception du fameux L’héritage diabolique (saison 4). o John Dankworth (1927) et un célèbre musicien (saxophone, clarinette) et compositeur britannique de jazz. En 1949 il est élu musicien de jazz de l’année. Il joue à cette époque avec Charlie Parker et Sydney Beckett. Durant les années 50 il crée un ensemble, le Johnny Dankworth Seven, qui connaîtra un vif succès. En 1958 il épouse la chanteuse renommée Cléo Laine, qui participait régulièrement à ses créations. Il entre dans le monde des Avengers en 1961, et composera la musique des trois premières saisons, jusqu’en 1964. Sa carrière sera ensuite marquée par de nouveaux triomphes, notamment avec Duke Ellington et Nat King Cole. En 2006, il devient Sir John Dankworth, premier musicien britannique de Jazz à être ainsi anobli. Fiche de La trahison des sites étrangers : En anglais http://theavengers.tv/forever/gale1-9.htm En flamand http://home.scarlet.be/~pvandew1/avengers/gale10.htm
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MISSION À MONTRÉAL
( MISSION TO MONTREAL)
Tournage : mai 1962 Diffusion : ITV, 27 octobre 1962 – 13ème Rue, 22 janvier 1998 Scénario : Lester Powell Réalisation : Don Leaver Jon Rollason (Dr. Martin King), Patricia English (Carla Berotti), Iris Russel (Sheila Dawson), Mark Eden (Nicholson), Gillian Muir (Judy), Harold Berens (film director), Alan Curtis (Brand), John Bennett (Marson), Gerald Sim (Budge), Pamela Ann Davy (Peggy). Résumé La doublure de la célèbre actrice de cinéma Carla Berotti, est retrouvée assassinée dans la loge de celle-ci. Elle devait aller chercher les pilules de l'actrice, qui souffre de crises d'hystérie, de panique... C'est alors qu'elle décide de faire une croisière jusqu'à Montréal, au Canada. Steed et le Dr King montent aussi à bord. Leur but : savoir pourquoi Carla est menacée de mort. CRITIQUES Estuaire44 22 mai 2007 Un des épisodes les plus ennuyeux de la série, toutes saisons confondues... L'intrigue, hyper classique et trop linéaire, n'a pas la profondeur ni le suspense que d'autres montreront durant la saison. La réalisation apparaissant particulièrement terne et sans saveur, le spectateur attend désespérément que quelque chose se passe. Hormis quelques pseudo extérieurs sur le pont, nous n’avons pas un seul instant l’impression d’être sur un navire. Les inserts grossiers de diverses images d’archive sont particulièrement navrants. Est-ce parce qu'aucune connexion particulière ne s'est créée entre Macnee et Rollason, ou du manque de charisme de ce dernier, toujours est-il qu'aucune empathie ne se crée entre les deux personnages. Leurs scènes communes sont tragiquement dépourvues de cette magie (ou de cette énergie !) qui contribuera tant au charme de la série. Le suppléant Rollason ne parvient pas à apporter à son personnage la flamme et la densité dont l’épisode a désespérément besoin. Que cela soit dans les échanges avec son partenaire masculin, ou dans ses propres scènes, Steed n’a aucun espace pour développer son humour et son charme. Il apparaît très tardivement et sa prestation en tant que steward est platement fonctionnelle, à aucun moment il ne réalise un de ces numéros dont il nous régalera par la suite. Il suffit de comparer ce qu’il fera de sa couverture équivalente de majordome dans Les espions font le service (saison 4) pour constater les progrès gigantesques accomplis par la série et le personnage. Si, malgré tout, ce diable de Macnee parvient à créer quelques étincelles, c’est un vrai crève-cœur de voir son talent ainsi bridé. On remarque, dans la bagarre avec Brand, qu’il n’avait alors pas besoin de doublure ! Dans la scène finale (les fameux « tags» n’ont pas encore fait leur apparition) nous avons le plaisir de l’apercevoir en chapeau melon et parapluie, ce qui ne sera pas toujours le cas durant cette saison ! « L’opposition » paraît singulièrement ridicule dans cet épisode. On s’aperçoit que le complot du jour consiste à confier le précieux microfilm à une personne psychologiquement instable, dépendante à l’alcool comme aux médicaments et craquant complètement à la moindre pression. Bien joué ! C’est avec effarement que l’on entend Sheila Dawson commenter en substance que « sur le moment cela semblait une bonne idée » ! La romance entre Nicholson et Carla apparaît particulièrement indigeste et datée. D’autre part Brand, le tueur borgne, tente par deux fois d’accomplir sa sinistre besogne dans des pièces obscures où il se trompe de victime avec une parfaite régularité. Et on dit qu’au royaume des aveugles les borgnes sont rois… Il manque un troisième échec pour qu’un comique burlesque de répétition finisse de s’installer et qu’un esprit Monty Python ne souffle sur l’épisode. Avec seulement deux erreurs, cela demeure simplement une grosse ficelle idiote. On peut cependant discerner quelques bons points dans ce marasme général. Comme il ne se passe rien par ailleurs, on s’amuse à détailler les décors de Terry Green et on s’aperçoit qu’ils sont d’excellente facture. On leur doit les quelques impressions de navigation qui surnagent. Le décor du pont, bien servi par l’éclairage, est superbe. Dans l’étouffoir généralisé qu’est cet épisode, on est reconnaissant à Patricia English d’insuffler de la vie à son personnage, même si celui-ci demeure stéréotypé. Son désarroi et son angoisse parviennent à nous toucher. Le garde du corps Mason (excellent John Benett) est également amusant, roulant des mécaniques durant tout l’épisode pour finalement être mis KO d’un seul coup de poing par un ivrogne ! EN BREF : Au total l’épisode parvient à reconstituer le rythme extrêmement lent des croisières transatlantiques, les spectateurs égrenant les minutes comme les passagers les jours… Dommage que cette performance soit involontaire ! VIDÉO Steed rend visite au Dr King ! INFORMATIONS COMPLÉMENTAIRES Tournage Continuité o Dans la scène initiale, la caméra suit Harold Berens parlant à un collaborateur… et heurte visiblement quelque chose ! (2 '03). o Le micro d’enregistrement du son fait une très rapide apparition lors d’une scène sur le pont (25' 32). o L’ombre de la caméra apparaît très nettement lors de la lutte entre Stand et Brand, accrochés à l’échelle (49' 45) : Détails o L’épisode s’intitule Mission à Montréalmais se termine à l’instant même où l'on arrive dans cette ville ! o Londres – Cherbourg/Le Havre – New York/Montréal constituaient les escales des grandes croisières transatlantiques proposées par la société britannique Cunard Line (1838). La Cunard propose des liaisons entre Liverpool et Le Havre dès 1856 et les lignes transatlantiques via la France dès 1926. Entre 1955 et 1963, le port du Havre sert effectivement d’escale entre l’Angleterre et le Canada. La Cunard connaîtra un grand succès jusqu’aux années 50, mais la concurrence de l’aviation devient alors terrible. Lors du tournage de l’épisode (1962) les journalistes peuvent légitimement s’étonner de voir Carla Berotti préférer le bateau ! L’escale havraise ferme définitivement en 1968 et de nos jours le Queen Mary II maintient seul cette grande tradition. Acteurs – Actrices o Gérald Sim (1925) a participé à toute l’aventure des Avengers, sa première apparition remontant à The radioactive man (saison 1) et la dernière au tardif Le lion et la licorne (Deuxième saison TNA). Entre-temps il aura participé à Lavage de cerveau (saison 3), Meurtre par téléphone (saison 4) et Du bois vermoulu (saison 6) ! Beau-frère du réalisateur Richard Attenborough, il fera plus de 100 apparitions à la télévision ou au cinéma (Frenzy, Un pont trop loin, Gandhi, Jeux de guerre…). o Iris Russel (1922) appartient à l’histoire des Avengers grâce à son inoubliable création de Father dans Le visage (saison 6). Mission à Montréal permet de la découvrir sans lunettes noires ! Elle apparaît également dans l’épisode Le cinq novembre (saison 3). Elle participera par la suite à de nombreuses séries, dont Timeslip (1970) et Taggart (1992). o Gillian Muir (1936) apparaîtra également dans l’épisode La trahison (saison 2). Elle n’a apparemment pas fait de carrière ultérieure. Elle est la fille de Douglas Muir, qui interprétera One-Ten, le supérieur de Steed, dans cinq épisodes de la saison 1 et cinq de la saison 2. o Pamela Ann Davy disparaît très vite dans cet épisode. Il faut donc être très rapide (et physionomiste !) pour reconnaître la très extravertie Mandy du Mort vivant (saison 5). Cette actrice australienne est surtout connue pour ses apparitions dans des séries anglaises des années 60 (Dr Who, Le Saint). o Mark Eden (1928) apparaît également dans l’épisode Ashes of Roses (saison 1). Il participe à de nombreuses séries anglaises dont Dr Who, Le Prisonnier (il est le N° 100 de L’enterrement), Coronation Street et Poirot. o Alan Curtis (1930) a connu une longue carrière, tant à la télévision qu’au cinéma ou au théâtre. Il eut également le privilège de réaliser les annonces lors des prestations du très sélect Marylebone Cricket Clubau Lord's Cricket Ground, le haut lieu historique des compétitions de cricket britanniques. o Harold Berens (1903 – 1995) a occupé différents métiers dont marchand de café, exploitant de cinéma et dessinateur de vêtements (!), avant de connaître une carrière fertile de comédien, se prolongeant jusqu’aux années 90 (plus de 200 apparitions au cinéma ou à la télévision). Il apparaît notamment dans deux épisodes du Prisonnier (Liberté pour tous et La mort en marche) et dans Quand la Panthère Rose s’emmêle de Blake Edwards (1976). o John Bennett (1928 - 2005) sera également le cupide Sykes de Faux témoins (saison 6). Il a participé à un nombre impressionnant de séries anglaises prestigieuses : Destination Danger, Le Baron, le Saint (quatre épisodes), Dr Who, Cadfael etc. Au cinéma, il est apparu dans Lawrence d’Arabie, Le Cinquième élément, Minority Report et Le Pianiste. o Patricia English est, comme son nom ne l’indique pas, d’origine américaine : elle apporte ainsi un accent authentique à son personnage hollywoodien. Elle apparaîtra également dans Le marchand de secrets (saison 3) et sera surtout la remarquable Dr James d'Interférences (saison 5). Par la suite, elle participera à plusieurs séries (Les Champions, Department S), avant de se retirer au début des années 70. o Jon Rollason (1932) Après une fin de première saison agitée, marquée par le départ de Ian Hendry et un conflit social, Jon Rollason intervient dans un rôle de transition, le Dr Martin King. Il participe à trois épisodes initialement écrits pour le Dr David Keel : Mission à Montréal, Mort en vol et La trahison. Ces trois premiers épisodes de la saison 2 permettent à la série de redémarrer tout en préparant l’apparition de Cathy Gale et de Vénus Smith. Après des débuts difficiles, cette participation aux Avengers lancera véritablement sa carrière. Ainsi il obtient un rôle important dans le fameux soap opera Coronation Street, de 1963 à 1971 (la série d’ITV existe toujours depuis 1960, avec plus de 6 300 épisodes !). Il participera également à Crossroads, Z Cars, Dr Who, Le Baron etc. Il exerce également une activité d’auteur (scenarii de Crossroads, programmes de la BBC). À noter que…… o Le titre initial de l’épisode était Gale Force (coup de vent), ce qui aurait été assez prémonitoire ! o Une femme est assassinée dans cet épisode, preuve (supplémentaire) que Brian Clemens n’a pas encore pris en main la série. o Terry Green, concepteur de décors, interviendra dans sept épisodes de la saison 2 (Mission à Montréal, La trahison, Warlock, le décapode, Mr Teddy Bear , Un traître à Zébra, La naine blanche) et deux de la saison 3 (Ne vous retournez pas, Seconde vue). Ses créations seront toujours de bonne facture, voire excellente. Elles apporteront un attrait supplémentaire à ces épisodes, particulièrement crucial pour la série au moment où celle-ci est tournée quasi exclusivement en décors intérieurs, aux studios de Teddington. o Don Leaver mettra en scène 20 épisodes des Avengers, majoritairement dans les saisons 1 et 2. Ses réalisations se révéleront souvent atones et assez plates, à la considérable exception du fameux L’héritage diabolique (saison 4). Fiche de Mission à Montréal des sites étrangers : En anglais http://theavengers.tv/forever/gale1-5.htm En flamand http://home.scarlet.be/~pvandew1/avengers/gale06.htm
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MORT EN VOL
(DEAD ON COURSE)
Tournage : mai 1962 Diffusion : ITV, 29 décembre 1962 – 13ème RUE 19 février 1998 Scénario : Eric Paice Réalisation : Richmond Harding Jon Rollason (Dr Martin King), John McLaren (Freeman), Liam Gaffney (Michael Joyce), Donal Donnelly (Vincent O’Brien), Peggy Marshall (Mother Superior), Elizabeth Murray (Deidre O’Connor), Janet Hargreaves (Sister Isobel), Nigel Arkwright (Hughes), Bruce Boa (Bob Slade), Margo Jenkins (Margo), Trevor Reid (Pilot). Résumé Suite au crash d'un avion, près de la ville de Shamrock en Irlande, Steed et le Dr King enquêtent, car c'est la deuxième fois que cela survient au même endroit. Menant leur investigation dans un couvent, ils apprennent que l'hôtesse de l'air est la seule survivante du crash, mais qu'elle est dans un état critique. En même temps, ils découvriront un traître dans le mystérieux couvent en question. CRITIQUES
Estuaire44 28 mai 2007 À la différence des deux autres épisodes du Dr. King, Mort en vol bénéficie d’une véritable intrigue. Certes, comme dans l’ensemble de la saison 2, celle-ci ne comporte pas la fantaisie qui surviendra ultérieurement, mais elle est néanmoins aussi habile qu’astucieuse ! L’argument (la mise au goût du jour des naufrageurs) ne semble guère réaliste, mais cela n’a jamais été un obstacle pour les Avengers ! La chute s’avère particulièrement inattendue. Je n’ai compris le double jeu de Vincent que sur la fin, en même temps que Steed, quoique voir un informateur de nos héros ne pas se faire abattre aurait dû me mettre la puce à l’oreille ! On peut regretter toutefois une exposition très longue et verbeuse, suivie d’une conclusion trop hâtive, presque bâclée. Cet atout de l’épisode est malheureusement irrémédiablement gâché par une réalisation particulièrement peu imaginative et sans saveur. Cette succession quasi ininterrompue de dialogues, tournés en fixe, confine au théâtre filmé. Cette impression est renforcée par une coupure en trois actes assez fastidieuse. De plus la qualité de l’image est très médiocre. La musique de Johnny Dankworth est efficace mais devient répétitive à force… Ce n’est malheureusement pas le duo vedette qui va venir dynamiser l’épisode ! Le Dr. King n’influe quasiment pas sur l’intrigue, hormis un rôle de passe-plats assez terne. Son personnage apparaît d’une banalité affligeante, sa seule caractéristique étant de bons sentiments désespérément fades ! Ce ne sont pas non plus les talents de comédien de Rollason qui vont susciter l’enthousiasme… Steed est loin d’être celui dont nous conservons le souvenir. Son humour légendaire demeure absent durant tout l’épisode, à part quelques remarques aussi anodines. Nous sommes presque face à un agent lambda, sans chapeau melon ni parapluie, quoique nettement plus astucieux que la moyenne ! Il réalise ainsi toute l’enquête technique en moins d’une minute, devant un expert très aigri ! Le personnage est encore en devenir, prenons patience… Même s’il est sous-employé, la prestation de Macnee demeure très honnête, il parvient à distiller quelques mimiques assez cocasses. Il est triste de constater que les scènes entre les deux personnages se limitent à des échanges d’informations ou d’instructions. La série montre ici un certain manque d’ambition, se refusant à développer l’identité de personnages demeurant biens schématiques. Les épisodes du Dr. King pâtissent du caractère éphémère de leur protagoniste, aucun effort n’étant tenté pour affiner ce personnage de transition. En fait si Mort en vol prend occasionnellement vie c’est grâce aux seconds rôles : l’impressionnante Mère supérieure dissimulant une mitraillette sous sa bure (!) et surtout l’impayable Vincent, le véritable héros de l’épisode, superbement campé par un Donall Donnelly très inspiré. Les décors de l’épisode (le pub irlandais, le détaillé bureau de l’aéroport avec une pseudo vue extérieure) sont très agréables ; et surtout le couvent est lugubre à souhait, même la mauvaise qualité de l’image y contribue ! Le budget de la production apparaît clairement moins élevé que celui, déjà peu hollywoodien, de l’épisode « écossais » (Le fantôme du château De’Ath, saison 4) et il est très amusant de voir comment les auteurs tentent de créer une ambiance irlandaise en multipliant les clichés. Tout y passe : le pub irlandais, l’Irish Coffee (dont Steed ne raffole pas !), la question religieuse, l’émigration américaine, les accents pittoresques… C’est un vrai catalogue, il ne manque que le saumon ! EN BREF :Une intrigue astucieuse, malheureusement assassinée par une réalisation pétillante comme une Guinness tiède et un couple vedette au point mort ! VIDÉO
Une mystérieuse hôtesse de l'air ! INFORMATIONS COMPLÉMENTAIRES
Tournage Continuité o Lors de la discussion entre le Dr. King et Vincent (12’03’’), la lumière baisse brusquement d’intensité. Avant : Après : o À la toute fin du premier acte (16’25’’) on voit distinctement le cadavre du pilote cligner des yeux ! Détails o Titre originel : The plane wreckers [Les naufrageurs d’avion]. o Alors que, si l’on comprend bien, l’avion percute à la fois une montagne et un câble à haute tension (jolie performance), les trois personnes présentes dans le cockpit survivent ! Le co-pilote n’a même pas une égratignure… o Shamrock Le nom de l’aéroport où se déroule l’action représente également un des symboles de l’Irlande (y compris l’Ulster) : le fameux trèfle à trois feuilles. Le terme provient du gaélique seamarlog, le trèfle. Selon la tradition St Patrick s’en serait servi lors de l’évangélisation de la Verte Erin, pour expliquer le concept de la Sainte Trinité. Pour en revenir à l’aviation, Shamrock, dans le jargon des contrôleurs aériens, signifie Aer Lingus, la compagnie aérienne irlandaise, dont l’emblème est bien sur un trèfle ! Acteurs – Actrices o John McLaren (1911) a connu une belle carrière tant à la télévision ( trois épisodes du Saint, Riptide) qu’au cinéma : Goldfinger (1964) Les Contes de Canterburry (1972). En 1940, il épouse Hella Toros, première Soprano du Royal Opera de Covent Garden. À noter que…… Fiche de Mort en vol des sites étrangers : En anglais
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