INTER-CRIME
(INTERCRIME)
Tournage : décembre 1962 Diffusion : ITV, 5 janvier 1963 – 13ème Rue, 26 février 1998 Scénario : Malcolm Hulke & Terrance Dicks Réalisation : Jonathan Alwyn Kenneth J. Warren (Felder), Julia Arnall (Hilda Stern), Angela Browne (Pamela Johnson), Patrick Holt (Manning), Alan Browning (Moss), Jerome Willis (Lobb), Paul Hansard (Kressler), Donald Webster (Palmer), Rory MacDermot (Sewell), Bettine Milne (Prison Officer Sharpe), Trustees (Charlott Selwyn, Jean Gregory) . Résumé Une nouvelle organisation, Inter-crime, fédère les criminels du monde entier et provoque une explosion du nombre de cambriolages. Steed parvient à retourner l'un des leurs, laissé pour mort pour indiscipline. Il apprend ainsi la venue en Angleterre d’Hilda Stern, tueuse professionnelle envoyée par la branche d’Allemagne. Cathy Gale se substitue à cette femme, après l’arrestation de celle-ci, et réussit à s’infiltrer dans l’organisation. Malgré l’évasion de Stern, les Avengers parviendront à triompher d'une Inter-crime minée par des dissensions internes. CRITIQUES Estuaire44 1er novembre 2007 Après quelques épisodes très statiques, Inter-Crime constitue une excellente surprise : l’écriture s’y avère beaucoup plus dynamique que de coutume, sans temps morts ou digressions inutiles. On demeure particulièrement sensible à la disparition des sempiternels bavardages venant plomber nombre d’épisodes de cette saison. Ici tout est action et rebondissement, avec une véritable intensité dramatique mise en place. Le spectateur entre tout de suite dans l’histoire et se laisse avec plaisir prendre au jeu de cet excellent polar, à l’intrigue solide à défaut de paraître totalement originale. Le tout se trouve de plus agrémenté d’une saveur Sixties des plus réjouissantes. En effet on retrouve une des grandes thématiques de l’époque, avec une organisation criminelle mondiale hyper structurée, faisant écho au TRUSH des Agents Très Spéciaux comme au SPECTRE de James Bond ou bien encore au KAOS de Max la Menace. L’intrigue ne réduit pas cet aspect à un simple élément du décor mais présente la grande habileté d’en exploiter au mieux les diverses facettes : intrigues intestines, cérémoniaux internes, gouvernance mondialisée… Si la série ne dispose pas du budget d’un James Bond, l’inventivité de la narration rend l’ensemble parfaitement crédible. On note également un certain nombre de naïvetés (prison de haute sécurité tenant visiblement portes ouvertes, organisation criminelle mondiale incapable d’éditer un faux passeport correct, Steed laissant sa source seule avec un téléphone…) mais la force de cet épisode consiste à leur donner comme un goût de madeleine, nous replongeant avec joie dans les standards de cette époque sans empêcher l’ensemble de fonctionner. Le couple de jeunes auteurs se laisse porter par le même « enthousiasme » que dans Mauritius Penny, sans que cette fois cela ne s’avère réellement pénalisant. Le métier commence à rentrer ! Si l’image et le son demeurent aussi médiocres que de coutume, la réalisation d’Alwyn surprend agréablement par sa vivacité et son sens du rythme. Il parvient à se jouer de la faiblesse de moyens pour donner vie à l’épisode, grâce à une caméra mobile et alerte, ainsi qu’à une utilisation judicieuse du décor. C’est notamment le cas lors de la scène de bagarre finale, très enlevée et structurée à la fois, avec deux affrontements parallèles menant au grand final dans le bureau central. Belle chorégraphie ! On remarque également que les combats sont remarquables d’intensité, avec une fusillade plus convaincante qu’à l’accoutumée. Les décors semblent excellemment conçus avec une prison lugubre à souhait et le stand de tir parfaitement synchrone avec la couverture de PME d’Inter-Crime. Dans la grande tradition de ces organisations criminelles imaginaires, les sous-fifres sont transparents tandis que les chefs s’affirment hauts en couleur. Felder s’impose comme un adversaire redoutable, aussi cruel que machiavélique. L’ambivalence du personnage, entre chef d’entreprise et criminel sans pitié, est parfaitement rendue. Un des grands attraits de cette saison 2 consiste à reconnaître d’excellents comédiens que nous avons déjà admirés durant les saisons ultérieures. Rarement ce sentiment aura été aussi prégnant que lors de nos retrouvailles avec le grand Kenneth J. Warren. Si son personnage semble moins euphorisant que le légendaire ZZ. Von Schnerk, l’interprète montre les mêmes qualités de charisme et de finesse de jeu, d’autant que Felder, dans sa folle ambition, vit son ascension comme un film dont il serait le metteur en scène tout puissant. L’excellente surprise de cet épisode demeure néanmoins la très belle Julia Arnall, qui étincelle véritablement dans le rôle, pourtant bien lesté de clichés, d’Hilda Stern. Son accent germanique fait merveille, tandis qu’elle sait montrer une cruauté d’exécutrice des plus glaçantes. Durant tout l’épisode sa confrontation avec Cathy Gale produit des étincelles, d’autant que sa prestation lors de leur combat impressionne réellement par sa férocité ! Face à ce sombre duo, celui de nos héros s’avère parfaitement à la hauteur. Si Steed, une fois de plus après Le grand penseur et avant Les œufs d’or, demeure relativement en retrait, il n’en manifeste pas moins une redoutable efficacité, couplée à son sens de l’humour habituel. On apprécie particulièrement son approche de Pamela Johnson (convaincante Angela Browne) tant il y montre un entrain mâtiné de cynisme assez irrésistible. Son « Good evenig, Miss Johnson, not dead yet ? » provoque un véritable éclat de rire ! Patrick Macnee est particulièrement à son aise dans ce Steed très proche de celui que nous connaissons, arborant d’ailleurs cette fois chapeau melon et parapluie. Il apparaît également impressionnant dans sa bagarre finale en se donnant visiblement à fond dans un exercice qui, on peut bien le dire, ne constitue pas son registre premier. Mise en avant dans cet épisode, Cathy Gale (dont la compétence de la semaine est la maîtrise de l’Allemand) gagne encore en humanité. On la voit se montrer quelque peu rebutée à l’idée de mettre sa vie en jeu, elle n’est pas un robot, tant mieux ! Elle exprime également un véritable désir de sauver la tête du pathétique accusé, n’hésitant pas ensuite à détruire sa couverture pour l’épargner. Encore une fois l’épisode se montre délicieusement anachronique, nous sommes loin de Jack Bauer ! Les qualités de Mrs Gale n’altérant en rien son efficacité, on lui doit, ainsi qu’au jeu sensible d’Honor Blackman, une bonne part de l’intensité de l’épisode. Aussi habile en infiltration qu’en combat, elle s’impose vraiment comme une héroïne à part entière ! EN BREF : Cet épisode très réussi a le mérite de nous rappeler, dans cette saison parfois terne, que les "Avengers" demeurent parfaitement solubles dans le genre policier, pourvu qu’on y introduise de la vivacité et un soupçon de fantaisie ! VIDÉO Un combat particulièrement impressionnant !! INFORMATIONS COMPLÉMENTAIRES Tournage Continuité o Par une porte laissée entrouverte, on aperçoit le passage dune caméra poussée par son opérateur (42’42’’) : o On revoit brièvement ce cameraman quand Hilda Stern se précipite hors de la pièce (45’47’’) : o Au moment d’appeler la police, Cathy Gale semble hésiter : le combiné étant décroché, elle doit allonger le bras pour le reprendre (47’04’’).
Détails o L’appartement de Steed, toujours situé au 5, Westminster Mews, s’orne de superbes tableaux de nus féminins. o Comme dans Mauritius Penny, Steed utilise une paire de lunettes comme accessoire de déguisement. o Steed évoque les bienfaits du marché commun ; la Grande-Bretagne devra néanmoins attendre 1972 pour l’intégrer, du fait d’un veto résolu du Général De Gaulle. o Prison d’Holloway : Cette prison existe réellement et se situe dans le district londonien de Islington, juste au-dessus de Westminster City. Ouverte en 1852 et devenue exclusivement féminine en 1902, elle a accueilli les pires criminelles du Royaume mais également les Suffragettes les plus véhémentes ainsi que les membres de l’IRA ou bien encore les sympathisantes nazies durant la Guerre. C’est là que se déroulaient les pendaisons des condamnées à la peine capitale, la dernière exécution ayant eu lieu en 1955. Devenue vétuste, elle est reconstruite à partir de 1970, perdant l’apparence de forteresse médiévale qu’elle présente dans l’épisode, pour devenir un édifice moderne en briques. Précisons que personne ne s’en est jamais évadé ! On fera croire à Cathy Gale qu’elle y est enfermée pour meurtre dans l’épisode La cage dorée (saison 3). Les personnages du passionnant film Cube portant tous un nom de pénitencier, on y trouve une Hélène Holloway. Acteurs – Actrices o Kenneth J. Warren (1929-1973) a joué dans trois autres épisodes de la série : Le trapéziste (saison1), Les petits miracles (saison 3) et Caméra meurtre (saison 5). D’origine australienne, il mène une double carrière, sur les planches et devant la caméra. Il s’y spécialise dans les rôles de criminels à la forte présence. Venu tenter sa chance à Londres à la fin des années 50, il connaît très vite le succès au cinéma (A high wind in Jamaica, 1965) et participe aux séries les plus prestigieuses (Z Cars, Destination Danger, Amicalement Vôtre…). o Angela Browne (1938-2001) a joué dans Comment réussir un assassinat (saison 4) et Le Prisonnier. C'est "la fille en pyjama rose" (titre de l'épisode) dans Destination Danger. Également vue dans Le Saint, L'Homme à la Valise, Paul Temple, Bergerac. o Patrick Holt (1912-1993) est également apparu dans l’épisode Les fossoyeurs (saison 3). Comme Patrick Macnee, il connaît un commencement de carrière au théâtre brisé par la Guerre. Il y joue un rôle actif dans les services secrets, en immersion derrière les lignes ennemies, achevant le conflit comme officier supérieur. Durant les années 50, il joue régulièrement les utilités dans des séries B, avant de rejoindre la télévision (Le Saint, Z Cars…). o Jerome Willis (1928) a aussi participé aux épisodes Comment réussir un assassinat (saison 4) et Du bois vermoulu (saison 6). Il a connu une très belle carrière, avec plus de 100 rôles référencés, au théâtre comme à l’écran. Il participe à de nombreuses séries (Yes Minister, Z Cars…) mais reste surtout dans les mémoires pour son rôle récurrent dans Doctor Who, en tant que Stevens le Pollueur. Encore actif aujourd’hui, il intègre la Royal Shakespeare Company en 2002 (Pericles) et participe en 2006 au très beau film Le Parfum. o Julia Arnall (1930) : Née à Vienne et ayant effectivement passé son enfance à Berlin, elle gagne la Grande-Bretagne après avoir épousé, en 1950, un officier du contingent d’occupation. Elle connaît une vraie popularité durant les années 50 en tant que mannequin et actrice de cinéma (Lost, 1955), puis réalisera quelques apparitions au petit écran durant la décennie suivante (Destination Danger, Le Saint, Dixon of Dock Green…). Sa carrière d’actrice ne se poursuivra cependant pas au-delà des années 60, dont elle demeure une petite icône du glamour, aux antipodes de la glaciale Hilda Stern.
À noter que… o On retrouvera les clichés germanophobes avec le Dr. Sturm de Dans sept jours le déluge (saison 4). o Inter-Crime réapparaîtra dans l’épisode Homicide et vieilles dentelles (saison 6) tandis qu’une nouvelle référence au crime mondial organisé a lieu dans Le piège (saison 8, TNA). o Malcom Hulke (1924-1970) a participé à l’écriture de neuf épisodes : Mauritius Penny, Inter-Crime, La naine blanche (saison 2), Concerto, Les fossoyeurs, Les sorciers, Le cheval de Troie (saison 3), Les fossoyeurs (saison 4) et Homicide et vieilles dentelles (saison 6). Il a également contribué à d’autres prestigieuses séries : Pathfinders (en collaboration avec Eric Paice), Gideon’s Way, Destination Danger… Il a principalement collaboré à Dr Who (13 épisodes, sept novélisations). Auteur d’un livre référence, Writing for television in The 70’s, il fut également un ami personnel de Terrance Dicks à qui il mit les pieds à l’étrier avec l’écriture conjointe de Mauritius Penny. o Terrance Dicks (1935) est un auteur important de la télévision britannique. Il commence à écrire pour le petit écran grâce à son ami Malcom Hulke, qui le lança avec l’écriture conjointe de Mauritius Penny. Ils écriront en commun trois autres épisodes : Inter-Crime (saison 2), Concerto (Saison 3) et Homicide et vieilles dentelles (saison 6). Il collabore à d’autres séries comme Crossroads ou Cosmos 99 mais connaît la consécration avec Dr Who, dont il devient auteur et superviseur de l’écriture des scénarii de 1969 à 1980. Depuis 1980, tout en continuant à participer ponctuellement à la série, il produit de nombreuses émissions enfantines pour la BBC, en poursuivant conjointement une brillante carrière d’auteur pour la jeunesse, débutée par la novélisation de 64 épisodes du Dr Who ! o Jonathan Alwyn (1940) a dirigé sept épisodes : Missive de mort, Combustible 23, Festin de pierres, Inter-Crime, L’école des traîtres (saison 2), Le marchand de secret, Le retour du traître (Saison 3). Sa carrière de réalisateur (Armchair Theatre, The rivals of Sherlock Holmes…) et de producteur (Maigret, The rivals of Sherlock Holmes…) s’est prolongée jusque dans les années 90. Fiche d'Inter-crime des sites étrangers : En anglais http://theavengers.tv/forever/gale1-15.htm En flamand http://home.scarlet.be/~pvandew1/avengers/gale16.htm
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LE GRAND PENSEUR
(THE BIG THINKER)
Tournage : décembre 1962 Diffusion : ITV, 15 décembre 1962 – 13ème Rue, 12 février 1998 Scénario : Martin Woodhouse Réalisation : Kim MillsAnthony Blooth (Dr. Kearns), Walter Hudd (Dr. Clemens), David Garth (Dr. Farrow), Tenniel Evans (Dr. Hurst), Allan McClelland (Broster), Penelope Lee (Clarissa), Marina Martin (Janet), Ray Browne (Blakelock), Clive Baxter (Nino). Résumé Un technicien participant au projet Platon, le plus puissant ordinateur jamais construit, est retrouvé mort. Connaissant un des responsables du projet, Cathy Gale mène une enquête discrète. L’hypothèse d’un sabotage prend corps quand surviennent d’autres faits étranges. Bientôt un jeune informaticien, aussi brillant qu’insupportable, se voit suspecté. CRITIQUES Estuaire44 10 octobre 2007 Le grand penseur introduit un thème que l’on retrouvera dans les saisons ultérieures : l’ordinateur contrôlant tout un édifice. Mais là où L'héritage diabolique, Meurtres au programme et Complexe X41 mettront en scène la machine infernale comme un acteur à part entière, autonome et actif, la saison 2 marque ici clairement ses limites en ne faisant de Platon qu’un simple élément du décor, la victime passive des tentatives de sabotage. On retrouve les récits d'espionnage classiques habituels, cette trame du traître saboteur est d'ailleurs exactement la même que celle de l’épisode précédent, Un traître à Zébra. Le soupçon d’originalité introduit par l'ordinateur géant se voit donc noyé dans le flot coutumier des clichés de ce type d’histoire. À cela viennent se rajouter les défauts récurrents de cette saison, en particulier une action statique encombrée d’une succession de bavardages trop longs et sans réel intérêt. Le pire demeure la nature confuse et morcelée du récit où cohabitent plusieurs éléments (amourette, amateurs, vrai traître) sans véritable imbrication. On retrouve également la fin abrupte habituelle, sans que l’on sache vraiment les conséquences des dommages subis par Platon, ou le devenir de la relation Kearns-Janet. La réalisation de Mills ne vient guère rajouter de piment à l’épisode : se limitant à aligner les différentes scènes avec une terne efficacité, il parvient tout de même à faire varier les angles de vue pour animer un minimum les dialogues. Si la qualité de l’image demeure bien médiocre, celle du son s’avère catastrophique, certains échanges se situant aux limites de l’audible. Platon apporte une certaine originalité aux décors, ces derniers s’enrichissant de plus de l’appartement rénové, assez sévère, de Cathy Gale. La salle de flipper est également bien rendue, on y écoute d’ailleurs une musique alors très "dans le vent", constituant une référence directe à l’époque, ce qui deviendra très rare dans la suite de la série. Dans le reste de l’épisode Johnny Dankworth ne fait malheureusement guère étalage de son talent. L’intérêt limité de l’épisode se retrouve dans les personnages secondaires, très convenus et dont les interprètes ne soulèvent pas non plus l’enthousiasme. On se demande à quoi sert vraiment le couple Broster-Clarissa, si ce n’est clairement à du délayage. Les différents professeurs n’ont guère de réelle personnalité, se limitant à de simples stéréotypes. Seule Janet, unique femme dans un univers très masculin, parvient à nous toucher, d’autant que Marina Martin sait insuffler de l’émotion à son personnage. Ce manque général de relief présente au moins l’avantage de laisser tout l’espace nécessaire à Anthony Blooth pour réaliser un numéro convaincant à défaut d'être vraiment enthousiasmant, dans un rôle crispant à souhait, où l’on peut discerner un des premiers excentriques de la série. Une fois de plus dans cette saison, l'épisode prend vie grâce au couple vedette, cette fois-ci asymétrique puisque Steed n'apparaît que tardivement (9'31'' !) et surtout qu'il se contente de demeurer en retrait, laissant le devant de la scène à Cathy Gale. Si Honor Blackman n'a guère de possibilités d'exhiber ses qualités de combattante (le combat est vite expédié), elle se montre par contre parfaitement à la hauteur d'un rôle plus étendu que de coutume. Cathy Gale est ainsi pleine d'initiative, aussi habile enquêtrice que courageuse face à l'ennemi. On peut toutefois regretter que, lors d'une aventure où elle se trouve au premier plan, elle doive par deux fois son salut à l'arrivée providentielle de Steed. L'affirmation du personnage féminin n'est pas encore totale ! Cathy, toujours soucieuse d'autrui, montre par contre une belle solidarité avec Janet. On retrouve avec plaisir son superbe chapeau vaguement espagnol, qu'elle arbore toujours aussi joliment. Elle s'impose ici aussi par rapport à un partenaire devant se contenter du seul parapluie, la querelle feutre-chapeau melon marquant une pause. Si Steed ne réalise que quelques interventions, ponctuelles mais déterminantes, celles-ci s'avèrent véritablement pétillantes grâce un Patrick Macnee particulièrement en verve. Le personnage montre un entrain mâtiné de cynisme vraiment irrésistible. Ses scènes avec Cathy sont toutes très amusantes, tranchant avec un épisode qu'elles parviennent à sortir de l'ornière. Le duo fonctionne à merveille, Cathy ne lui ménageant aucune pique narquoise ou irritée, tandis que lui-même manifeste un humour sarcastique absolument délectable. Les remarques récurrentes de Cathy sur le voyage sans cesse remis de Steed provoquent un comique de répétition très réussi. Le tag final est également très réjouissant, nos compères se quittant de bonne humeur et visiblement fort contents l'un de l'autre. Ils ont bien raison : leur équipe apparaît plus que jamais comme le véritable atout de cette saison ! EN BREF : La bonne idée de départ résulte gâchée par manque d'audace et d'imagination, mais heureusement le duo vedette est une fois de plus à la hauteur. Des histoires médiocrement intéressantes, mais des héros irrésistibles, tel est le logiciel de la saison 2 ! VIDÉO Steed et Cathy réalisent une omelette aigre-douce ! INFORMATIONS COMPLÉMENTAIRES Tournage Continuité o Alan McClelland et Honor Blackman se coupent la parole (37’37’’). o Le micro apparaît brièvement quand Steed et Cathy font face à Broster et Clarissa (38’38’’) : o La caméra est clairement visible derrière Cathy et Kearns (41’44’’) :
Détails o À qui le titre fait-il référence : à Platon ou au Dr. Kearns ? o Steed a un nouveau chien, Sheeba, se substituant à Frickle.o Après les travaux d’aménagement décrits dans Festin de pierres, nous découvrons le nouvel intérieur de Cathy Gale. o Une nouvelle information nous est donnée concernant le passé de Cathy Gale : son mari a été tué en Afrique. o Le chef du projet s’appelle Clemens ! o Les opérations de calcul mental de Kearns sont fausses. Ainsi, 3 249 divisé par 363 donne 8,95 et non pas 12,39. o Cathy Gale définit l’anthropologie comme un art. o Les billets et brochures de Steed nous apprennent que son fameux voyage se déroulera à Tel Aviv, avec la compagnie aérienne Pan Israeli Airlines, à l’Hôtel Miramar. o Platon ne disjoignait effectivement pas la philosophie rationaliste de la pensée scientifique, c’est ainsi qu’il fit graver au fronton de l‘Académie : « Nul n’entre s’il n’est géomètre ». o Steed utilisera le même pseudonyme pour son voyage que lors de son appel à la police : Carruthers. Coïncidence ? Robert Carruthers (1799-1870) était un journaliste écossais, auteur d’une Histoire d’Huntington, en 1824. Or Patrick Macnee descend par sa mère d’une authentique lignée aristocratique écossaise, les comtes (Earls) d’Huntington. o Geste élégant de Steed, attribuant une superbe rétribution à Cathy pour services rendus, avec la manière ! o Le zéro absolu, évoqué par le Dr., signifie la température la plus basse qu'il est théoriquement possible d'atteindre, soit -273,15°C. À cette température les métaux perdent toute résistance à l'électricité, cette supraconductivité étant effectivement à la pointe de la recherche pour accroître les capacités des ordinateurs. Néanmoins les contraintes physiques ne permettent que de converger vers cet idéal, le minimum atteint demeurant -272,74°C. o Ordinateurs : les années 60 marquent effectivement un tournant dans l'histoire de l'informatique. Les ordinateurs basés sur la technologie des tubes à vide, issus de la seconde guerre mondiale, perdurent durant les années 50, jusqu'à ce qu'ils soient supplantés par les modèles à transistor, autrement plus fiables et performants. Le décollage de l'électronique autorise la construction en 1960 du premier ordinateur à transistor, l'IBM 7000. Dès 1964 un nouveau pas décisif est franchi, avec l'apparition des modèles à circuits intégrés (IBM 360). Le développement de ces technologies, assorties du perfectionnement des langages de programmation, provoque un essor de l'informatique, les ordinateurs se multipliant dès lors dans le monde entier. Acteurs – Actrices o David Garth (1920-1988) a également joué dans les épisodes Comment réussir un assassinat (saison 4) et Étrange hôtel (saison 6). Il est apparu dans de nombreuses autres séries (Le Saint, Le Baron, Adam Adamant lives !...) o Penelope Lee : Son apparition dans l’épisode constitue un de ses tous premiers rôles. On la reverra dans Z Cars, The Regiment, Bergerac… Elle retrouvera les ordinateurs en 1985 car elle interprètera la voix de l’un d’entre eux dans l’épisode du Dr Who, The revelation of The Daleks ! Au cinéma elle participe notamment à The Tomb of Ligeia (1964) où elle est la servante de Lady Rowena, interprétée par Elizabeth Shepherd. o Anthony Blooth (1931) débute après guerre au théâtre après une première expérience en France, puis se lance à la télévision et au cinéma au début des années 60. Surtout connu pour son rôle récurrent de Mike Rawlins dans la série Til death us do part (1966-1974), il a également participé à de très nombreuses séries (Z Cars, Dixon of Dock Green, Le Saint, Coronation Street...). Encore actif, il intègre Emmerdale en 2007. Interrogé sur ce qu’il a retenu de la France il répond : « Brigitte Bardot et le Cognac ! ». Il est le beau-père de Tony Blair ! o Allan McClelland (1917-1989) apparaît également dans l’épisode Le piège à rats idéal (saison 3). Il connaît une belle carrière au théâtre, tout en apparaissant beaucoup au petit écran (Public Eye, Detective, Dixon of Dock Green, Le Saint...). o Walter Hudd (1897-1963). Sa participation à l’épisode constitue le dernier rôle de cet acteur s’étant fait connaître dans le cinéma des années 30 (Rembrandt, 1936). Il fut également membre de la Royal Shakespeare Company (Le Marchand de Venise, 1947). Il décède quelques semmaines après le tournage de l’épisode, le 20 janvier 1963. o Tenniel Evans (1926) a également participé aux épisodes Please don’t Feed The Animals (saison 1), La toison d’or (saison 3) et Étrange hôtel (saison 6). Tout en connaissant un beau parcours au théâtre, il participe à de prestigieuses séries (Z Cars, Le Saint, Dr Who, Wycliffe, Inspecteur Morse…) mais demeure dans les mémoires pour ses multiples interprétations dans la très populaire sitcom radiodiffusée The Navy Lark (1959-1976). Né à Nairobi, sa jeunesse kenyane lui inspire des mémoires ayant connu un grand succès : Don’t walk in the long grass (1999). À noter que… o L’héritage diabolique (saison 4), Meurtres au programme (saison 6) et Complexe X41 (saison 8, TNA) rependront l’idée d’un ordinateur contrôlant un édifice, avec plus d’audace et d’imagination ! o Kim Mills (1931-2006) a réalisé de nombreux épisodes de diverses séries anglaises des années 60 (Public Eye, Mystery and Imagination, Armchair Theatre…) avant de débuter une carrière de producteur dans les années 70 (Zodiac, The rivals of Sherlock Holmes…). Il a en tout réalisé 10 épisodes des Avengers : Le grand penseur, La boite à trucs, L’homme dans le miroir, La baleine tueuse (saison 2), Concerto, Mort à la carte, Mort d’un ordonnance, Les sorciers, La grandeur qu’était Rome et Le quadrille de homards (saison 3). Il a eu ainsi l’honneur de conclure chacune de ces deux saisons ! o Martin Woodhouse a écrit le scénario de sept épisodes : Monsieur Nounours, Le grand penseur, les œufs d’or, Le clan des grenouilles (saison 2), Seconde vue, Lavage de cerveau (saison 3) et L’économe et le sens de l’histoire (saison4). Il est également connu pour sa participation à la série Supercars, dont il a écrit 22 épisodes (1961). Fiche du Grand penseur des sites étrangers : En anglais http://theavengers.tv/forever/gale1-12.htm En flamand http://home.scarlet.be/~pvandew1/avengers/gale13.htm
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UN TRAÎTRE À ZEBRA
(TRAITOR IN ZEBRA)
Tournage : novembre 1962 Diffusion : ITV, 08 décembre 1962 – 13ème Rue, 12 février 1998 Scénario : John Gilbert Réalisation : Richmond Harding John Sharp (Rankin), Richard Leech (Franks), Noel Coleman (Nash), Jack Stewart (Thorne), Ian Shand (Mellors), William Gaunt (Graham), June Murphy (Maggie), Katy Wild (Linda), Danvers Walker (Crane), Richard Pescud (Escorting Officer), Michael Browning (Wardroom Steward). Résumé Étant accusé de haute trahison, un sous-lieutenant est incarcéré à la base navale de Zebra. Steed et Cathy doivent mettre fin aux agissements d'un groupe visant la mise hors d’état de nuire de la base. CRITIQUES Estuaire44 7 octobre 2007 Un traître à Zébra apparaît comme un épisode à double détente, comportant des éléments très novateurs sous une apparence de récit d’espionnage tout à fait classique. Cet aspect archi-rebattu de l’espionnite directement issue de la Guerre Froide des années cinquante s’impose au premier abord. En effet on y retrouve les ingrédients les plus éculés du genre : projet top secret, traître, agent de l’Est fourbe et cruel, personnage secondaire découvrant la vérité avant d’être abattu etc. Nonobstant son manque d’originalité, cette partie de l’intrigue se révèle rondement menée et efficace, même si le suspense s’évente rapidement. Même si l'on connut Harding plus inspiré, sa mise en scène soutient efficacement le récit, grâce à une caméra agréablement mobile et à des angles de vue exposant au mieux l’action en cours. Le clou du spectacle demeure l’ébouriffante scène finale, où la toujours brillante musique de Dankworth, jointe à la dextérité du réalisateur et au jeu très expressif de Richard Leech, produit un suspense haletant, rarement atteint dans une saison 2 se caractérisant par des conclusions ponctuées de fusillades passablement ridicules. De plus, la mise en scène se voit agrémentée de scènes extérieures plus nombreuses et de meilleure qualité d’image que de coutume. Les décors paraissent très réussis, même si le manque de moyens de cette époque ne permet de réellement développer que les principaux (salle de commande, pub ou billard). Le reste demeure plus schématique mais toujours évocateur. Outre son final hitchcockien, la musique recèle d’autres heureuses créations, comme la joyeuse mélodie accompagnant l’arrivée de Steed dans sa rutilante voiture. La plupart des personnages secondaires s’insèrent à merveille dans les canons du récit d’espionnage traditionnel. Ainsi chaque standard du genre répond présent à l’appel, comme le traître de théâtre ou l’ennemi venu du froid, menaçant et machiavélique à souhait (époustouflant Leech). Dans le rôle trop balisé du bon camarade curieux promis au trépas, William Gaunt n’a guère l’occasion de mettre en valeur son talent, d’autant que le futur protagoniste des Champions semble encore peu assuré, apparaissant comme un acteur toujours en devenir. Le panorama se voit complété par un savant enthousiaste et un commandant pénétré de sa mission, d’ailleurs brillamment campés par leurs interprètes. Décidément rien ne manque au tableau, même les jeunes femmes, idéalistes ou vénales, manipulées par des hommes sans scrupules. Or, un trublion surgit dans ce récit convenu, venant ponctuellement y apporter une tonalité beaucoup plus Avengers : le peintre Rankin. En effet, la technique farfelue qu’il utilise pour faire parvenir ses informations (à dos de petit chien) dénote une fantaisie beaucoup plus proche de la série telle que nous la connaîtrons ultérieurement. Le talentueux John Sharp, par son physique imposant et sa tenue vestimentaire détonnant dans ce milieu, renforce cette sensation d’un personnage à part, venant apporter un peu d'originalité à une histoire en ayant bien besoin. Cette ouverture, encore timide, sur les périodes suivantes de la série, se voit encore davantage illustrée par les personnages principaux. Steed apparaît ainsi singulièrement proche du personnage définitif. Nous le voyons d’ailleurs faire une première apparition très réjouissante au volant d’une vénérable voiture anglaise, préfigurant la légendaire Bentley, alors qu’il n’avait conduit jusqu’ici que des voitures modernes. Surtout, on apprécie vivement de le voir montrer pleinement son humour, son charme et sa vivacité. Steed s’amuse visiblement beaucoup en interprétant sa couverture, son enthousiasme étant superbement communiqué au spectateur par un brillant Macnee, lui-même très en verve face à ce personnage dont le début d’évolution lui convient à merveille. La personnalité spirituelle et dynamique de Steed crépite particulièrement en contraste avec le milieu militaire où celui-ci évolue, pour le plus grand plaisir du spectateur ! Son côté sombre est, lui, mis en valeur dans une tonalité très rude, plus en phase avec cette saison, dans une scène finale où il utilise des procédés que n’aurait pas reniés Jack Bauer quelques décennies plus tard ! Honor Blackman parvient également à affirmer son personnage dans la grisaille ambiante de la Base Zebra. Nous observons d’ailleurs Cathy Gale montrer des talents de chimiste de haut niveau, avec la plus parfaite aisance, ce qui achève de la faire basculer dans un absurde réjouissant, d’une façon rappelant irrésistiblement Emma Peel ! C’est avec conviction qu’elle campe également une forte femme, n’hésitant pas à répliquer à son partenaire quand celui-ci se hasarde à une plaisanterie machiste. Contrastant nettement avec les stéréotypes féminins des récits d’espionnage, beaucoup plus indépendante et affirmée que les demoiselles de l’épisode, elle contribue ainsi à illustrer une facette originale de cet épisode plus audacieux qu’il n’y parait. Mais, au-delà de cette tonalité préfigurant le devenir de la série aux détours de quelques scènes, l’épisode acquiert toute sa dimension par la vue en coupe qu’il propose de la société provinciale britannique à l’orée des années 60. Nous découvrons de la sorte un quotidien morose, corseté dans un moralisme hypocrite et ancré dans une routine à la limite du sinistre. La jeunesse ne parvient à s’y rêver un avenir qu’à la lumière du lointain Swinging London où la révolution des Sixties a déjà débuté sans encore pénétrer la profondeur du pays. L’épisode fait bien ressentir comme ce monde crépusculaire touche à sa fin, tout comme la Guerre Froide ayant inspiré le récit s’apprête à s’effacer au profit de la Détente. Ce beau portrait, sans effet démonstratif et développé en touches bien senties, achève de conférer son réel intérêt à un épisode ne se limitant décidemment pas à son sujet originel. EN BREF : À un récit d’espionnage classique mais efficace, vient s’agréger un stimulant début de tonalité "Avengers", agrémenté d’un regard sans concessions sur la Grande-Bretagne provinciale de ce temps. VIDÉO Une partie de billard avec un futur champion ! INFORMATIONS COMPLÉMENTAIRES Tournage Continuité o Le mouvement de la caméra présente un léger à-coup (25’44’’). o Un homme, ressemblant fort à Patrick Macnee, passe dans le décor (46’32’’) : o Il est étonnant qu’un paramétrage aussi complexe puisse se traduire par quelques chiffres ! o Comment Franks peut-il parvenir aussi facilement à accéder à la salle de commandes quand il vient y installer la bombe ? o Lors de la scène finale Steed prend de grands risques car, à cette distance, lui aussi aurait été soufflé par l’explosion ! Détails o On peut voir que le blason de la base est effectivement un zèbre ! o La vénérable voiture conduite par Steed est une Laguna des années 30. Cette firme, fondée dès 1906, reste comme une pionnière de l’automobile anglaise. Elle connaît son apogée durant les Années Folles, des difficultés financières provoquant son rachat en 1935. Son designer devient alors W.O. Bentley, ce qui prouve que Steed a de la constance dans ses goûts ! En 1947 la marque fusionne avec Aston Martin, créant ainsi un lien supplémentaire entre le Monde des Avengers et celui de James Bond. o Swansea n’est pas la petite ville sinistre montrée par l’épisode, mais la deuxième ville du Pays de Galles, derrière Cardiff. Ses nombreux attraits lui valent d’ailleurs une intense activité touristique ! o Un roman intitulé Ice Station Zebra, écrit en 1963 par Alistair MacLean, reprend un thème assez similaire à celui de l’épisode, mêlant satellites, repérages de missiles, base isolée, sabotage etc. Un film à succès en a été tiré en 1968 (Destination Zebra en français), l’agent anglais y résolvant l’affaire n’y est autre que Patrick McGoohan, dans un rôle très proche de John Drake. o Laser : Le modèle théorique du Laser – pour simplifier : un faisceau de lumière concentrée – a été établi dès 1917 par Einstein, mais sa concrétisation a lieu en 1960. Selon la méthode exposée dans l’épisode, le physicien américain Théodore Maiman utilise un cristal de rubis pour obtenir le rayon, en y focalisant la lumière au moyen de miroirs réfléchissants. Les premières mesures de distance par Laser et ondes électromagnétiques (système LIDAR) précèdent de peu l’épisode, puisqu’elles se déroulent aux États-Unis en mai 1962, le satellite visé étant alors... la Lune ! La technique alors révolutionnaire du Laser fera une nouvelle apparition remarquée dans Goldfinger (1964) illustrant cette fois l’aspect tranchant de ce phénomène. Toutefois la généralisation industrielle et militaire du Laser devra attendre la fin des années 70. Acteurs - Actrices o John Sharp (1920-1992) a également participé aux épisodes Le village de la mort (saison 5) et Bizarre (saison 6). Il a été vu dans de nombreuses séries de l’époque, dont Le Prisonnier, Z Cars… Son rôle le plus populaire demeure celui d’Ezra Biggins dans la série All creatures, great and small (1978-1990). Au cinéma il a notamment joué dans Barry Lindon (1975) et Jabberwocky (1977). o Richard Leech (1922-2004) a joué dans trois autres épisodes : Balles costumées (saison 3), Mission très improbable (saison 5) et Visages (Saison 7, TNA). Médecin et auteur régulier dans la revue internationale World Medecine avant de faire ses débuts de comédien, il se spécialisera dans les rôles de docteur ou de militaires durant une brillante carrière s’étendant sur un demi-siècle. Il a connu une véritable notoriété tant au cinéma (Young Winston, 1977 ; Gandhi, 1982) qu’à la télévision (Destination Danger, Le Saint, Dr Who…). Alec Guiness est le parrain de l’un de ses enfants. o William Gaunt (1937) a participé à plusieurs séries anglaises des années 60 ( Z Cars, Sergent Cork, Edgar Wallace Mysteries…) mais reste bien entendu dans les mémoires pour son rôle de Richard Barett dans Les Champions (1968-1969). Par la suite il refit quelques apparitions dans d’autres séries (Dr Who), mais surtout dans des Soaps tels que No place like home (1983-1987) ou Next of Kin (1995-1996). Formé à la Royal Academy of Dramatic Arts, il mène parallèlement une brillante carrière au théâtre qui le conduira à intégrer la prestigieuse Royal Shakespeare Company en 2007, où il partage l’affiche du Roi Lear et de La Mouette avec Sir Ian Mc Kellen. Alors qu’il avait partagé les bancs de la Moravian School avec Diana Rigg, il retrouve celle-ci sur les planches, dans Humble Boy en 2001, au National Theatre. À noter que… o Après l’Irlande (Mort en vol) et avant l’Écosse (Le fantôme du château De’Ath, saison 4) voici le Pays de Galles : les Avengers auront parcouru toutes les contrées des Îles Britanniques ! o Steed rejouera les militaires dans les délirantes premières scène des Espions font le service (saison 4), à ce moment la fantaisie et l’humour étant devenus beaucoup plus présents dans la série. o On découvre également une description de l’armée britannique nettement moins acerbe qu’elle ne le deviendra par la suite o John Gilbert : L’écriture de l’épisode est le seul travail référencé de cet auteur ! S'agirait-il d'un pseudonyme ? o Richmond Harding (1923) a réalisé en tout sept épisodes, exclusivement au cours cette saison 2. Mort en vol a du être son coup d’essai, car il de montrera souvent plus inspiré ! (Mr Nounours, Mauritius Penny, Un traître à Zebra, L’argile immortelle, La naine blanche et Six mains sur la table). Même si sa mise en scène restera toujours de facture classique, ces épisodes comptent souvent parmi les meilleurs de la saison ! Fiche de Un traitre à Zebra des sites étrangers : En anglais http://theavengers.tv/forever/gale1-11.htm En flamand http://home.scarlet.be/~pvandew1/avengers/gale12.htm
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FESTIN DE PIERRES
(DEATH ON THE ROCKS)
Tournage : novembre 1962 Diffusion : ITV, 01 décembre 1963 – 13ème Rue, 5 février 1998 Scénario : Eric Paice Réalisation : Jonathan Alwyn Frederick Jaeger (Getz), Leslie French (Gregory), John Laurie (Sir James), Clare Kelly (Mrs. Miller), Dennis Edwards (1st Assistant), Anthony Baird (2nd Assistant), Billy Milton (Minister), Eric Elliot (Winetaster), Roger Maxwell (Winetaster), Herbert Nelson (Gravedigger), Michael Meyer (Policeman), Frank Peters (George Miller), Kevin Barry (Kennels Man), Junia (Dancer), Heidi (Bellhound). Résumé La femme d’un diamantaire venant d’être assassinée, Steed se fait passer pour un négociant, et Cathy Gale pour son épouse ! Ils vont faire face à un gang de contrebandiers cherchant à forcer des diamantaires à acheter des pierres illicites, en menaçant d’éliminer leurs épouses. CRITIQUES Estuaire44 29 septembre 2007 Alors qu’Eric Paice nous avait habitué a des scenarii très efficaces, mêlant description d’un milieu particulier à la résolution d’astucieuses énigmes, le Festin de pierres détonne quelque peu. En effet, si le monde des diamantaires est abordé, l’étude en demeure moins fine que de coutume. Surtout l’élément ludique de l’énigme disparaît totalement, pour être remplacé par une réalisation totalement prévisible. Ce récit se voit également encombré par les écueils habituels de cette saison, bavardages et multiplicité sans objet des personnages, tout en demeurant un polar assez quelconque. La mise en scène de Jonathan Alwyn apparaît pareillement anodine, alignant les diverses scènes en évitant toutefois de demeurer trop statique. La qualité du son et de l’image demeurent très médiocres, on se situe décidemment bien loin du très beau noir et blanc de la saison 4. Les décors restent assez schématiques (hormis les superbes trophées de Mrs Gale !) tandis que la musique s’en tient aux coutumières mais agréables mélodies de Dankworth. Cette grisaille s’étend aux multiples seconds rôles, les diamantaires demeurant un élément du décor plus qu’autre chose et Ross se limitant à un rôle de père éploré très classique. Les deux amoureux transis sont particulièrement fades, David Summer ne montrant guère de finesse dans l’expression des tourments de son personnage, alors que Toni Gilpin est totalement transparente. Si l’on doit à Liza Denham l'une des entrées en matière les plus glaçantes de la saison, elle provoque peu d’étincelles durant l’épisode. Le retournement de Max Daniels ne se justifie guère que comme une tentative assez artificielle de provoquer une surprise en fin d’histoire. Le seul à réellement se détacher demeure Fenton, Gerald Cross parvenant à bien exprimer la froide folie habitant le personnage. Cette dimension d’homme que sa soif de vengeance exacerbée pousse toujours davantage à nier le réel, jusqu’à la catastrophe finale, lui confère un statut plus élevé que le vénal adversaire coutumier. Face à cette relative médiocrité générale, comme souvent l’intérêt réel de l’épisode provient de son couple vedette. Steed apparaît encore bien différent du personnage qu’il deviendra dans les saisons ultérieures. Si l’on retrouve bien l’approche en biais qu’il utilisera parfois avec Mrs Peel, on reste tout de même sidéré de le voir utiliser Cathy Gale comme appât, sans même lui en avoir parlé ! Néanmoins Steed, qui n’a toujours pas adopté définitivement le chapeau melon, se montre par ailleurs parfait homme du monde, faisant preuve de l’humour et de l‘entrain que nous lui connaissons car Macnee sait mettre en valeur son grand alent durant cet épisode. On ressent toutefois que Steed reste bien à l’étroit dans un récit aussi banal, et qu’il lui faut un tout autre cadre pour acquérir sa véritable dimension. Le caractère bien trempé de Cathy Gale provoque également quelques unes des meilleures scènes de l’épisode, tant elle décoche de traits acérés à tous ses interlocuteurs, que cela soit Steed ou un adversaire ! Le petit jeu de Steed la portant sur ses épaules l’agace manifestement davantage qu’il ne l’amuse. Cathy ne sera décidemment pas la marionnette d’un Steed, toujours plus tortueux qu’elle, d’autant qu’elle lui manifeste clairement son déplaisir d’avoir été manipulée. Le personnage s’affirme donc pour le plus grand plaisir du spectateur, d’autant que sa scène de bagarre est très réussie. La seule exception à cette volée de bois vert est Mrs Daniels pour qui Cathy manifeste une vraie sollicitude, le souci envers les faibles (bien moins marquée chez son partenaire) constituant l’autre facette de ce personnage décidemment très attachant. Mais c’est surtout la relation originale entre Steed et Cathy qui capte ici l’attention, grâce à leur mariage de théâtre, cette idée produisant souvent de très bons résultats, comme avec Mulder et Scully dans Bienvenue en Arcadie. Le plus amusant réside ici dans l’illustration de la différence de caractère entre les partenaires. Steed, comme souvent, semble visiblement beaucoup s’amuser, multipliant les « honey » et autres « darling », allant jusqu’à tenter un baiser en forme de clin d‘œil, tandis que Cathy s’agace visiblement de tout cela, en en faisant, elle, le moins possible. Malheureusement, cet aspect demeure insuffisamment développé, alors qu’il aurait dû constituer un axe majeur d’un épisode versant davantage vers la comédie au lieu de demeurer dans un polar très convenu. C’était sans doute encore trop prématuré… EN BREF : Épisode assez quelconque, hormis le mariage de Steed et Cathy, ce "Festin de pierres" nous laisse de marbre ! VIDÉO Steed et Cathy emménagent ensemble ! INFORMATIONS COMPLÉMENTAIRES Tournage Continuité o Une ombre projetée sur mur apparaît derrière Steed : il s’agit d’un appareil en activité, dont on peut suivre le mouvement (32’41’’) : o Lorsque Fenton brandit son pistolet, la caméra opère un violent mouvement d’ascenseur, étant visiblement positionnée trop bas au départ (48’33’’) : o . Lors de la fusillade finale, une bouteille du bar est perforée par une balle, sans qu’aucun liquide ne coule (50’28’’). On s’est visiblement contenté d’en arracher une partie de l’étiquette ! :
Détails o Le banquier de Steed se nomme Sir John. Dans Meurtres à épisodes, (saison 5), ce sera Lord Maxted, notre héros a d’excellentes fréquentations ! o Pour Cathy, Steed loue les services d’un peintre ; pour Mrs Peel, il mettra lui-même les mains à la pâte (Le tigre caché, saison 5)… Décidemment les deux relations ne sont pas du même ordre ! o Le titre français de l’épisode fait sans doute référence à la pièce de Molière Don Juan ou le festin de pierres, où la statue du Commandeur invite Don juan à partager son repas, avant de le précipiter en Enfer. Le crime ne paie pas! o De nouvelles informations sur le passé de Cathy Gale nous sont apportées : elle a séjourné en Afrique Orientale. o Cathy Gale porte la même tenue blanche à taches noires que dans Mort d’un grand danois. o L’origine chinoise des diamants évoquée dans l’épisode est assez fantaisiste. La production chinoise de diamants demeure en réalité insignifiante, même si la prospérité économique et la hausse du niveau de consommation en a fait le quatrième marché mondial du diamant en quelques années ! Quant au sel gemme, on n’en trouve pas non plus en Mandchourie, mais par contre énormément dans la région de Sichuan, où de nombreuses mines sont présentes. o Diamants de conflits : Les principaux courants mondiaux de fraude de diamants sont constitués par les diamants de conflits, égalent appelés diamants de sang. Ils proviennent d’Afrique (près de 60% de la production mondiale), de nombreux pays y étant la proie de guérillas qui extraient sur leur territoire des diamants dont la vente en contrebande financera leurs actions. L’UNITA en Angola et le FRU en Sierra Leone y ont recours. De moyen ces diamants finissent par souvent devenir la cause de tels conflits. On trouve de nombreuses références à ces diamants dans la littérature ou au cinéma, comme dans Les diamants sont éternels (1971) ou récemment Blood Diamond (2006), s’inspirant de la situation au Sierra Leone. Acteurs – Actrices o Meier Tzelniker (1894-1982), originaire de Roumanie, avait pris la nationalité britannique. Avant tout un grand acteur du théâtre yiddish, il réalisa tout de même quelques apparitions au cinéma (Expresso Bongo, 1960 ; La vingt-cinquième heure, 1966) comme à la télévision (Londoners, Private Eye…) durant les années 50 et 60. o Gerald Cross (1912-1981) est apparu dans de nombreuses séries (Maigret, Dr Who, Detective…). Au cinéma, il joua notamment dans Murder, she said (1961), mettant en scène Miss Marple, interprétée par Margaret Rutherford. o Naomi Chance (1930-2003) est également apparue dans l’épisode Cœur à cœur (saison 4). Elle débuta au théâtre mais vint très tôt au cinéma (Dangereux voyage, 1954) puis à la télévision (The third man, The troubleshooters…) où elle devint très populaire grâce à son rôle récurrent dans The Newcomers (1965-1969). Elle fut l’épouse de Guy Hamilton. o Hamilton Ryce (1912-1972) a participé à deux autres épisodes : Death on the slipway (saison 1) et À vos souhaits ! (saison 6). Il a également été vu dans Adam Adamant lives !, Le Baron, Dr Who… o David Sumner (1933) est également présent dans l’épisode Interrogatoires (saison6). On l’aperçoit également dans L’Homme à la Valise, Department S, Rumpole of The Bailey… o Douglas Robinson a participé à trois épisodes des Avengers, Le décapode (saison 2), L’homme aux deux ombres et Esprit de corps (saison 3), mais n’a fait ultérieurement que quelques apparitions, dont le rôle d’Euphemus dans Jason et les Argonautes (1963), où Honor Blackman interprétait Héra. À noter que… o Le titre originel de l’épisode était Pillar of salt. o Brian Clemens n’étant pas encore le maître d’œuvre de la série, il est fréquent de voir mourir des femmes durant cette saison 2, mais que cela en soit une qui assassine une autre demeure rarissime. o Eric Paice (1926-1989) sera l’auteur de sept épisodes. : Dead of winter (saison 1), Mort en vol, Le décapode, Le point de mire, Festin de pierres (saison 2), Le cinq novembre, Les petits miracles et Esprit de corps (saison 3). Il fera parfois preuve d’une belle astuce, notamment dans Mort en vol, Le point de mire et Les petits miracles. o Jonathan Alwyn (1940) a dirigé sept épisodes : Missive de mort, Combustible 23, Festin de pierres, Inter-Crime, L’école des traîtres (saison 2), Le marchand de secret, Le retour du traître (Saison 3). Sa carrière de réalisateur (Armchair Theatre, The rivals of Sherlock Holmes…) et de producteur (Maigret, The rivals of Sherlock Holmes…) s’est prolongée jusque dans les années 90. Fiche de Festin de pierres des sites étrangers : En anglais http://theavengers.tv/forever/gale1-10.htm En flamand http://home.scarlet.be/~pvandew1/avengers/gale11.htm
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