Saison 25
1. RENDEZ-MOI MON PÈRE Date de diffusion originale : 23 janvier 1998. Résumé : Derrick prend soin de Vera, la fille adolescente d’un tueur en fuite… Critique : Un très bon épisode, attachant, tendre entre action et humour. Johannes Dohna est chargé de terroriser un restaurateur qui refuse de payer pour la protection de la mafia local, mais il le tue. Paniqué, il s’enfuit et laisse derrière lui sa fille adolescente Vera. Se retrouvant seule dans l’appartement, Derrick lui propose de s’occuper d’elle (il est facile de comprendre que l’inspecteur voit en elle, la fille qu’il n’a jamais pu avoir, à cause de l’amour pour son métier), la conduisant chez une de ses amies, mais retourne à l’appartement où elle démolit le salon, tout comme la chambre d’invitée de l’amie de Derrick. Une façon à elle de se défouler, d’exprimer son sentiment face à la perte de son père, qui, espère-t-on, finira par la recontacter. Derrick et Klein de leur côté mènent tranquillement leur enquête, remontant piste sur piste pour retrouver Dohna, cherchant ses patrons et découvrent un petit univers bien organisé. On note que notre inspecteur fait preuve d’une énergie assez impressionnante, en effet il est intense, pugnace, violent physiquement, déchaîné comme peu rappelant certains épisodes du début de la série où ce comportement était fréquent, comme si son caractère n’avait pas changé en presque un quart de siècle. Évidemment, dans une histoire pareille, tout finira bien (on note que la série approchant de la fin, les happy-end sont presque systématiques). L’interprétation est forte aussi bien de Theresa Scholze, 17 ans alors, est à la fois spontanée, naturelle : authentique, même si son personnage est un peu un cliché, que de Werner Schnitzer, en grande forme dans le rôle pourtant court de la victime. Anecdotes :
2. ANNA LAKOWSKI Date de diffusion originale : 06 mars 1998. Résumé : Anna Lakowski, une femme assez seule est témoin d’un meurtre. Mais son fragile état psychologique ne va pas vraiment aider les inspecteurs… Critique : Sacrée témoin qu’est Anna Lakowski, une femme assez seule, perdue, fragile, dans sa petite bulle… et tout à coup, à elle, on lui accorde de l’importance. Elle a vu un crime, peut identifier un meurtrier et puis l’inspecteur qui s’occupe de l’affaire se montre si gentil et compréhensif. Et cela va être le piège dans lequel va tomber Derrick, Anna va finir par dépendre de lui, de son attention, elle qui n’a aucune présence, tombant peut-être amoureuse, ce qu’il ne voit pas immédiatement. Le voilà, notre pauvre inspecteur a être collé par cette femme qui sait très bien qu’une fois l’enquête terminée, il disparaîtra de son existence. Pour ne pas que cela arrive, elle décide de ne Pas identifier physiquement l’assassin dans le club où il erre. Avec lui, elle s’est retrouvée et sans lui, elle sera de nouveau perdue, confrontée à elle-même. Parallèlement à cette intrigue fort intéressante, nous suivons le parcours de Jakob Droste, policier en infiltration, ayant comme petite amie une danseuse bisexuelle du club, confronté au père de celle-ci peu confiant dans le métier qu’il pense être de son, peut-être, futur gendre. C’est ce personnage joliment interprété par Pierre Franckh qui résoudra presque toute l’affaire, avant un final vraiment très beau où Anna sera prise pour cible dans un parc vraiment magnifique et la promesse que Derrick restera en contact avec elle… Un épisode vraiment très fin et impeccablement campé. Anecdotes :
3. LA VALISE ÉGARÉE Date de diffusion originale : 17 avril 1998. Résumé : Kordes est ruiné : il lui manque un million de marks pour ne pas être en faillite. Il a alors l’idée de kidnapper la fille d’un homme important... Critique : Sans nul doute l’épisode le plus inspiré de cette fin de série, avec un Lambert Hamel au sommet de son art, doublé idéalement dans la version française par Roger Carel. Le scénario est vraiment très ingénieux : que pourrait-on faire pour obtenir un million ? Et bien Kordes est contraint de se poser la question : sans ce million de marks, il perd son entreprise et se retrouvera à la rue. Tiens, tiens pourquoi pas enlever la fille d’un homme riche ; ce n’est pas compliqué en la surveillant après ses cours de danse, repérant le lieu où elle sera emmenée et la libérer une fois la rançon récupérer. Et si ça merde ? Que faire ? Improviser, faire l’innocent. Heimeran a, sans vraie surprise, appelé la police qui veille donc sur l’individu devant prendre la valise pleine d’argent à la Gare : donc, faire semblant de la récupérer pour l’emmener aux objets trouvés : faire croire que l’on fait une bonne action alors que nous sommes le méchant de l’histoire. Mais ce qui est très embêtant pour ce cher Kordes, c’est que la police : c’est Derrick qui presque immédiatement sent le coup fourré, retardé, n’ayant toujours pas l’argent, surveillé, il ne peut pas allé la récupérer la jeune fille. Patient, devant garder son calme – car ni sa mère, ni ses enfants ne sont au courant de cette histoire, il lui faut trouver une brèche. Derrick, de son côté n’a pas perdu son temps, proposant à Heimeran de piéger Kordes en lui accordant son million de marks, et ainsi il les conduira à la fille, mais Kordes, se sentant coincé, décide d’envoyer ses enfants la récupérer… Cet épisode est presque parfait, au suspense idéal, merveilleusement interprété mais le final est un peu trop moralisateur. Anecdotes :
4. DRÔLE D'OISEAU Date de diffusion originale : 01er mai 1998. Résumé : Une femme tente de comprendre comment sa fille a été tuée. Elle lui découvre une vie très dissolue et sexuellement active… Critique : Pour cet avant-dernier épisode, les producteurs se sont vraiment fait plaisir avec le casting rempli d’acteurs et d’actrices familièr(e)s de la série, apprécié(e)s des spectateurs : Sonja Sutter, Thomas Schücke, Volker Lechtenbrink, Wolf Roth, Susanne Uhlen, Werner Schnitzer, Henry van Lyck et cela vaut aussi pour la version française : Laura Santana, Guy Chapellier, Roger Lumont, Michel Paulin, Serge Sauvion, etc. Le casting c’est bien mais l’intrigue dans tout cela ? Dans le genre ouverture originale, la série a rarement fait mieux : un ornithologue enregistrant des sons d’oiseaux entend un meurtre à plus de deux cents mètres de distance ! La victime était une jeune call-girl, rencontrant des hommes dans son bar préféré. Sa mère arrivant à Munich décide de mener sa propre enquête afin d’essayer de la comprendre et découvre ses deux autres enfants : Paul et Gabriele, quelque peu indifférents au décès de leur sœur. Avec l’aide de Derrick, elle va rencontrer plusieurs de ses clients : des hommes généralement mariés, ainsi que le pianiste du bar qui était épris d’elle, la considérant comme un ange et regrettait peut être que sa si jolie présence soit souillée par le métier qu’elle faisait. Nous pouvons penser d’abord à l’énième portrait d’une jeune fille attirante et perdue, alors qu’en vérité ce sera le regard d’une jeunesse arrivant dans une grande ville – Munich en l’occurrence, tentant comme ils le peuvent de s’en sortir. Anecdotes :
5. LE GRAND JOUR Date de diffusion originale : 16 octobre 1998. Résumé : Derrick vient d’être promu pour un poste important à Europol, une grande fête sera organisée à cette occasion mais il reçoit la menace d’un certain Albert Kaschonnick… Critique : Dernier épisode de la série plein de suspens, qui nous fait suivre l’ultime enquête de Derrick sur la tentative de meurtre pesant sur lui. Cela passe si vite, près de vingt-cinq ans à traquer les assassins, les dealers, les violeurs et autres pourritures à Munich et ses environs, lorsqu’il lui ai proposé un poste de président de la commission de coordination d’Europol, mais rien d’extraordinaire, puisqu’il l’a obtenu à cause de son âge (que l’on ignore mais nous pouvons supposer qu’il avait le même que son interprète, c’est à dire, alors 74 ans). Une grande fête est organisée pour l’occasion dans deux semaines mais les réjouissances pourraient être gâchées à cause d’Albert Kaschonnick, un truand arrêté par Derrick cinq ans plus tôt, qui le menace de mort. Quel est donc le tueur ? Pour cela, lui et Klein vont enquêter dans ce milieu, croisant différents personnages, tous reconnaissants envers Kaschonnick, donc tous suspects potentiels. Derrick, quitte à se mettre en danger, peut-être suicidaire (ce qui est suggéré), n’y va pas de main morte, trouvant un maillon faible : Andrea, la fille de Kaschonnick, à qui il va coller la pression, provoquer, faisant travailler sa conscience : la scène où il l’emmène dans la salle où il devra tenir un discours : elle est nerveuse et lui demande si il peut se servir de ses mots à elle, est vraiment amusante. Nous retrouvons ici un Derrick espiègle : il sait que c’est son dernier tour de piste alors autant se régaler et bien malin qu’il est, saura empêcher son propre meurtre. L’émotion est palpable dans les toutes dernières minutes – bien qu’un peu trop sobres (les adieux entre Derrick et Klein) : nous rendant compte que nous ne verrons plus tout ce que nous aimions chez Derrick : cette humanité, cette douceur paradoxalement à cette froideur, cette distance nécessaire pour faire son job en toute impartialité. Un être complexe à saisir, pas un super héros, juste un flic ordinaire, plutôt doué pour capter les gens, tout en reconnaissant qu’il n’y a pas plus dur que de pénétrer une âme. Adieu Derrick… Anecdotes :
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Saison 24 1. CORRUPTION Date de diffusion originale : 03 janvier 1997. Résumé : Après avoir tué un de ses concurrents, Andreas un dealer se réfugie dans la voiture d’Harald, un jeune homme sans histoires… Critique : Mené tambour battant, avec une introduction figurant parmi les plus pétaradantes de la série, cet épisode est aussi plutôt fin psychologiquement et nous raconte l’histoire d’amitié – simulée – improbable entre un dealer et un jeune homme perdu. Harald est un homme sans histoires, considéré comme un moins que rien par son père. Un soir, il croise la route d’Andreas, un dealer venant d’en tuer un autre. Les deux garçons se lient d’amitié, même si Andreas n’est pas du genre très clair profitant de l’innocence du garçon pour qu’il ne le dénonce pas à la police, tellement content d’avoir enfin un ami avec qui passer du temps, rigoler, etc. Pour ne pas le perdre, il fera un témoignage que Derrick ne croira pas vraiment et sera assez souvent sur son dos, jusqu’à accepter de l’aider. La résolution en est très étonnante, tortueuse et donc intéressante. L’interprétation est excellente : Ulrich Matthes est irrésistible tandis que Pierre Sanoussi-Bliss (l’un des rares acteurs noirs ayant joué dans la série) est excellent. Un duo souvent amusant. Anecdotes :
2. LA BONNE DÉCISION Date de diffusion originale : 31 janvier 1997. Résumé : Un jeune policier est témoin d’un meurtre. Reconnaissant l’un des assassins, la vie de sa fille est vite menacée. Il devra mentir pour la sauver… Critique : Même si l’intrigue est nettement plus classique qu’à l’habitude, elle se suit avec plaisir grâce à une énergie et une interprétation dynamique. Andy Kleuze est sorti de l’école de police depuis peu, c’est un « bleu » comme on dit et ce soir, en patrouille avec son coéquipier Robert Kaltenbach faisant leur ronde habituelle, lorsqu’ils prennent en chasse le véhicule de deux hommes qui viennent de braquer un restaurant. Une fois arrêtés, ils se séparent et Kleuze assiste au meurtre d’une otage, et agresse le meurtrier en lui enlevant sa cagoule. Pour Derrick, cette affaire sera normalement très simple : un policier sérieux faisant le portrait robot d’un assassin… sauf que Kleuze reçoit le lendemain une photo de sa fille dont le visage a été barré : comprenant le message, il décide de ne pas l’identifier mais n’en parle évidemment pas à Derrick. Après réflexion, les deux inspecteurs décident de changer d’avis et de dire la vérité mais en réalité, Kleuze a une toute autre idée en tête : retrouver le meurtrier et lui faire payer sa menace quitte évidemment à se mettre en danger. Comme souvent, l’interprétation de grande qualité : Stefan Kolosko et Volker Lechtenbrink sont très en forme et nous passionnent. Anecdotes :
3. JUSTICE AVEUGLE Date de diffusion originale : 14 mars 1997. Résumé : Herta Lenau, la jeune épouse de Gregor Lenau a été étranglée devant sa banque. Les soupçons se portent sur son ex-femme… Critique : Rappelant l’épisode « Sacrifice inutile » (saison 11, épisode 05) où une femme manipulait son ex-mari après que sa nouvelle compagne ait été assassinée pour que leur famille soit reconstruite, ce « Justice aveugle » est une enquête plutôt classique où Derrick se retrouve fasciné par Lore, l’ex-femme de Lenau, qui en fait la principale suspecte. Il a en quelque sorte pitié d’elle, car lorsque Gregor s’est épris d’Herta, a exclu toute sa famille de chez lui : elle et leurs enfants. N’ayant plus de « chez soi », ils sont donc perdus mais pas seulement physiquement, mais psychologiquement : ne plus avoir de domicile fixe, c’est également ne plus avoir de repère intérieur. Car, lorsque nous rentrons chez nous inévitablement après le travail, les études ou autres : nous retrouvons un confort parfois malsain car nous en dépendons, n’en connaissons pas ou très peu d’autres. Dans le cas de la situation de Gregor, l’exclusion (par le meurtre) de sa jeune compagne, permet à son entourage de revenir chez eux, de se retrouver intérieurement. Dans la perte, la fusion comme entre Lore et son fils Martin, comme le montre le final très émouvant. Côté casting : que des visages familiers de la série, tous excellents. Anecdotes :
4. LES POTEAUX INDICATEURS Date de diffusion originale : 18 avril 1997. Résumé : Lorenz Rosenfeld, fils d’un homme plutôt aisé se lie avec Bernd qui lui fait découvrir un tout autre monde que le sien… Critique : Encore une fois, un épisode qui en rappelle un autre, celui-ci m’a fait penser à « Corruption » (premier de cette saison) où un jeune homme se lie avec un autre d’un monde radicalement du sien, le deuxième voulant inévitablement manipuler le premier. Mais autant dans « Corruption », c’était une affaire de drogue au cœur de l’épisode, autant là, c’est tout autre chose. Lorenz Rosenfeld est un séduisant jeune homme, délaissant ses études, fils d’un homme très riche qui le maltraite psychologiquement (voire physiquement) régulièrement. Se sentant coincé chez ses parents, il fait la rencontre de Bernd Weinding dans un bar. Celui-ci le lie avec sa sœur Marga qui est chargée de le séduire, ce qui n’est guère difficile (étant interprétée par Roswitha Schreiner, irrésistible actrice au visage enfantin). Mais pourquoi au fait ? Et bien, Weinding voudrait acquérir la fortune des Rosenfeld afin de la placer dans son organisation, une espèce de secte dite révolutionnaire luttant contre le monde actuel : maintenant qu’il a le fils dans la poche, fait tuer le père en faisant croire à un accident de voiture, ce qui fonctionne à la perfection. Mais évidemment de son côté, Derrick (que l’on ne voit pas beaucoup) mène sa petite enquête et finira par découvrir le pot aux roses. Culot assez immense du scénariste : clore l’épisode par une histoire d’amour sincère, honnête et vraie… loin de toutes les manipulations qui ont pourtant contribuer à la créer… Anecdotes :
5. ENFANCE VOLÉE Date de diffusion originale : 23 mai 1997. Résumé : La jeune Anja victime de son père pédophile et alcoolique fuit tous les soirs la demeure familiale. Un soir, elle trouve refuge chez Walter Ahrens, un écrivain qui la prend en charge. Quelques semaines plus tard, le père d’Anja est assassiné… Critique : J’étais impatient de découvrir cet épisode car c’est l’un des rares à évoquer les abus sexuels, thématique qui me parle nettement plus que les histoires de drogues et d’adultère habituels, et je voulais donc savoir comment Reinecker, le scénariste de la série allait traiter cela, et bien j’avoue avoir été quelque peu déçu car son souci : ce qui se ressent dans une bonne partie des épisodes, c’est qu’il en fait trop. Le père, dans cet épisode, est un alcoolique fini qui viole sa fille adolescente après chaque cuite, alors que l’alcool n’est qu’un plus pour désinhiber ses pulsions pédophiles. La plupart des pédophiles ne sont pas alcooliques. Et de l’autre côté, il y a ce Walter Ahrens, écrivain, très bel homme, ayant une vie très saine, vivant dans une belle maison : l’homme parfait en fait qui secoure, bien malgré lui (au début en tout cas), la toute jeune et frêle Anja qui aurait « 18-19 ans » (alors qu’elle n’en paraît que 12 et que son interprète en avait 25) et la sauvera. L’épisode, en plus, car Reinecker était un romantique comme il le montrait surtout à la fin de la série, se transforme inévitablement en une histoire d’amour improbable entre deux êtres que tout sépare. Mais la façon dont c’est raconté progressivement (en flash-back), la douceur et le tact des scènes, ainsi qu’une interprétation très fine et naturelle de la part de Daniel Friedrich et Katja Woywood fait que l’on y croit : la création du trouble ressenti envers une jeune fille chez un homme sain. Alors oui, cet épisode est carrément manichéen, mais aussi très libérateur : le meurtre est tout à fait justifiable : n’importe quelle victime de pédophile peut aisément se mettre à la place de la jeune Anja. D’ailleurs, Derrick le considérera comme un cas de légitime défense. La mise en scène de Dietrich Haugk, grand artisan de la série, est excellente. Anecdotes :
6. LES PORTES DE L'ENFER Date de diffusion originale : 20 juin 1997. Résumé : Armin Terza arrive à Munich pour enquêter sur le viol et le meurtre de sa petite fille âgée de dix ans. Il annonce d’emblée à Derrick qu’il compte tuer le meurtrier… Critique : Cette quête vengeresse d’un grand-père foudroyé par la mort de sa petite-fille qu’il aimait plus que tout au monde est très efficace, fort bien incarné par l’intense Martin Benrath. Armin Terza est hanté par la culpabilité : en voyage en Espagne, il n’avait pas pu voir sa petite fille aussi souvent qu’il l’aurait souhaité. Elle avait laissé peu avant son décès une cassette vidéo où elle disait espérer bientôt fêter son anniversaire et voir son grand-père pour lui présenter son poney. Trouvant la police quelque peu indifférente et détachée par rapport à cette enquête, Armin Terza décide de mener la sienne : revenant sur les lieux du crime où un petit Mémorial a été mis, il y croise un jeune homme prétendant venir rendre hommage à la fillette, mais quelque chose ne colle pas et il cherche, d’abord vainement, à le retrouver dans les environs. De son côté, Derrick convoque Sophie, sa fameuse amie psychiatre pour qu’elle puisse s’entretenir avec lui, l’aidant peut-être, le canalisant et qui sait en apprendra des choses sur ses intentions, car ce serait une erreur qu’il commette, à son tour, un crime. Mais ses réactions sont un peu confuses et en même temps très directes. L’enquête de Derrick s’oriente vers une boite de films pornos dont il soupçonne que la gérante tournerait des films pédopornographiques, ce qu’elle nie bien évidemment. L’enquête du grand-père se terminera elle dans la cave où a été massacrée sexuellement sa petite fille pendant deux jours avant d’être tuée. Il refusera finalement de tuer le meurtrier afin de ne pas être lié à lui. Anecdotes :
7. SOS SOLITUDE Date de diffusion originale : 25 juillet 1997. Résumé : Bernhard Laux, un prêtre a créé un service d’écoute téléphonique pour les personnes ayant besoin d’aide psychologique. Mais l’une d’entre elles se suicide… en apparence. Critique : Un épisode très original et agréable à suivre, avec un personnage central attachant et un propos universel : la souffrance intérieure. Bernhard Laux, un jeune prêtre idéaliste a publié dans le journal il y a quelques temps, une annonce où il propose son aide aux personnes démunies psychologiquement. Il va jusqu’à se rendre chez ses « client(e)s ». Un soir, il reçoit un mystérieux appel d’un homme prétendant être heureux de son existence mais qui en est lasse et songe à se suicider. Laux tente de l’empêcher et se rend chez lui trop tard… puisqu’il se serait tué. Vraiment ? Car Derrick en menant sa petite enquête découvre que certaines personnes avaient un motif pour tuer Gropius, songeant alors à l’idée que les assassins se sont servis du numéro de Laux pour commettre leur meurtre et le faire passer pour un suicide. Laux pourrait reconnaître l’assassin à sa voix si particulière (dans la version française, c’est celle d’Henry Djanik, très célèbre) et ce n’est pas celle du principal suspect… mais d’un vieux comédien ayant improvisé un texte et parlant finalement avec ses propres sentiments alors qu’il devait jouer ceux d’un autre. La fin de l’épisode est à la fois très belle et très triste, portrait d’un comédien déchu. Anecdotes :
8. LA MORT D'UN ENNEMI Date de diffusion originale : 17 octobre 1997. Résumé : Arno Beck est tué peu après sa sortie de prison où il avait passé cinq ans pour avoir renverser une jeune femme… Critique : En bien, cet épisode m’a fait penser à ceux du début de la série, par son intrigue plutôt velue, finalement osée, métaphorique, rêveuse et jusqu’au boutiste. Il y a cinq ans, Mandy Waldhaus, une étudiante a été renversée par un automobiliste ce qui l’a condamnée à passer le restant de sa vie en fauteuil roulant. Beck vient tout juste de sortir de prison mais n’aura pas trop le temps de profiter de sa liberté puisqu’il est rapidement assassiné. Son meurtrier se trouve forcément dans l’entourage de la jeune femme, extrêmement protecteur. Derrick, comme à l’habitude, tente de cerner sa principale suspecte : Mandy, si si, elle aurait pue le faire, mais a vraiment du mal tant ses humeurs varient : pour l’inspecteur, elle est vraiment perdue. Beck, se sentant très mal, s’est mise à l’observer et a cherché de multiples fois à la contacter, en vain, jusqu’à ce qu’un matin, il l’attende à l’université et supplie de lui parler, ce qu’elle finit par accepter et se rendent au parc où il lui explique son mal-être intérieur, mais elle s’en fiche… jusqu’à ce qu’elle essaye de se lever de son fauteuil et ne tombe sur lui (allongé sur l’herbe) et s’éprenant tout à coup l’un de l’autre : début d’un moment totalement euphorique, hallucinant où un homme qui a condamné une jeune fille à ne plus marcher lui redonne soudainement de l’espoir : cette séquence romantique est, à mes yeux, l’une des plus belles de la série, si simple et forte. Et la tragique ironie, c’est que l’assassin ignorant ce moment a enlevé la vie à l’homme qui en avait redonné à Mandy… Anecdotes :
9. LE MESSAGE UNIVERSEL Date de diffusion originale 07 novembre 1997. Résumé : Deux dealers de drogue sont chargés de négocier avec un barman pour faire de son bar un nouvel endroit pour les deals, mais celui-ci refuse… Critique : Tiens cela faisait quelque temps qu’il n’y avait pas eu de charge anti-drogue, et comme à son habitude, Reinecker y mélange scènes crues et philosophie. Le souci est que cet épisode est trop bavard et que même Derrick semble gonflé par le personnage de Kokopelli : un flûtiste évoquant le célèbre personnage mythique issu des anciennes croyances amérindiennes, qui fait le lien entre les différents protagonistes de cette histoire, témoin relativement muet de crimes. Bernhard Strobel vient de perdre son frère junkie, décidant de faire une traque anti-drogue, il se rend dans le bar où il est mort et y rencontre une autre droguée qui veut absolument sa dose : il décide de la prendre en charge et de l’aider à se désintoxiquer : cette dernière chose rappelle énormément le chef d’œuvre « Du sang dans les veines » (saison 7, épisode 7), indépassable aussi bien du côté interprétation que de la structure des scènes. Mais Philipp Moog est au cœur de la plupart des scènes et se donne beaucoup, cela se voit. Côté enquête, Derrick et Klein sont plutôt nerveux (c’est souvent le cas dans les affaires de drogue) et ils le seront d’autant plus lorsque deux trafiquants de drogue seront abattus en pleine rue : le coupable ne serait pas vraiment un mystère : Strobel refusant que des gens comme eux continuent avec leur saloperie et détruire d’autres existences. Pour se rassurer, dans le final, il tentera de se servir du mythe de Kokopelli aussi poétique et philosophique face à un Derrick cassant. Anecdotes :
10. PORNOCCHIO Date de diffusion originale : 12 décembre 1997. Résumé : Un acteur pornographique a été assassiné. Derrick et Klein vont devoir enquêter dans ce milieu très particulier… Critique : « Pornocchio » est l’un des épisodes les plus appréciés des fans de la série, car par son milieu traité, est nettement plus léger qu’à l’habitude ainsi que le plaisir de retrouver Pierre Franckh dans l’un de ses rôles déjantés dont il avait si bien le secret. Derrick et Klein sont plutôt coincés, moins le premier que le deuxième étrangement, ainsi l’aîné se montre plutôt détaché, en évitant tout jugement contrairement au cadet qui se montre plutôt critique. Carlos Blecher alias « Pornocchio » est un acteur pornographique très populaire pour son outil de travail, tournant et forniquant avec des femmes à la chaîne. Mais en plein succès, il est tué. Aucun(e) de ses nombreux partenaires avait une raison de le tuer étant donné qu’il était la poule aux œufs d’or, peut-être un client insatisfait d’une production mais la vérité qui émergera ne sera pas vraiment lié au business du porno. Quelques temps auparavant, l’équipe de production, accompagné de Pornocchio avait trouvée une magnifique demeure naturelle pour d’éventuels tournages, appartenant à un certain Johann von Landinius avec qui il vit avec sa petite fille Anna… dont Pornocchio tombe sous le charme. Au bout de vingt minutes d’épisode, le virage est radicalement pris : pratiquement tout le reste du récit nous permettant de comprendre ce qui a conduit Pornocchio à la mort nous est raconté à coup de flash-back par Gitta, une de ses collègues et nous apprendra que le jeune homme était sincèrement amoureux d’Anna, ne cherchant même pas à coucher avec elle ! Car en fait, il n’aime pas sentimentalement parlant les filles avec qui il couche toute la journée. Lorsque nous aimons : les sentiments sont différents, plus forts, plus vrais. Mais la jeune femme, évidemment ne savait pas que son bellâtre si parfait se « fourvoyait » dans ce genre d’univers, si opposé (et c’est un euphémisme) au sien, luxueux et vieillot. Et lorsqu’elle l’a découvert : son cœur fut brisé… et elle fut invitée à participer à un tournage, ce qui tournera très mal : alibi du meurtrier.
Anecdotes :
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Saison 13 1. UNE LONGUE JOURNÉE Date de diffusion originale : 03 janvier 1986. Résumé : La famille Heilman est prise en otage chez elle par les braqueurs d’une banque qui ont tués un client. Derrick va tout faire pour les libérer... Critique : Cette treizième saison démarre en fanfare : narration en voix-off par Derrick, braquage avec meurtre, violence crue, course-poursuites en voitures, prise d’otage. Sans doute pour redynamiser la série, Reinecker signe l’un des épisodes les plus punchys. Ce devait être une journée comme les autres : madame Heilman et monsieur Bergmann, qui ne se connaissent absolument pas, font leurs routines, avant que le deuxième se fasse abattre froidement à la banque et elle, prendre en otage, de même que ses enfants. Derrick qui connaît Koller : à la tête des braqueurs, préfère la patience, ne pas intervenir, car pense-t-il, ils vont inévitablement se tirer, en pleine nuit. Mais dans la maison, Madame Heilmann est terrorisée, sa fille adolescente est l’objet de convoitises par Koller et sa bande. Le climat est anxiogène et lorsque le fils arrive tardivement, se fait tabasser pour avoir soi-disant parler aux flics. La nuit tombée, c’est l’idéal pour se faire la malle et évidemment, les flics seront à leurs trousses : belle séquence de course-poursuite (la deuxième après celle où un client de la banque les ont poursuivis), échanges de coups de feu et famille sauvée. Happy-end obligatoire pour cet épisode très « américanisé ». Aucune baisse de rythme mais les méchants ne sont pas vraiment développés (Koller est une brute, Hassel est le plus sensible, Weber est un débile) de même que les membres de la famille. Et il est toujours risqué de dérouler une intrigue sur un laps de temps précis : cet épisode s’en sort bien. Mais des journées comme celle-ci, nous n’aimerions vraiment pas en vivre. Anecdotes :
2. UNE TRISTE FIN Date de diffusion originale : 24 janvier 1986. Résumé : Alfred Naujocks a été assassiné en pleine rue. Derrick apprend qu’il était un souteneur. L’enquête s’oriente vers Tass, son meilleur ami… Critique : Malgré un final où Derrick énervé comme rarement s’emporte contre les différents suspects afin de coincer le meurtrier, cet épisode manque cruellement d’énergie et semble vraiment tourner en rond. Notre inspecteur retourne encore et encore voir les mêmes personnes, ce qui est logique me dirait-vous, puisque ce sont des suspects, sauf que nous avons un peu l’impression qu’il ne sait pas vraiment quoi faire ni quoi leur dire à certains moments. Et en plus l’enquête s’égare : car si il est clair au début que la victime était un souteneur, ce serait totalement abandonné pour se concentrer sur la relation quelque peu déplacée entre Tass et sa belle-fille Martina. Donc, cela à quelle importance que la victime était un souteneur ? Et il y a le frère de Martina, Walter (incarné intensément par Sascha Hehn), un garçon réservé n’appréciant guère son beau-père mais toujours soutenu par sa grand-mère. Il est clair que Reinecker dans ce script cherche à gagner du temps, comme si il avait eu une idée de base mais ignorait comment s’en servir pour tenir une heure. Et pourquoi Derrick est-il autant énervé par la mort d’un souteneur : une personne peu recommandable ? Nous pouvons ironiser sur le fait qu’il est autant saoulé par le scénario que nous. Je reconnais ne pas avoir compris des choses dans cet épisode qui tire vraiment en longueur et dont vraiment le final reste le meilleur moment : il permet de constater l’énergie d’Horst Tappert âgé alors de 62 ans. Anecdotes :
3. LES INDÉSIRABLES Date de diffusion originale : 07 février 1986. Résumé : Erich, un junkie trouve le cadavre d’une jeune femme dans un appartement qu’il cambriole pour avoir sa drogue. Lorsqu’il revient avec Derrick peu après : le corps a disparu… Critique : Originalité de cet épisode, et pas des moindres : le seul témoin est un junkie en manque. En plus il est interprété par Ekkehardt Belle de façon à la fois naturelle et bouleversante : son visage enfantin, semble décomposé. Comment croire son personnage, Erich, qui en plus d’être un junkie est un cambrioleur ? Le corps de cette jeune femme dans un appartement : hallucination ? Mais il jure ne pas l’avoir imaginé, qu’il était parfaitement conscient (comme peut l’être un drogué en état de manque), affirmant avoir aperçu et entendu deux hommes entrer, l’ayant fait décamper. Fort heureusement pour lui, Derrick, d’abord sceptique le croit. Et puis même le prend sous son aile : il s’agit sans doute d’une des relations les plus touchantes que notre inspecteur aura avec un témoin, de toute la série. Non seulement il lui achète un de ses tableaux, mais propose de payer sa cure de désintoxication. Voulant absolument sauver ce jeune homme, ayant beaucoup de talent artistiquement et qui a été le voir pour avouer à la fois un cambriolage et la découverte d’un corps : dans quel intérêt aurait-il inventé tout cela ? Il tente en vain de dessiner la jeune femme morte et l’homme qu’il a aperçu. Derrick enquête : découvrant que l’appartement appartient à un certain Hauweg, représentant de commerce (interprété avec bonhomie par Gerd Baltus : l’un des acteurs récurrents de la série que j’apprécie beaucoup) jamais là en semaine. Son appartement est pris par son frère Alwin, s’en servant de lieu pour faire marcher son business de prostitution. Là, ça devient vraiment glauque, sombre, mais hélas tellement ordinaire : une jeune fille très belle voulant commencer une nouvelle vie à Munich se fait embrigader comme prostituée. Et ne supportant pas cette vie (pleurant tout le temps), elle aurait fini par se donner la mort. Derrick dans son investigation a pu compter sur l’aide du jeune Erich et de Susanne la sœur de la victime. Scène assez extraordinaire au club que fréquentait la défunte et à la fois Alwin, lorsqu’Erich bondit hors de son siège et crie : « C’est celui-là inspecteur ! » : Krositz, l’homme aperçu à l’appartement. S’ensuit alors une course-poursuite à pied où Klein poursuit Krositz, dans les couloirs du club, puis sur le parking, se battent et Klein s’agripper au volant de la voiture que conduit Krositz, quitte à se faire traîner sur une dizaine de mètres. Pas rancunier, il lui donnera un verre d’eau au commissariat peu après. L’épisode se termine sur une touche d’espoir où Derrick dit à Erich qu’il devra passer au tribunal, mais qu’il y aura sans doute des circonstances atténuantes, avant d’entrer en cure de désintoxication. Anecdotes :
4. LE TÉMOIN OCULAIRE Date de diffusion originale : 04 avril 1986. Résumé : Erich Schuster est témoin d’un cambriolage et du meurtre du gardien de la bijouterie où il a travaillé pendant des années. Mais il refuse de parler... Critique : Reprenant exactement la même idée que l’épisode « Le témoin » (saison 7, épisode 9) : à savoir un homme témoin d’un cambriolage et d’un meurtre qui ne veut pas parler. Et pas grand-chose ne change sauf l’acteur, l’entourage du personnage (celui-ci n’est pas marié, n’a pas d’enfants) et vit dans un milieu nettement plus modeste. Mais en prend plein la gueule tout de même. Et puis le démarrage est sans doute l’un des plus plombants de toute la série : Schuster appelle l’un de ses anciens collègues pour lui demander de faire des photocopies à son ancienne boite, il va le voir un peu plus tard pour avoir les clefs et monologue sur sa vie si triste. Je pense que ceux et celles qui se moquent de la série en la qualifiant de « somnifère » ont vu cette introduction (et la version française n’aide vraiment pas sur ce coup-là). Heureusement, ça se réveille après : coups de feu, Derrick plutôt en forme, Klein qui l’aide à reconnaître l’un des méchants avec des photos, percute sur un visage mais ne le dit pas à l’inspecteur mais il l’a remarqué quand même. Après cela Schuster deviendra assez riche : offrant une très belle bague à son ex, déjeunant dans de très beaux restaurants avec le fils de la victime. Pour Derrick, c’est certain, il a été payé pour se taire. Et en traînant, notre inspecteur croise Halsner un petit truand notoire (Karl Walter Diess méconnaissable sous un bonnet et une barbe) que fréquente aussi Schuster. Peu après, ce dernier est tabassé quelque chose de concret, Derrick comprend alors qu’il connaît les braqueurs : et, vraiment comme dans « Le témoin » : ce sont deux employés de la boite qui ont fait le coup. On notera toutefois une belle scène de dérapage sous la neige. Alors, oui cet épisode n’est vraiment pas l’un des plus palpitants de la série, mais il se suit avec plaisir, et puis les acteurs – que des visages familiers – sont bons. Anecdotes :
Date de diffusion originale : 25 avril 1986. Résumé : Herta, une jeune femme se fait assassinée après sa leçon de guitare. Derrick découvre qu’elle fréquentait les milieux « peoples ». Critique : Comment le meurtre d’une jeune femme ordinaire est lié à la dictature argentine ? Et bien c’est ce que nous apprenons dans cet épisode qui prend vraiment son temps, quitte à se disperser en multipliant les personnages (ainsi celui qui est l’assassin n’apparaît qu’au bout d’une demi-heure). Herta, issue d’un milieu très aisé se fait froidement assassiner : tout le monde l’aimait, c’était impossible qu’elle avait des ennemis dit-on : étant musicienne et aidait un journaliste, Koby, à lui trouver des infos : rien de dangereux. Donc l’assassin serait dans son entourage : pourquoi pas le cousin qui ne cache pas avoir éprouvé des sentiments pour elle, clairement touché par sa mort ? Le grand-père, fou, que l’on prend soin d’enfermer dans une chambre afin qu’il ne fasse aucun mal ? La tante : très belle rousse, venant d’Argentine, ayant fui la dictature ? Ça y est, on s’approche : elle, une femme assez glaçante voire cassante, sans doute, pour cacher sa fragilité psychologique, son traumatisme de ce qu’elle a subi elle et sa famille. Tiens, tiens : elle a un frère : Hans, qui a fui l’Argentine avec elle après que la dictature ai massacré leurs parents, détruit leur belle demeure et terrains : ils étaient si riches là-bas et on leur a tout pris. Arrivé en Allemagne : ils se retrouvent respectivement : garde-malade d’un vieux fou et serveur dans un restaurant : c’est que dalle. « Carmen » est l’un des rares épisodes explicitement politiques : ici l’évocation des traumatismes d’exilés de la dictature militaire argentine qui a eu lieu entre 1976 et 1983. De quelle manière peut-on gérer intérieurement cela ? Et bien par le meurtre ou le suicide nous dit ici Reinecker. Hans ne peut pas supporter d’être en contact, « confronté » au milieu dans lequel il a vécu là-bas. D’ailleurs Derrick en comprenant cela (bien que ce soit velu pour Klein) : fait preuve de compassion envers lui. A la toute fin de l’épisode, Carmen, après avoir appris qu’Hans a tué deux personnes, se suicidera. Ne pouvant supporter que son frère, victime, soit devenu un bourreau à son tour. Glaçant et réaliste. Anecdotes :
6. LE CHARME DES BAHAMAS Date de diffusion originale : 16 mai 1986. Résumé : Gerhard Brosch se pend après avoir appris qu’il a perdu tout son argent dans des mauvais placements. Ses enfants décident de retrouver celui qui est à l’origine de ses pertes : un certain Müller-Brode et menacent de le tuer. Peu après, il est tué... Critique : Gerhard Brosch (interprété par Klaus Behrendt, un peu le spécialiste des rôles de victimes dans la série) annonce à son fils Franz qu’il est ruiné. Peu après, il se pend. Dès lors, Franz va chercher et vite trouvé le responsable : Hans Müller-Brode qu’il va jusqu’à menacer de mort. Le lendemain, ce dernier est tué, et Franz est assis à côté de lui ! Nul doute que ce puisse être le meurtrier. L’introduction de cet épisode, progressive et pleine de suspense, où l’on croise également Carina, la femme de Müller-Brode, leur avocat Schwede (Thomas Fritsch, acteur que j’aime voir dans la série et qui n’était pas apparu depuis la saison 7) se déroule sur la moitié de l’épisode ! Reste à tout casser une demi-heure à Derrick pour trouver le meurtrier, ah non, c’est vrai : il l’a déjà trouvé, sauf qu’évidemment ce n’est pas lui. Ce serait trop simple et un épisode dure une heure. Notre inspecteur va s’intéresser tout particulièrement à Carina, qui, pense-t-il, a une liaison avec leur avocat, bien qu’ils le nient. Il va falloir être malin, y aller tout en douceur pour la coincer. Ce qui n’aide vraiment pas c’est que Franz et sa sœur Bettina avouent le meurtre, car ils pensent que l’autre est l’assassin ! Derrick en a vraiment marre et leur ordonne de rentrer chez eux. Il coincera la meurtrière comme à peu près toujours. Cet épisode, soutenu par une interprétation assez énergique de ses interprètes – que ce soit Karl Michael Vogler (fort bien doublé en version française par Patrick Poivey) et Till Topf (qui joue Franz), est efficace. L’introduction était sans doute un peu longue, mais elle était plutôt originale. Anecdotes :
7. LA NUIT DE LA MORT Date de diffusion originale : 04 juillet 1986. Résumé : Le professeur Schenk, un voisin de Derrick sait que sa femme le trompe. Il en parle à ses élèves qui lui suggèrent de tuer cet amant indésirable. Et c’est exactement ce qu’il fait… Critique : Sans nulle doute l’épisode le plus original de cette treizième saison e(s)t un regard plutôt tendre sur des relations respectueuses et complices entre un professeur de lycée et ses élèves. Walter Schenk est un homme marié, un professeur de littérature apprécié par ses élèves. Soucis : il n’a aucun caractère, lassant absolument tout passer sur lui, incapable de se révolter : que ses élèves l’aient anciennement humilié avant de comprendre qui il est vraiment ou sa femme qu’il le trompe : il n’a pas la moindre réaction. Et pas du tout à l’aise (on le comprend) à l’idée de croiser l’amant de sa femme : un certain Ronda, pour retourner chez lui récupérer des documents et demande l’aide à son voisin Derrick d’y aller à sa place. Mais là, ça suffit quand même ! Il ordonne à l’amant de se tirer. Plus tard au lycée, il ne se sent vraiment pas bien, bouille intérieurement et ses élèves qui ont à la fois de l’attachement et (surtout) de la pitié pour lui, proposent qu’ils aillent lui régler son compte. Le lendemain, ce dernier est retrouvé mort dans sa salle de sport, tué avec une haltère. Derrick va devoir se confronter à cette bande de jeunes gens qui, si ils ne se protègent pas, couvrent leur professeur. Cela faisait un bail que notre inspecteur ne s’était pas retrouvé face à des étudiants. Et il ne les lâchera pas, retournant les voir encore et encore jusqu’à ce qu’ils craquent : leurs échanges sont vraiment tendus. Des élèves qui couvrent leur prof d’un meurtre qu’ils ont poussés à commettre : c’est plutôt intelligent. Se libérant en tuant cet amant indésirable. Peut-être que ses élèves voulaient qu’il trouve sa liberté. Anecdotes :
8. FROIDEUR Date de diffusion originale : 25 juillet 1986. Résumé : Jakob Lohbach est accusé du meurtre de sa femme. Problème : au moment du crime, il jouait aux cartes avec son beau-frère et son meilleur ami… Critique : Jakob Lohbach est le patron d’un restaurant, avec sa femme Luise. Il enchaîne les conquêtes à tour de bras, ce qui n’est un secret pour personne. Sa dernière, Greta, est une serveuse : il l’aime Vraiment, contrairement aux précédentes, ayant même l’intention d’emménager avec elle. Mais il y a Luise avec qui il entretient des relations désastreuses : elle est d’une jalousie maladive. Et menace même de se suicider : « Il faudrait encore que tu en ai le courage. », lui lance Jakob. Elle est en tout cas bien décider à surprendre son époux en pleines coucheries, comme ce dimanche après avoir reçu un coup de fil informant qu’il est dans leur maison de campagne avec sa maîtresse. Elle s’y rend et se fait tuer. En même temps, Jakob joue aux cartes pendant des heures. Comment ce pourrait être lui ? Et les témoins affirment qu’il n’a jamais bougé. Mais après tout, il pourrait avoir commandité le meurtre : engagé quelqu’un pour le faire alors qu’il s’était créer un parfait alibi. Mais Derrick est encore loin de cette option, lorsqu’il débute son enquête tranquillement, jusqu’à sa rencontre avec le frère de Luise, à qui Jakob a prêté beaucoup d’argent et qui leur ai donc redevable. Un témoin sur les lieux le reconnaît et il n’hésite pas à le balancer. Évidemment, Jakob affirme qu’il est innocent, que les inspecteurs n’ont aucune preuve – parfait comportement d’assassin hautain – sauf que deux témoignages, ce sont des preuves. Dans le registre : meurtrier qui croit commettre le crime parfait versus flic pugnace, cet épisode se distingue surtout par l’interprétation efficace de Klaus Löwitsch et un scénario vraiment rusé. Anecdotes :
9. L'AFFAIRE WEIDAU Date de diffusion originale : 08 août 1986. Résumé : Klaus Weidau, membre d’une famille richissime est mort empoisonné. S’est-il suicidé ou a-t-il été tué ? Derrick tente de le savoir... Critique : Un huis-clos intriguant mais trop classique et déprimant. Que se passe-t-il dans la demeure des Weidau ? Cette famille aristocratique où chaque membre s’entend à la perfection avec les autres. Est-ce que chacun est aussi parfait qu’on le dit ? Mais il y a forcément quelqu’un qui a voulu tuer le jeune Klaus. Il y a une raison à ce crime. Derrick a beau retourner voir plusieurs fois les membres de cette famille, mais rien : il ne trouve absolument rien : s’en est à s’arracher les cheveux. Nous avons rarement vu Derrick aussi frustré, dans le pâté. Et un second meurtre – pour lui, sans surprise – se produit : c’est à Hubert, le frère de Klaus de se faire empoisonner à son tour. Il y a la grand-mère Katharina qui plombe bien l’ambiance (et l’épisode) avec un monologue pessimiste sur le futur du monde : qu’il n’y a plus aucun espoir pour les enfants (ce qui est probablement aussi l’avis de Reinecker). Mais ce qui donne à Derrick une piste (enfin !). Cette mamie semble aimer ses petits-enfants mais à quel point ? Et que ferait-elle pour les protéger de cet avenir si sombre ? Et bien les tuer. C’est tordu mais pas tant que cela. La dernière scène, terrifiante, où elle est en pleine crise de démence, jurant que c’est Dieu qui lui a demandé de le faire, montre toute sa folie. Anecdotes :
10. L'AVEU Date de diffusion originale : 22 août 1986. Résumé : Arnold Bothe a été tabassé à mort. Sa femme Helene a une liaison avec son jeune fils Eberhard. Pour Derrick, ce sont des bons suspects. Critique : Bien que cet épisode soit trop ancré dans son époque (ah la musique d’Eberhard Schoener…), il se suit avec bonheur grâce à son scénario a priori classique mais au dénouement parmi les brutaux que nous avons pu voir. Derrick qui souffre de problèmes de dos se rend à l’hôpital et croise un certain Bothe conduit aux urgences, tabassé à mort. Il ne pourra rien dire, juste regarder notre inspecteur dans les yeux. A lui donc de retrouver son assassin. Comme souvent : cette « victime » était un être détestable, ayant un égo surdimensionné, écrasant tout le monde par un savoir qu’il prétendait avoir et n’ayant pas la langue dans sa poche, dans le genre « Moi je sais tout et toi rien. », refusant un avis différent du sien. Entre sa femme qui a une liaison avec son fils (ayant le même âge), le frère et le neveu : un pianiste frustré, il y a du monde au portillon pour le supprimer. Derrick soupçonne surtout son fils Eberhard, jeune homme qui semble un peu perdu pour lequel notre inspecteur éprouve assez vite de l’affection : il passe de longs moments avec lui (sur les lieux de son alibi : dans un parc où il aurait pris des photos qu’un photographe de la police reprend pour vérifier la position du soleil : plutôt malin), pour mieux le connaître. Persuadé que ce puisse être lui l’assassin mais au fond, ne l’espérant pas. Puis c’est au neveu Ralf de passer au gril : n’ayant (et réciproquement) aucune considération pour son oncle qui prenait un plaisir sadique à l’enfoncer. Mais de son côté, Eberhard est persuadé qu’Helene est la meurtrière, tellement, qu’il la tue : on y découvre alors un être brisé, vraiment paumé, bien plus que Derrick n’aurait pu le soupçonner. Le coupable sera finalement Ralf, lasse des sarcasmes de son oncle. Parfois, même souvent dans la série, l’interprète des personnages donne la solution au spectateur sur l’identité de l’assassin : et Ralf étant interprété par Volker Lechtenbrink, acteur au physique marqué, jouant les méchants avec un magnétisme naturel (voir notamment d’autres épisodes de « Derrick » et l’épisode « Le duel » dans la série « Le clown »), c’était assez prévisible. Anecdotes :
11. LE RÔLE DE SA VIE Date de diffusion originale : 03 octobre 1986. Résumé : Martin Theimer, acteur sur le retour après cinq ans d’absence du à son alcoolisme et de multiples cures de désintoxications veut absolument le rôle principal du prochain film de Robby Bracht, car dit-il, se reconnaît énormément dans le personnage. Malheureusement, il a déjà été pris par Mischa Kranz. Le problème sera réglé lorsque ce dernier se fera tué… Critique : Silence, ça tourne ! Épisode 146, première prise ! Plongée passionnante, documentaire dans le monde du cinéma. Pour le cinéphile passionné (que l’auteur de ces lignes est) : c’est un univers familier : termes techniques comme « travellings », séquences de tournages qui semblent issus d’un making-of avec caméra sur grue, fausse pluie, grouillement de membres de l’équipe technique, réalisateur hyper débordé, acteur répétant avec celui-ci : on s’y croirait ! Nous sommes sur un plateau de tournage. Pour le cinéphile plus néophyte : c’est une découverte : comment fait-on des films ? Chaque personnage est vraiment bien écrit et parfaitement interprété : que ce soit le producteur exigeant, le réalisateur en pleins doutes, l’acteur passionné. Si bien qu’après une séquence de tournage, lorsque Franz Boehm reprend son rôle de l’épisode, c’en est troublant, puisqu’il joue de la même manière : se donnant totalement. Son personnage (dans l’épisode) est accusé du meurtre de son rival Mischa Kranz, bien qu’il affirme son innocence. Et Derrick pour qu’il avoue ne va pas le lâcher – à ce titre, cet épisode m’a beaucoup rappelé (bien que tourné après) « Ombres et lumières » de « Columbo » où le célèbre limier colle non-stop un réalisateur ayant assassiné l’un de ses anciens camarades de classe. Derrick, justement comme Columbo, découvre avec émerveillement cet univers qu’il prétend ne pas connaître (gros clin d’œil bien méta aux carrières d’Horst Tappert et Peter Falk ayant été des stars au cinéma avant de faire carrière à la télé), bien que notre inspecteur germanique n’aimerait pas y passer sa vie. Mais pour le moment : il n’a pas le choix. Et Robby Bracht ne se gêne pas pour lui dire que sa présence n’est pas vraiment appréciée sur le plateau, Derrick jure d’ailleurs : « Je vous promets, je n’embêterais personne. » : le voir s’écraser comme ça, c’est bien étrange. En vérité, comme à son habitude, il observe son suspect. Et trouve la solution en plein tournage. Tournage dans lequel on croise Dirk Galuba, habituel méchant de la série, qui interprète ici un acteur jouant un méchant : c’est amusant. Derrick envers l’assassin (qui est la femme de Theimer) se montrera compréhensif : elle affirme ne pas avoir tué « exprès » bien que ce soit ambigu puisqu’elle l’a tuée par amour pour son mari. Nous aimerions vraiment plus de plongées intenses dans des univers uniques. C’est la bonne ! Anecdotes :
12. LICENCIEMENT Date de diffusion originale : 28 novembre 1986. Résumé : Le docteur Kroll ressort d’un séjour en hôpital psychiatrique de cinq ans après avoir étranglé son ex-femme : c’est Derrick qui l’avait coincé. Son épouse est terrifiée à l’idée qu’il entre en contact avec elle. Critique : Pour finir cette treizième saison, une plongée pleine de suspense (le meurtre n’arrive qu’au bout d’une demi-heure) et jusqu’au boutiste dans la psychiatrie. La question : est-ce qu’un homme ayant tenté de tuer sa femme peut totalement guérir en cinq ans de soins psychiatriques ? Pour Derrick : ce n’est pas vraiment sur. Il se rend donc voir le docteur Kroll (l’ironie tout de même est qu’un docteur soit devenu fou) et constate qu’a priori il ne présente pas le moindre danger. Alors relâchons le. Trouvant refuge chez son protégé le docteur Kraus (Wolf Roth en très grande forme) qui le soutient totalement. Et le laisse donc appeler son ex-femme (considérant qu’elle est toujours Sa femme), Anna, recasée depuis. Celle-ci est vraiment terrifiée. N’y a-t-il pas moyen de le renvoyer à l’hôpital histoire de continuer à le soigner ? Il va carrément la voir à son job mais ça ne dure guère longtemps. Le mari d’Anna, Karl est un homme plutôt passif, qui accepte même une entrevue entre les deux espérant régler la situation. Mais lorsqu’Erich son frère est assassiné : le doute n’est plus permis, Kroll n’est vraiment pas guéri mais celui-ci jure qu’il n’a rien fait. Comment croire un fou ? Non, pas fou, plutôt extrêmement intelligent, vil même, car l’assassin sera en vérité le docteur Kraus, qu’il a manipulé, calqué à son image pendant ses cinq années d’internement. Devenant malade à son tour. La séquence où Klaus, arrêté, en sueur, après avoir menacé de tuer Karl s’excuse en demandant : « Qu’est ce que j’ai fait ? » est vraiment terrifiante. Ce n’est vraiment plus de la folie de la part de Kroll mais de la cruauté. Anecdotes :
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Saison 22 1. L'INDIFFÉRENCE Date de diffusion originale : 06 janvier 1995. Résumé : Karina Wienand est la petite amie de Mauser, un dealer. Un jour, elle tombe sur une émission où le docteur Kositz parle de l’état du monde et de la jeunesse. Un peu plus tard, Mauser est assassiné. Critique : Très bavard, pessimiste et à la fois quand même un peu réaliste, cet épisode étrange nous montre la miraculeuse rencontre entre une jeune femme et un médecin tentant d’aider des drogués à coups de speechs. Car ce dernier, le docteur Kositz est presque un ange gardien pour elle, Karina, subissant l’addiction à la drogue de son frère et les magouilles ambitieuses de son dealer de petit copain, qui est justement rapidement tué. Alors qui peut bien être le coupable ? Et est-ce que cette rencontre est liée au crime ? Peu avant le meurtre, Karina avait rompu avec Mauser, préférant s’installer chez sa mère, répugnée à l’idée qu’il puisse vendre de la drogue dans les écoles de Munich (à ce titre, la « victime » de cet épisode est particulièrement détestable). Derrick, discret, va mener sa petite enquête, s’approchant d’elle, de Kositz, confronté, pour la énième fois, au monde de la drogue. Après la résolution de l’énigme que, pour une fois, je ne dévoilerais pas, Kositz meurt écrasé par une voiture : visiblement un suicide, signe que sa rencontre avec Karina n’avait absolument rien d’un hasard : il avait réussi au moins à influencer positivement quelqu’un, comme une mission à accomplir. Et achevée, il n’avait plus de raisons de vivre. Un missionnaire, un ange gardien oui. Mais on peut également voir son geste comme la réponse à un mal-être qu’il exprimait dans ses discours, lasse de subir l’état de ce monde. Anecdotes :
2. UN APPEL DE VIENNE Date de diffusion originale : 03 février 1995. Résumé : Pendant la remise de rançon pour sa fille kidnappée, un homme tue accidentellement l’un des ravisseurs. Il prévient Derrick qui devra se faire aider par la veuve de la « victime » afin de récupérer la jeune fille… Critique : Un scénario vraiment très malin, aux dialogues ciselés, incarné efficacement. Bach, un type ordinaire, plutôt aisé, voit sa fille adolescente se faire kidnapper en échange d’une bonne somme d’argent. Pour la sauver, il ne doit pas avertir la police. Et négocie à domicile avec l’un des ravisseurs qu’il tue, sans le faire exprès. Peur d’être accusé de meurtre, il est contraint de contacter la police autrement dit Derrick. Expliqué ainsi, la situation semble complètement folle, mais soit : le complice du ravisseur l’attend, s’impatiente, alors il faut créer très vite un plan pour récupérer la jeune fille en le coinçant. Comment faire ? Et bien, sa femme, une humble serveuse qui n’est vraiment pas connue pour être une lumière (Derrick et Klein doivent lui répéter encore et encore le plan pour qu’elle comprenne, ce qui agace Klein : « Elle comprend rien ! » - ce qui m’a fait penser à la série « Kaamelott » où le roi Arthur doit s’armer de patience pour expliquer quelque chose à ses chevaliers - offrant de sacrés moments hilarants à l’épisode) : elle doit donc faire croire au complice que son compagnon l’appellera de Vienne où il s’est enfuit avec le magot de la rançon. Mais le piège : c’est qu’elle finit par réellement y croire ! Ce qui a de quoi faire réfléchir sur l’impact des méthodes de la police sur la psyché d’une jeune femme très fragile. Entre elle et l’homme qui a tué sans le vouloir son compagnon : c’est deux êtres brisés qui se retrouveront dans un final extrêmement sobre. Peter Fricke, pour une fois, dans un rôle plutôt positif, même s’il commet, encore une fois, involontairement, un crime, est impeccable et Veronika Fitz, est très drôle et attachante dans son personnage. Anecdotes :
3. UNE HISTOIRE D'AMOUR Date de diffusion originale : 24 mars 1995. Résumé : Rudolf Kollau vient tout juste de sortir de prison et veut renouer avec son ex-compagne Agnes, depuis remarié. S’installant chez elle : mais dans quelle intention ? Critique : Rappelant beaucoup l’épisode « Le sous-locataire » (saison 8, épisode 9) où un ex-taulard squattait chez son ex-compagne, ici, c’est Wolf Roth qui s’y met pour jouer les pot-de-colle et sans surprise, le fait très bien. Le malheur d’Agnes, c’est que son mari Arno (Edwin Noël parfait) est trop gentil : ainsi, il accepte que Rudolf Kollau, son ex-compagnon emménage chez eux : pour quelques jours, dans la cave et après tout, comme aime tant le rappeler Kollau : la demeure lui appartient encore pour moitié. Mais il va prendre de plus en plus de place, scrutant leurs moments d’intimité. Maître Gossler est persuadé qu’il va assassiner Agnes par amour, ne supportant pas qu’elle ai refaite sa vie, qui plus est avec un être pour qui il a vraiment peu de considération, aimant s’en moquer. C’est donc ainsi que Derrick intervient – aucune véritable enquête dans cet épisode – échangeant avec Kollau, qui contre toute attente, quitte le domicile de son plein gré ! Peut-être qu’il n’est pas si dangereux que Gossler veut bien le penser, éprouvant encore des émotions humaines, ne voulant aucun mal à son ancienne compagne. Sauf que sa nouvelle résidence n’est guère rassurante : une chambre dans un bordel tenu par Badoni, une crapule, qui pourrait très bien lui être utile pour l’aider dans son crime ? Mais le final sera véritablement surprenant, alors que nous pensons qu’il s’apprête à tuer Agnès, Kollau craque en larmes près d’elle : il l’aime encore et ne peut pas tuer l’amour de sa vie. L’ensemble, dans ce genre d’opus où il n’y a pas le moindre crime, tire en longueur, mais la qualité de l’interprétation et la conclusion très belle nous poussent à rester jusqu’au bout. Anecdotes :
4. TROP D'AMOUR Date de diffusion originale : 28 avril 1995. Résumé : Isabel Bruhns, la dame de compagnie de la richissime Agnes Ortner est assassinée chez elle. Elle était la maîtresse de son mari… Critique : Encore une histoire d’amour, encore une ! Mais celle-là est quand même plus tordu que celle du précédent épisode. Agnes Ortner est une femme très riche, en couple depuis quelques temps avec Roland, un homme nettement plus jeune qu’elle et venant d’un milieu plus modeste que le sien. Afin de se sentir moins seule, elle a engagé Isabel, très belle femme qui deviendra – avec son accord ! - la maîtresse de Roland. Agnes semble avoir une étrange façon d’aimer les gens, elle pousse ainsi Derrick à croire que Roland est le meurtrier, ce qu’il nie farouchement, ce dernier ne peut, qu’à son tour, renvoyer la balle. Il n’y a pas à dire : on se demande bien si ces deux-là se sont aimés un jour. Le jeune homme prévient tout de suite notre inspecteur : Agnes l’a « acheté » : en gros, c’est un gigolo. Son apparence froide, cassante, intransigeante, manipulatrice cache un sentiment de mal-être, un amour qu’elle tente de contenir : ayant encouragée la liaison entre son mari et Isabel, sous-estimant ce qu’elle ressent envers lui, pensant pouvoir le supporter en train de forniquer dans la maison, elle aurait tué la jeune femme qui la séparait de son bellâtre. Comme à son habitude, Derrick tente de se faire une idée de cette femme, a de longues conversations avec elle, mais peine à la saisir, songe qu’elle n’éprouve plus le moindre sentiment, et si c’était le contraire : qu’elle en éprouvait trop ? Qu’elle les canalisait trop ? La conclusion est certes prévisible mais l’épisode offre un très intéressant regard sur la puissance de nos sentiments. Et puis, comme souvent, l’interprétation est excellente : que ce soit Ursula Lingen, charismatique, puissante et Thomas Kretschmann, très dynamique. Anecdotes :
5. DES GENS COMME IL FAUT Date de diffusion originale : 26 mai 1995. Résumé : Ruth Winter, une jeune femme qui était une escorte est retrouvée assassinée par l’un de ses clients. Sa jeune sœur, Lona, faisant ses études dans un pensionnat, arrive en ville et découvre sa vie… Critique : Nous suivons dans ce nouvel épisode le point de vue de Lona, une jeune fille découvrant le milieu dans lequel vivait sa sœur aînée – l’opposé du sien : où l’argent s’obtient par le sexe dans une chambre d’hôtel aux draps et aux murs blancs. Sa réaction est extrêmement intéressante, imprévisible, même provocante, cherchant à tout prix à coincer l’assassin de sa sœur (leurs parents sont décédés il y a pas mal de temps), ainsi elle dort dans le lit dans lequel a été assassinée sa sœur, portant sa robe de chambre, comme si elle voulait en être proche, en phase même, se fondre dans sa personnalité, son univers afin de le comprendre. Nous noterons cette scène très sensuelle lorsque le jeune Hans débarque dans la chambre de la victime, découvrant Lona qui lui pose, sans détour, des questions sur les habitudes qu’il avait avec elle ! Car lui aussi espère trouver la solution, soupçonnant même son père qui était également l’un des clients. L’espace de quelques instants, il a le sentiment de voir en Lona, sa maîtresse. Derrick de son côté mène sobrement son enquête, aidant comme il peut la jeune fille à la fois faire son deuil et tenter de répondre à ses questionnements, chose vraiment pas aisée. Mais dans cette histoire, tout n’aura a été qu’une question de désir : ainsi tous les hommes qui fréquentaient la victime étaient mariés mais évidemment insatisfaits et c’est l’épouse de l’un entre eux, Hanna, qui aura commis le crime, car Hans s’éloignait d’elle, ne la comblait plus de désir, préférant aller voir ailleurs, dans une chambre d’hôtel… Anecdotes :
6. TUER CE QUE L'ON AIME Date de diffusion originale : 23 juin 1995. Résumé : Le corps d’un jeune homme est retrouvé dans une carrière. Il était l’un des élèves d’Henry Kostloff, un professeur de théâtre aux méthodes très… particulières. Critique : Un épisode complètement fou écrit pour la performance ahurissante, extravagante, puissante de Gerd Anthoff, en professeur de théâtre, totalement passionné. Henry Kostloff consacre sa vie entière au théâtre. Financé par sa mère, une femme extrêmement riche avec qui il vit dans une demeure immense, il tient également un théâtre quelque peu amateur – soixante-dix places, jouant des pièces ayant principalement pour thème : la Mort, ce qui a de quoi rebuter (en ce personnage, nous pouvons y voir un double du scénariste de la série, qui travaille sur cette thématique depuis le premier épisode). Engageant des jeunes hommes qu’il trouve dans la rue et tentant d’en faire des comédiens : mais ces collaborations finissent toujours très mal, emménageant dans la maison et disparaissant quelques mois plus tard. Car en enquêtant, Derrick soupçonne Kostloff d’être un tueur en série homosexuel séduisant des jeunes hommes, tentant de les emmener dans son monde, avant de les tuer. Pour le coincer, il va engager un jeune policier, Joachim : très beau et jeune garçon, tout à fait son type, ce qui fonctionne à merveille : l’entraînant dans la carrière où il a tué ses amants. « Tuer ce que l’on aime », c’est exactement ce que va faire Kostloff dans le final baroque : se suicider. Car au fond, il cherchait tant à être aimé, ayant tant d’amour, surtout pour lui-même. Il aurait voulu que les gens l’aiment autant qu’il s’aime lui. Anecdotes :
7. LE ROI DE CŒUR Date de diffusion originale : 14 juillet 1995. Résumé : Arno Beckmann, un repris de justice est assassiné chez lui. Depuis quelques temps, il fréquentait Martha Hauser, une femme mariée… Critique : Arno Beckmann (Walter Reinneisen adorable), sorti de prison depuis peu était un homme « innocent ». N’ayant pas vraiment été aimé dans sa vie, son ami Leo lui a alors proposé de sortir avec des femmes, en passant par une annonce dans le journal. Pourquoi pas après tout ? Alors il sympathise avec Martha, Ilse et Helga qui louent sa gentillesse, son humour, son humilité, son naturel : cette chaleur humaine qui émane de lui. Quelque chose de réconfortant. Martha lui a même acheté un appartement, ce qu’il avait ravi comme un enfant découvrant ses cadeaux de Noël. Car ce qui faisait l’innocence d’Arno : c’est d’avoir conservé sa part d’enfance, cette étincelle qui l’illuminait. A travers ce portrait extrêmement touchant qui est fait de cet homme, Derrick dira même : « J’ai le sentiment d’avoir perdu un ami », notre inspecteur s’attache, comme peu, à cette victime, si réelle devant lui et cette phrase à la fois très crue et limpide de Martha, en voyant le corps d’Arno transporté : « C’est ce rire que vous venez d’enfermer et de transporter dans cette boite », qui le marquera. Mais qui a donc pu vouloir tuer cet homme si gentil, si tendre ? Évidemment, il faut chercher du côté des compagnons de ces dames, surtout celui de Martha, qui le considérait comme un raté, un moins que rien, un « rat », refusant de voir tout ce qu’il apportait à son épouse : cette Présence qui lui manquait cruellement dans sa vie. Le final est déchirant : Derrick s’emportant face aux assassins potentiels (scène dans laquelle nous ne pouvons qu’admirer l’énergie d’Horst Tappert alors âgé de 71 ans), tentant de leur faire comprendre ce qu’Arno apportait à leurs femmes : du bonheur. Anecdotes :
8. LE DON DE SOI Date de diffusion originale : 18 août 1995. Résumé : Un homme enquête sur la mort d’une jeune fille. Peu après avoir rencontré son entourage : il se suicide. Qu’est ce qui le liait à cette jeune fille ? Critique : Ludwig Dalinger revient sur les traces d’Ulrike Kirchheimer, une adolescente disparue depuis quelques années. Il rencontre ses parents, toujours endeuillés, les questionne et un peu plus tard se jette sur les rails laissant une lettre évoquant la transplantation du cœur de la jeune fille. Ce qui entraînera Derrick, pour la première fois sur les trafics d’organes. Dalinger, ce que sa femme ignorait, s’était fait transplanter le cœur de cette jeune fille, culpabilisant énormément de porter le cœur d’une toute jeune personne qui avait encore toute la vie devant elle. Comment est-elle morte ? C’est ce qu’il cherchait à savoir. Confronté à Bertram, son associé qui en dit clairement moins qu’il n’en sait avant de leur dire la vérité : ayant été témoin de l’enlèvement de la jeune Ulrike, contacté peu après par les hommes qui dirigent le business pour leur annoncer avoir trouvé un cœur. Ce n’est qu’après une dispute que Bertram lui avouera pour l’enlèvement et ce qui conduira à la quête de Bertram sur cette jeune fille. Le final de l’épisode est assez désespéré : Bertram cherchant indéfiniment à retrouver « l’italien » : l’homme à la tête du trafic, sans y arriver : preuve que ce business si horrible aura toujours lieu… Par son thème, cet épisode est très sombre et mélancolique, mais passionnant. Anecdotes :
9. CAÏN ET ABEL Date de diffusion originale : 08 septembre 1995. Résumé : Randolf Hauser tue une prostituée qu’il a recueilli chez lui. Il demande à son frère Hubert de l’aider à se débarrasser du corps et de toutes les traces du crime dans son appartement… Critique : Une nouvelle fois, cet épisode m’en a rappelé un autre : « L’accident » (saison 7, épisode 13) où un jeune homme témoin d’un crime se rapproche de la famille de la victime, parce que c’est exactement ce que va faire Hubert (Peter von Strombeck, très subtil et attachant), après que son frère ait tué une jeune fille. Faisons les présentations tout d’abord : Randolf est un jeune homme très intelligent, préparant un avenir qui a tout pour être radieux, il est également le fils préféré de sa mère ; Hubert, son frère aîné, est un garçon à la vie un peu moins rangé mais au caractère plus réfléchi, plus instinctif. Ces deux-là n’ont pas forcément de bons rapports, pourtant lorsque Randolf va tuer une prostituée, ils vont devoir se souder. Mais Hubert a une conscience, progressivement, furtivement, il va se lier avec la sœur de la jeune fille, qui avait, par ailleurs, un bébé. Et le voilà tenter, avec Derrick ( ! C’en est amusant) de trouver une nourrice. Mais évidemment, notre inspecteur est persuadé qu’Hubert est lié au crime et va donc creuser du côté de Randolf, qui, logiquement, renvoit la balle vers son frère. A la fin, Randolf, pensant que son frère l’a trahi voudra le tuer mais n’y arrivera pas. Il s’agit du portrait plutôt réaliste, quoi qu’un peu caricatural de deux frères radicalement opposés, impeccablement interprétés. Anecdotes :
10. DIALOGUE AVEC UN MEURTRIER Date de diffusion originale : 06 octobre 1995. Résumé : Le professeur Welland présente à ses élèves Ali Klais, un homme qui vient tout juste de prison et qui est tué peu après… Critique : Une idée très intéressante que celle du professeur Welland : faire rencontrer un meurtrier à ses élèves pour essayer de connaître ses sentiments : qu’a-t-il pu ressentir en commettant l’acte ? Mais hélas pour lui, cette expérience, tourne très court : l’homme sera assailli de questions dérangeantes et impulsives, le jugeant sur son acte et non sur la façon dont il l’a vécu ? Plusieurs d’entre eux vont même se mettre à le surveiller au bar où il travaille avec sa sœur. Comment un homme peut-il exister librement intérieurement et extérieurement après avoir assassiné froidement une femme ? Et bien plus pour longtemps, puisqu’il se fera tuer quelques jours après ce « dialogue ». Pour Derrick, la partie s’annonce très serrée, car son amie (qui est clairement bien plus que cela) Sophie, psychiatre, se montre très intéressée également par l’homme, s’implique beaucoup dans l’enquête, ayant un bon dialogue avec les étudiant(e)s comme autant de suspect(e)s. Est-elle impliquée aussi dans le crime ? Couvre-t-elle les jeunes gens ? Elle finit par avouer à notre inspecteur avoir été violée et voit en Klais l’être qui l’avait agressé sexuellement. Sauf que ce n’est bien sur pas lui, que cela n’a rien voir et pour cela, ce n’est pas une raison pour couvrir des assassins. Parce qu’ironiquement, lorsqu’on tue un meurtrier, on en devient soi-même un : c’est comme ça. Le final assez imprévisible, quoi que d’une certaine manière logique, est manichéen mais Derrick refuse cela : « Il n’y a pas de gentil meurtrier ». Soutenu par une interprétation efficace dont un Wolf Roth, comme toujours, très bien, cet épisode aurait eu le mérite d’être vraiment original. Mais le personnage de Sophie est tout de même agaçant. Anecdotes :
11. FANTASMES Date de diffusion originale : 17 novembre 1995. Résumé : Kurt Widanje a été assassiné devant chez lui. Derrick découvre qu’il était un agresseur sexuel et que sa femme consultait une psychologue… Critique : Comment vivre avec un violeur ? C’est extrêmement difficile comme le sait parfaitement Gerda Widanje qui a besoin d’une psychologue pour en parler : de son mari, véritable obsédé sexuel, excité par tout ce qui est féminin. Il y a quelques temps, il a violé la jeune Dina, une étudiante, dans la forêt. Elle avait porté plainte, avant de se rétracter car, comme par hasard, son père a obtenu un poste dans sa société. Justement ce père est un homme terrifié, ayant à la fois peur de perdre de son emploi et continue de subir la pression de son patron (glaçant Dirk Galuba) qui a également un penchant pour sa fille, encore traumatisée pour son viol qui finira par quitter l’appartement dans lequel elle vit avec son père et son frère Hans qui lui profite bien des avantages (notamment le vélo) de Widanje en conflit avec son père. Derrick dans son enquête est aidé par le docteur Voss, une psychologue, enregistrant sur cassette ses séances et lui montrant quelques-unes qu’elle n’avait pas effacée. Il y découvre successivement les personnalités de Karl et Benda Widanje, ainsi que de la jeune Dina. Mais le soutien de la psychologue pour l’inspecteur est très ambigu : elle est forcément impliquée dans le meurtre… à savoir quel rôle elle y joue. Sur le tard, le père de Dina avouera le meurtre, justement pour avoir un peu d’affection de sa part, mais Gerda finira par se suicider comme preuve de sa culpabilité, au grand dam de Derrick qui n’aura, pour une fois, pas toutes les réponses dans cette histoire. Un épisode efficace, profond et cru avec un Derrick dynamique. Anecdotes :
12. LA VÉRITÉ Date de diffusion originale : 15 décembre 1995. Résumé : Ben Prasko, le gérant d’une discothèque assassine Arthur Bolz qui comprend qu’il a trafiqué les comptes. Un des témoins indirects est Thomas Randel, qui faisait sa ronde. Prasko décide de l’acheter en lui offrant la présence de sa femme… Critique : Un épisode vraiment très attachant par moments, amusant. Ben Prasko n’est pas malin, il tue l’un de ses associés, au cours d’une bagarre, entendu dans toute la discothèque qu’il gère et sa femme, son barman, son disc-jockey et son gardien en deviennent tous témoins. Mais le dernier est le plus faible, le plus susceptible de le balancer à la police, en effet Thomas de son prénom est un homme assez seul, ayant ses routines, au physique peu avenant qui n’a jamais eu de chance dans sa vie avec les femmes. Alors pour qu’il se taise, offrons lui Inge, la femme de Prasko ! Idée tordue bien entendu et voilà cette dernière obligée d’être présente le plus possible auprès de Thomas ! Dans un petit appartement. La situation est très inconfortable, Inge se lasse vite d’autant que Thomas en profite aisément, non pas sexuellement, mais psychologiquement : il sait qu’elle doit faire exactement ce qu’il veut pour ne pas que son mari plonge, mais mine de rien, un attachement va se créer entre ces deux-là, une jolie histoire même, improbable mais tendre. Ainsi Inge trouve en la présence de Thomas, un être très doux, loin du caractère dur de son mari et Thomas trouve en elle enfin une femme attachée à lui sincèrement. Cet attachement, Prasko ne l’avait évidemment pas prévu et doit récupérer l’arme du crime se trouvant chez Thomas. Au cours d’un moment de panique, il tuera Inge. Et là, le seul à pouvoir la soutenir, la porter, c’est Thomas, venant de voir mourir son Ange. Mais pendant au moins quelques jours, il aurait pu avoir un peu de bonheur, un peu de chaleur humaine : c’est déjà cela. Udo Samel et Suzanne Uhlen sont impeccables. Anecdotes :
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