Saison 25
1. RENDEZ-MOI MON PÈRE Date de diffusion originale : 23 janvier 1998. Résumé : Derrick prend soin de Vera, la fille adolescente d’un tueur en fuite… Critique : Un très bon épisode, attachant, tendre entre action et humour. Johannes Dohna est chargé de terroriser un restaurateur qui refuse de payer pour la protection de la mafia local, mais il le tue. Paniqué, il s’enfuit et laisse derrière lui sa fille adolescente Vera. Se retrouvant seule dans l’appartement, Derrick lui propose de s’occuper d’elle (il est facile de comprendre que l’inspecteur voit en elle, la fille qu’il n’a jamais pu avoir, à cause de l’amour pour son métier), la conduisant chez une de ses amies, mais retourne à l’appartement où elle démolit le salon, tout comme la chambre d’invitée de l’amie de Derrick. Une façon à elle de se défouler, d’exprimer son sentiment face à la perte de son père, qui, espère-t-on, finira par la recontacter. Derrick et Klein de leur côté mènent tranquillement leur enquête, remontant piste sur piste pour retrouver Dohna, cherchant ses patrons et découvrent un petit univers bien organisé. On note que notre inspecteur fait preuve d’une énergie assez impressionnante, en effet il est intense, pugnace, violent physiquement, déchaîné comme peu rappelant certains épisodes du début de la série où ce comportement était fréquent, comme si son caractère n’avait pas changé en presque un quart de siècle. Évidemment, dans une histoire pareille, tout finira bien (on note que la série approchant de la fin, les happy-end sont presque systématiques). L’interprétation est forte aussi bien de Theresa Scholze, 17 ans alors, est à la fois spontanée, naturelle : authentique, même si son personnage est un peu un cliché, que de Werner Schnitzer, en grande forme dans le rôle pourtant court de la victime. Anecdotes :
2. ANNA LAKOWSKI Date de diffusion originale : 06 mars 1998. Résumé : Anna Lakowski, une femme assez seule est témoin d’un meurtre. Mais son fragile état psychologique ne va pas vraiment aider les inspecteurs… Critique : Sacrée témoin qu’est Anna Lakowski, une femme assez seule, perdue, fragile, dans sa petite bulle… et tout à coup, à elle, on lui accorde de l’importance. Elle a vu un crime, peut identifier un meurtrier et puis l’inspecteur qui s’occupe de l’affaire se montre si gentil et compréhensif. Et cela va être le piège dans lequel va tomber Derrick, Anna va finir par dépendre de lui, de son attention, elle qui n’a aucune présence, tombant peut-être amoureuse, ce qu’il ne voit pas immédiatement. Le voilà, notre pauvre inspecteur a être collé par cette femme qui sait très bien qu’une fois l’enquête terminée, il disparaîtra de son existence. Pour ne pas que cela arrive, elle décide de ne Pas identifier physiquement l’assassin dans le club où il erre. Avec lui, elle s’est retrouvée et sans lui, elle sera de nouveau perdue, confrontée à elle-même. Parallèlement à cette intrigue fort intéressante, nous suivons le parcours de Jakob Droste, policier en infiltration, ayant comme petite amie une danseuse bisexuelle du club, confronté au père de celle-ci peu confiant dans le métier qu’il pense être de son, peut-être, futur gendre. C’est ce personnage joliment interprété par Pierre Franckh qui résoudra presque toute l’affaire, avant un final vraiment très beau où Anna sera prise pour cible dans un parc vraiment magnifique et la promesse que Derrick restera en contact avec elle… Un épisode vraiment très fin et impeccablement campé. Anecdotes :
3. LA VALISE ÉGARÉE Date de diffusion originale : 17 avril 1998. Résumé : Kordes est ruiné : il lui manque un million de marks pour ne pas être en faillite. Il a alors l’idée de kidnapper la fille d’un homme important... Critique : Sans nul doute l’épisode le plus inspiré de cette fin de série, avec un Lambert Hamel au sommet de son art, doublé idéalement dans la version française par Roger Carel. Le scénario est vraiment très ingénieux : que pourrait-on faire pour obtenir un million ? Et bien Kordes est contraint de se poser la question : sans ce million de marks, il perd son entreprise et se retrouvera à la rue. Tiens, tiens pourquoi pas enlever la fille d’un homme riche ; ce n’est pas compliqué en la surveillant après ses cours de danse, repérant le lieu où elle sera emmenée et la libérer une fois la rançon récupérer. Et si ça merde ? Que faire ? Improviser, faire l’innocent. Heimeran a, sans vraie surprise, appelé la police qui veille donc sur l’individu devant prendre la valise pleine d’argent à la Gare : donc, faire semblant de la récupérer pour l’emmener aux objets trouvés : faire croire que l’on fait une bonne action alors que nous sommes le méchant de l’histoire. Mais ce qui est très embêtant pour ce cher Kordes, c’est que la police : c’est Derrick qui presque immédiatement sent le coup fourré, retardé, n’ayant toujours pas l’argent, surveillé, il ne peut pas allé la récupérer la jeune fille. Patient, devant garder son calme – car ni sa mère, ni ses enfants ne sont au courant de cette histoire, il lui faut trouver une brèche. Derrick, de son côté n’a pas perdu son temps, proposant à Heimeran de piéger Kordes en lui accordant son million de marks, et ainsi il les conduira à la fille, mais Kordes, se sentant coincé, décide d’envoyer ses enfants la récupérer… Cet épisode est presque parfait, au suspense idéal, merveilleusement interprété mais le final est un peu trop moralisateur. Anecdotes :
4. DRÔLE D'OISEAU Date de diffusion originale : 01er mai 1998. Résumé : Une femme tente de comprendre comment sa fille a été tuée. Elle lui découvre une vie très dissolue et sexuellement active… Critique : Pour cet avant-dernier épisode, les producteurs se sont vraiment fait plaisir avec le casting rempli d’acteurs et d’actrices familièr(e)s de la série, apprécié(e)s des spectateurs : Sonja Sutter, Thomas Schücke, Volker Lechtenbrink, Wolf Roth, Susanne Uhlen, Werner Schnitzer, Henry van Lyck et cela vaut aussi pour la version française : Laura Santana, Guy Chapellier, Roger Lumont, Michel Paulin, Serge Sauvion, etc. Le casting c’est bien mais l’intrigue dans tout cela ? Dans le genre ouverture originale, la série a rarement fait mieux : un ornithologue enregistrant des sons d’oiseaux entend un meurtre à plus de deux cents mètres de distance ! La victime était une jeune call-girl, rencontrant des hommes dans son bar préféré. Sa mère arrivant à Munich décide de mener sa propre enquête afin d’essayer de la comprendre et découvre ses deux autres enfants : Paul et Gabriele, quelque peu indifférents au décès de leur sœur. Avec l’aide de Derrick, elle va rencontrer plusieurs de ses clients : des hommes généralement mariés, ainsi que le pianiste du bar qui était épris d’elle, la considérant comme un ange et regrettait peut être que sa si jolie présence soit souillée par le métier qu’elle faisait. Nous pouvons penser d’abord à l’énième portrait d’une jeune fille attirante et perdue, alors qu’en vérité ce sera le regard d’une jeunesse arrivant dans une grande ville – Munich en l’occurrence, tentant comme ils le peuvent de s’en sortir. Anecdotes :
5. LE GRAND JOUR Date de diffusion originale : 16 octobre 1998. Résumé : Derrick vient d’être promu pour un poste important à Europol, une grande fête sera organisée à cette occasion mais il reçoit la menace d’un certain Albert Kaschonnick… Critique : Dernier épisode de la série plein de suspens, qui nous fait suivre l’ultime enquête de Derrick sur la tentative de meurtre pesant sur lui. Cela passe si vite, près de vingt-cinq ans à traquer les assassins, les dealers, les violeurs et autres pourritures à Munich et ses environs, lorsqu’il lui ai proposé un poste de président de la commission de coordination d’Europol, mais rien d’extraordinaire, puisqu’il l’a obtenu à cause de son âge (que l’on ignore mais nous pouvons supposer qu’il avait le même que son interprète, c’est à dire, alors 74 ans). Une grande fête est organisée pour l’occasion dans deux semaines mais les réjouissances pourraient être gâchées à cause d’Albert Kaschonnick, un truand arrêté par Derrick cinq ans plus tôt, qui le menace de mort. Quel est donc le tueur ? Pour cela, lui et Klein vont enquêter dans ce milieu, croisant différents personnages, tous reconnaissants envers Kaschonnick, donc tous suspects potentiels. Derrick, quitte à se mettre en danger, peut-être suicidaire (ce qui est suggéré), n’y va pas de main morte, trouvant un maillon faible : Andrea, la fille de Kaschonnick, à qui il va coller la pression, provoquer, faisant travailler sa conscience : la scène où il l’emmène dans la salle où il devra tenir un discours : elle est nerveuse et lui demande si il peut se servir de ses mots à elle, est vraiment amusante. Nous retrouvons ici un Derrick espiègle : il sait que c’est son dernier tour de piste alors autant se régaler et bien malin qu’il est, saura empêcher son propre meurtre. L’émotion est palpable dans les toutes dernières minutes – bien qu’un peu trop sobres (les adieux entre Derrick et Klein) : nous rendant compte que nous ne verrons plus tout ce que nous aimions chez Derrick : cette humanité, cette douceur paradoxalement à cette froideur, cette distance nécessaire pour faire son job en toute impartialité. Un être complexe à saisir, pas un super héros, juste un flic ordinaire, plutôt doué pour capter les gens, tout en reconnaissant qu’il n’y a pas plus dur que de pénétrer une âme. Adieu Derrick… Anecdotes :
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