Saison 9 1. PARFUM D'ENFER Date de diffusion originale : 22 janvier 1982. Résumé : Une jeune femme est prise en auto-stop par un jeune chauffeur routier. Il lui propose de se rafraîchir à l’auberge le temps qu’il parte faire une course et lorsqu’elle aura finie, de l’attendre un peu plus loin sur la route. Il ne reviendra jamais la chercher : elle va demander à Derrick d’enquêter sur sa disparition. Critique : L’épisode s’ouvre par Marion, une jeune femme faisant de l’auto-stop. Michael, un jeune chauffeur accepte de l’emmener : nous pouvons supposer que le premier va tuer la deuxième ? Fausse piste : ce sera lui qui disparaît un peu plus tard et elle qui le recherchera avec l’aide de Derrick. C’est un peu gros que, comme par hasard, Derrick déjeune dans la même auberge où Marion avait était laissée par le disparu. Mais qu’importe, il va accepter de l’aider et ils vont partir sur ses traces, qui les conduira vite à une déchetterie à ciel ouvert. En voyant cela, Marion trouve cela assez triste, Derrick lui dit : « Faut bien les mettre quelque part. » : pour le message écologique, on repassera… Puis vont aller voir le gérant de cette déchetterie qui habite non loin, mais il semble avoir peur et cache quelque chose. Peu après, il tue sa femme… Derrick remonte une filière de traitements de déchets toxiques dont certains illégaux. Le gérant de la déchetterie avoue avoir découvert le corps du jeune chauffeur, car il les avait balancé au Ministère, et l’avoir enterré quelque part dans des produits toxiques, sans se souvenir où. Le dernier plan de l’épisode qui sert également de générique de fin, magnifique, bercée par la musique romantique et mélancolique de Frank Duval, montre Marion traverser la déchetterie à la recherche du corps de Michael dont elle était déjà tombée amoureuse. Une enquête passionnante et originale, soutenue par l’interprétation énergique de Béatrice Richter qui incarne Marion. Anecdotes :
2. UN PIÈGE POUR DERRICK Date de diffusion originale : 05 mars 1982. Résumé : Un soir, Derrick reçoit le coup de fil d’une jeune femme lui indiquant avoir des infos sur une affaire, lui donnant rendez-vous à un restaurant. Il s’y rend. Le lendemain, il est accusé d’avoir tué un homme… Critique : Derrick est accusé de meurtre dans cet épisode ! Bien entendu, et parce que sans surprise il est innocent, affirmant qu’à l’heure du meurtre, il était chez lui, en train de dormir mais que sa voiture, qui n’a pas été fracturée a été vue sur les lieux du crime au même moment. Pour lui, c’est le début d’un cauchemar, il est logiquement suspendu et avec Klein, ils vont tenter de savoir ce qui a pu réellement arriver. Personnellement, j’aurais aimé que le côté cauchemardesque de l’épisode aille beaucoup plus loin, parce qu’étrangement, Derrick est assez passif à ce qui lui arrive. Il pourrait aller en prison quand même. Son crime aurait été d’avoir renversé un cycliste et d’avoir pris la fuite, or la fille (incarnée par la fascinante Cornelia Froboess, déjà vue, excellente, dans deux épisodes, tout particulièrement « Ute et Manuela »), affirme qu’il n’avait jamais eu de vélo ! Vraiment, ça va de surprise en surprise, ce qui est bon pour Derrick. Si la victime n’avait pas de vélo, comment aurait-il pu le renverser ? Et surtout comment, a-t-il pu atterrir sur un vélo ? La réponse en sera bien triste et cruelle : où comment se servir de la détresse et de l’alcoolisme d’un pauvre homme contre lui… La scène où l’auteur de ce coup pourri est confronté à la mère du meurtrier est très forte. Anecdotes :
3. UN CORPS PERDU Date de diffusion originale : 02 avril 1982. Résumé : Un couple qui cherche de l’aide pour appeler un taxi se rend à une maison où la porte est ouverte. En y pénétrant : ils y découvrent un corps. Mais lorsqu’ils reviennent avec Derrick : le corps a disparu ! Critique : Rare épisode n’aurait offert une introduction aussi surprenante, prenant une allure de cauchemar. Imaginez donc ce pauvre couple, qui après avoir passé une excellente soirée, découvre, en cherchant de l’aide, un corps, et qu’après avoir prévenu la police : le corps n’est plus là : comment les croire ? Est ce qu’ils ont été victimes d’une hallucination ? Sont-ils sous l’effet de l’alcool ? Ce pourrait être un épisode de « La quatrième dimension » : tout est possible ! Et non seulement cela démarre très fort, mais la conclusion elle est aussi géniale, et qu’entre deux, nous aurons droit à des dialogues très inspirés, extrêmement philosophiques. Fort heureusement pour notre couple, Derrick les croit après avoir constaté que le bureau dans la pièce où un meurtre aurait eu lieu a été déplacé et que le tapis a visiblement été remplacé : la chance. Un peu plus tard, lorsqu’ils font la description de la victime : ils pensent que ce pourrait être le docteur Stoll, propriétaire de la maison où ils ont découvert le corps. De son côté Derrick va voir le docteur Stoll qui est très bavard, mais ne l’aide pas vraiment, pas du tout même à avancer dans son enquête… quoi que constatant quelques petites choses : il ignore qui est son avocat et donc que c’est une femme ; qu’il avait pris un temps fou à trouver un verre, donnant l’impression de ne pas connaître la maison où il est censé habiter ! Derrick et Klein songent au fait que ce ne puisse pas être le vrai docteur Stoll mais une autre personne : son frère jumeau. Qui aurait pris sa place très vite. Ils vont découvrir qu’il a été évidemment grassement payé pour cela, en oubliant une petite chose : c’est qu’une fois son frère mort, c’est lui qui hériterait et donc ferait ce qu’il voudrait du laboratoire où il travaillait. Lui créant des ennemis comme le meurtrier de son frère : le docteur Hansen, qu’il trouve en Suisse et tue. Après, il se rend à la police raconter toute l’histoire. Une nouvelle fois, l’interprétation est excellente, que ce soit celle naturelle de Stefan Behrens et Susanne Beck – le couple qui a découvert le corps et Heinz Bennent, très en forme, exigeant dans son personnage : le voir réciter ses monologues est vraiment fascinant, théâtral. Anecdotes :
4. UN VOYAGE À LINDAU Date de diffusion originale : 14 mai 1982. Résumé : Gericke, un courtier en finances est souvent menacé de mort par téléphone. Devant se rendre à Landau, son corps est découvert brûlé vif dans sa voiture peu après. Derrick et Klein enquêtent… Critique : Décidément, dans cette neuvième saison, Reinecker était très en forme pour écrire des scénarios bien velus. En apparence : le scénario est très classique, jusqu’à un rebondissement en plein milieu d’épisode : Gericke est vivant ! Il s’est fait passer pour mort, car entraîné dans un engrenage financier avec des industriels de Zurich, accusé d’avoir fait perdre des millions de marks : il a donc décidé de se faire passer pour mort afin de ne pas aller en prison. Bien entendu, il ne faut pas parler de cela à la police. Mais si Gericke est vivant, qui a été brûlé vif à sa place ? Malgré tout, de leur côté, Derrick et Klein remontent cette piste, tandis que le fils de Gericke veut retrouver ceux qui ont poussés son père à disparaître, afin qu’ils puissent reprendre leur vie tranquillement. Mais ils les croisent en sortant de la boite de nuit après y avoir retrouvé la secrétaire de Gericke et Roor : qu’il pense être un des responsables de cette histoire. Leur serveur va alors informer Derrick et Klein que son collègue et meilleur ami a disparu, ayant reçu une promotion pour travailler dans une grande entreprise à Lindau, de la part de Roor, mais on ne l’a jamais vu à Lindau. Ils vont voir alors Roor, qui leur dit que Gericke a emmené le serveur avec lui. L’autopsie confirme qu’il s’agit bien du corps du serveur. Les inspecteurs vont voir la famille de Gericke qui leur dit et il leur avoue finalement tout ce qui s’est passé : avoir payé Roor pour faire croire à sa disparition. La dernière réplique de Derrick est très juste : « Vous savez : le meurtrier n’est pas toujours celui qui tient l’arme. ». Au final, un épisode vraiment palpitant, tendu, avec des acteurs intenses dont Ekkehardt Belle, qui s’en était déjà pris bien plein la tronche dans « Le prix de la mort » (saison 7, épisode 5), ici dans un rôle assez similaire. Anecdotes :
5. L'IMPRUDENCE Date de diffusion originale : 09 juillet 1982. Résumé : Walter Klinger, a tué accidentellement le majordome de Gruga, en cambriolant sa maison. Ce dernier l’a reconnu mais négocie la venue de sa jeune sœur en échange de ne pas le balancer à la police… Critique : Cela faisait un petit bout de temps que nous n’avions pas eu d’épisodes aussi poussés psychologiquement, se déroulant en grande partie, dans la jolie demeure de Gruga. Derrick étant en vacances, c’est Klein qui mène exceptionnellement l’enquête, même si c’est un peu bizarre au début, mais Fritz Wepper étant un excellent acteur, il arrive à nous faire oublier l’absence de Derrick (qui est toute fois dans quelques scènes où il le conseille). Un cambriolage et un meurtre : ça paraît classique comme ça, et bien ce qui suivra, ne l’est pas vraiment. Gruga engage vite la jolie Herta pour remplacer son majordome : après tout pourquoi pas mais la jeune femme semble terrifiée par cet homme imposant. Klein, lui propose de la ramener de chez elle mais décline. Dans une scène glaçante nous est suggéré ce que nous soupçonnions déjà : Gruga abuserait sexuellement de la jeune femme. Klein est futé, il a compris qu’elle et Gruga connaissent l’assassin mais elle refuse de le dire et ne comprend pas pourquoi. Il cherche donc à savoir comment Gruga l’as connue : il lui demande et lui dit clairement qu’elle est la sœur d’un de ses serveurs. Il va rencontrer la famille qui se tait mais le père est finalement lassé de savoir sa fille cloîtrée chez Gruga, en imaginant ce qui lui fait. A la fin, Gruga et la famille racontent chacun leurs histoires, complétant le puzzle pour Klein. La toute dernière scène nous montre Klein, qui se précipite dans la maison de Gruga alors qu’il se donne la mort devant la mère de famille. Le regard de Klein, songeur et terrifié, est éloquent. Cet épisode est à la fois le portrait d’un homme vieillissant, broyé par la solitude et celle d’une famille très unie. Anecdotes :
Date de diffusion originale : 20 août 1982. Résumé : En rentrant chez lui, Klein croise une jeune femme qui semble perdue. Il la raccompagne chez elle. Critique : Pour le deuxième épisode consécutif, c’est Klein qui prend l’enquête en charge, toute fois Derrick viendra très vite l’aider. Ils apprennent assez tôt que Martina a été violée quelques heures avant son suicide. Justement, l’un des violeurs est assassiné quelques jours après. Nos inspecteurs sont persuadés que ses amies y sont pour quelque chose, mais, à ce moment-là, elles affirment toutes être chez Mme Liebermann, la proviseure qui confirme leurs dires. Quant à l’accusation de viol envers leurs trois camarades, ils semblent couverts par un bon avocat. Mais surtout, comment ne pas penser que la ou les assassins ne vont pas se charger des deux autres ? Deux gosses vantards, qui roulent des mécaniques pour cacher le fait qu’ils pètent de trouilles. Derrick et Klein vont devoir, malgré eux, les protéger ! Ça les répugne, surtout Klein qui prend cette affaire à cœur comme le montre notamment son échange tendu avec Horst et Rudolf, ce dernier commençant (enfin) à exprimer ses regrets. La surprise finale sera de taille : l’assassin ne sera pas plusieurs mais une seule : la proviseure, comme lui dit Derrick : « Ce n’est pas vous qui leur fournissiez un alibi, c’est elles qui vous en fournissez un. », la morale est très ambiguë : en effet, Mme Liebermann, se justifie en disant que les violeurs « n’avaient pas le droit » de commettre leur acte, ce à quoi Derrick lui dit, qu’elle, elle n’avait pas le droit de commettre un meurtre. J’ai tendance à penser que le spectateur entre en empathie avec la meurtrière, pour se venger du viol des garçons qui a poussé une jeune fille au suicide. Mais ce n’est pas le cas pour Derrick, alors qu’il se montre (comme l’a prouvé l’épisode « La sixième allumette ») beaucoup plus tendre avec les assassins de dealers. Peut-être, que cela le touche plus. Peut-être que, pour lui, la drogue est beaucoup destructrice que le viol… Anecdotes :
Date de diffusion originale : 17 septembre 1982. Résumé : Peu après avoir reçu un coup de fil anonyme, Berthold Dettmers se fait mortellement renverser par une voiture. Derrick et Klein parlent au seul témoin : un de ses voisins, puis à son père qui ignorait un pan de son existence… Critique : Une nouvelle charge anti-drogue. Sans surprise : on y voit Derrick s’emporter comme rarement (ce que Klein lui fait remarquer) après un dealer. C’est logiquement la mort de ce genre d’individus sur lequel nos inspecteurs enquêtent, bien qu’ils prennent du temps à le découvrir bien sûr mais après tout : comment un jeune et beau garçon pouvait vivre dans un très bel appartement luxueux ? Spéculations immobilières, prostitution ? De son côté, Klein, en raccompagnant le père de Dettmers, constate que ses enfants sont en pleine crise de manque – la scène n’est que suggérée : nous entendons seulement leurs cris. Parallèlement, le concierge de l’immeuble attend de faire une déposition, le lendemain, Derrick et Klein s’y rendent et il leur montre la voiture du père de Dettmers cabossé et comprennent que c’est lui le meurtrier : sa fille et son fils cadet sont devenus accros à la drogue vendue par leur frère aîné. Concernant cette thématique, il ne surpassera jamais le déchirant « Du sang dans les veines », mais comme « La sixième allumette » : épisode traitant aussi de cela, la « victime » est aussi un dealer et le motif de l’assassin est tout à fait compréhensible. Fantasme de Reinecker, que d’abattre tous les gens qui rendent les jeunes accro à cette saloperie qu’est la drogue. Anecdotes :
8. L'HOMME DE KIEL Date de diffusion originale : 15 octobre 1982. Résumé : Waginger est sorti de prison depuis quelques semaines : il a l’intention de renouer avec Dora, son ex, remariée, car il est encore amoureux d’elle… Peu après, le mari de Dora est poignardé... Critique : Reinecker reprenait l’une de ses thématiques fétiches : à savoir l’histoire d’un type tout droit sorti de taule, renouant avec son ex casée. Sauf que cela n’est qu’un point de départ pour faire le portrait d’une femme machiavélique, séductrice, voulant se débarrasser de tous ceux qui la gênent pour acquérir une fortune. Elle séduira même son beau-fils dans quelques scènes très sensuelles. Le meurtre n’arrive qu’au bout de dix-huit minutes d’épisode durant lesquelles nous assistons aux retrouvailles de Waginger avec Dora, son ex et elle le fait engager comme jardinier. Il ne sera pas que jardinier, mais aussi garagiste : un peu l’homme à tout faire quoi, apparaissant jovial à Korin et à ses enfants : il est immédiatement apprécié. Bien entendu, personne ne sait que Waginger et Dora se connaissaient avant, même Derrick n’a aucune raison de le soupçonner. Par contre, Klein sans que l’on sache pourquoi si, découvrant donc qu’il a été en prison et la famille de Korin l’apprend voulant le mettre dehors, mais Dora refuse, ayant autre plan en tête. Ce n’est que huit minutes avant la fin de l’épisode que Derrick et Klein font le lien entre eux, venant arrêter Waginger pour le meurtre de Korin, ils découvrent que le fils de Korin a tué Waginger. Derrick se précipite ensuite dans la salle de bains et découvre Dora qui allait se tuer avec des médicaments, il la ralentit et elle jure qu’on ne peut pas la condamner pour les meurtres, Derrick lui envoie, détaché : « Si vous aviez réussi à les prendre, on en parlerait plus. », préférant la voir passer le reste de sa vie en prison, plutôt que de se tuer, car le suicide aurait été trop « facile ». Soutenue par une musique énergique de Frank Duval et une interprétation efficace : un excellent épisode, surprenant jusqu’au dénouement. Peut être le meilleur de cette saison neuf. Anecdotes :
9. UN ÉVÉNEMENT PAS BANAL Date de diffusion originale : 10 décembre 1982. Résumé : Revenant d’une soirée, un couple d’amis voit des hommes cagoulés tenter de se débarrasser d’un corps. Les voyant, ces derniers leurs font promettre de ne rien dire à la police sous peine d’avoir des ennuis. Le lendemain, le corps d’un homme est retrouvé dans un parc. Critique : Le début de l’épisode peut faire penser au film « Jo » où le personnage interprété par Louis de Funès fait tout ce qu’il peut pour se débarrasser d’un corps. Ici, ce sont des méchants qui ne pouvant plus se débarrasser de leur corps encombrant comme ils l’avaient prévu, ayant été vus, décident donc de le déposer dans le parc à la vue de tous. La victime était Engler : un cambrioleur professionnel que Derrick connaissait depuis longtemps : un de ses collègues l’informe qu’un cambriolage a été commis dans une usine la veille au soir. Lorsqu’il se rend voir sa veuve, elle se montre très peu coopérative sur ses activités, car elle ne le dit pas à notre inspecteur bien sûr mais elle veut retrouver les meurtriers de son mari elle-même aidée de leurs enfants. Cela doit se régler en famille. Et c’est Udo, le fils aîné qui va s’y coller pour rencontrer les hommes qui ont pu tués son père, en allant au club de sport où il se rendait régulièrement. Parallèlement, Derrick, dont nous ne suivons pas vraiment les investigations avance tout de même et vient de croiser la route d’un Schuster, un des hommes qu’Udo a rencontré au club de sport. Nous revoyons aussi ponctuellement le « couple » qui a vu les auteurs du crime tenter de débarrasser du corps en ouverture de l’épisode, recevant des menaces, décide d’en parler à Udo et lui dit que l’un d’entre eux avait une voix qu’il pourrait reconnaître. Il fait en sorte d’enregistrer les voix des différents « amis » de son père au club de sport et leur fait écouter. Ils reconnaissent l’une d’entre elles. Dans la toute dernière scène, nous voyons Berti, le frère d’Udo, menacé Immel l’un des auteurs du crime, mais Derrick arrive juste à temps pour l’en empêcher, on peut noter qu’il lui dit de baisser son arme avec un ton humoristique : « Jette moi ce revolver, allez. Dépêche-toi avant que je te colle une fessée. » et Klein arrête Immel. La dernière réplique de l’épisode fait écho à l’épisode en lui-même, Udo dit à Berti : « Ça y est, c’est fini. ». L’intrigue de cet épisode est quand même un peu alambiquée, mais finalement touchante – les familles unies, c’est rare, nous en avions déjà vu une dans « Imprudence » quelques épisodes plus tôt. Mais c’est le jeu intense de Michael Wittenborn interprétant Udo, qui marque le plus, clairement impliqué dans son personnage de fils justicier bien malgré lui. Anecdotes :
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Saison 8 Date de diffusion originale : 02 janvier 1981. Résumé : Herbert Junker et Elizabeth Röder sont amants, et viennent régulièrement à une auberge. Mais ce soir, Herbert a le sentiment d’être en danger. Le lendemain, il est retrouvé mort près du canal. Critique : Cette huitième saison s’ouvre par une histoire plutôt classique de cocufiage. Pour Reinecker, tromper sa femme et son mari semblait être quelque chose de diabolique : il condamne clairement ses personnages, d’abord l’homme qui est tué et la femme qui apparaît comme une harpie. Nous notons également que leurs conjoints respectifs sont présentés comme des victimes : Jürgen, le mari d’Elizabeth est un infirmier qui laisse les événements passés sur lui, lorsqu’il demande à sa femme si elle voit d’autres hommes que lui, celle-ci répond : « Imbécile ! Pauvre minus ! », quant à Hannelore, la femme d’Herbert, c’est une femme discrète sachant parfaitement que son mari va voir ailleurs mais refuse de réagir. Jürgen est vite considéré comme le principal suspect, mais la vérité qui émergera sera toute autre… L’introduction de l’épisode est vraiment magnifique, soutenue par le tube « Love to love you baby » de Donna Summer, sur des décors naturels de toute beauté, nous montrant Herbert se rendre à l’auberge où il attend de retrouver son amante. L’aubergiste, qui est un brave type apprécie ce couple de clients discrets (il vaut mieux) et aimables : il aidera beaucoup Derrick et Klein dans leur enquête. Pendant celle-ci, les inspecteurs tenteront de reconstituer ce qui s’est passé – ce qui nous sera montré à coups de flash-back souvent incomplets. Étrangement, ils sont plutôt neutres concernant l’adultère et se montrent tendres avec les victimes trompées. Anecdotes :
2. AU BORD DU GOUFFRE Date de diffusion originale : 30 janvier 1981. Résumé : Une call-girl a été tuée. Le seul témoin est un sans domicile fixe alcoolique. Derrick et Klein vont tenter de reconstituer son parcours… Critique : Cet épisode est très particulier car le meurtre a été vu par un clochard alcoolique : suite à sa cuite, il a des trous de mémoire, et sa peur d’être tué à son tour si il parle n’aide pas. Mais Derrick va devoir compenser avec lui. Il l’aidera, patiemment, à essayer de retrouver la mémoire et le rassurer afin qu’il n’ait plus peur. Ce personnage est interprété prodigieusement par Klaus Behrendt, déjà excellent dans l’épisode « Le mouchard » (saison 5, épisode 10) : il aurait été facile de tomber dans le piège du surjeu, mais lui n’y arrive pas. Il n’est qu’un brave type, se retrouvant bien malgré lui dans une sale histoire. Mais comment en est-il arrivé là ? C’est une histoire tragique, nourrie par la culpabilité, qui nous est racontée. « Au bord du gouffre » nous rappelle que l’on ne naît pas sans domicile fixe, on le devient. Jakob était un enseignant, qui a vu ses élèves mourir devant lui, lors d’une sortie scolaire : donc culpabilisant énormément, il a pris les chemins les plus évidents : l’alcoolisme, son mariage en a vite pris un sacré coup et il s’est retrouvé à errer dans les rues, s’enivrer dans les bars qui veulent bien lui accorder crédit. Côtoyant des truands et assistant finalement à un meurtre. L’épisode est également une immersion dans les rues crasseuses et glauques de Munich, nous sommes au tout début des années quatre-vingt, où chacun tente de sauver sa peau comme il peut. C’est terrifiant, et à la fois très triste, avec le recul, bien entendu nostalgique. Jakob, avec le soutien sans bornes de Derrick, finira par dire tout ce qu’il a vu et peut être, enfin pouvoir se reconstruire, auprès de son ex-femme. Si Reinecker lui laisse une chance de s’en sortir, ce ne sera pas le cas pour le meurtrier qui se donnera la mort, après que ses complices auront essayés de tout faire pour le couvrir. Il y a des gens qui sont plus humains que d’autres. Anecdotes :
3. PAS D'ÉDEN Date de diffusion originale : 13 mars 1981. Résumé : Ingo Rolfs, un jeune homme rend visite à Derrick pour lui signifier que son beau-père, avec qui il entretient de mauvaises relations, a reçu des menaces de mort. Et qu’il n’est pas l’auteur de ces menaces. Peu après, son beau-père est découvert mort. Critique : Casting excellent pour cet épisode très intéressant, à la fois enquête à charge contre un jeune homme que tout accuse (incarné avec énergie par Markus Boysen, acteur hyper-expressif) et le portrait profond d’un homme (charismatique et touchant Thomas Holtzmann), qui faisait tout pour combler un vide dans son existence, sans jamais y arriver et une histoire de complexe œdipien. Les nombreux flash-backs de l’épisode nous permettent de rencontrer les personnages, les évolutions dans leurs rapports, se déroulant dans un petit immeuble où résidaient la victime : Rudolf Voss, sa femme, son beau-fils et un couple, Ute et Ullrich Reber, à l’étage. Nous apprenons que Voss avait une liaison avec Ute, même si cette dernière affirme tout d’abord qu’ils n’ont jamais consommés leur relation. Voss est montré comme un être difficile à cerner, dont les rapports avec sa femme se trouvaient de plus en plus tendus, alors qu’Ingo emménageait et ne voulait sa mère que pour lui tout seul. Se servant de sa colère envers le nouveau mariage de sa mère, considérant que celle-ci a abandonné son père, musicien fauché, pour cacher ses sentiments amoureux envers sa mère, et que pour avoir une relation exclusive avec elle, il fallait tuer le beau-père. Mais la résolution sera toute autre, plutôt surprenante d’ailleurs – utilisant comme souvent le montage pour nous dévoiler des éléments que nous n’aurions pas vraiment devinés. Un scénario puzzle, extrêmement précis, formidablement bien construit. Anecdotes :
4. UNE VIEILLE HISTOIRE Date de diffusion originale : 27 mars 1981. Résumé : Arne Reuter enquête sur le meurtre de son oncle tué… en 1946 ! Il est persuadé que c’est Alfred Answald, un important homme d’affaires qui est le meurtrier et tente d’en convaincre nos inspecteurs… Critique : Un épisode à la sauce « Cold Case ». Pour la première fois de la série, Derrick et Klein vont enquêter sur un meurtre commis bien des années avant : en l’occurrence trente-cinq et dans un contexte très particulier. Confronté à l’obsession d’un jeune homme désirant rendre justice à son oncle, mais qui ne leur donne des informations qu’au compte-gouttes, ce que provoquera, sans surprise, la colère de Derrick. De son côté, Alfred Answald, ayant très bien réussi sa vie, voit un passé qu’il veut oublier, revenir à la surface, à coup de pelleteuse. Harcelé par Arne Reuter, questionné par les inspecteurs qui trouvent de quoi enquêter, perdant sa famille progressivement s’inquiétant de son comportement de plus en plus nerveux – alors qu’il est généralement un homme très calme : jure son innocence mais ne peut pas la prouver. Poussé à bout : il ne trouvera qu’un seul moyen de s’en sortir : se donner la mort, après avoir laissé un mot indiquant, jurant sur sa vie, qu’il était innocent. Ayant un charisme dingue, un visage rond (dont des yeux verts mélancoliques) d’une expressivité hors-norme, il interprète ses scènes de plus en plus intenses, de plus en plus éprouvantes avec une vraie passion et un respect pour son métier. Je suppose que Reinecker a écrit ce personnage pour lui. Celui qui est l’objet de toutes ses misères, Arne est incarné avec dynamisme par Mathieu Carrière, dont nous pouvons comprendre les intentions, mais qui apparaît détestable en s’acharnant sur un homme qui semble innocent (mais dont le comportement est teinté d’ambiguïté), à la fin : Derrick ne le ratera pas : « N’oubliez jamais que vos accusations ont tuées un homme. » L’intrigue en elle-même, a très peu d’importance, c’est le jeu des acteurs, particulièrement celui d’Herbert Fleischmann qui est le plus intéressant, le plus passionnant. Soutenue par une mise en scène directe et un montage sec, achevant d’en faire l’un des épisodes les plus captivants et bouleversants de la série. Anecdotes :
Date de diffusion originale : 1er mai 1981. Résumé : Un soir, des policiers sont alertés par un cambriolage se déroulant dans une société. Arrivés sur les lieux, ils constatent le garde mort. Peu après, Derrick et Klein viennent à leur tour et recherchent les assaillants qu’ils pensent être encore là… Critique : Le titre français dit tout... ou presque. Cela commence simplement par une alerte banale à la patrouille du coin, avant de continuer vers une traque qui se poursuit dans l’immeuble, dont le parking souterrain, puis une course-poursuite dans les rues enneigées munichoises, en voiture puis à pied, où Klein se fera très violemment tabasser, avant de s’achever dans un petit immeuble où semblent s’être caché l’un des assaillants. Un démarrage aussi palpitant, sur une musique à la fois rock et électro très efficace de Frank Duval, long de près de dix minutes, nous n’en verrons sûrement pas d’autres, espérons alors que tout l’épisode sera comme ça : violent et sec. Et bien en fait… non. Après une scène de transition où Derrick montre son attachement envers Klein culpabilise d’avoir tué un gosse qui allait lui tirer dessus, l’épisode bifurque vers une traque, mais plus psychologique : Derrick sera sur le terrain et Klein lui s’approchera dangereusement de Doris, la sœur du jeune homme qu’il a tué dans le parking sous-terrain un peu plus tôt. Celle-ci s’étant, involontairement, occupée de lui après son arrivée dans l’immeuble là où il cherchait son suspect. Entre ces deux-là, ça va virer tout doucement à l’histoire d’amour, Doris se retenant en vérité d’exprimer sa colère pour ce qu’il a fait à son frère, mais le voyant s’occuper de sa petite fille, elle commence à éprouver des sentiments amoureux, bien que la toute dernière scène, montre qu’il n’y a aucune issue possible à leur relation. Un épisode où se succèdent l’action et la psychologie de manière radicale, offrant quelques belles scènes, mais qui aurait pu être plus violent encore. Anecdotes :
6. MORT D'UN ITALIEN Date de diffusion : 10 juillet 1981. Résumé : Klein emmène Derrick dans un nouveau restaurant italien qu’il apprécie beaucoup mais les employés semblent terrifiés. Ils décident de passer tout le monde au gril. Critique : L’épisode s’ouvre par une séquence humoristique où Klein emmène Derrick à son nouveau restaurant italien, lui présentant Ursula, sa nouvelle petite amie, qui est la serveuse. Derrick la drague de manière un peu vieillotte en lui disant : « Je ne me consolerais jamais d’avoir perdu tant d’années avant de vous connaître », mais elle ne comprend pas ce qu’il dit, ce à quoi il répond que c’est « un peu de poésie » et Klein, un peu gêné, réplique : « Oh, laisse tomber. ». La deuxième scène est nettement plus tendue, se déroulant en cuisine, où Anna suggère à son mari Mario de parler aux inspecteurs des menaces qu’il subit de racketteurs depuis quelques temps. Peu après, Mario est tabassé à mort par ceux-ci. Et une enquête palpitante quoi qu’un peu brouillonne, multipliant les suspects et les fausses pistes, démarre alors, alternant scènes d’actions crues (violences physiques extrêmes, maquillage très réaliste de visages tuméfiés) et pauses philosophiques entre Derrick et Klein – les dialogues de cet épisode sont particulièrement inspirés notamment lorsque Derrick répond à Klein qui se demande pourquoi Ursula n’est pas venue leur parler des soucis de son père : « On écoute que soi lorsqu’on a peur. ». « Mort d’un italien » rappelle que la série dit souvent des choses très justes de manière limpide, avec des personnages et des comédiens attachants. Anecdotes :
7. LA SIXIÈME ALLUMETTE Date de diffusion originale : 14 août 1981. Résumé : Un chauffeur de taxi contacte la police pour signaler le meurtre d’un propriétaire de boite de nuit. Critique : Un épisode intense et finalement bouleversant portée par l’interprétation vive de jeunes comédiens familiers de la série (Pierre Franckh, Jacques Breuer et Thomas Schüke), très bien dans des rôles écrits avec soin. D’ailleurs, non seulement les personnages sont fort bien écrits mais également les dialogues, énergiques. Quand à Derrick, il sera particulièrement sarcastique dans cet épisode, je note ce dialogue très drôle où Egon, le frère de la victime ne cesse de poser des questions, ce à quoi Derrick lasse, rétorque : « Dis donc, ça vous plairait d’entrer dans la police, vu le nombre de questions que vous posez ? », juste après demande à Jo, le rival du défunt, où il était vers une heure et demie, qui lui répond : « C’est l’heure à laquelle il a été assassiné ? » et Derrick, du tac au tac envoie : « Tiens, lui aussi il s’y mets. ». Pour en revenir à l’enquête, nous spectateurs seront mis dans la confidence, connaissant assez vite le meurtrier rongé par la culpabilité, n’allant plus au lycée, « malade », qui a vraiment peur de se faire prendre mais son ami Jo (car tous les suspects sont dans le coup, et ça aussi nous le savons, contrairement à Derrick) le rassure en disant que pour le moment, il n’a rien à craindre. Toute la bande s’est lié pour commettre un assassinat, ayant calculé leur plan à la perfection, en oubliant toute fois qu’un vieil homme, qu’ils « achèteront », a aperçu le meurtrier : qu’a donc fait la victime pour qu’on veuille le tuer ? Et bien la réponse sera une nouvelle charge anti-drogue – décidément un thème récurrent de la série – et comme il était difficile d’aller plus loin que dans « Du sang dans les veines », épisode précédant traitant de cela : Derrick fera preuve d’une compréhension très étonnante (mais logique du point de vue du scénario) envers les responsables et tout particulièrement le meurtrier dont la culpabilité l’a quasiment détruit. L’assassin n’est pas forcément celui que l’on pense. Anecdotes :
Date de diffusion originale : 28 août 1981. Résumé : Le comptable d’un usurier est assassiné, c’est bien entendu ce dernier qui était visé. Un couple de clients sont témoins de la scène, mais décident de le faire chanter, négociant leur témoignage contre un prêt à intérêt moindre de ce qu’il leur avait proposé jusque-là… Critique : Un épisode assez étrange par ses personnages atypiques, presque burlesques. Hollerer – incarné par Rolf Boysen, sosie germanique de l’acteur Charles Bronson - un usurier ayant la sale réputation de pratiquer des prêts à des taux d’intérêts exorbitants est victime d’une tentative de meurtre, mais hélas pour lui, comme seuls témoins : c’est un couple de clients : Suzanne et Martin Schlehdorn, avec qui il n’a pas vraiment de bons rapports. De leur côté, Derrick et Klein qui ne sont donc pas, pour le moment, aidés par ces derniers, fouillent dans les dossiers d’Hollerer et découvrent ses méthodes très particulières : c’est un escroc en fait. Difficile pour eux alors, de le protéger puis qu’ils ne le portent pas dans leurs cœurs : le métier de flic à ses inconvénients parfois. Afin que l’on puisse quand même éprouver un peu de pitié pour lui, il a une fille, très jolie au visage d’Ange, qui est, selon les mots de Klein, « rayonnante », coincée dans un fauteuil roulant, dont il s’occupe le plus possible. Nous pouvons supposer c’est pour lui payer ses différents soins qu’il entube les gens. Derrick et Klein remontent la piste de Siebert, fils d’une ancienne cliente qui s’est suicidée après un procès d’Hollerer. Peu après, il est poignardé chez lui. Et Siebert est arrêté avouant avoir tué le comptable, qu’il prenait pour Hollerer, mais nie son meurtre, ce que Derrick croit. Le dénouement sera peut-être un peu trop facile, centré sur l’entourage de Siebert. La toute dernière scène, qui montre Martin Schlehdorn appeler Hollerer, sans savoir qu’il est mort, est plutôt drôle. La dernière réplique de l’épisode, philosophique et métaphorique, de Derrick : « Chacun veut son pourcentage, c’est la vie. ». Dans cet épisode, nous retrouvons un Gerd Baltus espiègle, après une performance impressionnante dans l’épisode « La mort de l’usurier » (décidément) (saison 4, épisode 5) et également Martin Semmelrogge, très bien, qui joue Siebert. Anecdotes :
9. LE SOUS-LOCATAIRE Date de diffusion originale : 09 octobre 1981. Résumé : Buschmann vient de sortir de prison après y avoir passé dix ans. Il se rend illico chez son ex-compagne Gudrun vivant avec son mari et le fils qu’ils ont eu ensemble. Et va s’incruster. Critique : Sur la variation du taulard qui sort de prison et retourne voir son ex-femme recasée, cet épisode est plutôt drôle. Il fait penser beaucoup d’ailleurs à « La rentrée de Schubach » (saison 6, épisode 3), avec l’exception près qu’ici, l’ex-taulard Buschmann va squatter de force chez son ex : il veut rencontrer son fils, qu’elle a accouchée pendant sa détention, ayant été élevé par son nouveau mari. Acceptant, pour le protéger, de rien dire sur qui il est réellement – en premier temps. Chez elle, vit déjà un jeune étudiant qui va devoir partager sa chambre déjà exiguë avec Buschmann qui à ses habitudes, disons quelque peu, dégoûtantes. Pour interprèter cet incruste, la production a fait un choix idéal : Peter Kuiper. Cet acteur était vraiment parfait pour jouer ce genre de personnages : il a un physique et une présence qui fait que l’on s’amuse dès qu’on le voit commencer à faire son numéro de glu, mais nous sommes également terrifiés par les dégâts qu’il pourrait faire. Que fait-il justement de mal ? Rien, en apparence. Derrick a, de ce fait, peau de zob’ pour l’envoyer de nouveau en prison mais lui demande poliment d’abord de partir, ce qu’il refuse : pourquoi faire ? Comptant, de son propre aveu, bien profiter du temps perdu en prison. Que veut-il réellement ? Reconquérir son ex-femme, dire à son fils qui il est, quitte à le briser ? Et / ou autre chose encore ? La réponse sera vraiment surprenante et extrêmement bien pensée : se faire tuer par le nouveau mari de son ex, afin de l’envoyer en prison ! (C’est, du moins, ce que l’auteur de ces lignes a compris). Ce type est complètement malade ! La scène, où Derrick veut empêcher son ex qui a récupérée l’arme de le tuer, est pleine de suspense. Nous regretterons la fin manichéenne. Anecdotes :
10. LA MORTE DU LAC Date de diffusion originale : 06 novembre 1981. Résumé : Rudolf Wiegand est accusé par son beau-père d’avoir tué sa femme lors d’une sortie dans un lac où elle se serait noyée. Il tente de prouver son innocence face aux inspecteurs… Critique : Cela faisait longtemps que nous n’avions pas eu un épisode à la sauce « Columbo ». Un homme a tué sa femme nettement plus âgée que lui, pour se mettre avec sa jeune maîtresse : il pense avoir commis le crime parfait mais hélas ils tombent sur des inspecteurs obstinés. Le gros défaut de cet épisode, très bien écrit, rythmé et réalisé (avec des plans aux angles originaux) : c’est le personnage du beau-père qui charge, à raison certes, un peu trop le meurtrier, ce qui le saoule, et du coup nous aussi, qui avons compris qu’il est persuadé que Wiegand a tué sa fille mais pas besoin de le répéter encore et encore ! De s’emporter même physiquement après lui – alors qu’il n’a aucune preuve. Nous éprouvons même de la compassion pour Wiegand, qui apparaît pourtant comme un homme très sûr de lui, hautain et bien décidé à commencer sa nouvelle vie avec sa maîtresse : c’était sans doute un stratagème de Reinecker : créer un sentiment de compassion envers le meurtrier, pour qu’il ait moins de certitude concernant sa culpabilité. Après tout, nous n’avons pas vu le meurtre, donc nous pouvons parfaitement douter de qui a fait le coup : les seuls indices et témoignages affirment que ce pourrait être un accident et la seule témoin, indirecte du meurtre, bah c’est la maîtresse, que Derrick et Klein vont charger (ça m’a rappelé le tout premier épisode de « Columbo » où le lieutenant colle une pression énorme à la maîtresse du meurtrier). Après un petit rôle dans l’épisode « La sixième allumette » (c’était lui le frère de la victime), Robert Atzorn est l’acteur au centre de l’épisode : il est très intense dans ce rôle d’assassin, qui voudrait tellement se débarrasser de ce beau-père et de ces flics qui lui pourrissent sa nouvelle vie. Des faces à face verbaux, très nerveux, même parfois amusants, tellement les échanges sont à couteaux tirés. Dans la version française de cet épisode, il est excellemment doublé par Bernard Tiphaine. 11. L'HEURE DU CRIME Date de diffusion originale : 4 décembre 1981. Résumé : Le directeur d’une maison de retraite soupçonné d’avoir euthanasié plusieurs de ses pensionnaires est déclaré innocent suite à son procès. Peu après avoir retrouvé sa liberté et son travail : il se fait tuer. Quelques jours plus tard, c’est le violeur d’une jeune fille, lui aussi déclaré innocent qui se fait assassiner. Aurait-on affaire à un justicier ? Critique : Nous nous demandons pendant un certain temps où est ce que cet épisode qui conclut ce huitième épisode veut nous emmener. Il faut être assez patient pour le découvrir. Dès lors, nous ne lâcherons quasiment pas le meurtrier (ou ce que nous croyons l’être) : sans que les meurtres soient montrés, nous comprenons qu’il les commet et pourquoi, avant même bien sur Derrick. Le scénario est sans nul doute l’un des plus intelligents de la série. Tout en abordant des thèmes assez durs (euthanasie, viol), utilisant le procédé de l’énigme inversée, cet épisode offre une réflexion sur l’insuffisance de la justice, sur la frustration générée en nous lorsque des criminels ressortent libres et peuvent à nouveau commettre des délits. « L’heure du crime » s’apparente à un « vigilante movie » qui trouve sa principale inspiration dans le célèbre « Un justicier dans la ville » où Paul Kersey, le personnage incarné par Charles Bronson tue froidement des criminels, car le Système n’a pas fait ce qu’il faut pour les condamner. Sauf que contrairement à Paul Kersey, Mahler (incarné avec une très grande finesse par l’excellent Hans Caninenberg) n’a aucune motivation personnelle : il est juste répugné par les carences du système judiciaire. Passant le plus clair de son temps à assister à des procès, les choisissant scrupuleusement, prenant des tas de notes, et se renseignant le maximum sur les protagonistes, à commencer par les criminels. Par pure provocation, il fait en sorte de leur rendre visite quelques heures plus tôt et de se forger un excellent alibi en passant la soirée avec sa petite fille pendant qu’un de ses amis commettra le meurtre. Les échanges qu’il aura avec Derrick et Klein lorsque ceux-ci commenceront à avoir des soupçons sont d’une très haute richesse philosophique, réflexion non seulement sur la justice mais également plus globalement sur l’état du monde, et nous offrant, ce qui est très rare car il n’est pas homme à évoquer se dévoiler, les sentiments de Derrick : « Je ne me sens pas comblé si on m’annonce qu’il y a eu un meurtre. J’ai toujours un sursaut, sursaut de plus en plus intense en avançant dans mon métier. La justice immanente n’est pas de mon ressort. » et plus tard, après avoir coincé Mahler et complices, et que celui-ci affirme qu’ils avaient décidés de ne plus accepter le meurtre dans ce monde, Derrick répond cette tirade exceptionnelle : « Vous disiez ne plus admettre le meurtre dans ce monde, mais nous, nous vivons sans arrêt dans le meurtre. Nous vivons sans cesse dedans parce que le meurtre existe dans le monde, cela fait partie de notre vie quotidienne. Je le sais aussi bien que vous que nous ne faisons pas parti d’un monde ou d’une société idéale, alors, je ne pense pas qu’il y ait plusieurs moyens d’agir, sous notre société, il y en a qu’un seul, vous saisissez ? Je vous conseille d’y réfléchir, afin que vous compreniez bien : la loi et la justice. Nous y sommes soumis tous, TOUS, vous aussi monsieur Mahler. Autrement, nous arriverions à l’anarchie et je pense que l’anarchie, c’est le triomphe des meurtriers. » Anecdotes :
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Saison 7 Date de diffusion originale : 04 janvier 1980. Résumé : Magda recherche son père, résidant dans une pension munichoise. Elle pense qu’il a pu aller voir sa mère, avec qui il est divorcé depuis fort longtemps. Derrick et Klein l’aident dans ses recherches… Critique : Cette septième saison s’ouvre de manière tranquille, avec une enquête plutôt classique mais néanmoins intéressante. Avec un Derrick plutôt zen. Magda s’inquiète que son père ne lui ait pas donnée de nouvelles, elle se rend donc à la pension où il habite mais il n’y est pas : il y a encore toutes ses affaires. Dans ses recherches, Magda a décidément beaucoup de chance : tout le monde, excepté sa mère, semble vouloir l’aider : outre Derrick et Klein a qui elle a demandée de l’aide, il y a Gresko : un jeune homme résidant dans la même pension que son père, et également son beau-père : un certain Windorf, homme très aisé. Par ailleurs, les retrouvailles de Magda avec sa mère, qui sont retranchées dans leurs rancunes personnelles, ne sont pas très positives. Windorf, se montre lui très gentil, lui proposant même d’emménager chez lui le temps qu’elle retrouve son père. Ce que refuse sa mère. Entre Windorf qui se montre presque trop gentil et sa femme qui n’est pas à l’aise avec la présence de sa fille : il y a de quoi se poser des questions... Mais pour Windorf, il est bien naturel d’aider Magda, qui, après tout, fait partie de sa famille : une bonne action désintéressée, pourquoi pas après tout, c’est si rare. Le père de Magda est finalement retrouvé mort, empoisonné, et Derrick et Klein multiplient les pistes, remontant celle les conduisant à Gresko, le jeune homme de la pension ayant voulu aider la jeune femme. La coïncidence (ou pas), c’est qu’il travaille dans l’entreprise de Windorf… Le dénouement avec une histoire de chantage est un peu original, la dernière scène montrant Windorf demande à Magda de rester, avec lui seul, dans la maison, laisse songeur. Anecdotes :
2. LA FAIM Date de diffusion originale : 25 janvier 1980. Résumé : Helga Wichmann, une très belle jeune femme, est renversée par une voiture devant son bar préféré. Sa belle-mère est particulièrement dévastée. Critique : Un épisode vraiment bouleversant, qui est à la fois le portrait d’une femme incomprise et l’autopsie d’un couple déchiré. L’enquête est centrée surtout justement sur la victime : sur la personne de ce qu’elle était, décrite par sa belle-mère et par des hommes qu’elle fréquentait comme autant de suspects. Helga était une magnifique femme, blonde, les yeux rieurs, pleine de vie, avec un cœur énorme, hélas, pour elle, mariée. Elle avait plusieurs amants : un étudiant, qu’elle a rencontrée en promenant son chien ; un pianiste et un vendeur : tous deux rencontrés lors de soirées. Si elle trompait son mari, c’est que celui-ci était une véritable ordure : désirant la contrôler, la modeler à son image, la broyer, la briser. Lui, plongé dans son travail, la forçait à l’emmener avec lui à des soirées mondaines, pour exhiber telle une poupée : l’épouse « parfaite » voulant créer l’illusion d’un mariage idéal avec une femme aimante. Monstre d’égoïsme pur, qui n’hésitait pas, à la maltraiter physiquement et à tenter de la tuer. Voulant absolument éteindre la flemme qui brûlait en elle, il ne suffisait pourtant de pas grand-chose, pour continuer à l’entretenir : un simple sourire, dans un parc ou à une réception. C’est tout ce qu’elle voulait, Helga : la Vie. Le titre original de l’épisode « faim insatiable » : faim de vie, faim d’affection, faim d’amour. Les flash-back, magnifiques, soutenus par une musique à la fois nostalgique et romantique de Frank Duval, retranscrivant les récits de sa belle-mère et de ses amants : la montrent comme un Ange. On notera, à ce titre, qu’il est extrêmement rare de voir une belle-mère soutenir sa belle-fille. Le final de l’épisode, sera encore plus terrible, finissant de faire du mari une pourriture absolue, ayant manipulé son demi-frère – qui voulait tant être considéré par lui – pour tuer sa femme. Le dernier plan, où le demi-frère, arrêté, l’appelle de plus en plus fort, sans réponse, est vraiment glaçant. Cet épisode remarquable, soutenue par une interprétation de très grande tenue, nous rappelle que les femmes battues, ne le sont pas seulement physiquement, mais aussi psychologiquement. Anecdotes :
3. UNE TRÈS VIEILLE CHANSON Date de diffusion originale : 07 mars 1980. Résumé : Hans Machnow, un jeune homme est retrouvé mort, devant chez lui. Ulrich Hemp, avec qui il s’était battu peu avant est le principal suspect. Critique : Ah l’amour… ça nous pousse à faire des folies, ce que peuvent confirmer Hans et Ulrich tous deux amoureux d’Inge. Après une répétition de danse, Ulrich provoque Hans, qui le cogne et Hans sera retrouvé mort, provoquant le mutisme d’Inge. Comme à leur habitude, lorsqu’ils sont persuadés de tenir le coupable – car tout l’accuse – Derrick et Klein chargent donc Ulrich, tentent de le pousser à bout, mais rien n’y fait. Il n’avoue pas. Et les deux inspecteurs ne trouvent rien contre lui, mais ils obtiennent un mandat d’arrêt, qui le fait passer une nuit en prison. La première chose, qu’il compte faire : c’est rendre visite à Inge, qui refuse de le voir, persuadée qu’il est le meurtrier. Puis, comme Derrick soutient, que pour le moment, rien de prouve qu’il l’est, elle accepte de le voir. Avec un bouquet de fleurs. Mais l’épisode dessine progressivement d’autres personnages : les membres de la famille chez qui Inge est hébergée, comme le fils, qui a avoué à son père, être sorti la veille, à peu près à la même heure que le meurtre ; son père lui, grande carcasse d’intériorité, semble un soutien pour la pauvre Inge, mais envers qui il fera preuve de brutalité physique, lorsqu’elle refusera d’accompagner Ulrich à leur spectacle. La résolution du crime est très classique : nous pouvons deviner assez vite le meurtrier, mais son récit est soutenu par de discrets accords électros de Frank Duval, est complètement malade : c’est la folie d’un homme hypnotisé par les sujets qu’il étudie (les mythes égyptiens). Interprétation excellente. Anecdotes :
4. LA SECONDE MORTELLE Date de diffusion originale : 28 mars 1980. Résumé : Après avoir raccompagné sa petite amie chez elle, le jeune Achim aperçoit la voiture de son père non loin d’une épicerie qui est braquée... Critique : L’épisode commence par une très belle séquence romantique (avec notamment un beau plan sur les visages de deux amoureux se donnant un baiser à travers une vitre), continue par un braquage et un meurtre dont est témoin indirectement Achim, alors qu’il venait de quitter sa petite amie. Mais ce qu’il ne dit pas à la police, c’est qu’il a remarqué la voiture de son père, Albert, assez proche des lieux : il ne va pas se gêner pour lui dire. Mais papa est un ancien taulard, avec un grand penchant pour les cambriolages et dès lors, l’épisode pourrait presque se borner à un face à face entre un jeune homme propre sur lui et son père, une brute en apparence : les échanges sont d’abord doux, puis vite tendues. Mais en allant au bar, le barman jure qu’il n’en est rien. Derrick va passer un long moment avec Albert qui jure toujours son innocence, tandis que Klein et Berger vont surveiller le barman qui s’y rendent chez les frères Lohman, qui sont des bandits mais quelque peu stupides, qui reconnaissent le cambriolage mais pas le meurtre : Derrick les croit. Mais la femme de la victime prétend avoir vu trois hommes : qui est donc le troisième ? La réponse est vraiment très maligne. Le final est très intelligemment mis en scène où Derrick, tel Hercule Poirot dans ses conclusions, fait réunir tout le monde et raconte tout ce qui s’est passé. Anecdotes :
5. LE PRIX DE LA MORT Date de diffusion originale : 02 mai 1980. Résumé : Deux mystérieux hommes venant d’Istanbul déposent une valise dans un taxi devant la Gare. Le chauffeur du taxi est assassiné peu après… Critique : Cet épisode reprend une intrigue très similaire à celle de « Via Bangkok » (saison 4, épisode 8), à savoir un mari et père de famille, à la femme malade, qui acquiert une valise contenant de la drogue et décide de se faire du fric avec. Mis à part que dans, ce nouvel épisode, l’homme ne découvre la marchandise qu’en ouvrant la valise chez lui. Le lendemain, après sa découverte, il rend la valise aux objets trouvés mais se fait tuer peu après, car bien entendu, il s’est servi au passage. Ses enfants, surtout son fils Harald, cherche à savoir bien sur pourquoi il a été tué, d’autant qu’ils sont menacés. Il finit par trouver la drogue et décide d’affronter les meurtriers de son père – et là, nous assisterons à une des scènes les plus violentes de la série. Le gosse se fait tabasser dans un bâtiment désaffecté : la scène est filmée caméra à l’épaule, nous sommes près de son visage, de son corps, nous pouvons « ressentir » quasiment les coups qu’il subit. A ce titre, j’en profite pour saluer l’interprétation complètement dingue d’Ekkehardt Belle, vraiment impliqué dans son rôle. Son personnage veut absolument élucider la mort de son père, mais c’est pas si simple, d’autant qu’il ne parle pas de ses initiatives à la police. Après avoir trouvé la drogue, aidé par un collègue de son père, ils décident de s’en débarrasser : c’est à dire en la vendant à qui la voudra. Évidemment, cela finira très mal et heureusement que Derrick sera là pour les secourir. Cet épisode offre un regard réaliste sur la folie qui peut nous gagner, lorsque la possibilité d’avoir de l’argent, beaucoup d’argent, entre dans nos vies. L’ensemble est vraiment palpitant, mené à un rythme effréné, mis en scène avec énergie. Ajoutons également une très belle musique d’Hans Hammerschmid. Anecdotes :
6. LA DÉCISION Date de diffusion originale : 30 mai 1980. Résumé : Un pauvre homme a été tué dans le train à la place d’Alf Hauff, qui doit reprendre l’affaire familiale après le décès de son père. Derrick et Klein se rendent avec lui pour observer les comportements des membres de sa famille… Critique : Un épisode se déroulant quasiment en huis-clos, ici une demeure familiale où un homme a été victime d’une tentative de meurtre. Qui de son entourage avait-il intérêt à le tuer ? Lorsque ce procédé est utilisé – Agatha Christie en demeure la reine, Reinecker se débrouillait vraiment pas mal – un protagoniste se détache généralement des autres. Ici, Ulrich, c’est le frère d’Alf, qui a un don pour se la ramener. Un peu dérangé mentalement, aidé par sa copine la bouteille, il fait de longues tirades : une où il raconte que son père défunt l’a toujours considéré comme un moins que rien, qu’il en as eu marre et une autre, où il raconte en détail, comment il as commis le meurtre ! Face à lui, Derrick garde son calme, écoute, patient. Il faut vraiment saluer la performance théâtrale, impressionnante d’Hannes Messemer dont le texte semble avoir été écrit pour lui. Derrick ne croit pas un mot de son récit et porte ses soupçons sur les autres moments de la famille. La tante d’Alf affirme alors avoir aperçue le meurtrier et elle est crédible, Derrick revient alors vers Ulrich où il exige qu’il lui raconte la vérité et qu’il puisse coincer le meurtrier. L’épisode se termine par une toute petite scène d’action où l’un des responsables du crime, se défenestre pour s’enfuir et se retrouve comme étouffé par les phares des voitures de police, sur fond d’une jolie musique électro. De cet épisode, on pourra reprocher le surjeu de certains acteurs, des dialogues quasiment « trop » théâtraux, et un ensemble trop rigide et sec mais le dénouement est de belle qualité. Anecdotes :
7. DU SANG DANS LES VEINES Date de diffusion originale : 27 juin 1980. Résumé : Un soir, Derrick vient en aide à une jeune femme qu’il conduit chez lui : elle est droguée, le temps qu’il appelle les secours, elle part. Elle est retrouvée morte dans les toilettes d’un bar peu après… Critique : L’épisode le plus cru, le plus réaliste, le plus violent sur la drogue. Après l’avoir abordé par petites touches dans quelques précédents épisodes, Reinecker s’est vraiment déchaîné, visiblement ulcéré contre la drogue et ses ravages chez les jeunes gens : colère qu’il exprimera à travers une tirade de Klein – qu’on ne voit jamais autant emporté – et des scènes de sevrage et de prises de drogue, les plus dures écrites de toute la série. Pour incarner ces scènes, insoutenables par moments, il s’est appuyé sur le jeu d’excellents interprètes : Verena Peter ne fait pas que « jouer » Marga, son personnage, elle fait seule avec son personnage. Les gens qui ont eu à faire à des drogués, reconnaîtront sans peine l’extrême justesse de sa performance. Elle est impressionnante. Face à elle : Manfred Zapatka, excellent, qui joue le frère de son amie morte, résidant avec elle, pour essayer d’entrer en contact avec ses dealers. Il tombe assez vite amoureux de cette jeune femme, au visage enfantin, yeux ronds comme des billes, tellement mignonne, et devra supporter ses crises où elle supplie jusqu’à vouloir se prostituer, d’avoir sa dose. Pour compléter la dureté de cet épisode, il fallait une mise en scène qui soit au plus près des personnages, et Zbynek Brynych a fait, fort heureusement le bon choix : caméra constamment en mouvement, très près des visages, des corps : on se croirait chez Cassavetes par moments, avec ces longues scènes de personnages complètement à bout. On est avec eux, simples témoins démunis : nous aussi, nous aimerions sauver cette jeune Marga. L’épisode se termine toute fois sur une touche d’espoir, le frère de la victime promets à Marga qu’il aidera et Derrick demande à Klein d’appeler une ambulance. Un épisode qui a une valeur de pédagogie, à montrer absolument dans les collèges et lycées : pour que surtout pas, les jeunes ne touchent à cette « saloperie » qu’est la drogue. Anecdotes :
8. LA TENTATIVE Date de diffusion originale : 01er août 1980. Résumé : Un soir d’orage, Marlène Schulte est victime d’une tentative de meurtre. Elle est persuadée que son agresseur est son mari mais ne peut pas le prouver… Critique : Comment passer après le marquant « Du sang dans les veines » ? Et bien, avec une intrigue beaucoup plus classique, rappelant de nouveau le style d’Agatha Christie. La tentative de meurtre fait penser à celle de « L’as de Karo » (saison 6, épisode 13) et le fait que le mari nie farouchement le crime (à raison puisqu’il est innocent) en rappelle d’autres. Pour se renouveler, Reinecker s’est servi du dénouement, qui est complètement tiré par les cheveux. Car le vrai responsable de la tentative de meurtre est vraiment cruel envers le mari de sa victime. Mais j’y reviendrais plus bas. En attendant, Derrick et Klein viennent enquêter dans la demeure – très belle, et découvrent que la famille et les employés ne portent pas vraiment dans son cœur Richard, le mari de la victime, très bien incarné par l’excellent Horst Buchholz. Il leur apprend avoir fait de la prison et que son ex-femme l’a appris à sa nouvelle femme. Nos inspecteurs vont donc la voir et elle lui raconte qu’il était avec elle, lui fournissant donc un parfait alibi. A la demeure, Marlène Schulte finit par partir, au grand dam de son mari. Que toute la famille voudrait voir partir à son tour, mais il refuse. Derrick et Klein vont à l’auberge du village, déjeuner, discuter avec le tavernier qui leur apprend énormément de choses sur la famille Schulte et leur domaine. Nous assistons alors à deux scènes truculentes, d’abord le repas, presque en temps réel, de Derrick et Klein, suivi des répétitions d’une pièce de théâtre amateurs où les comédiennes sont mauvaises. Leurs soupçons se portent désormais sur Wesenbrinck qui s’occupe du domaine et dirige le théâtre local. Ce qui donne une idée à Derrick… A quel point Wesenbrinck est-il bon comédien ? Ils se rendent dans sa petite maison du domaine, découvrant une photo de Richard et… un masque représentant son visage ! La dernière scène où Derrick le sauve du suicide est très émouvante. L’ensemble est soutenu par une musique assez triste et intrigante de Raimund Rosenberger. Anecdotes :
Date de diffusion originale : 22 août 1980. Résumé : Karl Yurowski surprend un cambriolage et un meurtre au sein de l’entreprise dans laquelle il travaille : il reconnaît l’une de ses collègues pendant la fuite des cambrioleurs. Peu après, il est victime d’une tentative de meurtre chez lui, et se renferme dans le silence… Critique : « Le témoin » fait partie de ces épisodes écrits pour la performance d’un acteur, ici pour celle de Bernhard Wicki. Il retranscrit fort bien l’énorme pression qui est exercée sur son personnage : il est le seul témoin d’un crime, pour qu’il se taise : les agresseurs lui tirent dessus, et l’appellent pour exiger qu’il ne dise pas un seul mot. Il est terrifié. Ses enfants et son épouse l’encouragent pourtant à parler à la police. Justement, si il y en as qui sait « encourager » mieux que personne les gens à parler, c’est bien Derrick qui va se mettre à ses basks. Quitte à se faire désavouer par leur père, ses enfants, vont finalement voir Derrick et Klein en lui disant tout ce qu’il sait, ce qui aide grandement notre inspecteur. Qui retourne vers lui, mais il ne bronche toujours pas. Derrick va alors tenter de jouer sur les sentiments en le confrontant à la veuve de la victime, puis en le collant non-stop partout où il ira afin de le faire craquer. Revenant chez lui, il jure à sa famille qu’il ne dira rien et reconnaît, ce qui est terrible pour un homme qui semble aussi robuste mentalement que lui, qu’il a une trouille atroce. Épuisé psychologiquement, il sera une nouvelle fois confronté à Derrick, où il fera une longue tirade, disant notamment avoir peur de tout, des gens surtout, toute sa vie, ce qui le fait paraître faible. Son sentiment est très réaliste : nombre de personnes se cachent derrière une carapace, souvent un caractère fort, pour ne pas montrer la peur qui les ronge intérieurement. Se mettant alors à revoir le braquage dans sa tête, traumatisé, il déballe finalement tout. Le final avec des coups de feu dans un entrepôt, offre une très agréable touche d’action, après près d’une heure, quasiment dans la tête d’un homme. Anecdotes :
10. UNE FORTE PERSONNALITÉ Date de diffusion originale : 19 septembre 1980. Résumé : Robert Renz, un homme très riche se fait assassiner devant l’immeuble où habite sa maîtresse. Sa femme, possède un excellent alibi : elle était chez elle, avec sa gouvernante. Critique : Traiter son fils comme un moins que rien, tromper sa femme sans vergogne – jusqu’à refuser de l’emmener à une réception mondaine pour y aller avec sa maîtresse bien plus jeune que lui – se montrant dur avec ses employés, peut conduire à la mort. Et ce soir, c’est exactement ce qui est arrivé à Robert Renz, juste après avoir quitté sa maîtresse. Pour sa femme, de toute manière, ce n’était qu’une question de temps avant qu’il ne se fasse tuer. Ce qui est plutôt malin dans cet épisode, c’est de nous montrer, avant son meurtre, la victime comme quelqu’un de plutôt positif, certes dure avec sa femme et presque romantique avec sa maîtresse et de le décrire, par la suite, comme une ordure. Puisqu’il n’avait aucun ami (selon l’un de ses plus fidèles collaborateurs, Mahler, interprété avec bonhomie et naturel par Herbert Fleischmann) et donc beaucoup d’ennemis : Derrick et Klein ont de quoi faire. Parallèlement à leur enquête (on voit, une nouvelle fois, relativement peu Derrick et Klein de l’épisode), Erich, le fils de la victime venant de Nuremberg, arrive dans la demeure familiale pour réconforter sa mère, et lui apprend qu’il a pensé aller la voir pour ne pas qu’elle passe la soirée toute seule, mais ne voyant aucune lumière dans la maison, a décidé de retourner chez lui. Sa mère lui conseille de ne rien dire à la police pour ne pas qu’elle le soupçonne. Erich, décide de se rendre à la société de son père, et d’y prendre les commandes et ce malgré qui n’a pas la moindre connaissance sur la manière de diriger une entreprise. Ce qui lui voudra les soupçons de Derrick, ce jeune homme cachant son chagrin par son excès de confiance. Et finalement avoue le meurtre… pour protéger sa mère, qui en est l’auteure réelle. Cette conclusion est très classique, mais fonctionne fort bien. Anecdotes :
Date de diffusion originale : 17 octobre 1980. Résumé : Un convoi de prisonniers est braqué, et le chauffeur tué. Alfred Pricker, un petit truand en profite pour se faire la malle. Il trouve refuge chez Franziska Sailer, une femme vivant avec sa fille, à la campagne… Critique : Une très belle histoire, attachante et touchante doublée d’une enquête policière rythmée. Alfred Pricker, fait partie de ceux-là, un pauvre type condamné pour escroquerie, profite de l’attaque d’un fourgon de prisonniers pour fuir. Ce n’est pas lui que les assaillants voulaient faire sortir de prison, et il le sait. Après une errance de quelques heures, il trouve une maison et aperçoit une adolescente, Hanni, retirant du linge, elle refuse de le faire entrer chez elle, mais en parle à sa mère, Franziska qui accepte. Elles le recueillent, lui permettent de se laver et lui donnent à manger. Pendant les quelques jours, où ils vivront tous les trois, ce sera comme une parenthèse de bonheur dans le temps : Pricker n’a pas vraiment le choix que d’accepter le comportement de ses hôtesses, qui trouvent en lui, à la fois un père et un mari de substitution. Sans doute, ce que montrera l’image finale, déchirante, que Pricker et Franziska commençaient à éprouver des sentiments amoureux l’un pour l’autre. L’épisode alterne dynamiquement les jolies scènes pleines de vie avec Pricker, Franziska et Hanni et les scènes d’enquête de Derrick qui cherche à le retrouver, car il est le témoin, permettant de coincer les assaillants du fourgon. La fin est assez prévisible depuis que l’on a aperçu Dirk Galuba en début d’épisode, spécialiste de truands dans la série, où les braqueurs du fourgon réussissent à retrouver Pricker pour le tuer, mais tout comme Franziska et Hanni, nous n’oublierons pas de si tôt ces quelques jours « à part » avec Pricker. Anecdotes :
12. UN CIERGE POUR L'ASSASSIN Date de diffusion originale : 21 novembre 1980. Résumé : Un prêtre reçoit la confession d’un jeune homme racontant avoir tué un homme. En bon homme d’église, le prêtre ne devra pas en dire un mot à la police sous peine de trahir le secret de la confession. Le lendemain, un photographe est retrouvé mort. Critique : Fort heureusement, cet épisode ne se centre pas sur le prêtre qui refuse d’aider la police pour coincer un meurtrier, mais sur une enquête palpitante qui va très loin dans l’évocation dans la pornographie, rappelant que l’Allemagne est plus ouverte d’esprit de la France, n’hésitant pas à diffuser à la télévision publique des scènes de sexe explicites. Car la « victime » était Dernberg, un photographe dont la spécialité était de prendre en photo des jeunes gens dénudés – l’équivalent d’un Larry Clark disons. Derrick et Klein rencontrent assez vite certains de ses modèles, retrouvés grâce à une photo trouvée dans son studio et un mot laissé avant de mourir : « école ». Ils se rendent donc au lycée et rencontre ces modèles : tout particulièrement Albert, blondinet, qui n’a pas la langue dans sa poche n’hésitant pas à dire que ce qui est arrivé à Dernberg est mérité, car il avait fait quelque chose d’horrible mais refuse de dire quoi. Les inspecteurs vont rencontrer la seule personne, présente sur la photo des modèles, qu’ils n’ont pas encore interrogés : Vera, une jeune fille traumatisée, paniquant lorsque Derrick s’approche d’elle mais il trouve le moyen de l’apaiser, avant qu’il ne mentionne le nom du photographe où elle fait une crise de panique. Peu après, il va voir Horst, l’assistant de Dernberg qui lui apprend qu’il faisait des films pornographiques en utilisant de la drogue et de l’alcool pour obtenir des « performances », puis partent avec Albert à une salle de cinéma qui projette des films pornos et Derrick y voit un film avec Vera et Horst. Albert se tire soudainement et va tuer Horst. Pas de pitié pour les pornographes. Un final manichéen, certes, mais formidablement bien monté et filmé. Anecdotes :
13. L'ACCIDENT Date de diffusion originale : 12 décembre 1980. Résumé : Achim est heureux : il vient de rencontrer une bande de cambrioleurs professionnels avec qui il peut préparer un gros coup. Peu après, sur le trajet en retour chez lui, il grille la priorité à un couple : la femme meurt sur le coup et l’homme est blessé. Il décide, avec son ami de lui venir en aide, mais le chef de la bande rencontré plus tôt, arrive derrière eux et écrase froidement l’homme. Critique : Pour finir cette septième saison, un nouveau regard sur la manière de gérer sa culpabilité. Malgré lui, Achim est témoin d’un meurtre, mais ne doit pas aller voir la police. Culpabilisant beaucoup, il décide de se renseigner sur la famille des victimes et, ne disant rien sur qui il est réellement, leur vient en aide : faisant leurs courses notamment. Évidemment, cela ne plaît guère à son entourage. De son côté, Derrick et Klein ne progressent pas vraiment, c’est alors que Derrick croise Achim qui passe un peu de temps avec madame Riebeck, la tante des enfants des victimes : il le soupçonne immédiatement. Mais n’a aucune preuve. Plus tard, Achim à rendez-vous avec Schenk qui le menace de le tuer : Derrick et Klein interviennent de justesse et le sauvent. Puis finissent chez Mauser qui s’emporte en voyant Achim. Cet épisode est très intelligemment construit : l’introduction semble nous montrer que l’enquête sera centrée sur des cambriolages, avant l’accident (très bien filmé et monté), qui nous oriente finalement sur le portrait d’un jeune homme devant se débattre avec sa culpabilité. On notera, par ailleurs, que si la plupart des épisodes se déroulent sur à peine quelques jours : il y a plusieurs sauts dans le temps dans celui-ci : à un moment, il est dit qu’Achim vient voir les enfants des victimes depuis huit jours. Et Derrick ne le rencontre qu’au bout des deux tiers de l’épisode ; la scène où Achim et Schenk balançant Mauser ne nous ai pas montré, ce qui fait que la fin donne le sentiment d’être trop vite expédiée. Côté interprétation, c’est l’adorable Wolfgang Müller qui est au centre de l’épisode. Cet excellent acteur, déjà vu dans trois précédents épisodes, confirme son talent pour incarner des personnages bouillants intérieurement qui ont le malheur de se mettre dans des galères dont ils n’arrivent pas à sortir. Anecdotes :
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Saison 6 Date de diffusion originale : 05 janvier 1979. Résumé : Agnès Waldhoff est retrouvée assassinée chez elle. Derrick apprend vite qu’elle avait une liaison avec Michael Bruhn, un jeune homme tout droit sorti de prison. Critique : Après le final marquant de la saison cinq, et bien on démarre la saison six de nouveau fort bien écrit C’est à la fois une enquête dont la résolution fait penser à un épisode de « Columbo » et le récit d’une histoire très touchante. Le professeur Waldhoff trouve son épouse morte chez lui. Il apprend à Derrick et Klein qu’elle avait une liaison avec un certain Michael, jeune ex-taulard. Ce dernier venait même chez eux très régulièrement. Alors Derrick va le voir dans son appartement qu’il partage avec son frère aîné, Heinz, qui compense son handicap (moteur) par un caractère très sec. A travers les récits des deux frères : nous comprenons que Michael n’avait pas une liaison avec Agnès Waldhoff mais qu’elle lui servait de « mère de substitution ». Sa véritable mère est une prostituée qui a laissé tomber ses enfants depuis longtemps, mais Michael n’aime pas qu’on lui rappelle, ce pourquoi il as été en prison, car un type dans un bar avait traité sa mère de « putain ». On notera, à ce sujet, que lorsque Michael et Derrick viennent là-dessus, Derrick se montre plein de tact, ayant de la compassion envers le jeune homme. Heinz enviait la relation que Michael avait avec la victime : passant la plupart de leurs temps libres ensemble. Les scènes en flash-back montrant l’évolution dans leur relation, pleine de douceur et de bonheur, sont vraiment magnifiques. Aussi bien écrites, qu’interprétées. Entre Agnès, femme délaissée par son mari, et Michael, jeune écorché vif : il y avait un lien très fort, dépendant, comblant la vie de l’autre. Du côté de l’enquête : c’est Heinz, qui soupçonne fortement le mari de la victime et qui va le pousser à bout. La conclusion de l’épisode sera un flash-back de l’ouverture, avec une scène en plus. L’ensemble, comparé aux quelques épisodes précédents, est très calme : les interprètes levant peu la voix, et soutenue par une musique assez classique, parfois entêtante. Un très bel épisode. Anecdotes :
2. ATTENTAT CONTRE BRUNO Date de diffusion originale : 02 février 1979. Résumé : Une jeune femme est retrouvée morte à la sortie d’une boite de nuit. Tous les soupçons se portent sur Bruno, un jeune homme retardé mentalement, qui était un de ses voisins… Critique : Reprenant une idée déjà abordée dans « Le bus de minuit » (saison 2, épisode 1), mais en en faisant ici le cœur de l’épisode, Reinecker nous offre un nouvel opus, extrêmement psychologique, quasiment centré sur les réactions des membres d’une famille qui sait que l’un d’entre eux a commis l’irréparable… Gerda, une très jolie jeune femme, est souvent suivie par Bruno, un jeune homme simple d’esprit, qui est l’un de ses voisins. Bien qu’elle lui ai dit d’arrêter : il continue, car il est amoureux d’elle. Mais son frère Helmut, en pince également pour elle : il l’aborde à la sortie d’une boite de nuit, tente d’avoir des rapports sexuels avec elle, mais pour ne pas qu’elle crie, il la tue. Cette scène de tentative de viol et ce meurtre est similaire, seul le lieu change, à celle de deux épisodes : « La tentation » (saison 2, épisode 7) et « L’anglaise » (saison 4, épisode 10). Arrivé chez lui, il le dit à son père, qui le corrige d’abord et puis ils vont décider de faire porter le chapeau au pauvre Bruno. Car Helmut, lui peut avoir un avenir, ce qui n’est pas le cas de Bruno. Toutefois, le papa est pour, la maman, elle est nettement plus réservée. Elle ne le montre pas, mais elle bouille intérieurement – ce n’est qu’à la fin de l’épisode qu’elle craquera. Sacrifier un enfant qui a toute sa tête mais l’as perdu un instant pour un autre qui ne l’a « jamais eu » : il est, oh combien, facile de juger les parents, tant ce qu’ils font est affreux. Personne ne soupçonne Helmut, et Derrick ne pense pas vraiment que Bruno, qui ne comprend absolument rien à ce qui se passe devant ses yeux, l’ai tuée. Alors autant cherché dans l’entourage de la victime. Mais le pauvre Bruno sera victime d’insultes et d’agressions, hué et repoussé : tout l’immeuble, tout le quartier pense que c’est lui le meurtrier. Il faut absolument le protéger. Et pour cela : direction l’hôpital psychiatrique : à ce titre, la fin est vraiment déchirante, assez longue, pleine de suspense, avec une mise en scène essentiellement faite de gros plans sur les visages. La mère ne peut vraiment pas sacrifier son fils ainsi : il est Innocent. La toute dernière scène est extrêmement brutale : son frère, pourri par la culpabilité, finira par avouer… Lui, ayant visiblement nettement plus de conscience que son père, ne peut vraiment pas faire enfermer son frère. Un épisode écrit et interprété avec beaucoup de justesse. Concernant l’interprétation, incarner un simple d’esprit est vraiment casse-gueule, pourtant Dieter Schidor, s’en sort fort bien. Il est vraiment impressionnant, jamais caricatural, et très émouvant. Anecdotes :
3. LA RENTRÉE DE SCHUBACH Date de diffusion originale : 09 mars 1979. Résumé : Schubach sort de prison après avoir y avoir passé huit ans. Son avocat, qui s’est mis en couple depuis, avec son ex-femme, craint qu’il s’en prenne à lui. Et demande à Derrick de le surveiller… Critique : Un épisode très particulier car – attention spoilers – il n’y a pas de meurtre avant la fin ! Homann, son avocat, Helga, son ex et Derrick sont persuadés que Schubach va se venger : c’est à dire, tuer son avocat. Mais au contraire, il se comporte de manière très positive : emménageant chez son jeune frère qui lui trouve un boulot, il contacte son avocat pour le rassurer : il n’a aucune mauvaise intention envers lui, il lui a pardonné et propose même de dîner ensemble ! Helga Homann, ex Schubach, a également des craintes mais il rassure : le principal, pour lui, c’est qu’elle soit heureuse. Il est clairement trop gentil pour être sincère. Schubach a évidemment un plan derrière la tête : reconquérir son ex. Ce n’est pas un crime après tout – ce qui fait tourner en bourrique ce pauvre Derrick qui cherche à le coincer mais n’a rien pour le faire ! Et Schubach réussit très bien : sa chère Helga est de nouveau dans ses bras : il ne pouvait pas rêver mieux. Cet épisode est souvent drôle, aidé par des situations et des dialogues surprenants : le jeu d’Udo Vioff, Schubach, est très extraverti : il en fait des tonnes, et il a raison. Et en plus, dans la version française, il est idéalement doublé par Roger Rudel, comédien à la voix espiègle. Évidemment, la fin sera plus tragique, assez prévisible. Mais l’ensemble en fait clairement l’un des épisodes les plus « positifs », presque euphoriques de la série. Comme une pause, entre des récits sombres. Anecdotes :
4. UN PETIT COIN TRANQUILLE Date de diffusion : 30 mars 1979. Résumé : La propriétaire d’une pension pour personnes âgées, est retrouvée empoisonnée. Derrick et Klein s’y rendent pour enquêter… Critique : Cet épisode fut visiblement écrit sous influence d’Agatha Christie : un meurtre par le poison (arme préférée de l’écrivaine), une mystérieuse demeure, où résident des êtres qui semblent avoir tous eu un intérêt à commettre le meurtre. Il faut être extrêmement attentif pour suivre ce nouvel opus, car le scénario est vraiment précis, ciselé. Et ne se déroule pratiquement que dans la demeure. Derrick et Klein y vont pour mener leur enquête, rencontrer la gouvernante, l’infirmière de la victime, qui a préparé son thé, ainsi que les différents pensionnaires. Ils retracent leurs dernières allers-venues avant et pendant le meurtre. Après cela, Derrick doit partir, mais laisse Klein sur les lieux, pour observer les différents protagonistes, persuadé que l’assassin s’y trouve encore. La petite fille de la victime arrive, ne cachant pas, ne pas éprouver la moindre affection pour sa grand-mère, n’a pas la langue dans sa poche. De même que le fils de la gouvernante, un jeune homme jovial, détaché, ne venant que rarement voir sa mère, et apprend à Klein que sa mère était peu considérée par la défunte. De son côté, Derrick à son bureau, semble faire travailler ses petites cellules grises, et contacte Klein lorsqu’il comprend que Madame Kamenoff, l’une des pensionnaires, peut avoir vue le meurtre… Le dénouement, soutenue par une touche d’action et un comportement surprenant de Derrick – qui provoque le meurtrier alors qu’il pointe son arme vers lui, s’attirant la colère de Klein, est vraiment palpitant. Pour finir, la musique de Frank Duval qui soutient cet épisode, est vraiment très belle. Anecdotes :
Date de diffusion originale : 11 mai 1979. Résumé : Une femme est retrouvée assassinée chez elle. Peu avant sa mort, elle avait reçu un bouquet de fleurs. Derrick et Klein en viennent à rencontrer un certain Adi Dong, manucure, au comportement très « féminin ». Critique : Un épisode très intéressant se centrant sur un garçon efféminé. Blondinet, visage d’enfant, yeux bleus, pur, aimant prendre soin des femmes, de par son métier et aimant également leur offrir des petits présents comme des bouquets de fleurs. Il semble comprendre exactement ce que dont les femmes, souvent nettement plus âgées que lui, ont besoin. Au salon où il travaille, il est évidemment très apprécié et prenant réellement du plaisir à s’occuper d’elles. Il se rend parfois à leur domicile pour des soins. C’était le cas envers Madame Gerdes à qui il a rendu visite peu avant sa mort. Ce garçon, très féminin, intrigue, fascine. Et puis son nom : « Adi Dong », vraiment atypique. C’est un ange. Derrick ne prend pas vraiment de pincettes avec lui, persuadé qu’il a des rapports sexuels avec ces dames, et donc qu’il en a eu avec la victime. Que c’est un gigolo en fait. Mais Klein n’est pas vraiment de cet avis. Pourtant, malgré lui, il va continuer à creuser, car c’est la seule piste. Quant au mari de la victime qui cherche à comprendre pourquoi sa femme à été tuée, il veut absolument rencontrer Adi, ce que refuse son ami Johann. Lorsque dans le final, Adi découvrira que Johann filmait ses rapports intimes avec ces dames et faisait chanter les maris (on le sentait venir, Johann étant interprété par Karl Walter Diess, interprète quasi-systématique de pourritures dans la série) : ça lui brisera le coeur. La toute dernière scène, montrant Adi, peu après avoir tué Johann, accueillant une de ses clientes, la saluer et lui faire un baise-main comme si ne rien était, est assez glaçante et remet peut être en cause tout ce que l’on sait sur le personnage… Quarante ans après, cet épisode peut paraître un peu désuet, tant la société à évoluée et accepte les garçons efféminés, mais, qui sont généralement vus comme des homosexuels. Ce qui n’est pas le cas dans cet épisode, montrant l’ouverture d’esprit du scénariste. Werner Schulenberg, qui joue Adi, livre une prestation vraiment saisissante, glaçante, presque. Anecdotes :
Date de diffusion originale : 08 juin 1979. Résumé : Jouant au billard dans son bar préféré, Ewald Bienert ne se rendant pas compte d’avoir vu le temps passé, décide d’appeler sa femme : au bout du fil il entend des bruits des luttes et des hurlements de ce qui semble être sa femme. Il rentre chez lui paniqué et la découvre morte… Critique : Une enquête dont la résolution est très astucieuse. Deux ex-taulards : Bienert et Nolde ont l’idée de rencontrer deux femmes très riches nettement plus âgées qu’eux, de les épouser et de les tuer. Mais afin qu’ils ne se fassent pas prendre : il faut que l’un tue la femme de l’autre et vice-versa. Mais malheureusement, ça tournera assez mal, car Nolde à une conscience et est amoureux de sa nouvelle femme et refusera de tuer la femme de Bienert pour ne pas perdre le bonheur qu’il vit. Pour en venir à cette conclusion : Derrick pensera d’abord que Bienert a tué son épouse et lui ai passé un coup de fil devant témoin, afin de croire qu’elle est encore en vie alors qu’elle était déjà morte. Un classique, déjà utilisé dans l’épisode « Responsabilité partagée » (saison 4, épisode 6). Après réflexion, il se dit que s’il ne l’as pas tué, c’est qu’il a télécommandé le meurtre et creuse sur son entourage, fait la connaissance de Nolde et découvre le pot aux roses. Derrick tentera de faire tout ce qu’il peut pour avertir la femme de Nolde qu’elle court un grave danger, mais elle refusera de le croire. On notera la prestation subtile et émouvante de Raimund Harmstorf, qui joue Nolde, alors qu’il avoue tout à sa femme, complètement à bout sur fond d’une musique aux airs électros. La dernière réplique de l’épisode, prononcée par la femme de Nolde est très métaphorique : « On est en train de faire un peu de rangement ». Anecdotes :
Date de diffusion originale : 29 juin 1979. Résumé : Wolfgang Horn est soupçonné du meurtre de son-ex femme avec qui il entretenait des rapports exécrables. Le seul témoin du crime, est Lena, la sœur de son ex-femme, qui est sourde et muette. Critique : Un épisode passionnant et au final, très émouvant soutenu par une performance survoltée de Rolf Becker, en ex-mari au comportement ambigu, qui jure ne pas avoir tué son ex-femme. Ce qui ne l’arrange vraiment pas, c’est que la veille du meurtre, il s’était pointé à l’école de sa fille et en est venue à frapper son ex-femme. Affirmant, qu’il lui avait donné rendez-vous à 15 heures sur les conseils de son avocat, il est venu et l’a découvert morte. Mais comment croire à cela ? Peu après, Lena écrit une lettre où elle affirme que son beau-frère n’est pas le meurtrier, mais pour Derrick, elle ment, car du fait de son handicap, elle a besoin de compagnie, et donc de lui. Et fait un portrait-robot qui ne lui ressemble pas. Mais Derrick reste sur ses certitudes. Une fois qu’Horn est relâché, il s’installe dans la maison de son ex-femme où réside Lena : et tous deux semblent vivre heureux, s’attachant et dépendant de l’autre. Un bonheur qui ne semble vraiment pas être sincère pour Derrick, décidément obstiné. Et même lorsqu’il arrête le meurtrier (qui n’est pas Horn, à ce titre, c’est très intéressant de constater que Derrick n’est pas un flic infaillible, lui arrivant de se tromper) : il pense que Lena et lui se connaissaient, suggérant qu’elle a fait tuer sa sœur car elle est amoureuse d’Horn. La dernière scène est magnifique montrant Horn et Lena se serrant l’un contre l’autre : début d’une belle histoire d’amour. Comme quoi, Reinecker pouvait être un romantique. Anecdotes :
8. UNE VISITE DE NEW-YORK Date de diffusion originale : 27 juillet 1979. Résumé : Un soir, Anna et son petit ami sont renversés volontairement pour une voiture. Le jeune homme meurt et elle s’en sort. Quelques heures plus tôt, elle avait reçu la visite d’un homme lui affirmant qu’elle avait héritée d’une grande fortune… Critique : Un épisode très original, qui a peut-être inspiré la série « Un cas pour deux » (démarrée deux ans plus tard), car il y a un personnage de détective privé, interprété par un Thomas Astan en grande forme, qui ne cesse de croiser Derrick et Klein. Cet épisode joue sur plusieurs tableaux : une course-poursuite de quelques minutes plutôt bien filmée et montée ; l’observation d’êtres humains s’imaginant avoir une petite fortune (la famille chez qui Anna est hébergée) ; une enquête palpitante où se croisent un avocat, un détective privé et un oncle new-yorkais. Le scénario se perd parfois avec les nombreuses pistes de l’enquête et l’ensemble, bien que futé, est quelque peu tiré par les cheveux. Le final est très bien, plein de suspense où Klein et Derrick sont persuadés, à raison, que la famille qui héberge Anna s’est faite payer pour la laisser se faire tuer. Et Klein et Anna feront croire qu’elle est absente afin de les observer. Partant finalement de chez eux, ils peuvent ainsi laisser venir l’assassin pour l’abattre. On apprécie la scène de bagarre finale, très violente où Klein s’en prend littéralement plein la gueule avant que Derrick n’intervienne : filmée caméra à l’épaule, et très bien découpée (nous voyons le visage d’Anna, terrifiée, en alternance). Outre Thomas Astan déjà cité, le casting est, comme souvent, très bien choisi. Anecdotes :
9. LE CONGRÈS DE BERLIN Date de diffusion originale : 24 août 1979. Résumé : Pendant un cambriolage dans un laboratoire de recherche, un gardien a été tué. Derrick fait le lien avec un crime ayant eu lieu à Berlin. Critique : Difficile de ne pas faire référence à la durée de cet épisode (voir dans la section « anecdotes »), qui pour tenir, met en scène un autre duo d’inspecteurs : Jaschke et Mierich – qui aurait pu, peut-être, servir à une série dérivée – enquêtant de leur côté, avant d’aider Derrick et Klein. Les personnages sont nombreux autant que leurs motivations, les rebondissements sont bien menés même si l’ensemble est par moments compliqué à suivre. Un cambriolage qui tourne au meurtre dans un laboratoire de recherche, Derrick fait le lien avec un certain Jurek, biochimiste qui cherchait à obtenir des travaux, que le docteur Meinrad, a rencontrée au congrès de Berlin. Peu après, Jurek est assassiné et son appartement est saccagé. Sa fille apprend aux inspecteurs que son père avait reçu la visite d’un vieil ami, visiblement très curieux, qu’elle identifie sur des photos : un certain docteur Maier-Ollendorf. En lui rendant visite, ils le voient embarquer en voiture avec le professeur Braun-Gorres, puis Klein suit Maier-Ollendorff, de leur côté, Derrick et Jaschke constatent que Braun-Gorres rend visite à la fille de Jurek qui lui informe qu’elle est en danger et l’emmène à Munich. Pour Derrick : cela ne fait aucun doute que Braun-Gorres est responsable de toute cette histoire. Outre l’enquête palpitante, qui s’achève par le portrait d’un homme arriviste, on apprécie la visite d’un Berlin, encore séparé par le mur, car c’est bien sûr de cela que l’épisode traite au fond : des relations est-ouest. Anecdotes :
10. LA 3E VICTIME Date de diffusion originale : 28 septembre 1979. Résumé : En vacances, Derrick rencontre un certain Albert Grosser, un homme mur et rondouillard fasciné par son métier, qui pense être en danger. Peu après, il est assassiné. Critique : Une introduction très originale, puisque fait rare nous voyons Derrick en vacances, se lier d’amitié avec un homme, qui lui présente sa petite amie, un peu plus jeune et bien plus jolie que lui : ils ont eu un coup de foudre. Lorsque celui-ci est assassiné, Derrick va annoncer la nouvelle à cette dernière, qui lui raconte leur histoire. Il revient alors à Munich et part à la rencontre de sa famille et découvre sa veuve en compagnie de son beau-frère (sa sœur étant décédée depuis un an) et finit par découvrir que Grosser dépensait beaucoup d’argent, alors qu’il avait un métier qui ne lui permettait pas d’en gagner beaucoup. Par ailleurs, sa petite laisse tomber ses études de médecin car son beau-frère lui offre un travail dans son entreprise. Lorsque Klein va la voir, il remarque qu’elle ne demande pas de nouvelles de l’enquête. Que cache son comportement, et celui, un peu trop généreux de son beau-frère ? La résolution sera terrifiante, redoutable, machiavélique et assez glauque… L’interprétation est, elle, très jolie : Lambert Hamel est naturel avec son personnage plein de bonhomie et Jutta Spiedel, qui joue sa petite amie, est vive, spontanée, belle. Anecdotes :
Date de diffusion originale : 26 octobre 1979. Résumé : Derrick et Klein sont confrontés au kidnapping d’un homme d’affaires. Les ravisseurs exigent une rançon d’un million de marks. Critique : Après quelques épisodes alambiqués, retour à une enquête beaucoup simple et maligne. Ce n’est pas l’intrigue en elle-même, centrée sur un kidnapping, qui compte, mais la façon dont elle est mise en scène. Car le spectateur est mis dans la confidence des protagonistes : au bout de six minutes d’épisode alors que le kidnapping vient d’avoir eu lieu : nous comprenons tout. Möbius et Sossner partenaires dans une affaire se retrouvent ruinés, suite à une mauvaise combine du premier, pour se refaire, il a une idée : faire cracher du pognon à son beau-père qui ne peut pas le sentir. Comment faire ? Et bien, il a une idée très précise, qu’il ne dit pas explicitement, car il manque le moment où il le dit à Sossner. Ce dernier, une fois que le kidnapping a eu lieu, va devoir jouer le jeu. Suivre toutes ses indications pour que leur plan fonctionne, qu’ils aient l’argent. A contre-coeur, le beau-père accepte de filer l’argent, mais Möbius est finalement retrouvé mort. Ce qui entraînera les soupçons de Derrick : la scène où ils font jeter une deuxième fois la mallette pour voir si Sossner a du mal à la porter et la jeter du pont, est extraordinaire, alors que celui-ci est à bout. L’enquête se centre sur des tous petits détails et le final, bien qu’assez prévisible nous dévoile une dernière pièce, complétant le puzzle formidablement construit et mis en scène. Côté interprétation, nous avons le plaisir de retrouver Peter Fricke, après l’épisode « Concerto » (saison 5, épisode 6), dans une prestation plus sobre, mais toujours avec un visage qui semble décomposé. Il est doublé, de nouveau, en version française par Guy Chapellier, ce qui lui va bien. Anecdotes :
12. L'ANGE DE LA MORT Date de diffusion originale : 23 novembre 1979. Résumé : Arthur Tobbe est victime d’une tentative de meurtre dans la rue, alors qu’il est en compagnie d’une jolie jeune femme. Cette dernière ne se manifeste que huit jours après, une fois qu’il est sorti de l’hôpital, et refuse de dire son nom. Que cache-t-elle ? Critique : Un épisode savoureux et drôle, aux dialogues inspirés, pleins d’ironie. Arthur Tobbe est un jeune homme, beau parleur, ne faisant rien de ses journées, si ce n’est errer dans son bar préféré. Il y croise une jeune femme qui l’observe. Elle accepte d’aller chez lui (il vit chez ses parents avec qui il ne s’entend vraiment pas) pour passer du bon temps, c’est alors qu’il se fait tirer dessus et qu’elle prend la fuite. Néanmoins, après sa sortie de l’hôpital, il la convainc de parler à la police. Et, à partir de là, ces deux-là, ne vont pas vraiment se quitter. Mais, bien qu’aveuglé par la beauté de la jeune femme prénommée Anita, Arthur n’est pas dupe : elle veut forcément quelque chose pour revenir vers lui, alors qu’elle ne semble pas éprouver d’attirance pour lui : elle le repousse tout en le charmant. Et qui plus est, il se rappelle qu’au moment de l’agression, elle regardait dans une direction précise : il comprend désormais qu’elle cherche à le faire tuer. Mais pourquoi ? Et ce n’est pas en s’emportant (utilisant la force physique) après elle qu’il n’obtiendra de réponses. Parallèlement, Derrick et Klein creusent sur elle, mannequin, où il croise Martin, l’un de ses amis. Ils le suivent jusqu’à une clinique où la sœur d’Anita est soignée pour une overdose de drogue, comprenant alors qu’Arthur y est pour quelque chose… Soutenue par une belle musique romantique de Frank Duval (« Todesengel ») cet épisode s’oriente alors vers une charge contre la drogue et trouve le moyen, de se terminer en histoire d’amour ! Vraiment « L’ange de la mort » est l’un des épisodes les plus originaux de la série. Anecdotes :
Date de diffusion originale : 21 décembre 1979. Résumé : Une femme riche est victime d’une tentative de meurtre. Son agresseur qui culpabilise énormément se lie d’amitié avec elle… Critique : Un des plus beaux et tragiques épisodes de la série. Comme souvent, le scénario se centre sur deux intrigues simultanées, à savoir l’enquête policière qui m’a fait penser à « La mystérieuse affaire de Styles » d’Hercule Poirot (une dame très riche, marié par un époux plus jeune rejeté par sa famille) et le portrait d’un être humain. Ici, c’est Jochen Karo, clodo, alcoolique notoire, qui vit dans un appartement vétuste. Son allure : visage marqué, cheveux en bataille, vêtements crasseux effraie les gens (voir la scène où il tente de chourer un petit poste de radio et se fait tabasser). Depuis peu, il s’est fait un ami qui lui procure de l’argent et un flingue. Nous revoyons peu après, son ami, marié à Agnes, une dame très riche : nous comprenons alors ce qui va se passer. Karo s’exécute pourtant et lui tire dessus. Mais il regrette aussitôt son geste : il n’est pas un monstre, il éprouve des sentiments humains, il va se mettre tellement à culpabiliser qu’il cesse de s’enivrer, se rase, s’habille correctement et va rendre visite à Agnès à l’hôpital. Qui est heureuse, d’avoir de la compagnie. Le Karo que nous découvrons dès lors : cultivé, sensible et prévenant n’a plus rien à voir avec celui qui nous était présenté vingt-cinq minutes plus tôt. Un nouvel homme. (Même ses copains du bar s’étonnent qu’il n’avale plus la moindre goutte d’alcool !). Sa relation, d’une tendresse infinie, avec Agnès, est vraiment belle. Leurs longues scènes à l’hôpital où ils discutent notamment de littérature, sont écrites et interprétées avec justesse. De son côté, Derrick et Klein, que ne voyons assez peu de l’épisode, centrent leurs soupçons sur son mari, mais piétinent. Évidemment Derrick finira par découvrir la vérité et se montrera très sec envers Karo. Il finira en prison, ce qui est vraiment injuste, car certes, il a accepté de tuer quelqu’un pour cinq cents marks, mais il n’a pas réussi, car il n’a pas voulu réussir, car, comme je l’ai déjà écrit plus haut, il n’est pas comme ça. C’est un être écorché vif, perdu, dont ces quelques jours auprès d’Agnès auront été comme une bulle de bonheur, de Vie. Pour lui et pour elle. Quasiment tout l’épisode se tient sur la performance hallucinante et bouleversante de Günther Maria Halmer. Joana Maria Gorvin, qui joue Agnès, est également formidable. Anecdotes :
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