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Maigret tend un piègeUn témoin dans la ville

Saga Lino Ventura

Le Gorille vous salue bien (1958)


1. LE GORILLE VOUS SALUE BIEN

classe 4

Résumé :

Géo Paquet surnommé « Le Gorille » est de retour en France, mais ses amis tombent morts les uns après les autres autour de lui. L'information remonte jusqu'aux services secrets français, qui sont sur les dents. En effet, tous les plans de la fusée top secrète BK-7, sont photographiés au fur et à mesure de son élaboration et les services secrets n'arrivent pas à savoir où ils vont.

Le Gorille est un agent des services secrets sous couverture qui se fait passer pour un truand, un trafiquant de devises, et qui grâce à Paca, un ami et ancien collègue qui lui révèle le chef de l'organisation qui volent les plans du BK-7, et permet ainsi au Gorille de remonter jusqu'à un certain William Veslot. Mais ce dernier a des doutes sur l'identité de Paquet et le capture et le torture pour le faire parler. Mais le Gorille est sauvé de justesse et réussi grâce à un homme de Veslot à remonter toute la filière et à la faire liquider. Le Gorille a une fois de plus réussi sa mission.

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Critique :

Vu il y a de nombreuses années également ce film, mais il ne faut pas s'y tromper, c'est un classique à voir absolument au même titre que Les Tontons Flingueurs par exemple. Réalisé par Bernard Borderie (Merveilleuse Angélique, Le Caïd, Rocambole) avec l'aide de Jacques Rouffio, la mise en scène est très efficace pour l'époque, et l'action démarre au quart de tour rapidement.

Coproduction franco-italienne comme beaucoup d'autres à cette époque, le film est entièrement en Noir & Blanc, celui-ci aussi, l'ambiance est tout simplement extraordinaire du début à la fin du film, qui est je le répète vraiment très rythmé. Premier vrai premier rôle pour Lino Ventura dans le rôle de Géo Paquet dit Le Gorille, l'acteur est tout simplement impressionnant et commence déjà à démontrer la mesure de son interprétation que l'on lui connaîtra plus tard dans les films qui suivront. Il a un charisme et une présence indéniables à l'écran. 

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Il est entouré par les grandes vedettes françaises de l'époque, à savoir : Charles Vanel (Cadavres Exquis, Rififi à Tokyo, Symphonie pour un Massacre) dans le rôle de son supérieur, Pierre Dux (Z, Trois Hommes à Abattre, Plein Sud) qui incarne le haut dignitaire de l'ONU trompant dans l'espionnage, René Lefèvre (Le Corps de Mon Ennemi, La Garçonne, Liberté Surveillé) en rôle de l'inspecteur de la DST, mais aussi Jean-Roger Caussimon qui jouait le célèbre Lord MacRashley dans Fantômas Contre Scotland Yard, Henri Crémieux dans le rôle de Pallos, Robert Manuel, Robert Berri... et nous avons même Jean-Pierre Mocky tout jeune qui interprète le voyou Cébu qui veut cramer le visage du Gorille. Dans les rôles féminins, nous trouvons Bella Darvi (L'égyptien, Rafles sur la Ville, Le Pain des Jules) et la très jolie Marie Sabouret (Les Trois Mousquetaires, La Belle Otero, Trois Jours à Vivre) dans le rôle de la femme du Gorille.

Au départ le film laisse planer le doute sur le rôle de Ventura : voyou qui vient de sortir de 2 ans de prison à Melun, et qui est un trafiquant de devises. Il faut un peu de temps pour mettre l'histoire en place, mais heureusement, ça castagne assez rapidement dès les premières minutes du film. Au fil des minutes, on comprend alors que Ventura est un agent secret, le meilleur dans sa profession, et qu'il tente de démanteler un réseau d'espionnage qui vole les plans d'une nouvelle fusée au fur et à mesure que celle-ci est construite. 

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Avec l'aide de son supérieur ils attisent alors les espions avec des secrets atomiques, et ceux-ci se méfiant veulent éliminer le Gorille. Mais celui-ci ayant du répondant, retourne la situation et réussi au final à faire liquider toute la filière et ainsi en même temps se sortir du pétrin. Les parties de baston sont tout simplement succulentes, même si on voit parfois que Ventura manie des mannequins, mais il y a également quelques scènes difficiles comme lorsque Ventura se fait passer à tabac. On ne s'ennuie pas pendant les 1H40 du film, et il n'y a pratiquement pas de temps mort !

La musique de Jean Leccia (Délit de Fuite, La Nuit des Traqués, Les Saintes Chéries) est assez agréable dans l'ensemble, très jazzy, et rythmant bien les scènes à l'écran.

Le film marchera plutôt pas mal et réalisera le score d'un peu plus de 2.8 millions d'entrées. Premier vrai succès en solitaire pour Lino Ventura, sa carrière était désormais lancée, avec le succès que l'on lui connaît. Le film est disponible en DVD, et se révèle indispensable pour tous les fans de Lino Ventura, ne serait-ce que pour la réplique de fin où il dit le titre du film : « Le Gorille Vous Salue Bien ! ». C'est à voir absolument.

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Anecdotes :

  • Le Gorille est en fait une trilogie en film, mais Lino Ventura qui ne voulait pas se laisser enfermer dans un rôle stéréotypé, cédera sa place pour les deux films suivants à Roger Hanin.

  • L'auteur des romans du Gorille, Dominique Ponchardier qui écrivait sous le pseudonyme d'Antoine Dominique, est l'inventeur du mot « Barbouze » et qui en était un lui-même.

Séquences cultes :

Arrête-toi, bon Dieu !

200 livres, hiver comme été.

Je vous préviens, je suis lourd à transporter.

Nous, on pêche à la grenade.

Gueule pas comme ça, ça va s'entendre.

Le Gorille vous salue bien

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Touchez pas au grisbiMaigret tend un piège

Saga Lino Ventura

Maigret tend un piège (1958)


1. MAIGRET TEND UN PIÈGE

classe 4

Résumé :

Un nouveau meurtre d'une femme seule est perpétré rue des rosiers à Paris. C'est le 4e meurtre, et l'assassin a même eu l'audace de faire prévenir le commissaire Maigret. Ce dernier fait alors arrêter un faux suspect, et met dans les rues un tas d'auxiliaires féminins de la police. Lors de la reconstitution du dernier meurtre, une auxiliaire est agressée par l'assassin, mais celui-ci parvient encore à s'échapper. Mais l'inspecteur Lagrume suit une jeune femme, et Maigret débarque peu après chez les Maurin, propriétaire de la boucherie où l'assassin a disparu.

Alors qu'il arrête Marcel Maurin et croit tenir le coupable, Maigret à la désagréable surprise de se voir apprendre qu'un nouveau meurtre a eu lieu pendant l'interrogatoire de Maurin. Maigret se doute d'un piège, et alors qu'ils reconduisent Maurin chez lui, Maigret interroge sa mère et sa femme et c'est cette dernière qui a tué pour le protéger. Maigret a juste le temps de rattraper Maurin avant qu'il ne commette un autre crime.

Critique :

Alors je l'avais vu il y a très longtemps et je n'en avais aucun souvenir de ce Maigret avec Jean Gabin dans le rôle du fameux commissaire bien connu. Réalisé par Jean Delannoy (Le Bossu, Le Rendez-Vous, L'été Indien) il en réalisera un second : Maigret et l'Affaire Saint-Fiacre toujours avec Jean Gabin en vedette.

Lino Ventura a encore ici un petit rôle, celui de l'inspecteur Torrence, et ne fait que quelques courtes apparitions tout au long du film, mais ce film est encore une étape importante dans la carrière de l'acteur. En effet, remarqué par toute la profession après son rôle dans Touchez Pas Au Grisbi et devenu de suite très ami avec Jean Gabin, il tournera encore trois autres films après ce Maigret avec des rôles plus ou moins importants avant d'être totalement révélé peu de temps après ce Maigret dans Le Gorille Vous Salue Bien. Avant d'être complètement starisé avec Classes Tous Risques en 1960 (que vous pouvez retrouver dans la Saga Jean-Paul Belmondo disponible sur notre site).

Alors tout d'abord la réalisation est vraiment très efficace d'un bout à l'autre du film, il y a parfois des moments assez inquiétants : comme lorsque par exemple la scène où Maigret entre inspecter la boucherie où l'assassin a disparu. Elle est angoissante à souhait : ça marche ! Après, par contre, il y a parfois certaines scènes au commissariat, où l'on se croirait dans la série Les 5 dernières Minutes, mais les extérieurs compensent ces parties tournées en studio et cela fait un peu carte postale de revoir le vieux Paris des années 60, d'autant qu'une fois de plus, le film est entièrement en Noir & Blanc, ce qui nous offre à nouveau de superbes scènes d'une belle noirceur qui servent avantageusement le film. 

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Gabin fait un commissaire un peu détendu et son jeu d'acteur est dans ce style pour ce film, il faut dire que Delannoy a été aidé par Michel Audiard pour l'adaptation et évidemment pour les dialogues et ça se sent et s'entend immédiatement. Néanmoins Gabin fait le travail du début à la fin si l'on puis dire, et au final se révèle être un plutôt bon Maigret, parfois assez énergique. Certains auront certainement un autre avis, mais malheureusement, pour moi Maigret est comme Sherlock Holmes : je suis certes fan de la licence, mais pas un fan assez assidu pour avoir suivi toutes ses aventures (notamment celles avec Jean Richard ou encore Bruno Cremer).

On retrouve aux côtés de Gabin et Ventura, Jean Desailly (Songe d'une Nuit d'été, La Fayette, L'Héritier) qui interprète le rôle de Marcel Maurin, le tueur, ainsi que Olivier Hussenot (La Vendetta, Les Durs à Cuire, Le Chien Fou) dans le rôle de l'inspecteur Lagrume et qui était un immense acteur de théâtre. Pour les rôles féminins, nous retrouvons la très jeune et très jolie Annie Girardot (Tendre Poulet, La Zizanie, On a volé La Cuisse de Jupiter), qui elle aussi avait une grande formation théâtrale. Et qui joue le rôle de la femme de Maurin, pour le rôle de sa mère à Marcel Maurin nous retrouvons l'excellente Lucienne Bogaert (Le Crime ne Paie Pas, Le Soleil des Voyous, Le Huitième Jour) et qui nous livre une prestation digne de Psychose : la scène lorsqu'elle perd les pédales pendant son interrogatoire par Maigret avec la femme de son fils est exceptionnelle. Grande actrice de théâtre, elle aussi, ceci explique cela. 

Le film quoique s'étendant sur 2 heures ne traîne pas trop en longueur et l'intrigue est vraiment bien ficelée. On ne s'ennuie pas et on est rapidement pris par l'enquête ce qui est pas mal du tout. En bref, en sortant de ce film, vous aurez passé un bon moment et c'est pour moi le but de chaque film : il remplit donc son office. La musique de Paul Misraki (Et Dieu... Créa La Femme, Dossier Secret, Les Mains Sales) est en bonne adéquation avec l'image, seule la chanson peut parfois être un peu agaçante.

Le film marchera bien en France et fera venir un peu plus de 3 millions de spectateurs dans les salles. Il est disponible en DVD. Pas indispensable dans sa vidéothèque de Ventura, mais à voir si vous aimez le héros de Simenon.

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Anecdotes :

  • Pour ceux qui ont l'œil, au début du film, l'agent de police qui joue aux dames avec celui qui répond au téléphone n'est autre que Bruno Cremer, qui des années plus tard prendra à son tour le rôle du commissaire Maigret. 

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  • Lorsque Maigret va dans la chambre du gigolo que Annie Girardot a dragué la veille, on voit son amie regarder par la porte, or elle apparaît les seins nus : alors que nous sommes en 1958.

Séquences cultes :

Pas besoin d'écriteau.

Vous ne savez plus comment vous vous appelez ?

Vous voyez le résultat.

Je vais même te le dire avec des fleurs.

Il est même pas capable d'être un mari.

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Touchez pas au grisbiMaigret tend un piège

Saga Lino Ventura

Razzia sur la chnouf (1955)


1. RAZZIA SUR LA CHNOUF

classe 4

Résumé :

Henri Ferré dit « le Nantais » revient en France, la police est sur les dents. Il est chargé par son organisation, dirigée par Liski, de remettre sur les rails leur réseau de drogue en France qui fait preuve d'un laisser-aller. Il est aidé pour cela par deux porte-flingues, dont l'un se fait nommer « le Catalan ». Mais alors qu'ils commencent, la police met tout en œuvre pour mettre fin aux agissements de leurs activités.

Les choses tournent mal, et le Catalan avec son comparse débarquent chez Henri et le somment de l'emmener chez Paul Liski le chef du réseau qui donne les ordres à Henri. Liski leur indique une planque, dans laquelle les trois hommes se rendent. Mais peu après, la police débarque elle aussi, en fait Henri Ferré est un policier infiltré et tout le réseau est arrêté.

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Critique :

Même si l'histoire n'a rien à voir avec Touchez pas au Grisbi, Razzia sur la Chnouf y ressemble beaucoup à commencer par la distribution. Réalisé par Henri Decoin (Le Masque de Fer, Le Feu aux Poudres, Maléfices) en 1954, le film sortira pour la première fois un an plus tard en 1955. Entièrement en Noir & Blanc celui-ci aussi, c'est encore une co-production franco-italienne.

On retrouve donc à nouveau Jean Gabin en vedette, Lino Ventura faisant alors ici sa seconde apparition à l'écran. Son rôle est un peu plus important que dans Touchez pas au Grisbi, mais à nouveau il tient le rôle d'un truand. On retrouve autour les autres acteurs qui étaient également dans Touchez pas au Grisbi : Paul Frankeur, Michel Jourdan...

Pour les rôles principaux féminins, nous avons la très jolie Magali Noël (OSS 117 N'est pas Mort, Le Tombeur, Diesel) dans le rôle de Lisette la caissière du bistrot qui tombe amoureuse de son patron. Et avec laquelle vous aurez une petite scène de déshabillé pour le plus grand plaisir des yeux à mon avis. Nous retrouvons également Lila Kedrova (Zorba Le Grec, Le Locataire, Le Dernier Testament) dans le rôle de Léa, une camée qui montre de façon admirable dans ce film, tout le côté pathétique de l'être humain. Sa prestation est très crédible et très poignante. 

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Pour ceux que ça gênerait de voir que le film est encore en Noir & Blanc, j'ai toujours pensé et l'ai déjà dit que celui-ci donnait souvent de plus belles images que la couleur, ce film le prouve une fois de plus. Nous avons le droit à des scènes avec de la pénombre, et du noir de toute beauté.

Malheureusement, je trouve que l'histoire s'enlise un peu vite, et que l'on tourne rapidement en rond : Henri Ferré fait le tour du réseau après son retour des USA, et cette scène est récurrente. On comprend le pourquoi du comment à la fin du film, mais cela le fait un peu traîner en longueur. Le jeu de Ventura commence à prendre de l'ampleur et sa présence remplie bien l'écran, il tient largement la vedette à Gabin, et une fois de plus n'est pas écrasé par celui-ci. On aurait même tendance à penser, parfois, que c'est l'inverse. 

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Néanmoins, je suis totalement du côté de la police et c'est dommage que Ventura soit dans le clan des méchants. Mais c'est un soulagement que Gabin soit en fait un inspecteur. Le film se termine bien pour la police et c'est rassurant pour le téléspectateur. Il montre le milieu pas très reluisant de la drogue et ce n'est vraiment pas beau à voir. À noter d'ailleurs, qu'au début de celui-ci, il est expliqué que les auteurs ont voulu rendre l'histoire le plus crédible possible pour que les gens qui aient à faire avec la drogue voit le milieu sans pitié que cela est. Malheureusement, lorsque l'on voit la situation d'aujourd'hui, les gens n'ont visiblement pas eu les neurones nécessaires pour réfléchir à la question.

La réalisation est somme toute classique et il y a quelques moments d'action, rien de spectaculaire mais tout de même. Bref, il se laisse encore regarder de nos jours, ce type de film dégageant toujours cette ambiance particulière si propre à eux. La musique signée de Marc Lanjean (La Peau de L'Ours) ne laissera pas un souvenir impérissable.

Le film, avec ses plus de 2.9 millions d'entrées, marchera plutôt bien. Je ne conseillerai pas aux fans de Ventura de l'avoir dans leur vidéothèque, mais d'y jeter quand même un œil pour se faire leur propre idée.

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Anecdotes :

  • Auguste le Breton, l'auteur du livre depuis lequel le film est tiré, fait une petite apparition dans le film en directeur du tripot. 

Séquences cultes :

Mets là en veilleuse, on pourrait t'entendre

Alors, heureux d'être parisien ?

Et merde !

T'es bien gentille, mais t'es hors de forme

Je suis pas le fakir birman moi !

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