Saison 6
1. HAUTE TRAHISON Scénario : Shane Brennan Réalisation : Tony Wharmby Résumé : L’enquête sur la mort d’un contremaître amène Gibbs à trouver un lien troublant avec la décision du directeur Vance de démanteler son équipe. Critique : Conclusion de la saison précédente, cet épisode réussit le lancement de la nouvelle. Le générique a rassuré les fans : ce sont les mêmes acteurs donc leur « départ » est provisoire et d’ailleurs Sean Murray tient un rôle aussi important que précédemment voire plus puisque McGee est le principal pourvoyeur d’information. Ziva et Tony ont une présence plus réduite mais chaque scène (trois pour elle, une pour lui) sont déterminantes. Au passage, on découvre Eli David, père de Ziva, auquel Michael Nouri apporte une grande présence et beaucoup de complexité psychologique. L’intérêt de l’épisode n’est pas de voir le début d’une nouvelle équipe (au fonctionnement compliqué mais perfectible) mais de voir se démêler l’écheveau d’une combinaison voulue par Léon Vance pour débusquer un traître. La tension arrive donc très vite dans l’intrigue et l’atmosphère s’en voit alourdie progressivement. Même l’interrogatoire de Palmer, qui se décompose instantanément mais demeure lucide (preuve de sa maturité acquise), s’il fait un peu sourire, n’est pas une saynète comique mais donne à Brian Dietzen l’occasion de montrer sa montée en puissance. L’épisode aurait pu trouver une conclusion simple mais Shane Brennan sait bien qu’il faut marquer les esprits quand on débute une saison. Les deux dernières scènes font en quelques instants alterner le chaud et le froid. Anecdotes :
2. AGENT EMBARQUÉ Scénario : Dan E. Fesman et David J. North Réalisation : Thomas J. Wright Résumé : Un marin disparaît à bord du porte-avion où DiNozzo est embarqué. En voulant prévenir la femme du marin, McGee et Ziva découvre qu’elle a été assassinée ! Critique : Après un premier épisode où son rôle était mineur, voici Michael Weatherly en premier rôle ! En fait, la vraie motivation de cet épisode est de remettre l’équipe de Gibbs en ordre de marche. C’est pourquoi le suspens autour du remplacement de DiNozzo au sein de ladite équipe ne prend pas. Symptomatique est l’attitude de McGee qui doit « réapprendre » à redevenir flic après des mois de congélation au service cybernétique. Si DiNozzo manque à tout le monde, chacun réagit différemment et c’est amusant de voir les réactions des personnages. A noter que les scénaristes introduisent nuitamment un élément perturbateur lorsque DiNozzo affirme à Ziva qu’elle a ce qu’elle voulait (revenir à Washington) et que l’Israélienne ne lui donne pas la réponse attendue. Anecdotes :
3. EN TOUTE CONFIANCE Scénario : George Schenck et Frank Cardea Réalisation : Dennis Smith Résumé : Le NCIS enquête sur la mort d’une capitaine de corvette. Gibbs est contacté par un vieil ami qui avoue une liaison avec la victime. Critique : Un épisode fort intéressant qui met au centre de son scénario la notion de confiance : Gibbs et le sénateur Patrick Kiley sont de vieux amis qui se font naturellement confiance quant Gibbs et Vance sont des collègues récents qui ont une relation à construire. L’équipe fait confiance à son chef quand bien même elle s’interroge sur certains faits. Enfin, l’intrigue secondaire autour du vol du moelleux au chocolat d’Abby interroge sur le mode drolatique la confiance à l’intérieur de l’équipe. Les scénaristes George Schenck et Frank Cardea connaissent leur série comme s’ils la produisaient depuis l’origine. Sur cette base, ils construisent une enquête policière des plus sérieuses avec toutes les analyses réglementaires, les interrogatoires qu’il faut ; ils ajoutent le corbeau et le lobbyiste répugnant et le gâteau est prêt à être dégusté. Il n’y manque plus que la touche des chefs : les relations personnelles entre les personnages. Ce sont elles qui feront vraiment avancer l’enquête et aboutiront à l’arrestation qui convient. Anecdotes :
Scénario : Jesse Stern Réalisation : Tony Wharmby Résumé : Une agression violente contre deux Marines amène Gibbs et son équipe à devoir enquêter à Stillwater, Pennsylvanie ; qui n’est autre que la ville natale de Gibbs où il retrouve son père. Critique : Il est des épisodes où la forme permet de parler d’un fond très différent de ce à quoi on s’attendrait. Ici, la forme policière sert de prétexte à parler de famille. Celle des autres mais la sienne surtout ; et la famille explique beaucoup de choses. Si l’on entend parler de Jackson Gibbs qu’aujourd’hui, c’est que le père et le fils n’entretenaient pas les meilleurs rapports du monde mais ce que cela aurait pu avoir de factice et de cliché est dépassé par l’interprétation délicate de Ralph Waite devant qui Mark Harmon se fait discret. Le sourire bonhomme dissimule une volonté de fer et les deux acteurs rendent tout à fait crédible le lien de parenté. On s’amuse de voir le vieux Gibbs s’immiscer dans l’enquête de son fils mais ce n’est jamais sollicité et toujours fructueux. Les différences de « méthode » envers les autres révèlent beaucoup sur les caractères mais Jesse Stern évite le piège de la dichotomie facile. La part d’humour est importante ; on rit de voir toute l’équipe de Gibbs dévorer Jackson des yeux comme s’ils avaient découvert les sources du Nil ! Les piques entre le père et le fils servent aussi à dire les choses autrement et, surtout, on découvre d’où viennent les fameuses « règles ». Anecdotes :
5. PROTÉGER ET HONORER
6. PRIMITUS VICTOR Scénario : Steven D. Binder Réalisation : Arvin Brown Résumé : Une douche de sang dans une base de Marines amène Gibbs à devoir entrer dans le jeu d’un assassin qui joue aux films d’horreur. Critique : Un épisode mineur dans la série mais à l’atmosphère travaillée et le défi du tueur au héros est un classique toujours appréciable. L’entrée en matière signe la référence au genre horrifique et à Psychose en particulier puis ce sont des vidéos qui servent de petits cailloux. On est à l’orée des réseaux sociaux que déjà des psychopathes s’en emparent. Des horreurs, du sexe et des chats ; voilà à quoi se résume Internet ! Si le genre horrifique fournit l’ambiance, les fondamentaux de la série sont respectées. L’interrogatoire de Rose amuse par la séduction maladroite mais touchante de la jeune femme envers Gibbs quand celui de Sam effraye par sa dureté et son final atroce. L’humour est donc manié au plumeau, juste pour alléger le scénario comme la menace de Ziva envers McGee qui n’a pas détruit les fameuses photos compromettantes, qu’on voit ainsi pour la seconde fois ! Anecdotes :
7. QUESTION D'INSTINCT Scénario : Alfonso H. Moreno Réalisation : Terrence O’Hara Résumé : Un cambriolage dans une banque à Quantico amène l’équipe de Gibbs, renforcée temporairement par l’agent Wilson, dans une toute autre direction. Critique : Confiance est un mot dangereux, ambigu mais souvent employé. Un employé apparemment sans tâche depuis trente ans, abattu sans raison. Des témoins qui divergent grandement dans leurs récits. Mais surtout un agent fédéral qui doute de son instinct. C’est le vrai fond de cet épisode que d’interroger le « flair » de Gibbs ; Vance est aussi à la manœuvre et c’est pourquoi il affecte l’agent Wilson, un stagiaire, à l’équipe de ce dernier. Gibbs s’est trompé lourdement et doute désormais. Mais le portrait que fait de lui Ducky est très juste et grandement réconfortant. C’est aussi un acte d’autorité du nouveau directeur et Vance s’impose face à son subordonné. On peut se demander si Shepard aurait eu le cran de tenter ce coup. Quelque part, le titre français est plus pertinent que le titre original. La part d’humour est illustrée notamment par la méthode de classement de ses pensées par Abby et par l’interrogatoire des plus original fait par DiNozzo. Deux valeurs sûres dans ce domaine ! Anecdotes :
Scénario : Jesse Stern Réalisation : James Whitmore Jr Résumé : L’équipe de Gibbs se fait prendre alors qu’elle effectuait un test de sécurité sur le bâtiment abritant le programme Domino. C’était en fait un piège pour qu’un traître dérobe le programme. Critique : L’épisode fait suite au tout premier de la saison mais sa construction complexe en fait davantage qu’une suite. La construction scénaristique découpe l’épisode en deux. Dans la première partie, on assiste à la tentative d’effraction (toujours amusant de voir les héros jouer les méchants) puis des retours en arrière nous expliquent le piège. Piège à double détente puisque toute l’équipe du NCIS n’était pas au courant ! Ce qui vaut une scène de soufflante et de vidage de sac certainement cathartique mais qui donne surtout la dimension humaine des personnages. Personne ne peut admettre de bon gré avoir été manipulé. La seconde partie, plus linéaire, se consacre à débusquer la taupe dont l’identité est déjà connue. Si le final de la première partie avec l’arrivée du secrétaire d’État à la Navy (toute première fois que le supérieur de l’équipe apparaît physiquement) est un peu verbeux et se laisse aller à disserter sur le théâtre russe, James Whitmore Jr ne laisse jamais retomber le rythme et multiplie les angles de prises de vue. C’est extrêmement dynamique. Peu d’humour dans cette histoire très sérieuse mais Pauley Perrette assure la part de sourires et l’histoire de la porte du labo est un gag récurrent bien senti. Anecdotes :
Scénario : Reed Steiner et Christopher J. Waild Réalisation : Dennis Smith Résumé : Pour sauver la fille de l’agent Lee, le NCIS se confronte à un redoutable maître-chanteur. Critique : Un épisode tendu et nerveux, sans temps morts malgré peu d’action. La confiance ou l’absence de confiance sont le moteur des actes et des mots des personnages. Michelle Lee (Liza Lapira n’aura jamais aussi bien joué que pour son ultime apparition) est confrontée au malaise de McGee, à l’absence momentanée de gentillesse d’Abby mais surtout à l’hostilité agressive de DiNozzo. Seule Ziva fera montre d’un brin de compassion. Avec Lee, rien n’est simple : sa trahison, pour avérée qu’elle soit, a pour justification l’amour et ce n’est pas anodin qu’elle ose la comparaison entre sa situation et celle qu’a connu McGee avec sa sœur. La création du méchant de l’épisode a été bien pensée et son portrait psychologique par Ducky fait froid dans le dos. Pendant un temps, on se demande même s’il y a un troisième homme. Pour le savoir, Gibbs va tenter un coup osé sous le nez de Vance. Lequel prend un peu plus ses marques : son passage au labo d’Abby nous vaut la seule scène drolatique de l’épisode. Une chose est sûre : Rocky Carroll incarne bien mieux l’autorité que n’a su le faire Lauren Holly trois saisons durant. Le final n’est exempt ni de tristesse ni d’émotion mais aussi de dignité. Anecdotes :
Scénario : Steven Kriozere Réalisation : Thomas J. Wright Résumé : Le NCIS enquête sur la mort du matelot Collins qui occupait ses loisirs en pratiquant le combat libre. Critique : Donner un titre à un épisode est un exercice délicat. Il ne faut pas trop en dire mais aussi susciter l’envie. Le titre original est purement factuel quand le titre français plonge déjà le spectateur dans un univers mental. Tous deux partagent néanmoins un point commun : ils ne disent pas tout, loin de là. Le mérite de Steven Kriozere (qui n’écrivit que trois scenarii pour la série, dommage car ils sont bons) est de parvenir à sortir de sa situation initiale (les combats sans règles) pour arriver ailleurs (un chantage) sans ajout inutile mais, quelque part, en prolongeant les lignes de départ. La notion de « jeu » est très présente que ce soit au sens propre (le combat) ou figuré (les agents ont quelques réactions enfantines). Le scénariste parvient aussi à distiller quelques pastilles d’humour dans un récit qui aurait pu être très noir et se trouve ainsi astucieusement rééquilibré. Ainsi quand Ziva reproche à Tony et McGee de se comporter « comme des enfants », Tony demande en quoi c’est mal ! Abby et McGee se livrent aussi au jeu de « Qui pourrait battre Gibbs ? » et énumèrent toute une suite d’adversaire improbables allant de Batman à Godzilla ! Mais qui peut battre Gibbs sinon Gibbs ? Anecdotes :
11. LE FANTOME DE NOËL Scénario : George Schenck et Frank Cardea Réalisation : Tony Wharmby Résumé : Sur les lieux d’un crime, la police a retrouvé les empreintes d’un Marine mort depuis 17 ans ! Critique : L’épisode de Noël est une tradition des séries anglo-saxonnes, probablement un héritage des contes de Charles Dickens et on a d’ailleurs l’impression que nos auteurs ont lu le maître anglais pour concocter leur scénario. Le contexte est très dickensien avec le passé pathétique du mort (qui ne l’est pas), une ex-épouse qui a fait son deuil (discours très noble de Kay Lenz), une fille qui n’a pas fait le sien, le refus du revenant de revenir justement (une des scènes les plus fortes avec ce mélange de colère et de peur très bien exprimé par Peter Coyote et la gifle que cela inflige à Abby) et on y ajoute quelques éléments culturels de la série comme la police trop pressée (et son lieutenant à l’allure de mannequin que les auteurs se plaisent à égratigner), l’agent de sécurité lourdingue, la propre enquête de l’agence fédérale de sa propre initiative parce que, sinon, la vérité n’aurait jamais éclaté et on obtient un miracle de Noël. Schenck et Cardea sont trop bons pour se résumer à cela. En s’appuyant à nouveau sur les personnages, ils apportent une plus grande profondeur au récit. Abby n’est ainsi pas seulement lou ravi de la crèche. L’inspecteur Kemp n’est pas un incapable. Carla Gallo montre également ses talents, bien loin de la scientifique naïve et maladroite de Bones ou de l’actrice porno de Californication. En quelques scènes, elle construit un personnage attachant, au discours émouvant sans pathos excessif. Mais c’est Peter Coyote qui est magistral. Son Ned Quinn est revenu de l’enfer mais sans misérabilisme. Il porte au contraire un regard aigu et lucide sur son passé et c’est pour cela qu’il refuse de revoir sa fille et non par égoïsme. La modestie, l’intégrité du personnage sont parfaitement rendus visibles. Bien amené, le final est donc tout à fait crédible. Anecdotes :
Scénario : Alfonso H. Moreno Réalisation : Leslie Libman Résumé : Venu interroger une prisonnière, McGee se retrouve au milieu d’une mutinerie suite à l’assassinat d’un gardien. Critique : Les milieux clos sont propices à faire sortir de bonnes idées et cet épisode le prouve amplement, notamment en donnant le rôle-clé à Sean Murray. Les premières minutes sont quasiment un McGuffin car leur seule utilité est de faire envoyer McGee dans une prison pour femmes récupérer la déposition d’une prisonnière. On n’en reparlera qu’à la toute fin, histoire de ne pas laisser une affaire en plan. Sean Murray montre ici qu’il a nettement progressé depuis sa première apparition et il fait progresser Timothy McGee également. L’agent empesé, naïf et maladroit de la saison 1 a fait place à un agent fédéral expérimenté désormais mentalement solidement charpenté avec un grand sang-froid mais aussi une explosivité qui le rend crédible. McGee n’a pas renoncé à sa part naïve qui lui donne sa bonté mais il est maintenant plus méfiant et aussi plus à même de savoir si on lui ment. A plusieurs reprises, il est en danger, y compris physiquement mais il parvient à restaurer son équilibre, à reprendre le contrôle de la situation, à faire montre d’autorité. Il faut quand même voir qu’il parvient à se faire nommer négociateur par les révoltées ! En somme, McGee a raffermi son caractère sans se renier et ses collègues montrent leur admiration. Un épisode majeur dans le parcours de ce personnage attachant. Anecdotes :
13. LE PORTEUR DE MORT Scénario : Jesse Stern Réalisation : James Whitmore Jr Résumé : Ducky est poignardé sur une scène de crime par une femme qui l’accuse de crimes de guerre. Critique : Jolie entrée en matière que celle-ci : alors qu’une affaire « simple » se profilait, le crime initial ne sert en réalité que de premier étage pour la fusée de la véritable affaire : la mise en accusation du docteur Donald Mallard ; la mise en cause de sa probité et de son intégrité. Loin d’être un exercice de style (les héros sont rarement en même temps des salauds), le scénario ose questionner une figure présente depuis le tout premier épisode et à laquelle le spectateur s’est habitué sans vraiment en savoir beaucoup, ni même un peu sur Ducky. La question que pose Palmer (qui monte en compétence, la série n’oublie pas ses personnages secondaires) à Jordan Hampton : « Quel genre d’homme est-il ? » est celle que le public se pose. La figure de Ducky est habituelle, rassurante mais sa prodigieuse érudition ne masque-t-elle pas en réalité des blessures intimes ? N’est-ce pas une marque de pudeur ? A travers cet épisode, c’est tout à la fois à un cours d’histoire urbaine de Washington et à un cours d’histoire sur l’Afghanistan contemporain que le spectateur est convié. L’efficacité du scénario est – hélas – de résonner de façon on ne plus contemporaine et les sinistres méthodes de M. Pain racontées dans une scène où la courtoisie donne un vernis de respectabilité à une grande violence ; avec un cynisme souriant écœurant n’ont-elles n’ont plus rien perdu de leur « efficacité » ni de leur actualité. Anecdotes :
14. LA BAGUE AU DOIGT Scénario : Steven D. Binder et David J. North Réalisation : Terrence O’Hara Résumé : Un capitaine est retrouvé mort, le ventre ouvert. Critique : Un épisode bavard, où l’action, confuse, n’avance pas très vite et où l’intrigue secondaire est plus intéressante que l’intrigue principale. L’impression générale est que les scénaristes n’ont pas trop su de quoi ils allaient parler et ont concocté un épisode façon costume d’Arlequin mêlant une histoire de bague (bon titre français), une relation père-fille compliquée, une affaire d’espionnage avec un ours en peluche qui parle, une femme de ménage cubaine et on ajoute McGee qui a rencontré en ligne une « sorcière de niveau 5 » dont il est dingue mais…qui n’existe pas ! C’est un peu beaucoup et ça ne tient pas bien ensemble. L’interprétation générale est également assez médiocre. Christine Woods est agaçante ; elle surjoue et ne dégage pas grand-chose. Là où le spectateur devrait plaindre Rebecca, il n’y arrive pas. Chris Carmack est absolument lisse et le malheureux hérite aussi d’un rôle qui laisse perplexe. Avec ce couple de fadasses, Danneel Harris Ackles n’a pas trop de mal à s’imposer et on songe que l’épisode aurait été bien meilleur si les rôles avaient été inversés avec Christine Woods. Nettement plus charismatique et expressive, elle captive et fait sourire quand son personnage décape son ex-copain à la sulfateuse ! L’histoire de la fausse copine de McGee était déjà cocasse mais comme le piégeur se retrouve piégé en retour, on rit de bon cœur en attendant de voir comment tout cela va se terminer. Ce qui clôt en beauté cet épisode très oubliable sinon. Anecdotes :
15. FORCE DE DISSUASION Scénario : Dan E. Fesman et Reed Steiner Réalisation : Dennis Smith Résumé : Un Marine, ancien membre d’un gang, est retrouvé mort sur le mort d’un immeuble abandonné. Sur place, le NCIS découvre l’ancien matricule de Gibbs. Critique : Les gangs sont rarement de bons pourvoyeurs d’histoires mais quand on y ajoute un lien personnel avec un des personnages, cela devient nettement plus intéressant. Le scénario évite la sempiternelle « guerre des gangs » tant pourvoyeuse de clichés pour se concentrer sur un ami du Marine mort et qui serait lié à Gibbs. Pendant un temps, on va même se demander si ce n’est pas son fils. La participation de Franks à l’enquête (savoureux dialogues entre Muse Watson, toujours gouailleur et Rocky Carroll, très sec) renforce la dimension personnelle et lui donne une plus grande force et un certain impact émotionnel. Le scénario réussit à se densifier en ajoutant « la personne derrière », qui agit en cachette. Loin d’être cliché ou juste destiné à meubler l’enquête, c’est un rebondissement bien amené et fructueux, d’autant qu’il n’est pas traité à la légère. Pas de « grand maître dans l’ombre » ; ce qui est certes moins spectaculaire mais plus crédible et tout à fait en adéquation avec le sujet. La référence au concept de « force de dissuasion » issu de la « Guerre froide » est très intéressante car il résonne avec la conception américaine de la force, avec le droit aux armes (IIème amendement) mais on en retire davantage la sensation que la série condamne la course aux armements quels qu’elle soit. Peu d’humour évidemment mais Muse Watson l’assure pour partie quand il montre Franks complètement largué par les références d’Abby à Star Wars ! Anecdotes :
Scénario : David J. North et Steven D. Binder Réalisation : Arvin Brown Résumé : DiNozzo apprend que, lorsqu’il dirigeait l’équipe, il a envoyé un innocent en prison suite au témoignage d’un marin retrouvé mort dans une chambre d’hôtel. Gibbs confie la direction de l’enquête à Tony. Critique : Un épisode pas très clair et à la conclusion plus qu’ambiguë. Heureusement, Michael Weatherly s’en tire très bien et sauve le show. C’est le principal sujet de l’épisode : comment DiNozzo gèrerait une équipe. Ce que l’on ne savait pas car lors du hiatus de la « retraite » de Gibbs, on n’en a rien vu. L’idée est bonne et, en replongeant dans le passé, les scénaristes trouvent matière et quoi de mieux qu’une erreur judiciaire pour armer le scénario ? Michael Weatherly joue sur tous les aspects de la personnalité d’Anthony DiNozzo des plus charmants (avec son côté charmeur justement), joueur voire même espiègle ; plus sombre quand la colère et le désarroi oblitèrent ses qualités. C’est là qu’on voit qu’un mentor ça aide. Pour le reste, on a une histoire confuse avec un personnage, Grant, absolument antipathique et que les scénaristes s’acharnent à vouloir innocent tout en le plaçant dans les pattes du NCIS. Le dédain de Grant envers DiNozzo, certes fondé, devient tout de même pesant et agaçant à la longue. Globalement il y a beaucoup de va et viens et de parlote. Décevant. Anecdotes :
17. LA CHEVAUCHÉE SAUVAGE Scénario : George Schenk et Frank Cardea Réalisation : Thomas J. Wright Résumé : Abby reçoit par courrier un colis contenant une peinture. Le colis a été posté par l’agent spécial Patterson du NCIS. Tout mène à une artiste-peintre de l’Arizona. Critique : Un épisode des plus passionnant à suivre : l’intrigue n’a pas de temps mort, on a de beaux extérieurs, beaucoup d’humour dans un scénario bien ficelé. La peinture est un élément-clé dans l’intrigue mais il est savamment amené par une enquête classique mais rendu passionnante par les multiples pistes plausibles et bien explorées par le scénario et ce n’est qu’une fois que le champ des possibles a été moissonné que le duo des talentueux scénaristes nous assène sa révélation fracassante. Révélation qui conduit Gibbs et DiNozzo en Arizona. Fidèle à lui-même, le plus citadin des agents de la Navy déblatère sur le côté perdu de la région et nous fait bien rire lorsqu’il monte à cheval. Schenk et Cardea respectent suffisamment leur personnage pour se contenter de se moquer sans rendre DiNozzo ridicule. L’épisode s’offre même une superbe scène d’action finale peu commune dans la série et rendu palpitante par le vrai sens du rythme de Thomas J. Wright qui se montre particulièrement inspiré. Un vrai plaisir de spectateur. Anecdotes :
Scénario : Jesse Stern Réalisation : Tony Wharmby Résumé : Le directeur Vance dirige lui-même une enquête à Chicago sur la mort d’un ami boxeur. Critique : Les directeurs se suivent mais ne se ressemblent pas. Si avec cet épisode, on pourrait croire que Vance copie Shepard dans une quête obsessionnelle autodestructrice, il n’en est rien. Bien plus équilibré, Vance a une qualité que sa devancière n’avait pas : savoir reconnaître qu’on a eu tort. C’est le premier épisode où Rocky Carroll tient le premier rôle et il s’en tire plus que bien. L’intrigue n’est pas très développée ni intéressante mais elle n’est clairement pas le sujet : l’enjeu, c’est le portrait intime de Léon Vance. A cet égard, les scènes de la vie bourgeoise avec femme et enfants dans une belle maison sont parmi les moments les plus révélateurs, racontés avec pudeur, émotion et un brin de sourire. La boxe est également mise à l’honneur avec justesse. Les protagonistes en parlent avec ferveur, comme une religion plus que d’un sport. Les personnages sont clairement l’autre atout de l’épisode, comme Joe Banks, qui pourrait être le cliché de « mauvais génies » rôdant près des boxeurs mais Jesse Stern fait mieux que déjouer le cliché : il l’impute à Vance. En outre, avoir donné le rôle à l’expérimenté Obba Babatundé ne pouvait signifier qu’il fallait voir au-delà des apparences. Très jolie pioche que Rochelle Aytes qui apporte à la fois sensualité, force et humour à Tara dont la « profession » n'est jamais mentionnée mais si transparente ! Rochelle Aytes a parmi les meilleures répliques : « Je ne connais pas peut-être pas bien les saints mais je sais reconnaître un pécheur » ! Ses scènes avec Michael Weatherly sont à la fois très drôles et très révélatrices psychologiquement. Le final de l’épisode est aussi bien émouvant. Anecdotes :
19. INNOCENCE PERDUE Scénario : Dan E. Fesman Réalisation : Dennis Smith Résumé : Le NCIS enquête sur une arme trouvée chez un gamin et qui aurait servi à tuer un homme. Critique : Un très bon épisode : l’enquête est solide, matinée d’émotion et d’humour. Si la recherche du corps avec les gamins au départ est un peu longuette (heureusement, Michael Weatherly l’agrémente), on va ensuite avoir deux enquêtes. L’une portera sur le cadavre retrouvé grâce aux compétences de scoutisme de McGee (un brin prosélyte sur ce coup-là) et l’autre sur l’arme, jugée « maudite » par la superstitieuse Abby. Un moment fort est l’interrogatoire de Noah, le gamin de 12 ans qui a trouvé l’arme. Une fois encore, Mark Harmon est impeccable avec un Gibbs faisant preuve d’un grand calme, d’une certaine douceur tout en avançant impitoyablement ses pions. La souffrance du jeune garçon frappe. Aussi, par symétrie inversée, le réalisateur insère la joie délirante d’Abby assistant à la naissance de mouches ! Ces mouches, ou plutôt leurs larves, donnent lieu à un mini-arc narratif à elles seules, très drôle et qui…fait mouche. L’humour, distillé par touches, allège un peu une histoire éminemment sérieuse sur le fond et si la dernière scène est amusante, la précédente ne l’avait pas été du tout. Très bien équilibré, un épisode de qualité. Anecdotes :
20. L'HEURE DES COMPTES Scénario : Reed Steiner et Christopher J. Waild, d’après une histoire de David J. North Réalisation : Terrence O’Hara Résumé : Un appel de Trent Kort met le NCIS sur la piste d’un parrain du crime bien dissimulé autour duquel les morts s’accumulent. Critique : Après une scène d’ouverture des plus dynamique, l’apparition de Trent Kort (auquel David Dayan Fisher apporte toujours une gouaille crapuleuse, cynique et acide) signe un épisode à coups fourrés et nous ne sommes pas déçus ! Croire que l’on va appréhender un parrain du crime et tomber un expert-comptable complexé et psychorigide a de quoi dérouter ! Christian Clemenson en fait un peu beaucoup mais il donne assez de réalité à Perry Sterling pour que le spectateur ait envie de l’étrangler tellement ses complexes et ses petites manières irritent au plus haut point !! Sur ce plan, DiNozzo est le porte-parole du spectateur. Mais Perry est plus que cela et il est très crédible sur tous les plans qu’impliquent son rôle. L’emploi d’un jeu en ligne multi-joueurs (exécuté dans les règles de l’art par McGee et Abby) est le petit truc astucieux qui lie un empire criminel et une série de crimes (quatre en tout quand même). L’épisode parvient à réunir une intrigue plutôt solide, y mettre un peu d’action, pas mal d’humour tout en s’appuyant solidement sur ses personnages. On appréciera ainsi que les scénaristes n’aient pas fait l’impasse sur l’hostilité profonde entre DiNozzo et Kort. Anecdotes :
Scénario : Steven D. Binder Réalisation : Thomas J. Wright Résumé : Abby est recrutée pour remplacer un scientifique disparu et travailler sur un projet confidentiel de la Défense. Les autres membres de l’équipe cherchent qui a tué un Marine. Critique : Un scénario plutôt simple mais efficace et qui a l’originalité de mettre en avant l’experte scientifique du NCIS. Si on n’en apprend rien de plus (sinon qu’elle donne un nom à ses dents !), l’histoire convainc par le dépaysement qu’elle impose à Abby ; un dépaysement qui va permettre le déroulement de l’histoire. Steven D. Binder, un des piliers de la série (toujours en poste à la 17ème saison), réussit à interconnecter la classique enquête sur un crime avec la recherche scientifique ; la première permettant de donner le rythme à l’épisode et la seconde lui donnant son vrai fond avec cette interrogation sur les liens entre la santé et la guerre. Et les profits qu’on peut en tirer. Pauley Perrette est l’héroïne de cet épisode et elle s’impose sans mal. L’actrice s’appuie sur les points forts de son personnage (efficacité, connaissances scientifiques, humanisme, tendresse envers les animaux) pour marquer de son empreinte chacune de ses scènes. L’humour n’est pas oublié tant par elle que par le trio Brian Dietzen/Sean Murray/Michael Weatherly dans une scène au labo inoubliable ! Anecdotes :
22. LÉGENDE (1/2) Scénario : Shane Brennan Réalisation : Tony Wharmby Résumé : Une enquête à Washington se trouve liée à une autre ouverte à Los Angeles par l’Office des Projets Spéciaux, les agents infiltrés du NCIS. Gibbs se rend sur place avec McGee. Pendant ce temps, DiNozzo soupçonne Ziva de lui mentir. Critique : Les épisodes qui lancent une série dérivée sont parfois encombrés entre le souci de présenter les nouveaux personnages et celui de ménager ceux de la série-mère. Cet épisode est un des plus équilibrés sur ce périlleux exercice. L’essentiel y est avec le contentieux passé entre les personnages de Macy et de Gibbs qui ajoute une tension contrebalancée par l’amitié entre Gibbs et Callen. Le scénariste n’oublie pas non plus les personnages restés à Washington avec cette enquête en douce de DiNozzo qui lui ôte le sourire. Le succès, jamais démenti, de NCIS, devait amener une série dérivée et avoir attendu jusqu’à sa 6ème saison pour la lancer est miraculeux vu l’empressement de CBS à multiplier les franchises des Experts, son autre série phare à cette époque, mais qui s’essoufflait. La comparaison se justifie d’autant plus que, de même que la première série dérivée des Experts, à Miami, fut reçu par la critique par une volée de bois verts (cf. Les Miroirs obscurs, de Martin Winkler) ; cette première série dérivée du NCIS en reçut tout autant. Il est vrai que, dans les deux cas, l’accent est mis davantage sur l’action que sur la psychologie et les scenarii sont moins élaborés ; NCIS : Los Angeles se distinguant, surtout à partir de sa saison 2, par son humour. Autre point commun entre Miami et Los Angeles, le dédain des Grands Anciens envers la nouvelle série. Au moins Mark Harmon apparaît dans ce double épisode de lancement ; William Petersen n’en avait pas fait autant. Enfin, si plusieurs personnages de la série-mère apparaîtront dans les premiers épisodes de la nouvelle série, il n’y aura jamais d’épisodes croisés entre les deux séries. Ce qui n’empêche pas NCIS : Los Angeles de demeurer un carton d’audience. Anecdotes :
23. LÉGENDE (2/2) Scénario : Shane Brennan Réalisation : James Whitmore Jr Résumé : Alors que Gibbs et McGee sont toujours à Los Angeles, le NCIS croise sur sa route l’agent du Mossad Mikael Rivkin. Critique : L’apparition de Rivkin qui, jusqu’à l’épisode précédent, n’était qu’une silhouette (mais apparu dès le premier épisode de la saison), lance le final de la saison en remettant en question la loyauté de Ziva envers le NCIS. L’allure arrogante de Rivkin (bonne prestation de Merik Tadros qui compose un personnage qu’on adorera détester) et ses méthodes « directes », en violation complète des lois, mais au nom d’un idéal supérieur, en fait un antagoniste des héros quand bien même ils sont censés être dans le même camp. Face à de tels « gentils », les « méchants » ne pèsent pas grand-chose. Heureusement, Shane Brennan laisse les objectifs des terroristes dans le flou ; ce qui évite de comparer le but et les moyens. En dehors de Rivkin, le véritable « méchant » de l’épisode, ce qui en fait l’intérêt, c’est la révélation en deux temps de ce qui sépare Macy et Gibbs. Là aussi, bonne écriture de Shane Brennan qui évite le piège de la romance trop facile pour quelque chose de plus original mais beaucoup plus marquant et qui justifie pleinement le mur entre eux. Quant au final de l’épisode, particulièrement violent, il trouve sa résolution dans le premier épisode de NCIS : Los Angeles. Anecdotes :
24. POKER MENTEUR Scénario : Jesse Stern Réalisation : Tony Wharmby Résumé : Un agent fédéral est tué lors d’une partie de poker chez le secrétaire d’État à la Navy. Le NCIS dirige l’enquête avec Fornell pour le FBI et Julia Foster-Yates pour l’ICE qui n’accroche pas avec Gibbs. Critique : La fin de saison est enclenchée avec cet épisode qui commence comme une enquête rendue amusante pour le spectateur par la participation de trois agences fédérales mais qui va brusquement partir dans une toute autre direction pour lancer l’ultime épisode qui sera très dur pour nos héros. Une première partie de l’épisode s’attache à comprendre comment le crime a pu avoir lieu dans un périmètre réputé être sécurisé. Toujours méfiant avec les personnes qu’il ne connaît pas, Gibbs cuisine sans ménagement Julia Foster-Yates qui se défend comme un beau diable. Beaux échanges entre un Mark Harmon hiératique et Jaimie Murray passionnée et qui montre le refus de son personnage d’être sur la défensive. L’actrice est tout aussi excellente dans un jeu de séduction entre DiNozzo (qui n’a pas de succès) et McGee (avec qui cela « matche » tout de suite). Qu’Abby soit jalouse au point que McGee préfère « exfiltrer » Julia du laboratoire en dit long mais amuse beaucoup ! Lorsque l’enquête se clôt, l’impression est celle d’une fin plutôt abrupte, surprenante et un peu décevante. C’est qu’il y a un « second effet » qui a été amorcé par la révélation de la présence de Rifkin à Washington. Le final embraye là-dessus et pose la question de confiance. La même qui a été posé en début de saison. Et il n’est pas sûr que le spectateur aime la réponse. Anecdotes :
Scénario : David J. North Réalisation : Dennis Smith Résumé : Suite à la mort de Mikael Rifkin tué par DiNozzo, Gibbs, Vance, Tony et Ziva vont en Israël. Ziva doit choisir entre ses loyautés. Critique : Le côté « policier » est évacué en dix minutes ; ce ne sera pas le fond de ce dernier épisode de cette saison. Il tient tout entier dans deux mots : confiance et surtout loyauté. Agent du NCIS, Ziva est d’abord l’agent de liaison du Mossad. C’est à ce titre que Shepard l’avait recruté en saison 3. Mais trois ans plus tard, laquelle de ces fonctions Ziva place-t-elle en premier ? Cote de Pablo est la pièce maîtresse de cet épisode et elle tient magnifiquement son rôle. Entraînée à se maîtriser, à contrôler son environnement, Ziva est montrée déstabilisée parce que ce n’est plus le cas. Elle est perpétuellement mal à l’aise ; comme cette scène face à Gibbs où elle est clairement sur la défensive. Clairement, le spectateur voit une femme qui ne sait plus où elle en est et vers qui se tourner. Le clou, c’est bien entendu la confrontation avec DiNozzo que le scénariste a placé le plus tard possible dans l’épisode pour faire monter la tension et les enjeux. L’échange est tendu, explosif mais surtout, on voit deux adultes, deux anciens collègues, proches collègues même, perdre le contrôle de leurs nerfs pour se parler durement. La confiance se gagne ; la loyauté se prouve. Le final de l’épisode, qui est celui de la saison, appuie sur ces notions illustrées par Vance et Ziva avec Gibbs en face d’eux. C’est extrêmement tendu. On a rarement eu une fin de saison aussi nerveuse, sans joie aucune et sans savoir si l’un des personnages phares reviendrait la saison suivante. L’ultime scène le fait espérer. Anecdotes :
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Saison 7
1. VENGEANCE Scénario : Jesse Stern Réalisation : Dennis Smith Résumé : Ziva portée disparue, toute l’équipe du NCIS part à sa recherche mais DiNozzo se fait capturer et torturer. Critique : C’est un scénario des plus habile que nous concocte Jesse Stern pour ouvrir cette saison. Une première partie est consacrée à la tentative (ratée) de retrouver une « normalité » dans la vie de l’équipe (une enquête, une procédure de recrutement pour remplacer Ziva) puis une seconde centrée sur la recherche de l’Israélienne disparue et du terroriste qu’elle pourchassait et à cause de qui elle serait morte. L’humour est très présent dans la première partie, moins dans la seconde mais la transition est bien amenée grâce, notamment, à la superbe prestation de Michael Weatherly. L’acteur fait passer DiNozzo par de multiples émotions qu’il nous restitue avec force. DiNozzo reste ainsi DiNozzo même sous éthanol pur, dans un coin paumé de l’Afrique à deux doigts de la mort ! D’entrée, DiNozzo nous a été montré prisonnier et le scénario va dérouler le comment il en est arrivé là mais surtout le pourquoi qui est beaucoup plus important. Le final est très réussi même si pas tout à fait vraisemblable ni tout à fait surprenant mais, au fond, c’est bien ce que le spectateur espérait depuis le début ! Anecdotes :
Scénario : Steven D. Binder Réalisation : Tony Wharmby Résumé : Trois hommes sont retrouvés morts dans une chambre d’hôtel. De son côté, Ziva souhaite revenir au NCIS. Critique : Pour intéressante qu’elle soit, l’enquête policière du jour n’est vraiment pas l’élément le plus important et ça se voit très vite. Certes, Steven D. Binder ne la traite pas à la légère mais il y a tellement plus d’intérêt, d’émotion dans les différentes scènes avec Cote de Pablo que le spectateur cesse assez vite de s’intéresser au crime. L’assassin manque aussi singulièrement de panache et n’a rien d’évident. Le cœur du réacteur, ce sont les retrouvailles de Ziva avec ses anciens collègues. Sympathique avec McGee, amusante et touchante avec Abby (grand numéro de soliloque allumé par Pauley Perrette!), froide avec Léon Vance. Mais, l’intéressant, c’est la double confrontation tant avec Gibbs qu’avec Tony ; manière de montrer quels sont les personnages vraiment importants dans la vie de Ziva. C’est sans doute un des rares épisodes où le « Tiva » des fans trouve vraiment à s’alimenter. Anecdotes :
3. DÉLIT D'INITIÉ Scénario : George Schenck et Frank Cardea Réalisation : Thomas J. Wright Résumé : La mort d’un blogueur qui calomniait le NCIS oblige l’équipe de Gibbs à rouvrir une enquête tout en collaborant plus ou moins avec la police. Critique : Les collaborations du NCIS avec les services de police sont en général brèves (la juridiction n’est guère contestée) mais avec Sportelli, c’est du long cours et, à chaque fois, avec un mélange de collaboration contrainte, de dents qui grincent, de mots aigres-doux mais de collaboration quand même. L’histoire est bien construite car, si l’honnêteté du NCIS est évidente pour le spectateur, l’erreur reste possible. D’autant que la victime dans l’enquête rouverte, censée être décédée dans un accident de voiture, n’était pas tout à fait blanc comme neige ; ce qui, par contrecoup, rend sa mort suspecte. De bonnes relances, une explication simple du concept de « délit d’initié » et une scène de course-poursuite dans une fourrière entre McGee et Tony (deux fois ensembles sur le terrain ici dans un mélange savoureux de policiers aguerris et de Pieds-Nickelés) rendent l’épisode très agréable à suivre. En fil mineur, il y a la situation de Ziva, contrainte au bureau mais déterminante dans l’enquête et qui prend une décision capitale mais aussi l’angoisse de McGee devant repasser le « test du polygraphe » dans des saynètes très drôles. Anecdotes :
4. LE PRIX DE LA LOYAUTÉ Scénario : Jesse Stern d’après une histoire de David J. North Réalisation : Leslie Libman Résumé : La découverte du corps d’un Marine disparu dans l’Océan Indien relance l’enquête sur ce qui s’est passé à bord du cargo « Damoclès » sur lequel Ziva avait embarqué. Critique : Cet épisode, composé pour partie de retour en arrière, clôt en fait la saison 6 en soldant l’opération à bord du « Damoclès » qui, in fine, a conduit Ziva au camp où le NCIS la délivrât dans l’épisode 1 de cette saison. Le titre français est cette fois meilleur que l’original car c’est bien la notion de loyauté qui est questionnée à travers Ziva. Ainsi qu’elle le dit, « on ne peut pas faire confiance à quelqu’un dont la loyauté à un prix » ; ce à quoi il est rétorqué « On est ce qu’on dit, on est ce qu’on fait ». Le bouddhisme le dit bien : ce sont nos actes qui nous déterminent. Les décors sont des plus appropriés ici et on félicitera l’équipe qui a conçu le « Damoclès » parce que le spectateur n’a aucun mal à trouver l’ambiance lourde, poisseuse et un peu glauque faite de méfiance réciproque et de paranoïa rancie. Bon choix qu’Erik Palladino ; l’acteur est excellent dans des rôles de fourbes. A côté, même la salle d’interrogatoire du NCIS fait plus chaleureuse surtout parce qu’on y traque la vérité et non une version des faits. Le Mossad ne sort pas grandi de cet épisode. Le NCIS, lui, récupère une nouvelle recrue. Anecdotes :
5. LA NUIT DE TOUS LES DANGERS Scénario : Reed Steiner et Christopher J. Waild ; d’après une histoire de Christopher J. Waild Réalisation : Terrence O’Hara Résumé : Un Marine, plus réputé pour son esprit farceur que pour ses faits d’armes, est assassiné la nuit d’Halloween. Critique : Après une longue introduction, voici le premier véritable épisode de cette 7ème saison et il ne déçoit pas. Certes, le thème d’Halloween (4-6) a déjà servi mais l’inventivité des scénaristes en fait à la fois un thème de l’intrigue (le caractère facétieux de la victime – au passage, jolie moquerie des soldats. Bellisario ne se serait jamais permis de rire des Marines – lui aliène beaucoup de monde), le décor le labo d’Abby atteint un sommet dans l’invraisemblable réjouissant) et donne au mode opératoire de l’assassin un côté rafraîchissant. L’épisode joue aussi avec son public. L’instinct de DiNozzo lui « souffle » que c’est l’épouse du défunt (ce qui a été vrai une fois) ; étrangère à la culture américaine, Ziva est désarçonnée par Halloween (mais s’en remet vite). Même Gibbs joue un tour à ses troupes ! Anecdotes :
6. UNE AFFAIRE DE FAMILLE Scénario : Jesse Stern Réalisation : Tony Wharmby Résumé : Deux cadavres sont retrouvés dans le bateau de Gibbs dans le port de San Diego. Ce sont des mercenaires. Critique : Un épisode très bien écrit, très bien réalisé qui monte en puissance, et sait doser ses effets et faire exploser ses munitions au bon moment. La présence de Muse Watson est un gage de qualité en soi puisque sa gouaille amuse tout en dissimulant ses capacités cynégétiques. Quant en plus, on voit arriver Robert Patrick très crédible en homme d’autorité, la tension est à son comble. Le NCIS va être sur les dents tout du long car, entre la scène de crime des plus originales, la déposition de Mike Franks qui ne convainc pas Gibbs, la bonne explication donnée par Bell sur la présence de ses hommes au Mexique, pas grand monde dit la vérité ! Et si les hommes mentent, les femmes, ici, ne sont pas logées à meilleure enseigne. L’entrevue des deux vieux dans le final ne manque pas de sel ! Pour le coup, ici, la vérité est vraiment ailleurs ! En arrière de l’intrigue principal, on apprend que Ziva veut devenir citoyenne américaine ; ce qui l’expose aux sarcasmes de DiNozzo mais aussi aux félicitations de McGee. Anecdotes :
7. LES FRONTIÈRES DE NOTRE DESTIN Scénario : Gary Glasberg Réalisation : James Whitmore Jr Résumé : La mort d’un médecin confronte le NCIS, mais surtout Léon Vance, à la tueuse Lee Wuan Kaï. Critique : Un épisode qui gagne progressivement en complexité et dont le titre français est meilleur que l’original car plus exact, notamment psychologiquement. En effet, c’est la psychologie et pas la science médico-légale qui va aider les agents. L’enquête amène Vance à se confier à Gibbs sur son passé et à expliquer ce que représente Kaï dans sa vie. Le spectateur découvre aussi combien l’épouse de Vance joue un rôle important à ses côtés car il est notoire qu’elle le rassure, le stabilise, l’empêche de partir en vrille. C’est aussi parce qu’il réfléchit que McGee comprend qu’il est manipulé. C’est enfin Ducky qui trace un frappant portrait psychologique de Kaï. La confrontation finale entre Vance et Kaï, bien amenée, permet à Kelly Hu, jusque-là plus ombre au second plan, de donner à voir l’extrême lassitude de son personnage. Ici, pas de haine, pas de combat homérique comme dans de la mauvaise héroïc-fantasy mais deux êtres humains arrivés au terme de leur confrontation. L’actrice est bouleversante par la souffrance et la fatigue qu’elle montre, loin de l’image d’Épinal du tueur à gages. Sans grandes tirades, l’épisode condamne toute souffrance infligée à des enfants. Anecdotes :
Scénario : Steven D. Binder et David J. North Réalisation : Thomas J. Wright Résumé : Une fusillade dans une ferme de serveurs plonge Washington dans le noir. Le NCIS doit résoudre un crime sans recours à l’informatique. Critique : Un bijou ! Non seulement l’intrigue est solide, sérieuse mais elle est enveloppée dans un beau paquet d’humour et montre aux plus jeunes comment était « le monde d’avant » car, oui, il y a eu une vie avant Internet. Et preuve est fait qu’on peut encore vivre sans même si c’est plus compliqué et la dernière scène, hilarante, est toujours d’actualité ! Le spectateur ne peut que se gausser de voir McGee, Ziva et Tony totalement désarçonnés par l’absence de leurs outils de travail habituels, de râler sur le temps allongé que prend n’importe quelle opération (scène avec le gimmick « Comment faisaient les gens avant... ») ; surtout quand Gibbs, d’une zénitude à faire passer un moine bouddhiste pour une pile électrique, sort de son cabas tout un tas de gadgets dont l’ancienneté ne se compare qu’à leur efficacité ! Un épisode non seulement drôle mais aussi à méditer. Anecdotes :
9. JEU D'ENFANT Scénario : Reed Steiner Réalisation : William Webb Résumé : Le meurtre d’un caporal amène le NCIS à s’intéresser à un institut où des enfants surdoués jouent avec des secrets militaires. Critique : Un épisode plaisant où le jeu est partout mais joué sérieusement. Les enfants de l’institut, et Angela en premier lieu, jouent en testant des programmes militaires. Des codes se dissimulent dans des collages « artistiques ». Quelqu’un se fait de l’argent en transformant ces secrets en jeux de sociétés. DiNozzo s’amuse un peu à l’institut. Néanmoins, si l’humour est présent (notamment via l’intrigue secondaire de Thanksgiving au manoir Mallard), il n’obère pas le sérieux du propos. Angela est une enfant surdouée certes mais une enfant tout de même ainsi que le relève Ducky qui joue un rôle important dans les deux segments de l’intrigue. Mark Harmon se montre une nouvelle fois doué pour jouer avec des enfants. Gibbs est toujours empathique avec eux. Émotion encore avec la mère d’Angela. Même avec peu de scènes, on reste bluffé par Emily Swallow. Par contre, Francis Capra a beau essayer, il reste limité à incarner le gangster et ne développe pas grand-chose. La condescendance de DiNozzo à l’égard d’Eddie est agaçante. Anecdotes :
Scénario : Gary Glasberg Réalisation : Arvin Brown Résumé : Un Marine, fils de pasteur, mais converti à l’Islam, est assassiné. Pour les fêtes de Noël, Gibbs reçoit son père chez lui. Critique : L’épisode de Noël est une tradition anglaise passée en Amérique et c’est parfois très prêchi-prêcha (mais JAG a fait « mieux »). Les références à Dickens sont nombreuses mais strictement cosmétiques comme un salut à la tradition justement et pour bien montrer qu’on la respecte. L’intrigue principale n’est absolument pas passionnante, cousue de fil blanc qu’elle est. On apprécie le discours de tolérance et de modération de l’aumônier musulman mais que pouvait-on en attendre d’autre ? Le « miracle de Noël » de l’année est modeste mais adorable mais le segment vraiment intéressant concerne les relations entre Leroy Jethro Gibbs et Jackson Gibbs auquel Ralph Waite imprime une marque vraiment chaleureuse, touchante. Les retrouvailles empruntées entre le père et le fils, les difficultés à se parler malgré la volonté de le faire ; tout cela sonne juste. Anecdotes :
11. LE RÊVE D'ICARE Scénario : Jesse Stern Réalisation : Dennis Smith Résumé : La découverte du corps d’un pilote de jet-pack propulse McGee chef d’une enquête qui le passionne. Critique : Voler passionnait déjà l’être humain sous Léonard de Vinci. Même après l’invention de l’avion et de l’hélicoptère, cette passion n’est pas retombée. Malgré sa dimension très scientifique, cette enquête garde un côté SF sans doute dû à la part de l’humour et à l’arrivée d’un nouveau personnage récurrent. Côté enquête, la passion de McGee génère un double effet : policier, elle fait avancer l’enquête ; excessive, elle ennuie tous les autres membres et fait sourire le spectateur. La présence d’un couple d’ingénieurs divorcés ne pouvant pas se supporter participe à cet équilibre périlleux mais réussi. Et fait le lien avec l’entrée en scène très réussie d’Allison Hart, jouée par Rena Sofer qui crève l’écran et se montre tout de suite très à l’aise dans le show. Sa brusque survenue puis son omniprésence, ajoutée à sa fine et très complète connaissance de l’équipe de Gibbs, déstabilise ce dernier qui a une brève, mais marquante, scène d’agacement. Avec brio, Jesse Stern assène une révélation finale fracassante qui rend la deuxième partie de la saison déjà intéressante. Anecdotes :
12. LES LIENS DU SANG Scénario : George Schenck et Franck Cardea Réalisation : Arvin Brown Résumé : L’enquête sur la mort d’un chauffeur d’un prince saoudien que le NCIS doit protéger amène Tony à retrouver son père ! Critique : Un épisode signé Schenck et Cardea est comme un millésime ; la possibilité qu’il soit bouchonné est infime et là encore, c’est festival ! Tout l’épisode est un prétexte pour permettre la venue puis la présence continue d’Anthony DiNozzo Sr (ce nom constitue les premières lignes de texte de Michael Weatherly), père de et aussi homme d’affaires donc opportuniste. Avoir choisi Robert Wagner pour incarner ce personnage plein de verve et de charme relève du génie tellement c’est une évidence ! L’acteur se glisse avec aisance dans ce rpole taillé pour lui (jouer un homme d’affaire riche, il l’a déjà fait ! ) mais il en sait en tirer le meilleur. « Senior » est ainsi très réussi tant dans sa dimension solaire déjà mentionné que dans sa dimension lunaire, car l’homme cache, comme son fils, ses failles et sa sensibilité sous son sémillant sourire. En outre, l’alchimie opère entre Robert Wagner et Michael Weatherly. Le second montre sans difficulté combien son personnage est complètement perturbée par cette survenue inattendue et par ce qu’il découvre ultérieurement. La scène à l’hôtel où les deux DiNozzo se parlent pour la première fois est très forte par l’amertume que le fils révèle soudainement de n’avoir jamais reçu de soutien clair du père. Ils ne sont pas très proches mais visiblement ils le regrettent. Ils le regrettent assez pour fendre l’armure de leur fichue fierté familiale dans une belle scène d’au-revoir. Anecdotes :
13. MEURTRE EN PLEIN VOL Scénario : Christopher J. Waild Réalisation : Tony Wharmby Résumé : Tony et Ziva doivent ramener un témoin depuis Paris. A Washington, Gibbs et McGee découvrent qu’un tueur à gages est à bord de leur avion. Critique : Un épisode plaisant, amusant même par certains côté (les adeptes du « Tiva » sont clairement à la fête) mais assez banal cependant. C’est un cliché des séries policières qu’un tueur soit à bord d’un avion. Ici aussi, il y a un crime et ici aussi, les enquêteurs résolvent le résolvent à bord. Le lien avec une affaire au sol n’est pas plus original et l’apparition d’une mère maquerelle est purement anecdotique et deux scènes pour une information (certes importante mais que le scénariste aurait pu délivrer autrement), c’est longuet. Ironie, la ligne de défense de Holly Snow – elle ne fait que le lien mais n’a pas de responsabilité sur ce qui s’échange – est justement celle des réseaux sociaux. « L’argent n’a pas d’odeur » disait l’empereur Vespasien. Deux mille ans plus tard, c’est toujours vrai. Anecdotes :
Scénario : Steven D. Binder Réalisation : James Whitmore Jr Résumé : Après qu’une voiture conduite par un Marine ait explosé, le NCIS découvre qu’elle a servi à transporter des déchets radioactifs. Critique : Un scénario rusé, maîtrisé, avec un point de départ impressionnant et un final bien amené, pas forcément surprenant mais qui sonne éminemment juste. La piste de la « cellule terroriste » (péruvienne aujourd’hui) est un habillage commode où les éléments les plus sérieux (les composants de la « bombe sale ») voisinent avec d’autres nettement plus légers (comme le dentiste parlant des dents avec une sensualité des plus...déplacée). La scène du désamorçage par Gibbs suivie de l’explication d’Abby est une jolie variation sur un cliché des films d’action. Très appréciable et très forte, réalisée avec une certaine gravité, est la scène dans laquelle l’ancienne tueuse du Mossad exalte l’état de droit et l’idéal qui sous-tend les États-Unis. Beaucoup de personnes devraient l’écouter et la méditer. Mais le véritable intérêt de l’épisode est de faire revenir Allison Hart. Maître Allison Hart qui surgit dans les « pattes » (c’est lui qui le dit) de Gibbs comme un taon qui ne lâcherait pas son bovin préféré. D’une superbe élégance, et d’un charme certain, Me Hart, excellemment jouée par Rena Sofer qui s’amuse à rendre sexy presque tout ce que dit son personnage, irrite Gibbs par son omniprésence et son faux détachement mais, quand il parvient à la déstabiliser, là, c’est l’agent fédéral qui jubile. Très bien vue aussi la scène de la renonciation (une scène rare). Le pas de deux entre Mark Harmon et Rena Sofer est absolument jouissif et la relation entre leurs personnages prendrait presque une allure sadomasochiste ! Anecdotes :
15. CONVOI DANGEREUX Scénario : Jesse Sterne Réalisation : Dennis Smith Résumé : L’ancien caporal Damon Werth demande l’aide de Gibbs. Lequel met Fornell à contribution. Critique : Ainsi que le remarque Gibbs lui-même, le prétexte de l’épisode est assez mince et très mal relié au fond de commerce du NCIS. Le FBI sert de « liant » entre l’aspect crapuleux de l’affaire et la Navy et c’est presque tout. Comme de p^lus en plus souvent, ce sont les personnages et leurs relations qui forment la matière première des épisodes. Ici, Gibbs, malgré une grande méfiance initiale envers Werth, prend l’affaire en main et soutient de toutes ses forces l’ancien Marine. L’épisode resserre aussi les liens entre Gibbs et Fornell qui nient avec la plus mauvaise foi du monde être amis mais la première scène entre Mark Harmon et Joe Spano est éminemment cocasse avec une petite musique des plus sympathiques. Leurs chamailleries sont aussi très amusantes. Ziva avait une ancienne proximité avec Werth ; rien d’étrange à ce qu’elle soit son équipière dans leur mission sous couverture. L’essentiel, là aussi, c’est qu’elle l’apaise et lui dise qu’il peut aller de l’avant. Anecdotes :
16. L'AMOUR D'UNE MÈRE Scénario : Gary Glasberg et Reed Steiner Réalisation : Tony Wharmby Résumé : Un capitaine est assassiné et le seul témoin est l’ex belle-mère de Gibbs ! Critique : Avec une telle base de départ, on se doute que le vrai sujet de l’épisode, c’est la relation entre la mère de Shannon et son ex-gendre. La relation ou l’absence de relation d’ailleurs car s’ils ont beaucoup de choses à se dire, c’est qu’ils ont longtemps été silencieux. Néanmoins, le duo de scénaristes réussit à ficeler une intrigue criminelle des plus plausibles avec un cartel mexicain à la clé, celui de Renosa (un nom à retenir) et, surtout, orchestre une progression dramatique des plus habiles. Le clou est l’embauche de Me Allison Hart par Gibbs en personne ! Le final est brillant, très habile. Quelque part, justice a été rendue. Anecdotes :
17. DOUBLE IDENTITÉ Scénario : George Schenck et Frank Cardea Réalisation : Mark Horowitz Résumé : Un homme est abattu dans un parc. Or il se trouve que c’était un Marine disparu depuis six ans ! Critique : Un bon épisode, classique mais sérieux avec une bonne intrigue (le Marine disparu qui menait en fait une autre vie avec une autre femme), une relance astucieuse (l’argent volé) et une palanquée de suspects dont aucun ne s’innocente aisément. La résolution est également astucieuse. L’humour ne manque pas et s’incite grâce à DiNozzo mis en joie par la présence des deux femmes à l’hôpital ou les chamailleries entre le même DiNozzo et McGee. Il n’y a qu’eux pour forcer une voiture en faisant sourire ! La scène du scanner à empreintes où McGee bave littéralement devant ce gadget que le NCIS n’a pas (encore) est également jouissive. Qu’Abby soit « famille d’accueil pour chien guide d’aveugles » est à la fois cocasse et touchant, et bien dans la veine du personnage altruiste et ami des bêtes qu’est Abigaël Sciutto. Anecdotes :
18. CHASSEUR DE TRÉSOR Scénario : Lee David Zlotoff Réalisation : Terrence O’Hara Résumé : La découverte du cadavre d’un plongeur amène le NCIS à collaborer avec les gardes-côtes dans une chasse au trésor. Critique : La chasse au trésor ! Ce classique des films et qui fait un si bon thème pour les séries ! On a ici le contexte historique et une épave disparue. On ajoute un médecin passionné mais financièrement désespéré et un faussaire. L’épisode multiplie les références aux films de pirates, de Douglas Fairbanks à Johnny Depp. L’arrière-plan est donc déjà passionnant mais il s’y ajoute une collaboration avec une nouvelle agence fédérale, le CGIS ; c’est-à-dire les gardes-côtes ! C’est probablement inédit de voir cette agence – qui existe réellement - intervenir quelque part et cette rareté, jointe à une taille réduite, provoque d’abord l’hilarité de DiNozzo puis le dédain de Ziva mais le choix de l’actrice Diane Neal pour incarner l’agent Borin est un coup magistral. La manière dont Borin « mouche » DiNozzo est un régal et, par la suite, elle va parvenir à apprivoiser Gibbs méfiant puisqu’il ne la connaît pas. C’est sans doute un joli tour de force et l’actrice se montre particulièrement convaincante. Assez pour revenir dans les saisons suivantes pour notre plus grand plaisir. Anecdotes :
19. PLAISIRS COUPABLES Scénario : Reed Steiner et Christopher J. Waild Réalisation : James Whitmore Jr Résumé : Un Marine meurt après avoir passé du temps avec une escort-girl. Critique : Un épisode plaisant mais sans action, ni véritable suspense. Il est évident que le NCIS « n’a pas le choix » de remettre l’ex- « Madame », Holly Snow, dans le milieu pour avancer dans son enquête. La fausse piste est toute aussi évidente et le meurtrier, encore plus évident puisqu’il n’a pas d’autre utilité. Ce qui sauve l’épisode, c’est sa « garniture » pour reprendre une expression de DiNozzo. Ce dernier est au coeur de la véritable intrigue ; celle qui le voit osciller entre son amitié pour McCadden, autre féru de cinéma (multiples citations) et celle pour McGee qu’il malmène quelque peu. Ziva joue un peu l’observatrice de ce « duel » et Cote de Pablo, au rôle très restreint autrement, rend bien compte de l’amusement de son personnage à regarder ces grands enfants se disputer. Son sourire en dit plus long sur la dimension « familial » de l’équipe que tout long discours. Pauley Perrette apporte elle aussi sa pierre à cet édifice amusant. Anecdotes : Zivaïsme : « le démo des sept ans » au lieu du « démon ». Taylor Cole/Charlotte Cook : actrice américaine surtout active à la télévision : Summerland (2004-2005), Les Experts (2006), Supernatural (2006, 2013), Les Experts : Miami (2006-2012), Cold Case (2009), The Event (2010-2011), The Glades (2012), Castle (2013), Frankenstein Code (2016), The Originals (2016-2017). Jillian Bach/Emily Moss : actrice américaine née Jillian Rosenbach, elle tourne essentiellement pour la télévision : Felicity (1998), X-Files (1999), Un toit pour trois (1999-2001), Urgences (2004-2006), New York Police Judiciaire (2008), Ghost Whisperer (2010), Mentalist (2011-2012), iZombie (2015). 20. JUSTICE PARALLÈLE Scénario : Steven D. Binder et Jesse Sterne Réalisation : Thomas J. Wright Résumé : Le NCIS collabore avec le FBI sur une affaire dont le témoin principal est une spécialiste du détecteur de mensonges bien connue de McGee ! Critique : Le bon épisode. Solide, une vraie histoire, avec un fort potentiel d’humour et des relations formidables entre les personnages. Le meurtre du Marine qui lance l’épisode est un pur McGuffin résolu en une phrase par Abby. La seconde victime – qui amène la collaboration avec le FBI (et un Joe Spano au meilleur de sa forme) – était lié au crime organisé et il se trouve que d’autres témoins ont « disparu ». Un point commun, une société spécialisée notamment dans l’usage du détecteur de mensonges. Et qui emploie également Suzanne Grady, qui effectue le même travail au NCIS ! Jackie Geary, qu’on a déjà eu l’occasion de voir, réalise une prestation formidable, profitant à plein du temps de jeu qu’on lui laisse. Elle donne une grande fragilité, une sensibilité à Suzanne, douée dans son domaine mais, paradoxalement, désarmée face aux « vrais gens ». Un peu comme McGee. Suzanne en pince toujours pour lui (ce qui rend Abby verte de jalousie ; Pauley Perrette géniale) et les scènes entre Jackie Geary et Sean Murray sont parfaitement empreintes de maladresse, d’embarras mais aussi d’une certaine proximité et, à ce jeu-là, c’est l’actrice qui marque les points tant elle rend visible que Suzanne a juste besoin que quelqu’un lui dise qu’il l’aime. Une scène également retient l’attention : celle où Gibbs passe au détecteur de mensonges. Commencée sous le signe de l’humour, voire de la franche rigolade (merci à Joe Spano, hilare !), elle se durcit brusquement et aurait même pu créer un malaise. Le point est loin d’être anecdotique et cette scène illustre également l’équilibre atteint par l’épisode. Anecdotes :
21. L'ANNÉE DE L'ESPION Scénario : George Schenck et Frank Cardea Réalisation : Tony Wharmby Résumé : Alors qu’un officier des renseignements meurt dans des circonstances étranges, sa sœur, journaliste, disparaît. Critique : Un bel épisode à la tonalité mélancolique assez inhabituelle dans la série. Michael Weatherly en vedette réussit une prestation toute en sensibilité de son personnage. Il en restitue de façon poignante l’obsession pour la disparue. Le scénario des meilleurs duettistes de la série est habile. Le spectateur est appâté par la mort suspecte d’un officier suite à de « multiples défaillances des organes vitaux ». Voir Ducky avouer son impuissance à déterminer la cause du décès est stupéfiant et intrigant. La réponse viendra plus tard mais ce sera grâce à Palmer qui monte en puissance doucement mais sûrement. L’épisode s’offre le luxe de consacrer quelques passages à la crise de la librairie et à la défense des livres. Le décor de la librairie a quelque chose à la fois de désuet et de rassurant. L’espionnage est le sujet certes et ramener la guerre froide et le KGB, ça marche toujours mais, aussi importants soient ces éléments, ils ne sont pas le plus important. En effet, le plus important, c’est le lien psychique, spirituel ; la connexion qui s’opère entre DiNozzo et Dana Hutton, longtemps Arlésienne de cet épisode et qui n’apparaît que pour asséner une double et fracassante révélation finale. L’essentiel a eu lieu avant, et la caméra posée de Tony Wharmby restitue une atmosphère de « film noir » (la référence vient de Ziva, bien inspirée) dans l’obsession (le titre original est bien meilleur que le très accrocheur titre français). On imagine sans mal que, dans un film, le personnage de DiNozzo pourrait devenir fou à chercher cette image et c’est la force de Michael Weatherly de donner crédit à cette imaginaire. Anecdotes :
22. UNE VIEILLE HISTOIRE Scénario : Steven D. Binder Réalisation : Terrence O’Hara Résumé : Pendant que l’équipe travaille sur la mort d’un Marine qui a eu les pieds tranchés, Abby anime un séminaire au Mexique. Critique : Un épisode au scénario habile, qui varie les tonalités et les tempos avec une certaine aisance. L’humour est bien distillé, voisine avec le gore (la scène d’ouverture est exemplaire et le champ/contre-champ bien appliqué), la tension avec la légèreté. Ainsi, alors qu’Abby donne son cours en pleine air (belle tonalité ocre), surgit Paloma Reynosa, éminente chef du cartel du même nom ! Entrée réussie pour Jacqueline Obrador qui montre une grâce féline qui fait ressortir la dangerosité de son personnage. La réussite du scénariste est d’avoir réussi à aligner deux enquêtes parallèles qui finissent par se rejoindre de manière logique. Le spectateur dispose d’un indice très vite mais, au final, il se fera tout de même surprendre ! Pauley Perrette est l’atout-maître de cet épisode. Ravie de donner ce cours à la demande de la police mexicaine, elle commence pleine d’allant et assoie son autorité d’une manière très holmésienne, avant de douter de plus en plus à mesure que « la vieille affaire » qu’on lui a confié « par hasard » pour illustrer son cours ressemble quelque peu à un traquenard. Catastrophée par ce qu’elle a découvert, Abby ressemble à un navire en perdition. Le final de la saison est lancé de belle manière ! Anecdotes :
23. AU NOM DES MIENS Scénario : Gary Glasberg Réalisation : Dennis Smith Résumé : Le NCIS enquête sur l’assassinat d’un agent spécial bien connu de Gibbs. Lequel se retrouve aussi pris dans les remous de l’enquête mexicaine confiée à Abby. Critique : Dans la foulée de l’épisode précédent, celui-ci place à nouveau Gibbs face à son passé et Abby prise entre sa conscience professionnelle et son amitié personnelle. L’explication entre les deux est un moment fort. « Je te dois ce que je suis » dit-elle avec un calme inhabituel qui n’en donne que plus de poids à ses mots. Le Mexique est d’autant plus au centre de cet épisode que c’est là-bas que s’est rendu le colonel Merton Bell, un ennemi de Gibbs, dont l’avocate, Allison Hart, est sans cesse au NCIS. Autant entre Gibbs et Abby ce fut un moment sobre et fort ; autant la scène entre Hart et Gibbs est une confrontation violente où l’agent spécial perd ses nerfs. Choquée et surprise, Allison Hart est, pour une fois, totalement déstabilisée. Elle aussi éprouve un conflit de loyauté. Pour le sujet de l’épisode même, Gary Glasberg n’a pas choisi la facilité puisqu’il traite d’une affaire de viol. Le refus de coopération de la victime ne surprendra que ceux qui ignore le poids de la honte, de la sidération qu’elle peut éprouver. Traité avec sobriété et sans effet de manche, ce sujet n’en ressort que plus fortement. Anecdotes :
Scénario : Jesse Stern Réalisation : Dennis Smith Résumé : Capturé au Mexique, Gibbs est présenté à Paloma Reynosa qui a des projets pour lui. Critique : Suite directe du précédent, cet épisode se concentre uniquement sur Gibbs et ses liens avec le Mexique et son passé lié au Mexique. D’emblée, Jesse Stern a frappé fort en confrontant Mark Harmon à Jacqueline Obradors. Les deux acteurs exécutent un duel à fleuret non moucheté. La révélation que fait Paloma n’est pas surprenante en soi mais amenée au bon moment. La cruauté réfléchie et le calme olympien de la chef du cartel Reynosa font frpoid dans le dos. Un hiatus judicieusement placé dans le scénario va jeter le trouble chez le spectateur concernant Gibbs. La scène tendue entre Gibbs et Vance ne fait qu’aggraver le malaise. Que se passe-t-il exactement ? Pour le côté plus léger, car l’épisode a très peu d’humour, Ziva a réussi son examen de citoyenneté et prête serment pour devenir américaine. La solennité du moment est fort bien rendu. Ziva semble même savoir utiliser les expressions locales. Est-ce la fin des zivaïsmes ? Anecdotes :
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Saison 1 1. Air Force One (Yankee White) 2. Le Dernier saut (Hung Out to Dry) 3. Réaction en chaîne (Seadog) 4. Les Immortels (The Immortals) 6. Trafic en haute mer (High Seas) 8. Fausse piste (Minimum Security) 13. Tireur d'élite (One Shot, One Kill) 14. Alibi (The Good Samaritan) 16. Piège en sous-sol (Bête Noire) 17. Zones d'ombre (The Truth is Out There) 18. Affaire non classée (UnSEALed) 19. Dernières paroles d'un mort (Dead Man Talking) 20. Bienvenue en enfer (Missing) Scénario : Donald P. Bellisario et Don McGill Réalisation : Donald P. Bellisario Résumé Un capitaine de l’Aéronavale fait un malaise fatal à bord d’Air Force One. Le NCIS parvient à diriger l’enquête qui révèle un complot terroriste. Critique Une entrée en matière plutôt discrète pour une série qui, depuis, bat des records d’audience. Le scénario de ce pilote est efficace mais ne brille guère par son originalité ni par son humour, deux des piliers des futurs succès. Ce qui frappe d’emblée c’est l’usage abondant des stock-shot, ces récupérations d’images réelles insérées dans l’épisode pour lui donner une coloration « réaliste ». Il y en a beaucoup, ce qui nous plonge dans l’actualité…de 2003. Une réalisation efficace permet de passer « naturellement » du vrai président George W. Bush à un comédien très ressemblant. Joli, mais nous refaire le coup pour le « retour », c’est un peu abuser. La référence – obligée – au 11-Septembre ancre définitivement Air Force One dans le passé. Vieilli, cet épisode se regarde avec intérêt mais surtout par curiosité car il est difficile alors d’imaginer que plus de 200 épisodes vont suivre celui-là ! A la manière de la saison 2 de Chapeau melon, cet épisode se regarde notamment pour sa valeur historique. La mort soudaine d’un capitaine de l’Aéronavale lance l’épisode. Cette scène brutale frappe par sa soudaineté. Il s’en suivra par la suite une assez croustillante rivalité entre agences, représentées par l’agent Fornell (Joe Spano présente d’emblée un policier raide, certes condescendant envers le NCIS mais loin d’être un crétin et doté d’un certain sens de l’humour comme le démontre plus tard un bref échange avec DiNozzo) pour le FBI et l’agent Todd pour les Services Secrets. Le NCIS se rajoute dans la boucle mais, surtout, berne tout le monde et récupère le corps, détournant l’avion au nez et à la barbe du FBI ! Sur cette première partie d’épisode, Sasha Alexander (Kate Todd) profite de son temps de présence pour imposer son personnage. C’est notamment le cas lors d’une confrontation assez tendue avec Gibbs. Pour le coup, Mark Harmon ne nous convainc guère lorsqu’il se montre inutilement machiste et qu’on ne comprend pas bien le pourquoi de cette dureté. La coopération scellée entre les deux agents est aussi symptomatique : Gibbs est en haut de l’escalier et toise Kate en contrebas. Désolant ! Par contre, c’est déjà crépitant entre Kate et l’agent Anthony DiNozzo. Son explication de sa méthode de travail par ce dernier est très…pédagogique en plus d’être très imagée et hilarante. La relation Kate/Ducky est aussi ébauchée et se montre affectueuse comme l’écart d’âge entre les personnages le permet. C’est lui qui arrache un sourire à Kate ! Sasha Alexander est impeccable ; son personnage est ainsi le plus complexe jusqu’alors présenté. Il est intéressant de souligner la minutie avec laquelle nous est présentée la procédure de recueil des indices. On sent nettement l’influence des Experts. Dans un rare éclair de causticité, Donald P. Bellisario, qui a bien senti la critique qui pouvait viser sa série ; à savoir transposer la police scientifique dans l’univers de l’armée qui lui est cher, la désamorce en une scène absolument géniale à l’aéroport. On peut aussi profiter du beau décor censé représenter l’avion présidentiel. Ses tons ocre sont agréables et la réalisation sait très bien l’animer, notamment lors de l’échange entre Kate et Gibbs. Le MTAC nous sera aussi présenté (mais pas nommé) et les bureaux du NCIS plutôt rapidement. Ce qu’il faut souligner c’est la présence dès ce premier épisode de tous les décors qui nous deviendront familiers. Voir l’épisode est bien sûr passionnant mais le revoir donne un côté familier, savoureux, comme une madeleine de Proust. Visuellement, NCIS impose ses tons gris et orange, en complète rupture chromatique avec Les Experts qui, à Las Vegas, privilégient le bleu. A propos d’experts, l’épisode nous présente le dernier, en l’occurrence la dernière, Abby Sciutto. Notons que nous avons alors passé 23’ sur 42. Le labo d’Abby est coloré et paraît fonctionnel mais c’est la laborantine qui surprend ! Coiffée avec des ailes de corbeaux, Pauley Perrette nous compose une technicienne à l’allure étrange mais, au final, pas forcément délirante. Il n’est pas certain que, dans la « vraie vie », on lui ait permis de s’habiller de cette façon mais le réalisme de l’épisode obère la dimension fantasque du personnage. Abby n’est pas tout à fait crédible mais on sent que ce n’est pas la direction à prendre. L’absence de la musique, qui fera une partie du charme de la future Abby, n’est pas encore là. C’est un personnage en gestation qui s’offre à nous. Son triomphe final est déjà hautement comique. Le verdict de mort naturel satisfait tout le monde…sauf Gibbs évidemment qui parvient à se faire inviter sur le vol de retour. Le fait que le supérieur de Kate ait aussi des doutes permet de crédibiliser cette présence mais surtout de la rendre possible. Trop hiératique une grande partie du temps, Mark Harmon gagne cependant en souplesse à bord du second Air Force One. Lorsqu’il confronte brutalement Kate à la mort de son ex, il montre certes Gibbs dur mais il a un petit recul sur lui qui montre que Gibbs est conscient qu’il y est allé fort : « Les menteurs ne pâlissent pas sur commande », conclut-il cependant, professionnel jusqu’au bout. Le regard assassin de Sasha Alexander fait clairement ressortir la douleur ressentie par son personnage. Mais le plus beau c’est la « confession » que se sent « obligée » de faire Kate face au silence taquin de Gibbs. Cela deviendra une constante de la série et une connivence avec le spectateur à la fois gêné de l’intimité qui lui est dévoilé mais aussi amusé de voir ses héros s’enferrer tous seuls dans leurs paroles. On en apprendra beaucoup sur eux de cette façon ! Le final ne pouvait être que précipité vu le temps de présentation nécessaire mais il faut reconnaître à Donald P. Bellisario et à Don McGill de savoir être efficaces. La série commence véritablement par la proposition de Gibbs à Kate : la Grèce conquise à conquis son vainqueur ! Malgré ses défauts et son obsolescence, Air Force One réussit à nous intéresser, à nous garder avec lui par son rythme plutôt soutenu et il lance parfaitement NCIS. Anecdotes :
2. LE DERNIER SAUT Scénario : Don McGill Réalisation : Alan J. Levi Résumé Un parachutiste se tue à l’issue d’un saut. Le NCIS soupçonne qu’il s’agit d’un meurtre. Critique Un épisode solide qui met en place la première « équipe-type » du NCIS. Pas beaucoup d’humour et quelques longueurs mais il y a déjà du mieux dans le contenu par rapport au premier. La scène d’ouverture est un petit bijou à la fois comique et gore et tout le début de l’épisode a lieu de nuit et à la lueur des projecteurs et des lampes-torches ; ce qui donne un bel effet de contraste. L’entrée en scène de Caitlin Todd fait sourire car le nouvel agent (le premier « bleu » de la série) n’est pas « tout à fait aux normes » ! Sans être hilarante, cette ouverture tempère par sa légèreté ce que la découverte du corps pouvait avoir de dure. Cet équilibre sera un critère de réussite pour les futurs épisodes. L’échange tendu entre Gibbs et le capitaine Faul participe de la mise en place de la série vis-à-vis des téléspectateurs qui ignoraient probablement l’existence de ce service. La référence au JAG n’est pas fortuite non plus. Ce dernier est composé de militaires et donc doit respecter la hiérarchie. Le NCIS est composé de civils ayant rangs d’agents fédéraux donc n’ayant pas à tenir compte de cette même hiérarchie. On comprend aisément que le capitaine préfère parler à un avocat militaire plutôt qu’à un civil. N’oublions pas non plus qu’à la date de diffusion de cet épisode (le 30 septembre 2003 aux Etats-Unis), la série JAG affiche 8 saisons à son compteur et que NCIS qui en procède débute tout juste. Très logiquement, Don McGill place sa nouvelle protégée sous le patronage de sa glorieuse ainée. C’est ainsi qu’il faut lire la longuette et peu utile scène d’interrogatoire du lieutenant Roberts. De plus, ce dernier fait explicitement référence au double épisode introduisant la nouvelle série. Ce rappel que nous sommes dans une franchise (que l’on retrouvera ultérieurement dans les futures séries dérivées) reste cependant ponctuel et ne se reproduira plus aussi directement ni aussi maladroitement. L’épisode développe ce qu’Air Force One n’avait pu que présenter : l’autopsie de Ducky et les analyses d’Abby. Clairement, nous sommes dans une série chorale : si Mark Harmon est l’acteur n°1, il n’est pas mis en avant au détriment des autres et la conclusion d’une enquête est un travail d’équipe. Plus que Les Experts, il y a une influence Mission : Impossible. Les autopsies deviendront un moment obligé des épisodes ultérieurs et David McCallum se montre impeccable. Toujours alerte, il donne les premiers éléments sur la scène de crime (assortis du « J’en saurais plus après l’avoir autopsié », un vrai gimmick) et les complète dans une belle salle aux couleurs chromées/bleutées. Ici, c’est le tableau pour lire les radios qui est utilisé. C’est un moment enlevé et qui, malgré la présence de la mort, a quelque chose de léger. David McCallum y est pour beaucoup. Son Ducky est professionnel, humaniste, assez âgé pour avoir du recul sur les « choses de la vie » mais avec beaucoup d’humour qu’il distille savamment. De son côté, le personnage d’Abby se précise. Toujours pas de musique ni de soda à la caféine mais un choix de déco très personnel. Pauley Perrette s’amuse visiblement beaucoup et égaye ses expériences et ses résultats par ses mimiques et ses commentaires. La réalisation est aussi enlevée et toujours mobile. L’examen d’un indice sur grand écran (Gibbs ayant déjà des problèmes de vue) est ainsi mis en scène en alternance sur Gibbs devant l’écran et Abby à son poste de travail ; même s’il lui arrive de rejoindre son patron. On assiste aussi à la naissance de l’amitié entre Kate et Abby. Si vous ne savez pas comment on bosse chez les paras du corps des Marines, cet épisode est pour vous. On nous explique en long, en large et en travers les procédures et les emplois du temps. Alan J. Levi a bien saisi ce que cette présentation et les interrogatoires qui vont avec pouvaient avoir de rébarbatifs. Il anime parfaitement ces séquences et le montage alterne efficacement scènes d’interrogatoires sur le terrain et scènes de labo. Notons aussi la présence plus longue des scènes dans les bureaux du NCIS. C’est un moment-clé de tous les épisodes car ces scènes permettent de récapituler les éléments de l’enquête et de lancer les nouveaux axes de recherches. C’est aussi le lieu où s’échangent piques et commentaires et, à ce jeu, DiNozzo se révèle déjà très doué. Michael Weatherly nous régale avec son personnage qui est certes un peu chien fou à l’humour très enjoué et gamin mais il sait le montrer courageux (saut en parachute) et très efficace. C’est en fait un enquêteur de premier ordre puisqu’on le prendrait volontiers pour le clown de service alors qu’il saura très bien vous passer les menottes. Plus en retrait sur cet épisode, Sasha Alexander se montre à la hauteur et la mine austère qu’elle prête à Kate lorsque celle-ci est consternée par l’humour de DiNozzo est un régal. Ces asticotages entre les deux collègues vont produire d’excellents moments d’humour tout au long de cette première partie de l’histoire de NCIS. De son côté, Mark Harmon s’améliore grandement par rapport à Air Force One. La scène où il parle au fils et à la veuve du défunt, si elle est moyennement utile à l’épisode, permet surtout à l’acteur de montrer une facette plus humaine, beaucoup plus chaleureuse, décontractée, au sourire communicatif. Gibbs est ainsi proche des familles des victimes. C’est un moment très revigorant, touchant même. L’enquête progresse grâce à une fouille des casiers des membres du peloton de parachutistes. Fouille rendu dynamique par une réalisation inspirée et qui débouche sur un classique interrogatoire. Le plus intéressant c’est la manière dont cet interrogatoire nous est présenté. Évidemment, Gibbs interroge dans la salle mais on nous fait passer de l’autre côté du miroir sans tain. L’alternance entre le dedans et le dehors sera un passage obligé des futurs épisodes et si, ici, c’est plutôt fonctionnel et assez bref, on aura par la suite beaucoup plus d’humour. Pour l’heure, le sérieux est la teinte dominante de la série qui se veut réaliste. Mais, comme nous ne sommes pas dans une série de police scientifique, ce n’est pas l’ADN qui fournira la solution mais le facteur humain. D’abord un lapsus de Kate puis une mise en scène de Gibbs façon Jim Phelps, pour le piège, mâtinée de Brenda Lee Johnson (The Closer), pour l’aveu mais avec de l’humour pour la patte du chef. La scène où l’assassin est confondu jouit en outre d’un bel éclairage rouge et d’une musique nerveuse, tendue mais qui change au moment où le coupable accepte de passer un accord. Le final montre clairement que l’humour est une composante importante de la série qui ne demande qu’à être davantage exploitée. Anecdotes :
3. RÉACTION EN CHAINE Scénario : John C. Kelley et Donald P. Bellisario Réalisation : Bradford May Résumé Le corps d’un capitaine est retrouvé sur la plage. La police pense à une affaire de drogue mais pas le NCIS. Critique Un épisode plutôt quelconque dont les bons moments sont gâchés par une intrigue sans subtilité ni surprise et une réalisation brouillonne. La découverte du cadavre d’un capitaine remplit de joie DiNozzo qui n’aura pas à assister à une conférence sur le harcèlement sexuel. Michael Weatherly réussit à faire sourire avec ce qui est quand même une attitude contestable. Se défiler à ces conférences deviendra un running gag dans les saisons ultérieures ; ici, c’est plutôt le sexisme des personnages masculins qui est souligné. Bradford May – réalisateur habituel sur JAG – présente, avec la découverte du corps, ce qui sera sa signature sur cet épisode : les vues de haut. Ça lui plaira tellement qu’il en mettra partout, provoquant un effet comique involontaire. L’image est souvent floue et la réalisation, correcte mais sans génie. On lui reconnaîtra cependant de réussir à animer l’épisode qui se suit sans déplaisir. Pour la police, qui en prend pour son grade de la part de Ducky (là, c’est drôle !), c’est en lien avec la découverte des cadavres de deux trafiquants de drogue retrouvés à quelques kilomètres de là. Il y aura donc enquête conjointe avec la DEA. En tout cas sur le papier car l’acteur censé incarner l’agent de la DEA est transparent et fait essentiellement tapisserie. Il réagit plutôt qu’il agit et l’entendre dire « qu’il sait ce qu’il a à faire » fait sourire. La salle d’autopsie prend de l’importance dans cet épisode. D’abord, on y assiste au travail de Ducky et de son assistant Gérald. Le réalisme de l’opération montre l’influence que les méthodes de la police scientifique ont acquise pour la crédibilité d’une enquête. Ensuite, on apprécie l’anecdote « savoureuse » du jour. Diversement reliées au sujet principal, ces historiettes, généralement interrompues, sont toujours décalées et donnent un côté « vieil oncle radoteur» au docteur Mallard lui assurant la sympathie du spectateur. Elles sont la marque de Ducky et un identifiant fort pour les fans. En outre, la chaleur du personnage contrebalance ce que l’exposé de la médecine légale pourrait avoir de froid et de formel. Enfin, c’est dans cette pièce que Gibbs convoquera deux têtes de réseaux de drogue pour les confronter. Ils nous ont été présentés comme des « professionnels qui ne donneraient pas le nom de leurs mères ». On peut trouver la présentation exagérée. Le bluff ridicule de Gibbs à cette occasion est d’une surprenante absence de subtilité et Mark Harmon donne dans le premier degré de manière éhontée. Néanmoins, il en sortira quelque chose. La découverte du bateau des trafiquants donne l’occasion de se débarrasser de l’agent inutile dont le nom de son chien renifleur est censé faire rire. Le décor du bateau est, lui, bien fait et on profite d’un extérieur agréable (et de deux informatrices de charme dont DiNozzo tirera la substantifique moelle au moyen d’un procédé mis ultérieurement en valeur dans Esprits criminels, preuve que le dragueur de la bande est aussi un bon agent). En fait, toute l’histoire de la drogue est un McGuffin car un indice fait totalement dévier l’enquête : des billets retrouvés sur les dealers morts et que Kate identifie comme des faux. Ses recherches vont amener le FBI à s’immiscer dans l’enquête. On apprécie pour le coup de retrouver l’agent Fornell. Volontiers moqueur, il oriente l’affaire vers le terrorisme. En 2003, c’était (déjà) une véritable obsession mais, le souci, c’est l’absence de recul sur le sujet. Bellisario avait (déjà) montré sa paranoïa dans les épisodes de JAG post-11 Septembre. Il continue. Joe Spano a bien saisi son personnage et il est à la fois ironique mais capable de sérieux. L’acteur lui donne une vraie force et il nous convainc également par le duo avec Mark Harmon. Pas toujours très fin dans cet épisode, l’acteur retrouve des couleurs quand il a quelque chose à défendre. Par leur jeu respectif, Joe Spano et Mark Harmon rendent crédible l’amitié naissante et le respect professionnel de leurs personnages respectifs.
Le directeur du NCIS obtient un petit quelque chose de son homologue du FBI qui aura son importance plus tard dans la saison. Pour l’heure, en une scène, Alan Dale incarne pleinement le directeur de cette petite agence qu’est le NCIS. L’acteur dégage une vraie autorité et une vraie crédibilité, en même temps qu’un humour léger. Le but des terroristes est un peu plus original mais le final est un brin précipité ; ce qui est normal quand on a consacré une bonne moitié de l’épisode à sa fausse piste. L’idée était cependant bonne mais le traitement n’a pas suivi. Un dernier point entache la crédibilité de cette intrigue : le refus de Gibbs de penser que le capitaine décédé puisse être lié à l’affaire de drogue. Que la police ait fait des conclusions hâtives d’accord mais il faut quand même un peu plus pour se faire une opinion. On en serait resté là qu’on n’aurait pas trouvé grand-chose à dire mais l’adjonction des « bonnes œuvres » du défunt c’est trop ! Guimauve quand tu nous tiens ! Avec ça, évidement que le capitaine n’est pas coupable ! Bien sûr que non, pensez donc, il aide les jeunes ! Une absence de recul sidérante et qui sert à placer une jolie journaliste qui « lavera » sa faute en « disant la vérité ». C’est mignon mais c’est davantage du niveau d’un soap que d’une série policière. Anecdotes :
4. LES IMMORTELS
Scénario : Darcy Meyers Réalisation : Alan J. Levi Résumé Un matelot est retrouvé en grand uniforme au fond de l’océan. Il semblerait qu’un jeu de rôles en ligne ait mal tourné. Critique Un premier succès pour la série : un scénario solide, de l’humour et une réalisation de bon aloi. L’équipe est désormais formée et fonctionnelle. La découverte du corps par un jeune plongeur est une première émotion forte : la caméra qui se focalisait sur le plongeur nous le montre soudain pris de terreur avant que le montage rapide nous fasse découvrir le cadavre. Des gros plans brefs et rapides soulignent l’incongruité de la tenue du mort. Nous voilà plongé en plein mystère ! Après un passage quelque peu inutile avec la mère de la victime dénommée Russell MacDonald, mais qui est intéressante pour le chapitre des relations DiNozzo/Kate (de vrais chiens et chats !), l’équipe se rend à bord du destroyer Foster, où servait MacDonald. Humour involontaire : les images du bateau sont des « vraies » insérées dans le corps de l’épisode et qu’on repère aisément à leur qualité médiocre. Les premiers contacts avec l’équipage sont assez frais et ce n’est pas l’interrogatoire mené par DiNozzo avec un sous-officier arrogant qui fera remonter la température. Ce moment est aussi rendu pénible par un mouvement de va-et-vient incessant de la caméra. Par contre, les entretiens de Kate avec le médecin du bord, réalisés bien plus posément, rendent une approche plus sensible et profonde. C’est le premier indice sur la vérité qui sort de ces discussions. Sasha Alexander est une vraie perle dans cet épisode et elle est vraiment la meilleure de l’équipe. Mark Harmon compose un Gibbs encore assez sec et dur. Michael Weatherly s’amuse par contre à jouer le beau gosse matois ; le passage par « Porto Rico » est très drôle grâce à lui. La découverte d’un jeu de rôles en ligne, Les Immortels, complexifie l’épisode et le rend plus intéressant et plus sombre. Il est sans doute étrange qu’une agence fédérale paye un de ses employés pour jouer en ligne mais c’est ce que fait Abby ! Pour découvrir la vérité évidemment. Darcy Meyers, scénariste sur JAG, a bien compris le personnage et les scènes consacrées aux recherches d’Abby sont drôles et sérieuses à la fois. Alan J. Levi a l’excellente idée de mettre le visage de Pauley Perrette en exergue pour montrer la concentration, la détermination et la passion du personnage. C’est cocasse et on note aussi l’apparition du soda à la caféine. Le rituel n’est pas encore en place mais les éléments s’assemblent. Il manque toujours la musique. Celle de l’épisode est efficace sans être exceptionnelle. Abby et Ducky apportent des éléments troublants à leurs collègues : MacDonald s’est battu en duel à l’épée et il était en vie quand il s’est noyé. A ce moment, la réalité se brouille : qui s’est battu ? MacDonald ou son personnage, Weylin ? Son adversaire du jeu est-il à bord ? Pour la clarté de l’épisode évidemment, mais l’interrogation n’est pas traitée comme une question rhétorique et la scénariste est parfaitement consciente des dangers du virtuel. Elle a aussi le métier pour ne pas s’enliser dans une banale dénonciation. Le danger représenté par ces jeux pour des esprits faibles est certes présent mais il est parfaitement intégré dans une enquête policière. La découverte du « journal de Weylin » fait encore monter la pression en présentant le défunt comme devenu fou et paranoïaque. Darcy Meyers se montre également brillante dans son choix de l’adversaire de MacDonald/Welin. L’homme peut très bien se présenter modestement et reconnaître des mérites à son collègue et ennemi, sa volonté de puissance ne tarde pas à effleurer à la surface de sa politesse. Il est à la fois pathétique et effrayant. La révélation finale par Kate et DiNozzo est faite au centre opérationnel plongé dans une semi-obscurité d’où émergent les lueurs des écrans et des manettes et les formes inquiétantes des appareils. Comment mieux souligner la dangerosité d’une informatique et d’un réseau invisible à la fois indispensable et imprévisible ? Quand le virtuel s’invite dans le réel ou se confond avec lui, il ne peut rien en ressortir de bon. L’alerte générale déclenchée par les découvertes du NCIS montre la percussion du premier sur le second. Bien filmée, nerveuse, elle évite le flou et la confusion pour nous plonger dans la mise en action d’un navire de guerre. On pardonnera à la scénariste la dernière scène un peu inutile, comme si effrayée de sa propre virtuosité, elle avait tenu à « expliquer » au spectateur ce qu’il venait de voir ! Anecdotes :
Scénario : Don McGill, Jeff Vlaming et Donald P. Bellisario ; d’après une histoire de Donald P. Bellisario Réalisation : Terrence O’Hara Résumé Un corps momifié est retrouvé dix ans après sa disparition. Le défunt était soupçonné du vol d’un million de dollars. Mais l’argent est toujours manquant. Critique Une bonne idée mais le scénario est trop prévisible pour être pleinement convainquant. Le corps était dans le réservoir modifié d’un Tomcat (avion F-14). Ramené au quartier-général du NCIS (premières images de l’extérieur avec ce montage nerveux qui se rapproche du bâtiment et qui deviendra un passage obligé des futurs épisodes), il fait la joie d’Abby ! Excellente idée que la manière de faire passer les explications techniques par les échanges Abby/Gibbs. Pas besoin de démonstration en image de synthèse ou de reconstitution, c’est la patte de NCIS qui s’affirme ainsi et se dégage de la gangue de la série de police scientifique. C’est drôle, tonique, enlevé et, bien entendu, on fait référence à la malédiction qui accompagne toute bonne momie qui se respecte. Cet ingrédient sera utilisé tout au long de l’épisode (notamment par Abby mais c’est une « gothique ») comme additif comique et, saupoudré dans diverses conversations et situations, il ne lasse jamais et donne un petit côté léger à cet épisode. A la base, c’est une banale histoire de vol (1,2 million de dollars quand même) suivi d’un assassinat. Sauf que l’argent n’est pas avec le corps. D’autant que l’autopsie montre qu’une abondante hémorragie a eu raison de la victime : il a été tué avant d’être mis dans la nacelle. Cette mise en bouche ne sera malheureusement pas suivie de scènes suffisamment fortes pour ôter une impression de déjà-vu ni pour emballer le récit. Pas de fausses pistes juste des suspects mais trop peu pour faire durer le doute. L’enquête un peu vite faite de l’agent spécial Owens permet cependant de relancer l’intrigue d’autant que le scénario a la bonne idée de ne pas passer par la case « agent nul » pour valoriser nos héros. Owens a pêché mais il aura l’occasion de se rattraper en participant à l’enquête. David Ramsay fait les bons choix pour son personnage. Exaspéré quand il est mis en cause mais trop intelligent pour ne pas percevoir les failles de son enquête, il le montre plus modeste ensuite mais professionnel, motivé, vraiment désireux de bien faire son travail. Par contre, faire monter Gibbs, DiNozzo et Owens à bord du porte-avion Eisenhower a quelque chose de gratuit. Certes, ils trouvent une piste en bossant comme une équipe quand bien même le premier échange Gibbs/Owens n’a pas été des plus cordial ! Mais avaient-ils réellement besoin d’aller là-bas trouver leurs infos ? Les interrogatoires allongent l’épisode mais le trio de scénaristes a compris que le meilleur agent pour les mener était Caitlin Todd. Sasha Alexander est excellente dans ces scènes par l’humanité, le sens de l’écoute et l’attention qu’elle sait conférer à son personnage. Elle sait aussi varier son jeu. Elle ne joue pas de la même façon quand elle parle à la veuve du présumé voleur qu’à l’ex-enseigne de vaisseau qui était la secrétaire de l’équipe de trésorerie aux moments des faits. Si DiNozzo fait dans l’humour un peu lourd et Gibbs dans l’ironie cinglante, l’humour de Kate est plus fin mais peut se montrer caustique. C’est d’ailleurs elle qui apporte d’abord un élément intriguant de son entrevue avec la veuve puis ensuite l’élément capital qui résout l’enquête. La manière dont l’équipe réussit est une des meilleures scènes de l’épisode. C’est à la manière d’Hercule Poirot que les agents spéciaux, et Abby, coincent l’assassin en reconstituant la scène de crime. Brillant, dynamique, avec juste le soupçon d’humour qui enlève ce que cela pourrait avoir d’artificiel ou de didactique. Juste un plaisir ! Les personnages sont soignés dans cet épisode : c’est déjà un axe fort de la série. Ainsi, la relation Gibbs/Kate se montre plus apaisée et dénote davantage de complicité. Mettons cela sur l’acclimatation réussie du nouvel agent fédéral et de ses réelles et appréciables compétences. Au passage, on se demande comment fonctionnait l’équipe avant elle : être seulement deux paraît un tantinet curieux, voire léger, pour mener des enquêtes et surtout assurer une présence. Que se passait-il lorsque l’un des deux partait en vacances ? A moins qu’ils n’en prennent pas. Toute plaisanterie mise à part, on ne nous dit jamais que cette task force a perdu un de ses membres et que c’est pour cela que Gibbs engage Kate. Il y a comme un flou ici. L’équipe du NCIS : Nouvelle-Orléans aura pareillement le même étrange fonctionnement alors que leurs confrères du NCIS : Los Angeles seront opérationnels d’entrée. Par contre, il faut que Gibbs fasse soigner, non seulement sa vue (mais ça restera un gimmick de la série) mais aussi son machisme. Sa réflexion sur les « films de filles et les films de mecs » est dite avec trop de sérieux pour être une moquerie. La question du point de vue exprimé n’est pas sans pertinence mais c’est la manière de le dire qui interpelle. Décidément, le Gibbs première époque est vraiment mal dégrossi ! L’étrangeté de la mort met particulièrement Abby et Ducky en valeur. Leurs échanges dans la salle d’autopsie sont un régal. Non seulement c’est drôle mais, pour sa première réalisation sur la série, Terrence O’Hara a de bonnes idées pour placer ses caméras et celle d’en placer une comme s’il s’agissait du tableau de radiologie est la meilleure ! Abby est superbement mise en valeur mais surtout la musique fait son apparition et pas du Beethoven, non, du hard rock ! Cette fois, tout est en place ! Anecdotes :
6. TRAFIC EN HAUTE MER Scénario : Jeff Vlaming et Larry Moskowitz, histoire de Jeff Vlaming Réalisation : Dennis Smith Résumé Deux marins du même navire font une overdose à la métamphétamine mais tous deux jurent qu’ils ne prennent pas de drogue. Critique Un épisode somme toute banal. Sans être mauvaise, l’intrigue n’est pas des plus stimulantes car elle manque de surprise. Appelé par Stan Burley avec qui il a travaillé auparavant, Gibbs débarque sur le porte-avion Enterprise avec son équipe. Les relations cordiales entre Gibbs et Burley provoquent l’agacement de DiNozzo, ce qui est amusant. L’intéressant au niveau des relations personnelles c’est le renforcement des liens Kate/Tony. Se chamaillant dès que possible comme frère et sœur, ils n’en montrent pas moins une amitié sincère au-delà de la simple courtoisie entre collègues. Le défi de « C’est moi qui y serai le premier » est un très bon moment d’humour, surtout quand on a entendu avec effroi la manière de lire les indications pour se repérer à bord d’un porte-avion ! Les mésaventures de l’agent Todd à bord de l’Enterprise forment d’ailleurs un running gag des plus réjouissant !! Le premier marin, Wilkes, nie avoir pris de la drogue mais son bilan sanguin dit le contraire. On comprend le scepticisme de Gibbs. Mark Harmon la joue à la dure, ce qui est très bien vu puisque son personnage est convaincu qu’il a affaire à un drogué et les dénégations du marin ne sont pas pour le convaincre mais, à la place de Gibbs, le serions-nous ? Pas sûr du tout. Nouveau venu sur la série, le réalisateur Dennis Smith (qui deviendra un des réalisateurs habituels) sait parfaitement animer cette scène d’interrogatoire qui se déroule dans un espace confiné. La caméra est mobile, nerveuse, alerte mais elle ne nous égare pas et elle donne une forte autorité à Gibbs. Un second marin fait soudain une crise en plein pont alors qu’un avion est en approche ! Les images qui montrent la vie sur le pont sont des récupérations et ça se voit. Dommage mais c’est anecdotique. L’important c’est que les deux marins appartiennent à la même équipe de pont ; celle du maître Reyes. Un dur à cuire qui pousse ses hommes à donner le maximum. La manœuvre d’appontage est un beau moment très tendu et qui nous agrippe. C’est très rapide (forcément, un avion arrive !) mais nous n’avons pas l’impression que la scène a été bâclé. Efficacité est le mot qui s’impose. Cependant, lorsque l’on voit l’entraînement, c’est une impression de malaise qui saisit le spectateur. Ajoutons que tout l’épisode se passe alors que le porte-avions participe à une mission de sauvetage. Habilement placé de-ci-delà, ces rappels participent à l’atmosphère de pression et de tension qui parcourt l’épisode. Évidemment que l’interrogatoire du second shooté ne donne rien mais voilà que Wilkes meurt brutalement ! A défaut d’être surprenant, le scénario sait par contre scander l’épisode. On ne s’ennuie jamais. Si l’essentiel de l’intrigue se passe à bord d’un navire (mais sans donner une impression d’enfermement grâce à une réalisation très mobile et un montage fluide), on a des « cartes postales » du NCIS : Ducky explique comment Wilkes est mort et Abby trouve le vecteur de la drogue. Le passage avec Ducky est le meilleur car il alterne entre le direct de la salle d’autopsie et la visioconférence. C’est bien joué et en plus Gerald nous gratifie d’un peu de légèreté bienvenue. La suite est plus convenue. Le coupable identifié, il faut juste trouver les preuves. A nouveau, il est fait référence au JAG et à la procédure des cours martiales. Nous sommes dans une franchise, ne l’oublions pas. Mais nous sommes aussi dans une série inspirée des Experts et la description de la procédure criminelle (test de drogue) nous est expliquée. Par contre, le passage de la fouille est assez drôle lorsque le trio d’enquêteurs a recours à la « lumière noire » pour trouver des résidus de drogue : il y a un petit côté Star Wars très involontaire sans doute mais qui fait sourire. Nos policiers la jouent enfin Columbo pour piéger le dealer. Mince alors ! Mais c’est tout à fait celui qu’on soupçonnait ! Heureusement, les aveux sonnent justes et ils interpellent. Nous n’avons pas affaire à un criminel endurci ou à un vulgaire assassin mais à un soldat à l’honneur dévoyé. Humainement, c’est très intéressant et l’acteur est très juste dans son jeu : sobre face aux policiers, expansif et dur avec ses hommes ; il a un charisme certain qui explique sans justifier la confiance aveugle que les matelots ont placé en lui. « Que ne ferait-on pas pour l’Angleterre ? » disait James Bond en souriant. Que ne ferait-on pas pour l’Amérique ? lui rétorque sèchement le soldat Anecdotes :
Scénario : George Schenck et Frank Cardea Réalisation : Michael Zinberg Résumé Un corps trouvé dans un bidon d’acide fait comprendre au NCIS qu’un imposteur est monté à bord d’un sous-marin. Critique Coup d’essai et coup de maître pour le duo de scénaristes Schenck/Cardea ! Ce tandem sera à l’avenir un des meilleurs pourvoyeurs d’épisodes pour la série. Leur scénario est machiavélique mais il ne sacrifie ni l’action ni l’humour et se permet le luxe d’introduire le personnage de McGee. La première partie est composée de l’enquête à terre qui conduit l’équipe à Norfolk. L’occasion pour DiNozzo de se payer l’agent débutant McGee, qui lui donne du « monsieur » tout au long de l’épisode, ce qui ne manque pas de mettre le spectateur en joie. La découverte d’un tatouage par Abby oriente l’enquête vers les sous-marins ; en l’occurrence le Philadelphia, le seul à partir en mission. Cette première partie est couronnée par une évolution salutaire de Gibbs : il impose Kate avec lui à bord du sous-marin et fait son éloge (mais hors de sa présence). Cela permet un « double effet » : d’abord furieuse d’avoir dû sortir, Kate est ravie d’être emmenée. Enfin, un (deux) scénariste(s) pensent à faire sortir Gibbs de son machisme primaire. Bon ! Il y a un « reste » à deux moments dans l’épisode mais, dans ces cas-là, l’humour permet de les faire passer. Cette utilisation de l’humour et la prise de distance avec le strict réalisme est un marqueur important et un jalon pour l’évolution de la série. La seconde partie de l’épisode est menée sur trois plans : l’enquête de Gibbs et Kate à bord du Philadelphia, l’enquête de Tony et McGee à Norfolk et les recherches d’Abby et de Ducky. Chaque duo a une présence certaine à l’écran et le montage permet de passer avec aisance d’une scène à une autre donnant à l’épisode une fluidité et un dynamisme de bon aloi. De plus, les interconnections entre ces trois plans empêchent l’apparition de scènes inutiles ou gratuites. Tout à un sens, tout à un but et nous sommes pris dans le développement d’une intrigue complexe mais sans que nous soyons perdus. Cinq marins sont suspects d’être l’imposteur mais seulement deux seront interrogés ; ce qui nous évite un long tunnel d’interrogatoires. Dommage que le grain de l’image ne soit mauvais à ce moment (ce sera aussi le cas lors de la découverte de la planque de l’imposteur). Le suspens sera préservé, justement avec cette alternance dedans/dehors. L’intérieur du sous-marin est un des meilleurs décors de ce début de saison. Il est magnifique, varié, en pénombre pour le poste de commandement et bien éclairé pour les autres lieux. Filmées avec énergie, ces scènes donnent de l’intensité à l’intrigue, nous plongent dans le danger car un sous-marin est un lieu clos, puissant mais vulnérable ainsi que le souligne le capitaine dont les « duels » avec Gibbs montrent le choc de deux figures d’autorité dont l’une n’apprécie pas d’être défiée chez elle (et on la comprend). Glenn Morshower est excellent. Sobre, il n’a pas besoin d’en faire trop pour incarner un officier supérieur. Il montre que son personnage défend son territoire mais n’est pas hostile au NCIS par principe. Quand Gibbs prouve ses soupçons, il est suivi. Mark Harmon est une autre satisfaction de cet épisode. Moins raide, plus souriant, il joue l’autorité mais ne se montre pas autoritaire. Il fait montre d’humour et nous présente un Gibbs bien plus sympathique et dont le charisme est bien plus évident. Autre point positif : l’arrivée de Sean Murray dans le rôle de McGee. A ce moment, on ne sait pas qu’il reviendra mais c’eut été dommage de s’en priver car l’acteur réalise un bon passage. Totalement dominé par Gibbs (au point de dire une énormité qui fait éclater de rire !), McGee ne s’en montre pas moins bon policier et ses qualifications impressionnent DiNozzo. Ce sera d’ailleurs la seule fois ! Sean Murray montre parfaitement que McGee n’a aucune expérience mais sans jamais le faire paraître ridicule. Il a de l’humour aussi mais, sur ce plan-là, il ne peut rivaliser avec Tony !! Michael Weatherly nous régale d’une des meilleures scènes de comédie de la série (au point qu’elle figurera au générique) avec sa façon très « personnelle » de jouer au football (entendons : football américain) !!! C’est absolument hilarant et la mine circonspecte de McGee est un régal. C’est un des temps forts de l’épisode et c’est méritant à George Schenck et Frank Cardea de l’avoir réservé à ce duo. En effet, ce passage jubilatoire est presque aussitôt suivi d’une scène brève mais glaçante. La musique (présente au labo d’Abby ; c’est désormais la règle) fait froid dans le dos. C’est une autre satisfaction car la scène finale, haletante, à bord du sous-marin lui devra une part de son dynamisme. Pauley Perrette et David McCallum, quant à eux, tiennent déjà bien leurs personnages et nous régalent de pastilles de légèreté tout en faisant très consciencieusement leur travail. On est plus efficace au travail quand l’ambiance est bonne ! C’est Abby qui démasque l’imposteur déclenchant un final de toute beauté : tonique quand le sous-marin se met en alerte, comique avec Gibbs et Kate, inattendu et brusquement inquiétant après un faux calme. C’est excellent et ça ne nous laisse aucun répit. Gibbs comprend grâce à un fait en apparence anecdotique. C’est brillant ! On termine sur une pure scène de comédie et c’est vraiment réjouissant. Du fond et de la forme, rien à jeter ! Anecdotes :
8. FAUSSE PISTE Scénario : Philip DeGuere Jr et Donald P. Bellisario Réalisation : Ian Toynton Résumé La mort surprenante d’un interprète conduit l’équipe du NCIS à Guantanamo. Critique Comme JAG à la même époque, NCIS souffre d’un traitement basique du terrorisme, du 11-Septembre en particulier. Le scénario, bien rythmé, qui ménage quelques beaux moments d’humour, n’a malheureusement aucune subtilité et se révèle sans surprise. Seuls les interprètes s’en sortent un peu mieux. La « mule » qui meurt à cause de son chargement c’est banal mais que ce soit des émeraudes afghanes est plus original ! L’homme s’appelait Saïd et était interprète au camp Delta dans la base de Guantanamo affecté aux interrogatoires de l’agent spécial Paula Cassidy. Voilà posées les bases de la première partie de l’épisode. L’équipe doit se méfier d’elle et comprendre ce qui est en jeu. Pendant que Gibbs et Kate épluchent les transcriptions des interrogatoires, DiNozzo se renseigne sur Paula. Cette partie est celle qui contient le plus d’humour comme le choix des chambres, le réveil de Tony qui n’est pas seul et qui dort nu…comme le constate ses collègues. Kate semble apprécier ce qu’elle voit. Le visage de Sasha Alexander fait bien plus sourire que toutes les plaisanteries qu’elle aurait pu trouver ! Michael Weatherly est bien mis en valeur. Il profite de scènes à la fois légères (il est épatant dans la comédie et son sourire est un régal) et graves (sa défense de Paula même si ce n’est pas une surprise que ce soit à lui que revient le rôle de « l’avocat » de cette dernière). Question décor, on est plutôt mal servi. Celui de la boîte de nuit est banal (tout comme la musique qu’il y passe) mais il sonne plus juste que celui d’une cellule fouillée par Gibbs ! Rarement vu du béton aussi peu crédible ! Tout le passage dans la boîte n’a, en outre, guère d’intérêt pour l’enquête mais Michael Weatherly et Jessica Steen en font un moment agréable par leurs répliques vives et piquantes. Malheureusement, tout cela reste convenu et manque d’étincelles. Sur cette première partie, l’actrice s’en sort plutôt bien. Visiblement perplexe devant le débarquement des trois agents, son personnage est parfaitement crédible lorsqu’elle s’indigne du traitement qu’on lui fait subir. Même si Gibbs est un peu « pourri » sur ce coup-là, il n’a pas tort et Mark Harmon montre très bien que Gibbs est d’abord un agent professionnel et qu’il ne fait pas confiance à quelqu’un sous prétexte d’être dans la même agence. Il y a du mieux dans le jeu de l’acteur beaucoup moins monolithique. Il a bien saisi son personnage et, même lorsque ce dernier se montre dur, il n’a plus de ces manières supérieures quasiment arrogantes. Il a d’autant plus raison de se montrer dur envers Paula qu’il a des soupçons contre un des détenus qu’elle interrogeait avec Saïd, un certain Nasir. Dès lors, le suspect est forcément coupable et rien ne nous enlèvera l’impression que l’on connaît la fin. Certes, le scénario ménage encore des moments d’écriture appliquée (les deux scénaristes ont du métier, Philip DeGuere Jr travaillait sur JAG). Le dénommé Nasir est un cliché du terroriste. Le temps passé à tenter de nous convaincre de la présumée trahison de Paula (qui n’a en fait commis qu’une erreur d’appréciation ; c’est moins grave tout de même) manque pour construire une figure plus complexe. Parfaitement lisse, son interprète ne nous intéresse jamais à son sort. Les motivations du tueur (le rôle des émeraudes est brièvement expliqué) sont simplissimes même si pas aberrantes. En fait, il aurait peut-être fallu partir de là pour monter le scénario beaucoup trop linéaire. En tout cas, ce scénario est parfaitement dans le ton de l’époque. Aucun recul et un souci de coller à l’ambiance du moment. Bellisario sait parler des guerres de son pays mais il lui faut du recul. Magnum savait parler de la guerre de Corée, JAG du Viêtnam mais, quand il s’agit de l’immédiat, il ne connaît plus la subtilité. Paula réhabilitée, un piège est monté contre le tueur. Que ce piège manque de se retourner contre ses concepteurs était quasiment obligé, histoire de nous ménager un moment de tension en toute fin d’épisode ! Cette seconde partie est dénuée d’humour sauf la vacherie, presque gratuite, que sort l’agent Cassidy pour crédibiliser le piège qui est tendu. Gibbs apprécie cependant. Belle preuve de bon esprit mais c’est tout de même mince. Si l’on profite de quelques extérieurs ensoleillés, c’est très peu pour nous faire croire qu’on est à Guantanamo. Si, dans une saison ultérieure, il en sera montré encore moins, le scénario sera beaucoup plus astucieux et la série aura cessé de nous agacer avec ses stock shot qui deviennent ridicules à force d’être systématiques ! Un mirador et c’est Guantanamo !! Abby et Ducky jouent largement les utilités dans cet épisode même si le coup des parfums est très drôle. Drôle mais vain, dommage. Heureusement, on termine sur une note drôle et chaleureuse grâce à la malice de Kate. Sasha Alexander nous la montre radieuse, ravie de son coup et son échange avec Gibbs est savoureux montrant aussi la nette amélioration de leurs rapports. Mark Harmon rend parfaitement Gibbs en homme dépassé par les intrigues féminines ! Anecdotes :
Scénario : John C. Kelley Réalisation : Dennis Smith Résumé Mort en mission et enterré, un Marine contacte tout de même sa veuve ! Critique Un épisode assez inégal. La bonne idée, assez glauque mais originale, de John C. Kelley est desservie par une longue partie qui tourne en rond. Le final rattrape cependant partiellement cette fâcheuse impression. Lorsque le défunt major Kidwell appelle sa veuve en disant qu’il est vivant, la scène a un grain assez mauvais qui gâche l’horreur et l’incongruité de la scène. Par un habile contre-pied, juste après le générique, voici une séance de tir des agents DiNozzo et Todd. C’est drôle et, comme toujours dans NCIS, cette scène aura son importance pour le final. Pour le moment, on profite d’une belle luminosité pour cet entraînement en extérieur qui nous change des salles de tirs habituelles. Mark Harmon campe un Gibbs détaché, qui conseille sans engueuler ses troupes et se montre même taquin et, osons-le, espiègle. Quelle avancée par rapport à la statue du Commandeur d’Air Force One ! Mark Harmon ne fera pas carrière comme comique troupier mais il a le sens de la comédie. Après un long passage moyennement intéressant, on arrive quand même à un élément perturbateur : le colonel auquel les agents ont parlé est un imposteur ! Bien que la scène soit elle aussi tournée en extérieur, la réalisation de Dennis Smith, qui fera bien mieux, ne se montre guère dynamique. La caméra avance au rythme du quatuor qui marche. On a connu plus énergique ! Ironie : pour avancer, l’équipe va avoir besoin de la paperasse bureaucratique. C’est facile de critiquer les administrations mais parfois on en a bien besoin ! Le scénario essaye de se relancer avec la scène du cercueil mais c’est beaucoup trop et linéaire et embrouillé. Abby ne sert pas à grand-chose même si Pauley Perrette est une actrice qui met en joie rien que par sa présence. Son explication technique des appels du « défunt » (on saura peu après ce qu’il en est) qui perd tout le monde, à commencer par Gibbs (mais on n’en est pas encore aux « Abby » ! pour couper court) est réjouissant mais, faute de rythme, elle tombe à plat. On en ressort avec une sensation d’une intrigue emberlificotée plutôt qu’habile. Ducky sera plus déterminant et saluons Donald McCallum lorsque son personnage reçoit un choc. C’est si brusque que nous aussi nous sursautons ! L’épisode aurait pu choisir une voie plus noire (il y a quelques passages un peu glauques) mais on en reste à un mobile bassement crapuleux et, pour tout dire, décevant. L’humour demeure une valeur sûre et, à ce jeu, remercions Michael Weatherly et Sasha Alexander qui nous régale de saynètes, individuelles (Kate dans l’avion ! Sasha Alexander nous fait éclater de rire rien qu’avec sa mine déconfite !) ou en duo, et de piques mais aussi par leur solidarité complice face à leur patron. Ce n’est que sur la fin (à partir de 32’57 sur une durée totale de 41’57) que l’épisode s’anime vraiment. L’assaut est bien filmé et le décor du funérarium baigne dans l’ocre et la poussière alternant ombre et lumière crue. Très belle photographie qui fait passer un décor convenu. L’action est en outre bien soulignée par une partition martiale. Par contre, faire croire à la Colombie, n’exagérons rien ! L‘ultime scène est très émouvante et nous fait également sourire. Un beau final. Anecdotes:
Scénario : Don McGill et Donald P. Bellisario, histoire de Don McGill Réalisation : James Whitmore Jr Résumé Une femme émerge d’une tombe où on l’avait enterrée vivante, ne se souvenant que d’une chose : il y a une bombe sur un navire de la Marine ! Critique Un très bon épisode avec un scénario habile et une réalisation de qualité. Le duo de scénaristes parvient à instiller plus de subtilité que d’habitude mais leur sens de l’humour est encore à peaufiner. Si Sherilyn Fenn est excellente, les seconds rôles sont beaucoup plus quelconques. D’entrée de jeu, le spectateur est saisi : une femme qui sort d’une tombe ce n’est pas si courant ! Kill Bill était sorti la même année, le duo de choc l’a peut-être vu ? En tout cas, le réalisateur restitue une atmosphère d’effroi en se servant habilement du décor hivernal et de l’obscurité. La première image de Sherilyn Fenn frappe par sa brutalité mais son regard perdu et effrayé est encore plus intense. Dommage que tension et noirceur ne tiennent pas tout du long car, malheureusement, l’épisode pêche par ses longueurs. La première est la fouille de la tombe de l’inconnue égaillée par les bavardages de Ducky. La seconde sera le test de détection de bombe dont on se demande bien quel est son utilité sinon tenir les 42’ règlementaires. Le point fort de l’épisode est de donner le rôle principal à Kate. Émue par la détresse de l’inconnue, elle la fera sortir de l’hôpital sous un faux nom et se donnera beaucoup de mal pour l’aider à se sentir mieux et à recouvrer la mémoire. Sasha Alexander est impeccable. Elle donne beaucoup d’humanité à son personnage. Il en ressort une grande fraîcheur et une certaine candeur loin de tout cynisme. Gibbs la morigène à juste titre mais la scène sonne juste car ce n’est pas sa gentillesse qu’il lui reproche mais son manque de recul. Mark Harmon nous compose un Gibbs des bons jours, sachant manier la sollicitude mais exigeant d’abord du professionnalisme. Sa déclaration finale laisse voir un fin psychologue. Gibbs est sans illusion sur les gens (il devrait rencontrer Gregory House !) mais il n’a pas versé dans le pur cynisme. On voit clairement ainsi la différence entre un agent expérimenté et un agent débutant. Le talent des acteurs donne beaucoup de véracité à ces moments. Bien sûr, la vedette de l’épisode c’est Sherilyn Fenn. Son personnage (dont on apprendra qu’il s’appelle Suzanne McNeil) commence par être traumatisé pour remonter petit à petit la pente. Le final ne manque pas de froideur, renouant sans y parvenir tout à fait avec l’horreur du départ. L’actrice rend parfaitement crédible ces divers passages. D’autant que le réalisateur insère ses souvenirs petit à petit jusqu’au moment où ils divergent avec ses mots. Dès lors que nous comprenons qu’elle ment, mais à ce moment-là seulement, puisqu’auparavant elle était vraiment amnésique, sans doute possible, une tension revient dans l’épisode. Idée heureuse, c’est à Kate qu’il revient de comprendre. Ducky ne sert pas à grand-chose dans cet épisode mais Donald Mc Callum ne nous ennuie jamais. Ses anecdotes, aussi inutiles qu’érudites, nous amusent beaucoup et visiblement l’interprète aussi. La manière dont il récupère le corps d’un homme retrouvé dans un hôtel est très drôle. Un homme dont s’est souvenue l’inconnue dans une boutique. On comprend ensuite que c’était par similitude mais le réalisateur commet l’erreur de faire jouer deux hommes, certes physiquement proches, par le même acteur. Du coup, on est un peu perdu pendant un temps. En revanche, les analyses d’Abby se révèleront précieuses. Oui, l’inconnue a manipulé des explosifs et donc la menace est crédible. Une clé, trouvée dans la tombe, conduit à un hôtel où un corps est retrouvé. Durant ces analyses, Pauley Perrette nous régale avec son personnage extrêmement pro, capable de raconter des énormités hallucinantes et grivoises sans jamais perdre le fil. Côté décor, ils n’ont pas beaucoup d’originalité mais on apprécie de découvrir l’appartement de Kate dont nous ne sommes pas surpris d’y trouver des tons chauds. Le cadavre de l’hôtel et une bribe de souvenir de Suzanne conduisent Gibbs et DiNozzo chez BFF, une firme allemande produisant un détecteur de bombes pour la Marine. Ici, l’épisode perd de son intérêt car les morceaux du puzzle s’assemblent trop vite. On comprend rapidement qui a voulu tuer Suzanne et les questions des enquêteurs sont sans sous-entendues donc le spectateur suppose qu’il s’agit du mobile. La venue de Suzanne sur place, amenée par Kate, redonne du tonus pour finir. Les flashbacks, présentés en rafale, brefs, intenses, nous replonge dans une atmosphère de violence.
Nous comprenons ce qui s’est passé avant les policiers qui ont des certitudes mais aucunes preuves. D’ailleurs, ils ne se sont pas vraiment donné la peine d’en chercher. Bien sûr, ils se sont focalisés sur la recherche de la bombe et sur l’identification de l’inconnue mais les scénaristes, sachant qu’ils n’auraient pas le temps de tout développer et que ce ne seraient pas utile, font l’impasse sur la punition de la tentative d’assassinat. Sur la fin, hormis Kate qu’un détail tracasse, Gibbs et DiNozzo sont trop nonchalants. Quant à Brauer, sa culpabilité est évidente puisqu’il ne reste plus que lui ! L’interprète est assez convenu même s’il ménage quelques scènes intéressantes Son mobile est crédible certes mais, une fois que les policiers comprennent que c’est lui, que se passe-t-il ? Rien ! La détresse de Kate, superbement rendue par Sasha Alexander, sans un mot, juste avec le regard et l’attitude, est poignante et permet à l’épisode de se conclure sur une belle note d’émotion. Anecdotes :
11. L'ŒIL DE L'ESPION Scénario : Dana Coen, George Schenck et Frank Cardea Réalisation : Alan J. Levi Résumé Un opérateur radar qui espionnait une femme nue sur une plage est témoin d’un meurtre. Critique La découverte du crime est pour le moins originale et assez drôle d’autant que la femme en question ne manque pas d’atours comme le constatera DiNozzo quand il la retrouvera pour l’interroger. Bien que le rôle soit secondaire, son témoignage sera primordial. L’humour est bienvenu et sera constamment présent ; à commencer par la désormais traditionnelle scène de bureau où le « fil rouge » du moment est le poids de Tony. Lequel se dévouera sur la plage pour ne pas que la mer endommage le cadavre. C’est enlevé, énergique et cela donnera lieu à une petite série de gags visuels d’un excellent effet et qui, ce qui ne gâche rien, s’insèrent parfaitement dans la narration de l’épisode. Un scénario Schenck/Cardea est synonyme de qualité. Et dans la comédie Michael Weatherly est excellent. Le meurtre a été signalé par un coup de fil anonyme. Le spectateur sait pourquoi (et en rigole encore) mais pas le NCIS. Pour aller plus vite, DiNozzo va retrouver McGee. La scène est certes utile et les dialogues piquants mais sa pertinence interroge. N’importe quel second rôle quelconque aurait pu faire l’affaire ou bien un dialogue entre les agents dans leurs bureaux aurait expliqué comment ils ont réussi à le trouver. La seule raison valable de la présence de Sean Murray - même si on est content de le revoir - est d’habituer le spectateur à le voir travailler avec le reste de l’équipe. Considéré dans son rapport pertinence/durée, la scène est un peu longue. L’appel remonte à la CIA. Comme les relations entre les deux agences sont toujours aussi inexistantes, Gibbs se sert d’un ami d’Abby de la NASA. La première scène entre les deux amis est excellente et elle est aussi hilarante puisque le langage ultra-technique qu’ils emploient semble être farci de devil minds ! La découverte qui en résulte contraint la Compagnie de Langley à coopérer. La victime était détachée auprès d’une société civile construisant un prototype de sonar pour la Marine et ledit prototype a disparu. Comme la coopération n’est encore pas à l’ordre du jour, il faut que les agents se montrent extrêmement persuasifs. A ce jeu, Gibbs est le meilleur. Face à la collaboratrice du mort, il l’amène à avouer une liaison et, face au patron à remettre tous ses dossiers. La première scène jouit d’un bel extérieur. Visiblement, la Marine américaine a levé ses réticences envers la série Bellisario. Il paraît que nous sommes à Norfolk en hiver. La qualité du ciel et les tenues des comédiens amènent à penser qu’il pourrait s’agir de San Diego. Mark Harmon est absolument brillant dans ses interrogatoires. Patient et ferme avec la femme éprouvée du mort, il est plus direct avec la maîtresse de celui-ci l’amenant à l’aveu après lui avoir bien exposé les faits mais le meilleur c’est son tandem avec Sasha Alexander devant le patron. Le petit jeu du « Je fais pourtant attention à…/Absolument » que mènent Gibbs et Kate est aussi efficace que drôle. Fouilles et interrogatoires conduisent à penser que l’assassin est une femme militaire gauchère mais ça ne colle pas avec les suspects. Les scénaristes ont brillamment su mener leur fausse piste non sans avoir jeter un ou deux petits cailloux. Nous nous sommes complètement laissé embarquer et, du coup, nous en sommes au même point que les agents. Rétrospectivement, on comprend les indices pouvant mener à une autre piste mais, sur le moment, on ne voit rien et l’effet de déception joue à plein ! Qui a tué et pourquoi ? Quand on n’a pas de piste, c’est que l’on s’est trompé quelque part. Aucune perte de temps et surtout aucune sensation d’avoir perdu le nôtre car la fausse piste était hautement plausible. La reconsidération de l’enquête sous un autre angle est menée tambour battant mais, là, c’est l’absence de preuves qui pose problème. Dans la plus pure tradition de Mission : Impossible, les enquêteurs vont monter un piège pour amener l’assassin à se dévoiler. La NASA va épauler le NCIS et, là aussi, on sourit car la décontraction d’Abby et de son collègue, mais toujours pro, rassure. Pas de surprise malgré un « incident technique » qui maintient un semblant de tension bien aidé par une partition agréable quoique pas inoubliable. Tel est pris qui croyait prendre. Anecdotes :
12. LA MANTE RELIGIEUSE Scénario : Jack Bernstein Réalisation : Jeff Woolnough Résumé Une jambe découverte dans une poubelle mène à un Marine déclaré mort deux ans auparavant mais les analyses ne collent pas. Critique Un épisode qui baigne dans une ambiance sinistre du début à la fin malgré quelques passages d’humour. Néanmoins, la trame est quelque peu confuse. La découverte de la jambe est à la fois horrible et assez cocasse comme le signale très finement l’officier de police mais c’est la jambe d’un Marine et ça ne fait évidemment pas rire Gibbs qui remet l’impertinent à sa place ! On peut trouver ça drôle et l’enquête sur la scène de crime plaisante. Sans corps, l’autopsie est assez vite faite mais le spectateur sera surpris de ce qu’on peut trouver sur une jambe ! Passage scientifique assez intéressant même si l’anecdote de Ducky traîne en longueur sans guère avoir d’impact sur l’histoire. On comprend mieux pourquoi Gibbs le coupe habituellement ! C’est aussi signe d’une histoire qu’on a besoin de rallonger. Coup de bol ! La jambe comporte une prothèse (il faut bien faire avancer l’histoire même si c’est un peu forcé) qui donne l’identité du mort : Thomas Dorn. Pas de bol, il est décédé depuis deux ans. Bizarrerie : la jambe a été tranchée 24 heures avant. Logiquement, il s’agit de deux personnes mais cette explication nous est donnée tardivement et avec pas mal de circonvolutions. L’enquête s’oriente vers Harmony, Virginie Occidentale. Le débat entre DiNozzo et Kate sur les petites villes est un beau moment d’humour car les arguments sont les mêmes ! Seule l’intonation change et, logiquement, la conclusion est la même : « C’est exactement comme je l’imaginais ». Vraiment drôle mais, là aussi, ce passage meuble un voyage en voiture. Les agents interrogent le charmant docteur Silvia Chalmers, une gentille vieille dame qui sent bon l’essence de rose. L’histoire racontée est très plausible mais un détail relance l’intrigue. Du côté du spectateur, c’est la musique qui interroge. Elle est plutôt jolie mais un peu décalée comme s’il ne fallait pas prendre tout ce qu’on a vu pour argent comptant. Le passage le plus intéressant c’est l’interrogatoire de la demi-sœur, Melissa, par Gibbs et Kate. Lui prend le café pendant qu’elle fouille mais ce qui stupéfait c’est de voir le rigide agent Gibbs flirter ouvertement avec la sublime rousse aux yeux bleus ! C’est littéralement chaud entre eux mais le réalisateur contrebalance avec les mines exaspérées de Kate qui entend tout ! Vraiment, on rit de bon cœur et sans réserve cette fois. Que Gibbs ait joué un rôle était normal mais Mark Harmon sème le doute avec son interprétation chaleureuse, ouverte, séduite. L’enquête amène à suspecter une escroquerie à l’assurance. La vérité va naître des analyses d’Abby (Pauley Perrette est une valeur sûre avec chacune de ses scènes et on apprécie la qualité de celles avec Mark Harmon : les deux acteurs donnent à voir une chaleureuse complicité entre leurs personnages…qui ne s’interdit pas une petite « vacherie » de sa part à lui ! « Homme de peu de foi » rétorque la laborantine piquée au vif, citant Jean l’Évangéliste) couplée à une discussion avec un sergent des Marines. Le rôle de Veastman est bref mais Dean Norris, vieux briscard, le rend sympathique et chacune de ses paroles précieuse. Voilà un second rôle de qualité qui donne de la consistance à une seule scène. Le final est un mélange troublant d’horreur (la reconstitution mentale par DiNozzo du meurtre dans la grange), d’émotion et de surprises. Un beau duel verbal s’engage entre Gibbs et l’assassin. La scène est bien filmée, bien éclairée mais une ombre sinistre ne quitte pas le décor. Anecdotes :
13. TIREUR D'ÉLITE Scénario : Gil Grant Réalisation : Peter Ellis Résumé Un recruteur zélé des Marines est abattu par un tireur d’élite. Critique Un épisode qui part d’une bonne idée mais qui souffre d’un manque de développement, s’essouffle vite et n’échappe au melon unique que par son humour. Le démarrage est prometteur et l’accroche plutôt grinçante. Le sergent Alvarez sait comment recruter mais il est soudain descendu ! La recherche de la balle perdue par Kate et DiNozzo donne lieu à un passage assez drôle où T. J. Thyne (dont l’allure débraillée lui donne curieusement un air assez gamin) se livre à une comparaison involontairement décapante entre le NCIS, le FBI et Les Experts…en défaveur des premiers bien sûr ! C’est d’autant plus plaisant que c’est bref et le visage fermé des deux Fédéraux vaut beaucoup de discours ! Cet humour se poursuit avec la scène pseudo-gothique des poupées nues décapitées. Pauley Perrette sait ne pas en faire des tonnes et fait souffler un vent de folie faussement angoissant sur ce passage. Elle seule arrive sans faillir à mêler pur délire et informations essentielles dans une même scène ! Malheureusement, le scénario ne tient pas ses promesses et la poursuite de l’enquête manque cruellement de rythme. Pire ! Des scènes servent visiblement à « meubler » alors qu’il aurait été plus simple et plus efficace d’élaguer et d’aller au plus court. Pourtant, un premier élément a été apporté : les méthodes d’Alvarez étaient moyennement orthodoxes. Un des Marines abusé lui avait écrit une lettre que Kate juge suffisamment intéressante pour la soumettre à l’équipe. C’est l’occasion de montrer ses capacités de profileuse et elle en aura une seconde qui sera véritablement déterminante. C’est elle qui oriente l’enquête dans les directions prometteuses et, au final, décisives. La série, quant à elle, semble souffler le chaud et le froid sur son rapport aux femmes. C’est à Kate que Gibbs confie la paperasse (le profilage n’est alors pas assez évoqué pour justifier ce qui pourrait apparaître comme une tâche subalterne) mais il la choisira pour tenir le rôle d’un officier. Le cas du sergent Barnes est pauvrement exploité et jamais nous n’aurons l’idée qu’il puisse être le sniper. L’acteur joue trop mollement, son mensonge est évident et son alibi tellement faible qu’il saute aux yeux du spectateur le moins réveillé. On n’y croit tellement pas que l’explication finale ne nous intéressera pas le moins du monde. C’est la découverte d’un détail insignifiant qui renverse la perspective et soudain dynamise l’épisode. L’idée est excellente, c’est bien amené et la nouvelle recherche qui s’ensuit nous permettra de rigoler grâce au tandem Tony/Kate. Il faut souligner la belle complicité entre les deux personnages. Vraiment, Sasha Alexander et Michael Weatherly ont dû s’amuser. Entre leurs personnages, c’est une question de complicité professionnelle. Le respect mutuel n’exclue pas les vacheries tout aussi mutuelles. A cette époque de la série, le personnage de DiNozzo ne se distingue pas complètement du « chien fou » et certains de ses commentaires, notamment sur les femmes, sont à mettre sur le compte de la jeunesse. Il est intéressant de voir que c’est une relation d’amitié qui se développe entre Kate et Tony. Les deux personnages seront plutôt des frères et sœurs terribles que des amants potentiels. Pour capturer le sniper fou, le NCIS lui tend un piège qui implique que Gibbs joue l’appât.
Le réalisateur, qui n’a pas donné vraiment signe de vie tout au long de cet opus mineur, donne tout ce qu’il a dans un passage où la différence entre la vie et la mort tient à l’épaisseur…d’une vitre blindée ! Joli coup qu’on n’a pas vu venir. La fin de l’assassin est par contre bâclée. Un épisode très évitable. Anecdotes :
14. ALIBI Scénario : Jack Bernstein Réalisation : Alan J. Levi Résumé La découverte du corps nu d’un officier les mains attachées dans le dos puis celle d’un deuxième homme font craindre au NCIS la présence d’un tueur en série. Critique Un bon épisode avec une intrigue solide mêlant avec bonne fortune le glauque et l’humour. Le NCIS se fait même voler la vedette par l’invité du jour ! Dès l’arrivée du NCIS sur les lieux où a été découvert le corps, ça crépite ! Le shérif local n’entend pas se laisser déposséder de l’enquête par les Fédéraux car les élections approchent ! La pétulante Stéphanie Hodge apporte une vivacité et une énergie au shérif Dupray – pardon, à « Charly » - qui fait du plat à Gibbs d’entrée de jeu ! Voilà qui permet à Mark Harmon de jouer sur une gamme plus légère de son personnage. Gibbs semble amusé par sa vis-à-vis qui, pour originale qu’elle paraisse, n’en a pas moins les pieds sur terre. Un accord est trouvé. Tout au long de l’épisode, les apparitions, bien calibrées au niveau du nombre, vont apporter du tonus, pas mal d’humour mais sans jamais desservir l’intrigue. La contrepartie, Kate et DiNozzo, sont un peu mis sur le boisseau. A peine l’enquête est-elle lancée - et la fouille de l’appartement de la victime nous réserve un bon moment d’humour avec la collection pour le moins singulière de cette dernière - qu’un second meurtre est commis ! Il est en tout point identique au premier mais c’est un civil cette fois. Puis, il y en a même un troisième ; à nouveau un militaire ! L’interrogatoire du collègue de ce dernier permet d’identifier un suspect : l’épouse du défunt. Laura Seeger – Heidi Nippold est très convaincante dans son rôle d’une femme charmante, forte aussi et aux nerfs solides, surtout lorsque Gibbs la confronte aux éléments troublants mis à jour - se montre parfaitement détendue lors de son interrogatoire par Gibbs et Kate. Détendue parce qu’affirmant avoir un alibi et acceptant même le prélèvement ADN. Ce qui serait curieux si elle était coupable. Là, le scénario se montre extrêmement habile. Sur la scène de crime, Ducky a affirmé qu’il s’agissait de l’œuvre d’un copieur et les éléments factuels tendaient à confirmer l’avis du légiste. Pourtant, tout aussi catégoriquement, Abby infirme cette hypothèse. Laura Seeger redevient suspecte…le temps que son alibi soit démontré de manière tout aussi irréfutable ! Abby ira même plus loin et elle prouvera l’impossible ! Cet épisode permet un récital de Pauley Perrette. Lorsqu’elle examine un pneu au garage, activité d’un intérêt somme toute limité, l’actrice nous accroche tout de suite par son échange « incisif » avec Mark Harmon. Les deux acteurs sont en symbiose et rendent tonique et plaisant ce qui pourrait n’être qu’une banale prise d’infos. Détail intéressant : lorsqu’Abby démonte la théorie de Ducky, il n’y a pas de musique mais, par contre, lorsqu’elle apporte à Gibbs les résultats déterminants, quoique surprenants, de ses analyses, là, il y en a. Manière sans doute de dire « voilà ce qui est important ». La vérité va naître d’une boîte de preuves provenant du second meurtre et que le shérif, pardon « Charly », a apporté en échange d’un dîner ! DiNozzo y a relevé quelque chose de nouveau. C’est ce qui fera ultérieurement la différence. Jack Bernstein parvient même à ajouter une autre piste qui, pourrait apparaître tardive, mais se relie en fait au début de l’épisode et apparaît tout à fait vraisemblable. Du coup, l’identité de l’assassin, bien amenée, est parfaitement imprévisible. C’est effectivement glauque comme les enquêteurs l’avaient compris mais, l’épisode nous réserve un joli sourire pour finir avec la conférence de presse du shérif ! Cette touche légère termine agréablement un épisode très efficace. Anecdotes :
Scénario : John C. Kelley Réalisation : Thomas J. Wright Résumé Compagnon d’armes de Gibbs, le colonel Ryan demande à ce dernier de l’aider à percer à jour une dangereuse conspiration. Critique Supérieurement écrit, excellemment mis en scène, cet épisode est un opus majeur de la série. Dès l’introduction, le spectateur est pris dans une ambiance conspirationniste. Mystérieuse, sur fond de musique vaguement orientale et, du coup, déstabilisatrice, nous voilà aussi aveuglé que le colonel Ryan par ce puissant projecteur qui dévoile des silhouettes menaçantes aux contours incertains. Mais Ryan est-il la victime ou le coupable ? Le directeur Morrow rapporte que le colonel a quitté clandestinement l’Irak avec 2 millions de dollars. Gibbs ne croit pas que son ancien ami puisse être un traître. Rien que cette scène permet de mesurer le chemin déjà parcouru par la série et son interprète principal. Il y a bien plus de subtilité, de profondeur et d’émotion chez Mark Harmon quand Gibbs professe l’innocence de Ryan. C’est une conviction personnelle du personnage et non pas une vérité de foi comme on a pu le voir dans Réaction en chaîne. Le mystère reste donc complet. L’épisode va jouer sur deux modes : d’abord personnalisant l’action en la recentrant sur Gibbs/Ryan ; ensuite en l’élargissant à l’équipe. Manière de dire qu’aussi doué soit Gibbs, il ne peut rien faire sans les siens. Dans la première partie, c’est une flasque de whisky (mais remplie de sable !) qui illustre le lien entre l’enquêteur et le fugitif. Portant les liens entre frères d’armes au dessus de la notion d’équipe, Gibbs la joue solo quand Ryan le contacte. L’appel est bien rythmé, pas de tunnel de dialogue car le montage alterne le bar et les bureaux du NCIS. Le bar est un décor des plus classiques mais il est le théâtre d’une scène troublante, en fait un simple plan de quelques secondes quand Ryan attend Gibbs. Deux personnes, deux anonymes, se parlant et regardant derrière eux. Rien que de très banal et pourtant, au moment où elle intervient, elle instille un malaise car elle ne paraît pas avoir d’utilité propre et sa brièveté interdit d’y voir une scène inutile. En tout cas, Ryan n’est pas seul mais il le sera quand Gibbs arrive. Voilà le moment de dire un mot de la prestation hallucinante de Terry O’Quinn. L’acteur est monstrueux du début à la fin. Il nous compose un dur à cuire, malin, courageux, déterminé. Sauf qu’ici, il est blessé et cela induit une faiblesse. Il y a une paille dans cette épée. Le récit que tient Ryan est stupéfiant mais loin d’être absurde : un complot visant à dissimuler le détournement d’argent entre l’Irak et les Etats-Unis pour financer une entreprise criminelle n’a rien de fantasmagorique. Entre les X-Files et Scandal, nous sommes au fait des mœurs de Washington ! Ce qui va modifier l’équilibre de l’épisode, c’est la venue du grand méchant FBI et qui mieux que Tobias Fornell peut le jouer ? L’arrivée de Joe Spano dans les locaux du NCIS est un beau moment d’humour et la conférence dans l’ascenseur entre Fornell et Gibbs est un passage surréaliste appelé à devenir un classique. Pour le FBI, le colonel Ryan est un voleur et un meurtrier et c’est tendu entre les deux agents. Tendu mais respectueux. Aucun des deux ne hausse le ton mais la sobriété des acteurs confère une solennité à la séquence et la menace agité par Fornell n’est pas prise à la légère. Gibbs est un peu « poussé » à s’appuyer davantage sur son équipe. Une équipe qui n’a pas chômé non plus et c’est là une des forces du scénario que d’avoir réussi à équilibrer la mise en avant de Gibbs sans faire jouer les utilités à Kate et DiNozzo. Ils ont certes participé à la fouille – brève pour cause de bombe – de l’ancienne cabane de Ryan où un corps a été trouvé. La musique est à nouveau bien présente et elle scande très efficacement toute l’action. John C. Kelley trouve même le moyen de nous faire rire avec le coup de l’explosion différée. C’est vraiment bien trouvé ! Lors de leur rencontre, Ryan a remis une cassette endommagée à Gibbs. Plus grand monde ne s’en sert mais il faut croire qu’en 2003 c’était un moyen de communication encore commun. Cette bande va livrer, grâce au travail d’Abby, deux éléments majeurs. Le premier c’est l’identité de la personne avec qui Ryan parlait au bar, le lieutenant Cameron et la seconde le visage d’un fraudeur. Moins allumée que d’habitude, Pauley Perrette donne force à chacune de ses apparitions. Abby distille un humour caustique absolument délectable. L’important c’est le lieutenant car Gibbs en a effectivement rencontré un de ce nom mais il est mort ! Pas du tout selon Ryan lorsqu’il retrouve Gibbs pour la seconde fois, dans la cave de ce dernier. Cameron a fait croire à sa mort mais Gibbs n’y croit pas. Là, Thomas J. Wright filme intelligemment la scène de manière à ce que nous doutions de la présence réelle de Cameron ! Ainsi Gibbs ne lui parle jamais directement mais nous nous l’entendons clairement. Est-il là ou est-ce qu’on nous donne à voir ce que Ryan croit voir ? La tension ne cesse désormais de croître. D’abord dans un entrepôt où Ryan cache des armes. Le décor est plongé dans l’obscurité sauf les acteurs qui, eux, sont brutalement éclairés par une lumière crue. Ensuite, parce que Fornell met sa menace à exécution. Enfin, lors d’une scène (presque) finale quand la vérité éclate, douloureuse mais implacable. Le plan large effectué par le réalisateur est bref mais suffisant pour réaliser ce qui est en train de se passer. C’est joué avec force et passion et Terry O’Quinn est bouleversant dans la détresse et l’émotion brusquement déversée par son personnage. Un épisode majeur de cette saison et même de la série tout entière. Anecdotes :
16. PIÈGE EN SOUS-SOL Scénario : Donald P. Bellisario Réalisation : Peter Ellis Résumé Un terroriste inconnu s’infiltre en autopsie et prend plusieurs membres de l’équipe en otage. Critique Un épisode très nerveux, noir, à l’intrigue simple menée sans temps mort. L’introduction en salle d’autopsie est très brève, légère et rigolote mais elle s’interrompt brusquement sur la vision d’un homme dans un sac mortuaire braquant un revolver vers Ducky et Gerald ! Chose inhabituelle, nous prenons une affaire en cours ; en l’occurrence, une menace d’attaque terroriste sur la base de Norfolk. La référence continue à Al-Qaïda date l’épisode. C’était le temps où le réseau clandestin d’Oussama Ben Laden tenait le haut du pavé. Comme le temps passe ! Le terroriste inconnu exige les pièces à conviction d’une affaire et cela nous permet de faire le lien avec le rapport qui nous a été présenté. Une conversation Gibbs/Morrow explicite les tenants de l’affaire et les rapports des agents à Guantanamo (coucou, agent Cassidy !) et Bahreïn fixent le cadre global dans lequel prend place l’intrigue. Soyez attentif, il est brièvement fait question de Tel-Aviv. Une référence qui aura plus tard son importance. Il est par contre dommage qu’Alan Dale soit maintenu dans un rôle secondaire, ou disons en position subalterne. Ses successeurs n’hésiteront pas à (trop) monter en première ligne ! Donald P. Bellisario parvient à introduire un certain humour grâce à Pauley Perrette. Abby souffre d’une « phobie de l’autopsie » qui l’empêche de descendre à ladite salle d’autopsie pour y porter les preuves. Sur le plan du scénario, c’est assez téléphoné et l’explication du cauchemar un tantinet absconse mais Pauley Perrette sauve la mise. Par son interprétation très juste, mêlant nervosité et agacement devant la stupidité de sa peur, l’actrice donne une réelle crédibilité à la phobie de son personnage. Du coup, c’est Kate qui se charge de descendre les preuves mais, pas de chance, elle se fait prendre. Signalons l’interprétation de Donald MacCallum. Ducky est tendu et l’entendre parler sèchement à Abby est choquant tellement c’est inhabituel. C’est joué sans superflu. Pancho Demming a sa scène aussi quand il se fait tirer dessus. Le premier assistant du docteur Mallard n’a jamais pesé sur l’action et n’a jamais vraiment intéressé. L’inconnu – car on ne saura jamais son nom dans cet épisode – est remarquablement interprété par Rudolf Martin. D’un grand calme, ce dernier joue un homme affable, souriant, bon connaisseur de l’histoire anglaise et possédant une culture médicale. Sobre et posé, il n’élèvera jamais la voix mais saura se montrer « persuasif ». Le plus impressionnant, c’est son sourire. Presque chaleureux, jamais condescendant, il est déstabilisant par la sûreté qu’il dégage. Une expression de Ducky a alerté Gibbs qui passe en « mode action ». La tension monte d’un cran ! Peur de mourir en bas, peur que ceux d’en bas meurent en haut ! Gibbs est aussi mis en valeur. Il est efficace, déterminé et c’est lui qui jouera le rôle majeur de l’acte final. Mark Harmon maîtrise bien son personnage. Il a abandonné le côté hiératique pour une plus grande proximité. Son efficacité n’en fait pas un super-héros ainsi qu’en témoigne le final. Il n’a pas non plus de côté supérieur qui serait inapproprié. Son duel avec l’inconnu dans une salle d’autopsie plongée dans le noir est réalisé avec justesse et sobriété. Alors que Gibbs parle, l’inconnu, qui par deux fois a nié être un terroriste, ce qui est étrange comme conduite, se montre quasiment silencieux. Imperturbable, il est impressionnant de calme, ce qui n’est vraiment pas pour nous rassurer. Un plan large pour poser les pions et une brusque accélération pour le combat au pistolet suivi de l’intervention des Forces spéciales. Lesquelles échappent au cliché de la bande de bourrins ne songeant qu’à foncer dans le tas. Le briefing de Gibbs a été court, net, précis et l’attention totale. Voilà qui montre l’écriture d’un amoureux de la force militaire ! Si DiNozzo n’a pas grand-chose à défendre, c’est Kate qui prend la deuxième place dans les acteurs du jour derrière notre inconnu. Capturée, elle ne se laisse pas impressionner mais elle échoue à poignarder ce dernier. Là, Sasha Alexander se montre excellente. Elle nous oblige à nous interroger sur son personnage, à mettre Caitlin Todd en question ! Pourquoi a-t-elle échoué ? Plus souriant que jamais (mais le Diable ne sourit-il pas ?), l’inconnu l’interroge frontalement et semble jouer un jeu de séduction malsain et troublant. Sa question, nous nous la posons aussi et l’entendre aussi clairement formulée est saisissant. « Ce qui se conçoit bien s’énonce clairement », a dit Boileau. Quand on est au clair dans son esprit, l’action ne doit-elle pas procéder naturellement ? Or, l’attaque a été curieusement brouillonne de la part d’une ancienne des Services secrets. Pourquoi ? Si les paroles sont nimbées d’un souffle chaud, c’est un souffle glacial qui saisit le spectateur. Au final, Kate, si elle a l’air naturellement éprouvée, paraît surtout songeuse et mal à l’aise. D’autant qu’un commentaire de DiNozzo, pas anodin du tout (et Michael Weatherly a bien compris ce que sous-entend sa réplique) en rajoute dans le trouble et fait persister le mal-être. Car l’inconnu a pu s’échapper avec un plan simple mais génial et exécuté d’une main de maître et la tête froide. Le « piège en sous-sol » accouche d’une « bête noire » ; ce qui implique qu’on le reverra. Et que fera Kate lorsque cela arrivera ? Anecdotes :
17. ZONES D'OMBRE Scénario : Jack Bernstein Réalisation : Dennis Smith Résumé Le corps d’un jeune officier tombe du plafond d’une boîte de nuit. Critique Le moins que l’on puisse dire c’est que cet épisode peine à nous intéresser. Son démarrage est intéressant mais ensuite c’est plutôt mou. L’épisode se raccroche au précédent par les fréquentes mentions au terroriste disparu. Il y a beaucoup de références à ce dernier dans les trois premières minutes puis on s’intéresse au mort, l’officier Gordon. Déjà, l’image est de mauvaise qualité à ce moment. Certes, des toilettes dans une boîte de nuit, c’est pas les Champs Élysées mais là non seulement c’est glauque mais c’est hideux et, par-dessus le marché, l’image a du grain. Dans la foulée, on profite d’un moment d’humour original avec le proprio de la boîte, un gamin de 17 ans ! Son allure est cocasse mais son discours est ultra-pragmatique, capitaliste et assumé ! La rentabilité de ses soirées laisse Kate et DiNozzo songeurs…Plus sérieux, le mort cachait 40 000$ dans sa chambre ! Jack Bernstein ne doit pas bien aimer la science car il ne gratifie pas Ducky et Abby de scènes passionnantes. L’autopsie est troublante mais n’a pas apporté grand-chose au spectateur que ce qu’il a appris sur la scène de crime. Abby fera mieux mais, plus que les découvertes qu’elle fait, c’est la prestation de Pauley Perrette qui sauve ces scènes de l’ennui. Totalement relâchée, la gothique du labo nous régale avec ses histoires de rencards absolument hilarantes. Ça n’éclaire pas l’enquête mais on s’est bien amusé deux minutes. L’enquête va suivre deux directions : un chantage (ce qui expliquerait l’argent) ou un lien avec les équipiers. Kate et DiNozzo privilégient la première et c’est un régal de les voir travailler de concert. Il y a de l’énergie et de la vigueur dans ces scènes et les éléments découverts peuvent accréditer leur hypothèse. Hélas, elle tourne court beaucoup trop vite. C’est donc du côté des équipiers, les « cinq mousquetaires » qu’il faut chercher. Il reviendra à Gibbs de découvrir la vérité. L’épisode fait la part belle à Mark Harmon, véritablement chef d’équipe. L’acteur est de presque toutes les scènes et il est excellent. Gibbs se montre amical avec Ducky, faussement badin avec Abby (la complicité Pauley Perrette/Mark Harmon est un rouage essentiel de la série. Grâce à eux, aucune routine ne s’installe dans ces scènes qui mêlent avec bonheur science légale et humour), directif avec ses agents - mais aussi taquin lorsqu’il se refuse à leur dire ce qu’il a deviné sur la scène de crime- et dur avec les suspects. Gibbs est aussi doué en interrogatoire et cet épisode le montre particulièrement. Il est en outre bien servi par Dennis Smith qui anime comme il peut ce scénario inégal. Sa réalisation fluide évite l’effet « tunnel » lorsque les quatre suspects sont interrogés. La scène finale est nerveuse grâce à l’alternance entre l’interrogatoire et ce qui s’est passé ce soir-là avant le crime. Elle fait bien ressortir les différents caractères des suspects dont deux sont purement anecdotiques pour ne pas dire transparents. Décidément malicieux, Gibbs piège le coupable avec une vidéo mais un « double effet ». A défaut d’avoir été emballé, on n’aura pas passé un mauvais moment. Anecdotes :
18. AFFAIRE NON CLASSÉE Scénario : Thomas L. Moran Réalisation : Peter Ellis Résumé Un condamné pour meurtre s’évade de prison pour se faire justice. Critique Un épisode bien charpenté, bien écrit, de facture plutôt classique, divisé en deux parties, mais qui manque d’un petit quelque chose pour se hisser au niveau supérieur. Plus de folie, d’humour ou plus de noirceur, mais il manque quelque chose. L’ouverture est bien angoissante d’autant qu’elle profite d’une bonne utilisation de la pénombre ; une des ambiances les plus présentes dans cet épisode. La première partie cherche à découvrir comment le marin, Curtin, s’est échappé (le nageur de combat comme le rappelle le titre original) et pourquoi. La réponse à ces deux questions sera apportée d’une part par Abby (une de ses meilleures scènes avec une belle explication simple et claire suivie d’une autre filmée en contre-plongée, ce qui fait ressortir le résultat des recherches) et d’autre part par l’obligation faite par le NCIS au procureur et à l’avocat du marin échappé d’éplucher l’ensemble des archives du procès. Ce qui nous ramène subtilement à JAG. D’ailleurs, la salle dans laquelle DiNozzo s’entretient avec le capitaine Coleman est empruntée à cette série. Le contraste entre l’agent boute-en-train (et qui en rajoute sciemment) et l’avocate militaire psychorigide (épisode des crayons qui renvoie à la série-mère) est savoureux. L’épluchage des archives constituait un moment périlleux pour le réalisateur qui s’en sort avec les honneurs. C’est un ping-pong permanent d’arguments et de contre-arguments. La caméra passe plutôt bien la parole sans en rajouter dans les effets. Si le décor est triste, l’animation le fait oublier. Il en ressort un élément qui paraît mineur mais qui, en fait, constitue le fil échappé de la pelote. Dans cette partie, Alicia Coppola campe une avocate très crédible, compétente et connaissant ses dossiers mais peu susceptible de sourire. On se dit qu’il vaut mieux l’avoir comme avocate que comme procureur ! En effet, le JAG constitue le ministère public dans les cours martiales tout en assurant aussi la défense des accusés. Manière subtile là aussi de se raccrocher à la série-mère. Cette première partie permet aussi de réintroduire McGee et dans un rôle plus complet que sa dernière prestation. Il assiste Kate quand elle surveille la maison où vit le fils de Curtin avec ses grands-parents (bel éclairage nocturne lorsque Kate tente d’arrêter le fugitif, un des rares moments d’action de cet épisode) et donne un coup de main à Gibbs pour disposer rapidement des archives. Sa connaissance de l’informatique s’avère on ne peut plus précieuse ! Sean Murray est impeccable. Son personnage est certes un agent peu chevronné mais il n’est pas empoté (témoin, sa réaction lorsque Kate est piégée par Curtin) et il est capable d’initiatives ; ce que tous les chefs apprécient ! En revanche, il manque d’assurance (ce qui est normal) : ce qui nous vaut deux scènes bien rigolotes lorsqu’il est face à Mark Harmon ! Lequel joue très juste dans cet épisode. Il est ainsi très touchant lorsqu’il parle au fils de Curtin. On voit deux solitaires qui se parlent indirectement. Il nous fait aussi bien rire lorsque, silencieux, il pousse (à nouveau) Kate à la confession/confusion ! La seconde partie est intéressante parce que l’épisode échappe à la poursuite du fugitif (qui disparaît totalement de l’écran jusqu’à la 39’d’un épisode qui en comprend 42) pour renverser le point de vue et changer d’hypothèse : et s’il était innocent ? C’est crédible à ce moment-là parce que la scène d’épluchage a permis d’étayer a priori cet angle de vue qui aurait été gratuit sinon. Le supérieur de Curtin, le commandant Foley (incarné par un Al Sapienza un peu monolithique) est remis dans la boucle et sa femme arrive dans l’histoire. L’interrogatoire de cette dernière par Kate et DiNozzo les surprend. L’affaire semble dans l’impasse mais, ce que les enquêteurs n’ont pu découvrir, les scientifiques vont le faire. Si on ne saisit pas bien ce que fait McGee avec Abby (professionnellement s’entend), c’est de leur association que sort l’élément crucial qui, combiné au petit fil découvert en fin de première partie, permet de découvrir une vérité inattendue mais parfaitement crédible. Cette association, à la fois fructueuse et drôle, est très intéressante pour la suite. L’arrestation de Curtin au moment où il voulait se faire justice permet de découvrir une Kate sexy en diable dans une nuisette rouge du tonnerre ! Le réalisateur a dû apprécier tourner cette scène parce que certains angles sont un peu tendancieux ! Anecdotes :
19. DERNIÈRES PAROLES D'UN MORT Scénario : George Schenck et Frank Cardea Réalisation : Dennis Smith Résumé Le meurtre d’un agent du NCIS amène Gibbs et son équipe à se pencher sur une ancienne affaire. Critique Un épisode brillant qui s’apprécie encore mieux quand on le revoie car il pétille d’intelligence, de drôleries et de trouvailles. La scène d’ouverture est une boucherie assez gore mais brièvement montrée. Elle contraste avec la légèreté dans les bureaux du NCIS où DiNozzo décroche le téléphone de Kate en son absence ! Une pratique dont l’agent « très spécial » ne se départira jamais. Légèreté brisée quand Gibbs annonce le meurtre de Chris Pacci, un des leurs. Cet épisode reprend directement après le précédent puisque le mort voulait parler à Gibbs de l’affaire dont il s’occupait. Ce sera la seule et unique fois où les locaux du NCIS seront fouillés pour une enquête criminelle. Face au drame, les agents réagissent très différemment. DiNozzo se montre plus brusque, Kate très touchée, Gibbs surjoue le chef. Mais voilà que McGee appelle : Pacci lui avait demandé une recherche ! On se demande bien pourquoi solliciter un agent à Norfolk mais on passe cette facilité car il amène à l’équipe un dossier ; celui d’une affaire dans laquelle un capitaine de corvette, soupçonné de prévarication, était mort brûlé lors d’un accident de voiture. L’autopsie, pratiqué par un Ducky des plus touchés, a, de son côté, amené un suspect ou plutôt une. Cette première partie est dense côté émotions. Pacci était l’un des leurs et ce sentiment que la mort de l’un concerne tout le monde est excellemment rendu. La seconde partie va être plus classique (c’est une enquête policière) mais beaucoup plus légère et pétillante, sans se départir de son intérêt et sans que la rupture de ton soit brutale. En fait, c’est l’arrivé de McGee qui allège l’atmosphère. Son duo avec DiNozzo fait des étincelles ! S’il est trop inexpérimenté pour pouvoir se battre à armes égales, il se défend plutôt bien. On avait pu admirer ses talents d’informaticien dans L’imposteur ; il se montre tout aussi doué ici pour retrouver celle dont on apprend qu’elle s’appelle Amanda Reed. Il y a presque un petit côté holmésien quand McGee se fait une joie d’expliquer à un DiNozzo dépassé comment il a procédé pour la retrouver. Pour comprendre son rôle dans cette histoire, Gibbs organise une planque ; ce qui met DiNozzo en joie ! Cette seconde partie permet à Dennis Smith de montrer son talent. Il évite ainsi tout aspect statique, joue sur intérieur/extérieur et souvent nous mets dans la position de l’observateur (ou du voyeur, l’expression est utilisée) nous plaçant au cœur de l’action et, en même temps, à l’extérieur de celle-ci. Michael Weatherly va se régaler dans toute cette seconde partie et nous avec ! Sa fascination pour cette superbe plante est très drôle et il ose braver les ordres en allant parler avec elle se faisant appeler Springfellow ! Là, on a franchement le sourire aux lèvres d’autant que McGee, placé devant le fait accompli, est plus que gêné aux entournures ! Ce premier contact est filmé du point de vue de McGee, ce qui nous invite à nous identifier au jeune agent inexpérimenté donc proche de nous. Il y a en outre une atmosphère de comédie quand vous placez Sean Murray et Michael Weatherly dans la même pièce. Le sérieux du « bleu » contraste avec l’aisance désinvolte de l’agent chevronné, reproduisant les tandems mal assortis qui, de tous temps, ont fait la joie de la télévision. Sean Murray fait notre bonheur par la sincérité qu’il met à jouer McGee : c’est un « bleu » et il a l’énergie et la bonne volonté mais aussi la maladresse de ceux qui veulent faire leurs preuves. Comme le temps est compté, DiNozzo obtient un rancard le jour même et c’est d’emblée très chaud ! McGee est consterné, le spectateur hilare. Qui plus est, à ce moment là, nous savons quelque chose que Tony ignore, ce qui ne fait qu’aggraver notre hilarité. Un élément capital couronnant une enquête rondement menée par Kate qui a établi des liens entre la mystérieuse Amanda Reed et le capitaine véreux. Et le couronnement est l’œuvre d’Abby. Très en verve durant tout l’épisode qui la sollicite beaucoup, Pauley Perrette offre une danse de triomphe à son personnage devant un Gibbs obligé d’être patient. C’est drôle et la révélation pas piquée des vers nous colle à notre chaise ! Placée en retrait de fait de la structure de l’épisode qui lorgne du côté de « Fenêtre sur cour », Jamie Luner défend son personnage. Amanda Reed est véritablement mystérieuse et le sourire enjôleur de la belle rouquine masque mal cependant une dureté du visage et un regard aigüe. Il faut vraiment être tourneboulé comme DiNozzo pour ne pas voir le danger que cette femme peut représenter ! C’est la première mais pas la dernière fois que ses hormones font commettre une faute grave à l’agent en chaleur. Ici, il s’en tire avec une mortification. Deux en fait car le roi des blagueurs doit capituler devant la vacherie que Kate lui balance. Petite vengeance pour son indiscrétion ! Et dernier éclat de rire pour nous ! Anecdotes :
20. BIENVENUE EN ENFER Scénario : John C. Kelley Réalisation : Jeff Woolnough Résumé Un Marine disparaît. Le NCIS le recherche et découvre une horrible vérité. Critique Un épisode assez plat, une histoire banale et moins d’humour que précédemment. Seule la réalisation et un bon Michael Weatherly sauve le tout. Pourtant, ça partait fort : kidnappé au sortir d’un bar très animé, un homme – le sergent-chef Atlas – se réveille dans une geôle boueuse aux côtés d‘un squelette ! On passe presque sans transition d’une ambiance rougeoyante festive à un gris sale écœurant. La suite ne sera pas à la hauteur. Le NCIS est sur le coup parce que le disparu sait faire boum avec tous les genres d’explosifs possible mais ça ne sera plus exploité ensuite. Le seul suspect est le major Sacco, supérieur d’Atlas, et qui le déteste. C’est trop beau pour être vrai et ce n’est jamais le premier suspecté qui est le coupable dans une série télé. A l’avantage du scénario, l’identité du tueur est bien cachée et sa révélation bien amenée mais trop tardivement. Par contre, l’épisode fait la part belle à DiNozzo et, là, c’est Weatherly Boulevard ! L’acteur le joue séduit par une magnifique barmaid (visiblement, il s’est bien remis de l’épisode précédent mais n’a rien appris !) et c’est réciproque en plus ! Le coup de la chemise à carreaux est un joli gag et le réalisateur insère un montage bref et dynamique passant du shooting de la scène de crime à ladite serveuse ! Joli(e) ! DiNozzo est hâbleur : il cloue le bec à Gibbs en trouvant un indice alors que son chef le croyait (et nous aussi) jouant le joli-cœur. Joli ! DiNozzo est déterminé : quand il se retrouve en mauvaise posture, il reste calme et parvient à s’en sortir. Grâce à la règle n°9 que vous n’avez sûrement pas oublié. Il gagne assez de temps face au tueur pour permettre à ses collègues d’arriver. Joli ! Le fond de l’histoire commence comme un mauvais mélo pour finir en récit d’horreur. Un amant raconte à sa belle qu’il craint de disparaître comme ses copains d’unité avant lui. L’amant c’est Atlas évidemment et la belle une journaliste…mariée. Ses jambes sont belles, sa jugeote sujette à caution mais elle a tenue son rôle : apporter l’information à l’équipe. Il avait raison : Kate recense trois autres disparitions et tout ramène à Sacco mais pas de preuves. DiNozzo obtient de le filer et c’est là qu’il tombe dans les rets du tueur. Dans le même bar où Atlas a disparu ; si vous aimez l’ambiance country, vous tenez le coup sinon vous serrez les dents en profitant de la réplique du jour ; de la serveuse sexy à DiNozzo : « Vous êtes là pour le boulot ou pour mon plaisir ? ». Atlas n’est pas mort car le tueur veut le faire souffrir. Le décor de la geôle est atroce et chaque scène qui s’y passera sera plus dure que la précédente. Heureusement, le réalisateur les montre brièvement, juste le temps d’une réplique et pour que nous prenions petit à petit la mesure du caractère hideux de l’endroit. La vérité prendra la forme d’une confession et remonte au passé d’Atlas et de ses amis. A ce moment, la culpabilité du major Sacco est indiscutable. On pourrait soutenir que le twist final risquait de ne pas être crédible mais on aurait tort car le récit épouvantable du sergent, cru et d’une simplicité abominable, a fourni tous les éléments pour le comprendre. Sauf un mais ce n’est pas de la faute du sergent. La poursuite dans les égouts profite de décors très réussis, semi-obscur avec des trouées de lumière mais surtout cette humidité suintante et dégoulinante. Le mouvement permanent des acteurs empêche l’ennui et, surtout, a quelque chose de libérateur après la pénible sensation d’enfermement dans la geôle. Une musique agréable accompagne bien ce moment qui n’a pourtant rien de plaisant à vivre ! DiNozzo s’en sort et éprouve deux émotions contradictoires en rentrant au bureau : la joie et la stupéfaction ! Anecdotes :
21. FACE CACHÉE Scénario : Bob Gookin Réalisation : Terrence O’Hara Résumé Un Marine mort à cause d’une arme anti-char amène le NCIS à enquêter sur un trafic d’armes. Critique La diversité des missions du NCIS permet aux scénaristes de trouver des idées pour leur production. Ici, le trafic d’armes est un bon sujet bien mené. Ça manque d’humour mais le sujet s’y prêtait moins. La découverte du corps du sergent Grimm est surprenante puisque l’on passe d’une séquence débile à la vision du cadavre ! Ce fort contraste fait paradoxalement sourire et nous intrigue. La manière dont Grimm est mort est loin d’être banale puisqu’il a été tué à l’ogive anti-char !! Ce type d’arme ne se trouvant pas à la supérette locale, le NCIS recherche sa provenance. Deux pistes sont soulevées. La première passe par l’armurerie de Quantico et l’autre par la boutique d’un prêteur sur gages suppléé par sa fille pour cause de peine de prison. Or, la mission de Grimm consistait à surveiller les armes et à les faire détruire si nécessaire. Le défunt n’apparaît donc pas tout blanc. Kate suivra en solo la première piste. DiNozzo puis Gibbs joueront les agents infiltrés. Les créations des identités secrètes par Abby sont des moments de pure comédie surtout pour le profil de Gibbs. Les critères de notre gothique préférée feraient sans doute tiquer les très sérieux profileurs d’Esprits criminels mais nous, ils nous font bien rire !! DiNozzo se lance en premier pour nouer contact avec la prêteuse sur gages. Moment de faire pause pour signaler le bon travail de Terrence O’Hara. Dans un espace restreint comme le bureau, il pause ses caméras à bon escient et fait bien bouger l’image pour que cela soit visuellement dynamique sans donner le tournis. Et puis, on profite de quelques extérieurs qui aèrent à bon escient. Les autres décors n’ont rien d’inoubliable surtout le domicile de la victime. Le goût de chacun sera sollicité par le débat Kate/DiNozzo sur le tapis. Le montage alterne très intelligemment les séquences à l’armurerie et celles de l’enquête de Kate. Aucun temps mort et manière de dire que les deux pistes sont valables et mèneront à la vérité. Ici, pas de fausse pistes mais plusieurs chemins pour arriver à Rome. Entre DiNozzo et la prêteuse sur gages, c’est d’abord méfiance et jeu de la barbichette. Même avec une arme devant lui, Tony garde un flegme impressionnant. La glace rompue, on passe carrément à la phase de séduction ! A la remarque faussement désabusée de DiNozzo (ou plutôt de son alter ego) comme quoi les Marines sont un corps d’élite, elle rétorque qu’il en a un lui aussi ! Terrence O’Hara s’amuse même à se mettre à la place de son acteur et ce qu’il montre suffit à prévenir l’ATF qu’une bombe est en circulation. Justement, puisqu’on en parle de l’ATF, la prêteuse sur gages est en fait un agent infiltré, Melinda Stone. Nouvelle enquête conjointe pour le NCIS ; ça permet de faire le tour des agences fédérales ! Pendant ce temps, Kate interroge deux militaires liés à Grimm. La première, le caporal McLaine servait avec lui. Le second, le sergent Rafael, était chargé de vérifier les armes amenées par Grimm en vue de leur destruction. L’épisode nous permet de comprendre la procédure très précise du contrôle et de la destruction des armes mais il nous montre surtout que, quel que soit le degré de sophistication des procédures, il y a toujours des hommes derrière et qu’ils peuvent faillir. Cet épisode fait monter Kate en compétences. Gibbs occupé, c’est à elle qu’il revient de mener l’interrogatoire de Rafael dans la salle d’interrogatoire du NCIS. Kate est moins hiératique que son supérieur mais tout aussi efficace. Elle découvre ainsi un élément capital. Sasha Alexander nous convainc haut la main des progrès de son personnage. Les recherches d’Abby ont permis de trouver un acheteur potentiel pour les armes détournées par Grimm : les milices. Gibbs va conclure la vente avec Stone. La scène de la rencontre a lieu de nuit ; ce qui installe d’emblée une tension et une grande nervosité. On sent que les Fédéraux jouent sur le fil du rasoir et qu’il ne faudrait pas grand-chose pour que tout capote et ça capote ! Gibbs se prend même une balle en pleine poitrine !! Incrédules, nous nous demandons alors comment cela va finir et le moins que l’on puisse dire est que le scénariste (dont c’est l’unique travail pour la série) réussit son twist final ! L’épisode poursuit l’introduction de McGee dans l’équipe. Il est ainsi présent au départ mais seulement pour paramétrer différemment la recherche du terroriste inconnu de l’épisode « Piège en sous-sol ». On se rend compte alors que cet écran tourne dans chaque épisode depuis lors. McGee sera présent en toute fin. Il devait aider Kate mais a mal fait son travail. C’est un débutant et Sean Murray rend bien le malaise de l’agent qui a conscience de sa faute et se montre maladroit dans son expression. Malgré un CV de haut vol, c’est un agent qui a encore ses classes à faire. Par contraste, bien que nouvelle dans son poste, Kate, qui bénéficie de son temps aux Services Secrets, se montre bien meilleure. Nous assistons enfin à l’arrivée du nouvel assistant de Ducky, Jimmy Palmer. D’emblée, on l’adore ! Brian Dietzen a plus de présence que ses devanciers et il est drôle d’entrée de jeu. Le voir avec un dictaphone répétant ce que dit Ducky fait bien rigoler. Et puis, rétrospectivement, le voir être dérangé par son portable, fait encore plus sourire car ce gag est appelé à se répéter dans les saisons suivantes. On tient désormais l’équipe définitive au moment d’amorcer le final de cette première saison. Anecdotes :
Scénario : Jack Bernstein Réalisation : Alan J. Levi Résumé Un membre d’une unité de Marine meurt dans des circonstances troubles à la veille d’une mission top secrète. Critique Les épisodes soignés Jack Bernstein sont ambivalents tantôt bons, tantôt moyens. Celui-ci appartient sans conteste à la première catégorie. L’histoire est bien conduite, sans temps mort et, si l’humour est moins présent, il est remplacé à bon escient par une très forte émotion. D’emblée, nous sommes plongés en circonstances inhabituelles puisque l’exercice des militaires est présenté en vision nocturne ! Joli coup d’ouverture souligné par une musique martiale très appropriée. Soudain, c’est le drame : le lieutenant Johnson fait une chute mortelle. L’épisode va faire son miel de plusieurs faits inhabituels, pour la série mais, plus largement, pour toute série policière. En effet, du supérieur de Johnson, le commandant Rainer (bonne composition d’Adam Baldwin, sans plus), à l’agent Cramer de la CIA, l’épouse du défunt, son meilleur ami (excellent Doug Savant) et ses compagnons d’armes, tout le monde se montre coopératif avec le NCIS ! Chaque témoignage est ainsi net, précis, argumenté, sans faux fuyants. Le seul mensonge relevé est ensuite expliqué par un motif tout à fait plausible. La scène classique d’interrogatoire tourne ainsi court parce que Gibbs n’a pas de munitions ! Et pourtant, cette chute n’a rien d’un accident ainsi qu’Abby le prouve. Et l’épouse est une suspecte très crédible. Lors de la première visite, Kate voit ainsi quelque chose qui lui met la puce à l’oreille. Deux autres éléments placent Denise Johnson dans l’œil du NCIS. Néanmoins, rien de probant. Julie Benz défend quelques scènes brèves avec panache. Son interprétation d’une épouse éplorée est sans faute. Quand son personnage est mis en cause, elle la joue glaciale mais incapable de tenir cette froideur sur la distance parce que la douleur la submerge. Que Gibbs, qui n’hésite en général pas à secouer les suspects récalcitrants, se montre inhabituellement silencieux prouve que les mots de Denise Johnson l’ont touché et qu’ils sont crédibles bien qu’elle ait le mobile, les moyens et l’opportunité. Le second suspect, le quartier-maître Vengal, embarrassera les enquêteurs qui ont des éléments qui rendraient crédible un mobile de meurtre mais ça ne colle pas non plus. Le scénario est finement écrit parce que l’épisode ne manque jamais de rythme et ne nous ennuie jamais. Les impasses de l’enquête sont amenées avec justesse et opportunité et les acteurs sont au diapason. Pour l’humour, on peut normalement compter sur Palmer et sur Abby. Le premier ne nous déçoit pas avec une explication emberlificotée mais tellement sincère de son retard qu’elle nous fait éclater de rire. Que Ducky veuille l’engager à plein temps est une excellente nouvelle. En deux épisodes et moins de dix minutes de présence, Brian Dietzen nous a plus fait rire, ou plus simplement fait éprouver quelque chose que Pancho Demming en quinze ! Par contre, Abby est en retrait : elle est mélancolique ! Comptons sur Pauley Perrette pour nous amuser avec le blues de son personnage. C’est à cause d’un homme qui veut faire le point sur sa relation avec elle. Classique, et c’est l’homme qui a le mauvais rôle. Sa confession à Kate (la complicité entre les deux personnages est touchante) est un joli moment d’introspection et d’explicitation de ce qu’elle veut, ou pas. Et l’homme en question, c’est bien sûr McGee. Du coup, quand il vient travailler avec elle (grâce ou à cause de Kate que Gibbs a « piégé » avec une habileté délectable – et on apprécie le sourire finaud du maquignon !), c’est clash verbal ! Sean Murray ne laissera pas tomber McGee au champ d’honneur ! Pas question pour l’acteur de laisser croire que c’est son personnage le « coupable » ! Néanmoins, au terme d’une dialogue hypertechnique et, du coup hilarant tellement on n’y comprend rien mais les personnages sont à fond dedans, ils se réconcilient ! Splendide ! La vérité va naître au terme d’une nuit blanche d’une phrase malheureuse de Kate qui éveille une idée dans l’esprit taquin de DiNozzo et, d’une séquence hilarante avec une Sasha Alexander qui joue à merveille (ou pas d’ailleurs) l’épouvantée en haut d’une grue, va jaillir la lumière. Une vérité confirmée par les petits génies de l’informatique et qui ouvre un final inhabituellement long mais profondément émouvant. Doug Savant, en prêtre ami de la victime (qui a su avec habileté ne pas répondre à une question de Gibbs qui mettait en cause le secret de la confession) a été brillant, touchant et ses scènes avec Sasha Alexander sont empreintes d’une émotion palpable mais d’une sobriété plus impressionnante et même une touche d’humour fine et bien venue. Mais c’est Julie Benz qui se montre impériale. Émue comme on le comprend, elle est littéralement bouleversante sans éclat, sans effets de manches, ni sanglots façon pleureuse antique ; juste avec l’émotion sincère d’une femme meurtrie dans son cœur et profondément malheureuse. Anecdotes :
Scénario : Donald P. Bellisario Réalisation : Thomas J. Wright Résumé Gibbs est de plus en plus obsédé par sa « Bête noire » ; laquelle prépare un nouveau coup pour lequel il a besoin de Kate. Critique La suite de « Piège en sous-sol » ne convainc pas totalement, la faute à une histoire qui mouline un peu à vide et manque d’humour sans que la tension ou la noirceur prennent le relais. Dommage car Rudolf Martin est parfaitement affuté. Très à l’aise, il campe le premier adversaire récurrent du NCIS avec une délectation effrayante. Vraiment, cet acteur serait parfait en Dracula… Thomas J. Wright est un bon choix pour conclure cette saison. Il anime judicieusement cet épisode, à commencer par les scènes d’ouverture et de clôture qui sont symétriques. D’entrée, nous sommes placés dans une situation tendue, horrible d’autant plus oppressante qu’elle est muette durant une minute ! C’est très long une minute sans dialogue et quasiment en silence. L’épisode joue par contre la facilité en caricaturant ses personnages. DiNozzo est ainsi un étourdi qu’une fille séduit facilement. McGee le « geek », Kate la profileuse au cœur tendre et Gibbs le chef dur à cuire. C’est franchement réducteur et un peu agaçant. Avoir vu évoluer et se bonifier ces personnages auxquels on s’est attaché pour les voir réduits à des figures est pénible. L’histoire est simple, presque simpliste voir un prétexte, jouant sur deux tableaux. Le premier est la recherche de l’identité du terroriste inconnu. C’est là que McGee joue un rôle crucial, aidé par Ducky, en installant un logiciel qui facilitera le tri des photos et, miracle de la technologie, on a un nom : Ari Haswari. Une identité pour le moins étrange vue la consonance du nom et du prénom. Quant à son profil, Gibbs l’a demandé à Kate dans une scène commencé comme une comédie et qui finit dans une atmosphère pénible. Le second tableau est la préparation d’une attaque contre Marine One. La saison a commencé avec l’avion présidentiel et se conclue avec l’hélicoptère présidentiel. Le déjeuner en extérieur entre Kate, DiNozzo et Ducky ne sert à rien sinon à des parlottes et à permettre de trouver un prétexte plausible pour séparer les agents. Le second est soudain distrait par sa Suédoise (dont on apprendra sans surprise qu’elle conspire avec Ari) et la première est enlevée au terme d’une scène extrêmement nerveuse et superbement animée par Thomas J. Wright. Heureusement qu’il était là, on avait failli s’assoupir ! En revanche, aucun risque lorsqu’Ari est aux côtés de Kate. Toujours poli, prévenant, il lui offre même du vin, se montrant nettement épicurien. Il expose son plan avec une satisfaction évidente. Rudolf Martin est excellent. Ari est bien plus redoutable dans sa grâce et sa gentillesse. En face, Sasha Alexander est magnifique. Avec peu de paroles (Kate est attentive et aux aguets), mais un regard à la fois sérieux, concentré et un peu inquiet, elle donne corps à une femme qui se demande à chaque seconde qui est vraiment l’homme en face d’elle, ce qu’il veut et ce qu’il attend d’elle. Boire du vin en plein air quand il fait beau dans une ambiance champêtre, c’est un cadre pour un rendez-vous amoureux plus que pour conspirer. Ari est séducteur et Kate sur la défensive. Elle se sait réceptive à son charme (elle l’a quasiment avoué plus tôt) et elle en a peur. Elle a sûrement d’ailleurs plus peur d’elle que de lui. En tout cas, elle n’a sûrement pas vu arriver le twist final, pas plus que nous ! La révélation de l’identité d’Ari ne conclut pas l’épisode qui nous réserve un final bien meilleur que la moitié de ce qui l‘a précédé. La colère de Gibbs est superbement rendue par Mark Harmon. Là, l’acteur est vraiment bon. Il joue la colère froide mais qui explose parce que Gibbs a trop pris sur lui, se montrant injuste avec son équipe mais c’est compréhensible. C’était une affaire personnelle et sa vengeance lui échappe à cause de la politique. La rencontre entre Ari et lui est le sommet de l’épisode qui n’avait en fait pour but que d’y mener. Sur un fond de musique orientale (la même que pour « Piège en sous-sol »), c’est un moment tendu entre l’agent fédéral très dur et l’espion israélien toujours aussi tranquille et serein. Ce face à face est un miroir et le réalisateur le montre parfaitement avec son mouvement de caméra bien pensé. L’explication entre eux, dans une ambiance glauque presque sinistre, est capitale et sa fin d’une grande dureté. Mais, loin de se plaindre de la violence de Gibbs, Ari se met à rire. Et ce rire sincère est plus effrayant qu’une menace. Anecdotes :
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Présentation NCIS est une série policière diffusée sur CBS depuis le 23 septembre 2003 et, en France, sur M6 depuis le 3 mars 2004. I Quelques mots sur la série-mère, JAG Créée en 1995, JAG fut diffusée jusqu’en 2005. Elle suit la vie et la carrière de Harmon Raab Jr (David James Elliott), ancien pilote devenu avocat militaire suite à un problème de vision nocturne. Les personnages de NCIS sont présentés lors d’un double épisode de la saison 8 : « La femme de glace » et « L’homme de l’ombre ». Dans "La dame de glace", le NCIS trouve un corps, celui du lieutenant Loren Singer. L'enquête montre que les relations entre Raab et Singer étaient plutôt tendues, notamment parce que cette dernière a fréquenté Sergueï, le demi-frère de Raab. Une violente dispute entre eux a été entendu par le quartier-maître Jennifer Coates (Zoé McLellan), ce qu'elle rapporte à Gibbs. Le capitaine Raab est donc arrêté par le NCIS. Dans "L'homme de l'ombre". Raab est défendu par le lieutenant Faith Coleman (Alicia Coppola). Appelé à la barre, Gibbs ne croit pas en la culpabilité de Raab et, en effet, un autre suspect est débusqué ; en l'occurrence un capitaine aigri détestant le JAG en général et le capitaine Raab en particulier. Dénommé Théodore Lindsey (W.K. Stratton), il a réussi à force d'intrigues à se faire une place dans le staff du Secrétaire d'Etat à la Navy, et avait en outre noué une liaison avec le lieutenant Singer. Il a assassiné cette dernière parce qu'elle était enceinte de lui. Dans ce double épisode, aux côtés de Gibbs, DiNozzo, Ducky et Abby, on trouve l’agent Viv Blackadder (Robyn Lively) qui ne sera pas conservée par la suite. II Les créateurs A) Donald P. Bellisario: Donald Paul Bellisario est né en 1935 en Pennsylvanie. Installé à Los Angeles pour devenir scénariste et producteur, il travaille d’abord avec Glen A. larson (Magnum) avant de se lancer. Il a créé Supercopter (1984-1987), Code Quantum (1989-1993), JAG (1995-2005). A l’issue de la 3ème saison de NCIS et d‘un grave conflit avec Mark Harmon, il abandonne la direction de la série tout en restant producteur. Marié à quatre reprises, il a plusieurs enfants dont certains jouent un rôle dans ses productions comme David (producteur de NCIS : Los Angeles), Michael (acteur sur JAG et NCIS) ou Troian (actrice dans Little Pretty Liars). B) Don McGill: scénariste et producteur, sur JAG (2001-2005), Numb3rs (2005-2009) et et NCIS. Il fut aussi producteur pour Les Experts (2010-2015). III Qu’est-ce que le NCIS ? La Section criminelle de la police militaire de la marine des États-Unis (Naval Criminal Investigative Service, NCIS), anciennement « Section d'enquête » (Naval Investigative Service, NIS), est l'agence chargée de veiller à l'application des lois et des règlements de la marine militaire des États-Unis. IV Evolution de la série Les saisons 1 à 3 sont supervisées par Donald P. Bellisario et privilégient la lutte contre le terrorisme (arc « Ari Haswari »). Il est ensuite replacé par Shane Brennan puis, à la saison 5, par Gary Glasberg. Avec ce dernier, la série achève sa mue privilégiant l’humour et les relations entre les personnages plutôt que les intrigues elles-même. Les audiences montent passant de 11 millions pour la saison 1 à 20 pour la 8ème ; les suivantes se « tassant » entre 18 et 19. La série conserve un déroulé classique avec un format quasi immuable. V Les « filles de la série-mère » A): Los Angeles : Créée en 2009 par Shane Brennan, elle suit l’Office des Projets Spéciaux, une division du NCIS spécialisée dans l’infiltration et basé à Los Angeles. La série est introduite dans le double épisode « Légende » (6-22 et 23). Ses acteurs principaux sont Chris O’Donnell, LL Cool J, Daniela Ruah, Barrett Foa, Eric Christian Olsen, Renée Felice Smith et Linda Hunt. Davantage axée sur l’action, elle s’avère plaisante à suivre. B): Nouvelle-Orléans : Créée en 2014 par Gary Glasberg et Mark Harmon, elle suit les enquêtes du bureau de La Nouvelle-Orléans dirigé par l’agent Dwayne Pride. Autour de Scott Bakula dans le rôle de Pride, Lucas Blake, Zoé McLellan, CCH Pounder et Rob Kerkovitch. Pour plus de détails, se reporter au dossier de Patrick Sansano. VI Casting
VII Règles de Gibbs Saison 1 : N°1 : Ne jamais laisser deux suspects dans la même pièce Saison 2 N°1 : Ne jamais laisser deux suspects dans la même pièce N°2 : Toujours porter des gants sur les scènes de crimes N°3 : Ne jamais croire ce qu’on vous dit. Toujours vérifier N°6 : Ne jamais s’excuser. C’est un signe de faiblesse N°7 : Toujours être précis quand on ment. N°9 : Ne jamais sortir sans son couteau N°12 : Ne jamais sortir avec un coéquipier N°22 : Ne jamais déranger Gibbs en salle d’interrogatoire N°23 : Ne jamais toucher au café d’un Marine si l’on veut vivre |