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 saison 1 saison 3

Downton Abbey

Saison 1


1. Question de Succession

2. Le Nouvel Héritier

3. Le Diplomate Turc

4. Entre Ambitions et Jalousies

5. La Rumeur se Propage

6. Secrets Dévoilés

7. La Famille Grantham s'Agrandit

 


1. QUESTION DE SUCCESSION




Scénario : Julian Fellowes
Réalisation : Brian Percival

Résumé :

Avril 1912. Le Royaume-Uni se réveille douloureusement après l’annonce du naufrage du Titanic. Le Comte de Grantham, Robert Crawley, et son épouse Cora, apprennent la disparition de Patrick et James Crawley, qui étaient les deux héritiers potentiels du château de Downton et de la fortune de la famille. Le comte n’a que trois filles : Mary, Edith et Sybil. Or seul un homme peut prétendre à l’héritage du domaine. Matthew Crawley, cousin éloigné de Lord Grantham, est donc invité à s’installer à Downton avec sa mère Isobel.

Un nouveau venu frappe à la porte du manoir. C’est John Bates, ancien compagnon d'armes du comte pendant la guerre des Boers. Il a été choisi pour être son valet de chambre. Seul hic : il boite à cause d’une vieille blessure de guerre et ne peut se déplacer sans sa canne. Son arrivée provoque la jalousie de Thomas, simple valet de pied et prétendant au poste depuis un certain temps. Mais même si son handicap semble lui attirer les foudres de ses supérieurs, Robert Crawley hésite à le renvoyer chez lui. Thomas et Sarah O’Brien mettent alors tout en œuvre pour se débarrasser de cet indésirable.

Critique :

Le problème, avec ce type d’épisode, c’est que le scénario n’est pas passionnant mais que presque chaque scène a son importance. Pour comprendre la série, il faut l’avoir vu. C’est en quelque sorte un passage obligé.

Ce premier épisode est une formalité. Il n’est ni mauvais, ni extraordinaire. En fait, il a le mérite d’être, selon la formule consacrée, clair, net et précis. Une introduction sert, au risque de paraître très clichée, à nous présenter les personnages, leur caractère et leurs affinités, le décor, le contexte et la problématique.

Question de succession remplit ce rôle à la perfection.

Nous apprenons tout d’abord que le Titanic a fait naufrage. Cette catastrophe est à l’origine de toute l’intrigue de Downton Abbey. Parallèlement, un train roule dans la campagne anglaise, avec à son bord un homme élégant qui s’avèrera être John Bates, nouveau valet de chambre du Comte de Grantham. Ce sont les premières images de l’épisode.

Avant de nous introduire à la grande famille aristocratique que sont les Crawley, la caméra s’attarde longuement sur le réveil et le travail des domestiques. Valets ou femmes de chambre, gouvernante ou majordome, cuisinières ou simple filles de ménage, tous se hâtent à remettre de l’ordre dans le château. C’est à ce moment précis que nous découvrons les somptueux décors de la série.

Viennent après, et seulement après, les membres de la famille Crawley. Ensemble le père et ses trois filles, puis Cora et Lady Violet un peu plus tard. Au même moment, Bates se présente aux membres du personnel, ce qui pour nous spectateurs est l’occasion de comprendre « qui est qui » et « qui fait quoi ». L’épisode est alors définitivement lancé.

 

 

 

Une des scènes les plus abouties est visite de Lady Violet au château de Downton, au grand dam de Cora. Cet échange révèle à quel point la mère de Robert Crawley est une femme imposante et dotée d’un sens de l’humour des plus douteux. Maggie Smith tient de prime abord un rôle secondaire, mais néanmoins très important. C’est elle qui est à l’origine de la plupart des répliques cultes de la série, ce qui n’est pas totalement négligeable. Et une fois n’est pas coutume, lorsque l’on a une belle-mère, il y a des risques pour que la relation ne soit pas très amicale.


 

 

 

Mary, Edith et Sybil, les trois filles du Comte de Grantham n’ont décidément rien en commun, si ce n’est le nom de famille. Alors que l’ainée est un véritable frigo sur pattes, la cadette est pleine de douceur et d’attention envers les gens qui l’entourent. Quant à la seconde, jalouse de la beauté et de l’élégance de sa sœur ainée, elle est en quelque sorte le vilain petit canard de la famille, ou encore celle à qui Mary se croit obliger de refiler le linge sale à chaque fois qu’elle la croise. Les légers différends entre les deux sœurs ne manquent pas de se faire attendre, donnant lieu à des dialogues plutôt croustillants, à faire passer Mary pour une véritable garce, hautaine et imbue d’elle-même et Edith une martyre de première classe, ce qui n’est pas totalement faux.  Il y a du Scarlett O’hara en Mary !

Du côté des domestiques, on se réjouit on non de l’arrivée de John Bates. Du nôtre, on ne le situe pas très bien non plus. On peut le trouver modeste, respectable et sympathique tout comme on ne peut pas le sentir. Personnellement, Bates, dès le premier épisode, me tape déjà sur les nerfs. Ce doit être ce côté « never complain, never explain » et ce regard innocent qui cache certainement quelque chose de louche.

La visite du Duc au château de Downton est un passage dont on aurait pu volontiers se passer, puisqu’elle ne fait pas du tout avancer l’histoire. On en retient cependant que Thomas est homosexuel, que Sarah O’Brien est  une véritable garce (il faut la voir mettre à terre ce pauvre Bates) et que les déceptions sentimentales de Mary font le bonheur de sa sœur Edith.

Finalement, cela ne fait que confirmer la venue à Downton du nouvel héritier, Matthew Crawley, qui n’apparaît avec sa mère que dans la dernière scène de l’épisode.


Question de succession donne le ton de la série mais la suite s’avèrera bien plus convaincante. Les quelques longueurs de l’épisode nous laissent le temps d’apprécier les décors et les costumes mais sont vite rattrapées par la qualité de la mise en scène et par l’interprétation des acteurs, Maggie Smith en tête, comme toujours.

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2. LE NOUVEL HÉRITIER



Scénario:
Julian Fellowes
Réalisation : Ben Bolt

Résumé

Matthew Crawley et Isobel souhaitent trouver leur place dans la famille du Comte mais ne veulent pas pour autant renoncer à exercer une activité. Alors que sa mère s’engage comme infirmière à l’hôpital, Matthew continue à exercer son métier d’avocat. Ce dernier a du mal à s’adapter au mode de vie très strict de Downton Abbey, ce qui lui vaut les foudres de Mary, qui, on espère, épousera le jeune homme.

 

Carson reçoit une lettre de Charles Grigg, son ancien compagnon de scène, lui réclamant de l’argent.

 

Critique     

 

Alors que le premier épisode de la série s’attarde longuement sur le château de Downton, Le nouvel héritier fait place à l’autre partie de la famille Crawley. La différence saute aux yeux. Plus simples et moins formels, Matthew et Isobel font preuve de davantage de souplesse et de modernité dans leur mode de vie. C’est peut-être cela qui rend en partie l’épisode plus agréable à regarder.

Nous assistons très vite à la première prise de bec entre Mary et Matthew. Furieux de devoir se marier de force et de s’adapter à la manière de vivre de ses cousins, il montre ardemment son incompréhension et sa réticence envers la haute société. Au même moment entre Lady Mary qui surprend la fin de la conversation la concernant. Matthew est interloqué et, comme pris d’un violent coup de foudre, ne peut placer un mot. Leur relation est d’ores et déjà placée sous le signe de la discorde.


 

 

L’arrivée de Matthew et Isobel chez leurs cousins est la rencontre de deux mondes. Les scènes de diner mettent en avant les divergences fondamentales de manière assez formidable. Voir le comte ouvrir de grands yeux lorsque Matthew lui apprend qu’il travaille, Thomas se croyant obligé d’expliquer qu’il se tient penché pour que Matthew puisse se servir, ou encore Lady Violet se demander ce qu’est un week-end (What… What is a week-end???) est signe que les deux tribus n’ont absolument rien en commun, et l’on se demande bien comment tout ce petit monde compte s’extirper de la situation. C’est aussi l’occasion pour Isobel et Violet de montrer leurs crocs respectifs. Maintes fois la comtesse tente de tailler aussi parfaitement et élégamment que possible sa lointaine cousine, rappelant implicitement qu’ici, la patronne, c’est elle, et qu’il est inutile de vouloir être utile à la société quand on n’a aucun titre.

Matthew en prend lui aussi pour son grade. Peu habitué (et c’est un euphémisme) à se faire habillé par un valet de chambre, apprenant tout juste à se comporter en Lord, découvrant à peine le domaine de Downton, ce pauvre homme ne sait quoi dire devant l’insolence de sa promise, qui se permet de le comparer au monstre des mers chargé de dévorer Andromède sur son rocher. Quelle ambiance, dites-moi, j’aurais aimé être un valet ce soir-là rien que pour assister à ce spectacle !

Carson est pris dans une histoire de chantage. Honteux de son passé d’acteur et de danseur comique, il est trop accroché à l’honneur et à la dignité pour l’avouer et préfère se complaire aux volontés de son escroc d’ancien compagnon de scène, qui vient le trouver à Downton et révèle la situation au Comte de Grantham. Bref, on ne voit pas trop l’intérêt de ce passage, si ce n’est de décoincer le majordome et de voir en lui un peu plus qu’un homme dépourvu de fantaisie.

 

 

 

Alors qu’en haut des escaliers la tension est perpétuellement à son comble, en bas, les autres rigolent doucement. On est quand même assez content de voir que Sarah O’Brien se fait remonter les bretelles (qu’elle n’a pas, mais en admettant qu’elle en ait), par Cora Crawley lorsqu’elle la surprend à médire sur Matthew (Mr Nooobody from Noooowhere !). Comme quoi, il y a des passages plutôt amusants à regarder dans la salle à manger des domestiques. Je pense notamment à la scène du Grizzly Bear, où Thomas entraîne Daisy dans un numéro de danse gentillet.

Isobel Crawley fait de son mieux pour participer à la vie du village de Downton. Elle travaille désormais à l’hôpital, au grand désespoir de Lady Violet, cette dernière ne tardant pas à prévenir le Dr Clarkson qu’elle n’est pas à sa place et qu’il doit la renvoyer. Il est nécessaire d’ajouter qu’elle est la directrice de cet hôpital. Heureusement, Mrs Crawley n’est pas tout à fait idiote et conseille elle-même au docteur le moyen de sauver un des patients. Violet voit alors d’un très mauvais œil cette réussite. Les deux femmes éprouvent une telle animosité l’une envers l’autre que cela en devient plus que comique.

Bien meilleur que Question de succession, Le nouvel héritier ne souffre pas de trop de longueurs scénaristiques. Bien sûr, il est un peu plombé par une histoire tout à fait inutile, celle de Carson, mais heureusement, cela ne dure pas assez longtemps pour que l’on soit obligé de zapper la moitié de l’épisode.

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3. LE DIPLOMATE TURC



Scénario:
Julian Fellowes
Réalisation:
Ben Bolt

Résumé

Evelyn Napier est invité à Downton mais est accompagné d’un séduisant diplomate turc Kemal Pamuk, qui ne met pas longtemps avant de séduire Mary Crawley. Seulement, le soir venu, Pamuk est victime d’une crise cardiaque dans le lit de la jeune fille, qui est donc déshonorée. Elle demande l’aide de sa femme de chambre Anna et de sa mère pour déplacer le corps. Mais Daisy les surprend.

Gwen suit des cours par correspondance et souhaite devenir secrétaire. Elle est contrainte de révéler son secret mais son projet ne semble guère être soutenu par les habitants de Downton, à l’exception d’Anna, Bates et Lady Sybil, qui, elle, cherche à l’aider.

Critique

Brillamment réalisé et mis en scène, c’est à partir de cet épisode que la série commence à gagner en qualité et en intérêt. Après un démarrage en douceur, Le diplomate turc met davantage en exergue la personnalité des personnages et commence tout juste à en révéler certains qui restaient jusque-là en retrait de l’histoire, notamment Lady Sybil et Gwen, le duo naissant de cet épisode. Et même si l’intrigue principale ne tourne pas autour d’elles, leur complicité ne manque pas de faire sourire.

Gwen est une femme de chambre que l’on regrettera plus tard dans la série. Plutôt discrète et intelligente, cette dernière a l’ambition de devenir secrétaire, au grand dam du reste du personnel, qui ne croit pas du tout à sa réussite, même si elle avoue prendre des cours par correspondance. Son secret est découvert par Anna lorsque celle-ci tente de débarrasser une énorme malle trainant sur le haut de l’armoire, et qui contient en vérité la machine à écrire de sa compagne de chambre. Si à première vue, cette découverte nous parait à nous, gens du 21ème siècle, tout à fait insignifiante, elle ne l’est pas pour ceux de Downton. On ressent là le gouffre de 100 ans qui nous sépare de ce monde un peu spécial.

Gwen a le sentiment que tout est perdu d’avance. La scène où elle fond en larmes en présence d’Anna et de Bates est assez touchante. J’ai même éprouvé de la sympathie pour Bates à ce moment-là (chic type) ! Et pourtant, on se prend au jeu et on se met à rêver avec la jeune fille de réussite sociale. Vous trouvez que c’est exagéré ? Alors vous serez peut-être d’accord avec Lady Violet : « Pourquoi vouloir travailler dans un petit bureau mal éclairé alors qu’il est si plaisant de servir dans une grande et ravissante demeure ? ». Tout le monde n’est pas de cet avis, à commencer par Sybil. Enfin ! Après Edith et Mary, les sœurs fâchées, on se familiarise avec la cadette, très discrète jusque-là. La superbe brune décide de  prendre en main la carrière de Gwen et de la lancer sur le « marché du travail ». 

En fait, on comprend vite que Sybil a envie que les choses changent et qu’elle voit en Gwen la femme de demain, exactement ce qu’elle voudrait être : « Je trouve ça fantastique de se lancer dans la vie ! Surtout pour une femme ! ».

 

 

 

Bates décide de résoudre son problème de boitement et se rend chez un prothésiste. Son appareil le fait horriblement souffrir mais on ne comprend toujours pas pourquoi il cherche à tout prix à le cacher, surtout lorsque la moitié de la maison le voit gémir de douleur en plein service. Bates est décidément modeste et réservé, mais son silence exagéré ne finit-il pas par agacer ? Heureusement, Mrs. Hugues insiste pour avoir des explications et, en effet, le spectacle n’est pas joli. On a quand même l’impression que cette intrigue était un prétexte pour rallonger le scénario. Mais ce n’est pas grave car cela n’enlève rien à sa qualité.

Pendant ce temps, Matthew se fait draguer par Edith. Alors qu’ils visitent une des églises du village, elle tente en vain de lui faire des passes désespérées. Matthew s’empresse alors de demander des nouvelles de Mary, au grand désarroi d’Edith qui décidément, ne peut pas supporter sa sœur ainée. Que voulez-vous, ces deux-là sont faits pour être ensemble, n’allons pas contre la nature ! Pauvre Edith quand même, elle n’a vraiment pas de bol avec les hommes.

 

 

 

 

Venons-en maintenant au fait. L’épisode tourne autour de la venue du riche Evelyn Napier au château de Downton. Joué par Brendan Patricks, ce charmant garçon, beau, intelligent, aimable et de bonne famille, ferait un parfait époux pour Mary, qui aurait bien besoin d’un peu de discipline et de stabilité. Mais non, il a fallu que cette allumeuse soit irrésistiblement attirée par le diplomate turc Kemal Pamuk, le beau brun ténébreux de l’épisode. Toutefois, on ne regrettera pas sa présence qui aura fait remuer plus d’oreillers qu’à l’ordinaire ! La seule chose que l’on puisse regretter, c’est la présence de Matthew. Le pauvre homme assiste désemparé à ce jeu de séduction qui s’instaure entre Mary et Pamuk.  

Et là, attention les yeux, si vous loupez cette partie de l’épisode, vous ne comprendrez plus rien à la suite de la série. Enfin si, vous pourrez, mais il vous manquera l’essentiel. Parce que c’est en une soirée que tout se joue, et c’est en une soirée que Mary va se compromettre, mais aussi recevoir la claque qui la calmera pour le restant de ses jours. Non, pas une vraie, mais elle n’est vraiment pas passé loin. Elle se fait ouvertement séduire par Pamuk après le diner et celui-ci l’entraine dans une pièce voisine, où il l’embrasse fougueusement et la plaque contre le mur sans aucun remord. Furieuse, la jeune femme lui laisse entendre qu’il devrait avoir honte et retourne voir sa famille. Pourtant, lorsque le diplomate arrive dans sa chambre, bien que surprise, elle se laisse faire et on suppose qu’ils passent une nuit torride jusqu’à ce Kemal Pamuk soit victime d’une crise cardiaque au petit matin.

Effondrée, Mary doit demander l’aide d’Anna et de sa mère, les seuls qui pourront garder son secret assez longtemps.  On ne sait pas si on doit sourire ou se taire à ce stade de l’épisode mais il est tellement bien fait que le rire finit quand même par l’emporter. Il faut voir les trois femmes transporter le corps d’un bout du château à l’autre ou encore Mary essayer sans succès de fermer les yeux du cadavre. Elle reçoit enfin la leçon qu’elle méritait tant : « J’espère qu’à l’avenir, tu te comporteras de façon exemplaire ! ». Bim ! Rendez-vous compte, c’est de la pure action, ça !

“No Englishman would dream of dying in someone else's house, especially someone they didn't even know!”

Suite au décès de Pamuk, Mary reste à pleurer dans la chambre où il avait été ramené. Carson, qui passe pour vérifier que tout est bien rangé, la surprend, la rassure et la console comme il peut. Il finit par lui dire que des trois sœurs, c’est elle qu’il préfère. En effet, Carson la considère comme sa petite protégée et cette presque relation père/fille a quelque chose de très touchant.

Le diplomate turc lance définitivement la série et l’épisode est incontournable.

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4. ENTRE AMBITIONS ET JALOUSIES



Scénario :
Julian Fellowes et Shelagh Stephenson
Réalisation : Brian Kelly

Résumé

Mai 1913. Molesley semble être victime d’une allergie et Isobel et Violet se querellent pour en déterminer l’origine. Mrs. Hughes doit rencontrer un ancien fiancé à la foire du village de Downton mais ne sait que répondre à sa seconde demande en mariage. Branson, le nouveau chauffeur, découvre que Lady Sybil s’intéresse à la politique et l’encourage dans ce domaine. Thomas invite Daisy à la foire et Patmore met en garde cette dernière sur les intentions de Thomas.

Critique

A travers de nombreuses intrigues, cet épisode creuse encore une fois le caractère des personnages : Mrs. Hugues, Daisy, Thomas, William, Sybil et Isobel.

On en sait désormais un peu plus sur le passé de Mrs. Hughes : fille de fermière, elle a été fiancée dans sa jeunesse à un certain Joe Burns qu’elle a finalement refusé d’épouser. Ce dernier lui donne rendez-vous à la foire du village dans le but de renouveler sa demande en mariage. Avec de grands regrets, elle décline sa proposition. Il faut dire qu’intérieurement, même si on ressent de la peine pour elle, on est quand même un peu soulagé. Ce n’est pas que le personnage de Joe Burns est un vieux poivrot, bien au contraire, cet homme est même adorable, c’est juste que l’on voit mal Mrs. Hughes, un des piliers de la série, nous quitter pour aller se refaire une seconde jeunesse. Et puis quand on y réfléchit bien, elle ne peut pas se résoudre à laisser Carson diriger le navire tout seul.

 

 

 

Lady Violet cherche à connaître les termes exacts de l’acte de succession de la famille Crawley. Elle fait appel à Matthew. Cette requête donne lieu à un moment plutôt croustillant dans le bureau de Matthew, la comtesse s’apercevant qu’elle est assise sur une chaise pivotante :
« - Sur quoi suis-je assise ?
- C’est un fauteuil tournant.
- Encore une invention moderne…
- Non elle date de Jefferson.
- Pourquoi dois-je toujours affronter un américain ?
- Je vais aller en chercher une autre.
- Oh non j’ai le pied marin ! »


Isobel intervient de façon plus agaçante dans l’épisode. Voulant à tout prix soigner l’infection de son valet Molesley, elle s’improvise médecin à l’insu du Dr. Clarkson. Croyant qu’il s’agit d’un érysipèle (voir Wikipédia pour plus de détails) elle s’incruste à l’hôpital et se sert dans la ‘‘trousse à pharmacie.’’ Ce comportement dérange un peu, on finit par être saturé des bonnes intentions de cette femme dont l’ambition est de contrôler l’intégralité de la famille Crawley. Légère incohérence : le Dr Clarkson apprend le problème de Molesley mais ne l’examine pas. A notre grand bonheur, Lady Violet parvient avec une grande classe à démonter le pronostic de sa cousine, annonçant qu’il s’agit d’une banale allergie. Et elle s’en va fièrement, l’œil malin et le sourire aux lèvres, trop heureuse d’avoir remporté la dernière bataille, et impatiente de remporter la prochaine…

William, désespérément amoureux de Daisy, n’ose pas révéler ses sentiments à la jeune fille qui préfère Thomas. Ce triangle nous emmène aux confins de la perversité et de la cruauté amoureuse. On est atterré par la naïveté de Daisy qui se complairait presque à voir ce pauvre William constamment rabaissé par son collègue aux intentions douteuses, dont elle préfère vanter les qualités physiques et le savoir démesuré. Oh Grand Dieu ! Bates vient à la rescousse ! Fichtre, je crois qu’au fur et à mesure que je redécouvre les épisodes, je commence à vraiment apprécier ce type, et pourtant ce n’était pas gagné, il aura fallu un temps fou pour me convaincre… Enfin bref, on le voit réprimander Thomas un bon nombre de fois mais malheureusement, ce n’est pas suffisant pour écraser ce sale cafard de footman.

 

 

 

Lady Sybil est davantage mise en avant alors qu’elle demeurait jusque-là un personnage presque secondaire. Toujours prête à aider Gwen, elle se révèle être une jeune femme ambitieuse au caractère bien trempé. Avec la complicité du nouveau chauffeur, Branson, elle commence à s’intéresser à la politique et notamment au droit de vote des femmes. L’épisode ne développe pas encore totalement cette facette de Sybil, mais nous y aurons droit une prochaine fois. Par contre, la fin de l’épisode est l’occasion de la voir en costume d’inspiration turque, sous l’œil attendri de Branson et la probable désapprobation de sa grand-mère (Bouh un pantalon !). Bon juste un détail qui cloche : la caméra préfère la reluquer de haut en bas puis de bas en haut, telle Emma Peel dans Le Club de l’Enfer, plutôt que de nous donner un aperçu global de sa tenue, ce qui aurait été plus judicieux (et surtout, j'aurais pu obtenir une meilleure capture d'écran).



Quelques moments notables :

Robert et Carson, à propos de l’ancien chauffeur :
« - Dire que Taylor va gérer un salon de thé, sa retraite ne sera pas reposante ! Qu’en pensez-vous Carson ?
- Je préfèrerai être pendu monsieur… »


Cora et Lady Violet, qui prennent le thé à l’autre bout du parc, faut pas s'étonner si la boisson est froide :
« - Elle a été très affectée par la mort de ce pauvre Monsieur Pamuk…
- Mais pourquoi, elle ne le connaissait pas ? On ne peut s’effondrer dès qu’un étranger meurt, ou bien on s’évanouirait en ouvrant le journal… »


Mary, en pleine crise de larmes, à sa mère :
« Papa a un fils maintenant, il a eu ce qu’il a toujours voulu. Matthew peut tout avoir, pour vous je ne le mérite pas. Mais admettez-le ! Je suis une âme perdue pour vous ! J’ai pris un amant sans idée de mariage, un turc de surcroît !»

Robert essaie de convaincre Mary qu’il ne peut la faire hériter, que les ancêtres se sont battus pour Downton, qu’il ne peut pas céder devant la loi, qu’il ne peut gâcher des siècles de labeur, blablablablabla…, tout en contemplant avec admiration le château, ce qui nous vaut donc une scène à la Autant en Emporte le Vent.

Je n’ai pas grand-chose à dire de plus sur cet épisode. Placé sous le signe de la fête, il se laisse agréablement regarder et je pourrai même lui donner quatre étoiles, mais ce privilège est néanmoins réservé aux épisodes brillantissimes. De bonnes intrigues, de bons dialogues, mais il manque un petit quelque chose, peut-être un rebondissement de dernière minute, ou bien une prise de tête mémorable Mary/Edith, un énième scandale à paraitre dans le Times une baston à la Matrix dans le drawing room, ou encore une partie de strip-cricket ou de strip-bridge….

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5. LA RUMEUR SE PROPAGE


 

Réalisation : Brian Kelly
Scénario : Julian Fellowes

Résumé

Thomas vole du vin à la cave et Bates s’en aperçoit. Craignant de perdre sa place, Thomas décide de le faire accuser du vol d’une tabatière de Lord Grantham.  Mary et Matthew finissent par se rapprocher mais lors d’un diner avec Sir Anthony Strallan, Edith et sa sœur se lancent le défi de séduire le cinquantenaire.

Daisy, ne pouvant garder son secret plus longtemps, décrit à Edith la scène qu’elle a surprise le soir où Kemal Pamuk est décédé. Jalouse de Mary, elle en fait part à l’ambassadeur turc.
C’est l’exposition florale annuelle de Downton et Isobel apprend que Lady Violet remporte la coupe tous les ans, comme s’il s’agissait d’une tradition locale. Elle tente de faire changer la donne.


Critique

Je ne peux pas me permettre de donner plus de deux étoiles à cet épisode, qui a non seulement du mal à démarrer, mais qui ne se surpasse pas par la suite. Trop lent et répétitif, seules quelques trop rares scènes sauvent la mise.

Daisy se souvient de la nuit où elle a surpris Lady Mary transporter le cadavre du diplomate turc. Prise d’angoisse dans la chambre de la jeune femme, elle ne peut plus garder son secret et est poussée par O’Brien à en parler à Lady Edith. En ce qui concerne Mary, il ne faut pas en parler à n’importe qui, rappelons-le. Cette histoire traîne, traîne, traîne, tout le monde répète la même chose, Daisy finit par se prendre la tête alors qu’on attend juste qu’elle se lâche. On doit attendre plus de la moitié de l’épisode pour qu’elle aille vider son sac, et 25 minutes, quand rien d’autre ne se passe, c’est long, mais long… ! Et puis Daisy… Retenez-moi ou je l’étrangle ! Surtout qu’à côté, l'anti dream team Thomas/O'Brien prépare un autre mauvais coup contre Bates et on s’en lasse très vite. Dans les premiers épisodes, je ne dis pas, ça passe encore, mais il faut bien avouer qu’il ne doit plus rester grand-chose de ce pauvre valet de chambre.

 

 

 

Quelques trames parviennent à sauver l’épisode du naufrage.

La première confronte Isobel et Violet au sujet de l’exposition florale de Downton. Sujet pas très passionnant, mais vu le niveau global de ce qui nous est donné à voir, c’est un lot de consolation. Plusieurs scénettes sur le sujet, ce qui n’est pas pour nous déplaire, on s’amuse toujours de voir Violet poussée dans les orties par sa chère et tendre cousine Crawley. Et vice versa.

Mais à la réflexion, je crois que je sous-estime la force humoristique de cet English plot… Oui parce qu’enfin, les dialogues sont délicieux… Appréciez le regard de Cora lors de ces chamailleries, on croirait voir une gosse au théâtre de Guignol.
« - Vous êtes vraiment formidable. Vous débordez d’optimisme en toutes circonstances, j’ai rarement vu un tel zèle réformateur.
- Merci, j’accepte le compliment.
- Je me suis mal exprimée, je crois. »


Voici un moment vraiment cruel… Alors que Cora apprend à sa fille ainée que la rumeur sur sa relation avec Pamuk se propage à Londres, celle-ci lui conseille de se concentrer sur Edith qui, selon elle, « a vraiment besoin d’aide ». Et sa mère de rajouter : « Ne sois pas méchante, Edith a moins d’atouts que toi ». Ce qu’elles ne savent pas, c’est que la jeune demoiselle en question a surpris la conversation et est derrière la porte… Pauvre Edith, là, franchement, je ferai n’importe quoi pour qu’elle trouve un peu de bonheur…

Dieu que c’est banal, tout se passe à table dans cette série… ! Les Crawley ont invité de chics voisins pour le diner, dont un certain Anthony Strallan, implicitement chargé de séduire Mary qui s’accroche comme elle peut à Matthew. Remarquant que « le vieux machin » (c’est pas moi qui l’ai dit !) ennuie à mourir sa sœur ainée, Edith s’adresse ouvertement à lui et impressionne les convives de par son audace.

Pendant ce temps, Patmore devient aveugle à cause de sa cataracte et confond le sucre avec le sel, qu’elle répand généreusement sur le dessert. Moment assez drôle, Strallan lâche un « Oh good God ! » sorti du cœur et Mary est pliée en deux.
Dans le salon, enfin, Mary et Edith se prennent le chou et se lancent un défi : séduire Strallan. Malheureusement, Matthew, qui était plein d’espoir, se sent abandonné et s’en va sans faire de bruit, tandis qu’Edith n’a rien de mieux à faire que de s’isoler dans la pièce.

Le lendemain, après une discussion pleine de doubles sens et d’allusions au sujet de feu Mr. Patrick, Anna avoue enfin à Bates qu’elle est amoureuse de lui : « Je vous aime Monsieur Bates. Je sais qu’une femme du monde ne le dirait pas, mais je ne suis pas une femme du monde et je ne prétends pas l’être ». Dommage, on aurait voulu que ce guignol de Bates lui rende la pareille mais non, il a fallu qu’il réponde par « Vous êtes une femme incroyable. Je n’en connais pas de meilleure ». Grrrmmpphhhhhh…. Oui alors je vois venir les « Mais il n’est pas libre ! », « Il est prisonnier à l’intérieur de lui-même ! », « Il ne peut pas le dire ! », « Sa femme le persécute », « C’est un homme d’honneur !», oh et hein bon, ça va, laissez-moi rêver !

Voilà, voilà, je crois avoir tout dit. Ce n’était pas grand-chose parce qu’une partie de l’épisode est à la limite de l’irrécupérable. Je ne dis pas qu’il est catastrophique vu qu’il se laisse regarder mais vous feriez mieux de passer à l’épisode suivant. Deux étoiles, pas plus…

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6. SECRETS DÉVOILÉS



- I was only going to say that Sybil is entitled to her opinions

- No! She isn’t until she’s married. Then her husband will tell her what her opinions are.

Réalisation : Brian Percival
Scénario : Julian Fellowes et Tina Pepler

Résumé

 

Mai 1914. Cora révèle à Violet le secret de sa fille. Lady Sybil assiste à plusieurs reprises à des meetings politiques mais est blessée pendant une bagarre. Sir Anthony Strallan, au grand étonnement des Crawley, courtise Lady Edith. Thomas et O’Brien accusent Bates d’avoir volé le vin de la cave mais Carson et Mrs. Hughes ont du mal à y croire. Daisy, sous l’influence des deux compères, est contrainte de porter un faux témoignage mais avoue que tout ce qui est dit n’est que mensonge.

Matthew finit par demander Mary en mariage, mais la jeune femme hésite.

 

Critique

Quelques détails sont imparfaitement traités, mais cet épisode globalement plus intéressant que le précédent grâce à des histoires mieux ficelées et orchestrées.

La scène d’introduction de Secrets dévoilés nous plonge dans un univers tout à fait inhabituel. Rares sont les scènes d’émeute ou de manifestation dans Downton Abbey, dont l’atmosphère reste toujours très cloisonnée, que ce soit dans le village ou dans le château. Cette fois-ci, les scénaristes ont décidé d’innover. Sybil assiste à un meeting politique mouvementé, accompagnée de Branson et d’Isobel.  On savait cette jeune fille très portée sur la modernité et le progrès, mais on la croyait plus sensée et raisonnable et que ce qui nous est donné à voir. Alors qu’elle se fait bousculer de toute part au milieu d’une foule agitée et à la limite de la violence, elle se tient émerveillée et accepte difficilement de quitter les lieux. Est-ce parce que la série adopte le principe du saut dans le temps perpétuel ou bien parce que c’est une adolescente et que beaucoup d’adolescentes un jour ou l’autre sont prises d’un élan réformateur, mais on aurait voulu voir Sybil évoluer un tout petit peu plus que ce qui a été fait dans les épisodes précédents pour se convaincre que c’est une force de la nature dont les opinions politiques sont si fermes qu’elle se sent l’âme d’une suffragette impitoyable. Ici, on a juste l’impression d’avoir loupé un épisode.

Un autre meeting politique a lieu vers les trois quarts de l’épisode, mais celui-ci tourne mal pour Sybil, qui à la suite d’une bagarre, est blessé à la tempe. Alors là, légère incohérence. Mathieu, qui était présent, est salué comme le héros du jour pour avoir soi-disant sauvé la jeune fille. Mais si on regarde bien, Sybil est tombée justement parce que Mathieu a répondu aux provocations d’un loubard. Il est étonnant que Mathieu ne l’ait pas remarqué et avoué.


Entre temps, Thomas et O’Brien mettent encore Bates dans l’embarras et le font accuser de vol. Comme je le disais la dernière fois, cette trame n’a que trop duré. Certes, leurs mauvais coups font bouger un peu le sous-sol, mais on aurait espéré qu’ils s’en prennent cette fois-ci à un autre personnage. D’autant plus que Bates nie dans son bon droit les faits qui lui sont reprochés, mais n’en reste pas là. Il se sent obligé de dire que par le passé il a effectivement été un alcoolique et un voleur, et demande sa démission. Soit, on comprend que c’est un homme d’honneur et tout le tralala qui va avec, mais même en portant un tel fardeau, il a comme eu l’opportunité de trouver un travail et on voit mal, ou du moins je vois mal, pourquoi, alors qu’intérieurement ne le souhaite pas, il se rabaisse et insiste pour se faire virer. C’est un peu capilotracté comme dirait Desproges.

De son côté, Edith se fait courtisée par Anthony Strallan, sous l’œil désapprobateur de sa sœur et au grand étonnement de ses parents, qui croyaient réellement qu’elle allait rester vieille fille : « Je crains que ce soit elle qui s’occupera de nous pour nos vieux jours ». Même si on aurait préféré un autre partenaire masculin pour Edith, on se réjouit qu’elle prenne enfin le dessus. A noter qu’elle adopte tout au long de l’épisode une coiffure Premier Empire qui lui sied bien mieux que ces espèces de pains au raisin style Princesse Leia qui ne la mettent pas du tout en valeur.

Ca y est, on croit Mary et Matthew casés, et pour de bon. Le baiser qu’on attendait tant est enfin arrivé ! Et puis quand on apprend que Mary n’a pas encore accepté sa demande en mariage, on se dit que finalement, c’était un coup d’un soir. Mais heureusement, sinon il ne resterait pas grand-chose à raconter à ce niveau-là. Les scénaristes ont bien fait de ne pas faire avancer les choses parce que ce serait trop facile d’avoir un happy end à la fin de la saison 1.   

Notez simplement la réaction de Cora lorsqu’elle apprend qu’il s’est enfin passé quelque chose :

« - J’espère que tu as remercié Mathieu comme il fallait.

- Je lui ai fait faire des sandwiches.

- Je ne pensais pas vraiment à ça…

- Et il m’a demandé de l’épouser.

- Ciel ! Qu’est-ce qu’ils ont mis à l’intérieur ? »

On n’en dirait pas autant pour Bates et Anna qui, comme par hasard en même temps, sont seuls dans la cour et sont sur le point d’échanger leur premier baiser. Mais non, eux n’ont pas la chance d’aller jusqu’au bout vu que quelqu’un, toujours comme par hasard, arrive à ce moment-là. Il faut attendre la saison 2 pour que ça aboutisse.  

Le drame sentimental de Mary met Carson dans l’embarras, qui tarde à faire part à Cora de la lettre qui lui est parvenue à ce sujet. On savait déjà que la rumeur circulait à Londres depuis pas mal de temps mais les scénaristes en remettent une couche, comme pour combler un vide.

Ceci dit, sans cette couche supplémentaire, on n’assisterait pas au délicieux entretien de Lady Grantham et Violet, qui apprend par sa nièce les exploits de sa petite-fille. Regard atterré de Violet, silence de Cora, tout est bon à prendre.  

«  -Y’a-t-il une once de vérité ?

- …

- Je vois. Il y a une part de vérité.

- …

- En quelle proportion ?

- …

- Mon Dieu… »

Un trois étoiles pour un épisode prenant, malgré quelques détails qui irritent, mais qui au fond ne sont pas bien méchants.  

 

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7. LA FAMILLE GRANTHAM S'AGRANDIT


 

Scénario : Julian Fellowes
Réalisation : Brian Percival

 

Résumé

 

Eté 1914. Le Dr. Clarkson apprend à Cora qu’elle est enceinte. Sous le choc, Lord Grantham est néanmoins heureux d’accueillir un nouveau-né, surtout si c’est un garçon, ce qui changerait la donne en termes d’héritage. Suite à cela, Mary ignore si elle doit accepter ou refuser la demande en mariage de Matthew. Elle demande conseil à sa tante, Lady Rosamund. Entre temps, la jeune femme apprend que c’est Edith qui est à l’origine de la divulgation de son secret.

 

Suite à un malentendu, O’Brien est convaincue que Cora cherche à la remplacer. Furieuse, elle laisse traîner un savon dans la salle de bain de la comtesse qui glisse et perd l’enfant qu’elle portait. C’était un garçon. Mrs. Patmore est envoyée à Londres pour soigner sa cataracte et est remplacée par Mrs. Bird, cuisinière d’Isobel Crawley.

 

Lors de la Garden Party, Mary cherche à sa venger et dit à Sir Anthony Strallan qu’Edith n’est pas intéressée par lui. Matthew annonce qu’il quitte Downton, tout comme Thomas, qui lui cherche à se faire engager dans le corps médical. O’Brien se rend compte de son erreur et est prise de remords. Lord Grantham reçoit un télégramme et apprend que le Royaume-Uni vient de déclarer la guerre à l’Allemagne.   

 

Critique

 

La première saison s’achève sur une bonne note. Après une suite d’épisodes assez inégaux, Downton Abbey retrouve un niveau très correct. Quatre étoiles auraient pu être attribuées à ce dernier opus, mais malheureusement, il traine un peu trop en longueur.

 

Commençons par la grossesse de Cora tout à fait inattendue, 18 ans après son dernier accouchement. Rebondissement de dernière minute, tentative ratée de donner un héritier à Downton Abbey, mais surtout le meilleur moyen pour faire échouer l’union entre Matthew et Mary, qui ne sait plus si elle doit accepter ou refuser. Certains pourront trouver que cette histoire est un peu tirée par les cheveux, mais il faut avouer que Julian Fellowes a fait son possible pour ne pas tomber dans le cliché en imaginant une intrigue originale qui puisse provoquer la rupture des amants.

 

Ouf, O’Brien passe ses nerfs sur quelqu’un d’autre, et c’est de Cora dont il s’agit. Non pas que Bates soit totalement mis de côté, mais pour la première fois, la femme de chambre se trouve une autre cible. Croyant que Cora cherche à la remplacer, O’Brien, furieuse, saisit l’occasion pour se venger. Et pas n’importe comment. Il a suffi que la comtesse fasse tomber un savon de sa baignoire et qu’O’Brien ne ramasse que la moitié et le tour est joué. Elle glisse et perd l’enfant qu’elle portait. Lorsqu’elle apprend que c’était Lady Violet qui cherchait une nouvelle femme de chambre, Miss O’Brien est prise de remords. Il est à noter que c’est la première fois que nous voyons Robert Crawley pleurer dans la série. Assez touchant.

 

 

A ce propos, il existe une scène très spéciale dans l’épisode. Qui est vraiment Cora ? Est-ce une femme complètement déconnectée de la réalité ou au contraire fait-elle semblant de ne pas garder les pieds sur terre ? Ainsi, lorsqu’elle rend visite à sa belle-mère et que cette dernière se plaint du départ de sa femme de chambre, elle lui dit sur un ton qui peut mettre le doute : « Je vous plains c’est affreux… Y’a-t-il une chose pire que de perdre sa femme de chambre ? » Un comble ! Mais admettons que cette réplique constitue à elle seule l’esprit de la série.

 

Décidément, la fausse couche de Lady Grantham en révèle d’autres. William, enfin, s’affirme face à l’insolence de Thomas. C’est ce qu’on attendait depuis le début. Il aura suffi d’un mot de trop pour que William se lève de sa chaise, se jette sur cette raclure et le cogne de toutes ses forces. Le jeune homme, qu’on croyait faible et effacé, peut à nouveau grimper dans notre estime. Thomas, à notre soulagement, peut dire adieu à Downton puisqu’il a l’intention de s’engager dans le corps médical.   

 

Carson est un élément très précieux dans cet épisode. Il faut le voir faire son fier aux côtés de Mrs. Hughes à la Garden Party superbement orchestrée, s’entraîner à répondre au téléphone ou encore esquisser un sourire admiratif après que Violet ait lancé sa vanne quotidienne à Isobel.

 

« - D’abord l’électricité et maintenant le téléphone. Parfois j’ai l’impression de vivre dans un roman de H.G Wells. Mais les jeunes sont très calmes face au changement. Regardez Matthew, je l’admire, vraiment.

- Ah oui ?

- Qu’est-ce que j’ai fait encore ?

- Je vous en prie ! Ne me dites pas que la soudaine réticence de Mary ne vient pas de vous.

 - C’est à ma fille Rosamund que vous devez-vous en prendre, pas à moi. Alors mettez ça dans votre pipe et fumez-la. »


 

C’est au tour de Mrs.Patmore d’attirer l’attention. La cuisinière en chef sérénissime a la cataracte. Je lui accorde le fait qu’on est en 1914 et qu’à cette époque on est plutôt frileux face à la médecine, mais par pitié, qu’elle arrête de croire qu’on va la virer ! Surtout que Lord Grantham  l’envoie de bonne grâce à l’hopital sans faire d’histoire. Pfiou quelle aventure pour la faire tenir en place et la convaincre que oui, elle a le droit de s’asseoir en présence de son Lordship… !

La Garden Party est formidablement filmée, la caméra passe d’un groupe à un autre sans coupures inutiles, de façon très naturelle. Aucun personnage principal n’est omis. Gwen décroche enfin le job, à la grande joie de Sybil et Branson, Thomas annonce qu’il quitte Downton, Matthew également, O’Brien se rend compte de sa bourde, Daisy se réconcilie avec William, Mary passe ses nerfs sur Edith qui l’a trahie. Grâce à Anna, Bates apprend qu’il ne sera pas viré. Pour finir, Robert apprend que la guerre est déclarée.  

Un épisode de référence qui constitue une transition idéale  avec la saison 2.

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Images capturées par Juliette Vincent