Saison 6
1. HAUTE TRAHISON Scénario : Shane Brennan Réalisation : Tony Wharmby Résumé : L’enquête sur la mort d’un contremaître amène Gibbs à trouver un lien troublant avec la décision du directeur Vance de démanteler son équipe. Critique : Conclusion de la saison précédente, cet épisode réussit le lancement de la nouvelle. Le générique a rassuré les fans : ce sont les mêmes acteurs donc leur « départ » est provisoire et d’ailleurs Sean Murray tient un rôle aussi important que précédemment voire plus puisque McGee est le principal pourvoyeur d’information. Ziva et Tony ont une présence plus réduite mais chaque scène (trois pour elle, une pour lui) sont déterminantes. Au passage, on découvre Eli David, père de Ziva, auquel Michael Nouri apporte une grande présence et beaucoup de complexité psychologique. L’intérêt de l’épisode n’est pas de voir le début d’une nouvelle équipe (au fonctionnement compliqué mais perfectible) mais de voir se démêler l’écheveau d’une combinaison voulue par Léon Vance pour débusquer un traître. La tension arrive donc très vite dans l’intrigue et l’atmosphère s’en voit alourdie progressivement. Même l’interrogatoire de Palmer, qui se décompose instantanément mais demeure lucide (preuve de sa maturité acquise), s’il fait un peu sourire, n’est pas une saynète comique mais donne à Brian Dietzen l’occasion de montrer sa montée en puissance. L’épisode aurait pu trouver une conclusion simple mais Shane Brennan sait bien qu’il faut marquer les esprits quand on débute une saison. Les deux dernières scènes font en quelques instants alterner le chaud et le froid. Anecdotes :
2. AGENT EMBARQUÉ Scénario : Dan E. Fesman et David J. North Réalisation : Thomas J. Wright Résumé : Un marin disparaît à bord du porte-avion où DiNozzo est embarqué. En voulant prévenir la femme du marin, McGee et Ziva découvre qu’elle a été assassinée ! Critique : Après un premier épisode où son rôle était mineur, voici Michael Weatherly en premier rôle ! En fait, la vraie motivation de cet épisode est de remettre l’équipe de Gibbs en ordre de marche. C’est pourquoi le suspens autour du remplacement de DiNozzo au sein de ladite équipe ne prend pas. Symptomatique est l’attitude de McGee qui doit « réapprendre » à redevenir flic après des mois de congélation au service cybernétique. Si DiNozzo manque à tout le monde, chacun réagit différemment et c’est amusant de voir les réactions des personnages. A noter que les scénaristes introduisent nuitamment un élément perturbateur lorsque DiNozzo affirme à Ziva qu’elle a ce qu’elle voulait (revenir à Washington) et que l’Israélienne ne lui donne pas la réponse attendue. Anecdotes :
3. EN TOUTE CONFIANCE Scénario : George Schenck et Frank Cardea Réalisation : Dennis Smith Résumé : Le NCIS enquête sur la mort d’une capitaine de corvette. Gibbs est contacté par un vieil ami qui avoue une liaison avec la victime. Critique : Un épisode fort intéressant qui met au centre de son scénario la notion de confiance : Gibbs et le sénateur Patrick Kiley sont de vieux amis qui se font naturellement confiance quant Gibbs et Vance sont des collègues récents qui ont une relation à construire. L’équipe fait confiance à son chef quand bien même elle s’interroge sur certains faits. Enfin, l’intrigue secondaire autour du vol du moelleux au chocolat d’Abby interroge sur le mode drolatique la confiance à l’intérieur de l’équipe. Les scénaristes George Schenck et Frank Cardea connaissent leur série comme s’ils la produisaient depuis l’origine. Sur cette base, ils construisent une enquête policière des plus sérieuses avec toutes les analyses réglementaires, les interrogatoires qu’il faut ; ils ajoutent le corbeau et le lobbyiste répugnant et le gâteau est prêt à être dégusté. Il n’y manque plus que la touche des chefs : les relations personnelles entre les personnages. Ce sont elles qui feront vraiment avancer l’enquête et aboutiront à l’arrestation qui convient. Anecdotes :
Scénario : Jesse Stern Réalisation : Tony Wharmby Résumé : Une agression violente contre deux Marines amène Gibbs et son équipe à devoir enquêter à Stillwater, Pennsylvanie ; qui n’est autre que la ville natale de Gibbs où il retrouve son père. Critique : Il est des épisodes où la forme permet de parler d’un fond très différent de ce à quoi on s’attendrait. Ici, la forme policière sert de prétexte à parler de famille. Celle des autres mais la sienne surtout ; et la famille explique beaucoup de choses. Si l’on entend parler de Jackson Gibbs qu’aujourd’hui, c’est que le père et le fils n’entretenaient pas les meilleurs rapports du monde mais ce que cela aurait pu avoir de factice et de cliché est dépassé par l’interprétation délicate de Ralph Waite devant qui Mark Harmon se fait discret. Le sourire bonhomme dissimule une volonté de fer et les deux acteurs rendent tout à fait crédible le lien de parenté. On s’amuse de voir le vieux Gibbs s’immiscer dans l’enquête de son fils mais ce n’est jamais sollicité et toujours fructueux. Les différences de « méthode » envers les autres révèlent beaucoup sur les caractères mais Jesse Stern évite le piège de la dichotomie facile. La part d’humour est importante ; on rit de voir toute l’équipe de Gibbs dévorer Jackson des yeux comme s’ils avaient découvert les sources du Nil ! Les piques entre le père et le fils servent aussi à dire les choses autrement et, surtout, on découvre d’où viennent les fameuses « règles ». Anecdotes :
5. PROTÉGER ET HONORER
6. PRIMITUS VICTOR Scénario : Steven D. Binder Réalisation : Arvin Brown Résumé : Une douche de sang dans une base de Marines amène Gibbs à devoir entrer dans le jeu d’un assassin qui joue aux films d’horreur. Critique : Un épisode mineur dans la série mais à l’atmosphère travaillée et le défi du tueur au héros est un classique toujours appréciable. L’entrée en matière signe la référence au genre horrifique et à Psychose en particulier puis ce sont des vidéos qui servent de petits cailloux. On est à l’orée des réseaux sociaux que déjà des psychopathes s’en emparent. Des horreurs, du sexe et des chats ; voilà à quoi se résume Internet ! Si le genre horrifique fournit l’ambiance, les fondamentaux de la série sont respectées. L’interrogatoire de Rose amuse par la séduction maladroite mais touchante de la jeune femme envers Gibbs quand celui de Sam effraye par sa dureté et son final atroce. L’humour est donc manié au plumeau, juste pour alléger le scénario comme la menace de Ziva envers McGee qui n’a pas détruit les fameuses photos compromettantes, qu’on voit ainsi pour la seconde fois ! Anecdotes :
7. QUESTION D'INSTINCT Scénario : Alfonso H. Moreno Réalisation : Terrence O’Hara Résumé : Un cambriolage dans une banque à Quantico amène l’équipe de Gibbs, renforcée temporairement par l’agent Wilson, dans une toute autre direction. Critique : Confiance est un mot dangereux, ambigu mais souvent employé. Un employé apparemment sans tâche depuis trente ans, abattu sans raison. Des témoins qui divergent grandement dans leurs récits. Mais surtout un agent fédéral qui doute de son instinct. C’est le vrai fond de cet épisode que d’interroger le « flair » de Gibbs ; Vance est aussi à la manœuvre et c’est pourquoi il affecte l’agent Wilson, un stagiaire, à l’équipe de ce dernier. Gibbs s’est trompé lourdement et doute désormais. Mais le portrait que fait de lui Ducky est très juste et grandement réconfortant. C’est aussi un acte d’autorité du nouveau directeur et Vance s’impose face à son subordonné. On peut se demander si Shepard aurait eu le cran de tenter ce coup. Quelque part, le titre français est plus pertinent que le titre original. La part d’humour est illustrée notamment par la méthode de classement de ses pensées par Abby et par l’interrogatoire des plus original fait par DiNozzo. Deux valeurs sûres dans ce domaine ! Anecdotes :
Scénario : Jesse Stern Réalisation : James Whitmore Jr Résumé : L’équipe de Gibbs se fait prendre alors qu’elle effectuait un test de sécurité sur le bâtiment abritant le programme Domino. C’était en fait un piège pour qu’un traître dérobe le programme. Critique : L’épisode fait suite au tout premier de la saison mais sa construction complexe en fait davantage qu’une suite. La construction scénaristique découpe l’épisode en deux. Dans la première partie, on assiste à la tentative d’effraction (toujours amusant de voir les héros jouer les méchants) puis des retours en arrière nous expliquent le piège. Piège à double détente puisque toute l’équipe du NCIS n’était pas au courant ! Ce qui vaut une scène de soufflante et de vidage de sac certainement cathartique mais qui donne surtout la dimension humaine des personnages. Personne ne peut admettre de bon gré avoir été manipulé. La seconde partie, plus linéaire, se consacre à débusquer la taupe dont l’identité est déjà connue. Si le final de la première partie avec l’arrivée du secrétaire d’État à la Navy (toute première fois que le supérieur de l’équipe apparaît physiquement) est un peu verbeux et se laisse aller à disserter sur le théâtre russe, James Whitmore Jr ne laisse jamais retomber le rythme et multiplie les angles de prises de vue. C’est extrêmement dynamique. Peu d’humour dans cette histoire très sérieuse mais Pauley Perrette assure la part de sourires et l’histoire de la porte du labo est un gag récurrent bien senti. Anecdotes :
Scénario : Reed Steiner et Christopher J. Waild Réalisation : Dennis Smith Résumé : Pour sauver la fille de l’agent Lee, le NCIS se confronte à un redoutable maître-chanteur. Critique : Un épisode tendu et nerveux, sans temps morts malgré peu d’action. La confiance ou l’absence de confiance sont le moteur des actes et des mots des personnages. Michelle Lee (Liza Lapira n’aura jamais aussi bien joué que pour son ultime apparition) est confrontée au malaise de McGee, à l’absence momentanée de gentillesse d’Abby mais surtout à l’hostilité agressive de DiNozzo. Seule Ziva fera montre d’un brin de compassion. Avec Lee, rien n’est simple : sa trahison, pour avérée qu’elle soit, a pour justification l’amour et ce n’est pas anodin qu’elle ose la comparaison entre sa situation et celle qu’a connu McGee avec sa sœur. La création du méchant de l’épisode a été bien pensée et son portrait psychologique par Ducky fait froid dans le dos. Pendant un temps, on se demande même s’il y a un troisième homme. Pour le savoir, Gibbs va tenter un coup osé sous le nez de Vance. Lequel prend un peu plus ses marques : son passage au labo d’Abby nous vaut la seule scène drolatique de l’épisode. Une chose est sûre : Rocky Carroll incarne bien mieux l’autorité que n’a su le faire Lauren Holly trois saisons durant. Le final n’est exempt ni de tristesse ni d’émotion mais aussi de dignité. Anecdotes :
Scénario : Steven Kriozere Réalisation : Thomas J. Wright Résumé : Le NCIS enquête sur la mort du matelot Collins qui occupait ses loisirs en pratiquant le combat libre. Critique : Donner un titre à un épisode est un exercice délicat. Il ne faut pas trop en dire mais aussi susciter l’envie. Le titre original est purement factuel quand le titre français plonge déjà le spectateur dans un univers mental. Tous deux partagent néanmoins un point commun : ils ne disent pas tout, loin de là. Le mérite de Steven Kriozere (qui n’écrivit que trois scenarii pour la série, dommage car ils sont bons) est de parvenir à sortir de sa situation initiale (les combats sans règles) pour arriver ailleurs (un chantage) sans ajout inutile mais, quelque part, en prolongeant les lignes de départ. La notion de « jeu » est très présente que ce soit au sens propre (le combat) ou figuré (les agents ont quelques réactions enfantines). Le scénariste parvient aussi à distiller quelques pastilles d’humour dans un récit qui aurait pu être très noir et se trouve ainsi astucieusement rééquilibré. Ainsi quand Ziva reproche à Tony et McGee de se comporter « comme des enfants », Tony demande en quoi c’est mal ! Abby et McGee se livrent aussi au jeu de « Qui pourrait battre Gibbs ? » et énumèrent toute une suite d’adversaire improbables allant de Batman à Godzilla ! Mais qui peut battre Gibbs sinon Gibbs ? Anecdotes :
11. LE FANTOME DE NOËL Scénario : George Schenck et Frank Cardea Réalisation : Tony Wharmby Résumé : Sur les lieux d’un crime, la police a retrouvé les empreintes d’un Marine mort depuis 17 ans ! Critique : L’épisode de Noël est une tradition des séries anglo-saxonnes, probablement un héritage des contes de Charles Dickens et on a d’ailleurs l’impression que nos auteurs ont lu le maître anglais pour concocter leur scénario. Le contexte est très dickensien avec le passé pathétique du mort (qui ne l’est pas), une ex-épouse qui a fait son deuil (discours très noble de Kay Lenz), une fille qui n’a pas fait le sien, le refus du revenant de revenir justement (une des scènes les plus fortes avec ce mélange de colère et de peur très bien exprimé par Peter Coyote et la gifle que cela inflige à Abby) et on y ajoute quelques éléments culturels de la série comme la police trop pressée (et son lieutenant à l’allure de mannequin que les auteurs se plaisent à égratigner), l’agent de sécurité lourdingue, la propre enquête de l’agence fédérale de sa propre initiative parce que, sinon, la vérité n’aurait jamais éclaté et on obtient un miracle de Noël. Schenck et Cardea sont trop bons pour se résumer à cela. En s’appuyant à nouveau sur les personnages, ils apportent une plus grande profondeur au récit. Abby n’est ainsi pas seulement lou ravi de la crèche. L’inspecteur Kemp n’est pas un incapable. Carla Gallo montre également ses talents, bien loin de la scientifique naïve et maladroite de Bones ou de l’actrice porno de Californication. En quelques scènes, elle construit un personnage attachant, au discours émouvant sans pathos excessif. Mais c’est Peter Coyote qui est magistral. Son Ned Quinn est revenu de l’enfer mais sans misérabilisme. Il porte au contraire un regard aigu et lucide sur son passé et c’est pour cela qu’il refuse de revoir sa fille et non par égoïsme. La modestie, l’intégrité du personnage sont parfaitement rendus visibles. Bien amené, le final est donc tout à fait crédible. Anecdotes :
Scénario : Alfonso H. Moreno Réalisation : Leslie Libman Résumé : Venu interroger une prisonnière, McGee se retrouve au milieu d’une mutinerie suite à l’assassinat d’un gardien. Critique : Les milieux clos sont propices à faire sortir de bonnes idées et cet épisode le prouve amplement, notamment en donnant le rôle-clé à Sean Murray. Les premières minutes sont quasiment un McGuffin car leur seule utilité est de faire envoyer McGee dans une prison pour femmes récupérer la déposition d’une prisonnière. On n’en reparlera qu’à la toute fin, histoire de ne pas laisser une affaire en plan. Sean Murray montre ici qu’il a nettement progressé depuis sa première apparition et il fait progresser Timothy McGee également. L’agent empesé, naïf et maladroit de la saison 1 a fait place à un agent fédéral expérimenté désormais mentalement solidement charpenté avec un grand sang-froid mais aussi une explosivité qui le rend crédible. McGee n’a pas renoncé à sa part naïve qui lui donne sa bonté mais il est maintenant plus méfiant et aussi plus à même de savoir si on lui ment. A plusieurs reprises, il est en danger, y compris physiquement mais il parvient à restaurer son équilibre, à reprendre le contrôle de la situation, à faire montre d’autorité. Il faut quand même voir qu’il parvient à se faire nommer négociateur par les révoltées ! En somme, McGee a raffermi son caractère sans se renier et ses collègues montrent leur admiration. Un épisode majeur dans le parcours de ce personnage attachant. Anecdotes :
13. LE PORTEUR DE MORT Scénario : Jesse Stern Réalisation : James Whitmore Jr Résumé : Ducky est poignardé sur une scène de crime par une femme qui l’accuse de crimes de guerre. Critique : Jolie entrée en matière que celle-ci : alors qu’une affaire « simple » se profilait, le crime initial ne sert en réalité que de premier étage pour la fusée de la véritable affaire : la mise en accusation du docteur Donald Mallard ; la mise en cause de sa probité et de son intégrité. Loin d’être un exercice de style (les héros sont rarement en même temps des salauds), le scénario ose questionner une figure présente depuis le tout premier épisode et à laquelle le spectateur s’est habitué sans vraiment en savoir beaucoup, ni même un peu sur Ducky. La question que pose Palmer (qui monte en compétence, la série n’oublie pas ses personnages secondaires) à Jordan Hampton : « Quel genre d’homme est-il ? » est celle que le public se pose. La figure de Ducky est habituelle, rassurante mais sa prodigieuse érudition ne masque-t-elle pas en réalité des blessures intimes ? N’est-ce pas une marque de pudeur ? A travers cet épisode, c’est tout à la fois à un cours d’histoire urbaine de Washington et à un cours d’histoire sur l’Afghanistan contemporain que le spectateur est convié. L’efficacité du scénario est – hélas – de résonner de façon on ne plus contemporaine et les sinistres méthodes de M. Pain racontées dans une scène où la courtoisie donne un vernis de respectabilité à une grande violence ; avec un cynisme souriant écœurant n’ont-elles n’ont plus rien perdu de leur « efficacité » ni de leur actualité. Anecdotes :
14. LA BAGUE AU DOIGT Scénario : Steven D. Binder et David J. North Réalisation : Terrence O’Hara Résumé : Un capitaine est retrouvé mort, le ventre ouvert. Critique : Un épisode bavard, où l’action, confuse, n’avance pas très vite et où l’intrigue secondaire est plus intéressante que l’intrigue principale. L’impression générale est que les scénaristes n’ont pas trop su de quoi ils allaient parler et ont concocté un épisode façon costume d’Arlequin mêlant une histoire de bague (bon titre français), une relation père-fille compliquée, une affaire d’espionnage avec un ours en peluche qui parle, une femme de ménage cubaine et on ajoute McGee qui a rencontré en ligne une « sorcière de niveau 5 » dont il est dingue mais…qui n’existe pas ! C’est un peu beaucoup et ça ne tient pas bien ensemble. L’interprétation générale est également assez médiocre. Christine Woods est agaçante ; elle surjoue et ne dégage pas grand-chose. Là où le spectateur devrait plaindre Rebecca, il n’y arrive pas. Chris Carmack est absolument lisse et le malheureux hérite aussi d’un rôle qui laisse perplexe. Avec ce couple de fadasses, Danneel Harris Ackles n’a pas trop de mal à s’imposer et on songe que l’épisode aurait été bien meilleur si les rôles avaient été inversés avec Christine Woods. Nettement plus charismatique et expressive, elle captive et fait sourire quand son personnage décape son ex-copain à la sulfateuse ! L’histoire de la fausse copine de McGee était déjà cocasse mais comme le piégeur se retrouve piégé en retour, on rit de bon cœur en attendant de voir comment tout cela va se terminer. Ce qui clôt en beauté cet épisode très oubliable sinon. Anecdotes :
15. FORCE DE DISSUASION Scénario : Dan E. Fesman et Reed Steiner Réalisation : Dennis Smith Résumé : Un Marine, ancien membre d’un gang, est retrouvé mort sur le mort d’un immeuble abandonné. Sur place, le NCIS découvre l’ancien matricule de Gibbs. Critique : Les gangs sont rarement de bons pourvoyeurs d’histoires mais quand on y ajoute un lien personnel avec un des personnages, cela devient nettement plus intéressant. Le scénario évite la sempiternelle « guerre des gangs » tant pourvoyeuse de clichés pour se concentrer sur un ami du Marine mort et qui serait lié à Gibbs. Pendant un temps, on va même se demander si ce n’est pas son fils. La participation de Franks à l’enquête (savoureux dialogues entre Muse Watson, toujours gouailleur et Rocky Carroll, très sec) renforce la dimension personnelle et lui donne une plus grande force et un certain impact émotionnel. Le scénario réussit à se densifier en ajoutant « la personne derrière », qui agit en cachette. Loin d’être cliché ou juste destiné à meubler l’enquête, c’est un rebondissement bien amené et fructueux, d’autant qu’il n’est pas traité à la légère. Pas de « grand maître dans l’ombre » ; ce qui est certes moins spectaculaire mais plus crédible et tout à fait en adéquation avec le sujet. La référence au concept de « force de dissuasion » issu de la « Guerre froide » est très intéressante car il résonne avec la conception américaine de la force, avec le droit aux armes (IIème amendement) mais on en retire davantage la sensation que la série condamne la course aux armements quels qu’elle soit. Peu d’humour évidemment mais Muse Watson l’assure pour partie quand il montre Franks complètement largué par les références d’Abby à Star Wars ! Anecdotes :
Scénario : David J. North et Steven D. Binder Réalisation : Arvin Brown Résumé : DiNozzo apprend que, lorsqu’il dirigeait l’équipe, il a envoyé un innocent en prison suite au témoignage d’un marin retrouvé mort dans une chambre d’hôtel. Gibbs confie la direction de l’enquête à Tony. Critique : Un épisode pas très clair et à la conclusion plus qu’ambiguë. Heureusement, Michael Weatherly s’en tire très bien et sauve le show. C’est le principal sujet de l’épisode : comment DiNozzo gèrerait une équipe. Ce que l’on ne savait pas car lors du hiatus de la « retraite » de Gibbs, on n’en a rien vu. L’idée est bonne et, en replongeant dans le passé, les scénaristes trouvent matière et quoi de mieux qu’une erreur judiciaire pour armer le scénario ? Michael Weatherly joue sur tous les aspects de la personnalité d’Anthony DiNozzo des plus charmants (avec son côté charmeur justement), joueur voire même espiègle ; plus sombre quand la colère et le désarroi oblitèrent ses qualités. C’est là qu’on voit qu’un mentor ça aide. Pour le reste, on a une histoire confuse avec un personnage, Grant, absolument antipathique et que les scénaristes s’acharnent à vouloir innocent tout en le plaçant dans les pattes du NCIS. Le dédain de Grant envers DiNozzo, certes fondé, devient tout de même pesant et agaçant à la longue. Globalement il y a beaucoup de va et viens et de parlote. Décevant. Anecdotes :
17. LA CHEVAUCHÉE SAUVAGE Scénario : George Schenk et Frank Cardea Réalisation : Thomas J. Wright Résumé : Abby reçoit par courrier un colis contenant une peinture. Le colis a été posté par l’agent spécial Patterson du NCIS. Tout mène à une artiste-peintre de l’Arizona. Critique : Un épisode des plus passionnant à suivre : l’intrigue n’a pas de temps mort, on a de beaux extérieurs, beaucoup d’humour dans un scénario bien ficelé. La peinture est un élément-clé dans l’intrigue mais il est savamment amené par une enquête classique mais rendu passionnante par les multiples pistes plausibles et bien explorées par le scénario et ce n’est qu’une fois que le champ des possibles a été moissonné que le duo des talentueux scénaristes nous assène sa révélation fracassante. Révélation qui conduit Gibbs et DiNozzo en Arizona. Fidèle à lui-même, le plus citadin des agents de la Navy déblatère sur le côté perdu de la région et nous fait bien rire lorsqu’il monte à cheval. Schenk et Cardea respectent suffisamment leur personnage pour se contenter de se moquer sans rendre DiNozzo ridicule. L’épisode s’offre même une superbe scène d’action finale peu commune dans la série et rendu palpitante par le vrai sens du rythme de Thomas J. Wright qui se montre particulièrement inspiré. Un vrai plaisir de spectateur. Anecdotes :
Scénario : Jesse Stern Réalisation : Tony Wharmby Résumé : Le directeur Vance dirige lui-même une enquête à Chicago sur la mort d’un ami boxeur. Critique : Les directeurs se suivent mais ne se ressemblent pas. Si avec cet épisode, on pourrait croire que Vance copie Shepard dans une quête obsessionnelle autodestructrice, il n’en est rien. Bien plus équilibré, Vance a une qualité que sa devancière n’avait pas : savoir reconnaître qu’on a eu tort. C’est le premier épisode où Rocky Carroll tient le premier rôle et il s’en tire plus que bien. L’intrigue n’est pas très développée ni intéressante mais elle n’est clairement pas le sujet : l’enjeu, c’est le portrait intime de Léon Vance. A cet égard, les scènes de la vie bourgeoise avec femme et enfants dans une belle maison sont parmi les moments les plus révélateurs, racontés avec pudeur, émotion et un brin de sourire. La boxe est également mise à l’honneur avec justesse. Les protagonistes en parlent avec ferveur, comme une religion plus que d’un sport. Les personnages sont clairement l’autre atout de l’épisode, comme Joe Banks, qui pourrait être le cliché de « mauvais génies » rôdant près des boxeurs mais Jesse Stern fait mieux que déjouer le cliché : il l’impute à Vance. En outre, avoir donné le rôle à l’expérimenté Obba Babatundé ne pouvait signifier qu’il fallait voir au-delà des apparences. Très jolie pioche que Rochelle Aytes qui apporte à la fois sensualité, force et humour à Tara dont la « profession » n'est jamais mentionnée mais si transparente ! Rochelle Aytes a parmi les meilleures répliques : « Je ne connais pas peut-être pas bien les saints mais je sais reconnaître un pécheur » ! Ses scènes avec Michael Weatherly sont à la fois très drôles et très révélatrices psychologiquement. Le final de l’épisode est aussi bien émouvant. Anecdotes :
19. INNOCENCE PERDUE Scénario : Dan E. Fesman Réalisation : Dennis Smith Résumé : Le NCIS enquête sur une arme trouvée chez un gamin et qui aurait servi à tuer un homme. Critique : Un très bon épisode : l’enquête est solide, matinée d’émotion et d’humour. Si la recherche du corps avec les gamins au départ est un peu longuette (heureusement, Michael Weatherly l’agrémente), on va ensuite avoir deux enquêtes. L’une portera sur le cadavre retrouvé grâce aux compétences de scoutisme de McGee (un brin prosélyte sur ce coup-là) et l’autre sur l’arme, jugée « maudite » par la superstitieuse Abby. Un moment fort est l’interrogatoire de Noah, le gamin de 12 ans qui a trouvé l’arme. Une fois encore, Mark Harmon est impeccable avec un Gibbs faisant preuve d’un grand calme, d’une certaine douceur tout en avançant impitoyablement ses pions. La souffrance du jeune garçon frappe. Aussi, par symétrie inversée, le réalisateur insère la joie délirante d’Abby assistant à la naissance de mouches ! Ces mouches, ou plutôt leurs larves, donnent lieu à un mini-arc narratif à elles seules, très drôle et qui…fait mouche. L’humour, distillé par touches, allège un peu une histoire éminemment sérieuse sur le fond et si la dernière scène est amusante, la précédente ne l’avait pas été du tout. Très bien équilibré, un épisode de qualité. Anecdotes :
20. L'HEURE DES COMPTES Scénario : Reed Steiner et Christopher J. Waild, d’après une histoire de David J. North Réalisation : Terrence O’Hara Résumé : Un appel de Trent Kort met le NCIS sur la piste d’un parrain du crime bien dissimulé autour duquel les morts s’accumulent. Critique : Après une scène d’ouverture des plus dynamique, l’apparition de Trent Kort (auquel David Dayan Fisher apporte toujours une gouaille crapuleuse, cynique et acide) signe un épisode à coups fourrés et nous ne sommes pas déçus ! Croire que l’on va appréhender un parrain du crime et tomber un expert-comptable complexé et psychorigide a de quoi dérouter ! Christian Clemenson en fait un peu beaucoup mais il donne assez de réalité à Perry Sterling pour que le spectateur ait envie de l’étrangler tellement ses complexes et ses petites manières irritent au plus haut point !! Sur ce plan, DiNozzo est le porte-parole du spectateur. Mais Perry est plus que cela et il est très crédible sur tous les plans qu’impliquent son rôle. L’emploi d’un jeu en ligne multi-joueurs (exécuté dans les règles de l’art par McGee et Abby) est le petit truc astucieux qui lie un empire criminel et une série de crimes (quatre en tout quand même). L’épisode parvient à réunir une intrigue plutôt solide, y mettre un peu d’action, pas mal d’humour tout en s’appuyant solidement sur ses personnages. On appréciera ainsi que les scénaristes n’aient pas fait l’impasse sur l’hostilité profonde entre DiNozzo et Kort. Anecdotes :
Scénario : Steven D. Binder Réalisation : Thomas J. Wright Résumé : Abby est recrutée pour remplacer un scientifique disparu et travailler sur un projet confidentiel de la Défense. Les autres membres de l’équipe cherchent qui a tué un Marine. Critique : Un scénario plutôt simple mais efficace et qui a l’originalité de mettre en avant l’experte scientifique du NCIS. Si on n’en apprend rien de plus (sinon qu’elle donne un nom à ses dents !), l’histoire convainc par le dépaysement qu’elle impose à Abby ; un dépaysement qui va permettre le déroulement de l’histoire. Steven D. Binder, un des piliers de la série (toujours en poste à la 17ème saison), réussit à interconnecter la classique enquête sur un crime avec la recherche scientifique ; la première permettant de donner le rythme à l’épisode et la seconde lui donnant son vrai fond avec cette interrogation sur les liens entre la santé et la guerre. Et les profits qu’on peut en tirer. Pauley Perrette est l’héroïne de cet épisode et elle s’impose sans mal. L’actrice s’appuie sur les points forts de son personnage (efficacité, connaissances scientifiques, humanisme, tendresse envers les animaux) pour marquer de son empreinte chacune de ses scènes. L’humour n’est pas oublié tant par elle que par le trio Brian Dietzen/Sean Murray/Michael Weatherly dans une scène au labo inoubliable ! Anecdotes :
22. LÉGENDE (1/2) Scénario : Shane Brennan Réalisation : Tony Wharmby Résumé : Une enquête à Washington se trouve liée à une autre ouverte à Los Angeles par l’Office des Projets Spéciaux, les agents infiltrés du NCIS. Gibbs se rend sur place avec McGee. Pendant ce temps, DiNozzo soupçonne Ziva de lui mentir. Critique : Les épisodes qui lancent une série dérivée sont parfois encombrés entre le souci de présenter les nouveaux personnages et celui de ménager ceux de la série-mère. Cet épisode est un des plus équilibrés sur ce périlleux exercice. L’essentiel y est avec le contentieux passé entre les personnages de Macy et de Gibbs qui ajoute une tension contrebalancée par l’amitié entre Gibbs et Callen. Le scénariste n’oublie pas non plus les personnages restés à Washington avec cette enquête en douce de DiNozzo qui lui ôte le sourire. Le succès, jamais démenti, de NCIS, devait amener une série dérivée et avoir attendu jusqu’à sa 6ème saison pour la lancer est miraculeux vu l’empressement de CBS à multiplier les franchises des Experts, son autre série phare à cette époque, mais qui s’essoufflait. La comparaison se justifie d’autant plus que, de même que la première série dérivée des Experts, à Miami, fut reçu par la critique par une volée de bois verts (cf. Les Miroirs obscurs, de Martin Winkler) ; cette première série dérivée du NCIS en reçut tout autant. Il est vrai que, dans les deux cas, l’accent est mis davantage sur l’action que sur la psychologie et les scenarii sont moins élaborés ; NCIS : Los Angeles se distinguant, surtout à partir de sa saison 2, par son humour. Autre point commun entre Miami et Los Angeles, le dédain des Grands Anciens envers la nouvelle série. Au moins Mark Harmon apparaît dans ce double épisode de lancement ; William Petersen n’en avait pas fait autant. Enfin, si plusieurs personnages de la série-mère apparaîtront dans les premiers épisodes de la nouvelle série, il n’y aura jamais d’épisodes croisés entre les deux séries. Ce qui n’empêche pas NCIS : Los Angeles de demeurer un carton d’audience. Anecdotes :
23. LÉGENDE (2/2) Scénario : Shane Brennan Réalisation : James Whitmore Jr Résumé : Alors que Gibbs et McGee sont toujours à Los Angeles, le NCIS croise sur sa route l’agent du Mossad Mikael Rivkin. Critique : L’apparition de Rivkin qui, jusqu’à l’épisode précédent, n’était qu’une silhouette (mais apparu dès le premier épisode de la saison), lance le final de la saison en remettant en question la loyauté de Ziva envers le NCIS. L’allure arrogante de Rivkin (bonne prestation de Merik Tadros qui compose un personnage qu’on adorera détester) et ses méthodes « directes », en violation complète des lois, mais au nom d’un idéal supérieur, en fait un antagoniste des héros quand bien même ils sont censés être dans le même camp. Face à de tels « gentils », les « méchants » ne pèsent pas grand-chose. Heureusement, Shane Brennan laisse les objectifs des terroristes dans le flou ; ce qui évite de comparer le but et les moyens. En dehors de Rivkin, le véritable « méchant » de l’épisode, ce qui en fait l’intérêt, c’est la révélation en deux temps de ce qui sépare Macy et Gibbs. Là aussi, bonne écriture de Shane Brennan qui évite le piège de la romance trop facile pour quelque chose de plus original mais beaucoup plus marquant et qui justifie pleinement le mur entre eux. Quant au final de l’épisode, particulièrement violent, il trouve sa résolution dans le premier épisode de NCIS : Los Angeles. Anecdotes :
24. POKER MENTEUR Scénario : Jesse Stern Réalisation : Tony Wharmby Résumé : Un agent fédéral est tué lors d’une partie de poker chez le secrétaire d’État à la Navy. Le NCIS dirige l’enquête avec Fornell pour le FBI et Julia Foster-Yates pour l’ICE qui n’accroche pas avec Gibbs. Critique : La fin de saison est enclenchée avec cet épisode qui commence comme une enquête rendue amusante pour le spectateur par la participation de trois agences fédérales mais qui va brusquement partir dans une toute autre direction pour lancer l’ultime épisode qui sera très dur pour nos héros. Une première partie de l’épisode s’attache à comprendre comment le crime a pu avoir lieu dans un périmètre réputé être sécurisé. Toujours méfiant avec les personnes qu’il ne connaît pas, Gibbs cuisine sans ménagement Julia Foster-Yates qui se défend comme un beau diable. Beaux échanges entre un Mark Harmon hiératique et Jaimie Murray passionnée et qui montre le refus de son personnage d’être sur la défensive. L’actrice est tout aussi excellente dans un jeu de séduction entre DiNozzo (qui n’a pas de succès) et McGee (avec qui cela « matche » tout de suite). Qu’Abby soit jalouse au point que McGee préfère « exfiltrer » Julia du laboratoire en dit long mais amuse beaucoup ! Lorsque l’enquête se clôt, l’impression est celle d’une fin plutôt abrupte, surprenante et un peu décevante. C’est qu’il y a un « second effet » qui a été amorcé par la révélation de la présence de Rifkin à Washington. Le final embraye là-dessus et pose la question de confiance. La même qui a été posé en début de saison. Et il n’est pas sûr que le spectateur aime la réponse. Anecdotes :
Scénario : David J. North Réalisation : Dennis Smith Résumé : Suite à la mort de Mikael Rifkin tué par DiNozzo, Gibbs, Vance, Tony et Ziva vont en Israël. Ziva doit choisir entre ses loyautés. Critique : Le côté « policier » est évacué en dix minutes ; ce ne sera pas le fond de ce dernier épisode de cette saison. Il tient tout entier dans deux mots : confiance et surtout loyauté. Agent du NCIS, Ziva est d’abord l’agent de liaison du Mossad. C’est à ce titre que Shepard l’avait recruté en saison 3. Mais trois ans plus tard, laquelle de ces fonctions Ziva place-t-elle en premier ? Cote de Pablo est la pièce maîtresse de cet épisode et elle tient magnifiquement son rôle. Entraînée à se maîtriser, à contrôler son environnement, Ziva est montrée déstabilisée parce que ce n’est plus le cas. Elle est perpétuellement mal à l’aise ; comme cette scène face à Gibbs où elle est clairement sur la défensive. Clairement, le spectateur voit une femme qui ne sait plus où elle en est et vers qui se tourner. Le clou, c’est bien entendu la confrontation avec DiNozzo que le scénariste a placé le plus tard possible dans l’épisode pour faire monter la tension et les enjeux. L’échange est tendu, explosif mais surtout, on voit deux adultes, deux anciens collègues, proches collègues même, perdre le contrôle de leurs nerfs pour se parler durement. La confiance se gagne ; la loyauté se prouve. Le final de l’épisode, qui est celui de la saison, appuie sur ces notions illustrées par Vance et Ziva avec Gibbs en face d’eux. C’est extrêmement tendu. On a rarement eu une fin de saison aussi nerveuse, sans joie aucune et sans savoir si l’un des personnages phares reviendrait la saison suivante. L’ultime scène le fait espérer. Anecdotes :
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