Classe tous risques (1960) Résumé : Abel Davos, criminel condamné par contumace, est en fuite perpétuelle et a besoin d'argent pour quitter l'Italie et aller s'installer en France avec sa femme et ses enfants. Il commet un nouvel hold-up avec son ami Raymond Naldi, puis s'enfuient. Mais alors qu'ils arrivent à San Remo, ils se font surprendre par la police et la femme d'Abel et son ami Raymond sont tués. Arrivés à Nice, il contacte des anciens amis gangsters pour qu'ils le ramènent à Paris. Mais aucun ne veut se mouiller, et ils lui envoient un jeune gangster solitaire : Eric Stark. Ce dernier récupère Davos et ses enfants, en route ils récupèrent une actrice de théâtre : Liliane. Revenus à Paris, Abel se rend compte que ses anciens comparses l'ont lâché. Davos veut quitter la France, mais la police le recherche toujours et remonte jusqu'à Eric Stark. Davos élimine deux de ses anciens complices avant d'être arrêté pour de bon par la police juste après Stark. Critique : Sorti un mois après À Bout de Souffle, ce film est tout simplement le jour et la nuit entre les deux longs métrages où commence à apparaître Belmondo. Réalisé par Claude Sautet (Max et les Ferrailleurs, Peau de Banane, Maigret Voit Rouge), ici, ce n'est autre que Lino Ventura la vedette. Déjà une vedette, celui-ci avait à son actif : Le Gorille vous Salue Bien, Un Témoin dans la Ville, Le Fauve est Lâché, etc. Que dire ? Moi, j'aime beaucoup cet acteur, dont on peut dire que c'est acteur ! Je veux dire, on peut le mettre sur le même plan qu'un Gabin, qu'un Jacques Brel, qu'un Patrick Dewaere, etc. des hommes qui connaissent leur métier et qui crèvent l'écran et dont on sait qu'avec eux, le film sera réussi. Ventura explosera encore plus en notoriété quelques années plus tard avec Les Tontons Flingueurs en 1963, Les Barbouzes en 1964, Ne Nous Fâchons Pas en 1966, Dernier Domicile Connu en 1970, L'Emmerdeur en 1973, La Gifle en 1974, Espion Lève Toi en 1981, etc. etc. Ici, Ventura est tout simplement impressionnant dans le rôle du gangster qui descend de plus en plus en enfer et qui au final n'a pu rien à perdre et fini par se faire coffrer et fini exécuter (à cette époque, la peine de mort étant encore en vigueur). C'est carré, ciselé, interprété avec maestria : rien à dire. On retrouve à ses côtés, Stan Krol dans un petit rôle, acteur assez méconnu et qui eut une très très courte carrière (3 films), mais également la jolie Simone France dans le rôle de la femme de Davos, rôle assez court également et actrice tout aussi méconnue que Stan Krol. Viennent ensuite les anciens complices de Davos : Claude Cerval (Mélodie en Sous-Sol, Les Grandes Vacances, Coplan Agent Secret FX-18) dans le rôle de Fargier, Michel Ardan (Pas de Pitié pour les Caves, Le Mouton à Cinq Pattes, Dernier Refuge) dans le rôle de Riton la porte, et Marcel Dalio (Le Faux Cul, L'Aile ou la Cuisse, Les Aventures de Rabbi Jacob) qui joue le rôle de Gibelin. La distribution étant donc complété par Jean-Paul Belmondo qui venait de finir À Bout de Souffle, et qui avec ce film allait enchaîner son immense carrière. D'ailleurs, encore une fois, je ne sais si c'est le fait qu'il soit aux côtés d'une grande vedette comme Ventura et que les réalisateurs avaient une façon de diriger leurs vedettes, mais une fois encore je trouve qu'ici Belmondo a une prestation d'une justesse absolue du début à la fin du film : il suffit de voir le moment où il est à la poste en train d'attendre Ventura : il a tout simplement une classe folle. Il ne surjoue pas, c'est carré, propre, net et sans bavure ! J'aurai aimé qu'il soit comme cela dans ses autres films des années 60, et c'est cette justesse et cette maturité qui je pense dans les années 70 le propulsera au zénith. Il crève littéralement l'écran aux côté de Ventura. Et le duo à l'écran est tout simplement extraordinaire. C'est la magnifique Sandra Milo (Le Sexe des Anges, Relaxe-Toi Chérie, Pour un dollar je Tire) qui termine la distribution et fait le rôle de la petite amie de Belmondo. On me dira ce qu'on veut, mais les femmes des années 60 avaient ce charme très personnel et distingué que n'ont plus la majorité des femmes actuelles, il faut voir l'actrice qui fait le rôle de la fille de Gibelin : magnifique ! Entièrement en Noir & Blanc, contrairement à À Bout de Souffle, Classe Tous Risques possède une ambiance très particulière qu'ont certains films de ces années-là, et qui font qu'ils ne se démodent pas. Ayant pratiquement aucun temps mort, on ne voit pas du tout passer les 1H50 du film. Sautet réalise ici je pense de mon point de vue, le premier road movie ! L'image est belle, c'est bien filmé, techniquement il n'y pas de gros reproche à faire. Le film est noir, glauque, on est attristé par le sort des enfants de Davos (la scène de discussion entre Davos et son petit aîné est tout simplement très très touchante, l'enfant est vraiment très émouvant). La musique de George Delerue renforce encore cette atmosphère étrange avec une bande-son tout à fait étonnante, qui rappelle celle de la série Belphégore avec Yves Rénier dans le rôle titre. Si vous n'avez pas vu Classe Tous Risques, avec Belmondo, c'est un film que je vous recommande : vous ne serez pas déçu, et pour moi il est un incontournable dans la filmo de « Bébel » ! Ne serait-ce, déjà, que pour la prestation de Ventura. Très bon film donc, Classe tous risques, réalisera le score d'un peu plus de 1.7 millions d'entrées. La seule chose que l'on pourrait reprocher, est le narrateur au début du film, et un peu plus loin ensuite dans celui-ci, mais heureusement, cela ne le gâche pas. Regardez-le, vous passerez un excellent moment. Anecdotes :
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À bout de souffle (1960) Résumé : Michel, un jeune homme, avec la complicité d'une jeune fille vole une voiture à Marseille. Mais, rattrapé par les policiers, il tue un gendarme pour pouvoir s'enfuir. Arrivé à Paris, il retrouve Patricia qu'il aime et lui demande si elle veut partir avec lui à Rome. Il passe voir un ami pour récupérer une somme d'argent, mais celle-ci lui est remis sous forme d'un chèque barré qu'il ne peut encaisser. Il sort en attendant avec Patricia, mais l'étau se resserre, et la police arrive jusqu'à Patricia. Michel trouve enfin son ami Antonio pour lui faire encaisser son chèque. Mais alors qu'il passe la nuit chez une amie, et que Antonio va lui apporter l'argent pour qu'il parte en Italie, Patricia dénonce Michel à la police. Et alors qu'il récupère un pistolet que lui lance son ami qui lui a amené son argent, Michel se fait tirer dessus par la police et meurt au bout de la rue après avoir couru. Patricia est indécise. Critique : Considéré comme un classique, et à l'époque en 1960 comme un film faisant parti de la « nouvelle vague », il faut le replacer justement dans son époque pour pouvoir le regarder comme il le faut. Car honnêtement, à l'heure actuelle il est irregardable ! Entièrement tourné en Noir & Blanc et réalisé par Jean-Luc Godard (Pravda, Made in USA, Tout va Bien) d'après une idée de François Truffaut ça vous remet immédiatement dans le contexte de ce à quoi s'attendre avec ce film. Néanmoins, c'est ce film-là, qui posera un jalon important dans la carrière de Belmondo, et le lancera pour la suite que l'on lui connaît. Avant ce film, il n'avait fait pratiquement que des petits rôles dans par exemple Sois Belle et Tais Toi, Les Copains du Dimanche ou encore Un Drôle de Dimanche. Alors disons-le de suite, son jeu d'acteur ici, n'est pas je trouve extraordinaire et du fait de l'époque, on s'ennuie vite. Mais je le répète : il faut resituer le film dans son époque, c'est très important. Aux côtés de Belmondo pour la présence féminine, c'est Jean Seberg (Airport, La Ligne de Démarcation, Choc) qui joue la femme dont il est amoureux. Son rôle quant à elle, est vraiment mais vraiment ciselé, l'actrice maîtrise à la perfection ses émotions et arrive à faire passer des choses à travers la caméra, c'est ahurissant. Elle a de plus des attitudes, que l’on n’arrive pas forcément à déchiffrer, et qui renforcent son jeu d'actrice. Elle a de surcroît une très belle plastique, ce qui ne gâche rien. Malheureusement, l'actrice est décédée en 1979 à l'âge de 40 ans. Vient compléter en 3e position pour la distribution : Daniel Boulanger (Le Roi de Cœur, La Mariée était en Noir, La Zizanie), dans le rôle de l'inspecteur Vital. Je passerai rapidement sur son jeu d'acteur : j'ai eu l'impression de voir une mauvaise copie de l'inspecteur Bourrel des 5 Dernières Minutes, et je n'aimai déjà pas tellement Raymond Souplex, alors ce n'est pas mieux pour Boulanger. Néanmoins, homme important dans la carrière de Belmondo sans qu'il le sache encore, puisque il le retrouvera en tant que scénariste & dialoguiste sur Cartouche, L'Homme de Rio et Les Tribulations d'un Chinois en Chine. Le film est ennuyeux déjà par son thème : un homme qui est amoureux d'une jolie femme et qui veut qu'elle l'aime, mais celle-ci n'est pas amoureuse de lui. De ce fait, on a droit à des dialogues et des tirades qui sont longues et sans intérêt la plupart du temps, et on a même Belmondo qui au début du film s'adresse à la caméra : comble de l'horreur. Pourtant techniquement, le film tient bien la route, et est même très bon : on a des plans caméras vraiment novateurs et inattendus, l'image est belle, c'est très bien filmé, non de ce côté-là, rien à redire, mais il faut vraiment être courageux pour pouvoir aller jusqu'à la fin de celui-ci qui dure 1H30 approximativement. Moi je sais qu'il me serait impossible de le revoir une nouvelle fois. À l'image du film, la musique de Martial Solal (L'Affaire d'une Nuit, Léon Morin, Prêtre, Les Ennemis) assez jazzy est rapidement irritante, et pollue encore plus le film de mon point de vue. Le film fera un peu plus de 2.2 millions d'entrées, ce qui n'est pas mal du tout et fera connaître un peu plus Belmondo. Ce n'est pas le meilleur Bébel, mais c'est un film important pour la carrière de l'acteur. Anecdotes :
Séquences cultes : Si vous n'aimez pas...
Pourquoi tu mets jamais de soutien gorge?
C'est bien des idées de fille ça...
Quelle est votre plus grande ambition dans la vie? C'est vraiment dégueulasse
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Les Tribulations d'un Chinois en Chine (1965) Résumé : Arthur L'Empereur, un jeune riche que plus rien n'intéresse veut mourir. Son ami et secrétaire, M. Go, lui promet de le tuer mais avant, il lui fait signer une police d'assurance de 2 millions de dollars qui sera versée à lui et à la fiancée d'Arthur. D'autant qu'Arthur est ruiné. Arthur, n'a plus qu'un mois à vivre. C'est alors qu'il fait la connaissance de la jolie Alexandrine Pinardel, une stripteaseuse, et dont il tombe amoureux. Il ne veut plus mourir, mais apprend que M. Go a confié la tâche de tuer Arthur à un ami et qu'il s'est retiré dans l'Himalaya. Arthur part alors à sa recherche. Mais c'était une ruse, en fait, M. Go n'a jamais voulu tuer Arthur, mais la mère de sa fiancée, oui, et elle engage un parrain de la pègre chinoise : Charlie Fallinster, pour faire le travail. Arthur doit fuir, jusqu'à la fin de la date de son contrat d'assurance. Il réussit à éliminer le parrain de la pègre et se marie avec Alexandrine, mais il apprend finalement qu'il est riche comme jamais. Critique : Philippe De Broca récidive, après « L'Homme de Rio », il remet le couvert avec Jean-Paul Belmondo et ce film. Et alors, je n'avais déjà pas tellement apprécié « L'Homme de Rio », je trouve « Les Tribulations d'un Chinois en Chine » particulièrement insipide ! Le film est long, mais long, et traîne en longueur. On retrouve avec De Broca tous les défauts de « L'Homme de Rio » encore plus accentué dans ce nouveau film. À sa décharge, De Broca ne voulait pas le réaliser, car il n'aime pas faire des suites de ses films. Et « Les Tribulations d'un Chinois en Chine », est une suite non dite de « L'Homme de Rio ». Là encore, avec « Les Tribulations d'un Chinois en Chine » par exemple il faut de nouveau attendre plus de 30mn avant que l'action ne démarre réellement, avant cela, nous avons des errances, assez étranges, qui plombent le film. Je trouve encore que le jeu de Belmondo n'a pas atteint sa maturité qu'il aura un peu plus tard, et de plus ici contrairement à « L'Homme de Rio », il surjoue. C'est franchement désagréable par moment. À ses côtés cette fois-ci, pour la présence féminine du film, c'est la jolie Ursula Andress. Celle-ci avait déjà tourné le fameux « James Bond contre Docteur No » et était en pleine période de sa gloire internationale. Bien qu'elle soit belle, je la trouve quand même moins jolie que Françoise Dorléac (avis très subjectif). Néanmoins, les scènes où elle apparaît dans le film sont une décharge électrique pour celui-ci, elle apporte une énergie et une vivacité, elle est un point fort du film, ça bouge quand elle est là, c'est magique. L'Arrivée d'Ursula Andress change la donne, c'est indéniable. Le reste du temps, on assiste dans le film à un enchaînement de cascades (surtout au début du film) et à des scènes pseudo comiques qui peinent à décrocher des sourires : par exemple, il y a des gags convenus, je trouve, comme lorsque Belmondo démonte le bateau après la 1ère attaque ratée, il en fait des tonnes, c'est laborieux. Et c'est malheureusement rédhibitoire tout au long du film, on s'ennuie rapidement je trouve : il n'y a qu'à voir le passage où Belmondo et Rochefort sont emmenés en espèce de taxi, et que le chauffeur leur fait visiter des mosquées, etc. C'est long, mais c'est d'une longueur ! On a qu'une envie c'est que la scène se finisse le plus vite possible. Ceci dit, le film a tout de même quelques points forts, comme quelques gags visuels qui font rire : celui du pont de corde, lorsque Belmondo et Rochefort se retrouvent accrochés aux chemises, le passage avec la montgolfière et les pots en terre cuite, ou encore celui avec le lit roulant : c'est quand même agréable. L'autre point fort est sans conteste les paysages, le film a été majoritairement tourné en extérieur (seules 4 ou 5mn ont été faite en studios) et ça se voit ! La scène dans les montagnes neigeuses est simplement magnifique, une splendeur, sans compter les autres paysages comme la plage où sont Belmondo et Ursula Andress lorsqu'ils sont poursuivis par l'avion. Le film a été tourné à Hong-Kong, au Népal et en Malaisie. Jean Rochefort (« Réveillon chez Bob », « Nous Irons tous au Paradis », « Un éléphant ça trompe énormément ») joue Léon le valais de Belmondo et apporte tout de même une petite touche d'humour. Par contre, Darry Cowl (« Le Triporteur », « Elle cause plus, Elle Flingue », « Mon Curé chez Thaïlandaises ») n'est pas drôle, pas plus que Paul Préboist (« Cent Briques et des Tuiles », « Le Grand Restaurant », « Oscar ») ou que Mario David un habitué des films de De Funès (« Oscar », « La Zizanie », « Fantômas »). La distribution étant complétée par Marion Pacôme (« Le Gendarme de ST-Tropez », « Le Distrait », « Les Sous-Doués ») et Jess Hahn (« Que Personne ne Sorte », « Cartouche », « Les Durs ») qui n'apportent pas grand chose par leur contribution. Voilà, je trouve le film mal construit, et qu'on s'ennuie. Et je ne dois pas être le seul, car le film fera 2.7 millions d'entrées, certes un bon score mais cela représente 2 millions d'entrées de moins que « L'Homme de Rio ». C'est ce semi-échec sur ce film, qui marquera pendant un moment, la séparation professionnelle entre De Broca et Belmondo, ils se retrouveront plus tard sur « Le Magnifique ». Anecdotes :
Séquences cultes : Vous êtes armée ?
Je double vos gages Léon
Barres parallèles
J'ai cru voir deux chinois |
L'Homme de Rio (1964)
Résumé : Deux voleurs viennent de dérober une statuette de grande valeur au musée de l'homme à Paris, mais alors que la police vient interroger Agnes Villermosa la fille du professeur qui a ramené l'une des statuettes, son fiancé Adrien Dufourquet arrive, et la voit se faire enlever par deux hommes. Il se lance à sa poursuite, et cela l'amène à Rio. Adrien réussi à la délivrer, et la course aux statuettes reprend. Agnes retrouve le professeur Catalan soi-disant enlevé lui aussi, mais qui en fait est l'instigateur du meurtre de son père, de son enlèvement et qui réussi à réunir les 3 statuettes. Celles-ci cachaient en fait un secret, un trésor plein de diamants. Adrien arrive pour sauver Agnes, et tandis que Catalan trouve le trésor, la grotte s'effondre sur lui, il meurt. Agnes et Adrien s'échappent à temps et Adrien reprend son train pour repartir faire son service militaire : il n'avait qu'une permission de 8 jours.
Critique : Je n’ai jamais accroché à ce film. Réalisé par Philippe de Broca (« Cartouche », « Tendre Poulet », « L'Africain ») celui-ci avait déjà réalisé un film avec Belmondo, 2 ans plus tôt : « Cartouche », que je n'apprécie pas non plus ! Je dois avoir un problème avec De Broca je pense ! Néanmoins, il y a d'excellentes choses dans ce film, mais gâché je trouve par une réalisation lente et mal construite de mon point de vue. Par exemple, il faut attendre au minimum 40 minutes avant que le film ne démarre vraiment et commence à nous arracher des sourires, et qu'enfin l'action parte. Durant tout ce temps, on a certes, une mise en place de l'histoire mais j'ai l'impression en fait de voir une succession de scènes s'enchaînant les unes aux autres sans vraiment de lien entres elles : c'est très étrange. L'autre problème de réalisation qu'il me pose, c'est que l'on voit nettement les coupes des prises ! Je ne sais si c'est voulu pour le film, mais je trouve que cela est une horreur et le gâche vraiment : il suffit de voir la scène où Belmondo part à la poursuite d'Agnes à Paris pour l'aéroport et qu'il est sur la moto, on voit nettement les « cut » et ça rend très mal à l'écran. Et c'est comme cela tout au long du film, c'est dommageable, vraiment ! Néanmoins, le film tire son épingle du jeu avec beaucoup de tournage à l'extérieur : et notamment au Brésil, et offre ainsi de superbes paysages ! C'est un des points forts du film, c'est incontestable. Jean-Paul Belmondo est donc la vedette du film, il était en pleine ascension à ce moment-là, et là aussi, je n'appréciai pas trop Belmondo à ses débuts et ça se confirme avec ce film, qui je trouve est dans la même lignée que « Les Tribulations d'un Chinois en Chine ». Belmondo offre une performance, mais inégale, et parfois on a l'impression que c'est fait à « l'arrache ». Bizarrement, ce n'est pas aussi cadré que dans « Un Singe en Hiver » fait 2 ans avant, et je trouve qu'ici l'acteur n'a pas encore atteint cette maturité dans son jeu qu'on trouvera par exemple dans « Le Casse » ou « Peur sur La Ville ». C'est une opinion somme toute très personnelle, mais c'est l'effet que ça me fait en voyant Belmondo à l'écran dans ce film.
En co-vedette nous retrouvons Françoise Dorléac qui avait fait avant ce film : « Arsène Lupin contre Arsène Lupin », « La Gamberge » ou encore « La Fille aux Yeux d'Or ». C'est véritablement « L'Homme de Rio » qui va lancer sa carrière ! Que dire : déjà, elle est magnifique dans ce film, c'est à tomber. Je l'ai toujours trouvé plus jolie que sa sœur, Catherine Deneuve, qui pourtant est très très belle, elle aussi, mais Françoise Dorléac a ce charme sauvage qu'ont certaines femmes, et dont les hommes se damneraient pour elles. Et tout comme Belmondo, je trouve qu'ici il y a des moments où dans sa prestation à l'écran on a l'impression que c'est fait à l'arrache là aussi, mais cette fois-ci, contrairement à Belmondo, ça sert l'actrice dans son jeu. Ceci la rend un peu « fofolle » et on en redemande. Malheureusement morte beaucoup trop tôt, ne serait-ce que pour elle, je vous conseille de regarder ce film ! Elle est d'une beauté indélébile. C'est l'atout charme et véritablement un point fort du film. Le casting est complété par Jean Servais (« Les Menteurs », « Du Rififi chez les Hommes », « Les Centurions ») qui incarne un salaud bien consistant et très crédible. Néanmoins, c'est une autre critique du film que je ferai : c'est que dès le départ, sans avoir vu le film, j'ai immédiatement décousue l'intrigue et soupçonné Catalan d'être l'instigateur du vol et de tout le reste. C'est dans sa manière de jouer et d'être, je ne sais pas mais ça se voit de suite, c'est une autre chose qui plombe le film. Enfin, nous avons Daniel Ceccaldi (« Le Jouet », « Mort d'un Pourri », « Pour la Peau d'un Flic ») en policier pas très futé.
D'une durée de 1H50, et bien justement je trouve qu'on les voit passer. Mais, pourtant, il y a tout de même quelques bonnes scènes de fous rires, notamment lors des disputes Adrien/Agnes et la scène où ils vont récupérer la statuette d'Agnes dans son ancienne maison. Il faut aussi noter la présence de Adolfo Celi dans le rôle De Castro, et qui jouait Largo dans le James Bond « Opération Tonnerre » entres autres choses. De même, nous avons une courte apparition de la jolie Simone Renant (« Quai des Orfèvres », « Tendre Poulet », « Trois Hommes à Abattre ») dans le rôle de Lola la chanteuse et complice de Catalan. Au final, tout ceci nous donne de mon point de vue, un film très mitigé. Il n'est pas mauvais, mais je trouve que les défauts cités plus haut le plombe réellement. D'autant que la musique de George Delerue (« Cartouche », « L'Amour en Fuite », « Le Corniaud » est agaçante à souhait, surtout celle à base de tam tam que je trouve insupportable. Pourtant, le film réalisera le joli score de 4.8 millions d'entrées et sera un beau succès. Maintenant, rendons à césar ce qui est à césar, à sa sortie le film révolutionnait le genre et devenait ce que l'on nomme communément : « une comédie d'aventure » ! Je n'ai pas accroché, mais c'est un bon film, et sans nul doute que vous saurez l'apprécier à sa juste valeur, mieux que je ne l'ai fait probablement.
Anecdotes :
Séquences cultes : Ils l'enlèvent !
Grand Hôtel Creuse !
Sur le chantier
Tu me reconnais ? Prends à droite, moi je prends à gauche !
Hé ben, je saute ! |