Tendre voyou (1966) Résumé : Antoine Maréchal, un roi de la combine, qui est sans un sou, vit aux crochets des gens qu'il connaît. Gigolo à ses heures, il est ami avec Bob son complice. Il rencontre un jour Muriel sur les champs de courses, qui lui fait faire la connaissance de Gabriel Dumonceaux. Muriel doit partir avec lui en montagne, Antoine accompagne Muriel et fait la connaissance de la femme de Dumonceaux qui tombe sous le charme d'Antoine. Ce dernier rencontre la baronne Mina Von Strasshofer et part en croisière avec elle, il rencontre alors sa nièce : Véronique. Cette dernière lui monte alors une arnaque, dépouillé et sans le sou, il retourne avec Bob à sa vie de gigolo à Paris. Mais après une dernière aventure avec Marjorie, une veuve, Antoine en a assez des femmes et s'enfuit dans Paris. Critique : Film très très drôle. Réalisé par Jean Becker, c'était la seconde fois que Jean-Paul Belmondo travaillait avec ce réalisateur, ils avaient déjà tournés « Un Nommé La Rocca » ensemble 5 ans plus tôt. Aux côtés de Belmondo, pas mal de vedettes de l'époque comme Jean-Pierre Marielle (Faites Sauter La Banque, Cours après moi que je t'attrape, Tenue de Soirée) qui fait le rôle de l'ami d'Antoine, pas très futé et qui est toujours prêt à le suivre dans ses combines et à l'aider. Vient ensuite Philippe Noiret (Les Ripoux, Alexandre le Bienheureux, Le Vieux Fusil), immense vedette du grand écran et qui joue ici un PDG d'une agence de filatures qui trompe sa femme avec une plus jeune. Pour les rôles féminins, on a du solide : Geneviève Page (Fanfan la Tulipe, Belle de Jour, Mortelle Randonnée) qui joue la femme de Philippe Noiret dans le film. Mylène Demongeot (Signé Furax, Le Bâtard, Flics de Choc) qui avait déjà tourné deux Fantômas sur les trois, elle interprète la fameuse maîtresse de Noiret, mais n'a qu'un petit rôle qui ne dure pas très longtemps. Vient ensuite Maria Pacôme et qui retrouvait, elle aussi, Belmondo pour la seconde fois après Les Tribulations d'un Chinois en Chine. Nadja Tiller (La Fille Rosemarie, Du Rififi chez les Femmes, Lulu) et qui interprète la baronne insatiable qui ne laisse pas Belmondo respirer 5 mn. Nous avons aussi Stefania Sandrelli (Le Conformiste, Noyade Interdite, La Famille) et qui retrouvait Belmondo également après L'Aîné des Ferchaux. Enfin nous avons également Micheline Dax (La Honte de la Famille, Les Bidasses en Cavale, La Joie de Vire), grande actrice de théâtre que l'on connaît surtout pour être la voix française de Peggy la cochonne du fameux Muppet Show. Le film démarre au quart de tour, et n'a pratiquement pas de temps mort, si on ne reconnaît pas trop les dialogues de Michel Audiard, il y a tout de même quelques répliques qui font mouche. Le film est assez drôle tout au long de sa durée, avec un ou deux moments forts, surtout lorsqu'ils sont sur le bateau de la baronne. Belmondo commence à avoir son style qu'on lui connaîtra dans les années 70 : à savoir l'homme sûr de lui, mais qui ne surjoue pas trop, c'est très agréable. Il joue à merveille le rôle du mythomane gigolo qui trouve toujours une parade pour retomber sur ses pieds, mais qui au final est un pauvre type. Tout le cast autour est tellement bon, que cela donne une osmose au film et on ne s'ennuie pas. On ne voit pas passer son 1H35. De plus, celui-ci nous gratifie de quelques très jolies vues en extérieur, bref c'est agréable, le film est très plaisant, on s'amuse et on en redemande. La scène de fin est tout simplement excellente (Micheline Dax jouant à la chienne, ça vaut le détour, et Belmondo qui part en courant, excellentissime!). Dans les choses gênantes on pourra citer le générique, la chanson est hideuse, et le fait que parfois Belmondo s'adresse à la caméra : mais ici, ça ne nuit pas au film. Sorti juste après Les Tribulations d'un Chinois en Chine, Tendre Voyou fera moins en terme d'entrées en totalisant un peu plus de 1.9 million. Dommage, car à choisir, je trouve Tendre Voyou beaucoup plus réussi et vraiment plus drôle que Les Tribulations d'un Chinois en Chine. Je vous recommande chaudement Tendre Voyou, vous passerez un agréable moment, un incontournable pour moi dans la filmographie de Belmondo. Anecdotes :
Séquences cultes : J'ai horreur des goujats
Bonjour cousine !
Sortez moi ! C'est vous qui l'avez fait ce trou ?
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Ho ! (1968)
Résumé : François Holin, un coureur automobile de Formule 1, a un accident qui coûte la vie à un ami concurrent. 5 ans plus tard, il est chauffeur pour une bande de gangsters que certains le déconsidèrent et le surnomment Ho. Le chef de la bande se tue accidentellement, et Ho se retrouve en prison, où il prend l'identité d'un autre détenu, ce qui lui permet de s'échapper. En sortant il se lie d'amitié avec un journaliste : Gabriel Briand. Mais lors d'une souricière montée pour Ho par la police, ça tourne mal et il est blessé en tuant des policiers. Les circonstances s'enchaînent alors très vite, en revenant chez lui avec sa petite amie pour prendre son argent et des affaires, il tombe sur deux de ses anciens complices qui sont poursuivis et lui volent alors son magot et prennent son amie en otage. Mais François les tue, au moment où la police arrive, son amie meurt et il arrêté.
Critique : Alors tout d'abord, un point à signaler, la musique de François de Roubaix est pénible, mais alors pénible sur tout le long du film ! Pourtant j'adore l'artiste, qui a composé pour moi une des plus belles musiques de film français : celle de « Dernier Domicile Connu » et surtout le meilleur générique jamais crée et qui reste inégalé à ce jour : le fameux générique de fin « synthétique » de la série tv « Commissaire Moulin » de 1976, sans doute un des plus beaux jamais produit. Mais là, dans « Ho ! » c'est réellement insupportable, majoritairement au piano, on se lasse très vite. D'autant que le film est dans une mise en scène comme un peu les films muets qui étaient tout le long accompagné d'une musique, c'est dommageable. Réalisé par Robert Enrico (« Les Grandes Gueules », « Le Vieux Fusil », « Le Secret »), ce sera la seule et unique collaboration de ce réalisateur avec Jean-Paul Belmondo. Co-production Franco-Italienne, c'est important car je pense que c'est ce qui donne cet aspect si particulier à ce film. Belmondo joue ici le rôle d'un truand, qui est en quête d'une reconnaissance car les gens de sa bande le méprise, mais qui hélas, n'a pas l'envergure de ses ambitions.
Le film possède pourtant une excellente distribution, on retrouve à ses côtés pour la présence féminine : Joanna Shimkus (« De l'Amour », « Tante Zita », « Les Aventuriers ») qui est vraiment très jolie et offre une assez bonne prestation. On retrouve également Paul Crochet (« L'Armée des Ombres », « La Gueule du Loup », « Un Flic ») dans le rôle du journaliste Gabriel Briand : immense acteur, qui a toujours cette attitude si spécifique et qui a l'air de jouer d'un air détaché ! Raymond Bussières (« L'Aile ou la Cuisse », « Chapeau Melon et Bottes de Cuir » série de 1976, « Les Sous Doués »), André Weber (« Razzia sur la Chnouf », « Un Cave », « Les Barbouzes ») lui aussi pratiquement que des seconds rôles, mais toujours un rôle marquant. Jean-Paul Tribout qui joue ici un truand lui aussi avant d'être 6 ans plus tard enrôlé dans « Les Brigades du Tigres » en 1974 à la tv. Et même une petite apparition de Jackie Sardou et si vous arrivez à avoir un coup d'œil assez rapide même un petit caméo d'Alain Delon en passant qui se fait engueulé à l'aéroport lorsque Belmondo et sa petite amie partent. Delon n'est pas crédité au générique, « Borsalino » n'a rien inventé. Mais même ceci, ça n'arrive pas à relever le film. Il n'est pas mauvais, et l'idée de fond en soi n'est pas mauvaise, mais je trouve vraiment que la réalisation pêche, il y a des scènes dont on arrive pas y croire et sont mal retranscrites à l'écran : par exemple la séquence où le chef de gang se tue lui-même avec son pistolet. C'est incompréhensible ce qui se passe à l'écran et il faut attendre de voir le journal pour savoir qu'il s'est tué avec son pistolet. Néanmoins, l'interprétation de Belmondo commence à avoir la forme qu'il aura un peu plus tard dans « Le Casse » et ses autres grands succès et qui fait qu'il rend son personnage très crédible, je pense que la réalisation, ici, bride son interprétation et qu'il aurait pu encore faire mieux. Il suffit de voir sa transformation dans la prison : c'est impressionnant.
Les décors dans le Paris de l'époque sont vraiment très agréables à l'œil, et accentue le côté réaliste du film, on a toujours un plaisir particulier de revoir la capitale à des époques différentes pour noter les changements de celle-ci. Censé être un film assez noir, la fin avec la petite amie de Ho ! par exemple qui meurt carbonisée dans sa voiture, et de le voir lui en pleine déchéance face à tous les journalistes, je trouve que le fait de le tourner avec cette musique qui empiète sur le film lui enlève justement tout son côté dramatique. Loin d'être un échec, le film fera pourtant moins que « Les Tribulations d'un Chinois en Chine », avec un peu plus de 1.7 millions d'entrées pour la France. Et fera un peu plus de 700 milles entrées en Espagne. C'est juste après ce film, que Belmondo allait alors avoir un nouvel agent qui allait propulser sa carrière au zénith : René Chateau.
Anecdotes :
Séquences cultes : Vous voyez pas que je suis une cloche non ?
Je viens en ami Vous avez une licence ?
On a tiré ! |
Pierrot le fou (1965)
Résumé : Ferdinand est un homme marié à une riche italienne, et qui vient de perdre son travail à la télévision. Un soir, après une soirée ennuyeuse chez des amis, il retrouve une jeune femme qu'il a connu 5 ans plus tôt, et qui était venu garder ses enfants : Marianne. Il quitte alors tout pour elle, et la suit dans un voyage insensé à la recherche du soi-disant frère de Marianne. Ils traversent la France, au fil de vols, de mésaventures, de trafics en tous genres, Ferdinand est prêt à suivre Marianne dans tous ses sales coups. Simplement par amour, et parce qu'il ne peut vivre sans elle. Mais elle le trahi et s'en va avec un autre homme. Ferdinand les rattrape, et les tue tous les deux. Avant de mettre fin à ses jours avec de la dynamite.
Critique : Je pense que ce film est incompréhensible pour un esprit normalement constitué. Réalisé une nouvelle fois par Jean-Luc Godard qui nous avait déjà fait le très difficilement supportable À Bout de Souffle. On retrouve ici les mêmes défauts, et le film a vraiment très mal vieilli. Là aussi, à l'heure actuelle, il est irregardable. Jean-Paul Belmondo offrant une prestation somme toute assez bonne, mais comme le film est difficilement compréhensible, on a du mal à comprendre les scènes avec lui. À ses côtés c'est Anna Karina (Roulette Chinoise, L'Alliance, Dernier été à Tanger) que l'on retrouve, jolie actrice et qui a parfois des attitudes très désinvoltes devant la caméra, ce qui nous donne un jeu assez étrange bien en corrélation avec le film.
Le film, lui, étant surtout axé sur la relation entre les deux personnages principaux, les autres rôles sont tous réellement mineurs, mis à part Raymond Devos qui une apparition exceptionnellement extravagante, comme à son habitude, vers la fin du film. Malheureusement, le film de Godard met devant la caméra plein de choses désagréables, qui datent le film et le rendent immédiatement désuet ! Par exemple, à nouveau les acteurs s'adressent aux spectateurs à travers la caméra, et Godard pousse même le vice de faire dire à Belmondo en s'adressant à Marianne : qu'ils s'adressent à eux. C'est vraiment le comble du désagréable, je ne sais pas qui avait lancé cette mode à l'époque, mais c'est désormais ringard, vraiment ringard, sauf situation exceptionnelle, ce qui n'est pas le cas ici. Vient ensuite les scènes où Marianne chante pour exprimer une situation, et là aussi c'est lourd, vraiment lourd.
Le restant du film n'étant qu'une succession de scènes dont on comprend mal la situation, et de dialogues en voix-off avec des dessins à l'écran. C'était peut-être en vogue à l'époque, mais aujourd'hui une fois encore ça ne le fait plus du tout. Il y a néanmoins quelques belles images par ci par là dans le film, comme par exemple lorsque Marianne joue avec les ciseaux devant la caméra, mais pour le reste... Le film est long, ça traîne, le début est insupportablement long, on voit les minutes défiler, c'est une horreur. Personnellement, j'ai dû mettre le film en pause au moins 3 fois pour pouvoir continuer à le visionner et regarder ses 1H55mn. Bref, personnellement je n'ai pas accroché, ni au film ni à l'histoire. Si tenté qu'il y en ai une : peut-être l'histoire d'un garçon qui est tellement amouraché d'une jolie femme, qu'il est prêt à tout pour elle, qui ne peut vivre sans elle, et lorsqu'elle le trahi pour partir avec un autre, tue car si il ne l'a pas, alors personne d'autre ne l'aura. Il y avait je pense, sûrement un moyen moins complexe de transcrire cela à l'écran. C'est décousu, vraiment trop décousu à mon goût. Le film ne fera pas un gros score, et ne totalisera qu'un peu plus de 1.3 millions d'entrées. En tous cas, moi je cherche encore ce Pierrot qui serait fou... La musique d'Antoine Duhamel et de Serge Rezvani passe pratiquement inaperçue, tant on est occupé à regarder l''écran pour tenter de comprendre ce qui s'y passe, c'est dommage. Film qui n'est pas inoubliable et qui n'est pas incontournable dans la filmographie de Belmondo.
Anecdotes :
Séquences cultes : Vous avez couché avec ma femme
Ma ligne de chance
Qu'est-ce que je peux faire ?
Dites-tout de suite que je suis fou !
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Un nommé La Rocca (1961) Résumé : Xavier Adé, tueur présumé dans un règlement de compte de la Maffia, est en prison. L'un de ses amis, vient trouver Roberto La Rocca pour le prévenir. Roberto retrouve Villanova, l'associé de Xavier Adé qui serait responsable du meurtre dont il est accusé, et le tue. Roberto reprend les affaires de Villanova, alors qu'il règle son compte à des déserteurs américains qui veulent le racketter, La Rocca se retrouve en prison et arrive à aller au cachot pour retrouver Xavier Adé. Il le fait sortir, et ensemble se portent volontaires pour aller déminer certaines régions en France. Blessé avec une mine, Xavier Adé fini par sortir de prison avec La Rocca. Désirant acheter une propriété, Xavier va prendre de l'argent à un ancien complice : Nevada. Celui-ci envoi des hommes pour le récupérer, et ils tuent la sœur de Xavier alors que Roberto essaye de les en empêcher de l'enlever. L'amitié entre Xavier et Roberto est brisée à jamais. Critique : C'est en voyant ce film, qu'on s'aperçoit du professionnalisme de Belmondo et de sa capacité à s'adapter pour les rôles qu'il doit jouer. Entre Classe Tous Risques et ce film, il en a tourné une dizaine, et on sent que l'acteur apprend énormément à chaque fois. On comprend également pourquoi il est devenu le grand acteur que l'on connaît. Réalisé par Jean Becker (Tendre Voyou, L'été Meurtrier, Effroyables Jardins) entièrement en Noir & Blanc, ce film est la première adaptation avec Belmondo dans le rôle-titre du roman de José Giovanni : L'Excommunié. Une autre adaptation du roman sera réalisée beaucoup plus tard, toujours avec Belmondo. Ici, il joue le personnage d'un gangster qui s'est visiblement retiré, et qui doit revenir dans le milieu pour sortir du pétrin son ami : Xavier Adé, incarné par Pierre Vaneck (La Moucharde, Paris Brûle t-il ?, Biribi), et qui est accusé d'un meurtre qu'il n'a pas commis. Si la prestation de Belmondo est une fois encore comme dans Classe Tous Risques d'une rigueur et d'une justesse totale pendant le film, celle de Pierre Vaneck est simplement époustouflante. Il joue à la perfection l'homme torturé et mal dans sa peau, qui n'arrive pas à assumer ses actes et dont les conséquences sont souvent désastreuses. À leurs côtés, on retrouve pour les femmes : Christine Kaufmann (Le Comte de Monte-Christo, Le Jour des Idiots, Bagdad Café) qui non seulement est très jolie, mais joue également très bien, la sœur complètement anéantie par le destin de son frère et qui doit faire face aux difficultés de la vie en se retrouvant toute seule. Destin tragique également pour elle, qui par la faute de son frère, finira tuée par des gangsters à la solde d'un homme qu'il a volé pour offrir une propriété justement à sa sœur. Est également présente Béatrice Altariba (Le Caïd de Champignol, Les Gorilles, Elle est Terrible), qui joue une maîtresse de Villanova que Roberto séduit pour faire sortir Villanova de sa retraite. Petit rôle, mais sa beauté crève l'écran : c'est simplement impressionnant. Vous aurez également des seconds rôles assez connus comme Mario David, Jean-Pierre Darras dans le rôle de Nevada, l'infirme. Gérard Hernandez, Michel Constantin, Claude Piéplu... Néanmoins, je trouve personnellement que le film est mou, et que ça traîne parfois en longueur : on sent passer sa durée de 1H40. De plus là aussi, comme pour À bout de souffle, de mon opinion personnelle le film a mal vieilli, il semble désuet et on le voit dépassé. Ce n'est pas quelque chose en particulier mais toute la réalisation elle-même. Peut-être cela est-il du au fait que ce soit une coproduction franco-italienne, je l'ignore. C'est un bon thriller, mais on s'ennuie trop rapidement. La musique de Claude Normand, est ennuyeuse et ne colle pas du tout à l'image de mon point de vue. Elle lasse très vite. Le public ne répondra pas très présent à ce film qui fera tout de même le score honorable d'un peu plus de 1.1 million d'entrées. Ce n'est pas le meilleur le film de Belmondo, et il n'est pas dit que vous l'apprécierez. À regarder par les fans passionnés de Belmondo qui voudraient voir tous ses films. Mais sinon, il n'est pas indispensable dans votre filmothèque. Anecdotes :
Séquences cultes : Le plat avec la sauce qui pique
Faut bien commencer par quelque chose
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