SAISON 2
1. La Morsure du Serpent (The Serpent's Lair) 2. La Tête à l'Envers (In the Line of Duty) 3. La tueuse de mondes (Prisoners) 4. Le Maître du Jeu (The Gamekeeper) 6. L'Oeil de Pierre (Thor's Chariot) 7. Un Message dans une Bouteille (Message in a Bottle) 14. La Clé de Voûte (TouchStone) 15. La Cinquième Race (The Fifth Race) 16. Une Question de Temps (A Matter of Time) 18. La Colère des Dieux (Serpent's Song) 19. Le Faux pas (One False Step) 20. L'Ennemi Invisible (Show and Tell) Après que les bases de l’univers de la série et les grands traits des membres de SG-1 aient été jetés, la seconde saison va prolonger le succès critique et public de la précédente, en enrichissant la psychologie des personnages. Ceux-ci ne sont plus uniquement confrontés aux péril Goa’uld, mais aussi à ds évènements intimement. Le panorama de l’affrontement galactique s’élargit également, avec l’entrée en scène de nouveaux alliés, Tok’ra et Asgards, de natures très différentes. Ceci favorise le développement de scénarios politiques et diplomatiques, à côté d’autres plus guerriers. Cette complexité croissante concerne également le domaine terrien, l’extension du rôle imparti au NID rejoignant le thème du conspirationnisme gouvernementale, alors particulièrement en vogue (dans sa sixième saison, X-Files se situe alors au sommet de sa popularité). L’élargissement se communique également aux mythologies rencontrées, de nouvelles (principalement la nordique) venant s’ajouter à l’égyptienne. Au sein de l’équipe de la série, on assiste à l’arrivée du réalisateur Peter Deluise. Avec Martin Wood, il va former le socle des mises en scènes de la série, apportant vigueur et talent mais aussi une cohérence au long cours. Wood et Deluise conservent leurs spécificités, mais une identité SG-1 s’affirme, basée sur des plans audacieux, un ton nerveux, une caméra soulignant le jeu des comédiens et soutenant l’approfondissement des personnages. Cette tonicité accompagne à merveille l’humour toujours présent des protagonistes de Stargate SG-1. Le succès est au rendez-vous, avec une audience connaissant un accroissement massif. Parallèlement, Showtime pérennise son choix d’une séparation en deux parties de la saison, avec une césure en début d’année. Cette technique permet de réduire les périodes dépourvues d’épisodes, en les répartissant, tout en permettant l’instauration, à terme, d’un cliffhanger de mi-saison. 1. LA MORSURE DU SERPENT - Perhaps if the warships of your world attack, we will be able... SG-1 parvient à dissimuler des bombes à retardement dans le vaisseau mère de Klorel. L’équipe découvre alors l’existence de celui d’Apophis. Le sabotage d’un unique Ha’tak devient dès lors inutile. De plus SG-1 est alors capturée par les troupes de Korel. Heureusement, Maître Bra’tac, devenu le primat de ce dernier en espérant semer la zizanie entre Goa’ulds, abandonne son plan afin de sauver ses amis. Les alliés se téléportent par les Anneaux sur le vaisseau-mère d’Apophis, mais doivent abandonner Daniel, grièvement blessé. Cependant celui réussit à se régénérer grâce à un Sarcophage, puis à gagner le SGC via la Porte. Sur Terre Samuels arrive à mettre Hammond sur la touche puis lance des missiles chargés de Naquadah sur les deux Ha’taks. Mais cette attaque est parée par des champs de force. SG-1 et Bra’tac parviennent à saboter ces défenses puis à faire se percuter les vaisseaux, au moment où les bombes explosent. Apophis et Korel réussissent cependant à s’enfuir, tandis que nos héros évacuent les lieux dans deux Chasseurs de la Mort. La navette Endeavour vient alors les récupérer. Grâce à The Serpent's Lair, Stargate SG-1 va parvenir à conclure triomphalement le grand arc narratif de quatre épisodes inauguré par There But for the Grace of God, tout en situant d'emblée sa deuxième saison à un étonnant niveau de qualité. En effet, tout en situant dans la continuité immédiate du déjà remarquable Within the Serpent's Grasp, l'épisode apporte un sensible accroissement d'action, de suspense et d'intensité dramatique. Une inflexion majeure se produit, la passionnante infiltration débouchant cette fois sur une confrontation directe, début ant de plus dans des circonstances dramatiques. La survenue, soudaine et parfaitement amenée, de Maître Bra'tac parachève cette accélération. Elle apporte tout l'irrésistible pittoresque de ce formidable personnage prétendument secondaire, entre Samouraï de la vielle école et baderne au verbe coloré, avec un Tony Amendola en état de grâce. On se régale, d'autant que les irrésistibles échanges de piques l'opposant à un O'Neill également très en verve+ se perpétuent tout au long du récit. D'ailleurs d'excellents dialogues, savamment décalés, irriguent en permanence The Serpent's Lair, opus présentant le grand mérite d'accorder l'importance qu'elle mérite à cette composante essentielle du ton SG-1.Plusieurs scènes chocs viennent encore pimenter un trépidant récit : l'hilarante scène de la morsure, les divers affrontements à bord des vaisseaux mères, la pseudo mort de Daniel (un grand classique de Stargate SG-1), l'impressionnante explosion marquant le choc de ces géants, l'apparition au combien astucieuse de cette version moderne de la cavalerie de jadis que représente Endeavour etc. Le supérieurement habile scénario de Brad Wright lie l'ensemble avec vivacité, sans tomber dans les pièges de la simple accumulation ou du trop plein. Le résolution de la situation de Skaara est ainsi judicieusement remise à plus tard. Il parvient également à doter chaque personnage de scènes fort goûteuses, dans les registres de l'action, de l'humour ou de l'émotion. Cela vaut également pour un Hammond particulièrement impérial, face au veule Samuels (jouissif Robert Wisden). On regrettera cependant une relative mise en retrait de Carter, sans doute pour laisser de l'espace au récital de Bra'tac. L'enthousiasme se voit encore accru par d'autres facettes de l'histoire, comme la solennité communicative accordée à cette fondatrice victoire majeure de SG-1, sauvant la Terre pour la première fois, ou un savoureux parallèle tracé avec les évènements de There But for the Grace of God , dramatisant encore le récit. Apophis lui même apporte sa pierre à l'édifice, grâce à des apparitions relevées et à une fuite dans la meilleure tradition du genre. La mise en scène de Jonathan Glassner, alerte et perpétuellement judicieuse, soutient au mieux le ton épique de la narration. Elle s'appuie également sur de superbes nouveaux décors et des musiques particulièrement évocatrices, mais aussi sur des effets spéciaux demeurés étonnamment performants, alors que le tournage remonte à près d'une quinzaine d'années. Spectacle total et particulièrement entraînant, The Serpent's Lair demeure l'un des plus beaux faits d'armes de Stargate SG-1, et met d'emblée en orbite cette deuxième saison, après de formidables retrouvailles. Plus rien ne sera comme avant : le mythe de la toute puissance Go'auld s'effondre, encourageant SG-1, tout comme le spectateur, à explorer toujours plus en avant le vaste Univers.
2. LA TÊTE À L’ENVERS - Are you injured? Lors de l’évacuation via la Porte d’alliés d’un autre monde attaqués par les Serpents, un Goa’uld nommé Jolinar parvient à s’introduire dans l’organisme de Carter et à en prendre le contrôle. Cependant il s’agit d’un membre de la Tok’ra, organisation secrète s’opposant aux Seigneurs du Système et vivant en symbiose avec des hôtes volontaires, dont ils prolongent la vie. Jolinar a agi dans l’urgence, traqué par un Ashrak, assassin surdoué envoyé à ses trousses par les Seigneurs. Au SGC il tente, sous l’identité de Carter, de refranchir la Porte, mais est arrêté par Jack sur les indications de Cassandra. Une communication difficile parvient progressivement à s’établir entre Jolinar et une SG-1 méfiante. L’Ashrak parvient jusqu’au prisonnier et le torture grièvement, avant d’âtre abattu par Teal’c. Jolinar préfère se sacrifier, afin de sauver Carter. Le témoignage de Sam prouve l’exactitude de ses affirmations au sujet de la Tok’ra, potentiels nouveaux alliés pour les Terriens. Après le feu d'artifice spatial de The Serpent's Lair, il aurait été particulièrement périlleux pour cette saison que d'enchaîner directement sur une aventure lambda de SG-1. In the Line of Duty va efficacement esquiver ce traquenard du différentiel d'intensité en misant astucieusement sur l'implication personnelle, voire intime de l'un des membres de SG-1 dans le drame en cours. Cette tentative aurait cependant pu avorter, le drame apparemment vécu par Carter faisant doublon avec celui de Kawalsky (The Enemy Within). Les scénaristes poussent d'ailleurs habilement le récit dans cette direction, donnant ainsi plus d'éclat encore au coup de théâtre que représente la révélation de Jolinar et de la Tok'ra. Les caractéristiques essentielles de cette organisation se voient efficacement décrites dès cette introduction, laissant déjà transparaître un indéniable potentiel scénaristique, que la suite de la saison se chargera de développer. Les réactions des divers membres de SG-1 se révèlent finement observées et concordant tout à fait à leur personnalité. On regrette que cette dimension psychologique ne s'étende pas à la vraie Sam, dont on ignorera hélas jusqu'au bout le ressenti. Mais cette absence n'empêche certes pas cette grande actrice qu'est Amanda Tapping de nous offrir une stupéfiante composition, constituant l'autre grand atout de cet opus. La future protagoniste de Sanctuary démontre déjà qu’elle maîtrise parfaitement son grand talent, en campant un Jalinar totalement convaincant et surtout non lénifiant Certes plus humaniste que ses semblables, il n’en demeure pas moins impérieux et arrogant. L’épisode joue ainsi intelligemment des difficultés de communication entre alliés en devenir, annonçant déjà, fort judicieusement, l’importance cruciale que revêtira Jacob comme médiateur. A côté de la force étonnante de la prestation d’Amanda, In the Line of Duty contient d’autres satisfactions ? Il en va ainsi des retrouvailles avec les sublimes paysages canadiens, lors d’une époustouflante scène d’action inaugurale, mais aussi avec Janet et Cassandra. On apprécie également l’évocation du fonctionnement désormais routinier du SGC, très réaliste. Cependant sa réussite demeure inachevée, principalement du fait d’un ralentissement apporté une traque de Jolinar par l’Ashrak s’avérant bien peu palpitante. Ce personnage apparaît considérablement plus terne et dépourvu de mystère que le Bounty Hunter des X-Files, auquel il se compare inévitablement. L’intrigue commet également quelques erreurs, comme le doublon des deux tentatives d’évacuation par la Porte ou l’emploi d’une hyper technologie dont on se demande pourquoi les Goa’ulds n’usent pas plus souvent. Le face à face entre le chasseur et sa proie apparaît également assez poseur et emphatique. Ici aussi on se situe loin du modèle imposé par les X-Files dans The Unnatural.
3. LA TUEUSE DE MONDES Thank you for your kindness. All debts have now been paid. En explorant un monde inconnu, SG-1, suite à une méprise, se voit confrontée aux mystérieux Taldor, maîtres tout puissants d’une justice aussi cruelle qu’expéditive. Grâce à leur technologie, les Taldor précipitent l’équipe dans une prison souterraine, à travers la porte. Arrivée sur place SG-1 fait la connaissance d’une femme nommée Linéa, semblant inspirer une peur déférente aux autres détenus. Tandis qu’Hammond tente sans succès de négocier avec les Taldor, Linéa se révèle être une scientifique sachant développer une énergie proche de la fusion froide. Elle et SG-1 s’associent pour actionner la Porte et pouvoir rentrer sur terre. Mais un autre prisonnier s’évade en même temps et révèle à SG-1 que Linéa s’est rendue coupable de meurtres de masse. Cette dernière parvient une nouvelle fois à s’échapper à travers la Porte. SG-1 comprend alors qu’elle a lâché un fléau à travers l’univers. Prisoners marque un certain atterrissage de la saison, puisqu'après les bouleversements apportés par la tentative d'invasion d'Apophis et la révélation de la Tok'ra, on en revient ici au format classique de la série : l'exploration d'un monde inconnu par SG-1. On pourrait ressentir comme une réduction de voilure mais l'opus pare à cette menace en se montrant se montre très efficace, instaurant un indéniable suspense, commun aux histoires d'évasion. Ces péripéties se suivent avec intérêt, voire avec amusement quand on constate comment les scénaristes ont adapté certains clichés des films de prison à un univers de Science-fiction. Même si cet aspect aurait mérité un approfondissement, cette intersection avec Oz, ou plutôt Prison Break, apporte un vrai sel au récit. Le ton SG-1 apparaît également parfaitement rodé, avec plusieurs divertissants numéros de duettistes, en particulier entre Jack et ses deux scientifiques/érudits de choc, Sam et Daniel. Cette fusion froide végétale enthousiasment carter laisse cependant sceptique, avec son apparence de guirlande de Noël. Toujours savoureux, Teal'c aurait certainement bénéficié d'un traitement plus développé de l'univers carcéral. Quelques à-cotés particulièrement réussis agrémentent encore le panorama. Au long du récit on discerne ainsi quelques étonnants pastiches, comme ce nouveau clin d'oeil au Magicien dOz (le prisonnier anéanti par l'ouverture de la Porte et ne laissant que deux chaussures fumantes) ou le jugement des Taldor reprenant trait pour trait l'esthétique de son équivalent de Krypton dans les films de Christopher Reeve. SG-1 se voit de fait expédiée dans la version locale de la Zône Fantôme, mais à travers la Porte et non le célèbre verrou dimensionnel ! Les Taldor se montrent d'ailleurs irrésistiblement délirants et bornés, les juges de l'univers de 1984 devraient sans doute ressembler à cela. On apprécie également la première virée d'Hammond à travers la Porte,d 'autant que la « diplomatie » avec les Taldor met judicieusement en valeur le personnage. Linéa constitue un adversaire du jour de grande classe, ambivalente et interprétée avec un indéniable présence par Bonnie Bartlett. Sa fuite du SGC paraît trop aisée, mais la promesse d'une future confrontation y pallie aisément. On regrettera cependant la facilité scénaristique de ce témoin retrouvé rodant, on se sait comment, aux alentours du SGC.
4. LE MAÎTRE DU JEU
- Reality is in the Eye of the Beholder. En explorant un monde idyllique, SG-1 découvre des personnes endormies, enchâssées dans de curieuses machines. L’équipe est capturée par ces dernières puis soudainement l’équipe revit des moments pénibles de la vie de Jack (une mission ratée ayant couté la vie d’un ami) et de Daniel (la mort accidentelle de ses parents). Sam devine qu’ils se trouvent immergés dans un univers virtuel. Effectivement le Gardien se manifeste alors annonçant que son peuple s’est jadis réfugié dans cet environnement pour échapper à un cataclysme du à une technologie débridée. Il compte sur les souvenirs de SG-1 pour renouveler ses créations, son inspiration s’étant tarie. SG-1 refuse de jouer le jeu et, malgré une tentative de manipulation du Gardien se faisant passer pour Hammond, finit par convaincre la population de revenir dans un monde réel que le temps a purifié. Depuis l’irruption des auteurs Cyberpunks durant les années 80 les histoires d’univers virtuel sont devenues un passage obligé pour la plupart des séries de Science-fiction. Les auteurs ‘affranchissent d’ailleurs parfois de l’informatique pour justifier ces créations, comme lors de l’étonnant Spores des X-Files. Stargate SG-1 choisit de s’en tenir aux fondamentaux du genre mais le succès n’est malheureusement pas au rendez-vous, le récit accumulant les maladresses. En effet l’exploitation des univers virtuels ne fait qu’en effleurer les diverses potentialités, bien plus finement abordées dans le récent Chimera de Sanctuary. On se limite ici à une récréation basique des souvenirs des membres de SG-1, sans que jamais le doute n’affleure sur la situation de nos héros (les apparitions des résidents rendent cela parfaitement clairs). On se retrouve au total avec deux variations basiques du verrou temporel, bien trop rapidement explicités par le Gardien. Plusieurs contresens énormes sont commis. Le Gardien essaie de séduire nos héros après avoir débuté en les exposant à leurs souvenirs les plus abominables. Difficile de rattraper le coup après cela ! De même, alors que son pouvoir est bâti sur l’ignorance par les Résidents de l’état actuel de la planète, il ne craint pas d’introduire dans le jeu des personnes parfaitement au courant de la situation. Le pseudo général Hammond n’est pas crédible un seul instant, du fait de dialogues caricaturaux, révélateurs du manque de subtilité de l’épisode. Le pesant cabotinage de Dwight Schultz achène d’ôter tout intérêt au Gardien, l’un des rares adversaires de SG-1 dont la seule riposte consiste à détaler à toutes jambes. Demeurent quelques points secondaires, comme le plaisir de retrouver le sympathique Kawalsky ou la découverte de la chevelure de Teal’c, hélas prémonitoire. Le véritable atout de The Gamekeeper demeure cependant la splendeur du Bloedel Floral Conservatory de Vancouver, effectivement une belle évocation du Jardin d’Eden.
We had a nice time, Sir. Carter picked up some Naqahdah, Teal'c made some friends, as usual, Daniel got engaged and I...em...I'm gonna hit the showers. SG-1 découvre un monde où dont le roi a jadis tué le Goa’uld asservissant son peuple. Pour ne pas alerter les congénères de ce dernier, il fait poursuivre les livraisons de Naquadah, dont il détient une mine, à travers la Porte. Le roi survit depuis 700 ans grâce au sarcophage du Goa’uld, mais l’appareil transforme sa personnalité, le rendant cruel et sensible. Les membres de SG-1 sont envoyés à la mine, hormis Daniel, dont la fille du roi, la Princesse Sheyla tombe amoureuse. Elle soumet Daniel à plusieurs séances dans le Sarcophage, de manière à le distancier de ses amis. Daniel ramène tout de même SG-1 sur Terre, mais subit un important effet de manque. Empêché de retourner chez Shyla, il subit une pénible désintoxication. Redevenu lui même, il parvient à trouver un accord mutuellement profitable entre le SGC et Shyla, qui détruit l’engin Goa’uld. Cet épisode se situe clairement parmi les plus faibles de la série. La faute en revient à un ton très lent, ponctué par des dialogues particulièrement sirupeux entre Daniel et la princesse. Si les éditions Harlequin lançaient une collection Stargate, cela ressembleraient sans doute à cela. Ces entretiens interminables et répétitifs envahissent l’ensemble du récit, empêchant la mise en place de toute scène d’action digne de ce nom, voire quel que peu intense. Heather Hanson, l’actrice interprétant Shyla, paraît également singulièrement fade et gourmée, aucune émotion ne naît de ce côté-là. Le vétéran George Touliatos assure également un service très minimum. La mise en scène ne peut rien dégager de ces discussions filmées en banal gros plan, avec comme circonstance aggravante un décor de mine faisant terriblement carton pâte. Seul demeure la performance de Michael Shanks, exprimant à merveille la transformation de Daniel Jackson, puis les affres de la désaccoutumance, ainsi que quelques traits d’humour, bien trop rares, de jack. Sam et Teal’c ne sont visiblement là que pour la figuration. Il aurait fallu jouer bien d’avantage sur l’humour, l’épisode s’y essaie quand les forçats découvrent l’heureux destin de Daniel, mais ceci demeure éphémère. Plusieurs facilités scénaristiques achèvent de couler l’ensemble, comme Daniel accompagnant ses camarades sur Terre, alors qu’il aurait pu se contenter de leur faire passer la Porte. Le Sarcophage altère le sens moral, mais ne rend pas idiot, et il aurait bien du se douter qu’on ne le laisserait pas revenir. De plus l’immédiateté avec laquelle Shyla détruit l’artefact, qui aurait pu lui garantir des siècles d’existence et qu’elle a connu depuis toujours, laisse véritablement pantois.
6. L’ŒIL DE PIERRE - The destruction of the Hammer device to save my life may have caused this. If so, I am responsible. Un an après les évènements du Marteau de Thor (1-10), le Seigneur Goa’uld Heru'ur découvre la destruction du Gardien laissé par les Asgards. Il envahit Cimméria et décime sa population, Kendra comptant parmi ses victimes. Gairwyn parvient à alerter ses alliés terriens, via la Porte des Etoiles. Teal’c et Jack, aidés par Olaf, puissant guerrier cimmérien, s’efforcent de ralentir la progression goa’uld, tandis que Daniel, Sam et Gairwin s’efforcent de découvrir la mythique grotte de l’Œil de Pierre, qui contiendrait un arsenal asgard. Après diverses épreuves, ils parviennent en fait à contacter Thor lui même, soit le commandant de la flotte asgard. Le gigantesque vaisseau de ce dernier se matérialise dans le ciel de Cimméria et annihile prestement les forces goa’ulds, tandis qu’ Heru'ur parvient à s’enfuir par la Porte. L’évènement marquant que constitue la première rencontre entre Thor et SG-1 vient couronner un un récit d’aventures de facture classique mais particulièrement efficace. La structure de véritable double épisode formé avec Thor’s Hammer affirme agréablement la cohérence de l’univers de Stargate SG-1, en même temps qu’elle autorise d’enthousiastes retrouvailles avec Gairwyn. Ce personnage féminin particulièrement attachant se révèle toujours aussi fort et affirmé, une agréable spécificité au sein d’un Space (ou Planet) Opera, genre traditionnellement marqué par un machisme certain. Initialement assez risquée du fait d’une potentielle dispersion de l’histoire, la division des protagonistes en deux groupes conduit à deux segments au ton tout à fait différent, mais pareillement convaincants. On apprécie vivement la véracité, certes relative, de la guérilla menée par Tel’c et Jack : aucun héroïsme facile, nos héros visant à une froide efficacité en recourant à des embuscades ou à des mines et perdant malgré tout inexorablement du terrain. Derrière l’humour du désespoir, jack exprime avec expressivité la palpable tension dramatique que ce segment particulièrement sombre apporte au récit. Seule élément pittoresque, Olaf s’avère une divertissante caricature de Viking, la série jouant pleinement cette carte. Encore davantage stimulant encore, le volant d’exploration, quoique très classique, entre Indiana Jones et partie de Donjons et Dragons, permet à Sam et Daniel de briller de leurs qualités respectives, tout en concrétisant un beau travail d’équipe. Les différentes épreuves se montrent ludiques à souhait, ainsi que variées. Rebondissant habilement sur la représentation traditionnelle du dieu, déjà employée lors de Thor’s Hammer, la révélation de la véritable nature de l’Asgard surprend réellement. La jonction établie avec Roswell mais aussi les X-Files (les Réticuliens), permet de retrouver une nouvelle mythologie, cette fois-ci tout à fait contemporaine, un astucieux glissement. On exploite aussi quel peu le succès d’une série concurrente, ce qui demeure de bonne guerre, par Thor. Le personnage se révèle énigmatique à souhait, laissant entrevoir une sagesse et une non violence initiale assez similaire à celle des Nox, pour au contraire ensuite à foudroyer les goa’ulds. Une originalité donnant immédiatement envie d’en découvrir davantage, tandis que les effets spéciaux, même si quelques peu datés, rendent la scène spectaculaire, avec un superbe vaisseau. Malgré la présence de son interprète, on regrettera contrario le manque de spécificité d’ Heru'ur, trop similaire à un Apophis.
7. UN MESSAGE DANS UNE BOUTEILLE - Well, they could be saying "Take me to your Leader," for all I know, I have no idea. Sur un monde mort et dépourvu d’oxygène, SG-1 découvre une mystérieuse orbe, construite il y des millénaires mais toujours en activité. L’artefact est apporté au SGC pour études mais se réveille soudain. Des micro organismes infectent les hommes, tout comme le réseau informatique. Un segment transperce jack et le clue au mur, empêchant de renvoyer l’objet à travers la Porte. Daniel et Sam parviennent néanmoins à entrer en contact avec les envahisseurs et à trouver un compromis, les entités se voyant offrir un monde vierge. L’épisode ressemble beaucoup à Cold Lazarus (1-07), où SG-1, et déjà en particulier jack, effectuait une rencontre débutée par un malentendu et conclue positivement grâce à l’intelligence primant sur le conflit. Ce schéma se retrouvera d’ailleurs régulièrement au fil de la série, en contrepoint des épisodes guerriers. Message in a Bottle, certes relativement prévisible, se situe dans une bonne moyenne. En effet cette situation de crise permet de dresser un habile portrait des relations affectives unissant les différents de membres de l’équipe ; Le récit procède par touches légères et dialogues sonnant juste, évitant, le plus souvent, les situations trop démonstratives. On remarque d’excellentes idées, comme Teal’c s’essayant à l’humour pour tenter de distraire son ami. Un rude choc ! Cet épisode finalement davantage basé sur le relationnel que sur une action relativement statique, accorde également un bel espace à Janet, toujours incarnée avec sensibilité et talent par l’impeccable Teryl Rothery. On apprécie également la beauté étrange de l’artefact, aux plaques rivetées vaguement Steampunk. Un bel exemple du savoir faire des décorateurs de la série, d’autant que la vision du monde mort se montre glaçante à souhait. Les différentes évolutions de l’engin, toujours soudaines, produisent également leur effet, davantage que les trainées bleues phosphorescentes leur succédant.
8. CONSEIL DE FAMILLE - I will give one million shesh'ta to the Jaffa who brings Teal'c to me alive and another million for the heads of those who are with him. Maître Bra’tac, arrivé de Chulak, révèle à Teal’c que son fils a été enlevé par Apophis, de retour dans sa capitale. SG-1 se précipite sur place, mais Teal’c a la mauvaise surprise de découvrir que Drey'auc s’est remariée avec un notable Jaffa, Fro’tak. Croyant Teal’c mort, elle a agi ainsi pour protéger Rya’c. Cependant, le couple se retrouve et Fro’tak, dépité, tente de les trahir. Il est alors abattu par O’Neill. SG-1 tend une embuscade et parvient à évacuer Rya’c, avant de revenir au SGC. Malgré les certitudes de Teal’c, O’Neill demeure méfiant. Il s’avère qu’Apophis a effectué un conditionnement de Rya’c et qu’il a dressé un piège similaire à celui tenté avec Cassandra. Teal’c se résout à employer un Zat'n'ktel, le choc électrique faisant alors retrouver ses esprits à son fils. L’épisode souffre de quelques faiblesses, parfois gênantes. La survie d’Apophis se traite comme une forte révélation pour SG-1, partiellement sapée par le fait que le public est déjà au courant depuis bien longtemps. Le retour de notre ami le Serpent constitue une excellente nouvelle, mais il demeure frustrant de ne l’apercevoir que fugitivement, qui plus est via une simple retransmission. Même dans le cadre d’un traquenard, on pénètre dans son palais comme dans un moulin ! On apprécie néanmoins les informations sur l’évolution de la situation au sein de l’empire Goa’uld. Le plus embarrassant reste toutefois l’espèce de Telenovela dans laquelle s’engouffre le récit, dans sa première partie, avec un mélodrame pesant du plomb. De plus, au lieu d’exploiter le dilemme de Drey'auc, la situation se voit totalement expédiée avec la mort expresse de Fro’tak. Sa trahison et sa mort prennent moins de deux minutes, on a connu des scénarios de Stargate SG-1 plus finement construits. Cette expulsion à la catapulte permet néanmoins à Family de trouver son véritable sujet : le bouleversant amour paternel de Teal’c. Le personnage, si marmoréen d’ordinaire, révèle ici tout un éventail d’émotions, entre fierté, responsabilité et souffrance. Ce portrait sonne juste, du fait d’un récit expressif mais surtout de la formidable prestation de Christopher Judge, qui saisit pleinement sa chance de dévoiler d’autres dimensions de son personnage. Une véritable émotion surgit, d’autant que Judge trouve un parfait partenaire en la personne du jeune Neil Denis. Quoique essentiellement spectatrice éplorée du drame, la sensibilité de Drey'auc se montre également précieuse. L’impact du récit permet d’oublier ce que le maintien de la famille de Teal’c sur Chulak comportait d’absurde, relevant du prétexte. Tout à fait judicieusement dans un opus centré sur le Jaffa, les autres membres de SG-1 demeurent en retrait, même si Jack se montre également parfait, oscillant entre amitié et méfiance viscérale, au combien justifiée. Maître Bra’tac conserve sa solidité et son pittoresque, même si plus grave qu’à l’accoutumée, on le comprend. Il confirme ici son statut de pilier de Stargate SG-1. Les amateurs d’action se réjouiront du bel emploi des diverses potentialités du Zat'n'ktel.
- Good thing you remembered their shield’s deflection is directly proportional to the kinetic energy directed at it ! Teal’c et Daniel se rendent sur Abydos, un an après la promesse faite par ce dernier à Kasuf. Ils ont la surprise d’y découvrir Sha’re ; alors qu’Amonet s’est mise en sommeil pour ne pas entraver la gestation de l’enfant d’Apophis. La puissance du Serpent s’étant effondrée, il a dissimulé Sha’re sur Abydos, pour la préserver de ses ennemis. Daniel convainc Sha’re de l’accompagner sur Terre, amis au moment de franchir la Porte Heru’ur survient pour s’emparer de l’enfant. Les terriens se replient, mais Sha’re accouche, retombant de ce fait sous l’emprise d’Amonet. L’enfant est confié à Kasuf, tandis que Teal’c convainc par ruse Amonet qu’il a été enlevé par Heru’ur. Durant ce temps Sam et Jack se rendent à Washington, pour se voir remettre la Médaille de l’Air. Sam rencontre son père, Jacob. Ce général souffre d’un grave cancer et souhaite voir sa fille entrer à la NASA. Sam refuse sans pouvoir lui expliquer la nature de son travail. Jack à affaire à un journaliste très bien renseigné sur le Programme Stargate, mais il meurt très vite, renversé part une voiture. SG-1 se réunifie et triomphe de Heru’ur, qui s‘enfuit. Impuissante, l’équipe assiste ensuite à l’arrivée d’Apophis, qui emmène Sha’re à travers la Porte. La scission d’un épisode en deux parties conduit le plus souvent à des récits trop succincts pour susciter réellement l’intérêt. L’inverse se produit ici, tant Secrets apparaît comme un épisode non seulement captivant, mais également crucial pour la suite de la série. La découverte de Sha’re puis la révélation du drame vécue par celle-ci apporte une sensible émotion, d’autant que l’intensité du jeu de Vaitiare Bandera et de Michael Shanks s’avère absolument remarquable (on peut d’ailleurs penser que leur relation n’y est pas étrangère). On retrouve Abydos avec plaisir, un endroit toujours impressionnant et véhiculant de nombreux souvenirs du film de 1994 mais aussi de Children of the Gods. On mesure également la différence de budget existant entre Stargate SG-1 et la production d’Emmerich ! Erick Avari est toujours aussi savoureux en Kasuf. Face au désarroi des sentiments chez Daniel, le sang réaliste de Teal’c impressionne autant qu’il effraie quelque peu, on pressent déjà le drame à venir. La tragédie en cours développe une relative complexité mais le récit demeure parfaitement agencé, de mime que les sauts entre les deux histoires. Ce suspense déjà intense se voit couronné par un final des plus explosifs, avec un spectaculaire affrontement opposant les héros à un Heru’ur guère plus marquant que lors de Thor’s Chariot. SG-1 sauve la mise à Apophis, dont la décrépitude transparaît toujours davantage. Le premier fil rouge de la série se poursuit, avec toujours autant de réussite. L’épisode joue habilement du contrepoint, car, à ce retour aux sources, il oppose une nouveauté, lors de cette échappée hors du SGC, où Sam et Jack connaissent bien des mésaventures à Washington. Jacob accomplit une entre réussie dans l’univers Stargate. Carmen Argenziano impose déjà son talent, exprimant avec éloquence l’intelligente et la ténacité du personnage, parfois manipulateur. Un futur hôte parfait pour la Tok’ra ! Comme à son habitude, Amanda Tapping se révèle criante de vérité, heurtement pour Sam, l’embargo sera vite rompu. Outre d’appréciables extérieurs où Vancouver tente vaillamment de se faire passer pour la capitale américaine, les amateurs des X-Files gouteront fort la prestation de l’impeccable Chris Owens, d’autant que celui-ci se livre à un pastiche assez délectable de Fox Mulder : source mystérieuse, volonté de révéler une conspiration gouvernementale dissimulant l’existence de vie extra-terrestre, humours narquois… On se gale, un sommet étant atteint quand Jack signale à Hammond qu’il a « tout nié en bloc ». Stargate SG-1 termine promptement le pseudo Mulder, mais gardons nous d’y percevoir un ironie gouailleuse… Comme son titre l’indique, l’épisode a la suprême habileté d’unifier ces récits en apparence si distincts, autour du thème de secret. Chaque personnage a quelque chose à dissimuler hormis Daniel, bien entendu) et taire la vérité, même avec les meilleures intentions, conduit souvent au drame. Une moralité tranchante pour un épisode mené de main de maître et très original.
- Striking an officer is a quick way to a court martial. SG-1 découvre une planète technologiquement avancée, totalement déserte. L’équipe évacue lorsqu’elle est assaillie par un essaim de monstrueux insectes, mais Teal’c est piqué par l’un d’entre eux. Son symbiote ne peut empêcher l’infection de se répandre, d’autant que l’ADN de l’insecte semble se substituer à celui de Teal’c. Un spécialiste de l’ADN établit que celui-ci est en train de se transformer en ces créatures. C’est ainsi qu’elles se reproduisent et ont exterminé toute la population de la planète. Désirant détenir une arme biologique, Maybourne intervient pour faire transférer Teal’c dans la Zone 51, mais le Jaffa parvient à s’enfuir. Sous l’emprise du venin, il se débarrasse de son symbiote. Epuisé, il reçoit l’aide d’Ally une adolescente. Celle-ci le dissimule à Maybourne et réussit à prévenir le SGC. Pendant ce temps SG-1 est parvenue à capturer un insecte vivant, servant de base à un antidote. Teal’c est sauvé in extremis. Après les innovations et l’ambition scénaristiques de Secrets, Bane en revient à un schéma considérablement plus classique. On retrouve en effet la base même des aventures de SG-1 : exploration d’un monde inconnu, apparition d’un péril touchant éventuellement l’un de ses membres, efforts de toute l’équipe pour trouver une solution au problème. Malgré ce fond davantage prévisible, l’épisode va cependant maintenir un haut niveau d’intérêt, grâce à une forme des plus dynamiques. La dimension du récit apparaît ainsi particulièrement percutante, avec des insectes particulièrement hideux et choquants, ainsi qu’un processus de transformation s’aventurant bien plus loin qu’à l’accoutumée sur le terrain du Gore (scènes vidéos, ultime phase du mal chez Teal’c). Les effets spéciaux supportent d’ailleurs fort bien le passage du temps. Le fait d’introduire une jeune fille alors que Teal’c est potentiellement très dangereux introduit un frisson supplémentaire, même si l’on débouche malheureusement très vite sur une relation passablement mièvre. Toutefois la jeune Colleen Rennison se montre déjà épatante. Les scénaristes ont également l’excellente idée de briser le confinement de l’action au sein du SGC, d’où un suspense palpable autour de la traque de Teal’c et une démultiplication de l’enjeu. L’histoire n’oublie pas de s’intéresser au profil psychologique des personnages, la dérive de Teal’c se montre également intéressante de ce point de vue. On retrouve également avec plaisir le Colonel Maybourne, toujours un parfait exemple de ces méchants que vous adorez détester et nous valant des échanges électriques avec Jack.
Grâce aux souvenirs laissés par Jolinar à Sam, SG-1 parvient à localiser la planète servant de refuge à la mystérieuse Tok’ra. Des négociations malaisées débutent, en vue de créer une alliance. La Tok’ra craint d’être affaiblie en révélant ses secrets à des Terriens dont elle perçoit mal en quoi ils pourraient l’aider, tandis que SG-1, à commencer par O’Neil, demeure sceptique vis-à-vis de l’union entre un hôte et son symbiote. Sam débloque la situation en proposant que son père, agonisant des suites d’un cancer recueille un Tok’ra lui même en péril. Jacob devient le trait d’union entre les deux peuples. Les nouveaux alliés parviennent à évacuer, tandis que les Goa’ulds attaquent, renseignés par un traître percé à jour par SG-1. Ce double épisode pivot assure avec efficacité la convergence des arcs narratifs de Jolinar et Jacob, lors une impeccable construction scénaristique, d’autant qu’il agglomère également les informations contenus dans Need, concernant les Sarcophages. Un bel exploit, apportant une agréable cohérence à la saison mais ne se limitant pas à un exerciez de style. En effet, ce choix d’un double épisode autorise une véritable découverte des nouveaux venus, de leur psychologie, de leur fonctionnement et de leur technologie. Certes tout aurait pu se concentrer en un seul épisode, ce qui aurait sans doute assuré un rythme plus nerveux, et il est vrai que les scènes de conversation apparaissent nombreuses, appesanties par un excès de gros plans sur les visages en champ contre-champ. Mais cette découverte s’avère captivante par l’image inversée des Grands Maîtres Goa’ulds que véhicule la Tok’ra, parfaitement restituée lors de ces passages diplomatiques dans lesquels excellera toujours la série. On apprécie également la découverte dy sympathique Martouf, visiblement très en empathie avec Sam ! Confronter deux modes de pensées reste souvent plus riche que de simples tirs lasers, même si on apprécie évidemment le surgissement d’efficaces scènes d’action en fin de parcours. Les habiles scénaristes n’oublient pas au passage d’égratigner également le rude entêtement de Jack, si difficile à convaincre du changement de paradigme induit par la Tok’ra. On regrettera simplement que Daniel ait finalement si peu de choses à dire dans le domaine qui est traditionnellement le sien, sa frustration avouée à Teal’c se montre d’ailleurs assez amusante ! Les dialogues permettent également de contempler le superbe décor constitué par les tunnels cristallins des nouveaux alliés de SG-1, leur création figure parmi les plus astucieux effets spéciaux de la série, tandis que les Anneaux sont également joliment sollicités. L’émouvante triple rencontre entre Jacob, Selmak et son hôte précédent s’impose comme la clef de voute du récit, dont réussite assure celle de l’ensemble de l’épisode. Les dialogues sonnent justes, sans mièvrerie et Carmen Argenziano démontre de nouveau un superbe talent. Grâce à lui et à la force du concept, Jacob demeurera jusqu’au bout l’un des personnages les plus passionnants de Stargate SG-1. La conclusion évite un excessif happy end, la Tok’ra demeurera toujours sur ses gardes, tout en illustrant éloquemment l’intérêt de cette nouvelle source d’inspiration pour les intrigues à venir. L’univers Stargate continue à s’enrichir de manière surprenante.
- Oh, please. Aliens are always poking me full of holes. SG-11 disparaît après avoir commencé à extraire un précieux métal, le Trinium, sur un monde en apparence désert. Une flèche de Trinium est envoyée via la Porte, blessant O’Neill. Arrivée sur place, SG-1, dirigé par Sam, découvre une société pacifique de descendants d’indiens Salish. Leurs Esprits auraient jadis chassé les Goa’ulds. Le chef de la tribu, le sympathique Tonan, accompagne SG-1 sur Terre pour tenter de trouver un accord concernant l’exploitation du minerai. La tentative échoue, XX estimant que cela profane la nature. Hammond reçoit l’ordre de passer outre, à la grande colère de SG-1. Les Esprits passent alors à l’attaque et investissent le SGC. Ils ‘avère qu’il s’agit d’Aliens agissant de manière similaire aux Goa’ulds, mais afin de protéger les humains. Jack et Daniel parviennent in extremis à trouver un accord : la Porte des Salish sera enterrée et les deux races vivront désormais sans dissimulation, Les terriens renoncent au minerai et les prisonniers sont libérés. Les mythes amérindiens constituent un passage obligé pour bon nombre de séries américaines relevant du fantastique (Pangs pour Buffy contre les Vampires, Shapes pour X-Files etc.). Stargate SG-1 s’y attèle, avec à la clé une reconstitution esthétiquement réussie, notamment lors d’une recréation de l’architecture méconnue de ces peuples ainsi que de leur art (sculpture, orfèvrerie). Le dépaysement est assuré, d’autant que la mise en scène bénéficie du superbe et inépuisable décor naturel de la forêt canadienne, parfaitement en accord avec le sujet du jour. Martin Wood ne se contente pas de filmer platement le panorama mais joue habilement de la lumière et des ombres, s’efforçant, souvent avec succès, de susciter une atmosphère avec des moyens bien inférieurs à ceux du cinéma. On apprécie également les postures souvent étonnamment expressives des animaux, ainsi que la sympathique rencontre avec le malicieux et pas si naïf Tonan. Malheureusement cette découverte du fascinant shamanisme amérindien se voit en grande partie gâché par un scénario des plus indigents. Calquer purement et simplement le stratagème Goa’uld s’avère une idée pour le moins minimaliste, l’alibi de la motivation différente ne trompe guère. Après un intéressant premier segment sur le monde salish, le récit dégénère vite en une partie de cache-cache au sein du SGC, à l’intérêt limité. L’emploi répétitif de ce te espèce de téléportions devient rapidement fastidieux, lesté qui plus st de maquillages plus disgracieux qu’autre chose. L’invasion du centre par des Aliens demeure l’un des marronniers de Stargate SG-1, la version qu’en donne Spirits n’appartient certes pas au plus élaborées du genre. La morale de l’histoire, un évidente critique du colonialisme subi par les natifs américains, apparaît certes sympathique mais ne nous est pas moins infligée avec un moralisme prêcheur des plus pesants. C’est particulièrement le cas lors de la scène finale, où tout est résolu en un instant comme par magie, grâce à la bonne volonté, un procédé lénifiant au possible. Il est ahurissant que Yonan réagisse aussi peu à la révélation de la vraie nature des Esprits ! Confier la direction de l’équipe à Sam, hélas sous exploitée. Amanda Tapping apporte une vivacité fort plaisante à une Sam s’efforçant vaillamment de contrôler son exaspération, mais elle n’a finalement pas grand-chose à accomplir : aucune scène ou mettant ses capacités en valeur. Au total on regrette surtout la plaisanterie de Jack. Un cadeau empoisonné, d’autant que ce sont bien Daniel et Jack, et eux seuls, qui résolvent une crise provoquée par une Sam ayant laissé entrer le loup dans la bergerie et étant demeurée trop cartésienne. L’arrière fond du récit se révèle en définitive assez vachard pour Sam !
14. LA CLÉ DE VOÛTE - Teal'c, it's good to see you well. Les habitants de la planète Matrona, très retardés technologiquement, disposent néanmoins d’un formidable artefact, la Clé de Voute, permettant de réguler le climat. Sans doute a-t-il été offert par un peuple venu des Etoiles. SG-1 débute son étude, quand l’objet est dérobé, semble-il par un groupe de militaires terriens venus de la Porte. Tandis que Matrona sombre dans le chaos, Hammond et Sg-1 mènent l’enquête et découvrent que la Porte découverte au Pôle Nord a été dérobée de la Zone 51, dirigée par Maybourne. Une fois localisée, elle et la Clef sont récupérées grâce à une action commando de SG-1 et la seconde porte est scellée. Matrona est sauvée in extremis, mais le mystère des commanditaires de l’opération subsiste. L’habile scénario de Touchstone débute en revêtant la forme d’une histoire très classique, où l’exploration d’une planète se révèlerait aventureuse. Le souverain et sa jeune parente s’apparentent ainsi clairement à nombreux personnages croisés dans de telles circonstances, avec un Matthew Walker savoureusement pittoresque. Mais, si leurs successives apparitions tragicomiques ponctueront agréablement le cours des évènements, l’intrigue opère un magistral retournement en orientant d’entrée l’enquête vers la Terre. Outre l’originalité du procédé et la succession mouvementée des évènements, le grand mérite de cette option réside dans la saveur très X-Files qu’elle apporte à l’épisode, de manière encore plus prononcée que dans Secrets. On s’amuse ainsi beaucoup de voir Sam devenir une hacker de choc (sans teeshirt des Ramones) ou l’ambiance de paranoïa gouvernementale ambiante. Les découvertes rapprochant toujours davantage les héros de la Porte disparue évoquent clairement la traque haletante d’EBE, même si la force de frappe du SGC et sa position institutionnelle réduisent le suspense et l’intensité dramatique vis-à-vis de la quête désespérée de Mulder. Un sommet atteint lors de la rencontre entre Hammond et sa mystérieuse source, où l’on se situe aux confins du pastiche des entrevues entre Mulder et Deep Throat, le tout porté par une excellente mise en scène. Touchstone ne manque évidemment pas le passage obligé vers l’emblématique Zone 51. L’adaptation du concept en réceptacle des diverses trouvailles accomplies par les différentes équipes SG paraît astucieuse, même si l’on regrette que les moyens de la production n’autorise quasiment que la vision de couloirs anonymes. Cette fugace déception se voit largement compensée par la nouvelle délectable composition de Tom McBeath en Maybourne, droit dans ses bottes et nous régalant d’un équivalent local du fameux Deny Everything assez jouissif. La complicité de McBeath et de Richard Dean Anderson fait également plaisir à l’œil, les deux compères s’entendant à merveille pour rendre instannément prégnante la détestation réciproque de leurs personnages. L’affrontement final pâtit également de la modestie du budget mais demeure mouvementé, d’autant que découvrir la Porte en position horizontale produit toujours sone effet. Mais l’important est ailleurs : l’épisode reste une déclinaison fort réussie de l’univers Stargate, aux frontières du réel.
15. LA CINQUIÈME RACE - I think the circle means 'The Place of Our Legacy'. Um...Or it could be 'A Piece of Our Leg,' but the first seems to make more sense. Daniel parvient à déterminer les coordonnées d’un monde appartenant à l’une des Quatre Grandes Races. Sur place, Jack subit un rayonnement provenant d’un mystérieux artefact. De retour au SGC, l’équipe s’aperçoit vite que les facultés mentales de Jack sont démultipliées. Parallèlement son comportement devient de plus en plus étrange, tandis qu’il s’exprime désormais en Latin. Daniel établit qu’il s’agit du langage des Anciens, les mystérieux constructeurs des Portes et que l’héritage technologique de ceux-ci a été transmis à Jack. L’organisme de ce dernier le supporte mal, tandis qu’il fabrique un mystérieux artefact énergétique, démultipliant les possibilités de la Porte. Activée, celle-ci le mène non pas chez les Anciens, retirés depuis bien longtemps, mais chez les Asgards, hors de notre galaxie. Ceux-ci le libèrent de ces connaissances excédant les potentialités de son cerveau et lui affirment que les Humains peuvent devenir la Cinquième race, mais que le processus sera encore long. Cet excellent épisode mythologique rebondit avec astuce sur le concept des Quatre Races découvert dans Torment of Tantalus, apportant ainsi une appréciable cohérence à l’univers Stargate. Celui-ci continue à se développer efficacement, entremêlant congruence des concepts et audace narrative. Le jeu de Richard Dean Anderson représente cependant l’atout majeur de l’opus. Le comédien exprime remarquablement le dérèglement progressif de l’esprit de Jack, avec son humour coutumier quand les premières symptômes relèvent du cocasse, puis d’une manière toujours plus inquiétante et insondable. De la belle ouvrage, qui n’empêche pas un second degré que l’on soupçonne guère fortuit quand O’Neill bricole son gadget. Difficile de ne pas s’amuser en songeant à un McGyver des Etoiles ! Outre une passionnante succession d’évènements et un intense suspense non pénalisé par l’absence de scènes d’action, on apprécie également la sensibilité et le soin apportés aux réactions des différents membres du petit monde du SGC. Hammond se montre comme toujours attachant pas sa priorité donnée, autant que possible, au sauvetage de Jack, tandis qu’il est évidemment positif de retrouver Janet. L’expédition menée par Sam apporte un relai bienvenu à l’action. Le procédé, cache misère assez transparent, consistant à n’en laisser paraître qu’un gros plan sur le visage de Sam fait vraiment bon marché. Toutefois l’intensité du jeu d’Amanda Tapping y pallie puissamment. Si Teal’c demeure en retrait, l’épisode accorde judicieusement une large place à Daniel, dont l’érudition passionnée et humaniste fait une nouvelle fois merveille, de même que l’affirmation de son amitié avec Jack. On peut d’ailleurs se demander si son ouverture d’esprit aux Anciens ne préfigure pas l’avenir ! La magistrale rencontre finale avec les Asgards, puis le discours de Jack, constituent la coda de The Fifth Race, bénéficiant d’un spectaculaire et étrange décor, ainsi que d’une animation des Aliens toujours étonnamment crédible et expressive aujourd’hui. Grâce à cette enthousiasmante conclusion, l’ultime réussite de l’épisode consiste à faire oublier la légère déception qu’il induit, puisqu’en définitive on ne rencontre pas les mythiques Anciens, enjeu sous-tendant l’ensemble du récit. Mais l’on devine déjà que cela n’est que partie remise ! Un opus particulièrement abouti, essentiel pour le développement de la série masi aussi porteur d’une espérance en l’Humanité particulièrement communicative.
16. UNE QUESTION DE TEMPS -Well, sir, accounting for time spent coming and going, I would guess that time within the SGC facility has slowed to an average of about 600 percent below normal. When you ordered Colonel O'Neill to wait 5 minutes, you were really telling him to wait 6 hours, maybe more. En exploration sur un monde désert, SG-10 est surprise par la soudaine apparition d’un trou noir. La planète subit les effets de la singularité, avec un effondrement gravitationnel et un ralentissement du flux temporel. Très lentement, vu en dehors de l’horizon des évènements, l’équipe est aspirée, tandis que la dilatation temporelle s’étend au SGC via le Vortex de la Porte. La gravité s’affole également, menaçant de détruire l’Iris et mettant en péril la Terre. Le SGC se fige presque dans le temps, provoquant l’envoi d’une expédition de secours. Elle est commandée par le colonel Cromwell, avec lequel O’Neill connaît un grave contentieux issu de leur passé. Sam sauve la situation en ayant l’idée de court-circuiter la Porte grâce à une charge explosive, installée par Jack et Cromwell, qui se sacrifie. La détonation propulse la singularité vers une autre destination et la dilatation temporelle s’estompe. A Matter of Time, après le Space opera ou le conspirationnisme high tech, présente l’intérêt d’illustrer la variété des thèmes de Science-fiction que peut aborder Stargate SG-1, grâce aux inépuisables potentialités offertes par le concept des Portes. Même le voyage temporel se verra abordé durant la présente saison ! En effet la série aborde ici le domaine exigent et très américain de la Hard Science, où les phénomènes décrits doivent se baser le plus précisément possible sur les connaissances scientifiques actuelles. L’intrigue agence avec succès un bagage technique considérablement plus conséquent qu’à l’accoutumée. Pourtant il s’avère tout sauf soporifique. Au prix de quelques inévitables simplifications, Sam, logiquement mise en avant, parvient à rendre claire la situation, avec fluidité et concision. Les scénaristes exploitent avec brio les différentes possibilités offertes par la dilatation temporelle et le terrifiant gouffre gravitationnel. Le drame se pimente ainsi de quelques moments d’humour bienvenus, issus des décalages subséquents, tandis que l’intensité dramatique ne cesse de croître. La mise en scène parvient également à susciter plusieurs images frappantes, comme l’introduction stellaire, l’effroi suscité par le cauchemar figé subi par SG-10, le tourbillon se créant au sein du Vortex (pour un peu on croirait y voir le TARDIS, qui sait ?), le cheminent vertical des sauveteurs ou la destruction de l’Iris, rempart jusque là inaltérable. Une action réellement épique, illustrant à merveille la capacité de la Science fiction à susciter un divertissement de haut vol basé sur des données de nature parfois austère. Les auteurs ont également la judicieuse audace d’exclure Daniel d’un opus où il n’aurait eu de toutes manières guère voix au chapitre. Sam, portée par une extraordinaire Amanda Tapping occupe avec talent le devant de la scène, tandis que Jack et Teal’c, cantonnés à des rôles d’exécutants, parviennent tout de même à exprimer leur personnalité. Le Major Davis réalise également une apparition réussie. On regrettera par contre la relation entre Jack et Cromwell, lestée de clichés et assez hors sujet. La psychologie des personnages demeure parfois le maillon faible de la Hard Science, un fait confirmé par cette tentative maladroite. Un épisode original, captivant de bout en bout.
- This is indeed uncomfortable. SG-1 découvre un vieil inventeur, Ma’chello. Celui-ci est mourant après avoir été torturé par les Goa’ulds, dont il est un grand ennemi. Part ruse, il parvient à intervertir sa personnalité avec Daniel. Il quitte ensuite le SGC, avant que l’imposture soit découverte. SG-1 ramène la machine de Ma’chello, afin de sauver un Daniel tombé dans le coma, mais c’est alors Teal’c et Jack qui échangent fortuitement leur esprit, or l’artefact ne fonctionne que dans un sens. Après avoir sympathisé avec un mendiant, Ma’chello est retrouvé et ramené au SGC. Après avoir pu discuter avec Daniel, il accepte de revenir dans son corps agonisant. Sam parvient à rétablir la normale, grâce à des permutations. L'échange d'esprits entre deux corps cosntitue une vieille idée de la Science fiction ou du Fantastique, régulièrement traitée dans diverses séries télé : Buffy, X-Files... Mais aussi Chapeau Melon et Bottes de cuir ! Cela a pu donner lieu à des histoires ébouriffantes, effrayantes ou distrayantes, tel ne sera pas le cas ici. La faute en revient à un malencontreux parti-pris narratif, scinder le récit en segments isolés, bien moins riches qu’un ensemble dynamique et ambitieux. De plus ces différentes histoires ne convainquent guère. L’histoire de Ma'chello et du mendiant apparaît mièvre au possible, tandis que le face à face entre Daniel et l’inventeur vire rapidement au sentencieux. Janet et Sam s’efforcent héroïquement d’occuper la scène et de tenir la distance ; mais tout cela manque de véritable enjeux dramatique, pas un seul instant on n’envisage la possibilité d’une issue tragique. La permutation entre Jack et Teal’c ne connaît aucun développement porteur, on essaie encore une fois de rempli avec un scénario n’exploitant que faiblement le postulat initial. On apprécie cependant l’amusante prestation de Christopher Judge en Jack, appréciant visiblement de varier son jeu, de même que la double composition convaincante de Shanks. Le jeu des permutations constitue également une jolie astuce. Entre décors, design des machines et maquillage de Michael Shanks, le travail de production se montre de qualité, mais cela ne peut suffire à sauver un épisode fastidieux. On éprouve cependant un vrai coup de cour pour cette cafétéria pittoresque de Vancouver, une ville superbe, que l’on aime à découvrir de temps à autres au détour d’un épisode.
18. LA COLÈRE DES DIEUX - That's between you and your God. Oh, wait a minute. You are your God. That's a problem. La puissance d’Apophis s’effondre. Son rival Sokar le capture puis le torture à mort. Le Serpent parvient à s’échapper, puis à se livrer à SG-1. Il espère un sanctuaire, comptant sur les principes moraux de ses adversaires. Au pire, il les entrainera dans la mort, Sokar souhaitant plus que tout le récupérer. Tour à tout les différents membres de l’équipe se confrontent à lui, mais n’obtiennent aucun renseignement, même s’ils parviennent à entrer en contact avec l’hôte. Sokar commence à faire fondre l’Iris, en le bombardant de particules. La décision est prise en haut lieu de lui livrer Apophis, mais celui-ci décède. La Tok’ra, venue conseiller Hammond, révèle que lui livrer le cadavre sera suffisant : Sokar peut le réanimer avec son Sarcophage et débuter un cycle sans fin de supplices. Le Goa’uld cesse en effet ses attaques, d’autant qu’il a une guerre à livrer à Heru’ur. La crise aura permis de parachever l’alliance entre le SGC et la Tok’ra. L’épisode vaut principalement par les différents face à face opposant les différents membres de SG-1 à un Serpent diminué, mais conservant tout son venin. La psychologie et les contentieux personnels des unes et des autres paraissent finement décris par les dialogues, ainsi que par les impressionnantes compositions des acteurs, à commencer par un excellent Peter Williams. On apprécie le réalisme des situations, n’hésitant pas à égratigner la statue de nos héros, notamment à travers le regard distancié et lucide des émissaires de la Tok’ra. La morgue revancharde de Teal’c, la primauté accordée par Daniel à son drame personnel ou la suffisance ironique de Jack se voient ainsi pointées du doigt, lors de scène à l’indéniable force. Une belle audace narrative, relativisant quelque peu le manichéisme de la série. On reste également embarrassé. par l’hypocrisie de la cérémonie religieuse égyptienne, alors qu’en définitive l’hôte aussi est sacrifié A côté du triomphalisme des messieurs, on apprécie la sensibilité mais aussi l’efficace de ces dames, Sam et Janet, irréprochables. L’univers de la série continue à se développer avec bonheur, avec la confirmation de l’alliance avec la Tok’ra et l confirmation du potentiel scénaristique de Martouf, mais aussi avec l’émergence d’un nouvel antagoniste, pour le moins prometteur. L’apparition du visage démoniaque de Sokar sur l’Iris demeure ainsi un moment fort, tandis que Slater le Valeureux fait plus Scotty que jamais ! On regrettera cependant un certain immobilisme de l’action, la répétitivité du procédé des confrontations renforçant cette impression. Il s’avère également frustrant de découvrir qu’Apophis est en définitive abattu non pas par SG-1, mais par un rival. Heureusement, le Serpents sera bientôt de retour ! Un épisode agréablement dérangeant.
19. LE FAUX PAS - You know, I thought the alien on the video looked very docile, more curious then harmful. SG-1 découvre une peuplade d’humanoïdes primitifs et pacifistes, vivants dans des villages situés à proximités de plants bulbaires. Rapidement les indigènes se mettant à tomber dans le coma, tandis que les membres de SG-1 souffrent de maux de tête et d’hyper agressivité. Janet, Sam, et Daniel combinent leurs talents et découvrent que les habitants vivent en symbiose avec la plante, celle-ci émettant un son inaudible pour l’oreille humaine mais crucial pour leur métabolisme. SG-1 à involontairement perturbé l’organisme, d’où l’apparition des troubles, mais les humains parviennent à réparer les dégâts grâce à leur technologie. Il est louable de vouloir explorer de nouveaux chemins dans l’écriture des scénarios de la série, comme de rechercher des atmosphères originales. Hélas, cette tentative vaguement mâtinée d’un New Age alors très populaire à l’écran, tourne bien vite court. Une fois dissipée la relative étrangeté des lieux et de la micro société découverts, l’action ne cesse de se trainer en dialogues peu relevés et en fastidieux allers et retours entre le SGC et le monde alien. Les différentes scènes ne bénéficient d’aucune tension dramatique, tant l’on devine vite l’essentiel du pot aux roses et tant les sympathiques habitants de cette planète s’avèrent ennuyeux et mièvres au possible. Les décors sont assez misérables, de même que les maquillages. Il demeure particulièrement pénible qu’après avoir brassé tellement d’air, tout se débloque en deux minutes, avec le providentiel visionnage d’une simple vidéo. Un goût de Chroniques martiennes, le sens de la narration et du merveilleux en moins. L’on retient néanmoins la scène divertissante où jack et Daniel, les deux fins duettistes, s’envoient leurs quatre vérités à la figure, sous l’influence de l’organisme. C’est bien maigre et on note l’ironie involontaire du titre français, synthétisant admirablement la nature de l’épisode.
20. L’ENNEMI INVISIBLE - They are Goa'uld, Teal'c. That's their job Un jeune garçon passe par la Porte, en forçant l’ouverture de l’Iris. En fait il s’agit d’une créature synthétique, servant de parole à une Reetou, sa « mère ». Les Reetous sont des êtres insecticides, capables de se rendre invisibles et d’emmètre des boules d’énergie. Ils sont cependant décimés par les Goa’ulds, qui ont mis au point des phaseurs capables de les révéler. La Reetou est venue alerter le SGC qu’une faction de son peuple va tenter de détruire l’Humanité, afin de priver les Goa’ulds de leurs hôtes. Alertée, la Tok’ra dépêche Jacob, qui offre à SG-1 quelques phaseurs récupérés. Un commando Reetous parvient à s’introduire dans la base, mais SG-1 remporte une sanglante bataille, durant laquelle la mère est tuée. Le jeune garçon, qui a sympathisé avec Jack, s’étiole et est emmené par la Tok’ra, la seule pouvant le sauver grâce aux symbiotes. L’épisode souffre malheureusement d’un trop grand temps d’exposition, couplé à un démarrage à la lenteur excessive. Devant la minceur du sujet, un simple prétexte passablement laborieux visant uniquement à justifier l’affrontement final, les auteurs ont recours à un transparent palliatif, faire répéter la description du postulat initial, sans guère de valeur ajoutée. Pour faire bon poids on rajouté un mélo à gros grains entre Jack et Charlie, quoique sauvé par les talents de Richard Dean Anderson et de Jeff Gulka. On se situe très en deçà de la subtilité de Cold Lazarus. Il faut attendre les deux tiers de l’épisode pour que l’action se déclenche enfin, avec un duel très paintball entre les deux équipes. Deluise lui confère une vraie efficacité, même si les images informatiques marquent désormais de leur âge. Les Reetous s’avèrent plus convaincants vus de loin, notamment lors de la découverte de la meute dans un paysage sauvage, un passage n’étant pas sans invoquer l’alors récent Starship Troopers (1997). On remarque que la Malédiction de l’Enseigne, bien connu des amateurs de Star trek frappe encore, puisque les héros s’en tirent avec des égratignures, tandis que les quidams tombent en masse, mais cela fait partie des conventions du genre. Le point fort de l’épisode réside en définitive dans l’emploi une nouvelle fois intelligent de la Tok’ra et dans le retour réussi de Jacob. Cette saison 2 aura décidément su intégrer d’emblée l’organisation au sein de l’univers Stargate, en lui assurant des interventions aussi variées que convaincantes. Les Reetous (et non les Reelous) convainquent nettement mois, ce qu’admettront les auteurs puisque plus jamais ils ne feront appel à ce peuple.
- Captain James T Kirk, of the Starship Enterprise. Des explosions solaires perturbent le champ gravitationnel et la Porte précipité SG-1 dans le passé, en 1969. Arrêtés sur le site du SGC, alors un silo nucléaire, ils sont suspectés d’espionnage. Ils sont cependant libérés par le jeune et brillant lieutenant Hammond, alerté par un mot que son alter ego du futur avait transmis à Sam. SG-1 doit rallier la Porte, située à Washington, à la date prévue pour un prochain phénomène solaire. Débute alors un long périple, durant lequel nos héros sympathisent avec un couple de Hippies mais rencontrent aussi Catherine. La Porte les propulse trop loin dans le Futur, mais Cassandra les ramène alors dans leur époque, en leur révélant simplement que leurs aventures ne font que débuter. 1969, l’un des plus mémorables épisodes des premières saisons de Stargate SG-1, s’attache au déplacement temporel, complétant ainsi l’éventail très large de thèmes de Science-fiction, Les auteurs évoquent les paradoxes propres au genre, mais s’en servent davantage pour jalonner le scénario que pour développer un de ces jeux alambiqués retrouvés par exemple chez le Docteur. Mais ce choix est judicieux, car conforme à l’ADN de la série et au format d’un épisode unique. L’option retourne s’avère une aventure truculente, particulièrement riche en action et en drôlerie Dès une introduction comptant parmi les plus renversantes de Stargate SG-1 (Teal’c est royal), on s’amuse en effet énormément tout au long de cette odyssée à travers le crépuscule des Sixties. L’humour jaillit de plusieurs sources concomitantes : les dialogues (l’interrogatoire de Jack est purement hilarant), le pittoresque des costumes de l’équipe ou la sympathie du jeune couple, auquel il suffit de quelques scènes pour devenir réellement attachant. Qu’est-il devenu ? Les interactions de l’improbable rencontre entre ces deux groupes s’avèrent très riches, également dans le domaine de l’émotion. L’intrigue présente également l’habileté d’entremêler avec fluidité plusieurs segments distincts de l’univers Stargate (l’historique des Portes, Cassandra, Catherine, Hammond), avec au passage plusieurs guestings réussis. Un pur régal pour le fan, dommage que Maybourne ne soit pas du lot. Le récit galope, en employant une carte s’inspirant du fameux avion d’Indiana Jones, tandis que la Porte est bien entendue conservée dans un immense entrepôt aux caisses si similaires à celle de L’Arche Perdue. 1969 nous offre d’ailleurs de nombreux décors saisissants, dont l’inoubliable van psychédélique ! En arrière plan ce joyau évoque également joliment les années 60 comme presqu’aussi lointaines et étrangères qu’une planète située à des années lumières, comme une Atlantide perdue. La magistrale et lumineuse rencontre finale avec Cassandra et sa promesse de nombreux voyages encore à venir aurait constitué une impeccable conclusion à cette saison relevée, davantage qu’un clip show, aussi réussi soit-il.
22. APRÈS UN LONG SOMMEIL - How do We contact the Asgard so that We might align with their forces ? Jack se réveille au SGC, en sortant d’hibernation. Un médecin et un général lei apprennent que l’on est désormais en 2077 et que le reste de SG-1 a été tué en mission. O’Neill a été retrouvé en suspension cryogénique et c’est seulement maintenant que l’on dispose des technologies nécessaires à sa réanimation. Sous prétexte de découvrir ce qui est survenu, le Dr Raully entreprend de fouiller dans sa mémoire par hypnose, avec sa collaboration. Mais Jack se méfie et découvre que la même histoire a été racontée à Sam et Daniel. En fait Hathor les a capturé et s’est servi de ses souvenirs du SGC pour monter cette arnaque, espérant acquérir les secrets des terriens pour restaurer se puissance. L’épisodes ‘achève quand, ayant jeté le masque, elle décide de parvenir à ses fins en transformant un des membres de SG-1 en Jaffa. Pendant ce temps Teal’c a échappé au piège, mais désespéré par l’abandon de la recherche de ses amis, décide de rentrer sur Chulak. On n’épiloguera pas inutilement. Certes Out of Mind constitue un excellent clip show, certainement à classer parmi les meilleurs de sa catégorie et autrement ambitieux que Politics. Le différents extraits retenus comptent parmi les plus spectaculaires des deux saisons écoulées et il comporte un embryon de véritable intrigue, y compris si celle –ci ne tient vraiment la route qu’en première partie de récit, le soupçon naissant ensuite bien vite. On y trouve également des moments forts, comme le digne départ de Teal’c, ou Jack visiblement sensible aux charmes presque dévoilés de Carter. Mais enfin ! Tout de même ! Un clip show en guise de final de saison ! Et d’une saison aussi relevée que celle-ci ! On avoisine le scandale. Un final se doit de représenter un feu d’artifice et le point d’orgue de sa période et pas se limiter à du réemploi de vidéos dans des décors déjà existants, dans le but toujours principal de réaliser des économies. On se situe totalement à dans le contreproductif et l’épisode aurait rencontré davantage de bienveillance plus en amont dans la saison. Avouons qu’il tient plus d’un prologue au pilote de la suivante et que la vrai conclusion de celle-ci demeure le formidable 1969 (1969, épisode humoristique), notamment grâce à la si évocatrice rencontre avec Cassandra. Out of Mind comporte néanmoins un cliffhanger des plus performants, avec la révélation pour le coup surprise de la rouquine démoniaque et voluptueuse, la Mère de tous les Pharaons, la majestueuse et perverse Hathor. Et là c’est instannément un arc en ciel pour nos petits cœurs meurtris, d’autant que la vénéneuse gourgandine a quelque peu changé de coupe, elle n’en instille pas moins la même… Présence, pimentée d’irrésistibles répliques. Hathor reste bien Notre Goa’ulds féminine préférée et Nous permet d’attendre la prochaine saison, un sourire béat suspendu à Nos lèvres.
1) 1969 : Une passionnante excursion à travers l’Amérique de la fin des Sixties. Humour et action sont au rendez-vous, mais aussi un e utilisation originale et finement pensée des différents ressorts de de l’Univers Stargate. 2) La Morsure du Serpent : Ce Space Opera épique et flamboyant inaugure idéalement la saison. Plus rien ne sera comme a avant après cette première victoire majeure de SG-1, épaulée par son fidèle allié, le toujours irrésistible Maître Bra’tac. 3) Une Question de Temps : Une variation virtuose sur le thème des singularités gravitationnelles et temporelles. De la Hard Science de grande qualité, s’harmonisant parfaitement avec les qualités intrinsèques de Stargate SG-1 et suscitant nombre de scènes impressionnantes. 4) La Tok’ra : La Tok’ra se révèle et l’histoire de son alliance d’abord malaisée avec SG-1 s’avère passionnante, structurant une part non négligeable de la saison. Jacob devient un nouveau personnage majeur de la série, une recrue de choix. 5) La Cinquième Race : Cette saison 2 parachève son enthousiasmante et cohérente extension de l’Univers Stargate, avec cette première véritable rencontre entre Asgards et Humains. Avec à la clef une composition particulièrement aboutie de Richard Dean Anderson. Crédits photo: MGM. Images capturées par Estuaire44. |
SAISON 3 1. Dans l'antre des Goa'uld (Into the Fire) 5. Méthodes d'apprentissage (Learning Curve) 6. De l'autre côté du miroir (Point of View) 7. Le Chasseur de prime (Deadman Switch) 9. Règles de combat (Rules of Engagement) 12-13. Les Flammes de l'enfer (Jolinar’s Memories / The Devil You Know) 16. Un étrange compagnon (Urgo) 17. La Pluie de feu (A Hundred Days) 18. Trahisons (Shades of Grey) 19. Un nouveau monde (New Ground) 20. Instinct maternel (Maternal Instinct) 21. Le Crâne de cristal (Crystal Skull)
Après une saison 2 ayant marqué l’enracinement de Stargate SG-1 dans le panorama des séries américaines, la troisième va signifier une nouvelle étape du développement d’une série devenant réellement culte. Le cocktail d’humour, d’action et de récit épique rencontre un public élargi au-delà du cercle traditionnel de la Science-fiction, tout en gagnant encore en efficacité. Stargate SG-1 ne quitte plus les premières places de l’audimat, d’autant que les producteurs savent s’assurer l’exclusivité des talents originaux s’étant affirmés lors de la période précédente, comme Peter DeLuise. Les acteurs ont désormais gagné en métier et maîtrisent parfaitement des personnages au profil encore davantage enrichi, auxquels la saison 3 accordera judicieusement des arcs narratifs personnels. Après quelques inévitables recherches, l’interactivité des héros au sein de l’équipe atteint son parfait équilibre. Alors que la saison 2 avait vu une montée en puissance de Sam, cette saison verra un approfondissement similaire pour Teal’c. La mythologie de Stargate SG-1, l’un de ses points forts, bénéficie d’une soudaine expansion, les auteurs ne se contentant pas d’exploiter l’inépuisable filon des divinités antiques. A côté des rivalités byzantines toujours plaisantes entre Seigneurs du Système, les Réplicateurs sont révélés avec force, au terme d’un dévoilement progressif. Ils s’affirment d’emblée comme une menace d’un autre niveau, frappant les esprits des téléspectateurs. Leur impact se voit d’autant plus conforté que la série se positionne en pointe sur le secteur alors en pleine expansion des images générées par ordinateur. La mise en scène de la plupart des épisodes demeure inventive et nerveuse, incorporant harmonieusement les nouvelles technologies. La série évite cependant l’accueil de la recherche excessive d’effets spéciaux. Bien au contraire, Stargate SG-1 pérennise son succès en conservant l’accent sur l’écriture de bonnes histoires, n’hésitant pas à parfois instaurer une vraie gravité, au-delà de l’humour habituel des protagonistes. C’est notamment le cas lors d’une dramatique histoire d’amour vécue par O’Neill sur un autre monde ou lors de la tragique conclusion de la quête de Sha’re, un anti happy end absolu et courageux pour l’arc narratif historique de la série. La saison 3 se montre également féconde, lançant de nouveaux récits se prolongeant ultérieurement, assurant de la sorte le maintien de l’intérêt du récit après cette grande échéance. Elle développe ainsi l’un des thèmes constitutifs les plus riches et ambitieux de l’univers Stargate, avec l’ouverture encore partielle sur l’Ascension des Anciens. Un vaste projet, qui gagnera en ampleur au fil des saisons et qui connaîtra encore de vastes échos dans Stargate Atlantis. 1. DANS L’ANTRE DES GOA’ULD
- I was witness to the final breath of Apophis. I watched him tremble with fear at what lay beyond. Hathor choisît Jack comme hôte pour son nouveau symbiote. Grâce à la Tok’ra, Hammond parvient à localiser sa forteresse. Il envoie alors une expédition de secours regroupant plusieurs équipes SG, mais celle-ci, mise en échec, doit se replier dans les tunnels de la Tok’ra. Pendant ce temps Teal’c découvre que Chulak vit toujours dans la crainte des Goa’ulds. Avec l’appui de Maître Bra’tac, il parvient à lever quelques troupes, puis à venir en aide à Hammond. Sam et une agente infiltrée de la Tok’ra parviennent à tuer le symbiote, après quoi Jack réussit à abattre Hathor. Lui et Sam détruisent le générateur d’énergie de la base, tandis que les différents alliés passent à l’attaque. Unis, ils finissent par remporter la victoire. Into the fire corrige agréablement le tir après une décevante première partie, Out of Mind se limitant essentiellement à un clip show astucieux, un choix bien décevant pour un final de saison. En effet, sans tout à fait développer un scénario magistralement novateur, il narre une intrigue efficace, aux nombreux renversements de situation bien amenés. Démarrant judicieusement la nouvelle période sur un tempo sans cesse soutenu, le scénario laisse ainsi la part belle aux scènes d’action. Spectaculaires et entraînants, les combats savent aussi varier leurs effets : assauts au sein de la forteresse de la Déesse rousse, en forêt, dans le confinement souterrain des tunnels, avec un matériel terrien ou sous le feu de l’armement jaffa… Un véritable feu d’artifice, avec en point d’orge l’ébouriffante Aiguille et ces impressionnantes tourelles goa’ulds, deux matériels que l’on ne verra malheureusement plus par la suite. Mais il faut bien dire que la surveillance des Portes par les Serpents restera toujours un poème. Comme si souvent dans Stargate SG-1, l’action ne prime pas sur la psychologie et le relationnel. Les personnages, toujours excellemment interprétés, demeurent au premier plan et font entendre leur musique. Jack se montre toujours aussi ébouriffant et hilarant, même en plein drame personnel (à l’évidence les dialoguistes se régalent), tandis que Sam force une nouvelle fois l’admiration. Le discours de Teal’c apparaît un peu trop mis en scène, mais le charisme naturel de Christopher Judge permet de passer outre. Le duo formé avec ce vieux renard de Bra’tac puis avec un Hammond refranchissant enfin la Porte fonctionne à merveille. On apprécie l’hommage rendu aux autres équipes SG, cessant de figurer comme éléments de décor, ou à la Tok’ra, si précieuse cinquième colonne. Cette armée des ombres, sombrement efficace et sans lyrisme guerrier aucun, agit ici à son meilleur niveau. La véritable vedette d’Into the Fire demeure cependant encore et toujours l’incandescente Hathor, aussi magnétique et irrésistiblement sensuelle que jadis. Sa lascivité voluptueuse, mêlée à une impitoyable intelligence et à une vraie majesté, la positionne décidément comme l’une des plus irrésistibles Bad Girls des séries télévisées. Suanne Braun est extraordinaire, tandis que les trop rares scènes de son personnage font toujours mouche, notamment lors des confrontations avec O’Neill. Elle nous apporte cependant le plus vif regret suscité par l’épisode: sa disparition définitive. La scène se montre remarquablement cruelle et d’une ironique justice, mais ce choix suscite une indéniable frustration, tant Hathor aurait encore pu constituer une formidable adversaire. Les rares autres antagonistes féminins de SG-1 se montreront certes souvent brillants, mais jamais à la hauteur de la Mère de tous les Pharaons (et ne parlons même pas des reines Wraiths). Son inégalable pluriel de majesté nous manquera de saison en saison, nous ne sommes pas amusés. Comme autre vive déception on notera la prestation singulièrement faible de Daniel, paraissant amorphe, voire totalement absent, tout au long du récit. Michael Shanks semble de plus en bien petite forme. C’est d’autant plus dommage qu’il y avait une trame à exploiter entre lui et Hathor. Quoiqu’il en soit Into the Fire s’affirme comme un percutant lancement de saison. On remarque qu’il se passe aisément d’un dialogue de conclusion. La simple rencontre entre les différents alliés et amis suffit à instaurer une vraie émotion, preuve de la consistance désormais atteinte par les protagonistes.
- Jaffa jokes? Let's hear one of them. Jacob se rend au SGC et révèle à ses amis de la présence d'un Goa'uld, Seth (ou Setesh), dissimulé sur Terre depuis des millénaires. Daniel détermine que celui-ci a assouvi son complexe de divinité en devenant le gourou d'une secte, regroupée dans une résidence-forteresse. SG-1 et Jacob se rendent sur place et découvrent que l'ATF a déjà mis le site en observation. Ils font connaissance avec le père d'un jeune homme embrigadé, Tom, menant son propre combat pour libérer ce dernier. Avec son aide, nos héros s'infiltrent par un tunnel dans la résidence de Seth. Capturés ils parviennent néanmoins à s'échapper. Les membres de la secte ont subi un lavage de cerveau, mais SG-1 entreprend de les en libérer, grâce aux décharges électriques des Zats et à l'aide de Tom. Seth perd le contrôle et tente de s'enfuir, après avoir blessé Jacob/Selmak. Celui-ci confie son armement tok'ra à Sam, qui parvient à tuer le Goa'uld. La bombe que Seth avait programmée pour anéantir le site est désamorcée à temps. Parallèlement à l'action principale, une discussion oppose Jacob et Sam au sujet du frère de celle-ci. Après avoir assisté aux retrouvailles de Tom et de son père, Jacob décide de se réconcilier avec son fils. L'épouvantable drame du siège de Waco (1993) reste encore très présent dans les esprits lors de la diffusion de l'épisode. Les auteurs ont visiblement décidé de largement s'en inspirer, pour en donner une véritable version parallèle, située dans l'univers Stargate (un procédé bien connu des amateurs de jeux de rôles historiques ou contemporains). Le sérieux et l'ampleur du travail d'adaptation impressionne réellement. Évidente ressemblance physique entre Setesh et Koresh (même les noms sont proches), similitude entre le messianisme de Koresh et l'imposture Goa'uld, ordonnancement des lieux et des évènements, dérèglement sexuel, attitude va-t-en-guerre généralement prêtée aux fédéraux... La convergence se révèle parfaitement orchestrée, hormis, bien entendu, le quasi happy end final, les pertes humaines s'avérant ici considérablement moins élevées que lors de Waco. Malheureusement le scénario cantonne pour l'essentiel son projet à cet aspect, l'enrobant d'une histoire aux allures de prétexte A la différence de l'exceptionnel The Field Where I Died des X-Files, le récit n'essaie nullement d'élargir son postulat de base en vue d'atteindre une narration davantage ambitieuse. Au contraire, on se limite à une infiltration / mission de sauvetage certes efficace et distrayante, mais aussi tout à fait classique sous couvert d'éléments importés de Science-fiction. On y distingue également plusieurs poncifs, comme la figure du père en détresse ou les rugueux fédéraux les doigts sur la gâchette. Certaines facilités répondent également à l'appel, comme la miraculeuse recherche sur Internet (Google, nouvelle cavalerie des scénaristes en mal d'inspiration), ou ces chocs électriques réveillant miraculeusement les esprits, dignes d'un cartoon. D'une manière plus transversale il demeure également décevant, presque pathétique, de découvrir un Goa'uld disposant de sa technologie et de milliers d'année ne parvenir qu'à occuper une situation aussi médiocre, quelque soient ses contraintes. Une déception avivée par le jeu assez terne de Robert Duncan et le fait que Seth constitue une figure maléfique particulièrement connue du panthéon égyptien. Insérer l'histoire sur Terre paraît également frustrant, si le scénario le justifiant ne se révèle pas à la hauteur. Renoncer à l'appel au voyage propre à la série suscite sans doute de substantielles économies, mais aussi une diminution d'intérêt. L'épisode comporte toutefois plusieurs aspects positifs, notamment l'humour coutumier de la série, du fait des saillies de Jack ou bien entendu de la désormais mythique blague jaffa. Les conférences de Daniel produisent toujours leur effet, en titillant agréablement l'imagination, on en redemande. Sam demeure cependant le grand atout de Seth, par son rôle dans l'action mais aussi ses scènes très émouvantes avec Jacob, hélas trop externes au récit principal. On apprécie que ce soit elle qui abatte Seth et non Jack, qui compte déjà Hathor à son palmarès cette saison. Stargate SG-1 continue à peaufiner ses protagonistes, tout en veillant à sa structure chorale. Tel quel, cet opus apparaît comme un exercice de style fonctionnant quelque peu à vide et comme une parenthèse au sein de la série. La prometteuse idée de Go'aulds présents sur Terre ne sera heureusement pas abandonnée par la suite.
- Thank Yu... Sorry. Lors de la cérémonie d'élévation de Sam au grade de Major, Jack est soudainement téléporté dans le vaisseau de Thor, en orbite terrestre. Celui-ci lui apprend que les Seigneurs du Système ont été choqués par la mort d'Hathor et que leur flotte combinée dépasse de loin celle d'Apophis. L'Asgard, dont les forces sont toujours mobilisées contre leur propre adversaire, préconise la tenue d'une conférence devant assurer la sécurité de la Terre. Jack, assisté par Daniel, parlera pour son peuple, tandis que trois Grands Maîtres arrivent au SGC par la Porte : Yu, Nirrti et Chronos. Les négociations s'avèrent malaisées, les Goa'ulds exigeant notamment que la Terre renonce à la Porte. Chronos est alors grièvement blessé, lors d'une tentative d'assassinat. Tout accuse Teal'c, dont le père a été assassiné par Chronos. Éclate alors une périlleuse crise diplomatique. Mais Sam prouve que la coupable est en fait la sombre Nirrti, qui possède une technologie la rendant invisible. Débiteurs envers le Terriens, Yu et Chronos valident le traité de non agression, garanti par les Asgards, tout en acceptant le maintien de la Porte. Toutefois, hors de la Terre, les équipes SG demeureront des cibles. Cet épisode particulièrement riche et passionnant débute par une authentique scène d'anthologie. La cérémonie permet de rendre un hommage au combien mérité à Carter, tout en permettant de mesurer le chemin parcouru depuis les débuts de la série. Le twist particulièrement percutant de la téléportation de Jack produit une surprise d'un rare impact, un procédé que la série reprendra par la suite, toujours avec bonheur. De plus on peut y voir un plaisant clin d'œil à la mythologie des enlèvements extraterrestres, si chère aux X-Files (la série d'en face), rejoignant ainsi l'apparence de Petit Gris de Thor. Le complicité de celui-ci et de Jack fait toujours plaisir à voir, distillant comme si souvent un humour réjouissant. Les moues du visage finalement très expressif de l'Asgard s'avèrent assez irrésistibles ! Par contre la série accuse pour une fois son âge, lors de l'animation du déplacement de Thor, maladroite selon les critères d'aujourd'hui. Après les épisodes précédents, riches en scènes d'action, l'intense et mouvementée intrigue diplomatique du jour apporte un renouvellement bienvenu, illustrant la variété des thématiques de Stargate SG-1. Selon un concept déjà développé en son temps par Babylon 5, cette rencontre permet de souligner l'ampleur atteinte pat l'univers Stargate, tout en plant le décor pour l'actuelle saison et les suivantes; on apprécie vivement la cohérence de l'ensemble, bâtie sur le long terme. Les auteurs ont la grande habileté de renforcer ces sentiments en multipliant les références précises à des opus antérieurs (Hathor, la Porte arctique, Jolinar, les Reetou...). De plus ils profitent judicieusement de l'occasion pour encore accroître le décor, avec une nouvelle annonce des futurs Réplicateurs, ou, avec le drame familial de Teal'c, l'approfondissement de l'historique des protagonistes. Dans ce domaine l'élément majeur demeure toutefois l'irruption conjointe de trois nouveaux Grands Maîtres, suscitant un renouvellement des panthéons fort bienvenu. Chacun se révèle fort bien écrit et nanti d'un caractère distinct de ses petits camarades. On avouera un faible pour la ténébreuse et tortueuse Nirrti, même si elle ne nous fera pas oublier Hathor. Face à son dispositif dérivé des Reetou, impossible de ne pas songer à la cape d'invisibilité d'Harry Potter ! Chronos semble le plus limité des trois, sans doute du fait de sa trop grande proximité avec Apophis ou Heru'ur. Assez logiquement, il sera d'ailleurs le premier de trois à quitter la scène ! Ces trois excellents personnages se voient habilement utilisés lors de l'étonnement pimenté Whodunit, relevant encore la trame principale. Teal'c est remarquablement travesti en suspect, de même que l'enquête menée par Sam se montre parfaitement agencée. On regrettera simplement la maladresse d'Hammond instituant Teal'c comme hôte des Goa'ulds, un manque de finesse étonnant chez notre général. La superbe vision du vaisseau du puissant Thor conclue idéalement ce captivant épisode, capital pour la suite de la série.
- And I keep seeing the dead Goa'uld from the massacre. Lors d'une exploration, SG-1 découvre des cadavres de Goa'ulds, ainsi qu'une tablette similaire à celle d'Argos. De retour au SGC, Daniel entreprend de traduire le document, mais commence à souffrir d'hallucinations s'accroissant progressivement. Il voit ainsi des Go'aulds morts et apparaît perturbé par la Porte. Janet et le Dr. Mackenzie estiment que les passages par la Porte suscitent peut être une schizophrénie. Devenu totalement psychotique, Daniel est interné dans un hôpital psychiatrique. Il rêve alors à Ma'chello et se souvient que celui-ci avait créé des armes anti Goa'uld. Teal’c devient alors très malade, son symbiote est mourant. Daniel redevient normal et explique à jack que la tablette contient sans doute un piège contre les Goa'ulds. Janet et Carter découvrent en effet que l'artefact produit des simili limaces. Celles-ci parviennent à s'introduire dans leurs organismes, ainsi que dans celui de Jack. Jack et Janet sont infectés, mais Carter comprend que Jolinar l'a vacciné grâce à une protéine. Elle parvient à créer un sérum et à guérir ses amis. Après une première partie peut être un peu lente à se mettre en place, l'épisode va se révéler à la fois original et remarquablement oppressant. Le basculement de Daniel dans la folie permet des scènes d’hallucination aussi étranges que percutantes, mises en scène avec acuité et un vrai sens de l'étrange par DeLuise. L'effet spécial représentant les bestioles anti goa'ulds se montre également performant. Michael Shanks se montre étonnant de crédibilité dans ce domaine difficile, de plus situé hors des sentiers battus de son personnage. Daniel renouvelle avec succès son registre habituel (érudition et échanges de piques hilarantes avec O'Neill) tout en décrivant un voyage aux enfers réellement déstabilisant. Même si elles sont plus brièvement traitées, les psychoses de Jack et Janet nous valent aussi d'excellents dialogues (Theryl Rothery s'avère une nouvelle fois excellente). Au-delà du drame personnel vécu par Daniel, nous trouvons ici un aussi réaliste qu'émouvant rappel de la faiblesse humaine, face aux mystères de l'univers. Les héros de Stargate SG-1 se positionnent bien loin des figures conquérantes du Space Opera traditionnel, leurs aventures y gagnant une précieuse intensité dramatique. Le récit se montre également habile dans sa conjonction de plusieurs éléments d'épisodes passés, dont la formidable figure de Ma'chello, le tout fondu dans un ensemble fluide et dynamique. La cohérence et l'ambition de la franchise Stargate compteront toujours parmi ses grands atouts. La conjugaison des différents talents de l'équipe afin de résoudre la crise s'avère par ailleurs efficacement agencée, même si l'on apprécie particulièrement, une nouvelle fois, le tandem formé par Janet et Sam. Cet haletant suspense technologique conclue avec force cet épisode atypique, soutenu par une brillante interprétation.
5. MÉTHODES D'APPRENTISSAGE
- You aren't a scientist? SG-1 a établi un contact avec les Orbaniens, peuple amical et disposé à échanger leur technologie très avancée contre des informations sur les Goa'ulds. Une ambassade d'Orban, formée par le sage Kalan et la très jeune Merrin, onze ans, se rend au SGC pour offrir un générateur au Naquadah. Merrin se propose d'aider Sam à en comprendre le fonctionnement. Des recherches menées pat Janet et Daniel révèlent progressivement que les Orbaniens doivent leurs fulgurantes avancés à un mode d'apprentissage très particulier. Des nanites sont insérées dans le cerveau de quelques jeunes et servent à transmettre la mémoire collective de la civilisation aux autres, mais au prix de leur propre esprit. Le tour de Merrin doit survenir prochainement. Le SGC s'oppose à son retour sur Orban, pour la préserver. Une crise diplomatique menace et Hammond doit céder, Jack s'enfuit alors avec Nerrin. Il lui fait découvrir une école, pour la convaincre de l'inutilité de son sacrifice. Celle-ci reste néanmoins inflexible et choisit de repartir sur Orban. Plus tard Kalan révèle cependant qu'Orban a intégré cette expérience et a modifié en partie son système d'apprentissage. A côté des trépidants récits, riches en action épique, Learning Curve introduit une pause réflexive, donnant lieu une rencontre captivante, échappant au manichéisme traditionnel du Space Opera. Plusieurs grandes plumes de la Science-fiction, à l'instar d'Ursula K. Le Guin et de son Cycle de l'Ekumen, ont avec succès développé des sociétés différant profondément de la notre, au-delà des conceptions rigides du Bien et du Mal. Ces passionnantes et parfois destabilisantes découvertes de mondes s'étendent à de nombreuses dimensions, psychologiques, sociales, sexuelles ou politiques. La transmission du savoir et les rituels du passage à l'âge adulte y occupent d'ailleurs souvent une place appréciable. L'immense mérite de Learning Curve réside dans sa faculté à, malgré les contraintes et limites d'un épisode de série télé, donner une image assez juste de cet ambitieux courant des littératures de l'imaginaire. Avec un talent consommé, le scénario prend le temps de nous dévoiler progressivement les différents aspects de la société orbanienne, en évitant toute posture dénonciatrice. Avec un loisir rare dans l'univers souvent binaire des productions destinées au grand public, le récit interpelle ainsi le spectateur, le conduisant à un choix plus malaisé qu'à l'ordinaire. Les différents tenants et aboutissants, ainsi que les impératifs de chacun, se voient détaillés avec finesse, ainsi que sans lourdeur moralisante. Sises au cœur de la problématique du jour on apprécie par ailleurs vivement quelques excellentes idées de production, comme l'introduction du générateur à Naquadah, continuant ainsi à développer l'univers Stargate, où le recours astucieux à la nanotechnologie. On y discerne un nouvel élément annonciateur de la prochaine survenue des Réplicateurs, soit un ludique fil rouge en forme de jeu de piste. Les graphiques 'avèrent également superbes. Learning Curve évite également de transformer la controverse en un débat d'essence trop théorique, pour au contraire doter les antagonistes d'une précieuse humanité. Interprété avec présence sensibilité par le toujours habile Andrew Airlie, Kalan se montre un parfait avocat de sa cause, car intimement convaincu de sa légitimité. Merrin compose un bouleversant portrait d'une jeune héroïne, optant pour l'abnégation, non pas par ignorance ou fanatisme, mais bien par choix raisonné et sens du devoir. Évidement une série de Stargate SG-1 ne saurait demeurer totalement neutre face au sacrifice d'enfants et l'action désespérée de Jack finit par faire pencher le fléau de la balance. Richard Dean Anderson nous délivre ici une nouvelle superbe composition, ajoutant encore en profondeur à son personnage, tandis qu'en arrière fond résonne encore le drame personnel vécu par O'Neill lors du décès tragique de son fils. Le récit laisse aussi la part belle à Daniel, dans cette quête malaisée du respect mutuel; Un épisode particulièrement relevé, associant découverte d'une civilisation, négociations diplomatiques acérées et inépuisable émerveillement du voyage à travers la Porte.
6. DE L’AUTRE CÔTÉ DU MIROIR
- So it's possible there's an alternate version of myself out there, that actually understands what the Hell you're talking about ? Une Sam et un Kawalsky alternatifs franchissent le Miroir Quantique. Ils proviennent d'un autre univers que celui précédemment visité par Daniel. Les nouveaux venus demandent asile, leur monde étant envahi par Apophis. Sam découvre également que dans cette autre réalité; elle est une civile ayant épousé Jack mais que ce dernier est mort au combat. L'autre Carter et Jack deviennent proches, mais, suite à un dérèglement spatio-temporel, elle tombe malade et doit réintégrer son univers. SG-1, hormis Sam, et les visiteurs partent alors en expédition pour contacter les Asgards alternatifs (encore inconnus) et leur demander de sauver l'autre Terre. L'infiltration du SGA réussit temporairement, car Teal'c tue son double et se fait passer pour le Primat d'Apophis. L'autre Sam parvient à franchir la Porte et à rallier les mondes asgards, grâce aux connaissances de SG-1. Apophis se rend alors compte de la supercherie et s'apprête à exécuter nos héros, quand les Asgards interviennent. Le Faux Dieu est enlevé par le vaisseau de Thor et ses Jaffas doivent s'enfuir. SG-1 regagne son monde, non sans que l'autre Sam n'ait embrassé Jack. Après There But for the Grace of God, Point of View constitue une nouvelle incursion de Stargate SG-1 au sein de l'inépuisable source d'inspiration que représentent les univers parallèles. Le retour du Miroir Quantique constitue une excellente nouvelle, avec une saveur à la Sliders que l'on adore. Le principal regret que laisse le scénario demeure cependant la trop grande proximité entre les deux réalités alternatives visitées : hormis quelques aspects secondaires ou relationnels, leur caractéristique essentielle reste identique : la victoire sans appel des Kromaggs, enfin d'Apophis. Un manque de variété dommageable, même s'il souligne éloquemment la spécificité de celui de la série au sein du Multivers. En pinaillant un tantinet, ou pourra également discerner quelques failles dans le scénario. Il semble assez surprenant que les deux Carter parviennent aussi aisément à retrouver la technologie hyper avancée des Anciens. Et si cela était possible, on se demande pourquoi Sam n'a pas élaboré cette génératrice plus tôt. Les Asgards, y compris en vitesse supraluminique, interviennent trop rapidement, ou alors il nous faut supposer que le vaisseau indétectable de Thor était déjà en orbite et qu'il gardait les bras croisés tandis que la Terre était écrasée. Mais qu'importent ces quelques réserves, l'épique Point of View s'affirme comme un palpitant épisode, aux nombreux retournements de situation et au rythme échevelé, le tout porté par un vibrant suspense. Les possibilités combinées du Miroir et de la Porte se voient optimisées, avec une véritable débauche d'excellentes idées. On retient ainsi un nombre impressionnant de scènes marquantes, aux tonalités des plus diverses : torture de l'héroïque Hammond par Apophis, spectaculaire survenue des Asgards et de leur vaisseau, amusant calibrage du Miroir par Daniel etc. Les dialogues se montrent également excellents, notamment pour Jack. Le récit, à l'évolution parfaitement maîtrisée, se décompose en deux parties distinctes. Avant le feu d'artifice de l'épopée au sein du SGA se voit ainsi précédée par une partie pouvant sembler davantage statique mais se montrant irrésistible par la part belle qu'elle accorde au relationnel. La rencontre des deux Carter se montre piquante à souhait, tandis que l'on retrouve avec un vif plaisir l'attachant Kawalsky. Mais le plus remarquable reste certainement la romance très émouvante entre Jack et la Carter alternative, sachant trouver un ton juste et non mélodramatique. Jamais la série ne s'était encore montrée aussi explicite sur le sujet et elle le redeviendra rarement par la suite. Épisode étonnamment complet et abouti, s'adressant à tous les publics de Stargate SG-1, shippers, amateurs de Science-fiction pure et dure ou de scènes action, l'enthousiasmante réussite de Point of View vient parfaitement ponctuer le cinquantième opus d'une série ayant encore un prometteur parcours devant elle.
7. LE CHASSEUR DE PRIMES
- Do you want to know how I became the greatest bounty hunter in the galaxy?
- Major, next time Daniel gets the urge to help someone, shoot him SG-1 découvre une communauté vivant selon les croyances de la Chrétienté médiévale. Le village vit sous la terreur d’un démon, auquel ils doivent sacrifier périodiquement certains des leurs, désignés comme maudits par le chef spirituel, Canon. SG-1 découvre qu’il s’agit en fait d’un Unas possédé par un Goa’uld aux ordres de Sokar/Satan. Daniel fait pression sur Jack, afin que l’équipe vienne en aide à un jeune couple, Simon et Marie. Cette dernière, atteinte par la scarlatine, été désignée pour participer au prochain sacrifice. Or Canon détient une bague lanceuse de foudre et prend le dessus sur les Terriens, qui sont livrés à l’Unas. SG-1 tente de s’échapper quand Simon terrasse l’Unas, s’étant emparé de la lance énergétique de Teal’c. Le Goa’uld se réfugie en secret dans Canon, pour demeurer caché que SG-1 quitte ce monde. Mais il est découvert par Sam, grâce aux réminiscences de Jolinar. Le Goa’uld est définitivement abattu et les villageois, libérés, enterrent leur Porte des Etoiles. L’aspect chrétien médiéval semblait de prime abord apporter une nouveauté très prometteuse. Et de fait l’on reste de prime abord séduit par le décor du village, mais aussi par la grande forêt l’environnant. Cette fois-ci elle s’ajuste parfaitement à l’univers local. Faire de nouveau appel aux Unas constituait également une bonne idée, ce que démontrera d’ailleurs la suite de la série, avec l’intéressant personnage de Chaka. Le talent de son interprète pour ce rôle de composition et la qualité du costume (rien à voir avec X-Or et consorts) rendent d’ailleurs crédibles son intervention. Les seconds rôles du jour se révèlent interprétés avec un talent évident. On apprécie en particulier qu’Alan C. Peterson n’hésite pas à cabotiner dans le rôle de Canon, le situant ainsi dans la grande tradition des antagonistes que l’on aime à détester. Les amateurs de Supernatural apprécieront au passage que les diverses tortures rituelles soient infligées au nom de Saint Michel, ils sont en terrain connu. Les piques entre Jack et Daniel fonctionnent parfaitement. Malheureusement la réussite de l’épisode se voit grevée par plusieurs sidérantes maladresses du scénario. La dimension médiévale tourne vite à la simple succession de clichés rebattus, conférant à Demons l’aspect d’un Nom de la Rose du pauvre. On subit également l’abus du musique supposée du cru, au point de parfois se croire dans un clip d’Enigma lors de passages passablement empesés (la veillée funèbre de Teal’c). Personne ne croit d’ailleurs à la mort de celui-ci, puisque le public aura bien entend u songé à son symbiote bien avant ses coéquipiers. La trop longue valse hésitation de Simon devient rapidement lassante. Si Sokar a besoin d’hôtes ou d’esclaves on ne comprend pas pourquoi il n’envoie pas ses troupes rafler tout le village, au lieu de se lancer dans une opération aussi compliquée, ne suscitant qu’un résultat au compte-gouttes. La personnalité de Canon apparaît pour le moins incohérente. Voici un homme pieux, disposant d’une bague divine capable de foudroyer n’importe qui et qui s’incline servilement devant une unique créature dépourvue de tout armement. Il semble absurde qu’il libère dans un premier temps SG-1, sans s’être assuré de leur armement et qu’il ne pense pas d’emblée à l’offrir au démon, ce qui soulagerait son village. Son apparition soudaine au beau milieu de la forêt, pile au bon moment, semble également artificielle, la ficelle est un peu grosse. L’ultime coup de poker du Goa’uld se voit à des kilomètres (Bizarre que Teal’c ne détecte pas le symbiote). Il s'agit de l'unique épisode à aborder la Chrétienté et le Judaïsme, en supposant que Satan soit un Goau'ld. Par la suite, Stargate SG-1 veillera toujours à ne pas adapter les Goau'lds et autres peuples extra-terrestres aux figures bibliques (idem pour les autres religions du Livre). Les scénarios se cantonneront aux polythéismes ou aux divinités imaginaires, comme les Oris (loués soient-ils). Après avoir franchi la Porte, O'Neill déclare Trees, trees, trees. What a wonderful green universe we live in, eh ? Il s'agit d'un clin d'œil à l'omniprésence du décor des forêts canadiennes dans la représentation des mondes visités. Il imite également le Dr. Denfer, l’ennemi d’Austin Powers !
9. RÈGLES DE COMBAT
SG-1 intervient pour sauver d’autres militaires, cernés par des Jaffas. Mais il s’avère que les belligérants sont en fait de jeunes humains en manœuvre. Recrutés à travers la Galaxie et fanatisés par Apophis, ils se préparent notamment à infiltrer la Terre, ignorant que leur Dieu et son armée sont morts. L’emploi accidentel des armes de SG-1 leur fait croire que la sélection finale à commencé, un massacre d’où seuls émergeront les plus forts. SG-1 tente en vain de les avertir de l’inutilité de cette bataille mais finit par convaincre leur chef, ramené au SGC après qu’il ait été blessé. Avec son aide et le détournement d’un hologramme géant d’Apophis, SG-1 dissuade les jeunes de poursuivre. Episode singulièrement faible que celui-ci. Le scénario apparaît vite minimaliste et grevé de clichés guerriers assez lourds. On retrouve à satiété les images de camps de GI vus et revus dans la majorité des productions du genre. L’ensemble semble de plus souvent maladroit, avec notamment ces maquillages faciaux ridicules et surtout totalement inutiles arborés par nos héros, ou ces péripéties en forêt relevant plus d’une partie quelconque de flashball qu’autre chose. Le récit ne dégage aucune intensité dramatique, en ne parvenant jamais à faire apparaître les apprentis soldats comme une menace tangible pour SG-1 (y compris lors de l’affrontement final, vite expédié après un entassement de logues scènes statiques de présentation) Le dénouement est consternant de facilité puisqu’il suffirait de montrer quelques images à une jeunesse fanatisée pour la convaincre immédiatement et unanimement du contraire de ses croyances. L’épisode échoue également à dégager un message s’opposant à l’embrigadement des enfants ou adolescents, puisqu’il ne cesse de souligner que tout cela se pratique chez Apophis et autres Goa’ulds, les grands vilains. Aucune perspective n’est établie avec ce qui se déroule quotidiennement sur Terre. Les jeunes comédiens invités du jour ne développent pas non plus un jeu inoubliable. Demeurent les traditionnelles amusantes répliques de Jack, un suspense initial ainsi qu’un Christopher Judge convaincant en Teal’c redevenu en apparence un Jaffa pur et dur. Mais avec son scénario peu développé et ses coûts visant à l’évidence le minimum (décors et effets spéciaux minimalistes, guests inconnus), Rules of Engagement incline à apparaître comme l’un de ces opus destinés essentiellement à tenir le quota obligatoire d’épisodes par saison.
10. LE JOUR SANS FIN
- Give it a week. You'll miss me. SG-1 et les forces du SGC affrontent les troupes d’Amonet, pour secourir Kasuf et les siens. Durant les affrontements, Amonet tente de tuer Daniel avec son bracelet. Teal’c intervient in extremis, mais n’a d’autre choix que d’abattre la Goa’uld, et donc Sha’re, afin de sauver son ami. Bouleversé et furieux contre Teal’c Daniel quitte alors SG-1. Mais Sha’re est parvenue à lui envoyer un message psychique via l’arme goa’uld. Daniel en prend progressivement conscience à travers plusieurs visions oniriques, où son épouse l’enjoint de faire la paix avec Teal’c. Daniel retourner explorer l’univers, afin de retrouver l’enfant d‘Apophis et Amonet. Cet Harcesis est une abomination pour les Grand Maîtres qui vont tout tenter pour le tuer. De plus il possède la mémoire génétique de l’ensemble de sa race. Daniel réintègre SG-1 et complète le puzzle sur Abydos, il se souvient alors que Sha’re a eu quelques instants pour lui dire adieu. L’épisode marquant la fin du premier grand arc de la série, puisant sa source dans le film de 1994, se devait de sortir du lot pour ne pas décevoir. Mission largement remplie ! L’on est d’emblée séduit parla structure narrative choisie. Après l’impressionnant combat initial et le choc de la mort de Sha’re, le récit se poursuit sur un mode onirique à la fois original et parfaitement maîtrisé. L’emploi psychique et la substitution temporaire de l’hôte au Goa’uld autorise des scènes aussi étranges que fortes, sous forme d’un puzzle au décryptage savamment progressif. Le scénario a la finesse de prendre son temps pour instaurer une véritable atmosphère, fantastique et passionnément romantique. Ces dialogues entre Daniel et l’âme sœur disparue font parfois quelque peu songer, toutes proportions gardées, à l’éclatante réussite de Tous les Matins du Monde. On ne pouvait imaginer plus hommage à ce couple fondateur de la série, d’autant que Vaitiare Bandera et Michael Shanks se montrent parfaitement l’unisson. Ce dernier réalise une nouvelle superbe composition, prouvant une nouvelle fois, après Legacy, qu’il a les épaules assez large pour soutenir l’essentiel d’un épisode. Forever in a Day demeure également une première et passionnante occasion de découvrir le déroulement d’une crise interne au sein de SG-1. Une véritable équipe sait faire face aux défis extérieurs, mais les tiraillements endogènes constituent toujours le véritable péril. Les différentes scènes confrontant Daniel à Jack, Sam ou davantage encore Teal’c illustrent à merveille les caractères des protagonistes, ainsi que leur relationnel. Les acteurs se révèlent une nouvelle fois parfaits, on apprécie notamment avec quelle subtilité Christopher Judge exprime les tourments du marmoréen Teal’c. Daniel peut également se montrer injuste dans ses réactions, ce qui réaliste et fort bien vu. Les retrouvailles avec Kasuf s’avèrent également fort réussies, cela fait plaisir de le revoir de saison en saison, depuis le film d’origine. Impeccablement minuté, le récit trouve encore le temps de distiller de nombreuses informations concernant l’Harcesis. Ce fluide passage de témoin d’un arc narratif à un autre représente une belle élégance scénaristique. La bouleversante scène d’adieu entre les deux époux apporte une idéale conclusion à cet opus particulièrement riche en émotions. On regrettera la version française du titre, désastreuse entre toutes.
11. LE PASSÉ OUBLIÉ - Don't say it, Carter... Don't. Don't! Ah! Ah... la la la lalalalalala... SG-1 découvre un monde industrialisé, seulement peuplé d’adultes, sans enfants ni vieillards. Un mystérieux évènement survenu voici plusieurs mois, le Vorlix, a de plus effacé la mémoire de toute la population. La ministre Ke’ra sympathise avec les explorateurs, mais s’inquiète des conséquences à long terme du Vorlix les accompagne au SGC pour aider Sam et Janet à trouver un remède. Or leurs découvertes prouvent que Ke’ra n’est autre que Linéa, qui a tenté de trouver une solution à la stérilité provoquée par un insecticide. Son Vorlix a eu comme effet prévu de rajeunir les personnes âgées et d’effacer tous les souvenirs. Ke’ra récupère la mémoire et devient scindée en deux, jusqu’à tenter de se suicider. Hammond est lui très inquiet, mais Daniel, devenu proche de la jeune femme, trouve la solution : Ke’ra redevient amnésique et vivra désormais sur son mande d’adoption, dont les autres habitants sont guéris du Vorlix. L’épisode présente le grand mérite d’apporter une conclusion à l’arc de Linéa, demeuré en suspens depuis Prisoners (2-03). Un procédé toujours bienvenu, gage d’une maitrise du développement de l’univers d’une série. Le twist de l’altération de la mémoire de Linéa se montre original et conduit à un intéressant dilemme moral sur le thème de la responsabilité, parfaitement exposé par l’inévitable Daniel Jackson. . Un individu ayant perdu toute mémoire de ses exactions passées doit-il être puni pour ceux-ci ? Les philosophes pourraient développer cette question autour du vaste débat de la définition de l’être. Mais, pour aussi habile que soit cet aspect du scénario, il ne suffit pas à caractériser un opus bien faible par ailleurs. Les auteurs commettent une grave erreur en transportant l’action du monde au SGC. Cette planète oscillant entre ère victorienne steampunk et industrie des années 1920 présentait n effet un profil très original au sein de Stargate SG-1, dont les récits privilégient les sociétés antiques voire pastorales, ou, à l’inverses hyper technologiques. Sa rapide et économique occultation suscite une vraie frustration, d’autant que le confinement au sein du SGC rend plus ennuyeuses encore les digressions scientifiques ou sentimentales constituant l’essentiel de la suite de l’histoire. En effet la romance débutant entre Ke’ra et Daniel, malgré le talent des interprètes, ne parvient en effet pas à apporter un second souffle à la narration. Cette aventure semble également quelque peu déplacée si peu de temps après le tragique décès de Sha’re. Past and Present demeure un bel exemple d’épisode n’ayant pas su tirer parti de son excellente idée originale.
12-13. LES FLAMMES DE L’ENFER
- I know I don't always sound like I believe you, but I do believe in you. SG-1 (hormis Teal’c) accompagne Martouf sur Netu, la lune orbitant autour du monde capitale de Sokar. Celui-ci a transformé ce satellite en monde littéralement infernal et y envoie les ennemis tombés en son pouvoir. Enlevé, Jacob y est enfermé, alors qu’il détient de précieuses informations sur l’offensive que prépare Sokar contre les Grands Maîtres. Les alliés comptent sur les souvenirs résiduels que Sam conserve encore de Jolinar, cette dernière étant parvenue à s’enfuir de ce bagne. Jolinar avait séduit le geôlier en chef, avant d’emprunter ses anneaux de transport. Celui-ci capture à temps SG-1 mais est abattu par son second, qui s’avère être nul autre qu’Apophis. Apophis interroge SG-1 grâce à un puissant hallucinogène, le Sang de Sokar. Les informations recueillies lui permettent d’obtenir audience auprès de Sokar, qui vient de se positionner en orbite autour de Netu, après avoir découvert les évènements. Teal’c et son allié Tok’ra lancent un bombe sur Netu, destinée à détruire le vaisseau de Sokar. Ils recueillent SG-1 juste à temps, après l’évasion de celle-ci. Sokar est anéanti par l’explosion du satellite, mais Apophis parvient à rallier la planète. La première partie de ce double opus central de la saison, particulièrement enlevé et attractif, séduit par ses nombreux atouts. Le scénario se montre d’une parfaite efficacité, en parvenant à développer rapidement toute une intrigue complexe, puisant ses sources dans plusieurs épisodes précédents de Stargate-SG-1. Les rebondissements se précipitent comme à la parade mais le récit évite cependant de devenir par trop mécanique, en accordant une part non négligeable au vécu et à la psychologie des personnages. Amanda Tapping nous régale d’une nouvelle superbe composition avec une Sam en proie aux tourments vécus par Jolinar, mais aussi aux siens propres, par la vive inquiétude ressentie pour Jacob. Le relationnel fonctionne d’ailleurs parfaitement au sein de SG-1, même si Daniel demeure en retrait. Jacob démontre comme toujours qu’il représente un irremplaçable personnage semi-récurrent, l’égal d’un Bra’tac. Le scénariste a l’habileté de totalement intégrer l’invité du jour, le toujours sensible Martouf, à travers on émouvante romance avec Jolinar. On est d’ailleurs ravi de découvrir enfin complètement celle-ci. La véritable vedette demeure cependant Netu elle même. Les considérables moyens impartis au double épisode suscitent de merveilleuses visions de l’astre rouge aperçu depuis l’espace, tandis que le décor du bagne se révèle dantesque à souhait. Rarement la série produira d’aussi inoubliables panoramas, à côté desquels le Mordor apparaît comme un aimable alpage. Si le geôlier reste assez classique, l’écarlate Sokar s’affirme aussi diabolique que fascinant (et quelque peu inspiré de Palpatine). Son interprète, David Palffy, lui insuffle un indéniable charisme, tandis que les différents artistes de série (décors, costumes, maquillages) rendent particulièrement frappante son apparition. La découverte d’Apophis, impeccablement amenée, constitue un mémorable cliffhanger ! La seconde partie poursuit et amplifie le succès de la première. Les introspections oniriques des différents protagonistes se montrent étranges à souhait, mais aussi émouvantes, approfondissant encore les historiques de Sam et Jack. L’intensité de ces scènes a aussi le mérite de repositionner Apophis en délectable grand méchant, instannément à son meilleur niveau. Son potentiel se voit également confirmé par la confrontation avec Sokar, sans doute le pinacle de l’intrigue. La trop rapide disparition de ce dernier demeure d‘ailleurs notre unique regret, tant son duel avec le Serpent aurait pu encore passionner au fil de la saison. La Tok’ra dynamise également le récit par son impitoyable réalisme et son ingéniosité coutumiers. Le final, énergique et toujours porté par de sublimes effets spéciaux, s’avère à la hauteur. Quel suspense ! Ce double épisode épique et flamboyant, volontiers fastueux, s’impose comme l’un des sommets de cette troisième saison.
- Maybourne, you are an idiot every day of the week. Why couldn't you have just taken one day off ? De retour de mission, SG-1 est droguée par Janet, au cours de l’habituelle visite médicale. Protégés ou par le symbiote, ou par une rémanence de Jolinar, Teal’c et Sam se réveillent rapidement et découvrent que le SGC est investi par des Aliens hostiles. Ceux-ci imitent l’apparence d’humains, qu’ils maintiennent en vie afin de pouvoir accéder à leurs connaissances. Tandis que Teal’c fait diversion, Sam s’échappe et parvient à rallier Maybourne. Celui-ci demeure sceptique, d’autant que Jack et Daniel apparaissent avec une histoire convaincante, prouvant que Samantha souffre de paranoïa. Cependant celle-ci parvient à abattre le faux Jack, prouvant l’imposture aux yeux de Maybourne. Sam regagne le SGC et rejoint Teal’c et le vrai jack, qui avait de son côté initié une révolte. En conjuguant leurs talents, soutenus par les forces regroupées par Maybourne, ils parviennent à reprendre en main la situation. Les Aliens s’échappent par la Porte, ou s’autodétruisent. Episode particulièrement enlevé et tonique, Foothold joue volontiers la carte de l’action, atout régulier de Stargate SG-1, mais non sans l’étayer par un scénario particulièrement efficace et astucieux. On apprécie ainsi particulièrement le recours à l’inépuisable thème des doubles, toujours porteur et si agréablement Sixties pour les amateurs des Avengers. Son corollaire, la paranoïa communicative du protagoniste, se voit particulièrement mise en valeur par le jeu particulièrement convaincant d’Amanda Tapping et plusieurs excellentes idées de scénario. Il en va ainsi de l’intervention de simili Jack et Daniel, parfaitement orchestrée afin de semer le doute dans l’idée du spectateur, on se croirait dans L’Heure Perdue. De fait Foothold se lit comme un pastiche habile, sinon un hommage, aux productions de l’époque des séries B de Science-fiction à L’invasion des profanateurs de sépultures (et les Slitheens du Docteur), en passant bien entendu par Les Envahisseurs. Il reste assez jouissif de découvrir Sam revêtir les oripeaux de David Vincent et de voir convaincre un monde incrédule que le cauchemar a déjà commencé. Qu’il s’agisse ici de Maybourne rajoute une appréciable ironie aux évènements ! Outre ses prenantes scènes actions (dont l’assaut final), l’épisode jouit également de piquantes études de caractères. Outre Sam, supérieurement lucide et décidée, au rare esprit analytique, Teal’c bénéficie d’un joli coup de projecteur, s’étendant à l’ensemble de sa personnalité. Outre son coutumier héroïsme, son coté obscur se voit ainsi souligné par une scène marquante, succédant çà l’évasion de Sam : il découvre que certains gardes sont toujours humains, ce qui ne l’empêche pas d’abattre froidement l’un d’entre eux, sans vérification. Cruel mais si réaliste en temps de guerre ! L’opus marque aussi le début d’une intéressante évolution de Maybourne, qui va progressivement devenir un allié assez particulier mais en définitive fidèle de Jack, jusqu’à une étonnante conclusion au-delà de la Porte. Une belle histoire de rédemption. L’épisode, porté par l’intensité particulière surgissant quand une menace directe plane sur le SGC, ultime rempart de la Terre, se voit également dynamisé par l’alerte mise en scène de Mikita. On apprécie en particulier la pertinente et spectaculaire et pertinente apparence des mystérieux Aliens, rejoignant l’esthétique des Pulps et des productions de naguère. On ne peut regretter qu’ils n’aient jamais eu le loisir de tenter d’obtenir une revanche. De plus le branchement des prisonniers sur leur simili matrice fait vraiment toc, tendance X-Or. Demeure un épisode astucieux, rendement mené et des plus distrayants.
Poursuivi par Heru’ur, Klorel se rapproche de Tollana, schant que les canons à ions de la planète vont détruire ses poursuivants ; lui même touché, ilest cependant capturé par les Tollans. Ceux-ci font appel à SG-1 car débute alors un procès destiné à trancher qui doit occuper le corps de Skaa’ra, lui ùê ou son hôte. La partie Goa’uld est représentée par Zipacna tandis que Daniel et Jack parleront pour Skaa’ra, tandis que Lya, des Nox, tranchera en impartialité. Le rusé Zipacna argue d’abord que la personnalité de Skaa’ra a été détruite, puis que Klorel ne cherche seulement qu’à survivre. Battu, il révèle son véritable plan : profiter du procès pour saboter les canons, puis attaquer Tollana avec son Ha’tak. Lya et Teal’c parviennent cependant à préserver une des armes des Tollans et à vaincre les serpents. Sur le modèle du formidable Fair Game, dont il retrouve avec succès les accents majeurs, Pretense développe une passionnante controverse, à la fois riche et subtile. La forme retenue, celle du débat judiciaire, échappe aux poncifs usuels, ayant tant été préjudiciables à Cor-ai, grâce à la procédure original mise place par les Tollans, mais surtout par l’intérêt intrinsèque des débats. Le pari diablement audacieux des auteurs consiste à présenter de manière étonnamment convaincante la possession de son hôte par un Goa’uld, soit l’acte dans le caractère immonde et sacrilège constitue l’un des fondements de la série elle même. A cette fin les habiles dialogues élèvent au rang d’adversaire savoureux et habile l’astucieux Zipacna, campé avec le talent qu’on lui connaît par Kevin Durand. Le personnage manifeste un esprit suffisamment délié pour soutenir le propos reversant du récit, à l’inverse d’un Apophis. L’emploi du panthéon maya renforce la variété toujours plaisante des inspirations mythologiques des Seigneurs du Système (de plus il a l’heureuse idée de vite abandonner sa pittoresque coiffe). L’opus rend d’ailleurs un bel hommage à l’ampleur imaginative de l’univers Stargate dans son ensemble, faisant efficacement intervenir l’ensemble des forces en présence, avec un panorama fort stimulant pour le spectateur. SG-1 n’en apparait pas diminuée pour autant, opposant un défense pertinente et permettant d’alterner avec des scènes extérieures parant à la monotonie des débats. L’association entre des personnages aussi opposés que Lia et teal’c souligne également la maestria d’auteurs optimisant avec brio la riche manière du monde de la série. Les amateurs d’action trouveront leur compte dans la bataille spatiale initiale et l’affrontement final, même si cette conclusion signifie un certain retour aux formes classiques de Stargate SG-1. La débauche d’artefacts technologiques tollans (y compris leur propre Porte des Etoiles !) satisfera les tenants de la Science-fiction pure, loin des visites habituelles de mondes attardés. Les Tollans eux-mêmes représentent l’ultime atout de cet épisode des plus réussis, fascinants humains parvenus à compter parmi les puissances galactiques, grâce à leur technologie mais dont l’égoïsme et la surfine conduisent déjà à l’échec. Ils s’avèrent incapables de se rendre compte que les Terriens, aussi faibles soient-ils, sont en train de leur ravir leur place d’ennemi principal des Goa’ulds en déclin et donc leur destinée dans l’univers nouveau qui se construit. Un aveuglement vertigineux ! Par ailleurs l’amitié sentimentale entre Sam et Narim se découvre toujours avec plaisir et Marie Stillin se monte convaincante en leader des Tollans, même si on regrette l’absence de Tobin Bell. Tollana bénficie de su superbe décor futuriste de l’Université Simon Fraser, un nouvel atout pour Vancouver, décidément parfait réceptacle des séries de Science-fiction. Après celui de Sha’re, nous trouvons ici la fin de la partie essentielle de l’arc de Skaa’ra (ainsi que la fin du parcours de Klorel), la série achève de rompre les derniers liens l’unissant au film originel. Cette saison 3 demeure bien celle de l’affirmation pour Stargate SG-1.
16. UN ÉTRANGE COMPAGNON - Okay, so what does he look like? SG-1 revient d’une mission s’étant déroulée dans un monde semblant paradisiaque, mais dont elle ne conserve aucun souvenir, alors que 15 heures se sont écoulées. Le comportement de ses membres paraît altéré jusqu’à ce qu’apparaisse Urgo, un homme extraverti et infantile, à la fois sympathique et crispant. Seule SG-1 peut le percevoir, Janet et Sam découvrant alors qu’il s’agit dune intelligence universelle, située dans des puces installées dans les organismes. Urgo devient vraiment pénible, mais SG-1 ne veut pas le détruire, considérant qu’il s’agit désormais d’un être vivant. Il s’avère qu’Urgo a été installé par un savant nommé Torgar, dont l’apparence en constitue la parfaite réplique. Celui-ci désirait simplement explorer l’univers, mais ; à la demande de nos héros, accepte d’intégrer son œuvre, qui ne peut vivre sans hôte. SG-1 revient sur Terre, ayant de nouveau tout oublié. Quand on considère le nombre imposant d’épisodes de Stargate SG-1, on s’aperçoit que si peu nombreux sont les décalés, ou simplement franchement orientés à la comédie. Sans doute parce que la série intègre déjà régulièrement une solide dose d’humour à ses personnages réguliers. Néanmoins ces opus particuliers seront le plus souvent marquants (Window of Oportunity, 200, 1969…), ce qui ne se vérifie pas tout à fait pour Urgo. Le point de départ de l’intrigue se révèle astucieux et conduit à un traitement divertissant (mais très léger) du thème bien connu de l’Intelligence artificielle, ainsi qu’à une certaine réflexion à propos de la notion d’existence. Malversent le récit peine à se renouveler une fois Urgo bien installé et la seconde partie de l’épisode devient plus statique et répétitive, jusqu’à un final trop rapidement expédié. L’épisode patît également d’apparaître totalement déconnecté des grands enjeux de la trame narrative de cette saison. De fait Urgo se lit avant tout comme un véhicule pour le talent pittoresque et sympathique de Dom DeLuise, auquel le scénario, les dialogues et la mise en scène de son fils Peter fait la part belle, jusqu’à sacrifier peu ou prou l’ensemble des autres éléments. L’acteur vétéran se montre confondant de naturel et manifeste un indéniable abattage et les amateurs de ses facéties trouveront ici entièrement leur compte. Dans son duo habituel avec Burt Reynolds on avouera cependant préférer largement la vis comica de ce dernier et ne s’être que modérément diverti, même si Dom Deluise s’entend à merveille avec les autres membres de la distribution, à commencer par Richard Dean Anderson. On comprend parfaitement que Peter DeLuise ait voulu rendre hommage à son père et connaître cette expérience, d’autant que l’on ne dira jamais assez à quel point Stargate SG-1 lui doit immensément. Mais l’on demeure quelque peu extérieur à cette belle histoire familiale.
17. LA PLUIE DE FEU - I'll make some more observations tonight, Sir. SG-1 explore Edora, un monde encore rural mais au sous-sol riche en Naquadah. Jack se lie d’amitié avec l’une des dirigeantes de la communauté, Laira. Celle-ci annonce qu’Edora va croiser comme chaque année un banc de météores, donnant lieu à un superbe spectacle. SG-1 découvre cependant que, comme tous les 150 ans, cette pluie de feu va provoquer des effets dévastateurs. La population est en grande partie évacuée, mais la Porte est percutée par un météore avant que Jack et Laira aient pu la franchir. Il va falloir trois mois à Sam pour déterminer que l’artefact a été non pas détruit mais en enseveli, puis pour monter une expédition de secours. Durant ce temps, Jack a accepté l’idée de ne jamais revenir sur Terre, tandis que lui et Laira tombent amoureux. Le couple se sépare, chacun demeurant attaché à son monde, mais les bases d’un traité de coopération sont établies. La première partie de l’épisode se découvre avec le plus vif intérêt, grâce à une exposition savamment progressive du péril encouru et à l’emploi de spectaculaires effets spéciaux lors de la chute des météores. Le judicieux choix du site de Maple Ridge comme décor de l’action permet également de mettre particulièrement en valeur la splendeur des paysages naturels de la Colombie britannique. Malheureusement, dès l’achèvement de cette appétissante mise en bouche, shazam ! Stargate SG-1 se mue sous nos yeux éberlués en une version énamourée d’un quelconque épisode de La petite maison dans la prairie. Bienvenue dans le Walnut Grove des Etoiles, avec son exaltation démonstrative et d’un premier degré absolu du mode de vie ancestral, agrémentée d’une histoire d’amour totalement cousue de fil blanc et prévisible. Ce n’est pas tant la faute de la radieuse Michèle Greene, parfaite de son rôle de femme amoureuse et totalement en harmonie avec un Richard Dean Anderson également performant, mais bien davantage à la mièvrerie empesée du discours et à l’absence d’action véritable. Par contraste, ce scénario confirme l’absolue nécessité d’un antagoniste dans une série d’aventures telle que Stargate SG-1, sous peine de trouver confronté à un vide bien malaisé à combler. Les Serpents, rendez-nous les Serpents, clame un public en détresse. Scinder SG-1 induit aussi le risque de se priver de sa dynamique propre, un pari toujours risqué. Le pendant SGC de l’intrigue ne vient guère sauver la mise de A Hundred Days, tant il cumule les facilités. On perçoit mal pourquoi il faut trois mois pour résoudre la situation, alors que l’équipe procède bien plus rapidement d’habitude, à difficulté équivalente. La ficelle demeure un peu grosse. Que l’option Tollan soit brièvement évoquée est bel et bien bon, mais on aurait pu aussi approcher la Tok’ra, voire les Asgards eux-mêmes. Pourquoi pas ? Les efforts désespérés du scénario afin de justifier la longue absence de Jack relèvent de la contorsion. Le récit manque aussi quelque peu d’originalité. On retrouve finalement une situation assez similaire à celle de Brief Candle, mais avec une moindre intensité dramatique. Surtout la situation exposée (fléau cosmique régulier, modelant une société humaine trouvant refuge dans des grottes) correspond très exactement au sujet de La Ballade de Pern, d’Anne McCaffrey, en nettement plus édulcoré. Comparer la richesse des thématiques de l’œuvre à la bluette présente se révèle cruel. L’épisode présente toutefois l’intérêt d’enregistrer un succès majeur pour SG-1 (l’accès à une source abondante de Naquadah), important pour la suite des évènements. Surtout il s‘autorise une conclusion des plus amusantes, avec la moue explicite de Sam découvrant l’heureuse fortune de Jack (oui, nous sommes méchants). La prochaine fois, elle trouvera la solution en moins de trois mois, c’est clair.
18. TRAHISONS
- To be fair, General, I did it. Carter and Daniel protested. And Teal'c, well he really didn't say anything, but I could tell he was opposed to my actions by the way he cocked his head and sort of raised his eyebrow. Dépité par un nouveau refus des Tollans de partager leur technologie, O’neill leur dérobe un artefact, malgré l’opposition des autres membres de SG-1. Choqué et désireux d’éviter une crise diplomatique, Hammond le contraint à prendre sa retraite. Amer, Jack quitte le SGC, tandis que le colonel Makepeace le remplace à la tête de l’équipe. Il se montre distant, voire désagréable avec ses amis, mais prête une oreille favorable à la proposition de Maybourne de rejoindre son organisation. Cette branche déviante du NID se compose des mystérieux individus déjà affrontés par SG-1, alors qu’ils dérobaient les armes des alliés de la Terre. Jack en devient l’un des leaders, ce qui lui permet d’en identifier les membres, ainsi qu’une taupe au sein du SGC : Makepeace. Il tombe alors le masque, car tout ceci n’était qu’un complot visant éliminer ces adversaires. Ces derniers sont définitivement vaincus grâce à un intervention de Thor. Avec sa magistrale arnaque, Shades of Grey apparaît comme un épisode original au sein de Stargate SG-1. La manipulation ourdie par Jack pourrait s’inspirer des tribulations de Jim Phelbs mais l’idée maîtresse de ce scénario impeccablement minuté réside dans le choix de laisser le spectateur dans l’ignorance. De fait ce pari fonctionne grâce au talent des auteurs, qui parviennent à susciter une crédibilité optimale jusqu’à la dernière minute. On sait intellectuellement que Jack ne saurait trahir, mais sa drive se décrit de manière si convaincante et naturelle que son impact s’avère assourdissant. On songe même durant un moment à un récit dans un univers parallèle contant la défaite contre les Goa’ulds (nous savons tous que, sans Jack O’Neill, la Terre tombera). Les scénaristes ont également l’habileté de s’appuyer sur plusieurs éléments avérés lors d’opus précédents, pour encore renforcer l’illusion (crispations de Jack, rapprochement récent entre Jack et Maybourne, rappel des divers agissements du gang…). Le talent de Richard Dean Anderson s’affirme comme le second pilier du succès de l’épisode. L’acteur accomplit ici l’une de ses plus belles performances de la série, sa version d’un Jack succombant à ses démons marque réellement les esprits. Le NID confirme qu’il peut susciter des scénarios percutants, même si l’on regrette le sort réservé à Makepeance. On avait apprécié ses interventions, notamment durant la bataille contre Hathor, mais il avait effectivement le profil idéal! Shades of Grey s’apprécie également car son propos ne se limite pas à l’aspect complotiste de l’arnaque, brillamment symbolisé par le goût de Jack pour le Noble Jeu. Bien au contraire il joue avec pertinences des relations psychologiques existant entre ses protagonistes. Qu’Hammond s’efforce de persévérer O’Neill autant que faire se peut sonne juste, de même que la relation toujours délectable entre les deux frères ennemis que sont Jack et Maybourne (Tom McBeath se montre de nouveau gouleyant au possible). Mais le cœur ardent de l’épisode demeure le spectacle de la première véritable fêlure divisant SG-1, bien au-delà des plaisanteries parfois acerbes entre Jack et Daniel ou des tenions dues aux aléas. On assiste ainsi à plusieurs reprises à de scènes aussi fortes que dérangeantes, notamment lors du face à face entre Jack et du toujours empathique Daniel, mais aussi lors d’échanges étonnamment acides avec Sam. Le désarroi muet de Teal’c est également émouvant. Quand Jack a une mission, il nefait pas les choses à moitié. : laisser croire qu’il va rejoindre Laira sur Edora, reste assez cruel. Après les interventions réussies des Tollans et des Asgards en vedette américaine (le vaisseau de Thor apparaissant toujours aussi spectaculaire, on va bientôt en reparler), c’est avec un véritable soulagement qui s’empare du public lors de la révélation du dessous des cartes, suivie d’un confrontation à l’humour tombant à pic entre membres de SG-1 réconciliés.
19. UN NOUVEAU MONDE
Sur P2X-416, deux peuples s’affrontent en une ancestrale guerre de religion les Optricans pensent que l’origine de la population de la planète provient des étoiles, amenée via une Porte par le dieu Néfertem, tandis que les Bédosiens tiennent pour une évolution locale. Un jeune scientifique bédosien, Nyam, découvre fortuitement la Porte et reçoit la visite de SG-1. Les militaires décident d’endiguer cette nouvelle catastrophique et passent à l’attaque. SG-1 est capturée et rudement interrogée, l’officier Rigar croyant à une machination des Optricans. Tel’c parvient cependant à s‘enfuir mais est aveuglé lors d’un combat. Avec l’aide de Nyam il parvient à retrouver la vue et à sauver ses amis. SG-1 revient sur Terre, où Nyam trouve refuge. New Ground s’impose sans doute aucun comme l’épisode le plus soporifique de cette si relevée saison 3. La faute en revient au vaste surplace inerte et bavard s’étendant sans pitié de l’exposition initiale jusqu’à l’affrontement final, celui-ci apportant il est vrai qeulques percutantes scènes d’action. Jusque là il nous faut subir le pensum d’interrogatoires interminables où SG-1 se borne à réciter l’abécédaire de l’univers Stargate, sans aucune révélation. Leurs interlocuteurs, bornés et stupides, s’avèrent également ennuyeux au possible. On perçoit ici comme un écho des futurs sectateurs également pesants des Oris, en plus sommaires (Qu’Ils nous guident vers leur Royaume par la voie indiquée dans le Livre des Origines.). Leur armement reste tout à fait standard et basique dans ce type de production (armes à énergies, transport aérien). On n’y trouve aucun cachet particulier même si on s’amuse de remarquer que leur « filet de pêche » ressemble furieusement à celui des Wraiths. Un mix des Oris et des Wraiths, ces gars là ont décidément tout pour eux. L’épisode aurait pu être un opus dédié à Teal’c malheureusement, malgré la belle composition de Christopher Judge. Hélas, il n’en est rien du fait du manque de péripéties et de la faiblesse des scènes en compagnie de l’extrêmement fade Nyam. L’interprétation de Richard Ian Cox s’avère sans consistance, à l’mage de la plupart des invités du jour. L’absence totale des Optricans nous prive également d’un véritable face à face entre convictions, soit le véritable sujet de cet épisode.
20. INSTINCT MATERNEL
Maître Bra’tac survient en catastrophe au SGC : Apophis procède à un massacre à grande échelle sur Chulak, afin de manifester sa puissance retrouvée. Il semble aussi rechercher Shiffu, l’enfant Harsiésis. Grâce aux informations fournies par Bra’tac, Daniel et Sam parviennent à localiser Kheb. Sur place, SG-1 et Bra’tac s’aperçoivent qu’ils ont été devancés par une escouade de Jaffas, mais que ceux-ci ont été anéantis par une force mystérieuse. Ils parviennent à un temple très semblable à une lamaserie, où un moine répond à leurs questions par des aphorismes Zen. A la vive irritation d’O’Neill, une longue palabre débute entre le moine et Daniel, conduisant ce dernier a être accepté par l’entité nommée Oma Desala, un conscience vivant sur plan supérieur de l’existence. Emerveillé par sa sagesse et ses pouvoirs, Daniel accepte de bon gré de lui confier la protection de l’enfant. Malgré un certain dépit de jack, SG-1 s’en retourne, non sans qu’Oma ait détruit une armée jaffa venue à leur rencontre. Elle franchit elle aussi la porte, emmenant Shiffu avec elle. Maternal Instinct demeure bien entendu un épisode majeur, tant pour la conclusion apportée à la quête de l’Harsiésis que pour la révélation encore partielle de l’Ascension, un thème devenu indissociable de l’univers Stargate. Le cœur du récit réside dans les passionnantes répliques opposant un Daniel très à son affaire ici au Moine aussi impénétrable que volontiers malicieux. Entre Zen et haïkus ces échanges s’avèrent délectables par leur aspect de rébus mais aussi par le sérieux de leur écriture, on sent que les auteurs ont potassé leur bouddhisme Zen. Au passage on s’aperçoit que la référence au bouddhisme comme modèle spirituel ne se limite pas à Hollywood mais a aussi gagné Vancouver. Tout ceci fait très « Petit Scarabée », comme le souligne ironiquement O’Neill, mais l’on se régale. La mise en scène accomplit également des prouesses d’esthétisme, dans le design élégant et chaleureux du temple, comme pour la lumineuse manifestation d’Oma, même si les ultérieures se montreront plus réussies encore. Décidément, à situation quasi équivalente, Oma et son prêtre surclassent aisément Chaya et les siens (Sanctuary, Stargate Atlantis, 1-14). Le récit montre un Daniel désormais fort heureusement attaché à SG-1 au-delà de son histoire personnelle, un passionnant personnage auquel il rend un bel hommage. L’épisode évite cependant le péril d’apparaître sentencieux ou prêcheur. En effet l’intrigue bénéficie des apports solides des personnages toujours marquants que sont Jack ‘O’Neill et Maître Bra’tac. L’agacement progressif de Jack face à ce qu’ils considèrent comme du bavardage devient vite jouissif, l’histoire jouant fort habilement du véritable fossé le séparant de Daniel. On avouera un faible un faible particulier pour ce vieux Goupil de Bra’tac, un moment amer et désespéré face au drame de Chulak et à la mort de son apprenti, évoquant à qui veut l’entendre (principalement Teal’c) son désir de d’abandon, avant de vite reprendre du poil de la bête dès que le Moine évoque les conditions d’une telle reteinte sur Kheb. Un vrai récital. Tony Amendola instille toujours la malice et vivacité à ce diable de personnage, trop rare cette saison. On regrettera cependant une nouvelle fois l’absence d’Apophis, souvent évoqué mais finalement rarement vu sur la période. Il ne faudrait pas qu’il devienne l’Arlésienne de Stargate SG-1 ! Maternal Instinct illustre parfaitement la propension de Stargate SG-1 à s’affranchir du cadre de la stricte série d’aventures, dans lequel on l’enferme trop souvent.
21. LE CRÂNE DE CRISTAL
SG-1 découvre une gigantesque pyramide, d’inspiration maya. En son sein, un immense gouffre, elle contient un crane de cristal posé sur une plate-forme. Daniel en est touché car, son propre grand-père, Nick Ballard en avait jadis découvert un au Belize. Rendu dépressif par le scepticisme rencontré par son histoire (il affirmait que le crane l’avait téléporté auprès de d’extra-terrestres géants et gazeux), Nick s’est depuis fait interner en maison de repos. Quand SG-1 s’approche du cristal une énergie inconnue entoure Daniel, un phénomène interrompue par un tir de Teal’c, inquiet par son ami. Daniel semble alors avoir disparu, mais est en fait devenu invisible et immatériel, semblable à un fantôme. Les différents membres du SGC échouent à résoudre l’énigme de l’artefact et il est fait appel à Nick. La situation se débloque quand ce dernier se rend compte qu’il perçoit Daniel, sans qu’ils « agisse d’hallucinations ! Le cristal sert en fait à entre en contact avec les Aliens, l’achèvement du processus rendant Daniel normal. Nick reste auprès des habitants de la Pyramide, comme lien avec ses autres ennemis des Goa’ulds. Il semble évident que, pour cet avant dernier opus de la saison, Stargate SG-1 a voulu mettre les petits plats dans les grands. Les différents décors et trucages de la Pyramide et de ses habitants apparaissent étonnement grandioses, frappant réellement l’imagination, même si celui de la passerelle accuse quelque peu son âge. Il en va de même pour le Crâne de Cristal lui même, troublant à souhait. Le cœur du récit se situe néanmoins dans l’étrange aventure survenue à Daniel, réussissant l’exploit de se révéler décalée au sein d’un univers relevant autant de la Science-fiction que celui de Stargate SG-1. Oscillant selon les moments entre Twilight Zone et Bewitched, le récit accumule avec talent les scénettes mettant en scène l’état spectral de notre ami érudit (qui connait décidément une fin de saison agitée). Entre humour et émotion, nous avons ainsi droit à toute une visite du petit monde du SGC, que l’on retrouve avec plaisir. Voir le souci manifesté par Teal’c ou Hammond envers le disparu demeure très émouvant. Evidemment on retrouve aussi le lot habituel d’incohérences propres à ce genre de situations (comment Daniel, immatériel, peut-il s’asseoir sur une chaise ? Pourquoi ne passe-t-il pas à travers le plancher ? Etc.), mais qu’importe, la connivence du public est totale. La présence Nick apporte un efficace second souffle à l’intrigue. La chronique familiale de l’incommunicabilité entre ces deux êtres en définitive si semblables sonne juste, sans effet lacrymal et en résonnance ironique avec la situation présente. Jan Rubes, au visage si parcheminé et au regard si pétillant de jeunesse, confère une précieuse humanité à son personnage, tout en fonctionnant à merveille avec Michael Shanks. Le seul véritable lissé par cet épisode original et imaginatif qu’est Crystall Skull reste finalement l’absence de tout retour de ce si épatant protagoniste. Décidément Stargate SG-1 aime à approfondir le vécu de ses personnages, cet épisode en reste un bel exemple concernant Daniel (loi d’airain : tous les épisodes centrés sur Daniel sont réussis, tous).
Jack O’Neill est soudainement téléporté à bord du Chariot de Thor. Il découvre que son ami et allié agonise, tandis que son formidable vaisseau est envahi par une horde de ce qui semble être une horde indestructible de crabes mécaniques. Thor lui explique l’avoir appelé à l’aide car il est impuissant à contenir l’invasion de ces Réplicateurs, l’ennemi caché des Asgards dont il lui révèle la véritable nature. Ces démons nano-technologiques sont sur le point de diriger la nef vers la Terre, pour envahir celle-ci. Malgré ses ordres Jack est rejoint par Sam et Teal’c, venus à sa rescousse (Daniel se relève d’une opération chirurgicale). Malgré les nombreuses difficultés rencontrées et le péril des Réplicateurs, ils parviennent en conjuguant leur talent à désintégrer le vaisseau en le faisant plonger dans l’atmosphère, après en avoir saboté le décélérateur. Eux-mêmes et Thor, plongé en stase, s’enfuient par la Porte Alpha, qu’ils avaient téléporté à bord, juste au moment où les Crabes lancent l’offensive finale. Malheureusement un Réplicateur a survécu à l’explosion. Et voici que cette saison 3, déjà des plus relevées, nous réserve son meilleur opus au moment de nous quitter, cela en devient presque cruel. D’emblée on apprécie vivement les plaisantes premières minutes de l’épisode, quand SG-1 s’apprête à prendre quelques congés bien mérités. Ces passages dédiés au relationnel demeurent essentiels. Sans eux, une série d’aventures, aussi performante soit-elle, apparaît comme une mécanique tournant à vide. On remarque qu’à la fin des fins, Sam refuse l’invitation de son colonel. Timidité, prudence, préférence pour les joies sans pareilles de l’astrophysique ? On n’a guère le temps de s’y arrêter puisque voici que Jack est convoqué à bord du Beliskner ! Au lieu du désormais entretien avec Thor, le récit nous assène un magistral contre-pied avec la brutale révélation, sans préambule aucun, des Réplicateurs de première génération, sous la forme d’une de leurs terrifiantes vagues d’assaut. Astucieusement ce n’est qu’après le choc que l’épisode prend le temps de nous révéler de quoi il retourne. Ces conférences en compagnie d’un Thor immobile pourraient sembler didactiques, mais l’intérêt de leur sujet dissipe tout ennui. Tel est le cœur de ce grandiose épisode, la parfaite exposition d’un nouvel grand ennemi de la Terre, bien plus dangereux que les Seigneurs du Système mais aussi leur étant subtilement opposés en bien des points. Ces Réplicateurs ne basent pas leur puissance sur une imposture, ils sont effectivement d’une puissance hors normes, et ils ne se caractérisent pas par des personnalités flamboyantes, mais par une grouillante masse indifférenciée. Ils ne restent pas figés sur leur passé, mais sauront évoluer, progresser. L’effet de miroir inversé est bien joué. Les Crabes constituent également un croisement astucieux entre deux traditions : celle des films d’horreur arachnéens (les combats de SG-1 sont éprouvants à souhait, et quelle musique !) mais aussi de celles des antagonistes mécaniques ou biomécaniques des séries de Science-fiction. Cylons, Borgs, Cybermen ou Daleks trouvent ici des cousins à leur hauteur. (nous conserverons ici un silence pudique à propos des Super Guerriers des X-Files). Même si les images de synthèse, novatrices pour l’époque, accusent quelque peu leur âge, elles restent tout à fait regardables. Ce magistral coup d’éclat n’entrave pas le développent d’un authentique scénario, haletant de suspense. Les diverses péripéties jouent brillamment de la complémentarité des facultés des trois membres présents de SG-1. L’absence de Daniel ne pose finalement guère de problèmes, ses dons demeurant sans doute les moins utiles dans cet affrontement high-tech. Thor s’avère comme toujours très attachant, avec son humour à froid bien particulier. Ses scènes avec O’Neill sont toujours délectables. L’histoire manifeste une brillante ironie en retournant l’hyper technologie des Asgards contre eux mêmes ou leurs alliés, puisque démolir ce satané vaisseau devient un travail d’Hercule doublé d’un éprouvant casse tête. Sam est d’ailleurs clairement mise en avant en seconde partie d’épisode, cela tombe bien, elle était plutôt en retrait ces derniers temps. Le duel à la fois épique et horrifique contre les Réplicateurs et le Temps lui même prend également place dans de somptueux décors. A l’occasion de son final, la saison sable visiblement le Champagne ; avec les superbes intérieurs du Chariot de Thor aux lignes à la fois épurées et si futuristes. Les scènes dans l’Espace se montrent également spectaculaires. On regrettera simplement un cliffhanger assez décevant. On se doute bien que SG-1 a pu franchir la Porte. Surtout le coup du dernier monstre ayant survécu et apparaissant à la tout dernière image, on nous l’a fait déjà mille fois par ailleurs. Tel quel l’épisode accomplit l'exploit de rendre crédible la Némésis des Asgards et suscite des flots d’adrénaline !
1) De l'autre côté du Miroir : Le thème particulièrement riche des univers miroirs se voit exploité à la perfection, avec cette percutante vision d'une Terre envahie par Apophis. Une trépidante action s'accompagne d'un romantique éclairage sur la relation unissant Jack et Carter. L'un des artefacts les plus fascinants de l'univers Stargate connaît ici un retour pleinement réussi. 2) Némésis : Les Réplicateurs accomplissent une fracassante entrée en lice, à l'occasion de ce récit d'aventures à la fois haletant et anxiogène. Ce tournant majeur démultiplie encore les possibilités d'un univers ne cessant de s'enrichir de saison en saison. Ce final de saison en fanfare bénéficie en outre de superbes effets spéciaux et de la complicité malicieuse existant entre O'Neill et Thor. 3) Méthodes d'apprentissage : Un thème aussi fin qu'original, pour une Science-fiction intelligente et pleinement mature. On apprécie que Stargate SG-1 ait plusieurs cordes à son arc et sache à l'occasion renoncer aux scènes d'action pour privilégier d'autres types de récits. De l'excellent Planet Opéra et un beau portait de Jack O'Neill, personnage allant bien au-delà que son apparente décontraction. 4) Les Flammes de l'Enfer : Un superbe double épisode scandant la mi saison, s'appuyant sur un décor hors normes et un budget aussi conséquent qu'utilisé avec goût. Sokar constitue un adversaire de choix, digne des Grands Maîtres les plus marquants. Le récit sait aussi varier ses effets, notamment via un détour étonnant mais convaincant dans le domaine des univers truqués. 5) Diplomatie : L'un des meilleurs exemples de la riche veine des épisodes diplomatiques de Stargate SG-1, un genre d'histoire permettant d'optimiser l'ampleur de l'univers édifié. L'intrigue du jour s'avère également astucieuse, tandis qu'elle met en avant trois Grands maîtres particulièrement savoureux. La cérémonie de montée en grade de Carter apporte un joli moment d'émotion. Retour à l'indexCrédits photo: MGM.
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Saison 5 4. Le Cinquième Homme (The Fifth Man) 5. Mission soleil rouge (Red Sky) 6. Rite initiatique (Rite of Passage) 7. Maîtres et serviteurs (Beast of Burden) 12. Wormhole X-Treme (Wormhole X-Treme!) 13. L’Épreuve du feu (Proving Ground) 15-16. Sans issue (Summit / Last Stand) 20. La Sentinelle (The Sentinel)
Initié en saison 4, le mouvement conduisant Stargate SG-1 à s’éloigner de la vision mythologique issue du film originel, pour se rapprocher d’un space-opera plus classique, va se poursuivre dans la présente. A cette fin, les connaissances concernant des Réplicateurs, d’essence purement technologique, vont s’approfondir, jusqu’à dévoiler le secret de leur origine. La saison 5 apparaît également comme celle de la maturité. Evitant une inutile surchauffe, L’univers Stargate ne développe plus de nouveaux axes majeurs, mais là aussi approfondit ceux existant déjà : coexistence avec le projet russe, développement d’alliances passées et d’arcs personnels (Cassandra). Les membres de SG-1 suscitent également des dialogues autour de thème davantage profonds. Le cap du centième épisode est franchi, un moment toujours pivot, marquant l’entrée dans le club des séries au long cours (et ce n’est pas fini). L’avènement se voit d’ailleurs fêté comme il se doit, avec le mémorable Wormhole X-treme, opus éminemment décalé et volontiers autocritique, manifestant que l’humour et l’inventivité demeurent malgré tout au cœur de la toujours si distrayante Stargate SG-1. Désormais davantage contrebalancé par d’autres sources d’inspiration, le versant mythologique n’en disparaît pas pour autant. Il s’entremêle finement aux autres sujets, qu’il continue à irriguer. La montée au pouvoir d’Anubis constitue ainsi un arrière fond porteur pour l’ensemble de la saison. Désormais confrontée à des fronts plus nombreux et variés, SG-1 ne va certes pas connaître une période de repos, mais au contraire de tension. Cette même tension se retrouve également derrière les caméras. Sous l’effet d’une lassitude face au manque d’évolution de son personnage, mais aussi sans doute face à l’évolution générale de la série, poussant mécaniquement à minorer l’importance de l’égyptologue Daniel Jackson, Michael Shanks annonce son départ. Le coup de tonnerre ébranle non seulement la production, mais aussi les fans, très attachés à l’atmosphère soudée des tournages (Stargate SG-1 est une grande famille). La porte laissée ouverte à des apparitions ponctuelles la saison suivante, via l’astuce de l’Ascension, n’atténue que modérément le choc. Mais les fans n’étaient pas au bout de leurs cruelles souffrances. L’approche de la fin de saison coïncida également avec un questionnement autour du devenir de Stargate SG-1. Showtime parvint au terme de l’accord initial et, malgré le succès enregistré (y compris en syndication), il se fit progressivement jour que ce diffuseur ne souhaitait pas poursuivre l’expérience. Les raisons en relevaient à la fois de la programmation de Showtime, moins grand public, et de l’ardoise présentée par la MGM, jugée excessive. Les fans traumatisés, voyant le navire Stargate prendre l’eau de toutes parts, lancèrent plusieurs campagnes sur le Net, sur les deux fronts. Apophis allait-il connaître une revanche posthume ? Fort heureusement un accord fut trouvé entre la MGM et un nouveau diffuseur : Sci-Fi (Syfy aujourd’hui). Après avoir négocié le difficile virage de la maturité, Stargate SG-1 allait pouvoir poursuivre son parcours.
- I'm enjoying their style. Shoot first, send flowers later. It works La confrontation entre SG-1 et Apohis est interrompue par l’arrivée d’un vaisseau des Réplicateurs. SG-1 parvient à prendre du champ, mais découvre à son retour que les Jaffas du Serpent ont été massacrés par les Réplicateurs. Un message de Teal’c arrive : il a survécu et demande de l’aide. Il a en fait été conditionné et sert de cheval de Troie à Apophis qui s’empare du Ha’tak de nos héros. Mais des Réplicateurs se sont infiltrés à bord du mini vaisseau d’Apophis. Un combat aux multiples péripéties débute alors entre les trois parties, au terme duquel SG-1 parvient à s’échapper à bord du cargo embarqué, avec un Teal’c toujours sous influence. Les Réplicateurs et Apophis s’écrasent sur la capitale de ce dernier : le Serpent est mort. Grâce à cet épisode des plus prenants, la nouvelle saison débute par un indéniable coup d’éclat. On se situe désormais de plein pied dans le Space-opera le plus flamboyant. Tout le catalogue en est exploité : batailles spatiales, armes lasers, planètes gazeuses, robots invasifs, final explosif, etc. Mais la vivacité extrême de la narration apporte un souffle créatif à ce qui demeure loin de se limiter à un simple empilement de figures obligées. Péripéties et twists ne cessent en effet de s’enchainer, jusqu’au bout du suspense. Les toujours inventifs auteurs exploitent en effet pleinement les options offertes par un combat à trois, démultipliant les combinaisons envisageables lors d’un choc frontal. Martin Wood se montre toujours aussi à l’aise dans l’action et l’exploitation de superbes décors. Les effets spéciaux tiennent parfaitement la route et souffrent relativement peu de l’usure du temps, comme souvent en ce qui concerne les batailles spatiales de l’univers Stargate ou les terrifiantes vagues de Réplicateurs. Malgré ses rebonds incessants le scénario demeure tout à fait solide et cohérent, un joli exploit. Tout juste regrettera-t-on que le champ de force d’Apophis, destiné aux armes énergétiques, soit capable d’arrêter aussi les Réplicateurs, mais il a peut être été amélioré entre temps. Les auteurs se montrent également suffisamment fins pour ne pas limiter leur histoire aux seuls affrontements et retournements de situations, aussi percutants et prenants soient-ils. La psychologie des personnages n’est ainsi pas négligée, tant s’en faut. Si Sam et Daniel apparaissent relativement en retrait, on savoure tout au long du récit les savoureuses prises du bec entre Jack et Jacob, parfois plus raisin que figue. Le spectacle s’avère d’autant plus gouteux que , pour une fois, O’Neill tombe sur un remarquable adversaire en matière de bagout et de mauvaise foi, capable de lui rabaisser son caquet de temps à autres. Inutile de préciser. que Sam se régale également. Richard Dean Anderson et Carmen Argenziano s’entendent comme larrons en foire durant ce fil rouge permettant idéalement au spectateur de reprendre son souffle afin de profiter pleinement du rebondissement suivant, sans saturer. L’intrigue laisse également entrevoir ce qu’a pu être Teal’c par le passé, ce qui s’avère assez effrayant. Surtout Enemies accordent une judicieuse épitaphe à un Apophis se révélant toujours aussi enivré de sa force cruelle, incapable d’apprendre de ses erreurs et par conséquent condamné.
- Apophis? You mean that scum-sucking, overdressed, boom box-voiced, snake in the head, latest on our long list of dead bad guys ? Afin de permettre à Teal’c d’échapper à l’emprise post mortem d’Apophis, Maître Bra’tac le prive de son symbiote. En effet, malgré l’opposition de Janet, il entreprend un rituel jaffa consistant à emmener Te’alc au seuil de sa mort, afin qu’il revive sa vie en pensée. Durant ce voyage immobile, les membres de SG-1 se succèdent auprès de leur ami, qui se remémore en songe les grandes étapes de sa progressive opposition au Faux Dieu, jusqu’à la libération. Le premier intérêt de l’épisode consiste à nous permettre d’enfin retrouver l’irremplaçable Bra’tac. Tony Amendola se montre toujours savoureux et le récit permet de mettre en valeur le double visage du vieux maître, entre pittoresque viril et sagesse de la voie du guerrier. Après les préambules, on craint un instant que Threshold ne tourne au clip show, tant le sujet s’y prête. Fort heureusement, Brad Wright opte plutôt pour nous faire découvrir le chainon manquant du parcours de Teal’c, préalable à la rencontre fatidique de Children of the Gods. Sans révélation majeure (on percevait plus ou moins clairement que l’évolution du Jaffa s’effectuerait de la sorte), les diverses scénettes présentées apparaissent révélatrices et le plus souvent dignes d’intérêt. La révélation de la non divinité du Serpent s’effectue avec une grande justesse de ton. Il était peut-être trop tôt pour que le « retour » d’Apophis suscite un effet, mais l’essentiel ne réside pas là. Stargate SG-1 qui n’a jamais été une série militariste, n’hésite pas à monter le hideux visage de la guerre et de l’endoctrinement. La narration se montre riche concernant Teal’c et son rapport avec Bra’tac, qui n’est pas sans évoquer la relation entre Skywalker et Yoda. On apprécie que l’auteur ne craigne pas de parfois représenter t’ancien Teal’c sous un jour particulièrement sombre, ce qui évite d’édulcorer le récit. L’épisode ne devient, brièvement, un clip show que lorsque l’on retrouve les évènements clef du pilote, mais cela s’insère parfaitement dans le déroulement de l’histoire. A contrario les diverses interventions des membres de SG-1 paraissent assez soulignées et superfétatoires, il aurait sans doute mieux valu se center quasi exclusivement sur le passé du Jaffa. De même, le suspense médicalisé final résulte prévisible et éminemment classique, mais cela permet de mettre en avant Janet, ce qui représente toujours une bonne idée, et n’entrave l’émotion vraie des retrouvailles finales. Un prolongement astucieux au pilote de saison, porté par un excellent Christopher Judge et rendant un bel hommage à ce personnage bien moins marmoréen qu’il n’y paraît que sera toujours le puissant Te’alc.
- You've never seen Star Wars? - Well, you know, me and sci-fi. Alors qu’elle inspecte un artefact découvert sur une planète déserte, Sam est contactée par une entité extra-terrestre, ce qui lui fait perdre conscience. De retour sur Terre, l’être se présente à elle comme étant Orlin, un Ancien ayant réalisé l’Ascension. Les autres membres du SGC ne croient pas Sam, car elle est la seule à le voir. Sam et Orlin sympathisent, ce dernier avouant être tombé immédiatement amoureux de notre héroïne. Il lui explique qu’il a été banni pour avoir offert l’artefact aux habitants de la planète, en fait une arme destinée à les protéger des Goa’ulds. Mais ils sont devenus des conquérants, ce qui a obligé les Anciens à les anéantir. Orlin est découvert par Simmons mais lui et Sam parviennent à se rendre sur le monde détruit pour empêcher qu’un test catastrophique de l’arme ne se déroule. Pardonné par les siens, Orlin doit repartir. L’épisode se bâtit sur de louables intentions. Il permet effectivement d’engranger de précieuses informations concernant les Anciens (désormais identifiés comme les bâtisseurs des Portes), l’Ascension et les règles l’accompagnant, ce qui sera ultérieurement mis à profit avec Daniel. Dans la lignée de l’opus précédent pour Teal’c, on perçoit bien que les auteurs désirent approfondir la vie personnelle de Sam et montrer la brillante astrophysicienne côté jardin. La découverte de sa maison, idéalement à son image (et aux nombreuses photographies de jeunesse aux côté de Jacob), s’avère fort plaisante, de même que l’opportunité de découvrir une aventure pleinement centrée sur elle. Les auteurs réussissent quelques jolis coups, comme le twist de la mini Porte des Etoiles bricolée au sous-sol, un clin d’œil aux légendes de l’informatique, ou l’aspect de vaudeville humoristique lors de la visite de Jack et Teal’c. Malheureusement plusieurs contre-sens viennent entacher l’épisode, jusqu’à altérer sa réussite. L’incrédulité massive à laquelle fait face Sam s’avère ainsi dépourvue de réalisme, après toutes les aventures et rencontres vécues par SG-1. Il reste invraisemblable que personne n’envisage qu’elle puisse avoir raison. L’évènement majeur que constitue une telle rencontre avec un Ancien aurait mérité un traitement plus travaillé qu’un énième Alien suivant SG-1 à travers la Porte, l’un des clichés de la série. Surtout, avec ses airs d’amoureux transi mâtiné de Forrest Gump, Orlin l’Ancien ne produit pas une grande impression. Quel contraste entre sa personnalité effacée et bonasse et celle d’Oma Desala. Celle-ci a également bénéficié d’un épisode mystique autrement plus porteur et maîtrisé, tandis qu’ici le récit s’éparpille entre bluette, comédie et conspirationnisme, lesté d’une fin trop brusque. Ascension apparaît comme une occasion partiellement manquée, malgré une excellente interprétation et de jolies vues de la superbe banlieue aisée de Vancouver.
4. LE CINQUIÈME HOMME
- Well, I wasn't going to let you die, Lieutenant. That's, like, a ton of paperwork. - Paperwork? - It's a joke. My way of deflecting attention from my own obvious heroism. You'll get used to it. Jack et le lieutenant Tyler, membre de SG-1 depuis un mois, doivent rester en arrière suite à une attaque de Jaffas. Revenu au SGC, le reste de l’équipe a la surprise de constater que personne ne connaît Tyler. Simmons en profite pour déclencher une enquête épluchant le passé des membres de SG-1 et à charge contre Hammond. Les secours sont bloqués, jusqu’à ce que Janet parvienne à trouver la clé de l’énigme : Tyler est en fait un Alien, un Reol, qui secrète une substance altérant perceptions et souvenirs. Mais il est amical et lui et Jack sympathisent, avant d’âtre sauvés par le reste de l’équipe. SG-1 s’est fait un nouvel allié. Hormis le retournement de situation initial effectivement réussi concernant la non existence de Tyler, l'épisode brasse essentiellement de l’air. Le duo Malluzi et Mullie, qui nous a habitué à une toute autre créativité, usent et abusent du vieux truc de scénariste consistant à gagner quelques précieuses minutes en faisant récapituler la situation par les personnages. C’est le cas entre Sam et ses deux acolytes (seul intérêt : on perçoit clairement qui la cheftaine de SG-1 en l’absence de Jack), mais aussi entre Simmons et Hammond, Jack et Tyler, tout au long de « l’action ». Les auteurs accomplissent une remarquable innovation, en inventant le clip show sans images, puisque les entretiens de Simmons (De Lancie toujours formidablement visqueux) se résument pour l’essentiel à un survol rapide des évènements précédents. L’évocation de l’arrière plan conspirationniste demeure inconsistant, se résumant à quelques déclarations particulièrement vagues d’Hammond. Pendant ce temps Jack crapahute façon Rambo et à lui tout seul ventile façon puzzle un bataillon entier de Jaffas. Des scènes à l’intérêt proportionnel à la quantité d’explosifs utilisée. Encore plus costaud que le Polynectar d’Harry Potter, le pouvoir du Reol est astucieux mais ne connaît aucune application concrète dans les évènements, hormis l’enfumage initial. Son seul impact est de permettre d’assurer des économies à la production, puisque évitant d’utiliser des trucages. L’illusion se maintient d’ailleurs jusqu’au bout, alors qu’elle est devenue inutile, c’est toujours ça de gagné. Le personnage se révèle remarquablement plat et prévisible, avec un interprète n’ayant guère l’occasion de démontrer son talent, à l’inverse de Sean Patrick Flanery dans le rôle précédent d’Orlin. Un épisode mineur, malgré une nouvelle intervention réussie de Janet.
5. MISSION SOLEIL ROUGE
- Sir, I've been thinking... - I'd be shocked if you ever stopped, Carter. SG-1 explore K’Tau, planète placée sous la protection de l’Asgard Freyr, pour qui les habitants éprouvent une véritable vénération. Ils y sont reçus chaleureusement, en tant qu’envoyés des Dieux, par le chef de la communauté Elrad, mais suscitent la haine du prêtre Malchus. Le vortex provoque un dérèglement du soleil, virant au rouge et condamnant toute vie à court terme. Tandis que les Asgards refusent d’intervenir, pour ne pas violer le traité signé avec les Goa’ulds, les tentatives menées par SG-1suscitent une crise religieuse. Deux membres de SG-6 sont tués, mais les Terriens continuent d’apporter leur aide, malgré la colère d’O’Neill. Finalement Sam parvient à expédier des éléments stabilisateurs dans le soleil via la Porte, sans doute avec l’aide cachée des Asgards. Cet épisode très riche confirme la propension de la saison à développer des épisodes ambitieux, avec ici une évocation remarquablement profonde, dans le cadre d’une série télévisée, du phénomène religieux. Evidemment l’auteur Roy Wikerson prend la précaution de traité du polythéisme nordique, ce qui ne choquera pas grand monde, mais l’on comprend aisément que ses propos s’élargissent à d’autres croyances. Sous une apparence de classique histoire de Planet Opera, le constat s’avère des plus sévères. Il oppose l’ingéniosité et les impératifs moraux ne nécessitant pas d’ordonnancement divin des esprits libres de SG-1 à la rigidité mentale des religieux, suicidaire et bornée. L’auteur se montre d’autant plus implacable dans son réquisitoire qu’il y distingue les obscurantistes violents des croyants dignes et de bonne volonté, mais montre qu’à terme les effets induits restent les mêmes, l’étouffement de la créativité humaine. Par ailleurs Red Sky apparaît comme une vraie réussite visuelle, par la qualité de la reconstitution de la société et par sa photographie. L’épisode exploite également astucieusement la mythologie scandinave. On regrettera quelques faiblesses dans la démonstration, comme le caractère tout de même caricatural de Malchus ou l’inexplicable et inexpliquée destruction d’une fusée gardée par des militaires d’élite, occasionnée par des personnes à la technologie retardée. Il n’en reste pas moins que ce récit ambitieux, où l’action physique demeure secondaire, illustre la variété des thèmes qu’autorise Stargate SG-1. De même que la dimension chorale de celle-ci, chaque membre de SG-1 apportant sa pierre à l’édifice. Par sa colère l’aveuglant, O’Neill évite que le récit devienne par trop manichéen, tandis que héros gagne en crédibilité par sa faiblesse humaine, qu’il parvient à surmonter. Sam incarne cette largeur d’esprit opiniâtre et féconde que permet la liberté, tandis que Daniel reste l’irremplaçable conscience du groupe. Teal’c réussit come toujours à se montrer à la fois silencieux et parfaitement expressif. L’épisode s’autorise un frappant détour par le Haut Conseil Asgard, tandis que Freyr, suffisant et imbuvable, se monte hilarant. Jack sera ravi de retrouver Thor !
6. RITE INITIATIQUE
- I thought I wanted a knight and it flew into my hand. Jack calls 'em horses. - Yeah, well, that's Colonel O'Neill for you. - He always pretends he's not as smart as he really is. Du fait d’un rétrovirus jadis installé par Nirrti, Cassandra tombe gravement malade, tout en générant un champ électromagnétique. Il s’agit d’une séquelle du plan initié par la Goa’uld, visant à se doter de d’hôtes surpuissants. SG-1 mène l’enquête sur le monde originel de Cassandra et découvre le laboratoire secret de Nirrti. Mais celle-ci est présente, toujours invisible, étant parvenue à s’échapper après le mort de Chronos. Elle passe la Porte avec SG-1 et espionne les recherches de Janet sur Cassandra. Elle est néanmoins capturée par Jack et accepte de guérir Cassandra en échange de sa libération. L’intrigue souffre d’une trop grande impression de facilité. SG-1 découvre le laboratoire en quelques minutes, Nirrti est aisément capturée, sans avoir causé aucun dol au SGC, puis elle cède sur la plupart de ses exigences, etc. Tout ceci reste très linéaire et manque d’évènement réellement saillant pour développe rune vraie tension dramatique. Le récit joue plutôt sur l’émotionnel, avec un certain pathos autour du destin tragique de Cassandra et de son angoisse à l’approche probable de la mort. Par moments, on se croirait davantage dans une série hospitalière (tendance Grey’s Anatomy plus que Scrubs, hélas), plutôt que dans Stargate SG-1. Le rapprochement entre les transformations de l’adolescence et celles subies par Cassie est assez pesant. De plus le mélodrame se voit en partie déjoué par le jeu démonstratif de la jeune Colleen Rennison. Fort heureusement Rite of Passage demeure malgré tout un épisode d’actrices, car Amanda Tapping et Terryl Rothery excellent dans le domaine de l’émotion. Cette dernière démontre qu’elle a les épaules pour pouvoir soutenir le rôle principal d’un opus. Le tableau de Janet en Mère courage prête à toutes les extrémités pour sauver sa fille s’avère, lui, réellement émouvant. On apprécie également la nouvelle jolie prestation de Jacqueline Samuda, incarnant une Nirrti venimeuse et glaciale à souhait, préférant agir davantage dans l’ombre qu’Hathor ou Osiris. Une ennemie intéressante et originale au sein des Goa’ulds, que l’on se réjouit de pouvoir retrouver par la suite. Le décor de son laboratoire se montre d’ailleurs judicieusement froid et sans ostentation mégalomane.
7. MAÎTRES ET SERVITEURS
- Interesting weapon. Tell me how to work it again. - Give it to me. I'll show ya. De méchants marchands d’esclaves asservissent des Unas, afin de les utiliser comme bêtes de somme. Mais ils commettent l’erreur de s’en prendre à Chaka, l’Una ami de Daniel. Le vaillant archéologue humaniste rameute ses camarades de SG-1. Après une confrontation avec Burrock, le chef des esclavagistes, ils sauveront Chaka et contribueront à initier une révolte des Unas. Beast of Burden représente la preuve par l’exemple que les bons sentiments ne suscitent pas forcément de bons épisodes. Passé à l’écriture, Peter Deluise écrit une sincère et juste dénonciation de l’esclavage, mais recoure pour cela à une accumulation d’images d’Epinal toutes plus naïves et démonstratives que les unes que les autres. Les tableaux vivants s’amoncellent, avec forces hurlements des Unas et déferlement de sadisme chez leurs bourreaux. Malheureusement il en oublie du coup d’écrire un véritable scénario, l’intrigue se résumant à quelques vas et viens élémentaires, jusqu’à un prévisible dénouement. Seule la scène de conclusion présente une vraie force, avec le courroux de Daniel le poussant peu ou prou à accepter l’usage de la violence. On apprécie également la prestation de Larry Drake, toujours aussi à l’aise dans les rôles d’antagonistes, ainsi que celle des interprètes des Unas.. Mais énoncer une évidence, l’esclavage c’est mal, avec forces renforts d’effets théâtraux n’a jamais suffit à animer un véritable récit.. A cette époque de la série, tant de fils narratifs passionnants ont été lancés par ailleurs qu’il s’avère dommageable de gâcher ainsi un épisode.
- You know, I'm a big fan of the Russians, and international relations are a bit of a hobby of mine, however, I do believe that SG-1 should handle this one... Alone. SG-1 et son équivalent russe font équipe pour secourir une autre équipe venue du froid. Celle-ci ne donne plus de nouvelles, alors qu’elle explorait une gigantesque ziggourat.Le courant passe mal entre Jack et son homologue, tous deux méfiants. Le commandant russe tente en outre de récupérer en secret l’Œil de Tiamat, un puissant artefact présent sur les lieux. Un éboulement bloque les sauveteurs à l’intérieur du temple. Ils découvrent alors qu’ils partagent les lieux avec le Goa’uld Mardouk,, le symbiote s’étant emparé d’un monstre tentaculaire ayant massacré la première équipe. SG-1 et une seule survivante russe parviennent à s’échapper après avoir tué Mardouk, mais l’Œil de Tiamat est perdu. Le principe d’une collaboration avec les Russes reste néanmoins acté. La mise en place d’une situation finalement relativement complexe s’avère un modèle d’efficacité, dans la meilleure tradition anglo-saxonne. Cela permet d’entrer rapidement dans le vif de sujet, le récit nous plongeant au cœur de l’action Nous découvrons ainsi la véritable vedette de l’épisode : le superbe décor du labyrinthe mortel de la ziggourat. Les corridors de style savamment babylonien apportent une nouveauté bienvenue au sein d’une série encore dominée par le style égyptien. Outre son aspect pure esthétique, le plateau s’avère étonnamment anxiogène, non seulement parce qu’il induit un huis clos enténébré absolument claustrophobique, mais aussi parce qu’il donne physiquement l’impression de pouvoir s’effondrer à tout moment sur nos héros. Ce piège sépulcral devient un parfait écrin pour l’horreur tentaculaire traquant les humains, elle aussi rendue particulièrement abominable par les artistes de la série. Filmé avec talent par un Peter DeLuise au sommet de son art, The Tomb devient ainsi un pur cauchemar, sans doute l’un des épisodes les plus éprouvants de Stargate SG-1, n’ayant rien à envier aux classiques du même ordre au cinéma. Le duo Mallozi & Mullie est bien trop fin pour seulement se cantonner au purement horrifique. Il joue également pleinement la carte du relationnel, avec un Jack O’Neill rendu nerveux par la présence de l’autre ennemi héréditaire. Jusqu’à monter une irritabilité que Richard Dean Anderson rend absolument irrésistible. D’abord élément de pure comédie, ce facteur introduit ensuite judicieusement un tension supplémentaire entre SG-1 et les Russes, mais aussi au sein de l’équipe elle même. De quoi encore exacerber plaisamment l’ambiance. Les auteurs ne peuvent éviter de rendre les Russes plus retords que les Américains, mais cela se contrebalance par la mort héroïque de leur leader, se sacrifiant pour sauver Jack. On pourra certes tiquer devant les pertes tusses et l’invulnérabilité de SG-1, mais c’est là un privilège inhérent aux héros d’une série ! Les auteurs poussent la malice jusqu’à développer une insidieuse running joke au fil du récit, multipliant les parallèles avec la Moria : Daniel éprouvant les pires difficultés à décrypter le message d’ouverture, tel Gandalf, tunnels dévastés d’une antique civilisation, trésor légendaire, monstre éveille pour avoir trop cherché, journal des disparus… Un régal. Cet approfondissement particulièrement convaincant du fil scénaristique russe augure du meilleur pour la suite.
9. TRAQUENARD
- Narim, would you get your head out of your ass ? La chancelière de Tollana propose à SG-1 d’ouvrir des négociations, se déclarant désormais prête à échanger des canons ioniques contre du minerai. Narim demeure méfiant trouvant inexplicable cette volte face et il met en garde SG-1.L‘équipe mène l’enquête sur Tollana et découvre qu’un nouveau Grand Maître, au nom inconnu, a mis au point des vaisseaux capables de résister au canon ionique des Tollans. Ceux-ci préfèrent désormais collaborer pour éviter la destruction et préparent de terrifiantes bombes grâce au minerai livré. Aidé par SG-1, Narim préfère détruire les bombes et condamner son peuple, plutôt que de laisse faire. Il reste en arrière, pour partager le sort fatal des Tollans. Evidemment le but premier de Between Two Fires est d’amorcer la progressive révélation d’Anubis et de l’élévation de sa puissance, qui va désormais occuper l’arrière fond de la saison. Astucieusement, et un rien cyniquement, les auteurs décident de sacrifier les Tollans, afin de marquer un coup d’éclat titillant l’imagination du spectateur à propos de l’ampleur de la nouvelle menace. Détruire l’un des piliers de l’univers Stargate tel qu’édifié durant les premières saisons illustre éloquemment qu’une nouvelle ère débute. Si le cahier des charges de l’épisode apparaît transparent, la manière d’y parvenir demeure convaincante. L’intrigue politico-militaire décrite se développe de manière suffisamment complexe pour maintenir l’intérêt, d’autant que les différents twists effectués sont percutants. Comme souvent cette saison, SG-1 se voit placée devant un choix moral malaisé, quoique rapidement tranché ici ! L’apparition de Tanith, toujours campé avec brio par Peter Wingfield, apporte une tension supplémentaire, même si en définitive nous n’aurons pas droit à une confrontation avec Teal’c. SG-1 s’avère en grande forme, mais les auteurs ont surtout l’élégance de ménager une belle porte de sortie pour Narim, héros tragique (excellent Garwin Sanford, toujours en phase avec Amanda Tapping). Décidément tomber amoureux de Sam ne porte pas chance, et, parmi ses soupirants les plus notables, Narim rejoint ici Martouf au champ d’honneur. Notre ami astrophysicienne aurait une réputation de chat noir que cela ne nous étonnerait pas. Pour l’instant seul Orlin s’en est sorti, mais vivre sur un plan supérieur et transcendant de l’existence offre parfois de menus avantages. L’épisode bénéficie également de superbes décors intérieurs, élégants et épurés, tandis que l’Université Simon Fraser propose toujours un panorama convaincant de la désormais défunte Tollana.
- I swear, O'Neill, there's going to be an investigation into this ! - Well, that'll be fine. O'Neill, two L's! Malgré les évènements de 2010, SG-1 finit tout de même par rencontrer les Aschens. Le contact a lieu fortuitement, sur une planète tierce, agricole et peu peuplée. Aussitôt la même mécanique se met en place et les Aschens proposent une alliance aux Terriens. La méfiance d’O’Neill se voit confirmée quand Hammond découvre que la planète contre laquelle le Jack du futur alternatif l’avait mis engarde est la capitale de leur confédération. De plus Daniel découvre que les indigènes ont vu leur population s’effondrer et leur société reculer après l’arrivée des Aschens. Mais le Sénateur Kinsey incite à la signature du traite, pour des raisons carriéristes. Aidée par l’Ambassadeur Faxon, Sam finit tout de même par forcer les Aschens à révéler leurs plans. 2001 constitue un parfait prolongement au déjà formidable 2010. Brad Wright joue parfaitement de la perspective temporelle et des opportunités qu’offre le fait que 2001 se situe après 2010 dans la chronologie de la série, mais avant dans celle de nos héros. De la sorte SG-1 n’a pas seulement à se battre contre le subtil et létal complot des Aschens ou l’avidité obtuse du Sénateur, mais aussi contre le Destin lui même, ce qui ajoute une toute autre tension dramatique encore (un phénomène bien connu des amateurs de l’épatante série qu’est Tru Calling). L’auteur ne se contente pas de capitaliser sur cette opportunité et développent leur récit avec maestria. Les Aschens demeurent de délectables méchants, reptiliens et perspicaces. La vision de la destinée du monde agricole suscite un véritable effroi glacé. De plus, malgré tout ce que le spectateur connaît, Wright accomplit le tour de force de rendre le pacte diabolique particulièrement tentant. Comme l’on pourrait le dire dans un autre univers, on a envie d’y croire. Le message fatidique joue pleinement son rôle, mais non sans que le SGC ait dut fournir un effort, un choix judicieux. Kinsey se montre toujours aussi savoureux, le type d’antagoniste que l’on aime détester. L’épisode loue ironiquement son sens politique puisque signer le traité l’aurait effectivement conduit à présider les Etats Unis. Il mettrait le feu à ce royaume pourvu qu’il puisse régner sur les cendres, dirait George R. R. Martin. La visite souterraine de Daniel et Teal’c présente un coté Science-fiction surannée assez plaisant. Evidemment il nous faut accepter que de précieux documents tombent miraculeusement aux mains du seul Terrien capable de les exploiter. Mais il est bon que cela soit l’érudition de Daniel au lieu de la science de Sam, comme c’est plus souvent le cas, on varie les plaisirs. L’amateur de techno Science-fiction pourra se régaler avec cette description astucieuse d’une moissonneuse anti gravité couplée à la Porte, une utilisation logistique originale et bien vue. Utiliser la Porte horizontalement induit toujours un effet visuel fort réussi. 2001 présente également le tragicomique de pointer une nouvelle fois la côté Veuve noire de Samantha Carter, puisqu’un nouveau soupirant se voit promptement expédié ad patres. Le seul moment décevant de l’épisode reste d’ailleurs quand les autres membres de SG-1 se soucient visiblement comme d’une guigne du sacrifice du diplomate. Un opus particulièrement riche et stimulant par ailleurs.
11. ULTIME RECOURS
- Because they didn't want to. Carter est enlevée par les hommes d’Adria Conrad, un milliardaire acoquiné à Simmons. Conrad est mourant, son sel espoir de survie demeurant l’implantation d’un symbiote dérobé aux Russes. Sam l’intéresse du fait de son expérience avec Jolinar, car il désire échapper à l’emprise du Goa’uld. Pour retrouver Sam, Jack fait alliance avec Maybourne, avec qui il a sympathisé. Les deux hommes mènent l’assaut sur le repaire de Conrad, mais celui-ci, pressé par le temps, s’est fait implanter le symbiote et est devenu un hôte asservi. Simmons s’échappe avec le Goa’uld, et escompte bien tirer de lui des informations, tandis que Maybourne disparaît, soupçonné d’être l’auteur de cette manipulation. Sam est sauvée juste à temps, avant d’être disséquée. Les épisodes conspirationnistes comptent rarement parmi les plus réussis de Stargate SG-1 et celui-ci ne fait pas exception à la règle. On perçoit en effet clairement que l’on se situe ici en dehors du domaine de prédiction des auteurs de la série. On ne passe pas impunément d’un genre à l’autre et les récits d’espionnage connaissent d’autres exigences que de l’épique Science-fiction d’aventure constituant l’ADN de la Stargate SG-1. Il y faut une intrique solide et maîtrisée, sans se laisser emporter par le souffle de l’aventure et de l’exotisme, qui peuvent justifier voire nécessiter des entorses au réalisme et des raccourcis scénaristiques. Or le duo Malluzi et Mullie ne varie absolument pas de style, d’où un différentiel extrêmement dommageable. Les auteures de The L Word, expertes dans la peinture des sentiments, avait pareillement tenté de composer une ultime saison très policière, avec un semblable échec, même si le naufrage s’avère moins absolu ici. Au total tout ce qui fait le sel d’un récit d’espionnage se voit anéanti par la trop grande facilité, sinon la désinvolture, des péripéties. Maybourne sait tout, tout le temps, sans que l’on sache comment ; hormis de vagues explications. Il peut accéder n’importe où, briser un code informatique quasi instannément, etc. De son côté, Jack tombe instannément sur le témoin principal de l’enlèvement, Daniel a justement pile dans son dossier les données permettant de situer de situer el QG de Conrad, sans l’avoir particulièrement cherché etc. Ce n’est pas cela, une enquête. Par ailleurs, tout comme chez les Avengers, autre série d’aventure, proposer un méchant pathétique est rarement une bonne idée. Et dans le cadre d’une série d’espionnage Conrad laisse bien trop d’indices derrière lui pour être pris au sérieux. Desperate Measures reste néanmoins sauvé par le décor convaincant de l’hôpital désaffecte, mais surtout par d’excellents numéros d’acteurs, Amanda Tapping et le pittoresque Tom McBeath en tête .La relation de camaraderie mêlée de méfiance entre Jack et Maybourne résulte également très originale au sein de la série et résulte des plus savoureuses. L’épisode retrouve un allant en fin de parcours, quand on renoue avec la casse au Goa’uld. La situation finale se montre également prometteuse, appelant à un prochain développement de l’arc Conrad.
12. WORMHOLE X-TREME
- I'm Christian Bocher, portraying the character of Raymond Gunn, who portrays the character of Dr. Levant, which is based on the character Daniel Jackson portrayed by the actor Michael Shanks, originally portrayed by the actor James Spader in the feature film. Le vaisseau mère qui avait emmené Martin et ses compatriotes est de nouveau en approche de la Terre. Jack recontacte Martin mais celui-ci, de nouveau amnésique participe à la production d’une série télévisée qu’il a imaginé à propos de souvenirs diffus du SG-1 et de la Porte : Wormhole X-Treme. Parallèlement le groupe de Tanner entend récupérer le boitier détenu par Martin, permettant de diriger le vaisseau, afin de quitter la Terre, mais le NID entend bien lui aussi s’emparer de l’astronef. SG-1 va devoir mener une enquête dans le monde le plus étrange qu’elle n’ait jamais exploré : celui du tournage d’une série de Science-fiction. Le centième épisode apparaît toujours comme un cap important pour une série télé. Il marque un indéniable succès, rend la production éligible pour la syndication et surtout constitue l’occasion rêvée pour un opus spécial. La plupart des séries concernes ne ratent pas le coche, à des degrés divers. Unusual Suspects apparaît ainsi comme un vaste flash back révélant la mythique rencontre de Mulder et des Bandits Solitaires, le bouleversant The Gift voit la Tueuse sacrifier sa vie pour sauver le monde, Rod Serling convie l’immense écrivain qu’est Ray Bradbury à pénétrer dans la Quatrième Dimension, Booth et Bones, enfin, le Dr. Brennan, s’embrassent pour la première fois, Phoebe donne le jour à ses triplés, J.D. connaît un inoubliable « jour de repos » placé sous le signe du Magicien d’Oz, etc. Mais peu de séries auront célébré l’évènement avec autant d’éclat, d’humour et d’audace que Stargate SG-1. Wormhole X-Treme représente en effet l’un des récits à La Nuit Américaine les plus aboutis qui soient, c'est-à-dire mettant en scène un tournage. Les toujours imaginatifs Malluzi et Mullie, idéalement choisis pour cet exercice de style, n’oublient pas de structurer l’ensemble avec une véritable intrigue, d’autant plus intéressante qu’elle boucle élégamment un fil narratif laissé pendant, une pratique toujours appréciée. Mais c’est bien sur le tournage que se focalise l’attention d’autant qu’il instille plusieurs niveaux d’humour pétillant. Le téléspectateur occasionnel se réjouira de nombreux gags et de la personnalité toujours irrésistible de Martin (Willie Garson, toujours aussi savoureux), le fin duo d’auteurs retrouvant judicieusement l’une de ses créations les plus drôles. Au-delà le l’aspect pastiche, les différents « acteurs » présentés sont hilarants par eux mêmes, avec une mention spéciale pour le simili colonel, Michael DeLuise. Le fan de Stargate SG-1 fera son miel des innombrables private joke, concernant le vécu des personnages ou l’équipe de production elle même. Sur un mode certes moins féroce que Darin Morgan pour les X-Files ou MillenniuM, Malluzi et Mullie n’hésitent d’ailleurs pas parfois ironiser sur certains travers de la série (oui, tous les aliens de la galaxie parlent un parfait anglais) mais aussi plus génialement sur l’envers du décor de la télévision : les egos, les décideurs incompétents, l’argent… L’amateur de Science-fiction reconnaîtra avec plaisir plusieurs références dans ce script décidément incroyablement riche et tonique, de Star Trek Classic à l’épatant Galaxy Quest, qui a visiblement beaucoup inspiré les auteurs. On rit aux larmes devant cette exécrable Science-fiction présentée, à laquelle résument souvent le genre ceux n’y connaissant rien. On regrettera simplement l’absence des fans au sein de ce joyeux et vivace portrait de famille, alors que Galaxy Quest avait su les intégrer, via le décapant portrait d’une convention de Science-fiction, mais il dst vrai que cette série de haut vol qu’est Wormhole X-Treme n’a pas encore été diffusée. Un épisode audacieux et virtuose, parfois iconoclaste, en attendant l’autre immense réussite que suscitera 200. Allez, c’est reparti pour une nouvelle centaine d’épisodes.
13. L’ÉPREUVE DU FEU
- Grogan. He'll make a fine addition to an SG team one day. - He'll make a fine target. SG-1 supervise la dernière étape de la formation de quatre jeunes cadets de l’US Force, désireux d’intégrer le Programme Stargate (dont Jennifer Haley). Les candidats sont organisés en équipe SG, commandée par le Lieutenant Eliott et doivent sortir victorieux de diverses simulations. Soudain un artefact Goa’uld s’active s’emparant de l’esprit de nombreux gardes du SGC ainsi que de Daniel et Teal’c. Jack est blessé et les cadets sont les seuls à pouvoir rétablir la situation. Ils y parviennent, triomphant ainsi de ce qui n’était qu’un ultime test. Eliott achève de convaincre Jack en refusant d’obéir aux ordres, afin de sauver Haley, qu’il croyait en danger. Proving Ground permet à Stargate SG-1 de redresser le cap après l’échec de Rules of Engagement, en saison 3, autre épisode s’intéressant à la formation de jeunes recrues, cette fois chez les Jaffas. A la place d’un scénario dépourvu de substance autre qu’un moralisme pesant, on se retrouve ici face à un récit des plus ludiques. Ron Wilkerson a l’excellente idée de ne pas tenter de faire croire à la véracité de l’alerte, un pari perdu d’avance. Au contraire, jeter rapidement le masque permet au spectateur de se rendre au jeu et accroit l’identification avec les cadets. En effet, outre leur sympathie parfois un peu pataude, ils partagent en définitive exactement le même rêve que tout fan de Stargate SG-1, franchir la Porte des Etoiles et partir à l’aventure en explorant le vaste Univers. On se prend ainsi totalement au jeu, souhaitant jusqu’au bout voir leurs efforts être récompensés. Chacun des quatre impétrants se voit joliment croqué, avec l’accent logiquement mis sur l’officier en charge, porteur d’une responsabilité particulière (habilement se met ainsi déjà en place le prochain double épisode où Eliott sera appelé à jouer un rôle déterminant). Un parallèle est également habilement dressé entre les novices et SG-1, membre par membre mais aussi dans la résolution de l’alerte. Certains à-côtés pimentent encore le récit, comme SG-1 et Hammond essayant très fort de dissimuler qu’il s’amusent comme des fous durant cette pause entre deux missions et finement très paternalistes envers les cadets, Jack totalement en roue libre dans son rôle de maître de guerre vachard ou se plaisant à inciter les jeunes à attaquer Daniel, un épisode particulièrement hilarant de cette rivalité amicale apportant un sel particulier à la série. Cet épisode tout à fait divertissant apporte un élément précieux à l’univers Stargate, étayant les relations unissant le Projet Stargate au reste de l’US Air Force.
14. 48 HEURES (48 HOURS) - God, you're a jerk ! - I wish I didn't find you so attractive. I always had a real weakness for dumb blondes. - Go suck a lemon ! - Very sexy. Very, very sexy. Teal'c parvient au terme de sa vendetta, en exécutant Tanith, le fourbe assassin de la belle Sha'nauc. Mais le vaisseau Goa’uld s’écrase sur la Porte que Teal’c vient de franchir, empêchant la rematérialisation de ce dernier. Le Jaffa est conservé en mémoire par la Porte du SGC. Chaque membre du SGC va tenter de le sauver, Jack en refaisant alliance avec Maybourne contre Simmons, qui tente d’exploiter la situation, Daniel en négociant une assistance matérielle des Russes et Sam en faisant équipe avec un génie autoproclamé nommé Rodney McKay. SG-1 parvient à récupérer le Gao’uld détenu par Simmons et à arrêter celui-ci, tandis que Teal’c est sauvé. L’épisode débute par une scène particulièrement spectaculaire et pyrotechnique, sans doute pour compenser le relatif manque d’action des opus récent. Ls explosions s’avérant particulièrement énormes, on ne peut d’ailleurs s’empêcher de songer aux exigences en la matière de DeLuise dans Wormhole X-Treme. Seul bémol, la confrontation tant attendue entre Tanith et Teal’c se résume à du presse bouton expéditif, alors que la péripétie aurait mérité un épisode entier. C’est dommage d’autant que cela nous prive d’un nouveau réjouissant numéro de Peter Wingfield. La suite du récit confirme la propension de cette saison à jouer la carte des arcs scénaristiques individuels, avec une intrigue liant habilement plusieurs d’entre eux, tout en assurant leur progression (Simmons, le Goa’uld, les Russes, Tanith, Maybourne) . Le scénario donne ainsi joliment l’impression d’un carrefour en mi-saison, avec une vraie valeur ajoutée. Les auteurs placent habilement des liens entre les trois histoires, afin d’éviter de donner l’impression d’une segmentation artificielle et l’ensemble se rejoint en conclusion, avec fluidité. Malgré cette habileté globale, 48 Heures ne peut éviter le travers coutumier des films à sketchs : l’inégalité particulièrement voyante de l’intérêt des divers segments. Le plus faible des trois demeure certainement le volet espionnage, amplifiant les différents défauts observés dans Desperate Measures. Maybourne résout absolument tout en 30 secondes sur le Net, lui et Jack pénètrent dans le repaire du NID comme dans du beurre, Simmons commet une erreur magistrale, etc. Tout cela vire à la désinvolture pure et simple, hormis le toujours réjouissant Maybourne. L’histoire diplomatique résulte nettement plus relevée avec différentes confrontations dialoguées avec finesse et souci d’éviter le manichéisme. Les auteurs vont jusqu’à interpeller le spectateur sur les responsabilités des parties en présence. Le meilleur réside cependant chez nos amis scientifiques, car l’épisode s’autorise le luxe de lancer un nouvel arc narratif, et pas n’importe lequel, puisqu’il s’agit du début du chemin conduisant Rodney McKay jusqu’à Atlantis. David Hewlett crève l’écran, possédant d’emblée le succulent personnage, avec une étonnante maîtrise (il est vrai qu’il insuffle beaucoup de lui même dans cette épatante création). Meredith est déjà en grande forme et ses prises de becs avec une Sam montant elle aussi voire en puissance comptent parmi les instant les plus hilarants de l’ensemble de la série. Le binôme formé avec Amanda Tapping fonctionne du tonnerre. On pourrait regretter que seul le côté irritant de Rodney soit montré, puisqu’il n’apporte rien et se cantonne à un pessimisme stérile ne ressemblant en rien à ce qu’il sera sur Atlantis. Mais il n’est ici qu’début de son voyage, on peut comprendre que les scénaristes lui laissent une marge de progression.
15-16. SANS ISSUE
Situé dans un station spatiale, un sommet entre les sept principaux grands maîtres (dont un certain Ba’al) doit mettre fin à la guerre civile et permettre de faire face à la nouvelle puissance émergeante. Osiris, s’étant rallié à Anubis, révèle le nom de son maître et somme les Goa’ulds d’accepter son retour, promettant en échange de détruire la Terre, ce qu’ils acceptent. Dissimulé par le fluide des Réols, Daniel est infiltré par le Tok’ra afin d’assassiner les grands maîtres, grâce à un nouveau pion, Il ne peut s’y résoudre, pour ne pas tuer Sarah, mais découvre la menace et sépare Yu d’Anubis. Zipacna, un autre inféodé à Anubis, attaque la base de Tok’ra, où se trouve aussi SG-1 et SG-17. Grâce au sacrifice de leurs alliés et d’Eliott, SG-1 parvient à s’échapper, en sauvegardant la formule du poison. Ce double épisode illustre à merveille la maestria avec laquelle la série optimise désormais les arcs personnels de ses poinçonnages principaux ou secondaires. Après l’expansion tous azimuts des premières saisons, l’Univers Stargate arrête sagement de développer de nouveaux concepts, ce qui lui évite de tomber dans le piège de la dilution et du manque de cohérence (à l’inverse de ce qu’ont pu connaître d’autres séries au long cours, telles Smallville ou Charmed). A la progression horizontale succède la verticale, les auteurs optant plutôt pour enrichir l’existant, notamment en désenveloppant des synergies narratives entre peuples et personnages. Après plusieurs épisodes se centrant sur le théâtre terrien, le tandem Malluzzi & Mullie a judicieusement recours à la Tok’ra et à Daniel pour nous permettre de percevoir plus en détail les secousses vécues par l’empire Goa’uld, jusqu’ici seulement évoquées. L’effet s’avère vertigineux, avec un panorama global et évolutif de la galaxie exposée par une assemblée de psychopathes mégalomanes tout à faits réjouissants, ainsi qu’avec le retour bienvenu de Zipacna et Osiris. Cette dernière entrecroisant finement relationnel et politique, toujours superbement incarnée par Anna-Louise Plowman. Le second versant de l’intrigue apporte un lot particulièrement tonique de rebondissements et de combats, tandis que l’ensemble bénéficie des moyens supérieurs traditionnellement accordés par Stargate SG-1 à ses doubles épisodes. Toutefois la réussite de Sans issue apparaît incomplète. En effet les intrigues diplomatiques demeurent trop peu développées dans cette station spatiale aux allures de Babylon 5. Une fois les amusantes présentations effectuées par Daniel les différents Grands Maîtres demeurent trop indifférenciés, en périphérie du duel entre Yu et Osiris (même si l’on perçoit que Ba’al manifeste déjà de remarquables capacités d’adaptation). De fait le double épisode aurait du se centrer sur ce seul aspect, au-lieu de décrire en sus des menées militaires certes prenants, mais relativement classiques au sein de la série. On retrouve ici une erreur assez fréquente de la série (et ultérieurement réitérée dans Sanctuary), consistant à segmenter le récit en deux parties disjointes, à l’interaction non dynamique, hormis pour des retrouvailles finales. Le passionnant décor diplomatique ne dispose pas de l’espace nécessaire à sa pleine concrétisation. On peut aussi remarquer, qu’à côté de spectaculaires images de synthèse (bataillons de Jaffas, vaisseaux), les affrontements entre SG-1 et Zipacna se résument à des affrontements de couloirs, un contraste décevant. La narration abuse également du suggestif lors de sa conclusion particulièrement brusque, nous demandant d’accepter que tout se déroule comme évoqué par nos héros. Qui trop embrasse mal étreint : malgré sa dimension de double épisode, Sans issue paraît sans cesse manquer de temps, mais ne reste pas moins un irremplaçable carrefour de la série.
- I do this every day. - That's probably because you don't understand what actually happens to your body when you go through this thing. I do. Un gigantesque astéroïde se rapproche de la Terre, menaçant de détruire toute vie sur la planète Hammond organise les évacuations vers le site Alpha, mais reste au SGC. SG-1 parvient à réparer un cargo Goa’uld abandonné et à installer une bombe atomique sur l’aérolithe. Mais elle découvre alors que son cœur est constitué de Naqquadah. L’explosion anéantirait également la planète, un piège certainement conçu par les Goa’ulds. Sam a alors l’idée d’actionner l’hyperespace du cargo, faisant passer le corps céleste à travers la terre, évitant ainsi la collision. SG-1 est alors récupérée par la Tok’ra. L’épisode s’inscrit parfaitement vers l’évolution de Stargate SG-1 vers un space-opera davantage classique. Une fois les préliminaires effectués de manière aussi efficace qu’amusante (désopilante équipe de scientifiques), le récit se résume à un catalogue à peu près exhaustif des malheurs pouvant s’abattre sur un vaisseau spatial en mission : panne de moteurs, pluie de météorites, manque d’énergie, etc. Mais ce classicisme se voit plus que contrebalancé par le rythme soutenu du récit, ainsi qu’une mise en scène des plus pertinentes, sachant tirer le meilleur parti de superbes décors sans pour autant négliger l’émotion et l’excellente interprétation. Le suspense se maintient jusqu’à l’ultime minute, grâce à un parfait minutage des effets. Le mieux étant l’ennemi du bien, on note toutefois un certain acharnement avec l’affaire des cinq fils jaunes, pour le coup on se situe plus près de la Septième Compagnie que d’Armageddon ! Le récit ne se limite heureusement pas à l’événementiel, mais trace également un beau portrait de cette solidarité face au péril entremêlée d’humour, faisant le charme de SG-1, tandis que Sam se voit avec justice mise en avant. Après plusieurs épisodes très denses, où SG-1 œuvre en conjonction avec d’autres races, on apprécie ces retrouvailles centrée sur la seule équipe. Le Général Hammond, à l’héroïsme et au sens du devoir dépourvus de toute ostentation reçoit ici un bel hommage, avec un Don S. Davis remarquablement expressif.
- I honor he who would kill his god. And to his brethren of the Tau'ri, slayers of Ra, Hathor, Setekh, Heru'ur, Sokar, Cronos, and Apophis. - Well, somebody's been keeping score. Le Jaffa K’Tano a tué son maître Imhotep et est devenu le leader d’une importante rébellion. A la demande de Maître Bra’tac, SG-1 lui apporte armes et provisions. Mais O’Neill n’apprécie pas K’Tano, fanatisant ses troupes à l’extrême (jusqu’à susciter des attentats suicides) et créant un nouveau culte autour de sa personne. Teal’c lui est pourtant favorable, jusqu’à créer une crise au sein de SG-1. Cependant K’Tano envoie Teal’c dans une mission désespérée, dans la forteresse de Yu. Teal’c est capturé mais Yu lui révèle la vérité : K’tano ,n’est autre qu’Imhotep, qui a eu l’idée de susciter cette révolte afin de gagner en pouvoir contre les Grands Maîtres Libéré, Teal’c défie Imhotep en combat singulier et le tue. Du fait de son argument astucieux mais aussi très simple, l’épisode doit supporter une phase d’exposition trop délayée, lestée de trop nombreuses scènes de Capoeira, jusqu’à virer au clip de démonstration. Comme souvent durant les temps morts, SG-1s’active pour distraire le spectateur, O’Neill et ses ineffables talents de diplomate en tête. On retient également une savoureuse démonstration de tir au P-90 de la part de Sam, mais l’impression d’un relatif manque de substance demeure. L’épisode s’anime avec la survenue de la crise entre Teal’c et Jack, suscitée par la progressive révélation de la vraie nature fanatique et impitoyable de « K’tano » (excellent Rick Worthy). Comme souvent cette saison, nos héros se trouvent confrontés à un choix difficile et celui de Teal’c permet à Christopher Judge de réaliser un superbe numéro d’interprétation. On pourrait regretter de voir le Jaffa (ainsi que Maître Bra’tac en personne !) se faire aussi aisément dupé, mais, dans le contexte, il s’agit d’une option réaliste. On apprécie la finesse de Yu, libérant Teal’c afin de s’assurer du trépas de son rival Imhotep, une indication subtile qu’Anubis n’en a pas fini avec lui. Le duel final se montre prenant, mais pâtît de ralentis indigestes, une nouvelles fois de Capoeira. Au total un épisode non dépourvu d’intérêt, à l’originale idée initiale, mais inégal dans son développement.
- Colonel, you said to look for anything uncharacteristic of the indigenous civilization. - I would never say anything like that. Sur un monde anéanti par les Réplicateurs, SG-1 découvre un androïde féminin désactivé, relevant d’une technologie très avancée. Sam la réactive au SGC, dans l’espoir de découvrir comment elle a pu résister aux terribles machines. L’androïde, nommée Reese, s’avère dotée de la personnalité d’une très jeune fille et elle sympathise avec Daniel. Cependant il apparaît que c’est elle qui a créé les Réplicateurs, par nanotechnologie, comme ses jouets. Ceux-ci ont échappé à son contrôle et anéanti la population, avant de partir. Reese, en fait ultra paranoïaque, suscite d’autres Réplicateurs et tente de franchir la Porte. Daniel tente de la raisonner, quand Jack l’abat. Les Réplicateurs sont désintégrés, mais Daniel pense que c’est Reese qui en a volontairement décidé ainsi, avant de mourir. En premier ressort, l’intrigue de Menace résulte très linéaire et prévisible, s’inscrivant dans l’un des grands poncifs de Stargate SG-1 : un péril refranchit la Porte en compagnie de nos héros, qui doivent en suite y faire face, en ultimes défenseurs de la Terre. Et pourtant l’épisode sort tout à fait du lot, grâce à de précieuses qualités. Le récit révèle ainsi de cruciales informations quant à l’origine des Réplicateurs, un complément indispensable et passionnant apporté à ces figures désormais irremplaçables de la saga. Une révélation savamment progressive. L’ironie voyant ces prédateurs absolus naitre du besoin de compagnie d’une jeune fille produit un remarquable effet. Les péripéties développent un rare suspense, jusqu’à l’ultime récit d’une histoire pimentée par les vues toujours impressionnantes des vagues de Réplicateurs, parmi lesquelles Reese se meut telle une effrayante reine des ténèbres. Ces scènes de guerre ont été déjà vues ailleurs, mais les situer au sein même du SGC accroit encore les enjeux. Incidemment, cela nous vaut aussi le plaisir de découvrir Hammond en treillis et sur la ligne de front, avec un Don S. Davis toujours aussi convainquant. L’intrigue se centre efficacement sur SG-1, chacun de ses membres voyant ses capacités sollicitées, dans un tout parfaitement coordonné. Surtout, Menace sait développer un double niveau de récit, un affrontement psychologique venant s’ajouter aux scènes de bataille. La passionnante ambivalence de Reese, interprétée avec sensibilité par Danielle Nicolet se situant au cœur des débats. Générant une palpable intensité dramatique, elle interpelle directement le spectateur, avec un paroxysme atteint lors de la bouleversante confrontation finale. Une crise d’une rare intensité éclate alors entre Daniel et Jack, que le récit laisse astucieusement le soin de trancher au public. L’un des sommets d’une saison durant laquelle les membres de SG-1 auront été confrontés à des choix plus difficiles qu’à l’accoutumée. Michael Shanks se montre bouleversant, Menace s’affirmant en définitive comme un grand épisode Daniel Jackson, une ultime ironie au moment où celui-ci s’apprête à pendre congé. Daniel va décidément bien nous manquer, ainsi que sa captivante et si complexe relation avec Jack O’Neill.
20. LA SENTINELLE
- Just out of curiosity, how many years did you promise to take off their sentence if they managed to fix this? - Actually they'll get a few more years out of this. - More? - They were on Death Row. La planète Latona est depuis toujours protégée par une arme mystérieuse, la Sentinelle. Mais deux agents du NID, en tentant de s’en emparer, l’ont déréglé, avant d’être arrêtés par SG-1, lors des évènements de La Clef de voute. La planète est investie par les troupes du Goa’uld Svarog. Présente en mission diplomatique, SG-9 est détruite, hormis Grogan. SG-1 fait alliance avec les deux prisonniers, pour réparer la Sentinelle, un résultat finalement obtenu grâce au sacrifice de ces derniers. Insérer un loner léger entre les épisodes conséquents précédents et les dramatiques évènements à venir constituait une bonne idée. Retrouver nos vertes forêts canadiennes perdues de vue depuis quelques temps, fait également plaisir. Malheureusement, entre une mise en place réussie et un final quelque peu sensationnaliste, The Sentinel se résume à un vaste et ennuyeux surplace. L’action se résume à des allées et venues répétitives entre les trois points figés que sont les combats statiques (Teal’c’ et Sam massacrent les jaffas comme à la parade), la Sentinelle, où Daniel et les deux acolytes du NID ne cessent de manipuler un engin faisant bip, jusqu’au ridicule, et la palais où les palabres creuses et sans cachet s’éternisent. L’épisode gâche ainsi la participation, d’abord réjouissante avec Henry Gibson. Encore une fois la série joue avec ses arcs personnels, mais ici sans guère de réussite. Les deux agents du NID ne suscitent pas grand-chose hormis quelques poncifs et un final larmoyant, tandis que Grogan n’accomplit quasiment rien durant tout le récit. Un épisode en creux avant le final de saison.
- I’m ready to move on. It’s what I want. I have to go now. I’m going to miss you, guys. Thank you, for everything. SG-1 négocie avec les dirigeants de la nation de Kalowna le partage de connaissances Goa’ulds, dont un dérivé du Naqquadah, particulièrement énergétique. Sur le point d’être attaqué par un voisin, Kalowna cherche à fabriquer une bombe surpuissante. Un accident survient dans le laboratoire, irradiant mortellement Daniel. La autorités l’accusent de sabotage mais Jonas, scientifique ayant sympathisé avec l’archéologue, révèle que Daniel s’est en fait sacrifié pour éviter une terrible explosion. En remerciement, il remet le minerai à Jack. Daniel agonise, tandis que ses amis se succèdent à son chevet. Jacob survient et tente de le soigner grâce à une technologie goa’uld. Mais Oma Desala a entrepris de sauver Daniel en le guidant vers l’Ascension et Jack accepte de le laisser partir. Meridian se montre pleinement à la hauteur de l’évènement majeur que représente le départ de Daniel (certes temporaire, amis avec le recul seulement). Toute la partie Jonas sert manifestement à introduire le remplaçant de l’archéologue. Même si cela n’est pas formellement annoncé, il faudrait être aveugle pour ne pas le voir. mais le récit s’effectue avec suffisament de soin dans les péripéties et les décors pour que cela ne relève pas du simple prétexte, tout en s’inscrivant idéalement dans la trame de fond de l’affrontement contre les Goa’ulds. Ce segment se montre déjà émouvant par ce qu’il exprime de l’attachement de jack envers Daniel et sa volonté désespérée que sa mémoire ne soit pas entachée. Surtout on découvre avec plaisir un Corin Nemec pétillant de vitalité et d’humour, prouvant d’emblée qu’il peut assumer la lourde charge de la relève. On éprouve déjà l’envie de retrouver le personnage même si l’impression dominante demeure la tristesse face au départ de Daniel. En effet Stargate SG-1 perd ici un irremplaçable pilier, mais l’un des deux seuls protagonistes existant déjà avant sa création ! Le grand mérite de Meridian réside dans son ton parfaitement juste, générant une émotion vraie, sans jamais tomber dans le pathos excessif. Le défilé des membres de SG-1 au chevet de l’agonisant relève certes d’une figure classique, mais la qualité des dialogues et de l’interprétation leur apporte une indéniable force. On appréciera particulièrement la fraternité exprimée entre Daniel et Jack, leurs piques et rivalité s’effaçant à l’orée de la mort, pour laisser transparaître leur si grande amitié. C’est à la fois simple et très beau. La mise en scène sait pareillement éviter les effets mélodramatiques, tout en permettant aux excellents acteurs de s’exprimer pleinement. La présence de Mel Harris apporte un dimension nouvelle à Oma Desala, désormais pleinement incarnée. On retrouve avec délectation ses aphorismes zen inimitables (La rivière ne peut mentir, le chant de l’eau est à tous.), savoureux et tombant toujours à pic. Ses échanges avec Daniel évite le piège de l’habituel examen de passage, au contraire c’est astucieusement elle qui doit convaincre Daniel qu’il mérite l’Ascension. Le bilan effectué par ce denier se montre bouleversant, notamment autour de Sha’re et de Sarah. Michael Shanks effectue avec succès un méta dialogue, tant c’est lui qui s’exprime lors des adieux de Daniel.
- Please, Teal'c, don't give me that 'way of the warrior' crap. I get enough of that from Colonel O'Neill. Grâce à sa mystérieuse technologie, Anubis a pu mettre au point des boucliers et un armement permettant à ses vaisseaux de surpasser les Asgards. Il détruit celui de Thor et s’empare de ce dernier, tout en menaçant le laboratoire de l’Asgard Heimdall, vital pour la survie de cette race. Freyr appelle SG-1 à la rescousse, celle-ci s’opposant pour la première fois directement à Anubis, secondé par Osiris. Teal’c et Jack s’infiltrent sur le vaisseau mère du Grand Maître, guidé par Sam depuis le laboratoire. Finalement Thor et Heimdall, ainsi que ses travaux, peuvent être évacués, tandis qu’une flotte complète d’Asgards oblige Anubis à se retirer, alors que Yu l’attaque. L’étude de Reese à permis de marquer des points contre les Réplicateurs et de dégager plusieurs vaisseaux. Dans la droite ligne de la saison, Revelations exploite parfaitement les différents arcs créés jusqu’ici. Toutes les principales forces en présence se donnent rendez-vous pour ce qui semblait alors représenter l’ultime opus de la série. Cette plaisante impression d’un panorama général se voit encore rehaussée par de nouvelles informations promettant de prometteurs développements. Revelations n’hésite ainsi pas à faire bouger les lignes, relativisant la toute puissance des Asgards et achevant d’instaurer l’aura d’Anubis comme parachèvement de la période, mais aussi promesse de passionnants affrontements futurs. L’univers Stargate reste cependant fidèle à sa ligne de non expansion indéfinie, car l’on saisit déjà d’où vient cette énigmatique technologie, succédant au retour en force précédent des Anciens. Hormis son aspect de point d’orgue d’une saison bâtie avec talent, Revelations développe de remarquables qualités intrinsèques. Comme sil se doit, la production consacre d’importants moyens à ce final, nous valant une profusion d’effets spéciaux réussis et élégants (notamment autour des batailles spatiales), mais aussi de remarquables décors. Heimdall représente une excellente surprise, composant une (une ?) Asgard plus humanisée et pétulante qu’à l’ordinaire, tandis que le retour de Thor apporte une vraie émotion. Il en va de même pour les divergentes réactions des membres de SG-1 au départ de Daniel, toutes finement étudiées. L’action ne connaît aucun temps mort et là aussi joue astucieusement des différentes technologies des forces en présence. A l’issue de cette saison 5, les auteurs de Stargate SG-1 ont décidément atteint une parfaite maîtrise de leur sujet. Rien ne manque à la réussite de Revelations, avec la présence de deux antagonistes particulièrement gouteux : le minéral et impérieux Anubis, dont l’aspect dématérialisé s’avère remarquable, mais aussi une féline et narquoise Osiris. C’est toujours un plaisir que de retrouver Anna-Louise Plowman, ici articulément en verve. Le trouble d’Osiris à l’annonce de la disparition de Daniel constitue un astucieux rappel de la relation particulière unissant le Goa’uld à l’archéologue. Revelations parvient à la fois à représenter une acceptable conclusion pour Stargate SG-1, avec ce souffle évoquant la présence immanente de Daniel et de jolis clins d’oeil dans les dialogues finaux, mais aussi la promesse d’excellents lendemains, un superbe performance.
1) Zénith: Les adieux particulièrement émouvants (et heureusement temporaires) de Daniel à la série. Les scènes avec ses amis trouvent le ton juste, tandis que les sentences zen de la lumineuse Oma Desala ont conservé toute leur saveur. Jonas bénéfice également d’une parfaite entrée en scène, très prometteuse pour la suite. 2) Wormhole X-Treme: Le retour de Martins s’accompagne comme de juste d’un épisode hilarant et totalement décalé, mais aussi audacieux. Les critiques du petit monde des séries télé ne manquent pas de sel, tandis que Stargate SG1 s’auto pastiche avec inventivité. Un centième épisode aux innombrables private jokes qui raviront les amateurs. 3) Révélations: L’épisode parient à apporter une conclusion à la fois spectaculaire et satisfaisante à Stargate SG-1, au moment où le renouvèlement de celle-ci est encore loin d’être assuré. Les auteurs ménagent cependant l’avenir avec talent, tout en nous offrant une palpitante aventure réunissant l’ensemble des figures de la série. 4) La Tombe: Aux lisières du film d’épouvante, cet épisode claustrophobe au possible se montre aussi éprouvant qu’intense. Le décor de la ziggourat babylonienne demeure l’une des grandes réussites de la saison en la matière, parfait écrin pour un Goa’uld particulièrement diabolique. 5) Menace: L’opus nous apporte de précieuses informations concernant l’origine des Réplicateurs, tout en l’accompagnant du portrait joliment ambivalent de leur créatrice. Le récit le paroxysme d’une tendance forte de la saison, voyant nos héros confrontés à des choix plus malaisés qu’à l’accoutumée. Retour à l'indexCrédits photo: MGM. |
- So it's possible there's an alternate version of myself out there, that actually understands what the Hell you're talking about ?
Une Sam et un Kawalsky alternatifs franchissent le Miroir Quantique. Ils proviennent d'un autre univers que celui précédemment visité par Daniel. Les nouveaux venus demandent asile, leur monde étant envahi par Apophis. Sam découvre également que dans cette autre réalité; elle est une civile ayant épousé Jack mais que ce dernier est mort au combat. L'autre Carter et Jack deviennent proches, mais, suite à un dérèglement spatio-temporel, elle tombe malade et doit réintégrer son univers. SG-1, hormis Sam, et les visiteurs partent alors en expédition pour contacter les Asgards alternatifs (encore inconnus) et leur demander de sauver l'autre Terre. L'infiltration du SGA réussit temporairement, car Teal'c tue son double et se fait passer pour le Primat d'Apophis. L'autre Sam parvient à franchir la Porte et à rallier les mondes asgards, grâce aux connaissances de SG-1. Apophis se rend alors compte de la supercherie et s'apprête à exécuter nos héros, quand les Asgards interviennent. Le Faux Dieu est enlevé par le vaisseau de Thor et ses Jaffas doivent s'enfuir. SG-1 regagne son monde, non sans que l'autre Sam n'ait embrassé Jack.
Après There But for the Grace of God, Point of View constitue une nouvelle incursion de Stargate SG-1 au sein de l'inépuisable source d'inspiration que représentent les univers parallèles. Le retour du Miroir Quantique constitue une excellente nouvelle, avec une saveur à la Sliders que l'on adore. Le principal regret que laisse le scénario demeure cependant la trop grande proximité entre les deux réalités alternatives visitées : hormis quelques aspects secondaires ou relationnels, leur caractéristique essentielle reste identique : la victoire sans appel des Kromaggs, enfin d'Apophis. Un manque de variété dommageable, même s'il souligne éloquemment la spécificité de celui de la série au sein du Multivers.
En pinaillant un tantinet, ou pourra également discerner quelques failles dans le scénario. Il semble assez surprenant que les deux Carter parviennent aussi aisément à retrouver la technologie hyper avancée des Anciens. Et si cela était possible, on se demande pourquoi Sam n'a pas élaboré cette génératrice plus tôt. Les Asgards, y compris en vitesse supraluminique, interviennent trop rapidement, ou alors il nous faut supposer que le vaisseau indétectable de Thor était déjà en orbite et qu'il gardait les bras croisés tandis que la Terre était écrasée.
Mais qu'importent ces quelques réserves, l'épique Point of View s'affirme comme un palpitant épisode, aux nombreux retournements de situation et au rythme échevelé, le tout porté par un vibrant suspense. Les possibilités combinées du Miroir et de la Porte se voient optimisées, avec une véritable débauche d'excellentes idées. On retient ainsi un nombre impressionnant de scènes marquantes, aux tonalités des plus diverses : torture de l'héroïque Hammond par Apophis, spectaculaire survenue des Asgards et de leur vaisseau, amusant calibrage du Miroir par Daniel etc. Les dialogues se montrent également excellents, notamment pour Jack.
Le récit, à l'évolution parfaitement maîtrisée, se décompose en deux parties distinctes. Avant le feu d'artifice de l'épopée au sein du SGA se voit ainsi précédée par une partie pouvant sembler davantage statique mais se montrant irrésistible par la part belle qu'elle accorde au relationnel. La rencontre des deux Carter se montre piquante à souhait, tandis que l'on retrouve avec un vif plaisir l'attachant Kawalsky. Mais le plus remarquable reste certainement la romance très émouvante entre Jack et la Carter alternative, sachant trouver un ton juste et non mélodramatique. Jamais la série ne s'était encore montrée aussi explicite sur le sujet et elle le redeviendra rarement par la suite.
Épisode étonnamment complet et abouti, s'adressant à tous les publics de Stargate SG-1, shippers, amateurs de Science-fiction pure et dure ou de scènes action, l'enthousiasmante réussite de Point of View vient parfaitement ponctuer le cinquantième opus d'une série ayant encore un prometteur parcours devant elle.
- Selon les cas, le son passe ou non à travers le miroir, sans qu'une explication de cette variation soit donnée.
- Hammond déclare que le Miroir Quantique a été découvert sur P3X-233, or il s'agissait de P3R-233 dans There But for the Grace of God.
- Le réalisateur Peter DeLuise accomplit ici deux de ces caméos dont il est friand. C'est sa voix que l'on entend interviewer Sam sur l'enregistrement et il joue l'un des Jaffas se tenant derrière Apophis.
- Le Teal'c alternatif porte cette fois une barbiche, de même pour Apophis. Ils ressemblent ainsi au Spock négatif de Mirror, Mirror (Star Trek Classic, 2-04), un clin d'œil à cet épisode au thème similaire.
- Comme dans There But for the Grace of God, l'acronyme SGA remplace SGC, sans que la différence soit non plus expliquée ici. S'agit-il de Stargate Alternative ?
- Carter indique que le générateur permettant à la Porte d'atteindre les mondes asgards a été offert par ces derniers. Or il a été construit par Jack, grâce aux connaissances des Anciens (The Fifth Race).
- La longue chevelure sied merveilleusement à Amanda Tapping, une idée à retenir. Tiens, elle serait également très bien en brune.
- Il s’agit du cinquantième épisode de la série.
Saison 4 1. Victoires illusoires (Small Victories) 2. L’Autre Côté (The Other Side) 3. Expérimentation hasardeuse (Upgrades) 4. Destins croisés (Crossroads) 5. Diviser pour conquérir (Divide and Conquer) 6. L’Histoire sans fin (Window of Opportunity) 9. Terre brûlée (Scorched Earth) 12. Perdus dans l’espace (Tangent) 13. La Malédiction (The Curse) 14. Le Venin du serpent (The Serpent’s Venom) 15. Réaction en chaîne (Chain Reaction) 17. Pouvoir absolu (Absolute Power) 21. Répliques (Double Jeopardy) Cette quatrième saison marque une nouvelle étape dans le développement narratif de Stargate SG-1. La production termine les épisodes lui ayant été commandés d’emblée par Showtime. Stargate SG-1 sera renouvelée, fort heureusement, mais cette fois pour une seule saison, renouvelable. D’un point de vue narratif, une première grande partie s’achève avec le lancement de l’arc conduisant à la mort d’Apophis, le grand ennemi récurrent de nos héros depuis le pilote de la série. Ce début du déclin des Faux Dieux et l’impressionnante émergence des Réplicateurs entrainent un relatif glissement de la nature de la série. Celle-ci accorde une part moindre à la mythologie, aspect issu du film fondateur de 1994, pour désormais commencer à évoluer vers une Science-fiction plus classique, annonçant déjà la future Stargate Atlantis. Parallèlement, de nouveaux auteurs sont intégrés à l’équipe, avec le duo Joseph Mallozi & Paul Mullie. Ce sang neuf va susciter une floraison de nouveaux sujets. Ce mouvement se déroule d’ailleurs en accord avec celui de l’univers Stargate, où l’âge héroïque de la découverte des mondes s’étendant derrière la Porte s’est achevé, pour déboucher sur un effort de guerre plus organisé. L’accent se voit moins mis sur l’exploration et davantage sur la recherche des technologies, sur un ton plus militaire face à un péril dont la perception s’est accrue. Cet aspect conduit la production à accorder une plus grande attention encore au réalisme de l’appareil militaire. Les passerelles sont renforcées avec l’US Air Force, jusqu’à conduire l’authentique chef d’état major de cette arme à participer à l’épisode Prodigy ! Cette évolution ne sera pas sans conséquences sur le développement de la relation romantique entre Jack O’Neill et Samantha Carter, contrecarrée par les règles de l’armée et les nécessités de cette heure périlleuse. Les auteurs vont jouer de cette situation tacite et contrariée à travers plusieurs épisodes marquants (Divide and Conquern Window of Oportunity, Beneath the Surface), un fil rouge de cette saison une nouvelle fois de grande qualité. 1. VICTOIRES ILLUSOIRES
- You have demonstrated their weakness may be found through a less... sophisticated approach. We are no longer capable of such thinking. - Wait a minute. You're actually saying that you need someone dumber than you are ? - You may have come to the right place. Une semaine après les évènements précédents, SG-1 est parvenue à revenir au SGC. Le Réplicateur ayant survécu à l’immersion du vaisseau de Thor s’empare d’un sous-marin russe et massacre l’équipage, avant de commencer à se multiplier. SG-1 va tenter d’intervenir discrètement, sans provoquer d’incident international, tandis que Sam va aider Thor à défendre sa planète. Teal’c et Jack parviennent à supprimer le Réplicateur originel avant que le sous-marin ne soit coulé par la marine. Ils sont téléportés à la dernière seconde par Thor et Sam, victorieux de leur côté. Small Victories débute par une séquence horrifique digne des X-Files, conduisant à un meurtre horrifique de la même eau que les rituels inauguraux de la série de Chris Carter (où d’ailleurs un sous-marin fut pareillement la proie d’une entité extra-terrestre). Après cet intermède glaçant, on ne retrouve qu’avec plus de chaleur les couloirs du SGC, que le metteur en scène prend habilement le temps de nous montrer, afin de renforcer l’impression de retour au bercail en ce début de saison. Ce moment de détente permet de remarquer que Sam arbore une coupe de cheveux un brin plus décontractée, qui lui va à ravir. Et que Teal’c a opté pour une barbichette décolorée résolument hideuse, augurant des désastres capillaires à venir. On apprécie également déjà un beau moment de complicité entre Sam et Jack. Après cette introduction réussie dans la nouvelle saison, le récit en scinde en deux tronçons à la tonalité tout à fait diverse, mais d’un similaire vif intérêt. Les affrontements à l’arme automatique contre les Réplicateurs au sein d’un espace confiné pourraient faire doublon avec l’épisode précédent, mais le passage d’un vaisseau futuriste à un sous-marin change totalement le registre. Disposer d’un véritable submersible représente un indéniable atout, tant pour la véracité de l’ensemble que pour l’intensité dramatique. On retrouve ici le caractère oppressant propre à ce type de véhicule, tant de fois employé en littérature comme au cinéma. Le recours à la caméra subjective renforce encore le stress, tout au long de cette incursion en enfer. On songe aux meilleurs jeux vidéo FPS, en particulier à Space Hulk. Les Réplicateurs manifestent toujours le même impact, que la disparition de l’effet de surprise n’a en rien émoussé. La partition de Sam varie joliment le tempo, bien davantage basée sur l’intellect, tel un gigantesque jeu d’échecs spatial. Ce versant ne paraît pas aseptisé pour autant. Visuellement magnifique, il permet de découvrir enfin une large vue d’un monde asgard avec une tonalité de science-fiction certes traditionnelle, mais épurée et élégante Cela sied parfaitement à ce conflit entre Asgards et Réplicateurs qui n’a plus rien à voir avec la tonalité mythologique des premières saisons. Le design des deux vaisseaux s’avère égalent une réussite esthétique de même que le décor intérieur. Le ping-pong verbal entre Thor et Sam fonctionne du tonnerre, l’idée que le progrès scientifique ne soit pas la panacée est fort bien vue. Amanda interprète son personnage à fois grisée et déstabilisée par ce qu’elle découvre, mais conservant néanmoins les deux pieds sur Terre. Les deux segments convergent en consacrant la victoire de l’astuce sur la machinerie infernale, avec un emploi astucieux des caractéristiques des Réplicateurs. Une entrée en matière tout à fait percutante pour cette quatrième saison, sans aucun temps mort.
2. L’AUTRE CÔTÉ
- I was speaking metaphorically. - Yeah. Well stop it. It's not fair to Teal'c Un peuple originaire de la Terre, les Eurondiens, contacte le SGC via la Porte des Etoiles, pour appeler à l’aide. Ils affirment être envahis et sont prêt à échanger de précieuses technologies contre le deutérium nécessaire à leur armement. SG-1 se rend sur place, et Jack est enthousiasmé par les merveilles montrées par le dirigeant Alar et son bras droit Farell. Daniel demeure méfiant et exige d’en savoir plus avant de modifier le cours de la guerre, ce qui provoque une crise avec O’Neill. Cependant il se révèle que les Eurondiens forment un état racial, ayant lancé une guerre d’extermination contre leurs voisins. SG-1 les abandonne alors à leur sort, sur le point d’être anéantis. L’épisode souffre d’un temps d’action d’exposition beaucoup trop long, l’action ne démarrant vraiment qu’à mi parcours. Bénéficier d’impressionnants décors matériels (salle de commande ou de réception, tunnels) ou virtuels (corps cryogénistes, générateur) est à double tranchant. Deluise prend trop son temps afin de les montrer et de les rentabiliser, d’où un récit parfois languissant. On remarque au passage que l’immense chambre d’hibernation ressemble énormément à son équivalent de l’épisode New Earth de Doctor Who (2006). La mise en scène tire aussi un parti facile des scènes de combat aérien à rallonges, ce qui n’apporte en définitive pas grand-chose. En seconde partie The Other Side trouve néanmoins son second souffle. En sous-main l’intrigue déploie une intéressante réflexion sur la nature de la vérité, montrant que celle-ci peut évoluer selon le point de vue où l’on se place, même si certains invariants fondamentaux demeurent. Le scénario se montre nettement plus ambitieux qu’une simple intrigue politique manichéenne. Un habile prolongement se déroule d’ailleurs au sein de SG-1, avec une crise éclatant entre Jack et Daniel, allant bien au-delà de leurs habituelles controverses amicales. On apprécie que l’auteur joue ainsi sur les failles d’un groupe évitant le piège du monolithisme. Le parallèle progressivement révélé entre Nazis et Orondiens (bunker, fanatisme racial, eau lourde, mais aussi tentation de la collaboration scientifique après la défaite) s’avère audacieux, de même que l’abrupte conclusion. L’épisode bénéfice aussi de l’excellente prestation des acteurs invités du jour, parfaits en diplomates retors mais trahis par leurs leur fanatisme.
3. EXPÉRIMENTATION HASARDEUSE
- I thought the devices were supposed to enhance them physically, not make them stupid. Anise, émissaire de la Tok’ra, propose à SG-1 de tester des bracelets provenant d’une race disparue et supposés accroître la force et la vitesse des Humains. Cela fonctionne et nos héros deviennent de vrais super-héros. Cependant, les bracelets ne peuvent s’ôter et épuisent dramatiquement leurs organismes, tout en exerçant une influence euphorisante. Malgré les ordres d’Hammond, ceci pousse SG-1 à se rendre sur une base d’Apophis afin d’y détruire un aisseau révolutionnaire grâce à ces pouvoirs, ce qu’avait prévu la Tok’ra depuis le début. La mission réussit mais les bracelets sont alors rejetés par leurs hôtes, heureusement sauvés par Teal’c. Non rancuniers, les Terriens acceptent de continuer à collaborer avec Anise. Upgrades souligne l’agréable propension de cette saison 4 à varier la tonalité de ses épisodes. Après un récit d’action et de suspense (Small Victories), puis un drame politique et moral (The Other Side), nous découvrons ici un opus fort divertissant, louchant ouvertement vers la comédie, mais aussi les aventures de super-héros. Ces dernières années ce genre d’histoires est devenu un passage quasi obligé pour les séries fantastiques ou de Science-fiction, incitées notamment par les adaptations à succès de Comics sur grand et petit écran. la réussite n’a pas toujours été au rendez-vous, la greffe de cet univers très codifié sur ceux des séries concernées n’allant pas sans mal et conduisant à de épisode décalés souvent modérément convaincants. Ce sera d’ailleurs le cas pour Sanctuary (Hero et Hero II : Broken Arrow). A contrario la réussite d’Upgrades repose largement sur la parfaite soudure opérée avec l’univers Stargate, particulièrement riche en artefacts étranges et doté de cette inépuisable source de scénarios qu’est la Tok’ra. Par ailleurs, Stargate SG-1 constitue dès son lancement un terreau fertile pour l’humour, grâce à des auteurs particulièrement aiguisés et à cette irremplaçable locomotive qu’est Richard Dean Anderson. Celui-ci se régale particulièrement dans le registre du jour et ses camarades jouent le jeu avec un bel enthousiasme. Découvrir Samantha s’encanailler est assez irrésistible, de même que voir l’équipe se muer en une espèce de Ligue de Justice irresponsable et facétieuse. Teal’c n’est heureusement pas négligé et se montre royalement stoïque. L’épisode s’offre un atout maître supplémentaire avec le parfait casting de la sculpturale Vanessa Angel, même si cela nous prive de Jacob. En effet cette histoire de don miraculeux virant à la catastrophe correspond au fondement scénaristique de son emblématique comédie Code Lisa, d’où un effet miroir des plus réjouissants. La première partie du récit développe toute une succession de gags malicieux autour des super pouvoirs récemment acquis, une structure narrative annonçant déjà le prochain succès de Window of Opportunity. La seconde introduit suffisamment d’action pour combler les amateurs, tout en exploitant joliment la nature florentine de la Tok’ra. . Décors et effets spéciaux se montrent de toute beauté, notamment concernant la vitesse. Ils surpassent clairement ceux de la série Flash, tournée dix ans plus tôt et demeurent tout à fait performants aujourd’hui.
4. DESTINS CROISÉS
- Bra'tac has taught me much about the Tauri. You are O'Neill, Teal'c's apprentice. - Yeah. Apprentice? - Also a warrior of great skill and cunning. - Apprentice? Shan'auc, prêtresse jaffa anciennement très proche de Teal’c, franchit la Porte pour révéler à SG-1 qu’elle est parvenue à créer un lien avec son symbiote, Tanith. Celui-ci à renoncé à la violence des Goa’ulds et désire lutter contre eux en intégrant la Tok’ra. Malgré un scepticisme initial de Teal’c, l’équipe accompagne Shan'auc sur le monde d’Anise/Freya. Arrivé à maturité, Tanith, est transféré dans un nouvel hôte mais il s’avère qu’il désirait infiltrer secrètement la Tok’ra, afin de renseigner les Grands Maîtres. Il assassine secrètement Shan’auc, ce que devine Teal’c. Malgré le courroux de ce dernier, Anise/Freya décide de conserver le secret, afin de désinformer ses adversaires via Tanith. Teal’c se promet de tuer ce dernier dès lors qu’il sera devenu inutile. Depuis le commencement de la série, plusieurs épisodes se sont déjà révélés centrés sur tel ou tel membre de SG-1, divergeant ainsi du ton choral caractérisant ordinairement la série. Cependant peu seront allés aussi loin dans cette voie que Crossroads, établissant un focus quasi intégral sur Teal’c. Sam et Daniel se cantonnent ici à une simple figuration, tandis que Jack n’a que quelques savoureuses prises de bec avec Anise/Freya à développer. Renoncer à la griffe de Stargate SG-1 représentait un pari. Fort heureusement, celui-ci va se révéler gagnant. Le scénario se bâtit en une mécanique particulièrement efficace, avec son lot de rebondissements tonitruants. Il se caractérise par u emploi dynamique et ambitieux des différents peuples composant ce foisonnant univers Stargate, continuant à s’édifier sous nos yeux. Mais Christopher Judge en constitue sans aucun doute le principal architecte du succès de l’opus. Il nous offre à cette occasion l’une de ses prestations les plus relevées et variées. Loin de son registre habituel, le paladin jaffa fend ici totalement l’armure. Via sa relation avec Shan'auc, nous découvrons le Teal’c de la paix et des jours heureux. Il se montre passionnément romantique, souriant et amène, même si toujours abrupt à l’occasion ! Après le drame, la performance de l’acteur bondit vers de nouveaux sommets, un pic étant atteint lors de l’intense face à face conclusif. Le regard de mort de Teal’c annonce déjà un arc au bon goût de vengeance impitoyable. Les invités du jour se montrent pareillement savoureux, tant du point de vue de l’écriture que de l’interprétation. Shan'auc compose un personnage absolument tragique, n’échappant à la duperie des Faux Dieux que pour tomber dans une autre ignoble tromperie, basée sur la même soif de croyance inhérente à sa nature profonde de prêtresse. Aux antipodes de la prédatrice sexuelle de Buffy contre les Vampires, Musetta Vander apporte une vraie crédibilité à cette figure à la fois exaltée, affirmée et secrètement si fragile. Le courant passe à merveille entre elle et Judge, leurs scènes se montrent fortes. On se régale purement et simplement avec la prestation grand train du toujours épatant Peter Wingfield, survolté en félon de la meilleure eau. Tanith parvient sans peine à dépasser en infamie des spécialistes du calibre d’Apophis ou de Chronos. On raffole du caractère intégral de sa vilenie. Le récit insère une glaciale ironie en le rendant victime à son tour d’une cruelle manipulation. Une épée vengeresse est suspendue sur la tête de Tanith, parce qu’il le vaut bien. Anise/Freya accomplit une intervention une nouvelle fois performante. Le personnage confirme son potentiel car permettant d’exacerber les aspects négatifs de la Tok’ra, en parfaite opposition à Jacob. D’où de nombreuses possibilités de scénarios et de croustillantes crispations avec les Terriens en général et avec O’Neill en particulier.
5. DIVISER POUR CONQUÉRIR
- I didn't leave, because I'd have rather died myself than lose Carter... Because I care about her... A lot more than I'm supposed to. Une conférence diplomatique crucial doit réunir le Président des Etats-Unis à un Haut Conseiller de la Tok’ra, au SGC. Mais les Goa’ulds tentent d’assassiner ce dernier, via un membre de SG-14 devenu à son insu un assassin programmé à son insu. Comme il est très probable que le Président soit également visé, Anise/Freya utilise un détecteur de mensonge sondant l’inconscient, afin de trouver d’autre tueurs, ce qui provoque la mort par suicide d’un autre membre de SG-14. Il s’avère que Jack et Sam ont subi le même lavage de cerveau. Sam devine alors que le secret concernant leurs sentiments qui a trompé l’instrument. Martouf, en fait l’assassin, doit hélas être abattu. Divide and Conquer reste un épisode clé concernant le fil rouge de la relation amoureuse contrariée entre Samantha carter et Jack O’Neill, ici révélée au grand jour sans la moindre ambigüité possible. Les amateurs de cette dimension de la série l’apprécient donc le plus souvent et il est vrai que les scènes entre les deux personnages s’avèrent particulièrement touchantes (Jack se sacrifiant pour préserver Sam, la terrible scène revisitée d’Upgrades, les aveux à la fois émouvants et empreints de pudeur). Richard Dean Anderson et Amanda Tapping se montrent de nouveau remarquables, trouvant toujours le ton juste dans ce répertoire particulièrement malaisé et développant une authentique alchimie. Malheureusement, à côté de ce segment des plus relevés, l’opus n’est pas exempt de défauts. Le plus gênant demeure sans doute que le spectateur perçoit trop clairement les ficelles employées pour faire converger l’action jusqu’aux aveux. Le profil tarabiscoté des Za’tarcs et du détecteur de mensonges de la Tok’ra tombent singulièrement à pic et toute la première moitié de l’épisode (y compris hélas cette passionnante conférence) ne se perçoit en définitive que comme un vaste prétexte, alors justement qu’il aurait fallu un récit particulièrement subtil. On sent que les auteurs ont pris le récit à l’envers, cherchant à marche forcée ce qui pourrait bien provoquer la chute (visiblement ils ont vu The Thing, répercutant directement le procédé du film). D’autres maladresses viennent se greffer là-dessus, comme l’aspect de clip show trop prolongé que revêt l’action où la scène ubuesque de Freya venant tout de go proposer la bagatelle à Jack. C’est franchement lourd et on n’y croit pas un seul instant. En plus la tenue de Vanessa Angel est assez vulgaire, n’est pas Hathor qui veut. Quelques à-côtés viennent sauver l’ensemble, comme la destinée particulièrement tragique du Lieutenant Astor, interprétée avec une étonnante sensibilité par Kirsten Robek. Un passage réellement poignant. On apprécie le rappel du rôle également périlleux et héroïque tenu par les autres équipes SG, souvent trop peu présentes dans la série. Quelques confrontations sont réussies, notamment une nouvelle fois entre Sam et le si romantique Martouf. Un personnage que l’on voit partir avec un vrai regret, l’exécuter dès lors que la révélation a eu lieu entre Sam et Jack relève presque du cynisme. On apprécie également le dialogue entre Jack et Daniel, avec ce ton qu’on adore particulièrement lors de leurs échanges de vannes. Les amateurs des Avengers s’amuseront également des convergences entre les Za’tarcs et le conditionnement subi par Steed dans Le Visage, l’un des tous meilleurs épisodes de la saison 6. Demeure néanmoins l’impression d’un épisode au potentiel gâché par un scénario trop fabriqué.
6. L’HISTOIRE SANS FIN
- What kind of archaeologist carries a weapon ? - Uh, I do. - Bad example. Un artefact des Anciens, ressemblant à un autel, est découvert sur un monde soumis à de grandes forces magnétiques. SG-1 explore le site en compagnie de Malakai, archéologue allié venu d’un autre monde. Soudain Malakai actionne l’objet, en fait une tentative ratée de mettre au point une machine à remonter le temps. Il espère retrouver sa femme, morte il y a des années. Relié à la Porte des Etoiles, l’engin enferme la Terre et d’autres planètes dans une boucle temporelle. Seuls Jack et Teal’c ont conscience de la répétition des jours. Aidés par leurs amis, ils vont tout tenter pour briser le verrou, jusqu’à parvenir à convaincre Malakai de l’inanité de ses efforts. Celui-ci éteint alors la machine. En 1993, Harold Ramis réalise Un jour sans fin (Groundhog Day), un authentique chef d’œuvre du film fantastique, s’inscrivant dans la lignée des meilleurs épisodes de La Quatrième Dimension (à voir absolument). Son emploi à la fois original, humoristique et savoureux du thème du verrou temporel va influencer de nombreux auteurs et les meilleures séries télévisées du genre mettront désormais un point d’honneur à comporter un épisode sur le sujet. Il s’avère d’ailleurs toujours très amusant de découvrir comment elles adaptent le concept à leur univers, qu’il s’agisse de Buffy contre les Vampires (un maléfice de Jonathan), des X-Files (un phénomène paranormal et pour une fois aux conséquences tragiques), de Xena la Guerrière (la volonté divine de Cupidon) ou encore Supernatural (les manigances du Trickster). Et l’on pourrait encore rajouter Tru Calling, Fringe, Les mystères de Haven, Loïs et Clark, Charmed etc. Pour Stargate SG-1, il va bien entendu s’agir d’un prodigieux artefact des Anciens ! Le récit utilise les ressorts humoristiques désormais classiques de ce genre d’histoire, mais avec une parfaite efficacité. Le comique de répétition se voit ainsi dopé par le fil des « mauvais exemples » invariablement choisis par O’NeiIl On apprécie également que, même si l’érudition de Daniel et la science de Sam jouent leur rôle, la solution vienne en définitive du lien humain crée entre Jack et Malakai. L’intrigue trouve surtout un parfait équilibre entre comédie débridée et résolution de l’affaire en cours, évitant de tomber dans le travers de privilégier trop le premier aspect, ce qui le priverait d’une partie de son potentiel. Aux amusements des deux protagonistes répond ainsi un final des plus émouvants. Les relations entre personnages se voient également sollicitées avec malice et l’on s’amuse franchement de voir Teal’c se dévergonder, ou les piques amicales se multiplier entre Daniel et Jack. Mais le sommet de l’épisode demeure sans doute le baiser passionné échangé entre Jack et Sam sous le regard d’un Hammond visiblement sous le choc. Nos héros ne sont pas des statues de marbre mais des êtres humais à part entière nous rappelle cette histoire particulièrement enlevée et astucieuse. La mise en scène manifeste le dynamisme souhaitable en la circonstance, tandis que le décor de l’artefact s’avère une réussite esthétique, particulièrement évocatrice du mystère et de la grandeur des Anciens. Les acteurs, décidément polyvalents, jouent parfaitement le jeu de la comédie, avec un Richard Dean Anderson en plein stand up irrésistible. C’est bien à juste que Window of Opportunity demeure un épisode particulièrement apprécié et remémoré par les fans de Stargate SG-1. Il marque l’entrée en fanfare d’un nouveau duo d’auteurs, Joseph Mallozzi et Paul Mullie. Tout au long de leur trentaine de participations en commun à la série, le fin duo des « M&M » va susciter nombre de voies nouvelles pour SG-1.
- The sub is Swiss. - So they occasionally catch fire, but they keep perfect time. Sorry. I think I've been hanging around Jack O'Neill too much. Les Américains découvrent que les Russes détiennent la Porte censée avoir été détruite avec le vaisseau de Thor. Les Russes ont cependant perdu le contact avec leur base, située en Sibérie. Leur Porte demeure de plus ouverte, ce qui bloque celle du SGC. Une expédition commune est montée, avec SG-1 et la responsable scientifique russe, le Dr. Svetlana Markov. Sur place ils découvrent que tout le personnel s’est entre-tué. L’enquête va montrer que la situation est due à l’entrée en contact avec un monde recouvert d’un océan semi intelligent, dans lequel un échantillon prélevé tente de revenir en habitant des corps humains. Jack a la surprise de rencontrer Maybourne, qui a renseigné les Russes sur la Porte des Etoiles. La crise est réglée par un échange entre l’échantillon et les membres de l’équipe (Daniel, Sam et Svetlana) qui était partis exploré la planète en sous-marin. La première partie de Watergate (excellent titre !) brille par son efficacité, parvenant à établir tout de nombreuses connections entre divers éléments bien distincts de l’univers Stargate en un minimum de temps, ainsi qu’un important virage pour ce dernier. Un bel exemple de l’art narratif anglo-saxon, parachevé par l’apparition de Melbourne, qui ne s’avère pas déterminante pour l’action en cours (quoique la simplifiant) mais qui achène de faire de cet opus un important carrefour pour les multiples intrigues secondaires de la série. Hormis une inévitable et superficielle crispation d’O’Neill, les auteurs ont l’habileté de vite évacuer la rivalité nationale pour se concentrer sur l’intrigue proprement dite. Celle-ci prend longtemps la forme d’un passionnant mystère prolongé par des rebondissements égrenés avec pertinence. Les scènes d’action se raréfient ce qui laisse d’une manière ludique au spectateur le temps de forger sa propre hypothèse sur ce qui se trame. Le décor de la base sibérienne se révèle à la fois angoissants et ultra réaliste, une belle réussite. Les effets spéciaux de la séquence sous-marine se montrent également crédibles et très esthétiques, tout en jouant sur la caractère anxiogène propre aux sous-marins. Quelques à-côtés viennent encore accroître l’intérêt de l’ensemble, comme la composition sensible de Marina Sirtis ou la scène du submersible de poche traversant la Porte en évoquant déjà les futurs jumpers de Stargate SG-1 et Atlantis. Les scènes du sous-marin offrent également un bel espace pour cet humour subtil, amis aussi acéré, que l’on apprécie tant chez Daniel. que l’on Les amateurs des X-Files se divertiront en constatant la similarité entre les propriétés du liquide vivant et de l’Huile Noire. On regrettera un final quelque peu abrupt et précipité. L’avènement de la Porte russe ouvre toutefois de prometteuses perspectives pour la série.
- This is a radio. It's so my friends can find me, and shoot you. Daniel et Rothman se livrent à recherches sur ce qui semble être la planète d’origine des Goa’ulds, protégés par SG-11. Daniel est soudan enlevé par un Unas primitif. SG-11 se lance à se recherche, avent que Rothman ne se rende au SGC afin de rallier le reste de Sg-1. Les larves goa’ulds s’en prennent aux sauveteurs et SG-11 est décimée. Devenu un hôte, Rothman doit être abattu. Daniel parvient à sympathiser avec l’Unas qui devient le chef de son clan après avoir tué son rival en combat singulier. Quand SG-1 les rejoint, il lui amène ainsi de nouveaux alliés. L’épisode a le mérite de suscite rune nouvelle alliance au sein d’un Unvers Stargate continuant à s’enrichir. Il bénéficie également de beaux paysages naturels, autour des lacs et forêts bien connus des amateurs de la série. Vincent Hammond réalise également une performance convaincante en tant qu’Unas. Mais tout ceci n’empêche le scénario de demeurer parfaitement linéaire et prévisible, de plus saturé par les violons des bons sentiments. Les Unas, malgré leurs maquillages réussis, apparaissent comme des alliés à l’intérêt circonscrit par la rusticité des intrigues qu’ils autorisent, contrairement à la Tok’ra ou aux Jaffas. Les diverses scènes où Daniel tente d’établir un contact avec son ravisseur deviennent très vite répétitives, malgré les efforts émérites de Michael Shanks. Les auteurs tentent bien de pimenter l’affaire avec les larves surgissant du lac, mais l’on éprouve de la peine à sentir SG-1 réellement en danger ace à des adversaires également limités et dont l(action ne présente aucun caractère original.
9. TERRE BRÛLÉE
- Take a look at this. - Oh yeah... Little fuzzy orange things! - They're microbes, Sir. SG-1 a conduit les Enkarans, peuple fuyant un grand péril sur un monde propre à les accueillir. Mais survient alors un gigantesque vaisseau automatisé, qui entreprend la terraformation de la planète en la calcinant progressivement. Son but est de créer un lieu apte à rendre la vie à une civilisation ancienne, dont la biologie est fondée sur le souffre et non le carbone. SG-1 entre en contact avec le vaisseau, qui a crée un androïde, Lolan, similaire aux Enkarans, afin de se faire comprendre. La situation demeure inextricable, seul l’un des deux peuples pouvant survivre. Jack, très proche des Enkarans décide de tenter de détruire le vaisseau, mais Daniel s’obstine à continuer à négocier avec Lolan. Ensemble ils trouvent la solution : parmi les innombrables monde visités par la nef, se trouve le l’ancestral des Enkarans, qui vont pouvoir s’y rendre en compagnie de Lolan. L’épisode renoue avec la tradition des grands épisodes diplomatiques de Stargate SG-1, une veine toujours particulièrement riche. Mais, face à cette figure imposée, le duo si souvent original et malicieux que forment Joseph Mallozi et Paul Mullie prend un visible plaisir à multiplier les contrepoints judicieux. La terraformation, soit l’un des thèmes les plus optimistes de la Science-fiction, devient ainsi l’instrument d’un génocide inexorable. Le représentant des envahisseurs apparaît comme un être capable de compassion, voire d’empathie, eux même forment un peuple des plus pacifiques. Le peuple pastoral sympathique se montre capable d’un entêtement suicidaire proche du fanatisme. Le héros Jack O’Neill se trompe lourdement, écoutant plus son cœur que sa raison en cédant au piège de la violence (ce n’est pas lui qui réalisera. l’Ascension…). Autant d’éléments rendant continuellement un spectateur ravi de découvrir une situation à la fois originale et aux profonds retentissements. En effet la diabolique situation orchestrée par les auteurs apparaît comme un casse tête à la fois diabolique et ludique, mais aussi comme un débat moral autre plus perturbant et malaisé que le manichéisme ordinaire des séries de Science-fiction, auquel sacrifie volontiers Stargate SG-1. Puis de Mal face au Bien, mais deux civilisations disposant du même droit de vivre, sur un unique monde. Le débat moral sollicite directement le spectateur clairement amené à prendre parti. Un choix narratif étonnant et ambitieux, dont la conclusion positive est suffisamment bien amené pour ne pas apparaître comme une échappatoire. Pas totalement du moins. On avouera un indéniable soulagement et une vraie envie de croire à ce triomphe de l’intelligence et de l’art du compromis sur les options plus martiales, qui si souvent prennent tristement le dessus dans le monde réel. L’épisode bénéfice des superbes décors naturels coutumiers à la série mais aussi des décors élégants et épurés de l’intérieur du vaisseau. La vision de ce dernier ravageant la planète par le feu marque les esprits. Le fin Brian Markins est l’invité du jour qu’il fallait pour interpréter un personnage aussi subtil et central que Lolan.
10. SOUS LA GLACE
- I remember something. There's a man. He's bald and wears a short sleeved shirt. And somehow he's very important to me. I think his name is... Homer. SG-1 explore un monde se limitant à un dôme entouré de glaces S’il contient une cité d’un niveau technologique avancé, la civilisation s’y avère néanmoins basée sur l’esclavage. Le prolétariat, vivant dans les couches inférieures, ignore la réalité, croyant survivre à un cataclysme. SG-1 découvre ce secret, mais le Chancelier l’envoie aux sous-sols, après un lavage de cerveau. Il désire poursuivre de fructueuses négociations avec la Terre. Leur mémoire revenant peu à peu, nos héros parviennent à libérer les forçats, les envoyant ensuite dans un monde paradisiaque. Episode éminemment dispensable que celui-ci. Plusieurs faiblesses viennent en effet considérablement grever le scénario. Tout d’abord, de manière particulièrement dommageable après l’ambitieux Scorched Earth, on trouve ici un manichéisme massif, digne d’un récit pour la jeunesse. Les auteurs perçoivent d’ailleurs la faiblesse de leur argument et tentent de manière évidente de le renforcer par le biais du vieux truc de l’amnésie. Cependant l’effet en résulte à double tranchant, car il devient vite ennuyeux de découvrir SG-1 appréhender laborieusement une situation dont le spectateur aura deviné l’essentiel dès les premières minutes du récit. De plus, l’action se trouve enserrée dans un espace clos et de médiocres décors, se résumant par conséquent à une succession de scènes aussi verbeuses que répétitives. Divers éléments aggravent encore le panorama, comme une liaison terriblement fabriquée de Daniel, avec une native, l’adjonction pénible de quelques clichés de films de prison, la mise en place de nouveaux passages statiques autour de Hammond, s’avérant en définitive totalement inutiles puisque la solution provient de la seule SG-1. Cette résolution détonne d’ailleurs par sa simplicité outrancière. Le leader adverse s’avance absurdement en terrain dangereux, une colossale verrière explose d’un seul coup de pistolet qui n’avait auparavant que légèrement blessé une femme, fuite conclusive sans jamais expliciter comment on va atteindre une Porte située en territoire hostile, etc. On déplore par-dessus tout le ridicule de la thèse retenue, voyant quelques équipes disposant d’un matériel digne de nos années 1920 satisfaisant les besoins énergétiques d’une cité aussi vaste, peuplée et avancée. Quelques points positifs surnagent toutefois, comme les décors urbains délicieusement archétypaux ou la bonne idée de Sam et Jack se rapprochant naturellement l’un de l’autre, malgré l’effacement de leur mémoire. Beneath the Surface reste néanmoins une fable singulièrement naïve et démonstratrice.
11. POINT DE NON-RETOUR - I was right in the middle of translating a cuniform tablet we found on P30-255. - I was about to finish recalibrating Malp-3K's sensors, for long term reconnaissance of P5X-3D7. - I was unable to complete my Kel'no'reem. - I was just about to do... Something important... Un certain Martin Lloyd affirme connaître l’existence de la Porte des Etoiles et du SGC. Précisant être un extra-terrestre, il exige de la franchir la Porte pour pouvoir rentrer chez lui. Jack le rencontre et s’aperçoit que l’homme est un personnage attachant mais paranoïaque au dernier degré. Il possède néanmoins des éléments d’informations troublants. L’enquête de SG-1 montre que le mystérieux hommes en noir décrits par martin existent bel et bien. Il s’avère que ce sont des déserteurs venus d’un monde envahi par les Goa’ulds, uniquement désireux de vivre cachés. Ils détruisent leur vaisseau, mais épargnent Sam et Daniel, qu’ils avaient capturés. SG-1 sympathise avec Martin et l’emmène sur sa planète, qui se révèle vide de toute vie. Martin est alors autorisé à demeurer sur Terre. Divertissante comédie, Point Of No return assoit son succès sur deux éléments. D’abord la fantaisie d’un Willie Garson, ici parfaitement dans son emploi. Son Martin crève l’écran, à la fois irritant, paranoïaque digne des Lone Gunmen ou du Seigneur du Magma, mais aussi désarmant de naïveté sincère et en définitive profondément sympathique et humain. L’attrait du personnage se voit également rehaussé par la rareté de son profil dans l’univers Stargate. Garson évite aussi d’en faire trop, à l’inverse de DeLuise dans le rôle d’Urgo, et s’accorde parfaitement avec Richard Dean Anderson. L’épisode enthousiasme également par ses nombreux clins d’œil à l’autre grande série de Science-fiction lancée durant les 90’s, prenant rapidement l’allure d’un savoureux pastiche des X-Files. On y retrouve nombre d’éléments de la mythologie de la conspiration gouvernementale, en passant par le lit mécanique si apprécié par Mulder dans Le Shérif a les dents longues au thème des Aliens présents parmi nous, ces bureaux subitement déserts, etc. L’ensemble se montre parfaitement réussi, finement ajusté sans jamais tirer à la ligne ni manifester la moindre agressivité envers la concurrence. Quelques éléments viennent cependant quelque peu gâcher la fête. On regrette ainsi plusieurs évitables facilités scénaristiques. Nulle part n’est ainsi explicite comment Martin connaît l’existence du SGC et son ordonnancement intérieur, ces informations vont bien au-delà de rumeurs sur le Net. Môme si leur existence produit un twist efficace, la soudaine disparition de ses compagnons de désertion tombe trop bien. On perçoit clairement que les scénaristes ne tiennent pas à gérer le problème de leur devenir. Le plus embarrassant demeure néanmoins la facilité, sinon l’immédiateté avec laquelle SG-1 viole les droits les plus élémentaires de Martin (perquisition illégale, pressions sur son médecin, accès de l’armée aux fichiers informatiques civils etc.), alors qu’il ne représente jamais une menace pour la sécurité nationale. Il ne demande qu’à partir… Et même si la probabilité existait, ou aurait apprécié au moins une interrogation morale chez nos héros, surtout chez Daniel. Derrière les gags réussis, c’est la première fois que SG-1 fait froid dans le dos. Ce n’est plus une équipe SG, mais plutôt RG. Reste la grande réussite du personnage de Martin, que l’on retrouvera fort heureusement lors d’opus décalés plus marquants encore.
12. PERDUS DANS L’ESPACE
- We were kinda hoping you could beam them out. - « Beam them out » ? What am I, Scotty? Jack et Teal’c réalisent des tests d’un avion de chasse expérimental, le X-301, auxquels assiste un haut gradé du Pentagone, le général Vidrine. Celui-ci intègre la technologie terrienne à des éléments goa’ulds récupérés par SG-1. Cependant, un dispositif dissimulé par Apophis dérègle l’appareil qui se précipte dans une course sans retour à travers l’espace profond. Après diverses tentatives avortées, Sam et Daniel parviennent à rejoindre Jacob, en mission sur un monde goa’uld. Grâce au vaisseau de la Tok’ra, ils vont porter secours in extremis aux deux pilotes à la dérive. L’intrigue de Tangent ne brille certes pas par son originalité. Elle reprend en effet les divers éléments incontournables du film de catastrophe spatiale, parfaitement synthétisés une poignée d’années plus tôt par l’Apollo 13 de Ron Howard (1995), mais aussi à travers les aventures de l’équipage de l’Enterprise. L’épisode rend d’ailleurs un hommage aussi bien troussé qu’indispensable à Star Trek, très probablement la seule série a avoir généré un univers plus vaste et structuré que celui de la Porte des Etoiles (comme souvent la version française perd en subtilité) . Néanmoins l’adaptation à la série s’effectue avec un parfait à-propos. Les habiles auteurs évitent de trop se concentrer sur le jargon des voyages spatiaux pour fort opportunément se centrer sur les protagonistes et leur relationnel, en définitive le grand atout de Stargate SG-1. Le duo héroïque formé par Jack et Teal’c impulse une indéniable émotion, tandis que les dialogues mêlés d’humour et de dignité évitent l’ornière du pathos grandiloquent. Il est appréciable qu’un rôle plus conséquent qu’à l’ordinaire soit attribué au sympathique Major Davis. Si Daniel ne se voit pas négligé, le récit met cependant particulièrement en avant Samantha Carter, à la fois bouleversée par le drame vécu par ses amis mais également d’une impressionnante volonté de fer. Quand elle déclare à Hammond qu’elle va parvenir à les ramener, sa force de convictions se communique instannément au spectateur, un moment d’une grande force dramatique. Exit Anise, ici seulement citée, bienvenue Jacob. Outre le plaisir intrinsèque de retrouver le meilleur représentant de l’inépuisable source d’idées que représente la Tok’ra, ce retour autorise une assez irrésistible querelle familiale. Cela varie agréablement les effets tout en permettant à Sam d’exprimer de nouvelles émotions. Toujours parfaite, Amanda Tapping exprime à merveille cette palette particulièrement variée. Le public geek n’est pas oublié, car les caractéristiques techniques des différents vaisseaux se voient sollicitées, le tout porté par de remarquables effets spéciaux. Quelques regrets viennent néanmoins nuancer cette belle réussite. Si les amateurs des X-Files se réjouiront bien évidemment de la participation de Steven Willaims, la brièveté et le manque de répercussions de l’apparition de Vidrine résulte frustrante au possible. On voit bien qu’il s’agit d’introduire un personnage appelé à revenir, mais le procédé n’en demeure pas moins mécanique. On peut se demander pourquoi personne ne parle de contacter les Asgards ou pourquoi Sam et Daniel se lancent à l’aventure sans le soutien de SG-12 évoqué par Hammond. Surtout, avec cet épisode et la progressive entrée en lice d’une flotte spatiale terrienne, Stargate SG-1 effectue un virage déterminant. Elle évolue désormais vers un space opéra plus classique que la thématique mythologique des premières saisons (ce sera encore plus marqué avec Atlantis). Une nouvelle étape débute, qui s’avèrera pareillement passionnante, mais à ce moment précis on en peut s’empêcher d’éprouver une certaine nostalgie pour le temps des explorations héroïques à travers la seule Porte (sans pour autant éprouver le culte de l’origine, bien entendu). Symboliquement l’action se dispense du rituel du passage à travers l’artefact, ici elliptique.
- Make no mistake, Osiris will return. And all the Rivers of Earth will run red with blood ! L’ancien professeur d’archéologie de Daniel périt dans l’explosion de son laboratoire, alors qu’il s’appétait à ouvrir un canope d’une grande antiquité, la Jarre d’Osiris. Daniel se rend aux funérailles et y retrouve deux autres disciples, sa grande amie Sarah et l’hostile Steven. Il découvre que les artefacts sur lesquels travaillent ses condisciples sont en fait d’origine Goau’ld. Le canope contenait Osiris, désormais libre. Sa traque conduit Daniel, aidé de Sam et Janet, jusqu’au temple du Faux Dieu, en Egypte. Il s’avère alors qu’Osiris s’est emparé de Sarah. SG-1 ne peut l’empêcher de s’enfuir à bord d’un vaisseau spatial enterré à proximité de l’édifice, après que le Goa’uld eut proféré de menaçantes promesses de revanche. Après l'évolution naissante de Stargate SG-1 vers un space-opéra classique, impulsée lors de l'opus précédent, The Curse marque un rafraichissant retour aux sources. Par le biais d'un nouvel épisode centré sur Daniel, veine scénaristique particulièrement fertile, nous renouons en effet avec un environnement agréablement imprégné de mythologie égyptienne : données culturelles, superbes objets d'art, fascination pérenne exerce par la confrontation avec une divinité antique incarnée (certes fausse, mais au combien marquante). Les noms d'Isis et d'Osiris claquent à l'oreille et stimulent immédiatement une imagination évoquant toute une tradition de culture populaire et de romans d'aventures. Le toujours habile et imaginatif duo d'auteurs que forment Joseph Mallozi et Paul Mullie emploie d'ailleurs fort judicieusement le thème emblématique de la Malédiction, afin d'optimiser cette relecture dynamique et audacieuse d'un grand classique de la littérature fantastique. Dans une atmosphère de bande dessinée, option Blake et Mortimer, les auteurs n'hésitent pas à laisser galoper l'action multipliant les rebondissements, les va-et-vient de Daniel entre le SGC et son université, jusqu'à propulser d'une pichenette une SG-1 reconfigurée au sein de la Vallée des Rois. Mais ils parent avec talent au traquenard de l'emballement, parvenant à construire une intrigue solide. Le duo de suspects ou le dévoilement savamment progressif de l'indicible vérité du canope suscitent un suspense de qualité, parachevé en une épique scène finale d'action dopée aux effets spéciaux suggestifs. La dramatique histoire du couple maudit n'est pas sans évoquer celle des souverains vampires d’Anne Rice. Mallozi et Mullie, décidément survoltés hésitent moins que jamais à jouer avec les codes de la série, lors des hilarantes séquences de Teal'c et O'Neill pêcheurs à la ligne ou avec Sam triturant un mécanisme complexe se révélant être une rutilante Harley Davidson. Un ton iconoclaste totalement irrésistible. L'atout maitre de cet épisode de la meilleure eau demeure néanmoins l'éblouissante prestation de la sublime et élancée Anna-Louise Plowman, également convaincante sur deux registres totalement opposés. Souriante et radieuse dans un premier temps, elle frappe les esprits avec une rare force lors de sa révélation en tant qu'Osiris. Son aura diabolique et impérieuse s'avère de fait encore supérieure à celle d'Apophis lui-même. Une arrivée en fanfare pour un nouvel adversaire grand train pour SG-1. L Par ailleurs, e trublion duo d'auteurs pousse la hardiesse jusqu'à jouer de la nature sexuelle duale d'Osiris, jusqu'à la limite de ce qu'autorise une série familiale. Attitude masculine dans une enveloppe si féminine, relation tordue établie d'entrée avec Daniel, Janet et Sam balayées d'un méprisant revers de la main, voir la blonde entité réclamer avec ardeur sa Reine revêt des allures à la The L Word délicieusement effrontées. Osiris remplace décidément idéalement la divine Hathor comme nouvelle figure de proue féminine des Seigneurs du Système. The Curse réussit vec éclat là où Indiana Jones et le Royaume du crâne de cristal a échoué, narrer une captivante histoire entremêlant aliens et archéologie.
14. LE VENIN DU SERPENT (THE SERPENT’S VENOM) - I just couldn't find Beck's Ancient Phoenician Symbology on CD at archaeology.com, so... SG-1, aidée par Jacob, s’emploies à saboter une rencontre diplomatique devant sceller l’alliance d’Apophis et d’ Heru-ur et se déroulant dans un vaste champ de mines spatiales. Dans le même temps, Teal’c, en mission sur Chulak, est capturé par traitrise. D’abord torturé, il est ensuite proposé comme cadeau de réconciliation à Apophis par Heru-ur, mais parvient à s’échapper à l’assistance d’un jeune Jaffa convaincu par son héroïsme. Il est récupéré par SG-1 mais il s’avère que la conférence était un piège tendu par le Serpent. Ce dernier tue son rival et s’empare de sa flotte. Idéalement situé en quasi mi-saison, The Serpent’s Venom présente le grand mérite de nous faire retrouver Apophis en personne, aux agissements non plus simplement évoqués. L’archi-ennemi de SG-1 se montre toujours aussi charismatique, impérieux et détestablement haïssable, tout un poème. Peter Williams visiblement se régale, nous aussi. L’intrigue principale progresse, tandis que l’apogée d’Apophis annonce déjà un flamboyant final de saison. On se réjouit aussi de voir disparaitre Heru-ur, pale copie d’Apophis, que sa similitude au Serpent privait d’intérêt véritable (quelle différence avec Osiris !). La série prend soin de marquer l’évènement par un budget supérieur à la moyenne, ce qui se traduit notamment par les artefacts réussis que constituent les mines, mais aussi par de spectaculaires effets spéciaux. Décidément l’ère des grandes batailles spatiales débute pour l’univers Stargate. L’intrigue ne départit pas d’un certain classicisme, mais se montre tonique à souhait. Elle dégage un indéniable suspense, notamment durant le segment Jacob/SG-1, mené tambour battant. On adore que l’épisode ne sacrifie cependant pas tout à l’action et prenne le temps de développer le riche relationnel existant entre les protagonistes. Le récit s’impose comme un frappant exemple de la nature chorale de Stargate SG-1, où chaque personnage apporte sa pierre à l’édifice tout en existant par lui même. Il s’avère toujours plaisant de découvrir Sam et Daniel œuvrer de concert. Le Tel’tak confirme aussi qu’il représente un concept propice à de nombreux styles de missions et l’on ne présente évidemment plus les anneaux de transport, indissociables de la série. On regrettera toutefois l’aspect trop démonstratif et rabâcheur des mésaventures de Teal’c, dont les dialogues à rallonge se contentent de ressasser la problématique jaffa, déjà connue par cœur. Le pathos familial autour du jeune jaffa sonne également comme une redite. Si Christopher Judge nous offre un nouveau récital durant les éprouvantes scènes de torture, ses partenaires ne brillent pas par la finesse de leur jeu (litote). Reste que le twist connectant le deux histoires apporte une vrai valeur ajoutée et dynamise l’ensemble du récit.
15. RÉACTION EN CHAÎNE
- Half of all American citizens won't even vote, and the half that do vote are too stupid to know what they're doing! - Which explains how you got elected Le NID, jugeant Hammond trop timoré, menace sa famille afin qu’il se retire. Son remplaçant, le va-en-guerre Bauer, mène une politique catastrophique, dissolvant SG-1 et forçant Sam à conduire une expérience de bombe atomique au Naqquadah manquant de trouer à la catastrophe. Jack s’allie alors à Maybourne et parvient à faire pression sur le sénateur Kinsey, allié du NID : Hammond est réintégré. Chain Reaction présente l’intérêt de varier la tonalité des épisodes, l’un des atouts de cette saison ou chaque aventure se différencie de la précédente. Le versant terrestre et politique de l’univers de la série s’enrichit, tandis que l’intrigue développe en creux un vibrant hommage au rôle clef tenu par le formidable Hammond, ainsi qu’à sa personnalité. Le récit peut s’appuyer sur les réjouissants numéros des interprètes toujours savoureux du visqueux Kinsey et du pittoresque Maybourne. La complicité entre ce dernier et O’neill reste d’ailleurs une jolie trouvaille des iconoclastes Mallozi & Mullie. Malheureusement ces divers éléments se trouvent gâchés par le manque de crédibilité, voire l’amateurisme, de l’ensemble. Le thriller politico-espionnite n’est clairement pas le cœur de métier des auteurs. Il est cocasse de voir les tueurs d’élite du NID prendre soin de se garer, à deux reprises, pile sous la fenêtre des personnes visées, afin de bien prévenir celles-ci. Se garer hors champ appartient au b.a.-ba des forces d’intervention. Tout le côté hacking est léger au possible, entre autres continuelles invraisemblances. Maybourne appelle ainsi Jack sur le téléphone rouge d’Hammond, c’est ridicule. L’intrigue accumule les faiblesses, come les ellipses si pratiques ans le parcours de Maybourne ou le fait que le Président soit à ce point du côté de Jack sans que cela n’entraine de conséquences plus vastes. Susciter une paranoïa prégnant demande d’autres efforts que le recours à la va vite à quelques clichés et Stargate SG-1 répond à un autre logiciel que les X-Files. Les personnages s’avère aussi mal écrits Bauer, trop caricatural en baderne à la Folamour, s’avérant finalement un lâche, la barque est trop remplie. On s‘étonne aussi de découvrir Sam incapable de suggérer la moindre solution et se montrer cassante, voire ouvertement méprisante, envers un supérieur hiérarchique. C’est, disons, inhabituel.
- We've arrived at Level 28. Can anyone guess at what special room is on this floor? -The Gate room! - That's very, very close. Anyone else? - Um, he's right. It's the Gate room. - Well, what I'm sure many of you don't know is that officially, it was known as the "Embarkation room », because that's where the SG teams "embarked" from. En 2010, dix ans plus en avant, la situation a totalement changé. SG-1 a rencontré un peuple très avances, les Aschens, qui a permis de vaincre les Goa’ulds. Leur technologie a également permis de transformer la Terre en utopie. Le SGC est démantelé, à la grande colère de Jack. La Porte sert de moyen de transport entre les mondes. Mais Sam et Janet découvrent qu’en fait, via leurs vaccins, les Aschens ont quasiment rendus les humains stériles, comptant les annihiler au fil du temps. Reconstituée, SG-1 se sacrifie fin de faire parvenir, via la Porte, un message à sa version du passé, lui enjoignant de ne pas se rendre sur le monde où elle doit rencontrer les Aschens. 2010 prend totalement à contrepied le spectateur lors de sa remarquable séquence d’introduction, dévoilant avec un remarquable sens de l’effet la situation originale, voire incongrue, du jour. Univers parallèle (Miroir quantique) ou monde illusoire (épisode suivant !), plusieurs théories se présentent à nous, avant que s’impose celle du hiatus temporel à grande échelle, une décennie. 1969, précédent opus sur le sujet, avait marqué un grand succès, l’élégante correspondance des titres (en attendant 2001), indique déjà qu’il en ira pareillement ici. Jusqu’à une conclusion efficace par sa brièveté, la narration tire joliment parti de ce changement de paradigme, réussissant plusieurs jolis coups, comme l’étude pertinente du devenir des héros, la transformation du SGC en musée, l’élection de Kinsey (qui se présente l’épisode président !), un audacieux mariage de Sam risquant d’ulcérer les fans, ou encore celle-ci se rendant (enfin !) dans la cabane de pêche de Jack… Mais dans une réalité alternative n’existant plus désormais. Décidément Stargate SG-1, pourtant avant tout un planète opéra, maîtrise à merveille les rouages du déplacement temporel. On ne s’étonne plus que ses ultimes épisode et téléfilm y soient consacrés. Toutefois l’habile Brad Wright ne cède pas à la tentation de se limiter à l’irrésistible alignement d’effets chocs. D’abord lumineux et paisible, son récit prend vite la forme d’une authentiqué dystopie, plus glaçante encore par contraste (tout à fait comme dans l’inoubliable Number 12 Looks Just Like You de La Quatrième Dimension). La mise à mort subtile et progressive de l’Humanité par les Aschens s’avère encore plus cauchemardesque que la violence brute des Goa’ulds. La dimension eugénique de l’affaire est également bien trouvée, rattachant l’opus à tout une veine fascinante de la Science-fiction littéraire (tel le roman phare qu’est le Tous à Zanzibar de John Brunner). Le décor futuriste de la Plaza des Narions se voit idéalement employé, 2010 pouvant également copter sur le savoir faire de la série en matière d’effets spéciaux. Wright ne néglige pas le relationnel, que cela soit envers les Aschens des merveilles de suffisance imbuvable, ou lors de la chaleur de retrouvailles des membres de l’héroïque SG-1. On apprécie vivement l’importance accordée à la complicité de toujours entre Janet et Sam, celle-ci étant fort judicieusement choisie comme point de vue principal de l’action. La scène de l’étang entre Jack (Achille retiré sous sa tente) et Sam marque par son intensité, tandis que le mari de cette dernière demeure absolument transparent, mais qui s’en plaindra ? La qualité et la maîtrise globale de l’opus font que l’on passe volontiers sur quelque faiblesses, telle le phénomène solaire survenant tellement à point nommé ou la difficulté persistante à nous faire croire que personne n’ait remarqué la quasi disparition des naissances. 2010 reste bien l’un des sommets de cette quatrième saison.
17. POUVOIR ABSOLU - A spark lights a flame, but a candle will only burn as long as the wick. LHarsiésis prend contact avec SG-1, avant d’accompagner l’équipe au SGC. Là, incité par Hammond et la Tok’ra, Daniel le sollicite afin d’avoir accès à la technologie goa’uld qu’il détient dans sa mémoire génétique. Shiffu lui transmet alors la connaissance d’un satellite militaire au terrible pouvoir dévastateur, capable de protéger la Terre. Daniel devient l’architecte du projet au fil des mois suivants, ce qui lui confère une immense autorité. Parallèlement il devient impérieux, paranoïaque et mégalomane, rompant les ponts avec ses anciens amis. Malgré les interventions de Sam et Jack, il finit par utiliser son arme pour détruire Moscou et assurer sa suprématie mondiale. Mais tout ceci n’était qu’un rêve envoyé par l’Harciésis et Daniel comprend que certaines portes doivent demeurer fermées. L’épisode souffre d’un positionnement malheureux au sein de cette quatrième saison. En effet il succède immédiatement à 2001, qui, bien que les causes en diffèrent, nous décrit pareillement une dystopie survenue dans une réalité alternative. D’où un effet de redite rompant avec l’agréable variété des scénarios caractérisant la période. De plus l’aspect psychanalytique du scénario apparaît pour le moins fantaisiste (le conscient supposé pur s’opposant à l’inconscient par définition négatif) et fera frémir les amateurs de la discipline. Il semble également peu judicieux d’avoir choisi Daniel comme nouveau Docteur Folamour, on éprouve tout du long une incrédulité de granit sur la question. Le récit demeure également insuffisamment clair sur la nature du rêve, guidée par Shiffu ou purement généré par Daniel à partir d’un stimulus initial (ce qui serait autrement convaincant). Malgré ces réserves non négligeables, on prend tout de même réellement du plaisir à suivre l’inexorable marche des évènements d’Absolute Power. Le dégradé des événements est suffisamment bien ajusté pour justement donner l’impression d’un cauchemar éveillé, le tout pimenté par plusieurs scènes fortes (Sam jetée en prison, Jack tentant d’abattre Daniel). On adore que, même au codeur d’une scène apocalyptique, Daniel et Jack conservent ce ton très particulier d’humour à froid distancié caractérisant leurs échanges de piques, l’un des plaisirs réguliers de Stargate SG-1. De plus, comme lors de chaque épisode centré sur Daniel, Michael Shanks sort le grand jeu et donne le meilleur pour apporter de la crédibilité à un Daniel devenu l’Homme à la Cigarette. Un beau combat. D’ailleurs Steven Williams est comme prévu de retour, pour un rôle de faucon n’allant pas ans évoquer X. L’épisode apporte également une précieuse évocation de la toute puissance (elle bien réelle) des Anciens, mime si ces derniers ne sont toujours pas identifiés. On perçoit clairement le potentiel de ce nouvel axe de développement de la série, comme la suite se chargera de le démontrer. Décidément les Maîtres de l’Ascension portent déjà le plus grand intérêt à Daniel !
- Children of the Tau'ri also seem to enjoy colorful weapons that serve no function. - It's fun ! Daniel et SG-5 tombent gravement malades quand ils reviennent d’un monde contenant un temple goa’uld désaffecté. L’une des salles du bâtiment diffuse une étrange lumière et SG-1 comprend que celle-ci est une forme de drogue pour Goa’ulds, suscitant une terrible dépendance. Sur place l’équipe découvre un jeune homme, Loran. Celui-ci avait jadis arrêté brusquement la machine, générant la lumière, occasionnant la mort de ses parents en état de manque. SG-1, aidé par un Daniel de retour, parvient à découvrir le bon procédé de fermeture, échappant ainsi au piège. L’épisode bénéficie du magnifique décor du temple, raffiné et exotique à souhait, ainsi que de l’effet spécial effectivement fascinant de la fameuse lumière. Le problème réside dans la faiblesse insigne de l’intrigue s’y déroulant. Celle-ci se contente d’aligner des répétions multiples, que cela soit les fastidieux allers-retours avec le SGC ou la fascination exercée par la lumière, lors de scènes immobiles réitérées à satiété. Stargate SG-1 a multiplié les histoires tournant autour du périlleux mystère représenté par divers artefacts, en sachant le plus souvent ménager les rebondissements et la progression de l’intrigue pour dégager un vrai suspense. Ici le scénario subit a contrario un vaste surplace verbeux, jusqu’à une solution quasi risible d’immédiateté et de facilité (il fallait appuyer sur deux boutons et non sur un seul, diantre !). Le gamin n’apporte rien à l’intensité dramatique, par la mièvrerie de ses dialogues et le manque de présence de son interprète. On distingue aussi quelques maladresses, comme les membres de SG-5 périssant tous, Daniel survivant seul assez longtemps, sans que ce traitement de faveur ne reçoive jamais la moindre explication. The Light reste comme un cas d’école d’un sublime décor phagocytant un scénario dont le seul véritable moteur consiste à le filmer sous toutes les coutures.
-I've read a lot about you, Colonel, in General Hammond's reports. - Yes… Sir? Lors d’une conférence à l’Académie de l’US Air Force, Sam remarque l’élève-officier Jennifer Hailey. Celle-ci, scientifique prodige, a du mal à se plier à la discipline militaire et connaît de difficultés relationnelles.. Malgré des moments difficiles, Sam se convient de l’intérêt de la faire participer au programme Stargate. Afin de lui faire appréhender les potentialités de la Porte, Sam emmène Jennifer sur une lune tranquille, où Jack et Teal’c assure la protection d’une importante base scientifique, à la demande du Chef d’Etat Major. Mais des entités électriques passent à l’attaque, forçant l’équipe à se replier, grâce à une manœuvre héroïque de Jack. Entretemps l’épreuve aura permis aux deux femmes de sympathiser. Tout au long de la saison le duo Mullie & Mallozi aura exploré de nouvelles voies, apportant un précieux renouvellement à la série. Il en va de même pour Prodigy, où ils s’efforcent de connecter le projet Stargate au quotidien de l’US Air Force.il en va ainsi avec la visite réussie du vrai général en chef, lors de la très divertissante introduction. La manœuvre apporte de la crédibilité aux personnages, en particulier à Sam, une nouvelle fois à l’honneur ici, mais aussi à jack, dont la mission de routine rappelle judicieusement que les interventions de SG-1 ne peuvent pas toujours se situer dans l’épique (il se rattrape bien évidemment sur la fin !). Les nuées de lucioles mortelles assiégeant nos amis ne sont pas évoquer sympathiquement Quand vient la nuit aux amateurs des X-Files. Malheureusement plusieurs erreurs d’écriture viennent gâcher l’ensemble. Il en va ainsi pour la caractérisation pour le moins évolutive d’Hailey. Celle-ci montre successivement plusieurs visages totalement différents au cours de l’histoire, les auteurs allant à marche forcée de l’antagonisme à à la complicité finale avec Sam, au prix de plusieurs clichés, dont la sempiternelle rivalité féminine. Les deux segments de l’intrigue demeurent trop disjoints, la jeune élève-officier (interprétée avec expressivité par Elisabeth Rosen) demeurant inopérante jusqu’au bout, hormis l’émission d’une hypothèse aussi gratuite qu’inutile. Pour une fois Stargate SG-1 avoisine dangereusement le machisme quand la querelle féminine se voit tranchée par le bons sens et l’assurance masculine de Jack. Il reste également maladroit de rendre Sam aussi cassante avec une subordonnée, elle qui prend toujours avec le sourire les piques de ses supérieurs.
- MALPs can't fly! - Apparently they can... - Shouldn't there have been a memo about this stuff ? Une sonde du SGC pénètre dans un monde de structures métalliques, peuplés par des entités similaires à des intelligences artificielles informatiques. Les ondes radio de l’appareil causent fortuitement de graves dégâts sur ces créatures et l’une d’entre elles franchit la Porte pour mettre fin à la menace humaine. Contrée par SG-1, elle se réfugie successivement dans le réseau du SGC, une unité centrale qu’elle a fabriqué, puis le cerveau de Sam, devenue une marionnette. Jack menace l’entité de terribles représailles sur son monde, celle-ci stocke donc l’esprit de Sam sur support informatique avant d’être détruite. Grâce à Janet, Sam parvient ensuite à rejoindre son corps. L’épisode souffre de trop s’inscrire dans une veine d’épisodes désormais parfaitement balisée, voyant une entité ayant pénétré le SGC tenter de rejoindre son monde à tout prix. Il ressemble ainsi beaucoup cette saison à Watergate, même si les modalités pratiques diffèrent. L’introduction d’une dimension cybernétique résulte néanmoins pertinente, annonçant déjà l’évolution prochaine des Réplicateurs, jusqu’au RépliCarter de la saison 8. La première partie du récit s’avère d’ailleurs parfaitement ludique et entrainante, avec une interface réussie entre l’univers Stargate et celui des Cyberpunks. La partie de cache-cache est amusante à suivre, tandis que la mise en scène marque plusieurs points : fenêtre ouverte sur un monde divergeant profondément de l’humain, une rareté au sein de la série, paranoïa suscitée par les caméras dirigées par l’IA (Big Brother is watching you) ou esthétique cyber du « nid » construit par l’entité. La seconde partie, organisée autour de la possession de Sam par I’IA, marque le pas, avec un rythme nettement ralenti de l’action, comme le montrent les personnages la commentant plus qu’ils ne l’animent. On n’échappe pas non plus à un certain pathos autour de Jack. L’analyse par l’IA du sentiment amoureux éprouvé par Sam envers Jack aurait pu devenir intéressante, mais elle n’est qu’esquissée. La colère nihiliste de ce dernier demeure néanmoins un grand moment, de même que le voir se résoudre à tirer sur Carter, tout comme sur Daniel dans Absolute Power. Le twist de la personnalité de Sam projetée dans un ordinateur s’avère plaisamment cyber (A Ghost in the Machine). Les auteurs bottent néanmoins quelque peu en touche en faisant cesser l’action au moment où Sam va raconter son expérience, c’est assez frustrant.
21. RÉPLIQUES
- Who are you talking to? - Earth: General Hamond and the other SG-1. - Hey, you're the other SG-1, pal ! Harlan se rend au SGC pour révéler que les androïdes répliquant SG-1 ont finalement décidé de lutter contre les Goa’ulds, au lieur de rester sur leur monde d’origine (Tin Man). Ils sont présentement en grande difficulté face à Chronos, sur un monde jadis libéré par SG-1. Cette dernière vient en aide à ses doubles, mais ne peut éviter qu’ils tombent tour à tour au champ d’honneur. Leur sacrifice permet cependant de triompher du Seigneur du Système. Celui-ci est abattu par l’action combinée des deux Teal’c, qui vengent ainsi la mort de leur père. Dans une montée en puissance annonçant judicieusement l’épique final de saison à venir, Double Jeopardy privilégie l’action à tout crin. Le pari se révèle gagnant, la nervosité du récit et le spectaculaire des impitoyables combats rendant le spectacle électrique à souhait. Michael Shanks se montre indéniablement convaincant derrière la caméra. La mort d’un Maître Goa’uld demeure toujours un grand moment, surtout quand il s’agit d’un individu aussi marquant que le charismatique et cruel Chronos. Son décès s’avère d’ailleurs bien plus scénarisé et haut en couleurs que celui d’Heru-ur cette saison. Mais les auteurs ne se limitent pas pour autant à cet aspect et optimisent pleinement la rencontre des deux SG-1. Retrouver des personnages appréciés apporte toujours une cohérence à un univers, c’est particulièrement le cas ici. Toutes les confrontations apparaissent savoureuses, celle entre les O’Neill se révélant la plus mémorable grâce à plusieurs irrésistibles prises de bec. De fait l’épisode devient vite un de ces stand-ups irrésistibles où excelle toujours Richard Dean Anderson. On regrettera toutefois que la maléfique et blonde âme damnée de Cronos, un régal de sadisme, n’ait pas été davantage développée avant l’annihilation. Belinda Waymouth lui insuffle une vraie présence, tandis que la dame prend visiblement un malin plaisir à tourmenter Sam. Décidément les affrontements féminins s’avèrent sans pitié dans Stargate SG-1, ce qui ne surprendra pas l’amateur des Avengers ! On aurait aimé retrouver cette charmante personne ultérieurement, à l’instar d’un Tanith. On remarque que les auteurs parviennent à susciter l’émotion autour du destin héroïque de la seconde SG-1, dont la révélation constitue un twist percutant. Mais aussi qu’ils induisent un effet peut être involontaire. Cette mort finalement réaliste souligne que l’élément relevant le plus ici de la Science-fiction n’est finalement pas ici la Porte des Etoiles Mais la persistante survie miraculeuse de tous les membres de SG-1 à l’issue de cette quatrième saison !
- It's a Jaffa revenge thing. L’Ha’tak du défunt Chronos est prêté à la Tok’ra, afin qu’elle puisse évacuer sa base et sa Porte sur un monde plus sécurisé. Tanith est alors capturé, mais il prévient à s’enfuir et à prévenir Apophis. Celui-ci se rend sur place avec toute sa flotte, désireux d’écraser les rebelles. Sam et Jacob ont alors l’idée de jeter la Porte de la Tok’ra dans le soleil, après l’avoir ouverte sur un trou noir, ce qui provoquerait une super nova annihilant les vaisseaux du Serpent. Le plan fonctionne, malgré l’intervention d’un Al’kesh venu récupérer Tanith. Cependant Teal’c est capturé par Apophis, dont le vaisseau amiral parvient à échapper au piège. Les deux nefs se font alors face, alors que l’explosion les a précipités à des années lumières de la voie lactée. Exodus remplit à la perfection son cahier des charges de final de saison, à double titre. Il se situe en effet à la convergence de plusieurs axes narratifs (Tok’ra, Tanith, Apophis, trou noir, X-301…), par l’action qu’y s’y déroule mais aussi par les dialogues entre personnages. De fait le spectateur prend rapidement conscience d’être face à un tournant majeur de la série, avec quasiment tous les acteurs du drame répondant à l’appel (le second volet de l’arc complètera d’ailleurs le panorama). L’intensité dramatique atteint ainsi un paroxysme, débouchant sur un cliffhanger particulièrement prenant. L’intrigue se révèle également astucieuse, cet aspect récapitulatif ne ralentissant en rien le rythme des évènements, mais au contraire suscitant plusieurs percutants rebondissements. L’opus enthousiasme également par le grand spectacle qu’il assure. La série achène ici de gagner ici ses galons de Space opéra à part entière, avec ses batailles spatiales dopées aux excellentes images de synthèse, ou la démesure même de son scénario : détruire un système solaire pour vaincre l’ennemi. Significativement, on retrouve certaines images évoquant la Guerre des Etoiles (et non plus seulement la Porte), comme l’Al’kesh attaquant le gigantesque Ha’tak de Chronos, tel un chasseur de l’Alliance, l’Etoile de la Mort, Sam planifiant les évènements sur un hologramme tout comme l’amiral des Rebelles ou la fuite à l’ultime instant par le passage en propulsion hyper spatiales, etc. Exodus parachève ainsi le mouvement de la série la conduisant à se développer au-delà du Planète opéra et des explorations via la Porte. L’ensemble convainc, non seulement par le judicieux emploi d’un conséquent budget (superbes images de la Porte dérivant dans l’espace ou du cataclysme stellaire) mais aussi parce que Stargate SG-1 demeure fidèle à son ton si caractéristique. Pas de surenchère ici dans des postures ou dialogues ronflants, mais toujours un humour malicieux et distancié, le O’Neill de Richard Anderson nous confirmant que l’on continue à ne pas se prendre trop au sérieux. Le relationnel se voit également préservé et apporte toujours plusieurs scènes fortes, comme la complicité entre Sam et Jacob ou la mémorable confrontation entre Tanith et un Teal’c plus implacable que jamais. Christopher Judge se montre une nouvelle fois impressionnant sur ce registre. On apprécie également que le duo Mallozzi & Mullie, nouvellement arrivé, se voit confier ce final, tant il a apporté à la série. une conclusion idéale pour cette saison très relevée, ouvrant la suivante sur un suspense des plus haletants !
1) L'histoire sans fin : Stargate SG-1 réussit haut la main le passge devenu olbligé pour les séries du genre qu'est le verrou temporel. Un humour de chaque instant, parfois irrésistiblement en roue libre, n'empêche pas une construction scénaristique pertinente et solide. Une exercice de style mené de main de maître et s'appuyant sur une grande prestation d'un Richard Dean Anderson particulièrement à son affaire. 2) 2010 : Le scénario s'avère particulièrement riche et surprenant, jouant avec finesse du déplacement temporel comme du relationnel entre protagonistes, tout en édifiant une dystopie particulièrement glaçante. Le remarquable décor de la Plaza des Nations de Vancouver apporte une étonnante véracité, ainsi qu'une indéniable élégance, à cet épisode plaisamment original. 3) Exode : Cette quatrième saison frappe un grand coup avec ce final au scénario irrésistiblement démesuré et ambitieux, retenant le meilleur de la longue tradition du Space Opéra. De magnifiques effets spéciaux et de grandes performances d'acteur supportent idéalement cet opus pivot, au terme duquel Stagte SG-1 achève d'aborder de nouveaux rivages Après l'intermède Anise, Jacob demeure bien le meilleur repésentant de la Tok'ra. 4) La Malédiction : Au sein d'une saison particulièrement riche en évolutions pour l'univers Stargate cet épisode représente une confirmation bienvenue des fondamentaux de la série. L'ambiance égyptienne est reconstituée avec un soin et un grand sens esthétique. Osiris s'avère un nouvel adversaire grand train pour SG-1, notamment grâce à l'étonnante présence de la sublime Anna-Louise Plowman. 5) Expérimentation hasardeuse : On trouve beaucoup d'humour espiègle dans ce pastiche des récits de super héros. Toutefois les auteurs veillent à ne pas trop verser dans la comédie, conservant au récit une vraie teneur d'aventure. L'univers Stargate confirme son inépuisable propension à générer d'ingénieux artefacts. Les acteurs prennent un plaisir manifeste à cette joyeuse escapade hors du SGC. Retour à l'indexCrédits photo: MGM. |
Saison 6 4. Prisonnière des glaces (Frozen) 5. L’Expérience secrète (Nightwalkers) 8. Acte de bravoure (The Other Guys) 9. L’union fait la force (Allegiance) 11-12. Prométhée (Prometheus) / Évolution (Unnatural Selection)
14. Écrans de fumée (Smoke & Mirrors) 15. Paradis perdu (Paradise Lost) 16. Métamorphose (Metamorphosis) 17. Secret d’État (Disclosure) 19. La Porte des rêves (The Changeling) 20. En quête du passé (Memento) 22. Pacte avec le diable (Full Circle) La sixième saison comportait plusieurs défis à relever. Il en va ainsi de l’intégration d’abord malaisée de Corin Nemec en remplacement de Michael Shanks. Le changement ne connut pas un succès immédiat du fait des difficultés habituelles de l’intégration d’un nouveau personnage au sein d’une série connaissant déjà un long parcours, tant auprès du public que de l’équipe. Daniel laissait un vide immense, mais l’intégration progressive de Jonas s’effectua finalement avec succès, un parallèle astucieux étant établi entre la défiance initiale de Jack O’Neill et celle des fans. Les auteurs allaient saisir les potentialités nouvelles apportées par Jonas pour renouveler la série, ce dernier s’avérant similaire à Daniel par son enthousiaste curiosité mais connaissant un un parcours très différent. Le transfert de Showtime à Sci-Fi Channel (devenu depuis Syfy) signifia un changement d’habitudes mais le public suivit massivement le mouvement et ne marqua aucun signe d’usure par la suite. Outre l’introduction de Jonas, les auteurs surent en effet faire connaître des évolutions majeures à SG-1 (Teal’c perdant son symbiote et n’étant plus le seul Alien du groupe, Jack devant temporairement un Tok’ra, etc.) dans une ambiance dramatisée. Les relations entre personnages évoluèrent également du fait d’une moindre présence de Richard Dean Anderson, désireux de se consacrer davantage à sa famille. La montée toujours plus pressante du péril représenté par Anubis n’empêche pas Ba’al de trouver sa place, dans un duo original à la tête des Goa’ulds. Les Réplicateurs évoluèrent eux-aussi, devant humanoïdes et débutant un arc s’étendant jusqu’à la saison 8. Les rares apparitions de Daniel pimentèrent également cette saison, au total très particulière mais une nouvelle fois réussie.
- I am Anubis !Humans of the Tau'ri ! Your End of Days finally approaches! There will be no mercy! - Oh, come on! Who talks like that? Alors que SG-1 peine à se remettre du départ de Daniel et que Jack manifeste de la défiance envers Jonas, Teal’c doit retourner dans la rébellion jaffa. Son épouse, gravement malade, décède rapidement, ce qui provoque une crise avec son fils, Rya’c. Anubis attaque alors le SGC en en surchargeant d’énergie la Porte, ce qui menace de provoquer une explosion cataclysmique. Sam et McKay peinent à trouver une solution, mais Jonas a alors l’idée d’expulser la Porte dans l’hyper espace, grâce au tout nouveau X-02 piloté par Jack. De leur côté Teal’c et Rya’c, réconciliés et aidés sar Maître Bra’tac, détruisent l’arme d’Anubis. Le SGC parvient à acheter leur porte aux Russes et Jack accepte que Jonas intègre SG-1. Contrairement à ses prédécesseurs, ce pilote de saison ne bénéficie pas de l’effet d’entraiment qu’induisait le traditionnel cliffhanger assurant une jonction dynamique entre les deux périodes. Au lieu de tenter d’en reconstituer artificiellement l’atmosphère frénétique, Robert C. Cooper va opter pour l’exact contrepoint, en prenant le temps de développer un récit très riche, parfaite carte de visite de la série auprès du potentiel nouveau public suscité par l’arrivée sur Sci-Fi. Sur un tempo longtemps tranquille, il nous révèle un habile état des lieux de l’univers de la série, utilisant Jonas comme un nouveau venu auquel s’identifie le téléspectateur. Au long de scènes fluides, entre humour et émotion, on découvre ainsi Sam en grande sœur, ou Teal’c avec lequel se crée déjà une complicité entre venus d’ailleurs. Il s’avère particulièrement touchant de découvrir Jack incapable de choisir un remplaçant à Daniel, sans avouer qu’il refuse ainsi d’entériner une insupportable absence. Jonas, interprété avec un étonnant naturel par Corin Nemec, se montre lui même passionnant, proche de Daniel par l’optimisme et l’insatiable curiosité d’un esprit brillant, mais aussi d’une tonalité décalée assez irrésistible. La caméra si mobile de Martin Wood en profite pour nous régaler d’une balade au sein du SGC et de la salle d’embarquement, puis de la rébellion Jaffa. L’inépuisable et alerte scénario introduit plusieurs changements majeurs appelés à s’épanouir (accession à l’espace galactique, perspective de Jaffas pouvant s’émanciper de leurs symbiotes). Le retour de Rodney McKay, toujours aussi crispant qu’hilarant, enrichit encore cette première partie où l’on regrettera seulement le pesant pathos instauré autour de Rya’c, incarné sans nuances par Neil Denis. Les amateurs de la Tueuse de Sunnydale pourront y discerner un alter ego masculin de Dawn, c’est tout dire. La progressive montée en puissance du péril goa’uld souligne la stature d’Anubis, dont la spectaculaire apparition permet de renouer avec la grande tradition des cliffhangers. Après ce parfait lever de rideau sur la nouvelle saison, la seconde partie du double épisode sait varier les plaisirs, en laissant cette fois libres à l’action, avec l’un de ces récits épiques où excelle Stargate SG-1. Les péripéties spectaculaires de l’infiltration guerrière menée par les jaffas rassasieront les amateurs du genre. Même une certaine naïveté autour d’un Rya’c propulsé au rang de combattant se voit avalisé par l’entrain de l’histoire. Le suspense cette fois technologique se nouant au SGC ne va sans s’accompagner de jargon (certes souvent apprécié par les amateurs de Science-fiction), mais demeure compréhensible et habilement mené. Il s’adorne encore des pépites d’humour générées par les savoureuses prises de bec entre Sam et Rodney, on en redemande. Alors qu’O’Neill se montre déjà en retrait, les auteurs parachèvent habilement l’intégration de Jonas dans SG-1 grâce à son intervention déterminante. Le décor se voit ainsi définitivement dressé pour une saison 6 alliant déjà parfaitement griffe de la série et nouveautés.
- I mean, those of us who weren't originally from the planet Earth gotta stick together, right ? - Are you suggesting an alien conspiracy ? SG-1 et Jacob explorent un vaisseau-mère goa’uld placé en orbite terrestre et déserté par son équipage. Sam découvre qu’il s’agit de l’ha’tak où l’esprit de Thor a été emprisonné en fin de saison précédente. Thor a forcé les Serpents a abandonné les lieux, avant de tenter d’offrir ce présent à ses alliés. L’intervention de Jaffas fidèle à Anubis force le vaisseau à s’écraser au fond de l’océan Pacifique et l’eau gagne rapidement l’ensemble de la structure. SG-1, grâce à plusieurs exploits et à Jonas une nouvelle fois déterminant, parvient à s’échapper tout en emportant les cristaux contenant l’esprit de Thor. L’épisode complète habilement la présentation synthétique de l’univers Stargate proposée au public du nouveau diffuseur, en intégrant les deux seules factions majeures n’étant pas apparues lors du pilote de saison, les Asgards et la Tok’ra. Chacune des parties se voit ainsi opportunément représentée par son meilleur ambassadeur : Thor et Jacob, dont les échanges de piques avec Jack. Ce dernier continue d’ailleurs à moins imprimer sa part à l’action, se contentant pour l’essentiel de doper le récit à l’humour, ce qui n’est certes pas négligeable ! Cela n’empêche pas l’intrigue de se montrer souvent captivante, enchainant prouesses et scènes à suspense, tout en variant finement sa tonalité. En effet elle se décortique en trois tronçons à la saveur bien distincte, d’abord le mystère inhérent au grand classique du space opéra que constitue l’exploration d’un vaisseau errant sans équipage dans l’espace (une énigme aussi fréquente en littérature qu’au petit ou grand écran mais ici fort bien adaptée au format SG-1), puis le flamboiement des affrontements contre les Jaffas et enfin le suspense haletant du film catastrophe pimenté à la sauce Cyber. Le duo Mallozzi/Mulie, à l’inépuisable virtuosité, évite toute lassitude du public devant une histoire ne résumant surtout pas à une accumulation sans âme de péripéties stéréotypées. Le relationnel se montre également délectable, grâce à des acteurs toujours aussi complices, y compris Corin Nemec. La caméra de Peter DeLuise nous régale d’une exploration fluide de l’architecture goa’uld, tout comme Wood pour le SGC durant Rédemption. Le réalisateur brille également par l’étonnant réalisme de ces décors envahis par la montée des eaux. On regrettera que la présence de l’esprit de Thor se devine trop facilement, ce qui permet d’anticiper une partie de l’action, ou que les auteurs glissent sur certains passages, sans doute onéreux à l’écran (chute du vaisseau ou sa pénétration à partir du sous-marin), d’où quelques accélérations perturbatrices. Jonas s’avère de nouveau le sauveur de la onzième heure, il ne faudrait pas abuser de ce procédé visant à justifier son intégration dans SG-1, jusqu’à lasser.
4. PRISONNIÈRE DES GLACES
- Doh ! - What is it, O'Neill ? - I forgot to tape The Simpsons. (…) It's important to me. Les fouilles sur la base antarctique permettent de découvrir le corps d’une femme ensevelie sous la glace depuis des millions d’années. SG-1 et Janet se rendent sur place. Alors que le site est isolé par une tempête, celle que l’on croyait morte revient à la vie. Jonas établit une communication, tandis que Janet et Sam découvrent qu’l s’agit d’une Ancienne, Ayiana. Mais le corps de celle-ci comporte un virus mortel. Ayiana s’épuise à guérir les membres de l’équipe et finit par décéder une fois transportée au SGC. Jack, mourant, accepte d’être sauvé par l’implantation temporaire d’un symbiote Tok’ra. La rencontre d’Hibernatus et de Stargate suscite la première cinglante déception de la saison, marquée par l’échec à peu total de cet évènement pourtant prometteur que constituait cette rencontre avec une Ancienne. L’épisode met ainsi Janet à l’honneur, mais transforme SG-1, tout comme l’équipe de l’Antarctique, en simple commentateurs d’une action défaillante. La responsable de la base est sympathique et l’intrigue, en mode transversal, apporte sa contribution à la future découverte de la Cité Perdue d’Atlantis. Pour le reste, ce qui aurait du nous valoir un moment intense tourne très rapidement à un simple suspense médical (réanimation, maladie, etc.), tant de fois subi durant les séries hospitalières et prévisible de bout en bout. L’ennui gagne vite. On note plusieurs facilités scénaristiques ,comme Sam s’extasiant qu’une Ancienne soit semblable à nous, alors qu’elle en a déjà rencontré un, le mutisme inexpliqué et si pratique d’Ayiana ou l’absence d’explications de diverses péripéties. Filmé sans génie, le huis clos fige l’action ,sans apporter d’intensité particulière, d’ailleurs la tempête fait totalement doublon avec la quarantaine médicale. L’amusante présence de Bruce Harwood s’avère une frustrante figuration, à l’instar de son collège ne servant qu’à trouver désespérément quelque chose à accomplir à un Jack s’ennuyant ferme. Sa présence souligne une comparaison désastreuse avec l’Ice des X-Files, à la situation comparable mais au combien plus intense et troublant. Ce qui irrite surtout demeure la mauvaise gestion des Anciens, que l’on ne doit priver de leur aura mythique que pour des évènements marquants et non pas pour des péripéties pouvant finalement prendre place avec n’importe quelle autre race d’Aliens. On comprend in fine que tout ceci n’aura été qu’un prétexte pour justifier l’introduction du symbiote de Jack, mais les Anciens doivent représenter une fin, pas un moyen secondaire.
5. L’EXPÉRIENCE SECRÈTE
- People don’t think you’re strange ! - What about Colonel O’Neill? - Let’s get some lunch Un scientifique tente de prévenir Sam que le projet d’Adrian Conrad se poursuit, mais il est assassiné. Bien que privée de Jack, toujours en soin chez la Tok’ra, SG-1 remonte la piste jusqu’à un petite ville côtière. Tout en venant à la rescousse d’agents du NID loyaux mais dépassés, l’équipe va découvrir qu’une succursale du milliardaire a continué à étudier des symbiotes. Ceux-ci se sont emparés de la population et construisent en secret un vaisseau spatial pour quitter la Terre. Dupées par Sam, les larves sont éliminées et la nef placée en Zone 51. Tout comme durant d’autres occasions précédentes, l’épisode ouvre une fenêtre sur l’intéressant combat d’infiltration menés par les Goa’ulds, contournant l’inflexible sentinelle représentée par le SGC. Effectivement, on aperçoit qu’il y aurait là un véritable filon de scénarios pour des extraterrestres pouvant finalement assez bien converger vers les fameux Envahisseurs de David Vincent, jusqu’à envisager une potentielle série dérivée. Encore faudrait-il pour cela que le protagoniste naturel de ce théâtre d’opérations, le NID, ne se voit systématiquement brocardé, voire ridiculisé, comme cela se vérifie une nouvelle fois ici. SG-1 n’a aucun besoin pour se rehausser d’aller piétiner sur ces platebandes où ses compétences ne paraissent pas irremplaçables. Il reste quelque peu naïf de contempler l’élite de l’US Air Force mobilisée pour une telle enquête, au lieu d’aller explorer de nouveaux mondes (à l’instar de ce gigantesque vaisseau spatial construit à partir de rien). Mettre en avant une véritable collaboration avec le NID aurait dynamisé l’histoire, tout en ouvrant réellement un nouvel horizon pour l’Univers Stargate. L’idée de symbiotes ne dominant que de nuit leurs hôtes demeure toutefois astucieuse. De plus, le mode récit n’est pas sans connaître des similitudes amusantes avec les X-Files, alors que SG-1 arbore des costumes très Hommes en Noir ou que la référence à la Zone 51 évoque Majestic et Dreamland. Même si on l’aurait préféré un tantinet plus nerveuse, l’enquête se montre solide et bénéficie de belles images au sein de cette petite ville pittoresque de pécheurs. Blu Mankuma pporte une nouvelles fois une palpable présence. Le duo plaisamment antagoniste Jonas/Teal’c divertit décidément à chaque fois, tandis que l’on apprécie de découvrir une Sam parfaitement à la hauteur dans rôle de leader souriante mais affirmée de l’équipe. Son brillant gambit apporte une conclusion efficace à cet opus non dépourvu d’intérêt mais qui aurait pu devenir bien plus riche encore.
- Death will only offer a temporary escape. I can revive you again and again, a thousand times if need be. Only once you have told me everything, I ask will you be allowed to die... One last time. Durant son séjour parmi la Tok’ra, Jack est capturé par Ba’al. En effet son symbiote a tenté de sauver une alliée, esclave proche du Grand Maître. La larve est expulsée durant le combat et Ba’al entreprend de torturer Jack pour lui soutirer ses secrets. Daniel rend visite à son ami et, s’il ne peut intervenir, il lui propose de s’échapper via l’Ascension. O’Neill s’y refuse, comptant sur l’intervention de SG-1. Effectivement Teal’c et Sam, avec l’aide d’abord contrainte de la Tok’ra, parviennent à susciter une attaque de la base de Ba’al par Yu, diversion permettant à Jack de s’enfuir avec l’informatrice... Et sans doute grâce à un petit coup de pouce discret de la part de Daniel. Episode particulièrement riche et délectable que celui-ci. Après une introduction déjà fort gouleyante la saison précédente, Abyss permet à Ba’al de prendre pleinement place au sein de l’Univers Stargate. Les successives dramatiques confrontations avec O’Neill (le début d’une vibrante inimitié jamais démentie entre les deux adversaires) apportent l’espace idéal au formidable Cliff Simon pour démontrer toute la présence et la saveur particulière de son personnage. Brad Wright ne craint pas d’aller nettement plus loin que d’habitude dans la représentation de la torture, se portant sans doute aux confins de ce qu’autorise une série familiale comme Stargate SG-1. Il s'avère d’ailleurs émouvant de découvrir la proverbiale volonté de Jack O’Neill s’émousser au fil des séances, jusqu’à ne plus demander à Daniel que de lui procurer la mort pour lui éviter de parler. Le coup de main final de Daniel, si léger qu’il demeure comme en suspension, apparaît également comme une excellente idée de scénariste. Le récit sait harmonieusement varier ses effets, délivrant plusieurs pépites de drôlerie ne déséquilibrant jamais l’ensemble. On raffole de retrouver ces échanges mi chèvre mi chou opposant comme toujours Jack à son ami Daniel, entre ironie incisive de l’un et second degré de l’autre. C’est sans doute dur pour Jonas : ce ping-pong verbal nous avait bien manqué et se voit rehaussé par le propre humour de Ba’al, évidemment bien particulier. Il s’avère rafraichissant au possible de découvrir un Goa’uld capable de sourire, même de manière narquoise. Le volet SGC de l’intrigue ne sert pas à remplir mais au contraire développe un suspense diplomatique prenant, avec une habile utilisation des différences de philosophie séparant les alliés, Terriens et Tok’ra. La mise en scène se montre particulièrement inspirée tirant le meilleur parti des puits gravitationnels peuplant la base de Ba’al. La nature non égyptienne de ce dernier permet en outre de varier heureusement les décors, tandis que les apparitions mentales de la diaphane informatrice produisent toujours leur effet. L’ensemble suscite souvent une réelle atmosphère d’étrange. On regrettera simplement qu’avec une telle matière Abyss ne constitue pas un double épisode, cette réduction de son format suscitant une dommageable accélération des évènements en fin de parcours.
- I hope you diplomatically told him where to shove it. Des émissaires de Kelowna, la nation dont est originaire Jonas, se présentent au SGC. Les deux autres puissances de la planète Langara se sont liguées contre elle et la guerre menace. Sans l’aide de la Terre, contre rétribution en Naquadria, ces cataclysmiques bombes à énergie deviendront son ultime recours. Echaudée par ses expériences passées, SG-1 entame des négociations difficiles, lorsque le Pr. Kieran, ancien mentor de Jonas, révèle l’existence d’une résistance dont l’arrivée au pouvoir pourrait résoudre la situation. Mais il s’avère victime de schizophrénie et le contact avec Kelowna est perdu quand débute le conflit. Stargate SG-1 constitue une série bien plus variée qu’on ne l’imagine parfois et cet épisode se situe dans cette veine de récits diplomatiques ambitieux, dépourvus du moindre coup de vue. L’opposition se déroule uniquement entre esprits, sans altérer le moins du monde l’intérêt de la confrontation. Le fin duo Mallozi/Mullie se montre ici particulièrement à son affaire. Toujours brillamment iconoclaste, il évite le piège d’une situation manichéenne et prévisibles, les arguments de Kelowniens finalement convaincants poussant plus d’une fois dans les cordes une SG-1 renvoyée à ses contradictions. En arrière plan se dessine habilement un débat sur les responsabilités, souvent diablement complexes, inhérentes au statut de super puissance. L’interprétation se montre à la hauteur, avec plusieurs comédiens chevronnés comme invités du jour. On apprécie de découvrir une Sam une nouvelle fois propulsée en avant, Jonas étant évidemment hors jeu et Jack et Teal’c toujours aussi peu portés sur la diplomatie. Si la mise en scène n’a pas matière à accomplir des prouesses, on note comme souvent la suggestive élégance des décors. Le segment lié au Dr Pr. Kieran, trop rapidement prévisible, ne pèse pas assez sur récit auquel il demeure par trop périphérique. Il permet toutefois de donner de l’espace à Jonas tout en offrant un intéressant rôle de scientifique tourmenté au talentueux Dean Stockwell. On reprochera également à l’épisode de se conclure quelque peu en queue de poisson avec ce point d’interrogation posé sur le devenir de Langara, même si la suite de la série permettra de découvrir le devenir de ce monde.
8. ACTE DE BRAVOURE
- Bite me, Coombs! At least my heroes exist. If this was a Trek convention you'd be all dressed up like a Klingon. - Vulcan, Felger, Vulcan ! And I don't know how you can call yourself a scientist and not worship at the altar of Roddenberry. Deux scientifiques du SGC, Felger, amoureux transi de Samantha Carter, et Coombs, grand admirateur de M. Spock, viennent en aide à SG-1 quand celle-ci se fait capturer par les Jaffas du Goa’uld Konshu. Or ils ont la surprise de découvrir un O’Neill furieux de leur intervention, car tout ceci était combiné afin d’entrer en contact avec Konshu, important membre de la Tok’ra. Mais celui-ci, découvert, est abattu sur l’ordre d’Anubis et SG-1 aura besoin de toute l’aide des apprentis héros pour parvenir à s’échapper. Narrer une aventure classique de SG-1 vue par les seconds couteaux du personnel du SGC était une bonne idée, apte renouveler le récit et à rendre hommage aux supposés « comparses ». De fait cela nous vaut une première partie originale, avec une narration distanciée n’étant pas sans évoquer Le Zippo, excellent épisode de Buffy contre les Vampires voyant Alex connaître sa propre épopée (totalement bizarroïde), à côté de la grande vécue par la Tueuse. Hélas l’épisode ne se montre pas aussi audacieux et retrouve à mi parcours un schéma ultra classique, où les duettistes invités du jour ne jouent plus que les comiques de service. Du fait de l’abattage de comédiens rompus à cet exercice de style, la déception demeure toutefois relative, même si l’on aurait préféré que soient davantage exploitée leur spécificité (Trekkie ou amoureux de Sam). La sauce prend parfaitement, avec un Jack très en verve. Parfois un peu lourd, l’épisode demeure bon enfant et achève de distraire par son haut tempo en actions et sa mise en scène particulièrement dopée aux décors rutilants et aux effets spéciaux efficaces. On aura rarement aussi bien observé le fonctionnement des mythiques anneaux de transfert !
9. L’UNION FAIT LA FORCE
- This single blade did what we could not, it has brought us together. This blade has spilled the blood of Jaffa, of the Tok'ra, and of the Tau'ri. By the hand of our common enemy, it has made us brothers. Together, we have ensured it will never spill our blood again! Suite à des affrontements perdus contre Anubis, Jaffas et Tok’ra se réfugient sur le site alpha. Malgré la présence SG-1, mais aussi de Jacob et Bra’tac, la tension montre rapidement entre les deux groupes. La situation manque de virer à l’affrontement quand des meurtres ont lieu. Mais SG-1 découvre qu’il s’agit de l’œuvre d’un assassin goa’uld équipé d’un camouflage d’invisibilité. Les efforts combinés de tous permettent de le vaincre et l’alliance sort finalement renforcée de cette épreuve. Après des épisodes relativement onéreux (Abysse ou Acte de bravoure), les producteurs ont visiblement décidé d’ici compenser par un budget limité. Le procédé est connu : emploi de décors et de costumes minimalistes, voire déjà employés, et absence quasi-totale d’effets spéciaux, hormis quelques incrustations vidéo minimalistes. Allegiance évoque ainsi plusieurs épisodes économiques, notamment l’indigent Rules of Engagement, sis dans une caserne et une forêt des plus semblables. Il s’en distingue néanmoins par l’habilité de son scénario. En effet l’opus va constituer un bel exemple d’une créativité s’émancipant de la contrainte matérielle. La confrontation entre Jaffas et Tok’ra, organisée sans perte de temps inutile, permet dans un premier temps d’offrir un intéressant panorama de la situation des différentes composantes de l’alliance. L’arrière-plan des victoires d’Anubis impulse une tonalité de crise dramatisant agréablement les débats. Elle contribue à une atmosphère réellement interne, jouant habilement des méfiances issues d’un sombre passé. La crispation va crescendo, dynamisant la progression du récit, tout en s’appuyant sur une intrigue quasi policière, classique mais efficace. Le suspense se conjugue à une action en forêt volontiers percutante, n’étant pas sans évoquer un Prédator en version (très) sommaire. Allegiance gagne encore en saveur grâce à son judicieux emploi des principales figures de la série. Bien loin de figurer des alliés modèles, Jacob et Bra’tac animent la confrontation grâce à leurs talents bien connus (dommage que la réapparition miraculeuse de Bra’tac ne soit pas réellement explicitée). A côté d’un Teal’c toujours impérial, O’Neill se montre hilarant en arbitre luttant désespérément contre sa défiance envers la Tok’ra. En opposition à la prédilection masculine de tous bords pour les rodomontades et les postures, on apprécie de découvrir Sam et Janet s’échiner à trouver des solutions pratiques.
-They are sending their most respected team of representatives. No doubt, the leader of this group will be a brilliant and savvy negotiator. - We must be at our best to match the challenge. - Personally, I cannot wait to meet a man of such genius. SG-1 négocie une collaboration avec la planète Pangar, dont les habitants proposent une panacée universelle, la Trétonine. Celle-ci se substitue au système immunitaire, ce qui impose une ingestion régulière. Jonas découvre que la substance est obtenue par l’assujettissement d’une Reine Goa’uld découverte dans un vase canope. Or il s’avère que les Pangariens ignoraient qu’il s‘agissait de la mythique Egéria, reine fondatrice de la Tok’ra. Outre une crise diplomatique avec cette organisation, Egéria est mourante, ce qui provoquera le décès de nombreux Pangariens dépendants de la Trétonine. Mais la Reine parvient à s’incarner suffisamment longtemps chez l’un des siens pour pouvoir fournir la formule d’un antidote. Outre l’importance que revêtent l’introduction de la Trétonine dans l’univers de la série et la découverte, enfin, de la fondatrice de la Tok’ra, Cure se situe de plein pied dans la tradition des grands épisodes diplomatiques de Stargate SG-1. Sa grande idée consiste à éviter tout manichéisme, pour au contraire placer trois factions de bonne volonté devant un choix impossible. Alors que chacune des parties évoque avec éloquence ses arguments, le spectateur se voit ainsi directement sollicité pour fournir sa propre réponse. Stargate SG-1 s’affirme de nouveau comme une série bien moins monolithique et uniquement tournée vers l’action qu’on ne l’envisage parfois. Avec relativement peu de moyens, la réalisation parvient à attribuer une vraie crédibilité à l’ensemble, ainsi qu’un léger exotisme bienvenu. On appréciera également la qualité de l’interprétation, notamment chez la toujours sensible Allison Hossack. Tout en empêchant les enjeux d’apparaître trop désincarnés, les échanges entre Jonas et la charmante Zenna Walk restent toutefois trop périphériques à l’action. Une moindre abondance de ces rencontres aurait avantageusement permis d’accroître la présence d’Egéria. Outre une résolution très rapide d’une tragédie jusque là habilement révélée crescendo, on demeure quelque peu frustré d’une aussi brève apparition de cette figure légendaire. La Tok’ra, l’une des plus belles réussites de la série, confirme derechef tout son potentiel dramatique, tout en apportant de nouvelles révélations sur la procréation Goa’uld.
11-12. PROMÉTHÉE / ÉVOLUTION
- To tell you the truth, Sir, I didn't know what to say. She caught me completely off-guard. - You did the right thing, Major. Our official policy is to deny everything. Grâce à l’aide Asgard, la construction du croiseur spatial Promotheus s’achève. Mais l’enquête d’une journaliste force Sam et Jonas à lui faire visiter l’appareil. Un commando d’agents dévoyés du NID profite de l’occasion pour s’emparer du Promotheus et exiger la libération de Simmons et Conrad. SG-1 rétablit la situation, mais le vaisseau dérive alors dans l’espace profond, après un passage en hyper propulsion. Thor vient à la rescousse de SG-1 mais lui demande également son aide. Les Asgards ont attiré les Réplicateurs sur une planète où une stase temporelle devait les figer. Mais le complot a été déjoué et les machines ont évolué vers un stade supérieur, humanoïde. SG-1 parvient à les piéger en trompant la confiance de Numéro 5, le plus humain des nouveaux Réplicateurs. Tout en se montrant parfois prenante, cette entrée en lice du Promotheus passe partiellement à côté de son sujet. L’avènement de ce croiseur spatial signifie le franchissement d’un pallier pour une série s’éloignant toujours davantage du Planet Opera mythologique originel, pour évoluer vers un Space Opera classique (parallèlement Anubis parie désormais davantage sur la technologie que sur le fait religieux). Un mouvement prolongé dans Stargate Atlantis, puis parachevé dans Stargate Universe. Le Promotheus demeure cependant relativement périphérique, simple décor de la première partie du double épisode, puis en retrait de la deuxième. La visite par la journaliste (totalement délaissée ensuite) puis la prise d’otages ne constituent à l’évidence qu’un transparent prétexte pour nous faire successivement découvrir les différents plateaux de ce nouveau décor récurrent de Stargate SG-1. Les péripéties, minimalistes, dépourvues d’originalité et peu onéreuses, se montrent éloquences à ce sujet. On se trouve plutôt face à des clichés relevant de ce type d’histoire policière et déguisées en Science-fiction plutôt que dans un récit spatial pourvu de souffle. Demeurent l’excellence des décors et de l’interprétation, ainsi que la conclusion de l’arc narratif Conrad/Simmons, il est toujours utile qu’une série boucle ses dossiers. Surtout, on se divertira d’amusantes passerelles établies vers d’autres séries : le conspirationnisme (à fronts renversés) des X-Files, le bricolage à la MacGyver de Sam dans son placard ou le fait que le chef de commando soit interprété par Ian Tracey. Il reste amusant de découvrir Amanda Tapping déjà combattre le futur Adam de Sanctuary ! Sa seconde partie relève fort heureusement le niveau du double épisode. La rencontre entre le Prometheus et le Chariot de Thor apporte enfin une vraie atmosphère de Space Opera. On peut ici pleinement apprécier le design du vaisseau, à la fois élégant et puissant. La transition entre les deux segments s’effectue avec efficacité et l’humour habituel entre Jack et son ami Asgard. Surtout, l’idée de Réplicateurs devenus humanoïdes et individualisés les renouvelle considérablement. L’originalité de la situation leur confère une aura particulière, tel un nouveau Panthéon, à l’inverse d’un Stargate Atlantis où cette structure sera devenue commune. Le combat entre les esprits des deux espèces s’avère captivant portée par des effets spéciaux efficaces. La conclusion amère autour du Numéro 5 se montre remarquablement adulte (et avec une Sam toujours en mode Veuve noire), loin de ce manichéisme caractérisant le Space Opera ancien. On devine déjà que le choix controversé de Jack de demeurera pas sans conséquences. Il reste dommage que le Promotheus lui même n’intervienne que comme un artefact suffisamment primitif pour ne pas intéresser les Réplicateurs, on a connu des inaugurations plus glorieuses pour un vaisseau de guerre.
13. HALLUCINATIONS
- You’re suggesting I’m delusional? - No, no. It’s just possible you were seeing something that wasn’t entirely... Yes, that’s what we’re suggesting. Un artefact des Anciens, rapporté par SG-1, s'avère rendre visibles des créatures monstrueuses vivant dans une autre dimension. Cette faculté s'étend telle une épidémie et provoque des scènes de panique, à l'intérieur puis à l'extérieur du SGC. Sam et Jonas réussissent à trouver un antidote, tandis que Jack, initialement en congés, parvient à circonscrire la propagation. Il rattrape un ultime contaminé, un garagiste amical avec lequel il sympathise. Cet épisode humoristique, élément souligné par une musique guillerette particulièrement présente, parvient à divertir mais manque de substance. L'humour reste bon enfant et doit beaucoup à la complicité des comédiens (y compris un Corin Nemec tout à fait dans son registre). Il ne développe néanmoins qu'une énième resucée du cliché estampillé Stargate de l'Artefact rapporté au SGC, aux conséquences totalement imprévisibles, sur un mode narratif bien connu et balisé. Le scénario s'enrichit néanmoins du retour des deux des meilleures plaisanteries récurrentes de la série, les tentatives infructueuses de Jack invitant Sam à une partie de pèche (même le Puissant Teal'c se défile), et l'hideux couvre-chef dont s'affuble ce dernier en dehors du SGC. On apprécie les jolis trucages numériques, avec en arrière plan la judicieuse idée que les technologies des Anciens soit si avancée qu'elle s'assimile désormais à la magie. Tout cela ne compose pas un récit absolument captivant, mais ces opus légers permettent de relâcher agréablement la pression, évitant ainsi une satiété pénalisant l'impact d'épisodes plus intenses ou spectaculaires.
14. ÉCRANS DE FUMÉE (SMOKE & MIRRORS)
- Someone duplicated the Duplicators? Le Sénateur Kinsley fait l’objet d’une tentative d’assassinat, apparemment perpétrée par Jack O’Neill. Celui-ci est arrêté, mais SG-1 s’associe à l’Agent Devlin afin de révéler un complot visant à abattre à la fois Jack et Kinsley, tramé par le Comité et utilisant une technologie extra-terrestre de déguisement par hologramme. Le Comité regroupe des hommes d’affaires utilisant des agents corrompus du NID, afin d’exploiter commercialement les découvertes rapportées par les diverses équipes SG. Le démantèlement de la conspiration permet à Kinsley de se présenter sous les meilleurs auspices à l’élection présidentielle. Cet épisode en forme d’enquête policière conspirationniste, louchant fortement sur le succès de la série concurrente que sont alors les X-Files, butte malheureusement sur les mêmes travers que les tentatives précédentes menées sur ce terrain par Stargate SG-1. Les concepts demeurent ainsi remarquablement flous. L’excellente et novatrice idée de l’exploitation économique du Programme Stargate se voit ainsi rapidement expédiée. L’atmosphère manque également à l’appel, avec un Vancouver ensoleillé et fleuri, absolument magnifique (la série donne en permanence envie de visiter la Colombie Britannique), mais ici totalement à contre–emploi. On se situe très loin de l’atmosphère idéalement sombre des premières Affaires non classées. Surtout, une nouvelle fois, les auteurs composent leur histoire avec les mêmes raccourcis et facilités (coïncidences, internet miraculeux, portes forcées en deux secondes, méchants tombant dans des pièges enfantins, etc.) qu’un récit d’aventures. Or la résolution d’une énigme policière nécessite d’autres ressorts qu’à ce cœur de métier où le souffle épique et le spectaculaire priment. Les péripéties et déductions doivent apparaître suffisamment solides et complexes pour susciter l’intérêt, alors qu’ici tout résulte d’une facilité ridicule, en permanence. L’Homme à la Cigarette doit être bien content d’avoir affaire à des amateurs plutôt qu’à l’invincible et pénétrant tandem du jour. Dans une compétition, il faut mieux capitaliser sus ses atouts propres plutôt que de se risquer sur ceux de la concurrence, totalement différents. La scène d’interrogatoire silencieux par le Puissant Teal’c reste toute fois un grand moment.
15. PARADIS PERDU
- You know Harry, It's not that I can't believe you lied to me again. It's that you lied me again! Maybourne dupe SG-1, en lui proposant un accès au dépôt d’armes des Anciens recherché par Simmons. Il s’agit en fait d’accéder à une utopie des Furlings, décrite sur d’antiques papyrus. Mais lui et Jack s’y retrouve coincés et il s’avère que la colonie s’est entretuée, du fait des propriétés hallucinogènes de la sublime flore locale. Jack et Maybourne parviennent à survivre durant des semaines, jusqu’à ce qu’ils soient localisés par Sam, puis évacués par la Tok’ra. Jack propose à son ami de trouver asile sur une planète davantage accueillante. Into the Wild. Entre l’amusante (mais un rien fabriquée) escroquerie initiale de Maybourne et la sauvetage final, avouons que l’action subit un clair surplace. Mais cette fois l’on ne s’en plaindra certes pas, tant cet épisode s’accomode idéalement d’un rythme contemplatif. Superbement mise en valeur par la caméra de William Gereghty, l’incroyable beauté des paysages de la Colombie Britannique s’y déploie, à travers une fastueuse succession de lacs, forêts, montagnes, cascades ou encore fleurs. Un pur enchantement visuel et un indéniable appel au voyage. Une subtile musique accompagne l’ensemble avec talent. William Gereghty est un responsable de la photographie vétéran, ayant notamment longuement travaillé pour MacGyver. Sa maitrise de la lumière fait ici merveille, tant, radieuse, pour souligner la beauté des paysages qu'assombrie, pour indiquer la présence de la folie. Davantage que les médiocres péripéties, très Paintball, liées aux plantes suscitant la paranoïa, le récit se voit pimenté par cette toujours divertissante amitié virile et canaille entre Jack et Harry Maybourne, dont ne se lasse décidément pas. Richard Dean Anderson et Tom McBeath s’avèrent de nouveau idéalement complices, tandis qu’Amanda Tapping apportent une précieuse contribution par son éloquente expression du désespoir de Sam craignant de perdre Jack, si peu de temps après le départ de Daniel (très belle scène avec Teal’c). Il demeurait périlleux de peindre une Carter sur le point de craquer, mais son interprète se montre une nouvelle fois admirable. On remarque toutefois l’absence de Jonas, pas encore un membre tout à fait intime de cette famille. Grâce à ses excellents comédiens, cet épisode bucolique et ensoleillé parvient à échapper au piège de la carte postale.
16. MÉTAMORPHOSE
- Hail Dorothy, the Wicked Witch is dead. Associée à l’équipe russe, SG-1 donne l’assaut à la forteresse de Nirrti. Celle-ci, usant de son statut de déesse, manipule la population locale afin de poursuivre ses expérimentations génétiques. Les malheureux subissent de monstrueuses malformations et périssent rapidement, mais acquièrent des facultés psychiques. Dans un premier temps contrée par le fanatisme des esclaves de Nirrti, SG-1 parvient à leur ouvrir les yeux sur la véritable nature de celle-ci. Une révolte éclate et la Fausse Déesse est tuée par sas victimes. Même si l’intrigue en soi demeure relativement minimaliste et d’un aboutissement fort prévisible, cette variation astucieuse sur le grand classique d’H. G. Wells qu’est L’Île du Docteur Moreau se montre efficace. Les étonnants maquillages des victimes de Nirrti y comptent pour beaucoup, davantage que des décors apparaissant souvent sommaires. Grâce aux artistes de la série, le cachet cauchemardesque de la situation se ressent avec force. Si la figure de Nirrti ne connaît aucun développement réel vis-à-vis de ce qu’elle démontré précédemment, la sculpturale Jacqueline Samuda donne un beau récital pour les adieux de son personnage aux appétits divers et multiples, toujours adepte du cuir. Après Fair Game et Rite of Passage (et quelques références d’autres épisodes), on apprécie qu’avec la conclusion de l’arc narratif de la sombre scientifique, Stargate SG-1 continue à démontrer le même soin apporté à ses intrigues secondaires. En arrière plan, le récit réussi plusieurs jolis coups. L’équipe russe s’avère loyale et efficace, un agréable renouvellement. Le récit constitue une efficace description de la faiblesse létale de Goa’ulds orgueilleux, s’enfermant dans leurs mensonges divins, qu’ils finissent par croire et incapables d’imaginer de nouvelles voies. Il pourrait sembler inepte que Nirrti se mette ainsi à la merci de mutants surpuissants, mais cela se justifie au vu de cette faille psychologique, à laquelle Anubis entend porter remède par la technologie et la réforme de l’ancien système féodal. On savourera également la force du lien entre Carter et un Jack très protecteur. L’opposition entre Jack et Nirrti, mais aussi temporairement Sam, au sujet des périls de la science apporte également un niveau de lecture supplémentaire.
17. SECRET D’ÉTAT
- It is the opinion of the Asgard High Council that Stargate Command should be left in the very capable hands of General Hammond and his team... And while our continued friendship with Earth is not contingent on that—it is preferred. Suite aux évènements de Descent, et en espérant promouvoir un défense planétaire, la Russie et le Etats-Unis révèlent l’existence de la Porte au cours d’une conférence réunissant les principales puissances militaires mondiales. Kinsey y attaque pernicieusement le bilan du SGC, représenté par Hammond. Le Sénateur espère s’emparer de la maitrise du programme, en s’appuyant sur a pression des autres nations, effrayées de voir une telle puissance à la disposition de l’US Air Force. Mais une spectaculaire intervention de Thor rétablit la situation. Pour la troisième fois, Stargate SG-1 s’essaie au clip-show, une régularité somme toute admissible. L’épisode sacrifie au rituel habituel en la circonstance, avec son lot de scènes rediffusées, sélectionnées en fonction de leur caractère impressionnant. Rien de nouveau sous le soleil pour cet exercice de style avant tout destiné à permettre la réalisation d’un épisode peu onéreux, les ressources épargnées se voyant sans doute destinées au spectaculaire final de saison se profilant à l’horizon. L’absence de SG-1 permet de mettre en avant plusieurs seconds rôles de la série, avec bien entendu Hammond en tout premier lieu (Don S. Davis toujours parfait). Outre qu’il propose en définitive un saisissant tableau de l’Univers Stargate, Disclosure parvient à développer une intrigue ne se limitant pas au simple passe-plat. La lecture antagoniste des évènements opposant ce vieux renard madré de Kinsey à Hammond se montre ludique, de même que les réactions contrastées des Ambassadeurs. Bien entendu le représentant chinois apparaît le plus hostile de tous et le français… Le plus effacé. On regrettera que les savoureux accents caricaturaux des séries 60’s laissent ici la place à un réalisme un peu gris. L’intervention de Thor conclue idéalement les débats, son humour dissipant toute impression d’un impérieux protectorat pesant sur sur les Humains. Evidemment l’épisode se conclue sur un bouclier américain approuvé par les différentes forces en présence selon les termes voulus par le Pentagone. Rien de dépaysant, donc.
- The Celts were formidable warriors in their time. Their descendants may make valuable allies. Lors de l’exploration d’une planète, SG-1 rencontre les trois survivants du naufrage d’un vaisseau spatial. Ceux-ci proviennent d’un peule d’origine celtique et sont assiégé par ce qui semble être des montres agressifs. Mais les rescapés s’avèrent en fait de dangereux criminels s’étant emparés d’un vaisseau pénitentiaire, dont les créatures constituaient les gardiens. SG-1 triomphe des bandits. Opus véritablement mineur que celui-ci, où l’on peine à trouver un sujet suscitant de l’intérêt au beau milieu des longueurs. L’intrigue rachitique se montre prévisible de bout en bout et l’on aura rarement vu SG-1 confrontée à une opposition aussi faible. Encore nos héros sont-il soutenus par le SGC, une autre équipe SG et le gardien survivant, le tout face à trois pieds-nickelés dépourvus de dimension ! A vaincre sans péril, on triomphe sans gloire. Le décor du vaisseau naufragé, tristement fonctionnel, ne manifeste guère de cachet, tandis que les affrontements paraissent vite expédiés. L’on ne retiendra en définitive que le cabotinage éhonté de Martin Cummins, durant les scènes pachydermiques de séduction de Sam, c’est bien maigre.
19. LA PORTE DES RÊVES
- Teal'c without Junior... That's a concept. Teal’c semble sans cesse osciller entre deux réalités, une ressemblant à la sienne et une autre, où SG-1 est devenue une escouade de pompiers. Des personnages importants de sa vie (Apophis, Shan'auc, etc.) y figurent sous une différente identité. Teal’c ne parvient à savoir le quel des deux univers est le vrai et menace de sombrer dans la folie. Il reçoit alors l’assistance de Daniel. En fait, à la suite dune attaque goa’uld, il a du partager son symbiote avec Bra’tac, ce qui l’a plongé dans ce cauchemar. Jacob sauve les deux jaffas, grâce à la Trétonine modifié par la Tok’ra. L’intrigue concoctée par Christopher Judge s’avère réellement passionnante, par son jeu poussé aussi loin qu’il est possible entre les deux univers et la lancinante question de savoir lequel est le vrai. Stargate SG-1 se constituant en série télévisée classique, cet aspect ne peut se montrer aussi bouleversant que dans le cadre d’une anthologie comme La Quatrième Dimension mais se hisse malgré tout à des niveaux vertigineux quand les deux réalités se percutent. L’effet fascine déstabilise tout autant que lors du remarquable épisode A la dérive de Buffy contre les Vampires, où l’héroïne se retrouve de manière similaire écartelée entre Sunnydale et l’asile d’aliénés où elle est une autiste enfermée dans son univers fantasmagorique. Que Judge centre le récit sur son personnage semble naturel, d’autant qu’il l’incarne avec une admirable sensibilité. Outre cette belle idée remarquablement maitrisée crescendo par l’auteur, l’épisode vaut également par une brillante mise en scène de Martin Wood. Ses vas-et-viens élégants et imaginatifs entre les univers apportent une indéniable valeur ajoutée à l’étrangeté de la situation, sans virer pour autant à l’exercice de style. Le tournage dans une véritable caserne de pompiers apporte une précieuse crédibilité à l’univers onirique. On éprouve également un vif plaisir à retrouver plusieurs figures historiques de la série (dont un Apophis hantant toujours Teal’c), de même qu’un Daniel dont les apparitions conservent tout leur impact. Alors que sa saison approche de son terme, Jonas est encore traité en nouvel arrivé, ce qui peut sembler injuste. La surpression des symbiotes manifeste que la série comporte encore des possibilités d’innovation et d’évolution.
20. EN QUÊTE DU PASSÉ
- Teal'c, prepare to assist in damage control. - I am prepared, O'Neill. - See how melodramatic that sounds? It's unnecessary. SG-1 accompagne le Promotheus quand celui-ci, suite à une défaillance de l’hyper propulsion, doit rallier un monde pourvu d’une Porte des Etoiles. Sur place, le Président Ashwan réserve un accueil enthousiaste aux visiteurs, mais le général Kalfas se montre nettement plus méfiant. Leurs ancêtres ont effacé toute trace historique de la domination goa’uld, ce qui rend difficile le repérage de la Porte. Grâce à un érudit, SG-1 y parvient, malgré une tentative de coup d’Etat fomentée par Kalfas. La première partie de l’épisode, centrée sur le Promotheus, apparaît divertissante, du fait des piques amicales entre Jack et le capitaine, bien plus respectueux des codes hiérarchiques. De plus le passage confirme l’évolution de Stargate SG-1 vers le Space opéra, du fait de l’ambiance et des caractéristiques incidents rencontrés. On s’amusera d’ailleurs d’une convergence vers Star Trek. En mission de rodage, les officiers du Promotheus se livrent à une batterie de mises en situations ressemblant fort au Test de Kobayashi Maru. Le duo formé entre le fringant Colonel Ronson et son glacial officier scientifique, la belle Erin Grant, évoque quelque peu Kirk et M. Spock, en plus rigide. Malgré une bonne interprétation, le corps principal du récit déçoit cependant, du fait de plusieurs faiblesses scénaristiques. La spécificité de l’intrigue repose sur la disparition de tout document historique, un fait mis en pace au prix de plusieurs scènes verbeuses. Or tout ceci est démoli en un instant quand l’érudit surfit miraculeusement, avec ses parchemins indiquant précisément la situation de la Porte. A quoi bon tout cela ? L’opposition des points de vue d’Ashwan et de Kalfas sur la venue des visiteurs aurait pu se montrer féconde, mais ce dernier est peint de manière bien trop caricaturale, voire grotesque, pour que le débat puisse s’affranchisse d’un manichéisme certain. DeLuise filme talentueusement l’élévation épique de la Porte, sur un mode proche de la grange de Witness, mais on doute qu’ici quelques cordes suffisent à soulever trente tonnes de métal.
- You know, every time I wake up in a Goa'uld cell, I can't help the thought that something bad is going to happen. Suite aux manipulations génétiques de Nirrti, une tumeur cérébrale menace de tuer Jonas, mais lui donne le don de prophétie. Durant ce temps, SG-1 et SG-15 affronte le goa’uld Mot. Celui-ci a asservi une planète pourvue de Naquadah, afin de vaincre son maître, Ba’al. Grâce à un traître local, il tend une embuscade à SG-1, mais celle-ci est déjouée grâce aux visions de Jonas, ensuite opéré par Janet. Mot est vaincu par la révolte de ses esclaves, aidés par les Terriens. Le talentueux duo Mallozzi & Mullie nous offre un épisode à la facture certes classique, mais haletant de bout en bout. Rebondissements, visions et affrontements se montrent captivants et maintiennent un tempo élevé. Le savoir-faire des auteurs tire le meilleur parti de l’interaction des diverses forces en présence, jusqu’à un obtenir un remarquable suspense en fin de parcours. Les deux versants de l’histoire ne demeurent pas séparés, comme souvent, mais s’interpénètrent dynamiquement. Les auteurs se montrent brillamment imaginatifs. Ainsi les conséquences des prophéties de Jonas ne s’appliquent pas littéralement dans une continuité temporelle linéaire, mais par ricochets imprévisibles et inattendus. Cet aspect très ludique relève de la théorie de l’Effet papillon et d’une vison quantique de la causalité, un passionnant élément parfaitement explicité par Samantha Carter. Prophecy remplit également à la perfection ses obligations d’avant dernier épisode de la saison, comme rampe de lancement du grand final à venir. Les différentes péripéties s’avèrent les conséquences de divers événements survenus au cours de la période, d’où un effet rétroviseur très réussi. Les auteurs ouvrent également une fenêtre sur l’évolution des forces au sein de l’échiquier galactique, voyant Anubis déléguer, avec des fortunes diverses, l’aspect militaire à Ba’al, pour se concentrer sur ses propres projets. Lors de cette avant-dernière aventure de Jonas au sein de SG-1, Mallozzi & Mullie tirent également un joli coup de chapeau à cet attachant personnage, avec un Jack O’Neill l’ayant pleinement accepté dans l’équipe, également en forme de bilan permettant de mesurer le chemin parcouru. Les différents personnages secondaires se voient également joliment croqués par les auteurs.
22. PACTE AVEC LE DIABLE
- I personally think that this whole "Ascension" thing is a bit overated. Daniel se manifeste à Jack, l’informant qu’Anubis va tenter de s’emparer du Puissant Œil de Ra, dissimulé dans la Pyramide de ce dernier, sur Abydos. SG-1 et les guerriers de Skaara tente de prendre Anubis de vitesse, mais celui-ci débarque son armée, avant d’être lui même attaqué par Yu. Daniel orchestre ces événements, laissant Anubis s’emparer de l’Œil, qu’il transforme en arme énergétique surpuissante. Daniel espère préserver Abydos et permet ainsi à SG-1 de partir avec un tablette indiquant l’emplacement de la Cité des Anciens. Anubis renie sons serment et détruit Abydos, malgré une confrontation directe avec Daniel, qui disparait mystérieusement. Oma Desala sauve Skaara et les siens, en les faisant accéder à l’Ascension. Full Circle séduit d’entrée par la rencontre en Jack et Daniel, dans un ascenseur du SGC. La scène compte certainement parmi les plus drôles d’une série regorgeant pourtant d’autres exemples. Tout comme les protagonistes eux-mêmes, les spectateurs seront ravis de renouer avec ces échanges de piques mi-figue mi-raisin et cette chaleureuse amitié caractérisant les relations entre les deux compères. On retrouvera d’ailleurs un très grand Jack tout au long de ce final de saison se montrant enthousiasmant par la splendeur du spectacle offert. Entre batailles spatiales et terrestres, l’œil y trouve largement son compte. L’explosion de la Pyramide demeure le clou du spectacle. La disparition d’Abydos, ou encore l’entrée en lice cette fois directe de Daniel, apportent par ailleurs.une dimension dramatique supplémentaire au récit. Les confrontations entre Anubis et Daniel se montrent captivantes et plairont particulièrement aux amateurs de Star Wars, tant elles pourront faire songer à leur équivalent entre Palpatine et Luke dans Le Retour du Jedi. Les révélations sur la véritable nature d’Anubis accroissent encore sa stature. Le récit exploite idéalement toutes les potentialités de la situation, jusqu’à amener un tournant majeur sur l’échiquier galactique, comme il se doit pour un final de saison. Mais cet épisode particulièrement riche trace déjà les pistes de l’avenir, avec le triomphe apparent d’Apophis dramatisant l’attente de la saison prochaine, mais aussi les prémices du retour de Daniel ou bien les perspectives ouvertes sur la frauduleuse Cité Perdue des Anciens. L’un des plus grands épisodes de Stargate SG-1, se dispensant aisément de cliffhanger intersaison.
1) Pacte avec le Diable : le final de saison idéal, apportant nombre de scènes absolument spectaculaire concomitamment à un virage majeur pour l’univers de la série. Les grandes pistes de la saison suivante, dont le retour de Daniel, se voient efficacement esquissées. Un irrésistible Jack O’Neill apporte l’humour parachevant ce grand épisode Stargate. 2) Abysse : un face à face éprouvant entre jack et Ba’al apporte une intensité singulière à ce récit, installant une inimitié personnelle qui perdurera au cours de la série. Une mise en scène particulièrement imaginative et les lumineuses apparitions de Daniel élèvent également l’opus au-dessus du lot. 3) La Porte des rêves : fascinante et déstabilisante dérive entre deux réalités pour un Teal’C interprété avec une admirable sensibilité par Christopher Judge. L’acteur démontre une parfaite compréhension de son personnage, ainsi que de réels dons d’écriture. Les scènes avec Bra’tac et Daniel se montrent particulièrement fortes. 4) La Prophétie : le fin duo Mallozzi & Mullie entremêlent deux histoires avec une interaction fort réussie. Ils évitent toute application littérale et enfantine des dons de Jonas, pour contraire tisser une variation des plus astucieuse sur le thème très riche de l’Effet papillon, avec à la clef un remarquable suspense.
5) Rédemption : le récit ouvre pertinemment la saison, en décrivant avec talent la progressive intégration de Jonas au sein de SG-1, amis aussi en donnant la mesure la puissance de la technologie à disposition du très créatif Anubis, soient deux axes forts de la période. La machine d’Anubis se montre visuellement impressionnante. Retour à l'index Crédits photo: MGM. |
- So it's possible there's an alternate version of myself out there, that actually understands what the Hell you're talking about ?
Une Sam et un Kawalsky alternatifs franchissent le Miroir Quantique. Ils proviennent d'un autre univers que celui précédemment visité par Daniel. Les nouveaux venus demandent asile, leur monde étant envahi par Apophis. Sam découvre également que dans cette autre réalité; elle est une civile ayant épousé Jack mais que ce dernier est mort au combat. L'autre Carter et Jack deviennent proches, mais, suite à un dérèglement spatio-temporel, elle tombe malade et doit réintégrer son univers. SG-1, hormis Sam, et les visiteurs partent alors en expédition pour contacter les Asgards alternatifs (encore inconnus) et leur demander de sauver l'autre Terre. L'infiltration du SGA réussit temporairement, car Teal'c tue son double et se fait passer pour le Primat d'Apophis. L'autre Sam parvient à franchir la Porte et à rallier les mondes asgards, grâce aux connaissances de SG-1. Apophis se rend alors compte de la supercherie et s'apprête à exécuter nos héros, quand les Asgards interviennent. Le Faux Dieu est enlevé par le vaisseau de Thor et ses Jaffas doivent s'enfuir. SG-1 regagne son monde, non sans que l'autre Sam n'ait embrassé Jack.
Après There But for the Grace of God, Point of View constitue une nouvelle incursion de Stargate SG-1 au sein de l'inépuisable source d'inspiration que représentent les univers parallèles. Le retour du Miroir Quantique constitue une excellente nouvelle, avec une saveur à la Sliders que l'on adore. Le principal regret que laisse le scénario demeure cependant la trop grande proximité entre les deux réalités alternatives visitées : hormis quelques aspects secondaires ou relationnels, leur caractéristique essentielle reste identique : la victoire sans appel des Kromaggs, enfin d'Apophis. Un manque de variété dommageable, même s'il souligne éloquemment la spécificité de celui de la série au sein du Multivers.
En pinaillant un tantinet, ou pourra également discerner quelques failles dans le scénario. Il semble assez surprenant que les deux Carter parviennent aussi aisément à retrouver la technologie hyper avancée des Anciens. Et si cela était possible, on se demande pourquoi Sam n'a pas élaboré cette génératrice plus tôt. Les Asgards, y compris en vitesse supraluminique, interviennent trop rapidement, ou alors il nous faut supposer que le vaisseau indétectable de Thor était déjà en orbite et qu'il gardait les bras croisés tandis que la Terre était écrasée.
Mais qu'importent ces quelques réserves, l'épique Point of View s'affirme comme un palpitant épisode, aux nombreux retournements de situation et au rythme échevelé, le tout porté par un vibrant suspense. Les possibilités combinées du Miroir et de la Porte se voient optimisées, avec une véritable débauche d'excellentes idées. On retient ainsi un nombre impressionnant de scènes marquantes, aux tonalités des plus diverses : torture de l'héroïque Hammond par Apophis, spectaculaire survenue des Asgards et de leur vaisseau, amusant calibrage du Miroir par Daniel etc. Les dialogues se montrent également excellents, notamment pour Jack.
Le récit, à l'évolution parfaitement maîtrisée, se décompose en deux parties distinctes. Avant le feu d'artifice de l'épopée au sein du SGA se voit ainsi précédée par une partie pouvant sembler davantage statique mais se montrant irrésistible par la part belle qu'elle accorde au relationnel. La rencontre des deux Carter se montre piquante à souhait, tandis que l'on retrouve avec un vif plaisir l'attachant Kawalsky. Mais le plus remarquable reste certainement la romance très émouvante entre Jack et la Carter alternative, sachant trouver un ton juste et non mélodramatique. Jamais la série ne s'était encore montrée aussi explicite sur le sujet et elle le redeviendra rarement par la suite.
Épisode étonnamment complet et abouti, s'adressant à tous les publics de Stargate SG-1, shippers, amateurs de Science-fiction pure et dure ou de scènes action, l'enthousiasmante réussite de Point of View vient parfaitement ponctuer le cinquantième opus d'une série ayant encore un prometteur parcours devant elle.
- Selon les cas, le son passe ou non à travers le miroir, sans qu'une explication de cette variation soit donnée.
- Hammond déclare que le Miroir Quantique a été découvert sur P3X-233, or il s'agissait de P3R-233 dans There But for the Grace of God.
- Le réalisateur Peter DeLuise accomplit ici deux de ces caméos dont il est friand. C'est sa voix que l'on entend interviewer Sam sur l'enregistrement et il joue l'un des Jaffas se tenant derrière Apophis.
- Le Teal'c alternatif porte cette fois une barbiche, de même pour Apophis. Ils ressemblent ainsi au Spock négatif de Mirror, Mirror (Star Trek Classic, 2-04), un clin d'œil à cet épisode au thème similaire.
- Comme dans There But for the Grace of God, l'acronyme SGA remplace SGC, sans que la différence soit non plus expliquée ici. S'agit-il de Stargate Alternative ?
- Carter indique que le générateur permettant à la Porte d'atteindre les mondes asgards a été offert par ces derniers. Or il a été construit par Jack, grâce aux connaissances des Anciens (The Fifth Race).
- La longue chevelure sied merveilleusement à Amanda Tapping, une idée à retenir. Tiens, elle serait également très bien en brune.
- Il s’agit du cinquantième épisode de la série.