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 saison 5 saison 7

Stargate: SG1 (1997-2007)

Saison 6


13. Hallucinations (Sight Unseen)

14. Écrans de fumée (Smoke & Mirrors)

15. Paradis perdu (Paradise Lost)

16. Métamorphose (Metamorphosis)

17. Secret d’État (Disclosure)

18. Les Rescapés (Forsaken)

19. La Porte des rêves (The Changeling)

20. En quête du passé (Memento)

21. La Prophétie (Prophecy)

22. Pacte avec le diable (Full Circle)

Top 5 Saison 6


PRÉSENTATION DE LA SAISON 6

La sixième saison comportait plusieurs défis à relever. Il en va ainsi de l’intégration d’abord malaisée de Corin Nemec en remplacement de Michael Shanks. Le changement  ne connut pas un succès immédiat du fait des difficultés habituelles de l’intégration d’un nouveau personnage  au sein d’une série connaissant déjà un long parcours, tant auprès du public que de l’équipe. Daniel laissait un vide immense, mais l’intégration progressive de Jonas s’effectua finalement avec succès, un parallèle astucieux étant établi entre la défiance initiale de Jack O’Neill et celle des fans. Les auteurs allaient saisir les potentialités nouvelles apportées par Jonas pour renouveler la série, ce dernier s’avérant similaire à Daniel par son enthousiaste curiosité mais connaissant un un parcours très différent.  Le transfert de Showtime à Sci-Fi Channel (devenu depuis Syfy) signifia un changement d’habitudes mais le public suivit massivement le mouvement et ne marqua aucun signe d’usure par la suite.

Outre l’introduction de Jonas, les auteurs surent en effet faire connaître des évolutions majeures à SG-1 (Teal’c perdant son symbiote et n’étant plus le seul Alien du groupe, Jack devant temporairement un Tok’ra, etc.) dans une ambiance dramatisée. Les relations entre personnages évoluèrent également du fait d’une moindre présence de Richard Dean Anderson, désireux de se consacrer davantage à sa famille. La montée toujours plus pressante du péril représenté par Anubis n’empêche pas Ba’al de trouver sa place,  dans un duo original à la tête des Goa’ulds. Les Réplicateurs évoluèrent eux-aussi, devant humanoïdes  et débutant un arc s’étendant jusqu’à la saison 8. Les rares apparitions de Daniel pimentèrent également cette saison, au total très particulière mais une nouvelle fois réussie. 

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1-2. RÉDEMPTION
(REDEMPTION)


 

- I am Anubis !Humans of the Tau'ri ! Your End of Days finally approaches! There will be no mercy!

- Oh, come on! Who talks like that?

Alors que SG-1 peine à se remettre du départ de Daniel et que Jack manifeste de la défiance envers Jonas, Teal’c doit retourner dans la rébellion jaffa. Son épouse, gravement malade, décède rapidement, ce qui provoque une crise avec son fils, Rya’c. Anubis attaque alors le SGC en en surchargeant d’énergie la Porte, ce qui menace de provoquer une explosion cataclysmique. Sam et McKay peinent à trouver une solution, mais Jonas a alors l’idée d’expulser la Porte dans l’hyper espace, grâce au tout nouveau X-02 piloté par Jack. De leur côté Teal’c et Rya’c, réconciliés et aidés sar Maître Bra’tac, détruisent l’arme d’Anubis. Le SGC parvient à acheter leur porte aux Russes et Jack accepte que Jonas intègre SG-1.

Contrairement à ses prédécesseurs, ce pilote de saison ne bénéficie pas de l’effet d’entraiment qu’induisait le traditionnel cliffhanger assurant une jonction dynamique entre les deux périodes. Au lieu de tenter d’en reconstituer artificiellement l’atmosphère frénétique,  Robert C. Cooper va opter pour l’exact contrepoint, en prenant le temps de développer un récit très riche, parfaite carte de visite de la série auprès du potentiel nouveau public suscité par l’arrivée sur Sci-Fi. Sur un tempo longtemps tranquille, il nous révèle un habile état des lieux de l’univers de la série, utilisant Jonas comme un nouveau venu auquel s’identifie le téléspectateur. Au long de scènes fluides, entre humour et émotion, on découvre ainsi Sam en grande sœur, ou Teal’c avec lequel se crée déjà une complicité entre venus d’ailleurs. Il s’avère particulièrement touchant de découvrir Jack incapable de choisir un remplaçant à Daniel, sans avouer qu’il refuse ainsi d’entériner une insupportable absence.

Jonas, interprété avec un étonnant naturel par Corin Nemec, se montre lui même passionnant, proche de Daniel par l’optimisme et l’insatiable curiosité d’un esprit brillant, mais aussi d’une tonalité décalée assez irrésistible. La caméra si mobile de Martin Wood en profite pour nous régaler d’une balade au sein du SGC et de la salle d’embarquement, puis de la rébellion Jaffa. L’inépuisable et alerte scénario introduit plusieurs changements majeurs appelés à s’épanouir (accession à l’espace galactique, perspective de Jaffas pouvant s’émanciper de leurs symbiotes). Le retour de Rodney McKay, toujours aussi crispant qu’hilarant, enrichit encore cette première partie où l’on regrettera seulement le pesant pathos instauré autour de Rya’c, incarné sans nuances par Neil Denis. Les amateurs de la Tueuse de Sunnydale pourront y discerner un alter ego masculin de Dawn, c’est tout dire. La progressive montée en puissance du péril goa’uld souligne la stature d’Anubis, dont la spectaculaire apparition permet de renouer avec la grande tradition des cliffhangers.

Après ce parfait lever de rideau sur la nouvelle saison, la seconde partie du double épisode sait varier les plaisirs, en laissant cette fois libres à l’action, avec l’un de ces récits épiques où excelle Stargate SG-1. Les péripéties spectaculaires de l’infiltration guerrière menée par les jaffas rassasieront les amateurs du genre. Même une certaine naïveté autour  d’un Rya’c propulsé au rang de combattant se voit avalisé par l’entrain de l’histoire. Le suspense cette fois technologique se nouant au SGC ne va sans s’accompagner de jargon (certes souvent apprécié par les amateurs de Science-fiction), mais demeure compréhensible et habilement mené. Il s’adorne encore des pépites d’humour générées par les savoureuses prises de bec entre Sam et Rodney, on en redemande. Alors qu’O’Neill se montre déjà en retrait, les auteurs parachèvent habilement l’intégration de Jonas dans SG-1 grâce à son intervention déterminante. Le décor se voit ainsi définitivement dressé pour une saison 6 alliant déjà parfaitement griffe de la série et nouveautés.

  • Les images du générique connaissent plusieurs changements. Michael Shanks est également remplacé par Corin Nemec
  • Les évènements se déroulent trois mois après la conclusion de la saison précédente. Ce laps de temps à permis à Jonas d'intégrer l'ensemble des travaux de Daniel, grâce à son intellect supérieur.
  • Il s'agit du tout premier épisode diffusé sur Sci-Fi Channel en remplacement de Showtime.
  • Etrangement, quand sonne l'alarme Jack et Sam se ruent dans la salle d'embarquement, donc à la merci d'un d'éventuel danger émanant de la Porte. La procédure, toujours respectée, veut que l'on se rende au poste de contrôle, relativement protégé.
  • Le rôle de Shaq'rel fut d'abord proposé à l'acteur d'Andromeda Keith Hamilton Cobb, qui déclina la proposition.
  • Martin Wood effectue deux nouvelles apparitions. En première partie, il discute avec Siler, près de l'ascenseur. En seconde, il parle avec l'un des techniciens du générateur d'impulsions.
  • La jambe blessée de Jack est due à un incident survenu à Richard Dean Anderson  Il se fit mal au genou lors d'une chute, alors qu'il se promenait avec sa fille âgée de trois ans, peu de temps avant le début du tournage de la saison. 
  • Jack déclare : All check. Phasers ?. Les phaseurs sont les armes individuelles des équipages de la Fédération, dans Star Trek Classic. Phaser est le diminutif pour Phased Array Laser.
  • Jack dit également : We just don't know where it will send me, right? Who cares, as long as it's a galaxy far, far away. Il s'agit évidemment cette fois d'un clin d'œil à Star Wars.
  • L'indicateur du temps d'ouverture de la Porte des Etoiles ne cesse d'évoluer au cours de l'action. Il est également visible en image non inversée dans le reflet de la vitre, mais il s'agit d'un choix délibéré de Martin Wood, désireux que l'information soit toujours perceptible par le public.
  • La Porte pèse 64 000 pounds, soit à peu près 29 tonnes (et non 32 comme l’indique la traduction française, la livre anglo-saxonne ne s’élevant pas à 500 grammes comme la notre, mais à 453,59).
  • Jack largue la Porte à 120 km d'altitude, or l'on aperçoit des nuages, ce qui est impossible à cette hauteur.
  • Après avoir interprété Sokar, David Palffy devient ici Anubis. Contrairement à ce que certains spectateurs crurent à l'époque, il n'existe aucun lien entre les deux personnages.
  • L'image du X-302 lors de l'expulsion du cockpit est en fait tirée d'une mission Apollo. Walter déclare que la scène est retransmise par satellite, mais elle est manifestement filmée depuis un hélicoptère.
  • Le futur X-303, le fameux Promotheus, est évoqué pour la première fois. Hammond commente  que ses plans ont du être communiqués aux Russes en échange de l'usage de leur Porte
  • Le double épisode fut nominé aux Gemini Awards (trophées canadiens), pour ses effets spéciaux.

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3. RÉUNION
(DESCENT)


 

- I mean, those of us who weren't originally from the planet Earth gotta stick together, right ?

- Are you suggesting an alien conspiracy ?

SG-1 et Jacob explorent un vaisseau-mère goa’uld placé en orbite terrestre et déserté par son équipage. Sam découvre qu’il s’agit de l’ha’tak où l’esprit de Thor a été emprisonné en fin de saison précédente. Thor a forcé les Serpents a abandonné les lieux, avant de tenter d’offrir ce présent à ses alliés.  L’intervention  de Jaffas fidèle à Anubis force le vaisseau à s’écraser au fond de l’océan Pacifique et l’eau gagne rapidement l’ensemble de la structure. SG-1, grâce à plusieurs exploits et à Jonas une nouvelle fois déterminant, parvient à s’échapper tout en emportant les cristaux contenant l’esprit de Thor.

L’épisode complète habilement la présentation synthétique de l’univers Stargate proposée au public du nouveau diffuseur, en intégrant les deux seules factions majeures n’étant pas apparues lors du pilote de saison, les Asgards et la Tok’ra. Chacune des parties se voit ainsi opportunément représentée par son meilleur ambassadeur : Thor et Jacob, dont les échanges de piques avec Jack. Ce dernier continue d’ailleurs à moins imprimer sa part à l’action, se contentant pour l’essentiel de doper le récit à l’humour, ce qui n’est certes pas négligeable ! Cela n’empêche pas l’intrigue de se montrer souvent captivante, enchainant prouesses et scènes à suspense,  tout en variant finement sa tonalité.

En effet elle se décortique en trois tronçons à la saveur bien distincte, d’abord le mystère inhérent au grand classique du space opéra que constitue l’exploration d’un vaisseau errant sans équipage dans l’espace  (une énigme aussi fréquente en littérature qu’au petit ou grand écran mais ici fort bien adaptée au format SG-1), puis le flamboiement des affrontements contre les Jaffas et enfin le suspense haletant du film catastrophe pimenté à la sauce Cyber. Le duo Mallozzi/Mulie, à l’inépuisable  virtuosité, évite toute lassitude du public devant une histoire ne résumant surtout pas à une accumulation sans âme de péripéties stéréotypées. Le relationnel se montre également délectable, grâce à des acteurs toujours aussi complices, y compris Corin Nemec.

La caméra  de Peter DeLuise nous régale d’une exploration fluide de l’architecture goa’uld, tout comme Wood pour le SGC durant Rédemption. Le réalisateur brille également par l’étonnant réalisme de ces décors envahis par la montée des eaux. On regrettera que la présence de l’esprit de Thor se devine trop facilement, ce qui permet d’anticiper une partie de l’action, ou que les auteurs glissent sur certains passages, sans doute onéreux à l’écran (chute du vaisseau ou sa pénétration à partir du sous-marin), d’où quelques accélérations perturbatrices. Jonas s’avère de nouveau le sauveur de la onzième heure, il ne faudrait pas abuser de ce procédé visant à justifier son intégration dans SG-1, jusqu’à lasser.

  • Teal'c déclare qu'il s'agit de la première mission de Jonas, alors que celui-ci avait participé à au moins une expédition, comme le montre la scène finale de Redemption.
  • La scène montrant Jack et Sam dans un couloir progressivement envahi par les eaux  a été en fait tournée à la piscine olympique de Vancouver. Le décor fut tout entier monté dans un des bassins, puis l'eau fut lentement déversée.
  • Peter DeLuise réalise un cameo en jouant le Lieutenant Dagwood, spécialiste des submersibles. Il s'agit d'un clin d'œil car DeLuise jouait Seaman Dagwood dans la série SeaQuest, police des mers.
  • Au cours de l'action Jack, toujours aussi fan, utilise deux expressions fétiches de l'abominable Mr Burns, des Simpson : Excellent et Ahoy-hoy.
  • Le décor du Ha'tak d'Anubis sera repris dans Wormhole X-treme !. Face aux Hommes en Noir, Martin et Jack se cachent dans ce qui est alors représenté comme un décor inutilisé. 

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4. PRISONNIÈRE DES GLACES
(FROZEN)


 

- Doh !

- What is it, O'Neill ?

- I forgot to tape The Simpsons. (…) It's important to me.

Les fouilles sur la base antarctique permettent de découvrir le corps d’une femme ensevelie sous la glace depuis des millions d’années. SG-1 et Janet se rendent sur place. Alors que le site est isolé par une tempête, celle que l’on croyait morte revient à la vie. Jonas établit une communication, tandis que Janet et Sam découvrent qu’l s’agit d’une Ancienne, Ayiana. Mais le corps de celle-ci comporte un virus mortel. Ayiana s’épuise à guérir les membres de l’équipe et finit par décéder une fois transportée au SGC. Jack, mourant, accepte d’être sauvé par l’implantation temporaire d’un symbiote Tok’ra.

La rencontre d’Hibernatus et de Stargate suscite la première cinglante déception de la saison, marquée par l’échec à peu total de cet évènement pourtant prometteur que constituait cette rencontre avec une Ancienne. L’épisode met ainsi Janet à l’honneur, mais transforme SG-1, tout comme l’équipe de l’Antarctique, en simple commentateurs d’une action défaillante. La responsable de la base est sympathique et l’intrigue, en mode transversal, apporte sa contribution à la future découverte de la Cité Perdue d’Atlantis. Pour le reste, ce qui aurait du nous valoir un moment intense tourne très rapidement à un simple suspense médical (réanimation, maladie, etc.), tant de fois subi durant les séries hospitalières et prévisible de bout en bout. L’ennui gagne vite. On note plusieurs facilités scénaristiques ,comme Sam s’extasiant qu’une Ancienne soit semblable à nous, alors qu’elle en a déjà rencontré un, le mutisme inexpliqué et si pratique d’Ayiana ou l’absence d’explications de diverses péripéties.

Filmé sans génie, le huis clos fige l’action ,sans apporter d’intensité particulière, d’ailleurs la tempête fait totalement doublon avec la quarantaine médicale.  L’amusante présence de Bruce Harwood s’avère une frustrante figuration, à l’instar de son collège  ne servant qu’à trouver désespérément  quelque chose à accomplir à un Jack s’ennuyant ferme.  Sa présence souligne une comparaison désastreuse avec l’Ice des X-Files, à la situation comparable mais au combien plus intense et troublant. Ce qui irrite surtout demeure la mauvaise gestion des Anciens, que l’on ne doit priver de leur aura mythique que pour des évènements marquants et non pas pour des péripéties pouvant finalement prendre place avec n’importe quelle autre race d’Aliens. On comprend in fine que tout ceci n’aura été qu’un prétexte pour justifier l’introduction du symbiote de Jack, mais les Anciens doivent représenter une fin, pas un moyen secondaire.

  • Ayiana l'Ancienne est jouée par la sublime mexico-canadienne Ona Grauer. Elle a effectué de très nombreuses apparitions dans des films et séries, surtout d'inspiration fantastique ou de Science-fiction (Sliders, Harsh Realms, V, Fringe, Alone in the Dark, etc.). Elle joue ainsi  un mémorable Démon des Carrefours dans l'épisode All Hell Breaks Loose  de Supernatural et incarne Emily Young dans Stargate Universe. En 2010, Ona Grauer est Artémis dans Percy Jackson et le Voleur de Foudre. Récemment arrivée au Canada, sa mère a pu l'élever en devenant la traiteuse alimentant l'équipe de tournage de MacGyver.
  • Ayiana accomplira une apparition dans le pilote de Stargate Atlantis, lors de la reconstitution du départ des Anciens.
  • Ayiana signifie "Eternel renouveau" en langage Cherokee.
  • Le Dr. Harold Osbourne est interprété par Bruce Harwood, bien connu dans un autre univers pour être le John Fitzgerald Byers, des Bandits Solitaires.
  • L'épisode contient un grand nombre d'insertions publicitaires pour l'équipementier sportif The North Face, jusqu'à en insérer le logo sur les uniformes des militaires. Ces images seront effacées par trucage vidéo, lors de la diffusion en Grande Bretagne.

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5. L’EXPÉRIENCE SECRÈTE
(NIGHTWALKERS)


 

- People don’t think you’re strange !

- What about Colonel O’Neill?

- Let’s get some lunch

Un scientifique tente de prévenir Sam que le projet d’Adrian Conrad se poursuit,  mais il est assassiné. Bien que  privée de Jack, toujours en soin chez la Tok’ra, SG-1 remonte la piste jusqu’à un petite ville côtière. Tout en venant à la rescousse d’agents du NID loyaux mais dépassés, l’équipe va découvrir qu’une succursale du milliardaire a continué à étudier des symbiotes. Ceux-ci se sont emparés de la population et construisent en secret un vaisseau spatial pour quitter la Terre. Dupées par Sam, les larves sont éliminées et la nef placée en Zone 51.

Tout comme durant d’autres occasions précédentes, l’épisode ouvre une fenêtre sur l’intéressant combat d’infiltration menés par les Goa’ulds, contournant l’inflexible sentinelle représentée par le SGC. Effectivement, on aperçoit qu’il y aurait là un véritable filon de scénarios pour des extraterrestres pouvant finalement assez bien converger vers les fameux Envahisseurs de David Vincent, jusqu’à envisager une potentielle série dérivée. Encore faudrait-il pour cela que le protagoniste naturel de ce théâtre d’opérations, le NID, ne se voit systématiquement brocardé, voire ridiculisé, comme cela se vérifie une nouvelle fois ici. SG-1 n’a aucun besoin pour se rehausser d’aller piétiner sur ces platebandes où ses compétences ne paraissent pas irremplaçables. Il reste quelque peu naïf de contempler l’élite de l’US Air Force mobilisée pour une telle enquête, au lieu d’aller explorer de nouveaux mondes (à l’instar de ce gigantesque vaisseau spatial construit à partir de rien). Mettre en avant une véritable collaboration avec le NID aurait dynamisé l’histoire, tout en ouvrant réellement un nouvel horizon pour l’Univers Stargate.

L’idée de symbiotes ne dominant que de nuit leurs hôtes demeure toutefois astucieuse. De plus, le mode récit n’est pas sans connaître des similitudes amusantes avec les X-Files, alors que SG-1 arbore des costumes très Hommes en Noir ou que la référence à la Zone 51 évoque Majestic et Dreamland. Même si on l’aurait préféré un tantinet plus nerveuse, l’enquête se montre solide et bénéficie de belles images au sein de cette petite ville pittoresque de pécheurs. Blu Mankuma pporte une nouvelles fois une palpable présence. Le duo plaisamment antagoniste Jonas/Teal’c divertit décidément à chaque fois, tandis que l’on apprécie de découvrir une Sam parfaitement à la hauteur dans rôle de leader souriante mais affirmée  de l’équipe. Son brillant gambit apporte une conclusion efficace à cet opus non dépourvu d’intérêt mais qui aurait pu devenir bien plus riche encore.

  • L'ordinateur du Dr. Femming indique qu'aucune mémoire n'est utilisée dans le disque dur, ce qui est pour le moins étonnant car dans ce cas il ne pourrait pas fonctionner.
  • Jack n'apparaît dans l'épisode, un événement très rare (Richard Dean Anderson est plus en retrait cette saison). Daniel manquant aussi à l'appel, il s'agit du premier opus se déroulant sans aucun personnage du film originel. Une telle conjonction se retrouvera dans quatre autres épisodes : Insiders, Uninvited, Line in the Sand et The Road No Taken.
  • Peter DeLuise accomplit un nouveau caméo : il est dans le groupe sortant du café pour la marche nocturne.
  • L'enseigne du Crusty Bill's Bar est Sherlock Holmes, un clin d'œil au rôle de détective joué ici par SG-1.
  • Les différents plans de la ville de Steveston furent effectivement tournés à... Steveston, mais située au Canada et non aux Etats-Unis. Il s'agit d'un ancien village de pêcheurs, désormais intégré à Richmond, dans le Grand Vancouver.

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6. ABYSSE
(ABYSS)


 

- Death will only offer a temporary escape. I can revive you again and again, a thousand times if need be. Only once you have told me everything, I ask will you be allowed to die... One last time.

Durant son séjour parmi la Tok’ra, Jack est capturé par Ba’al. En effet son symbiote  a tenté de sauver une alliée, esclave proche du Grand Maître. La larve est expulsée durant le combat et Ba’al entreprend de torturer Jack pour lui soutirer ses secrets. Daniel rend visite à son ami et, s’il ne peut intervenir, il lui propose de s’échapper via l’Ascension. O’Neill s’y refuse, comptant sur l’intervention de SG-1. Effectivement Teal’c et Sam, avec l’aide d’abord contrainte de la Tok’ra,  parviennent à susciter une attaque de la base de Ba’al par Yu, diversion permettant  à Jack de s’enfuir avec l’informatrice... Et sans doute grâce à un petit coup de pouce discret de la part de Daniel.

Episode particulièrement riche et délectable que celui-ci. Après une introduction déjà fort gouleyante la saison précédente, Abyss permet à Ba’al de prendre pleinement place au sein de l’Univers Stargate. Les successives dramatiques confrontations avec O’Neill (le début d’une vibrante inimitié  jamais démentie entre les deux adversaires) apportent l’espace idéal au formidable Cliff Simon pour démontrer toute la présence et la saveur particulière de son personnage. Brad Wright ne craint pas d’aller nettement plus loin que d’habitude dans la représentation de la torture, se portant sans doute aux confins de ce qu’autorise une série familiale comme Stargate SG-1. Il s'avère d’ailleurs émouvant de découvrir la proverbiale volonté de Jack O’Neill s’émousser au fil des séances, jusqu’à ne plus demander à Daniel que de lui procurer la mort pour lui éviter de parler. Le coup de main final de Daniel, si léger qu’il demeure comme en suspension, apparaît également comme une excellente idée de scénariste. Le récit sait harmonieusement varier ses effets, délivrant plusieurs pépites de drôlerie ne déséquilibrant jamais l’ensemble.

 On raffole de retrouver ces échanges mi chèvre mi chou opposant comme toujours Jack à son ami Daniel, entre ironie incisive de l’un et second degré de l’autre. C’est sans doute dur pour Jonas :  ce ping-pong verbal nous avait bien manqué et se voit rehaussé par le propre humour de Ba’al, évidemment bien particulier. Il s’avère rafraichissant au possible de découvrir  un Goa’uld capable de sourire, même de manière narquoise. Le volet SGC de l’intrigue ne sert pas à remplir mais au contraire développe un suspense diplomatique prenant,  avec une habile utilisation des différences de philosophie séparant les alliés, Terriens et Tok’ra.  La mise en scène se montre particulièrement inspirée tirant le meilleur parti des puits gravitationnels peuplant la base de Ba’al. La nature non égyptienne de ce dernier permet en outre de varier heureusement les décors, tandis que les apparitions mentales de la diaphane informatrice produisent toujours leur effet. L’ensemble suscite souvent une réelle atmosphère d’étrange. On regrettera simplement qu’avec une telle matière Abyss ne constitue pas un double épisode, cette réduction de son format suscitant une dommageable accélération des évènements en fin de parcours.

  • L'épisode marque la première des apparitions de Daniel effectuées en cours de saison, après son Ascension. Michael Shanks est noté en générique comme Special Guest Star.
  • Quand Jack est réanimé pour la première fois, son vêtement porte le trou laissé par un coup de poignard qui n'a pas encore été donné.
  • Dans l'épisode The Quest (10.10), quand SG-1, Adria et lui devront abandonner une possession, Ba'al laissera l'un des poignards avec lesquels il torture ici O'Neill. Il précise alors que cet objet a pour lui une grande valeur sentimentale.

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7. RÉSISTANCE
(SHADOW PLAY)


 

- I hope you diplomatically told him where to shove it.

Des émissaires de Kelowna, la nation dont est originaire Jonas, se présentent au SGC. Les deux autres puissances de la planète Langara se sont liguées contre elle et la guerre menace. Sans l’aide de la Terre, contre rétribution en Naquadria, ces cataclysmiques bombes à énergie deviendront son ultime recours. Echaudée par ses expériences passées, SG-1 entame des négociations difficiles, lorsque le Pr. Kieran, ancien  mentor de Jonas, révèle l’existence d’une résistance dont l’arrivée au pouvoir pourrait résoudre la situation. Mais il s’avère victime de schizophrénie et le contact avec Kelowna est perdu quand débute le conflit.

Stargate SG-1 constitue une série bien plus variée qu’on ne l’imagine parfois et cet épisode se situe dans cette veine de récits diplomatiques ambitieux, dépourvus du moindre coup de vue. L’opposition se déroule uniquement entre esprits, sans altérer le moins du monde l’intérêt de la confrontation.  Le fin duo Mallozi/Mullie se montre ici particulièrement à son affaire. Toujours brillamment iconoclaste, il évite le piège d’une situation manichéenne et prévisibles, les arguments de Kelowniens finalement convaincants poussant plus d’une fois dans les cordes une SG-1 renvoyée à ses contradictions. En arrière plan se dessine habilement  un débat sur les responsabilités, souvent diablement complexes, inhérentes au statut de super puissance. L’interprétation se  montre à la hauteur, avec plusieurs comédiens chevronnés comme invités du jour.

On apprécie de découvrir une Sam une nouvelle fois propulsée en avant, Jonas étant évidemment hors jeu et Jack et Teal’c toujours aussi peu portés sur la diplomatie. Si la mise en scène n’a pas matière à accomplir des prouesses, on note comme souvent la suggestive élégance des décors. Le segment lié au Dr Pr. Kieran, trop rapidement prévisible,  ne pèse pas assez sur récit auquel il demeure par trop périphérique. Il permet toutefois  de donner de l’espace à Jonas tout en offrant un intéressant rôle de scientifique tourmenté au  talentueux  Dean Stockwell. On reprochera également à l’épisode de se conclure quelque peu en queue de poisson avec ce point d’interrogation posé sur le devenir de Langara, même si la suite de la série permettra  de découvrir le devenir de ce monde.

  • Peter DeLuise effectue un nouveau caméo : il se tient à côté du bureau de la salle de réunion.
  • Lors d'une vue de Kelowna, on s'aperçoit que l'une des cheminées aspire la fumée, au lieu de la dégager.
  • Le Dr. Kieran est interprété par Dean Stockwell, bien connu pour le rôle d'Al dans Code Quantum. Outre une belle carrière au cinéma, il joue également le Cylon Cavil dans Battlestar Galactica, le Modèle Numéro 1.
  • Langara reparaîtra à plusieurs reprises au cours de la série, ses nations antagonistes parvenant à s’unir face à la menace représentée d’Anubis, puis subissant la Croisade des Oris. La planète servira également de décor à un épisode de Stargate Universe (Seizure, 2.15), avec une ultime apparition de  Rodney McKay et de Woolsey. 

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8. ACTE DE BRAVOURE
(THE OTHER GUYS)


  

- Bite me, Coombs! At least my heroes exist. If this was a Trek convention you'd be all dressed up like a Klingon.

- Vulcan, Felger, Vulcan ! And I don't know how you can call yourself a scientist and not worship at the altar of Roddenberry.

Deux scientifiques du SGC, Felger, amoureux transi de Samantha Carter, et Coombs, grand admirateur de M. Spock, viennent en aide à SG-1 quand  celle-ci se fait capturer par les Jaffas du Goa’uld Konshu. Or ils ont la surprise de découvrir un O’Neill furieux de leur intervention, car tout ceci était combiné afin d’entrer en contact avec Konshu, important membre de la Tok’ra. Mais celui-ci, découvert, est abattu sur l’ordre d’Anubis et SG-1 aura besoin de toute l’aide des apprentis héros pour parvenir à s’échapper.

Narrer une aventure classique de SG-1 vue par les seconds couteaux du personnel du SGC était une bonne idée, apte renouveler le récit et à rendre hommage aux supposés « comparses ». De fait cela nous vaut une première partie originale, avec une narration distanciée n’étant pas sans évoquer Le Zippo, excellent épisode de Buffy contre les Vampires voyant Alex connaître sa propre épopée (totalement bizarroïde), à côté de la grande vécue par la Tueuse. Hélas l’épisode ne se montre pas aussi audacieux  et  retrouve à mi parcours un schéma ultra classique, où les duettistes invités du jour ne jouent plus que les comiques de service.

Du fait de l’abattage de comédiens rompus à cet exercice de style, la déception demeure toutefois relative, même si l’on aurait préféré que soient davantage exploitée leur spécificité (Trekkie ou amoureux de Sam). La sauce prend parfaitement, avec un Jack très en verve. Parfois un peu lourd, l’épisode demeure bon enfant et achève de distraire par son haut tempo en actions et sa mise en scène particulièrement dopée aux décors rutilants et aux effets spéciaux efficaces. On aura rarement aussi bien observé le fonctionnement des mythiques anneaux de transfert !

  • He’rak, le Jaffa exécutant Khonsu, deviendra en récompense le Primat d’Anubis et son principal homme de main durant les saisons 6 et 7. Sans cesse désireux de prouver à son maître sa supériorité sur O’Neill, il va ainsi mener les recherches de l’Œil de Ra puis conduire l’attaque de la Terre à bord du vaisseau d’Anubis, lors de la Bataille de l’Antarctique (Lost City). Il périra lors de la destruction de celui-ci.
  • Quand He'rak s'adresse à SG-1 pour la première fois dans la cellule, il ne cesse de regarder dans la mauvaise direction, vis à vis de l'emplacement des personnages.
  • Martin Wood réalise un nouveau caméo, il apparaît à la fin du rêve de Felger, aidant Siler à filmer la cérémonie.
  • We might as well be wearing red shirts, déclare Coombs, un Trekkie pur sucre. Il s'agit d'un clin d'œil à la fameuse Malédiction des Enseignes, bien connue des amateurs de Star Trek Classic. Les officiers de l'Enterprise sont invulnérables, mais les simples enseignes, à l'uniforme rouge, tombent comme des mouches et n'accompagnent souvent les héros que pour vite tomber au champ d'honneur.
  • Le Dr. Coombs lui même est interprété par John Billingsley, qui tient le rôle récurrent du Dr. Phlox dans Star Trek Enterprise.  Plusieurs figures des séries Star Trek apparaissent tout au long de Stargate SG-1.
  • Dans la salle du trône de Khonsu est accrochée au mur une bat'leth (épée d'honneur klingon, créée dans Star Trek Next Gen).
  • Khonsu est le dieu égyptien de la Lune, parfois décrit comme le fils d’Hathor. Il était considéré comme un soutien traditionnel des Pharaons et la vengeance légitime lui était associée. I
  • Le Dr. Felger reviendra dans Avenger 2.0 (7-09). Il s'y montrera toujours plus attiré par Samantha Carter, au désespoir de son assistante et amoureuse transie, Chloé Angstrom. 

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9. L’UNION FAIT LA FORCE
(ALLEGIANCE)


 

- This single blade did what we could not, it has brought us together. This blade has spilled the blood of Jaffa, of the Tok'ra, and of the Tau'ri. By the hand of our common enemy, it has made us brothers. Together, we have ensured it will never spill our blood again!

Suite à des affrontements perdus contre Anubis, Jaffas et Tok’ra se réfugient sur le site alpha. Malgré la présence SG-1, mais aussi de Jacob et Bra’tac, la tension montre rapidement entre les deux groupes. La situation manque de virer à l’affrontement quand des meurtres ont lieu. Mais SG-1 découvre qu’il s’agit de l’œuvre d’un assassin goa’uld  équipé d’un camouflage d’invisibilité. Les efforts combinés de tous permettent de le vaincre et l’alliance sort finalement renforcée de cette épreuve.

Après des épisodes relativement onéreux (Abysse ou Acte de bravoure), les producteurs ont visiblement décidé d’ici compenser par un budget limité. Le procédé est connu : emploi de décors et de costumes minimalistes, voire déjà employés, et absence quasi-totale d’effets spéciaux, hormis quelques incrustations vidéo minimalistes. Allegiance évoque ainsi plusieurs épisodes économiques, notamment l’indigent Rules of Engagement, sis dans une caserne et une forêt des plus semblables. Il s’en distingue néanmoins par l’habilité de son scénario. En effet l’opus va constituer un bel exemple d’une créativité s’émancipant de la contrainte matérielle.

La confrontation entre Jaffas et Tok’ra, organisée sans perte de temps inutile, permet dans un premier temps d’offrir un intéressant panorama de la situation des différentes composantes de l’alliance. L’arrière-plan des victoires d’Anubis impulse une tonalité de crise dramatisant agréablement les débats. Elle contribue à une atmosphère réellement interne, jouant habilement des méfiances issues d’un sombre passé. La crispation va crescendo, dynamisant la progression du récit, tout en s’appuyant sur une intrigue quasi policière, classique mais efficace. Le suspense se conjugue à une action en forêt volontiers percutante, n’étant pas sans évoquer un Prédator en version (très) sommaire.

Allegiance gagne encore en saveur grâce à son judicieux emploi des principales figures de la série. Bien loin de figurer des alliés modèles, Jacob et Bra’tac animent la confrontation grâce à leurs talents bien connus (dommage que la réapparition miraculeuse de Bra’tac ne soit pas réellement explicitée). A côté d’un Teal’c toujours impérial, O’Neill se montre hilarant en arbitre luttant désespérément  contre sa défiance envers la Tok’ra. En opposition à la prédilection masculine de tous bords pour les rodomontades et les postures, on apprécie de découvrir Sam et Janet s’échiner à trouver des solutions pratiques.

  • Durant la confrontation entre Jaffas et Tok'ra, on entend le bruit de nombreux Zats en train de s'armer, mais ils demeurent fermés à l'écran.
  • La Porte est utilisée pour la première fois au cours d'une cérémonie mortuaire, la Vague servant à annihiler les dépouilles.
  • Herbert Duncanson joue l'un des gardes humains, un rôle qu'il tient à plusieurs reprises au cours de la série. Il est par ailleurs la doublure de Christopher Judge.
  • Artok arbore le tatouage de l'aigle, symbole d'Heru’ur.

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10.  LA REINE
(CURE)


 

-They are sending their most respected team of representatives. No doubt, the leader of this group will be a brilliant and savvy negotiator.

- We must be at our best to match the challenge.

- Personally, I cannot wait to meet a man of such genius.

SG-1 négocie une collaboration avec la planète Pangar, dont les habitants proposent une panacée universelle, la Trétonine. Celle-ci se substitue au système immunitaire, ce qui impose une ingestion régulière. Jonas découvre que la substance est obtenue par l’assujettissement d’une Reine Goa’uld découverte dans un vase canope. Or il s’avère que les Pangariens ignoraient qu’il s‘agissait de la mythique Egéria, reine fondatrice de la Tok’ra. Outre une crise diplomatique avec cette organisation, Egéria est mourante, ce qui provoquera le décès de nombreux Pangariens  dépendants de la Trétonine. Mais la Reine parvient à s’incarner suffisamment longtemps chez l’un des siens pour pouvoir fournir la formule d’un antidote.

Outre l’importance que revêtent l’introduction de la Trétonine dans l’univers de la série et la découverte, enfin, de la fondatrice de la Tok’ra, Cure se situe de plein pied dans la tradition des grands épisodes diplomatiques de Stargate SG-1. Sa grande idée consiste à éviter tout manichéisme, pour au contraire placer trois factions de bonne volonté devant un choix impossible. Alors que chacune des parties évoque avec éloquence ses arguments, le spectateur se voit ainsi directement sollicité pour fournir sa propre réponse. Stargate SG-1 s’affirme de nouveau comme une série bien moins monolithique et uniquement tournée vers l’action qu’on ne l’envisage parfois. Avec relativement peu de moyens, la réalisation parvient à attribuer une vraie crédibilité à l’ensemble, ainsi qu’un léger exotisme bienvenu.

On appréciera également la qualité de l’interprétation, notamment chez la toujours sensible Allison Hossack. Tout en empêchant les enjeux d’apparaître trop désincarnés, les échanges entre Jonas et la charmante Zenna Walk restent toutefois trop périphériques à l’action. Une moindre abondance de ces rencontres aurait avantageusement permis d’accroître la présence d’Egéria. Outre une résolution très rapide d’une tragédie jusque là habilement révélée crescendo, on demeure quelque peu frustré d’une aussi brève apparition de cette figure légendaire. La Tok’ra, l’une des plus belles réussites de la série, confirme derechef tout son potentiel dramatique, tout en apportant de nouvelles révélations sur la procréation Goa’uld.

  • La canadienne Allison Hossack (Zenna Valk) participera également à l'épisode Poisonning The Well, de Stargate Atlantis, au scénario très similaire à celui de Cure. Elle est connue notamment pour le rôle de Nora Gracen dans la série culte Profit (1996) et pour des apparitions régulières dans des séries relevant du Fantastique ou de la Science-fiction. Elle interprète ainsi  la grand-mère maternelle des frères Winchester dans Supernatural.
  • Kelmaa/Egeria est interprétée par Gwynyth Walsh, connue pour le rôle de la Klingon B'Etor, apparaissant dans trois séries Star Trek : Next Generation, Deep Space Nine, et Generations.
  • Egéria, reine fondatrice de la Tok'ra, est ici révélée, même si elle avait été évoquée par Anise/Freya dans Crossroads (4.04).
  • La Trétonine jouera un grand rôle au cours de la série, car elle permettra aux Jaffas de s’affranchir de leur symbiote.
  • Découvrant la Trétonine, Jack s'exclame Qu'est-ce que c'est ?, en bon français.
  • On trouve un autre titre français pour l’épisode : Le remède miracle.
  • Pangar fut dans un premier temps intitulée Morph, avant que les auteurs ne s’aperçoivent qu’il s’agissait du nom du monde natal de Buzz l’Eclair (Toy Story).

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11-12.  PROMÉTHÉE / ÉVOLUTION
  (PROMETHEUS / UNNATURAL SELECTION)


 

- To tell you the truth, Sir, I didn't know what to say. She caught me completely off-guard.

- You did the right thing, Major. Our official policy is to deny everything.

Grâce à l’aide Asgard, la construction du croiseur spatial Promotheus s’achève. Mais l’enquête d’une journaliste force Sam et Jonas à lui faire visiter l’appareil. Un commando d’agents dévoyés du NID profite de l’occasion pour s’emparer du Promotheus et exiger la libération de Simmons et Conrad. SG-1 rétablit la situation, mais le vaisseau dérive alors dans l’espace profond, après un passage en hyper propulsion. Thor vient à la rescousse de SG-1 mais lui demande également son aide. Les Asgards ont attiré les Réplicateurs sur une planète où une stase temporelle devait les figer. Mais le complot a été déjoué et les machines ont évolué vers un stade supérieur, humanoïde. SG-1 parvient à les piéger en trompant la confiance de Numéro 5, le plus humain des nouveaux Réplicateurs.

Tout en se montrant parfois prenante, cette entrée en lice du Promotheus passe partiellement à côté de son sujet. L’avènement de ce croiseur spatial signifie le franchissement d’un pallier pour une série s’éloignant toujours davantage du Planet Opera mythologique originel, pour évoluer vers un Space Opera classique (parallèlement Anubis parie désormais davantage sur la technologie que sur le fait religieux). Un mouvement prolongé dans Stargate Atlantis, puis parachevé dans Stargate Universe. Le Promotheus demeure cependant relativement périphérique, simple décor de la première partie du double épisode, puis en retrait de la deuxième.

La visite par la journaliste (totalement délaissée ensuite)  puis la prise d’otages ne constituent à l’évidence qu’un transparent prétexte pour nous faire successivement découvrir les différents plateaux de ce nouveau décor récurrent de Stargate SG-1. Les péripéties, minimalistes, dépourvues d’originalité et peu onéreuses, se montrent éloquences à ce sujet. On se trouve plutôt face à des clichés relevant de ce type d’histoire policière et déguisées en Science-fiction plutôt que dans un récit spatial pourvu de souffle. Demeurent l’excellence des décors et de l’interprétation, ainsi que la conclusion de l’arc narratif Conrad/Simmons, il est toujours utile qu’une série boucle ses dossiers. Surtout, on se divertira d’amusantes passerelles établies vers d’autres séries : le conspirationnisme (à fronts renversés) des X-Files, le bricolage à la MacGyver de Sam dans son placard ou le fait que le chef de commando soit interprété par Ian Tracey. Il reste amusant de découvrir Amanda Tapping déjà combattre le futur Adam de Sanctuary !

Sa seconde partie relève fort heureusement le niveau du double épisode. La rencontre entre le Prometheus et le Chariot de Thor apporte enfin une vraie atmosphère de Space Opera. On peut ici pleinement apprécier le design du vaisseau, à la fois élégant et puissant.  La transition entre les deux segments s’effectue avec efficacité et l’humour habituel entre Jack et son ami Asgard. Surtout, l’idée de Réplicateurs devenus humanoïdes et individualisés les renouvelle considérablement. L’originalité de la situation leur confère une aura particulière, tel un nouveau Panthéon, à l’inverse d’un Stargate Atlantis où cette structure sera devenue commune.

Le combat entre les esprits des deux espèces s’avère captivant portée par des effets spéciaux efficaces. La conclusion amère autour du Numéro 5 se montre remarquablement adulte (et avec une Sam toujours en mode Veuve noire), loin de ce manichéisme caractérisant le Space Opera ancien. On devine déjà que le choix controversé de Jack de demeurera pas sans conséquences. Il reste dommage que le Promotheus lui même n’intervienne que comme un artefact suffisamment primitif pour ne pas intéresser les Réplicateurs, on a connu des inaugurations plus glorieuses pour un vaisseau de guerre.

  • Michael Shanks assure de nouveau la voie de Thor, il est pour la première fois crédité à ce sujet.
  • Julia Donovan est nommée ainsi en clin d'œil à deux des principaux personnages de la série V, Julie Parish et Mike Donovan.
  • Les deux gardes Gibson et Finney font eux allusion à deux grands auteurs de Science-fiction, William Gibson et Jack Finney.
  • Carter ne conduit Plus une Volvo P1800, mais une Volvo S60, plus moderne. On ne reverra plus cette voiture par la suite. 
  • Evoquant l’enquête de la journaliste, Hammond déclare Our official policy is to deny everything. Il s’agit d’un clin d’œil à l’une des phrases cultes des X-Files, grande série concurrente : They have only one policy: deny everything.
  • Sa construction avait été évoquée dans Redemption, mais le X-303 (ou BC-303) fait ici son apparition. Sous le nom de Promotheus, il va apparaître à de nombreuses reprises au cours de Stargate SG-1. Edifié grâce à la technologie Asgard (propulsion et armements) en Zone 51, ce formidable vaisseau de guerre marque un progrès majeur pour la Tau'ri, au sein des principales puissances de la galaxie. Il demeurera le seul de sa gamme, car il sera remplacé par les BC-304, encore supérieurs. Le fier Promotheus et son équipage s'illustreront lors de batailles cruciales, notamment celles de l'Antarctique, contre Anubis, et de Katana, contre les Oris. Ceux-ci parviendront néanmoins à le détruire, lors des affrontements orbitaux de Tegalus (Ethon, 9-15).
  • Jack suggère Enterprise comme intitulé du vaisseau, une claire référence à Star Trek Classic, préférant cela à un « nom de tragédie grecque ».
  • Nous découvrirons les premiers Réplicateurs humanoïdes. Le plus redoutable d'entre eux sera le Réplicateur Carter (saison 8), créée par le Cinquième. Ils représenteront la forme usuelle des Réplicateurs de la Galaxie de Pégase (Stargate Atlantis).

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13. HALLUCINATIONS
(SIGHT UNSEEN)


 

- You’re suggesting I’m delusional?

- No, no. It’s just possible you were seeing something that wasn’t entirely... Yes, that’s what we’re suggesting.

Un artefact des Anciens, rapporté par SG-1, s'avère rendre visibles des créatures monstrueuses vivant dans une autre dimension. Cette faculté s'étend telle une épidémie et provoque des scènes de panique, à l'intérieur puis à l'extérieur du SGC. Sam et Jonas réussissent à trouver un antidote, tandis que Jack, initialement en congés, parvient à circonscrire la propagation. Il rattrape un ultime contaminé, un garagiste amical avec lequel il sympathise.

Cet épisode humoristique, élément souligné par une musique guillerette particulièrement présente, parvient à divertir mais manque de substance. L'humour reste bon enfant et doit beaucoup à la complicité des comédiens (y compris un Corin Nemec tout à fait dans son registre). Il ne développe néanmoins qu'une énième resucée du cliché estampillé Stargate de l'Artefact rapporté au SGC, aux conséquences totalement imprévisibles, sur un mode narratif bien connu et balisé.

Le scénario s'enrichit néanmoins du retour des deux des meilleures plaisanteries récurrentes de la série, les tentatives infructueuses de Jack invitant Sam à une partie de pèche (même le Puissant Teal'c se défile), et l'hideux couvre-chef dont s'affuble ce dernier en dehors du SGC. On apprécie les jolis trucages numériques, avec en arrière plan la judicieuse idée que les technologies des Anciens soit si avancée qu'elle s'assimile désormais à la magie. Tout cela ne compose pas un récit absolument captivant, mais ces opus légers permettent de relâcher agréablement la pression, évitant ainsi une satiété pénalisant l'impact d'épisodes plus intenses ou spectaculaires.

  • Les évènements surviennent plus de trois mois après ceux de Shadow Play (6-07).
  • Vernon se montre très surpris que Jack n'ait jamais  Alf. Il s'agit d'un clin d'oeil car cette sitcom de Science-fiction humoristique, diffusée sur NBC (1986-1990), fut la concurrente directe de MacGyver (ABC), le lundi soir. La planète d'origine des Aliens vus par Vernon porte effectivement le même nom que celle d'Alf, Melmac.
  • Le récit représente clairement une adaptation d'une célèbre nouvelle de Lovecraft, De l'au-delà (1920). celle-ic a également été adaptée au cinéma, en 1986. Un appareil y excite pareillement la glande pinnéale, provoquant la vision d'abominations vivant dans une autre dimension.
  • Les cristaux sont de fabrication Ancienne, mais l'inscription qu'ils portent est en caractères goa'ulds.
  • La machine inter-dimensionnelle des Anciens sera réapperçue dans l'épisode Hide and Seek (1-03)de Stargate Atlantis, où elle permet de capturer une créature d'ombre.
  • L'évocation d'expérimentations menées par l'armée fait clairement référence au fameux Syndrome de la guerre du Golfe. 

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14. ÉCRANS DE FUMÉE
(SMOKE & MIRRORS)


 

- Someone duplicated the Duplicators?

Le Sénateur Kinsley fait l’objet d’une tentative d’assassinat, apparemment perpétrée par Jack O’Neill. Celui-ci est arrêté, mais SG-1 s’associe à l’Agent Devlin afin de révéler un complot visant à abattre à la fois Jack et Kinsley, tramé par le Comité et utilisant une technologie extra-terrestre de déguisement par hologramme. Le Comité regroupe des hommes d’affaires utilisant des agents corrompus du NID, afin d’exploiter commercialement les découvertes rapportées par les diverses équipes SG. Le démantèlement de la conspiration permet à Kinsley de se présenter sous les meilleurs auspices à l’élection présidentielle.

Cet épisode en forme d’enquête policière conspirationniste, louchant fortement sur le succès de la série concurrente que sont alors les X-Files, butte malheureusement sur les mêmes travers que les tentatives précédentes menées sur ce terrain par Stargate SG-1. Les concepts demeurent ainsi remarquablement flous. L’excellente et novatrice idée de l’exploitation économique du Programme Stargate se voit ainsi rapidement expédiée. L’atmosphère manque également à l’appel, avec un Vancouver ensoleillé et fleuri, absolument magnifique (la série donne en permanence envie de visiter la Colombie Britannique), mais ici totalement à contre–emploi. On se situe très loin de l’atmosphère idéalement sombre des premières Affaires non classées.

Surtout, une nouvelle fois, les auteurs composent leur histoire avec les mêmes raccourcis et facilités (coïncidences, internet miraculeux, portes forcées en deux secondes, méchants tombant dans des pièges enfantins, etc.) qu’un récit d’aventures. Or la résolution d’une énigme policière  nécessite d’autres ressorts qu’à ce cœur de métier où le souffle épique et le spectaculaire priment.  Les péripéties et déductions doivent apparaître suffisamment solides et complexes pour susciter l’intérêt, alors qu’ici tout résulte d’une facilité ridicule, en permanence. L’Homme à la Cigarette doit être bien content d’avoir affaire à des amateurs plutôt qu’à l’invincible et pénétrant tandem du jour. Dans une compétition, il faut mieux capitaliser sus ses atouts propres plutôt que de se risquer sur ceux de la concurrence, totalement différents. La scène d’interrogatoire silencieux par le Puissant Teal’c reste toute fois un grand moment.

  • Les maisons aperçues au cours de l'épisode se situent sur Kamloops Street, à Vancouver.
  • L'hôpital où Kinsay donne sa conférence de presse est le George Pearson Hospital, à Vancouver. Il s'agit d'une dépendance de l'hôpital universitaire de la ville, le deuxième plus grand du Canada.
  • Nous découvrons ici le Comité, un groupe de cinq puissants industriels ayant leurs entrées au National Intelligence Department. Ses membres détournent à leur profit des technologies extra-terrestres, récupérées par des agents corrompus du NID. Après avoir ourdi ce complot visant à les préserver de Jack O'Neill, ils sont néanmoins arrêtés par Carter. Mais les agents renégats s'allieront aux extrémistes du NID afin de former le Trust, dont les actions terroristes viseront non seulement les Aliens mais aussi les Terriens s'opposant à leurs méthodes ultra violentes.

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15. PARADIS PERDU
(PARADISE LOST)


 

- You know Harry, It's not that I can't believe you lied to me again. It's that you lied me again!

Maybourne dupe SG-1, en lui proposant un accès au dépôt d’armes des Anciens recherché par Simmons. Il s’agit en fait d’accéder à une utopie des Furlings, décrite sur d’antiques papyrus. Mais lui et Jack s’y retrouve coincés et il s’avère que la colonie s’est entretuée, du fait des propriétés hallucinogènes de la sublime flore locale. Jack et Maybourne parviennent à survivre durant des semaines, jusqu’à ce qu’ils soient localisés par Sam, puis évacués par la Tok’ra. Jack propose à son ami de trouver asile sur une planète davantage accueillante.

Into the Wild. Entre l’amusante (mais un rien fabriquée) escroquerie initiale de Maybourne et la sauvetage final, avouons que l’action subit un clair surplace. Mais cette fois l’on ne s’en plaindra certes pas, tant cet épisode s’accomode idéalement d’un rythme contemplatif.  Superbement mise en valeur par la caméra de William Gereghty, l’incroyable beauté des paysages de la Colombie Britannique s’y déploie, à travers une fastueuse succession de lacs, forêts, montagnes, cascades ou encore fleurs. Un pur enchantement visuel et un indéniable appel au voyage. Une subtile musique accompagne l’ensemble avec talent. William Gereghty est un responsable de la photographie vétéran, ayant notamment longuement travaillé pour MacGyver. Sa maitrise de la lumière fait ici merveille, tant, radieuse, pour souligner la beauté des paysages qu'assombrie,  pour indiquer la présence de la folie.

Davantage que les médiocres péripéties, très Paintball, liées aux plantes suscitant la paranoïa, le récit se voit pimenté par cette toujours divertissante amitié virile et canaille entre Jack et Harry Maybourne, dont ne se lasse décidément pas. Richard Dean Anderson et Tom McBeath s’avèrent de nouveau idéalement complices, tandis qu’Amanda Tapping apportent une précieuse contribution par son éloquente expression du désespoir de Sam craignant de perdre Jack, si peu de temps après le départ de Daniel (très belle scène avec Teal’c). Il demeurait périlleux de peindre une Carter sur le point de craquer, mais son interprète se montre une nouvelle fois admirable. On remarque toutefois l’absence de Jonas, pas encore un membre tout à fait intime de cette famille. Grâce à ses excellents comédiens, cet épisode bucolique et ensoleillé parvient à échapper au piège de la carte postale.

  • La cascade voyant Jack tomber dans le piège tendu par Maybourne a été réalisée par Richard Dean Anderson lui même.
  • L'épisode contient la première référence explicite à la technologie des Furlings, la plus mystérieuse des quatre Grandes Races de la galaxie. Jack plaisante sur le fait qu’avec un tel nom les Furlings doivent ressembler à des ours en peluche. Le gag sera référencé dans l’épisode 200, où les Furlings se révéleront fortement similaires  aux Ewoks de Star Wars (supposément).
  • Harry Maybourne franchit la Porte des Etoiles pour la première fois.
  • Le récit et le titre de l'épisode font clairement allusion à l'un des plus célèbres poèmes épiques de John Milton, Le Paradis perdu (1667). Traduit par Chateaubriand en France, il narre la chute d'Adam et Eve hors de l'Eden. De nombreuses références sont faites à ce texte dans la culture populaire, notamment dans le film Seven (1995).
  • La majeure partie de l'épisode fut tournée à Pitt Lake, un lac de montagne situé à une quarantaine de kilomètres de Vancouver. Outre son éblouissante beauté naturelle, le site est connu pour une légendaire mine d'or perdue, dont l'exceptionnelle richesse a tenté les prospecteurs aventureux depuis le XIXème siècle.
  • Durant la scène de pêche, Maybourne insiste sur le fait qu'il n'apprécie pas l'aragula. Il s'agit d'une salade méditerranéenne, en fait bien plus connue sous l'appellation de roquette. Elle se consomme également comme condiment et sa graine permet de réaliser une piquante moutarde. 

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16. MÉTAMORPHOSE
(METAMORPHOSIS)


 

- Hail Dorothy, the Wicked Witch is dead.

Associée à l’équipe russe, SG-1 donne l’assaut à la forteresse de Nirrti. Celle-ci, usant de son statut de déesse, manipule la population locale afin de poursuivre ses expérimentations génétiques.  Les malheureux subissent de monstrueuses malformations et périssent rapidement, mais acquièrent des facultés psychiques. Dans un premier temps contrée par le fanatisme des esclaves de Nirrti, SG-1 parvient à leur ouvrir les yeux sur la véritable nature de celle-ci. Une révolte éclate et la Fausse Déesse est tuée par sas victimes.

Même si l’intrigue en soi demeure relativement minimaliste et d’un aboutissement fort prévisible, cette variation astucieuse sur le grand classique d’H. G. Wells qu’est L’Île du Docteur Moreau se montre efficace. Les étonnants maquillages des victimes de Nirrti y comptent pour beaucoup, davantage que des décors apparaissant souvent sommaires. Grâce aux artistes de la série, le cachet cauchemardesque de la situation se ressent avec force. Si la figure de Nirrti ne connaît aucun développement réel vis-à-vis de ce qu’elle démontré précédemment, la sculpturale Jacqueline Samuda donne un beau récital pour les adieux de son personnage aux appétits divers et multiples, toujours adepte du cuir. Après Fair Game et Rite of Passage (et quelques références d’autres épisodes), on apprécie qu’avec la conclusion de l’arc narratif de la sombre scientifique, Stargate SG-1 continue à démontrer le même soin apporté à ses intrigues secondaires.

 En arrière plan, le récit réussi plusieurs jolis coups. L’équipe russe s’avère loyale et efficace, un agréable renouvellement. Le récit constitue une efficace description de la faiblesse létale de Goa’ulds orgueilleux, s’enfermant dans leurs mensonges divins, qu’ils finissent par croire et incapables d’imaginer de nouvelles voies. Il pourrait sembler inepte que Nirrti se mette ainsi à la merci de mutants surpuissants, mais cela se justifie au vu de cette faille psychologique, à laquelle Anubis entend porter remède par la technologie et la réforme de l’ancien système féodal. On savourera également la force du lien entre Carter et un Jack très protecteur. L’opposition entre Jack et Nirrti, mais aussi temporairement Sam, au sujet des périls de la science apporte également un niveau de lecture supplémentaire.

  • Au cours du récit Jack réalise plusieurs nouveaux clins d'œil au Magicien d'Oz, mais aussi à Superman.
  • L'épisode remporta un Leo Award (récompense canadienne), pour la qualité des maquillages.
  • L'épisode marque la fin de Nirrti, la scientifique goa’uld adversaire semi récurrente de SG-1. Son interprète, la canadienne Jacqueline Samuda est l'un des deux auteurs du scénario. Nirrti réapparaitra toutefois dans la réalité alternative décrite dans le téléfilm Stargate Continuum.
  • L'épisode met en scène pour la première fois SG-4, désormais composée de Russes du fait des accords de coopération signés dans Redemption (6-02).

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17. SECRET D’ÉTAT
(DISCLOSURE)


 

- It is the opinion of the Asgard High Council that Stargate Command should be left in the very capable hands of General Hammond and his team... And while our continued friendship with Earth is not contingent on that—it is preferred. 

Suite aux évènements de Descent, et en espérant promouvoir un défense planétaire, la Russie et le Etats-Unis révèlent l’existence de la Porte au cours d’une conférence réunissant les principales puissances militaires mondiales. Kinsey y attaque pernicieusement le bilan du SGC, représenté par Hammond. Le Sénateur espère s’emparer de la maitrise du programme, en s’appuyant sur a pression des autres nations, effrayées de voir une telle puissance à la disposition de l’US Air Force. Mais une spectaculaire intervention de Thor rétablit la situation.

Pour la troisième fois, Stargate SG-1 s’essaie au clip-show, une régularité somme toute admissible. L’épisode sacrifie au rituel habituel en la circonstance, avec son lot de scènes rediffusées, sélectionnées en fonction de leur caractère impressionnant. Rien de nouveau sous le soleil pour cet exercice de style avant tout destiné à permettre la réalisation d’un épisode peu onéreux, les ressources épargnées se voyant sans doute destinées au spectaculaire final de saison se profilant à l’horizon. L’absence de SG-1 permet de mettre en avant plusieurs seconds rôles de la série, avec bien entendu Hammond en tout premier lieu (Don S. Davis toujours parfait). Outre qu’il propose en définitive un saisissant tableau de l’Univers Stargate, Disclosure parvient à développer une intrigue ne se limitant pas au simple passe-plat.

La lecture antagoniste des évènements opposant  ce vieux renard madré de Kinsey à Hammond se montre ludique, de même que les réactions contrastées des Ambassadeurs. Bien entendu le représentant chinois apparaît le plus hostile de tous et le français… Le plus effacé. On regrettera que les savoureux  accents caricaturaux des séries 60’s laissent ici la place à un réalisme un peu gris. L’intervention de Thor conclue idéalement les débats, son humour dissipant toute impression d’un impérieux protectorat pesant sur sur les Humains. Evidemment l’épisode se conclue sur un bouclier américain approuvé par les différentes forces en présence selon les termes voulus par le Pentagone. Rien de dépaysant, donc.

  • La Russie et les Etats Unis révèlent l'existence de la Porte des Etoiles et de la menace goa'uld aux pays étant membres permanents du Conseil de Sécurité de l'ONU. Le Royaume Uni, la Chine mais aussi la France sont donc désormais informés. L'épisode étant diffusé le 22 janvier 2003, Jacques Chirac est alors à l'Elysée et Jean-Pierre Raffarin à Matignon.
  • Corin Nemec n'apparaît à aucun moment de cet épisode très tourné vers le passé. Les membres de SG-1 n'apparaissent eux que dans les extraits récapitulatifs. Seul Hammond participe à l'action principale, un cas de figure que ne se reproduira qu'une fois, lors de l'épisode Inauguration (7-20).
  • Les épisodes aperçus au cours de ce clip show sont The Serpent's Venom, The Sentinel, Summit, Revelations, Touchstone, Shades of Grey, A Matter of Time, Message in a Bottle, et Foothold.
  • Il s'agit du troisième clip show de la série, après Politics (1-21) et Out Of Mind (2-22)
  • La table autour de laquelle discutent les Ambassadeurs sera reprise dans le décor de la salle de réunion de Stargate Atlantis.
  • La voix de Thor est une nouvelle fois assurée par Michael Shanks.
  • L’Ambassadeur chinois est incarné par François Chau. Il est notamment connu pour le rôle du Pr. Cheng, apparaissant dans les vidéos du projet Dharma (LOST).

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18. LES RESCAPÉS
(FORSAKEN)


 

- The Celts were formidable warriors in their time. Their descendants may make valuable allies.
- You've seen Braveheart too often.

Lors de l’exploration d’une planète, SG-1 rencontre les trois survivants du naufrage d’un vaisseau spatial. Ceux-ci proviennent d’un peule d’origine celtique et sont assiégé par ce qui semble être des montres agressifs. Mais les rescapés s’avèrent en fait de dangereux criminels  s’étant emparés d’un vaisseau pénitentiaire, dont les créatures constituaient les gardiens. SG-1 triomphe des bandits.

Opus véritablement mineur que celui-ci, où l’on peine à trouver un sujet suscitant de l’intérêt au beau milieu des longueurs. L’intrigue rachitique se montre prévisible de bout en bout et l’on aura rarement vu SG-1 confrontée à une opposition aussi faible. Encore nos héros sont-il soutenus par le SGC, une autre équipe SG et le gardien survivant, le tout face à trois pieds-nickelés dépourvus de dimension ! A vaincre sans péril, on triomphe sans gloire. Le décor du vaisseau naufragé, tristement fonctionnel,  ne manifeste guère de cachet, tandis que les affrontements  paraissent vite expédiés. L’on ne retiendra en définitive que le cabotinage éhonté de Martin Cummins, durant les scènes pachydermiques de séduction de Sam, c’est bien maigre.

  • La couronne manipulée par Jonas provient en fait d'un épisode de MacGyver (The Treasure of Manco, 1990).
  • Au début de l'épisode la conversation entre Sam et Jack indique que celui-ci ne s'intéresse pas du tout à l'astronomie, alors que sa première apparition dans Children of The Gods montrait au contraire qu'il en était passionné. 

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19.  LA PORTE DES RÊVES
(THE CHANGELING)


 

- Teal'c without Junior... That's a concept.

Teal’c semble sans cesse osciller entre deux réalités, une ressemblant à la sienne et une autre, où SG-1 est devenue une escouade de pompiers. Des personnages importants de sa vie (Apophis, Shan'auc, etc.) y figurent sous une différente identité. Teal’c ne parvient à savoir le quel des deux univers est le vrai et menace de sombrer dans la folie. Il reçoit alors l’assistance de Daniel. En fait, à la suite dune attaque goa’uld, il a du partager son symbiote avec Bra’tac, ce qui l’a plongé  dans ce cauchemar. Jacob sauve les deux jaffas, grâce à la Trétonine modifié par la Tok’ra.

L’intrigue concoctée par Christopher Judge s’avère réellement passionnante, par son jeu poussé aussi loin qu’il est possible entre les deux univers et la lancinante question de savoir lequel est le vrai. Stargate SG-1 se constituant en série télévisée classique, cet aspect ne peut se montrer aussi bouleversant que dans le cadre d’une anthologie comme La Quatrième Dimension mais se hisse malgré tout à des niveaux vertigineux quand les deux réalités se percutent. L’effet fascine déstabilise tout autant que lors du remarquable épisode A la dérive de Buffy contre les Vampires, où l’héroïne se retrouve de manière similaire écartelée entre Sunnydale et l’asile d’aliénés où elle est une autiste enfermée dans son univers fantasmagorique.  Que Judge centre le récit sur son personnage semble naturel, d’autant qu’il l’incarne avec une admirable sensibilité.

Outre cette belle idée remarquablement maitrisée crescendo par l’auteur, l’épisode vaut également par une brillante mise en scène de Martin Wood. Ses vas-et-viens élégants et imaginatifs entre les univers apportent une indéniable valeur ajoutée à l’étrangeté de la situation, sans virer pour autant à l’exercice de style. Le tournage dans une véritable caserne de pompiers apporte une précieuse crédibilité à l’univers onirique. On éprouve également un vif plaisir à retrouver plusieurs figures historiques de la série (dont un Apophis hantant toujours Teal’c), de même qu’un Daniel dont les apparitions conservent tout leur impact. Alors que sa saison approche de son terme, Jonas est encore traité en nouvel arrivé, ce qui peut sembler injuste. La surpression des symbiotes manifeste que la série comporte encore des possibilités d’innovation et d’évolution.

  • L'épisode comporte de nombreux caméos, le réalisateur Martin Wood et le mari d'Amanda Tapping, Allan Kovacs, jouent des pompiers, tandis que la fiancée de Christopher Judge, Gianna Atton, incarne une infirmière.
  • Daniel apparaît pour la deuxième fois cette saison.
  • Les costumes de pompiers ont été fournis par une caserne située à proximité des studios, dans le quartier de Coquillam, à Vancouver.
  • Le scénario est le premier par être écrit par l'un des acteurs principaux, Christopher Judge.
  • Teal'c et Bratac perdent ici leur symbiote, ils devront désormais régulièrement prendre de la Trétonine. Originellement donnée par les Pangarans afin de pallier aux déficiences du système immunitaire humain, celle-ci a été transformée par la Tok'ra, permettant aux Jaffas de vivre sans leur symbiote. 

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20. EN QUÊTE DU PASSÉ
(MEMENTO)


 

- Teal'c, prepare to assist in damage control.

- I am prepared, O'Neill.

- See how melodramatic that sounds? It's unnecessary.

SG-1 accompagne le Promotheus quand celui-ci, suite à une défaillance de l’hyper propulsion,  doit rallier un  monde pourvu d’une Porte des Etoiles. Sur place, le Président Ashwan réserve un accueil enthousiaste aux visiteurs, mais le général Kalfas se montre nettement plus méfiant. Leurs ancêtres ont effacé toute trace historique de la domination goa’uld, ce qui rend difficile le repérage de la Porte. Grâce à un érudit, SG-1 y parvient, malgré une tentative de coup d’Etat fomentée par Kalfas.

La première partie de l’épisode, centrée sur le Promotheus, apparaît divertissante, du fait des piques amicales entre Jack et le  capitaine, bien plus respectueux des codes hiérarchiques. De plus le passage confirme l’évolution de Stargate SG-1 vers le Space opéra, du fait de l’ambiance et des caractéristiques incidents rencontrés. On s’amusera d’ailleurs d’une  convergence vers Star Trek. En mission de rodage, les officiers du Promotheus  se livrent à une batterie de mises en situations ressemblant fort au Test de Kobayashi Maru. Le duo formé entre le fringant Colonel Ronson et son glacial officier scientifique, la belle Erin Grant, évoque quelque peu Kirk et M. Spock, en plus rigide.

Malgré une bonne interprétation, le corps principal du récit déçoit cependant, du fait de plusieurs faiblesses scénaristiques. La spécificité de l’intrigue repose sur la disparition de tout document historique, un fait mis en pace au prix de plusieurs scènes verbeuses. Or tout ceci est démoli en un instant quand l’érudit surfit miraculeusement, avec ses parchemins indiquant précisément la situation de la Porte. A quoi bon tout cela ? L’opposition des points de vue d’Ashwan et de Kalfas sur la venue des visiteurs aurait pu se montrer féconde, mais ce dernier est peint de manière bien trop caricaturale, voire grotesque, pour que le débat puisse s’affranchisse d’un manichéisme certain. DeLuise filme talentueusement l’élévation épique de la Porte, sur un mode proche de la grange de Witness,  mais on doute qu’ici quelques cordes suffisent à soulever trente  tonnes de métal.

  • SG-1 a désormais visité 133 planètes, déclare Teal'c. Etant donné qu'il s'agit de l'épisode 130, cela indique que la série décrit la majeure partie des aventures de SG-1, même si chaque épisode ne comporte pas une nouvelle planète.
  • Il paraît étrange de pouvoir déplacer aussi facilement la Porte, compte-tenu de sa masse considérable.
  • Teal'c évoque Heru'ur au présent, alors que celui-ci  a été depuis longtemps tué.
  • Le navigateur du Prometheus se nomme Peter Deluise, un clin d'œil de la part du réalisateur friand de caméos. 

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21. LA PROPHÉTIE
(PROPHECY)


 

- You know, every time I wake up in a Goa'uld cell, I can't help the thought that something bad is going to happen.

Suite aux manipulations génétiques de Nirrti, une tumeur cérébrale menace de tuer Jonas, mais lui donne le don de prophétie. Durant ce temps, SG-1 et SG-15 affronte le goa’uld Mot. Celui-ci a asservi une planète pourvue de Naquadah, afin de vaincre son maître, Ba’al. Grâce à un traître local, il tend une embuscade à SG-1, mais celle-ci est déjouée grâce aux visions de Jonas, ensuite opéré par Janet. Mot est vaincu par la révolte de ses esclaves, aidés par les Terriens.

Le talentueux duo Mallozzi & Mullie nous offre un épisode à la facture certes classique, mais haletant de bout en bout. Rebondissements, visions et affrontements se montrent captivants et maintiennent un tempo élevé. Le savoir-faire des auteurs tire le meilleur parti de l’interaction des diverses forces en présence, jusqu’à un obtenir un remarquable suspense en fin de parcours. Les deux versants de l’histoire ne demeurent pas séparés, comme souvent, mais s’interpénètrent dynamiquement. Les auteurs se montrent brillamment imaginatifs. Ainsi les conséquences des prophéties de Jonas ne s’appliquent pas littéralement dans une continuité temporelle linéaire, mais par ricochets imprévisibles et inattendus. Cet aspect très ludique relève de la théorie de l’Effet papillon et d’une vison quantique de la causalité, un passionnant élément parfaitement explicité par Samantha Carter.

Prophecy remplit également  à la perfection ses obligations d’avant dernier épisode de  la saison, comme rampe de lancement du grand final à venir. Les différentes péripéties s’avèrent les conséquences de divers événements survenus au cours de la période, d’où un effet rétroviseur très réussi. Les auteurs ouvrent également une fenêtre sur l’évolution des forces au sein de l’échiquier galactique, voyant Anubis déléguer, avec des fortunes diverses, l’aspect militaire à Ba’al, pour se concentrer sur ses propres projets. Lors de cette avant-dernière aventure de Jonas au sein de SG-1,  Mallozzi & Mullie tirent également un joli coup de chapeau à cet attachant personnage, avec un Jack O’Neill l’ayant pleinement accepté dans l’équipe,  également en forme de bilan permettant de mesurer le chemin parcouru. Les différents personnages secondaires se voient également joliment croqués par les auteurs.

  • L'explosion du SGC dont Jonas a la vision est une reprise de l'épisode Proving Ground (5-13).
  • Mot est ici un Goa'uld mineur au service de Ba'al. Dans la mythologie ougaritaine, il est le seigneur de la mort, effectivement vaincu par le grand dieu Ba'al et condamné à demeurer dans le monde souterrain après avoir fait sa soumission. 

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22. PACTE AVEC LE DIABLE
(FULL CIRCLE)


 

- I personally think that this whole "Ascension" thing is a bit overated.

Daniel se manifeste à Jack, l’informant qu’Anubis va tenter de s’emparer du Puissant Œil de Ra, dissimulé dans la Pyramide de ce dernier, sur Abydos.  SG-1 et les guerriers de Skaara tente de prendre Anubis de vitesse, mais celui-ci débarque son armée,  avant d’être lui même attaqué par Yu. Daniel orchestre ces événements, laissant Anubis s’emparer de l’Œil, qu’il transforme en arme énergétique surpuissante. Daniel espère préserver Abydos et permet ainsi à SG-1 de partir avec un tablette indiquant l’emplacement de la Cité des Anciens. Anubis renie sons serment et détruit Abydos, malgré une confrontation directe avec Daniel, qui disparait mystérieusement. Oma Desala sauve Skaara et les siens, en les faisant accéder à l’Ascension. 

Full Circle séduit d’entrée par la rencontre en Jack et Daniel, dans un ascenseur du SGC. La scène compte certainement parmi les plus drôles d’une série regorgeant pourtant d’autres exemples. Tout comme les protagonistes eux-mêmes, les spectateurs seront ravis de renouer avec ces échanges  de piques mi-figue mi-raisin et cette chaleureuse amitié caractérisant les relations entre les deux compères. On retrouvera d’ailleurs un très grand Jack tout au long de ce final de saison se montrant enthousiasmant par la splendeur du spectacle offert. Entre batailles spatiales et terrestres, l’œil y trouve largement son compte. L’explosion de la Pyramide demeure le clou du spectacle. La disparition d’Abydos,  ou encore l’entrée en lice cette fois directe de Daniel, apportent par ailleurs.une dimension dramatique supplémentaire au récit.

Les confrontations entre Anubis et Daniel se montrent captivantes et plairont particulièrement aux amateurs de Star Wars, tant elles pourront faire songer à leur équivalent entre Palpatine et Luke dans Le Retour du Jedi. Les révélations sur la véritable nature d’Anubis accroissent encore sa stature. Le récit exploite idéalement toutes les potentialités de la situation, jusqu’à amener un tournant majeur sur l’échiquier galactique, comme il se doit pour un final de saison. Mais cet épisode particulièrement riche trace déjà les pistes de l’avenir, avec le triomphe apparent d’Apophis dramatisant l’attente de la saison prochaine, mais aussi les prémices du retour de Daniel ou bien les perspectives ouvertes sur la frauduleuse Cité Perdue des Anciens. L’un des plus grands épisodes de Stargate SG-1, se dispensant aisément de cliffhanger intersaison.

  • L'épisode a rempoté un Leo Award pour ses costumes.
  • Daniel se manifeste à Jack, amorçant de fait son retour dans la série. Il s'agit effectivement du dernier épisode où Corin Nemec apparaît au générique comme personnage régulier.
  • Skaara apparaît également ici pour la dernière fois, ayant été sauvé par l'Ascension orchestrée par Oma Desala.
  • C'est Oma Desala qui empêche Daniel d'affronter directement Anubis, espérant le préserver de la colère des Anciens. Comme punition, il sera cependant déchu de l'Ascencion et redeviendra simple mortel... Ainsi que membre de SG-1 la  saison prochaine !
  • Il est révélé la source du pouvoir d'Anubis, qui a partiellement réussi à atteindre l'Ascension après avoir dupé Oma Desala.
  • L'épisode contient la première référence à Atlantis, encore seulement désignée comme la légendaire Cité Perdue des Anciens, contenant les trésors qu'ils ont laissés derrière eux au moment de leur Ascension.
  • Une scène entre Sam et Daniel se retrouvant et discutant des Anciens fut coupée au montage. Contrairement à Jack et Teal’c, Sam n’aura donc pas eu droit à cette rencontre, ce sui est frustrant, mais la coupure rend également moins compréhensibles leurs dialogues ultérieurs. L’épisode devait initialement durer 1h3o, avant d’âtre tardivement ramené au format usuel par une décision du diffuseur, Sci-Fi Channel.
  • Martin Wood effectue un nouveau caméo, jouant un technicien dans la salle de contrôle.
  • La Pyramide construite en vue de l'explosion, un effet spécial particulièrement spectaculaire, coûta 150 000 $ à la production.
  • Durant la bataille de la Pyramide, l'arme de Teal'c change brusquement d'apparence.
  • Le titre original de l'épisode fait référence à la destruction d'Abydos, boulant la boucle vis à vis du film de 1994, un choix délibéré des auteurs au moment où le renouvellement de la série demeurait incertain. 

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TOP 5 SAISON 6

1) Pacte avec le Diable : le final de saison idéal, apportant nombre de scènes absolument spectaculaire concomitamment à un virage majeur pour l’univers de la série. Les grandes pistes de la saison suivante, dont le retour de Daniel,  se voient efficacement esquissées. Un irrésistible Jack O’Neill apporte l’humour parachevant ce grand épisode Stargate.

2) Abysse : un face à face éprouvant entre jack et Ba’al apporte une intensité singulière à  ce récit, installant une inimitié personnelle qui perdurera au cours de la série. Une mise en scène particulièrement imaginative et les lumineuses apparitions de Daniel élèvent également l’opus au-dessus du lot.

3) La Porte des rêves : fascinante et déstabilisante dérive entre deux réalités pour un Teal’C interprété avec une admirable sensibilité par Christopher Judge. L’acteur démontre une parfaite compréhension de son personnage, ainsi que de réels dons d’écriture. Les scènes avec Bra’tac et Daniel se montrent particulièrement fortes.

4) La Prophétie : le fin duo Mallozzi & Mullie entremêlent deux histoires avec  une interaction fort réussie.  Ils évitent toute application littérale et enfantine des dons de Jonas, pour contraire tisser une variation des plus astucieuse sur le thème très riche de l’Effet papillon, avec à la clef un remarquable suspense.

 

5) Rédemption : le récit ouvre pertinemment la saison, en décrivant avec talent la progressive intégration de Jonas  au sein de SG-1, amis aussi en donnant la mesure la puissance de la technologie à disposition du très créatif Anubis, soient deux axes forts de la période. La machine d’Anubis se montre visuellement impressionnante. 


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 Crédits photo: MGM.



- So it's possible there's an alternate version of myself out there, that actually understands what the Hell you're talking about ?

 

Une Sam et un Kawalsky alternatifs franchissent le Miroir Quantique. Ils proviennent d'un autre univers que celui précédemment visité par Daniel. Les nouveaux venus demandent asile, leur monde étant envahi par Apophis. Sam découvre également que dans cette autre réalité; elle est une civile ayant épousé Jack mais que ce dernier est mort au combat. L'autre Carter et Jack deviennent proches, mais, suite à un dérèglement spatio-temporel, elle tombe malade et doit réintégrer son univers. SG-1, hormis Sam, et les visiteurs partent alors en expédition pour contacter les Asgards alternatifs (encore inconnus) et leur demander de sauver l'autre Terre. L'infiltration du SGA réussit temporairement, car Teal'c tue son double et se fait passer pour le Primat d'Apophis. L'autre Sam parvient à franchir la Porte et à rallier les mondes asgards, grâce aux connaissances de SG-1. Apophis se rend alors compte de la supercherie et s'apprête à exécuter nos héros, quand les Asgards interviennent. Le Faux Dieu est enlevé par le vaisseau de Thor et ses Jaffas doivent s'enfuir. SG-1 regagne son monde, non sans que l'autre Sam n'ait embrassé Jack.

 

Après There But for the Grace of God, Point of View constitue une nouvelle incursion de Stargate SG-1 au sein de l'inépuisable source d'inspiration que représentent les univers parallèles. Le retour du Miroir Quantique constitue une excellente nouvelle, avec une saveur à la Sliders que l'on adore. Le principal regret que laisse le scénario demeure cependant la trop grande proximité entre les deux réalités alternatives visitées : hormis quelques aspects secondaires ou relationnels, leur caractéristique essentielle reste identique : la victoire sans appel des Kromaggs, enfin d'Apophis. Un manque de variété dommageable, même s'il souligne éloquemment la spécificité de celui de la série au sein du Multivers.

 

En pinaillant un tantinet, ou pourra également discerner quelques failles dans le scénario. Il semble assez surprenant que les deux Carter parviennent aussi aisément à retrouver la technologie hyper avancée des Anciens. Et si cela était possible, on se demande pourquoi Sam n'a pas élaboré cette génératrice plus tôt. Les Asgards, y compris en vitesse supraluminique, interviennent trop rapidement, ou alors il nous faut supposer que le vaisseau indétectable de Thor était déjà en orbite et qu'il gardait les bras croisés tandis que la Terre était écrasée.

 

Mais qu'importent ces quelques réserves, l'épique Point of View s'affirme comme un palpitant épisode, aux nombreux retournements de situation et au rythme échevelé, le tout porté par un vibrant suspense. Les possibilités combinées du Miroir et de la Porte se voient optimisées, avec une véritable débauche d'excellentes idées. On retient ainsi un nombre impressionnant de scènes marquantes, aux tonalités des plus diverses : torture de l'héroïque Hammond par Apophis, spectaculaire survenue des Asgards et de leur vaisseau, amusant calibrage du Miroir par Daniel etc. Les dialogues se montrent également excellents, notamment pour Jack.

 

Le récit, à l'évolution parfaitement maîtrisée,  se décompose en deux parties distinctes. Avant le feu d'artifice de l'épopée au sein du SGA se voit ainsi précédée par une partie pouvant sembler davantage statique mais se montrant irrésistible par la part belle qu'elle accorde au relationnel. La rencontre des deux Carter se montre piquante à souhait, tandis que l'on retrouve avec un vif plaisir l'attachant Kawalsky. Mais le plus remarquable reste certainement la romance très émouvante entre Jack et la Carter alternative, sachant trouver un ton juste et non mélodramatique. Jamais la série ne s'était encore montrée aussi explicite sur le sujet et elle le redeviendra rarement par la suite.

 

Épisode étonnamment complet et abouti, s'adressant à tous les publics de Stargate SG-1, shippers, amateurs de Science-fiction pure et dure ou de scènes action, l'enthousiasmante réussite de Point of View vient parfaitement ponctuer le cinquantième opus d'une série ayant encore un prometteur parcours devant elle.

 

  • Selon les cas, le son passe ou non à travers le miroir, sans qu'une explication de cette variation soit donnée.

 

  • Hammond déclare que le Miroir Quantique a été découvert sur P3X-233, or il s'agissait de P3R-233 dans There But for the Grace of God.

 

  • Le réalisateur Peter DeLuise accomplit ici deux de ces caméos dont il est friand. C'est sa voix que l'on entend interviewer Sam sur l'enregistrement et il joue l'un des Jaffas se tenant derrière Apophis.

 

  • Le Teal'c alternatif porte cette fois une barbiche, de même pour Apophis. Ils ressemblent ainsi au Spock négatif de Mirror, Mirror (Star Trek Classic, 2-04), un clin d'œil à cet épisode au thème similaire.

 

  • Comme dans There But for the Grace of God, l'acronyme SGA remplace SGC, sans que la différence soit non plus expliquée ici. S'agit-il de Stargate Alternative ?

 

  • Carter indique que le générateur permettant à la Porte d'atteindre les mondes asgards a été offert par ces derniers. Or il a été construit par Jack, grâce aux connaissances des Anciens (The Fifth Race). 

 

  • La longue chevelure sied merveilleusement à Amanda Tapping, une idée à retenir. Tiens, elle serait également très bien en brune.

 

  • Il s’agit du cinquantième épisode de la série.