Saison 9 1-2. Le trésor d’Avalon (Avalon) 3. Le livre des Origines (Origin) 4. Ce lien qui nous unit… (The Ties That Bind) 5. Prosélytisme (The Powers That Be) 7. Terre d’asile (Ex Deus Machina) 10-11. Le quatrième cavalier de l’Apocalypse (The Fourth Horseman) 12. Dommage collatéral (Collateral Damage) 13. Effet domino (Ripple Effect) 14. Prise de contrôle (Stronghold) 16. Hors limite (Off the Grid) 17. Le châtiment (The Scourge) 18. Le manteau d’Arthur (Arthur’s Mantle) 19. La grande croisade (Crusade) 20. La Première Vague (Camelot) Marquée par le départ de Richard Dean Anderson, désormais remplacé par Ben Browder, la saison 9 va impliquer tout un bouleversement de la série. C’est d’autant plus vrai que la fin du grand conflit contre les Goa’ulds, hormis Ba’al, impose l’introduction de thématiques originales (Merlin) et d’adversaires renouvelés (les Oris). Les changements concernent également le SGC, avec l’arrivée de nouvelles figures (général, médecin en chef, Vala). Ils atteignent une telle ampleur que les producteurs envisagent un temps d’interrompre Stargate SG-1, pour y substituer un nouveau programme dérivé, Stargate Command. La série fut finalement maintenue. Après un succès de curiosité pour le double épisode pilote de saison, le succès alla décroissant, l’audience se situant désormais au dessous de la barre des deux millions de spectateurs. Outre le départ de son acteur principal, Stargate SG-1 souffre en effet d’une certaine usure, mais aussi de la concurrence sur Sci-Fi de sa propre série dérivée Stargate Atlantis, en plein succès, ainsi que d’une nouvelle venue, Battlestar Galactica. Elle continue par ailleurs à nécessiter un budget conséquent (1,4 millions de dollars en moyenne par épisode). Sci-Fi crée néanmoins la sensation en commandant une dixième saison, positionnant ainsi Stargate SG-1 comme la plus longue série américaine de Science-fiction alors jamais produite, dépassant désormais les X-Files. 1. LE TRESOR D’AVALON - While I would normally be thrilled to have so much testosterone at my disposal...Where's my Daniel ? - While I would normally be thrilled to have so much testosterone at my disposal...Where's my Daniel ? Les Goa’ulds vaincus et le général O’Neill étant appelé à de nouvelles fonctions, SG-1 s’est dissoute. Carter travaille désormais dans la Zone 51, Teal’c participe au Conseil jaffa et Daniel se prépare à rallier Atlantis. Mandaté par le général Landry, nouveau chef du SGC, le colonel Mitchell a le plus grand mal à reformer l’équipe. Vala franchit soudain la Porte des Etoiles, détenant une tablette des Anciens conduisant à un fabuleux trésor. L’aventurière et SG-1 reconstituée (hormis Sam) découvrent la cachette, située à Avalon, Merlin étant un Ancien ! Parmi les joyaux se trouve un étrange artefact, qui envoie les esprits de Daniel et Vala occuper les corps d’habitants de la galaxie d’origine des Anciens. Ils y découvrent qu’un autre peuple, les Oris, y a réalisé l’Ascension puis a instauré une théocratie fanatique. L’événement majeur de la première partie de ce double opus demeure la présentation du nouveau leader de SG-1. Or, force est de constater que celui-ci n’emporte encore que médiocrement l’adhésion, nonobstant la sympathie et le talent de Ben Browder. Mitchell compose un héros américain brusquement standardisé vis-à-vis d’O’Neill, comme le ressassent à satiété les fastidieux flashbacks de sa participation à la Bataille de l’Antarctique et composant autant de clichés. Outre l’handicap de se substituer à l’emblématique O’Neill, Mitchell doit aussi lutter contre le fait que la remplaçante naturelle en était naturellement Sam. En quoi être un excellente et courageux pilote de chasse le qualifie-t-il pour diriger SG-1, voire simplement intégrer une équipe SG ? Sans aller jusqu’à évoquer un sexisme (même si Sam n’aura guère eu l’occasion d’exercer le commandement la saison précédente), on peut supposer un souci de maintenir SG-1 comme ensemble choral. Déjà soldate accomplie et scientifique hors pair, lui conférer le commandement déséquilibrerait l’équipe (M. Spock et Kirk en un seul personnage). Les péripéties minimalistes et parfois maladroites de la quête vite expédiée d’Avalon (en quoi un combat à l’épée peut-il représenter un test valide pour les Anciens ?) ne permettent pas encore à Mitchell de s’extirper des poncifs. Il demeure une adaptation maline des mythiques figures arthuriennes à l’univers Stargate. On découvre fort heureusement un pittoresque et divertissant Landry, grâce à l’excellent Beau Bridges trouvant d’emblée le personnage. Surtout le retour surprise de Vala confirme pleinement le succès de Prometheus Unbound. On savoure derechef sa vitalité, son cynisme aussi amoral que sexy et la réouverture de la chasse au Daniel. Claudia Black se montre vraiment formidable. Malgré un Teal’c meublant consciencieusement à Chulak et une docteur Lam cantonnée à quelques dialogues convenus, la seconde partie a d’ailleurs la bonne idée de se centrer sur ce duo explosif, à la fois antagoniste et complice. Ces deux là aiment tellement se détester que leur entrain devient irrésistiblement communicatif. Il va falloir trouver rapidement une chambre. La découverte de l’impressionnant décor du village évoque davantage l’aventure que les grottes minimalistes d’Avalon, tandis que l’effroyable bûcher de Vala frappe l’imagination. Il illustre déjà le fanatisme des sectateurs et prêcheurs des Oris, dont il reconstitue l’emblème. Le pilote de saison s’achève toutefois sans que cette menace soit clairement mise en place. Un troisième opus va s’avérer nécessaire, alors que l’ensemble de l’arc introductif aurait pu être concentré dans le double épisode, avec un récit davantage nerveux, épuré de plusieurs scènes dispensables.
3. LE LIVRE DES ORIGINES - Great holy armies shall be gathered and trained to fight all who embrace Evil, in the Name of the Gods. Ships will be built to carry our warriors out among the stars, and we will spread Origin to all the Unbelievers. The Power of the Ori will be felt far and wide and the wicked shall be vanquished. Vala et Daniel sont conduits devant le Doci, qui désire connaître leur provenance et leurs buts. Les Oris s’incarnent alors en lui et sondent le duo. Ils découvrent que la Voie Lactée est peuplée par des incroyants, jusqu’ici dissimulés à leur vue par les Anciens. Daniel et Vala réintègrent leurs corps après que Mitchell eut annihilé l’artefact grâce à la Vague. Daniel prévient alors Landry que les Anciens interdiront aux Oris d’intervenir directement, mais ne s’opposeront pas à une invasion de la galaxie par des humains fanatisés. Le SGC se prépare à la guerre. Un premier Prêcheur survient pour haranguer les foules, à la stupéfaction de Gerak, nouveau dirigeant des Jaffas. La mise en place, parfois trop délayée, effectuée par le double épisode pilote de saison débouche ici sur une conclusion des plus haletantes. Les péripéties se succèdent sur un tempo élevé, électrisant un récit riche en perspectives stimulant agréablement l’imagination. Robert C. Cooper parachève l’astucieux concept des Oris en frappant l’esprit du spectateur par l’étendue de leur puissance et le spectaculaire sanctuaire de leur culte. Via la suggestive annonce de l’invasion galactique à venir, l’opus retrouve la tonalité épique propre au space-opera, genre dont relève désormais Stargate SG-1, bien davantage qu’à ses débuts. Toutefois le concept de Faux Dieux permet d’affirmer une continuité, tandis que leur puissance implique clairement une élévation de la menace vis-à-vis des Serpents, c’est astucieux. Le vocable grandiloquent des Prêcheurs se montre agréablement délirant, tout en soulignant l’horreur du totalitarisme religieux. Une réalisation tonique, aidée par des effets spéciaux et des maquillages réussis, confirment la grande qualité de l’opus. On note toutefois déjà une faiblesse, avec la reproduction de Prêcheurs robotisés et quasi identiques, fatalement ennuyeuse à terme, contrairement à des Goa’ulds chamarrés et relevant de multiples panthéons. L’aventure soude un duo Daniel/Vala toujours aussi percutant et supportant aisément d’être mis en vedette. Il demeure étonnant de ne les voir manifester guère d’empathie envers le jeune couple hôte, que leurs actions ont malgré tout conduit au bûcher, même si leurs jours étaient sans doute comptés. On apprécie que les bracelets prétendument nuptiaux soient enfin évacués par Vala, ils n’auront en définitive pas apporté grand-chose à l’action. Mitchell se montre ici à la hauteur, gagnant ses galons de leader de SG-1, même si ne parvenant jamais de faire de l’ombre à un Jack O’Neill achevant ici de passer le témoin. Les auteurs ont à cette occasion la grande idée de nous offrir un ultime ping-pong verbal entre lui et Daniel, ces irrésistibles échanges vont bien nous manquer. Teal’c reste par contre en retrait, le projecteur se voyant davantage pointé sur Gerak, nouveau dirigeant des Jaffas auquel l’excellent Louis Gossett Jr. apporte toute une belle solidité. Julian Sands apparait évidemment lui aussi comme une recrue de choix pour le programme, il rend réellement électrique la confrontation entre Daniel et le Doci. Le nouveau décor se voit enfin efficacement planté, avec des adversaires ici prometteurs, davantage convaincants que les Wraiths s’en prenant alors à Atlantis.
4. CE LIEN QUI NOUS UNIT… - I noticed you've assigned a woman. Are you afraid that I might corrupt one of your impressionable young men ? -No, I just thought I'd save someone the trouble of having to rebuff your advances. -How do you know you succeeded ? Malgré qu’ils aient été retirés, les bracelets goa’ulds continuent à agir sur Vala et Daniel, les empêchant de s’éloigner l’un de l’autre. SG-1 part à la recherche du scientifique auquel Vala a volé les artefacts. Cela va entrainer l’équipe à rencontrer plusieurs complices de cette dernière, escrocs et contrebandiers, jusqu’à affronter l’Alliance Luxienne. Finalement le scientifique leur révèle qu’il suffit d’attendre que l’effet s’estompe ! Pendant ce temps des Prêcheurs apparaissent un peu partout dans la Galaxie. Landry tente de convaincre une commission sénatoriale de maintenir les crédits du SGC, alors que celle-ci désire porter l’effort sur l’expédition d’Atlantis. Certes cette histoire de chasse au trésor, au déroulement particulièrement élémentaire, présente l’épaisseur d’une bulle de savon. Mais la drôlerie demeure omniprésente, grâce à la personnalité de Vala, ici particulièrement mise en vedette, brillant de toute sa gouaille et de la vitalité de Claudia Black. L’accumulation des embrouilles dans lesquelles elle s’est lancée suscite un redoutable humour de répétition, d’autant que le montage rapide des diverses séquences permet d’accumuler les gags. Les différents faisans rencontrés composent autant de figures pittoresques, d’autant que les acteurs invités s’en donnent à cœur joie. On apprécie de retrouver une galaxie truculente et volontiers humoristique, loin des conflits coutumiers, sur une tonalité proche de Space Race. La révélation d’une Alliance Luxienne autrement plus sinistre n’en revêt que davantage de force, par contraste. L’autre moteur de l’épisode réside bien entendu dans l’exaspération croissante d’un Daniel aspirant à retrouver le calme de se chères études. Daniel a toujours sa manière bien à lui, ironique en diable, de manifester son agacement, un régal. Vala et lui composent un tonique couple antinomique, une formule certes classique mais ici d’une redoutable efficacité avec ses incessants échanges de piques acidulées. Si Mitchell prend efficacement la direction des opérations, on remarque que Teal’c continue à se cantonner au rôle de commentateur. Qu’il reparte sur Dakara n’apporte guère de surprise, pour l’heure les auteurs n’ont visiblement guère de tâches à lui confier. Par ailleurs, entre maquillages, effets spéciaux et extérieurs forts réussis, on observe que la saison 9 maintient la grande qualité de production de la série. Voir le SGC entrer en concurrence avec Atlantis auprès du Sénat prend des allures de méta récit caustique au moment où Sci-Fi revêt davantage les yeux de Chimène pour Stargate Atlantis !
5. PROSÉLYTISME - It's going to be a long day. - Indeed. Vala entraine SG-1 sur une planète où elle fut jadis l’hôte du Goa’uld Qetesh, avant que celui-ci n’eut été vaincu par la Tok’ra, Elle prétend pouvoir utiliser son influence de pseudo pour contrer celle d’un Prêcheur récemment arrivé. Toutefois elle compte surtout récupérer un trésor en naquadah. Daniel la force à révéler l’imposture au peuple, ce qui provoque un procès où il se confronte au Prêcheur, autour du thème des faux dieux. Daniel est en passe de remporter la partie, quand le Prêcheur suscite une peste menaçant de décimer la population. Celle-ci se soumet alors aux Oris, après que le Prêcheur eut « miraculeusement » annihilé le virus. Après The Ties That Bind, The Powers That Be (titre qui amusera les amateurs d’Angel) constitue un second épisode centré sur Vala. La saison aura décidément eu l’excellente idée de tirer un excellent parti du passage de la pétulante héroïne, une séquence approchant déjà de sa conclusion. Toutefois ici aussi Vala se montre hilarante mais subit de fait des évènements impulsés par Daniel et Mitchell, elle n’est jamais réellement protagoniste, c’est dommage. le récit se montre partiellement frustrant, car il se découpe en trois parties trop marquées, aucune d’entre elles ne disposant dès lors de l’espace nécessaire pour pleinement se développer. Vala divertit en pseudo déesse, mais le sujet se contente de dérouler sur sa personnalité, sans ajouter aucune dimension supplémentaire. Le déroulement du procès résulte minimaliste et passablement verbeux. L’affrontement entre Daniel et le Prêcheur s’avère la partie la plus forte de l’épisode, avec des dialogues finement écrits et apportant assez de subtilité à l’antagoniste pour ne pas verser dans la simple caricature. Le drame vécu par la population permet également de compléter le portrait de Vala, bien davantage compassionnelle et impliquée qu’il le semblait au premier abord. Le fait que SG-1 essuie en définitive une défaite en rase campagne apporte une certaine solennité à la conclusion et rehausse encore la menace signifiée par les Oris. Il se confirme toutefois que les différents Prêcheurs demeurent trop interchangeables. Le Dr. Lam a enfin l’occasion de participer à l’action. Lexa Doig se montre convaincante, mais les discussions entre Carolyn et son père relèvent par trop du cliché pour ne jamais intéresser. Teal’c reste malheureusement quasi invisible.
- General, join me for a glass of wine! It's from a world called... France ! Un Prêcheur s’empare d’un monde jaffa, afin de créer une tête de pont permettant à la flotte des Oris de traverser le vide intergalactique. Recouvrant la planète d’un champ de force, son but est de transformer celle-ci en trou noir, obtenant ainsi assez d’énergie pour créer une gigantesque Porte des Etoiles flottant dans l’espace. SG-1, Sam et le Promotheus interviennent, mais sont dupés par le Goa’uld Nerus, qui les incite à attaquer de toutes leurs forces. L’énergie dépensée est mise au service de l’ouvrage des Oris. Arrivé sur place, Gerak tombe aussi dans le piège. Tout semble perdu quand Vala, à bord d’un petit vaisseau, se sacrifie pour détruire la Porte, étant du même coup précipitée dans la Galaxie des Oris. Beachhead frappe réellement les esprits, de diverses façons. il marque une nouvelle et tonitruante élévation de la menace représentée par les Oris. Placé au sein d’une saison ayant su efficacement gérer cet aspect, il développe pareillement une intrigue révélant d’une manière savamment progressive l’ampleur du complot en cours. A son point culminant, la crise rejoint totalement les sommets épiques du Space opera, avec ses batailles spatiales, ses chantiers spatiaux colossaux, ses destructions de planètes, ses trous noirs, etc. Un véritable souffle d’épopée se fait jour, admirablement servi par une mise en scène disposant de vastes moyens, via des images de synthèses créées avec un vrai sens du spectaculaire. Si les Prêcheurs en eux-mêmes deviennent ennuyeux à force de répétitivité, on ne saurait dénier l’apparence quasi divine de la puissance de leurs Maîtres ! Le récit ne se contente toutefois pas d’accumuler les péripéties et sait tirer le meilleur parti des personnages. On retrouve évidemment avec bonheur Sam, qui reprend sa place avec un éloquent naturel. On peut regretter qu’elle n’ait pas davantage d’interaction avec Vala, mais il se confirme que Stargate SG-1 ne peut pas être complètement elle-même sans Samantha Carter. Vala réussit sa sortie par le haut, avec une action n’allant pas sans simplifications rapides, mais qu’importe. Elle aura beaucoup apporté à la saison, en attendant le final, et aura représenté un joker de haut vol pour Sam. Gerak confirme de son côté un joli potentiel narratif, par sa relation ambigüe avec la Tau’ri. Le seul personnage à détoner demeure Nerus. Certes joué avec roublardise par le vétéran Maury Chaykin, il semble incompréhensible qu’un tel sybarite si peu fanatique aille se placer dans la gueule du loup.
7. TERRE D’ASILE - The bomb isn't in the building, sir. The bomb is the building ! Suite à la découverte de la dépouille d’un Jaffa sur Terre, SG-1 mène une enquête révélant que Ba’al s’est en fait réfugié sur Terre. Gerak envoie des troupes pour le faire prisonnier. Une course débute entre le SGC et les Jaffas pour s’emparer de la prise importante que représente le dernier des Grands Maîtres. Ba’al s’est emparé du Trust et fait pression sur le SGC avec un immeuble devenu une gigantesque bombe au Naquadah. Il est finalement capturé puis exécuté par Gerak, mais SG-1 découvre qu’il ne s’agissait que d’un clone. Le format d’enquête policière ne réussit guère de coutume à Stargate SG-1 et cet opus-ci ne fera pas exception. Ce type d’histoire nécessite une grande rigueur dans son développement et la série se trouve davantage à son aise quand elle est portée par le souffle de l’exploration ou du Space –opera, la multiplication des péripéties faisant parfois pardonner certains raccourcis. Ici ces procédés abondent derechef, avec des interventions miraculeuses de l’agent Barrett ou encore ce thème des drones balancé avec désinvolture en dernière minute, avec un argument puissant du type « on a trouvé des machines dans la cave ». La participation des Jaffas aurait pu apporter un souffle supplémentaire, mais l’action demeure bien trop enchâssée pour cela, dans le sempiternel décor du Grand Conseil. Ex Deus Machina apparaît de fait comme un quasi Bottle show destiné à économiser après les conséquentes dépenses de Beachhead. Au moins-cette fois-ci Teal’c peut-il participer à l’action, alors que les autres membres de SG-1 ont bien peu de choses à se mettre sous la dent. La téléportation de Sam par le Promotheus éveille la nostalgie du temps où c’était Thor qui procédait ainsi avec Jack, avec autrement plus de saveur. Fort heureusement, désormais en duo avec la belle Charlotte, Ba’al brille de tous ses feux, avec un Cliff Simon en grande forme. Notre ami se démarque toujours autant de ses pairs par son humour madré et son cynisme le préservant de l’orgueil stupide. Ses apparitions constituent le seul véritable atout d’un épisode que l’on peut dès lors considérer comme l’annonce d’un prometteur affrontement à venir (la Guerre des Clones, en quelque sorte).
- «A world, once inhabited by Ancients. A village, shrouded in the Mist of Time. » It sounds like a movie trailer. SG-1 tente de contacter les Sodans, légendaires Jaffas s’étant affranchis des Goa’ulds voici des millénaires. Mais leur seigneur, Harkon, est désormais sous la coupe d’un Prêcheur et attaque SG-1. Capturé, Mitchell doit mener un duel d’honneur suite à mort d’un guerrier, en fait lui-même fait prisonnier par SG-1. Il s’avère que Mitchell doit affronter Jolan, le frère du guerrier, qui soigne ses blessures. Les deux hommes sympathisent et font semblant de se battre, avant que Mitchell ne regagne le SGC. Son nouvel ami va rassembler les Sodans refusant le joug des Oris. Initialement lancé par un spectaculaire affrontement entre les Sodans et les équipes SG, le récit s’enlise ensuite dans une interminable veillée d’armes, entre Mitchell et son antagoniste. Dans un effet miroir assez surréaliste, mais avant tout soporifique, les deux hommes ne cessent de ressasser les mêmes arguments de scène en scène, tout comme Teal’c de son côté avec le prisonnier. On brasse de l’air avec application. Tout ceci pour déboucher sur un duel très vite expédié, sans haut fait majeur. Le public ne se voit guère récompensé de sa méritoire patience. Certes, tout ceci se déroule dans un fort joli décor à ciel ouvert, dont l’inspiration japonisante s’allie fort bien avec la forêt de la Colombie britannique. Mais l’on en a rapidement fait le tour, d’autant que la mise en scène ne brille pas par son inventivité. Pour couronner le tout Tony Todd cabotine sans aucune mesure sur un registre de samouraï vitre lassant car en définitive Harkon n’intervient en rien dans l’action. Le clou du spectacle reste la présence de William B. Davis, venu en voisin car résidant de longue date à Vancouver. Or les auteurs parviennent à ne le faire participer qu’à deux fugitives scènes et sans qu’il ait à prononcer le moindre mot. Une sacrée performance.
- Ascendometer says Khalek's about eighty-percent there. - Ascendometer ? - Mitchell. Wish I'd thought of it. Durant l’exploration d’une planète, SG-1 découvre un laboratoire ressemblant fort à ceux de Nirti. L’équipe emmène au SGC un certain Khalek, découvert en stase et supposé avoir été l’objet des expériences de la Goa’uld. Daniel découvre que Khalek joue en fait la comédie et qu’il est en fait un être artificiel créé par Anubis, capable à terme d’atteindre l’Ascension. Khalek révèle alors de grands pouvoirs télé kinésiques et tente de rejoindre le laboratoire, afin d’achever son évolution. Il est contré par SG-1, qui parvient à l’abattre après un rude combat. Arrivée à sa neuvième saison, Stargate SG-1 éprouve désormais des difficultés à créer du neuf, une usure somme toute inévitable. L’arrivée d’un nouveau scénariste, Alan McCullough, ne change rien à ce fait. Hormis quelques allusions cosmétiques à la situation militaire du moment, le récit narre essentiellement le combat opposant SG-1 à un extra-terrestre hostile coincé dans le SGC et tentant de rallier à tout prix la Porte. Or c’est exactement de quoi il s’agissait lors de la première confrontation avec Hathor, dès la saison 1. Bien d’autres opus du même genre ont suivi, d’ailleurs Anubis lui-même a connu une situation identique, d’où une saturation certaine. Le passage progressif à une Science fiction davantage classique fait également perdre leur magie à certains concepts de la série. C’était le cas pour la téléportation dans Ex Deus Machina, ici on découvre lr concept d’Ascension, qui nous a tant fait rêver par son mystère, réduiteaux indications de « l’Ascensiomètre » (sic). Venant après deux autres épisodes assez faibles, Prototype confirme en creux l’impact du départ de Richard Dean Anderson. L’humour et la personnalité de Jack O’Neill avait en effet su pimenter nombre de situations à l’intérêt limité : il n’en est plus question désormais, malgré l’indéniable sympathie de Mitchell. L’épisode parvient néanmoins à susciter un final réussi, grâce à l’affrontement entre Khalek et les forces du SGC, filmé avec l’efficacité coutumière de Stargate SG-1 en ce domaine. L’antagoniste se voit d’ailleurs interprété avec une solide conviction par Neil Jackson (Blade, Sleepy Hollow). Voir Daniel préconiser froidement ce qui demeure un assassinat suscite un frisson certain. Tandis que le Dr. Lam commence à gagner ses galons de médecin chef du SGC, on éprouve également le plaisir de retrouver le personnage agréablement complexe de Woolsey, toujours magistralement interprété par Robert Picardo.
10-11. LE QUATRIÈME CAVALIER DE L’APOCALYPSE - Why do you hesitate, Gerak ? - If I help you, I will die... But I will die free ! SG-6 revient de mission après avoir été contaminée par le virus des Oris. Une pandémie mondiale se développe rapidement. L’Ancien Orlin intervient, redevenu humain sous la forme d’un jeune garçon. Avec l’aide de Sam et en se sacrifiant, il met au point une arme anti Prêcheur et un vaccin mais a besoin d’un échantillon du Prêcheur ayant infecté SG-6, celui des Sodans, Mitchell y parvient avec l’aide des Sodans, ceux-ci ayant compris la véritable nature des Oris. Converti, Gerak devient un Prêcheur, mais Teal’c le convainc de se rebeller, ce qui parachève la victoire. Le traditionnel double épisode de milieu de saison remplit son contrat en faisant intervenir l’ensemble des divers participants à la partie en cours, du Doci jusqu’aux Anciens, via Orlin, et en marquant une inflexion du récit, par le succès majeur de SG-1. Malheureusement son déroulement manque cruellement d’intensité. De fait son contenu, trop limité pour un double opus, nécessite des phases de remplissage verbeux. C’est notamment le cas avec le pathos répétitif et larmoyant des diverses rencontres entre Sam et Orlin. L’épisode n’hésite pas à y aller à la truelle là-dessus, à l’instar des relations père/fille entre Landry et Carolyn, qui continuent à ne pas réellement intéresser, malgré le talent des interprètes. De même évoquer une pandémie mondiale à travers des discussions entre deux portes entre Landry et ses subordonnés, ou via des flashs d’informations ne montrant strictement aucune image, ne saurait apporter une quelconque puissance à la narration de l’action. Les auteurs abusent aussi légèrement du twist des conversions surprises, celle des Sodans répondant à celle de Gerak. Un chassé croisé à la soudaineté bien pratique, permettant de rentabiliser l’onéreux décor du village des sodans. On reste aussi frustré de l’absence totale de réelle scène d’action. Heureusement, Stargate SG-1 peut capitaliser sur ses personnages et son riche passé. Les retours de Maître Bra’tac et d’Hammond du Texas, même éphémère pour ce dernier, suscitent une vraie émotion. Le sacrifice de Gerak manifeste un vrai souffle. L’ampleur du récit permet cette fois de pleinement utiliser chacun des membres de SG-1, dans un ensemble bien coordonné. Contrairement à Babylon, William B. Davis a l’occasion de pleinement s’exprimer lors d’une confrontation qu’il illumine se son talent. Autant d’éléments appréciables, mais ne compensant pas le manque de nervosité de l’ensemble.
12. DOMMAGE COLLATÉRAL - I read your report. Not sure I've seen language like that used in an official Air Force document before. - Sorry about that, sir. - Oh, you should have seen what Colonel Carter and Dr. Jackson wrote. Sur un monde protégé par les Asgards, SG-1 négocie un échange de technologie contre un appareil pouvant manipuler la mémoire, à des fins éducatives. Mitchell passe la nuit avec la responsable scientifique du projet, Reya. Au matin, Il se réveille avec le souvenir d’avoir assassiné celle-ci et découvre son cadavre. Sam devine que sa mémoire a été truquée et commence à étudier l’étudier, avec l’aide de deux collègues de Reya. Comme souvent, le duo Mallozzi & Mullie séduit par la singularité de son propos. Chère au grand écrivain Philip K. Dick (on songe parfois ici aux meilleurs aspects de Total Recall), la thématique du simulacre mémoriel a été très peu usitée jusqu’ici dans la série. Le diabolique mécanique du scénario expose brillamment les aspects énigmatiques et déstabilisant. Les auteurs ont la bonne idée de nous faire vivre pleinement le récit du point de vue de Mitchell, partageant ainsi son angoisse et ses déchirements, mais aussi son attachement à la rectitude morale comme phare dans la nuit. L’intrigue permet également de compléter le portrait du colonel, en révélant les moments les plus marquants de son parcours antérieur au Programme Stargate. Ben Bowder effectue une superbe prestation, d’une impressionnante expressivité. L’acteur forme un duo convaincant avec la charmante et très douée Anna Galvin, apportant un indispensable versant humain et émotionnel à ce qui sinon demeurerait un exposé clinique. Elément relativement rare au sein de la série, l’intrigue policière se montre cette fois d’une grande efficacité, implacable dans son déroulement tout en ménageant de tonitruants retournements de situation. Le twist final relatif à l’identité du véritable meurtrier est fort joliment amené, rejoignant là aussi les simulacres de Dick. Comme dirigeant que l’on suspecte d’emblée, William Atherton réalise d’ailleurs une composition sans défaut. Hormis Sam, le reste de SG-1 reste assez en retrait, peu importe ici. La mise en scène brille également par son intensité s’appuyant sur un rendu quasi onirique des scènes de souvenirs, des effets spéciaux efficaces et des décors au design élégant.
13. EFFET DOMINO - I am not about to turn this base into the Grand Central Station of the Multiverse ! De nombreuses escouades SG-1 venant d’univers alternatifs parviennent au SGC. On retrouve ainsi « Janet » et «Martouf». Sam, aidée par les autres versions d’elle-même, détermine que la singularité provoquée lors de la destruction de la Super Porte des Oris a créé une faille dimensionnelle convergeant vers notre réalité. L’équipe tente de se rendre sur place pour corriger la situation grâce aux Asgards, mais doit faire face à une autre SG-1, dont le but est de s’emparer de l’E2PZ d’Atlantis. Finalement Sam parvient à renvoyer tout le monde chez soi, avant de refermer la faille. Face à la situation hors normes décrite, on reprochera à l’épisode de manquer d’un grain de folie, pour se contenter d’un humour bon enfant. Toutefois, l’intrigue parvient à se développer au-delà du postulat initial, ce qui n’avait rien d’évident au départ. Les supputations savantes de Sam quant à la cause réelle du phénomène entretiennent joliment le suspens, tout en renouant avec la saveur du Space opera à la Star Trek. Les effets spéciaux, toujours impeccables, assurent le spectacle. La série capitalise également sur son long parcours, les retours de Janet et de Martouf suscitant bien évidemment l’émotion. C’est d’autant plus vrai que l’évident bonheur de Teryl Rothery et de J. R. Bourne retrouvant leur personnage s’avère des plus communicatifs. Les amateurs (trices) de la relation entre Jack et Sam connaîtront les affres de l’angoisse en découvrant que le lien existe toujours entre Sam et Martouf, mais celui-ci provient d’un univers où la belle l’a quitté pour « quelqu’un d’autre ». L’honneur est sauf, on a frôlé le drame ! Les péripéties entre SG-1 et son alter ego rivale se montrent par contre trop expéditivespour réellement captiver. Au total l’épisode se montre distrayant mais sans le souffle et la virtuosité narrative de Une dimension trop réelle. De fait l’inépuisable thème des univers parallèle revêt davantage de saveur quand on visite l’inconnu, que quand des visiteurs ne font que l’évoquer.
14. PRISE DE CONTRÔLE (STRONGHOLD) - Come now, Teal'c, we're smart enough to know we're not actually gods. Well, some of us are, anyway – there are always those who believe their own propaganda. Sous l’influence de Teal’c et Bra’tak le haut conseil jaffa s’apprête à voter pour une constitution démocratique, mais Ka’lel fait défection. Ba’al opère des lavages de cerveau afin de dominer le Conseil et fait enlever Teal’c. Bra’tak et Daniel parviennent à localiser la base de Ba’al et les équipes SG mènent une grande attaque. Elles sont rejointes par Mitchell qui jusque là veillait un ami sur le point de mourir. Teal’c est libéré et la constitution votée, tandis que Ba’al est abattu. On pourra regretter que la saison fasse faire le grand écart à Ba’al, précédemment aux abois sur Terre, traqué par les Jaffas, ici soudainement manipulant et conditionnant leurs chefs, avec une facilité déconcertante. Mais qu’importe, le récit, rondement mené sait mettre en valeur l’humour acéré et cynique de ce Grand Maître décidément à part, ainsi que son talent pour les plans audacieux et madrés. La confrontation avec un Teal’c qu’il s’efforce de briser tient toutes ses promesses, sur un mode qui évoquera l’épisode Lavage de cerveau aux amateurs des Avengers et, toutes proportions gardées, le duel entre le Prisonnier et l’ultime Numéro 2. La mort soudaine de Ba’al pourrait attrister, mais l’on devine immédiatement qu’il s’agit d’un clone (jurisprudence Blofeld). On passera par contre rapidement sur le pathos hospitalier à gros bouillon du versant Mitchell, lacrymal à souhait. L’utilisation de la machine à souvenirs de Collateral Damage n’y change pas grand-chose. Heureusement cela ne se prolonge guère, le récit ménageant un grand espace à la bataille finale, particulièrement spectaculaire et articulée avec soin. Cet exercice de style très populaire chez les fans de la série avait été absent depuis quelques épisode, ici la série se rattrape amplement. On regrettera simplement quelques excès, comme Mitchell se taillant à lui tout seul un passage dans le vaisseau de Ba’al et tombant directement sur la salle où est détenu Teal’c, alors qu’il n’a aucun moyen d’en connaître l’emplacement. Mais la frénésie de l’action rend indulgent là-dessus.
- Do you ever give up? - Not until I'm dead...and sometimes not even then... Jared arrive depuis Tegalus, pour prévenir SG-1 que les Prêcheurs ont doté le Protectorat d'un satellite militaire menaçant de détruire la Fédération en échange de la conversion de la nation. SG-1 intervient, mais Daniel est fait prisonnier, tandis que le Promotheus est détruit par le satellite. Sam a sous-estimé celui-ci à partir des plans fournis par Jared. Le Colonel Prendergast se sacrifie pour sauver SG-1 et la majeure partie de son équipage, téléporté sur le territoire de la Fédération. Sam parvient à paralyser le satellite, forçant une paix négociée. De retour au SGC, Daniel apprend qu’un conflit dévastateur a néanmoins ravagé Tegalus. De retour sur Tegalus et ses deux nations viscéralement antagonistes, on pouvait craindre un nouveau récit édifiant et moraliste, comme connu par le passé, avec des succès divers. Si cet élément demeure présent, notamment en fin de récit, il n’empêche pas un réel suspense politique de se développer. Le tempo demeure suffisamment rapide pour susciter l’intérêt tandis que les personnages, tous excellemment interprétés, bénéficient de dialogues exposant à merveille enjeux et motivations. Les auteurs évitent le piège des postures caricaturales,: le dirigeant du Protectorat ayant vendu son âme aux Oris apparaît comme une proie de leur propagande, tandis que celle de la Fédération, même alliée de circonstance de SG-1, manifeste un fanatisme glaçant. Le clou du spectacle demeure la destruction du Promotheus, aussi spectaculaire que dramatique, à l’issue d’une haletante bataille. Cette catastrophe, jointe à la nature maudite de Tegalus, confère une tonalité très sombre au récit, annonçant déjà la fin de saison. Cette réussite se voit néanmoins grevée par quelques facilités scénaristiques. Il est ainsi surprenant que Sam se soit montrée aussi catégorique sur la dangerosité du satellite, à partir de simples ébauches initiales de sa construction. Si Sam se met à connaître des défaillances, c’est tout l’univers Stargate qui vacille ! De même on ne comprend pas que les Terriens se montrent aussi certains de la résistance des boucliers Asgards, alors qu’ils savent que la technologie des Oris équivaut celle des Anciens, ce n’est pas logique. Toute la résolution de l’intrigue repose sur le fait que la satellite soit inerte en l’absence d’ordres provenant du Protectorat. Or le Daedalus constate la complète destruction de celui-ci, il aurait pu dès lors, aborder l’arme ori pour en étudier la technologie.
16. HORS LIMITE - You came to greet me in person. Oh, oh! I have this fabulous innovation I want to... it's called a "cupcake". SG-1 enquête sur un monde où l’Alliance cultive massivement du Kassa, une drogue terriblement addictive (du maïs modifié), vendue dans toute la Galaxie. Découverte, l’équipe tente de s’enfuir par la Porte mais elle –ci est alors téléportée. SG-1 est capturée mais libérée par l’intervention de l’Odyssée. Landry apprend grâce à Nerus que le voleur de Portes est Ba’al. SG-1 infiltre le vaisseau de ce dernier et transfère les Portes dans l’Odyssée, La flotte de l’Alliance intervient également et détruit l’Ha’tak de Ba’al, démontrant sa puissance. Du fait de l’absence des Oris, l’opus n’apporte rien de direct au fil rouge de la saison, mais présente l’intérêt de mettre en avant l’Alliance Luxienne, jusqu’ici seulement entrevue. Elle compose un ennemi original au sein de la série, totalement à rebours des prétentions divines habituelles pour au contraire exacerber un cynisme total et crapuleux. L’Organisation doit aussi beaucoup à l’inquiétante personnalité de son leader Netan, interprété avec intensité par Eric Steinberg. L’Odyssée essuie également un baptême du feu réussi, prenant d’emblée toute sa place dans l’univers Stargate. Le vaisseau participera activement à Stargate Atlantis, tout comme l’Alliance Luxienne à Stargate Universe. Alors qu’elle approche de son couchant il reste sympathique d’observer Stargate Atlantis poser des jalons pour ses séries dérivées, participant ainsi à la pérennité de la franchise. Par ailleurs, à défaut de thématique grandiose, l’opus peut compter sur de nombreuses scènes d’action, souvent efficaces. Le scénario ne résulte toute fois pas exempt de défauts. Le scinder en deux partie quasi autonomes (la Kassa puis Ba’al) oblige à traiter rapidement chacun des sujets. De plus les effets de la drogue ne sont qu’évasivement évoqués, à l’écran on se retrouve face à un bête épi de maïs, puis à quelques pieds nickelés chargés de sa récolte. Avouons que l’on a connu plus intense comme menace, du moins avant que Netan ne se mesure à Ba’al. Pour assurer ses péripéties, l’intrigue compte trop sur les coïncidences miraculeuses (la Porte volée est pile celle que SG-1 est sur le point d’utiliser, SG-1 est téléportée pile au moment où elle va être exécutée, Netan arrive pile au moment où les boucliers de Ba’al sont désactivés, etc.). Voir Teal’c et Mitchell à eux deux résister à toute la garde de Ba’al (la massacrer) interpelle une série à la tolérance pourtant élevée en la matière. Les morts successives de clones évidents de Ba’al risquent de devenir lassantes et mécaniques (d’ailleurs aucun personnage ne s’étonne plus de le retrouver vivant) alors que le concept n’a pas apporté grand-chose jusqu’à présent.
17. LE CHATIMENT - But not impossible ? - That's a word I stopped using nine years ago, when I joined the Stargate Program. SG-1 est chargée d’escorter une délégation de la commission internationale supervisant le Programme Stargate, dirigée par Woolsey. Le groupe visite la base Gamma, un site d’expérimentions situé sur un autre monde. Des insectes supposément créés par les Prêcheurs y sont étudiés. Ceux-ci s’avèrent carnivores et s’échappent de leur confinement, se multipliant à toute vitesse. Le personnel de la base est massacré, tandis que SG-1 et les diplomates parviennent difficilement à rallier un site secondaire. Ils peuvent alerter l’Odyssée, qui les téléporte avant de déverser une puissante toxine créée par le Dr. Lee. Les histoires d’insectes horrifiques à la Creepy Crawlers ont toujours été populaires en Amérique du Nord et de nombreuses séries relevant de la Science-fiction ou du Fantastique y ont eu recours : Les X-Files, Supernatural, Buffy contre les Vampires … Sans même parler de Doctor Who et son inoubliable Zarbi. Ici Stargate SG-1 a la bonne idée d’assez efficacement relier le thème à son univers pour qu’y avoir recours ne semble pas artificiel. (arme biologique des Prêcheurs, mais aussi des Terriens contre les champs de drogue de l’Alliance Luxienne). Le scénario propose un plaisant panorama de la plupart des figures imposées du genre : vagues d’insectes, être humain évoré en quelques instants, irruptions depuis le sous-sol, insectes rampant sous la peau de la future victime ou jaillissant de la bouche d’un cadavre, etc. On pourrait se lamenter d’un florilège de clichés, mais l’efficacité remarquable de la réalisation et de l’interprétation, ainsi que le tempo électrique de l’action subliment le tout en la parfaite quintessence d’un genre. Le volet humain n’est pas oublié, l’épreuve forçant chacun à révéler son vrai visage. On apprécie que la déléguée chinoise se voit abordée sans manichéisme (impeccable Tamlyn Tomita) et l’on s’amuse que le personnage boulet, autre marronnier de ce type d’histoire, soit bien entendu le français, ronchon, couard et indiscipliné. Merci à toute l’équipe. Deux légères réserves toutefois. Les insectes suscitent une impression de déjà-vu, fonctionnant de manière très similaire aux Réplicateurs, c’est presque un doublon, hormis la phobie propre aux bestioles. Et puis Stargate SG-1 demeurant une série familiale, la mise en scène expurge soigneusement tout effet réellement gore, pas la moindre goutte de sang en vue.
18. LE MANTEAU D’ARTHUR - Now, how is Jackson supposed to help us with this ? - Well a similar thing happened to him a few years ago. - PX7377, the Crystal Skull. - You really did read every report from every mission we ever went on, didn't you ? Sam étudie l'un des artefacts d'Avalon, quand celui la déphase brusquement, de même que Mitchell. Ils sont désormais invisibles et immatériels, mais Daniel parvient à résoudre le problème grâce à ses souvenirs de sa mésaventure avec le Crane de cristal. Mitchell intervient également pour aider Teal’c face à un Volnek rendu fou par les Oris et ayant massacré les autre Sodans. Daniel découvre que l’artefact est en fait le journal de recherche de Merlin. Ce dernier a inventé une arme contre les êtres ayant accompli l’Ascension, pouvant servir contre les Oris. Les Prêcheurs annoncent que la Grande Croisade est sur le point d’atteindre la Voie lactée. Une série au parcours aussi long que Stargate SG-1 éprouve fatalement des difficultés à se renouveler. L’épisode propose une manière astucieuse de faire du neuf avec du vieux : reprendre un thème en l’exploitant de façon totalement différente, mais aussi en intégrant pleinement au récit l’expérience de la précédente aventure. Cela apporte une agréable continuité à l’univers Stargate, titille agréablement la nostalgie et permet de gagner du temps dans l’exposé de la situation, tout en en renouvelant totalement les effets. On passe ici d’une histoire empreinte de mythologie, aux lisières de la Fantasy, à un pur récit de Science-fiction, derrière le toujours habile vernis arthurien. L’intrigue se joue intelligemment de l’obstacle représenté par des protagonistes sans influence aucune sur l’action. A cette fin les auteurs font feu de tout bois, jouant de l’humour des répliques, des bévues du Dr. Lee, d’une interaction limitée établie par Daniel ou d’un Mitchell collant autant que possible à l’expédition du jour. Un bel effort, couronné par la révélation de l’arme de Merlin, ouvrant de grandes perspectives. L’alternance soutenue entre les scènes du SGC et de l’expédition chez les Sodans dynamise également l’action. Teal’c se voit mis en valeur, avec un Christopher Judge très convaincant dans son rôle à la Predator. La mise en scène, nerveuse à souhait, se montre également à la hauteur, s’appuyant également sur les beaux extérieurs et effets spéciaux caractéristiques de cette série ayant toujours soigné sa production. Le remarquable maquillage de mort-vivant de l’infortuné Volnek se montre également saisissant et guère éloigné de The Walking Dead. L’opus n’évite toutefois pas les aléas coutumiers des récits traitant de personnages immatériels ou fantomatiques : Sam et Mitchell se tiennent sur le plancher, entendent tout alors que personne ne les entend, etc. Plus gênant, il reste étonnant qu’un simple gadget de poignet permette de percer à jour une invisibilité censée duper les Anciens ayant réalisé l’Ascension. Voir Mitchell plaisanter à propos de rosbif froid non loin de ses amis Sodans massacrés résulte assez désinvolte.
19. LA GRANDE CROISADE - It's funny, isn't it? Daniel always wanted to get into my pants, and now I'm in his. Vala parvient à communiquer avec le SGC grâce à l’artefact psychique des Anciens, en occupant le corps de Daniel. Elle révèle s’être matérialisée dans un village des Oris, et a épousé Tomin, homme bon, mais aussi fort dévot. Auparavant Vala s’est soudainement aperçue qu’elle était enceinte, sans aucune explication Les Oris emblent s’intéresser à son enfant. Elle annonce également que la Croisade est sur le point de s’élancer, une deuxième Super Porte ayant été installée dans la Voie Lactée par les Oris. Les Russes obtiennent un croiseur spatial contre l’usage de leur Porte. L’épisode frappe par son inanité, car tout le récit de Vala n’apporte strictement rien de neuf quant au fil rouge de la saison, au moment où celui-ci s’apprête à déboucher sur le grand final. Hormis concernant son destin personnel, nous n’apprenons rien que nous ne sachions déjà sur la Grande Croisade des Oris, malgré toutes les discussions à son sujet. De manière caractéristique, l’action s’achève très exactement là où nous en étions lors de l’opus précédent, le début de la quête de l’arme anti Oris de Merlin. Rien de nouveau n’aura été divulgué là-dessus, alors que c’est précisément cela que l’on attendait après la tonitruante révélation d’Arthurs’s Mantle. Les quelques vraies nouveautés demeurent secondaires (le vaisseau russe) ou ne revêtiront de l’importance qu’ultérieurement (la grossesse de Vala). De fait, il paraît clair que Stargate SG-1, jadis friande de Clip Shows, a désormais opté pour le Bottle, cette fois pour financer le final de saison. Ce format ne peut fonctionner qu’avec un scénario imaginatif, alors que l’on ne trouve ici qu’une réorchestration des évènements d’Avalon, au détail près, comme les résistants abattus. Certaines maladresses ne sont pas évitées, telle la réalisation atone de Cooper, le énième Prêcheur interchangeable ou la fabuleuse justification trouvée pour le réemploi à l’identique du décor (je suis arrivée dans un village ressemblant beaucoup au premier, dixit Vala). Placer Vala dans le corps de Daniel crée un gag fonctionnant quelques minutes, mais nous prive des étincelles de leur relation. L’épisode ne gagne en intérêt qu’en échappant fugacement à son statut de Bottle, avec les impressionnantes images d’un Ori ou des vaisseaux croisés. De par sa grossesse, Claudia Black peut moins jouer sur son dynamisme, mais en profite pour démonter un vrai talent d’expression de l’émotion et pour former un beau duo avec Tim Guinee.
20. LA PREMIÈRE VAGUE - And those who are prideful, and refuse to bow down, shall be laid low and made unto dust. Mitchell et Daniel recherchent l’arme de Merlin, le Graal, dans le village de Camelot. Ils triomphent du Chevalier gardien mais les documents trouvés ne font qu’initier leur quête. Il est désormais trop tard pour empêcher la venue des Oris, malgré les efforts de Sam et des Asgards pour reprogrammer la Super Porte. Les flottes des Terriens et de tous leurs alliés, y compris l’Alliance Luxienne ralliée par Teal’c, se portent à leur rencontre. La coalition est alors écrasée par les nefs des Oris. Vala assiste au désastre depuis l’une de celles-ci, ayant accompagné Tomin. Son enfant voit alors le jour, à l’heure de l’entrée triomphale de la Croisade dans la Voie Lactée. Après une période parfois en demi-teinte, Stargate-SG-1 retrouve ici son meilleur niveau. On est absolument ravi que Camelot s’avère exempt d’un énième Prêcheur, dont le langage fleuri, amusant au-début, est vite devenu répétitif. Surtout le récit rattrape ici pleinement une visite d’Avalon réellement traitée par-dessous la jambe durant le pilote de saison. Ici, l’excellent duo Mallozzi/Mullie prend le temps de faire ressentir au public la réalité du village, représenté non pas par quelques salles minimalistes en carton-pâte, mais par le superbe décor à ciel ouvert. Transformé en village médiéval, il se montre suffisamment convaincant, mais aussi étonnamment boueux, d’où une performance émérite de Ben Browder durant le duel. Les auteurs savent prendre le temps d’offrir de belles rencontres à leurs protagonistes, dont l’honnête Meurik et la valeureuse Valencia, interprétés avec conviction par John Noble et Katharine Isabelle. Les péripéties, explorations et combats répondent à l’appel, mais l’Aventure revêt ici une dimension humaine faisant toute la différence. Le récit se scinde en deux parties, mais les sagaces Malluzzi/Mullie organisent une féconde interaction entre celles-ci. Le suspense va crescendo mais aussi la dramatisation, au fur et à mesure qu’échouent les efforts de chacun pour prévenir le drame (même le succès de Teal’c ne change rien au final). Un sentiment d’autant plus fort qu’à chacun des membres de SG-1 échoit un labeur lui convenant idéalement, en vain. Le clou du spectacle demeure bien entendu le fastueux affrontement final, tournant rapidement à un massacre apocalyptique. La série casse sa tirelire et démontre tout le savoir faire atteint en ce domaine, qui fera encore les beaux jours de Stargate Atlantis. Voir réunis la plupart des vaisseaux rencontrés au cours des neuf saisons écoulées suscite une intensité particulière, de même que la toute puissance de la flotte Oris les retournant à la poussière. Jamais la série ne nous avait laissé avec un tel sentiment de désastre absolu, un sacré pari au moment où son renouvellement n’était pas acquis. Du fait d’une action très dense, certains passages sont trop rapides (la mission de Teal’c), mais Camelot résulte particulièrement prometteur pour la saison 10, d’autant qu’Adria frappe à la Porte.
1) La Première Vague A la fois superbe conclusion de la saison et annonce prometteuse de la suivante, l’épisode s’ouvre sur une quête réussie, ponctuée par de belles rencontres, et se poursuit par une bataille spatiale aussi impressionnante que terrible. Le suspense est à son comble, tandis que l’on ressent pleinement que le conflit contre les Oris atteint un nouveau pallier. 2) Le Piège Le grand vent du Space-opera épique souffle pleinement sur l’épisode, avec un savant crescendo de péripéties spectaculaires, planétaires, puis spatiales. Les effets spéciaux s’avèrent de qualité et apportent une appréciable crédibilité à ce récit conférant toute sa dimension à la puissance des Oris. Une belle annonce du succès de La Première Vague. 3) Dommage collatéral L’épisode se montre profondément singulier au sein de Stargate SG-1, explorant avec finesse le thème complexe mais particulièrement riche de la notion de réalité, à travers le prisme de souvenirs truqués. L’intrigue policière ne se voit pas négligée pour autant, avec un Whodunit à la surprenante conclusion. Browder se montre excellent sur un registre intimiste. 4) Le Châtiment Aux confins de l’épouvante et de la Science-fiction, l’opus joue très habilement des divers ressorts liés aux histoires d’insectes anormaux. Après un démarrage choc, la paranoïa s’installe tout au long du difficile parcours de SG-1, avec une intensité ne se démentant jamais. Woosey confirme également l’agréable complexité, avec le toujours parfait Picardo 5) Ingérence Retour réussi sur Tegalus, avec un récit moral sans être pour autant sentencieux et installant un suspense efficace tout au long de la marche à l’abîme. La destruction du Promotheus marque les esprits à l’issue d’une confrontation avec le satellite ori que les effets spéciaux rendent spectaculaire. La sombre tonalité tranche avec l’ordinaire de la série. Retour à l'indexCrédits photo: MGM. |
- So it's possible there's an alternate version of myself out there, that actually understands what the Hell you're talking about ?
Une Sam et un Kawalsky alternatifs franchissent le Miroir Quantique. Ils proviennent d'un autre univers que celui précédemment visité par Daniel. Les nouveaux venus demandent asile, leur monde étant envahi par Apophis. Sam découvre également que dans cette autre réalité; elle est une civile ayant épousé Jack mais que ce dernier est mort au combat. L'autre Carter et Jack deviennent proches, mais, suite à un dérèglement spatio-temporel, elle tombe malade et doit réintégrer son univers. SG-1, hormis Sam, et les visiteurs partent alors en expédition pour contacter les Asgards alternatifs (encore inconnus) et leur demander de sauver l'autre Terre. L'infiltration du SGA réussit temporairement, car Teal'c tue son double et se fait passer pour le Primat d'Apophis. L'autre Sam parvient à franchir la Porte et à rallier les mondes asgards, grâce aux connaissances de SG-1. Apophis se rend alors compte de la supercherie et s'apprête à exécuter nos héros, quand les Asgards interviennent. Le Faux Dieu est enlevé par le vaisseau de Thor et ses Jaffas doivent s'enfuir. SG-1 regagne son monde, non sans que l'autre Sam n'ait embrassé Jack.
Après There But for the Grace of God, Point of View constitue une nouvelle incursion de Stargate SG-1 au sein de l'inépuisable source d'inspiration que représentent les univers parallèles. Le retour du Miroir Quantique constitue une excellente nouvelle, avec une saveur à la Sliders que l'on adore. Le principal regret que laisse le scénario demeure cependant la trop grande proximité entre les deux réalités alternatives visitées : hormis quelques aspects secondaires ou relationnels, leur caractéristique essentielle reste identique : la victoire sans appel des Kromaggs, enfin d'Apophis. Un manque de variété dommageable, même s'il souligne éloquemment la spécificité de celui de la série au sein du Multivers.
En pinaillant un tantinet, ou pourra également discerner quelques failles dans le scénario. Il semble assez surprenant que les deux Carter parviennent aussi aisément à retrouver la technologie hyper avancée des Anciens. Et si cela était possible, on se demande pourquoi Sam n'a pas élaboré cette génératrice plus tôt. Les Asgards, y compris en vitesse supraluminique, interviennent trop rapidement, ou alors il nous faut supposer que le vaisseau indétectable de Thor était déjà en orbite et qu'il gardait les bras croisés tandis que la Terre était écrasée.
Mais qu'importent ces quelques réserves, l'épique Point of View s'affirme comme un palpitant épisode, aux nombreux retournements de situation et au rythme échevelé, le tout porté par un vibrant suspense. Les possibilités combinées du Miroir et de la Porte se voient optimisées, avec une véritable débauche d'excellentes idées. On retient ainsi un nombre impressionnant de scènes marquantes, aux tonalités des plus diverses : torture de l'héroïque Hammond par Apophis, spectaculaire survenue des Asgards et de leur vaisseau, amusant calibrage du Miroir par Daniel etc. Les dialogues se montrent également excellents, notamment pour Jack.
Le récit, à l'évolution parfaitement maîtrisée, se décompose en deux parties distinctes. Avant le feu d'artifice de l'épopée au sein du SGA se voit ainsi précédée par une partie pouvant sembler davantage statique mais se montrant irrésistible par la part belle qu'elle accorde au relationnel. La rencontre des deux Carter se montre piquante à souhait, tandis que l'on retrouve avec un vif plaisir l'attachant Kawalsky. Mais le plus remarquable reste certainement la romance très émouvante entre Jack et la Carter alternative, sachant trouver un ton juste et non mélodramatique. Jamais la série ne s'était encore montrée aussi explicite sur le sujet et elle le redeviendra rarement par la suite.
Épisode étonnamment complet et abouti, s'adressant à tous les publics de Stargate SG-1, shippers, amateurs de Science-fiction pure et dure ou de scènes action, l'enthousiasmante réussite de Point of View vient parfaitement ponctuer le cinquantième opus d'une série ayant encore un prometteur parcours devant elle.
- Selon les cas, le son passe ou non à travers le miroir, sans qu'une explication de cette variation soit donnée.
- Hammond déclare que le Miroir Quantique a été découvert sur P3X-233, or il s'agissait de P3R-233 dans There But for the Grace of God.
- Le réalisateur Peter DeLuise accomplit ici deux de ces caméos dont il est friand. C'est sa voix que l'on entend interviewer Sam sur l'enregistrement et il joue l'un des Jaffas se tenant derrière Apophis.
- Le Teal'c alternatif porte cette fois une barbiche, de même pour Apophis. Ils ressemblent ainsi au Spock négatif de Mirror, Mirror (Star Trek Classic, 2-04), un clin d'œil à cet épisode au thème similaire.
- Comme dans There But for the Grace of God, l'acronyme SGA remplace SGC, sans que la différence soit non plus expliquée ici. S'agit-il de Stargate Alternative ?
- Carter indique que le générateur permettant à la Porte d'atteindre les mondes asgards a été offert par ces derniers. Or il a été construit par Jack, grâce aux connaissances des Anciens (The Fifth Race).
- La longue chevelure sied merveilleusement à Amanda Tapping, une idée à retenir. Tiens, elle serait également très bien en brune.
- Il s’agit du cinquantième épisode de la série.
Saison 6 4. Prisonnière des glaces (Frozen) 5. L’Expérience secrète (Nightwalkers) 8. Acte de bravoure (The Other Guys) 9. L’union fait la force (Allegiance) 11-12. Prométhée (Prometheus) / Évolution (Unnatural Selection)
14. Écrans de fumée (Smoke & Mirrors) 15. Paradis perdu (Paradise Lost) 16. Métamorphose (Metamorphosis) 17. Secret d’État (Disclosure) 19. La Porte des rêves (The Changeling) 20. En quête du passé (Memento) 22. Pacte avec le diable (Full Circle) La sixième saison comportait plusieurs défis à relever. Il en va ainsi de l’intégration d’abord malaisée de Corin Nemec en remplacement de Michael Shanks. Le changement ne connut pas un succès immédiat du fait des difficultés habituelles de l’intégration d’un nouveau personnage au sein d’une série connaissant déjà un long parcours, tant auprès du public que de l’équipe. Daniel laissait un vide immense, mais l’intégration progressive de Jonas s’effectua finalement avec succès, un parallèle astucieux étant établi entre la défiance initiale de Jack O’Neill et celle des fans. Les auteurs allaient saisir les potentialités nouvelles apportées par Jonas pour renouveler la série, ce dernier s’avérant similaire à Daniel par son enthousiaste curiosité mais connaissant un un parcours très différent. Le transfert de Showtime à Sci-Fi Channel (devenu depuis Syfy) signifia un changement d’habitudes mais le public suivit massivement le mouvement et ne marqua aucun signe d’usure par la suite. Outre l’introduction de Jonas, les auteurs surent en effet faire connaître des évolutions majeures à SG-1 (Teal’c perdant son symbiote et n’étant plus le seul Alien du groupe, Jack devant temporairement un Tok’ra, etc.) dans une ambiance dramatisée. Les relations entre personnages évoluèrent également du fait d’une moindre présence de Richard Dean Anderson, désireux de se consacrer davantage à sa famille. La montée toujours plus pressante du péril représenté par Anubis n’empêche pas Ba’al de trouver sa place, dans un duo original à la tête des Goa’ulds. Les Réplicateurs évoluèrent eux-aussi, devant humanoïdes et débutant un arc s’étendant jusqu’à la saison 8. Les rares apparitions de Daniel pimentèrent également cette saison, au total très particulière mais une nouvelle fois réussie.
- I am Anubis !Humans of the Tau'ri ! Your End of Days finally approaches! There will be no mercy! - Oh, come on! Who talks like that? Alors que SG-1 peine à se remettre du départ de Daniel et que Jack manifeste de la défiance envers Jonas, Teal’c doit retourner dans la rébellion jaffa. Son épouse, gravement malade, décède rapidement, ce qui provoque une crise avec son fils, Rya’c. Anubis attaque alors le SGC en en surchargeant d’énergie la Porte, ce qui menace de provoquer une explosion cataclysmique. Sam et McKay peinent à trouver une solution, mais Jonas a alors l’idée d’expulser la Porte dans l’hyper espace, grâce au tout nouveau X-02 piloté par Jack. De leur côté Teal’c et Rya’c, réconciliés et aidés sar Maître Bra’tac, détruisent l’arme d’Anubis. Le SGC parvient à acheter leur porte aux Russes et Jack accepte que Jonas intègre SG-1. Contrairement à ses prédécesseurs, ce pilote de saison ne bénéficie pas de l’effet d’entraiment qu’induisait le traditionnel cliffhanger assurant une jonction dynamique entre les deux périodes. Au lieu de tenter d’en reconstituer artificiellement l’atmosphère frénétique, Robert C. Cooper va opter pour l’exact contrepoint, en prenant le temps de développer un récit très riche, parfaite carte de visite de la série auprès du potentiel nouveau public suscité par l’arrivée sur Sci-Fi. Sur un tempo longtemps tranquille, il nous révèle un habile état des lieux de l’univers de la série, utilisant Jonas comme un nouveau venu auquel s’identifie le téléspectateur. Au long de scènes fluides, entre humour et émotion, on découvre ainsi Sam en grande sœur, ou Teal’c avec lequel se crée déjà une complicité entre venus d’ailleurs. Il s’avère particulièrement touchant de découvrir Jack incapable de choisir un remplaçant à Daniel, sans avouer qu’il refuse ainsi d’entériner une insupportable absence. Jonas, interprété avec un étonnant naturel par Corin Nemec, se montre lui même passionnant, proche de Daniel par l’optimisme et l’insatiable curiosité d’un esprit brillant, mais aussi d’une tonalité décalée assez irrésistible. La caméra si mobile de Martin Wood en profite pour nous régaler d’une balade au sein du SGC et de la salle d’embarquement, puis de la rébellion Jaffa. L’inépuisable et alerte scénario introduit plusieurs changements majeurs appelés à s’épanouir (accession à l’espace galactique, perspective de Jaffas pouvant s’émanciper de leurs symbiotes). Le retour de Rodney McKay, toujours aussi crispant qu’hilarant, enrichit encore cette première partie où l’on regrettera seulement le pesant pathos instauré autour de Rya’c, incarné sans nuances par Neil Denis. Les amateurs de la Tueuse de Sunnydale pourront y discerner un alter ego masculin de Dawn, c’est tout dire. La progressive montée en puissance du péril goa’uld souligne la stature d’Anubis, dont la spectaculaire apparition permet de renouer avec la grande tradition des cliffhangers. Après ce parfait lever de rideau sur la nouvelle saison, la seconde partie du double épisode sait varier les plaisirs, en laissant cette fois libres à l’action, avec l’un de ces récits épiques où excelle Stargate SG-1. Les péripéties spectaculaires de l’infiltration guerrière menée par les jaffas rassasieront les amateurs du genre. Même une certaine naïveté autour d’un Rya’c propulsé au rang de combattant se voit avalisé par l’entrain de l’histoire. Le suspense cette fois technologique se nouant au SGC ne va sans s’accompagner de jargon (certes souvent apprécié par les amateurs de Science-fiction), mais demeure compréhensible et habilement mené. Il s’adorne encore des pépites d’humour générées par les savoureuses prises de bec entre Sam et Rodney, on en redemande. Alors qu’O’Neill se montre déjà en retrait, les auteurs parachèvent habilement l’intégration de Jonas dans SG-1 grâce à son intervention déterminante. Le décor se voit ainsi définitivement dressé pour une saison 6 alliant déjà parfaitement griffe de la série et nouveautés.
- I mean, those of us who weren't originally from the planet Earth gotta stick together, right ? - Are you suggesting an alien conspiracy ? SG-1 et Jacob explorent un vaisseau-mère goa’uld placé en orbite terrestre et déserté par son équipage. Sam découvre qu’il s’agit de l’ha’tak où l’esprit de Thor a été emprisonné en fin de saison précédente. Thor a forcé les Serpents a abandonné les lieux, avant de tenter d’offrir ce présent à ses alliés. L’intervention de Jaffas fidèle à Anubis force le vaisseau à s’écraser au fond de l’océan Pacifique et l’eau gagne rapidement l’ensemble de la structure. SG-1, grâce à plusieurs exploits et à Jonas une nouvelle fois déterminant, parvient à s’échapper tout en emportant les cristaux contenant l’esprit de Thor. L’épisode complète habilement la présentation synthétique de l’univers Stargate proposée au public du nouveau diffuseur, en intégrant les deux seules factions majeures n’étant pas apparues lors du pilote de saison, les Asgards et la Tok’ra. Chacune des parties se voit ainsi opportunément représentée par son meilleur ambassadeur : Thor et Jacob, dont les échanges de piques avec Jack. Ce dernier continue d’ailleurs à moins imprimer sa part à l’action, se contentant pour l’essentiel de doper le récit à l’humour, ce qui n’est certes pas négligeable ! Cela n’empêche pas l’intrigue de se montrer souvent captivante, enchainant prouesses et scènes à suspense, tout en variant finement sa tonalité. En effet elle se décortique en trois tronçons à la saveur bien distincte, d’abord le mystère inhérent au grand classique du space opéra que constitue l’exploration d’un vaisseau errant sans équipage dans l’espace (une énigme aussi fréquente en littérature qu’au petit ou grand écran mais ici fort bien adaptée au format SG-1), puis le flamboiement des affrontements contre les Jaffas et enfin le suspense haletant du film catastrophe pimenté à la sauce Cyber. Le duo Mallozzi/Mulie, à l’inépuisable virtuosité, évite toute lassitude du public devant une histoire ne résumant surtout pas à une accumulation sans âme de péripéties stéréotypées. Le relationnel se montre également délectable, grâce à des acteurs toujours aussi complices, y compris Corin Nemec. La caméra de Peter DeLuise nous régale d’une exploration fluide de l’architecture goa’uld, tout comme Wood pour le SGC durant Rédemption. Le réalisateur brille également par l’étonnant réalisme de ces décors envahis par la montée des eaux. On regrettera que la présence de l’esprit de Thor se devine trop facilement, ce qui permet d’anticiper une partie de l’action, ou que les auteurs glissent sur certains passages, sans doute onéreux à l’écran (chute du vaisseau ou sa pénétration à partir du sous-marin), d’où quelques accélérations perturbatrices. Jonas s’avère de nouveau le sauveur de la onzième heure, il ne faudrait pas abuser de ce procédé visant à justifier son intégration dans SG-1, jusqu’à lasser.
4. PRISONNIÈRE DES GLACES
- Doh ! - What is it, O'Neill ? - I forgot to tape The Simpsons. (…) It's important to me. Les fouilles sur la base antarctique permettent de découvrir le corps d’une femme ensevelie sous la glace depuis des millions d’années. SG-1 et Janet se rendent sur place. Alors que le site est isolé par une tempête, celle que l’on croyait morte revient à la vie. Jonas établit une communication, tandis que Janet et Sam découvrent qu’l s’agit d’une Ancienne, Ayiana. Mais le corps de celle-ci comporte un virus mortel. Ayiana s’épuise à guérir les membres de l’équipe et finit par décéder une fois transportée au SGC. Jack, mourant, accepte d’être sauvé par l’implantation temporaire d’un symbiote Tok’ra. La rencontre d’Hibernatus et de Stargate suscite la première cinglante déception de la saison, marquée par l’échec à peu total de cet évènement pourtant prometteur que constituait cette rencontre avec une Ancienne. L’épisode met ainsi Janet à l’honneur, mais transforme SG-1, tout comme l’équipe de l’Antarctique, en simple commentateurs d’une action défaillante. La responsable de la base est sympathique et l’intrigue, en mode transversal, apporte sa contribution à la future découverte de la Cité Perdue d’Atlantis. Pour le reste, ce qui aurait du nous valoir un moment intense tourne très rapidement à un simple suspense médical (réanimation, maladie, etc.), tant de fois subi durant les séries hospitalières et prévisible de bout en bout. L’ennui gagne vite. On note plusieurs facilités scénaristiques ,comme Sam s’extasiant qu’une Ancienne soit semblable à nous, alors qu’elle en a déjà rencontré un, le mutisme inexpliqué et si pratique d’Ayiana ou l’absence d’explications de diverses péripéties. Filmé sans génie, le huis clos fige l’action ,sans apporter d’intensité particulière, d’ailleurs la tempête fait totalement doublon avec la quarantaine médicale. L’amusante présence de Bruce Harwood s’avère une frustrante figuration, à l’instar de son collège ne servant qu’à trouver désespérément quelque chose à accomplir à un Jack s’ennuyant ferme. Sa présence souligne une comparaison désastreuse avec l’Ice des X-Files, à la situation comparable mais au combien plus intense et troublant. Ce qui irrite surtout demeure la mauvaise gestion des Anciens, que l’on ne doit priver de leur aura mythique que pour des évènements marquants et non pas pour des péripéties pouvant finalement prendre place avec n’importe quelle autre race d’Aliens. On comprend in fine que tout ceci n’aura été qu’un prétexte pour justifier l’introduction du symbiote de Jack, mais les Anciens doivent représenter une fin, pas un moyen secondaire.
5. L’EXPÉRIENCE SECRÈTE
- People don’t think you’re strange ! - What about Colonel O’Neill? - Let’s get some lunch Un scientifique tente de prévenir Sam que le projet d’Adrian Conrad se poursuit, mais il est assassiné. Bien que privée de Jack, toujours en soin chez la Tok’ra, SG-1 remonte la piste jusqu’à un petite ville côtière. Tout en venant à la rescousse d’agents du NID loyaux mais dépassés, l’équipe va découvrir qu’une succursale du milliardaire a continué à étudier des symbiotes. Ceux-ci se sont emparés de la population et construisent en secret un vaisseau spatial pour quitter la Terre. Dupées par Sam, les larves sont éliminées et la nef placée en Zone 51. Tout comme durant d’autres occasions précédentes, l’épisode ouvre une fenêtre sur l’intéressant combat d’infiltration menés par les Goa’ulds, contournant l’inflexible sentinelle représentée par le SGC. Effectivement, on aperçoit qu’il y aurait là un véritable filon de scénarios pour des extraterrestres pouvant finalement assez bien converger vers les fameux Envahisseurs de David Vincent, jusqu’à envisager une potentielle série dérivée. Encore faudrait-il pour cela que le protagoniste naturel de ce théâtre d’opérations, le NID, ne se voit systématiquement brocardé, voire ridiculisé, comme cela se vérifie une nouvelle fois ici. SG-1 n’a aucun besoin pour se rehausser d’aller piétiner sur ces platebandes où ses compétences ne paraissent pas irremplaçables. Il reste quelque peu naïf de contempler l’élite de l’US Air Force mobilisée pour une telle enquête, au lieu d’aller explorer de nouveaux mondes (à l’instar de ce gigantesque vaisseau spatial construit à partir de rien). Mettre en avant une véritable collaboration avec le NID aurait dynamisé l’histoire, tout en ouvrant réellement un nouvel horizon pour l’Univers Stargate. L’idée de symbiotes ne dominant que de nuit leurs hôtes demeure toutefois astucieuse. De plus, le mode récit n’est pas sans connaître des similitudes amusantes avec les X-Files, alors que SG-1 arbore des costumes très Hommes en Noir ou que la référence à la Zone 51 évoque Majestic et Dreamland. Même si on l’aurait préféré un tantinet plus nerveuse, l’enquête se montre solide et bénéficie de belles images au sein de cette petite ville pittoresque de pécheurs. Blu Mankuma pporte une nouvelles fois une palpable présence. Le duo plaisamment antagoniste Jonas/Teal’c divertit décidément à chaque fois, tandis que l’on apprécie de découvrir une Sam parfaitement à la hauteur dans rôle de leader souriante mais affirmée de l’équipe. Son brillant gambit apporte une conclusion efficace à cet opus non dépourvu d’intérêt mais qui aurait pu devenir bien plus riche encore.
- Death will only offer a temporary escape. I can revive you again and again, a thousand times if need be. Only once you have told me everything, I ask will you be allowed to die... One last time. Durant son séjour parmi la Tok’ra, Jack est capturé par Ba’al. En effet son symbiote a tenté de sauver une alliée, esclave proche du Grand Maître. La larve est expulsée durant le combat et Ba’al entreprend de torturer Jack pour lui soutirer ses secrets. Daniel rend visite à son ami et, s’il ne peut intervenir, il lui propose de s’échapper via l’Ascension. O’Neill s’y refuse, comptant sur l’intervention de SG-1. Effectivement Teal’c et Sam, avec l’aide d’abord contrainte de la Tok’ra, parviennent à susciter une attaque de la base de Ba’al par Yu, diversion permettant à Jack de s’enfuir avec l’informatrice... Et sans doute grâce à un petit coup de pouce discret de la part de Daniel. Episode particulièrement riche et délectable que celui-ci. Après une introduction déjà fort gouleyante la saison précédente, Abyss permet à Ba’al de prendre pleinement place au sein de l’Univers Stargate. Les successives dramatiques confrontations avec O’Neill (le début d’une vibrante inimitié jamais démentie entre les deux adversaires) apportent l’espace idéal au formidable Cliff Simon pour démontrer toute la présence et la saveur particulière de son personnage. Brad Wright ne craint pas d’aller nettement plus loin que d’habitude dans la représentation de la torture, se portant sans doute aux confins de ce qu’autorise une série familiale comme Stargate SG-1. Il s'avère d’ailleurs émouvant de découvrir la proverbiale volonté de Jack O’Neill s’émousser au fil des séances, jusqu’à ne plus demander à Daniel que de lui procurer la mort pour lui éviter de parler. Le coup de main final de Daniel, si léger qu’il demeure comme en suspension, apparaît également comme une excellente idée de scénariste. Le récit sait harmonieusement varier ses effets, délivrant plusieurs pépites de drôlerie ne déséquilibrant jamais l’ensemble. On raffole de retrouver ces échanges mi chèvre mi chou opposant comme toujours Jack à son ami Daniel, entre ironie incisive de l’un et second degré de l’autre. C’est sans doute dur pour Jonas : ce ping-pong verbal nous avait bien manqué et se voit rehaussé par le propre humour de Ba’al, évidemment bien particulier. Il s’avère rafraichissant au possible de découvrir un Goa’uld capable de sourire, même de manière narquoise. Le volet SGC de l’intrigue ne sert pas à remplir mais au contraire développe un suspense diplomatique prenant, avec une habile utilisation des différences de philosophie séparant les alliés, Terriens et Tok’ra. La mise en scène se montre particulièrement inspirée tirant le meilleur parti des puits gravitationnels peuplant la base de Ba’al. La nature non égyptienne de ce dernier permet en outre de varier heureusement les décors, tandis que les apparitions mentales de la diaphane informatrice produisent toujours leur effet. L’ensemble suscite souvent une réelle atmosphère d’étrange. On regrettera simplement qu’avec une telle matière Abyss ne constitue pas un double épisode, cette réduction de son format suscitant une dommageable accélération des évènements en fin de parcours.
- I hope you diplomatically told him where to shove it. Des émissaires de Kelowna, la nation dont est originaire Jonas, se présentent au SGC. Les deux autres puissances de la planète Langara se sont liguées contre elle et la guerre menace. Sans l’aide de la Terre, contre rétribution en Naquadria, ces cataclysmiques bombes à énergie deviendront son ultime recours. Echaudée par ses expériences passées, SG-1 entame des négociations difficiles, lorsque le Pr. Kieran, ancien mentor de Jonas, révèle l’existence d’une résistance dont l’arrivée au pouvoir pourrait résoudre la situation. Mais il s’avère victime de schizophrénie et le contact avec Kelowna est perdu quand débute le conflit. Stargate SG-1 constitue une série bien plus variée qu’on ne l’imagine parfois et cet épisode se situe dans cette veine de récits diplomatiques ambitieux, dépourvus du moindre coup de vue. L’opposition se déroule uniquement entre esprits, sans altérer le moins du monde l’intérêt de la confrontation. Le fin duo Mallozi/Mullie se montre ici particulièrement à son affaire. Toujours brillamment iconoclaste, il évite le piège d’une situation manichéenne et prévisibles, les arguments de Kelowniens finalement convaincants poussant plus d’une fois dans les cordes une SG-1 renvoyée à ses contradictions. En arrière plan se dessine habilement un débat sur les responsabilités, souvent diablement complexes, inhérentes au statut de super puissance. L’interprétation se montre à la hauteur, avec plusieurs comédiens chevronnés comme invités du jour. On apprécie de découvrir une Sam une nouvelle fois propulsée en avant, Jonas étant évidemment hors jeu et Jack et Teal’c toujours aussi peu portés sur la diplomatie. Si la mise en scène n’a pas matière à accomplir des prouesses, on note comme souvent la suggestive élégance des décors. Le segment lié au Dr Pr. Kieran, trop rapidement prévisible, ne pèse pas assez sur récit auquel il demeure par trop périphérique. Il permet toutefois de donner de l’espace à Jonas tout en offrant un intéressant rôle de scientifique tourmenté au talentueux Dean Stockwell. On reprochera également à l’épisode de se conclure quelque peu en queue de poisson avec ce point d’interrogation posé sur le devenir de Langara, même si la suite de la série permettra de découvrir le devenir de ce monde.
8. ACTE DE BRAVOURE
- Bite me, Coombs! At least my heroes exist. If this was a Trek convention you'd be all dressed up like a Klingon. - Vulcan, Felger, Vulcan ! And I don't know how you can call yourself a scientist and not worship at the altar of Roddenberry. Deux scientifiques du SGC, Felger, amoureux transi de Samantha Carter, et Coombs, grand admirateur de M. Spock, viennent en aide à SG-1 quand celle-ci se fait capturer par les Jaffas du Goa’uld Konshu. Or ils ont la surprise de découvrir un O’Neill furieux de leur intervention, car tout ceci était combiné afin d’entrer en contact avec Konshu, important membre de la Tok’ra. Mais celui-ci, découvert, est abattu sur l’ordre d’Anubis et SG-1 aura besoin de toute l’aide des apprentis héros pour parvenir à s’échapper. Narrer une aventure classique de SG-1 vue par les seconds couteaux du personnel du SGC était une bonne idée, apte renouveler le récit et à rendre hommage aux supposés « comparses ». De fait cela nous vaut une première partie originale, avec une narration distanciée n’étant pas sans évoquer Le Zippo, excellent épisode de Buffy contre les Vampires voyant Alex connaître sa propre épopée (totalement bizarroïde), à côté de la grande vécue par la Tueuse. Hélas l’épisode ne se montre pas aussi audacieux et retrouve à mi parcours un schéma ultra classique, où les duettistes invités du jour ne jouent plus que les comiques de service. Du fait de l’abattage de comédiens rompus à cet exercice de style, la déception demeure toutefois relative, même si l’on aurait préféré que soient davantage exploitée leur spécificité (Trekkie ou amoureux de Sam). La sauce prend parfaitement, avec un Jack très en verve. Parfois un peu lourd, l’épisode demeure bon enfant et achève de distraire par son haut tempo en actions et sa mise en scène particulièrement dopée aux décors rutilants et aux effets spéciaux efficaces. On aura rarement aussi bien observé le fonctionnement des mythiques anneaux de transfert !
9. L’UNION FAIT LA FORCE
- This single blade did what we could not, it has brought us together. This blade has spilled the blood of Jaffa, of the Tok'ra, and of the Tau'ri. By the hand of our common enemy, it has made us brothers. Together, we have ensured it will never spill our blood again! Suite à des affrontements perdus contre Anubis, Jaffas et Tok’ra se réfugient sur le site alpha. Malgré la présence SG-1, mais aussi de Jacob et Bra’tac, la tension montre rapidement entre les deux groupes. La situation manque de virer à l’affrontement quand des meurtres ont lieu. Mais SG-1 découvre qu’il s’agit de l’œuvre d’un assassin goa’uld équipé d’un camouflage d’invisibilité. Les efforts combinés de tous permettent de le vaincre et l’alliance sort finalement renforcée de cette épreuve. Après des épisodes relativement onéreux (Abysse ou Acte de bravoure), les producteurs ont visiblement décidé d’ici compenser par un budget limité. Le procédé est connu : emploi de décors et de costumes minimalistes, voire déjà employés, et absence quasi-totale d’effets spéciaux, hormis quelques incrustations vidéo minimalistes. Allegiance évoque ainsi plusieurs épisodes économiques, notamment l’indigent Rules of Engagement, sis dans une caserne et une forêt des plus semblables. Il s’en distingue néanmoins par l’habilité de son scénario. En effet l’opus va constituer un bel exemple d’une créativité s’émancipant de la contrainte matérielle. La confrontation entre Jaffas et Tok’ra, organisée sans perte de temps inutile, permet dans un premier temps d’offrir un intéressant panorama de la situation des différentes composantes de l’alliance. L’arrière-plan des victoires d’Anubis impulse une tonalité de crise dramatisant agréablement les débats. Elle contribue à une atmosphère réellement interne, jouant habilement des méfiances issues d’un sombre passé. La crispation va crescendo, dynamisant la progression du récit, tout en s’appuyant sur une intrigue quasi policière, classique mais efficace. Le suspense se conjugue à une action en forêt volontiers percutante, n’étant pas sans évoquer un Prédator en version (très) sommaire. Allegiance gagne encore en saveur grâce à son judicieux emploi des principales figures de la série. Bien loin de figurer des alliés modèles, Jacob et Bra’tac animent la confrontation grâce à leurs talents bien connus (dommage que la réapparition miraculeuse de Bra’tac ne soit pas réellement explicitée). A côté d’un Teal’c toujours impérial, O’Neill se montre hilarant en arbitre luttant désespérément contre sa défiance envers la Tok’ra. En opposition à la prédilection masculine de tous bords pour les rodomontades et les postures, on apprécie de découvrir Sam et Janet s’échiner à trouver des solutions pratiques.
-They are sending their most respected team of representatives. No doubt, the leader of this group will be a brilliant and savvy negotiator. - We must be at our best to match the challenge. - Personally, I cannot wait to meet a man of such genius. SG-1 négocie une collaboration avec la planète Pangar, dont les habitants proposent une panacée universelle, la Trétonine. Celle-ci se substitue au système immunitaire, ce qui impose une ingestion régulière. Jonas découvre que la substance est obtenue par l’assujettissement d’une Reine Goa’uld découverte dans un vase canope. Or il s’avère que les Pangariens ignoraient qu’il s‘agissait de la mythique Egéria, reine fondatrice de la Tok’ra. Outre une crise diplomatique avec cette organisation, Egéria est mourante, ce qui provoquera le décès de nombreux Pangariens dépendants de la Trétonine. Mais la Reine parvient à s’incarner suffisamment longtemps chez l’un des siens pour pouvoir fournir la formule d’un antidote. Outre l’importance que revêtent l’introduction de la Trétonine dans l’univers de la série et la découverte, enfin, de la fondatrice de la Tok’ra, Cure se situe de plein pied dans la tradition des grands épisodes diplomatiques de Stargate SG-1. Sa grande idée consiste à éviter tout manichéisme, pour au contraire placer trois factions de bonne volonté devant un choix impossible. Alors que chacune des parties évoque avec éloquence ses arguments, le spectateur se voit ainsi directement sollicité pour fournir sa propre réponse. Stargate SG-1 s’affirme de nouveau comme une série bien moins monolithique et uniquement tournée vers l’action qu’on ne l’envisage parfois. Avec relativement peu de moyens, la réalisation parvient à attribuer une vraie crédibilité à l’ensemble, ainsi qu’un léger exotisme bienvenu. On appréciera également la qualité de l’interprétation, notamment chez la toujours sensible Allison Hossack. Tout en empêchant les enjeux d’apparaître trop désincarnés, les échanges entre Jonas et la charmante Zenna Walk restent toutefois trop périphériques à l’action. Une moindre abondance de ces rencontres aurait avantageusement permis d’accroître la présence d’Egéria. Outre une résolution très rapide d’une tragédie jusque là habilement révélée crescendo, on demeure quelque peu frustré d’une aussi brève apparition de cette figure légendaire. La Tok’ra, l’une des plus belles réussites de la série, confirme derechef tout son potentiel dramatique, tout en apportant de nouvelles révélations sur la procréation Goa’uld.
11-12. PROMÉTHÉE / ÉVOLUTION
- To tell you the truth, Sir, I didn't know what to say. She caught me completely off-guard. - You did the right thing, Major. Our official policy is to deny everything. Grâce à l’aide Asgard, la construction du croiseur spatial Promotheus s’achève. Mais l’enquête d’une journaliste force Sam et Jonas à lui faire visiter l’appareil. Un commando d’agents dévoyés du NID profite de l’occasion pour s’emparer du Promotheus et exiger la libération de Simmons et Conrad. SG-1 rétablit la situation, mais le vaisseau dérive alors dans l’espace profond, après un passage en hyper propulsion. Thor vient à la rescousse de SG-1 mais lui demande également son aide. Les Asgards ont attiré les Réplicateurs sur une planète où une stase temporelle devait les figer. Mais le complot a été déjoué et les machines ont évolué vers un stade supérieur, humanoïde. SG-1 parvient à les piéger en trompant la confiance de Numéro 5, le plus humain des nouveaux Réplicateurs. Tout en se montrant parfois prenante, cette entrée en lice du Promotheus passe partiellement à côté de son sujet. L’avènement de ce croiseur spatial signifie le franchissement d’un pallier pour une série s’éloignant toujours davantage du Planet Opera mythologique originel, pour évoluer vers un Space Opera classique (parallèlement Anubis parie désormais davantage sur la technologie que sur le fait religieux). Un mouvement prolongé dans Stargate Atlantis, puis parachevé dans Stargate Universe. Le Promotheus demeure cependant relativement périphérique, simple décor de la première partie du double épisode, puis en retrait de la deuxième. La visite par la journaliste (totalement délaissée ensuite) puis la prise d’otages ne constituent à l’évidence qu’un transparent prétexte pour nous faire successivement découvrir les différents plateaux de ce nouveau décor récurrent de Stargate SG-1. Les péripéties, minimalistes, dépourvues d’originalité et peu onéreuses, se montrent éloquences à ce sujet. On se trouve plutôt face à des clichés relevant de ce type d’histoire policière et déguisées en Science-fiction plutôt que dans un récit spatial pourvu de souffle. Demeurent l’excellence des décors et de l’interprétation, ainsi que la conclusion de l’arc narratif Conrad/Simmons, il est toujours utile qu’une série boucle ses dossiers. Surtout, on se divertira d’amusantes passerelles établies vers d’autres séries : le conspirationnisme (à fronts renversés) des X-Files, le bricolage à la MacGyver de Sam dans son placard ou le fait que le chef de commando soit interprété par Ian Tracey. Il reste amusant de découvrir Amanda Tapping déjà combattre le futur Adam de Sanctuary ! Sa seconde partie relève fort heureusement le niveau du double épisode. La rencontre entre le Prometheus et le Chariot de Thor apporte enfin une vraie atmosphère de Space Opera. On peut ici pleinement apprécier le design du vaisseau, à la fois élégant et puissant. La transition entre les deux segments s’effectue avec efficacité et l’humour habituel entre Jack et son ami Asgard. Surtout, l’idée de Réplicateurs devenus humanoïdes et individualisés les renouvelle considérablement. L’originalité de la situation leur confère une aura particulière, tel un nouveau Panthéon, à l’inverse d’un Stargate Atlantis où cette structure sera devenue commune. Le combat entre les esprits des deux espèces s’avère captivant portée par des effets spéciaux efficaces. La conclusion amère autour du Numéro 5 se montre remarquablement adulte (et avec une Sam toujours en mode Veuve noire), loin de ce manichéisme caractérisant le Space Opera ancien. On devine déjà que le choix controversé de Jack de demeurera pas sans conséquences. Il reste dommage que le Promotheus lui même n’intervienne que comme un artefact suffisamment primitif pour ne pas intéresser les Réplicateurs, on a connu des inaugurations plus glorieuses pour un vaisseau de guerre.
13. HALLUCINATIONS
- You’re suggesting I’m delusional? - No, no. It’s just possible you were seeing something that wasn’t entirely... Yes, that’s what we’re suggesting. Un artefact des Anciens, rapporté par SG-1, s'avère rendre visibles des créatures monstrueuses vivant dans une autre dimension. Cette faculté s'étend telle une épidémie et provoque des scènes de panique, à l'intérieur puis à l'extérieur du SGC. Sam et Jonas réussissent à trouver un antidote, tandis que Jack, initialement en congés, parvient à circonscrire la propagation. Il rattrape un ultime contaminé, un garagiste amical avec lequel il sympathise. Cet épisode humoristique, élément souligné par une musique guillerette particulièrement présente, parvient à divertir mais manque de substance. L'humour reste bon enfant et doit beaucoup à la complicité des comédiens (y compris un Corin Nemec tout à fait dans son registre). Il ne développe néanmoins qu'une énième resucée du cliché estampillé Stargate de l'Artefact rapporté au SGC, aux conséquences totalement imprévisibles, sur un mode narratif bien connu et balisé. Le scénario s'enrichit néanmoins du retour des deux des meilleures plaisanteries récurrentes de la série, les tentatives infructueuses de Jack invitant Sam à une partie de pèche (même le Puissant Teal'c se défile), et l'hideux couvre-chef dont s'affuble ce dernier en dehors du SGC. On apprécie les jolis trucages numériques, avec en arrière plan la judicieuse idée que les technologies des Anciens soit si avancée qu'elle s'assimile désormais à la magie. Tout cela ne compose pas un récit absolument captivant, mais ces opus légers permettent de relâcher agréablement la pression, évitant ainsi une satiété pénalisant l'impact d'épisodes plus intenses ou spectaculaires.
14. ÉCRANS DE FUMÉE (SMOKE & MIRRORS)
- Someone duplicated the Duplicators? Le Sénateur Kinsley fait l’objet d’une tentative d’assassinat, apparemment perpétrée par Jack O’Neill. Celui-ci est arrêté, mais SG-1 s’associe à l’Agent Devlin afin de révéler un complot visant à abattre à la fois Jack et Kinsley, tramé par le Comité et utilisant une technologie extra-terrestre de déguisement par hologramme. Le Comité regroupe des hommes d’affaires utilisant des agents corrompus du NID, afin d’exploiter commercialement les découvertes rapportées par les diverses équipes SG. Le démantèlement de la conspiration permet à Kinsley de se présenter sous les meilleurs auspices à l’élection présidentielle. Cet épisode en forme d’enquête policière conspirationniste, louchant fortement sur le succès de la série concurrente que sont alors les X-Files, butte malheureusement sur les mêmes travers que les tentatives précédentes menées sur ce terrain par Stargate SG-1. Les concepts demeurent ainsi remarquablement flous. L’excellente et novatrice idée de l’exploitation économique du Programme Stargate se voit ainsi rapidement expédiée. L’atmosphère manque également à l’appel, avec un Vancouver ensoleillé et fleuri, absolument magnifique (la série donne en permanence envie de visiter la Colombie Britannique), mais ici totalement à contre–emploi. On se situe très loin de l’atmosphère idéalement sombre des premières Affaires non classées. Surtout, une nouvelle fois, les auteurs composent leur histoire avec les mêmes raccourcis et facilités (coïncidences, internet miraculeux, portes forcées en deux secondes, méchants tombant dans des pièges enfantins, etc.) qu’un récit d’aventures. Or la résolution d’une énigme policière nécessite d’autres ressorts qu’à ce cœur de métier où le souffle épique et le spectaculaire priment. Les péripéties et déductions doivent apparaître suffisamment solides et complexes pour susciter l’intérêt, alors qu’ici tout résulte d’une facilité ridicule, en permanence. L’Homme à la Cigarette doit être bien content d’avoir affaire à des amateurs plutôt qu’à l’invincible et pénétrant tandem du jour. Dans une compétition, il faut mieux capitaliser sus ses atouts propres plutôt que de se risquer sur ceux de la concurrence, totalement différents. La scène d’interrogatoire silencieux par le Puissant Teal’c reste toute fois un grand moment.
15. PARADIS PERDU
- You know Harry, It's not that I can't believe you lied to me again. It's that you lied me again! Maybourne dupe SG-1, en lui proposant un accès au dépôt d’armes des Anciens recherché par Simmons. Il s’agit en fait d’accéder à une utopie des Furlings, décrite sur d’antiques papyrus. Mais lui et Jack s’y retrouve coincés et il s’avère que la colonie s’est entretuée, du fait des propriétés hallucinogènes de la sublime flore locale. Jack et Maybourne parviennent à survivre durant des semaines, jusqu’à ce qu’ils soient localisés par Sam, puis évacués par la Tok’ra. Jack propose à son ami de trouver asile sur une planète davantage accueillante. Into the Wild. Entre l’amusante (mais un rien fabriquée) escroquerie initiale de Maybourne et la sauvetage final, avouons que l’action subit un clair surplace. Mais cette fois l’on ne s’en plaindra certes pas, tant cet épisode s’accomode idéalement d’un rythme contemplatif. Superbement mise en valeur par la caméra de William Gereghty, l’incroyable beauté des paysages de la Colombie Britannique s’y déploie, à travers une fastueuse succession de lacs, forêts, montagnes, cascades ou encore fleurs. Un pur enchantement visuel et un indéniable appel au voyage. Une subtile musique accompagne l’ensemble avec talent. William Gereghty est un responsable de la photographie vétéran, ayant notamment longuement travaillé pour MacGyver. Sa maitrise de la lumière fait ici merveille, tant, radieuse, pour souligner la beauté des paysages qu'assombrie, pour indiquer la présence de la folie. Davantage que les médiocres péripéties, très Paintball, liées aux plantes suscitant la paranoïa, le récit se voit pimenté par cette toujours divertissante amitié virile et canaille entre Jack et Harry Maybourne, dont ne se lasse décidément pas. Richard Dean Anderson et Tom McBeath s’avèrent de nouveau idéalement complices, tandis qu’Amanda Tapping apportent une précieuse contribution par son éloquente expression du désespoir de Sam craignant de perdre Jack, si peu de temps après le départ de Daniel (très belle scène avec Teal’c). Il demeurait périlleux de peindre une Carter sur le point de craquer, mais son interprète se montre une nouvelle fois admirable. On remarque toutefois l’absence de Jonas, pas encore un membre tout à fait intime de cette famille. Grâce à ses excellents comédiens, cet épisode bucolique et ensoleillé parvient à échapper au piège de la carte postale.
16. MÉTAMORPHOSE
- Hail Dorothy, the Wicked Witch is dead. Associée à l’équipe russe, SG-1 donne l’assaut à la forteresse de Nirrti. Celle-ci, usant de son statut de déesse, manipule la population locale afin de poursuivre ses expérimentations génétiques. Les malheureux subissent de monstrueuses malformations et périssent rapidement, mais acquièrent des facultés psychiques. Dans un premier temps contrée par le fanatisme des esclaves de Nirrti, SG-1 parvient à leur ouvrir les yeux sur la véritable nature de celle-ci. Une révolte éclate et la Fausse Déesse est tuée par sas victimes. Même si l’intrigue en soi demeure relativement minimaliste et d’un aboutissement fort prévisible, cette variation astucieuse sur le grand classique d’H. G. Wells qu’est L’Île du Docteur Moreau se montre efficace. Les étonnants maquillages des victimes de Nirrti y comptent pour beaucoup, davantage que des décors apparaissant souvent sommaires. Grâce aux artistes de la série, le cachet cauchemardesque de la situation se ressent avec force. Si la figure de Nirrti ne connaît aucun développement réel vis-à-vis de ce qu’elle démontré précédemment, la sculpturale Jacqueline Samuda donne un beau récital pour les adieux de son personnage aux appétits divers et multiples, toujours adepte du cuir. Après Fair Game et Rite of Passage (et quelques références d’autres épisodes), on apprécie qu’avec la conclusion de l’arc narratif de la sombre scientifique, Stargate SG-1 continue à démontrer le même soin apporté à ses intrigues secondaires. En arrière plan, le récit réussi plusieurs jolis coups. L’équipe russe s’avère loyale et efficace, un agréable renouvellement. Le récit constitue une efficace description de la faiblesse létale de Goa’ulds orgueilleux, s’enfermant dans leurs mensonges divins, qu’ils finissent par croire et incapables d’imaginer de nouvelles voies. Il pourrait sembler inepte que Nirrti se mette ainsi à la merci de mutants surpuissants, mais cela se justifie au vu de cette faille psychologique, à laquelle Anubis entend porter remède par la technologie et la réforme de l’ancien système féodal. On savourera également la force du lien entre Carter et un Jack très protecteur. L’opposition entre Jack et Nirrti, mais aussi temporairement Sam, au sujet des périls de la science apporte également un niveau de lecture supplémentaire.
17. SECRET D’ÉTAT
- It is the opinion of the Asgard High Council that Stargate Command should be left in the very capable hands of General Hammond and his team... And while our continued friendship with Earth is not contingent on that—it is preferred. Suite aux évènements de Descent, et en espérant promouvoir un défense planétaire, la Russie et le Etats-Unis révèlent l’existence de la Porte au cours d’une conférence réunissant les principales puissances militaires mondiales. Kinsey y attaque pernicieusement le bilan du SGC, représenté par Hammond. Le Sénateur espère s’emparer de la maitrise du programme, en s’appuyant sur a pression des autres nations, effrayées de voir une telle puissance à la disposition de l’US Air Force. Mais une spectaculaire intervention de Thor rétablit la situation. Pour la troisième fois, Stargate SG-1 s’essaie au clip-show, une régularité somme toute admissible. L’épisode sacrifie au rituel habituel en la circonstance, avec son lot de scènes rediffusées, sélectionnées en fonction de leur caractère impressionnant. Rien de nouveau sous le soleil pour cet exercice de style avant tout destiné à permettre la réalisation d’un épisode peu onéreux, les ressources épargnées se voyant sans doute destinées au spectaculaire final de saison se profilant à l’horizon. L’absence de SG-1 permet de mettre en avant plusieurs seconds rôles de la série, avec bien entendu Hammond en tout premier lieu (Don S. Davis toujours parfait). Outre qu’il propose en définitive un saisissant tableau de l’Univers Stargate, Disclosure parvient à développer une intrigue ne se limitant pas au simple passe-plat. La lecture antagoniste des évènements opposant ce vieux renard madré de Kinsey à Hammond se montre ludique, de même que les réactions contrastées des Ambassadeurs. Bien entendu le représentant chinois apparaît le plus hostile de tous et le français… Le plus effacé. On regrettera que les savoureux accents caricaturaux des séries 60’s laissent ici la place à un réalisme un peu gris. L’intervention de Thor conclue idéalement les débats, son humour dissipant toute impression d’un impérieux protectorat pesant sur sur les Humains. Evidemment l’épisode se conclue sur un bouclier américain approuvé par les différentes forces en présence selon les termes voulus par le Pentagone. Rien de dépaysant, donc.
- The Celts were formidable warriors in their time. Their descendants may make valuable allies. Lors de l’exploration d’une planète, SG-1 rencontre les trois survivants du naufrage d’un vaisseau spatial. Ceux-ci proviennent d’un peule d’origine celtique et sont assiégé par ce qui semble être des montres agressifs. Mais les rescapés s’avèrent en fait de dangereux criminels s’étant emparés d’un vaisseau pénitentiaire, dont les créatures constituaient les gardiens. SG-1 triomphe des bandits. Opus véritablement mineur que celui-ci, où l’on peine à trouver un sujet suscitant de l’intérêt au beau milieu des longueurs. L’intrigue rachitique se montre prévisible de bout en bout et l’on aura rarement vu SG-1 confrontée à une opposition aussi faible. Encore nos héros sont-il soutenus par le SGC, une autre équipe SG et le gardien survivant, le tout face à trois pieds-nickelés dépourvus de dimension ! A vaincre sans péril, on triomphe sans gloire. Le décor du vaisseau naufragé, tristement fonctionnel, ne manifeste guère de cachet, tandis que les affrontements paraissent vite expédiés. L’on ne retiendra en définitive que le cabotinage éhonté de Martin Cummins, durant les scènes pachydermiques de séduction de Sam, c’est bien maigre.
19. LA PORTE DES RÊVES
- Teal'c without Junior... That's a concept. Teal’c semble sans cesse osciller entre deux réalités, une ressemblant à la sienne et une autre, où SG-1 est devenue une escouade de pompiers. Des personnages importants de sa vie (Apophis, Shan'auc, etc.) y figurent sous une différente identité. Teal’c ne parvient à savoir le quel des deux univers est le vrai et menace de sombrer dans la folie. Il reçoit alors l’assistance de Daniel. En fait, à la suite dune attaque goa’uld, il a du partager son symbiote avec Bra’tac, ce qui l’a plongé dans ce cauchemar. Jacob sauve les deux jaffas, grâce à la Trétonine modifié par la Tok’ra. L’intrigue concoctée par Christopher Judge s’avère réellement passionnante, par son jeu poussé aussi loin qu’il est possible entre les deux univers et la lancinante question de savoir lequel est le vrai. Stargate SG-1 se constituant en série télévisée classique, cet aspect ne peut se montrer aussi bouleversant que dans le cadre d’une anthologie comme La Quatrième Dimension mais se hisse malgré tout à des niveaux vertigineux quand les deux réalités se percutent. L’effet fascine déstabilise tout autant que lors du remarquable épisode A la dérive de Buffy contre les Vampires, où l’héroïne se retrouve de manière similaire écartelée entre Sunnydale et l’asile d’aliénés où elle est une autiste enfermée dans son univers fantasmagorique. Que Judge centre le récit sur son personnage semble naturel, d’autant qu’il l’incarne avec une admirable sensibilité. Outre cette belle idée remarquablement maitrisée crescendo par l’auteur, l’épisode vaut également par une brillante mise en scène de Martin Wood. Ses vas-et-viens élégants et imaginatifs entre les univers apportent une indéniable valeur ajoutée à l’étrangeté de la situation, sans virer pour autant à l’exercice de style. Le tournage dans une véritable caserne de pompiers apporte une précieuse crédibilité à l’univers onirique. On éprouve également un vif plaisir à retrouver plusieurs figures historiques de la série (dont un Apophis hantant toujours Teal’c), de même qu’un Daniel dont les apparitions conservent tout leur impact. Alors que sa saison approche de son terme, Jonas est encore traité en nouvel arrivé, ce qui peut sembler injuste. La surpression des symbiotes manifeste que la série comporte encore des possibilités d’innovation et d’évolution.
20. EN QUÊTE DU PASSÉ
- Teal'c, prepare to assist in damage control. - I am prepared, O'Neill. - See how melodramatic that sounds? It's unnecessary. SG-1 accompagne le Promotheus quand celui-ci, suite à une défaillance de l’hyper propulsion, doit rallier un monde pourvu d’une Porte des Etoiles. Sur place, le Président Ashwan réserve un accueil enthousiaste aux visiteurs, mais le général Kalfas se montre nettement plus méfiant. Leurs ancêtres ont effacé toute trace historique de la domination goa’uld, ce qui rend difficile le repérage de la Porte. Grâce à un érudit, SG-1 y parvient, malgré une tentative de coup d’Etat fomentée par Kalfas. La première partie de l’épisode, centrée sur le Promotheus, apparaît divertissante, du fait des piques amicales entre Jack et le capitaine, bien plus respectueux des codes hiérarchiques. De plus le passage confirme l’évolution de Stargate SG-1 vers le Space opéra, du fait de l’ambiance et des caractéristiques incidents rencontrés. On s’amusera d’ailleurs d’une convergence vers Star Trek. En mission de rodage, les officiers du Promotheus se livrent à une batterie de mises en situations ressemblant fort au Test de Kobayashi Maru. Le duo formé entre le fringant Colonel Ronson et son glacial officier scientifique, la belle Erin Grant, évoque quelque peu Kirk et M. Spock, en plus rigide. Malgré une bonne interprétation, le corps principal du récit déçoit cependant, du fait de plusieurs faiblesses scénaristiques. La spécificité de l’intrigue repose sur la disparition de tout document historique, un fait mis en pace au prix de plusieurs scènes verbeuses. Or tout ceci est démoli en un instant quand l’érudit surfit miraculeusement, avec ses parchemins indiquant précisément la situation de la Porte. A quoi bon tout cela ? L’opposition des points de vue d’Ashwan et de Kalfas sur la venue des visiteurs aurait pu se montrer féconde, mais ce dernier est peint de manière bien trop caricaturale, voire grotesque, pour que le débat puisse s’affranchisse d’un manichéisme certain. DeLuise filme talentueusement l’élévation épique de la Porte, sur un mode proche de la grange de Witness, mais on doute qu’ici quelques cordes suffisent à soulever trente tonnes de métal.
- You know, every time I wake up in a Goa'uld cell, I can't help the thought that something bad is going to happen. Suite aux manipulations génétiques de Nirrti, une tumeur cérébrale menace de tuer Jonas, mais lui donne le don de prophétie. Durant ce temps, SG-1 et SG-15 affronte le goa’uld Mot. Celui-ci a asservi une planète pourvue de Naquadah, afin de vaincre son maître, Ba’al. Grâce à un traître local, il tend une embuscade à SG-1, mais celle-ci est déjouée grâce aux visions de Jonas, ensuite opéré par Janet. Mot est vaincu par la révolte de ses esclaves, aidés par les Terriens. Le talentueux duo Mallozzi & Mullie nous offre un épisode à la facture certes classique, mais haletant de bout en bout. Rebondissements, visions et affrontements se montrent captivants et maintiennent un tempo élevé. Le savoir-faire des auteurs tire le meilleur parti de l’interaction des diverses forces en présence, jusqu’à un obtenir un remarquable suspense en fin de parcours. Les deux versants de l’histoire ne demeurent pas séparés, comme souvent, mais s’interpénètrent dynamiquement. Les auteurs se montrent brillamment imaginatifs. Ainsi les conséquences des prophéties de Jonas ne s’appliquent pas littéralement dans une continuité temporelle linéaire, mais par ricochets imprévisibles et inattendus. Cet aspect très ludique relève de la théorie de l’Effet papillon et d’une vison quantique de la causalité, un passionnant élément parfaitement explicité par Samantha Carter. Prophecy remplit également à la perfection ses obligations d’avant dernier épisode de la saison, comme rampe de lancement du grand final à venir. Les différentes péripéties s’avèrent les conséquences de divers événements survenus au cours de la période, d’où un effet rétroviseur très réussi. Les auteurs ouvrent également une fenêtre sur l’évolution des forces au sein de l’échiquier galactique, voyant Anubis déléguer, avec des fortunes diverses, l’aspect militaire à Ba’al, pour se concentrer sur ses propres projets. Lors de cette avant-dernière aventure de Jonas au sein de SG-1, Mallozzi & Mullie tirent également un joli coup de chapeau à cet attachant personnage, avec un Jack O’Neill l’ayant pleinement accepté dans l’équipe, également en forme de bilan permettant de mesurer le chemin parcouru. Les différents personnages secondaires se voient également joliment croqués par les auteurs.
22. PACTE AVEC LE DIABLE
- I personally think that this whole "Ascension" thing is a bit overated. Daniel se manifeste à Jack, l’informant qu’Anubis va tenter de s’emparer du Puissant Œil de Ra, dissimulé dans la Pyramide de ce dernier, sur Abydos. SG-1 et les guerriers de Skaara tente de prendre Anubis de vitesse, mais celui-ci débarque son armée, avant d’être lui même attaqué par Yu. Daniel orchestre ces événements, laissant Anubis s’emparer de l’Œil, qu’il transforme en arme énergétique surpuissante. Daniel espère préserver Abydos et permet ainsi à SG-1 de partir avec un tablette indiquant l’emplacement de la Cité des Anciens. Anubis renie sons serment et détruit Abydos, malgré une confrontation directe avec Daniel, qui disparait mystérieusement. Oma Desala sauve Skaara et les siens, en les faisant accéder à l’Ascension. Full Circle séduit d’entrée par la rencontre en Jack et Daniel, dans un ascenseur du SGC. La scène compte certainement parmi les plus drôles d’une série regorgeant pourtant d’autres exemples. Tout comme les protagonistes eux-mêmes, les spectateurs seront ravis de renouer avec ces échanges de piques mi-figue mi-raisin et cette chaleureuse amitié caractérisant les relations entre les deux compères. On retrouvera d’ailleurs un très grand Jack tout au long de ce final de saison se montrant enthousiasmant par la splendeur du spectacle offert. Entre batailles spatiales et terrestres, l’œil y trouve largement son compte. L’explosion de la Pyramide demeure le clou du spectacle. La disparition d’Abydos, ou encore l’entrée en lice cette fois directe de Daniel, apportent par ailleurs.une dimension dramatique supplémentaire au récit. Les confrontations entre Anubis et Daniel se montrent captivantes et plairont particulièrement aux amateurs de Star Wars, tant elles pourront faire songer à leur équivalent entre Palpatine et Luke dans Le Retour du Jedi. Les révélations sur la véritable nature d’Anubis accroissent encore sa stature. Le récit exploite idéalement toutes les potentialités de la situation, jusqu’à amener un tournant majeur sur l’échiquier galactique, comme il se doit pour un final de saison. Mais cet épisode particulièrement riche trace déjà les pistes de l’avenir, avec le triomphe apparent d’Apophis dramatisant l’attente de la saison prochaine, mais aussi les prémices du retour de Daniel ou bien les perspectives ouvertes sur la frauduleuse Cité Perdue des Anciens. L’un des plus grands épisodes de Stargate SG-1, se dispensant aisément de cliffhanger intersaison.
1) Pacte avec le Diable : le final de saison idéal, apportant nombre de scènes absolument spectaculaire concomitamment à un virage majeur pour l’univers de la série. Les grandes pistes de la saison suivante, dont le retour de Daniel, se voient efficacement esquissées. Un irrésistible Jack O’Neill apporte l’humour parachevant ce grand épisode Stargate. 2) Abysse : un face à face éprouvant entre jack et Ba’al apporte une intensité singulière à ce récit, installant une inimitié personnelle qui perdurera au cours de la série. Une mise en scène particulièrement imaginative et les lumineuses apparitions de Daniel élèvent également l’opus au-dessus du lot. 3) La Porte des rêves : fascinante et déstabilisante dérive entre deux réalités pour un Teal’C interprété avec une admirable sensibilité par Christopher Judge. L’acteur démontre une parfaite compréhension de son personnage, ainsi que de réels dons d’écriture. Les scènes avec Bra’tac et Daniel se montrent particulièrement fortes. 4) La Prophétie : le fin duo Mallozzi & Mullie entremêlent deux histoires avec une interaction fort réussie. Ils évitent toute application littérale et enfantine des dons de Jonas, pour contraire tisser une variation des plus astucieuse sur le thème très riche de l’Effet papillon, avec à la clef un remarquable suspense.
5) Rédemption : le récit ouvre pertinemment la saison, en décrivant avec talent la progressive intégration de Jonas au sein de SG-1, amis aussi en donnant la mesure la puissance de la technologie à disposition du très créatif Anubis, soient deux axes forts de la période. La machine d’Anubis se montre visuellement impressionnante. Retour à l'index Crédits photo: MGM. |
- So it's possible there's an alternate version of myself out there, that actually understands what the Hell you're talking about ?
Une Sam et un Kawalsky alternatifs franchissent le Miroir Quantique. Ils proviennent d'un autre univers que celui précédemment visité par Daniel. Les nouveaux venus demandent asile, leur monde étant envahi par Apophis. Sam découvre également que dans cette autre réalité; elle est une civile ayant épousé Jack mais que ce dernier est mort au combat. L'autre Carter et Jack deviennent proches, mais, suite à un dérèglement spatio-temporel, elle tombe malade et doit réintégrer son univers. SG-1, hormis Sam, et les visiteurs partent alors en expédition pour contacter les Asgards alternatifs (encore inconnus) et leur demander de sauver l'autre Terre. L'infiltration du SGA réussit temporairement, car Teal'c tue son double et se fait passer pour le Primat d'Apophis. L'autre Sam parvient à franchir la Porte et à rallier les mondes asgards, grâce aux connaissances de SG-1. Apophis se rend alors compte de la supercherie et s'apprête à exécuter nos héros, quand les Asgards interviennent. Le Faux Dieu est enlevé par le vaisseau de Thor et ses Jaffas doivent s'enfuir. SG-1 regagne son monde, non sans que l'autre Sam n'ait embrassé Jack.
Après There But for the Grace of God, Point of View constitue une nouvelle incursion de Stargate SG-1 au sein de l'inépuisable source d'inspiration que représentent les univers parallèles. Le retour du Miroir Quantique constitue une excellente nouvelle, avec une saveur à la Sliders que l'on adore. Le principal regret que laisse le scénario demeure cependant la trop grande proximité entre les deux réalités alternatives visitées : hormis quelques aspects secondaires ou relationnels, leur caractéristique essentielle reste identique : la victoire sans appel des Kromaggs, enfin d'Apophis. Un manque de variété dommageable, même s'il souligne éloquemment la spécificité de celui de la série au sein du Multivers.
En pinaillant un tantinet, ou pourra également discerner quelques failles dans le scénario. Il semble assez surprenant que les deux Carter parviennent aussi aisément à retrouver la technologie hyper avancée des Anciens. Et si cela était possible, on se demande pourquoi Sam n'a pas élaboré cette génératrice plus tôt. Les Asgards, y compris en vitesse supraluminique, interviennent trop rapidement, ou alors il nous faut supposer que le vaisseau indétectable de Thor était déjà en orbite et qu'il gardait les bras croisés tandis que la Terre était écrasée.
Mais qu'importent ces quelques réserves, l'épique Point of View s'affirme comme un palpitant épisode, aux nombreux retournements de situation et au rythme échevelé, le tout porté par un vibrant suspense. Les possibilités combinées du Miroir et de la Porte se voient optimisées, avec une véritable débauche d'excellentes idées. On retient ainsi un nombre impressionnant de scènes marquantes, aux tonalités des plus diverses : torture de l'héroïque Hammond par Apophis, spectaculaire survenue des Asgards et de leur vaisseau, amusant calibrage du Miroir par Daniel etc. Les dialogues se montrent également excellents, notamment pour Jack.
Le récit, à l'évolution parfaitement maîtrisée, se décompose en deux parties distinctes. Avant le feu d'artifice de l'épopée au sein du SGA se voit ainsi précédée par une partie pouvant sembler davantage statique mais se montrant irrésistible par la part belle qu'elle accorde au relationnel. La rencontre des deux Carter se montre piquante à souhait, tandis que l'on retrouve avec un vif plaisir l'attachant Kawalsky. Mais le plus remarquable reste certainement la romance très émouvante entre Jack et la Carter alternative, sachant trouver un ton juste et non mélodramatique. Jamais la série ne s'était encore montrée aussi explicite sur le sujet et elle le redeviendra rarement par la suite.
Épisode étonnamment complet et abouti, s'adressant à tous les publics de Stargate SG-1, shippers, amateurs de Science-fiction pure et dure ou de scènes action, l'enthousiasmante réussite de Point of View vient parfaitement ponctuer le cinquantième opus d'une série ayant encore un prometteur parcours devant elle.
- Selon les cas, le son passe ou non à travers le miroir, sans qu'une explication de cette variation soit donnée.
- Hammond déclare que le Miroir Quantique a été découvert sur P3X-233, or il s'agissait de P3R-233 dans There But for the Grace of God.
- Le réalisateur Peter DeLuise accomplit ici deux de ces caméos dont il est friand. C'est sa voix que l'on entend interviewer Sam sur l'enregistrement et il joue l'un des Jaffas se tenant derrière Apophis.
- Le Teal'c alternatif porte cette fois une barbiche, de même pour Apophis. Ils ressemblent ainsi au Spock négatif de Mirror, Mirror (Star Trek Classic, 2-04), un clin d'œil à cet épisode au thème similaire.
- Comme dans There But for the Grace of God, l'acronyme SGA remplace SGC, sans que la différence soit non plus expliquée ici. S'agit-il de Stargate Alternative ?
- Carter indique que le générateur permettant à la Porte d'atteindre les mondes asgards a été offert par ces derniers. Or il a été construit par Jack, grâce aux connaissances des Anciens (The Fifth Race).
- La longue chevelure sied merveilleusement à Amanda Tapping, une idée à retenir. Tiens, elle serait également très bien en brune.
- Il s’agit du cinquantième épisode de la série.
Saison 8
Alors que le lancement de la série dérivée Stargate Atlantis connaît parallèlement un grand succès, la huitième saison de Stargate SG-1 enregistre de profond s changements. Le duo de show runners présent depuis le début du projet se sépare, Brad Wright se consacrant désormais à Atlantis, laissant Robert Cooper seul aux commandes. Don S. Davis, à la santé fragile et désirant se consacrer davantage à sa famille, se retire, marquant le départ de l’emblématique Général Hammond, très apprécié du public. Les auteurs vont astucieusement promouvoir O’Neill au grade de général, ce poste de commandement concordant avec la présence toujours plus réduite de Richard Dean Anderson, tout en maintenant de précieux liens avec les membres de SG-1. Les différentes histoires au long cours vont également s’achever, dont le conflit contre les Goa’ulds, à la considérable exception de Ba’al, mais aussi les arcs narratifs des Tok’ra, Asgards et Réplicateurs. Ce monde nouveau présentera de notables répercussions personnelles pour Daniel, Sam et Teal’c. Les auteurs bouclent ainsi soigneusement les différents dossiers, conduisant à ce qui apparaissait alors comme un très probable conclusion pour une série au long cours, désormais relayée par son spin-off la surpassant parfois en audience. Mais le diffuseur Syfy devait in extremis commander une neuvième saison. - The System Lords can't be trusted, either as a group or individuals. They're posturing egomaniacs driven by an insatiable lust for power - each one capable of unimaginable evil. - See, why should I be nervous ? Sounds like an average day at the United Nations. Weir et Daniel mènent des négociations infructueuses avec des Grands Maîtres craignant la puissance de Ba’al, qui a récupéré la majeure partie des possessions d’Anubis. Sam et Teal’c se rendent auprès de Thor, pour lui demander de réanimer Jack, toujours en stase. Mais le Réplicateur Numéro 5 parvient à échapper à la garde de Thor et attaque la planète des Asgards. Il enlève également Sam, pour qui il éprouve à la fois haine et amour. Il tente en vain de la séduire, tandis que Thor réanime Jack, Ce dernier, grâce à sa connaissance momentanée de la science des Anciens, fabrique une arme anti Réplicateurs qui assure la défaite de ces derniers. Le Numéro 5 s’enfuit, après avoir libéré Sam et conçu un Réplicateur humanoïde à l’effigie de celle-ci. Jack est nommé Général et commandant du SGC, tandis que le Dr. Weir va superviser le projet Atlantis La première partie de ce double épisode d’ouverture souffre de son récit scinde en deux parties distinctes et d’intérêt inégal. On passe sans cesse trop rapidement de l’une à l’autre, ce qui finit par devenir fatigant et empêché une tension dramatique de vraiment s’installer. Le versant négociations apparaît moins abouti que les exercices de style similaires l’ayant précédé, du fait de contorsions trop capillotractées et à la gratuité de certains événements (toute une bataille spatiale expédiée en trois phrases de description).De plus les Grands Maîtres apparaissent plus pathétiques qu’autre chose, ce qui n,’est jamais bon pour des méchants de série d‘aventure. La fieffée garce d’Amaterasu tire malgré tout son épingle du jeu, d’autant que Kita Clavell sait ne pas faire dans le demi-mesure. Le passage présente tout de même le grand intérêt de nous présenter une Torri Higginson d’emblée admirable en Liz Weir, à qui elle apporte une indéniable présence. Main de fer dans un gant de velours, elle sait allier féminité, charme et une vraie aptitude au commandement, une parfaite entrée en lice pour Stargate Atlantis. Ses scènes avec Daniel se montrent fort plaisante, d’autant que celui-ci a toujours sa manière bien à lui d’user les nerfs de ses interlocuteurs. Tout en demeurant finalement très classique, la partie Space Opéra séduit décantage par son rythme soutenu, ainsi que par des décors et des effets spéciaux tout à fait réussis. La seconde partie de l’épisode a l’excellente idée de lui donner une priorité sur les autres événements. L’ensemble n’apporte rien de nouveau à l’univers Stargate, mais brasse efficacement plusieurs de ses nombreux acteurs. La composition à la fois émouvante et inquiétante de Patrick Currie en Numéro 5 apporte une précieuse sensibilité au récit. En définitive, tant du point de vue d’un SGC désormais dirigé par O’Neill que des adversaires, ce pilote remplit effacement sa mission de mise en place du décor de la saison, tout en ouvrant des perspectives prometteuses. Néanmoins l’idée qu’il aurait pu avantageusement se limiter au format d’un épisode simple/.
Oy, one crisis after another. This morning the mess got a shipment of Yukon Gold potatoes instead of the usual Russets. Oh yes. The Golds don’t make for a good mash. The consistency’s all wrong. Le colonel Vaselov est affecté au SGC. Or, suite à une mission russe à bord de la station spatiale internationale, il est possédé par l’esprit d’Anubis, qui errait dans l’espace après sa défaite. Il est capable de sauter de corps en corps, tout en perturbant gravement le corps de son hôte. Ayant été possédé trop longtemps, le colonel est désormais mourant, tandis qu’Anubis tente de franchir la Porte. Le Général O’Neill décrète la quarantaine du SGC, tandis que débute un jeu du chat et de la souris. Finalement Vaselov se sacrifie pour héberger derechef Anubis, que Sam dupe en programmant subrepticement la Porte vers un monde au froid mortel. En définitive assez similaire au Space de la première saison des X-Files, on pourra reprocher à l’épisode de tenter de faire du neuf avec du vieux. Les thèmes du SGC infiltré par une entité extra-terrestre ou d’un alien tentant de forcer le passage de la Porte (déjà Hathor, en son temps…) ont déjà été maintes et maintes fois exploités par le passé. On reconnaîtra toutefois qu’il est malaisé de susciter du réellement original à l’orée d’une huitième saison. De plus l’aura d’Anubis apporte indéniablement une dramatisation supplémentaire, même si les péripéties apparaissent très classiques une fois la surprise initiale passée. La mise en scène vient d’ailleurs au secours d’une intrigue manquant quelque de souffle, avec une très belle représentation de l’essence d’Anubis, en inquiétante version enténébrée de celle des Anciens désincarnés. Les auteurs ne jouent que bien tardivement du doute sur l’identité de l’hôte d’Anubis, tandis que l’infiltration menée par celui-ci empêche les comédiens de renouveler leur jeu, à l’occasion des possessions (à l’heureuse exception d’Amanda Tapping). Mais ils assènent une conclusion remarquable par la brutalité de sa chute soudaine. Au total la tentaive de ré-exploitation de filons usés ne fonctionne que bien partiellement, d’autant que l’on se dit que l’opus passe à côté d’un joli sujet, tant les affres du Général O’Neill aux prises avec la paperasserie du SGC se montrent amusantes.
- Dear General Hammond. Wish you were here, and that I was... not. Alors qu’approche à grands pas la visite du Président, qui doit le confirmer dans ses fonctions, le Général O’Neill doit faire face aux mille et un soucis inhérents à ses nouvelles fonctions. Ennuyeuses, secondaires ou cruciales, ces différentes tâches font de sa vie un chemin de croix. Choix de la couleur des banderoles, paperasserie, invasion du SGC par la prolifération d’une plante, complots de Ba’al et de Camulus visant à faire exploser la planète, disparition de SG-1 en mission… Le valeureux général saura vaincre toutes ces difficultés en faisant feu de tout bois, mais aussi en s’appuyant sur le valeureux personnel du SGC, dont l’irremplaçable Walter. Alors qu’après un aussi long parcours le renouvellement des scénarios devient un défi crucial pour la poursuite de Stargate SG-1, Robert C. Cooper réussit un coup de maître en inversant la perspective de narration. Conter les évènements du point de vue du désormais général s’avère d’un grand potentiel, d’autant que l’auteur n’opte pas pour la demi-mesure en faisant disparaitre purement et simplement SG-1. On saisit parfaitement toute la frustration qu’Hammond a du ressentir durant toutes ces années en demeurant à l’arrière et en ne disposant que d’informations partielles, tout en se démenant pour faire fonctionnant les rouages de cette immense machinerie qu’est le SGC. La présence d’un Richard Dean Anderson en pleine forme apporte bien entendu une hilarant exaspération supplémentaire, tout en se montrant émouvant lorsqu’il confie ses à son ancien supérieur, dans le secret de leur correspondance. La narration sait parfaitement entremêler de multiples intrigues de diverse dangerosité pour donner l’impression d’un maelstrom menaçant d’emporter Jack et variant agréablement les effets, entre humour et suspense dramatique. On goute particulièrement le mécanisme désormais bien rodé mais jamais émoussé des confrontations entre Ba’al et O’Neill. Le récit se garde de tomber dans le culte facile du Héros, en optant pour un précieux (relatif) réalisme montrant Jack à la peine avant de trouver la clef grâce à son astuce et à son expérience. Surtout il n’est pas le seul à sauver la situation, Cooper ne laissant pas passer l’occasion de rendre un bel hommage aux équipes SG et au personnel du SGC, soudés dans l’appui à leur leader. Il est appréciable que Jack ne soit pas infaillible et laissant le champ libre aux scientifiques quand nécessaire. Walter s’avère un précieux assistant une fois libéré de ses claviers, astucieux et connaissant comme sa poche cette si vaste maison. La complicité entre Richard Dean Anderson et Gary Jones fait plaisir à voir.
- Sorry about scaring the tourists. We've made contact with a lot of planets but this is the first time we've found ourselves coming out of a museum piece. - One of our artifacts suddenly coming to life was a little surprising but that pales in comparison to its purpose. L’arrivée de SG-1 sur un monde divisé en deux blocs antagonistes provoque une crise religieuse dégénérant en guerre totale. Malgré les efforts de Daniel retourné sur place pour empêcher l’explosion du conflit, la civilisation locale est quasiment anéantie. Un leader religieux opportuniste, Soren, instaure une dictature parmi les survivants. Blessé, Daniel sympathise avec Kane, un officier demeuré loyaliste, ainsi qu’avec son épouse, qui l’a soigné. Ensemble, avec l’aide des forces du SGC, ils parviennent à renverser le tyran. L’intrigue se contente de recycler sans génie une situation maintes fois rabattue au cours de la série, puisque SG-1 a déjà rencontré à plusieurs reprises des mondes divisés en blocs hostiles (Kelowna ou autres), évidentes paraboles du notre. Cette énième variation sur un même thème n’apporte rien de neuf sur le fond, sans convaincre sur la forme. Le récit abuse massivement de la technique du ouï-dire, tout le conflit en cours se voyant uniquement relaté en dialogues et évocations, sans que quasiment rien n’en soit montré à l’écran. D’où une impression d’artificialité, l’action demeurant enchâssée dans deux uniques décors. Tout l’épisode se résume à des vas-et-viens entre un bunker quelconque et une superbe demeure typique de la Colombie britannique, dont le charmant environnement bucolique achève d’ôter tout réalité à ce qui est censé être une quasi apocalypse. On peine aussi à croire que Soren installât son quartier général à proximité immédiate de la Porte, avec aussi peu de protection. Le combat final demeure bien trop facilement expédié, dépourvu de toute mise en scène ambitieuse. Seule la prestation de Michael Shanks, certes en terrain bien connu, attire l’attention, de même que le numéro plaisamment haïssable de James Kidnie en Soren. Un épisode très faible, soulignant l’usure et la difficulté de renouvellement que connaît fatalement toute série au long cours.
- We have won. - That's what we do. Utilisant le dispositif du Gardien, le Dr. Bill Lee a mis au point un programme de réalité virtuelle destiné à la formation des troupes. La simulation de l’invasion du SGC par des super soldats d’Anubis est testée par Teal’c. Mais l’intelligence artificielle fonctionne trop bien et l’esprit de Teal’c se retrouve enfermé dans l’univers virtuel, jusqu’à ce qu’il ait trouvé une solution définitive à une crise devenant toujours plus périlleuse. Ses morts successives lui font recommencer la partie, mais son corps véritable commence à s’épuiser. Il est heureusement sauvé par Daniel, entré à son tour dans le jeu. Certes, Avatar manifeste derechef une tendance très présente en ce début de saison : le recyclage. En effet, là encore SG-1 s’est maintes fois retrouvé confronté à des univers cyber (et encore dans le récent New Order, avec Sam et Numéro 5), tandis que ces multiples redémarrages de partie en guise de résurrections virtuelles s’assimilent vite au thème du verrou temporel et du jour sans fin, brillamment exploré dans le mémorable Window of Opportunity. Mais s’il se montre moins inventif et audacieux que ce dernier opus, Avatar trouve une pleine justification dans sa parfaite évocation d’un monde des jeux vidéos First Person Shooter, bien davantage aboutie que lors du Maitreya des X-Files. Damian Kindler réalise une habile fusion entre son scénario et les figures imposées du First Person Shooter. Chacun des pouvoirs des super soldats apparait comme une fonctionnalité ludique supplémentaire, de même que la légère précognition introduite par Sam au profit de Daniel pourrait parfaitement constituer une astucieuse fonctionnalité du jeu. De la sorte, l’épisode bénéficie pleinement de l’action tonitruante propre à ce type de partie, mais aussi de la stratégie à la seconde ou au pixel près si souvent présente. De même que les comédiens, la mise en scène joue pleinement le jeu (au combien), d’autant que les couloirs du SGC se prêtent particulièrement au FPS. L’introduction d’images d’un vrai FPS Stargate apporte aussi beaucoup à l’ambiance. Le Dr. Lee apporte également son humour coutumier, on ne se lasse décidément pas de ses idées géniales se muant inévitablement en catastrophe. Au total un exercice de style fort plaisant, qui parlera sans doute plus particulièrement aux amateurs de loisirs vidéo ludiques.
- I'm still getting used to the fact that my girlfriend's a superhero. - That's an exaggeration. - The girlfriend part, or the superhero part ? Teal’c entreprend de découvrir la vie des Terriens, en s’installant en ville. Mais il devient le justicier de son quartier, ce qui inquiète l’Air Force, soucieuse de ne pas attirer l’attention sur le Projet Stargate. Teal’c se lie particulièrement avec Krista, une jeune femme battue par son compagnon. Elle finit par tuer celui-ci, en légitime défense. Le Trust saisit cette occasion pour placer de fausses preuves incriminant Teal’c et enlever Krista pour contraindre Daniel à traduire un texte Ancien.. Sam arrive à les retrouver grâce à l’aide de Pete, mais l’équipe du Trust parvient à s’enfuir avec le document. Sam accepte la demande en mariage de Pete. La situation originale de Teal’c allant à la rencontre des Terriens permet à l’épisode de susciter un renouvellement de thème dont la saison a cruellement besoin. Sensibles ou amusantes, ces scènes se montrent réussies, même si elles ne défraient pas toujours la chronique. Le développement sentimental apparaît comme une deuxième source de nouveauté. Que Teal’c connaisse une romance avec une Terrienne reste absolument inédit. De plus, pour simple qu’il soit, ce drame amoureux n’en demeure pas moins touchante, grâce à la double performance de Christopher Judge et d’une Erica Durance manifestant davantage de sensibilité en jeune femme traquée qu’en la Lois Lane en permanence caricaturale de Smallville. L’annonce de prochaines noces entre Pete et Sam provoque évidemment son effet, d’autant que cela nous vaut au passage une scène émotionnellement forte et pudique entre cette dernière et O’Neill, ce qui n’était pas arrivé depuis belle lurette. L’émergence d’un Trust présenté ici comme redoutablement efficace amène un intéressant nouveau joueur dans la partie. Malheureusement, comme souvent dans Stargate SG-1, le volet policier n’est pas à la hauteur, avec une nouvelle enquête consternante de facilité pour retrouver Daniel. Le scénario a au moins la bonne idée de ne pas se centrer sur cet élément. Comme fréquemment lors des aventures se déroulant dans l’environnement proche du SGC, Vancouver se voit joliment mise en valeur, avec ses espaces verts et ses plans d’eau.
8. AUX YEUX DU MONDE - Ladies and gentlemen, there is life beyond our world. There are Aliens out there and they have a technology far beyond ours and they have been intervening in our existence for quite some time. I have proof. Le magnat des satellites et de l’aérospatiale Alec Colson, également inventeur de génie, a trouvé des preuves de l’existence de la Bataille de l’Antarctique. Il entreprend de révéler la vérité au monde, en appuyant ses affirmations par la réalisation d’un clone d’Asgard. Sam entreprend de le décrédibiliser, avec la l’aide de Thor. Elle doit cependant se résoudre à lui révéler l’existence du SGC. Colson reste sur ses positions mais doit accepter de se réfugier sur le site Alpha, quand le Trust entreprend de l’assassiner. Il collaborera désormais au Programme Stargate. Le grand intérêt de l’épisode consiste à faire jouer à Daniel et davantage encore Sam le rôle imparti à une organisation comme Majestic dans un univers conspirationniste à la X-Files, soit un amusant contre-emploi. La première moitié du scénario se montre ainsi fort astucieuse, voyant Sam n’hésitant pas à bien entendu tout nier en bloc, mais aussi manipuler les médias pour totalement discréditer un homme honnête et souhaitant seulement la vérité. L’intrigue évite soigneusement l’écueil du ton trop emphatique d’un Daniel éternel chevalier blanc, tandis qu’ils ‘avère divertissant de contempler Sam déployer des trésors d’astuce pour ne pas trop se détourner de ses propres principes moraux. Une fois la surprise passée de découvrir Charles Shaughnessy dans ce rôle clairement inspiré par le meilleur de la légende d'Howard Hughes (d’autant que la version française lui conserve sa voix d’Une nounou d’enfer), l’acteur se montre convaincant et très en phase avec Amanda Tapping. La seconde partie de l’opus déçoit par contre vivement. La visite de l’envers du décor proposé à Alec vire vite au petit train de Disneyland. Lui faire les honneurs de quasiment tous les éléments imaginables du Programme Stargate (on a sans doute failli trouver un moyen de rallier Atlantis pour l’occasion), avec un air perpétuellement émerveillé sur la figure s’assimile rapidement à du remplissage. L’intervention providentielle du Trust résulte de son côté comme une facilité scénaristique pour escamoter à la fois le conflit moral de nos héros et la révélation de la vérité. Evidemment, alors que SG-1 a toujours triomphé avec facilité du NID et récemment du Trust, ici ces ennemis deviennent d’un coup d’un seul insaisissables et invincibles, c’est très pratique. Si l’on apprécie certains à-côtés, dont les toujours divertissantes scènes et O’Neill, on regrette vivement que l’intrigue préférât botter en touche plutôt que d’aller jusqu’au bout de son concept.
- May you love and fight as warriors! Just not with each other. Traquées par Moloch, les forces d’Ishta se replient au SGC, en attendant qu’une planète refuge leur soit trouvée. Rya’c désire convoler avec Kar’yn, à la grande colère de Teal’c, qui estime cela contraire aux vœux de guerrier de son fils. Les jeunes gens se querellent, tandis que Teal’c et Ishta s’opposent quant la conduite à tenir face à Moloch. Malgré une traitrise, les efforts combinés des Jaffas et du SGC permettent d’abattre le tyran. Ceci scelle une réconciliation et le mariage a lieu. Il est dommage que l’épisode perde du temps avec l’historiette entre Rya’c et Kar’yn toute en clichés autour des figures imposées du dépit amoureux, de l’opposition parentale et d’un féminisme pétri de bons sentiments. Les jeunes acteurs s’en tirent plutôt bien, mais tout cela reste bien trop prévisible pour capter réellement l’attention. La survenue d’Ishta et de son armée à la Xéna provoque toutefois un choc amusant entre ce quasi univers de Fantasy et celui du SGC, relevant de la pure Science-fiction. Le tout au grand effarement d’O’Neill, tandis que Richard Dean Anderson saisit l’occasion de multiplier d’irrésistibles facéties. Pour le reste, l’infiltration puis la bataille ouverte menée par Ishta et Teal’c développent un récit d’aventures efficace, riche en scènes d’action. Le tout relève de la plus pure tradition de Stargate Sg-1 (y compris pour le Goa’uld archétypal qu’est Moloch), avec une certaine redite mais aussi un effet de madeleine proustienne fort plaisant au moment où cette période débute son crépuscule. Mis en perspective avec les commencements de la série, la péripétie permet de mesurer le chemin parcouru par les Terriens en matière d’armement et à quel point les Goa’ulds, figés dans leur orgueil, peuvent désormais se voir surpassés. La superbe et talentueuse Jolene Blalock compose toujours une imposante reine amazone, on ne peut que regretter qu’il s’agisse de son ultime participation à la série. Teal’c se voit décidément mis à l’honneur avec un troisième épisode centré sur lui quasiment d’affilée, après Affinity et Avatar. Tant mieux !
- I'd hate to be the guy who explains this to the President. Grâce aux technologies Tok’ra, Asgards et Goa’ulds qu’il a collecté, le Trust parvient à téléporter la Porte des Etoiles du SGC dans l’ancien vaisseau d’Osiris. Elle s’en sert pour expédier le gaz mortel anti symbiote dans les mondes Goa’ulds, massacrant indifféremment Jaffas loyaux ou rebelles ; Sam et Daniel remonte le fil de la machination de puis la Terre, tandis que Teal’c empêché une crise majeure avec la Tok’ra. Les membres de SG-1 se retrouvent à bord du vaisseau du trust et parviennent à récupérer la Porte ainsi que la majeure partie du gaz. Après une hilarante introduction (pauvre Walter), l’intrigue rend un bel hommage aux auteurs de Stargate SG-1, maîtrisent parfaitement un vaste univers et capables de lier plusieurs fils narratifs afin de rendre le plus crédible possible le cauchemar ici décrit. La succession des évènements conduisant au déferlement destructeur de la paranoïa du Trust résulte complexe, mais tient parfaitement la route. Grâce à plusieurs images chocs révélant l’amplitude des massacres, l’épisode constitue par ailleurs une efficace dénonciation de l’horreur des armes de destruction massive, chimiques ou bactériologiques. Pour un fois l’enquête menée sur Terre ne résulte pas trop simpliste et se montre efficacement menée. Son écho avec les évènements connus par Teal’c à travers al galaxie insufflent du liant et de l’intensité au récit, jusqu’à la stimulante confrontation finale. La présence Brandy Ledford vaut un joli guesting à la série, l’actrice donnant beaucoup de chien et d’allure à son personnage de Tok’ra infiltrée entant qu’officier de Ba’al. L’ensemble de la distribution se montre d’ailleurs à la hauteur. L’épisode appelle néanmoins une réserve périphérique : une fois de plus Sam n’apparaît que nominalement chef de SG-1. Elle agit en binôme avec Daniel tandis que Teal’c intervient indépendamment. La forte présence toujours tenue par O’Neill, tant sur le registre de l’humour que du commandement effectif, participe à cet état de fait, mais pas seulement. Qu’arrivée à mi-saison Carter ne soit toujours pas pleinement investie dans son nouveau rôle dans le cadre de missions hors monde ne peut que correspondre à une réticence des auteurs, passablement injustifiée et qui se confirmera en saison 9 avec l’arrivée de Mitchell.
-They’ll be there in 30 minutes, or it’s free. Le Réplicateur Carter établit le contact avec le SGC, demandant qu’on la détruise avec le disrupteur. Elle est lasse de l’esclavage dans laquelle la maintient Numéro 5. De plus celui-ci sera bientôt de retour, désormais immunisé contre l’arme des Anciens. Ceci conduit Carter à travailler avec son double pour trouver une parade, malgré les réticences d’O’Neill. Il s’avère que tout ceci n’était qu’une ruse de Numéro 5, destinée à percer le mystère du disrupteur. Mais le Réplicateur Carter la reprend à son compte et abat son créateur. Elle est alors sur le point d’envahir la galaxie, à la tête de Réplicateurs à nouveau invincibles. L’intrigue tranche agréablement avec les scénarios coutumiers de DeLuise, certes habile dans le domaine des comédies mais cédant trop souvent aux bons sentiments démonstratifs (notamment autour des Unas). Le Réplicarter constitue une excellente surprise, portée par l’excellent jeu d’Amanda Tapping incarnant avec conviction le double maléfique de son personnage coutumier. L’intrigue apporte toute sa dimension à ce nouvel antagoniste de premier plan, autrement plus inquiétant que les Goa’ulds en début de déliquescence. Cela s’explique par ses vastes pouvoirs, oscillant entre Matrix et Terminator version T-1000, mas surtout, judicieusement, par sa vive intelligence, reflet de celle de Sam mais distordue par sa personnalité monstrueuse. De son côté découvrir Sam percevoir l’existence de son alter ego maléfique comme la conséquence de ses fautes s’avère émouvant. La mise en scène réussit quelques jolis coups, avec des trucages rendant crédible la présence simultanée des deux Carter ou les conversations dans le réseau réplicateurs restituées de manière très esthétique. On regrettera toutefois un ralentissement du rythme en milieu de parcours, entre la révalation du Réplicarter etc elle de sa supercherie, avec des redites de l’action en cours entre Sam et Jack destinées à meubler. Il reste également dommageable que la saison 8, après avoir dénié à Sam le commandement effectif d’une SG-1 perpétuellement dispersée (Daniel étant l’absent du jour, après Teal’c), la rende avec tant d’insistance coupable d’une grave bévue, on se situe aux confins de l’acharnement.
12. EN DÉTRESSE - Did you have fun taking off my clothes? - It was your idea. - No, I meant when I was conscious. So I could distract you and kick you in the head. Sans nouvelles d’Atlantis, le Général Hammond décide d’y conduire une mission de secours, à bord du Promotheus. Il emmené Daniel avec lui, au grand dépit d’O’Neill. Mais l’expédition tombe dans le piège d’une belle flibustière, Vala. Ayant récupéré l’armure et l’armement d’un Super Soldat, elle expédie l’équipage dans son propre vaisseau, un Al’kesh en ruines et s’empare du Promotheus. Resté à Bord Daniel entreprend de l’affronter, entre combats, ruses et jeux de séduction (à sens unique de la part de Vala). Hammond réussit à remettre l’Alkesh en marche, tandis que Daniel finit par récupérer le vaisseau terrien. Mais Vala parvient à s’enfuir. Du fait de la séparation survenant entre Daniel et le reste de l’équipage, le récit se scinde mécaniquement en deux sections quasi indépendantes, un procédé souvent utilisé au cours de la série, et qui cette fois fonctionne parfaitement bien. En effet l'épisode propose ainsi deux segments aux tonalités agréablement diverses. Les militaires du Promotheus connaissent une aventure archétypale de Space-opera, tout à fait similaire à ce que connaissent leurs homologues de Star Trek. On se situe donc en terrain ultra-balisé et prévisible, mais les péripéties surviennent à un tempo suffisamment élevé pour capter l'attention (malgré l'humour un peu pesant autour d'une crise de hoquet). De plus les auteurs ont l'excellente idée de faire revenir Hammond pour l'occasion, ce qui suscite bien entendu une émotion particulière, d'autant que le général paie de sa personne ! Don S. Davis se montre toujours aussi impeccable. On apprécie vivement que la série libère de plus en plus Walter de ses claviers pour le mêler à l’action La mémorable entrée en scène de Vala Mal Doran (rarement personnage tardif fut aussi spectaculairement introduit) emporte l'adhésion tant la tonique et sensuelle Claudia Black crépite d’entrée de sa vitalité bien connue des mateurs de Farscape. Elle compose une Vala attrape-coeur en diable, aventurière à la fois amorale et sympathique, dans la grande lignée des rebelles refusant de prendre la vie au sérieux. Tout en autorisant une visite approfondie du décor du Promotheus, son duel avec Daniel séduit par ses rebondissements, son charme et ses dialogues incisifs une variante réussie de la figure des couples antinomiques dont la rencontre produit infailliblement des étincelles. Évidemment l'opus bénéfice de lamie en perspective du rôle ultérieur tenu par Vala, mais, tel quel il demeure délectable. La jonction entre les deux segments résulte également réussi, avec un sketch initial hilarant autour d'O'Neill (Hammond ayant sa manière bien à lui de rappeler qui est le patron) et le final spectaculaire de la bataille spatiale. On accepte pleinement la facilité scénaristique de l'évasion de Vala, car riche en promesses.
13. UNE VIEILLE CONNAISSANCE - Jack. Great to see you. How long has it been? - Oh, since you got us stranded off-world and tried to kill me. - That takes me back. I guess congratulations are in order. You made General. - You made King. La guerre entre Goa'ulds va atteindre le monde où Maybourne s'est réfugié. SG-1 part l'avertir mais découvre qu'il est devenu roi de la population médiévale locale, grâce à sa découverte e de prophéties laissées sur place par un Ancien. Daniel et Sam découvre un mini vaisseau Ancien, capable de voyager dans le temps. Jack franchit la Porte pour actionner l'artefact, mais les troupes d'Arès surviennent à leur tour. Grâce à une collaboration avec Maybourne, SG-1 vainc les envahisseurs et rapporte le vaisseau au SGC. Maybourne peut poursuivre son règne éclairé et progressiste, aimé de tous ses sujets. L'épisode se montre plein d'allant et d'humour, la très bonne idée d'un Maybourne devenu roi, sur un mode de clair pastiche du The Man Who Would Be King de Kipling, apportant une vraie saveur au récit. La situation autorise un parfait ultime récital de Tom McBeath, toujours parfait sur le registre de la canaillerie et concluant ici idéalement la longue évolution de son personnage. Entre combat spatial et affrontements au sol, l'opus ravira également les amateurs d'action, dans un ensemble typique du ton Stargate SG-1. Ceux privilégiant la Science-fiction pure apprécieront de trouver dans ce Jumper couplé à une machine temporelle comme une esquisse simplifiée du TARDIS. Évidemment que la série commence à boucler ici les destins individuels de ses personnages réguliers impulse une certaine nostalgie, d'autant que le reste de la saison signifiera une fermeture progressive des différents dossiers; mais, à tout prendre il s'agit d'un vrai professionnalisme d'auteurs désireux de ne rien laisser en suspens. Malheureusement le succès de l'épisode s'avère incomplet. On regrette quelques facilités scénaristiques (quid des troupes d'Arès établies en dehors du village ?), tandis que le décor bon marché de la bourgade-capitale fait vraiment toc. En dehors de Tom McBeath, les comédiens invités du jour n'ont rien de transcendant, notamment ceux interprétant le Primat d'Arès et la capitaine de la garde de Maybourne. Que le moteur temporel ne soit en définitive jamais activé suscite inévitablement de la frustration. Que l'on sache qu'il interviendra lors du final de saison n'y change pas grand chose. Surtout on désespère décidément de voir les auteurs enfin installer Sam dans son rôle de leader effectif de SG-1. Alors qu'elle avait enfin l'opportunité de diriger une mission hors monde, voici que Jack déboule au bout d'un quart d'heure, alors que se profile la bataille. Notre amie retrouve son sempiternel rôle de scientifique. C'est décidément un réel plafond de verre, aussi infranchissable qu'injustifiée, que la série édifie au-dessus de Carter.
14. ALERTE MAXIMUM (FULL ALERT) - That's why I came to you. - Yes, you've always struck me as the hero type. Les dirigeants du Trust sont désormais possédés par des Goa’ulds et incorporent Kinsey au nez et à la barbe de SG-1. Ils s’emploient à créer une crise internationale en jouant sur la paranoïa de gouvernants, afin qu’un conflit destructeur leur ouvre le chemin à l’arme des Anciens. SG-1 parvient à contrer le complot et à détruire l’Al’kesh servant de base aux conspirateurs. La destinée de Kinsey demeure inconnue. Particulièrement décevant, cet épisode accumule les maladresses. Le scénario voyant SG-1 s’opposer victorieusement à la course à l’abyme entre des blocs antagoniste nous a été déjà maintes fois servi par le passé (New Ground, The Other Side, ou encore le très récent Icon). La version du jour résulte particulièrement paresseuse et elliptique, les auteurs se contentant visiblement de capitaliser sur le frisson supplémentaire qu’est censée apporter une localisation cette fois terrestre. Mais il ne suffit pas de décrire des évènements de manière éculée et statique entre deux acteurs confinés dans un même décor pour donner de la consistance à une ambiance. Ponctuer les interventions d’O’Neill de références à l’échelle DEFCON fait perdre son humour au personnage sans gagner en intensité, tant tout ceci demeura gratuit et abuse de la narration. L’échappée de Daniel en Russie et à rencontre avec la piquante militaire apporte un peu d’air mais demeure anecdotique. Le scénario glisse aussi beaucoup trop vite sur la transformation du Trust, ce qui résulte passablement artificiel et prive les Goa’ulds d’une véritable incarnation. Il reste étonnant de voire les Goa’ulds commettre des impairs aussi énormes que pratiques. On regrette particulièrement que, pour son ultime apparition, Kinsey se vit purement et simplement escamoté au bout de quelques minutes. Même si Ronny Cox confirme sa maîtrise du rôle, Il aurait été autrement plus digne et porteur de laisser le veux renard mener un ultime combat contre O’Neill. Par ailleurs conclure par l’interrogative un parcours suivi depuis si longtemps relève de la faute professionnelle. La seule véritable bonne nouvelle de l’opus demeure la confirmation de la présence accrue désormais attribuée à Walter, désormais plus disert et dans l’action qu’il ne l’avait jamais été lors des saisons antérieures.
15. RIEN À PERDRE - You're Brigadier General Jack O'Neill, head of Stargate Command at Cheyenne Mountain. You used to lead SG-1 which is now lead by Lt. Colonel Samantha Carter. You once visited a planet called Argos where the nanites in your blood caused you to age artificially. You had the entire repository of the Ancients knowledge downloaded into your brain. Twice. You have a thing for The Simpsons, fishing, Mary Steenburgen, the color peridot and you're a terrible ping-pong player. - Have we met? - My name's Joe Spencer. I'm a barber. Joe, un paisible coiffeur, découvre un jour un pierre lui révélant d’étranges visions : des militaires de l’US Air Force voyageraient à travers une Porte menant vers d’autres planètes et combattraient de terribles aliens. Durant sept années Joe suit les aventures du groupe nommé SG-1, devenant de plus en plus fasciné, jusqu’à détruire sa vie familiale et professionnelle. Comprenant qu’il perçoit la réalité, il décide alors de se confronter au Général O’Neill. Marquant une respiration avant d’aborder la charnière qu’est Reckoning, l’épisode se veut l’occasion d’un coup d‘œil dans le rétroviseur du Stargate « classique » sur le point de s’achever. L’intension est louable mais l’on ne peut que regretter que l’exercice revête la forme d’un simple clip show, soit un choix passe-partout d’autant plus dommageable que la série y a déjà eu recours à maintes reprises. Comme souvent très inventif, Damian Kindler va toutefois tout tenter pour secouer le carcan de ce type d’opus. Les extraits présentés ne se limitent pas à une sélection de scènes spectaculaires mais brossent effectivement à grands traits l’essentiel du parcours de nos héros. Surtout l’auteur permet au récit liant ces divers extraits d’être autre chose qu’un passe-plat. La narration en flash back énigmatique, alternativement humoristique ou émouvante et capitalisant sur le naturel de Dan Castellanata, maintient le plus souvent son intérêt. Kindler pousse la malice jusqu’à instaurer un méta récit ludique, instaurant un parallèle entre les réactions de Joe et celles des fans de la série, le procédé permettant de revenir sur les moments de la série ayant suscité une polémique. L’opus suscite ainsi quelques moments d’humour (d’autant que l’auteur rend volontairement absurde la résolution de l’énigme), une série comme Supernatural saura consacrer plus d’espace à son similaire Chuck Shurley.
16-17. LA DERNIÈRE CHANCE - With your insolence you're dooming not just all of your world, but all of humanity. - I think big. Le Réplicateur Carter assassine les derniers Grands Maîtres s’opposant à Ba’al, avant de s’emparer de leur flotte et de se lancer à la conquête de la Voie Lactée. Prévenu par Jacob, O’Neill mobilise SG-1 et tous ses alliés pour faire face à la menace. La bataille finale se déroule dans le temple sacré des Jaffas, qui contient également l’arme ultime des Anciens. SG-1 veut s’en servir pour détruire les Réplicateurs, tandis qu’Anubis, devenu le maître de Ba’al, désire annihiler toute vie dans la galaxie. Une bataille d’esprit oppose le Réplicateur Carter à Daniel, se concluant par la mort de l’archéologue. SG-1 remporte la victoire grâce à l’aide d’un Ba’al tenant à la vie. les Réplicateurs sont détruits et la rébellion des Jaffas triomphe enfin des Goa’ulds. Epique et choral, Reckoning permet à Stargate SG-1 de dignement conclure sa trame historique principale, concluant, pour l’essentiel, le conflit initié dès le film de 1994. Au lieu de poursuivre les conclusions cadencées dossier par dossier (Maybourne puis Kinsey), ce qui aurait fini par devenir mécanique et prévisible, la série a l’excellente idée d’offrir un feu d’artifice global à son public. Combats dans l’espace, au sol, dans la Matrice… L’action se montre trépidante et particulièrement variée. Le scénario sait également alterner ses effets, avec une première partie divisés en plusieurs conflits, ceux s’unifiant dans une conflagration globale et centralisée, rendue du coup particulièrement prenante. Le récit ne s’atomise pas grâce à l’incontournable rôle de chef d’orchestre tenu par un O’Neill au meilleur de sa forme (notamment lors d’une confrontation avec Ba’al particulièrement hilarante), Richard Dean Anderson apporte une nouvelle fois immensément à la série. Au-delà de superbes effets spéciaux, le double épisode prend également le temps de rendre hommage aux principales figures de la série, également en dehors des combats. Ba’al se voit particulièrement bien traité, Cliff Simon conférant une présence et charme canaille à ce Grand Maître autrement plus madré et réaliste que ses congénères bouffis d’orgueil. La grande réussite du double opus conduit à considérer avec bienveillance certaines facilités scénaristiques n’altérant pas en profondeur son brio (Anubis revenu de son monde glacé sans que l’on sache comment, triomphe de la rébellion expédié à la va-vite). La nouvelle mort de Daniel poursuit l’une des amusantes plaisanteries récurrentes de la série et annoncel’épisode suivant, qui clouera cet arc majeur.
- I thought I lost him four years ago. Since then, we've been closer than we ever were in my whole life. In a way, Selmak gave me the father I never thought I'd know. Anubis dupe les Jaffas récemment libérés et est sur le point de s’emparer de l’arme absolue des Anciens, afin de détruire toute vie dans la Galaxie. Daniel est sauvé par Oma Desala, qui le place à mi-chemin de l’Ascension, au sein d’une étrange cafétéria dont les clients sont les Anciens. Daniel tente en vain de les convaincre d’intervenir, le seul se montrant amical étant en fait Anubis, par ruse. Oma entraine Anubis dans un affrontement sans fin, paralysant son armée. Pendant ce temps Jacob succombe suite au décès de Selmak et Sam rompt avec Pete. L’épisode présente le mérite de poursuivre le vaste mouvement d’ensemble initié par Reckoning, tout en variant les effets. Au fracas des grandes batailles galactiques succède une trame plus intimiste, s’attachant au destin individuel des quatre membres de SG-1 et de leurs proches. L’idée s’avère excellente, permettant d’appréhender le chemin parcouru depuis l’origine de la série, tout en ouvrant des perspectives prometteuses pour nos amis à l’issue de leur grande œuvre : Teal’c et l’avenir de la nation jaffa, Daniel tournant définitivement le dos aux frustrantes promesses de l’Ascension, Sam et Jack considérant tacitement leur avenir possiblement commun. Le panorama séduit, d’autant que le récit parachève la conclusion du parcours de Jacob et Anubis. Malheureusement le scénario va accumuler les contresens atténuant son succès. L’inutile décès de Jacob tombe franchement dans l’ornière d’un pathos hospitalier plus digne de Grey’s Anatomy que de Stargate SG-1. La scène de séparation entre Sam et Pete demeure désespérément morne, à l’image d’une relation n’ayant jamais véritablement trouvé sa place au sein de la série. L’idée très Twilight Zone de la cafétéria sise à mi-chemin des plans d’existence constitue une jolie audace, mais peine à trouver un second souffle une fois l’effet de surprise dissipé. Oma et Daniel ne font pour l’essentiel que rabâcher une situation connue et l’on devine très vite l’identité d’Anubis (dont on perçoit mal ce qu’il a à gagner à se trouver là). Heureusement la pittoresque interprétation de George Dzundza maintient l’intérêt au cours d’échanges essentiellement gratuits. L’idée du duel infini entre Oma et Anubis résulte très inspirée de Star trek (The Alternative Factor).
19-20. RETOUR VERS LE FUTUR - Now, just because my reproductive organs are on the inside instead of the outside... God, that's horrible! Who would ever say that? Dans l’héritage de Catherine Langford, Daniel découvre que, durant l’Antiquité, Ra possédait un ZPM. Grâce à la machine temporelle des Anciens, SG-1 et O’Neill se rendent à cette époque, en Egypte, afin de récupérer cet artefact permettant de contacter l’expédition d’Atlantis. Mais ils modifient les évènements et Ra quitte la Terre en emportant la Porte des Etoiles. Daniel laisse alors un message expliquant tout l’histoire dans une tombe qui sera découverte à notre époque. Alertés par l’US Air Force, les membres alternatifs d’une SG-1 n’ayant jamais existé vont avoir la lourde tâche de réinstaurer la véritable trame temporelle. Moebius constitue un superbe coup d’audace de la part d’auteurs sortant idéalement le grand jeu au moment de conclure la première grande époque de la série (sinon Stargate SG-1 elle même, comme il le paraissait alors). Opter pour un épisode totalement décalé au lieu d’une conclusion épique mais traditionnelle représentait un choix risqué, d’autant que l’intrigue n’y va pas avec le dos de la cuillère : après tant de voyages dans l’Espace, relevant du Planet puis du Space Opera, bas culer dans le déplacement temporel reste un joli pie de nez, d’autant que cela va remettre ni plus ni moins que l’ensemble de l’action narrée jusqu’ici. Le pari s’avère gagné haut la main, tant ce récit hors normes va s’avérer prenant, multipliant les moments forts et les saveurs diverses. Le risque pressenti par Carter d’une modification de la trame temporelle induit une classique mais plaisante problématique, dans le sillage du Un coup de tonnerre du grand Ray Bradbury. Retrouver l’héritage de Catherine Langford, Ra et l’Egypte antique assure un plaisant retour aux sources de l’univers Stargate, un judicieux procédé porté à son paroxysme quand, devant nos yeux éberlués mais ravis, se déroule tout un remake de Children of the Gods, spectaculaire et multipliant les retrouvailles. Entre temps l’opus se sera offert une magistrale variation humoristique sur l’inépuisable thème du What If (à l’instar du Turn Left du Docteur), montrant ce qu’il adviendrait des membres de SG-1 si la Porte n’avait pas été découverte. Le récit force un tantinet le trait pour que les survivants des deux équipes reforment une SG-1 complète, mais cela nous vaut une ultime aventure emblématique du style de la série, tout en multipliant les clins d’œil (Daniel mourant bien entendu une nouvelle fois sous nos yeux, Sam et Jack finissant enfin par passer à l’acte… dans une réalité alternative !). On regrettera une conclusion trop abrupte, se dispensant de toute résolution des paradoxes en cours afin de retomber miraculeusement sur la situation initiale, ZPM en prime. Mais l’on sait que l’ADN de la série ne se situe pas dans ce domaine et cet épisode, relevant de la meilleure Science-fiction d’aventures, nous aura formidablement diverti tout en rendant le meilleur des hommages au parcours de SG-1, c’est bien là l’essentiel.
1) La dernière chance : Une conclusion épique et au suspense constant pout l’axe narratif principal de la série. La chute commune des Réplicateurs et des Goa’ulds entremêle efficacement tous les acteurs du vaste conflit narré depuis le commencement de Stargate SG-1, avec O’Neill comme indispensable chef d’orchestre. 2) Retour vers le Futur: L’époque classique de Stargate SG-1 s’achève astucieusement par un épisode irrésistiblement décalé. L’introduction du voyage temporel autorise un passionnant retour aux sources de la série ; tout en exploitant joliment les grandes potentialités de ce style d’histoire, ainsi que les clins d’œil humoristiques 3) Heure H: Un changement d’optique original permet de suivre cette fois l’aventure du point de vue du nouveau responsable du SGC, le Général O’Neill : vie de la base, lubies des scientifiques, disparition de SG-1 en mission … Un malstrom quotidien, auquel l’humour et le sang froid de notre héros permettront de faire face 4) En détresse: Au tour d’un Space Opera classique mais de qualité, l’épisode permet de retrouver encore une fois le Général Hammond et de présenter la future pétulante associée de SG-1 que deviendra Vala. Le face à face entre elle et le déjà martyr Daniel s’avère aussi rafraichissant que divertissant.
5) Avatar:Cet épisode ambitieux développe un habile parallèle entre le cauchemar virtuel vécu par Teal’c et l’événementiel narratif propre à une partie de FPS. L’exercice de style se double d’une approche originale de l’inusable thème du verrou temporel, ainsi que d’une grande prestation de Christopher Judge. Retour à l'indexCrédits photo: MGM. |
- So it's possible there's an alternate version of myself out there, that actually understands what the Hell you're talking about ?
Une Sam et un Kawalsky alternatifs franchissent le Miroir Quantique. Ils proviennent d'un autre univers que celui précédemment visité par Daniel. Les nouveaux venus demandent asile, leur monde étant envahi par Apophis. Sam découvre également que dans cette autre réalité; elle est une civile ayant épousé Jack mais que ce dernier est mort au combat. L'autre Carter et Jack deviennent proches, mais, suite à un dérèglement spatio-temporel, elle tombe malade et doit réintégrer son univers. SG-1, hormis Sam, et les visiteurs partent alors en expédition pour contacter les Asgards alternatifs (encore inconnus) et leur demander de sauver l'autre Terre. L'infiltration du SGA réussit temporairement, car Teal'c tue son double et se fait passer pour le Primat d'Apophis. L'autre Sam parvient à franchir la Porte et à rallier les mondes asgards, grâce aux connaissances de SG-1. Apophis se rend alors compte de la supercherie et s'apprête à exécuter nos héros, quand les Asgards interviennent. Le Faux Dieu est enlevé par le vaisseau de Thor et ses Jaffas doivent s'enfuir. SG-1 regagne son monde, non sans que l'autre Sam n'ait embrassé Jack.
Après There But for the Grace of God, Point of View constitue une nouvelle incursion de Stargate SG-1 au sein de l'inépuisable source d'inspiration que représentent les univers parallèles. Le retour du Miroir Quantique constitue une excellente nouvelle, avec une saveur à la Sliders que l'on adore. Le principal regret que laisse le scénario demeure cependant la trop grande proximité entre les deux réalités alternatives visitées : hormis quelques aspects secondaires ou relationnels, leur caractéristique essentielle reste identique : la victoire sans appel des Kromaggs, enfin d'Apophis. Un manque de variété dommageable, même s'il souligne éloquemment la spécificité de celui de la série au sein du Multivers.
En pinaillant un tantinet, ou pourra également discerner quelques failles dans le scénario. Il semble assez surprenant que les deux Carter parviennent aussi aisément à retrouver la technologie hyper avancée des Anciens. Et si cela était possible, on se demande pourquoi Sam n'a pas élaboré cette génératrice plus tôt. Les Asgards, y compris en vitesse supraluminique, interviennent trop rapidement, ou alors il nous faut supposer que le vaisseau indétectable de Thor était déjà en orbite et qu'il gardait les bras croisés tandis que la Terre était écrasée.
Mais qu'importent ces quelques réserves, l'épique Point of View s'affirme comme un palpitant épisode, aux nombreux retournements de situation et au rythme échevelé, le tout porté par un vibrant suspense. Les possibilités combinées du Miroir et de la Porte se voient optimisées, avec une véritable débauche d'excellentes idées. On retient ainsi un nombre impressionnant de scènes marquantes, aux tonalités des plus diverses : torture de l'héroïque Hammond par Apophis, spectaculaire survenue des Asgards et de leur vaisseau, amusant calibrage du Miroir par Daniel etc. Les dialogues se montrent également excellents, notamment pour Jack.
Le récit, à l'évolution parfaitement maîtrisée, se décompose en deux parties distinctes. Avant le feu d'artifice de l'épopée au sein du SGA se voit ainsi précédée par une partie pouvant sembler davantage statique mais se montrant irrésistible par la part belle qu'elle accorde au relationnel. La rencontre des deux Carter se montre piquante à souhait, tandis que l'on retrouve avec un vif plaisir l'attachant Kawalsky. Mais le plus remarquable reste certainement la romance très émouvante entre Jack et la Carter alternative, sachant trouver un ton juste et non mélodramatique. Jamais la série ne s'était encore montrée aussi explicite sur le sujet et elle le redeviendra rarement par la suite.
Épisode étonnamment complet et abouti, s'adressant à tous les publics de Stargate SG-1, shippers, amateurs de Science-fiction pure et dure ou de scènes action, l'enthousiasmante réussite de Point of View vient parfaitement ponctuer le cinquantième opus d'une série ayant encore un prometteur parcours devant elle.
- Selon les cas, le son passe ou non à travers le miroir, sans qu'une explication de cette variation soit donnée.
- Hammond déclare que le Miroir Quantique a été découvert sur P3X-233, or il s'agissait de P3R-233 dans There But for the Grace of God.
- Le réalisateur Peter DeLuise accomplit ici deux de ces caméos dont il est friand. C'est sa voix que l'on entend interviewer Sam sur l'enregistrement et il joue l'un des Jaffas se tenant derrière Apophis.
- Le Teal'c alternatif porte cette fois une barbiche, de même pour Apophis. Ils ressemblent ainsi au Spock négatif de Mirror, Mirror (Star Trek Classic, 2-04), un clin d'œil à cet épisode au thème similaire.
- Comme dans There But for the Grace of God, l'acronyme SGA remplace SGC, sans que la différence soit non plus expliquée ici. S'agit-il de Stargate Alternative ?
- Carter indique que le générateur permettant à la Porte d'atteindre les mondes asgards a été offert par ces derniers. Or il a été construit par Jack, grâce aux connaissances des Anciens (The Fifth Race).
- La longue chevelure sied merveilleusement à Amanda Tapping, une idée à retenir. Tiens, elle serait également très bien en brune.
- Il s’agit du cinquantième épisode de la série.
Saison 5 4. Le Cinquième Homme (The Fifth Man) 5. Mission soleil rouge (Red Sky) 6. Rite initiatique (Rite of Passage) 7. Maîtres et serviteurs (Beast of Burden) 12. Wormhole X-Treme (Wormhole X-Treme!) 13. L’Épreuve du feu (Proving Ground) 15-16. Sans issue (Summit / Last Stand) 20. La Sentinelle (The Sentinel)
Initié en saison 4, le mouvement conduisant Stargate SG-1 à s’éloigner de la vision mythologique issue du film originel, pour se rapprocher d’un space-opera plus classique, va se poursuivre dans la présente. A cette fin, les connaissances concernant des Réplicateurs, d’essence purement technologique, vont s’approfondir, jusqu’à dévoiler le secret de leur origine. La saison 5 apparaît également comme celle de la maturité. Evitant une inutile surchauffe, L’univers Stargate ne développe plus de nouveaux axes majeurs, mais là aussi approfondit ceux existant déjà : coexistence avec le projet russe, développement d’alliances passées et d’arcs personnels (Cassandra). Les membres de SG-1 suscitent également des dialogues autour de thème davantage profonds. Le cap du centième épisode est franchi, un moment toujours pivot, marquant l’entrée dans le club des séries au long cours (et ce n’est pas fini). L’avènement se voit d’ailleurs fêté comme il se doit, avec le mémorable Wormhole X-treme, opus éminemment décalé et volontiers autocritique, manifestant que l’humour et l’inventivité demeurent malgré tout au cœur de la toujours si distrayante Stargate SG-1. Désormais davantage contrebalancé par d’autres sources d’inspiration, le versant mythologique n’en disparaît pas pour autant. Il s’entremêle finement aux autres sujets, qu’il continue à irriguer. La montée au pouvoir d’Anubis constitue ainsi un arrière fond porteur pour l’ensemble de la saison. Désormais confrontée à des fronts plus nombreux et variés, SG-1 ne va certes pas connaître une période de repos, mais au contraire de tension. Cette même tension se retrouve également derrière les caméras. Sous l’effet d’une lassitude face au manque d’évolution de son personnage, mais aussi sans doute face à l’évolution générale de la série, poussant mécaniquement à minorer l’importance de l’égyptologue Daniel Jackson, Michael Shanks annonce son départ. Le coup de tonnerre ébranle non seulement la production, mais aussi les fans, très attachés à l’atmosphère soudée des tournages (Stargate SG-1 est une grande famille). La porte laissée ouverte à des apparitions ponctuelles la saison suivante, via l’astuce de l’Ascension, n’atténue que modérément le choc. Mais les fans n’étaient pas au bout de leurs cruelles souffrances. L’approche de la fin de saison coïncida également avec un questionnement autour du devenir de Stargate SG-1. Showtime parvint au terme de l’accord initial et, malgré le succès enregistré (y compris en syndication), il se fit progressivement jour que ce diffuseur ne souhaitait pas poursuivre l’expérience. Les raisons en relevaient à la fois de la programmation de Showtime, moins grand public, et de l’ardoise présentée par la MGM, jugée excessive. Les fans traumatisés, voyant le navire Stargate prendre l’eau de toutes parts, lancèrent plusieurs campagnes sur le Net, sur les deux fronts. Apophis allait-il connaître une revanche posthume ? Fort heureusement un accord fut trouvé entre la MGM et un nouveau diffuseur : Sci-Fi (Syfy aujourd’hui). Après avoir négocié le difficile virage de la maturité, Stargate SG-1 allait pouvoir poursuivre son parcours.
- I'm enjoying their style. Shoot first, send flowers later. It works La confrontation entre SG-1 et Apohis est interrompue par l’arrivée d’un vaisseau des Réplicateurs. SG-1 parvient à prendre du champ, mais découvre à son retour que les Jaffas du Serpent ont été massacrés par les Réplicateurs. Un message de Teal’c arrive : il a survécu et demande de l’aide. Il a en fait été conditionné et sert de cheval de Troie à Apophis qui s’empare du Ha’tak de nos héros. Mais des Réplicateurs se sont infiltrés à bord du mini vaisseau d’Apophis. Un combat aux multiples péripéties débute alors entre les trois parties, au terme duquel SG-1 parvient à s’échapper à bord du cargo embarqué, avec un Teal’c toujours sous influence. Les Réplicateurs et Apophis s’écrasent sur la capitale de ce dernier : le Serpent est mort. Grâce à cet épisode des plus prenants, la nouvelle saison débute par un indéniable coup d’éclat. On se situe désormais de plein pied dans le Space-opera le plus flamboyant. Tout le catalogue en est exploité : batailles spatiales, armes lasers, planètes gazeuses, robots invasifs, final explosif, etc. Mais la vivacité extrême de la narration apporte un souffle créatif à ce qui demeure loin de se limiter à un simple empilement de figures obligées. Péripéties et twists ne cessent en effet de s’enchainer, jusqu’au bout du suspense. Les toujours inventifs auteurs exploitent en effet pleinement les options offertes par un combat à trois, démultipliant les combinaisons envisageables lors d’un choc frontal. Martin Wood se montre toujours aussi à l’aise dans l’action et l’exploitation de superbes décors. Les effets spéciaux tiennent parfaitement la route et souffrent relativement peu de l’usure du temps, comme souvent en ce qui concerne les batailles spatiales de l’univers Stargate ou les terrifiantes vagues de Réplicateurs. Malgré ses rebonds incessants le scénario demeure tout à fait solide et cohérent, un joli exploit. Tout juste regrettera-t-on que le champ de force d’Apophis, destiné aux armes énergétiques, soit capable d’arrêter aussi les Réplicateurs, mais il a peut être été amélioré entre temps. Les auteurs se montrent également suffisamment fins pour ne pas limiter leur histoire aux seuls affrontements et retournements de situations, aussi percutants et prenants soient-ils. La psychologie des personnages n’est ainsi pas négligée, tant s’en faut. Si Sam et Daniel apparaissent relativement en retrait, on savoure tout au long du récit les savoureuses prises du bec entre Jack et Jacob, parfois plus raisin que figue. Le spectacle s’avère d’autant plus gouteux que , pour une fois, O’Neill tombe sur un remarquable adversaire en matière de bagout et de mauvaise foi, capable de lui rabaisser son caquet de temps à autres. Inutile de préciser. que Sam se régale également. Richard Dean Anderson et Carmen Argenziano s’entendent comme larrons en foire durant ce fil rouge permettant idéalement au spectateur de reprendre son souffle afin de profiter pleinement du rebondissement suivant, sans saturer. L’intrigue laisse également entrevoir ce qu’a pu être Teal’c par le passé, ce qui s’avère assez effrayant. Surtout Enemies accordent une judicieuse épitaphe à un Apophis se révélant toujours aussi enivré de sa force cruelle, incapable d’apprendre de ses erreurs et par conséquent condamné.
- Apophis? You mean that scum-sucking, overdressed, boom box-voiced, snake in the head, latest on our long list of dead bad guys ? Afin de permettre à Teal’c d’échapper à l’emprise post mortem d’Apophis, Maître Bra’tac le prive de son symbiote. En effet, malgré l’opposition de Janet, il entreprend un rituel jaffa consistant à emmener Te’alc au seuil de sa mort, afin qu’il revive sa vie en pensée. Durant ce voyage immobile, les membres de SG-1 se succèdent auprès de leur ami, qui se remémore en songe les grandes étapes de sa progressive opposition au Faux Dieu, jusqu’à la libération. Le premier intérêt de l’épisode consiste à nous permettre d’enfin retrouver l’irremplaçable Bra’tac. Tony Amendola se montre toujours savoureux et le récit permet de mettre en valeur le double visage du vieux maître, entre pittoresque viril et sagesse de la voie du guerrier. Après les préambules, on craint un instant que Threshold ne tourne au clip show, tant le sujet s’y prête. Fort heureusement, Brad Wright opte plutôt pour nous faire découvrir le chainon manquant du parcours de Teal’c, préalable à la rencontre fatidique de Children of the Gods. Sans révélation majeure (on percevait plus ou moins clairement que l’évolution du Jaffa s’effectuerait de la sorte), les diverses scénettes présentées apparaissent révélatrices et le plus souvent dignes d’intérêt. La révélation de la non divinité du Serpent s’effectue avec une grande justesse de ton. Il était peut-être trop tôt pour que le « retour » d’Apophis suscite un effet, mais l’essentiel ne réside pas là. Stargate SG-1 qui n’a jamais été une série militariste, n’hésite pas à monter le hideux visage de la guerre et de l’endoctrinement. La narration se montre riche concernant Teal’c et son rapport avec Bra’tac, qui n’est pas sans évoquer la relation entre Skywalker et Yoda. On apprécie que l’auteur ne craigne pas de parfois représenter t’ancien Teal’c sous un jour particulièrement sombre, ce qui évite d’édulcorer le récit. L’épisode ne devient, brièvement, un clip show que lorsque l’on retrouve les évènements clef du pilote, mais cela s’insère parfaitement dans le déroulement de l’histoire. A contrario les diverses interventions des membres de SG-1 paraissent assez soulignées et superfétatoires, il aurait sans doute mieux valu se center quasi exclusivement sur le passé du Jaffa. De même, le suspense médicalisé final résulte prévisible et éminemment classique, mais cela permet de mettre en avant Janet, ce qui représente toujours une bonne idée, et n’entrave l’émotion vraie des retrouvailles finales. Un prolongement astucieux au pilote de saison, porté par un excellent Christopher Judge et rendant un bel hommage à ce personnage bien moins marmoréen qu’il n’y paraît que sera toujours le puissant Te’alc.
- You've never seen Star Wars? - Well, you know, me and sci-fi. Alors qu’elle inspecte un artefact découvert sur une planète déserte, Sam est contactée par une entité extra-terrestre, ce qui lui fait perdre conscience. De retour sur Terre, l’être se présente à elle comme étant Orlin, un Ancien ayant réalisé l’Ascension. Les autres membres du SGC ne croient pas Sam, car elle est la seule à le voir. Sam et Orlin sympathisent, ce dernier avouant être tombé immédiatement amoureux de notre héroïne. Il lui explique qu’il a été banni pour avoir offert l’artefact aux habitants de la planète, en fait une arme destinée à les protéger des Goa’ulds. Mais ils sont devenus des conquérants, ce qui a obligé les Anciens à les anéantir. Orlin est découvert par Simmons mais lui et Sam parviennent à se rendre sur le monde détruit pour empêcher qu’un test catastrophique de l’arme ne se déroule. Pardonné par les siens, Orlin doit repartir. L’épisode se bâtit sur de louables intentions. Il permet effectivement d’engranger de précieuses informations concernant les Anciens (désormais identifiés comme les bâtisseurs des Portes), l’Ascension et les règles l’accompagnant, ce qui sera ultérieurement mis à profit avec Daniel. Dans la lignée de l’opus précédent pour Teal’c, on perçoit bien que les auteurs désirent approfondir la vie personnelle de Sam et montrer la brillante astrophysicienne côté jardin. La découverte de sa maison, idéalement à son image (et aux nombreuses photographies de jeunesse aux côté de Jacob), s’avère fort plaisante, de même que l’opportunité de découvrir une aventure pleinement centrée sur elle. Les auteurs réussissent quelques jolis coups, comme le twist de la mini Porte des Etoiles bricolée au sous-sol, un clin d’œil aux légendes de l’informatique, ou l’aspect de vaudeville humoristique lors de la visite de Jack et Teal’c. Malheureusement plusieurs contre-sens viennent entacher l’épisode, jusqu’à altérer sa réussite. L’incrédulité massive à laquelle fait face Sam s’avère ainsi dépourvue de réalisme, après toutes les aventures et rencontres vécues par SG-1. Il reste invraisemblable que personne n’envisage qu’elle puisse avoir raison. L’évènement majeur que constitue une telle rencontre avec un Ancien aurait mérité un traitement plus travaillé qu’un énième Alien suivant SG-1 à travers la Porte, l’un des clichés de la série. Surtout, avec ses airs d’amoureux transi mâtiné de Forrest Gump, Orlin l’Ancien ne produit pas une grande impression. Quel contraste entre sa personnalité effacée et bonasse et celle d’Oma Desala. Celle-ci a également bénéficié d’un épisode mystique autrement plus porteur et maîtrisé, tandis qu’ici le récit s’éparpille entre bluette, comédie et conspirationnisme, lesté d’une fin trop brusque. Ascension apparaît comme une occasion partiellement manquée, malgré une excellente interprétation et de jolies vues de la superbe banlieue aisée de Vancouver.
4. LE CINQUIÈME HOMME
- Well, I wasn't going to let you die, Lieutenant. That's, like, a ton of paperwork. - Paperwork? - It's a joke. My way of deflecting attention from my own obvious heroism. You'll get used to it. Jack et le lieutenant Tyler, membre de SG-1 depuis un mois, doivent rester en arrière suite à une attaque de Jaffas. Revenu au SGC, le reste de l’équipe a la surprise de constater que personne ne connaît Tyler. Simmons en profite pour déclencher une enquête épluchant le passé des membres de SG-1 et à charge contre Hammond. Les secours sont bloqués, jusqu’à ce que Janet parvienne à trouver la clé de l’énigme : Tyler est en fait un Alien, un Reol, qui secrète une substance altérant perceptions et souvenirs. Mais il est amical et lui et Jack sympathisent, avant d’âtre sauvés par le reste de l’équipe. SG-1 s’est fait un nouvel allié. Hormis le retournement de situation initial effectivement réussi concernant la non existence de Tyler, l'épisode brasse essentiellement de l’air. Le duo Malluzi et Mullie, qui nous a habitué à une toute autre créativité, usent et abusent du vieux truc de scénariste consistant à gagner quelques précieuses minutes en faisant récapituler la situation par les personnages. C’est le cas entre Sam et ses deux acolytes (seul intérêt : on perçoit clairement qui la cheftaine de SG-1 en l’absence de Jack), mais aussi entre Simmons et Hammond, Jack et Tyler, tout au long de « l’action ». Les auteurs accomplissent une remarquable innovation, en inventant le clip show sans images, puisque les entretiens de Simmons (De Lancie toujours formidablement visqueux) se résument pour l’essentiel à un survol rapide des évènements précédents. L’évocation de l’arrière plan conspirationniste demeure inconsistant, se résumant à quelques déclarations particulièrement vagues d’Hammond. Pendant ce temps Jack crapahute façon Rambo et à lui tout seul ventile façon puzzle un bataillon entier de Jaffas. Des scènes à l’intérêt proportionnel à la quantité d’explosifs utilisée. Encore plus costaud que le Polynectar d’Harry Potter, le pouvoir du Reol est astucieux mais ne connaît aucune application concrète dans les évènements, hormis l’enfumage initial. Son seul impact est de permettre d’assurer des économies à la production, puisque évitant d’utiliser des trucages. L’illusion se maintient d’ailleurs jusqu’au bout, alors qu’elle est devenue inutile, c’est toujours ça de gagné. Le personnage se révèle remarquablement plat et prévisible, avec un interprète n’ayant guère l’occasion de démontrer son talent, à l’inverse de Sean Patrick Flanery dans le rôle précédent d’Orlin. Un épisode mineur, malgré une nouvelle intervention réussie de Janet.
5. MISSION SOLEIL ROUGE
- Sir, I've been thinking... - I'd be shocked if you ever stopped, Carter. SG-1 explore K’Tau, planète placée sous la protection de l’Asgard Freyr, pour qui les habitants éprouvent une véritable vénération. Ils y sont reçus chaleureusement, en tant qu’envoyés des Dieux, par le chef de la communauté Elrad, mais suscitent la haine du prêtre Malchus. Le vortex provoque un dérèglement du soleil, virant au rouge et condamnant toute vie à court terme. Tandis que les Asgards refusent d’intervenir, pour ne pas violer le traité signé avec les Goa’ulds, les tentatives menées par SG-1suscitent une crise religieuse. Deux membres de SG-6 sont tués, mais les Terriens continuent d’apporter leur aide, malgré la colère d’O’Neill. Finalement Sam parvient à expédier des éléments stabilisateurs dans le soleil via la Porte, sans doute avec l’aide cachée des Asgards. Cet épisode très riche confirme la propension de la saison à développer des épisodes ambitieux, avec ici une évocation remarquablement profonde, dans le cadre d’une série télévisée, du phénomène religieux. Evidemment l’auteur Roy Wikerson prend la précaution de traité du polythéisme nordique, ce qui ne choquera pas grand monde, mais l’on comprend aisément que ses propos s’élargissent à d’autres croyances. Sous une apparence de classique histoire de Planet Opera, le constat s’avère des plus sévères. Il oppose l’ingéniosité et les impératifs moraux ne nécessitant pas d’ordonnancement divin des esprits libres de SG-1 à la rigidité mentale des religieux, suicidaire et bornée. L’auteur se montre d’autant plus implacable dans son réquisitoire qu’il y distingue les obscurantistes violents des croyants dignes et de bonne volonté, mais montre qu’à terme les effets induits restent les mêmes, l’étouffement de la créativité humaine. Par ailleurs Red Sky apparaît comme une vraie réussite visuelle, par la qualité de la reconstitution de la société et par sa photographie. L’épisode exploite également astucieusement la mythologie scandinave. On regrettera quelques faiblesses dans la démonstration, comme le caractère tout de même caricatural de Malchus ou l’inexplicable et inexpliquée destruction d’une fusée gardée par des militaires d’élite, occasionnée par des personnes à la technologie retardée. Il n’en reste pas moins que ce récit ambitieux, où l’action physique demeure secondaire, illustre la variété des thèmes qu’autorise Stargate SG-1. De même que la dimension chorale de celle-ci, chaque membre de SG-1 apportant sa pierre à l’édifice. Par sa colère l’aveuglant, O’Neill évite que le récit devienne par trop manichéen, tandis que héros gagne en crédibilité par sa faiblesse humaine, qu’il parvient à surmonter. Sam incarne cette largeur d’esprit opiniâtre et féconde que permet la liberté, tandis que Daniel reste l’irremplaçable conscience du groupe. Teal’c réussit come toujours à se montrer à la fois silencieux et parfaitement expressif. L’épisode s’autorise un frappant détour par le Haut Conseil Asgard, tandis que Freyr, suffisant et imbuvable, se monte hilarant. Jack sera ravi de retrouver Thor !
6. RITE INITIATIQUE
- I thought I wanted a knight and it flew into my hand. Jack calls 'em horses. - Yeah, well, that's Colonel O'Neill for you. - He always pretends he's not as smart as he really is. Du fait d’un rétrovirus jadis installé par Nirrti, Cassandra tombe gravement malade, tout en générant un champ électromagnétique. Il s’agit d’une séquelle du plan initié par la Goa’uld, visant à se doter de d’hôtes surpuissants. SG-1 mène l’enquête sur le monde originel de Cassandra et découvre le laboratoire secret de Nirrti. Mais celle-ci est présente, toujours invisible, étant parvenue à s’échapper après le mort de Chronos. Elle passe la Porte avec SG-1 et espionne les recherches de Janet sur Cassandra. Elle est néanmoins capturée par Jack et accepte de guérir Cassandra en échange de sa libération. L’intrigue souffre d’une trop grande impression de facilité. SG-1 découvre le laboratoire en quelques minutes, Nirrti est aisément capturée, sans avoir causé aucun dol au SGC, puis elle cède sur la plupart de ses exigences, etc. Tout ceci reste très linéaire et manque d’évènement réellement saillant pour développe rune vraie tension dramatique. Le récit joue plutôt sur l’émotionnel, avec un certain pathos autour du destin tragique de Cassandra et de son angoisse à l’approche probable de la mort. Par moments, on se croirait davantage dans une série hospitalière (tendance Grey’s Anatomy plus que Scrubs, hélas), plutôt que dans Stargate SG-1. Le rapprochement entre les transformations de l’adolescence et celles subies par Cassie est assez pesant. De plus le mélodrame se voit en partie déjoué par le jeu démonstratif de la jeune Colleen Rennison. Fort heureusement Rite of Passage demeure malgré tout un épisode d’actrices, car Amanda Tapping et Terryl Rothery excellent dans le domaine de l’émotion. Cette dernière démontre qu’elle a les épaules pour pouvoir soutenir le rôle principal d’un opus. Le tableau de Janet en Mère courage prête à toutes les extrémités pour sauver sa fille s’avère, lui, réellement émouvant. On apprécie également la nouvelle jolie prestation de Jacqueline Samuda, incarnant une Nirrti venimeuse et glaciale à souhait, préférant agir davantage dans l’ombre qu’Hathor ou Osiris. Une ennemie intéressante et originale au sein des Goa’ulds, que l’on se réjouit de pouvoir retrouver par la suite. Le décor de son laboratoire se montre d’ailleurs judicieusement froid et sans ostentation mégalomane.
7. MAÎTRES ET SERVITEURS
- Interesting weapon. Tell me how to work it again. - Give it to me. I'll show ya. De méchants marchands d’esclaves asservissent des Unas, afin de les utiliser comme bêtes de somme. Mais ils commettent l’erreur de s’en prendre à Chaka, l’Una ami de Daniel. Le vaillant archéologue humaniste rameute ses camarades de SG-1. Après une confrontation avec Burrock, le chef des esclavagistes, ils sauveront Chaka et contribueront à initier une révolte des Unas. Beast of Burden représente la preuve par l’exemple que les bons sentiments ne suscitent pas forcément de bons épisodes. Passé à l’écriture, Peter Deluise écrit une sincère et juste dénonciation de l’esclavage, mais recoure pour cela à une accumulation d’images d’Epinal toutes plus naïves et démonstratives que les unes que les autres. Les tableaux vivants s’amoncellent, avec forces hurlements des Unas et déferlement de sadisme chez leurs bourreaux. Malheureusement il en oublie du coup d’écrire un véritable scénario, l’intrigue se résumant à quelques vas et viens élémentaires, jusqu’à un prévisible dénouement. Seule la scène de conclusion présente une vraie force, avec le courroux de Daniel le poussant peu ou prou à accepter l’usage de la violence. On apprécie également la prestation de Larry Drake, toujours aussi à l’aise dans les rôles d’antagonistes, ainsi que celle des interprètes des Unas.. Mais énoncer une évidence, l’esclavage c’est mal, avec forces renforts d’effets théâtraux n’a jamais suffit à animer un véritable récit.. A cette époque de la série, tant de fils narratifs passionnants ont été lancés par ailleurs qu’il s’avère dommageable de gâcher ainsi un épisode.
- You know, I'm a big fan of the Russians, and international relations are a bit of a hobby of mine, however, I do believe that SG-1 should handle this one... Alone. SG-1 et son équivalent russe font équipe pour secourir une autre équipe venue du froid. Celle-ci ne donne plus de nouvelles, alors qu’elle explorait une gigantesque ziggourat.Le courant passe mal entre Jack et son homologue, tous deux méfiants. Le commandant russe tente en outre de récupérer en secret l’Œil de Tiamat, un puissant artefact présent sur les lieux. Un éboulement bloque les sauveteurs à l’intérieur du temple. Ils découvrent alors qu’ils partagent les lieux avec le Goa’uld Mardouk,, le symbiote s’étant emparé d’un monstre tentaculaire ayant massacré la première équipe. SG-1 et une seule survivante russe parviennent à s’échapper après avoir tué Mardouk, mais l’Œil de Tiamat est perdu. Le principe d’une collaboration avec les Russes reste néanmoins acté. La mise en place d’une situation finalement relativement complexe s’avère un modèle d’efficacité, dans la meilleure tradition anglo-saxonne. Cela permet d’entrer rapidement dans le vif de sujet, le récit nous plongeant au cœur de l’action Nous découvrons ainsi la véritable vedette de l’épisode : le superbe décor du labyrinthe mortel de la ziggourat. Les corridors de style savamment babylonien apportent une nouveauté bienvenue au sein d’une série encore dominée par le style égyptien. Outre son aspect pure esthétique, le plateau s’avère étonnamment anxiogène, non seulement parce qu’il induit un huis clos enténébré absolument claustrophobique, mais aussi parce qu’il donne physiquement l’impression de pouvoir s’effondrer à tout moment sur nos héros. Ce piège sépulcral devient un parfait écrin pour l’horreur tentaculaire traquant les humains, elle aussi rendue particulièrement abominable par les artistes de la série. Filmé avec talent par un Peter DeLuise au sommet de son art, The Tomb devient ainsi un pur cauchemar, sans doute l’un des épisodes les plus éprouvants de Stargate SG-1, n’ayant rien à envier aux classiques du même ordre au cinéma. Le duo Mallozi & Mullie est bien trop fin pour seulement se cantonner au purement horrifique. Il joue également pleinement la carte du relationnel, avec un Jack O’Neill rendu nerveux par la présence de l’autre ennemi héréditaire. Jusqu’à monter une irritabilité que Richard Dean Anderson rend absolument irrésistible. D’abord élément de pure comédie, ce facteur introduit ensuite judicieusement un tension supplémentaire entre SG-1 et les Russes, mais aussi au sein de l’équipe elle même. De quoi encore exacerber plaisamment l’ambiance. Les auteurs ne peuvent éviter de rendre les Russes plus retords que les Américains, mais cela se contrebalance par la mort héroïque de leur leader, se sacrifiant pour sauver Jack. On pourra certes tiquer devant les pertes tusses et l’invulnérabilité de SG-1, mais c’est là un privilège inhérent aux héros d’une série ! Les auteurs poussent la malice jusqu’à développer une insidieuse running joke au fil du récit, multipliant les parallèles avec la Moria : Daniel éprouvant les pires difficultés à décrypter le message d’ouverture, tel Gandalf, tunnels dévastés d’une antique civilisation, trésor légendaire, monstre éveille pour avoir trop cherché, journal des disparus… Un régal. Cet approfondissement particulièrement convaincant du fil scénaristique russe augure du meilleur pour la suite.
9. TRAQUENARD
- Narim, would you get your head out of your ass ? La chancelière de Tollana propose à SG-1 d’ouvrir des négociations, se déclarant désormais prête à échanger des canons ioniques contre du minerai. Narim demeure méfiant trouvant inexplicable cette volte face et il met en garde SG-1.L‘équipe mène l’enquête sur Tollana et découvre qu’un nouveau Grand Maître, au nom inconnu, a mis au point des vaisseaux capables de résister au canon ionique des Tollans. Ceux-ci préfèrent désormais collaborer pour éviter la destruction et préparent de terrifiantes bombes grâce au minerai livré. Aidé par SG-1, Narim préfère détruire les bombes et condamner son peuple, plutôt que de laisse faire. Il reste en arrière, pour partager le sort fatal des Tollans. Evidemment le but premier de Between Two Fires est d’amorcer la progressive révélation d’Anubis et de l’élévation de sa puissance, qui va désormais occuper l’arrière fond de la saison. Astucieusement, et un rien cyniquement, les auteurs décident de sacrifier les Tollans, afin de marquer un coup d’éclat titillant l’imagination du spectateur à propos de l’ampleur de la nouvelle menace. Détruire l’un des piliers de l’univers Stargate tel qu’édifié durant les premières saisons illustre éloquemment qu’une nouvelle ère débute. Si le cahier des charges de l’épisode apparaît transparent, la manière d’y parvenir demeure convaincante. L’intrigue politico-militaire décrite se développe de manière suffisamment complexe pour maintenir l’intérêt, d’autant que les différents twists effectués sont percutants. Comme souvent cette saison, SG-1 se voit placée devant un choix moral malaisé, quoique rapidement tranché ici ! L’apparition de Tanith, toujours campé avec brio par Peter Wingfield, apporte une tension supplémentaire, même si en définitive nous n’aurons pas droit à une confrontation avec Teal’c. SG-1 s’avère en grande forme, mais les auteurs ont surtout l’élégance de ménager une belle porte de sortie pour Narim, héros tragique (excellent Garwin Sanford, toujours en phase avec Amanda Tapping). Décidément tomber amoureux de Sam ne porte pas chance, et, parmi ses soupirants les plus notables, Narim rejoint ici Martouf au champ d’honneur. Notre ami astrophysicienne aurait une réputation de chat noir que cela ne nous étonnerait pas. Pour l’instant seul Orlin s’en est sorti, mais vivre sur un plan supérieur et transcendant de l’existence offre parfois de menus avantages. L’épisode bénéficie également de superbes décors intérieurs, élégants et épurés, tandis que l’Université Simon Fraser propose toujours un panorama convaincant de la désormais défunte Tollana.
- I swear, O'Neill, there's going to be an investigation into this ! - Well, that'll be fine. O'Neill, two L's! Malgré les évènements de 2010, SG-1 finit tout de même par rencontrer les Aschens. Le contact a lieu fortuitement, sur une planète tierce, agricole et peu peuplée. Aussitôt la même mécanique se met en place et les Aschens proposent une alliance aux Terriens. La méfiance d’O’Neill se voit confirmée quand Hammond découvre que la planète contre laquelle le Jack du futur alternatif l’avait mis engarde est la capitale de leur confédération. De plus Daniel découvre que les indigènes ont vu leur population s’effondrer et leur société reculer après l’arrivée des Aschens. Mais le Sénateur Kinsey incite à la signature du traite, pour des raisons carriéristes. Aidée par l’Ambassadeur Faxon, Sam finit tout de même par forcer les Aschens à révéler leurs plans. 2001 constitue un parfait prolongement au déjà formidable 2010. Brad Wright joue parfaitement de la perspective temporelle et des opportunités qu’offre le fait que 2001 se situe après 2010 dans la chronologie de la série, mais avant dans celle de nos héros. De la sorte SG-1 n’a pas seulement à se battre contre le subtil et létal complot des Aschens ou l’avidité obtuse du Sénateur, mais aussi contre le Destin lui même, ce qui ajoute une toute autre tension dramatique encore (un phénomène bien connu des amateurs de l’épatante série qu’est Tru Calling). L’auteur ne se contente pas de capitaliser sur cette opportunité et développent leur récit avec maestria. Les Aschens demeurent de délectables méchants, reptiliens et perspicaces. La vision de la destinée du monde agricole suscite un véritable effroi glacé. De plus, malgré tout ce que le spectateur connaît, Wright accomplit le tour de force de rendre le pacte diabolique particulièrement tentant. Comme l’on pourrait le dire dans un autre univers, on a envie d’y croire. Le message fatidique joue pleinement son rôle, mais non sans que le SGC ait dut fournir un effort, un choix judicieux. Kinsey se montre toujours aussi savoureux, le type d’antagoniste que l’on aime détester. L’épisode loue ironiquement son sens politique puisque signer le traité l’aurait effectivement conduit à présider les Etats Unis. Il mettrait le feu à ce royaume pourvu qu’il puisse régner sur les cendres, dirait George R. R. Martin. La visite souterraine de Daniel et Teal’c présente un coté Science-fiction surannée assez plaisant. Evidemment il nous faut accepter que de précieux documents tombent miraculeusement aux mains du seul Terrien capable de les exploiter. Mais il est bon que cela soit l’érudition de Daniel au lieu de la science de Sam, comme c’est plus souvent le cas, on varie les plaisirs. L’amateur de techno Science-fiction pourra se régaler avec cette description astucieuse d’une moissonneuse anti gravité couplée à la Porte, une utilisation logistique originale et bien vue. Utiliser la Porte horizontalement induit toujours un effet visuel fort réussi. 2001 présente également le tragicomique de pointer une nouvelle fois la côté Veuve noire de Samantha Carter, puisqu’un nouveau soupirant se voit promptement expédié ad patres. Le seul moment décevant de l’épisode reste d’ailleurs quand les autres membres de SG-1 se soucient visiblement comme d’une guigne du sacrifice du diplomate. Un opus particulièrement riche et stimulant par ailleurs.
11. ULTIME RECOURS
- Because they didn't want to. Carter est enlevée par les hommes d’Adria Conrad, un milliardaire acoquiné à Simmons. Conrad est mourant, son sel espoir de survie demeurant l’implantation d’un symbiote dérobé aux Russes. Sam l’intéresse du fait de son expérience avec Jolinar, car il désire échapper à l’emprise du Goa’uld. Pour retrouver Sam, Jack fait alliance avec Maybourne, avec qui il a sympathisé. Les deux hommes mènent l’assaut sur le repaire de Conrad, mais celui-ci, pressé par le temps, s’est fait implanter le symbiote et est devenu un hôte asservi. Simmons s’échappe avec le Goa’uld, et escompte bien tirer de lui des informations, tandis que Maybourne disparaît, soupçonné d’être l’auteur de cette manipulation. Sam est sauvée juste à temps, avant d’être disséquée. Les épisodes conspirationnistes comptent rarement parmi les plus réussis de Stargate SG-1 et celui-ci ne fait pas exception à la règle. On perçoit en effet clairement que l’on se situe ici en dehors du domaine de prédiction des auteurs de la série. On ne passe pas impunément d’un genre à l’autre et les récits d’espionnage connaissent d’autres exigences que de l’épique Science-fiction d’aventure constituant l’ADN de la Stargate SG-1. Il y faut une intrique solide et maîtrisée, sans se laisser emporter par le souffle de l’aventure et de l’exotisme, qui peuvent justifier voire nécessiter des entorses au réalisme et des raccourcis scénaristiques. Or le duo Malluzi et Mullie ne varie absolument pas de style, d’où un différentiel extrêmement dommageable. Les auteures de The L Word, expertes dans la peinture des sentiments, avait pareillement tenté de composer une ultime saison très policière, avec un semblable échec, même si le naufrage s’avère moins absolu ici. Au total tout ce qui fait le sel d’un récit d’espionnage se voit anéanti par la trop grande facilité, sinon la désinvolture, des péripéties. Maybourne sait tout, tout le temps, sans que l’on sache comment ; hormis de vagues explications. Il peut accéder n’importe où, briser un code informatique quasi instannément, etc. De son côté, Jack tombe instannément sur le témoin principal de l’enlèvement, Daniel a justement pile dans son dossier les données permettant de situer de situer el QG de Conrad, sans l’avoir particulièrement cherché etc. Ce n’est pas cela, une enquête. Par ailleurs, tout comme chez les Avengers, autre série d’aventure, proposer un méchant pathétique est rarement une bonne idée. Et dans le cadre d’une série d’espionnage Conrad laisse bien trop d’indices derrière lui pour être pris au sérieux. Desperate Measures reste néanmoins sauvé par le décor convaincant de l’hôpital désaffecte, mais surtout par d’excellents numéros d’acteurs, Amanda Tapping et le pittoresque Tom McBeath en tête .La relation de camaraderie mêlée de méfiance entre Jack et Maybourne résulte également très originale au sein de la série et résulte des plus savoureuses. L’épisode retrouve un allant en fin de parcours, quand on renoue avec la casse au Goa’uld. La situation finale se montre également prometteuse, appelant à un prochain développement de l’arc Conrad.
12. WORMHOLE X-TREME
- I'm Christian Bocher, portraying the character of Raymond Gunn, who portrays the character of Dr. Levant, which is based on the character Daniel Jackson portrayed by the actor Michael Shanks, originally portrayed by the actor James Spader in the feature film. Le vaisseau mère qui avait emmené Martin et ses compatriotes est de nouveau en approche de la Terre. Jack recontacte Martin mais celui-ci, de nouveau amnésique participe à la production d’une série télévisée qu’il a imaginé à propos de souvenirs diffus du SG-1 et de la Porte : Wormhole X-Treme. Parallèlement le groupe de Tanner entend récupérer le boitier détenu par Martin, permettant de diriger le vaisseau, afin de quitter la Terre, mais le NID entend bien lui aussi s’emparer de l’astronef. SG-1 va devoir mener une enquête dans le monde le plus étrange qu’elle n’ait jamais exploré : celui du tournage d’une série de Science-fiction. Le centième épisode apparaît toujours comme un cap important pour une série télé. Il marque un indéniable succès, rend la production éligible pour la syndication et surtout constitue l’occasion rêvée pour un opus spécial. La plupart des séries concernes ne ratent pas le coche, à des degrés divers. Unusual Suspects apparaît ainsi comme un vaste flash back révélant la mythique rencontre de Mulder et des Bandits Solitaires, le bouleversant The Gift voit la Tueuse sacrifier sa vie pour sauver le monde, Rod Serling convie l’immense écrivain qu’est Ray Bradbury à pénétrer dans la Quatrième Dimension, Booth et Bones, enfin, le Dr. Brennan, s’embrassent pour la première fois, Phoebe donne le jour à ses triplés, J.D. connaît un inoubliable « jour de repos » placé sous le signe du Magicien d’Oz, etc. Mais peu de séries auront célébré l’évènement avec autant d’éclat, d’humour et d’audace que Stargate SG-1. Wormhole X-Treme représente en effet l’un des récits à La Nuit Américaine les plus aboutis qui soient, c'est-à-dire mettant en scène un tournage. Les toujours imaginatifs Malluzi et Mullie, idéalement choisis pour cet exercice de style, n’oublient pas de structurer l’ensemble avec une véritable intrigue, d’autant plus intéressante qu’elle boucle élégamment un fil narratif laissé pendant, une pratique toujours appréciée. Mais c’est bien sur le tournage que se focalise l’attention d’autant qu’il instille plusieurs niveaux d’humour pétillant. Le téléspectateur occasionnel se réjouira de nombreux gags et de la personnalité toujours irrésistible de Martin (Willie Garson, toujours aussi savoureux), le fin duo d’auteurs retrouvant judicieusement l’une de ses créations les plus drôles. Au-delà le l’aspect pastiche, les différents « acteurs » présentés sont hilarants par eux mêmes, avec une mention spéciale pour le simili colonel, Michael DeLuise. Le fan de Stargate SG-1 fera son miel des innombrables private joke, concernant le vécu des personnages ou l’équipe de production elle même. Sur un mode certes moins féroce que Darin Morgan pour les X-Files ou MillenniuM, Malluzi et Mullie n’hésitent d’ailleurs pas parfois ironiser sur certains travers de la série (oui, tous les aliens de la galaxie parlent un parfait anglais) mais aussi plus génialement sur l’envers du décor de la télévision : les egos, les décideurs incompétents, l’argent… L’amateur de Science-fiction reconnaîtra avec plaisir plusieurs références dans ce script décidément incroyablement riche et tonique, de Star Trek Classic à l’épatant Galaxy Quest, qui a visiblement beaucoup inspiré les auteurs. On rit aux larmes devant cette exécrable Science-fiction présentée, à laquelle résument souvent le genre ceux n’y connaissant rien. On regrettera simplement l’absence des fans au sein de ce joyeux et vivace portrait de famille, alors que Galaxy Quest avait su les intégrer, via le décapant portrait d’une convention de Science-fiction, mais il dst vrai que cette série de haut vol qu’est Wormhole X-Treme n’a pas encore été diffusée. Un épisode audacieux et virtuose, parfois iconoclaste, en attendant l’autre immense réussite que suscitera 200. Allez, c’est reparti pour une nouvelle centaine d’épisodes.
13. L’ÉPREUVE DU FEU
- Grogan. He'll make a fine addition to an SG team one day. - He'll make a fine target. SG-1 supervise la dernière étape de la formation de quatre jeunes cadets de l’US Force, désireux d’intégrer le Programme Stargate (dont Jennifer Haley). Les candidats sont organisés en équipe SG, commandée par le Lieutenant Eliott et doivent sortir victorieux de diverses simulations. Soudain un artefact Goa’uld s’active s’emparant de l’esprit de nombreux gardes du SGC ainsi que de Daniel et Teal’c. Jack est blessé et les cadets sont les seuls à pouvoir rétablir la situation. Ils y parviennent, triomphant ainsi de ce qui n’était qu’un ultime test. Eliott achève de convaincre Jack en refusant d’obéir aux ordres, afin de sauver Haley, qu’il croyait en danger. Proving Ground permet à Stargate SG-1 de redresser le cap après l’échec de Rules of Engagement, en saison 3, autre épisode s’intéressant à la formation de jeunes recrues, cette fois chez les Jaffas. A la place d’un scénario dépourvu de substance autre qu’un moralisme pesant, on se retrouve ici face à un récit des plus ludiques. Ron Wilkerson a l’excellente idée de ne pas tenter de faire croire à la véracité de l’alerte, un pari perdu d’avance. Au contraire, jeter rapidement le masque permet au spectateur de se rendre au jeu et accroit l’identification avec les cadets. En effet, outre leur sympathie parfois un peu pataude, ils partagent en définitive exactement le même rêve que tout fan de Stargate SG-1, franchir la Porte des Etoiles et partir à l’aventure en explorant le vaste Univers. On se prend ainsi totalement au jeu, souhaitant jusqu’au bout voir leurs efforts être récompensés. Chacun des quatre impétrants se voit joliment croqué, avec l’accent logiquement mis sur l’officier en charge, porteur d’une responsabilité particulière (habilement se met ainsi déjà en place le prochain double épisode où Eliott sera appelé à jouer un rôle déterminant). Un parallèle est également habilement dressé entre les novices et SG-1, membre par membre mais aussi dans la résolution de l’alerte. Certains à-côtés pimentent encore le récit, comme SG-1 et Hammond essayant très fort de dissimuler qu’il s’amusent comme des fous durant cette pause entre deux missions et finement très paternalistes envers les cadets, Jack totalement en roue libre dans son rôle de maître de guerre vachard ou se plaisant à inciter les jeunes à attaquer Daniel, un épisode particulièrement hilarant de cette rivalité amicale apportant un sel particulier à la série. Cet épisode tout à fait divertissant apporte un élément précieux à l’univers Stargate, étayant les relations unissant le Projet Stargate au reste de l’US Air Force.
14. 48 HEURES (48 HOURS) - God, you're a jerk ! - I wish I didn't find you so attractive. I always had a real weakness for dumb blondes. - Go suck a lemon ! - Very sexy. Very, very sexy. Teal'c parvient au terme de sa vendetta, en exécutant Tanith, le fourbe assassin de la belle Sha'nauc. Mais le vaisseau Goa’uld s’écrase sur la Porte que Teal’c vient de franchir, empêchant la rematérialisation de ce dernier. Le Jaffa est conservé en mémoire par la Porte du SGC. Chaque membre du SGC va tenter de le sauver, Jack en refaisant alliance avec Maybourne contre Simmons, qui tente d’exploiter la situation, Daniel en négociant une assistance matérielle des Russes et Sam en faisant équipe avec un génie autoproclamé nommé Rodney McKay. SG-1 parvient à récupérer le Gao’uld détenu par Simmons et à arrêter celui-ci, tandis que Teal’c est sauvé. L’épisode débute par une scène particulièrement spectaculaire et pyrotechnique, sans doute pour compenser le relatif manque d’action des opus récent. Ls explosions s’avérant particulièrement énormes, on ne peut d’ailleurs s’empêcher de songer aux exigences en la matière de DeLuise dans Wormhole X-Treme. Seul bémol, la confrontation tant attendue entre Tanith et Teal’c se résume à du presse bouton expéditif, alors que la péripétie aurait mérité un épisode entier. C’est dommage d’autant que cela nous prive d’un nouveau réjouissant numéro de Peter Wingfield. La suite du récit confirme la propension de cette saison à jouer la carte des arcs scénaristiques individuels, avec une intrigue liant habilement plusieurs d’entre eux, tout en assurant leur progression (Simmons, le Goa’uld, les Russes, Tanith, Maybourne) . Le scénario donne ainsi joliment l’impression d’un carrefour en mi-saison, avec une vraie valeur ajoutée. Les auteurs placent habilement des liens entre les trois histoires, afin d’éviter de donner l’impression d’une segmentation artificielle et l’ensemble se rejoint en conclusion, avec fluidité. Malgré cette habileté globale, 48 Heures ne peut éviter le travers coutumier des films à sketchs : l’inégalité particulièrement voyante de l’intérêt des divers segments. Le plus faible des trois demeure certainement le volet espionnage, amplifiant les différents défauts observés dans Desperate Measures. Maybourne résout absolument tout en 30 secondes sur le Net, lui et Jack pénètrent dans le repaire du NID comme dans du beurre, Simmons commet une erreur magistrale, etc. Tout cela vire à la désinvolture pure et simple, hormis le toujours réjouissant Maybourne. L’histoire diplomatique résulte nettement plus relevée avec différentes confrontations dialoguées avec finesse et souci d’éviter le manichéisme. Les auteurs vont jusqu’à interpeller le spectateur sur les responsabilités des parties en présence. Le meilleur réside cependant chez nos amis scientifiques, car l’épisode s’autorise le luxe de lancer un nouvel arc narratif, et pas n’importe lequel, puisqu’il s’agit du début du chemin conduisant Rodney McKay jusqu’à Atlantis. David Hewlett crève l’écran, possédant d’emblée le succulent personnage, avec une étonnante maîtrise (il est vrai qu’il insuffle beaucoup de lui même dans cette épatante création). Meredith est déjà en grande forme et ses prises de becs avec une Sam montant elle aussi voire en puissance comptent parmi les instant les plus hilarants de l’ensemble de la série. Le binôme formé avec Amanda Tapping fonctionne du tonnerre. On pourrait regretter que seul le côté irritant de Rodney soit montré, puisqu’il n’apporte rien et se cantonne à un pessimisme stérile ne ressemblant en rien à ce qu’il sera sur Atlantis. Mais il n’est ici qu’début de son voyage, on peut comprendre que les scénaristes lui laissent une marge de progression.
15-16. SANS ISSUE
Situé dans un station spatiale, un sommet entre les sept principaux grands maîtres (dont un certain Ba’al) doit mettre fin à la guerre civile et permettre de faire face à la nouvelle puissance émergeante. Osiris, s’étant rallié à Anubis, révèle le nom de son maître et somme les Goa’ulds d’accepter son retour, promettant en échange de détruire la Terre, ce qu’ils acceptent. Dissimulé par le fluide des Réols, Daniel est infiltré par le Tok’ra afin d’assassiner les grands maîtres, grâce à un nouveau pion, Il ne peut s’y résoudre, pour ne pas tuer Sarah, mais découvre la menace et sépare Yu d’Anubis. Zipacna, un autre inféodé à Anubis, attaque la base de Tok’ra, où se trouve aussi SG-1 et SG-17. Grâce au sacrifice de leurs alliés et d’Eliott, SG-1 parvient à s’échapper, en sauvegardant la formule du poison. Ce double épisode illustre à merveille la maestria avec laquelle la série optimise désormais les arcs personnels de ses poinçonnages principaux ou secondaires. Après l’expansion tous azimuts des premières saisons, l’Univers Stargate arrête sagement de développer de nouveaux concepts, ce qui lui évite de tomber dans le piège de la dilution et du manque de cohérence (à l’inverse de ce qu’ont pu connaître d’autres séries au long cours, telles Smallville ou Charmed). A la progression horizontale succède la verticale, les auteurs optant plutôt pour enrichir l’existant, notamment en désenveloppant des synergies narratives entre peuples et personnages. Après plusieurs épisodes se centrant sur le théâtre terrien, le tandem Malluzzi & Mullie a judicieusement recours à la Tok’ra et à Daniel pour nous permettre de percevoir plus en détail les secousses vécues par l’empire Goa’uld, jusqu’ici seulement évoquées. L’effet s’avère vertigineux, avec un panorama global et évolutif de la galaxie exposée par une assemblée de psychopathes mégalomanes tout à faits réjouissants, ainsi qu’avec le retour bienvenu de Zipacna et Osiris. Cette dernière entrecroisant finement relationnel et politique, toujours superbement incarnée par Anna-Louise Plowman. Le second versant de l’intrigue apporte un lot particulièrement tonique de rebondissements et de combats, tandis que l’ensemble bénéficie des moyens supérieurs traditionnellement accordés par Stargate SG-1 à ses doubles épisodes. Toutefois la réussite de Sans issue apparaît incomplète. En effet les intrigues diplomatiques demeurent trop peu développées dans cette station spatiale aux allures de Babylon 5. Une fois les amusantes présentations effectuées par Daniel les différents Grands Maîtres demeurent trop indifférenciés, en périphérie du duel entre Yu et Osiris (même si l’on perçoit que Ba’al manifeste déjà de remarquables capacités d’adaptation). De fait le double épisode aurait du se centrer sur ce seul aspect, au-lieu de décrire en sus des menées militaires certes prenants, mais relativement classiques au sein de la série. On retrouve ici une erreur assez fréquente de la série (et ultérieurement réitérée dans Sanctuary), consistant à segmenter le récit en deux parties disjointes, à l’interaction non dynamique, hormis pour des retrouvailles finales. Le passionnant décor diplomatique ne dispose pas de l’espace nécessaire à sa pleine concrétisation. On peut aussi remarquer, qu’à côté de spectaculaires images de synthèse (bataillons de Jaffas, vaisseaux), les affrontements entre SG-1 et Zipacna se résument à des affrontements de couloirs, un contraste décevant. La narration abuse également du suggestif lors de sa conclusion particulièrement brusque, nous demandant d’accepter que tout se déroule comme évoqué par nos héros. Qui trop embrasse mal étreint : malgré sa dimension de double épisode, Sans issue paraît sans cesse manquer de temps, mais ne reste pas moins un irremplaçable carrefour de la série.
- I do this every day. - That's probably because you don't understand what actually happens to your body when you go through this thing. I do. Un gigantesque astéroïde se rapproche de la Terre, menaçant de détruire toute vie sur la planète Hammond organise les évacuations vers le site Alpha, mais reste au SGC. SG-1 parvient à réparer un cargo Goa’uld abandonné et à installer une bombe atomique sur l’aérolithe. Mais elle découvre alors que son cœur est constitué de Naqquadah. L’explosion anéantirait également la planète, un piège certainement conçu par les Goa’ulds. Sam a alors l’idée d’actionner l’hyperespace du cargo, faisant passer le corps céleste à travers la terre, évitant ainsi la collision. SG-1 est alors récupérée par la Tok’ra. L’épisode s’inscrit parfaitement vers l’évolution de Stargate SG-1 vers un space-opera davantage classique. Une fois les préliminaires effectués de manière aussi efficace qu’amusante (désopilante équipe de scientifiques), le récit se résume à un catalogue à peu près exhaustif des malheurs pouvant s’abattre sur un vaisseau spatial en mission : panne de moteurs, pluie de météorites, manque d’énergie, etc. Mais ce classicisme se voit plus que contrebalancé par le rythme soutenu du récit, ainsi qu’une mise en scène des plus pertinentes, sachant tirer le meilleur parti de superbes décors sans pour autant négliger l’émotion et l’excellente interprétation. Le suspense se maintient jusqu’à l’ultime minute, grâce à un parfait minutage des effets. Le mieux étant l’ennemi du bien, on note toutefois un certain acharnement avec l’affaire des cinq fils jaunes, pour le coup on se situe plus près de la Septième Compagnie que d’Armageddon ! Le récit ne se limite heureusement pas à l’événementiel, mais trace également un beau portrait de cette solidarité face au péril entremêlée d’humour, faisant le charme de SG-1, tandis que Sam se voit avec justice mise en avant. Après plusieurs épisodes très denses, où SG-1 œuvre en conjonction avec d’autres races, on apprécie ces retrouvailles centrée sur la seule équipe. Le Général Hammond, à l’héroïsme et au sens du devoir dépourvus de toute ostentation reçoit ici un bel hommage, avec un Don S. Davis remarquablement expressif.
- I honor he who would kill his god. And to his brethren of the Tau'ri, slayers of Ra, Hathor, Setekh, Heru'ur, Sokar, Cronos, and Apophis. - Well, somebody's been keeping score. Le Jaffa K’Tano a tué son maître Imhotep et est devenu le leader d’une importante rébellion. A la demande de Maître Bra’tac, SG-1 lui apporte armes et provisions. Mais O’Neill n’apprécie pas K’Tano, fanatisant ses troupes à l’extrême (jusqu’à susciter des attentats suicides) et créant un nouveau culte autour de sa personne. Teal’c lui est pourtant favorable, jusqu’à créer une crise au sein de SG-1. Cependant K’Tano envoie Teal’c dans une mission désespérée, dans la forteresse de Yu. Teal’c est capturé mais Yu lui révèle la vérité : K’tano ,n’est autre qu’Imhotep, qui a eu l’idée de susciter cette révolte afin de gagner en pouvoir contre les Grands Maîtres Libéré, Teal’c défie Imhotep en combat singulier et le tue. Du fait de son argument astucieux mais aussi très simple, l’épisode doit supporter une phase d’exposition trop délayée, lestée de trop nombreuses scènes de Capoeira, jusqu’à virer au clip de démonstration. Comme souvent durant les temps morts, SG-1s’active pour distraire le spectateur, O’Neill et ses ineffables talents de diplomate en tête. On retient également une savoureuse démonstration de tir au P-90 de la part de Sam, mais l’impression d’un relatif manque de substance demeure. L’épisode s’anime avec la survenue de la crise entre Teal’c et Jack, suscitée par la progressive révélation de la vraie nature fanatique et impitoyable de « K’tano » (excellent Rick Worthy). Comme souvent cette saison, nos héros se trouvent confrontés à un choix difficile et celui de Teal’c permet à Christopher Judge de réaliser un superbe numéro d’interprétation. On pourrait regretter de voir le Jaffa (ainsi que Maître Bra’tac en personne !) se faire aussi aisément dupé, mais, dans le contexte, il s’agit d’une option réaliste. On apprécie la finesse de Yu, libérant Teal’c afin de s’assurer du trépas de son rival Imhotep, une indication subtile qu’Anubis n’en a pas fini avec lui. Le duel final se montre prenant, mais pâtît de ralentis indigestes, une nouvelles fois de Capoeira. Au total un épisode non dépourvu d’intérêt, à l’originale idée initiale, mais inégal dans son développement.
- Colonel, you said to look for anything uncharacteristic of the indigenous civilization. - I would never say anything like that. Sur un monde anéanti par les Réplicateurs, SG-1 découvre un androïde féminin désactivé, relevant d’une technologie très avancée. Sam la réactive au SGC, dans l’espoir de découvrir comment elle a pu résister aux terribles machines. L’androïde, nommée Reese, s’avère dotée de la personnalité d’une très jeune fille et elle sympathise avec Daniel. Cependant il apparaît que c’est elle qui a créé les Réplicateurs, par nanotechnologie, comme ses jouets. Ceux-ci ont échappé à son contrôle et anéanti la population, avant de partir. Reese, en fait ultra paranoïaque, suscite d’autres Réplicateurs et tente de franchir la Porte. Daniel tente de la raisonner, quand Jack l’abat. Les Réplicateurs sont désintégrés, mais Daniel pense que c’est Reese qui en a volontairement décidé ainsi, avant de mourir. En premier ressort, l’intrigue de Menace résulte très linéaire et prévisible, s’inscrivant dans l’un des grands poncifs de Stargate SG-1 : un péril refranchit la Porte en compagnie de nos héros, qui doivent en suite y faire face, en ultimes défenseurs de la Terre. Et pourtant l’épisode sort tout à fait du lot, grâce à de précieuses qualités. Le récit révèle ainsi de cruciales informations quant à l’origine des Réplicateurs, un complément indispensable et passionnant apporté à ces figures désormais irremplaçables de la saga. Une révélation savamment progressive. L’ironie voyant ces prédateurs absolus naitre du besoin de compagnie d’une jeune fille produit un remarquable effet. Les péripéties développent un rare suspense, jusqu’à l’ultime récit d’une histoire pimentée par les vues toujours impressionnantes des vagues de Réplicateurs, parmi lesquelles Reese se meut telle une effrayante reine des ténèbres. Ces scènes de guerre ont été déjà vues ailleurs, mais les situer au sein même du SGC accroit encore les enjeux. Incidemment, cela nous vaut aussi le plaisir de découvrir Hammond en treillis et sur la ligne de front, avec un Don S. Davis toujours aussi convainquant. L’intrigue se centre efficacement sur SG-1, chacun de ses membres voyant ses capacités sollicitées, dans un tout parfaitement coordonné. Surtout, Menace sait développer un double niveau de récit, un affrontement psychologique venant s’ajouter aux scènes de bataille. La passionnante ambivalence de Reese, interprétée avec sensibilité par Danielle Nicolet se situant au cœur des débats. Générant une palpable intensité dramatique, elle interpelle directement le spectateur, avec un paroxysme atteint lors de la bouleversante confrontation finale. Une crise d’une rare intensité éclate alors entre Daniel et Jack, que le récit laisse astucieusement le soin de trancher au public. L’un des sommets d’une saison durant laquelle les membres de SG-1 auront été confrontés à des choix plus difficiles qu’à l’accoutumée. Michael Shanks se montre bouleversant, Menace s’affirmant en définitive comme un grand épisode Daniel Jackson, une ultime ironie au moment où celui-ci s’apprête à pendre congé. Daniel va décidément bien nous manquer, ainsi que sa captivante et si complexe relation avec Jack O’Neill.
20. LA SENTINELLE
- Just out of curiosity, how many years did you promise to take off their sentence if they managed to fix this? - Actually they'll get a few more years out of this. - More? - They were on Death Row. La planète Latona est depuis toujours protégée par une arme mystérieuse, la Sentinelle. Mais deux agents du NID, en tentant de s’en emparer, l’ont déréglé, avant d’être arrêtés par SG-1, lors des évènements de La Clef de voute. La planète est investie par les troupes du Goa’uld Svarog. Présente en mission diplomatique, SG-9 est détruite, hormis Grogan. SG-1 fait alliance avec les deux prisonniers, pour réparer la Sentinelle, un résultat finalement obtenu grâce au sacrifice de ces derniers. Insérer un loner léger entre les épisodes conséquents précédents et les dramatiques évènements à venir constituait une bonne idée. Retrouver nos vertes forêts canadiennes perdues de vue depuis quelques temps, fait également plaisir. Malheureusement, entre une mise en place réussie et un final quelque peu sensationnaliste, The Sentinel se résume à un vaste et ennuyeux surplace. L’action se résume à des allées et venues répétitives entre les trois points figés que sont les combats statiques (Teal’c’ et Sam massacrent les jaffas comme à la parade), la Sentinelle, où Daniel et les deux acolytes du NID ne cessent de manipuler un engin faisant bip, jusqu’au ridicule, et la palais où les palabres creuses et sans cachet s’éternisent. L’épisode gâche ainsi la participation, d’abord réjouissante avec Henry Gibson. Encore une fois la série joue avec ses arcs personnels, mais ici sans guère de réussite. Les deux agents du NID ne suscitent pas grand-chose hormis quelques poncifs et un final larmoyant, tandis que Grogan n’accomplit quasiment rien durant tout le récit. Un épisode en creux avant le final de saison.
- I’m ready to move on. It’s what I want. I have to go now. I’m going to miss you, guys. Thank you, for everything. SG-1 négocie avec les dirigeants de la nation de Kalowna le partage de connaissances Goa’ulds, dont un dérivé du Naqquadah, particulièrement énergétique. Sur le point d’être attaqué par un voisin, Kalowna cherche à fabriquer une bombe surpuissante. Un accident survient dans le laboratoire, irradiant mortellement Daniel. La autorités l’accusent de sabotage mais Jonas, scientifique ayant sympathisé avec l’archéologue, révèle que Daniel s’est en fait sacrifié pour éviter une terrible explosion. En remerciement, il remet le minerai à Jack. Daniel agonise, tandis que ses amis se succèdent à son chevet. Jacob survient et tente de le soigner grâce à une technologie goa’uld. Mais Oma Desala a entrepris de sauver Daniel en le guidant vers l’Ascension et Jack accepte de le laisser partir. Meridian se montre pleinement à la hauteur de l’évènement majeur que représente le départ de Daniel (certes temporaire, amis avec le recul seulement). Toute la partie Jonas sert manifestement à introduire le remplaçant de l’archéologue. Même si cela n’est pas formellement annoncé, il faudrait être aveugle pour ne pas le voir. mais le récit s’effectue avec suffisament de soin dans les péripéties et les décors pour que cela ne relève pas du simple prétexte, tout en s’inscrivant idéalement dans la trame de fond de l’affrontement contre les Goa’ulds. Ce segment se montre déjà émouvant par ce qu’il exprime de l’attachement de jack envers Daniel et sa volonté désespérée que sa mémoire ne soit pas entachée. Surtout on découvre avec plaisir un Corin Nemec pétillant de vitalité et d’humour, prouvant d’emblée qu’il peut assumer la lourde charge de la relève. On éprouve déjà l’envie de retrouver le personnage même si l’impression dominante demeure la tristesse face au départ de Daniel. En effet Stargate SG-1 perd ici un irremplaçable pilier, mais l’un des deux seuls protagonistes existant déjà avant sa création ! Le grand mérite de Meridian réside dans son ton parfaitement juste, générant une émotion vraie, sans jamais tomber dans le pathos excessif. Le défilé des membres de SG-1 au chevet de l’agonisant relève certes d’une figure classique, mais la qualité des dialogues et de l’interprétation leur apporte une indéniable force. On appréciera particulièrement la fraternité exprimée entre Daniel et Jack, leurs piques et rivalité s’effaçant à l’orée de la mort, pour laisser transparaître leur si grande amitié. C’est à la fois simple et très beau. La mise en scène sait pareillement éviter les effets mélodramatiques, tout en permettant aux excellents acteurs de s’exprimer pleinement. La présence de Mel Harris apporte un dimension nouvelle à Oma Desala, désormais pleinement incarnée. On retrouve avec délectation ses aphorismes zen inimitables (La rivière ne peut mentir, le chant de l’eau est à tous.), savoureux et tombant toujours à pic. Ses échanges avec Daniel évite le piège de l’habituel examen de passage, au contraire c’est astucieusement elle qui doit convaincre Daniel qu’il mérite l’Ascension. Le bilan effectué par ce denier se montre bouleversant, notamment autour de Sha’re et de Sarah. Michael Shanks effectue avec succès un méta dialogue, tant c’est lui qui s’exprime lors des adieux de Daniel.
- Please, Teal'c, don't give me that 'way of the warrior' crap. I get enough of that from Colonel O'Neill. Grâce à sa mystérieuse technologie, Anubis a pu mettre au point des boucliers et un armement permettant à ses vaisseaux de surpasser les Asgards. Il détruit celui de Thor et s’empare de ce dernier, tout en menaçant le laboratoire de l’Asgard Heimdall, vital pour la survie de cette race. Freyr appelle SG-1 à la rescousse, celle-ci s’opposant pour la première fois directement à Anubis, secondé par Osiris. Teal’c et Jack s’infiltrent sur le vaisseau mère du Grand Maître, guidé par Sam depuis le laboratoire. Finalement Thor et Heimdall, ainsi que ses travaux, peuvent être évacués, tandis qu’une flotte complète d’Asgards oblige Anubis à se retirer, alors que Yu l’attaque. L’étude de Reese à permis de marquer des points contre les Réplicateurs et de dégager plusieurs vaisseaux. Dans la droite ligne de la saison, Revelations exploite parfaitement les différents arcs créés jusqu’ici. Toutes les principales forces en présence se donnent rendez-vous pour ce qui semblait alors représenter l’ultime opus de la série. Cette plaisante impression d’un panorama général se voit encore rehaussée par de nouvelles informations promettant de prometteurs développements. Revelations n’hésite ainsi pas à faire bouger les lignes, relativisant la toute puissance des Asgards et achevant d’instaurer l’aura d’Anubis comme parachèvement de la période, mais aussi promesse de passionnants affrontements futurs. L’univers Stargate reste cependant fidèle à sa ligne de non expansion indéfinie, car l’on saisit déjà d’où vient cette énigmatique technologie, succédant au retour en force précédent des Anciens. Hormis son aspect de point d’orgue d’une saison bâtie avec talent, Revelations développe de remarquables qualités intrinsèques. Comme sil se doit, la production consacre d’importants moyens à ce final, nous valant une profusion d’effets spéciaux réussis et élégants (notamment autour des batailles spatiales), mais aussi de remarquables décors. Heimdall représente une excellente surprise, composant une (une ?) Asgard plus humanisée et pétulante qu’à l’ordinaire, tandis que le retour de Thor apporte une vraie émotion. Il en va de même pour les divergentes réactions des membres de SG-1 au départ de Daniel, toutes finement étudiées. L’action ne connaît aucun temps mort et là aussi joue astucieusement des différentes technologies des forces en présence. A l’issue de cette saison 5, les auteurs de Stargate SG-1 ont décidément atteint une parfaite maîtrise de leur sujet. Rien ne manque à la réussite de Revelations, avec la présence de deux antagonistes particulièrement gouteux : le minéral et impérieux Anubis, dont l’aspect dématérialisé s’avère remarquable, mais aussi une féline et narquoise Osiris. C’est toujours un plaisir que de retrouver Anna-Louise Plowman, ici articulément en verve. Le trouble d’Osiris à l’annonce de la disparition de Daniel constitue un astucieux rappel de la relation particulière unissant le Goa’uld à l’archéologue. Revelations parvient à la fois à représenter une acceptable conclusion pour Stargate SG-1, avec ce souffle évoquant la présence immanente de Daniel et de jolis clins d’oeil dans les dialogues finaux, mais aussi la promesse d’excellents lendemains, un superbe performance.
1) Zénith: Les adieux particulièrement émouvants (et heureusement temporaires) de Daniel à la série. Les scènes avec ses amis trouvent le ton juste, tandis que les sentences zen de la lumineuse Oma Desala ont conservé toute leur saveur. Jonas bénéfice également d’une parfaite entrée en scène, très prometteuse pour la suite. 2) Wormhole X-Treme: Le retour de Martins s’accompagne comme de juste d’un épisode hilarant et totalement décalé, mais aussi audacieux. Les critiques du petit monde des séries télé ne manquent pas de sel, tandis que Stargate SG1 s’auto pastiche avec inventivité. Un centième épisode aux innombrables private jokes qui raviront les amateurs. 3) Révélations: L’épisode parient à apporter une conclusion à la fois spectaculaire et satisfaisante à Stargate SG-1, au moment où le renouvèlement de celle-ci est encore loin d’être assuré. Les auteurs ménagent cependant l’avenir avec talent, tout en nous offrant une palpitante aventure réunissant l’ensemble des figures de la série. 4) La Tombe: Aux lisières du film d’épouvante, cet épisode claustrophobe au possible se montre aussi éprouvant qu’intense. Le décor de la ziggourat babylonienne demeure l’une des grandes réussites de la saison en la matière, parfait écrin pour un Goa’uld particulièrement diabolique. 5) Menace: L’opus nous apporte de précieuses informations concernant l’origine des Réplicateurs, tout en l’accompagnant du portrait joliment ambivalent de leur créatrice. Le récit le paroxysme d’une tendance forte de la saison, voyant nos héros confrontés à des choix plus malaisés qu’à l’accoutumée. Retour à l'indexCrédits photo: MGM. |
- So it's possible there's an alternate version of myself out there, that actually understands what the Hell you're talking about ?
Une Sam et un Kawalsky alternatifs franchissent le Miroir Quantique. Ils proviennent d'un autre univers que celui précédemment visité par Daniel. Les nouveaux venus demandent asile, leur monde étant envahi par Apophis. Sam découvre également que dans cette autre réalité; elle est une civile ayant épousé Jack mais que ce dernier est mort au combat. L'autre Carter et Jack deviennent proches, mais, suite à un dérèglement spatio-temporel, elle tombe malade et doit réintégrer son univers. SG-1, hormis Sam, et les visiteurs partent alors en expédition pour contacter les Asgards alternatifs (encore inconnus) et leur demander de sauver l'autre Terre. L'infiltration du SGA réussit temporairement, car Teal'c tue son double et se fait passer pour le Primat d'Apophis. L'autre Sam parvient à franchir la Porte et à rallier les mondes asgards, grâce aux connaissances de SG-1. Apophis se rend alors compte de la supercherie et s'apprête à exécuter nos héros, quand les Asgards interviennent. Le Faux Dieu est enlevé par le vaisseau de Thor et ses Jaffas doivent s'enfuir. SG-1 regagne son monde, non sans que l'autre Sam n'ait embrassé Jack.
Après There But for the Grace of God, Point of View constitue une nouvelle incursion de Stargate SG-1 au sein de l'inépuisable source d'inspiration que représentent les univers parallèles. Le retour du Miroir Quantique constitue une excellente nouvelle, avec une saveur à la Sliders que l'on adore. Le principal regret que laisse le scénario demeure cependant la trop grande proximité entre les deux réalités alternatives visitées : hormis quelques aspects secondaires ou relationnels, leur caractéristique essentielle reste identique : la victoire sans appel des Kromaggs, enfin d'Apophis. Un manque de variété dommageable, même s'il souligne éloquemment la spécificité de celui de la série au sein du Multivers.
En pinaillant un tantinet, ou pourra également discerner quelques failles dans le scénario. Il semble assez surprenant que les deux Carter parviennent aussi aisément à retrouver la technologie hyper avancée des Anciens. Et si cela était possible, on se demande pourquoi Sam n'a pas élaboré cette génératrice plus tôt. Les Asgards, y compris en vitesse supraluminique, interviennent trop rapidement, ou alors il nous faut supposer que le vaisseau indétectable de Thor était déjà en orbite et qu'il gardait les bras croisés tandis que la Terre était écrasée.
Mais qu'importent ces quelques réserves, l'épique Point of View s'affirme comme un palpitant épisode, aux nombreux retournements de situation et au rythme échevelé, le tout porté par un vibrant suspense. Les possibilités combinées du Miroir et de la Porte se voient optimisées, avec une véritable débauche d'excellentes idées. On retient ainsi un nombre impressionnant de scènes marquantes, aux tonalités des plus diverses : torture de l'héroïque Hammond par Apophis, spectaculaire survenue des Asgards et de leur vaisseau, amusant calibrage du Miroir par Daniel etc. Les dialogues se montrent également excellents, notamment pour Jack.
Le récit, à l'évolution parfaitement maîtrisée, se décompose en deux parties distinctes. Avant le feu d'artifice de l'épopée au sein du SGA se voit ainsi précédée par une partie pouvant sembler davantage statique mais se montrant irrésistible par la part belle qu'elle accorde au relationnel. La rencontre des deux Carter se montre piquante à souhait, tandis que l'on retrouve avec un vif plaisir l'attachant Kawalsky. Mais le plus remarquable reste certainement la romance très émouvante entre Jack et la Carter alternative, sachant trouver un ton juste et non mélodramatique. Jamais la série ne s'était encore montrée aussi explicite sur le sujet et elle le redeviendra rarement par la suite.
Épisode étonnamment complet et abouti, s'adressant à tous les publics de Stargate SG-1, shippers, amateurs de Science-fiction pure et dure ou de scènes action, l'enthousiasmante réussite de Point of View vient parfaitement ponctuer le cinquantième opus d'une série ayant encore un prometteur parcours devant elle.
- Selon les cas, le son passe ou non à travers le miroir, sans qu'une explication de cette variation soit donnée.
- Hammond déclare que le Miroir Quantique a été découvert sur P3X-233, or il s'agissait de P3R-233 dans There But for the Grace of God.
- Le réalisateur Peter DeLuise accomplit ici deux de ces caméos dont il est friand. C'est sa voix que l'on entend interviewer Sam sur l'enregistrement et il joue l'un des Jaffas se tenant derrière Apophis.
- Le Teal'c alternatif porte cette fois une barbiche, de même pour Apophis. Ils ressemblent ainsi au Spock négatif de Mirror, Mirror (Star Trek Classic, 2-04), un clin d'œil à cet épisode au thème similaire.
- Comme dans There But for the Grace of God, l'acronyme SGA remplace SGC, sans que la différence soit non plus expliquée ici. S'agit-il de Stargate Alternative ?
- Carter indique que le générateur permettant à la Porte d'atteindre les mondes asgards a été offert par ces derniers. Or il a été construit par Jack, grâce aux connaissances des Anciens (The Fifth Race).
- La longue chevelure sied merveilleusement à Amanda Tapping, une idée à retenir. Tiens, elle serait également très bien en brune.
- Il s’agit du cinquantième épisode de la série.