LE MONSTRE DES ÉGOUTS Tournage : octobre 1976 Diffusion : ITV, 21 décembre 1976 – TF1, 26 février 1977 Scénario : Dennis Spooner Réalisation : Ray Austin Julian Holloway (Thornton), Peter Cellier (Carter), Jeremy Young (Chislenko), Patrick Malahide (George), Keith Marsh (Tramp Joe), Ken Wynne (Tramp Arthur), Morgan Shepherd (Walters), John Watts (Harlow), Keith Alexander (Malloy), Ronnie Laughlin (Mechanic). Résumé Un chercheur renverse malencontreusement une substance radioactive dans l'évier d'un laboratoire. Quelques mois plus tard, des secousses étranges apparaissent dans les égouts de Londres. Les Avengers doivent bientôt reconnaître que la disparition d'agents dans ces égouts n'est pas le fait des soviétiques mais d'une grosse bébête immonde… Fin de l 'épisode Purdey déclare, en servant la tomate géante à Steed et Gambit, que ce qui ne sera pas fini aujourd'hui sera resservi le lendemain et le surlendemain : "and the next" ajoute Gambit, "and the next" conclut Steed. CRITIQUES Denis Chauvet Avis : : Vilipendé sur tous les sites anglo-saxons, Gnaws n’est pas si mal que cela ! Attendez de voir certains épisodes de la seconde saison... L’intrigue est originale, l’aspect glauque des égouts est parfaitement rendu et la scène d’action avec Jeremy Young (habitué des saisons Emma Peel) est très crédible. Considéré par les fans comme l’épisode ‘avec le rat’ (à ne pas confondre avec Pour attraper un rat !), il a néanmoins ses limites mais dans ce registre, le rat, inférieur aux chats et aux oiseaux, reste supérieur à la plante carnivore. Purdey est ravissante mais je ne goûterais pas à sa tomate à la sauce Tchernobyl ! Avec le recul (nouvel avis, août 2012): Un épisode connu pour être le nanar de la série, mais je le revois toujours avec un certain plaisir. Certes, il est un des plus mauvais de cette riche première saison, mais je lui maintiens ses deux melons pour son originalité et en sachant ce qui m’attend dans la seconde saison des New Avengers. Je suis peut-être novice en films d’horreur (bien trente ans que j’en ai pas vu un) mais je trouve que certaines scènes sont effrayantes comme la mort abominable de Carter. C’est sûrement l’épisode de cette série avec le moins de scènes en extérieur, et encore, les clochards sont vraisemblablement en studio, mais les égouts sont très bien rendus. Par contre, certains aspects sont…indigestes comme l’araignée et les bottes lumineuses, le discours simultané de Gambit et Chislenko. Mes séquences préférées sont le combat Purdey/Chislenko, la préparation de la mixture de Steed mise en sachets plastiques et l’apparition du rat dans le final (il ressemble à mon hamster que j’avais, petit !). Sans oublier la réaction du clochard : ‘He took Joe !’ et Gambit qui se prend un coup de queue… En tout cas, je préfère le rat aux castagnettes ! Steed 3003 11 janvier 2005 Après le très mauvais La mangeuse d’hommes du Surrey, les New Avengers renouent avec les histoires de monstre. Avec ce scénario qui sort des sentiers battus, Dennis Spooner prouve que, comme sa glorieuse aînée, la série cherche à varier les genres. Néanmoins, le scénario (comme les old Avengers en leur temps) souffre d’une trop grande linéarité et d’un manque de rythme évident. Il n’y a pas de réelles surprises et, de plus, l’humour – un peu d’autodérision, comme le laissait supposer le titre original, n’aurait pas été de trop – est absent. Malgré tout, on se surprend à suivre l’épisode avec un certain plaisir, car, et ce sont là deux qualités récurrentes chez Spooner, les dialogues sont très bons et les personnages finement dessinés et tous charismatiques. De plus, même si tout l’aspect scientifique vise le E=M6 durant l’épisode, la problématique entre éthique et avancée des recherches est intelligemment traitée. On assiste même à un retour des russes (dans un contexte qui rappelle celui de Meurtres distingués) qui n’est pas pour nous déplaire. En bref, un scénario en demi-teinte, mais qui réussit tout de même à maintenir l’intérêt chez le spectateur surtout grâce à... ... Une réalisation exemplaire ! En effet, après son travail "foutraque" sur Jeu à trois mains, Ray Austin nous surprend avec une mise en scène qui rappelle, plan par plan, celle des... old Avengers ! En effet, entre les nombreux gros plans sur les personnages, des travellings limités, des zooms limités au minimum, des cadres serrés et, quasiment, toujours symétriques, Ray Austin reprend le style habituel des old Avengers, qu’il avait d’ailleurs joyeusement dynamité dans Un dangereux marché. Même les scènes d’attaque du monstre rappellent exactement celles du Vengeur volant ou d’Un tigre caché : elles sont en effet tournées en caméra subjective. Si ce copiage prouve que la série a du mal à se trouver une identité visuelle propre (ce qui est regrettable, surtout au bout de 13 épisodes !), il donne un cachet unique et nostalgique à l’épisode tout à fait efficace. En effet, ce choix de mise en scène permet à la série de renouer avec une qualité qui lui faisait souvent défaut : une vraie homogénéité visuelle. D’autant plus que Ray Austin a très bien su rendre l’atmosphère claustrophobe et poisseuse des égouts, avec notamment une maîtrise des jeux de lumière qui force le respect. Les scènes d’action, c’est de toute manière rarement le contraire avec Ray Austin, sont aussi très convaincantes ; comme l’interprétation d’ailleurs, avec notamment un Peter Cellier aux cris inoubliables et remarquable dans la peau du savant Carter. Pourtant quelques défauts entachent ce tableau d’honneur : tout d’abord des effets spéciaux, prépondérants dans ce type d’épisode, peu présents et ratés. Le fameux rat gigantesque fait plutôt sourire. Néanmoins, l’environnement sonore très soigné, digne de X Files, avec notamment des cris du monstre à vous donner la chair de poule (qui évoquent d’ailleurs ceux d’Alien, sorti un an plus tard), rattrape cet aspect et l’épisode remplit globalement son contrat en manière de scènes d’angoisse. D’autre part, l’épisode, à cause aussi d’un scénario à la peine, manque parfois de rythme ; un peu plus de nervosité dans la mise en scène n’aurait pas été désagréable. En bref, Ray Austin copie talentueusement les recettes de mise en scène des old Avengers et, par conséquent, sa mise en scène a très bien vieilli. Dans cet épisode, la ritournelle « Je t’aime moi non plus » entre Purdey et Gambit, après quelques épisodes d’accalmie, reprend de plus belle : comme d’habitude, c’est plutôt drôle, mais surtout très redondant. Steed apparaît très peu dans cet épisode qui laisse surtout la part belle au duo Purdey-Gambit. Par ailleurs, Steed s’impose définitivement comme le patron de la bande : « The man said » [« C’est vous le patron ! »], comme le reconnaît d’ailleurs Gambit. Le décor des égouts présents dans cet épisode est l’un des plus remarquables de la série. Le laboratoire est aussi très soigné. Malheureusement, le cimetière, que l’on aperçoit furtivement au début de l’épisode, fait peine à voir ; surtout en comparaison de celui du Mort vivant. Malgré un joli pull à col roulé beige au début de l'épisode, Purdey est toujours aussi mal habillé : son affreux bandana et son polo de rugbyman nous font réellement regretter Mrs Peel ! Gambit, dont on revoit la veste marron de S95 dans la trop longue séquence d'intro, et Steed sont, eux, très bien habillés. Une excellente musique à suspense accompagne l'épisode. EN BREF : Un épisode dont le scénario et, surtout, la réalisation rappellent énormément la série originelle ; et ce n’est pas pour nous déplaire ! Estuaire44 25 mai 2015 L’épisode joue agréablement la carte du nostalgique, en renouant avec la grande tradition du cinéma B d’épouvante des années 50 et du début des années 60, avec son bestiaire et ses plantes devenus gigantesques. Dans cette optique le recours à la sempiternelle radioactivité se justifie pleinement, même si les travaux des deux chercheurs dévoyés préfigurent plutôt les plants transgéniques (et chacun sait qu’un Diabolical Mastermind a toujours un super plant). Cette savoureuse idée initiale va se voir traiter avec sérieux et qualité tout au long de l’opus, ou presque, alors qu’elle aurait pu aisément se traduire par un joyeux Nanar à la The Girl from U.N.C.L.E.. La mise en scène tire ainsi un excellent parti du décor de l’égout, étonnant par le ton claustrophobique et sinistre qu’il parvient à insuffler au récit. Les scènes de mises à mort relèvent de l’épouvante pure et rivalisent sans problème avec leurs modèles du cinéma. On se situe très loin de leur équivalent du Tigre caché ! Spooner sait rehausser l’horreur physique par la psychologique, la dérive psychotique de Thornton assaisonnant à merveille les évènements. La survenue de Chislenko tombe également à pic pour relancer l’action, parant à toute impression de tourner en rond. Episode suscitant des réactions contrastées (l’égout et les couleurs), Le Monstre des égouts devrait toutefois ravir les nostalgiques, en renouant davantage qu’à l’accoutumée avec la série classique. Le retrait de Steed, ici guère plus présent que Mother en saison 6, permet de renouer avec une aventure vécue en duo. Gambit et Purdey, toujours impeccablement servis par l’interprétation, saisissent pleinement cette opportunité. Entre vacheries et complicité, ils nous régalent d’un de leurs meilleurs récitals. Le savant en rupture de ban d’un projet gouvernemental compose une figure bien connue. Le sujet, relevant davantage de la Science-fiction qu’à l’accoutumée et le tournage essentiellement en décors soutiennent également ce retour vers les Sixties. Il en va de même pour le cimetière, où l’on apprécie le détail de la pierre tombale à l’évidence factice et dépourvue de dates, indiquant à coup sûr que l’on a regagné les contrées de la fantaisie. Spooner et Austin savent également gommer toute référence visible aux Seventies, y compris concernant les voitures, pourtant régulièrement mises en avant chez les New Avengers. Le revival va toutefois un pont trop loin, puisque l’on renoue aussi avec les tags idiots de la saison 6. On se retrouve en plein dedans, avec cette tomate radioactive qu’évidemment personne ne va manger, à moins de vouloir se retrouver dans l’impérissable-summum d’horreur potagère que constituera bientôt L'Attaque des tomates tueuses (1978), en vente dans toutes les bonnes drogueries. Surtout, à l’instar du similaire Le Rocher du Dragon, aventure myrmicéenne du célèbre Simon Templar, l’épisode échoue au port en représentant le monstre. Le décalage ruinant l’effet ne provient pas tant d’un effet spécial raté que d’une bestiole finalement bien plus kawaii qu’inquiétante. Cela s’avère contre-productif au possible. Comme l’avait déjà démontré La mangeuse d’hommes du Surrey, prédécesseur végétal du Monstre de l’égout, le suggéré demeure de souvent plus inquiétant que le révélé. EN BREF : Tout comme en son temps l’excellent Man-Eater of Surrey Green, l’épisode greffe à merveille les films d’épouvante de série B au Monde des Avengers, ici retrouvé tel qu’en lui-même. On regrette qu’un monstre trop peu inquiétant s’en vienne gâcher le final. EXTRAIT VIDÉO Chasse au rat
INFORMATIONS COMPLÉMENTAIRES Tournage Continuité o Bien que Cyd Child déclare ne pas avoir participé à cet épisode (voir ‘à noter que…’), Joanna Lumley semble être doublée à deux brèves reprises lors du combat avec Chislenko. Détails o Le discours menaçant que tient Gambit à l’encontre de Chislenko dans les égouts est directement inspiré de la réplique devenue culte de Clint Eastwood dans L’inspecteur Harry. o Une des tenues les plus affreuses de Purdey ; elle ressemble à une femme de ménage. o L’action se passe dans les égouts situés entre Hyde Park et Buckingham Palace d’après les plans de Purdey. o …mais l’animal n’a pourtant pas l’air si dangereux ! Acteurs o Jeremy Young (1934) a tourné dans trois autres épisodes de la série : Le club de l’enfer (saison 4), Interférences (saison 5) et Ne m’oubliez pas (saison 6). Également vu dans Le Saint (deux épisodes), Département S, Regan, Cosmos 1999, Les professionnels, Poirot, Taggart, Cadfael. o Julian Holloway (1944) a tourné récemment (2004-2005) dans la série Father of the Pride. Il est le père du modèle Sophie Dahl. o Peter Cellier (1928) a également joué dans Thriller, Poigne de fer et séduction, Les professionnels, Doctor Who, Bergerac, Inspecteur Barnaby. Il a un rôle récurrent dans la série connue outre-Manche, Yes, Prime Minister (1986). o Patrick Malahide (1945) a pratiquement débuté sa carrière avec le rôle dans cet épisode. Il a tourné ensuite dans Regan, Les professionnels, L’inspecteur Morse, Poirot. Il a toujours une carrière active. Il est le banquier suisse apparaissant dans Le monde ne suffit pas (1999). À noter que o Si vous regardez en VOST, notez la traduction du « What ? » [soit littéralement : "Quoi ?"] de Steed à 31'02" : « Plaît–il ? » ce qui correspond finalement beaucoup mieux à son personnage ! o Anulka Dubinska était créditée comme ‘Pretty Girl‘ dans la distribution du journal Radio Times. Malheureusement, l’ancienne playmate du journal Playboy (1973) n’apparaît pas dans l’épisode ! C’est une erreur car elle jouait dans l’épisode précédent, Le S95 (voir la rubrique ‘acteurs’ de cet épisode). o Cyd Child avait déjà travaillé deux jours sur la scène de combat dans les égouts mais tout n’était pas terminé lorsque l’assistant réalisateur lui signifia qu’il n’avait plus besoin des doublures pour le lendemain. Finalement, seul Val Musetti (la doublure de Gareth Hunt et Patrick Macnee) fut autorisé à rester, économie oblige. Les Français tenaient les cordons de la bourse. Ainsi, bien que Cyd Child apparaisse toujours au générique, elle n’avait pas de véritable contrat. On l’appelait lorsqu’on avait besoin d’elle. Elle n’a pas participé aux épisodes tournés à l’étranger. (Stay Tuned : The Perils of Cyd, Dave Rogers). o Coupures de presse lors de la 1re diffusion française. Fiche de l'épisode Le monstre des égouts des sites étrangers : En anglais http://theavengers.tv/forever/newave-10.htm En flamand En italien |
LE S95 Tournage : septembre 1976 Diffusion : ITV, 12 janvier 1977 – TF1, 19 février 1977 Scénario : Brian Clemens Réalisation : Graeme Clifford Keith Buckley (Brady), Arthur Dignam (Dr. Graham), Mark Jones (Chuck), Prentis Hancock (Bart), Sara Kestelman (Tina), Gavin Campbell (Fred), Dave Schofield (Ben), George Sweeney (Phil), Peter Godfrey (Pilot), Leo Dolan (Bill), Jason White (Policeman), Tony McHale (Policeman). Résumé Un professeur arrive à Londres, se fait intercepter et remplacer. Au même instant, Steed et ses équipiers participent à une expérience : le test d'un nouveau gaz soporifique, le S95. Avec Brady, le faux professeur et le staff de l'expérience, nos trois amis reçoivent l'injection pour les protéger contre les effets de ce gaz. Le test est une réussite complète mais pendant ce temps, les complices de Brady arrivent eux aussi à Londres à bord d'un car de tourisme. L'un d'eux est un agent infiltré et ami de Steed. Hélas, en essayant de s'enfuir pour le prévenir, il se fait tuer. Au petit matin, l'équipe de truands reçoit également l'injection de l'antidote du S95 et l'un d'eux diffuse en hélicoptère le gaz dans un périmètre bien défini de Londres et le plonge dans le sommeil. C'est dans ce secteur que se trouvent Purdey, Gambit et Steed. Alors que le jour se lève, le téléphone est coupé au moment où Steed était en communication avec Purdey. Les Avengers se rendent rapidement compte qu'il se passe des choses étranges dans leur quartier. En fait, les gangsters cambriolent toutes les banques du secteur. Seuls, Steed, Purdey et Gambit, immunisés comme les voleurs, peuvent les stopper. La bataille commence alors et après plusieurs combats, Steed et Gambit découvrent le périmètre concerné par le S95 et le moyen de transport que vont utiliser les voleurs pour s'enfuir. Purdey, à son tour, découvre le plan des voleurs. Nos trois amis se retrouvent à bord de l’hélicoptère qui devait transporter les voleurs et le butin. Gambit et Steed ont neutralisé Brady et pilotent l'hélicoptère avec le butin jusqu'aux autorités. Ils ont juste le temps de se poser avant que Steed ne s'endorme à son tour comme Purdey et Gambit. La ville est sauvée. Fin de l'épisode Avant de s'endormir, Steed déclare à l'agent qui l'accueille que le dimanche est bien un jour de repos : "Well, after all, Sunday is the day of rest !". CRITIQUES Denis Chauvet Avis : Un de mes préférés des New Avengers. Le thème a déjà été utilisé dans Le matin d’après mais cette fois-ci, l’épisode a été tourné à Londres ! Des péripéties, de d’action et de l’humour : ne ratez pas Purdey en solde avantageuse, c’est une des meilleures scènes de la série. Il n’y a pas de temps mort dans cette aventure menée à un rythme effréné car c’est en fait une succession de vignettes dans un Londres désert avec, en prime, une belle poursuite en voiture. Purdey est superbe et au mieux de sa forme à en juger par le sprint le long de la ligne de chemin de fer ! Avec le recul (nouvel avis, août 2012): De un de mes préférés, Sleeper est devenu mon numéro un de cette première saison TNA (les deux qui restent ne peuvent rivaliser). Une succession de vignettes intéressantes dans l’esprit de la série et le tournage à Londres masquent les quelques défauts de l’aventure, comme le final, mais c’est récurrent dans la série. Les meilleurs passages sont la poursuite en Mini rouge (comme les bus, les boites aux lettres et les cabines téléphoniques londoniens), Purdey en devanture -un must de la série – et Steed et Gambit à l’arrêt de bus. On découvre l’appart de Gambit très ancré dans son époque (j’en rêvais, petit, quand j’ai découvert la série) et Purdey/Joanna Lumley est magnifique (elle aussi, j’en rêvais, petit !). Le réalisateur australien, Graeme Clifford, fait du bon travail pour ses débuts derrière la caméra. Un excellent divertissement dynamique qui s’avère être une entame judicieuse pour les récalcitrants au retour de Steed dans les années 70 ! Steed 3003 5 janvier 2005 Après L’heure perdue et Le matin d’après, S95 revient sur le fantasme de la ville endormie, thème toujours très séduisant et qui fait généralement de très bons épisodes dans la série. Même si la trame du scénario de Brian Clemens est ultra classique (en effet, les méchants de cet épisode endorment tout Londres pour... cambrioler des banques ! La série nous avait habitués à plus d’inventivité...) et complètement irréaliste, on se laisse emporter sans problème par cet épisode, finalement très bien ficelé. On y trouve même quelques bonnes trouvailles : Purdey écoutant une cassette de relaxation en voiture, alors qu’elle se fait poursuivre et tirer dessus ; Gambit et Steed feignant d’être endormis pour s’approcher de leurs adversaires... D’autres idées sont plus éculées. Par exemple, pour la énième fois dans la série (après Cœur à cœur, Mort en magasin...), Purdey se fait passer pour un mannequin pour échapper à ses assaillants. On a d’ailleurs du mal à croire que ces derniers ne la reconnaissent pas ! Heureusement, la chute (c’est vraiment le cas de le dire ici) est très drôle. Justement, l’épisode, de toute manière c’est un des points noirs récurrents des New Avengers, manque d’humour ; ou sinon celui-ci est souvent facile (comme la dernière scène) et fait tout juste sourire. Il fourmille aussi d’invraisemblances : pourquoi Steed s’étonne-t-il que les rues soient vides à 5h du matin ? Comment nos agents croisent-ils si souvent leurs ennemis dans un Londres immense ? Comment peut-on couper toutes communications dans Londres en arrachant une dizaine de fils seulement ? On lui reprochera aussi une fin trop abrupte (il n’y a pas une réelle confrontation avec le duo de « masterminds », très convaincant par ailleurs) et des dialogues inégaux : parfois excellents, parfois "sérieBesque". Néanmoins, l’intrigue est suffisamment intéressante et le rythme suffisamment soutenu pour suivre avec plaisir l’épisode. D’autant plus que la mise en scène est excellente. Graeme Clifford, dont c’est l'une des premières réalisations et qui n’avait jamais travaillé auparavant pour la série, nous fait ici une réalisation à l’américaine, même s'il est d’origine australienne ! C'est-à-dire qu’il mène tambour battant cette histoire, avec de nombreux travellings et de nombreux zooms, même si ces derniers ne sont pas toujours justifiés (comme ce zoom avant quand Purdey sent la rose que lui a tendue Steed). Mais il réussit surtout à installer une ambiance : on se croirait parfois en apesanteur dans ce Londres désert ! De plus, les scènes d’actions, avec notamment une poursuite en voitures mémorable, sont parfaitement réalisées. On a aussi droit à quelques plans de nuit (c’est finalement plutôt rare dans la série) du plus bel effet. Il s’autorise même quelques plans complexes, comme celui à 12’58". En bref, voici une réalisation de haute volée qui, aidée par un montage adéquat, sert avec une grande efficacité le scénario. Dans cet épisode, Purdey n’hésite pas, pour la première fois, à déposer un affectueux baiser, suivi bien sûr par une remarque désagréable, sur les lèvres de Gambit. On y découvre aussi la maison de ce dernier, qui a « un certain style » selon Steed. On apprend par ailleurs qu’à chacun de ses anniversaires, Gambit reçoit de la part de ses tantes (décidément, dans le monde des Avengers, Steed en tête, les tantes sont toujours très présentes !) un pyjama ! Et enfin, attention aux âmes sensibles : Steed boit dans cet épisode une bière... au goulot ! Ça tue le mythe ! Mais c’était uniquement parce qu’il était dans « un cas de force majeure ! ». Ouf ! Beaucoup de vues de Londres dans cet épisode. Ceux qui, comme moi, aiment beaucoup son architecture se régaleront. D’autant plus que, à part au début, ces plans nous montrent un Londres désert et nous rappellent avec nostalgie les oldAvengers. D’autre part, la maison de Gambit, aux couleurs sombres et manquant de personnalité, déçoit beaucoup. Le costume de Steed lui sied à merveille, la veste « marron western » de Gambit, laisse, elle, plutôt à désirer. Enfin, le pyjama bleu ciel que porte Purdey durant quasiment tout l'épisode la met, pour une fois, bien en valeur. La musique, peu présente dans cet épisode, ce qui convient parfaitement à ce type d'histoire, est agréable dans l'ensemble. EN BREF : Même si on est loin du charme suranné de la série originelle, difficile de nier l’efficacité de cet épisode. Estuaire44 25 mai 2015 L’épisode se montre particulièrement prenant, capitalisant avec succès sur de très belles vues de lieux emblématiques de Londres et sur son atmosphère évidemment particulière. La mise en scène dynamique et inventive d’un Graeme Clifford encore novice apporte également beaucoup, animant à merveille ce huis-clos à ciel ouvert. Le tournage depuis le sommet de la Post Office Tower constitue une authentique prouesse. De plus, la réalisation se combine parfaitement avec un récit sachant alterner action, suspense et humour, évitant ainsi de lasser après l’installation de l’idée initiale. L’opus nous ouvre une jolie perspective sur la série classique, dont l’action s’insérait régulièrement dans des décors urbains déserts, nous montrant ce que cette situation donnerait en réalité ! Clemens a l’habilité de ne pas sacrifier les New Avengers au décorum. Purdey se taille la part du Lion lors de son épopée solitaire et le duo réussi entre Steed et Gambit établit un pont avec l’époque désormais lointaine où l’homme au chapeau melon œuvrait avec un partenaire masculin (à l’exception de Merlin, déjà dans une cité déserte). Gambit sait trouver une juste place, admiratif de Steed sans en devenir une groupie. Dialogues et situation, savent souligner les convergences entre les deux hommes mais aussi leurs différences, cet aspect de Buddy movie fonctionne parfaitement. Malgré cette incontestable réussite; Sleeper souffre de quelques faiblesses. Le récit résulte ainsi déséquilibre entre une mise en place longue jusqu’à en devenir un brin fastidieuse (ces coups de téléphone) et une conclusion expédiée très rapidement, parachevant le manque de dimension des adversaires du jour, de simples malfrats. De fait l’intrique opte pour un réalisme davantage prosaïque que par le passé, mais ne va pas jusqu’au bout du concept. Sans aborder le post-apocalyptique, les dégâts divers, notamment automobiles, devraient apparaître bien plus dramatiques. Par ailleurs cela rend encore plus choquantes les facilités scénaristiques. Même si Lois ne reconnaît pas Superman en Clark, on éprouve du mal à croire qu’il suffit de porter lunettes pour se substituer à un invité à une démonstration sous haute surveillance. On se pince quand Purdey tombe par hasard sur la dépouille de l’ami de Steed. Le chassé-croisé des Avengers devient un tantinet artificiel, à force de répétitions. Surtout, le récit renonce totalement au mystère, insolite puis angoissant, apportant tellement à The Hour That Never Was et, à un degré moindre, à The Morning After, ou bien encore au pilote de La Quatrième Dimension, Where Is Everybody?. EN BREF : Malgré quelques facilités scénaristiques et de fades adversaires, l’efficace mise en scène permet de tirer le meilleur parti de Londres et de la situation particulière du jour. Purdey assure une nouvelle fois le spectacle ! EXTRAIT VIDÉO La meilleure offre du jour
Les bonnes combines de Purdey ! INFORMATIONS COMPLÉMENTAIRES Tournage o L'épisode est tourné dans les rues de Londres à quelques exceptions près. On aperçoit les lieux touristiques londoniens typiques des années 70 : Trafalgar Square (à gauche), Piccadilly Circus, St Martin-in-the-Fields, la Bourse de Londres (The Stock Exchange), Big Ben et le Parlement, St Paul’s…Le bus 12, qu’on aperçoit lorsque Tina joue la guide touristique, relie Oxford Circus à Dulwich en passant effectivement par Trafalgar Square. o La scène du magasin ne fut pas tournée à Londres mais dans la zone piétonne de Stoke Poges dans le Buckinghamshire. o Le gang pénètre dans la Payne’s Bank Ltd. Scène filmée à Brunel University, Uxbridge , Greater London. o La poursuite est en partie tournée à Southall, Greater London (comme celle du Baiser de Midas). o On aperçoit plusieurs autres monuments de Londres dans le final, dont le Post Office Tower (à gauche), tour de télécommunications bâtie en 1961, qui fut longtemps le plus haut édifice du pays. De là, Steed et Gambit ont une superbe vue sur la capitale et la Cathédrale St Paul (à droite), inaugurée en 1710 sur les ruines du grand incendie de 1666, située au cœur de la City. o La démonstration du S95 se déroule à l’héliport de Westland, un constructeur d’aéronefs. Le site appartient désormais à Barclays et se situe près de la station de métro Fulham Broadway, non loin de la Tamise. Couramment désigné comme l’héliport de Londres, il ne peut accueillir que des hélicoptères de taille réduite.
o L’appartement de Gambit donne sur les superbes bâtiments de Carlton House Terrace (source : Avengerland). Cela signifie que notre héros a les moyens de vivre dans les quartiers les plus huppés de Londres, à Saint-James’s, dans la Cité de Westminster. Composée de deux terrasses de stuc blanc ornées de colonnes dorique et corinthiennes, cette prestigieuse construction fut achevée en 1832 et donne sur The Mall. Depuis 1993, l’ensemble s’agrémente d’une statue du Général de Gaulle, car celui-ci installa à proximité le QG de la France Libre, en 1940. Carlton House Terrace abrite aujourd’hui le siège d’importantes sociétés et institutions. En 2013, l’une des résidences fut vendue pour 250 millions de livres, un record. Continuité o En cherchant bien dans les plans de ce Londres soi–disant désert, on trouvera quelques promeneurs bien réveillés. Comme cette personne marchant derrière le premier lampadaire du milieu à 19'54" ; ou le Londonien qui court au bout de la rue, avec une voiture qui arrive ensuite à 19'59". Ces deux–là demandent une grande attention ! Mais, on remarquera sans problème les deux badauds, sous le panneau sens interdit, à 20'31". Chaque site a trouvé des passants et je peux, à mon tour, vous conseiller, la personne qui avance d’un pas puis recule au passage de la voiture de Steed (extrême droite, image de gauche) ou les deux passants sous le panneau sens interdit (à droite, image de droite). o Sur le plan trouvé dans la poche de Hardy, Pemberton Street est facile à situer. Pourtant, sur mon édition London AZ de l’époque (à peu près la même couverture que celle donnée à Tina, ‘The best’), cette rue n’existe pas, bien que Pemberton soit présent, accolé à Gardens, Road, Place, Row, Terrace…C’est en fait Thomas More Street à cet emplacement. Pourquoi le changement de nom ? D’ailleurs, lorsque Steed et Gambit arrivent près de l’arrêt de bus, Downton Street n’existe pas non plus.
o Il est censé faire nuit quand Steed se rend chez Gambit pour conclure la soirée par un dernier verre, mais on perçoit clairement la lumière du jour à travers la fenêtre. Détails o Le réveil de Purdey représente Pollux et Margotte du Manège enchanté. o L’appartement de Gambit avec vue de la cuisine. Steed:’It does have style’. o Une référence à Kojak est faite dans l'épisode : plus que jamais la série est ancrée dans les 70's ! Concernant l’utilisation de la sirène : ‘Why not? If it's good enough for Kojak, it's good enough for us’. En septembre 1976, date de tournage de cet épisode, la série Kojak avec Telly Savalas était en plein succès, en quatrième saison. o Pour la première fois dans la série (si l'on excepte le faux policier de Caméra meurtre), la police apparaît. Et nous qui pensions que nos agents secrets portaient toute la criminalité britannique sur leurs épaules. o Le magasin dans lequel se réfugie Purdey s’appelle Marian’s dress shop. Elle s’empare du panonceau Today’s biggest offer [La meilleure occasion de la journée]. Scène tournée dans le Buckinghamshire. o On peut lire le graffiti : ‘Keys to this door are obtainable from D 21 or flat 97’. Pourquoi donc défoncer la porte? o Le numéro de téléphone de Gambit est 245-6090 (site : Mrs Peel, we’re needed) o Le Sunday Times lu par Steed fait mention de la défection d’un pilote de l’armée russe (Russian army pilot defccts). L’épisode ayant été tourné en septembre 1976, l’article fait sans doute référence au lieutenant Viktor Belenko, qui se posa au Japon le 6 septembre de cette année, aux commandes de son MiG 25. L’appareil fut restitué en pièces détachées à l’URSS, après analyse américaine, et Belenko devint ingénieur dans l’aérospatial. S’il s’agit du premier Sunday Times paru après l’évènement,, Londres s’est rendormie le 12 septembre 1976, o L’hélicoptère du début d’épisode et celui venant récupérer les chefs du complot sont des Bell 206B JetRanger. Il s’agit de l’une des gammes d’hélicoptères multi usages les plus répandus au monde. Sa polyvalence était voulue dès l’origine, lors de sa conception pour l’armée américaine, durant le conflit du Vietnam (1966). Sa version moderne est encore couramment utilisée, notamment pour le contrôle du trafic routier et les informations télévisées. Le même Bell 206 jaune sera revu dans Commando très spécial. o Le grand hélicoptère militaire devant lequel se tient le responsable de l’expérience avant d’être agressé est un Westland WS.55 Whirlwind. Lancé en 1953, cet appareil de la Royal Navy est notamment utilisé pour la lutte anti sous-marine, équipé d’un sonar et d’une torpille. Les réservoirs et moteurs étant placés sons la cabine, un large espace est disponible, d’où également un emploi lors des évacuations sanitaires. o Purdey dispose apparemment de la clef de l’appartement de Gambit, la réciproque avait été vraie dans The Eagle’s Nest, mais pas ici. Acteurs o Keith Buckley (1941) est également Lomax, le tueur inquiétant de Noël en février (saison 6). Il a également joué à la TV dans Colditz, Poigne de fer et séduction, Van der Valk, Regan, Les professionnels. Au cinéma dans L’espion qui m’aimait, Excalibur. Il ne tourne plus depuis 1996. o À noter la présence de l'acteur Prentis Hancock (1942) dans le rôle d'un des voleurs ; il incarnait "Paul Morrow" dans la série Cosmos 1999. Il a participé également à Paul Temple, Colditz, Poigne de fer et séduction, Docteur Who, Le retour du Saint, Les professionnels, Bergerac et les New Professionnals en 99 (dernier rôle en date). o Pas créditée au générique, la jolie locataire du taxi qui laisse Gambit admiratif (‘oh yes, very nice’) est Anulka Dubinska. Actrice anglaise, née en 1950, on peut l’admirer dans quelques épisodes de séries, dont Magnum et Falcon Crest. En 1970, elle fut finaliste de Miss United Kingdom et elle se fit connaitre en étant modèle, ce qui la propulsa à la une de Playboy en mai 1973. Au cinéma, elle est surtout connue pour être la vampire lesbienne de Vampyres (1974). Enceinte, elle a quitté le monde du cinéma en 1985 pour devenir fleuriste à Hollywood. Bien normal pour une si jolie plante ! o Mark Jones (1939-2010) a joué dans de nombreuses séries britanniques (L'aventurier, Mission casse-cou, Dr Who...) mais aussi dans L'empire contre-attaque. Dans l'épisode, il incarne Chuck, l'un des deux malfrats, celui sans moustache, qu'affronte Purdey dans le célèbre passage de la vitrine et du pyjama... o C’est le cascadeur Joe Dunne, présent sur la série dès la période Peel, qui interprète Frank Hardy, l’ami de Steed. Il tombe les 365 marches du phare de Miroirs. À noter que... o Contrairement aux Old Avengers, les New sont filmés dans des docks et des bâtiments délabrés comme le montre cet épisode principalement tourné en extérieurs. La série colle plus à la réalité de son époque. o Joanna Lumley court elle-même, en pyjama de soie (en haut, à gauche), le long de la voie ferrée. Par contre, Cyd Child double l’actrice lorsqu’elle fait voler le pare-brise de la Mini (en bas, à gauche). Elle en a encore les cicatrices. (Stay Tuned : The Perils of Cyd, Dave Rogers). Joanna Lumley a effectué la plupart des scènes de la poursuite en Mini (en haut, à droite) mais elle est doublée, vraisemblablement par Cyd Child, lorsque la Mini tape le mur (en bas, à droite).
o Steed fait remarquer que cela ne vaut pas le coup de dévaliser la Banque d’Angleterre vu le climat économique actuel. Ainsi la seconde saison fut financée par de l’argent français et canadien. Steed préconise plutôt les banques américaines ou allemandes ! o Steed compare un de ses oncles à un lapin qui a engendré dix-neuf enfants. Une allusion aux tantes de Steed des saisons Peel ? "People aren't like rabbits." "Oh, I don't know, an uncle of mine sired nineteen children. » o Durant l’attaque de la bijouterie, la vitre s’abat telle une lame de guillotine et manque de peu le bras du bandit. La surprise de l’acteur n’est pas feinte : il s’agit d’un incident de tournage potentiellement dangereux, mais conservé tel quel à l’écran. o D’après les intervenants du forum international, une scène serait coupée. Un apéritif après la démonstration. A priori, cela serait une scène tournée mais pas montée pour l'épisode. Elle est présente dans le script mais on ne pensait pas qu'elle ait été tournée jusqu’à présent. Le script intégral de la scène : o Coupures de presse lors de la 1re diffusion française. Fiche de l'épisode Le S95 des sites étrangers : En anglais En flamand En italien |
JEU À TROIS MAINS Tournage : août 1976 Diffusion : ITV, 19 janvier 1977 – TF1, 5 février 1977 Scénario : Dennis Spooner & Brian Clemens Réalisation : Ray Austin David Wood (Ranson), Stephen Grief (Juventor), Tony Vogel (Ivan), Michael Petrovich (Larry), Hugh Morton (Professor), Terry Wood (Meroff), Gary Raymond (Masgard), Noel Trevarthen (Tony Field), Annie Lambert (Helen), Ronald Leigh-Hunt (General), John Paul (Kendrick), Bill Bailey (Cary). Résumé Des informations secrètes ont été codées séparément sur trois agents qui ont une mémoire photographique ; celles-ci arrivent chez Steed qui les codifie pour avoir les informations complètes. Dans un autre lieu, un homme a inventé un appareil à lire les pensées. Juventor, un espion indépendant (et qui bégaye) s'en empare. Il va voir le colonel Meroff pour lui vendre des informations. Le colonel demande une démonstration. Juventor sème alors Gambit et Purdey qui le surveillaient avec un autre agent, Larry. Heureusement ce dernier a réussi à les suivre et découvre l'endroit où Juventor fait la démonstration de l'appareil à Meroff sur un danseur de claquettes. Meroff demande alors à Juventor la signification du "Jeu à trois mains". Larry se fait capturer et vider le cerveau par Juventor, mais il s'échappe et rejoint Steed et son équipe et les amène sur le lieu où il était prisonnier. Ils découvrent le corps de Juventor, mort, celui-ci ayant transféré quelques minutes auparavant son esprit dans le corps du danseur de claquettes. Il réussit à retrouver les trois agents du début et à voler les informations du "Jeu à trois mains". Steed et son équipe comprennent alors que Juventor n'est pas mort et qu'il est le danseur de claquettes. Ils se rendent au théâtre pour le stopper. Purdey, dans un superbe numéro de claquettes, met Juventor hors service. Fin de l'épisode Purdey termine son numéro de claquettes sous l'admiration de Gambit et Steed ; ils ont peur qu'elle soit devenue Juventor… mais elle dit une phrase sans bégayer et conclut en déclarant qu'elle savait danser les claquettes avant de marcher. CRITIQUES Denis Chauvet Avis : Bien moins réussi que Qui suis-je ??? qui a le même thème, cet épisode a néanmoins quelques attraits comme Purdey déguisée en clown et le danseur de claquettes. Le bègue et Gambit posant nu devant l’œil effaré de Purdey valent également le coup d’œil. Sinon, le transfert d’esprit est ridicule et Steed en pilote de courses est peu crédible. Si on ajoute à cela des seconds rôles inconsistants affublés de noms débiles (Juventor), Three Handed Game n’a que quelques scènes qui le sauvent de l’ennui. Nobody is perfect : le système inventé par Steed a donc des défauts. Avec le recul (nouvel avis, août 2012): Cet épisode laborieux déloge le précédent de la dernière place de la première saison. Il ne vaut pas plus d’un melon (contre deux lors de l’élaboration des fiches). Preuve que les goûts peuvent changer, car je ne supporte plus le danseur de claquettes (un ‘attrait’ dans mon premier commentaire). A noter que le bidule n’a pas de retour comme celui de Qui suis-je ??? : la personne reste un légume après usage. Là, contrairement à La grande interrogation, il n’y a rien à se mettre sous la dent. Trois minutes, sur 51, sont ‘plaisantes’ : Purdey en clown et Gambit qui pose nu : ‘Mike, take your clothes off’. Ce sont les deux seuls passages que je repasserai dorénavant ! Le reste m’énerve ; les claquettes, le bégaiement, le transfert débile, la scène du billard, Purdey et sa tarte aux guimauves, les personnages insignifiants, le final ridicule…et il ne se passe rien pendant plus de vingt minutes, avant l’arrivée spectaculaire de la moto de Larry ! A noter aussi que Gambit prend son arme, ne sachant pas si Purdey est Juventor ! Long et ennuyeux dans l’ensemble, le niveau qu’on retrouvera lors de la seconde saison ! Steed 3003 29 décembre 2004 Après le très moyen La grande interrogation, Les New Avengers s'enfoncent un peu plus dans la médiocrité. Dennis Spooner et Brian Clemens n'ont visiblement plus aucune inspiration (normal, puisqu'ils ont écrit jusqu'ici tous les scénarios, sauf celui de Pour attraper un rat). Leur scénario est en fait un remake à peine voilé de Qui suis-je ?. Malheureusement, alors que le regretté Philip Levene, auteur de ce sympathique épisode de la saison 5, avait choisi la voie de la comédie, nos deux compères ont préféré un ton insupportablement sérieux. Ainsi, après une séquence d'introduction à la limite du débile et involontairement drôle, on tente désespérément de suivre une intrigue dont on ne comprend pas grand-chose et qui traîne en longueur. Même pas un peu d'humour, quasiment absent de l'épisode (hormis quelques répliques de nos trois agents, et encore la plupart pas très drôles), auquel nous raccrocher. Non, cet épisode nous permet de découvrir l'ennui dans sa forme la plus pure. On regarde péniblement les minutes qui s'écoulent bien lentement sur notre lecteur DVD. Soudainement, à la trentième minute, quand Steed, Gambit et Purdey se voient enfin assigner une mission claire, on a un regain d'intérêt. C'est peine perdue, à part quelques scènes sympathiques (Steed qui rattrape une Formule 1 avec sa voiture, Gambit qui essaie vainement de se la jouer à la James Bond, Purdey qui se déguise en clown...), le désintérêt revient. Visiblement, nos trois agents, qui échouent tour à tour dans leurs missions, ne semblent pas très passionnés par leur enquête non plus. En bref, Brian Clemens et Denis Spooner ont écrit à 4 mains (c'est un peu à ce genre de blagues que vous pouvez vous attendre) un scénario d'une paresse incroyable : des personnages inconsistants, une intrigue éculée, et j'en passe. Avec un scénario pareil, Ray Austin fait ce qu'il peut ; c'est-à-dire pas grand-chose. À part quelques scènes d'action réussies (le combat final, la moto qui atterrit dans l'appartement de Steed, la poursuite sur le circuit de F1) et des lumières soignées, c'est filmé très maladroitement, et, de plus, abominablement mal joué (à ce titre, Macnee cabotine plus que jamais, seuls Lumley et Hunt s'en tirent bien). En essayant de multiplier les plans et les cadres pour tenter, en vain, de rythmer l'intrigue, l'épisode ne contient aucune unité filmique. Le montage trop haché aggrave le tout. C'est, de loin, la plus mauvaise réalisation (faut dire que le scénario s'y prêtait) de Ray Austin. Enfin, on se souviendra longtemps de ces bruitages ridicules, dignes d'une série SF de piètre qualité. Purdey (dans son maquillage de clown, notamment) apporte beaucoup d'humour et de légèreté à un épisode qui n'en contient quasiment pas par ailleurs. Elle fait même une tarte aux marshmallows qui, pour dire vrai, n'a pas l'air des plus appétissantes. Par ailleurs, le duel viril entre Gambit et Larry, assez drôle, est le seul aspect intéressant de l'épisode. Gambit réussit aussi à nous sortir de notre torpeur quand il essaie, sans succès, de se la jouer James Bond en couchant avec la femme qu'il doit protéger. Les nombreux décors de Jeu à trois mains se valent tous dans leur laideur et dans leur tristesse. Mais où sont passées les couleurs vives qui nous réjouissaient dans les old Avengers ? Seul le théâtre n'est pas trop mal. Pour les extérieurs (à part quelques coins verts des plus bucoliques), c'est la même chose. Purdey réouvre dans cet épisode sa petite boutique des horreurs. Dans l'ordre, une robe orange/marron ; ensuite une jupe multicolore assortie avec des collants roses. Heureusement, Gambit et Steed, et leurs charmants costumes, perpétuent une certaine idée de la mode britannique. La musique est un des seuls points positifs de cet épisode, avec notamment un remix réussi du thème de la série et une musique dans la bagarre finale tout à fait burlesque (qui rappelle celle de la fin des Fossoyeurs). EN BREF : Un ratage total ! Faut le voir pour le croire ! Estuaire44 25 mai 2015 Brian Clemens & Dennis Spooner déçoivent ici grandement : alors qu’ils avaient su porter à incandescence le thème des doubles dans Visages, c’est ici toit le contraire qui survient avec celui, pourtant particulièrement porteur, du téléchargement de l’esprit. Ce type d’histoire a valu de grands moments à Science-fiction, à l’écrit (Hypérion, la Culture, etc.), comme à l’écran (y compris dans des séries comme Stargate SG-1, Buffy ou Dollhouse). Pourtant le récit ne décolle jamais, car les auteurs vont commettre plusieurs erreurs. Le temps d’exposition du procédé s’avère beaucoup trop long, avec toute une négociation très cliché avec le colonel, qui ne servira plus à rien ensuite. La figure de l’agent de l’Est supervisant le Mastermind local n’a en soi rien d’original, car constituant l’un des marronniers de la série. Elle a néanmoins apporté de bonnes scènes et une tension dramatique à des épisodes tels Le Sorcier, Le dernier des sept ou encore récemment Cible !. Mais ici cela se traduit uniquement par des passages verbeux ou ridicules (les claquettes), avant que le colonel ne disparaisse purement et simplement de la circulation, avant un ultime coup de téléphone sans intérêt. Une fois laborieusement mis en place, le dispositif se voit traité de manière inepte. Totalement au rebours de l’excellent Qui suis-je ?, sur un sujet similaire, le récit évite complètement de confronter les Avengers au péril représenté, une situation pourtant au fort potentiel ludique. On contraire ne s’intéresse qu’à des quidams à l’intérêt médiocre, en adoptant une structure de films à sketchs convergeant de fait avec la litanie des meurtres, poncif absolu de la série. Tout ceci résulte linéaire et prévisible au possible. La possibilité qu’un des New Avengers ne soit pas lui-même ne se voit évoqué que lors de la pirouette finale, ce qui s’avère particulièrement pathétique. Le caractère décevant de l’épisode est encore accentué par une réalisation guère ambitieuse et parfois brouillonne, ainsi que par des décors fauchés au possible. La distribution se montre d’une qualité de jeu clairement inférieure aux normes de la série. Le défilé de grimaces grotesques supposées rendre compte de l’action de la machine entraîne l’opus encore un peu loin sur la voie du navet. Certaines faiblesses scénaristiques se montrent criantes, comme l’agent à l’esprit effacé qui se souvient malgré tout du chemin jusqu’à la maison de Steed ! On déplore également que, pour fonctionner, l’intrigue présente les New Avengers comme à peu près nuls, ne cessant de délaisser leurs protégés, pour papoter entre eux ou encore se déguiser en clown pour Purdey (incroyable négligence professionnelle). Ils ne font que subir, jusqu’à ce qu’à force d’indices, ils pensent au danseur lors d’un gag assez désarmant. En face ce n’est pas mieux, avec un tueur vaincu d’une pichenette par Gambit ou un Juventor présenté comme un génie du mal, mais restant communément là où les New Avengers peuvent le localiser. Tout cela ne vole pas très haut. Comme souvent avec une structure à sketchs, certains éléments se situent au-dessus du lot ; La virée par Silverstone aère plaisamment le récit tout comme les sculptures agréablement datées. Purdey et Gambit continuent à s’échanger de joyeuses piques et se montrent en verve. De plus la série se montre à l’avant-garde, car aujourd’hui le développement des neurosciences, et des capacités informatiques permettent au moins d’espérer simuler informatiquement le fonctionnement du cerveau (projet européen Human Brain). Mais ces quelques éléments ne sauraient contrebalancer l’impression persistante d’un véritable ratage. EN BREF : Entre maladresses et clichés, l’association entre Brian Clemens & Dennis Spooner déçoit par son traitement si peu imaginatif du riche thème du transfert d’esprit. Les New Avengers apparaissent en outre singulièrement incompétents. EXTRAIT VIDÉO Steed contre la Formule 1
INFORMATIONS COMPLÉMENTAIRES Tournage o Larry suit Juventor dans une demeure déserte, Cantley, et sert de cobaye : scène tournée à Cantley Manor Hotel à Wokingham dans le Berkshire. Laissé à l’abandon depuis plusieurs années au moment du tournage, le manoir a fait l’objet d’une importante rénovation pour devenir un superbe hôtel en 1983. o Le circuit automobile est celui de Silverstone. Inauguré en 1948 sur le tarmac d’une base de la RAF, ce circuit voit la naissance du championnat mondial de Formule 1 (1950). C’est là qu’est tournée la poursuite de 007 par la Comte Lippe dans Opération tonnerre, spectaculairement interrompue par Fiona Volpe. o Le théâtre est le Wimbledon Theatre, situé The Broadway, à Londres. Ouvert en 1910, l’établissement fut très populaire durant l’entre deux-guerres. Et connaît un nouvel essor au début des années 2000 après une rénovation. Cet édifice de style édouardien est classé monument historique. Continuité o Durant le tournage de la partie de billard, Macnee fut doublé par un joueur professionnel, Le montage reste suffisamment rapide pour que cela soit difficilement perceptible, même si l’on ne voit jamais Steed réellement jouer un coup. Détails o Une carte des Etats-Unis trône au mur du bureau du général. o La marque du magnétophone, assez imposant même pour l’époque, est Akai, disparue de nos jours. o Steed et Gambit jouent aux billards comme dans Le dernier des cybernautes. o L’ambassade est de quel pays ? Pas russe en tout cas même si le colonel s’appelle Meroff. J’opterai pour japonaise, Japanese… o Décor repris : le colonel a la boite en bois et bidule noir qu’on aperçoit dans le bureau du ministre, La grande interrogation. o Plusieurs épisodes étaient tournés en même temps et les décorateurs n’avaient pas le temps de tout ranger. Ainsi, on aperçoit le tambourin que Steed utilise avec Harmer à la fin de La grande interrogation. o Des références à Napoléon parmi les ‘œuvres’ d’Helen : Napoléon à Moscou. Gambit: "Napoleon's retreat from Waterloo? » Helen: "No, the gardener put that up to prop up the rhododendrons." o La voiture de course dépassée par la Jaguar de Steed est une March 752. Steed prend le thé à côté d’une March 75 B Formula Atlantic. Le constructeur anglais March Engineering fut présent durant les années 70 et 80 en Formule1, ainsi que dans plusieurs autres catégories de courses automobiles. o Les deux voitures appartiennent à et sont conduites par Val Musetti, important cascadeur automobile et authentique pilote de course. Il va devenir le responsable des cascades en voiture durant le tournage des quatre épisodes canadiens des New Avengers. En tant qu’acteur il a également accompli plusieurs brèves apparitions durant les saisons 2 et 3 de la série classique. Acteurs o David Wood (1944) a reçu l’O.B.E. (Officer of the Order of the British Empire) en 2004. Il est aussi écrivain, parolier et... magicien professionnel ! o Stephen Grief (1944) a joué dans les séries Amicalement vôtre, Poigne de fer et séduction, Le retour du Saint, Les professionnels, Mission casse-cou et surtout Blakes 7. Il tourne encore beaucoup pour la télévision et le cinéma. Il a été récompensé plusieurs fois au théâtre et sa voix est utilisée dans des spots publicitaires. o Annie Lambert (1957) a débuté dans un petit rôle récurrent dans la série Cosmos 1999. Également vue dans Regan, Dr Who, L’inspecteur Morse, Poirot. Elle ne tourne plus depuis 1995. Elle est la sœur de Kit Lambert, figure du Rock anglais. Il fut le manager et le producteur des The Who et participa à l’émergence du mouvement Punk durant les années 70, avant de décéder en 1981, à 46 ans, des conséquences de sa consommation de stupéfiants. o John Paul (1921-1995) est également le docteur Kendrick dans l’épisode Cible. À noter que o Ray Austin, le réalisateur, était le coordinateur des cascades des saisons Emma Peel ; on le voit dans l'épisode Les fossoyeurs et brièvement dans L'heure perdue (le laitier assassiné), deux épisodes de la saison 4. o Joanna Lumley devait apprendre à jouer des claquettes pendant la pause déjeuner (tap dance) mais le résultat ne fut pas concluant et une doublure la remplaça dans la scène finale, à droite. (Stare back and smile, mémoires de Joanna Lumley, 1989). L’actrice est également doublée lors de la pirouette face à Juventor, comme dans Le repaire de l’aigle. o Coupures de presse lors de la 1re diffusion française. Fiche de l'épisode Jeu à trois mains des sites étrangers : En anglais En flamand En italien |
LA GRANDE INTERROGATION Tournage : août 1976 Diffusion : ITV, 7 décembre 1976 – TF1, 29 janvier 1977 Scénario : Brian Clemens Réalisation : Robert Fuest Derek Waring (Harmer), Jenny Runacre (Irene), George Cooper (Brandon), Roy Marsden (Turner), Gary Waldhorne (Roach), Rowland Davis (Poole), Geoffrey Toone (Minister), Maeve Alexander (Mrs Turner). Résumé Deux hommes se disputent à propos de Burt Brandon, un prisonnier que Gambit a tenté de faire parler en prenant l'identité de son compagnon de cellule. Brandon a purgé neuf ans pour espionnage et il clame haut et fort qu'il a une information qui prouve qu'un traître est dans le ministère britannique. Steed et son équipe sont sur le pied de guerre car ils savent que Brandon tentera de vendre ses informations dès sa sortie de prison. La traque commence mais très vite, Brandon est tué par nos deux espions du début qui laissent le cadavre avec ses affaires en lambeaux et sa voiture complètement désossée ! La chasse au paquet de Brandon recommence de plus belle et, grâce à l'analyse de ses bottes, Gambit et Purdey se retrouvent à Neverton mais les deux espions les y devancent, car ils savent qu'ici réside Turner, un pilote ancien ami de Brandon. Gambit et Purdey arrivent juste à temps pour sauver Turner. Il ne dit pas toute la vérité mais sa femme leur apprend qu'elle a envoyé un paquet à la fille de Brandon. Steed se rend alors chez elle pour intercepter le paquet ; il s'agit d'un simple livre : " The Tale of the Big Y ". Steed comprend alors qu'il s'agit d'un endroit du comté du SURREY sur une carte aérienne. Il s'y rend avec Gambit mais la boîte est remplie de pierres ; celle-ci leur est très vite volée par la fille de Brandon puis par nos deux espions tueurs. Ces derniers enlèvent Purdey car ils pensent que Steed et Gambit ont les preuves tant convoitées. Gambit et Steed arrivent à délivrer Purdey et savent que c'est Turner qui a les documents de Brandon. Purdey et Gambit vont récupérer le contenu de la boîte tandis que Steed reçoit la visite de Harmer, haut fonctionnaire de l'état et ami de Steed. Gambit et Purdey ramènent les preuves en présence de Harmer : il s'agit de huit vieilles photos prises à Vienne. Harmer fait croire qu'elles sont sans importance mais Steed remarque sur l'une d'elles la trahison de Harmer et celui-ci les menace. Sur l'ordre de Steed, Gambit le désarme. Fin de l'épisode Purdey demande à Gambit s'ils font de la télépathie : lorsque Steed lui a demandé de désarmer Harmer, Mike savait que l'arme était déchargée. Gambit répond qu'il fait simplement confiance à Steed pour tout sauf les cartes : "Nothing but cards". CRITIQUES Denis Chauvet Avis : Malgré le tandem Clemens-Fuest, cet épisode est le plus faible de la première saison des New Avengers. La meilleure scène, pourtant anodine, est lorsque Gambit invite Purdey au 'restaurant'. Bien qu'elle soit un hit auprès des sites anglo-saxons, cette histoire est ennuyeuse et indigne des Avengers. Le désossement interminable de la voiture et l'humour souvent lourdingue sont des caractéristiques inhabituelles de la série. La chasse au trésor est bien meilleure dans l'aventure du même nom de la cinquième saison ! Oublions donc celle-ci... Avec le recul (nouvel avis, août 2012): Contrairement à ce que j’écrivais il y a quelques années, cet épisode n’est peut-être pas le plus faible de l’excellente première saison. Certes, il ne peut excéder deux melons, obtenus surtout grâce à une première partie plaisante dans la campagne anglaise et une bonne réalisation de Robert Fuest. Ensuite, cela se gâte sérieusement avec le décès de Brandon. L’intrigue coule à pic avec un final en trois parties consternant, qui sert surtout à tenir les cinquante et une minutes (Purdey est otage dans la clairière, Gambit stoppe l’avion et le rond-de-cuir est démasqué). L’histoire de ce secret enfoui quelque part est inutilement alambiquée, les dialogues sont quelconques et les personnages sont nombreux mais sans saveur (les deux zigotos qui auraient plus leur place dans un épisode de Tara, la jolie fille de Brandon, les deux agriculteurs rustres…). A noter que Steed est en retrait, qu’il n’a pas de copine de la semaine, mais d’excellentes répliques. Les meilleures scènes n’ont pas grand-chose à voir avec l’intrigue : les pintes de bière qui montrent le temps qui s’écoule, Purdey cynique envers Gambit au stand de hot-dogs (‘Did he book ahead ?’) et Steed et Gambit en promenade (‘Think of your soul, Gambit’). Dire que cet épisode est numéro un sur le site The Avengers Forever… Steed 3003 25 novembre 2004 L'épisode qui prouve que les New Avengers ont du mal à tenir sur la longueur et qu'ils ne bénéficient pas d'une équipe de scénaristes (les Philip Levene ou les Richard Harris nous manquent énormément) chevronnés et à l'inspiration inépuisable. Brian Clemens, seul aux manettes, patine un peu. 6e scénario (sur les 9 premiers épisodes) du, décidément, très productif Brian Clemens sur la série ; celui-ci manifeste l'épuisement de l'inspiration de son auteur. Le thème, très peu original, de la recherche d'un objet de grande valeur (qui avait déjà été exploité dans la série dans des épisodes d'inégale qualité comme La chasse au trésor ou Le legs) est plutôt mal exploité. Surtout dans sa première partie, longue, bavarde et incompréhensible (cela commence à devenir un défaut récurrent aux New Avengers ; cf les scénarios du Baiser de Midas ou de Pour attraper un rat). Au bout de trente minutes, on n'a toujours rien compris et on se dit que, finalement, l'épisode porte très bien son nom. Malgré une Miss Turner pétulante, l'ennui gagne vite. Puis Brian Clemens redresse la barre : l'intrigue prend une nouvelle et beaucoup plus intéressante tournure à partir de la 30e minute et de la découverte du livre : The tale of the big Y. L'humour devient très présent (voir Gambit emmener Purdey dîner dans une baraque à frites vaut le détour !), les enjeux de l'intrigue (aussi redondants et classiques soient-ils) plus clairs et les rebondissements s'enchaînent. À la fin de l'épisode, on ne comprend pas pourquoi Clemens n'a pas décidé d'étaler la deuxième partie (très concentrée en action) au lieu de s'attarder sur la première. Un scénario en demi-teinte donc. Une fois n'est pas coutume, c'est ici, contrairement à Visages, grâce à la réalisation que l'épisode mérite d'être vu. Robert Fuest (qui a toujours été un excellent artisan sur la série : Mon rêve le plus fou ou Mademoiselle Pandora sont là pour le démontrer) confère ici un soin quasiment cinématographique à un épisode qui ne le méritait pas. La richesse des images, les plans judicieusement choisis et cadrés, les multiples éléments de nombreuses scènes très intelligemment mis en place (la séquence d'introduction, qui s'arrête par ailleurs cette fois à un véritable moment haletant, ou la scène de l'échange avec Purdey) sont là pour en témoigner. Les séquences d'action, avec notamment les nombreux véhicules (moto, voiture), sont très bien filmées. Seule la direction d'acteurs (particulièrement les jeux de Hunt et de Lumley qui sonnent quelquefois terriblement faux) laisse parfois à désirer. Un très bon travail tout de même. Nos trois agents restent fidèles à eux-mêmes dans cet épisode. On remarquera que Steed récupère un humour plus corrosif et que son chapeau melon révèle une nouvelle (et toujours aussi invraisemblable) vertu. Il applique dorénavant la méthode Coué dans une hilarante promenade bucolique avec Gambit. Enfin, Purdey apparaît ici plus superficielle que d'habitude, moins concernée par l'enquête que ses deux partenaires. Les extérieurs sont nombreux dans cet épisode, mais malheureusement bien ternes ; surtout comparés à ceux des épisodes précédents. Les intérieurs sont, eux, décorés avec soin (le bureau du ministre). Quant aux costumes, on remarquera que Purdey est plutôt (faut pas pousser quand même !) bien habillée : les pièces à conviction sont sa veste rouge et sa robe jaune. La musique descend de nouveau d'un niveau dans cet épisode : on n'y prête même pas attention et pour la série, ce n'est vraiment pas bon signe. EN BREF : Une histoire manquant de souffle et trop inégale, mais heureusement, la belle réalisation rachète en partie l'épisode. Estuaire44 25 mai 2015 Après une situation présentée avec célérité, la première partie du récit se montre volontiers stimulante, avec une chasse à l’homme autrement plus dynamique que celle menée également en début de Pour attraper un roi. Le montage s’avère nerveux, sans empêcher pour autant que le spectateur puisse bénéficier de superbes vues de la campagne anglaise, sous un ciel radieux. .L’astucieuse option d’un mutisme total des protagonistes permet d’optimiser une musique entrainante et guillerette, joliment en phase avec le relatif insolite suscité par la présence de voitures françaises. Hélas la fastidieuse scène du démontage de la Renault fige le mouvement Dès lors, l’intrigue choisit d’abandonner la forme légère mais distrayante d’une quête du trésor, pour s’orienter vers un salmigondis d’adversaires se croisant et s’entrecroisant, enserrant stérilement l’action dans des lieux répétitifs, au cours de rebondissements trop mécaniques, souvent assaisonnés d’un humour assez pesant. On passe soudainement de La chasse au trésor à Le Legs, sur un mode encore plus mineur. Le récit bénéficie toujours d’une réalisation alerte et d’un nombre important de scènes en extérieur, l’opus demeurant particulièrement bien pourvu en la matière, mais déçoit par une conclusion très cliché. Les personnages secondaires ne viendront pas au secours de l’opus, réduits à des silhouettes peu inintéressantes, voire pataudes, comme le duo d’agents de l’Est s’assimilant vite à d’authentiques boulets. Harmer recrée le marronnier voyant un personnage inutile n’être là que pour évidement constituer le vénalfélon. Heureusement que nos héros sont là, car si l’on somme les divers traîtres accumulés depuis les débuts de la nouvelle série, les services secrets anglais s‘avèrent aussi percés qu’une passoire ! De fait, si Clemens semble éprouver du mal à varier ses intrigues au-delà des poncifs de l’espionnage, il s’entend toujours à magistralement défendre ses protagonistes. Purdey, vaillante sur sa moto et à l’esprit toujours affuté (la scène du « restaurant est un régal), Gambit plus homme d’action que jamais et un Steed distillant avec saveur ses irrésistibles répliques humoristique taillées sur mesure sauvent l’épisode du naufrage. EN BREF : Un scénario peu imaginatif et tournant le dos à son sujet se voit partiellement rattrapé par une mise en scène efficace et des New Avengers en verve. EXTRAIT VIDÉO Quelle merveilleuse journée!
INFORMATIONS COMPLÉMENTAIRES Tournage o La maison de Steed est Binfield Manor près de Bracknell dans le Berkshire. Bâtie en 1754 pour Pitt, futur Premier Ministre, cette résidence est désormais la propriété du Sultan de Brunei, qui y séjourne durant la saison de polo. o Gambit et Purdey sont pris en filature. Scène tournée dans le Buckinghamshire. o Purdey suit Brandon en moto et le perd. Séquence tournée à Iver. o Les deux agents de l’Est dévoyés attendent en fait la sortie de Brandon devant la prison d’Aylesbury, dans le Buckinghamshire. Construite en 1847, elle fut une prison pour femmes jusqu’en 1960. Elle est désormais réservée aux jeunes gens particulièrement violents et subissant de lourdes peines. Aylesbury est effectivement une prison placée sous le signe des agents doubles, car elle hébergea Mathilde Carré, dite La Chatte. Cette taupe au sein de la Résistance changea plusieurs fois de camp au cours de la guerre, menant un triple jeu entre Vichy, Abwehr et Intelligence Service. Continuité o Sur le bureau du ministre, on peut voir à 18'19", à gauche du ministre, une sorte de téléphone sur une boîte en bois. À 18'43" on y voit, à la place, un cendrier. o Lorsque Purdey voit un avion jaune dans le ciel, ce n’est pas celui de Turner, qui est rouge, mais celui d’Irene. o Lorsque Gambit stoppe l'avion de Turner, on peut apercevoir un membre de l'équipe de production (à gauche en rouge). Détails o Le logo de la série apparaît sur le haut de Purdey une bonne partie de l'épisode. o Une DS et une R16 : les voitures françaises sont à l'honneur! o Steed et Gambit terminent leur promenade dans un camion à purin. o Le ‘chef d’œuvre’ The Tale of the Big Y que Steed a lu deux fois : "Apart from a rather explicit description of Bessie's mating habits, Bessie is the owner of the Golden Wheel Saloon... a woman of startling proportions.”
o Roue ou jaune, les avions de Turner et d’Irène sont tous deux des de Havilland DH82 Tiger Moth. Ce célèbre biplan des années 30 fut notamment utilisé par la RAF pour la formation de ses pilotes durant la seconde guerre mondiale. Des modèles automatisés furent également conçus, afin de servir d’avions cibles. Le Tiger Moth fut aussi employé comme patrouille côtière, surveillant la Manche. L’absence de radio était compensée par deux pigeons voyageurs embarqués, destinés à prévenir l’Etat Major de toute présence ennemie. Il est toujours très populaire chez les passionnés de voltige aérienne, pour son apparence comme pour sa manœuvrabilité. o Purdey a varié de moto depuis les événements de Cats Amongst the Pigeons. En effet elle pilote ici non plus une Yamaha DT250, mais une Honda XL 125. Ces deux motos furent en concurrence directe durant les 70’s, destinées à percer le nouveau marché européen du tout terrain. La Honda XL 125 est également aperçue à plusieurs reprises dans Les Professionnels. Acteurs o George Cooper (1925) a joué dans deux autres épisodes : La naine blanche, saison 2, et Trop d'indices, saison 6. Également vu dans L'homme à la valise, Le Saint (deux épisodes), Taggart. Dernière apparition en 1995. Son rôle le plus connu demeure Mr Griffith (1985-1992), le concierge de Grange Hill, une série anglaise pour la jeunesse toujours en cours depuis… 1978 ! Également comédien réputé au théâtre, il crée Billy Liar au West End (1960) avant d’en tirer une sitcom populaire (1973). o Geoffrey Toone (1910-2005) était un grand acteur de théâtre dès les années 30. À la fin de sa carrière, il s'est tourné vers la télévision en Angleterre mais également aux États-Unis (Amicalement vôtre, Dr Who, Colditz). Il tourna dans des films très variés, classiques et horreurs entre autres. Il habita pendant très longtemps avec l'acteur Frank Middlemass (1919-2006), vu dans Du bois vermoulu, saison 6. Il participa aux compagnies de Gielgud et Olivier. o Jenny Runacre (1943) est née en Afrique du Sud et elle a débuté sa carrière en 1969 dans Good bye, M. Chips. Elle a joué dans Les contes de Canterbury, Le piège (de Huston avec Paul Newman), Les duellistes, les sorcières…
À noter que... o Aka : Tale of the Big Y. o Purdey sur la moto ? Joanna Lumley refusait de se faire doubler. Elle avait été entraînée et désirait faire le travail. La seule exception concernait les scènes en moto. Le cascadeur faisait la plupart des scènes et Wendy Cooper prenait le relais pour les séquences nécessitant l'apparence d'une femme. (Stare back and smile, mémoires de Joanna Lumley, 1989). A gauche, la doublure, à droite Joanna Lumley dans une scène statique. On voit nettement la différence à la forme du nez.
o Le scénario initial de l’épisode, œuvre de Philip Broadley, fut d’abord refusé par Clemens, qui le réécrivit ensuite de fond en comble. The Tale of the Double Cross, novélisation du texte de Broadley, a été publiée en octobre 2012. le roman n’est disponible qu’en langue anglaise. o Coupures de presse lors de la 1re diffusion française. Fiche de l'épisode La grande interrogation des sites étrangers : En anglais En flamand En italien
|